FIDH: Condamnation de KhaledBen SaĂŻd – Une victoire contre lâimpunitĂ© en Tunisie Reporters sans frontiĂšres: TUNISIE – Triste anniversaire pour la libertĂ© dâexpression au pays de Ben Ali AISPP: Tortur de Taoufik Houimdi LibertĂ© et EquitĂ©: Salaheddine Aloui et son Ă©pouse en grĂšve de la faim LibertĂ© et EquitĂ©: La famille Nasri interdite de parloir – Agression de Tarek Soussi, militant des droits humains ATFD: le comitĂ© des Nations Unies contre les discriminations a lâegard des femmes inquiet ! Afef Bennaceur & Luiza Toscane: CommuniquĂ© Slim Bagga: 7 machin 2010 – Voila des infos a la place du discours Jamel Hani: Tunisie-Egypte. Nasser, Bourguiba et la main dâEneramo
Biju: Martingale mauve
Condamnation de KhaledBen SaĂŻd Une victoire contre lâimpunitĂ© en Tunisie
ÂReporters sans frontiĂšres TUNISIE – Triste anniversaire pour la libertĂ© dâexpression au pays de Ben Ali
  06.11.2010
Ă la veille du 23e anniversaire de lâarrivĂ©e au pouvoir du prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali, Reporters sans frontiĂšres rappelle la situation dramatique de la libertĂ© dâexpression en Tunisie.
Prisonnier de conscience en danger
EmprisonnĂ© depuis le 15 juillet 2010 Ă sa sortie de lâhĂŽpital Ferhat Hached de Sousse, oĂč il Ă©tait venu chercher les rĂ©sultats de ses examens mĂ©dicaux, le cameraman de la chaĂźne privĂ©e El Hiwar Ettounissi, Fahem Boukadous, entame aujourdâhui son 115e jour de dĂ©tention. Gravement asthmatique, le journaliste a commencĂ© une grĂšve de la faim illimitĂ©e depuis le 8 octobre dernier. Il refuse Ă©galement de prendre ses mĂ©dicaments.
Suite Ă ses derniĂšres visites Ă son mari, lâĂ©pouse du journaliste, Afef Bennaceur, faisait part Ă Reporters sans frontiĂšres de sa prĂ©occupation quant Ă la dĂ©gradation rapide de son Ă©tat de santĂ©. Sujet Ă de violentes crises dâasthme, Fahem Boukadous a perdu plus de cinq kilos et continue dâĂȘtre dĂ©tenu dans des conditions incompatibles avec sa maladie. Reporters sans frontiĂšres rappelle quâagissant ainsi, le gouvernement tunisien viole les dispositions des Conventions de GenĂšve sur le droit des prisonniers et le Pacte international des droits civils et politiques, dont la Tunisie est signataire.
Afef Bennaceur est soumise Ă un contrĂŽle policier quotidien et permanent. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2010, des inconnus ont tentĂ© de pĂ©nĂ©trer par effraction dans sa boutique. Le 27 octobre 2010, alors quâelle revenait dâune rĂ©union avec des grĂ©vistes de lâenseignement secondaire, Afef a Ă©tĂ© frappĂ©e et insultĂ©e par des agents de la sĂ©curitĂ©, dans le ville de Gafsa, en plein jour (pour information :http://fr.rsf.org/tunisie-
Internet sous contrĂŽle
Lâoppression contre la libertĂ© dâexpression est gĂ©nĂ©rale. Le pays de Zine el-Abidine Ben Ali est lâun des plus liberticides en ce qui concerne Internet. Les sites communautaires de partage et dâĂ©change de donnĂ©es en ligne tels que Dailymotion, YouTube ou Facebook sont rĂ©guliĂšrement bloquĂ©s en raison de la publication de contenus critiquant la politique du prĂ©sident. Les e-mails de certains dĂ©fenseurs des droits de lâhomme sont Ă©galement filtrĂ©s (pour information :http://fr.rsf.org/tunisie-un-
“Statut avancĂ©” contre recul des libertĂ©s ?
Reporters sans frontiĂšres rappelle son opposition aux nĂ©gociations en cours entre lâUnion europĂ©enne et la RĂ©publique tunisienne, destinĂ©es Ă octroyer Ă la Tunisie un statut de partenaire avancĂ©, en lâabsence de lâabrogation de lâamendement de lâarticle 61 bis du code pĂ©nal tunisien. Cette disposition, adoptĂ©e en juin 2010 par le Parlement tunisien, vise Ă criminaliser âdes personnes qui Ă©tablissent, de maniĂšre directe ou indirecte, des contacts avec des agents dâun Etat Ă©tranger, dâune institution ou dâune organisation Ă©trangĂšre dans le but de les inciter Ă porter atteinte aux intĂ©rĂȘts vitaux de la Tunisie et Ă sa sĂ©curitĂ© Ă©conomiqueâ. Les personnes incriminĂ©es pourront ĂȘtre condamnĂ©es Ă des peines allant de cinq Ă douze ans de prison ferme (pour information :http://fr.rsf.org/tunisie-
Rien ne saurait justifier la multiplication des entraves Ă la libertĂ© dâexpression dans le pays. Reporters sans frontiĂšres exige que Fahem Boukadous soit libĂ©rĂ© immĂ©diatement et que le contrĂŽle administratif dont Afef Bennaceur est lâobjet cesse.
La Tunisie figure au 164e rang sur les 178 pays du classement mondial pour la libertĂ© de la presse de Reporters sans frontiĂšres pour lâannĂ©e 2010, chutant de 10 places depuis les Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives du 25 octobre 2009 (pour information :http://fr.rsf.org/press-
Taoufik Houimdi, prisonnier dâopinion, est en butte depuis la premiĂšre semaine du mois de Ramadan (mi aoĂ»t), et jusquâĂ aujourdâhui, Ă la violence et la torture injustifiĂ©es, assorties dâinterdiction de parloir, dâenchaĂźnement des pieds, de mise au cachot spĂ©cial pour sanctions, tandis que le directeur de la prison de Messaadine lui a montĂ© une affaire dâagression dâun autre prisonnier au moyen de faits et dâĂ©vĂ©nements inventĂ©s, et de faux tĂ©moignages contre lui. La famille de Houimdi nâa pas Ă©tĂ© autorisĂ©e Ă lui rendre visite depuis un mois et demi et selon les dires du directeur, câest le prisonnier qui aurait refusĂ© de voir sa famille. Parfois on dit Ă la famille que leur fils refuse la visite de la famille pour protester contre le refus de demander le transfert souhaitĂ© ou quâil refuse la visite parce quâelle nâest pas directe, ce qui a eu pour effet de perturber sa famille qui craint pour son intĂ©gritĂ© du fait des chĂątiments rĂ©pĂ©tĂ©s. [âŠ] La commission de contrĂŽle de la situation dans les prisons Le PrĂ©sident de lâAssociation Samir Dilou (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
Nouvelles des libertés en Tunisie
1)  Salaheddine Aloui et son Ă©pouse en grĂšve de la faim Jeudi 4 novembre 2010, Salaheddine Aloui, ex prisonnier politique, accompagnĂ© de son Ă©pouse, a jeĂ»nĂ© pour protester contre les mesures arbitraires prises Ă son encontre en raison dâun jugement du tribunal le condamnant au contrĂŽle administratif pour une durĂ©e de seize ans, le privant pendant toute cette pĂ©riode de son droit Ă un emploi et Ă la libre circulation, mettant la vie des membres de sa famille en danger. Salaheddine Aloui a dĂ©cidĂ© dâobserver des journĂ©es de jeĂ»ne rĂ©pĂ©tĂ©es [âŠ] Organisation LibertĂ© et EquitĂ© (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
La famille Nasri interdite de parloir Agression de Tarek Soussi, militant des droits humains
Tarek Soussi, militant des droits humains, membre du comitĂ© directeur de lâAISPP, a Ă©tĂ© agressĂ© puis dĂ©tenu le 3 novembre 2010 Ă la prison de Borj Er Roumi aprĂšs quâil y ait manifestĂ© sa solidaritĂ© avec monsieur Mohammed Nasri, pĂšre de Hassan Nasri, prisonnier dâopinion qui sâĂ©tait vu interdire de rendre visite Ă son fils en grĂšve de la faim. Lors de son arrivĂ©e Ă la prison, monsieur Tarek Soussi a pris une photo de la famille du prisonnier dâopinion Hassan Nasri, qui faisait un sit-in de protestation contre lâinterdiction de visite. Soudain, une groupe dâagents est sorti et un responsable de la prison lui a confisquĂ© son appareil photo et lâa poussĂ© Tarek Soussi si violemment quâil est tombĂ© (Ce dernier ne marche quâavec des bĂ©quilles). Puis il a poussĂ© la famille de monsieur Mohammed Nasri et les a violemment Ă©loignĂ©s, ensuite monsieur Soussi a Ă©tĂ© emmenĂ© et dĂ©tenu dans la prison. A lâarrivĂ©e de militants de droits de lâhomme, comme messieurs Faouzi Sadkaoui, Khaled Boujemaa, Yassine Bejaoui, Mohammed Zyad Ben SaĂŻd et Mohammed Ali Ben AĂŻssa, en prĂ©sence dâagents de la brigade dâorientation de la garde de Bizerte, Monsieur Tarek Soussi a Ă©tĂ© relĂąchĂ©, une demi heure plus tard et il a dĂ» revenir le lendemain, soit aujourdâhui, rĂ©cupĂ©rer son appareil photos. [âŠ]  (traduction dâextraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)
Association Tunisienne des femmes democrates
112, Avenue de la LibertĂ© 1002 Tunis. Â
Tél: (216)71 890 011 Fax: (216) 71 890 032 P (216) 22 953 782 Email : femmes_feministes@yahoo.fr
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Tunis, le 2 novembre 2010
COMMUNIQUE
LE COMITE Â DES NATIONS UNIES CONTRE LES DISCRIMINATIONS A LâEGARD DES FEMMES INQUIETÂ !
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Nous femmes de lâATFD enregistrons avec satisfaction les recommandations et les observations adressĂ©es Ă lâEtat tunisien par le ComitĂ© des N.U pour lâĂ©limination de toutes les formes de discriminations Ă lâĂ©gard des femmes et partageons avec lui ses principaux motifs dâinquiĂ©tudes sur :
§ Les rĂ©serves et la dĂ©claration dâinterprĂ©tation gĂ©nĂ©rale quâil juge incompatible avec le but et lâobjet de la convention.
§ Lâabsence de disposition gĂ©nĂ©rale sur lâĂ©galitĂ© homme/ femme dans la constitution ainsi que celle dâune dĂ©finition de la discrimination conforme Ă la CDAW.
§ La persistance des lois discriminatoires en matiÚre pénale et de statut personnel.
§ Le manque de visibilitĂ© donnĂ©e Ă la convention sur lâĂ©limination de toutes les formes de discrimination Ă lâĂ©gard des femmes et Ă son protocole.
§ Les restrictions des activitĂ©s des « ONG autonomes » dont les restrictions Ă la libertĂ© dâexpression, dâassociation et de rassemblement ainsi quâĂ leur libertĂ© de mouvement.
§ Les arrestations et le harcĂšlement Ă lâendroit dâONG autonomes et de dĂ©fenseurs des droits de lâhomme.
§ Lâexclusion des organisations de femmes autonomes du processus de dĂ©cision, des projets de partenariat et dâaide financiĂšre.
§ Lâabsence de saisine des mĂ©canismes tunisiens de pourvoi et de plainte assurant un accĂšs effectif Ă la justice pour les femmes victimes de violence.
§ La persistante des stéréotypes patriarcaux et la résurgence de normes, de pratiques et de traditions défavorables aux femmes.
§ Lâabsence dâune loi gĂ©nĂ©rale sur la violence contre les femmes y compris en ce qui concerne la violence domestique, le viol conjugal, le viol dâune mineure et lâimpunitĂ© dont bĂ©nĂ©ficient trop souvent les auteurs de ces actes.
§ Le peu dâabris pour les femmes victimes de violence et leur mauvaise distribution sur le territoire.
§ La prioritĂ© donnĂ©e aux relations familiales sur la lutte contre les violences Ă lâĂ©gard des femmes.
§ Lâinterdiction de facto du mariage de la musulmane avec un non musulman.
§ Le statut accordĂ© Ă lâĂ©poux dâĂȘtre encore seul chef de famille.
§ La persistance des discriminations en matiĂšre dâhĂ©ritage et dâaccĂšs Ă la propriĂ©tĂ© pour les femmes.
§ Le manque dâinformations et de donnĂ©es sur le trafic dâĂȘtre humain.
§ La stigmatisation de la prostitution lĂ©gale et lâabsence dâun plan national permettant la reconversion socio-Ă©conomique des concernĂ©es.
§ La faible représentation des femmes dans les niveaux élevés de décision, dans le secteur privé comme dans le secteur public.
§ Le manque de donnĂ©es fiables sur lâabandon fĂ©minin en matiĂšre de scolarisation.
§ LâillĂ©trisme des femmes et la disparitĂ© villes et campagnes.
§ Lâabsence de politique et de mesures lĂ©gislatives concrĂštes pour Ă©radiquer la discrimination des femmes en matiĂšre dâemploi.
§ LâinadĂ©quation de la dĂ©finition du harcĂšlement sexuel adoptĂ©e par la Tunisie.
§ Lâabsence de donnĂ©es sur les femmes dĂ©savantagĂ©es : les migrantes, les rĂ©fugiĂ©es, les filles et les femmes « errantes » ou sans domicile.
Nous soutenons que notre association nâa eu de cesse de rappeler Ă lâEtat tunisien ses engagements internationaux contre la discrimination Ă lâĂ©gard des femmes, dâalerter les dĂ©cideurs sur les inĂ©galitĂ©s juridiques en matiĂšre pĂ©nale et de statut personnel, notamment, sur la question du mariage et de lâhĂ©ritage, de mettre Ă nu les violences de toutes sortes auxquelles les femmes font face, dâattirer lâattention sur les fragilisations socio-Ă©conomiques qui les prĂ©cipitent dans la prĂ©caritĂ© Ă©conomique et la vulnĂ©rabilitĂ© sociale, de prendre parti contre les menaces politiques et culturelles qui pĂšsent sur  la participation des Tunisiennes Ă la vie publique.
Nous rappelons que cette dĂ©marche a Ă©tĂ© initiĂ©e de longue date par lâAtfd sous forme de manifestations, de campagnes de sensibilisation, dont la campagne rĂ©gionale maghrĂ©bine puis arabe pour une Ă©galitĂ© sans rĂ©serves, de rapports aux dĂ©cideurs. Cette mobilisation sâest poursuivie avec le rapport alternatif, Ă©levĂ© par lâATFD au ComitĂ© des Nations Unies contre les discriminations Ă lâĂ©gard des femmes au cours de son examen des 5Ăšme et 6Ăšme rapports pĂ©riodiques combinĂ©s du gouvernement tunisien au mois dâoctobre 2010.
Nous nous fĂ©licitons dâavoir menĂ© cette nouvelle action de maniĂšre collective et concertĂ©e qui sâest soldĂ©e par la rĂ©daction du rapport alternatif, la dĂ©claration gĂ©nĂ©rale, le dĂ©placement dâune forte dĂ©lĂ©gation aux Nations Unies pour exposer ses vues au ComitĂ© des experts. LâATFD salue lâeffort de ses militantes et leur sens de lâengagement pour faire aboutir le projet.
Nous nous rĂ©jouissons de lâappui apportĂ© et de la solidaritĂ© exprimĂ©e Ă cette occasion par diverses organisations de la sociĂ©tĂ© civile rĂ©gionale et internationale dont notamment, la FĂ©dĂ©ration Internationale des Droits de lâHomme (FIDH), la Coalition EgalitĂ© sans RĂ©serves, le Collectif 95 Maghreb EgalitĂ© (CME), lâInstitut for Womeâs Rights Asia Pacific (IWRAW) avec lesquelles nous partageons les valeurs universelles, dâĂ©galitĂ©, de libertĂ© et dignitĂ© pour les femmes.
Nous regrettons en revanche le manque dâinformation officielle autour de cet Ă©vĂšnement, la persistance dâun discours dâautosatisfaction sur les acquis des Tunisiennes et dâune politique partisane dâexclusive qui nuisent Ă la cause de lâĂ©galitĂ©, des droits, de la citoyennetĂ© et de la non discrimination.
LâAtfd, forte des recommandations du ComitĂ© qui a entendu ses revendications et repris plusieurs des points soulevĂ©s par elle, interpelle de nouveau les autoritĂ©s et les met devant leur responsabilitĂ© en vue de :
§ Retirer les réserves et la déclaration
§ Inclure dans la constitution le principe dâĂ©galitĂ© et de non discrimination en en donnant une dĂ©finition conforme Ă la CEDAW
§ Mettre fin aux pratiques attentatoires Ă la libertĂ© dâassociation, dâexpression et de manifestation
§ Respecter et de protéger les activités des ONG autonomes de défense des droits humains et leurs militantes et militants
§ Associer les ONG autonomes des femmes au choix des plans dâaction et des stratĂ©gies nationales relatives aux femmes
§ Promouvoir sur ces questions un débat démocratique, ouvert et pluriel
§ RĂ©viser lâensemble des lois discriminatoires en matiĂšre de statut personnel sur la base de lâĂ©gale responsabilitĂ© parentale des pĂšres et mĂšres, de lâĂ©galitĂ© dans lâhĂ©ritage, du libre choix du conjoint sans considĂ©ration de race, de langue ou de religion, de la reconnaissance des droits des mĂšres cĂ©libataires
§ RĂ©viser lâensemble des lois discriminatoires en matiĂšre pĂ©nale, notamment en ce qui concerne le viol de la mineur, de combler les lacunes des textes en intĂ©grant le viol domestique et le viol conjugal et de reprendre une dĂ©finition du harcĂšlement sexuel loin de toute connotation sur les bonnes mĆurs
§ Adopter une loi intĂ©grale sur les violences Ă lâĂ©gard des femmes dans une vision  prospective et globale sur la base des principes des droits universels des femmes
§ Promouvoir les centres dâĂ©coute, les abris ou espaces de halte pour les femmes victimes de violence en assurant la qualitĂ© du service et une plus grande implantation sur le territoire
§ Assurer les droits fondamentaux des femmes au travail, Ă lâemploi, Ă la santĂ©, Ă lâĂ©ducation notamment, par lâhĂ©bergement universitaire et le logement adĂ©quat des femmes.
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Pour LâATFD
La Présidente
Sana ben Achour
7 MACHIN 2010: VOILA DES INFOS A LA PLACE DU DISCOURS
PAS DE CACHOTERIES A PARTIR DE CE JOUR:
“LA SOKTOU BAADA EL YOUM Ùۧ ŰłÙÙŰȘ ŰšŰčŰŻ ۧÙÙÙÙ “
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 Tunisie-Egypte. Nasser, Bourguiba et la main dâEneramo
Samedi, 06 Novembre 2010 08:11 Certains mĂ©dias cairotes se montrent vindicatifs aprĂšs la douche «africaine» de lâEspĂ©rance au Congo… Les moins honnĂȘtes ruminent la main dâEneramo, les plus polis, la justice des pelouses! Puisque câest comme ça, lĂąchons le morceau⊠Jamel Hani, Paris. Partiaux, trop partiaux, les mĂ©dias cairotes passent sous silence le poing dans la balle du joueur dâAl Ahly, en phase-aller de la demi-finale de la Ligue des champions africaine, remportĂ©e au retour par un poing dans la balle dâun Sang et Or Ă Tunis. Pour ceux qui nâont pas suivi, câest un remake du bus algĂ©rien caillassĂ©, affaire maquillĂ©e en une auto-lapidation algĂ©rienne, un remake du boxing Ă plate couture lors de la remise du mĂȘme trophĂ©e africain en 2008 aux joueurs de lâEtoile sportive du Sahel au Stade du Caire! Câest aussi â le comble â une adaptation de la fĂącherie loufoque de lâactrice Ă©gyptienne Ferdaous Abdelhamid, lors de prĂ©cĂ©dentes Jcc «sans» pour les Egyptiens. Elle sâen Ă©tait alors prise «à lâĂ©gyptophobie du jury» (sic!), parce quâil nâavait nominĂ© aucune fiction «mysriya»! Le Caire tout-puissant Voici un morceau de lĂąchĂ©! Poliment. Ă la tunisienne! Encore et toujours! Une partie (trois traits sous «partie») de nos amis Ă©gyptiens jouent les hĂ©ros persĂ©cutĂ©s, le Joseph Arabe, le peuple Ă©lu et enviĂ©! Par qui et pourquoi? Les pyramides et les pharaons y sont pour quelque chose, mais ce dĂ©lire des grandeurs ne fut institutionnalisĂ©, Ă notre humble avis, quâavec lâadvenue des mĂ©dias de masse: dâabord la radio puis la tĂ©lĂ©, sans nĂ©gliger une Ă©dition trĂšs en avance sur le reste des pays arabes! Dans un contexte de suprĂ©matie mĂ©diatique absolue de lâĂgypte, le discours nationaliste avait peu de chances de se dĂ©partir des contraintes politiques et Ă©conomiques cairotes! Un leadership essentiellement logistique, qui va «sâessentialiser» (conquĂȘtes miliaires et politiques et aidant) en une constante rĂ©gionale, un horizon stratĂ©gique indĂ©passable! Avec une «mĂ©tropole» égyptienne et une «province» arabe! La tĂȘte au Nil et les jambes Ă la presquâĂźle! Dans son uniforme dâavant-garde militaire, mĂ©diatique et Ă©ditoriale, le Caire imposera un fait accompli autrement plus glorieux: elle forgera le credo mĂ©diatique du «Caire centre de toute initiative arabe», Ă la faveur de la doctrine historique invĂ©rifiable: «LâĂgypte est la mĂšre du monde»! Bien que les volontĂ©s unificatrices ne manquaient pas dans dâautres rĂ©gions du monde arabe. Bien que des hĂ©ros, aussi lĂ©gitimes que Gamal, auraient pu prendre la tĂȘte du mouvement! Bien quâune unitĂ© territoriale maghrĂ©bine avait permis des collaborations Ă©troites entre diffĂ©rents mouvements nationalistes, sans le moindre truchement de Nasser! Bien que dâautres options arabophiles Ă©taient lĂ ; prĂ©cisĂ©ment la fameuse «prĂ©fĂ©rence arabe» du bourguibisme naissant, sorte de «travaux pratiques et non de cours magistraux» des idĂ©aux philo-arabes! Une arabophilie bourguibiste «non exclusive», mais autrement plus dĂ©rangeante pour le Cairo-centrisme vainqueur! Aucune bonne volontĂ© nâavait alors les moyens de ses ambitions arabes. Aucune alternative ne pouvait passer les filets mĂ©diatiques dâobĂ©dience sinon dâaccointances cairotes. Cela prenait comme une forme de chantage Ă lâ«arabité», comme si lâarabitĂ© venait Ă se confondre avec «lâordre cairote» et comme si une arabitĂ© plus dĂ©mocratique, plus reprĂ©sentative n’Ă©tait point possible…. Plus dâune fois «le combattant suprĂȘme» lâavait fait remarquer Ă son homologue Ă©gyptien: «Le Caire ne veut pas unir les Arabes, mais les guider!». A preuve, la dĂ©chirure ethnique et sociale Ă lâintĂ©rieur de lâĂgypte (un idĂ©al dâunion ne pouvait se concevoir sans une unification interne), Ă preuve la grande armĂ©e dĂ©fensive aux frontiĂšres soudanaises (un pays frĂšre!), Ă preuve la surditĂ© aux initiatives «pĂ©riphĂ©riques» Ă©manant du Maghreb notamment! Ă preuve enfin, la franche alliance avec lâURSS: une alliance contraignante, de nature Ă imposer un modĂšle particulier au «peuple arabe»: corps nouveau dĂ©fini de lâextĂ©rieur par la deuxiĂšme puissance mondiale! Le Caire se regarde voir La suprĂ©matie populaire et politique du nassĂ©risme dans la rĂ©gion tenait moins, semble-t-il, dâune puissance thĂ©orique, dâune quelconque intuition stratĂ©gique, que dâun ascendant mĂ©diatique. Elle reposait sur une logistique de diffusion autrement plus conquĂ©rante! Cette suprĂ©matie populaire durera aussi longtemps que durera le contrĂŽle mĂ©diatique des pharaons sur lâArabie! Nous ne partageons pas la thĂšse voulant que lâĂ©gypto-centrisme Ă©tait une doctrine dâĂtat liĂ©e au nassĂ©risme! Avant et aprĂšs la guerre de libĂ©ration de 1973, avant et aprĂšs Camp David, avant et aprĂšs Gaza, nous assistions au mĂȘme «Donjuanisme cairote»! ProfondĂ©ment ancrĂ©e dans un nationalisme historique exclusif de tout partage ou primautĂ© non Ăgyptienne (rappelons-nous les vellĂ©itĂ©s de rĂ©cupĂ©rer jusquâau sang tunisien dâIbn KhaldĂ»n, Bayrem Tounsi! Lâinexplicable domiciliation cairote de la Ligue arabe!), profondĂ©ment ancrĂ©e dans ce nationalisme exclusif et objectivement rĂ©fractaire Ă toute volontĂ© dâunion, lâĂgypto-centrisme sâaffirmait dĂšs le dĂ©but contre tout autre nationalisme arabe! EssentialisĂ© comme un droit dâaĂźnesse civilisationnel, puis «vendu» comme un butin de guerre, la thĂ©orie du centre cairote a dĂ©passĂ© lâidĂ©al nassĂ©riste, pour se constituer en un vĂ©ritable «argument de race», au mĂ©pris de lâĂ©galitĂ© des peuples, au mĂ©pris du principe moderne de lâĂ©galitĂ© des individus! Au mĂ©pris de la criminalisation du racisme mĂȘme au deuxiĂšme degrĂ©! La fin de la suprĂ©matie mĂ©diatique Une partie (encore trois traits sous partie, sâil vous plaĂźt, car lâintelligentsia critique de ces divagations existait existe et existera toujours sur les rives du Nil), une partie de nos frĂšres Ă©gyptiens sont imperturbables quand ils affirment que lâ«Ăgypte est la mĂšre du monde» et que la main dâEneramo est naturellement «plus main» que celle de Fadhel, que la seconde est touchĂ©e par la grĂące pharaonique! Ils sont de marbre en appelant Ă lâantenne au meurtre de supporteurs algĂ©riens! HĂ©las cette suprĂ©matie mĂ©diatique, a vĂ©cu! Beaucoup dâeau avait coulĂ© sous les ponts! Et le Nil en est devenu jaloux! La doctrine du centre cairote a dĂ©sormais les mĂȘmes moyens mĂ©diatiques que nâimporte quel autre dĂ©lire du peuple Ă©lu, du Joseph arabe, du hĂ©ros trahi! Le monde arabe a changĂ©. Il foisonne de chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, de sites, de radios en ligne. Il nâest plus dupe, il est objectivement plus «malin»! Il est loin le temps oĂč la fiction publique Ă©gyptienne servait la mĂȘme sauce Ă toute lâArabie, Ă heure fixe! Interdisant ainsi toute luciditĂ©, toute conscience historique de lâabsurditĂ© de lâidĂ©al cairote, lâabsurditĂ© de tout idĂ©al tribal! Nos frĂšres Ăgyptiens doivent le reconnaĂźtre Ă leurs dĂ©pens: il nây a pas de peuple Ă©lu, tous les peuples sont Ă©lus! Et lâĂgypte nâest que la mĂšre de lâĂgypte!
Au 38 octobre 2010 Par Biju Depuis plus de cinquante ans dĂ©jĂ , en Tunisie, la politique ne ressemble plus Ă rien, ne rassemble plus grand monde, la lutte contre le colonialisme français valorisait l’identitĂ© nationale tunisienne, aujourd’hui les coups de boutoir de la dictature ont fragmentĂ© et mis en piĂšces, tout sentiment de fiertĂ© nationale, le projet maffieux des thurifĂ©raires tunisiens, identifiĂ©s depuis belle lurette s’est accompli en rĂ©duisant le gĂ©nie tunisien Ă un simple prestataire de services, dĂ©valisĂ© par le fait du prince, le droit de cuissage de toute une guilde de traĂźtres Ă l’idĂ©al tunisien, et Ă la nation tunisienne. Sauf pour quelques caciques dâun parti unique habituĂ©s aux cirques organisĂ©s, et aux marches soĂ»lantes et titubantes dâun cĂ©rĂ©monial propagandiste qui ferait honte Ă la derniĂšre des rĂ©publiques bananiĂšres sur cette incroyable planĂšte , la « politique » de la dictature , câest lâĂ©radication de toute forme de politique et toute expression de sa noblesse . La « politique » de lâopposition , quand Ă elle, pour beaucoup de ses”prĂ©tendants”, elle est la gestion des frustrations , des apparats et lâoccupation du vide par lâego et le dĂ©risoire, c’est un fait et ce n’est pas attaquer l’opposition que de le dire et le reconnaitre, certains tĂ©nors de cette opposition des fois marginalisĂ©s, l’admettent volontiers, cela s’appelle pour certains aigris, certaines chiffe molle et autres pique-assiettes, faire son auto-critique et choisir d’avancer, or tout progrĂšs ne se fait que dans le mouvement et la transparence, c’est bien cela la dĂ©mocratie, ce n’est pas faire le pied de grue dans les antichambre des forfaitures . LâĂ©loge de la dĂ©cadence morale, de la dĂ©chĂ©ance citoyenne, aux Unes des uns et des autres, parait de plus en plus Ă©videntes Ă tout analyste honnĂȘte, et mĂȘme au profane tunisien, cela explique son indiffĂ©rence et son attentisme, plus que jamais, manger, boire et surtout “fermer sa gueule” aux dĂ©pend de toute dignitĂ© s’impose Ă beaucoup de tunisiens comme un moindre mal. En plus de quelques militants RCD , et surtout de certains chefs de familles dĂ©sargentĂ©s , alimentaires qui profitent de cette permanente kermesse, organisĂ©e de fil en aiguilles par un rĂ©gime qui tient de lâinsoluble et lâincurie , mendigots et indignes pour tuer leur temps imparti au prorata de leur ignominie et de leur trahison , en compagnie de leurs enfants, Ă©duquĂ© dans la soumission et le culte de la personnalitĂ© dâun chef qui sent le sapin et la pitiĂ© , nous devons supporter le bal des casquettes , des bottes et des matraques , et des slogans griffonnĂ©s par des mains tremblantes et filantes sur des morceaux de toile de jute, amusent, nous devons nous contenter de cela et ĂȘtre heureux, paraĂźt-il, comparĂ©s Ă nos voisins, foutaises. Le rĂȘve dâindĂ©pendance et de libertĂ© dâantan, celui de nos fellagas et de nos Ăąmes rĂ©sistantes, inscrites sur le livre de lâĂ©ternitĂ© sâest dĂ©filĂ©, peut-ĂȘtre, Ă jamais de nos souffles, il est plus que temps de nous inventer de nouvelles espĂ©rances, et avec du vieux, en politique, on ne fait jamais du neuf. Un constat, qui au lieu dâinquiĂ©ter lâopposition et les intellectuels les rĂ©jouisse ! Alors que dâaucuns admettent que la mort des actions initiatrices aux actions de masse , encore une fois comme naguĂšre le mouvement du 18 octobre , ou YEZZI FOCK qui semble avoir Ă©tĂ© une OPA pour flatter le cul des vaches , et les ego de quelques uns qui se donnent une importance qu’ils n’ont pas par rapport aux figures politiques de l’opposition dĂ©mocratique ,figures qui mĂȘme vieillissantes , ces derniĂšres restent quand mĂȘme emblĂ©matiques , elles ont faits et font leurs preuves depuis toujours , mĂȘme dans la lueur , mĂȘme dans la brise et la rumeur , quand mĂȘme ils FONT !!!mĂȘme si c’est timide et peu ; aprĂšs celle des politiques et des mĂ©dias , est du terrain bĂ©ni, laissĂ©s aux « marchands du temple ». Surtout que ceux qui pensent que la soi-disant sociĂ©tĂ© civile tunisienne, pour sa majoritĂ©, composĂ©e-en rĂ©alitĂ©- dâopportunistes en mal de publicitĂ© et dâarrivistes presque tous habillĂ©s de vestes rĂ©versibles, a une quelconque influence sur le quotidien des tunisiens, se trompent gravement, en ce domaine comme en d’autres, tout est Ă refaire dans notre pays. Mieux : les dĂ©mocrates tunisiens , sous cette pluie acide du renoncement et des incompĂ©tences qui les cerne, que ce soit dans le visuel ou le virtuel, encore conscients et en activitĂ© vont connaĂźtre le mĂȘme sort que leurs camarades qui ont tout perdu, et leurs armes et leurs esprits dans les oubliettes de ben Ali , pour eux , les derniers des Mohicans , les rues de Tunis en sont une rĂ©plique grandeur nature, demandez un peu Ă M.YAHYAOUI , M.MARZOUKI , HOSNI , HAMAMMI , MAATAR , ZOUARI , JEBALI, HAROUNI, ce qu’est leur vie en Tunisie, nous arrivons petit Ă petit et malgrĂ© nous au fatal instant de vĂ©ritĂ©, et tellement les haines sont rĂ©currentes, le final sera forcĂ©ment explosif . les structures de lâaction libre qui nous incombe aujourd’hui en tant que tunisiens libres , refusant le despotisme et la dictature de ben Ali et ses maffias, doivent ĂȘtre le credo de tous les courants du mouvement patriotique et dĂ©mocratique tunisien. Câest une question de survie et de bon sens , pour conduire nâimporte quelle action susceptible dâĂ©branler un tant soi peu la dictature de ben Ali, on doit,rassembler un certain nombre de conditions matĂ©rielles , humaines et intellectuelles , qui tiennent aussi bien Ă nos aptitudes , Ă nos possibilitĂ©s , Ă nos raisonnement et Ă nos vĂ©ritĂ©s, quâaux choses mĂȘmes et/ou aux rĂ©alitĂ©s du vĂ©cu tunisien , La justice , l’institution fondamentale qui doit accomplir notre futur de l’aprĂšs dictature est lâoutil dâarticulation des libertĂ©s,nous devons le dire Ă tous les tunisiens, qu’aucun crime ne restera impuni : ma libertĂ© ne sâarrĂȘte pas lĂ oĂč commence celle de lâautre, mais au contraire, commence lĂ oĂč, plus exactement, au moment oĂč, commence celle de lâautre. Si une loi nâaugmente pas la libertĂ© collective, elle est illĂ©gitime et peut entraĂźner un devoir de dĂ©sobĂ©issance, et de rĂ©sistance et de rĂ©volte, le pouvoir dans une dĂ©mocratie tunisienne future doit ĂȘtre confrontĂ© Ă cette vĂ©ritĂ©, c’est Ă cela que aurions acquis, nous Tunisiens, la culture citoyenne, rĂ©publicaine, et que nous serions devenus des hommes libres. Tout interdit ne peut alors se justifier que par ce quâil autorise : les « devoirs » sont la consĂ©quence de lâexercice effectif des droits.Ni plus, ni moins en toute Ă©galitĂ© et en toute lĂ©galitĂ©. Â
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