3 août 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2264 du 03.08.2006

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué Kalima: Brèves Kalima: Les ONG et l’agression israeliennes contre le Liban Kalima: Israël peut-il être un partenaire de paix ?

Saphir News: L’Afrique du Nord créera sa propre force de maintien de la paix Webmanagercenter: Nouvelair et Karthago Airlines se décident d’étudier l’opportunité d’un rapprochement Jeune Afrique: Qui sont les expatriés européens ? Jeune Afrique: Tunis, la ville où la vie est moins chère Le Temps: La Tunisie est-elle une destination de casino ? Time: Meet Islam’s Biggest Rock Star

 
 Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


Petition 

Save the Lebanese civilians

Watch Out – Sensitive Pictures Below

www.fromisraeltolebanon.com

 

With Love From Israel

http://www.youtube.com/watch?v=1xlImx9akIM&eurl=http%3A%2F%25

 


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel : 340 860, fax : 71 351 831   Tunis, le 2 août 2006   Communiqué  
Le militant politique Hamadi Jebali a été déféré aujourd’hui devant le juge d’instruction en présence de trois de ses avocats, Maîtres Abderraouf Ayadi, Noureddine Bhiri et Mohammed Nouri, qui ont pu pour la première fois lire la décision d’ouverture de l’instruction. Ces trois avocats ont demandé au juge d’instruction de pouvoir prendre connaissance de toutes les pièces du dossier de l’affaire, mais celui-ci a refusé prétextant qu’ils ne pouvaient avoir accès qu’aux pièces concernant leur client. Les avocats ont demandé le report de l’affaire afin de pouvoir préparer les moyens de la défense à la lumière de la décision de déférer qu’il ne leur avait pas été possible de lire dans les délais légaux, mais le juge d’instruction a refusé. Répondant à la question qui lui était posée de savoir s’il était prêt à répondre des charges qui pesaient contre lui, monsieur Hamadi Jebali a réaffirmé le droit de ses avocats à prendre connaissance des pièces du dossier et préparer les moyens de la défense. L’interrogatoire de Madame Ouahida Trabelsi a été impossible, son avocat a présenté un certificat médical attestant qu’elle était alitée et qu’il lui était impossible de se déplacer de Sousse à Tunis. Le juge d’instruction a répondu à la demande de report et fixé l’interrogatoire au 15 septembre 2006 Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri   (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

BREVES

Redaction 2 août 2006
Harcèlement de maître Abbou se poursuit en prison Après un an et demi de détention arbitraire à la prison du Kef, Me Mohamed Abbou continue d’être astreint à des conditions carcérales dégradantes et inhumaines. Le droit à des soins médicaux lui est toujours dénié et dernièrement, l’administration a placé comme voisin de lit, un détenu malade mental qui le harcèle toute la journée et met ses nerfs à rude épreuve. Aucune des plaintes qu’il a engagées par le biais de son épouse et de ses avocats, qu’elles soient adressées à l’administration des prisons, au ministère de la Justice ou au Haut comité des droits de l’homme, dénonçant ces mauvaises conditions et demandant son transfert dans une autre prison, n’a eu un début de suite. Représailles fiscales contre maître Ayachi En Tunisie, en bon Etat de droit qui se respecte, les fonctions régaliennes de l’Etat servent à punir les opposants. Ainsi, maître Ayachi Hammami, qui a mis les locaux de son cabinet à la disposition des grévistes de la faim du 18 octobre, se voit aujourd’hui sanctionné pour cet acte rebelle. Le 31 juillet tout le mobilier de son bureau va être mis aux enchères publiques pour payer la somme de 21 mille dinars, montant du redressement fiscal infligé à maître Ayachi en guise de représailles. Sachant que l’étude de maître Ayachi est désertée de presque tous ses anciens clients à cause du harcèlement que leur fait subir la police politique, massée devant son local, comme c’est le cas pour tous les activistes opposants. …Et contre maître Abderraouf Ayadi Après les redressements fiscaux abusifs qui ont ciblé les cabinets de maîtres Saida Akremi, Noureddine Bhiri, Hédi Manai, Abdelbasset Al Ouni, Abdelwahab Maatar, Said Mechichi et Nejib Ben Youssef, c’est le tour de maître Ayadi de subir un redressement fiscal politique. Maître Ayadi subit un harcèlement policier continu de son cabinet depuis 2000 et de nombreuses ONG (dont la CIJ et l’Observatoire) ont alerté sur cette forme d’étranglement économique auquel il a été soumis par une faction permanente de policiers en civil qui fait le vide autour de son étude. Certains de ses clients ont subi un interrogatoire musclé dans les locaux du ministère de l’Intérieur pour qu’ils le déssaississent. A l’instigation du ministère de la Justice, une procédure d’expulsion de ses locaux a été exécutée et aujourd’hui, on le soumet à une inspection fiscale punitive, sachant pertinemment que son cabinet est désormais essentiellement consacré à la défense des victimes de procès politiques, qu’il défend bénévolement. Trois diplômés manifestent contre la sélection sécuritaire Le 19 juillet, Hussein Ben Amor, Mohamed Moumni et Jilani Oussiai, trois diplômés exclus du CAPES pour leurs activités syndicales ont manisfesté sur l’avenue Bourguiba, portant sur leurs tee-shirt des inscriptions dénonçant la «sélection policière» et la concussion dans l’attribution des diplômes. Ils ont été immédiatement battus et interrogés au district de Bab Bhar où ils ont été gardés à vue toute la journée. Hussein Ben Amor a eu un arrêt de 14 jours pour une atteinte à la tête suite aux coups de matraque. Ils ont porté plainte. Des enseignants de supérieur ont signé une pétition où ils se solidarisent avec leur mouvement et réclament l’arret de cette sélection sécuritaire. La venue de Mariah Carey : un bide financier pour l’Etat Son spectacle devait être le clou d’une saison culturelle, bien maigre par ailleurs. La venue de la chanteuse américaine Mariah Carey aura coûté une somme astronomique aux finances publiques tunisiennes, dont plus d’un million de dinars en devises. Les estimations les plus optimistes tablaient sur une présence d’au moins 40000 spectateurs à chacune de ses deux représentations pour amortir cet investissement substantiel. Or, au matin du jeudi 20 juillet, soit deux jours avant le premier concert, seulement 10000 billets, à 40D, avaient été vendus. Panique en haut lieu, branlebas de combat, le gros des troupes benaliennes est mobilisé. Deux décisions salutaires, d’une portée historique sont prises : la première, qui coule de source, c’est de maquiller le bide en succès éclatant en concédant une baisse substantielle sur le prix du billet, que certains ont pu avoir à 10D. Pour amortir les pertes, on n’a rien trouvé de mieux que de charger certaines administrations publiques d’écouler les billets. C’est ainsi qu’on a vu des hôpitaux proposer des billets pour le spectacle de Mariah Carey. Dans ces circonstances spéciales, les grosses têtes du régime ont planché sur le sujet et rivalisé de zèle et de trouvailles… sans se laisser détourner par des enjeux inférieurs, comme le soutien aux palestiniens et aux libanais. Naziha Echeikh, la toute fringante Secrétaire d’Etat à la santé, a fait la course en tête et a multiplié les coups de téléphones aux administrations pour leur demander d’aider, également, à écouler les billets sur le quota de l’association « Besma». Il est vrai que dans la république du général, le ridicule a cessé de tuer depuis longtemps. La police politique incite au viol d’une écrivaine Om Zied discutant avec la police qui lui interdit l’entrée au local du CNLT en 2004 Le 21 juillet, l’écrivaine et journaliste Naziha Rjiba (Om Zied) a été agressée par des agents de la police politique en civil qui encerclaient local du CNLT où devait se tenir une réunion interne, alors qu’elle s’y rendait pour participer à une réunion. Elle a été copieusement insultée dans un langage ordurier par ces agents, puis, après l’avoir frappée, ils l’ont mise de force dans un taxi auquel ils ont intimé l’ordre de l’emmener où il voulait, ajoutant qu’elle était une prostituée et que le chauffeur avait le loisir de « s’en servir à sa guise ! ». Cette lâche agression a beaucoup ému le milieu des droits humains en Tunisie qui l’ont unanimement dénoncée (CNLT, LTDH, ATFD) ainsi qu’à l’étranger (Observatoire des droits de l’homme). Certains journaux d’opposition qui ont rapporté l’évènement se sont crus obligés de disculper la police en affirmant qu’elle a été agressée par des « délinquants ». Ces « délinquants » sont malheureusement des fonctionnaires de la police que les défenseurs connaissent bien pour avoir fréquemment subi leur violences, notamment à l’occasion du congrès interdit de la LTDH en mai dernier; mais qu’ils en viennent à inciter au viol d’une intellectuelle de renom, voilà qui est nouveau ! Le CNLT a, dans un communiqué qu’il a publié le jour même, regretté que « des fonctionnaires de l’Etat tunisien chargés d’assurer la sécurité des citoyens, non seulement commettent un abus de pouvoir en spoliant des citoyens d’un droit fondamental garanti par les dispositions de la constitution tunisienne et de tous les instruments internationaux ratifiés par la Tunisie, mais encore abaissent une institution de la république au niveau d’une bande de voyous sans scrupules, usant de la violence physique et verbale sans retenue. »
 
(Source:  le numéro 44 de Kalima mis en ligne le 3 aout 2006) http://www.kalimatunisie.com

 

 
 

Les ONG et l’agression israeliennes contre le Liban

Sihem Bensedrine 1 août 2006
 

L’agression israélienne contre la Palestine et le Liban a été l’occasion d’un débat entre les ONG internationales et les ONG arabes. Ce débat est légitime et sain et il est tout à fait normal que les ONG arabes interpellent leur collègues dans les ONG internationales sur le bien fondé des positions prises. La presse officielle et officieuse tunisienne a saisi le prétexte de ce débat pour lancer une campagne contre ces ONG. Kalima a interrogé à ce sujet un membre dirigeant d’Amnesty International et propose à ses lecteurs des extraits des positions prises par les principales ONG. Javier Zúñiga , Senior directeur au secrétariat international d’AI Kalima : Le journal gouvernemental la Presse a publié le 11 juillet courant une information selon laquelle Amnesty International avait pris position sur la question du soldat israélien pris en otage et n’a pas pris position sur les massacres des civils perpétrés par l’armée israélienne à Gaza dernièrement, qu’en est-il réellement ? Javier Zúñiga : la position de AI sur la situation dans les Territoires Palestiniens Occupes (TPO), est articulée de manière assez détaillée dans les différents communiqués que nous avons publiés ces derniers temps et qui sont disponibles sur notre site web. (Voir: http://web.amnesty.org/library/eng-isr/index. Les documents sont également disponibles en arabe http://ara.amnesty.org/library/ara-isr/index et francais http://web.amnesty.org/library/fra-isr/index . Notre condamnation des graves violations des droits de l’homme commises par les forces israéliennes est on ne peut plus claire; nous vous référons par exemple au communiqué du 30 juin où nous déclarons: “Les attaques délibérées menées par les forces israéliennes contre des infrastructures et des biens civils dans la bande de Gaza violent le droit international humanitaire et constituent des crimes de guerre, a déclaré Amnesty International ce vendredi 30 juin……” http://web.amnesty.org/library/Index/FRAMDE150612006; Nous avons également demandé une enquête internationale: http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE150542006; Nous avons bien entendu aussi condamné les attaques des groupes armés palestiniens contre les civils israéliens – notamment le lancement des roquettes artisanales qassam de la bande de Gaza sur des villes et villages en Israël. Kalima : Quelle est la ligne de conduite d’AI dans le cas de conflits armés, quels sont les principes qui vous guident ? Le droit international, sur lequel repose notre travail, interdit strictement de cibler des civils – qu’elles que soient les circonstances ou les raisons invoquées ou l’ampleur des frappes et des violations commises par l’autre partie (les crimes des uns ne pouvant justifier ceux des autres). Pour le soldat Israélien enlevé par les groupes armés palestiniens, ne s’agissant pas d’un conflit armé international et les groupes concernés n’étant pas signataires des Conventions de Genève, ceux-ci n’ont pas le statut nécessaire pour détenir des prisonniers de guerre; et par ailleurs ils ont clairement indiqué dès le premier moment qu’ils les détenaient afin de les échanger avec des détenus palestiniens – c’est a dire en tant qu’otages. Vous trouverez un explication plus exhaustive, en arabe, dans la réponse que nous avons envoyée à un groupe d’ONGs de la région sur ce sujet; (voir http://www.hrinfo.net/mena/achr/2006/pr0712.shtml). Concernant les deux soldats israéliens capturés par le Hizbullah, nous avons demandé qu’ils ne soient pas maltraités et que leur soit accordé l’accès au CICR ; nous n’avons pas demandé leur libération – la différence étant dans le statut de la partie qui a capturé ces soldats (le Hizbullah faisant partie du gouvernement d’un pays libanais, qui est signataire des Conventions de Genève). FIDH Israël/Liban: L’immobilisme coupable de la communauté internationale Paris, le 20 juillet 2006 – La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) lance un appel à la communauté internationale afin que des mesures appropriées soient prises dans les plus brefs délais afin de garantir la sécurité et la protection des populations civiles libanaises, en proie à un désastre humanitaire. […]La FIDH condamne très fermement les attaques militaires qui auraient fait à ce jour 295 victimes civiles au Liban et 15 victimes civiles dans le Nord d’Israel. Elle appelle les parties au respect inconditionnel des conventions de Genève. Elle condamne avec la plus grande vigueur les opérations militaires israéliennes qui frappent sans interruption depuis 8 jours le Liban et qui ont fait pour la seule journée du 19 juillet 2006, plus de 70 victimes civiles. Elle dénonce avec la même force les attaques à la roquette par le Hezbollah contre des civils israéliens et le recours par ses milices à des armes dont l’utilisation est prohibée par le droit international humanitaire […] Ces exécutions de civils constituent une violation grave du droit international humanitaire au regard de l’article 3 de la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, et sont qualifiables à tout le moins de crimes de guerre en vertu de l’article 8(2)(a) du Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale, engageant la responsabilité pénale internationale de leurs auteurs. […] Le bombardement des voies de communication, des camions immobilisés ou se déplaçant sur des routes libanaises ainsi que selon les informations reçues, le pilonnage par l’armée israélienne, le 18 juillet, d’un convoi humanitaire provenant des Emirats arabes unis, tout comme l’accès impossible pour les organisations humanitaires à de nombreux villages du Sud Liban dont les principales voies d’accès ont été bombardées et la destruction de nombreuses infrastructures civiles libanaises incluant des industries alimentaires constituent au regard du droit international humanitaire, autant de punitions collectives perpétrées par l’armée israélienne à l’encontre des populations civiles libanaises, en violation de l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève. Elles relèvent de la qualification de violation grave reconnue par l’article 147 de la Quatrième Convention de Genève et constituent à tout le moins un crime de guerre en vertu de l’article 8(2)(a)(iv) du Statut de Rome qui reprend la coutume internationale[…]. REMDH – Inquiétude de l’escalade des violations touchant les civils Le 24 juillet REMDH presse toutes les parties impliquées à respecter le droit international humanitaire ainsi que les normes internationales des droits de l’Homme. Le droit à l’autodéfense des peuples et des Etats ne doit pas être un prétexte pour violer le droit international humanitaire et les droits de l’Homme. Les attaques délibérées contre des civils, outre qu’elles sont immorales, constituent une violation de ces normes. De même, le devoir des Etats de protéger leurs citoyens ne peut justifier l’assassinat des civils, qui constitue une violation du droit international humanitaire et un crime de guerre. De plus, selon le droit international humanitaire et les normes internationales des droits de l’Homme, il est totalement interdit de prendre pour cible la population civile, comme de l’intimider, de la terroriser ou de la punir collectivement. […] A la lumière de ces événements, le REMDH demande instamment à toutes les parties : – de cesser immédiatement de tuer des civils et de convenir d’un cessez-le-feu, dans toute la région, pour mettre fin à ces conflits au cours desquels des civils sont frappés sans discrimination ; – de s’abstenir d’attaquer les populations civiles et les infrastructures civiles; – de s’abstenir de bombarder ou d’endommager volontairement, de toutes les façons, les installations qui fournissent des services essentiels aux populations civiles ; – de s’abstenir de viser des objectifs militaires, lorsqu’on peut s’attendre à ce que ces attaques ne causent des dommages excessifs aux civils, ce qui est clairement le cas à l’occasion de ces conflits. Le REMDH demande en outre : – que soit mis un terme à l’occupation israélienne ; – à l’Union européenne et aux pays d’Europe et d’ailleurs, de promouvoir le respect universel des Conventions de Genève ; – aux Hautes Parties contractantes des Conventions de Genève, de se réunir de toute urgence pour examiner les violations de ces conventions et les façons d’y remédier ; – à l’Union européenne, de presser toutes les parties de respecter le droit humanitaire international ; – à toutes les parties, de veiller à ce que les prisonniers aient droit à un traitement médical et à ne pas être soumis à un traitement inhumain et dégradant, et que leur droit à la vie soit respecté, conformément au droit international ; – à toutes les parties, de respecter la souveraineté de l’Etat du Liban. Enfin, le REMDH aimerait rappeler à l’Union européenne qu’elle s’est engagée non seulement à respecter, mais aussi à faire respecter les droits de l’Homme dans les pays tiers. L’article 11 du Traité sur l’Union européenne stipule que la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE a pour objectifs « le développement et le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit, ainsi que le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales». C’est la raison pour laquelle l’UE doit se fonder sur les Accords d’association signés avec les parties concernées pour exiger que les droits de l’Homme soient respectés. Kamel Jendoubi Président, Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme Human Rights Watch : Israël ne doit pas Utiliser d’Armes indiscriminées Des bombes à fragmentation israéliennes frappent des Civils au Liban (Beyrouth, le 24 juillet 2006) – Human Rights Watch a déclaré aujourd’hui que l’artillerie israélienne a utilisé des bombes à fragmentation dans ses tirs dans régions peuplées au Liban. Les chercheurs sur le terrain au Liban ont confirmé que des attaques avec des bombes à fragmentation ont eu lieu dans le village de Blida le 19 juillet faisant un mort et au moins 12 civils, y compris sept enfants. Les chercheurs de Human Rights Watch ont photographiés des bombes à fragmentation dans l’arsenal d’artillerie israélienne sur la frontière entre Israël et le Liban. Les « projectiles à fragmentation” sont des armes prohibées, imprécises et peu fiables quand elles sont utilisées autour de civils”, a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. “Ils ne devraient jamais être utilisés dans les régions peuplées.” D’après les témoins et survivants de l’attaque interviewés par Human Rights Watch, l’artillerie Israëlienne a tiré plusieurs bombes à fragmentation à Blida autour de 3 heures de l’après-midi le 19 juillet. Les témoins ont décrit comment l’artillerie a tiré des centaines de bombes à fragmentation sur le village. Ils ont décrit clairement les bombes comme de petits projectiles qui ont émergé de leurs plus grandes coquilles. Message de cinéastes israéliens à leurs collègues cinéastes arabes “Nous, cinéastes israéliens, saluons tous les cinéastes arabes réunis à Paris pour la Biennale du cinéma arabe. A travers vous, nous voulons envoyer un message d’amitié et de solidarité à nos collègues Libanais et Palestiniens qui sont actuellement assiégés et bombardés par l’armée de notre pays. Nous nous opposons catégoriquement à la brutalité et à la cruauté de la politique israélienne, qui a atteint de nouveaux sommets au cours des dernières semaines. Rien ne peut justifier la poursuite de l’occupation, de l’enfermement et de la répression en Palestine. Rien ne peut justifier le bombardement de populations civiles et la destruction d’infrastructures au Liban et dans la bande de Gaza. Permettez nous de vous dire que vos films, que nous nous efforçons de voir et de faire circuler autour de nous, sont très importants à nos yeux. Ils nous aident à vous connaître et à vous comprendre. Grace à ces films, les hommes, les femmes et les enfants qui souffrent à Gaza, à Beyrouth, et partout où notre armée déploie sa violence, ont pour nous des noms et des visages. Nous voulons vous en remercier, et vous encourager à continuer de filmer, malgré toutes les difficultés. Quant à nous, nous nous engageons à continuer d’exprimer, par nos films, nos prises de paroles et nos actions personnelles, notre opposition catégorique à l’occupation et notre désir de liberté, de justice et d’égalité pour tous les peuples de la région. Signataires: Nurith Aviv / Ilil Alexander / Adi Arbel / Yael Bartana / Philippe Bellaiche / Simone Bitton / Michale Boganim / Amit Breuer / Shai Carmeli-Pollack / Sami S. Chetrit / Danae Elon / Anat Even / Jack Faber / Avner Fainguelernt / Ari Folman / Gali Gold / BZ Goldberg / Sharon Hamou / Amir Harel / Avraham Heffner / Rachel Leah Jones / Dalia Karpel / Avi Kleinberger / Elonor Kowarsky / Edna Kowarsky / Philippa Kowarsky / Ram Loevi / Avi Mograbi / Jud Neeman / David Ofek / Iris Rubin / Abraham Segal / Nurith Shareth / Julie Shlez / Eyal Sivan / Yael Shavit / Eran Torbiner / Osnat Trabelsi / Daniel Waxman / Keren Yedaya” Les ONG tunisiennes organisent une journée de solidarité avec le Liban et la Palestine Le vendredi 28 juillet une journée de solidarité avec les peuples libanais et palestinien a eu lieu au siège de l’Association tunisienne des femmes démocrates à l’initiative de l’ATFD dans le cadre de l’interassociative. Le conseil de l’ordre des avocats, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, le Conseil national pour les libertés en Tunisie, la Ligue des écrivains libres, l’association tunisienne de lutte contre la Torture et RAID-ATTAC ont pris part à cette événement. Une exposition se photos montrant l’agression israélienne au Liban a été organisée à cette occasion par l’ATFD. Les participants ont décidé une série d’actions dont la publication d’une déclaration commune des ONG de la société civile tunisienne contre les massacres pérpétrés contre les populations civiles au Liban par l’armée israélienne;l’envoi de délégation de protestation au siège des Nations Unies à Tunis, à la Délégation européenne, à l’ambassade des USA ; ainsi qu’une délégation de soutien aux ambassades du Liban et de Palestine.
 

(Source:  le numéro 44 de Kalima mis en ligne le 3 aout 2006) http://www.kalimatunisie.com

 

 

Israël peut-il être un partenaire de paix ?
Omar Mestiri 1 août 2006
Prenant prétexte d’une audacieuse opération militaire de la résistance libanaise, l’armée « de défense » d’Israël – dont le vocable « Tsahal » est complaisamment repris par l’ensemble des médias occidentaux – se trouve, une fois encore, engagée dans une attaque d’une vaste ampleur contre un pays arabe voisin. Cette énième agression se déroule en prolongement de l’offensive militaire contre les territoires palestiniens qui entraine des centaines de victimes innocentes. Elle provoque des tueries parmi les civils et de lourds dégâts à des infrastructures aussi éloignées d’un objectif militaire que les habitations, les réservoirs d’eau potable, les centrales électriques ou les voies de communication. Encore une fois, l’objectif de terroriser la population et de lui infliger le maximum de souffrances est manifeste. Pourtant, l’ensemble des gouvernements arabes ont depuis plusieurs années renoncé à toute velléité de résistance, multipliant les dispositions pacifiques et s’en remettant à la magnanimité de l’administration américaine pour résoudre les contentieux, se bornant à émettre d’inoffensives réprobations rhétoriques. Même la Syrie, sur qui se concentrent aujourd’hui les pressions de la « communauté internationale », se trouve plus focalisée – après la « pédagogique » invasion de l’Irak aiguillonnée par Israël – sur la survie du régime que sur la récupération de son territoire, annexé depuis plus de 40 ans par Israël. Il ne faisait plus de doute pour personne, depuis belle lurette, que le « processus de paix », initié à Madrid par George Bush père – reconduit par la suite en « accords d’Oslo » et négociations avec la Syrie – avait irrémédiablement sombré, malgré la référence, litanique et hypocrite, à la « feuille de route » ressassée par l’Union Européenne. Une armée « de défense » qui multiplie les agressions Les dirigeants israéliens se sont toujours prévalus de l’impératif de « sécurité » pour justifier leurs manquements multiples aux engagements souscrits par leur gouvernement. Cette conception, bien particulière, construite sur la négation du droit des autres à la sécurité, les a conduits fréquemment à perpétrer de graves et massives violations contre les populations arabes, tout particulièrement contre le peuple palestinien dont ils persistent à nier les droits les plus élémentaires. Israël s’est toujours obstiné à rejeter les arbitrages et les décisions des Nations Unies qui ne lui étaient pas favorables. Un refus acharné de renoncer aux territoires conquis par la force En fait, au-delà des alibis sécuritaires, le facteur majeur de déstabilisation au Proche-Orient demeure le consensus des dirigeants israéliens autour du refus acharné de renoncer aux territoires conquis par la force et d’appliquer loyalement le principe « la paix contre les territoires », sous l’égide duquel se sont déroulées les négociations. Après 58 ans d’existence, Israël n’a toujours pas fixé ses frontières définitives, notamment avec la Syrie… Surtout, l’Etat palestinien n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucune reconnaissance formelle. Au plus fort de sa prétendue « chasse aux terroristes palestiniens », Israël a poursuivi sa spoliation d’étendues de plus en plus grandes de territoires palestiniens pour les consacrer à de nouvelles colonies. Jusqu’ici Israël a été conforté dans son attitude martiale par son écrasante supériorité militaire et par l’appui, massif et sans faille, de l’administration Bush qui a multiplié les vetos pour lui épargner les condamnations onusiennes. Il s’est aussi abusivement prévalu d’une caution morale occidentale, en vertu d’une habile instrumentalisation du génocide perpétré contre la population juive par le régime nazi durant la deuxième guerre mondiale. Israël a été depuis sa création à l’abri de toute sanction internationale effective, quels que soient les abus commis. Le dernier Etat ségrégationniste de la planète Présenté par la pensée dominante occidentale, comme un « havre de démocratie et de modernité » dans une région dominée par le « despotisme et le fanatisme », cette nouvelle aventure coloniale dans le monde arabe, reconduit en réalité de vieux fantasmes. Après la disparition de l’apartheid sud-africain en 1994, Israël est aujourd’hui le seul Etat au monde fondé sur la ségrégation raciale entre ses citoyens. Les dirigeants israéliens ont acculé les dirigeants des pays occidentaux à leur octroyer un statut d’enfant gâté de la planète, dont il faut tolérer toutes les frasques quelqu’en soit la gravité. C’est le seul endroit de la planète où aucune force d’interposition ne peut opérer ; le comble de l’humiliation infligée par cet Etat à « la communauté internationale » a été son refus de recevoir la mission internationale mise sur pied par le conseil de sécurité en avril 2002 pour enquêter sur le massacre commis par l’armée israélienne au camp de réfugiés de Jenin , sans que cela prête à aucune conséquence ! Israël, qui a toujours rejeté avec arrogance le traité de non-prolifération nucléaire , est le seul pays du Proche-Orient à détenir l’arme nucléaire, dont il possède plusieurs centaines d’exemplaires, constituant une menace des plus sérieuses pour les pays arabes. Pourtant, cet arsenal, acquis grâce au soutien de la France (sous la 4e République) n’a jamais fait l’objet de quelconques pressions de la part des pays occidentaux pour son élimination. Après l’invasion de l’Irak – au terme d’une dizaine d’années d’un embargo décrété par l’ONU qui a sévèrement éprouvé sa population – dont l’objectif déclaré était l’élimination de fantomatiques armes de destruction massives, les pays occidentaux, excités par Israël, concentrent les menaces contre l’Iran qui revendique le droit – non prohibé – d’enrichir l’uranium. L’UE supplétif de la machine de guerre israélienne Les dirigeants de l’Union Européenne assument aujourd’hui une lourde responsabilité dans l’évolution dramatique de la situation. Ils se sont disqualifiés en concentrant leurs pressions sur le Liban martyrisé, pour lui faire accepter les exigences de l’agresseur, tout en soulignant « le droit légitime [d’Israël] de se défendre ». Incapables d’assumer le rôle de médiateur crédible, ils se résignent à revêtir les habits de supplétifs de la machine de guerre israélienne. Ils auront ainsi achevé de ruiner le capital d’estime né de l’opposition de grands pays européens à l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003 et qui avait nourri de grands espoirs chez les peuples arabes pour une solution équitable des conflits de la région. Au cours des mois précédents, ils avaient participé à renforcer le blocus inhumain imposé par l’occupant israéliens au peuple palestiniens en cautionnant le boycott du gouvernement dirigé par le mouvement Hamas, issu des élections de janvier 2006, au terme du scrutin le plus honnête jamais organisé dans un pays arabe. L’UE a édicté des sanctions financières et diplomatiques, au prétexte de contraindre le Hamas à reconnaître Israël, à renoncer à la violence et à s’engager dans le processus de paix. A l’opposé, les gouvernements européens n’ont, pour la plupart, eu aucune gêne à entretenir des relations étroites avec des gouvernements israéliens menés par des formations extrémistes, aux programmes basés sur l’expansionnisme et la purification ethnique, comme le Likoud. Ils ont reçu et honoré des dirigeants israéliens incriminés dans de graves crimes de guerre, comme le général Ariel Sharon. Celui-ci avait été élu, au lendemain d’une provocation aux conséquences meurtrières, avec l’objectif avéré et largement réalisé de saborder les accords d’Oslo et de détruire l’autorité palestinienne avec à sa tête le président défunt Yasser Arafat. L’union européenne s’est retrouvée dans cette piteuse impasse diplomatique, après avoir cédé aux pressions des Etats-Unis en inscrivant des mouvements de résistance armée tels que le Hamas ou le Hizbullah sur la liste des groupes terroristes. En revanche, aucune mesure européenne ne touche les cadres de l’Etat hébreu qui se sont rendus coupables de crimes de guerre internationalement dénoncés, comme les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens, à l’aide de missiles qui entraînent aussi dans la mort de nombreux civils présents sur les lieux. Les destructions de milliers de maisons et la mise en place de centaines de check point qui transforment en enfer le quotidien de la population palestinienne, ne dépassent jamais le registre des réprobations verbales laconiques adressées à Israël. Intimider toute critique d’Israël Plus grave, les gouvernements des pays européens adoptent depuis quelques années une politique interne inquiétante de répression des courants critiquant Israël, intégrant, par la bande, les canons du sionisme qui les assimilent à l’antisémitisme. En 2004, la commission européenne a retiré un sondage d’opinion qu’elle avait commandé et qui révèle que les citoyens européens considèrent Israël comme la plus grande menace contre la paix internationale. Un document de travail officiel considère l’assimilation de la politique israélienne aux pratiques nazies, comme une manifestation d’antisémitisme. D’autres études recommandent d’élargir la logique à tout soutien au droit au retour des réfugiés palestiniens et d’adopter des législations réprimant toute accusation de racisme proférée à l’égard des dirigeants israéliens . Les régimes arabes portent, cependant la responsabilité majeure dans la dégradation de la situation. Les exigences de la « confrontation avec l’ennemi israélien » avaient souvent été avancées, dans les premiers temps, pour justifier la mainmise de systèmes totalitaires sur la région. Les aspirations des peuples à la liberté ont été impitoyablement niées, entraînant régression politique et culturelle et faillite économique. De gigantesques ressources ont été détournées de l’effort de développement, pour être consacrées à l’édification d’appareils sécuritaires et militaires hypertrophiés qui ont en définitive plus servi à museler les sociétés qu’à résister à Israël, tout en favorisant une corruption endémique. Aujourd’hui, ces mêmes régimes, qui ont troqué la rhétorique de la résistance contre celle des droits de l’homme, mettent en avant leurs dispositions positives à l’égard d’Israël, ainsi que leur engagement dans « le combat contre le terrorisme et l’extrémisme », pour rechercher l’assistance des gouvernements occidentaux et justifier le rejet dédaigneux de toute exigence d’émancipation des sociétés arabes. Cette situation constitue le terreau le plus favorable au développement de courants fanatiques et violents. Facteurs de paix marginalisés Bien que marginalisés, les facteurs de paix n’en existent pas moins dans la région. Les courants démocratiques du monde arabe luttent aussi pour libérer un formidable potentiel de soutien à la cause palestinienne, susceptible de générer une dissuasion contre l’aventurisme guerrier israélien plus efficace que tous les arsenaux militaires. Cette évolution favoriserait, en retour la mise en avant d’un plus grand partage de valeurs avec les pacifistes israéliens. La société israélienne a vu depuis un quart de siècle, l’éclosion de divers groupes, en rupture plus ou moins ouverte avec le sionisme, qui s’opposent à l’occupation et rejettent les colonies, tout en soutenant une part plus ou moins substantielle des droits palestiniens. Les « mères en noir », le mouvement « Taayoush », « Beit Salem » et autres défenseurs de droits humains, les militaires refusant de servir en Cisjordanie, les pilotes refusant d’exécuter les assassinats ciblés, les militants qui s’opposent aux destructions des maisons, ceux qui abritent les militants palestiniens recherchés… Bien d’autres, journalistes et écrivains courageux, ont défié l’establishment israélien pour prodiguer un substantiel soutien à la population palestinienne, plus efficace que le radicalisme verbal dominant au sein des élites arabes. Ces groupes n’ont cependant pas pu atteindre, jusqu’ici, une force capable de bloquer la machine de guerre israélienne, ni de peser sur les choix politiques de l’Etat d’Israël. Ces deux composantes de paix, marginales dans leurs sociétés respectives, n’ont jusqu’ici pas construire des synergies communes. Une paix équitable et durable ne peut être établie que sur la base de l’égalité et de la justice, comme l’a montré le probant exemple Sud-Africain. Renoncer à toutes les colonies, démanteler la logique ségrégationniste de la société israélienne, reconnaître le partenaire palestinien sans chercher à l’humilier, garantir les droits de tous les citoyens, telles sont ses conditions incontournables. Elles semblent encore loin d’être réunies. Toute paix fondée sur une notion de soumission d’un des partenaires, ou sur une minorisation des droits des individus, ne peut qu’être empreinte de précarité, prolongeant d’autant les souffrances et les frustrations qui alimentent rejet et violence. Les fortes tensions provoquées par la fin du pétrole, ne concourent pas non plus, à cette évolution espérée, l’UE considérant l’approvisionnement en énergie non plus comme un élément du marché, selon les canons du libéralisme, mais comme un élément essentiel de sa sécurité. En attendant, le traitement de faveur arraché par Israël, contribue fortement à déstabiliser l’ensemble du système onusien et le décrédibilise ; il n’est pas sûr que les forces attachées aux valeurs universelles, accepteront d’attendre, patiemment, la fin du pétrole pour mettre fin au double standard. ————– 1- Exception faite d’Itzhak Rabin, qui s’était engagé, avant son assassinat en 1995, à restituer le plateau du Golan à la Syrie, dans le cadre d’accord de paix définitifs. 2- Ce camp, situé au nord des territoires palestiniens occupés depuis 1967, avait été réinvesti par les blindés israéliens qui ont procédé à d’intenses pilonnages à l’arme lourde contre les habitations avant de céder la place aux bulldozers qui ont rasé des centaines de maisons sans s’assurer du sort des habitants. On estime que plusieurs centaines de civils ont été tués, la plupart ensevelis sous les décombres. 3- Il a aussi refusé de ratifier la majorité des instruments contraignants, notamment les statuts de la cour pénale internationale CPI. 4- Idéologie officielle de l’Etat, fondée sur le nationalisme juif et la négation de la Palestine. Elle a été stigmatisée, en 1974, comme une des composantes du racisme moderne par l’AG de l’ONU qui a renié cette position 20 ans plus tard. 5- Working definition of antisemitism, établi par l’observatoire européen sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (EUMC) http://eumc.europa.eu/eumc/material/pub/AS/AS-WorkingDefinition-draft.pdf. 6- Cf. le rapport établi en octobre 2004, par Jean-Christophe Rufin, suite à une mission confiée par le Ministre français de l’Intérieur (p. 28), http://www.laic.info/Members/webmestre/Folder.2003-09-11.4517/rapport_rufin.pdf. 7- Le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a décidé de suspendre la diffusion en Europe de la chaîne Al Manar, appartenant au Hizboullah, en se basant sur l’un des attendus suivants : « Ces propos selon lesquels la chaîne de télévision Al Manar entend, de son propre aveu, « révéler aux téléspectateurs européens, aux résidents étrangers en Europe, la réalité des faits et de la situation, les crimes contre l’humanité perpétrés par Israël, aussi bien en Palestine occupée que dans le monde… » sont susceptibles de constituer une incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de religion ou de nationalité… », Assemblée plénière du 7 décembre 2004, www.csa.fr. 8- Le président français, Jacques Chirac, s’est distingué récemment en affirmant que la France était disposée à user de l’arme nucléaire pour assurer la sécurité de ses approvisionnements en hydrocarbures.
 

(Source:  le numéro 44 de Kalima mis en ligne le 3 aout 2006) http://www.kalimatunisie.com

 


L’Afrique du Nord créera sa propre force de maintien de la paix

 

Lors d’une réunion organisée lundi 31 juillet à Tripoli, les hauts responsables de la défense de Tunisie, d’Algérie, d’Egypte et de Libye ont décidé de mettre sur pied une force nord-africaine de maintien de la paix et de la stabilité. Ce projet avait été initié par le Conseil pour la paix et la sécurité de l’Union africaine. Les participants ont indiqué qu’une telle force permettra à l’Afrique de renforcer ses capacités à assurer les missions de sécurité, de paix et de stabilité, et de contribuer ainsi au progrès et au développement de l’ensemble du continent.
(Source: Saphir News le 03 Août 2006)
 

Nouvelair et Karthago Airlines se décident d’étudier l’opportunité d’un rapprochement

Il est vrai que le marché financier en parle depuis quelque temps, il est vrai aussi que le courant des synergies semble s’être mis en place depuis longtemps. Il est vrai également qu’aussi bien l’ouverture des vols réguliers aux compagnies privées que l’engagement de la Tunisie dans l’Open-Sky sont à même de fragiliser les compagnies de faible taille face aux grands groupes internationaux. La perspective de la prochaine suppression des barrières douanières, de la mondialisation et de la libéralisation des ciels fragiliserait probablement et progressivement les petites compagnies. D’un autre côté, les récentes flambées des cours du pétrole ont eu un impact négatif sur le coût du carburant des compagnies aériennes (estimé à plus de 40% en 2005), une rubrique qui représente plus de 25% du Chiffre d’affaires de ces entreprises. Dans ce type de situation, les entreprises doivent faire pression sur leur coût et sont obligés de chercher des opportunités d’économies d’échelle à tous les niveaux. Si de l’autre côté, on prend en considération la guerre des prix et le développement de nouvelles formules de commercialisation des vols (Internet, low-cost, last minute), on peut comprendre cette tendance au regroupement des entreprises. Dans ce contexte et selon des informations récentes communiquées par des sources proches de ces compagnies aériennes privées tunisiennes, Nouvelair et Karthago Airlines ont décidé d’entamer l’étude de faisabilité d’un rapprochement entre les 2 entreprises. Une banque d’affaires internationale devrait être désignée dans les prochains jours et aura pour mission, en plus de l’étude de faisabilité, de proposer des formules de rapprochement. H.H. ___________________ KARTHAGO AIRLINES Créée en janvier 2002, la société KARTHAGO AIRLINES est une compagnie charter privée Tunisienne au capital de 10 millions de Dinars, elle a réalisé son premier vol le 22 mars 2002. La société opère entre la Tunisie et plus d’une quarantaine d’aéroports européens. Elle a transporté en 2004 environ 485.000 passagers pour un chiffre d’affaires de 79 millions de dinars, sa part de marché est estimée à 10% contre 35% pour Tunisair et 19% pour NouvelAir sur un total de part de marché pour l’ensemble des compagnies aériennes Tunisiennes de 63%. La société emploie 269 personnes à fin 2004.
 
(Source: Webmanagercenter  le 03 aout 2006)

Qui sont les expatriés européens ?

 
TUNISIE – 30 juillet 2006 – par ABDELAZIZ BARROUHI Estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes, leur nombre est en constante augmentation depuis plusieurs années. Mais tous ne sont pas – il s’en faut – des dirigeants d’entreprise recrutés à prix d’or… Mohamed Belhadj n’a jamais vu autant d’expatriés dans la banlieue nord de Tunis, où il est né il y a plus de soixante-dix ans. Les Européens, surtout, ne résistent pas au charme de ces coquettes stations que sont Carthage, Amilcar, Sidi Bou Saïd, La Marsa ou Gammarth. « Les agences immobilières poussent comme des champignons, et les prix des loyers flambent », observe-t-il. Ces villes résidentielles et même franchement huppées – de nombreux diplomates y ont élu domicile – ont, il est vrai, de nombreux atouts : elles conservent un visage humain, sont proches de la capitale et de l’aéroport, pas très éloignées du quartier d’affaires des Berges du Lac et disposent d’un accès commode aux zones industrielles du Grand Tunis. Dans cette enclave dorée, les expatriés, parmi lesquels beaucoup de chefs d’entreprise ?offshore et de cadres supérieurs, sont chez eux. Ils ont leurs écoles (que fréquentent aussi, quand même, certains élèves tunisiens), leurs cercles mondains, leurs moniteurs de tennis eux-mêmes expatriés… Les familles se fréquentent, font du sport ensemble, partent en week-end ensemble ou jouent au golf, ensemble, à La Soukra, à quelques kilomètres de là. « Nous avons longtemps habité Bizerte, où j’ai mon usine, explique un gérant d’entreprise, mais nous avons fini par nous installer ici, parce que nous y avons des amis et qu’on ne s’ennuie pas. L’inconvénient, c’est que je dois parcourir 120 km, aller-retour, pour aller travailler. » Ici, le pouvoir d’achat – celui des étrangers, bien sûr, mais aussi celui des Tunisiens – est sans doute le plus élevé du pays. Carrefour ne s’y est pas trompé lorsqu’il a ouvert un hypermarché sur la route de La Marsa. Aussi nombreux soient-ils, les expatriés européens de la banlieue nord de Tunis ne sont cependant pas représentatifs de l’ensemble des communautés étrangères établies en Tunisie. Les deux principales sont la française et l’italienne. Il en est ainsi depuis la fin du XIXe siècle, avec d’abord la colonisation française, puis les convoitises de l’Italie fasciste sur cette côte africaine si proche de la Sicile. À la veille de l’indépendance, en 1956, 255 000 Européens étaient installés en Tunisie, dont 180 000 Français et 67 000 Italiens. Dans les années 1960, ce nombre s’est réduit à quelques milliers, la grande majorité des Français et des Italiens (pour la plupart naturalisés français), rebutés par la « tunisification » de l’administration, les nationalisations et la politique de collectivisation socialiste, ayant préféré rentrer dans leurs pays respectifs. Depuis l’ouverture progressive de l’économie, à partir de 1972, puis l’afflux des investissements étrangers, une nouvelle génération d’Européens « détachés » a fait son apparition. Dans ses rangs, beaucoup d’enseignants, de cadres supérieurs et d’entrepreneurs, mais aussi d’émigrés de retour dans leur pays natal avec la nationalité de leurs ex-pays d’accueil. Beaucoup ont épousé des Européennes et ont des enfants binationaux. Aujourd’hui, le nombre des Européens établis en Tunisie est estimé à moins de 30 000, compte non tenu de ceux qui ne sont pas immatriculés dans leurs consulats respectifs, cet acte n’étant pas obligatoire (10 000 Français seraient notamment dans ce cas). La majorité est installée dans le Grand Tunis et le long du littoral (entre Bizerte et Sfax, en passant par le Cap Bon, Sousse et Monastir), où se concentre l’essentiel des activités économiques et touristiques. Les deux tiers sont des Français. Entre 1994 et 2006, le nombre des personnes enregistrées et recensées par les services consulaires de l’ambassade de France a augmenté de 66 %, passant de 12 000 à 20 000. Cette progression s’est accélérée au tournant des années 2000-2001 (+ 7 % par an). Parmi les Français établis en Tunisie, le pourcentage des expatriés ne cesse d’augmenter : 93 % en 2000, 95,5 % en 2002, 97 % en 2005. Les Français nés en Tunisie et y ayant fait souche avant l’indépendance ne représentent plus aujourd’hui que 3 % de l’ensemble. Et les binationaux, 70 %. À en croire les statistiques consulaires, 45 % des actifs de nationalité française sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles : enseignants, médecins, avocats, juristes, etc. ; 20 % sont des chefs d’entreprise (un tiers est dans le secteur industriel) et des commerçants ; et 19 % sont des employés. Le reste est constitué d’ouvriers et d’exploitants agricoles. Un peu plus des deux tiers (68 %) sont établis dans le Grand Tunis, les autres à Sousse (8 %), Nabeul (6 %), Monastir (6 %) et Sfax (3 %). La France est le premier client et premier fournisseur de la Tunisie. Sur 2 703 entreprises étrangères travaillant dans ce pays, 1 095 sont détenues, en totalité ou en partie (au moins 10 %), par des capitaux français. Les entreprises françaises (qui emploient, au total, 93 000 personnes) sont à 75 % tournées vers l’exportation de biens et bénéficient des incitations à l’investissement. Grâce à leur connaissance du terrain, certains patrons français ont joué le rôle de poissons-pilotes des investissements directs étrangers. Gaby Lopez est l’un d’eux. Cadre dans un grand groupe français qui a ouvert une usine à Tunis, il a par la suite été appelé à la rescousse d’une autre entreprise française, qu’il a aidée à créer deux unités de production dans des secteurs de pointe, dont il assure aujourd’hui la direction. « Ce que j’aime faire, raconte Lopez, qui a auparavant travaillé en Chine et au Brésil, c’est de démarrer des projets, de constituer des équipes. » Au consulat d’Italie, 2 811 personnes sont immatriculées. Un chiffre sans doute très en deçà de la réalité, les Italiens étant, comme l’on sait, peu portés sur les formalités administratives. « La partie la plus importante de la communauté, dit-on à l’ambassade, est aujourd’hui constituée d’entrepreneurs et d’opérateurs économiques, en particulier dans les secteurs du textile, de l’énergie et des transports. » 592 entreprises italiennes sont, à ce jour, implantées en Tunisie. Parmi elles, le prestigieux groupe de prêt-à-porter Benetton et la compagnie pétrolière Agip, mais aussi beaucoup de PME très dynamiques. Les communautés belge, allemande, britannique et espagnole sont beaucoup plus récentes. 1 170 ressortissants belges – dont 75 % de binationaux – sont enregistrés à leur ambassade. Ils sont le plus souvent patrons, gérants ou cadres dans les 211 entreprises à capitaux belges travaillant en Tunisie, notamment dans le textile et le tourisme. Phénomène nouveau, de plus en plus de retraités belges résident de façon permanente dans les stations balnéaires locales. L’ambassade d’Allemagne estime quant à elle à un millier le nombre de ses ressortissants – dirigeants d’entreprise et cadres supérieurs dans leur majorité – immatriculés auprès des services consulaires. 260 entreprises à capitaux allemands sont installées en Tunisie, surtout dans le textile et l’électronique. On recense par ailleurs quelque 350 experts détachés pour des périodes plus ou moins longues auprès de divers organismes tunisiens, notamment par le biais de GTZ, un organisme allemand de coopération. La communauté britannique est encore plus récente : 76 entreprises implantées, en premier lieu British Gas, dont l’investissement dans le secteur de l’énergie est à ce jour le plus important jamais réalisé en Tunisie, et 800 ressortissants immatriculés à l’ambassade. La communauté espagnole ne compte que 532 personnes, pour 51 entreprises implantées. Elle est toutefois en légère progression par rapport aux années 1990. Curiosité : dix-sept religieuses travaillent dans diverses œuvres sociales et éducatives. Les communautés portugaise, néerlandaise, luxembourgeoise, maltaise, polonaise et tchèque ne comptent que quelques dizaines de membres. Très diverses, les communautés européennes ne sont que très peu intégrées à la population locale, à la différence, bien sûr, des binationaux, qui parlent la langue et peuvent s’appuyer sur un milieu familial. Les épouses de ces derniers ont davantage de mal. L’une d’elles explique : « Certaines d’entre nous s’immergent complètement dans leur nouvel environnement ; d’autres ont du mal à surmonter le “choc culturel” ; et d’autres, les plus nombreuses, s’adaptent progressivement et apprennent à faire la part des choses. » Les expatriés détachés comme les privilégiés de la banlieue nord de Tunis rencontrent rarement leurs compatriotes binationaux. Et encore plus rarement la population locale, bien que le français soit ici d’usage courant. « Ils ont tendance à se retrouver entre eux et s’intéressent peu à la vie culturelle de la capitale, explique une Française mariée à un Tunisien. Et puis, tout le monde n’a pas les mêmes moyens et ne fréquente pas les mêmes endroits. » Binationaux et détachés forment deux mondes distincts, en dépit de l’existence, pour les Français et les Italiens, d’associations où ils peuvent se retrouver. Outre la défense de leurs intérêts généraux, celles-ci s’occupent de l’éducation des enfants et des problèmes d’assurance-maladie, par exemple. Ce sont des lieux de rencontre où l’on échange numéros de téléphone et adresses utiles. Les mamans promènent ensemble les enfants, fréquentent les salles de sport et organisent des repas chez l’une ou chez l’autre. « On ne se fait peut-être pas de véritables amies, raconte une mère de famille, mais au moins on se sent moins seules. » Les Français disposent de deux associations (de droit tunisien) de ce type : l’Association démocratique des Français de l’étranger (ADFE) et l’Union des Français de l’étranger (UFE). Il y a aussi Tunis Accueil, sorte de club surtout fréquenté par les épouses de dirigeants d’entreprise qui, ne travaillant pas, se portent volontaires pour informer les nouveaux arrivants et les aider à s’installer. La communauté italienne, pour sa part, a une longue tradition associative et culturelle, avec le Club du cercle italien, la société culturelle Dante Alighieri et le… Comité des Italiennes mariées à des Tunisiens, fondé en 1994. Les établissements scolaires français sont le principal point de ralliement des familles francophones, tandis que les anglophones se retrouvent à l’école américaine de La Marsa. Les Italiens ont aussi leur propre école primaire. Coiffé par l’Institut français de coopération, qui dépend de l’ambassade, le système français compte sept écoles primaires (à Tunis, Sousse, Nabeul, Mégrine, Bizerte et La Marsa), dont plusieurs sont pourvues de sections maternelles, deux lycées (La Marsa, Tunis) et un collège (Sousse). Ces établissements scolarisent au total 4 655 élèves et comptent 570 enseignants et personnels d’encadrement. Pour les inscriptions, les petits Français sont évidemment prioritaires, mais certains établissements accueillent jusqu’à cinquante nationalités, surtout depuis le transfert provisoire à Tunis du siège de la Banque africaine de développement (BAD), qui emploie plus d’un millier de personnes. Les associations de parents d’élèves se plaignent d’une baisse de la qualité de l’enseignement, même si les taux de réussite aux examens restent plus élevés que la moyenne française. Elles se plaignent aussi du niveau élevé des frais de scolarité : entre 840 euros et 3 300 euros par an. Entre 2004-2005 et 2005-2006, ceux-ci ont, il est vrai, sensiblement augmenté : entre 10 % et 15 %, alors que le taux d’inflation local a été à peine supérieur à 2 %. Les familles bénéficient de bourses et d’allocations diverses qui permettent d’amortir le coût (jusqu’à 100 % des frais de scolarité), mais toutes n’y ont pas droit, ce qui constitue un handicap pour les binationaux. Des associations comme l’ADFE réclament la gratuité totale de l’enseignement pour les ?élèves français. Quand les familles ?ne bénéficient pas de bourses, il arrive que les frais soient contractuellement remboursés par l’employeur. Au lycée Pierre-Mendès-France (ex-Carnot) ?de Tunis, les étrangers paient ?trois fois plus que les Français. Nous avons interrogé plusieurs dizaines d’expatriés au cours de notre enquête. Tous, ou presque, ont insisté pour ne pas être nommément cités. « Ne donnez pas mon nom, même si mon opinion sur la Tunisie est flatteuse, explique un Français. Mais je sais qu’il suffit d’un mot mal interprété pour se retrouver dans une situation embarrassante. Il nous est interdit de nous mêler des affaires tunisiennes et d’émettre des opinions personnelles sur la politique. Nous n’avons pas à porter de jugement. » La sécurité qui prévaut en Tunisie est particulièrement appréciée. « Jamais je ne me suis trouvé en situation d’avoir peur », se réjouit un ingénieur en électronique. « Ce que j’apprécie le plus, renchérit un Belge, c’est qu’on ne sent aucune animosité au sein de la population locale, même si, comme partout, il arrive qu’on tombe sur des cons. » Ce satisfecit est tempéré par un autre expatrié établi en Tunisie depuis une vingtaine d’années. « La cellule familiale s’est réduite, dit-il. On veut avoir accès à la consommation, aux loisirs. Si le revenu n’est pas suffisant, la femme doit travailler. Il y a donc un stress permanent, une agressivité qui n’existaient pas avant. Cette dernière se manifeste notamment au volant, même chez des gens habituellement polis. » Mais n’exagérons rien : dans l’ensemble, tout va bien. « Plages, montagnes, sites archéologiques… Le nombre des endroits à visiter est extraordinaire, s’extasie un chef d’entreprise allemand. Avec mes amis expatriés, nous avons parcouru le pays en tous sens, ce que font rarement les Tunisiens. » « La qualité de vie est bonne, confirme un Belge. Les Tunisiens vivent bien, même s’ils ont des problèmes d’argent. Ils apprécient la vie, font la fête et sont hospitaliers. Je suis si souvent invité que, si je me laissais faire, je ne serais jamais à la maison. » « Les enfants sont bien élevés, observe par ailleurs une institutrice française, ce qui témoigne d’un bon niveau d’éducation. Mais ils sont plus polis à la campagne qu’à Tunis. » Ce qu’ils apprécient le moins : les « lourdeurs bureaucratiques », notamment pour le renouvellement, chaque année (tous les deux ans pour les conjointes de Tunisiens) de leurs cartes de séjour. Pour les postes de direction, les sociétés travaillant en offshore ne peuvent détacher ou recruter que quatre expatriés, au maximum. Aucune importance, commente le gérant de l’une d’elles, dans la mesure où les entreprises se sont justement délocalisées pour pouvoir utiliser une main-d’œuvre locale moins chère. Et puis, il est toujours possible de dépêcher en Tunisie des spécialistes travaillant au siège de la société, en Europe, pour des missions ponctuelles (trois mois, maximum). Bien que la Tunisie soit classée parmi les pays les moins chers pour les expatriés (voir encadré), tout le monde s’accorde à trouver le coût de la vie excessif. « Douze dinars [environ 7 euros] le kilo d’agneau et jusqu’à 30 dinars le kilo de poisson, c’est cher, calcule un détaché français. Depuis sept ans que je suis ici, j’ai vu le coût de la vie grimper très vite. Avec un salaire de 500 dinars, une famille tunisienne doit avoir du mal à s’en sortir. Et pour les expatriés, les loyers sont relativement chers. » Quant à la presse locale, mieux vaut ne pas en parler : « Les quotidiens tunisiens, je me contente de jeter un coup d’œil dessus. Ils se ressemblent tous et ne rapportent que des choses positives. Heureusement qu’il y a la télévision par satellite et l’Internet pour se tenir informé. »
 
(Source: Jeune Afrique le 30 juillet 2006)
 

 

3 questions à… Annick Bakhtri

 
TUNISIE – 30 juillet 2006 – par PROPOS RECUEILLIS PAR ABDELAZIZ BARROUHI Déléguée à l’Assemblée des Français de l’étranger pour la Tunisie et la Libye. Jeune Afrique : Les Français de Tunisie vivent-ils comme des nababs ? Annick Bakhtri : C’est une image d’Épinal. Il y a de moins en moins d’expatriés tels qu’on les concevait il y a encore quelques années. Tous les Français qui travaillent en Tunisie ne perçoivent pas des salaires « motivants ». Encore moins mirobolants. Et puis, la communauté est très largement composée de binationaux qui vivent de façon permanente dans le pays, avec des salaires locaux. Quelles sont leurs principales préoccupations ? Les mêmes que celles de tous les Français de l’étranger. On assiste actuellement à un désengagement programmé de l’État, qui fait de plus en plus appel à des financements privés (entreprises, mécénat) pour assumer ses missions en matière d’enseignement et d’action sociale en faveur des plus démunis. Que retirez-vous de tous vos séjours à l’étranger ? Cela m’a permis d’avoir une vue d’ensemble des différentes composantes des communautés françaises, ainsi que de leur évolution. Cela m’a par ailleurs confortée dans l’idée que vivre à l’étranger, c’est s’ouvrir à d’autres cultures, prendre conscience de sa différence et en faire un outil pour lutter contre l’intolérance et le racisme.
(Source: Jeune Afrique le 30 juillet 2006)

Tunis, la ville où la vie est moins chère

TUNISIE – 30 juillet 2006 – par ABDELAZIZ BARROUHI La capitale tunisienne et ses banlieues résidentielles offrent une qualité de vie rare en Afrique. Pourtant, contrairement aux apparences, la vie y est moins chère qu’ailleurs, comme le montrent les statistiques établies par Mercer HRC, le consultant britannique en ressources humaines. L’enquête annuelle de ce cabinet sert de base aux sociétés multinationales et aux gouvernements pour déterminer le montant des indemnités versées à leurs employés expatriés. Elle aboutit à un classement mondial établi sur la base d’un indice calculé en fonction du prix de deux cents services : habitat (un appartement de trois pièces de grand standing), transport, nourriture, habillement, santé, biens ménagers, loisirs, etc. Au palmarès des villes les plus chères au monde, Tunis n’apparaît qu’au 133e rang sur 144, ce qui en fait la moins chère d’Afrique et du monde arabe, loin derrière Lagos (31e), Abidjan (45e), Dakar (45e), Alger (51e), Casablanca (88e), Le Caire (93e) ou Johannesburg (117e). Moscou est la ville la plus chère au monde, suivie de Tokyo, Londres (5e), New York (10e) et Paris (15e). L’enquête s’attache par ailleurs à évaluer la « gestion de la qualité de vie pour les expatriés » en fonction de trente-neuf critères comme l’environnement politique, social, économique et socioculturel, la situation sanitaire, l’éducation, la qualité des services publics, les transports, les loisirs, les biens de consommation, le logement et la préservation de la nature. Dans le classement 2006 des villes où il fait bon vivre, Tunis arrive en 94e position sur 215. En Afrique, elle n’est précédée que par Port-Louis (77e), Johannesburg (87e) et Port-Elizabeth (93e). Viennent ensuite Casablanca (124e), Le Caire (131e), Dakar (144e), Libreville (153e), Tripoli (178e), Alger (179e), Yaoundé (182e), Abidjan (192e) et Bamako (196e). Cotonou et Djibouti ferment la marche. En tête du classement figurent Genève et Zurich. Sur les dix premières villes, huit sont européennes.
 
(Source: Jeune Afrique le 30 juillet 2006)


TOURISME La Tunisie est-elle une destination de casino ?

Hammamet, Sousse et Djerba constituent des sites agréables pour le développement des activités à forte valeur ajoutée. Le casino peut constituer une activité touristique de référence pour ces zones qui sont réputées pour leurs hôtels de luxe, leurs centres d’animation et leurs lieux de distraction. Ce qui représente un atout pour attirer les passionnés du jeu. Le casino envahit le secteur touristique. On pense déjà à l’ouverture de deux autres casinos à Sousse Kantaoui et Tabarka. Inscrit au cœur des tendances de consommation, tous les acteurs s’en emparent. Ils ont le profil. Pour peu qu’on leur offre le bon produit.   Le casino est devenu un vrai phénomène de société. Un nouvel art de vivre pour les touristes avides d’amusement et de loisirs. Vendre la détente et  le plaisir fera partie des soucis des TO. Les adeptes du produit tentent l’expérience, profitant de la multiplication de nouveaux casinos. Ils testent le produit et le bouche à oreille fonctionne à plein. La Tunisie est-elle une destination de casino ? C’est un secteur porteur. Le Grand Casino de Yasmine Hammamet a dégagé en 2005 de bons résultats avec 32000 nuitées et réalisé une croissance de 35% durant les trois dernières années. Il est vrai que nous avons de produits à forte valeur ajoutée pour bien vendre la destination aux touristes et la Tunisie a tous les atouts pour offrir aux clients italiens, français, russes, anglais un bon produit et une bonne ambiance à ces passionnés du jeu. Le marché du casino enregistre une croissance d’une année sur l’autre et semble même un bon créneau pour remplir nos unités en basse saison. Le cœur de cible de la clientèle dispose d’un pouvoir d’achat élevé. Nos casinos essaient de satisfaire les exigences de cette clientèle. L’offre est innovante et la qualité est leur credo.  Il est vrai que les professionnels  mènent un travail de fond pour séduire leurs clients. Le casino s’associe au haut de gamme et donc à ce qu’on veut faire de la marque en terme de positionnement. Il se livre à une course folle pour recruter une clientèle en quête de sensations. La promotion se consolide et se développe. La présence de certains professionnels dans les salons de Londres, Las Vegas et Moscou témoignent de l’intérêt qu’accordent les propriétaires de ces casinos à leurs produits.  L’avenir est davantage sur le produit de qualité et de pouvoir proposer un concept adapté à une clientèle de plus grande envergure. L’intérêt pour les hôteliers tunisiens est de pouvoir  diversifier leur commercialisation grâce au casino en se tournant vers les TO et  les chaînes hôtelières. La Tunisie qui mise sur le tourisme de luxe a intérêt de développer ce produit qui décolle difficilement. En effet, 5 casinos sur 8 ont fermé leurs portes dont un à Hammamet Nord, deux à Yasmine Hammamet,un à Sousse et le quatrième à Djerba et ce pour manque de rentabilité,mauvaise gestion et détournement de fonds. Mais ce produit essaie de se repositionner et la prochaine ouverture de deux casinos à Kantaoui et Tabarka atteste que ce produit reprend de la vigueur et essaie de retrouver sa vitesse de croisière.
Kamel Bouaouina
 
(Source: Le Temps du 3 aout 2006)
 

Meet Islam’s Biggest Rock Star

 
His songs of peace elicit Beatle-sized frenzy in countries where even dancing is forbidden. Now devout Muslim and singing sensation Sami Yusuf brings his message to the U.S.
By LINDSAY WISE / AMMAN Posted Monday, Jul. 31, 2006
The concert hall is charged with anticipation. The 5,000 Arabs in the audience break into deafening cheers, stomp their feet, clap their hands and chant « Sa-mi! Sa-mi! » until at last the lights go down. The orchestra swells and Sami Yusuf, 26, emerges through billows of smoke, dressed in a chic black suit and white open-collar shirt. Catching sight of him, the crowd goes crazy, screaming and whistling as though Elvis just entered the building. But when Yusuf begins to sing, it’s clear he’s not quite like other rock stars. « Peace and salutations upon you, O Messenger of God, » he croons. And for all the palpable excitement in the audience, an unspoken decorum is observed. The heartfelt cheering and singing never spills over into co-ed dancing in the aisles — after all, that could be considered a violation of Islamic law.
Some scholars of Islamic law even argue that playing music at all is forbidden, but — despite being a devout Muslim — Yusuf believes Islam values art and music. « Islam is all for modernity and all that is good and beautiful in this world, » he says. Yusuf is Islam’s answer to Christian rock. His hit songs, which he writes himself, range from upbeat tunes about love for the Prophet Muhammad to soulful ballads mourning the suffering of Palestinians, Iraqis and Sudanese. And while staying true to causes that are dear to Muslim hearts, he is channeling his fans away from extremism with a message of moderation, tolerance, patience and most of all, hope.
During performances in Jordan and Syria in advance of his U.S. tour, which started last week in a series of benefit concerts organized by Islamic Relief International in Los Angeles, Dallas, New Jersey, Chicago and Detroit, Yusuf passionately sang and spoke about the current Middle East crisis. « Our hearts, our minds, our souls are with our brothers and sisters in Palestine and in Lebanon, » he said to thundering applause in Amman University’s Arena Hall before dedicating his next song to all those suffering in the Middle East. « As Allah says in the Quran, ‘With hardship, there comes ease and comfort.’ God willing, dawn is near, and night will pass. We should never lose hope. »
Thanks in part to his willingness to tackle hot political topics other pop stars will not touch, Yusuf’s fame is growing. Everywhere he goes in the Middle East, he is trailed by admirers who press him with pocket-sized Qurans, neatly folded notes and flowers. One Jordanian dentist even offered to clean his teeth for free. In Yusuf’s home base of Cairo, he can no longer walk down the street unmolested. « The attachment people have to Sami is beyond celebrity, » observes Sharif Hasan al-Banna, co-founder of the singer’s Awakening Records music label. « People are always coming up to him or writing him to say ‘Your music inspired us, your music changed us.' » In many ways, it is his commitment to defending Arab and Muslim causes through his music that heartens youth who are discouraged by their sense of helplessness in the face of current events. « After what has been going on in Gaza, Lebanon and all these countries, he’s singing about this, and that’s really perfect, » says Diana Nassar, 17, a Jordanian student in a hot pink headscarf who sang along from her seat in the Amman audience.
« We’re going through this very difficult period, » Yusuf told TIME as he sat in the backseat of a black Humvee on his way to a rehearsal in Amman. « Muslims feel victimized. » But Yusuf does not believe conflict between Muslims and non-Muslims is inevitable. « I don’t believe there’s a clash of civilizations. I believe there’s a clash of the uncivilized. We need a wave of people to come along and bridge the gaps, because we have so much in common, so much to learn from each other. We need to silence the extremists. Let’s hope the moderates will take the microphone and be louder. »
A British citizen born in Iran to Azeri parents, Yusuf spent most of his life in London. Like his music, he is a fusion of East and West. A devotee of Bach, Chopin, U2, and Sting, Yusuf studied Middle Eastern and classical music with his composer father and instructors at the Royal Academy in London. He feels it is a Muslim duty to speak out against oppression no matter the religion of the victims. His songs have criticized Muslim rebels for the Beslan massacre of schoolchildren in Chechnya and France’s government for banning headscarves in public schools.
Despite the Beatle-like frenzy that sweeps crowds at his concerts, a closer look reveals that Yusuf is a different kind of pop singer. His boy-band good looks are framed by the close-cropped beard of an observant Muslim. He sings about God’s love, never romantic love. His backup singers are all men. His screaming fans include not just star-struck young women in head scarves, but teenage boys in blue jeans and gelled hair, old men in traditional Arab robes, and middle-aged moms bouncing toddlers on their knees.
Yusuf’s first two albums sold more than a million and a half copies, topping the charts across the Arab world and Turkey. His latest hit song, « Hasbi Rabbi » (My Lord is Sufficient), is the top-selling ring tone in the region, heard whenever cell phones go off in cabs and cafes from Cairo to Damascus. But the real sensation is Yusuf’s slickly produced, MTV-style music videos, which consistently register as the top most-requested on Middle Eastern music TV channels. The videos depict the singer as a model Muslim citizen who visits the mosque, tends to his aging parents, interacts comfortably with his British colleagues at a fictional London office, and still manages to come across as cool.
To his fans, it’s not just the music, but the message. « You can listen to it like any pop song, but the lyrics are different, more meaningful, » says Falah Hannoun, 25, who attended the Amman concert sporting a trim beard and wire-rim glasses. « You feel closer to God and your religion. » Bara Kherigi, Yusuf’s childhood friend and lyricist, believes the singer strikes a chord with young Muslims who do not feel represented by the offerings in the mainstream media. « They see singers, male or female, just dancing, living the high life, and that’s not them, » Kherigi explains. « Or they see some clip of Bin Laden preaching to them and speaking in an extreme way that doesn’t represent them either. When they see Sami, they are saying, ‘Wow. Finally, someone is on TV doing something that kind of resembles my life.' »
Not that all pious Muslims are fans. Yvonne Ridley, a British reporter who was kidnapped by the Taliban in Afghanistan and became a radical Muslim convert upon her release, recently lambasted Yusuf for « poisoning the masses » by encouraging « excessive behavior which demeans Islam. » In her view, Yusuf’s call for East-West coexistence is a « pipe dream. » Yet the need for cross-cultural understanding and dialogue is precisely the message Yusuf is bringing on his U.S. tour, and it should get a warm reception. After all, even if his particular brand of religious music may not have a wide enough appeal to crack the mainstream American charts, most people are likely to cheer Yusuf’s upbeat tune, which could use a lot more airplay these dark days.

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