Gafsa : la police arrête Dassi et Aïssa
Les forces de police ont arrêté hier les ex prisonniers politiques Lotfi Dassi et Ridha Aïssa en exécution d’un jugement rendu par la Cour d’Appel de Gafsa, les condamnant à une peine d’emprisonnement d’un an et deux mois. Le Cour d’Appel de Gafsa avait rendu jeudi 8 mars un jugement par défaut dans une affaire de collecte de fonds non autorisée et d’appartenance à une association non reconnue, à l’encontre de Lotfi Dassi, Ridha Aïssa, Mohsen Nouichi et du journaliste Mohammed Fourati, sept ans après le rendu du premier jugement. Pour rappel, le Tribunal de Première Instance et la Cour d’Appel avaient conclu à deux reprises à l’innocence de ces quatre personnes des faits qui leur étaient imputés, et ce depuis 2001. Aujourd’hui, cette honteuse affaire revient pour asséner une condamnation arbitraire à quatre citoyens n’ayant commis un crime, et chargés de familles. Nouvelle attaque contre les libertés ? Vengeance contre des citoyens ? (Source : correspondance privée parvenue à Tunisnews le 28 mars 2007) (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Les hauts responsables de la sécurité tunisienne : sauvez votre peau avant que ça soit trop tard !
J’ai été nullement surpris par la réaction de la police politique tunisienne suite à la publication de mes deux messages sur Abdel Rahmane Bel Hadj Ali et les hauts responsables de la sécurité en Tunisie (voir https://www.tunisnews.net/13janvier07f.htm et https://www.tunisnews.net/22janvier07f.htm et l’article “La police politique se démarque de Ben Ali” https://www.tunisnews.net/25janvier07f.htm). Je l’ai déjà dit que ces “puissants” ne sont pas aussi “puissants” qu’on croit. Il ne sont puissant que devant la peur du citoyen Tunisien qui n’a pas le courage de défendre ses droits. Mais ils sont de véritable lâche devant la coifeuse leila ben ali. Mais voilà, moi Ben Comixa un Tunisien parmi 10 millions qui vivent dans la peur hausse la voix et met le doigt où ça fait mal : les responsables des services de sécurité et non pas les simples agents de sécurité et je m’adresse à eux dans un langage bien adapté à eux… Si vous croyez que le jour de jugement vous vous défendez en prétendant être des sous mains (sabaab maa 3al edin), vous détrompez énormément… Un dernier conseil : sauvez votre peau avant que ça se soit trop tard devant une justice indépendante et efficace… Ben Comixa bencomixa@yahoo.fr
Au sujet de l’article de Mizaanoun (18 / 01/07)
Je voudrais réagir à l’article de Mizaanoun publié sur Tunisnews le 18 janvier 2007. J’ai trouvé votre texte antipathique et plein de mauvaise foi non seulement à l’encontre de M. Omar S’habou mais également envers l’ancien Président Bourguiba (le seul président que la Tunisie ait jamais connue d’ailleurs). On sent dans votre article un complexe d’infériorité et une envie de ridiculiser tout le monde afin de donner d’eux l’image médiocre…de vous-même, réflexe à 100% tunisien. En évoquant “l’école occidentale ou judéo chrétienne de la désinformation”, vous parlez un langage venu d’ailleurs, dépassé par les événements. Bien-sur que la désinformation est l’arme que le régime actuel utilise pour cacher ses faiblesses et ses coups bas. C’est une évidence et dire qu’il n’est pas le premier à le faire n’ajoute rien à l’analyse de la situation. Tous les Gouvernements du monde utilisent ce genre de méthode mais il y a une différence entre “mentir” et présenter une info juste mais d’une manière indirecte. “Le mensonge est un produit occidental”…n’importe quoi. Ce sont là des idées provenant d’une pensée simple et simpliste…marque particulière des intégristes qui, en l’absence d’une éducation épanouie, se renferment dans des explications de basse qualité du genre la Palisse. “En Islam, il ne faut pas mentir”…ah oui, tiens je ne le savais pas. Musulman ou pas, il faut toujours éviter le mensonge car il n’est pas digne de l’Homme d’abord et avant toute chose. Vous accusez M. S’habou de reprendre mot à mot les “expressions” de Bush concernant les cellules d’Al Qaida. Et vous, vous réagissez à son article en vous basant sur quelle approche: de Ben Laden si vous voulez le savoir. Et en évoquant “Ammar Bouzouerr”, vous finissez par confirmer votre médiocrité car en utilisant ce genre de mot…vous vous décridibilisez vous-meme. Vous vous lancez ensuite dans des pseudo-analyses embettantes digne de ceux qui se prennent pour des gens très intelligents (je reviens donc à votre complexe). Mais dites moi, vous êtes bien pernicieux vous! le coup du pendentif et du décolleté de la Sénatrice tunisienne invitée au débat du 8 janvier 07 sur France24 …bravo. Non mais dites moi, vous avez suivi le débat ou bien le décolleté de la pauvre dame? (dont la performance a été minable, c’est un fait). Encore une fois, vos réactions, cher Monsieur, reflète un esprit mal tourné, vicieux et arriéré…ah ce complexe. Vous reprochez à M. S’habou d’avoir déposé en France un dossier pour constituer une association. Mais bien-sur, puisqu’il ne peut pas le faire ici, en Tunisie. A moins que vous ne soyez établis à l’étranger Mizaanoun et vous êtes complètement déconnecté de la réalité du pays (vous ètes peut-être de ceux qui s’établissent à l’étranger, n’arrivent pas à s’adapter pas et donc se rabattent sur la religion!!!). La société tunisienne est victime du Code du Statut Personnel…alors la, vous êtes vraiment un imbécile (je m’excuse mais votre article est vraiment une catastrophe). Les problèmes socio-économiques comme l’exode rural existent partout, même dans les pays développés, et le planning familial a été une aubaine pour la Tunisie, petit pays aux ressources limitées. Imaginez si la population était aujourd’hui de l’ordre de 18 ou 20 millions!!! mais le décrire comme “ayant été importé par une élite” et comme une incitation à la perversion est vraiment minable. Bref…Mizaanoun (même le nom que vous avez choisi est ridicule), vous êtes un “intellectuellement analphabête, pauvrement arriéré et socialement complexé”. Recroquevillez vous dans vos idées préhistoriques et laissez les gens tranquilles. Je ne vous connais pas ni M. Omar (oui à travers son ancien hebdomadaire) mais si j’avais à choisir, je ferais bien partie du cercle de ses “S’habou” et certainement pas du votre.
Tunisien Tunisien
Avocats
ME ABDESSATAR BEN MOUSSA VA-T-IL REPIQUER ?
Par Sami NEJIMA – 9 candidats pour le Bâtonnat. – 5 pour la présidence de la Section de Tunis du Conseil de l’Ordre – Me Abdejelil Bouraoui ne se présentera pas A pratiquement deux mois et demi des élections du Bâtonnier, des présidents des sections et de celles des membres du Conseil de l’Ordre et des bureaux de sections, l’effervescence électorale bât son plein chez les avocats. Les candidats aux différentes structures de la profession s’activent à renouer les alliances et à courtiser les jeunes et les moins jeunes parmi les cinq mille avocats. Pour l’élection du bâtonnier, qui aura lieu le 16 juin prochain et dont le dépôt des candidatures s’est ouvert mardi 27 mars 2007, neuf candidats se sont déclarés jusqu’à présent. Il s’agit de Me Béchir Essid, ancien Bâtonnier, Mes Brahim Bouderbala et Mohamed Mkacher, anciens présidents de la section de Tunis du Conseil de l’Ordre, Me Slaheddine Chokki actuel président de cette section, Me Mohamed Nouri, Me Radhia Nasraoui, Me Charefeddine Dhrif, Me Bady Jrad et Me Mehrez Boussayne. Mais d’autres candidatures peuvent s’ajouter à cette liste avant le jour du scrutin, et notamment celle tout à fait inattendue du bâtonnier sortant qui a, semble-t-il « changé d’avis ». Un scrutin qui promet d’être serré, d’autant plus que, vu le nombre des candidatures qui représentent diverses sensibilités présentes au barreau, on va certainement assister à une dispersion des voix au premier tour. Sollicité de présenter sa candidature pour prendre «sa revanche», l’ancien bâtonnier Me Abdeljelil Bouraoui a déclaré qu’il ne va pas briguer un autre mandat à la tête du bâtonnat. Bâtonnier de 1998 à 2001, Me Bouraoui ne s’est pas présenté en 2001. Mais en 2004, et après maintes hésitations, il avait finalement décidé tardivement de se présenter. Les hésitations et le démarrage tardif de sa campagne électorale ont eu pour résultat sa non élection. Il n’est arrivé au premier tour que troisième derrière Me Abdessattar Ben Moussa et Me Béchir Essid. Mais l’écart qui le séparait du deuxième n’a été que de douze voix. «Me Bouraoui a été sollicité et même poussé par plusieurs avocats et même par certains faisant partie de la cellule du RCD. Mais à la dernière minute, certains d’entre eux l’ont lâché et ont préféré voter pour Me Ben Moussa», a confié un ancien membre du Conseil de l’Ordre. «Tirant donc les leçons du passé, Me Bouraoui a décidé de ne pas se présenter». Quant à la candidature pour la présidence de la section de Tunis du Conseil de l’Ordre, la plus importante des sections avec ses trois mille avocats, on avance pour la candidature au poste de président les noms de Mes Chaouki Tabib, Mohamed Jmour et Abderrazak Kilani, actuels membres du Conseil de l’Ordre, celui de Me Mohamed Hedfi, ancien membre et celui de Me Adel Chemli. (Source : « Le Journal » (Hebdomadaire électronique – Tunis), N° 68 du 31 mars 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/
Le monde dans tous ses Etats Le sommet de Ryadh, Israël et la question des réfugiés IL EST PEUT-ETRE TEMPS DE PARLER CARTES SUR TABLE
Par Hmida BEN ROMDHANE Le sommet arabe de Ryadh s’est achevé jeudi dernier sur un appel pressant à «tous les Israéliens» d’accepter l’offre arabe de paix contenue dans l’initiative du roi saoudien Abdallah, approuvée au sommet de Beyrouth en 2002. L’objet principal du sommet était la réactivation de l’offre de paix faite il y a cinq ans à Israël et que celui-ci avait ignoré. Il est vrai qu’à l’époque, le monde entier focalisait son attention beaucoup plus sur le bruit de bottes assourdissant qui venait de Washington plutôt que sur le sommet arabe ou sur le plan de paix concocté par l’Arabie Saoudite. Il faut dire aussi qu’à l’époque Israël se frottait les mains à l’idée que l’Amérique de Bush se préparait à renverser le régime de Saddam Hussein que l’Etat juif considérait comme son pire ennemi. Il faut dire également qu’à l’époque Israël était euphorique à l’idée que la toute puissante Amérique allait faire le travail en Irak en quelques semaines avant de s’occuper de la Syrie et de l’Iran. Dans la fantasmagorie israélienne, l’Amérique de Bush allait faire tout cela en quelques mois avant d’ouvrir la voie à la solution de la question palestinienne aux conditions d’Israël. Les choses ont évolué désastreusement aussi bien pour l’Amérique, empêtrée en Irak depuis mars 2003, que pour Israël, humilié au Liban pendant la guerre de l’été 2006. Paradoxalement, et contrairement aux attentes israélo-américaines, le renversement du régime baathiste en Irak a affaibli l’Amérique et Israël et renforcé les positions de la Syrie et de l’Iran. Du coup, le vieux rêve israélien de résoudre à ses conditions le conflit lancinant avec ses voisins se brise en mille morceaux. La défaite du projet américain en Irak et du projet israélien au Liban a, semble-t-il, redonné vie à l’initiative de paix arabe qui, dépoussiérée, est à nouveau à l’ordre du jour. Plusieurs mois avant la tenue du sommet arabe, Israël avait engagé une vaste campagne de lobbying aux Etats-Unis pour que le département d’Etat exerce les pressions appropriées sur les alliés arabes de Washington afin qu’ils modifient leur plan de paix dans un sens plus favorable encore à Israël. En d’autres termes, Israël souhaitait avant le sommet que les Etats-Unis obtiennent des pays arabes la renonciation à la demande relative au retour des réfugiés palestiniens de 1948. Apparemment les pressions américaines ont eu quelques résultats, puisque le communiqué final du sommet de Ryadh ne mentionne pas expressément les réfugiés, mais met l’accent plutôt sur la nécessité de trouver «une solution juste» au conflit israélo-arabe. En fait, il y a beaucoup de non dits dans cette histoire de réfugiés, et si les uns et les autres abordaient ce sujet cartes sur table, la solution à ce problème complexe serait probablement beaucoup plus aisée. Il faut souligner ici que les survivants parmi les Palestiniens qui avaient fui en 1948 Haïfa, Jaffa, Lod, Ramla, Asqalane (Ashkelon), Tell Arrabii (Tel Aviv) ou encore Ashdod, ne reconnaîtraient plus ces villes tellement elles avaient changé depuis. Aucun des quartiers fuis par les Palestiniens n’était resté dans son état initial. Tout fut détruit et reconstruit selon les normes et les besoins des Israéliens. Un retour des réfugiés palestiniens ou de leurs descendants à Ashkelon ou à Tel Aviv est aujourd’hui matériellement impossible. Mais cela ne veut pas dire pour autant que les réfugiés doivent renoncer à leurs droits. Aussi bien les Israéliens que les Palestiniens savent que le retour des réfugiés est matériellement impossible. Mais les uns continuent à l’exiger pour entretenir le droit à l’indemnisation et les autres continuent à le refuser dans l’espoir de ne pas se voir obligés un jour de payer des milliards aux réfugiés qui vivent encore ou à leurs descendants. Le sommet arabe de Ryadh, en évitant soigneusement le mot «réfugiés» dans le communiqué final et en appelant à «une solution juste» veut-il dire autre chose ? L’idée d’indemnisation se lit en filigrane dans le choix méticuleux des mots utilisés dans le communiqué final. Il est peut-être temps d’appeler maintenant un chat un chat et d’initier une campagne internationale pour le droit des réfugiés palestiniens à l’indemnisation. Il est certain que, tout comme il a toujours refusé le droit au retour des réfugiés, Israël, en l’absence de pressions sérieuses de la part des Etats-Unis et de l’Europe, refusera le droit à l’indemnisation. Mais si l’application du droit au retour est rendue impossible par les changements sur le terrain opérés durant près de 60 ans, rien ne s’opposera à l’application du droit à l’indemnisation, si la communauté internationale décide un jour de se montrer moins complaisante et plus intransigeante à l’égard d’Israël. En fait, l’offre de paix renouvelée par le sommet de Ryadh est plus dans l’intérêt d’Israël que dans celui des Arabes et des Palestiniens. Les Israéliens aiment se convaincre en répétant à tout bout de champ que l’histoire du conflit du Proche-Orient est celle des «occasions ratées par les Arabes». A examiner les choses sérieusement, ce sont eux qui, ivres de leur supériorité militaire, ratent occasion sur occasion et retardent indéfiniment leur intégration dans la région et la normalisation de leurs relations avec l’environnement géographique dans lequel ils vivent. Ils sont cinq millions d’individus et ce qui est incroyable, c’est que leurs dirigeants continuent à entretenir l’hostilité de centaines de millions d’Arabes et de Musulmans par une politique qui ne sert ni les intérêts d’Israël ni, encore moins, ceux des Etats-Unis. Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié l’offre arabe de paix de «dernière occasion qui permettra à Israël de vivre dans un océan de paix de Nouakchott à l’Indonésie». Il a raison parce que les cinq millions d’Israéliens ne peuvent pas vivre indéfiniment au milieu de l’hostilité d’un milliard d’Arabes et de Musulmans. Le temps joue contre eux sur pratiquement tous les plans : démographique, politique, économique, et stratégique. Ils n’ont guère le choix qu’entre le suicide à petit feu ou l’intégration dans l’environnement politico-géographique dans lequel ils ont choisi de vivre agressivement depuis presque soixante ans. (Source : « Le Journal » (Hebdomadaire électronique – Tunis), N° 68 du 31 mars 2007) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/
Faits divers La vengeance d’un désœuvré
Tunis le Temps : Le jeune homme, accusé de meurtre dans cette affaire, avait fait la connaissance d’un Libyen qui lui promit de lui procurer du travail et l’avait invité à venir à cet effet, le visiter en Libye. Le jeune homme croyant que la chance lui avait souri rejoignit son ami en Libye et celui-ci le reçut à bras ouverts. Le lendemain il lui présenta quelques personnes prétendant qu’elles étaient des hommes d’affaires disposés à l’aider. Cependant il fallait, lui dit-il de l’argent pour payer les formalités nécessaires pour lui procurer un contrat de travail. Le jeune homme lui donna, sans hésiter une somme assez substantielle, mais il ne vit rien venir. Il comprit, quelques jours après, qu’il fut victime d’une escroquerie et regagna le pays bredouille. Il attendit toutefois de revoir son ami libyen qui revint, quelque temps après, en Tunisie. Il le reçut chaleureusement et l’accompagna dans sa voiture. Arrivés à Oued Ellil, une dispute éclata entre eux, et le Libyen somma le jeune homme de descendre de sa voiture, en lui proférant des injures. Se sentant humilié, le jeune homme le rossa de coups. Ce qui amena le libyen à quitter la voiture pour prendre la fuite, mais dans sa course le Libyen perdit son équilibre tomba dans l’oued, pour mourir noyé. C’est la raison pour laquelle il fut découvert, quelques jours plus tard, un corps sans vie. Inculpé, le jeune homme fut accusé d’homicide volontaire et, comparaissant dernièrement devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, donna cette version des faits en insistant sur le fait qu’il n’avait pas tué la victime et avait encore moins cette intention. Quant à son avocate, elle demanda le renvoi afin de préparer les moyens de sa défense, et le tribunal acquiesça à sa demande. (Source: « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 31 mars 2007)
La langue de Molière perd vraiment du terrain L’Institut français de Coopération exige un test de niveau… C’est déjà une mauvaise note.
Tous les niveaux de l’enseignement et toutes ses matières connaissent actuellement des difficultés pour faire passer les messages académiques. Les raisons sont certes multiples et pluridimensionnelles. Il n’empêche que les langues restent des vecteurs indispensables pour la transmission de ces dits messages. C’est pourquoi les élèves et les étudiants sont appelés à maîtriser les langues pour assimiler les cours. Or, les niveaux ne cessent de baisser et d’une façon lamentable, notamment pour la langue française. Le problème n’est pas le même avec l’anglais qui ne fait pas encore partie de notre résidu culturel. Or, le français est arrivé à un niveau qui a poussé l’Institut Français de Coopération à exiger un test de niveau à tout postulant aux études universitaires en France. Ainsi, après 11 ans d’études de la langue française, les élèves sont soumis à un test pour évaluer leurs acquis. C’est déjà une mauvaise note. Nous avons longuement hésité, tergiversé avant de soulever ce problème ; mais la situation étant parvenue à un état tellement désastreux, si alarmant qu’occulter davantage la question et ne pas tirer vigoureusement la sonnette d’alarme, rimerait désormais à se complaire dans la médiocrité, à cautionner la faiblesse, à être en inadéquation avec les efforts colossaux sans cesse fournis par l’Etat dans tous les domaines et particulièrement le volet enseignement. Mais malheureusement, il est regrettable de constater que le niveau de notre Français ne fait que marquer le pas, régresser. Certes, nous allons encourir le courroux de certaines âmes radicalement opposées à l’ouverture sur autrui, aux échanges civilisationnels, des fanas ne jurant que par l’arabisation et se démenant comme de beaux diables pour bannir toutes autres incursions « étrangères » dans nos classes, écoles, institutions. Etant un pays francophone, la langue de Molière est implicitement et automatiquement la deuxième du pays après bien évidemment l’Arabe. Nous n’en disconvenons guère, notre langue, nous nous devons de batailler pour l’instaurer, l’imposer à tous les niveaux, à toutes les instances ; d’ailleurs elle fait partie, à notre grande fierté, des langues officielles admises au concert mondial entre autres aux Nations Unies et ce n’est pas rien. Mais force est de reconnaître que notre théorique deuxième langue bat dangereusement de l’aile ; et pas au niveau des jeunes seulement ! Des bacheliers, maîtrisards voire plus (histoire de ménager certaines sensibilités) peinent à tenir correctement une conversation, à rédiger un rapport ou à formuler une simple demande en français. Le pourquoi du recul A quoi impute-t-on cette criarde carence ; pourquoi cette brutale cassure entre les anciennes et les générations actuelles question bagages , domination et maîtrise de cette belle langue ; la multiplicité des chaînes satellitaires a-t-elle légué la lecture aux oubliettes ; la profusion sur nos étalages de revues relatant dans le moindre détail la vie, le planning, les amourettes et disputes de toutes ces pseudo stars parcimonieusement vêtues et dont la renommée n’est proportionnelle qu’aux larges étendues dénudées de leur anatomie qu’elles exhibent en toute indécence, ces brochures accaparent-elles si intensément l’attention au point de la détourner des véritables ouvrages littéraires, des classiques, des chefs d’œuvre universellement appréciés ? La plus grosse plaie responsable de cette déchéance résulte à notre avis du manque flagrant de la lecture ; et cela ne date pas d’hier. La télévision a fait timidement son apparition dans nos foyers voilà déjà une bonne quarantaine d’années. Depuis on dénombre aisément plusieurs postes par famille. Les chaînes satellitaires diffusant à longueur de journées des clips d’un niveau exécrable pour la plupart, la téléphonie mobile avec ces SMS où on s’ingénie à correspondre à minima en abrégeant curieusement les expressions, sans occulter il va sans dire cette nouvelle technique de communication accaparant des heures entières les férus du chat: l’Internet. La lecture boudée Qui se soucie désormais de dévorer les collections entières des bibliothèques rose et verte, les œuvres des écrivains des 17, 18 et 19ème siècles et même celles des auteurs contemporains ? Amusez-vous à poser cette question autour de vous tout âge confondu et abstraction faite du niveau et des diplômes obtenus « quelles sont les rubriques que vous survolez systématiquement dans un journal, quand il vous arrive d’en emprunter un ? » Les réponses sont quasi similaires : le potin des stars, l’horoscope, les annonces matrimoniales, les titres des échos des tribunaux et les infos se rapportant à l’équipe favorite en sport. Politique, culture, économie, société, sciences, des pages superflues alourdissant les quotidiens et qu’on serait bien luné de ne plus faire paraître ! Lors des longs trajets en trains ou en bus, aucun passager n’est plongé dans une lecture ; tout au plus des discussions dépourvues d’intérêt se focalisant sur l’épisode de la veille du feuilleton mexicain où l’héroïne a finalement reconquis son soupirant après une âpre bataille avec sa mauvaise rivale , des spéculations sur la chanteuse du dernier tube en vogue si elle a épousé en secret son compositeur ; des verbiages à propos d’une attendue querelle entre le présentateur de la soirée dominicale et sa collègue pour l’avoir devancé à l’aéroport et détourné au profit de son émission une chanteuse reconnue dont l’unique atout est la provocation pour ne pas dire le dévergondage. Qu’on ne vienne surtout pas nous louer les vertus de la lecture sur écrans (internet), une étude récente comparant les deux modes de suivi d’un même texte est catégorique : seulement 27% de bénéfices sur ordinateur contre 85% de retenue en feuilletant directement les pages d’un bouquin ! Y remédier et vite ! Les choses étant ce qu’elles sont et le mal étant fait, un gros effort devrait être déployé surtout par les parents au niveau des tout jeunes gosses : leur imposer quotidiennement une courte séance de lecture avec un petit résumé même oral pour débuter ; les encourager, les récompenser pour chaque ouvrage lu ; leur faire tenir un calepin où ils inscriraient les mots et les termes nouveaux et expressions difficiles ; ne point lésiner sur l’achat des livres quitte à se priver du seigneurial paquet de cigarettes quotidien, les inciter à s’abonner le cas échéant aux bibliothèques locales et maisons de la culture, réduire l’espace temps réservé à la télévision. Si on s’y met dès à présent et sérieusement à la tâche, nul doute que le niveau de nos gamins finira par s’améliorer sensiblement et atteindra à coup sûr un palier satisfaisant, digne et à la hauteur des attentes de nous tous. Mohamed Sahbi RAMMAH (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 30 mars 2007)