TUNISNEWS
6 ème année, N° 2053 du 04.01.2006
Houcine Mhamdi: Connaître la prison c’est devenir président en 2009Houcine Mhamdi: Mes écritures à travers TUNISNEWS dérangent la dictature arabe REMDH: Le Président du REMDH Kamel Jendoubi victime d’une acte de vandalisme La FIJ proteste auprès des autorités tunisiennes contre l’interdiction d’accès à son site web suite aux critiques du SMSIForum Social Tunisien des Jeunes: AppelAFP: Naissance d’une coalition démocratique en rupture avec les islamistes Islam online: Tunisian Scholars Decry Anti-Hijab Remarks Le Quotidien : UGTT : J’rad annonce la création du syndicat général des journalistes Le Temps: Université (UGET) – Réconciliation entre le S.G et les dissidents Me Kamel ben Tahar Chaabouni: Le « safsari », n’est-il pas un voile islamique proprement tunisien ? Mourad Dridi: Ce dont nous avons besoin, c’est une sécularisation JA/L’Intelligent: Mehdi Mlika, le « grand jardinier de Tunisie » JA/L’Intelligent : Israël-Maghreb : pas de fumée sans feu
Reporters sans frontières: LA Liberté de la presse en 2005
AFP: Chirac: l’article de loi sur la colonisation doit être « réécrit » AFP: Enseignement de la colonisation en Afrique: entre critiques et silence AFP: Une agence recrute en Pologne des bouchers musulmans pour l’Angleterre Welt: Ehefrau und Schwager unter Verdacht – Millionär starb an Côte d’Azur
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Ce 4 janvier 2006, nous avons reçu 2 textes de M. Houcine Mhamdi :
1er texte (avant la rencontre avec les policiers)
Connaître la prison c’est devenir président en 2009
Au cours d’une semaine ,je viens d’être l’hôte de la police politique de ben arous a deux reprises et ce pour avoir publier un bouquin et rédiger des articles sur les colonnes de tunisnews.On ne veut pas que j’écrive. Aujourd’hui je vais me déplacer a 9h30mn pour les voir sachant bien que j’ai dit le26decembre2005 aux policiers poliment…que je ne suis ni a gérer ni a digérer. Ce message n’est pas passé. en ce qui me concerne mon combat est lancé. khaddem a dit des mots une chaîne arabe a bien couru vers lui et c’est bon pour les syriens battus et terrassés, pour ma propre personne, malgré, que ‘j’ai publié tout un bouquin ou c’est mentionné une toute petite partie des crimes commis par le régime en place a l’encontre des tunisiens et tunisiennes… j’attends encore que les médias se dirigent vers nous afin qu’on puisse dévoiler d’autres faits et manœuvres frauduleuses. La liberté est une valeur universelle.Elle doit être défendue en Syrie et la ou elle est bafouée. Cette copie de la convocation donne a chaque homme de liberté des idées sur la loi en Tunisie et son respect. Aucun motif n’est mentionné?ni la loi accréditée en la matière? J’annonce a tous les hommes libres du monde, a toutes les associations ,les ligues des droits de l’homme et les institutions internationales chargées de la gestion de ces dossiers, qu’en cas ou je recevrai une nouvelle convocation je ne me déplacerai jamais. Je n’ai pas de temps a perdre et dire aux policiers via ces colonnes …pour devenir un bon président en Tunisie il faut connaître la prison pour ne plus avoir des gens torturés quand on est président… Merci pour ceux qui ont crié fort pour me soutenir et de ma part je leur dirai vous pouvez compter sur moi notre campagne pour la liberté ne s’arrêtera jamais. .nous ne sommes pas de ceux qui s »arrêtent au milieu de la route. Vous nous avez donner confiance, vous vous n’étés pas trompes d’adresse. houcine mhamdi tunisie 4janvier2005
Houcine Mhamdi – Tunisie
4 janvier 2005
URL du livre de M. Mhamdi : https://www.tunisnews.net/dossiermhamdi.htm
2éme texte (après la rencontre avec les policiers)
Visite policière
Mes écritures à travers tunisnews dérangent la dictature arabe
Houcine Mhamdi
Effectivement je me suis déplacé ce matin avec maitre Ayadi Abderraouf, qui a été empêché d’entrer (?) et on veut que je signe un PV?
La discussion était la même qu’autrefois. Bref on veut que je n’écrive pas.
Notre dictature arabe a réellement peur surtout que khaddem a pris une initiative qui coïncide avec la publication de mon livre d’une part et qui lui donne une valeur ajoutée…et qui me donne aussi raison vu qu’à travers tunisnews, j’ai écrit depuis mi-novembre et le 27 décembre en disant texto ce qui est dit récemment par ce khaddem? On veut étouffer tout.
L’entretien a duré presque une heure trente, à travers laquelle j’ai affirmé aux policiers que je ne me déplacerai jamais de mon propre gré en recevant une nouvelle convocation.
Comme ca le jeux prendra fin.
Houcine Mhamdi
Tunisie, le 4 janvier 2006 à 17h35mn
PRESS RELEASE Copenhagen 03 Jan 2006
EMHRN President Kamel Jendoubi Harassed
The Euro-Mediterranean Human Rights Network is deeply worried about acts of vandalism committed against the property of its President Kamel Jendoubi. On
COMMUNIQUE DE PRESSE Copenhague 03 Jan 2006
Le Président du REMDH Kamel Jendoubi victime d’une acte de vandalisme
Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme est vivement préoccupé par des actes de vandalisme commis à l’encontre de notre Président Kamel Jendoubi. Le 28 décembre 2005 le véhicule privé de Kamel Jendoubi a été délibérément saccagé par des auteurs inconnus dans le parking souterrain du lieu de travail de M. Jendoubi à Montreuil ( région parisienne) . Deux jours avant, ce même véhicule avait fait l’objet d’un vol, prés de son lieu de travail, dont son micro-ordinateur a fait les frais. m Kamel Jendoubi, militant tunisien connu pour son engagement constant en faveur des droits de l’Homme, a été privé de son passeport tunisien et a été interdit, de fait, depuis 1994, de retourner dans son pays natal, la Tunisie. Il anime le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), une organisation des droits de l’Homme respecté qui accorde son soutien aux militants des droits de l’Homme tunisiens depuis la France. Le CRLDHT a récemment organisé une tournée européenne de plaidoyer avec la participation de militants tunisiens des droits de l’Homme (du 12 au 19 décembre 2005). Pendant la tournée qui a connu beaucoup de succès, plusieurs des participants ont été intimidés ou harcelés par des auteurs inconnus – des méthodes d’intimidations qui sont fréquemment utilisés par le régime tunisien contre ses opposants. Le REMDH craint que ces actes de vandalisme contre Kamel Jendoubi soient liés à ses activités en tant que militant des droits de l’Homme et exprime son soutien absolu à celui-ci, au CRLDHT et à tous les défenseurs des libertés publiques, des droits de l’Homme et de la démocratie en Tunisie. Le REMDH attend avec impatience l’ouverture d’une enquête minutieuse par les autorités françaises pour dévoiler les exécutants de cet agissement criminel. POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS, VEUILLEZ CONTACTER : Kamel Jendoubi, President du REMDH kjendoubi@aol.com Tel: +33 1 42 87 02 20 Marc Schade-Poulsen Directeur Exécutif du REMDH msp@euromedrights.net Tél : +45 32 64 17 10
La FIJ proteste auprès des autorités tunisiennes contre l’interdiction d’accès à son site web suite aux critiques du SMSI
04/01/2006
La Fédération Internationale des Journalistes a vigoureusement protesté aujourd’hui auprès des autorités tunisiennes contre l’interdiction d’accès de son site web.
L’accès au site de la fédération s’est vu refusé aux internautes tunisiens au cours des dernières semaines, suite aux critiques formulées par la FIJ quant à la restriction de l’utilisation de l’Internet et du harcèlement des activistes des droits de l’homme lors du sommet mondial sur la société de l’information qui s’est tenu en novembre.
« Une fois de plus, les autorités tunisiennes font preuve d’intolérance vis à vis de la libre expression et de l’opinion indépendante», a déclaré Aidan White, Secrétaire Général de la FIJ. « Mais elles se trompent sérieusement si elles croient que cet incident va décourager les journalistes d’exprimer leur solidarité avec leurs collègues à Tunis».
Dans une lettre adressée au président Ben Ali, la FIJ demande la levée de tous les obstacles qui entravent l’utilisation de l’Internet et l’accès à l’information, sauf bien entendu, en ce qui concerne les standards internationaux où les limites à l’accès ne s’appliquent qu’à certains sites anti-sociaux traitant de pornographie enfantine ou d’incitation à la violence.
« Le site de la FIJ est un point d’information mis à la disposition de tous les journalistes dans le monde- y compris pour de nombreux collègues en Tunisie et des autres pays arabes qui désirent être informés sur les développements dans la région et qui veulent exprimer leur solidarité avec leurs collègue du monde entier», a ajouté White, indiquant que le site est disponible en français, en espagnol et contient également une section étendue en arabe. « Tout ceci ne devrait pas faire polémique», a-t-il dit.
« Il nous est malheureusement impossible de ne pas conclure que la seule raison de cette interdiction réside dans une action à motivation politique afin de pénaliser la fédération de défendre les droits de tous les journalistes en Tunisie et d’avoir exprimé des opinions critiques au gouvernement tunisien», a-t-il encore ajouté. Lors de son discours adressé à l’occasion du sommet mondial sur la société de l’information, White a déclaré que le harcèlement des activistes des droits de l’homme et les restrictions des sites Internet en tunisien faisaient de l’ombre à tout le processus du sommet.
Le Secrétaire Général a donc appelé le président à lever immédiatement l’interdiction d’accès au site de la FIJ et a réitéré la demande d’annuler toute restriction à l’utilisation des sites Internet en Tunisie.
« Dans le cas où nos demandes ne seraient pas satisfaites, la Tunisie se verra encore une fois servir de modèle négatif pour un monde arabe pressé de se réformer et où les populations ont un réel désir de liberté et de démocratie», a-t-il conclu.
Le comité exécutif de la FIJ, qui s’est réuni à Sydney, Australie, au début du mois de décembre, a réitéré le soutien de la fédération envers ses deux membres; l’Association des Journalistes Tunisiens et le Syndicat des Journalistes Tunisiens en vue des efforts récents fournis par les deux organisations dans leur lutte pour les droits des journalistes tunisiens qui exercent dans des conditions particulièrement difficiles. La FIJ a également appelé au re-lancement de sa campagne pour la liberté d’expression en Tunisie.
Pour plus d’information, veuillez contacter: +32 2 235 22 06
La FIJ représente plus de 500.000 journalistes dans plus de 110 pays
(Source : le site officiel de La Fédération Internationale des Journalistes FIJ, le 4 janvier 2006)
Compte rendu de la réunion
des activistes pour le Forum Social Tunisien des Jeunes
Les présents:
Ghassen AMAMI, Zeineb TRABELSI, Kaouther ABBES, Amel OSMAN, Sofiène CHOURABI, Zeineb MASOUDI, Abdelkarim CHEBBI, Salem MOUMNI, Mohammed SAMMOUD, Yosra DRIDI, Mohammed Sofiène BOUAJILA, Ghassen AMRAOUI, Issam Eddine SAADANI, Karim HASNAOUI, Saida CHERIF, Montassar Bellah AYARI, Marouen EL MEDDEB, Mouaouia BEN HAMED et Nejib ABIDI.
Ce sont de jeunes indépendants de moins de 35 ans mais surtout des activistes appartenant à plusieurs organisations, fédérations, associations et comités (UGET, C.E.P, club jeunes ATFD, RAID ATTAC… etc.) mais ne représentant pas officiellement leurs structures à la réunion.
L’ordre du jour:
La constitution d’un comité de coordination technique provisoire entre les différents groupes de travail pour la préparation de l’assemblée générale constitutive du FSTJ.
Le résumé et les accords:
1. La présentation des différentes positions envers le principe de la constitution d’un comité de coordination et la justificatioon de ces points de vue dont nous citons:
« La constitution de ce comité va faciliter la circulation de l’information, puisque ce comité sera comme le noyau vers lequel échouent les rapports d’activité des groupes de travail afin d’être efficacement communiqués à ces groupes-mêmes et à tous les concernés par Forum Social Tunisien des Jeunes ».
« Le principe d’un comité réduit, intervient dans un souci d’efficacité et non d’exclusion. Il prend en considérartion les difficultés de rencontres ouvertes et l’impasse dans laquelle ont mené les débats de la réunion du 28/10/2005 au local de l’ATFD concernant la nature, la constitution et l’activité des comités ».
2. la concertation sur la représentation des organisations, fédérations, associations et comités (qui ont répondu aux appels pour le FSJT et ont participé aux débats des premières réunions) au sein de ce comité a abouti à un accaord entre les participants et qui stipule que la présence des activistes dans le comité n’est pas nécessairement une représentation déléguée par sa structure et ce afin d’éviter toutes sortes de contentieux interne. Les structures officiellement engagées dans le processus du FSJT et dont le problème de représentativité ne se pose pas peuvent déléguer un représentatnt officiel.
3. Les participants se sont mis d’accord sur la constitution du comité qui se présente comme suit:
Ghassen AMAMI, Zineb TRABELSI, Kaouther ABBES, Sofiène CHOURABI, Zeineb MASOUDI, Abdelkarim CHEBBI, Salem MOUMNI, Saida CHERIF, Marouen EL MEDDEB, HAYET TOUIHRI, Nejib ABIDI, Philip THIGO, Ali FLAH, Slah DAOUDI, Lamjed JEMLI, Samir BOUAZIZ en attendant de confirmer l’approbation d’un(e) jeune membre de l’UGTT pour fermer la liste de ce comité.
4. En cas d’empêchement, chaque membre du comité peut être remplacé par un autre adhérent de sa structure dans les réunions du comité de coordination technique pour la prépartion de l’assemblée générale constitutive du FSTJ.
Le comité de coordination technique est tenu d’organiser son plan de travail après concertation avec les groupes de travail et ses membres ne prennent pas de décisions individuelles au nom du comité.
5. Aucune personne physique ou morale ne peut prétendre représenter ce comité ou le FSJT en Tunisie ou à l’extérieur.
Le comite de coordination technique pour le fstj (initiative jeunes)
Naissance d’une coalition démocratique en rupture avec les islamistes
Tunisian Scholars Decry Anti-Hijab Remarks
A file photo of Tunisian women wearing hijab despite a state ban. |
By Ukba Al-Humaidy, IOL Correspondent
TUNIS, January 4, 2006 (IslamOnline.net) – Tunisian scholars have reacted in anger to remarks by the religious affairs minister and a university professor criticizing hijab and one of Prophet Muhammad’s (PBUH) companions.
Minister Aboubaker Akhzouri said last week that hijab does not fit with the North African country’s cultural heritage.
« Akhzour’s remarks were politically motivated and had nothing to do with the Islamic teachings, » Sheikh Mohamed Mokhtar Al-Salami, former Tunisian mufti, told IslamOnline.net Wednesday, January 4, over the phone.
« Akhzour is a politician who, as politicians everywhere, makes statements on a background of a political agenda. »
Sheikh Abdul Rahman Khalif, an imam, also slammed the anti-hijab remarks.
« The minister’s remarks criticizing hijab were evil-minded, » he said, calling on Muslims around the globe to stick to their Islamic teachings.
In an interview with Assabah newspaper, Akhzuori said that hijab was a « foreign phenomenon » in Tunisian society.
« It’s regrettable that we don’t respect our identity, » the Tunisian minister has said.
He further said that Tunisian government has rejected Muslim tunics like those worn in Gulf states and the « practice » of men wearing long beards.
The minister declined comment on the remarks when approached by IOL.
Jalool Al-Gerebi, chairman of the state-run Supreme Islamic Council, also dodged a question on the controversial remarks.
Islam sees hijab as an obligatory code of dress, not a religious symbol displaying one’s affiliations.
Nonsense
The two Tunisian scholars also denounced as « nonsense » remarks by a university professor, who claimed that hijab had nothing to do with Islam.
Monjiah Al-Sawahi said hijab was a « Greek and a Roman heritage, » denying that Shari`ah made the dress code obligatory for Muslim women.
Sawahi further criticized Omar bin Al-Khattab, companion of Prophet Muhammad (PBUH), saying « he was the archenemy of women. »
« These remarks are nonsense and don’t deserve comment, » sheikh Salami said.
He stressed that bin Al-Khattab is respected by both Muslims and non-Muslims.
« The real enemy of women is those who bar women from following the teachings of Shari`ah. »
Sheikh Khalif agreed, hailing Tunisian women who insisted on wearing hijab despite the mounting pressures by the government to force veiled women to take off their hijab.
The anti-hijab remarks had drawn rebukes from Tunisian religious figures abroad.
Sheikh Wanis Mabrouk, professor of Islamic studies in Wales, said the remarks were offensive and an insult to Islam.
He said that the anti-hijab remarks also threatened to widen the gap between the Tunisian people and the government, and harm the communal harmony.
In 1981, then Tunisian president Habib Bourguiba (1956-1987) ratified a law, which banned Tunisian women from wearing hijab in state offices.
UGTT : J’rad annonce la création du syndicat général des journalistes
La création du syndicat général des journalistes, la révision des régimes de sécurité sociale et le parachèvement de la réforme de l’assurance maladie constituent les principaux chantiers de l’UGTT en 2006.
Tunis – Le Quotidien
M. Abdessalem J’rad, secrétaire général de l’UGTT, a annoncé lors d’un meeting organisé lundi après-midi à la Place Mohamed Ali la création d’un syndicat général des journalistes au cours de l’année 2006. Il a souligné également que l’année en cours est celle des grands chantiers.
Elle sera marquée notamment par la création de la fédération générale des retraités, la révision des régimes de sécurité sociale, l’adoption de la convention 135 relative à la protection du responsable syndical et l’entrée en vigueur du nouveau régime d’assurance-maladie.
Le secrétaire général de la Centrale syndicale a fait remarquer que les derniers mois ont enregistré quelques tentatives de division dans les rangs des syndicalistes. “Nous allons combattre toutes les surenchères et les tentatives visant à semer le désordre. L’UGTT constitue encore et toujours un bloc homogène”, a-t-il ajouté. Un parfum de campagne électorale se fait, un effet, sentir depuis la rentrée sociale dans les coulisses de la Place Mohamed Ali. Les rumeurs évoquant un “lobby du Nord” et une certaine “alliance du Sud” circulent de plus en plus à une année de la tenue du congrès national de l’UGTT prévue pour février 2007.
D’autre part, M. Jrad a affirmé que le Conseil national de l’UGTT qui constitue la plus haute instance entre deux congrès, représente un rendez-vous de première importance au cours duquel seront débattus les sentiers à battre pendant le quinquennat 2007-2012
S’agissant du renouvellement des structures syndicales, le secrétaire général de la Centrale ouvrière a indiqué que les différents congrès tenus jusqu’ici à l’échelle régionale et sectorielle ont été démocratiques et transparents en signalant que les statuts de l’UGTT demeurent l’unique référence en cas de litige.
M. Jrad a précisé, par ailleurs, que l’UGTT souhaite que les négociations sociales relatives aux entreprises publiques aboutissent à des accords importants.
Walid KHEFIFI
(Source : « Le Quotidien » du 4 janvier 2006)
Université – Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET)
Réconciliation entre le S.G et les dissidents
Néjib SASSI
La commission administrative de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) se réunira, selon des sources proches de la direction de l’organisation estudiantine, avant la fin de ce mois, juste après les examens.
A l’ordre du jour de cette réunion la situation à l’université d’une façon générale mais surtout les préparatifs du 25ème congrès de l’UGET qui se tiendra probablement l’été prochain.
Un congrès qui marquera, selon les mêmes sources la réconciliation entre les partisans de l’actuel secrétaire général de l’organisation M. Ezzeddine Zaâtour et les dissidents dont le chef de file est M. Jamel Tlili. Déjà un grand pas a été franchi dans le processus de réconciliation après la constitution de listes communes à l’occasion de la tenue des élections des représentants des étudiants aux conseils scientifiques des établissements universitaires qui se sont déroulées en décembre dernier.
Légitimité
Pour marquer l’entente Zaâtour et Tlili ont publié un communiqué soulignant que l’intérêt de l’organisation estudiantine prime sur tout et qu’ils vont travailler ensemble pour redorer l’image de l’UGET et unir toute la famille estudiantine. Pour ce faire ils ont décidé de préparer le 25ème congrès ensemble et dépasser concrètement les divergences qui les ont opposés depuis plus de 3 ans et qui ont affaibli l’organisation estudiantine qui s’est trouvée avec deux directions se disputant la légitimité.
Contestation
Le différend a éclaté le 25 mai 2002. Ce jour-là deux commissions administratives de l’UGET se sont réunies. La première présidée par le secrétaire général Ezzeddine Zaâtour a décidé l’exclusion de deux membres du bureau exécutif. La deuxième regroupant les contestataires de la décision d’exclusion a décidé d’écarter Zaâtour et de le remplacer par Tlili au poste de secrétaire général. Du coup l’UGET s’est retrouvée avec deux bureaux exécutifs et la crise s’est installée au sein de l’organisation estudiantine même après le 24ème congrès qui s’est tenu en juillet 2003 et qui a reconduit Zaâtour au poste de secrétaire général. Les travaux de ce congrès étaient boycottés par Tlili et ses partisans qui ont tenu par la suite leur propre congrès.
Optimisme
Autre signe révélant que les nuages commencent concrètement à se dissiper au sein de l’organisation et que les frères ennemis d’hier ont entamé ensemble un véritable processus de réconciliation. Tlili et Zaâtour s’activent à préparer ensemble la célébration des événements du 5 février 1972 qui se sont déroulés à la faculté de droit et des sciences économiques de Tunis.
Au programme de cette célébration, des conférences et des témoignages des anciens de l’UGET et des ex-membres des bureaux exécutifs.
Après cette célébration Zaâtour et Tlili vont se pencher sur les modalités des préparatifs des élections des structures de base qui désigneront les congressistes du 25ème congrès. Aujourd’hui un vent d’optimisme semble souffler à l’UGET.
(Source : « Le Temps » du 4 janvier 2006)
Le « safsari », n’est-il pas un voile islamique proprement tunisien ?
Réponse à M. Rached al-Gannouchi
Me Kamel ben Tahar Chaabouni
Le port du voile est-il obligatoire pour une musulmane ? Le voile tunisien traditionnel « safsari » peut-il en tenir lieu ? En raison de la carence du ministre tunisien des Affaires religieuses qui peine à trouver les bons arguments à présenter aux islamistes et à leur guide le Sheikh Rachid al-Gannouchi, nous allons essayer de dévoiler les dessous de cette polémique et de décortiquer le discours islamiste sur la question du port du hijab.
En effet, les récentes déclarations du ministre tunisien des Affaires Religieuses au quotidien Assabah (27 décembre 2005) qui font écho à celles du président Ben Ali du 25 juillet 2005 ont révolté le mouvement islamiste tunisien Annahdha sous la plume de son Sheikh Rached al-Ghannouchi qui dans un commentaire publié sur son site web stigmatise les déclarations officielles totalement hostile au port du voile dit « islamique » par les femmes tunisiennes sur le lieu de travail, dans les établissements scolaires et universitaires et même dans les lieux publics.
Répliquant au ministre tunisien aux affaires religieuses; un ministère qui dénote, à notre sens, de l’implication inadmissible du politique dans la conscience des citoyens et de l’instrumentalisation insupportable par l’État tunisien de la sphère du religieux; Rashed al-Ghannouchi, évoque pour contre-arguments, deux concepts essentiels à l’adresse du ministre et du président Ben Ali afin de s’opposer à leur vision du port du voile: une violation des libertés individuelles et une atteinte à la déclaration universelle des droits de l’homme. Les valeurs de l’Islam dit Gannouchi représentent des fondements essentiels de la personnalité du peuple tunisien, qu’ils faudrait préserver et en permettre l’application.
D’après le sheikh Gannouchi, les valeurs de l’Islam seraient des valeurs immuables, inchangées et inchangeables, fixes, ne souffrant d’aucun changement ni exception. L’un des fondements essentiels est pour notre sheikh le port d’un couvre-chef par les femmes. Rached Gannouchi se base assurément sur le verset: « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qu’en paraît et qu’elles rabattent leurs voiles sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris ou à leurs pères ou à leurs frères ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs maris, ou aux femmes musulmanes ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants ! Afin que vous récoltiez le succès » [Sourate 24, verset 31 ]
Mais, il fonde sa conviction certainement aussi sur les traditions prophétiques, le hadith, consigné par écrit pour la première fois deux siècles après la mort du prophète, sur la pratique des Compagnons du Prophète, il se réfère aussi aux « Califes bien guidés » et aux jurisconsultes les fameux « fuqahas ».
Dans ce contexte, la vérité historique se mêle à la fiction, la réalité au mensonge délibéré, la manipulation à l’erreur légitime, les coutumes locales et ancestrales aux prescririons religieuses, les fantasmes, à l’ijtihad.
Si notre sheikh a parfaitement le droit de considérer l’Islam et ses valeurs comme la résultante de tous ces phénomènes, nous pourrons considérer de notre part, au nom de la liberté individuelle défendue par notre sheikh que seul le Coran, parole de Dieu révélée à son prophète Mohamed, texte authentique, inaltéré et incontestable recueilli et transcrit de la vie même du Prophète et réuni en un codex vingt ans après la mort de l’envoyé de Dieu constitue une valeur sûre de l’Islam que chaque musulman a le droit d’en interpréter les versets selon ses facultés intellectuelles et son degré de savoir. Le verbe divin n’est le monopole de personne fusse-t-elle une autorité religieuse, un sheikh, un imam ou un mollah. Dans la tradition sunnite, et contrairement à la tradition shiite, pour qui le Coran recèle un sens exotérique et un sens ésotérique que seuls les Imams peuvent déceler, la tradition sunnite considère que Le Coran n’a qu’un sens exotérique et qu’il ne recèle aucun sens caché au croyant, car il est destiné à l’homme, il est intelligible car Dieu souhaite que le Coran soit à la portée des ses facultés mentales. Le livre de Dieu s’adresse à son intelligence, à son entendement, il n’est pas destiné exclusivement à une élite ni aux seuls savants ou lettrés détenteurs de sciences. Tout musulman quelque soit son degré de savoir, son état social, intellectuel, financier est dépositaire du Coran qui lui appartient car il lui est destiné. Personne ne peut le priver d’en faire usage, de le lire à son aise, de l’expliquer de l’interpréter et de chercher le sens des versets et le secret des mots et de faire part de ses réflexions à ses proches ou à son entourage.
Dans ce contexte, il me semble que le seul outil indispensable au croyant pour percer le sens du Coran c’est un dictionnaire historique des concepts et des vocables utilisés par les Arabes au VIIème siècle qui lui permettra de se rapprocher le plus possible du sens originel des mots, du signifié voulu originellement par le Codex coranique. Nous savons en effet que les mots changent de sens à travers l’histoire d’une langue, que des mots nouveaux apparaissent ou sont empruntés à d’autres langues, que d’autres mots sont abandonnés et disparaissent. C’est tout là le problème essentiel du Coran, c’est le sens des mots. Car il est indispensable pour saisir la parole de Dieu, d’interpréter le Coran non par le sens actuel, contemporain des signifiants, c’est à dire des mots, mais par le signifiant premier, le sens donné au mot à l’époque de la révélation du Coran c’est à dire entre l’an 610 de notre ère et l’an 630 année de la mort du prophète et de la fin de la révélation.
Malheureusement nous ne disposons pas, à ma connaissance, d’un dictionnaire étymologique et historique du vocabulaire arabe en usage au Hijaz pour cette période. Les arabes n’ont en effet commencé à rédiger des dictionnaires qu’à partir du second siècle de l’hégire. En deux siècles de vie d’une langue, les mots ont le temps de changer de sens, ou de disparaître entièrement de l’usage. Les lexiques rédigés deux siècles après la mort du Prophète reflètent essentiellement l’état de la langue arabe du temps de la révélation, mais les recherches doivent continuer afin d’arriver à dresser le plus scientifiquement possible l’état du vocabulaire en usage durant la révélation.
A titre d’exemple, le mot « dharrah » que la majorité des musulmans d’aujourd’hui expliquent par atome est un non sens, car c’est une opération intellectuelle tendant à sortir un mot de son contexte historique et lui appliquer un signifié moderne, à savoir le plus petit élément chimique de la matière. Il est donc urgent pour les musulmans d’éditer le Coran avec un lexique donnant le sens des vocables coraniques tels qu’ils étaient compris au VIIeme siècle afin d’éviter de leur donner un sens moderne totalement étranger à l’esprit du Livre Saint.
C’est ainsi que le musulman peut se réapproprier le Coran, le livre Saint que Dieu a destiné à chaque croyant individuellement. Les interprétations « tafsir »que font les jurisconsultes et autres faqihs du Coran n’engagent que leurs auteurs et les musulmans ne sont pas tenus de se conformer à telle ou telle interprétation. Chaque musulman, à condition qu’il sache le sens historique et donc originel des mots arabes utilisés dans le Coran est capable d’interpréter le sens des versets et la portée des prescriptions divines. Le croyant n’a besoin de l’aide d’aucun mujtahid, du secours d’aucun faqih, de l’aide de personne pour comprendre le Coran. Le croyant doit se prendre en charge et arrêter de compter sur les faux et les vrais « mujtahid », les donneurs de leçons, les « Messieurs Je sais tout, vous n’êtes là que pour m’écouter » !!! Le musulman doit se débarrasser de sont esprit d’assisté intellectuel afin d’accéder à l’état de majeur intellectuel, de croyant détenteur de la parole divine et responsable de son interprétation, il doit être à la hauteur de mission que Dieu lui a dévolue.
Comprendre le Coran, l’interpréter, faire des choix de sens, voilà la mission du musulman responsable, digne de la révélation qu’Allah lui adresse, car personne n’est indigne d’interpréter la parole du Seigneur, personne ne peut se substituer à personne pour lui fournir la Vérité sur un plateau en or, le croyant doit faire un effort pour accéder à la parole divine; cet effort passe tout d’abord par l’apprentissage par cœur du Coran, dans sa totalité, par la saisie des mots inintelligibles dans leur sens premier, historique et non contemporain. Libre à lui par la suite d’interpréter le sens des versets comme bon lui semble sous sa responsabilité personnelle « man ijtahada wa asaba falahu ajrani wa man lam yusib falahu ajrun wahid ».
Prenons le cas du vin, la majorité des musulmans pensent que sa consommation est frappé d’une interdiction absolue. Ma lecture du verset [Sourate 24, verset 31 ] se rapportant au vin s’annonce différente, car je ne pense pas que le sens donné au verset aille dans le sens d’une interdiction absolue. Le verset dit en effet « le vin, les jeux du hasard rijsun min amali ashaytan fajtanibuh ». Dieu n’a pas dit, comme en matière de consommation de viande de porc, de cadavre, et de tout ce qui n’a pas été sacrifié au nom de Dieu » « il vous est interdit », ici dans le verset [Sourate 24, verset 31 ]l’interdiction est formelle, elle est absolue, c’est comme cela je comprends le sens du verset[Sourate 24, verset 31 ), cette interprétation n’engage que ma personne, je suis libre de la propager, libre à ceux qui en ont connaissance de la prendre à leur compte ou de la négliger. D’autres personnes comprendront que toute prescription divine est un ordre obligatoir et absolu. C’est cela la liberté et la responsabilité.
Venons en maintenant au voile, le verset [Sourate 24, verset 31 ]emploie le mot « qol », dis aux croyantes, Dieu n’a pas dit « kutiba ala annisai » c’est à dire Je prescris aux femmes de porter le voile, comme il l’a fait pour prescrire le jeûne du mois de Ramadhan. Nous comprenons que s’agissant du port du voile: Dieu a simplement recommandé le port du voile, il ne l’a pas rendu obligatoire, sinon il aurait dit « kutiba ala al-mu’minati ».
C’est finalement aux femmes d’interpréter le sens que Dieu a voulu donner au verbe « qol = dis », personne d’autre n’a le droit de se substituer aux femmes pour leur imposer le port du voile au nom d’une interprétation masculine rigoriste qu’il fait du verset [Sourate 24, verset 31 ] ou d’un fantasme qu’il veut se voir réaliser aux dépens des femmes, de leur liberté de porter la tenue qui leurs semble appropriée.
Toutefois si certaines femmes rejoignent le sheikh Gannouchi dans l’interprétation rigoureuse qu’il se fait du verset relatif au voile, je les invite à réfléchir sur le sens du port du voile à travers le verset. Il faudrait d’abord saisir le sens historique, c’est à dire celui que les Arabes donnaient entre l’an 610 et 630 ap. J. des mots « yadhrib », « khumur » et « juyub ». Ensuite, on doit se demander le but recherché par cette obligation, si elle en est une, du port du voile, ainsi que la portée de cette prescription.
La première démarche dans le long processus de la compréhension de l’intelligence du verset relatif au voile est de se poser des questions. On peut se demander ainsi, quelle partie du corps, Dieu recommande que la femme dissimule au regard d’autrui? Est-ce les cheveux, est-ce le cou ? Les oreilles sont-elles concernées par cette prescription? Une femme doit-elle se voiler face à une autre femme? Une femme doit-elle se voiler face à des hommes qui ne la regardent même pas comme c’est le cas dans les pays développés, industrialisés, chrétiens, occidentaux? Une autre tenue qui couvre totalement le corps féminin, comme le voile traditionnel, le fameux « safsari », ou la « malya » bédouine toutes les deux tunisiennes, ou la « ‘abaya » portée par les femmes traditionnelles en Orient musulman, ou cette très belle tenue traditionnelle protée par les femmes mauritaniennes, peut-elle remplacer le foulard proprement dit, c’est à dire ce que l’on nomme aujourd’hui le « hijab »? Que recherche une musulmane en se couvrant la tête et bien sûr tout le corps, éviter aux hommes d’être tentés par ses charmes? Quid des femmes chauves, des femmes laides, ou des femmes qui n’ont rien d’attirant à dissimuler aux regards indiscrets de la gente masculins? Doivent-elles se couvrir la tête alors qu’elles ont tout intérêt à se faire belles afin d’attirer un prétendant pour les célibataires d’entre elles?
Le président Ben Ali n’a pas tort de qualifier le voile dit « islamique » consistant en un fichu ou un double foulards de « tenue confessionnelle ». Si je souscrit à la thèse de Ben Ali disant le voile « islamique » est une tenue confessionnelle, c’est que, me semble-t-il, pour une femme dont l’interprétation du verset relatif au voile en vient à considérer que son port est absolument obligatoire et que si elle n’observe pas cette prescription l’enfer l’attend le jour du jugement dernier, elle a le choix entre plusieurs autres tenues que le voile proprement dit c’est à dire le hijab ou le foulard pour répondre à l’exigence divine, comme le retour au magnifique safsari tunisien quitte à en modifier un peu l’aspect pour en faciliter le port ou cette ravissante tenue traditionnelle mauritanienne haute en couleurs et couvrant tout le corps féminin de la tête au pieds; je n’apprécie toutefois pas la abaya du Golfe en raison de la tristesse qu’inspire sa couleur noire.
La femme musulmane, soucieuse de satisfaire Dieu, selon sa propre lecture du Coran a donc le choix. Mais pourquoi certaines d’entre elles s’entêtent-elles à porter le foulard et uniquement le foulard, du Maroc jusqu’en Irak comme seule tunique réellement islamique??? La réponse ne relève pas du mystère, c’est que derrière la volonté farouche de se tenir exclusivement au foulard comme tenue répondant, selon elles, aux prescriptions divines se cachent le désir insoupçonné d’appartenir à un groupe social et religieux qui a ses codes, ses habitudes et ses signes. Les femmes qui portent le foulard se reconnaissent entre elles, et leurs frères musulmans les reconnaissent, c’est comme les abeilles qui émettent des ultra-sons pour se reconnaître entre elles. Au delà du désir de porter le voile pour satisfaire une exigence divine, ces femmes cherchent en fait une reconnaissance en tant que musulmanes dévotes, appartenant à un groupe donc à une « taifa » qui a ses codes, ses secrets, ses habitudes. Porter le foulard c’est pour elles une invitation aux autres musulmanes de rejoindre le groupe des « islamistes » afin de l’agrandir, ce qui permettra sa survie et d’en faire une force capable de provoquer des changements sociaux et d’assurer sa domination et sa vision de l’Islam sur l’ensemble de la société. Diversifier les tenues musulmanes et en disperser le signal qu’elle émet c’est créer le trouble dans l’image que renvoie cette tenue à la société. L’uniformiser, c’est uniformiser le discours qui s’y attache, c’est uniformiser l’interprétation du Coran et delà uniformiser l‘Islam, qui ne doit pas se diversifier et s’enrichir mais demeurer un bloc soudé autour d’une seule vision du monde. Qui dit uniformisation dit centralisation et surtout centralisation de la réflexion, des idées, entre quelques soi-disant savants musulmans ou mujtahids et autres Sheikhs sincères et d’autres qui le sont beaucoup moins.
Résumé:
L’Islam est le patrimoine spirituel des tunisiens, seul le Coran est la parole vraie de Dieu qui lie les croyants pour qui il est destiné individuellement. Tout autre texte y compris la dite sunna est facultatif et non contraignant. Tout croyant a le droit absolu d’interpréter la parole divine sous sa responsabilité personnelle.
Ainsi s’agissant du voile, il nous semble que son port n’est pas absolument obligatoire, le non respect de la prescription du verset 31 sourate 24 n’est d’ailleurs soumis à aucune sanction. Tout au plus, le voile blanc « le safsari » voile traditionnel proprement tunisien peut en tenir lieu de voile islamique pour les femmes qui tiennent à la lettre du Coran au lieu et place de ce prétendu foulard dit islamique.
Je vous souhaite à tous une très bonne année 2006.
Me Kamel ben Tahar Chaabouni
Sfax le 2 janvier 2005
Ce dont nous avons besoin, c’est une sécularisation
Mourad Dridi mourad.dridi@gmail.com http://anti-conformismes.blogspot.com/
La Tunisie et la nouvelle division internationale du travail
Mourad SELLAMI
Quel créneau pour la Tunisie dans la nouvelle division internationale du travail?
Depuis l’avènement de l’Organisation Mondiale de Commerce, le marché international est désormais communicant.
Les frontières tombent progressivement et les économies nationales préventives ne peuvent plus survivre. Cette situation va amener progressivement une nouvelle division internationale du travail. En effet, si les transits des marchandises sont certes libres, les besoins des populations du globe ne sont pas les mêmes, et ce sont justement ces besoins, qui déterminent les programmes de production à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale. D’ailleurs, les sphères de production sont en train de se constituer en trusts internationaux, qui ont des ramifications là où les besoins se font sentir.
Ces trusts décident de la répartition de la division internationale de travail, qui se fait en fonction du potentiel financier, du niveau de vie et du degré d’intelligence de chaque communauté. Ces données ne sont pas constantes et la division des taches se fait en fonction de leur courbe de variation.
La Tunisie, du début des années soixante-dix, avait une population très jeune. 70% des élèves ne terminaient pas le cycle secondaire de leurs études. Les jeunes filles travaillaient jusqu’à l’âge de leur mariage. Le pays offrait un paysage et des caractéristiques qui le destinaient à la spécialisation dans les industries manufacturières, qui n’exigeaient pas de haute technologie.
Ainsi, l’industrie textile s’est largement développée sous nos cieux et elle s’est même forgée une place au soleil à l’échelle internationale. Durant la dernière décennie, elle a représenté plus de 40%des exportations et elle emploie près de 250.000 ouvriers de qualification intermédiaire.
Entre temps, les paramètres sociaux et éducatifs ont évolué: l’offre sur le marché de l’emploi s’est transformée et elle est désormais composée principalement de diplômés de l’enseignement supérieur. La femme est devenue l’égale de l’homme au travail et le niveau de vie a largement évolué.
Du coup, la Tunisie ne présente plus les caractéristiques intrinsèques du textile et autres industries manufacturières. Cette situation appelle à une nouvelle affectation à un palier supérieur sur le marché international du travail et il dépendra des œuvres de l’intelligence de nos diplômés et de leur capacité à se rendre utiles et efficaces.
Les dés ne sont pas encore jetés, mais la procédure est en cours et de son issue dépend l’avenir de nos diplômés et de notre économie. Quelle sera le nouveau rôle attribué à nos potentialités productives?
(Source : « Le Temps » du 4 janvier 2006)
D’un Habib à l’autre
Habib Ben Yahia (67 ans) est proposé par le président Zine el-Abidine Ben Ali pour le poste de secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe.
Des émissaires du palais de Carthage ont été chargés de présenter sa candidature aux autres chefs d’État (Algérie, Libye, Maroc et Mauritanie). Si elle est acceptée, Ben Yahia succédera à son compatriote Habib Boularès (72 ans), dont le mandat de trois ans, qui expirait en janvier 2005, a été prolongé d’un an.
En l’absence d’un sommet de l’UMA, seule instance théoriquement habilitée à nommer le secrétaire général, le président tunisien (à qui, en vertu d’une règle non écrite, incombe le privilège de désigner un candidat) est dans l’obligation de pourvoir ce poste avant le départ de Boularès, en principe le 18 janvier 2006. Pour des raisons de santé, ce dernier a en effet exprimé le souhait de ne pas rempiler. Ben Yahia et lui sont d’anciens ministres des Affaires étrangères.
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
Les privés en première ligne
Spécialisée dans la production de biscuits et de barres chocolatées, la société Sotubi, filiale du groupe tunisien Mabrouk, s’apprête à créer en Algérie un joint-venture avec le groupe français Danone. Une trentaine d’entreprises privées tunisiennes sont déjà présentes sur ce marché en pleine expansion, notamment dans les services informatiques, la téléphonie mobile, le mobilier de bureau, les équipements frigorifiques, le matériel avicole et l’agroalimentaire.
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
Bourguiba et les autres
L’homme de théâtre tunisien Fadhel Jaziri se tourne vers le cinéma avec une fiction historique intitulée Trente, qu’il cosigne avec la romancière Aroussia Nalouti. Le film évoquera quatre grandes figures de la Tunisie moderne : Habib Bourguiba, Tahar Haddad, Mohammed Ali Hammi et Aboulkassem Chabbi. Budget prévisionnel : 5 millions de dinars (3 millions d’euros). Début du tournage dans quelques semaines. Sortie en salles en 2008.
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
Les Juifs maghrébins mobilisés
La Knesset devant être dissoute dans deux semaines, certains députés israéliens font le forcing pour faire adopter des lois à leurs yeux importantes. Par exemple, l’octroi d’allocations aux victimes des persécutions nazies originaires de Libye et de Tunisie, présenté par Itzhak Cohen. Ou la création d’un organisme officiel réunissant les membres de la communauté juive libyenne, présentée par Moshé Cakhlon.
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
TUNISIE
Économie : quatre priorités
par ABDELAZIZ BARROUHI
En mission d’évaluation en Tunisie du 5 au 19 décembre, une mission du Fonds monétaire international (FMI) a conclu que les résultats économiques en 2005 continuent d’être favorables, mais que des efforts supplémentaires sont requis dans quatre directions prioritaires. La croissance se situe à un niveau relativement élevé (5,5 % hors agriculture), l’inflation reste maîtrisée, et le déficit du compte courant de la balance des paiements ne représente que 1,8 % du PIB, ce qui est mieux qu’en 2004. Le taux de chômage continue de baisser (en dessous de 14 %).
Conclusion de Domenico Fanizza, chef de la délégation : « Les équilibres macroéconomiques ont été préservés en dépit de la hausse des prix du pétrole sur les marchés internationaux, de l’atonie de la demande européenne et de l’impact négatif, quoique limité, de l’expiration de l’accord sur les textiles et l’habillement. » L’économie du pays, a-t-il souligné, a démontré ses capacités à résister aux chocs extérieurs.
Néanmoins, le FMI a averti les autorités tunisiennes que les bénéfices retirés par la transformation de l’économie « risquent d’être érodés sans la poursuite de l’élan des réformes ». D’où quatre priorités. En premier lieu, améliorer le climat des affaires. Au moment même où la mission du FMI visitait Tunis, une étude d’un institut local concluait à la persistance de la morosité chez les chefs d’entreprise depuis le début de l’année, ce qui s’est traduit par une stagnation, en termes réels, des investissements du secteur privé en 2005. Seconde priorité : renforcer le secteur bancaire et financier.
À ce propos, Fanizza a déclaré que la mission du FMI « soutient la stratégie de la Banque centrale de Tunisie pour améliorer la qualité du portefeuille des banques », stratégie axée sur un renforcement de la culture du crédit, une bonne gouvernance et une amélioration du cadre législatif et judiciaire pour le recouvrement des créances. La troisième priorité est l’instauration graduelle d’un régime des changes flottant, étape nécessaire pour atteindre la convertibilité totale du dinar, objectif déclaré des autorités tunisiennes. La quatrième priorité est la libéralisation du marché du travail à travers l’assouplissement des réglementations pour en augmenter la flexibilité.
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
Mehdi Mlika, le « grand jardinier de Tunisie »
par ABDELAZIZ BARROUHI
Depuis bientôt vingt ans, cet homme est la cheville ouvrière de tous les programmes de protection et d’aménagement du cadre de vie dans son pays.
Tunis n’a jamais paru aussi coquet. Depuis le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui s’est tenu du 16 au 18 novembre 2005, fleurs, plantes ornementales et palmiers ont transformé la ville et sa banlieue – et pas seulement les abords de l’aéroport de Tunis-Carthage et ceux du PalExpo, au Kram, où s’est déroulée la conférence. Des zones hôtelières dans les stations balnéaires aux grands axes routiers en passant par les sites touristiques et les principales entrées de la capitale et de Hammamet, le spectacle de la transformation s’impose.
L’homme qui se cache derrière cette décoration typiquement méditerranéenne est Mehdi Mlika, ministre conseiller auprès du Premier ministre et président du Programme national de la propreté et de l’esthétique de l’environnement, qui a mis à profit le SMSI pour faire avancer ses projets. « Dans l’ensemble, l’opération a accru les espaces verts de 60 hectares. Leur superficie est passée de 14 m2 à 14,5 m2 par habitant », déclare Mlika. « À cette occasion, nous avons créé dans le Grand Tunis une cinquantaine d’espaces verts, ajoute-t-il. Nous y avons planté environ 70 000 arbres, 1 500 grands palmiers et 60 000 plantes d’ornement. »
Le prix moyen pour chaque palmier est de 150 dinars (90 euros) tout compris, précise Mehdi Mlika. Il est bien inférieur aux 1 000 dinars que l’on paye habituellement au détail chez les arboristes. Le budget total de l’opération, précise-t-il, est de 4 millions de dinars, dont la moitié est prise en charge par l’État et l’autre sous forme de participation des entreprises publiques et parfois privées dans le cadre de l’amélioration de leurs environnements respectifs.
SMSI ou non, ces dépenses étaient prévues. « Le SMSI a été un catalyseur pour la mise en oeuvre du programme national visant à transformer une trentaine de cités tunisiennes en villes-jardins, précise Mlika. Celui-ci a été lancé en juillet dernier dans le cadre du programme présidentiel « Tunisie-Qualité de vie. »
Encore faudrait-il que les arbres plantés ne dépérissent pas, comme c’est souvent le cas, au bout de quelques semaines. « Non, assure le ministre conseiller, nous avons un programme d’entretien pour une année. Par la suite, ce soin sera confié à de petites entreprises sous contrat avec les collectivités locales. Ainsi, le prix payé pour les palmiers comprend non seulement la fourniture et la pose, mais aussi l’entretien et la maintenance par le fournisseur durant douze mois. Si un palmier dépérit pendant cette période, ce dernier est tenu de le remplacer gratuitement. »
Ingénieur, docteur en génie de l’environnement, Mehdi Mlika (55 ans) a été le premier ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire en Tunisie entre 1992 et 1999. En fait, son parcours est intimement associé à la naissance et à l’évolution de la politique de l’environnement dans le pays. Il était en stage dans un institut des technologies de l’eau en Allemagne en 1981 lorsque l’idée lui est venue d’adapter à la Tunisie un système de digesteur des restes des pommes de terre. « Si on le fait pour les « patates », pourquoi pas pour les restes des olives ? » s’est-il demandé.
De retour d’un congé à Tunis, Mlika ramène avec lui en Allemagne un bidon de margines, déchets solides et liquides nés de la trituration de l’olive pour la production d’huile. Il fait des tests avec le digesteur de pommes de terre. Les résultats sont concluants : avec la fermentation, le liquide noir des margines, très polluant à l’état brut, est séparé et transformé en trois matières réutilisables : de l’eau, qui peut servir à l’irrigation ; de la levure, pour la production d’aliment pour bétail ; et un compost qui, retraité, sert comme engrais.
C’est en effet une révolution : comme le dit un professeur allemand au stagiaire tunisien, des déchets on peut tirer de l’or et, au lieu de dépolluer, on valorise. Ce professeur est tellement emballé qu’il aide Mlika à obtenir un financement pour acquérir un équipement de recherche et l’installer à Tunis. Mais le procédé, en dehors de son adaptation aux établissements Slama (savonnerie et huile végétale), n’a pas encore été industrialisé en Tunisie, malgré l’intérêt qu’il a suscité dans l’Union européenne où, avec la Tunisie, l’Espagne, la Grèce et l’Italie sont les grands producteurs mondiaux d’huile d’olive.
Mlika ne s’arrête pas là. Il adapte les technologies de l’environnement à la lutte contre la désertification, au nettoyage des plages dans un pays où le tourisme balnéaire est l’une des principales sources de recettes en devises, ainsi qu’à l’assainissement. Ministre de l’Environnement, il veille à l’élaboration de la première étude stratégique sur l’aménagement du territoire, de la première stratégie de développement durable et du premier programme d’assainissement des eaux usées. Il est l’initiateur des programmes « Main bleue » pour la protection du milieu hydrique et du littoral, « Main jaune » pour la lutte contre l’érosion et la désertification, et « Main verte » pour la protection des ressources naturelles, de la biodiversité et des parcs naturels. Il est aussi le fondateur du Centre international des technologies de l’environnement qui couvre les pays méditerranéens ainsi que les pays arabes et africains.
Fort de l’appui personnel du président Zine el-Abidine Ben Ali depuis 1987, Mlika a mis en oeuvre les différents programmes gouvernementaux en matière d’environnement. « Du droit à la propriété, nous sommes passés au droit à un environnement sain, puis au droit au développement durable, et actuellement au droit à la qualité de la vie », résume Mlika. Dégagé aujourd’hui des lourdeurs bureaucratiques, et parallèlement à ses fonctions officielles, il est aussi le président de l’Association du réseau méditerranéen pour le développement durable, qui regroupe des associations intéressées à l’environnement. « Nous exigeons désormais qu’elles soient associées à tous les projets d’aménagement, et une municipalité qui n’a pas au moins une association ne pourra pas être éligible à nos subventions pour devenir une cité-jardin », précise l’homme, qui mérite bien le titre de « grand jardinier de Tunisie ».
Labib, c’est lui !
par ABDELAZIZ BARROUHI
Le grand public en Tunisie connaît surtout Mehdi Mlika grâce à la mascotte « Labib », dont il est le père. Il l’a créée dans le cadre d’un programme d’éducation, d’information et de sensibilisation dans le domaine de l’environnement. Héros d’un livre didactique pour enfants qui a connu une large diffusion, Labib trône au milieu d’anciens terrains vagues aménagés en espaces verts, le long des routes et particulièrement au bord des grandes artères autour de la capitale.
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
Israël-Maghreb : pas de fumée sans feu
Ali Smaoui, Gafsa, Tunisie
J’ai lu attentivement l’ouvrage de l’universitaire israélien Michael Laskier Israël et le Maghreb : de la fondation à l’État d’Oslo, (University Press of Florida, 2004). C’est un livre-événement pour ceux qui ignorent que la vraie politique se noue dans les coulisses.
Les archives de tout pays cachent souvent des bombes à retardement.
La première et plus grande partie du livre dévoile avec moult détails, photos, documents et fac-similés les relations plus que cordiales entre Israël et le Maroc, une coopération
fructueuse au plus haut niveau depuis fort longtemps. On y lit, entre autres, que la garde personnelle de feu le roi Hassan II fut formée et entraînée par le Mossad, en Israël. Vrai ou faux ?
La deuxième partie concerne les relations Israël-Algérie. J’y relève une information choquante, voire surréaliste, au risque de scandaliser l’Algérien moyen. D’après l’auteur, photo à l’appui, l’arrière-petit-fils de l’émir Abdelkader de marxiste est
devenu sioniste militant, jusqu’à prendre un nom hébreu et mourir à 85 ans en Israël. Lévi Eshkol en personne lui octroya la nationalité israélienne. Vrai ou faux ?
La troisième partie consacrée à la Tunisie et Israël est des plus attachantes. On y voit Bourguiba, ami complaisant d’Israël et pour cause : toujours d’après l’auteur, l’État d’Israël aurait proposé le président Bourguiba pour le prix Nobel de la paix, après son
fameux discours de Jéricho en 1965. Par l’entremise de son ambassadeur à Washington, le président de l’université de Brasília a présenté la candidature de Bourguiba au Comité
Nobel d’Oslo, qui l’a rejetée [sic]. Certes, Bourguiba avait de grands amis juifs tels que Mendès France. Il est le seul chef d’État arabe à avoir nommé un ministre juif tunisien (André Baruch) dans le premier gouvernement tunisien indépendant (1956). Mais de là à le montrer comme l’ami « occulte » d’Israël ? Bidonnage ou intox ?
Le livre de Michael Laskier abonde en révélations fracassantes. Pour un esprit critique, ce n’est ni de la politique-fiction ni une parole d’Évangile. Les sceptiques ont douté de la Bible et du Coran, mais, honnêtement parlant, il n’y a pas de fumée sans feu, dixit vox populi !
Réponse :
Le livre de Michael M. Laskier offre l’avantage de signaler en notes les sources de ses informations. Ce qui permet d’écarter toutes celles qui paraissent approximatives, fantaisistes, voire farfelues, et de retenir celles qui sont sérieusement étayées. C’est ce que je me suis efforcé de faire en travaillant sur le Mossad et l’affaire Ben Barka (voir J.A.I. n° 2338).
D’autre part, je vous rappelle qu’une personnalité juive siégeait dans les premiers gouvernements du Maroc indépendant : Léon Benzaquen (ministre des PTT). Plus récemment, Hassan II avait appelé au « gouvernement des technocrates » Serge Berdugo (Tourisme). Sans oublier André Azoulay, conseiller de Hassan II et de Mohammed VI.
Hamid Barrada
(Source : JA/L’Intelligent N°2346-2347 du 25 décembre 2005 au 7 janvier 2006)
LA LIBERTE DE LA PRESSE EN 2005
Toujours plus de violence :
63 journalistes tués, plus de 1300 agressés ou menacés
Bilan annuel de Reporters sans frontières
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4 janvier 2006
En 2005 : – 63 journalistes tués – 5 collaborateurs des médias tués – au moins 807 interpellés – au moins 1308 agressés ou menacés
– au moins 1006 médias censurés
A titre de comparaison, en 2004 : … 53 journalistes tués … 15 collaborateurs des médias tués … au moins 907 interpellés … au moins 1 146 agressés ou menacés
… au moins 622 médias censurés
Au 1er janvier 2006 : 126 journalistes et 70 cyberdissidents emprisonnés dans le monde
L’année la plus meurtrière depuis 1995 En 2005, au moins 63 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions ou pour avoir exprimé leurs opinions. Ce chiffre n’avait pas été aussi élevé depuis 1995 (cette année-là, 64 journalistes avaient trouvé la mort, dont 22 en Algérie). Cinq collaborateurs des médias (« fixeurs », chauffeurs, traducteurs, techniciens, agents de sécurité, etc.) ont également été tués. Pour la troisième année consécutive, l’Irak reste le terrain le plus meurtrier : 24 journalistes et 5 collaborateurs des médias y ont trouvé la mort pendant l’année. Au total, 76 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués en Irak depuis le début du conflit armé, en mars 2003. Soit plus que lors de la guerre du Viêt-nam, entre 1955 et 1975. Les attentats terroristes et les attaques de la guérilla irakienne sont la première cause de mortalité pour les professionnels de l’information. Mais l’armée américaine est responsable de la mort de trois journalistes et collaborateurs des médias. Le 28 juin, le réalisateur irakien Wael Al Bacri, 30 ans, a été tué par des tirs américains. Le lendemain, un porte-parole de la 3e division d’infanterie, basée à Bagdad, a reconnu qu’une unité américaine était impliquée dans la mort du journaliste et qu’une enquête était ouverte. Depuis, l’armée n’a communiqué aucun résultat sur ce dossier. Pas plus que sur les autres d’ailleurs.
Journalistes tués en 2005 Afghanistan 2 Azerbaïdjan 2 Bangladesh 2 Belarus 1 Brésil 1 Colombie 1 Equateur 1 Haïti 2 Irak 24 Kazakhstan 1 Kosovo 1 Liban 2 Libye 1 Mexique 2 Népal 2 Pakistan 2 Philippines 7 RD Congo 2 Russie 2 Sierra Leone 1 Somalie 2 Sri Lanka 2
Aux Philippines, également, les journalistes paient de leur vie leur volonté d’informer. Là, les risques ne viennent plus de groupes armés mais d’hommes politiques, de businessmen ou de trafiquants prêts à tout pour faire taire les journalistes qui enquêtent sur leurs pratiques illégales. Malgré la condamnation pendant l’année de l’assassin du journaliste Edgar Damalerio, tué en 2002 sur l’île de Mindanao, l’impunité reste la règle. Dans d’autres pays d’Asie (Afghanistan, Bangladesh, Népal, Pakistan, Sri Lanka), des journalistes ont également été tués en raison de leur travail. Au Liban, une série d’attentats contre des responsables politiques et des journalistes a secoué le pays en 2005. Deux grandes figures de la presse libanaise y ont perdu la vie : Samir Kassir, en juin, et Gebrane Tuéni, en décembre. Le premier était l’un des éditorialistes du quotidien An-Nahar. Le second en était le PDG. En septembre, May Chidiac, présentatrice vedette de la chaîne de télévision LBC, est sortie vivante, mais gravement mutilée, d’un attentat à la voiture piégée. En Afrique également, les violences à l’égard des journalistes ont connu une recrudescence en 2005. En République démocratique du Congo, en Sierra Leone et en Somalie, des professionnels de la presse ont été tués. Dans tous ces cas, l’impunité demeure et les assassins, parfois connus, n’ont pas été sanctionnés. L’enquête sur l’assassinat, en décembre 2004, de Deyda Hydara, journaliste gambien et correspondant local de Reporters sans frontières et de l’Agence France-Presse, piétine. Les autorités font tout pour que les assassins ne soient pas clairement identifiés et échappent à la justice. Sur le continent américain, le Mexique a été endeuillé par la mort de deux de ses journalistes. Là encore, des enquêtes sur les trafiquants de drogue ou de carburant ont été à l’origine de ces assassinats. En Russie et au Belarus, plusieurs journalistes ont été tués dans des circonstances non élucidées. Dans certains cas, l’activité professionnelle des victimes semble être le mobile de ces crimes. Les enquêtes, souvent menées de manière partiale et politique, n’aboutissent quasiment jamais. Des agressions et des menaces en augmentation constante Plus de 1 300 cas d’agressions ou de menaces ont été recensés par Reporters sans frontières au cours de l’année 2005, soit plus qu’en 2004. Au Bangladesh et au Népal, les agressions sont quasi quotidiennes et viennent de toutes parts. Des agents des forces de l’ordre, des militants de certains partis politiques proches du pouvoir ou de l’opposition, des membres de groupes armés se sont rendus coupables d’attaques physiques ou de menaces à l’encontre de représentants de la presse. Les agresseurs ne sont presque jamais inquiétés par la justice et pourront donc recommencer à frapper des journalistes, en toute impunité. A Baufal, par exemple, dans le sud du Bangladesh, Manjur Morshed a été passé à tabac, en août 2005, par un député du parti au pouvoir. Le journaliste, frappé à coups de tige de bambou, a été sérieusement blessé. Il avait accusé l’élu de corruption. Les journalistes de la région ont manifesté en signe de protestation. Les périodes électorales sont souvent synonymes de violences à l’égard de la presse. En Egypte et en Azerbaïdjan, des scrutins d’enjeu national ont été ponctués de dizaines de cas d’agressions de reporters couvrant des manifestations ou le déroulement des opérations de vote. Au Nigeria et au Pérou, une cinquantaine de journalistes ont été battus par des policiers, des militaires ou les hommes de mains d’élus locaux. Ces violences sont généralement plus importantes en province. Les journalistes sont accusés de se mêler de ce qui ne les regarde pas et les différends se règlent à coups de poing ou de matraque.
D’autres encore s’en prennent aux journalistes. A Lima, par exemple, fin avril, l’ambassadeur du Pérou en Espagne, de passage dans son pays, s’en est violemment pris à une journaliste radio qui souhaitait l’interviewer. Bettina Mendoza, de la station CPN, a subi une lésion des ligaments du bras droit. Le diplomate a fini par s’excuser. Des prisons toujours pleines de journalistes CHINE : 32 journalistes emprisonnés CUBA : 24 journalistes emprisonnés ETHIOPIE : 17 journalistes emprisonnés ERYTHREE : 13 journalistes emprisonnés BIRMANIE : 5 journalistes emprisonnés Les années passent, mais les plus grandes prisons du monde pour les journalistes demeurent. Au 1er janvier 2006, 126 journalistes et 3 collaborateurs des médias étaient détenus dans 23 pays (la liste complète est disponible sur le site www.rsf.org). En Chine, Yu Dongyue est détenu depuis les massacres de la place Tiananmen, en 1989. Reconnu coupable de « propagande anti-révolutionnaire », ce journaliste et critique d’art, condamné à 18 ans de prison, a sombré dans la folie suite aux mauvais traitements qu’il a subis. Cuba reste la deuxième prison du monde pour les journalistes depuis la vague de répression du printemps 2003. Vingt des vingt-sept journalistes arrêtés à l’époque continuent de purger des peines comprises entre 14 et 27 ans de réclusion. Quatre autres ont été placés en détention au cours de l’été 2005, dont deux attendent encore d’être jugés.
En Birmanie, Win Tin, le plus célèbre des journalistes et démocrates du pays, a entamé sa dix-septième année de détention. La junte militaire au pouvoir refuse obstinément de libérer l’ancien rédacteur en chef du journal Hanthawathi, pourtant âgé de 75 ans. Abdullah Ali Al-Sanussi Al-Darrat est le journaliste détenu depuis le plus longtemps. Cet écrivain libyen, dont on sait très peu de choses, a été arrêté en 1973. Les autorités libyennes n’ont jamais répondu aux nombreuses demandes de Reporters sans frontières. Personne n’est en mesure d’affirmer aujourd’hui que ce journaliste est toujours vivant. En Erythrée, la presse privée n’existe plus. Et les anciens directeurs ou principaux responsables des publications fermées à l’automne 2001 croupissent toujours en prison. Leur grève de la faim, en 2002, n’a rien changé. Leur lieu de détention n’est toujours pas connu. Les familles ne sont toujours pas autorisées à leur rendre visite. Le seul indicateur à la baisse est le nombre de journalistes interpellés (807 contre 907 en 2004). Cette régression encourageante n’est pas suffisante. Tous les jours, deux journalistes, en moyenne, sont interpellés dans le monde, simplement parce qu’ils essayaient de faire leur métier. Une augmentation de la censure de plus de 60 % 1006 cas de censure ont été relevés en 2005, contre 622 l’année précédente. Cette très forte augmentation s’explique principalement par la dégradation massive de la situation de la liberté d’__expression au Népal. A lui seul, le royaume himalayen concentre plus de la moitié des cas de censure survenus dans le monde en 2005. Depuis l’instauration de l’état d’urgence par le roi Gyanendra, le 1er février, la presse subit les coups de boutoir de mesures toujours plus répressives. Au total, Reporters sans frontières a relevé 567 cas de censure dans ce pays. Entre l’interdiction faite aux radios FM de diffuser des programmes d’informations, le blocage de sites Internet, la confiscation des équipements de plusieurs médias et l’utilisation politique de la publicité, les médias népalais ont connu toutes les formes de censure en 2005. En Chine, la grande muraille des ondes a fait de nouvelles victimes. Voice of Tibet, la BBC, Sound of Hope, Radio Free Asia ne sont que quelques-unes des radios victimes de ce système de brouillage mis en place par les autorités chinoises grâce à des équipements fournis par l’entreprise française Thalès. Pratiquement tous les jours, des directeurs de médias ou de sites Internet reçoivent du département de la propagande des listes de sujets à ne pas traiter.
Au Belarus, au Kazakhstan et, plus généralement, dans toute l’Asie centrale, la censure reste une réalité. Dans ces pays, des journaux continuent d’être fermés simplement parce qu’ils ont publié des articles critiques envers les autorités en place. Les imprimeurs et les sociétés de distribution sont fréquemment utilisés pour faire pression sur les publications indépendantes ou d’opposition.
Web sous surveillance CHINE : 62 cyberdissidents emprisonnés VIET-NAM : 3 cyberdissidents emprisonnés IRAN : 1 cyberdissident emprisonné SYRIE : 1 cyberdissident emprisonné Internet est toujours strictement contrôlé par certains gouvernements liberticides. Reporters sans frontières a établi une liste de quinze ennemis d’Internet (Arabie saoudite, Bélarus, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Iran, Libye, Maldives, Népal, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Viêt-nam). Ces 15 pays sont les plus répressifs concernant la liberté d’__expression en ligne : ils censurent les sites d’informations indépendants et les publications d’opposition, surveillent le Net pour faire taire les voix dissidentes, harcèlent, intimident et parfois emprisonnent les internautes et les bloggers qui s’écartent de la ligne officielle. En Tunisie, par exemple, le président Ben Ali, dont la famille contrôle l’exploitation du Réseau, a mis en place un système très efficace de censure d’Internet. Toutes les publications de l’opposition sont bloquées, de même que de nombreux sites d’informations. Les autorités cherchent par ailleurs à dissuader les internautes d’utiliser des webmails, plus difficiles à surveiller que les comptes mails classiques (par Outlook, etc.). Quant au site de Reporters sans frontières, inutile de le chercher sur le Web tunisien. Enfin, le pouvoir emprisonne les internautes qui le contestent. En avril 2005, l’avocat démocrate Mohammed Abbou a ainsi été condamné à trois ans et demi de prison pour avoir critiqué le Président sur un site Internet.
En Iran, le ministère de l’Information se targue de bloquer l’accès à des centaines de milliers de sites. Les mollahs s’attaquent en priorité aux contenus touchant de près ou de loin à la sexualité, mais ne tolèrent pas non plus les sites d’informations indépendants. Téhéran détient le record du nombre de bloggers interpellés et emprisonnés : de l’automne 2004 à l’été 2005, près d’une vingtaine d’entre eux sont passés par la case prison. Mojtaba Saminejad, un blogger de 23 ans, est emprisonné depuis février 2005. Il a été condamné en juin à deux ans de prison pour insulte envers le Guide suprême.
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Chirac: l’article de loi sur la colonisation doit être « réécrit »
AFP, le 04.01.2006 à 11h25
PARIS, 4 jan 2006 (AFP) – Un texte de loi controversé sur le « rôle positif de la colonisation » française, qui a suscité de nombreuses critiques en France comme en Algérie notamment, « doit être réécrit », a annoncé mercredi le président français Jacques Chirac.
Le chef de l’Etat a indiqué que le président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré, chargé d’une mission sur cette question, présenterait une proposition de loi « qui rassemble et apaise les esprits ».
Il a réitéré, lors d’une cérémonie de vœux à la presse, que « ce n’est pas à la loi d’écrire l’histoire ».
Les parlementaires français ont voté la loi du 23 février 2005 dont l’article 4 mentionne le « rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord ».
Cet article a provoqué un tollé à gauche, aux Antilles françaises et a provoqué une vive polémique entre la France et l’Algérie.
Introduit en catimini par un député de l’UMP (parti au pouvoir), l’article 4 de la loi était passé pratiquement inaperçu, avant de provoquer de nombreuses protestations et de retarder la conclusion du traité d’amitié entre la France et l’Algérie.
La controverse a rebondi le 29 novembre quand les députés de l’UMP, alors soutenus par le gouvernement, ont refusé de modifier le texte comme le proposaient les socialistes.
Mais c’est surtout auprès des Français d’outre-mer, descendants d’esclaves ou de colonisés, que cette loi a suscité le plus de critiques, au point de forcer le ministre de l’Intérieur et président de l’UMP, Nicolas Sarkozy à renoncer à un voyage aux Antilles, en décembre.
M. Chirac a aussi déclaré mercredi que « la question de l’esclavage » était « une blessure pour un grand nombre de nos concitoyens, notamment outre-mer », et a rappelé qu’il avait décidé d’instaurer en France « une journée de la mémoire ».
Enseignement de la colonisation en Afrique: entre critiques et silence
AFP, le 04.01.2006 à 08h16
DAKAR, 4 jan 2006 (AFP) – Depuis les indépendances africaines, la période de la colonisation est souvent présentée sous un angle résolument critique dans les manuels scolaires, quand elle n’est pas passée sous silence.
L’enseignement de cette période de l’Histoire fait l’objet d’une polémique en France, où les députés ont voté un amendement mentionnant « le rôle positif » de la colonisation.
Au Sénégal, l’enseignement de l’Histoire a commencé en 1817, année de l’ouverture de la première école francophone d’Afrique noire.
Longtemps, les écoliers ont appris le passé de la France, sa religion et ses valeurs dites « civilisées », au détriment du passé de leur pays et de l’Afrique, présenté comme « instable et sanglant », explique à l’AFP l’historien Abdoul Sow, qui a soutenu en 2004 une thèse de doctorat sur la question.
Dans les colonies françaises, les élèves récitaient « nos ancêtres les Gaulois » aux cours d’Histoire.
« C’est cela qu’on apprenait (à l’époque) dans beaucoup de nos pays, parce que l’objectif était la +francisation+ des Africains. (…) Aujourd’hui, ce n’est plus le cas », constate M. Sow.
Au lendemain des indépendances, ajoute-t-il, les Africains ont dénoncé la « falsification historique et l’idéologie colonialiste », et demandé la réécriture de l’Histoire, donnant naissance à « des programmes africains et malgaches » élaborés par de grands historiens dont le Burkinabè Joseph Ki-Zerbo et le Sénégalais Amadou Makhtar Mbow.
Des réformes sont entreprises dans de nombreux pays: Sénégal, Tunisie et Algérie, où livres d’Histoire et manuels scolaires évoquent désormais la période coloniale sous l’angle des luttes pour l’indépendance et la libération.
Au Maroc, où les manuels de l’enseignement primaire sont édités par le ministère de l’Education nationale, « la période de la colonisation est absente depuis 2002 » des ouvrages pour certaines classes du primaire, assure Saïda Agouzil, institutrice à Rabat.
Mais dans les lycées, la colonisation est présentée sous un angle franchement négatif, indique un professeur ayant requis l’anonymat.
Au Zimbabwe, l’ancien colon britannique fait l’objet de virulentes critiques dans les manuels scolaires, rompant avec une lecture plus nuancée dans les ouvrages publiés dans les années 1980 et 1990.
Depuis que son pouvoir a vacillé à la suite de l’échec d’un référendum en février 2000, le président zimbabwéen Robert Mugabe utilise le nationalisme noir pour remobiliser ses troupes et entretient des relations exécrables avec l’ancienne puissance coloniale.
« Depuis 2000, il y a une tentative de réécrire et falsifier l’Histoire en mettant en avant les seuls aspects négatifs et les prétendus méfaits du colonialisme (…). L’idée est d’inculquer le sens du nationalisme et du patriotisme », estime un enseignant zimbabwéen.
En Côte d’Ivoire, Martial N’Goran, professeur d’histoire-géographie à Toumodi (centre), estime que l’enseignement de la colonisation dépend beaucoup du professeur et du contexte politique.
« C’était un peu difficile au moment de la situation de crise entre la France et la Côte d’Ivoire. Mais (les écoliers) sont très passionnés. Ils veulent connaître effectivement leur passé », raconte-t-il.
Il estime que la lecture de l’Histoire « dépend de la sensibilité politique de celui qui donne le cours » et peut influencer les élèves, à l’exception de la traite négrière, sujet qui passionne les jeunes, qui sortent « très remontés » des cours à ce sujet.
Au Togo, seul pays africain ayant vécu sous colonisation allemande puis sous mandat français avec une domination anglaise, la période coloniale est toujours enseignée à travers les anciens livres d’Histoire datant des colons.
Une agence recrute en Pologne des bouchers musulmans pour l’Angleterre
AFP, le 04.01.2006 à 10h32
VARSOVIE, 4 jan 2006 (AFP) – Le plombier polonais fait des émules: une agence d’emploi a fait paraître en Pologne une annonce de recrutement de musulmans pour aller travailler dans des boucheries islamiques halal en Angleterre.
L’annonce, parue notamment sur le site internet de l’Association des musulmans de Pologne, offre du travail dans les boucheries de volailles, « à raison de 40 à 60 heures par semaine, rémunéré entre 5 et 7 livres de l’heures, selon l’expérience ».
Le nombre de musulmans vivant en Pologne est estimé à entre 20.000 et 25.000, dont quelque 5.000 descendants de Tatars établis en Pologne depuis plusieurs siècles, notamment dans la région de Bialystok (nord-est).
Selon l’annonce, publiée aussi dans la presse régionale, « le travail est réservé aux musulmans respectueux des principes et des pratiques religieuses de l’islam: les cinq prières par jour, le respect de la cuisine halal sans viande de porc et sans alcool ».
Contactée par l’AFP, l’agence de recrutement de personnels Polco qui a fait passer l’annonce s’est refusée à toute autre précision.
Plus de 293.000 citoyens des nouveaux pays membres de l’UE ont demandé un permis de travail au Royaume-Uni entre l’élargissement en mai 2004 et novembre 2005, selon le ministère britannique de l’Intérieur. Sur ce nombre, 58% sont Polonais.
Ehefrau und Schwager unter Verdacht – Millionär starb an Côte d’Azur