3 avril 2010

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TUNISNEWS
9 Úme année, N° 3602 du 03.04.2010
 archives : www.tunisnews.net 


AISPP: ProcĂšs de Mustapha Ben Khlil, ex prisonnier politique – PrononcĂ© du jugement le 16 avril

AISPP: ProcĂšs du 2 avril

Assabilonline: AprÚs des années de harcÚlement, Adel Gherib craint que la police ne lui monte une nouvelle affaire
Makaila: Dakar : dĂ©nouement dans l’affaire Yassine Ferchichi ! Ouf de soulagement gĂ©nĂ©ral !
Makaila: Dossier Yassine Ferchichi: entretien avec Luiza Toscane, militante française des droits de l’homme
KhĂ©maĂŻs Chammari: Le « statut avancé » en gestation – ManƓuvres diplomatiques, connivences et dĂ©sinformation
Monsour Fekih: « KADAFI-MATERI – Les liaisons dangereuses » Ou Les hallucinations d’un pamphletiste qui prend ses dĂ©sirs pour la rĂ©alitĂ©

AFP: Egypte: ElBaradei lance sa campagne en province sous les acclamations

Reuters: Pour ElBaradeĂŻ, les Egyptiens aspirent au changement
AFP: Le Vatican, dans la tourmente, s’attire les critiques de responsables juifs


 
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com Tunis, le 2 avril 2010

ProcÚs de Mustapha Ben Khlil, ex prisonnier politique Prononcé du jugement le 16 avril


La chambre correctionnelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Bizerte, prĂ©sidĂ©e par la juge Mejda Ben Gharbia, a examinĂ© dans la matinĂ©e du vendredi 2 avril 2010 l’affaire dans laquelle est dĂ©fĂ©rĂ© Mustapha Ben Khlil, ex prisonnier politique, accusĂ© d’outrage verbal Ă  fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, en vertu de l’article 125 du Code PĂ©nal, une infraction passible d’une peine d’emprisonnement d’un an et d’une amende de 120 dinars. Il avait Ă©tĂ© accusĂ© d’avoir semĂ© le trouble et d’avoir manifestĂ© au poste de la SĂ»retĂ© de Ghar El Melh dans le gouvernorat de Bizerte. MaĂźtres Taoufik Bouzaiane et Samir Dilou ont plaidĂ©. MaĂźtre Bouzaiane a soulignĂ© que la condamnation en premiĂšre instance, le non-lieu, n’avait fait qu’appliquer la loi, le parquet n’avait pas de bases pour faire appel et s’était contentĂ© de demander l’annulation du jugement en premiĂšre instance et de le dĂ©clarer coupable alors que son client n’avait fait qu’exiger son droit [
] Quant Ă  maĂźtre Dilou, il a commencĂ© sa plaidoirie en accusant l’enquĂȘteur prĂ©liminaire de falsification des procĂšs verbaux puisqu’il est mentionnĂ© au procĂšs verbal n°142 du 11 novembre 2009 que la personne qui l’a rĂ©digĂ© est l’officier de police Mohammed Anis Smadhi, chef du poste d’El Istimrar de Ras Jbel Ă  cinq heures de l’aprĂšs midi, tandis que le procĂšs verbal n°1/142 datĂ© du 11 novembre 2009 mentionne que la personne qui l’a rĂ©digĂ© est l’officier de police Mohammed Anis Smadhi, chef du poste de la SĂ»retĂ© Nationale de Ghar El Melh Ă  cinq heures et demie de l’aprĂšs midi, et il s’est interrogĂ© : comment peut-on considĂ©rer la menace de manifestation dans un poste de police un outrage Ă  fonctionnaire ? et pourquoi l’enquĂȘteur prĂ©liminaire s’est-il contentĂ© de citer l’expression « ce rĂ©gime » alors que la loi l’obligeait Ă  citer les expressions attribuĂ©es Ă  l’accusĂ© de façon complĂšte pour que le tribunal puisse apprĂ©cier si elles constituent ou non un outrage Ă  fonctionnaire. La commission du tribunal a dĂ©cidĂ© de lever la sĂ©ance pour la dĂ©libĂ©ration et le prononcĂ© du jugement le vendredi 16 avril 2010. [
] Pour la commission de suivi des procĂšs Le PrĂ©sident de l’Association MaĂźtre Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques

43 rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com Tunis, le 2 avril 2010

 Aujourd’hui, 2 avril 2010, la treiziĂšme chambre de la Cour d’Appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Tahar Yafreni, a examinĂ© l’affaire n°14381 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Abdessatar Termassi, nĂ© le 28 dĂ©cembre 1978, Hechmi Lajimi, nĂ© le 8 juin 1980, Kamel Larbi, nĂ© le 1er janvier 1982 et Mehdi Ladouli, nĂ© le 1er mai 1985, dĂ©fĂ©rĂ©s en Ă©tat d’arrestation pour adhĂ©sion Ă  une organisation et une entente ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser leurs objectifs, d’incitation Ă  commettre des infractions terroristes et Ă  adhĂ©rer Ă  une organisation terroriste, de n’avoir pas rĂ©vĂ©lĂ© immĂ©diatement aux autoritĂ©s concernĂ©es les informations qui leur Ă©taient parvenues sur la commission d’infractions terroristes. AprĂšs l’appel de l’affaire, les accusĂ©s ont Ă©tĂ© interrogĂ©s. Ils ont niĂ© ce qu’on leur reprochait. Puis il y eut la plaidoirie de la commission de la dĂ©fense composĂ©e de MaĂźtres HĂ©di Abbassi, Kamel Belhajj Brick et Samir Ben Amor. La dĂ©fense a fait valoir que le jugement Ă©tait entachĂ© de nullitĂ© du fait des vices de procĂ©dure et de forme lors des investigations Ă  diffĂ©rentes Ă©tapes de l’affaire et a demandĂ© Ă  titre conservatoire l’annulation du jugement en premiĂšre instance pour absence de fondements lĂ©gaux aux accusations. Puis l’affaire a Ă©tĂ© mise en dĂ©libĂ©rĂ©. [
] ·        La premiĂšre chambre du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ© par le juge Abdelaziz Efendi, a examinĂ© aujourd’hui, vendredi 2 avril, l’affaire n°20045 dans laquelle est dĂ©fĂ©rĂ© en Ă©tat d’arrestation le jeune Slim Ghanmi, nĂ© le 5 octobre 1977 pour adhĂ©sion Ă  une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser ses objectifs et d’incitation Ă  commettre des infractions terroristes et Ă  adhĂ©rer Ă  une organisation terroriste. Le tribunal a dĂ©cidĂ© de reporter l’affaire au 16 avril 2010 Ă  la demande de son avocat, MaĂźtre Samir Ben Amor et pour que l’accusĂ© soit interrogĂ©. Le jeune Slim Ghanmi vivait avec sa famille en Arabie Saoudite et Ă©tait revenu en Tunisie avec son Ă©pouse et ses enfants le 16 mars 2010 pour y passer des vacances. Il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par des agents de la SĂ»retĂ© Ă  l’aĂ©roport de Tunis Carthage en raison d’une condamnation Ă  huit annĂ©es d’emprisonnement prononcĂ©e contre lui par contumace. Pour la commission de suivi des procĂšs politiques Le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral MaĂźtre Samir Ben Amor (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  


AprÚs des années de harcÚlement, Adel Gherib

craint que la police ne lui monte une nouvelle affaire


Assabilonline, Tunisie Adel Gherib, formateur dans un centre de formation professionnelle de la zone industrielle de Nabeul, militant de la fĂ©dĂ©ration du Parti DĂ©mocratique Progressiste de cette rĂ©gion et militant des droits humains, est en butte depuis quatre ans au harcĂšlement quasi constant de la police. Il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă  plusieurs reprises et contraint de signer des engagements Ă  raser sa barbe, et des fiches de renseignements ont Ă©tĂ© Ă©tablies. Il a Ă©tĂ© interpellĂ© au cours du mois d’avril de l’annĂ©e 2008 avec des amis Ă  lui alors qu’il jouait au foot et il est restĂ© en garde Ă  vue au ministĂšre de l’IntĂ©rieur pendant quatre jours avant d’ĂȘtre relĂąchĂ©. Adel Gherib a Ă©tĂ© de nouveau arrĂȘtĂ© le 14 mars 2010 Ă  Barrakat Essahel et dĂ©tenu pendant six heures. Avant de le relĂącher, il avait Ă©tĂ© Ă©tabli une fiche de renseignements le concernant. Le 29 mars, Ă  dix heures du soir, la dite «  brigade de lutte antiterroriste » de Nabeul a fait irruption sans mandat dans un logement de Sidi Achour oĂč habitent trois jeunes qui Ă©tudient avec Adel Gherib au centre de formation : Lazhar Chouda, Fethi MannaĂŻ et Mohammed Zmit. Tous ont Ă©tĂ© emmenĂ©s au poste de la brigade. Les trois jeunes ont Ă©tĂ© soumis Ă  une enquĂȘte centrĂ©e sur leurs relations avec leur professeur et sur leurs Ă©tudes plus prĂ©cisĂ©ment. Ils ont rĂ©pondu qu’ils Ă©tudiaient la climatisation. A la question de savoir s’ils Ă©tudiaient la religion, ils ont rĂ©pondu par la nĂ©gative. Ils ont alors Ă©tĂ© frappĂ©s, insultĂ©s et traitĂ©s de menteurs. Des fiches de renseignements ont Ă©tĂ© Ă©tablies Ă  leur sujet et ils ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s. La police les a questionnĂ©s sans cesse sur Adel Gherib lors de l’interrogatoire et ce dernier nous a fait part de sa crainte que ce ne soit que la premiĂšre Ă©tape d’une accusation montĂ©e contre lui, auquel cas il se dispose pour lancer un appel et une plainte. En collaboration avec SaĂŻed Mabrouk, militant des droits humains, Tunisie (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Dakar : dĂ©nouement dans l’affaire Yassine Ferchichi ! Ouf de soulagement gĂ©nĂ©ral !


L’affaire Yassine Ferchichi vient d’avoir un dĂ©nouement heureux ce samedi Ă  Dakar oĂč les autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises ont reconsidĂ©rĂ© leur dĂ©cision et continuent  Ă  prendre en charge le tunisien. En effet, ce matin, le Gouvernement du SĂ©nĂ©gal par le bien du MinistĂšre de l’intĂ©rieur a invitĂ© Yassine Ferchichi aux nĂ©gociations et lui a demandĂ© d’arrĂȘter la grĂšve de la faim et qu’elles ( les autoritĂ©s ) vont continuer Ă  lui garantir la prise en charge. Yassine Ferchichi a donc arrĂȘtĂ© devant son avocat la grĂšve de la faim qu’il a entamĂ©e depuis lundi jour pour jour. C’est une victoire pour Yassine, les ONG, la presse et toutes personnes Ă©prises de tolĂ©rance et d’amitiĂ© entre les peuples. Notre blog remercie le Gouvernement sĂ©nĂ©galais pour son sens Ă©levĂ© de responsabilitĂ© et de dialogue et que le SĂ©nĂ©gal restera  toujours cette terre d’accueil pour l’humanitĂ©. Merci Ă©galement Ă  la mobilisation en France de Luiza Toscane et Ă  ses amis en faveur de Yassine Ferchichi Ă  Dakar. Nous avons crains le pire dans cette affaire mais l’épilogue est heureux

La rédaction du blog de makaila (Source: le blog de makaila Samedi 3 avril 2010 6 03 /04 /2010 17:45 )


Dossier Yassine Ferchichi: entretien avec Luiza Toscane, militante française des droits de l’homme


Blog de Makaila : Interview exclusive avec Luiza Toscane, militante pour les droits de l’homme en Tunisie, sur le cas de M.Yassine Ferchichi et la situation des droits de l’homme en Tunisie.   Militante des droits de l’homme française, Luiza Toscane suit de prĂ©s le dossier de Yassine Ferchichi depuis la France, en mĂȘme temps, elle est trĂšs impliquĂ©e sur la question des libertĂ©s publiques et des droits de l’homme en Tunisie, pays oĂč elle a vĂ©cu pendant plusieurs annĂ©es avant de le quitter. De retour en France, Luiza Toscane n’a pas manquĂ© de dĂ©fendre les droits des Tunisiens qui ont de maille Ă  partir avec le pouvoir du PrĂ©sident Ben Ali. Son champ d’action : elle intervient sur des sujets se rapportant Ă  la torture, les violations des droits de dĂ©tenus politiques et s’insurge contre l’impunitĂ© dans ce pays qu’elle connait parfaitement. A propos de Yassine Ferchichi dĂ©portĂ© de la France vers le SĂ©nĂ©gal, oĂč il est en  grĂšve de la faim depuis lundi, 29 mars 2010, notre blog donne la parole Ă  Luiza Toscane pour mieux expliquer Ă  nos lecteurs sa situation mais aussi Ă©claircir un certain nombre de questions liĂ©es au respect des droits de l’homme en Tunisie. Interview. – Blog : Bonjour Luiza Toscane ! Merci de nous avoir accordĂ© cette interview au sujet de la situation de M.Yassine Ferchichi  Ă  Dakar, mais aussi sur la question des droits de l’homme en Tunisie, que vous suivez bien depuis plusieurs annĂ©es dĂ©jĂ . Pourriez-vous, nous dire qui est Luiza Toscane ?   –      Luiza Toscane : Avant toute chose, je tiens Ă  vous remercier pour votre solidaritĂ© agissante aux cĂŽtĂ©s de Yassine Ferchichi. Il semble que nous sortions enfin du huis clos dans lequel se jouait sa situation Ă  Dakar. Quant Ă  moi, comme vous l’avez dit, je milite pour les droits de l’homme en Tunisie, plus particuliĂšrement sur les questions de la torture, des prisonniers politiques et de la lutte contre l’impunitĂ©. Ce combat trouve un prolongement tout naturel dans le suivi des dossiers d’asile dĂ©posĂ©s par les Tunisiens dans le monde, et plus particuliĂšrement en France oĂč je suis basĂ©e.
 
– Blog : Vous ĂȘtes en charge du dossier de M.Yassine Ferchichi, qu’est-ce que  la France reproche-t-elle Ă  ce citoyen tunisien ? Et pourquoi,  il a Ă©tĂ© condamnĂ© en Tunisie ?   –           Luiza Toscane : J’ai en effet suivi le dossier de demande d’asile de Yassine Ferchichi alors qu’il Ă©tait incarcĂ©rĂ© en France pour une condamnation dans une affaire de terrorisme. L’Office Français pour la Protection des RĂ©fugiĂ©s et Apatrides (OFPRA), qui a examinĂ© sa demande d’asile, l’a exclu du bĂ©nĂ©fice de la protection au sens de la Convention de GenĂšve en raison de sa condamnation, mais l’Office a reconnu qu’en Tunisie, il serait en danger. Cette dĂ©cision est importante car elle fait obstacle Ă  un renvoi en Tunisie. Pour rĂ©pondre Ă  votre question, dans la mesure oĂč Yassine Ferchichi a effectuĂ© l’intĂ©gralitĂ© de sa peine en France, les autoritĂ©s françaises n’ont plus rien Ă  lui reprocher. Il est victime de la « double peine », c’est-Ă -dire d’une interdiction du territoire français, interdiction contre laquelle il a dĂ©posĂ© une requĂȘte en relĂšvement, sur laquelle le tribunal de Grande Instance de Paris doit se prononcer le 6 mai prochain. –          Quant Ă  sa condamnation en Tunisie, il s’agit en rĂ©alitĂ© de deux condamnations dans deux affaires distinctes, prononcĂ©es par contumace alors qu’il Ă©tait emprisonnĂ© en France. Ces condamnations totalisent 32 ans et 6 mois d’emprisonnement et 15 ans de contrĂŽle administratif, une sorte d’emprisonnement Ă  domicile.  Elles ont Ă©tĂ© prononcĂ©es en vertu des dispositions de la loi anti terroriste promulguĂ©e en 2003, loi qui a envoyĂ© en prison des milliers de « terroristes », pour la plupart des jeunes gens ayant une pratique assidue de leur religion, et pour certains l’envie d’en dĂ©coudre avec les forces amĂ©ricaines en Irak. Si vous ajoutez Ă  cela que la majoritĂ© des personnes condamnĂ©es dans le cadre de cette loi ont Ă©tĂ© torturĂ©es lors de leur arrestation et parfois mĂȘme lors de leur dĂ©tention prĂ©ventive, vous comprendrez comment on « confond » des « terroristes » !           – Blog : dites-nous, pourquoi, M.Yassine Ferchichi a Ă©tĂ© dĂ©portĂ© par la France vers le SĂ©nĂ©gal en attendant la dĂ©cision de la Cour europĂ©enne des droits de l’homme (CEDH), qui enjoint  Paris contre toute mesure de son Ă©loignement  du territoire français ?   –          Luiza Toscane : En rĂ©alitĂ©, les choses ne se sont pas passĂ©es ainsi. La veille de sa libĂ©ration, le 23 dĂ©cembre, la CEDH a enjoint Ă  la France de ne pas le renvoyer en Tunisie, puisque c’est un pays oĂč il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© torturĂ©, oĂč il craint de l’ĂȘtre Ă  nouveau. La France a respectĂ© cette dĂ©cision, mais l’a contournĂ©e contre toute attente en lui signifiant qu’il serait envoyĂ© au SĂ©nĂ©gal. Et lĂ , il y a eu une nouvelle dĂ©cision de la CEDH le 24 dĂ©cembre car il n’y avait aucune garantie formelle que le SĂ©nĂ©gal ne le renverrait pas Ă  son tour vers la Tunisie. Alors pourquoi cet acharnement et cet empressement Ă  le faire monter dans l’avion ? La question est toujours de mise, d’autant qu’il existe une mesure facilement applicable en France qui s’appelle l’assignation Ă  rĂ©sidence. D’autres personnes dans la mĂȘme situation sont assignĂ©es Ă  rĂ©sidence en France, ce qui leur permet de rester dans un pays oĂč elles ont leurs attaches. Quant au choix du SĂ©nĂ©gal, c’est une question qui doit ĂȘtre posĂ©e aux autoritĂ©s françaises !   – Blog : Quel a Ă©tĂ© votre sentiment lorsque vous avez appris la nouvelle de sa dĂ©portation vers le SĂ©nĂ©gal, pays dans lequel qu’il n’a pas d’attaches ?   –          Luisa Toscane : Evidemment la stupeur et la sidĂ©ration dans un premier temps, puis je suis partie «  Ă  sa recherche » puisque, et pour des raisons que je ne peux expliquer, le SĂ©nĂ©gal qui lui a dĂ©livrĂ© un laisser passer dans la mesure oĂč il n’a pas de document de voyage, l’a arrĂȘtĂ© Ă  son arrivĂ©e ! Et l’a dĂ©tenu au secret pendant plusieurs jours. Nous avons envisagĂ© le pire Ă  cet instant Ă  savoir un renvoi vers la Tunisie. Mon seul espoir rĂ©side dans les procĂ©dures en cours en France visant Ă  son rapatriement ici, le seul pays oĂč il a des attaches. L’objectif Ă©tant de le faire assigner Ă  rĂ©sidence. Mon sentiment actuel est celui d’un gĂąchis Ă©norme : voilĂ  une personne qui a terminĂ© sa peine d’emprisonnement, qui a mis Ă  profit sa pĂ©riode d’incarcĂ©ration pour se lancer dans des Ă©tudes, qui a fait des projets, caressĂ© des rĂȘves pour sa vie future et du jour au lendemain, par une dĂ©cision totalement incomprĂ©hensible, voit son avenir rĂ©duit Ă  nĂ©ant ! 
 – Blog : Etes-vous en contact avec M.Yassine Ferchichi depuis son arrivĂ©e Ă  Dakar ? Et  comment-vit-il ?   –          Luisa Toscane : Je suis bien sĂ»r restĂ©e en contact avec Yassine Ferchichi. J’ai suivi de loin ses tentatives de survivre dans un pays oĂč il ne connait personne, oĂč il n’a aucun moyen de subsister. Vous savez qu’il ne peut mĂȘme pas recevoir de l’argent car il n’a aucun papier sur lui prouvant son identitĂ©. Il n’a pas non plus d’information sur ce qui l’attend. Il vit au jour le jour, ne sachant jamais si les autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises vont assurer ce qu’elles avaient annoncĂ© lors de son arrivĂ©e Ă  savoir un accueil Ă  titre humanitaire. C’est une situation extrĂȘmement prĂ©caire, une vie de paria. Il y a maintenant un mois qu’il s’est fracturĂ© la main et qu’il n’a pas pu se faire opĂ©rer. C’est trĂšs inquiĂ©tant.   – Blog :  M.Yassine Ferchichi a entamĂ© une grĂšve de la faim pour protester contre l’arrĂȘt de la prise en charge qu’il bĂ©nĂ©ficie depuis son arrivĂ©e Ă  Dakar. Qu’en pensez-vous de sa dĂ©cision et du sort qui lui est rĂ©servĂ© ?  –          Luiza Toscane : il bĂ©nĂ©ficiait d’une prise en charge minimale qui lui avait Ă©tĂ© concĂ©dĂ©e au bout de quelques semaines aprĂšs son arrivĂ©e au niveau de l’hĂ©bergement, de la nourriture et de la santĂ©. Au dĂ©but, il a dĂ» assumer cela tout seul et cette prise en charge est Ă  nouveau remise en cause. J’espĂšre qu’il sera trĂšs rapidement entendu et que les autoritĂ©s sĂ©nĂ©galaises reprendront les responsabilitĂ©s qu’elles avaient assumĂ©es. Je pense qu’il n’y avait pas d’autre moyen que d’entrer en lutte. D’ailleurs, ce combat a largement contribuĂ© Ă  rompre son isolement et rien que pour cela, on peut le saluer !    – Blog : Quel sera le degrĂ© de responsabilitĂ© des pays concernĂ©s par le dossier de M.Yassine Ferchichi, si par malheur quelque chose lui arrivait Ă  Dakar suite Ă  cette grĂšve de la faim ? –          Luiza Toscane : Il est en danger car il mĂšne actuellement une grĂšve de la soif. Il y a donc urgence Ă  ce qu’une dĂ©cision soit prise. Ce type de lutte illustre l’impasse dans lequel,  il est rĂ©duit, et ce, Ă  cause de la raison d’Etat ! La France, la Tunisie et le SĂ©nĂ©gal l’ont conduit lĂ  oĂč il en est aujourd’hui.   -Blog : vous ĂȘtes rĂ©putĂ©e pour votre engagement au respect des droits de l’homme en Tunisie. Pourquoi, la situation des droits et des libertĂ©s publiques dans ce pays, est si inquiĂ©tante  aussi bien pour les citoyens et que pour les  Ă©trangers qui y vivent ?
–    Luisa Toscane : la situation est dramatique avec des arrestations, des personnes torturĂ©es, des peines d’emprisonnement distribuĂ©es quotidiennement pour des broutilles. Il n’existe pas de libertĂ© d’opinion, d’expression, d’organisation ou de circulation. Toute vellĂ©itĂ© d’en dĂ©coudre se paye trĂšs cher. Pour autant, les luttes, qu’elles soient sociales ou pour la dĂ©mocratie, ne cessent pas. Actuellement il y a de nombreuses grĂšves, dans le secteur public ou privĂ©. Les Tunisiens se sont mobilisĂ©s pour Gaza l’annĂ©e derniĂšre, pour l’emploi dans le bassin minier de Gafsa et FĂ©riana, et cette annĂ©e Ă  la Skhira. Le combat pour l’amnistie gĂ©nĂ©rale et les libertĂ©s, notamment la libertĂ© de l’information, se poursuit sans relĂąche.   -Blog : les organisations de dĂ©fense des droits de l’homme soutiennent qu’en Tunisie l’espace de l’exercice libre  des activitĂ©s associatives et politiques  est inaccessible  aux militants et membres de l’opposition tunisiens  au rĂ©gime du PrĂ©sident Zine Al-abine Ben Ali.  Le pouvoir en place est doit-il sa longĂ©vitĂ© Ă  ces mesures restrictives et rĂ©pressives ?   –          Luisa Toscane : Ce pouvoir se reconduit depuis 1987. Il s’agit d’une dictature policiĂšre qui doit sa longĂ©vitĂ© Ă  une rĂ©pression impitoyable de toute opposition, mais aussi de toute la sociĂ©tĂ©. Ce pouvoir a mis en place une logique de chĂątiment collectif ou tout citoyen doit se transformer en auxiliaire de police. La non dĂ©lation est passible de prison. La rĂ©pression ne peut tout expliquer. Cette longĂ©vitĂ© est due aussi Ă  l’incapacitĂ© de l’opposition Ă  s’organiser pour en finir avec ce rĂ©gime, une partie d’entre elle restant persuadĂ©e qu’il est rĂ©formable. Et enfin, elle s’explique par le soutien inconditionnel que reçoit cette dictature de puissances comme la France, les Etats Unis ou l’Italie.   -blog:  Avez-vous de recommandations Ă  suggĂ©rer aux autoritĂ©s françaises et  sĂ©nĂ©galaises sur le cas de M.Yassine Ferchichi ?   –          Luiza Toscane : la seule solution raisonnable est son rapatriement en France, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit son assignation Ă  rĂ©sidence dans un pays oĂč il s’est amendĂ©, oĂč il a droit Ă  un nouveau dĂ©part. Dans l’attente, j’espĂšre que la volontĂ© d’hospitalitĂ© manifestĂ©e par Dakar dans ce dossier comme dans d’autres, les rescapĂ©s d’HaĂŻti, par exemple, se traduira pour Yassine Ferchichi par la continuitĂ© de sa prise en charge.   -Blog : votre mot de la fin Ă  nos lecteurs ?   –          Luisa Toscane : Un grand merci Ă  toutes les personnes qui ont exprimĂ© de la compassion, de la solidaritĂ© et ne serait-ce qu’un peu d’intĂ©rĂȘt pour cette cause. Je crois que votre blog a contribuĂ©, avec les militants ONG et les mĂ©dias sĂ©nĂ©galais, Ă  faire sortir cette tragĂ©die de l’oubli. Ce combat est bien loin d’ĂȘtre terminĂ©. Il ne faudrait pas que ce type de mesure devienne une habitude, or il y a des prĂ©cĂ©dents, je pense notamment Ă  la dĂ©portation d’AlgĂ©riens au Burkina Faso dans les annĂ©es Pasqua
   Merci pour cette interview Propos recueillis par Makaila Nguebla Pour le blog
 
(Source: le blog de makaila Vendredi 2 avril 2010 5 02 /04 /2010 11:28)


TUNISIE- UNION EUROPENNE
Le « statut avancé » en gestation :
ManƓuvres diplomatiques, connivences et dĂ©sinformation.

Par  Khémaïs  CHAMMARI

A l’occasion de l’importante visite Ă  Tunis de Mr Stephan FĂŒle, commissaire europĂ©en « à l’élargissement et Ă  la politique europĂ©enne de voisinage », la presse quotidienne officielle   (mais il n’y a que celle là !) s’est livrĂ©e , une fois de plus, Ă  un affligeant exercice de dĂ©sinformation auquel il suffit d’opposer les dĂ©pĂȘches des agences internationales de presse (AFP, Associated Press, ) et … le communiquĂ© officiel de l’U.E !  Mais , par delĂ  cette instrumentalisation « routiniĂšre » , la seule certitude – dans un contexte de coopĂ©ration pourtant des plus favorables – est que ce processus qui butte sur le volet « des libertĂ©s et des droits de l’homme » , «  n’en est, pour reprendre les termes mesurĂ©s de Mr S. FĂŒle, qu’à ses dĂ©buts ».

 Les manƓuvres diplomatiques et les connivences n’y changeront rien : le « passage en force » pour obtenir un «  rehaussement » au moindre coĂ»t est difficilement envisageable.

Seize mois aprĂšs la session du Conseil d’association, Ă  l’issue de laquelle il avait manifestĂ© son vif intĂ©rĂȘt pour accĂ©der, Ă  l’instar du Maroc, Ă  un « statut avancé » dans ses relations avec l’Union EuropĂ©enne (U.E.), le gouvernement tunisien a enfin transmis le 18 mars 2010 le fameux « document diplomatique » prĂ©cisant sa vision de ce « statut avancé ».

 Comme le rappelle le CRLDHT[i] , le « statut avancé » est, selon la formule consacrĂ©e, « moins que l’intĂ©gration – adhĂ©sion mais plus que l’association ». Il constituerait, aux yeux des autoritĂ©s tunisiennes, un « acquis de prestige politique », consacrant et renforçant, au niveau des engagements politiques et financiers de l’U.E., la situation privilĂ©giĂ©e de la Tunisie en sa qualitĂ© d’« élĂšve appliqué» et d’ «enfant chĂ©ri » du Partenariat Euro MĂ©diterranĂ©en.

 « A la veille de l’amorce de la prĂ©sidence espagnole (janvier – juin 2010), le gouvernement tunisien avait relancĂ©, en pleine tourmente du raidissement politique qui a prĂ©cĂ©dĂ© et suivi l’échĂ©ance Ă©lectorale d’octobre 2009, la question du « rehaussement » et du « statut avancé ». Les autoritĂ©s tunisiennes escomptaient mettre Ă  profit l’appui inconditionnel de l’Espagne, de la France et de l’Italie, pour tenter un vĂ©ritable passage en force qui leur aurait permis d’escamoter le dĂ©bat sur les engagements en matiĂšre de rĂ©formes politiques qu’impliquerait ce « rehaussement ».  Il leur a fallu, toutefois, dĂ©chanter et le dĂ©bat public du 19 janvier 2010 au Parlement EuropĂ©en sur « les relations UE – Tunisie, en particulier du point de vue des droits de l’Homme et de la DĂ©mocratie », a confirmĂ© Ă  quel point le gouvernement tunisien n’était pas disposĂ© Ă  prendre des engagements crĂ©dibles et effectifs en matiĂšre de rĂ©forme, rĂ©cusant notamment le fait que l’U.E. « puisse avoir un avis autorisĂ© sur l’évolution de la politique tunisienne ».

Une partie de « poker-menteur » est alors engagĂ©e par la diplomatie tunisienne pour tenter, y compris par la dĂ©sinformation (tels les propos complaisants prĂȘtĂ©s abusivement Ă  des responsables de la Commission EuropĂ©enne), de crĂ©er « de facto » une situation favorable au « rehaussement » sans pour autant prendre des engagements prĂ©cis sur le fond et, Ă  plus forte raison, en termes d’échĂ©ances.

 C’est dans ce contexte que s’est rĂ©unie Ă  Tunis la 3Ăšme session du Sous ComitĂ© des droits de l’Homme Tunisie – U.E. (25 fĂ©vrier 2010) au cours duquel la partie tunisienne a fait preuve, essentiellement dans la forme, d’une relative « flexibilité » et d’une certaine « rĂ©activité ». (voir le communiquĂ© du CRLDHT du 18 fĂ©vrier  2010)

Dans la foulĂ©e de cette rĂ©union, la diplomatie tunisienne a accentuĂ©, le plus souvent en catimini et dans une certaine opacitĂ©, le « forcing » auprĂšs des Etats membres de l’U.E. et de certaines instances du Partenariat Euro-mĂ©diterranĂ©en.

C’est ainsi que s’est tenue Ă  Bruxelles le 24 mars 2010, dans des conditions prĂ©paratoires d’une extrĂȘme « discrĂ©tion », la XIIIĂšmerencontre interparlementaire Parlement EuropĂ©en – Parlement Tunisien ; prĂ©lude Ă  la premiĂšre visite Ă  Tunis les 29 et 30 mars 2010 de Stefan FĂŒlle, le Commissaire EuropĂ©en « à l’élargissement et Ă  la Politique EuropĂ©enne de Voisinage ».[ii]

Cette visite d’échanges avait pour objectif principal la signature  d’un « mĂ©morandum d’entente relatif au nouveau Programme Indicatif National (PIN) couvrant la pĂ©riode 2011-2013 avec un budget de 240 Millions d’Euros[iii]. Le PIN fixe, en quelque sorte, le cadre triennal stratĂ©gique pour la coopĂ©ration technique et financiĂšre entre l’UE et la Tunisie. Rien Ă  voir donc- contrairement Ă  ce que « certains commentateurs » ont laissĂ© entendre – avec le document transmis il y a douze jours, par les autoritĂ©s tunisiennes Ă  Bruxelles concernant le fameux « statut avancé » si convoitĂ© . Tout au plus – et cela n’est pas nĂ©gligeable – la visite du Commissaire europĂ©en peut –elle ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le feu vert donnĂ© «  Ă  l’examen des conditions dans lesquelles la Tunisie pourrait bĂ©nĂ©ficier du statut avancé ».

AbordĂ© lors des entretiens du Commissaire europĂ©en Ă  Tunis, le dĂ©bat sur « le statut avancé » entre ainsi dans la phase « des nĂ©gociations dĂ©taillĂ©es » qui risquent d’ĂȘtre d’autant plus ardues que le gouvernement tunisien espĂšre toujours pouvoir occulter – ou Ă  tout le moins Ă©viter – les questions qui fĂąchent : Droits de l’Homme, rĂ©forme et indĂ©pendance de la justice, Etat de droit, LibertĂ© et pluralisme de l’information, libertĂ© d’association, gouvernance et lutte contre la corruption.

La difficultĂ© est que, par delĂ  les questions Ă©conomiques, l’engagement effectif pour des rĂ©formes politiques constitue un critĂšre dĂ©cisif pour le « rehaussement ». A l’évidence, le document transmis Ă  Bruxelles par les autoritĂ©s tunisiennes est en deçà de ce qui a Ă©tĂ© obtenu en novembre 2008 avec le Maroc. A suivre donc avec attention et vigilance.

 Comme le note le site « Les Afriques » dans son Ă©dition du 31-03-2010, «  FidĂšle Ă  sa qualitĂ© de diplomate , Mr Stefan FĂŒle, s’est contentĂ© de qualifier le dossier tunisien « de trĂšs important », renvoyant mĂ©dias et observateurs Ă  leurs interrogations. En fait, le dossier piĂ©tinerait sur le volet «libertĂ©s et droits de l’homme». «Cela fait prĂšs de deux ans que nous attendons l’engagement de la Tunisie dans ce processus auquel on entend donner de l’impulsion», commente le diplomate europĂ©en, en marge d’une confĂ©rence de presse. »

On ne saurait mieux dire.

K.C.
 


 

[i] CommuniquĂ© du ComitĂ© pour le respect des libertĂ©s et des  droits de l’homme  en Tunisie (CRLDHT)  du 31-03-2010 ;intitulé : Le gouvernement tunisien transmet Ă  l’Union EuropĂ©enne (U.E), au terme de 16 mois de tergiversations, le document prĂ©cisant sa vision du « statut avancé » revendiquĂ© et tant convoitĂ©.

 

[ii]  IDEM

[iii] Le 15-03- 2010, la Banque EuropĂ©enne d’Investissement, a dĂ©clarĂ©- par ailleurs- qu’elle Ă©tait prĂȘte Ă  doubler ses prĂȘts Ă  la Tunisie pour passer ,au cours de cette annĂ©e, Ă  environ 900 millions de Dollars US soit 1242 millions de Dinars TU .

 

(Source: AT-Tariq Aljadid (Hebdomadaire – Tunisie) nr 174 Du 02 Avril 2010)

 


 

« KADAFI-MATERI Les liaisons dangereuses » Ou  Les hallucinations d’un pamphletiste qui prend ses dĂ©sirs pour la rĂ©alitĂ©

 


 

Par Monsour Fekih (Canada) L’auteur du pamphlet « Kadafi-Materi les liaisons dangereuses » est obnubilĂ© par la famille du prĂ©sident de la rĂ©publique. Certains tunisiens de la diaspora sont en rupture totale avec la rĂ©alitĂ© socio-Ă©conomique de la Tunisie. Ils croient que le fait d’ĂȘtre de nationalitĂ© tunisienne et/ou d’avoir vĂ©cu en Tunisie et d’ĂȘtre déçus de la rĂ©publique les autorise Ă  critiquer systĂ©matiquement l’action dĂ©veloppementale du pays. Rien n’a de grĂące Ă  leurs yeux.  La rĂ©ussite attestĂ©e par les rapports internationaux -ceux de l’ONU et des dĂ©mocraties majeures du monde entier- n’effleure mĂȘme pas le reliquat de neurones qu’il leur reste. Aigris par l’exil, pĂ©tris par la haine et les rancƓurs, ils sombrent dans une hallucination, corollaire d’un parcours de vie semĂ© d’échecs social, Ă©conomique, affectif et Ă©motionnel : c’est la plus haute des solitudes ! On est portĂ© Ă  les plaindre plutĂŽt qu’à leur en vouloir. Ne pas ĂȘtre dans le courant majoritaire du pays n’est pas un crime en tant que tel, ĂȘtre dans l’opposition c’est avoir un rĂŽle dans la co-Ă©dification de cette dĂ©mocratie en devenir qu’est la Tunisie d’aujourd’hui, c’est participer au dĂ©veloppement et Ă  l’essor socio-Ă©conomique exemplaire que connait la Tunisie depuis le changement du 7 novembre 1987, en dehors de tout calcul de bas Ă©tage. La Tunisie, avec Ben Ali, rĂ©alise ses plus belles rĂ©ussites Ă©conomiques, sociales et civilisationnelles. Oui, Monsieur Bagga, cette Ɠuvre se fait sans vous
 malgrĂ© vous
  À vous avoir lu une fois ou l’autre, j’ai de la peine pour vous ; comment pouvez-vous vous supporter avec autant de haine, de rancƓur et de bile ?  Vous ĂȘtes un envieux qui a ratĂ© ! La rĂ©ussite du parcours du prĂ©sident de la rĂ©publique vous dĂ©range. Vous vous attaquez, comme le ferait un pitbull, Ă  tous les signes de rĂ©ussite, personnelle et nationale, du prĂ©sident Ben Ali : son Ɠuvre, sa famille, 
 N’importe quelle mĂšre serait fiĂšre de voir son fils rĂ©ussir ce qu’a rĂ©ussi Ben Ali. N’importe quel pĂšre serait fier d’avoir un gendre tel que Monsieur Sakhr Materi, un jeune homme issu d’une famille que vous enviez et je vous comprends. Monsieur Materi Sakhr rĂ©ussit lĂ  oĂč vous ratez. Monsieur Materi rĂ©alise et concrĂ©tise lĂ  oĂč vous hallucinez
 Deux mondes qui n’ont rien Ă  voir. Ceci expliques votre logorrhĂ©e, un ramassis d’insultes, de mĂ©disances, dont le seul fil conducteur est la rancƓur, la haine et la bassesse tout azimut. La Tunisie est cotĂ©e parmi les pays les plus sĂ»rs pour l’investissement Ă©tranger. Sa rĂ©silience Ă  la crise financiĂšre qui a secouĂ© le monde est attestĂ©e par le fameux rapport ”Bespoke investment” sur la capacitĂ© de rĂ©sistance des pays aux effets pervers de la crise financiĂšre. Elle est classĂ©e 6Ăšme mondiale, d’oĂč l’afflux des investisseurs Ă©trangers mais aussi des pays amis
 Et si des investisseurs libyens sont de la partie, tant mieux ! Cela ne peut qu’accĂ©lĂ©rer l’intĂ©gration des Ă©conomies des deux pays, un vƓu commun des deux peuples, en plus de favoriser la richesse de la communautĂ© nationale. Que les Kaddafi prennent un partenaire tunisien, tant mieux, et si c’est un patriote connu et reconnu, encore mieux, nous avons la certitude que l’intĂ©rĂȘt du pays est le mieux prĂ©servĂ©. P.S. : À Monsieur Bagga, je sais que vous ĂȘtes rompu aux diatribes de bas Ă©tage, je vous dispense de me rĂ©pondre. Je ne vous lirai pas
 et d’avance vos insultes ne m’atteignent pas !  


Egypte: ElBaradei lance sa campagne en province sous les acclamations


AFP, le 2 avril 2010 Ă  17h19 Par Mona SALEM MANSOURA (Egypte), 2 avr 2010 (AFP) – Oh ElBaradei, dis-le haut et fort, l’Egypte veut la dĂ©mocratie”, “Il y a mille alternatives en Egypte, ElBaradei en est la preuve” : un millier de personnes ont acclamĂ© l’ex-chef de l’AIEA vendredi dans le delta du Nil, premiĂšre Ă©tape d’une campagne “populaire”. Etudiants portant des T-shirts Ă  son effigie, militants, mĂ©decins ou chauffeurs de taxi de Mansoura, grande ville emblĂ©matique de l’Egypte profonde, ont affichĂ© leur soutien Ă  l’appel de Mohamed ElBaradei pour des rĂ©formes politiques. A 67 ans, le Prix Nobel de la Paix 2005 s’est dit prĂȘt Ă  se prĂ©senter Ă  la prĂ©sidentielle de 2011 face au prĂ©sident Hosni Moubarak, Ă  condition que le scrutin soit libre et exempt de fraudes et que la Constitution soit rĂ©visĂ©e pour lever les restrictions pesant sur les candidats. “Tout le monde Ă  Mansoura est avec ElBaradei.Nous voulons du changement, nous le soutenons parce que nous voulons n’importe qui sauf le rĂ©gime en place.Nous n’avons d’autre alternative qu’ElBaradei”, assure Ă  l’AFP Hicham, un ingĂ©nieur de 26 ans. M. ElBaradei a d’abord visitĂ© le Centre d’urologie et de nĂ©phrologie de Mansoura, oĂč il a rencontrĂ© le professeur Mohammed Ghoneim, pionnier de la transplantation rĂ©nale en Egypte, avant de se diriger vers la mosquĂ©e Al-Nour, non loin de lĂ , pour prendre part Ă  la grande priĂšre hebdomadaire. L’ancien diplomate prĂ©voyait d’aller Ă  la mosquĂ©e Cheikh Hassanein, dans un quartier populaire de Mansoura, mais cette demande a Ă©tĂ© rejetĂ©e par les services de sĂ©curitĂ©, a indiquĂ© Ă  l’AFP un responsable de l’AssemblĂ©e nationale pour le changement, formĂ©e par l’ex-patron de l’AIEA et des figures de l’opposition. Sans garde du corps, un ElBaradei souriant, en chemise blanche, a saluĂ© ses partisans qui se sont bousculĂ©s au milieu des camĂ©ras pour l’apercevoir ou lui serrer la main. Parmi eux se trouvaient de jeunes membres de mouvements d’opposition, dont les FrĂšres musulmans.Certains demandaient aux personnes prĂ©sentes de signer une pĂ©tition de soutien Ă  M. ElBaradei. Des policiers, pour la majoritĂ© en civil, Ă©taient Ă©galement prĂ©sents. “Cette fois-ci, j’ai le sentiment que c’est sĂ©rieux.C’est quelqu’un de responsable et j’ai grand espoir qu’il rĂ©ussisse”, dit Aya, une Ă©tudiante en mĂ©decine de 21 ans, en se frayant un chemin dans la foule. “Les gens en Egypte ne parlent que de leur salaire dĂ©risoire et de la chertĂ© de la vie, mais rien ne va s’amĂ©liorer sans la dĂ©mocratie et une alternance du pouvoir”, estime-t-elle. Ibrahim Aboul Ata, 41 ans, travaille comme chauffeur aux Emirats arabes unis. “Je suis en visite et je devais repartir mercredi, mais quand j’ai appris qu’ElBaradei allait venir j’ai retardĂ© mon dĂ©part.Je voulais le voir, cet homme veut faire quelque chose de bien pour nos enfants.Il faut que le monde extĂ©rieur sache que le peuple Ă©gyptien est avec lui”, dit-il. Hamdi Hadidi, un chirurgien orthopĂ©diste rĂ©putĂ©, estime pour sa part que M. ElBaradei “n’est pas venu pour faire le chef, mais pour ouvrir la voie (Ă  des rĂ©formes) mĂȘme s’il ne finit pas prĂ©sident”. Mais les partisans de M. ElBaradei ont dĂ©jĂ  eu maille Ă  partir avec les services de sĂ©curitĂ©.Le mois dernier, une ONG avait rapportĂ© qu’un mĂ©decin du Fayyoum (centre) avait Ă©tĂ© battu et maltraitĂ© toute une nuit pour son soutien Ă  l’ex-diplomate. A Mansoura, Achraf Wagdi, un psychiatre militant activement pour l’ex-chef de l’AIEA, a affirmĂ© Ă  l’AFP avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© la semaine derniĂšre et dĂ©tenu pendant 24 heures en raison de son activisme, la police “prĂ©textant” selon lui qu’une librairie lui appartenant n’était pas en rĂšgle. Mais signe d’espoir pour M. Wagdi, le procureur chargĂ© de l’affaire est venu le voir pour demander Ă  signer la pĂ©tition pour ElBaradei.  

Pour ElBaradeĂŻ, les Egyptiens aspirent au changement

 


Reuters, le 2 avril 2010 Ă  18h40 MANSOURA, Egypte, 2 avril (Reuters) – Les Ă©lecteurs Ă©gyptiens aspirent au changement, a estimĂ© vendredi Mohamed ElBaradeĂŻ, ancien patron de l’AIEA, qui pourrait se porter candidat Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle de l’annĂ©e prochaine. Mille cinq cents de ses partisans ont accueilli l’ancien directeur gĂ©nĂ©ral de l’Agence internationale de l’Ă©nergie atomique, Ă  sa sortie de la mosquĂ©e Al Nour, Ă  Mansoura, dans le delta du Nil, aprĂšs les priĂšres du vendredi. Il s’agissait de sa premiĂšre apparition en public en dehors du Caire depuis son retour en Egypte, en fĂ©vrier. Nombre de ses partisans chantaient l’hymne national. D’autres scandaient “ElBaradeĂŻ, dites-le haut et fort, l’Egypte veut la dĂ©mocratie!” et “Mansoura est avec vous!” “Ce que nous avons vu aujourd’hui, c’est que l’Egyptien moyen descend dans la rue pour rĂ©clamer le changement, et cela fait voler en Ă©clats le mythe selon lequel cette tendance n’est que le fait de l’Ă©lite, ou n’est que virtuelle, sur internet”, a dit ElBaradeĂŻ Ă  Reuters. Son apparition en public Ă  Mansoura laisse penser qu’ElBaradeĂŻ, ĂągĂ© de 67 ans, pourrait organiser d’autres visites du mĂȘme genre Ă  travers le pays pour y rallier des soutiens. ElBaradeĂŻ est rentrĂ© en Egypte en fĂ©vrier aprĂšs avoir dirigĂ© pendant 12 ans l’AIEA, dont le siĂšge est Ă  Vienne. Vendredi dernier, il avait fait sa premiĂšre apparition en public au Caire, dans une mosquĂ©e du quartier musulman historique. Avant cela, il avait rencontrĂ© des dirigeants de l’opposition et des personnalitĂ©s du monde intellectuel, et accordĂ© des interviews dans sa rĂ©sidence des environs du Caire. Le prĂ©sident Hosni Moubarak, qui est ĂągĂ© de 81 ans, est revenu d’Allemagne le 27 mars aprĂšs y avoir subi une opĂ©ration de la vĂ©sicule biliaire. ArrivĂ© au pouvoir fin 1981, le raĂŻs n’a pas encore dit s’il comptait briguer un sixiĂšme mandat de six ans en 2011. S’il y renonce, nombreux sont les Egyptiens qui pensent qu’il tentera alors de transmettre le pouvoir Ă  son fils Gamal, qui a 46 ans. Pour l’heure, le pĂšre comme le fils dĂ©mentent pareille intention. ElBaradeĂŻ explique quant Ă  qu’il envisagera d’ĂȘtre candidat Ă  la prĂ©sidence si certaines de ses demandes sont satisfaites, notamment des modifications constitutionnelles pour qu’il y ait une supervision du scrutin par la justice et que tous les candidats aient un accĂšs Ă©gal aux mĂ©dias pendant la campagne.  

Le Vatican, dans la tourmente, s’attire les critiques de responsables juifs


AFP, le 3 avril 2010 Ă  12h10 Par Françoise KADRI CITE DU VATICAN, 3 avr 2010 (AFP) –  – En pleine tourmente des abus pĂ©dophiles, l’Eglise catholique s’est retrouvĂ©e, Ă  la veille de PĂąques, sous le feu des critiques de la communautĂ© juive aprĂšs un parallĂšle dressĂ© par le prĂ©dicateur du Vatican entre les attaques visant le pape et l’antisĂ©mitisme. Le Vatican a admis le caractĂšre ambigu et inappropriĂ© d’une telle analogie. Mais plusieurs prĂ©lats catholiques se sont plaints dans les mĂ©dias du Saint-SiĂšge d'”une campagne grossiĂšre” visant le pape et les catholiques, d'”une machination” et d’une “montĂ©e de la christianophobie”. Le sermon du Vendredi Saint prononcĂ© par le pĂšre Raniero Cantalamessa, prĂȘcheur de la maison pontificale, a provoquĂ© l’indignation des communautĂ©s juives et d’associations de victimes d’abus commis par des religieux. Elles ont Ă©tĂ© choquĂ©es par la lecture devant BenoĂźt XVI par le pĂšre Cantalamessa d’une lettre de “solidaritĂ©” au pape et Ă  l’Eglise reçue d’un “ami juif”. Ce dernier y dĂ©nonce une “attaque violente et concentrique contre l’Eglise (et) le pape” avant d’ajouter: “l’utilisation du stĂ©rĂ©otype, le passage de la responsabilitĂ© et de la faute personnelles Ă  la faute collective me rappellent les aspects les plus honteux de l’antisĂ©mitisme”. En Allemagne, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil central des juifs Stephan Kramer a qualifiĂ© cette comparaison “d’impertinence et d’insulte vis-Ă -vis des victimes des abus sexuels et des victimes de la Shoah”. Le porte-parole du Vatican, le pĂšre Federico Lombardi, a protestĂ© de la bonne foi du pĂšre Cantalamessa tout en reconnaissant sur Radio Vatican que citer la lettre “pouvait susciter des malentendus”. Et il a assurĂ© que le “rapprochement entre les attaques contre le pape pour le scandale de pĂ©dophilie et l’antisĂ©mitisme n’est pas la ligne suivie par le Saint-SiĂšge”. Le pape a Ă©tĂ© accusĂ© par des mĂ©dias en Allemagne et aux Etats-Unis d’avoir gardĂ© le silence sur des cas de pĂ©dophilie commis par des religieux, quand il Ă©tait archevĂȘque Ă  Munich et quand il a dirigĂ© pendant 24 ans la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, avant de devenir pape en 2005. La nouvelle polĂ©mique a Ă©clatĂ© alors que le pape, 82 ans, doit cĂ©lĂ©brer samedi dans la basilique Saint-Pierre la traditionnelle veillĂ©e pascale. Les tensions entre catholiques et juifs avaient Ă©tĂ© ravivĂ©es en dĂ©cembre, quand BenoĂźt XVI avait accĂ©lĂ©rĂ© le processus de bĂ©atification du pape Pie XII, accusĂ© de s’ĂȘtre tu face Ă  l’Holocauste et, dĂ©but 2009, lors de la levĂ©e de l’excommunication d’un Ă©vĂȘque nĂ©gationniste, Richard Williamson. Marvin Hier, fondateur du Centre Simon Wiesenthal, a exigĂ© les “excuses” du pape pour des “remarques honteuses, hors de propos” et une “dĂ©formation totale de l’histoire”. Il a rejetĂ© toute comparaison entre des siĂšcles d’antisĂ©mitisme qui ont menĂ© Ă  “la mort de dizaines de millions de personnes innocentes avec des criminels qui renient leur foi et leur vocation en agressant sexuellement des enfants”. “Cela fait mal au coeur de voir un responsable de haut rang du Vatican faire des remarques qui sont une insulte aussi bien pour les victimes d’agressions sexuelles que pour les juifs”, a renchĂ©ri David Clohessy qui dirige SNAP, qui regroupe des victimes amĂ©ricaines de prĂȘtres pĂ©dophiles. Pour le rabbin Gary Greenebaum, chargĂ© des relations inter-religieuses au sein de l’American Jewish Comittee, il est “comprĂ©hensible que l’Eglise se sente sous pression”, mais les responsables catholiques “doivent veiller Ă  ne pas pratiquer l’hyperbole”. Sous le titre “une propagande grossiĂšre contre le pape et les catholiques”, l’Osservatore Romano a de nouveau pris la dĂ©fense de BenoĂźt XVI et de son Eglise face Ă  des “attaques calomnieuses et Ă  la campagne de diffamation construite autour du drame des abus commis par des prĂȘtres”. L’archevĂȘque de Paris AndrĂ© Vingt-Trois, citĂ© par l’Osservatore, a stigmatisĂ© le rĂŽle des mĂ©dias audiovisuels tandis que le thĂ©ologien et archevĂȘque de Chieti (Italie) Mgr Bruno Forte s’inquiĂ©tait d’une montĂ©e de la “christianophobie” et “des prĂ©jugĂ©s”.

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