Nouvel Obs: Tunisie: Ben Ali jugĂ© le 4 juillet pour dĂ©tention d’armes et de drogue
Alter Info: Un intellectuel tunisien lance un appel pour “l’annulation de la Charia”
RFI: Tunisie : rassemblement contre l’extrĂ©misme religieux
Tunise Numerique: Kamel ElTaĂŻef : « Je ne suis pas un homme de lâombre ! »
France24: Ahmed Nejib Chebbi en campagne pour séduire les Tunisiens de France
Gnet: Tunisie: Comment dans l’avenir, faire du droit Ă l’eau une rĂ©alitĂ©
Tunisie Numerique: La 1Ăšre rĂ©union du PĂŽle dĂ©mocratique moderniste attaquĂ©e par des islamistes et lâarmĂ©e intervient
Le Temps: Meeting dâAl Wifek Al Joumhouri Ă Nabeul Tendance centriste; valeurs progressistes et dĂ©mocratiques
Tunisie: Ben Ali jugĂ© le 4 juillet pour dĂ©tention d’armes et de drogue
Un intellectuel tunisien lance un appel pour “l’annulation de la Charia”
Tunisie : rassemblement contre l’extrĂ©misme religieux
La 1Ăšre rĂ©union du PĂŽle dĂ©mocratique moderniste attaquĂ©e par des islamistes et lâarmĂ©e intervient
M. Mohamed Kilani, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti Socialiste de Gauche (PSG), a indiquĂ© quâun groupe dâindividus « appartenant au parti de la libĂ©ration islamique et au mouvement Ennahda », a tentĂ©, samedi, de faire Ă©chouer la premiĂšre rĂ©union du PĂŽle dĂ©mocratique moderniste, tenue au théùtre de plein-air Ă KĂ©libia.
M. Kilani, un des membres du PĂŽle, a dĂ©clarĂ© que « des unitĂ©s de lâarmĂ©e et de la sĂ©curitĂ© nationales sont parvenues Ă empĂȘcher ces individus Ă accĂ©der au siĂšge de la rĂ©union. Ces derniers ont organisĂ© une marche dĂ©nonçant « les slogans » de libertĂ© et de modernitĂ© levĂ©s dans la rĂ©union du pĂŽle dĂ©mocratique moderniste. »
Il a aussi affirmĂ© ĂȘtre victime de « menaces de la part dâun groupe de salafistes visant Ă avorter la rĂ©union », prĂ©cisant que ces menaces ont dĂ©passĂ© sa personne pour englober le PĂŽle en gĂ©nĂ©ral ».
Il a considéré « cet acte terroriste comme étant un danger pour les citoyens et les forces politiques qui luttent contre la tyrannie ».
Le PĂŽle dĂ©mocratique moderniste comprend « le Mouvement Ettajdid », « Le Parti socialiste de Gauche », « Al Wifak Al-Joumhouri », « Le Mouvement de la CitoyennetĂ© et de la Justice », « La Voie du Centre », « Le Parti du Travail Patriote DĂ©mocratique », « Le Parti de la RĂ©forme et DĂ©veloppement », « Mouvement des patriotes dĂ©mocrates », « Le Front populaire unioniste » et « le Parti de lâavant-garde arabe dĂ©mocratique ».
Notons que le mouvement Ennahda a niĂ© toute relation avec ces actions, et a prĂ©cisĂ© que ses membres insistent sur le bon dĂ©roulement des diffĂ©rents formes de dâactivitĂ©s politique et respectent tous les partis tunisiens.
Source: “Tunisie Numerique” Le 03-07-2011 Lien: http://www.tunisienumerique.com/2011/07/la-1ere-reunion-du-pole-democratique-moderniste-attaquee-par-des-islamistes-et-larmee-intervient/
Ahmed Nejib Chebbi en campagne pour séduire les Tunisiens de France
Ahmed Nejib Chebbi, le dirigeant du Parti dĂ©mocrate progressiste (PDP), est venu Ă Paris prĂ©senter son programme pour les Ă©lections prĂ©vues en octobre en Tunisie. Objectif : consolider son influence auprĂšs d’un Ă©lectorat dĂ©terminant. Pari risquĂ© pour le Parti dĂ©mocrate progressiste (PDP), Ă l’occasion de la visite Ă Paris d’Ahmed Nejib Chebbi, vieux routard de la politique tunisienne et fondateur de cette formation politique qui compte bien trouver sa place dans le cadre de la dĂ©mocratie post-Ben-Ali. En louant ce samedi le Trianon, théùtre cossu du 18e arrondissement de Paris, le PDP a vu grand pour rassembler militants et curieux et faire connaĂźtre son programme politique. L’enjeu : mobiliser le vaste Ă©lectorat des Tunisiens de France (600 000 personnes) pour l’Ă©lection des dĂ©putĂ©s de l’AssemblĂ©e constituante, le 23 octobre prochain, qui doit dĂ©finir les contours de la “DeuxiĂšme RĂ©publique” tunisienne, aprĂšs la fuite en Arabie saoudite de l’ancien prĂ©sident Ben Ali le 14 janvier dernier. Au-delĂ , Chebbi fourbit Ă©galement ses armes pour l’Ă©lection prĂ©sidentielle, oĂč ce dernier ne cache pas qu’il sera candidat. La campagne pour rĂ©colter des voix et des fonds financiers passe donc forcĂ©ment par lâHexagone. Et trĂšs concrĂštement, 10 siĂšges sur les 215 de lâAssemblĂ©e constituante, sont rĂ©servĂ©s Ă la diaspora tunisienne en France. 600 000 Ă©lecteurs Ă la clĂ© Le théùtre est spacieux, assez en tout cas pour que le personnel du PDP sâinquiĂšte du nombre de chaises vides, Ă lâheure du dĂ©but du meeting. Mais le parterre se remplit peu Ă peu, et Chebbi est lui-mĂȘme en retard, bloquĂ© dans les bouchons. Au total, un peu plus de 200 personnes finissent par s’installer dans les fauteuils de velours rouge. Surtout “des Tunisiens nĂ©s au pays, remarque un observateur avisĂ©, “l’Ă©lite tunisienne”, commente son voisin, “j’ai vu exactement les mĂȘmes visages Ă un rassemblement des Ă©tudiants tunisiens des grandes Ă©coles”, complĂšte un troisiĂšme. Beaucoup de jeunes, essentiellement des hommes, sont venus apprĂ©cier la capacitĂ© du PDP Ă sĂ©duire les Tunisiens de France et Ă assurer une stabilitĂ© politique aprĂšs la rĂ©volution du 14 janvier. Le discours d’Ahmed Nejib Chebbi commence d’ailleurs par une manĆuvre de sĂ©duction Ă l’endroit de cet Ă©lectorat qu’il juge crucial : il promet donc que les binationaux pourront jouir des mĂȘmes droits de citoyen et d’Ă©lecteurs que les Tunisiens, contrairement aux rĂšgles qui prĂ©valaient sous le rĂ©gime de Ben Ali. Chebbi a Ă©galement promis la crĂ©ation dâun secrĂ©tariat dâEtat chargĂ© des Tunisiens de lâĂ©tranger. Les 600 000 Tunisiens de France ont de longue date appris Ă se mĂ©fier de lâambassade de Tunisie Ă Paris, considĂ©rĂ©e davantage comme un organe de surveillance policiĂšre que comme un lieu de contact privilĂ©giĂ© avec leur pays d’origine. Aujourdâhui, ils sont courtisĂ©s autant pour la manne financiĂšre qu’ils reprĂ©sentent – et Ă plusieurs reprises, Chebbi a Ă©voquĂ© les 3 milliards de dinars [soit environ 1,5 milliard d’euros, NDLR] que les Tunisiens de lâĂ©tranger apportent au pays, insistĂ© sur sa capacitĂ© Ă donner confiance aux hommes dâaffaires et aux chefs dâentreprises, et promis que les Tunisiens qui rentreraient au pays pourraient jouir dâun statut spĂ©cialâŠ-, qu’en raison de leur rĂŽle de prescripteur politique. Parce qu’ils ont une pratique directe de la dĂ©mocratie dans l’Hexagone, leur avis est susceptible d’ĂȘtre suivi avec beaucoup d’attention de l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e . “On est devenu mĂ©fiant” Ahmed Nejib Chebbi jouit d’une notoriĂ©tĂ© incontestable dans le paysage politique tunisien. Son rĂŽle dâavocat dans des procĂšs pour la libertĂ© dâexpression et la libertĂ© de la presse a fait de lui l’une des principales figures du combat pour la dĂ©mocratie Ă l’Ă©poque du rĂ©gime de Ben Ali. “Quitte mĂȘme Ă dĂ©fendre des salafistes !”, se fĂ©licite le fondateur du PDP durant son discours. Cela fait prĂšs de 50 ans que Chebbi est impliquĂ© dans la politique en Tunisie. AprĂšs un passage par lâextrĂȘme-gauche, il devient, dans les annĂ©es 1980, chef du Rassemblement socialiste progressiste (RSP), une formation d’opposition reconnue par le rĂ©gime – ce qui lui a valu de vives critiques de la part des militants dĂ©mocrates. Dans les annĂ©es 1990, Chebbi sâest donc attachĂ© Ă prendre ses distances avec Ben Ali pour, au dĂ©but des annĂ©es 2000, pouvoir crĂ©er le PDP dont le principal objectif a Ă©tĂ© de constituer le pilier dâune alternative politique de centre-gauche. “J’ai lu l’une de ses tribunes dans le journal, il y a quelques annĂ©es, et c’Ă©tait la premiĂšre fois que quelqu’un me parlait d’une alternative Ă Ben Ali, d’une autre Tunisie possible. Je lui dois mon Ă©veil Ă la politique”, se souvient Houssem Miladi, 25 ans, jeune militant au PDP depuis un mois. Mais les grands discours sur la sĂ©paration des pouvoirs, “condition de la dĂ©mocratie”, le renforcement du rĂŽle du Parlement, “seul lĂ©gislateur”, des forces de sĂ©curitĂ© “rĂ©conciliĂ©es avec le citoyen”, le lancement de grands chantiers du BTP pour faire reculer le chĂŽmage et booster l’Ă©conomie ne suffisent pas forcĂ©ment Ă convaincre tous les Tunisiens prĂ©sents au Trianon. “Ce sont de belles promesses, mais on est devenu mĂ©fiants”, explique une Tunisienne de 50 ans, voilĂ©e, qui a souhaitĂ© garder l’anonymat. “Il ne faudrait pas qu’on nous refasse le mĂȘme coup que Ben Ali en 1987, qui avait aussi promis monts et merveilles !” Ce que cette femme reproche surtout Ă Chebbi : son acharnement contre le parti politique islamiste Ennahda (“Les islamistes veulent faire de la Tunisie un Etat idĂ©ologique, et cela comporte un risque de totalitarisme”, a-t-il dĂ©clarĂ©, ce samedi. Ecouter le sonore ci-dessus). “Ce n’est pas un programme, d’ĂȘtre contre Ennahda ! Je ne suis pas pour les islamistes, mais Ă force de voir les politiciens les montrer du doigt, je vais finir par les dĂ©fendre”, explique encore cette femme, rencontrĂ©e au Trianon. Plusieurs de ses amies – voilĂ©es ou pas -, Ă©galement prĂ©sentes au meeting, considĂšrent elles aussi que le PDP en fait trop, contre le parti islamiste, considĂ©rĂ© comme l’un des favoris du scrutin dâoctobre. “On a du mal Ă s’y retrouver” Le chef dâEnnahda, Rached Ghannouchi, est lui aussi venu en France, fin avril, pour rencontrer la vaste communautĂ© tunisienne de l’Hexagone. Pour ce faire, ce dernier avait visĂ© plus grand encore : Le Bourget, dans le nord de Paris. Ce meeting a attirĂ© des foules. Et pour cause, ce rendez-vous Ă©tait organisĂ© en marge du congrĂšs de lâUnion des organisations islamiques de France (UOIF). Le fondateur du PDP a donc relevĂ© le pari dâorganiser le deuxiĂšme plus grand rassemblement politique des Tunisiens de France depuis le dĂ©but de la campagne. Quand d’autres candidats (Ahmed Brahim, le premier secrĂ©taire de l’ex-parti communiste Ettajdid, et Mustafa Ben Jafaar, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Forum dĂ©mocratique pour le travail et les libertĂ©s) ont dĂ» se sont contenter de salles associatives plus modestes, le parti de Chebbi a tout de mĂȘme rempli le parterre du Trianon. Dâautres chefs de formations politiques doivent encore venir Ă la rencontre de lâĂ©lectorat de France. Moncef Marzouki, opposant historique Ă Ben Ali et chef du CongrĂšs pour la RĂ©publique, est un nom qui revient d’ailleurs souvent dans les conversations, au Trianon. Au-delĂ , une centaine de partis prĂ©senteront des candidats aux Ă©lections du 23 octobre, dont le scrutin est Ă la proportionnelle. Cette profusion n’est pas sans susciter un sentiment de confusion qui se retrouve dans la plupart des discussions de ce samedi, au Trianon : “On a du mal Ă sây retrouver”. Source: “France24” Le 03-07-2011 Lien:http://www.france24.com/fr/20110703-tunisie-operation-seduction-ahmed-nejib-chebbi-tunisiens-paris-pdp-assemblee-constituante-ennahda Â
Tunisie: Comment dans l’avenir, faire du droit Ă l’eau une rĂ©alitĂ©
«En matiĂšre de raccordement Ă lâeau potable et dâassainissement des eaux, la situation de la Tunisie est excellente. Elle est lâun des pays du sud, les plus avancĂ©s en matiĂšre de raccordement Ă lâeau. LâOSS cherche Ă favoriser une coopĂ©ration Sud/Sud, pour transfĂ©rer le savoir-faire de la Tunisie vers les pays subsahariens », dit Chedly Fezzani, SecrĂ©taire exĂ©cutif de lâObservatoire du Sahara et du Shahel ( OSS), Ă Gnet. MalgrĂ© son climat aride Ă semi-aride la Tunisie arrive Ă satisfaire les besoins immĂ©diats en eau potable et ce Ă prĂšs de 90% de sa population. Mais il ne sâagit lĂ quâĂ une infrastructure adĂ©quate qui gĂšre au mieux les ressources trĂšs modestes en eau, moyennant 29 grands barrages et 9500 puits.
La Tunisie reçoit par an, 36 milliards de mĂštre cube dâeau de pluie. Ses besoins en eau pour les besoins domestiques, agricoles, industriels et touristiques font que la Tunisie est en dĂ©ficit continuel de ressources hydrauliques, parce quâelle nâexploite que 4 503 millions de mĂštres cube. Il nâen demeure pas moins que la stratĂ©gie en matiĂšre de gestion des ressources en eau permet de rĂ©pondre aux besoins actuels sans recours au rationnement. Mais si la Tunisie aspire Ă devenir un pays dĂ©veloppĂ©e, ses besoins en eau devraient ĂȘtre de 11,400 milliards de mĂštre cube, ce qui creuse un dĂ©ficit de prĂšs de 7 milliards de mĂštre cube par an. Ceci en cas de scĂ©nario qui nĂ©cessite des besoins en eau semblable Ă celui dâun citoyen europĂ©en.
MĂȘme en rĂ©visant ses aspirations Ă la baisse, la Tunisie demeure sĂ©rieusement menacĂ©e de pĂ©nurie dâeau dans les vingt prochaines annĂ©es. Un problĂšme dont souffrent dâores et dĂ©jĂ plusieurs pays africains et asiatiques. Dans les pays oĂč la pluviomĂ©trie est faible, seul une politique optimale de collecte et dâassainissement des eaux peut amĂ©liorer les conditions de vie dans les rĂ©gions arides.
Lâobservatoire du Sahara et du Sahel a organisĂ© avec le PNUD de GenĂšve et le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, un sĂ©minaire le 28 et 29 juin dernier Ă Tunis, intitulĂ© : « Quels mĂ©canismes et stratĂ©gies Ă mettre en Ćuvre pour faire du droit Ă lâeau une rĂ©alitĂ© ? »
Plusieurs experts Ă©voluant dans le secteur de lâeau et de lâassainissement, se sont rĂ©unis pour discuter des mĂ©canismes et stratĂ©gies Ă mettre Ă lâouvre pour la rĂ©alisation de la cible 7C, relative Ă lâaccĂšs Ă lâeau potable et Ă lâassainissement et relevant des Objectif MillĂ©naires pour le DĂ©veloppement( OMD). A la fin des travaux des recommandations ont Ă©tĂ© formulĂ©es. Elles seront adressĂ©es aux dĂ©cideurs politiques qui se rĂ©uniront, dĂ©but 2012 Ă Marseille, Ă lâoccasion du Forum mondial de lâeau.
Cristophe Nuttall, Directeur du bureau des partenariats innovants-PNUD GenĂšve explique Ă Gnet, le but de ce projet : « Il sâagit de rĂ©flĂ©chir comment Ă©tendre au niveau mondial un financement innovant, qui consiste Ă prĂ©lever 1% de la facture dâeau dans les pays du Nord, pour financer le raccordement en eau potable dans les pays du Sud ». Une pratique qui a dĂ©jĂ commencĂ© en France, et en Hollande. Le citoyen choisit de se faire prĂ©lever 1% supplĂ©mentaire sur le total de sa facture dâeau, qui financera le raccordement en eau des rĂ©gions sinistrĂ©es du Sud. Cette coopĂ©ration Nord/Sud, pourrait devenir Ă postĂ©riori une coopĂ©ration Sud/Sud. C’est Ă dire que dans les pays en voie de dĂ©veloppement, les villes les plus riches financent le raccordement Ă l’eau potable des villes les moins riches.
Par ailleurs, la sociĂ©tĂ© civile tunisienne sâinquiĂšte de lâavenir hydrique de la Tunisie et sâactive pour sensibiliser citoyens et hommes politiques, quant Ă la nĂ©cessitĂ© de faire figurer la question de la gestion des eaux, dans le texte de la constituante. Un blog et une page Facebook, appellent les lecteurs Ă apporter leur contribution, en proposant des solutions et des idĂ©es pour la pĂ©rennitĂ© des ressources hydriques.
Source: “Global Net” Le 03-07-2011
Lien:http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-comment-dans-l-avenir-faire-du-droit-a-l-eau-une-realite/id-menu-325.html
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Kamel ElTaĂŻef : « Je ne suis pas un homme de lâombre ! »
Kamel ElTaĂŻef : Il faut que justice soit rendue, mais sans rancune, ni vengeance, la Tunisie nouvelle a besoin de tous ses enfants
Comment vous sentez-vous depuis le 14 janvier ?
AIHamdou Lellah,Win Konna WinSbahna ! Eh oui ! Et comment ! En2001, jâai Ă©tĂ© jetĂ© en prison pour avoir (juste) traitĂ© le rĂ©gime de Ben Ali de rĂ©gime mafieux et corrompu. Dix ans aprĂšs, et câest court dans la vie dâun peuple, jâai la chance dâassister Ă la fuite honteuse du tyran et Ă lâĂ©croulement de son rĂ©gime quâon croyait indestructible.
Des jeunes qui nâavaient pour toute arme, face Ă la rĂ©pression impitoyable, que leur courage et leurs idĂ©aux, ont eu raison dâun rĂ©gime des plus tyranniques. Plusieurs dâentre eux sont morts en martyrs.Dâautres amis qui ont luttĂ© pour vivre ce jour sont dĂ©cĂ©dĂ©s avant. Jâai une pensĂ©e Ă©mue particuliĂšrement pour Si Mohamed Chorfi. Si Hichem Gribaa, Si Daly Jazi et tant dâautres⊠Je suis sĂ»r que lĂ oĂč ils sont, ils sont en paix et heureux pour la Tunisie.
Beaucoup dâautres, militants infatigables des droits de lâHomme, avec Ă leur tĂȘte la Ligue et son PrĂ©sident, qui nâont jamais pliĂ©, de simples militants de partis ou dâassociations, hommes et femmes, tous ont connu la torture, la prison ou le bannissement, pour que la Tunisie jouisse aujourdâhui de cette libertĂ© tant rĂȘvĂ©e !
Vous voyez pourquoi je me sens bien !
Pourtant dâaucuns trouvent que les choses ne bougent pas !
Vous savez, on ne bascule pas facilement et automatiquement dâun rĂ©gime totalitaire qui a monopolisĂ© le pouvoir. tous les pouvoirs, exĂ©cutif. lĂ©gislatif et judiciaire, et qui a rĂ©gnĂ© dâune main de fer, muselant toutes les voix et tous les espaces de libertĂ©, Ă un rĂ©gime dĂ©mocratique.
Vous voulez parler de la sĂ©curitĂ© qui est lente Ă se rĂ©tablir. Au jugement des symboles de la corruption et de la dictature, Ă la crĂ©ation dâemplois qui reste insuffisante par rapport aux besoins, bref Ă la rĂ©alisation des aspirations du peuple, tout ce pourquoi il sâest rĂ©voltĂ©. Vous savez, aprĂšs tant dâannĂ©es de dictature, de brimades et de refoulement, il est normal quâil y ait une explosion des libertĂ©s, des revendications sociales et Ă©conomiques et une volontĂ© pour que la libertĂ© dâexpression soit totale, sans contrainte, parfois Ă la limite de la diffamation. Mais les mĂ©dias et les journalistes sont en train de sâorganiser.de se former pour faire face Ă ce nouveau contexte, respecter lâinformation, la transmettre en toute objectivitĂ©, sans parti pris ni autocensure, câest ce nouvel Ă©quilibre que les mĂ©dias sont en train de rechercher et les choses sâamĂ©liorent Ă vue dâĆil !
Il est tout Ă fait comprĂ©hensible que la sociĂ©tĂ© civile cherche Ă sâorganiser et Ă sâexprimer et quâil y ait prĂšs de cent partis, et plus de 500 nouvelles associations. Rappelez-vous, en Espagne, lors de la transition il y a eu plus de 200 nouveaux partis. Il nâen est restĂ© que 4 ou 5, je crois. Câest ce qui sâest Ă©galement passĂ© dans les pays de lâEst lors de lâĂ©croulement du mur de Berlin en 1989. Je suis convaincu que les choses se dĂ©canteront dâelles-mĂȘmes aprĂšs les Ă©lections, dâailleurs on commence Ă voir dĂ©jĂ des rapprochements et mĂȘme des fusions entre partis.
Je comprends parfaitement, aussi, que des jeunes, diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur aprĂšs avoir passĂ© dix et parfois quinze ans dâĂ©tudes et se retrouvent sans emploi, Ă la charge de leurs familles, celles qui se sont sacrifiĂ©es pour financer leur scolaritĂ© sâimpatientent et manifestent vivement leur lĂ©gitime demande, afin dâattirer lâattention et crier leur dĂ©sespoir. parfois de maniĂšre brutale. Je comprends Ă©galement que des ouvriers, occupant souvent des emplois pĂ©nibles et prĂ©caires, se rĂ©voltent et crient Ă lâinjustice. Il est normal que des rĂ©gions marginalisĂ©es qui ont Ă©tĂ© maintenues Ă lâĂ©cart de la croissance pendant des dĂ©cennies et qui ont payĂ© le prix fort pour cette rĂ©volution exigent que leurs conditions de vie sâamĂ©liorent et changent rapidement.
Cela dit, on ne peut pas dire que les choses ne bougent pas, lâhĂ©ritage est lourd, tant sur le plan social, politique quâĂ©conomique. Personne ne dĂ©tient une baguette magique capable dâeffacer immĂ©diatement les disparitĂ©s rĂ©gionales, crĂ©er plus de 700 000 emplois, rĂ©aliser des infrastructures de base dans les rĂ©gions dĂ©favorisĂ©es, supprimer la corruption, rĂ©parer les injustices, mettre en place des institutions crĂ©dibles et solides qui assurent la participation du peuple Ă la dĂ©cision. Tout cela demandera du temps, de lâeffort, de la patience et des moyens financiers importants. Mais rien ne se fera sans lâadhĂ©sion et le soutien actif des citoyens. Nous devons reconnaĂźtre quâen peu de temps, le Gouvernement de transition de M. BĂ©ji CaĂŻd Essebsi a beaucoup fait pour satisfaire une partie de ces revendications. Il y a dĂ©jĂ des dĂ©buts de rĂ©sultats non nĂ©gligeables: crĂ©ation des trois grandes commissions (pour rĂ©parer les injustices, rĂ©former les institutions politiques et traquer et punir les dĂ©passements et prĂ©varications). Elles se sont attelĂ©es au travail et ont dĂ©jĂ de premiers rĂ©sultats Ă prĂ©senter (feuille de route pour lâĂ©lection de lâAssemblĂ©e constituante. code Ă©lectoral. des dossiers transmis Ă la justice ⊠). Des allocations aux chĂŽmeurs diplĂŽmĂ©s ont Ă©tĂ© servies. Des programmes pour lutter contre le chĂŽmage et les inĂ©galitĂ©s rĂ©gionales ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s pour offrir des chances Ă©gales Ă tous les citoyens⊠Je ne dĂ©fends pas le Gouvernement. mais je suis rĂ©aliste. MĂȘme si, moi aussi, mon impatience est grande, comme celle de tous les Tunisiens.
Oui mais cinq mois se sont déjà écoulés depuis la révolution. Comment faire évoluer plus rapidement les choses sur les plans politique. social et économique ?
Je pense quâil est temps quâun consensus se dĂ©gage autour de la nĂ©cessitĂ© de passer Ă une autre Ă©tape dans la lutte contre les aspects nĂ©gatifs relevĂ©s durant ces cinq mois : les atteintes Ă la libertĂ© dâ autrui, les blocages des voies de circulation et des usines, la destruction des biens dâĂ©quipement qui ont coĂ»tĂ© prĂšs de 3 milliards de dinars, les grĂšves sauvages qui ont augmentĂ© de prĂšs de 325% et les revendications excessives qui effraient les investisseurs locaux et Ă©trangers et ont dĂ©jĂ entraĂźnĂ© la fermeture de plusieurs usines, lâaugmentation du nombre de chĂŽmeurs et qui risquent dâentrainer le pays Ă la faillite.
Je ne veux pas ĂȘtre alarmiste, mais tout le capital sympathie que la rĂ©volution tunisienne a gagnĂ© et accumulĂ© de par le monde risque de sâĂ©tioler si nous tous, simples citoyens, partis, organisations syndicales et associations. Ne prenons pas nos responsabilitĂ©s pour Ă©pauler le gouvernement dans son combat contre tous ces aspects nĂ©gatifs que jâappellerai les maladies infantiles de la rĂ©volution. Les agents des forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, police, Garde nationale et Douanes, ayant retrouvĂ© la confiance en eux et reconquis celle du peuple, sont en train de dĂ©ployer des efforts miraculeux compte tenu des moyens modestes (surtout aprĂšs les destructions subies) mis Ă leur disposition et face Ă lâampleur de la tĂąche pour assurer notre sĂ©curitĂ©. Ils sont appuyĂ©s par notre vaillante armĂ©e, fonciĂšrement rĂ©publicaine et dont nous devons ĂȘtre fiers car elle reste un cas unique dans tout le monde arabe.
En refusant, dâabord, de rĂ©primer le peuple, puis en sâĂ©rigeant en protecteur de sa rĂ©volution et en payant le plus lourd tribut dans la dĂ©fense quotidienne de notre sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et extĂ©rieure, notre armĂ©e nationale, cette institution rĂ©publicaine a mĂ©ritĂ© lâamour, le respect et la reconnaissance du peuple tout entier ! La justice, que beaucoup trouve lente, peut-ĂȘtre Ă cause des mauvaises habitudes hĂ©ritĂ©es du passĂ©, mais aussi des procĂ©dures incontournables, fait son travail en toute sĂ©rĂ©nitĂ© et abnĂ©gation et dans la garantie des droits des justiciables, Ă©tant donnĂ© lâĂ©normitĂ© de la tĂąche, loin de tout esprit de vengeance et de recherche de sensationnel, retrouvant la confiance et le respect du peuple. La sĂ©curitĂ© doit ĂȘtre rĂ©tablie. Câest une condition nĂ©cessaire Ă toute vie sociale et prĂ©alable Ă toute rĂ©forme et investissement (ne dit-on pas que le capital est peureux !). Les forces de sĂ©curitĂ© sont lĂ pour nous protĂ©ger, sĂ©curiser nos biens dans le respect de la loi, il faut que la rĂ©conciliation entre le citoyen et les forces de sĂ©curitĂ© soit totale. En effet, la justice sans la force est impuissante. Comme il est vrai Ă©galement que la force sans la justice nâest que tyrannie. Sur le plan Ă©conomique, je pense que lâĂ©chec du modĂšle de dĂ©veloppement qui a Ă©tĂ© suivi jusque-lĂ vient du fait quâil a Ă©tĂ© incapable de procurer un emploi aux diplĂŽmĂ©s que le systĂšme dâenseignement continue Ă fournir, de crĂ©er les conditions dâun dĂ©veloppement harmonieux et Ă©quitable de toutes les rĂ©gions et de redistribuer les richesses créées entre les diffĂ©rentes classes sociales avec plus de justice. La rĂ©volution a eu lieu pour quâil y ait plus de justice dans la rĂ©partition des richesses, plus dâĂ©quitĂ© dans le dĂ©veloppement rĂ©gional et lâĂ©galitĂ© des chances devant lâemploi.
Sur le plan politique, quel régime a votre préférence : présidentiel ou parlementaire ?
Tout dâabord, quel que soit le systĂšme, ce sont les hommes qui sont chargĂ©s de lâappliquer qui le pervertissent ou, au contraire, lâenrichissent. Aussi, je ne crois pas, ou plus, en lâhomme providentiel ! Il faut doter le pays dâinstitutions fortes et pĂ©rennes, dâune justice indĂ©pendante et au service du citoyen, la mĂȘme pour tous, riches ou pauvres, dâune presse libre et indĂ©pendante et responsable, lâindĂ©pendance de la justice et la libertĂ© dâexpression doivent figurer dans la Constitution. Je pense quâaprĂšs les malheureuses expĂ©riences vĂ©cues, il y a lieu dâĂ©quilibrer les pouvoirs entre le parlement et lâexĂ©cutif. Un pouvoir prĂ©sidentiel est une garantie contre lâinstabilitĂ© politique Ă©tant donnĂ© la trop grande segmentation des partis. Mais, dâun autre cĂŽtĂ©, un PrĂ©sident concentrant les pouvoirs peut conduire Ă la dictature. Je pense que le modĂšle semblable au systĂšme portugais peut convenir Ă la Tunisie post-rĂ©volution.
A vous Ă©couter, on a lâimpression que vous tracez la feuille de route dâun parti ! Pensez-vous vous y lancer vraiment ? A moins que ce ne soit la feuille de route dâun gouvernement de lâombre ?
Non je ne suis pas dans lâopposition. Je soutiens le Gouvernement de transition de toutes mes forces ! Quant au gouvernement de lâombre, si vous voulez dire le shadow cabinet du type anglais, plus sĂ©rieusement et franchement, croyez-vous que quelquâun de la trempe et de lâexpĂ©rience de Si El BĂ©ji a besoin de quelquâun comme moi pour le conseiller. Ce serait plutĂŽt le contraire qui serait logique ! Mais cette affabulation de lâombre a germĂ© dans certains esprits bien mal inspirĂ©s, pour ne pas dire malintentionnĂ©s, qui ont accĂ©dĂ©, par je ne sais quel miracle, Ă des charges auxquelles ils nâĂ©taient pas prĂ©parĂ©s. Du coup, nâayant pas supportĂ© quâon dĂ©couvre leur incompĂ©tence dans lâexercice de leurs nouvelles responsabilitĂ©s, ils ont eu recours Ă la thĂ©orie du complot : «lâarmĂ©e et le Premier ministre prĂ©parent un mauvais coup », insinuant que les ficelles sont tirĂ©es par des gens de lâombre⊠Tout cela nâest quâĂ©lucubrations et bĂȘtises ! La rĂ©volution ne saurait sây prĂȘter. Quant Ă Si El BĂ©ji, ce militant de la libertĂ© mâhonore de son amitiĂ©, et cela remonte aux temps lointains et encore plus, lorsque, tous deux, nous Ă©tions dans le collimateur de la police de Ben Ali. Câest moi qui apprends de lui, mais si je peux lui ĂȘtre de la moindre utilitĂ©, je nâhĂ©siterai pas Ă le faire, dâici. De mon simple statut de citoyen. Câest mon devoir, il le mĂ©rite bien et la Tunisie aussi. Câest lĂ , en toute sincĂ©ritĂ©, le fond de ma pensĂ©e et la rĂ©alitĂ© de mon attitude : je soutiens le Gouvernement et je suis au service de mon pays.
Et la feuille de route pour un parti ?
Vous savez, toute ma vie durant, je nâai jamais adhĂ©rĂ© Ă aucun parti, ni Ă aucune organisation et aucun mouvement. Je nâai ni lâintention dâen crĂ©er un ni dâadhĂ©rer Ă aucun autre. Mon seul parti ne peut ĂȘtre que la Tunisie !
Pourquoi vous intĂ©ressez-vous alors Ă la chose publique, avec tant dâengouement pour la politique ?
Depuis mon jeune Ăąge, jâai Ă©tĂ© Ă©levĂ© dans lâamour de la patrie, je nâai frĂ©quentĂ© que des gens qui Ă©taient plus ĂągĂ©s que moi et plus politisĂ©s, dâoĂč mon intĂ©rĂȘt, ma passion pour la chose publique ! Je ne suis candidat Ă rien ! Je ne postule, ni pour moi, ni pour ma famille, Ă aucun poste, Ă aucun titre, Ă aucun privilĂšge.
Je demeure, cependant, toujours disponible pour servir mon pays, rapprocher les points de vue, Ćuvrer pour la concorde des esprits afin que notre pays avance sans haine, ni vengeance. Je mây emploie, parce que je suis convaincu quâon ne construit pas sur la haine. A force dâentretenir les rancunes, elles ne manqueront pas dâexploser, un jour ou lâautre, avec tous les dĂ©sastres contre lesquels on doit se prĂ©munir. Je suis pour que justice soit rendue. Que ceux qui ont les mains tachĂ©es du sang des innocents, que ceux dont la justice Ă©tablira la culpabilitĂ© payent pour leurs crimes. Que les autres qui ont Ă©tĂ© lĂąches ou passifs, face Ă lâinjustice et aux dĂ©passements, soient rĂ©cupĂ©rĂ©s, comme cela sâest passĂ© en Afrique du Sud. La Tunisie a besoin de tous ses enfants, pour bĂątir une nouvelle Ăšre de libertĂ©, de justice, de dignitĂ© et de prospĂ©ritĂ© pour tous.
Quel modÚle de développement ?
«Je ne suis pas un spĂ©cialiste de lâĂ©conomie, mais lâĂ©tude des expĂ©riences rĂ©centes nous indique les erreurs Ă corriger. En effet, la tentative de dĂ©veloppement et dâexploitation des ressources locales essayĂ©e dans les annĂ©es soixante louable, par ailleurs, parce quâelle visait Ă crĂ©er le plus de valeur ajoutĂ©e localement- nâa pas eu lâeffet dâentraĂźnement espĂ©rĂ©. Lâindustrie nâa pas Ă©tĂ© industrialisante, lâessaimage nâa pas eu lieu, lâusine de papier de Kasserine ou celle dâEl Fouledh de Menzel Bourguiba, etc. nâont pas, faute dâinfrastructures, entraĂźnĂ© le dĂ©veloppement des rĂ©gions intĂ©rieures oĂč elles ont Ă©tĂ© pourtant implantĂ©es ! Lâautre tentative initiĂ©e dans les annĂ©es soixante-dix, prenant le contrepied de lâexpĂ©rience prĂ©cĂ©dente, axant le dĂ©veloppement sur la petite et moyenne entreprise et encourageant lâinitiative privĂ©e tunisienne et Ă©trangĂšre, nâa pas particuliĂšrement soutenu le dĂ©veloppement rĂ©gional, puisque les implantations, malgrĂ© les encouragements fiscaux et lâoctroi des terrains au dinar symbolique, nâont progressĂ© que de trente kilomĂštres, en cinquante ans (de Tunis Ă Jbel Oust ou de Sousse Ă Jammel !) De ces expĂ©riences, il en ressort que lâinvestisseur, plus que dâencouragements fiscaux, a besoin dâinfrastructures efficientes (autoroutes, TIC, voies ferrĂ©es⊠), dâĂ©quipements collectifs de qualitĂ©, de bonnes Ă©coles, dâhĂŽpitaux dispensant des soins de bonne qualitĂ©, des Ă©quipements sportifs et culturelsâŠ
Je suis un social libĂ©ral. Je crois aux forces du marchĂ© pour optimiser les allocations de ressources qui sont de plus en plus rares et chĂšres. Je crois dans lâinitiative privĂ©e quâil faut encourager. Comme il me paraĂźt nĂ©cessaire de cultiver, Ă travers le systĂšme Ă©ducatif. lâesprit entrepreneurial. Nous devons former des crĂ©ateurs dâemplois et non pas des demandeurs dâemploi. LâEtat doit, cependant, conserver un grand rĂŽle dans la rĂ©gulation de lâĂ©conomie. Ă travers une politique fiscale et sociale Ă mĂȘme dâassurer une rĂ©partition plus Ă©quitable des richesses. Bien sĂ»r, lâEtat conservera Ă©galement toutes les fonctions rĂ©galiennes en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, de santĂ© et dâĂ©ducation. Je pense, Ă©galement, que les secteurs stratĂ©giques tels que le transport (ferroviaire, aĂ©rien et maritime), lâĂ©nergie et lâeau doivent continuer Ă relever du secteur public.
LâEtat peut Ă©galement engager, en lâabsence dâinitiative privĂ©e quâelle doit susciter par des mesures incitatives appropriĂ©es, la rĂ©alisation de grands projets structurants qui permettent au tissu des PME/PMI de rĂ©duire leur dĂ©pendance vis-Ă -vis de lâimportation, dâaccroĂźtre la valeur ajoutĂ©e nationale et de «remonter les filiĂšres ».
Lâencouragement des PME/PMI est indispensable, Ă travers des financements adaptĂ©s. Les institutions existantes, BTS, BFPME, les sociĂ©tĂ©s rĂ©gionales de financement, doivent ĂȘtre rĂ©formĂ©es pour rĂ©pondre Ă ces objectifs de crĂ©ation dâemplois et de dĂ©centralisation. La crĂ©ation dâemplois pĂ©rennes et durables passe nĂ©cessairement par lâinvestissement quâil faut attirer, sĂ©curiser et encourager.
Lâagriculture est un secteur fondamental dans le dĂ©veloppement Ă©conomique et social du pays. Elle constitue un vecteur important du dĂ©veloppement rĂ©gional. Câest pourquoi elle doit ĂȘtre rĂ©orientĂ©e afin que la valeur ajoutĂ©e se crĂ©e dans la rĂ©gion. Ainsi, les programmes de cultures doivent tenir compte des spĂ©cificitĂ©s des cartes agricoles de façon Ă crĂ©er une masse critique favorisant lâimplantation dâusines de transformation rentables. La superficie des terres cultivables de notre pays est rĂ©duite. Nous nâavons pas de grandes plaines labourables.
Aussi, plutĂŽt que la quantitĂ© nous devons viser lâintensification de la production (meilleure exploitation des pĂ©rimĂštres irriguĂ©s), la qualitĂ© et lâaccroissement de la valeur ajoutĂ©e de nos produits (des produits bio trĂšs demandĂ©s Ă lâexportation, de lâhuile et du vin, en crĂ©ant des marques labellisĂ©es, et en encourageant lâexportation en bouteille plutĂŽt quâen vrac). La petite agriculture qui reprĂ©sente prĂšs des deux tiers des exploitations agricoles ne doit plus rester marginalisĂ©e et traitĂ©e comme un problĂšme social mais aidĂ©e et intĂ©grĂ©e dans le circuit Ă©conomique. Elle peut ĂȘtre trĂšs rentable et contribuer Ă la rĂ©alisation de lâautosuffisance alimentaire.
Le secteur des services (tourisme, transport, finance⊠) doit Ă©galement ĂȘtre rĂ©orientĂ© pour une plus grande dĂ©centralisation, un tourisme diversifiĂ© et non plus presque exclusivement balnĂ©aire et de masse. La qualitĂ© de la formation et des services offerts est Ă renforcer totalement. tout comme le tourisme vert, le tourisme archĂ©ologique, etc. Au niveau bancaire et financier, notre retard se creuse vis-Ă -vis de nos concurrents (le Maroc, le Liban⊠).
Une rĂ©forme globale et profonde du systĂšme bancaire et financier est urgente et gagnerait Ă ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e Ă travers des partenariats Ă lâinternational. Cette rĂ©volution sâest faite contre lâinjustice et pour la dignitĂ©. Aussi, la caisse de compensation doit-elle ĂȘtre maintenue, mais doit mieux cibler les populations qui en ont le plus besoin. Le dĂ©veloppement et la croissance doivent ĂȘtre plus Ă©quitablement et durablement partagĂ©s entre tous les citoyens».
Et les relations extérieures ?
«Les dĂ©terminants dans les relations extĂ©rieures sont lâ histoire et la gĂ©ographie, la Tunisie est arabe et sa religion est lâislam. Cela dĂ©termine dĂ©jĂ sa sphĂšre premiĂšre. La MĂ©diterranĂ©e a toujours Ă©tĂ© un lac de rencontre et non une frontiĂšre naturelle comme les ocĂ©ans. Câest pourquoi la Tunisie de par sa position gĂ©ographique a toujours Ă©tĂ© une terre de rencontre et de fĂ©condation des diffĂ©rentes civilisations : phĂ©nicienne, romaine, byzantine, arabe et ottomane. Elle a Ă©tĂ© un trait dâunion entre lâOccident et lâOrient, entre le Nord et le Sud. La Tunisie a toujours eu un rayonnement qui a toujours Ă©tĂ© plus grand que sa superficie ! Câest ce rayonnement quâil faut rĂ©tablir parce quâil a Ă©tĂ© absent pendant le rĂ©gime dĂ©chu.
Nous sommes liĂ©s Ă la CommunautĂ© europĂ©enne par un contrat dâassociation, prĂšs de 80% de nos exportations et de nos importations se font avec elle. Il y a lieu de prĂ©server et dâamĂ©liorer ce partenariat pour quâil conduise, pourquoi pas, Ă la libre circulation des personnes et des biens.
Jâai bon espoir de croire que la rĂ©volution qui sâest Ă©tendue Ă dâautres pays arabes va conduire Ă des relations Ă©conomiques et politiques rĂ©elles, au-delĂ des motions et slogans brandis Ă lâoccasion des divers sommets de la Ligue arabe et que lâUMA se rĂ©veillera de sa lĂ©thargie pour dĂ©passer les Ă peine 3% dâĂ©change.
Il ne faut surtout pas oublier nos relations sĂ©culaires avec les Etats-Unis dâAmĂ©rique qui remontent Ă plus de 200 ans et le soutien que ce pays a apportĂ© Ă lâindĂ©pendance de la Tunisie lors de lâĂ©vacuation de Bizerte, mais aussi mĂȘme lors de lâagression contre .Hammam-Chatt (pas de veto contre une motion condamnant IsraĂ«l et câĂ©tait une premiĂšre en la matiĂšre) et Ă prĂ©sent, lâappui moral et matĂ©riel Ă la rĂ©volution, citĂ©e en exemple dans le monde arabe par le prĂ©sident Obama.
Il faut prĂ©server cette amitiĂ© et la dĂ©velopper. Il en est de mĂȘme avec les autres puissances comme la Chine et la Russie qui nous ont souvent aidĂ©s. La Tunisie doit demeurer, comme elle lâa toujours Ă©tĂ©, tout au long de son histoire, hormis la pĂ©riode de lâancienne dictature, grande par son rayonnement et par sa contribution Ă la dĂ©fense de la paix et des causes justes dont, la toute premiĂšre, lâĂ©dification dâun Etat palestinien libre sur tous les territoires occupĂ©s avec AI-Qods comme capitale».
Source: “Tunise Numerique” Le 03-07-2011
Lien:http://www.tunisienumerique.com/2011/07/kamel-eltaief-je-ne-suis-pas-un-homme-de-lombre/ Â
Tunisie. La descente aux enfers de Chedly Hammi (2/2)
Par Ridha Kefi
Lâancien responsable des services de renseignement a eu le malheur de croiser Ben Ali au ministĂšre de lâIntĂ©rieur. Nâayant pas montrĂ© du zĂšle Ă servir les desseins du futur prĂ©sident. Il en payera chĂšrement le prix
En cette annĂ©e 1990, Ben Ali a fait accuser son ex-secrĂ©taire dâEtat dâavoir trempĂ© dans lâassassinat du leader palestinien Khalil Al-Wazir (dit Abou Jihad), le 16 avril 1988. Lâhomme est arrĂȘtĂ© le jour mĂȘme de son anniversaire et mis en prison. Les mĂ©dias sont utilisĂ©s pour faire accrĂ©diter lâaccusation Ă travers des articles pour le moins expĂ©ditifs, visiblement soufflĂ©s par les services et, pour cette mĂȘme raison, non signĂ©s. ââRĂ©alitĂ©sââ mĂšne lâ«enquĂȘte» Câest ainsi que ââRĂ©alitĂ©sââ (n° 215, du 7 septembre 1990), annonce: «Mohamed Ali Ganzoui hĂ©rite des attributions de M. Mohamed Ali Mahjoubi [surnom de Chedly Hammi]». La mise Ă mort a commencĂ© et la meute est disposĂ©e en ordre de bataille. Quelques semaines plus tard, le mĂȘme magazine (ââRĂ©alitĂ©sââ, n° 216, 28 septembre 1990) rapporte du nouveau, puisĂ© Ă une source limpide. «DĂ©mis de ses fonctions Ă la suite de la tuerie entre [des factions] palestiniennes qui a eu lieu Ă El Menzah VI, lâarrestation de M. Chedly Hammi pourrait connaĂźtre des rebondissements suite Ă son intelligence avec des puissances Ă©trangĂšres.» Pour enfoncer le clou, le magazine ajoute: «Jamais, depuis lâindĂ©pendance, un responsable politique dâun si haut niveau nâa servi comme ââinformateurââ dâun gouvernement Ă©tranger» (sic!). Le journal, pressĂ© de dresser des potences, ajoute des dĂ©tails aussi graves que scabreux sans prendre le soin de les vĂ©rifier: lâaccusĂ© aurait fait la connaissance dâune certaine Raoudha alias LeĂŻla. Cette femme possĂšde une maison Ă la Soukra et un salon de coiffure dans un grand hĂŽtel de la capitale, «qui lui sert probablement de couverture pour sâadonner Ă la collecte des informations et Ă leur vente Ă une puissance Ă©trangĂšre», Ă©crit le journal. «Certains prĂ©tendent quâelle est en relation avec le Mossad. LâenquĂȘte fournira Ă ce sujet les informations vraies», souligne le journal. ââRĂ©alitĂ©sââ ajoute, avec la mĂȘme veine accusatrice, mais toujours dans lâimprĂ©cision caractĂ©ristique de la dĂ©sinformation: «Câest en 1984 que Raoudha a fait la connaissance de Chedly Hammi et câest Ă partir de ce moment quâun trafic dâinfluence a vu le jour. LâenquĂȘte sâoriente vers une probable filiĂšre israĂ©lienne dâautant plus que des faits troublants ont eu lieu lors de lâassassinat dâAbou Jihad dont la maison Ă©tait situĂ©e Ă quelques mĂštres de celle de Chedly Hammi. Le soir de lâassassinat du leader palestinien, il nây avait pas de vĂ©hicule de police qui ne quittait jamais les lieux. On avait donnĂ© lâordre Ă ces policiers de participer Ă une rafle dans le village de Sidi Bou SaĂŻd. Qui avait programmĂ© et donnĂ© lâordre de cette rafle afin de laisser la maison dâAbou Jihad sans surveillance? Dâautres bruits laissent entendre que des besoins dâargent auraient incitĂ© M. Mohamed Ali Mahjoubi Ă collaborer avec une autre puissance et quâil aurait un compte bancaire en Europe. Aux derniĂšres nouvelles, Raoudha [alias LeĂŻla LaĂąbidi] aurait avouĂ© ĂȘtre en cheville avec le Mossad, le service secret israĂ©lien, alors que lâinterrogatoire de lâex-secrĂ©taire dâEtat se poursuit» (fin de lâextrait). Lâignoble traĂźtre devenu soudain un irrĂ©prochable patriote Le 5 octobre, le mĂȘme magazine (n°217) fait marche-arriĂšre: «Le dĂ©menti opposĂ© par les autoritĂ©s officielles au sujet de la connivence entre M. Mohamed Larbi Mahjoubi (Chedly Hammi) et les services israĂ©liens de renseignements a attĂ©nuĂ© la tension que cette affaire a suscitĂ© auprĂšs de lâopinion publique», lit-on dans une note non signĂ©. Le journaliste, opportunĂ©ment anonyme, ajoute: «M. Mahjoubi, dont les amis et les collĂšgues louent lâirrĂ©prochable patriotisme â ces prescriptions que nous retenons contre lui ne touchent pas Ă cet aspect de sa personnalitĂ©, mais ont trait Ă sa gestion â, est actuellement dĂ©tenu Ă la prison civile de Tunis». Si ce nâest pas ses liens avec le Mossad, que reproche-t-on donc Ă Chedly Hammi, devenu soudain un «irrĂ©prochable patriote»? Deux semaines plus tard, le mĂȘme magazine (ââRĂ©alitĂ©sââ n° 217, du 11 octobre 1990) change complĂštement de cap. Citant «une source autorisĂ©e au ministĂšre de lâIntĂ©rieur», il ne se gĂȘne pas de dĂ©mentir «lâexistence dâune quelconque ââfiliĂšre israĂ©lienneââ ou implication dans lâassassinat dâAbou Jihad, Ă la base de lâouverture de lâenquĂȘte judiciaire relative Ă lâex-secrĂ©taire dâEtat Ă la SĂ»retĂ© nationale, M. Mohamed Ali Mahjoubi». Le magazine ne sâencombre pas dâexpliquer dâoĂč (et de qui?) il tient ces informations ultras confidentielles et, surtout, ultra-fausses quâil avait publiĂ©es une semaine auparavant. Mais passons⊠Cette question, ââRĂ©alitĂ©sââ (n°221, 19 octobre 1990) ne la pose mĂȘme pas en annonçant le procĂšs et la condamnation de Hammi, «jugĂ© le 13 octobre par le Tribunal militaire et condamnĂ© Ă 4 ans de prison», Ă©crit le journaliste, toujours anonyme. Qui ajoute: «Lâautre accusĂ©e, la citoyenne libyenne du nom de LeĂŻla, a Ă©tĂ© elle aussi condamnĂ©e Ă la mĂȘme peine.» Mme Khadija Hammi qui avait intentĂ© un procĂšs contre ââRĂ©alitĂ©sââ, a rĂ©ussi Ă faire condamner le bimensuel par un tribunal Ă une amende de 500 dinars. «Lâhistoire Ă©tait montĂ©e de toutes piĂšces. La prĂ©nommĂ©e Raoudha El Mejri alias LeĂŻla Ă©tait de mĂšre tunisienne et de pĂšre libyen», raconte Khadija. Qui ajoute: «La jeune femme, qui avait eu deux enfants dâun cousin de Kadhafi, Mohamed Kadhef Eddam, Ă©tait un agent des services tunisiens. Elle a rendu de nombreux services Ă la Tunisie, en aidant notamment Ă la dĂ©couverte de caches dâarmes Ă lâintĂ©rieur de lâambassade de Libye en Tunisie. Et câest Ă Chedly Hammi, son officier traitant, quâelle livrait ses informations. Au lieu de la remercier pour les services quâelle a rendus Ă la Tunisie, les sbires de Ben Ali lâont torturĂ©e et condamnĂ©e, ainsi que mon mari Ă quatre ans de prison.» Le successeur de Hammi, Mohamed Ali Ganzoui, va faire le siĂšge des services français. Il lui faut Ă tout prix que ces derniers lui fabriquent des preuves de la coopĂ©ration de son prĂ©dĂ©cesseur avec IsraĂ«l. Dans ses fameux carnets, le gĂ©nĂ©ral Philippe Rondot, conseiller spĂ©cial des ministres de la DĂ©fense successifs figurent effectivement Ă cette Ă©poque des rendez-vous avec Ganzoui. «Je ne peux rien faire pour lui, confiait Rondot Ă lâun de ses contacts tunisiens. Cette histoire dâespionnage pour les IsraĂ©liens est totalement infondĂ©e.» Deux ans plus tard, Chedly Hammi sort de prison. Ben Ali le fait venir au Palais de Carthage. «Je suis dĂ©solĂ©, lui dit-il, on mâavait induit en erreur.» Il dira exactement la mĂȘme chose au soir du 13 janvier 2011. Cette fois, les carottes Ă©taient cuites. Il sâenfuira le lendemain en Arabie saoudite. Chedly Hammi, dĂ©cĂ©dĂ© un an auparavant, nâa malheureusement pas vĂ©cu assez longtemps pour assister Ă la chute du dictateur. Source: “Kapitalis” Le 03-07-2011 Lien: http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/4669-tunisie-la-descente-aux-enfers-de-chedly-hammi-22-.html Â
Meeting dâAl Wifek Al Joumhouri Ă Nabeul Tendance centriste; valeurs progressistes et dĂ©mocratiques
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– CrĂ©er 150 mille postes dâemploi sur une pĂ©riode de 18 mois
-Instaurer «Dar Al Idara» sur le modĂšle de guichet unique pour rapprocher lâadministration du citoyen
Par Kamel BOUAOUINA
Dans une ambiance festive et conviviale, la section dâAl Wifak El Joumhouri de Nabeul a organisĂ© un meeting en prĂ©sence de ses militants et de ses sympathisants. Hafedh Lousseif coordinateur de Nabeul a affirmĂ© la nature centriste du parti et les valeurs progressistes et dĂ©mocratique que dĂ©fend le parti.
Mustapha Saheb-Ettaba, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti Al Wifek Al Jamhouri devait par la suite prĂ©senter, les grandes lignes du programme de son parti qui est le fruit d’une fusion entre le parti El-Wifak et le parti rĂ©publicain.
Mustapha Saheb Ettaba a mis en exergue la conjoncture dĂ©licate que traverse le pays dans le processus d’instauration de la dĂ©mocratie et de la justice sociale. « Une lourde responsabilitĂ© appartient dĂ©sormais Ă nous tous : rĂ©ussir cette rĂ©volution qui a enthousiasmĂ© le monde et qui a remis en cause lâordtre Ă©tabli, dit-il, avant toute chose, ce qui nous fera rĂ©ussir, câest le sĂ©rieux et le travail. Nous sommes un nouveau parti et sans ces valeurs, rien ne pourra se construire et la libertĂ© acquise se transformera trĂšs vite en gabegie.
Sans ces valeurs, la libertĂ© et la dignitĂ© resteront une illusion. » Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral dâAl Wifek Al Joumhouri a prĂ©cisĂ© que son parti refuse l’instrumentalisation de la religion Ă des fins politiques. «La religion limite les libertĂ©s et est contraire Ă l’idĂ©ologie progressiste et moderniste de notre parti qui se veut Ă caractĂšre civil et qui milite pour la prĂ©servation des objectifs de la rĂ©volution.
Notre parti vise Ă instaurer une rĂ©publique dĂ©mocratique pluraliste qui fonctionne selon le principe de la sĂ©paration entre la religion et la politique et qui respecte la dignitĂ© des citoyens. La constituante est en danger. Câest pourquoi nous devrons tous nous mobiliser et participer activement Ă la rĂ©ussite de cette transition dĂ©mocratique. Nous ne devrons pas rester figurants. Notre arme de combat câest dâaller voter le 23 octobre car selon le dernier sondage 70% des Tunisiens nâont pas encore adhĂ©rĂ© aux partis. Cette indiffĂ©rence risque de freiner ce processus dĂ©mocratique. Câest pourquoi notre parti appelle chaque Tunisien Ă bouger et Ă sâimpliquer de prĂšs dans la vie politique du pays. Chacun devra choisir son projet de sociĂ©tĂ© » Zied Chaieb membre du bureau politique a expliquĂ© que le programme dâAl Wifak Al Joumhouri composĂ© de 14 points, est un plan de sauvetage qui sâĂ©tale sur 24 mois accorde la prioritĂ© Ă la sĂ©curitĂ©, Ă lâemploi, au dĂ©veloppement rĂ©gional et aux revendications sociales, a prĂ©cisĂ© le prĂ©sident du parti lors dâun meeting organisĂ© Ă Tunis.« Notre programme Ă©conomique permettra de crĂ©er 150 mille postes dâemploi sur une pĂ©riode de 18 mois.
Nous sommes pour une redistribution plus Ă©quitable des richesses. Le droit Ă lâĂ©ducation publique obligatoire et gratuite pour tous les Tunisiens, câest notre objectif et lĂ nous appelons Ă lâĂ©laboration dâun nouveau pacte Ă©ducatif pour un enseignement de qualitĂ© » M Fakhri Belkhiria membre du bureau politique du parti estime quâil faut aussi garantir lâindĂ©pendance stricte de la justice ainsi que la libertĂ© dâexpression des mĂ©dias. « Il faudra mettre en place un pouvoir rĂ©gi
onal avec des parlements dĂ©mocratiquement Ă©lus disposant dâun budget propre et rapprocher lâadministration de tous les Tunisiens et particuliĂšrement des ruraux. DâoĂč cette idĂ©e de « Dar Al Idara » sur le modĂšle de guichet unique qui permet aux citoyens, dans un seul lieu, de faire lâessentiel de leurs tĂąches administratives » A propos du pĂŽle dĂ©mocratique moderniste, M Saheb-Ettaba a prĂ©cisĂ© que le pĂŽle qui comprend aujourd’hui plusieurs partis et associations se nourrit de ses convictions et de son attachement aux principes de libertĂ©, d’Ă©galitĂ© et de justice sociales estimant que le lancement dans la bataille Ă©lectorale regroupĂ©s dans une coalition ne peut que consolider notre poids dans le nouveau paysage politique du pays»
Source: “Le Temps” Le 03-07-2011 Lien: http://www.letemps.com.tn/article-57281.html