The Tunisian authorities must immediately lift the unwarranted travel ban on human rights defender and former prisoner of conscience, Mohamed Abbou, who has been denied permission to leave the country today, for the seventh time since his release from prison in July 2007, Amnesty International said. “Mohamed Abbou is being held hostage in his own country in what seems to be a concerted campaign by the authorities to punish him for his human rights work,” said Hassiba Hadj Sahraoui, Deputy Director of the Middle East and North Africa programme at Amnesty International. Mohamed Abbou, a prominent human rights defender and a lawyer, was on his way to London to participate in a conference organized by Amnesty International when he was informed by security officers at the airport passport control that he could not leave the country. He received no explanation and it was suggested that he should not try to travel outside the country again. International law guarantees freedom of movement, including the right to leave one own’s country. Since his release from prison in July 2007 after serving 28 months of his three and a half year sentence, Abbou has been repeatedly prevented from leaving Tunisia on various occasions, on account of the “conditional” nature of his release. Although he has been released early, his prison term would not have lasted beyond September 2008. Abbou was sentenced in April 2005 to three-and-a-half years’ imprisonment for denouncing torture in Tunisia in an article he posted on the internet in 2004 and for allegedly assaulting another lawyer, in a grossly unfair trial attended by Amnesty International observers. Amnesty International considered him a prisoner of conscience solely detained for the peaceful exercise of his right to freedom of expression and has campaigned for his release. “The case of Mohamed Abbou is symptomatic of many cases of human rights defenders in Tunisia who are subjected to frequent harassment and intimidation by the security apparatus,” said Hassiba Hadj Sahraoui. “We urge the Tunisian government to desist from such arbitrary behaviour and lift the travel ban on Abbou and to allow him to travel abroad in pursuit of his human rights work.” Public Document **************************************** For more information please call Amnesty International’s press office in London, UK, on +44 20 7413 5566 or email: press@amnesty.org International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK
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Béchir: l’Isesco dénonce « la politique des doubles standards »
RABAT, 5 mars 2009 (AFP) – L’Organisation islamique pour l’Education, les sciences et la culture (Isesco), basée à Rabat, a rejeté jeudi avec force le mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, dénonçant « la politique des doubles standards » des superpuissances. La décision de la Cour pénale internationale (CPI) « reflète la politique des doubles standards poursuivie par les superpuissances, transgressant ainsi les normes de justice et le droit internationaux », a indiqué dans un communiqué l’Isesco, une organisation issue de l’Organisation de la conférence islamique (OCI). « L’Isesco a rejeté avec force le mandat d’arrêt (…) et condamné la décision de la Cour pénale internationale, la qualifiant de viciée et d’injuste », poursuit le texte. « Le Soudan a été visé parce qu’il défend sa souveraineté et l’intégrité de ses territoires contre une rébellion illégale soutenue par des puissances étrangères », ajoute-t-il. La décision de la CPI « aura des répercussions fâcheuses sur la paix et la sécurité dans la région », a soutenu l’Isesco. L’OCI, qui est basée à Djeddah (Arabie saoudite), a elle aussi condamné jeudi la décision de la CPI. L’OCI a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à bloquer la décision de la CPI et exhorté le gouvernement soudanais à accélérer ses enquêtes sur les criminels de guerre présumés puis à les juger. La CPI a émis mercredi son premier mandat d’arrêt contre un chef d’Etat, le président soudanais Omar el-Béchir, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, où les combats ont fait 300.000 morts selon l’ONU, 10.000 selon le Soudan. Le mandat d’arrêt de la CPI a été immédiatement rejeté par Khartoum.
Conférence/Afghanistan: de « nombreuses raisons » que l’Iran y soit (Clinton)
AFP, le 6 mars 2009 à 15h15 BRUXELLES, 6 mars 2009 (AFP) – La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a espéré vendredi à Bruxelles que l’Iran participerait à une conférence internationale sur l’Afghanistan, estimant que Téhéran avait « de nombreuses raisons » de le faire. « L’Iran est un voisin » de l’Afghanistan, a souligné Mme Clinton dans un entretien à la radio publique américaine NPR. « L’Iran par exemple s’inquiète beaucoup de l’importation dans le pays de drogues en provenance d’Afghanistan ». « Il y a de nombreuses raisons pour que l’Iran soit intéressé », a ajouté la chef de la diplomatie américaine, rappelant que ces dernières années, les Etats-Unis et l’Iran ont eu plusieurs contacts au niveau des ambassadeurs au sujet de l’Irak et de l’Afghanistan. « Ils seront donc invités. Il est évident que ce sera à eux de décider s’ils viennent ou pas ». Mme Clinton avait proposé la veille la tenue d’une conférence ministérielle internationale sur l’Afghanistan le 31 mars, proposant d’inviter l’Afghanistan, son voisin le Pakistan, les alliés de l’Otan, les autres partenaires de la force internationale (Isaf) et d’autres acteurs régionaux. Alors que la reprise d’un véritable dialogue entre Washington et Téhéran est l’une des grandes questions posées par l’arrivée de Barack Obama à la présidence, la Maison Blanche a dit jeudi espérer que l’Iran accepterait au même titre que tous les voisins de l’Afghanistan l’invitation à cette conférence et viendrait avec des « solutions et des idées constructives ».
Algérie Remise en cause des acquis démocratiques
par Ali Chibani « Seize ans après [l’interruption du processus législatif en 1991], on vit avec plus de restrictions que du temps du parti unique. Moins de liberté d’expression et de libertés syndicales, plus de pression sur les partis politiques et une fraude généralisée [aux élections] [1]. » Cette déclaration émane de M. Abderrazak Mokri. Bien que son parti islamiste soit membre de l’alliance gouvernementale, le vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) reconnaît que, depuis l’arrivée de M. Abdelaziz Bouteflika à la présidence, les libertés et les droits des Algériens ont considérablement régressé. Après l’échec de la grève de la faim menée par des enseignants contractuels, du 14 juillet au 23 août dernier, pour demander leur intégration au sein de l’éducation nationale et le paiement des salaires non versés — parfois, depuis trois ans —, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) organise des sit-in une fois par semaine devant les sièges des wilayas (préfectures), et une fois par mois devant la présidence de la République. A chaque rassemblement, la même réponse policière : coups de matraques, gaz lacrymogène et arrestations. Tout en sachant que cela ne changera rien à la situation sociale des enseignants, le syndicat persiste à occuper la rue. « En Algérie, déclare M. Mohamed Mecheri, le champ des libertés s’est rétréci. Depuis dix ans, la société a peur de la répression. C’est aux militants syndicaux de briser le mur de la peur de manière pacifique. » Le chargé de la formation syndicale au Snapap est optimiste sur un point : « Nos actions s’élargissent et la société se mobilise. » En 2007, environ deux cents journalistes ont été poursuivis en justice pour « diffamation ». Parmi eux, le directeur du quotidien Le Matin, désormais interdit. Mohammed Benchicou a passé deux ans derrière les barreaux. A sa sortie, ses livres sont censurés comme tout ce qui touche à l’Etat. Les œuvres de Boualem Sansal sont interdites et l’écrivain Amine Zaoui a été limogé de la direction de la bibliothèque d’Alger. Les descentes policières pour interrompre des conférences publiques ne sont pas rares dans les espaces culturels. La liberté d’expression chèrement acquise durant les années 1990 a pratiquement disparu. A ce propos, le célèbre chroniqueur du Soir d’Algérie, Hakim Laâlam, condamné à six mois de prison ferme pour un de ses articles, déclare : « A la radio (…) je sais que certains [journalistes] ont d’énormes problèmes (…). On leur demande gentiment d’enlever les termes comme “terroristes”, d’édulcorer (…) Cela répond une fois pour toutes aux “hésitants” qui nous disaient, il y a quelques années : “Attendez, le président n’est pas islamiste !” [2] » De l’ère Bouteflika, les islamistes sortent en effet renforcés par la stigmatisation des différences. A Tiaret, dans le centre-ouest algérien, plusieurs chrétiens ont été arrêtés et déférés en justice pour « pratique non autorisée d’un culte non musulman ». Un délit inexistant dans le Code pénal, tout comme cet autre délit — « non-respect d’un fondement de l’islam, le ramadhan » — pour lequel six hommes de Biskra (au sud-est d’Alger) ont été condamnés, le mois de septembre dernier, à quatre ans de prison ferme, avant d’être relaxés en appel. Les six accusés avaient été surpris par les forces de l’ordre en train de manger avant la fin du jeûne. Autre phénomène apparu depuis l’investiture de M. Bouteflika, les lieux publics font l’objet d’« opérations d’assainissement ». Il s’agit de chasser ou d’arrêter les « couples illégitimes » comme ce fut le cas l’été dernier sur les plages de Skikda. En une dizaine d’années, l’Algérie est revenue à l’ère de la « pensée unique ». L’opposition est complètement muselée. Les partis démocrates, loin de riposter au diktat du président, s’enlisent dans un mutisme qui les fait oublier de leurs électeurs. Quand le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ou le Front des forces socialistes (FFS) organisent des marches en Kabylie, leur bastion, pour célébrer le Printemps berbère [3] , ils ne réunissent guère plus de 200 personnes chacun. Ce type de manifestation est actuellement inimaginable dans les autres régions du pays. L’actuel chef de l’Etat a ordonné une réforme partielle de la Constitution pour répondre à la loi française sur le « rôle positif du colonialisme » par une loi portant sur « la protection des symboles de la glorieuse révolution de novembre [1954] » et renforcer les droits politiques des femmes. Ce sont là les arbres censés cacher la forêt. Le véritable objectif de ces modifications, pour lesquelles un référendum a été jugé inutile, est de permettre à l’actuel président de briguer un troisième mandat en avril 2009. Cerise sur le gâteau, le poste de chef du gouvernement est remplacé par celui de Premier ministre. M. Bouteflika s’est donné les pleins pouvoirs : il compte ainsi en finir avec tous les acquis démocratiques des années 1990, qui n’ont coûté que… 200 000 morts. Notes [1] « Il y a 15 ans, les derniers jours du FIS », Le Jour d’Algérie, décembre 2006. [2] El Watan, Alger, 6 mars 2006. [3] Soulèvement populaire après l’interdiction d’une conférence sur la « Poésie ancienne de Kabylie » organisée par Mouloud Mammeri en 1980. Lire Yves Lacoste Camille Lacoste-Dujardin, « La revendication culturelle des Berbères de Grande-Kabylie », Le Monde diplomatique, décembre 1980. (Source : « Le Monde diplomatique » (Mensuel – France), février 2009)