Tunisie : Les violences de Sbeitla et le rôle de Facebook
Les violences de Sbeitla mettent une nouvelle fois le rôle des réseaux sociaux sur la sellette. Les tn-tweeple qui ont manifesté ouvertement leur scepticisme se sont pourtant trompés. Et une nouvelle fois, Facebook a coiffé les médias classiques au poteau.
De graves échauffourées ont été déclenchées à Sbeitla, dans la nuit du jeudi au vendredi 2 septembre, dans le centre-ouest tunisien. Vers 1h du matin, les infos ont fusé sur Twitter, répercutant des vidéos balancées sur Facebook, par la page Radio Sawt Kasserine. Encore une fois, les réseaux sociaux si décriés ces derniers temps, ont devancé les médias classiques. Même s’il a fallu attendre la matinée du vendredi pour que l’info en question soit confirmée. Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on. Et après tout, à voir les quelques cas d’intox qui circulent en ce moment sur le web tunisien, difficile, parfois, de distinguer le bon grain de l’ivraie, n’en déplaise à M. Béji Caïd Essebsi.
Nombreux sont les tn-tweeple qui ont manifesté ouvertement leur scepticisme. A bon droit, d’ailleurs, puisque comment s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un canular ? Surtout quand on sait que dans un contexte similaire, les vidéos qui ont été diffusées sur l’affaire de l’hôtel des Mimosas, à Tabarka, se sont avérées pas vraiment représentatives de la réalité. Alors que sur Facebook, les commentaires publiés faisaient état de l’incendie de l’hôtel, dans la réalité, le feu (vite maîtrisé) n’a touché que le jardin de l’établissement. Il n’empêche : sur twitter, un hashtag #sbitla a été créé en deux temps trois mouvements. Même si en l’occurrence, les internautes tunisiens ont eu tendance à attribuer la news à une volonté de se faire de la pub à peu de frais pour le compte des pages fans créées pour l’occasion sur Facebook. Le tn-tweeple capafrican (alias) Riadh Ammari fera ainsi remarquer vers 3h du matin «seul bilan confirmé de la soirée, les milliers de nouveaux fans accumulés par les pages qui relatent ce qui se passe à #Sbitla sans y être». C’est dire que Facebook et ses pages fans au nom ronflant ne sont pas en odeur de sainteté ces jours-ci. Pis : nous assistons à une campagne de dénigrement de facebook jugé désormais comme étant contre-révolutionnaire. Et dire qu’à l’aube de la révolution les uns et les autres répétaient, «Thank you facebook» !
Mais voilà : dans la matinée du 2 septembre, selon Kapitalis, le ministère de la défense a confirmé l’info. Une jeune fille d’une vingtaine d’années a même été tuée alors qu’elle tentait de voir ce qui se passait. Le poste de police a été attaqué dans une tentative de libérer les prisonniers qui y étaient détenus. Faute de parvenir à leurs fins, ils ont mis le feu à des pneus et semé la désolation à Sbeitla. Les violences ont même ciblé l’hôpital. On rappellera par ailleurs que cette flambée de vandalisme a eu lieu le même jour que l’agression de l’avocat d’Imed Trabelsi. Un repris de justice l’ayant en effet attaqué le jeudi 1 septembre et tailladé le visage à coups de couteau. Visiblement, donc, ce qui a eu lieu à Sbeitla laisse sourdre un malaise multiforme.
Faut-il pour autant croire sur parole les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ? Certainement pas. Parce que comme leur nom l’indique, n’importe qui peut publier n’importe quoi sur Facebook et Twitter. Mais peut-être qu’avec le temps, quelques pages dont les infos diffusées n’ont pas été prises en défaut, finiront-elle par accéder au statut de média. Et peut-être est-ce ce tournant auquel nous assistons actuellement sur le web tunisien.
Source: “Tekiano” Le 03-09-2011
Lien: http://www.tekiano.com/ness/20-n-c/4223-tunisie-les-violences-de-sbeitla-et-le-role-de-facebook.html
Opinion – Quelles nouvelles cibles pour les «cyberactivistes» tunisiens ?
Ben Ali a fui. Les «cyberactivistes» tunisiens ont fait, avec leurs doigts, le V de la victoire. Mais maintenant que leur reste-t-il ? L’après-Révolution semble ne pas leur être bénéfique du tout.
Il faut dire que certains espoirs sont déçus. Facebook qui leur a permis de faire leur révolution à travers le Net n’est plus qu’un… réseau social comme à ses débuts. Il reprend ainsi ses droits. Chacun y met ce qu’il veut. Et c’est normal ! Facebook, à la base, est un outil pour retrouver et se faire des amis. Ce n’était pas une arme de «propagande» révolutionnaire, juste un réseau d’échange d’état d’âme et d’idées. Il est vrai que Facebook en a servi plus d’un avant et pendant la Révolution, plus qu’il n’a servi le pays, mais là est une autre histoire.
Pour les blogueurs, il y a eu le revers de la médaille. Alors que Facebook les avait mis en avant et en relief, voilà que maintenant tout le monde s’est mis à faire sa propre ou «sale» «propagande» et on ne sait plus quels sont les vrais «cyberactivistes». Eux se reconnaissent entre eux, mais ils sont noyés dans cette masse de facebookers et d’informations mêlant infos et intox. Ils n’ont plus le monopole de leaders. Puis, leur «mouvement» n’a plus lieu d’être puisque la cible est partie et la Tunisie est «libre».
Alors, pourquoi vouloir à tout pris se servir de Facebook et à quelle fin ? Ne faudrait-il pas mieux pour eux de chercher de nouvelles cibles au lieu de mâcher leur «rancœur» ? Il est évident que certains veulent continuer à être la crème du web tunisien, mais malheureusement ils ont perdu les commandes. Certains considèrent même Facebook comme une poubelle. C’est le cas du «syndicaliste» Maher Takaya qui, comme l’a indiqué l’AFP, a écrit sur son blog : «Le Facebook tunisien commence à ressembler à une poubelle». Quel Facebook tunisien ? Il n’y a pas plus de Facebook tunisien que de Facebook étranger, puisque Facebook est un réseau social international. Ce n’est pas une «communauté» réduite à des Tunisiens. L’un des buts de Facebook n’est-il, comme déjà écrit, pas de se faire des amis à travers la planète ? Alors, pourquoi vouloir «ghettoïser» le Tunisien ? Est-ce pour mieux le «manipuler» ? Et puis si Facebook est une poubelle, on peut se demander ce qu’ils y font encore…
De toute manière, cette «rancœur» suite à l’impression d’avoir perdu les mannettes n’a pas lieu d’être puisque, comme l’a si bien déclaré Sarra Grira, journaliste tunisienne sur France 24, pour le site slateafrique : «Même s’il ne faut pas sous-estimer les réseaux sociaux, ce sont tous ceux qui sont sortis affronter le régime qui ont fait la révolution, point barre ! Ceux qui étaient à Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa, et partout ailleurs en Tunisie».
D’autre part, certains blogueurs ne peuvent s’empêcher de mettre à l’index les administrateurs de certaines pages Facebook. Et la liberté d’expression dans tout ça ? Il semble que sur la toile, milieu virtuel, chacun est libre de faire ce qu’il veut. Alors pourquoi certains et certaines veulent s’ériger en donneurs de leçon et faire l’apologie d’eux-mêmes ? Ils sont là à prétendre qu’avant le 14 janvier ils ont dénoncé Ben Ali. Certains l’ont fait certes. Mais pourquoi se mettre en avant, ce ne sont pas eux qui ont fait la Révolution ? Ils n’ont été qu’un élément et des moindres, du moins pour la plupart d’entre eux. Certains font même s’instituer en blogueur, alors qu’avant ils n’étaient rien ! Puis actuellement tout le monde s’est instauré blogueur après la Révolution. Il suffit de publier son avis pour se dire cyberactiviste…!
Le problème vient du fait que certains blogueurs pensent que la toile est leur chasse gardée, qu’eux seuls en sont maîtres et la maîtrise. Or, on peut maîtriser la toile sans pour autant être blogueur ou cyberactiviste. Les Tunisiens surfaient bien avant l’arrivée de la Révolution et le Net était également un outil de communication bien avant les réseaux sociaux, grâce notamment aux différents messengers, aux salons de tchat (ou chat) et autres forums.
Alors au lieu de mettre à l’index et d’accuser à tort et à travers, les blogueurs et les «cyberactivistes» devraient se mettre autre chose sous la dent et chercher d’autres cibles. La cible sera peut-être moi puisqu’ils prendront cette opinion comme une diatribe contre eux. Dommage, car ce n’en est aucunement une ! Si les blogueurs dépriment qu’ils cherchent, donc, pour s’occuper de nouvelles cibles ! Mais pas moi…
Source: “Webdo” Le 03-09-2011
Lien: http://www.webdo.tn/2011/09/03/opinion-quelles-nouvelles-cibles-pour-les-cyberactivistes-tunisiens/
Ces révolutionnaires qui tuent la liberté d’expression en Tunisie
ParJamel Drid
Cet article à contre-courant de ce climat révolutionnaire jusqu’au-boutiste suscitera sans doute quelques réactions critiques mais, pour l’amour de la Tunisie et en raison du contexte économique et géopolitique, il se veut au moins réaliste.
Vox populi et rumeur révolutionnaire
Sous l’ancien régime, on ne pouvait parler ou écrire que pour louer Sidi Ben Ali. Toute plume ou parole libre était interdite sous peine de grands risques. L’un des plus grands bénéfices de l’ère post 14 janvier est sans doute le droit à l’information et à la liberté d’expression. Mais voilà que, ô grand paradoxe, sous prétexte que la vox populi ou la rumeur révolutionnaire, a condamné un homme d’affaire, un homme politique, etc., sans preuves, il devient interdit de l’interviewer. Pire, certains qui ne faisaient que fumer la chicha toute la journée au café avant le 14 janvier se permettent maintenant d’accuser des personnes, qui luttaient avant le 14 janvier contre Ben Ali, d’avoir retourné la veste juste parce qu’elles mènent une enquête sur une personnalité politique tunisienne honni!
Où va-t-on? Au nom de quoi, ne peut-on être informé librement? Si un blogueur ou un journaliste fait un article sur un personnage que l’on estime corrompu ou je ne sais quoi, libre ensuite au lecteur de faire son jugement, de considérer que le journaliste ou blogueur est un mercenaire de la plume qui fait plus de la propagande qu’un simple article. Libre au lecteur, s’il a des preuves contre le personnage, de les avancer afin d’informer les lecteurs de la supercherie. Un blog, ça se fait en cinq minutes et c’est gratuit! Il peut même saisir la justice et déposer plainte contre ledit personnage. Par contre, s’il n’y a pas de preuves contre le lui, alors jouons le jeu de ne pas tomber dans le délit d’intention. Quelqu’un connaît il les intentions intérieures des gens, peut-il lire dans la pensée des autres?
Il ne s’agit pas ici d’être naïf mais simplement de bâtir un système où seuls les faits comptent. Nous sommes sortis d’un temps où le délit d’intention était la norme. Est-ce pour y revenir au nom de la révolution? Staline avait fait la même chose au nom des principes révolutionnaires léninistes pour au final donner lieu à une période pire que celle que les Russes connaissaient sous le Tsar.
Insultes, faux témoignages et rumeurs calomnieuses
Ce qui est le plus injuste, ce sont ces soi-disant révolutionnaires qui profitent de l’anonymat d’internet. Ils confondent champs de bataille médiatique et débat d’idées. Ainsi, sans parler des insultes, invectives et diffamations, voilà que de graves et fausses informations circulent sur des personnalités voire même des inconnus. Je dis grave car cela peut déraper à tout moment. Ces fausses informations étant, par les temps qui courent, où beaucoup de Tunisiens ont la haine de l’ancien régime, de véritables appels au crime.
Ainsi, dernièrement, en surfant sur internet, je suis tombé sur un article où l’on montrait la photo, le nom et le prénom d’un internaute tunisien en indiquant que c’était un ancien du Rcd, qu’il militait dans tel parti politique et qu’il fallait donc s’opposer à lui à tout prix. Quand on recherche sur internet, on ne trouve rien sur la cible de cette mauvaise blague.
Je prends cet exemple anecdotique car l’individu concerné est un gars du peuple sans aucune importance. Qui nous dit alors que tout cela n’est pas plus qu’un règlement de compte entre voisins. Le voisin accusateur profitant de l’air du temps pour se venger en accusant l’individu montré d’être un ancien du Rcd et lui causer des ennuis?
Est-ce pour cela que la révolution a été faite, accuser, comme sous l’ancien régime, des innocents? Dès qu’une personne a été accusée sur internet, vu la rapidité de circulation de l’information, il est très difficile de réparer l’erreur si l’information est fausse. Ceux qui se sont sacrifiés durant cette révolution nous ont donné un cadeau précieux, un puissant pouvoir. La possibilité de dire aux autres nos pensées, de nous exprimer. Va-t-on se servir de ce trésor pour ne débiter qu’insultes, faux témoignages et rumeurs calomnieuses!
Passé le quart d’heure de défoulement dû à 23 ans de mutisme forcé, le mitraillage médiatique qui part dans tous les sens n’a plus lieu d’être. Attention aux dérapages, cela pourrait d’ailleurs servir de prétexte aux vrais antirévolutionnaire pour re-verrouiller le système de l’information au prétexte qu’il y a trop de débordements, de diffamations, de menaces, etc.
Source: “Kapitalis” Le 03-09-2011
Lien:http://kapitalis.com/afkar/68-tribune/5682-ces-revolutionnaires-qui-tuent-la-liberte-dexpression-en-tunisie-2-3.html
Tunisie : La révolution et le rendement de certains ministères
C’est du moins l’impression que donnent aux journalistes certains membres du gouvernement provisoire de M. Caïd Essebsi dont les observateurs étrangers et locaux sont unanimes pour en souligner, hélas, le mauvais rendement, notamment en ce qui concerne quatre départements: la justice, l’intérieur, le commerce et le tourisme, la planification et la coopération internationale.
Tout récemment et à titre indicatif, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan des sept premiers mois de l’année, le ministre de la Planification et de la Coopération internationale, Abdelhamid Triki, s’est employé, pendant une intervention de plus d’une demi-heure, à mettre l’accent, en priorité, sur le bilan «négatif» de la révolution, à tirer des boulets rouges sur les «sit-inneurs» et autres grévistes, leur faisant assumer un manque à gagner pour l’Etat de plus de trois milliards de dinars (jeudi 24 août 2011).
Ces pertes sont générées, selon le ministre, par la baisse d’activité de plusieurs secteurs tels que les phosphates (-54%), les hydrocarbures (-14,4%), le ciment (-6,4%), produits spécifiques aux régions où la révolution a été déclenchée.
Toujours dans le sillage des résultats négatifs, il s’est longuement attardé sur l’augmentation de deux points du taux de chômage (16,3%), l’accroissement de la compensation estimée à 5.000 MDT contre 1.500 MDT prévus, la baisse des importations des biens d’équipement de moins 10,2%, le ralentissement des projets d’investissement public (-17%), l’impact négatif du cours mondial du pétrole sur l’économie du pays qui a atteint plus de 115 dollars le baril…
Le ministre avait également évoqué le recul de 17,3% des investissements directs étrangers (-17,3% à 820,8 MDT contre 992,5 MDT au cours de la même période en 2010), la suspension d’activité de 98 entreprises off shore (5.900 emplois perdus), la préoccupation des investisseurs allemands du climat social qui prévaut actuellement en Tunisie.
Pour le ministre de la Planification et de la Coopération internationale, cette inquiétude des investisseurs allemands risque, si rien n’est fait, de les pousser à migrer vers d’autres sites de production plus calmes.
Au rayon des résultats positifs, le ministre citera sommairement dans son intervention orale (c’est-à-dire sans chiffres à l’appui) la bonne récolte céréalière, la reprise du tourisme au mois de juillet, l’accroissement des exportations, particulièrement de celles des industries mécaniques et électriques (+23%), un taux d’inflation de 3,2%, l’augmentation des intentions d’investissements dans l’industrie de 22,2% contre 8,3% au cours de la même période en 2010, hausse des investissements de mise à niveau, accroissement notable des services (télécommunications, commerce, transport…), décaissement d’emprunts extérieurs à hauteur d’un montant de 1.600 MDT sur un total de 1.850 MDT sollicités par la Tunisie….
Le ministre a imputé cette dernière performance aux «siens» c’est-à-dire à ses amis de la Banque mondiale, de la Banque européenne d’investissement (BEI), de la Banque africaine de développement (BAD), de l’Agence française de développement (AFD), des bailleurs de fonds qui ne cherchent que leur profit.
Décryptage d’un discours contre-révolutionnaire
Cela dit, si on regarde de près cette conférence de presse, il semble qu’elle ne soit, pour le ministre, qu’un alibi pour transmettre des messages alarmistes aux relents, le moins qu’on puisse dire, «contre-révolutionnaires». Les indices en sont nombreux.
D’abord au plan du contenu. La plupart des informations, le ministre les a rendues publiques avant même la conférence (interviews accordées, quelques jours auparavant, au magazine L’Economiste Maghrébin, au site web de la chaîne saoudienne Al Arabia, aux intervenants lors des points de presse hebdomadaires au Premier ministère…).
Moralité: les informations fournies par le ministre n’étaient que du «réchauffé» et n’avaient aucun intérêt pour les journalistes.
Vient ensuite la tendance du ministre à exagérer les pertes et les moins-values, oubliant, délibérément, que les pertes humaines et matérielles générées par la révolution tunisienne (3 milliards de dinars et 300 martyrs) avec ses sit-in, grèves et autres dérapages sont dérisoires par rapport à l’ampleur de celles occasionnées par d’autres révolutions comme les révolutions libyenne, yéménite, syrienne et égyptienne.
Le ministre omet également que parmi les facteurs qui ont largement contribué aux pertes tunisiennes, figure en bonne place le mauvais rendement des départements ministériels qui n’ont jamais ni réagi à temps ni prévenu les dégâts.
A titre indicatif, depuis sept mois, le ministère de la planification et de la coopération internationale n’a jamais esquissé les grandes lignes d’une quelconque stratégie anticrise. La planification de crise ne relève-t-elle pas des prérogatives de ce ministère qui continue à maquiller chiffres et données statistiques? Sinon comment expliquer que M. Triki ait parlé d’un impact négatif fictif de la flambée du cours mondial du pétrole (115 dollars) alors que la Tunisie a toujours acheté, et jusqu’à ce jour, son pétrole à moins de 50 dollars le baril?
Comment expliquer cette autre tendance du ministre à jubiler de voir «ses siens» (imtâana) décaisser en un temps rapide plus de 80% des crédits sollicités par la Tunisie, passant sous silence que ses amis ne sont que des bailleurs de fonds animés par le seul profit et que le Tunisien réputé solvable va les payer, un jour ou l’autre, jusqu’au dernier centime, omettant en plus que de nos jours chaque Tunisien paye annuellement une dette de 300 dollars dont 100 dollars sous forme d’intérêt. Sans commentaire.
Comment expliquer également cette interprétation tendancieuse d’une enquête menée, en 2011, par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-allemande (AHK) sur le degré de satisfaction des entreprises off shore allemandes en Tunisie? Le ministre en a retenu tout juste la «préoccupation des investisseurs allemands du climat social qui prévaut actuellement en Tunisie». Pourtant, selon cette même enquête, «de nouveaux groupes allemands ont manifesté leur intérêt pour s’implanter en Tunisie et n’attendent que l’amélioration de la visibilité que favoriseront les élections du 23 octobre prochain pour confirmer leur intention».
Décryptage: tout indique que cette révolution n’est pas du goût du locataire de ce département connu, durant le mandat du président déchu, par le maquillage des statistiques. On se rappelle encore ce fameux taux de pauvreté de 3,8% en termes monétaires, brandi par l’ex-ministre du Développement économique, Nouri Jouini, alors qu’en termes de misère humaine, il serait de l’ordre de 25%.
Apparemment, rien n’y a changé.
Source: “wmc” Le 03-09-2011
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