TUNISNEWS
7 ème année, N° 2264 du 03.08.2006
AISPP: Communiqué Kalima: Brèves Kalima: Les ONG et l’agression israeliennes contre le Liban Kalima: Israël peut-il être un partenaire de paix ? Saphir News: L’Afrique du Nord créera sa propre force de maintien de la paix Webmanagercenter: Nouvelair et Karthago Airlines se décident d’étudier l’opportunité d’un rapprochement Jeune Afrique: Qui sont les expatriés européens ? Jeune Afrique: Tunis, la ville où la vie est moins chère Le Temps: La Tunisie est-elle une destination de casino ? Time: Meet Islam’s Biggest Rock Star
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Petition
Save the Lebanese civilians
Watch Out – Sensitive Pictures Below
With Love From Israel
http://www.youtube.com/watch?v=1xlImx9akIM&eurl=http%3A%2F%25
Harcèlement de maître Abbou se poursuit en prison Après un an et demi de détention arbitraire à la prison du Kef, Me Mohamed Abbou continue d’être astreint à des conditions carcérales dégradantes et inhumaines. Le droit à des soins médicaux lui est toujours dénié et dernièrement, l’administration a placé comme voisin de lit, un détenu malade mental qui le harcèle toute la journée et met ses nerfs à rude épreuve. Aucune des plaintes qu’il a engagées par le biais de son épouse et de ses avocats, qu’elles soient adressées à l’administration des prisons, au ministère de la Justice ou au Haut comité des droits de l’homme, dénonçant ces mauvaises conditions et demandant son transfert dans une autre prison, n’a eu un début de suite. Représailles fiscales contre maître Ayachi En Tunisie, en bon Etat de droit qui se respecte, les fonctions régaliennes de l’Etat servent à punir les opposants. Ainsi, maître Ayachi Hammami, qui a mis les locaux de son cabinet à la disposition des grévistes de la faim du 18 octobre, se voit aujourd’hui sanctionné pour cet acte rebelle. Le 31 juillet tout le mobilier de son bureau va être mis aux enchères publiques pour payer la somme de 21 mille dinars, montant du redressement fiscal infligé à maître Ayachi en guise de représailles. Sachant que l’étude de maître Ayachi est désertée de presque tous ses anciens clients à cause du harcèlement que leur fait subir la police politique, massée devant son local, comme c’est le cas pour tous les activistes opposants. …Et contre maître Abderraouf Ayadi Après les redressements fiscaux abusifs qui ont ciblé les cabinets de maîtres Saida Akremi, Noureddine Bhiri, Hédi Manai, Abdelbasset Al Ouni, Abdelwahab Maatar, Said Mechichi et Nejib Ben Youssef, c’est le tour de maître Ayadi de subir un redressement fiscal politique. Maître Ayadi subit un harcèlement policier continu de son cabinet depuis 2000 et de nombreuses ONG (dont la CIJ et l’Observatoire) ont alerté sur cette forme d’étranglement économique auquel il a été soumis par une faction permanente de policiers en civil qui fait le vide autour de son étude. Certains de ses clients ont subi un interrogatoire musclé dans les locaux du ministère de l’Intérieur pour qu’ils le déssaississent. A l’instigation du ministère de la Justice, une procédure d’expulsion de ses locaux a été exécutée et aujourd’hui, on le soumet à une inspection fiscale punitive, sachant pertinemment que son cabinet est désormais essentiellement consacré à la défense des victimes de procès politiques, qu’il défend bénévolement. Trois diplômés manifestent contre la sélection sécuritaire Le 19 juillet, Hussein Ben Amor, Mohamed Moumni et Jilani Oussiai, trois diplômés exclus du CAPES pour leurs activités syndicales ont manisfesté sur l’avenue Bourguiba, portant sur leurs tee-shirt des inscriptions dénonçant la «sélection policière» et la concussion dans l’attribution des diplômes. Ils ont été immédiatement battus et interrogés au district de Bab Bhar où ils ont été gardés à vue toute la journée. Hussein Ben Amor a eu un arrêt de 14 jours pour une atteinte à la tête suite aux coups de matraque. Ils ont porté plainte. Des enseignants de supérieur ont signé une pétition où ils se solidarisent avec leur mouvement et réclament l’arret de cette sélection sécuritaire. La venue de Mariah Carey : un bide financier pour l’Etat Son spectacle devait être le clou d’une saison culturelle, bien maigre par ailleurs. La venue de la chanteuse américaine Mariah Carey aura coûté une somme astronomique aux finances publiques tunisiennes, dont plus d’un million de dinars en devises. Les estimations les plus optimistes tablaient sur une présence d’au moins 40000 spectateurs à chacune de ses deux représentations pour amortir cet investissement substantiel. Or, au matin du jeudi 20 juillet, soit deux jours avant le premier concert, seulement 10000 billets, à 40D, avaient été vendus. Panique en haut lieu, branlebas de combat, le gros des troupes benaliennes est mobilisé. Deux décisions salutaires, d’une portée historique sont prises : la première, qui coule de source, c’est de maquiller le bide en succès éclatant en concédant une baisse substantielle sur le prix du billet, que certains ont pu avoir à 10D. Pour amortir les pertes, on n’a rien trouvé de mieux que de charger certaines administrations publiques d’écouler les billets. C’est ainsi qu’on a vu des hôpitaux proposer des billets pour le spectacle de Mariah Carey. Dans ces circonstances spéciales, les grosses têtes du régime ont planché sur le sujet et rivalisé de zèle et de trouvailles… sans se laisser détourner par des enjeux inférieurs, comme le soutien aux palestiniens et aux libanais. Naziha Echeikh, la toute fringante Secrétaire d’Etat à la santé, a fait la course en tête et a multiplié les coups de téléphones aux administrations pour leur demander d’aider, également, à écouler les billets sur le quota de l’association « Besma». Il est vrai que dans la république du général, le ridicule a cessé de tuer depuis longtemps. La police politique incite au viol d’une écrivaine Om Zied discutant avec la police qui lui interdit l’entrée au local du CNLT en 2004 Le 21 juillet, l’écrivaine et journaliste Naziha Rjiba (Om Zied) a été agressée par des agents de la police politique en civil qui encerclaient local du CNLT où devait se tenir une réunion interne, alors qu’elle s’y rendait pour participer à une réunion. Elle a été copieusement insultée dans un langage ordurier par ces agents, puis, après l’avoir frappée, ils l’ont mise de force dans un taxi auquel ils ont intimé l’ordre de l’emmener où il voulait, ajoutant qu’elle était une prostituée et que le chauffeur avait le loisir de « s’en servir à sa guise ! ». Cette lâche agression a beaucoup ému le milieu des droits humains en Tunisie qui l’ont unanimement dénoncée (CNLT, LTDH, ATFD) ainsi qu’à l’étranger (Observatoire des droits de l’homme). Certains journaux d’opposition qui ont rapporté l’évènement se sont crus obligés de disculper la police en affirmant qu’elle a été agressée par des « délinquants ». Ces « délinquants » sont malheureusement des fonctionnaires de la police que les défenseurs connaissent bien pour avoir fréquemment subi leur violences, notamment à l’occasion du congrès interdit de la LTDH en mai dernier; mais qu’ils en viennent à inciter au viol d’une intellectuelle de renom, voilà qui est nouveau ! Le CNLT a, dans un communiqué qu’il a publié le jour même, regretté que « des fonctionnaires de l’Etat tunisien chargés d’assurer la sécurité des citoyens, non seulement commettent un abus de pouvoir en spoliant des citoyens d’un droit fondamental garanti par les dispositions de la constitution tunisienne et de tous les instruments internationaux ratifiés par la Tunisie, mais encore abaissent une institution de la république au niveau d’une bande de voyous sans scrupules, usant de la violence physique et verbale sans retenue. »
(Source: le numéro 44 de Kalima mis en ligne le 3 aout 2006) http://www.kalimatunisie.com
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Les ONG et l’agression israeliennes contre le Liban
L’agression israélienne contre la Palestine et le Liban a été l’occasion d’un débat entre les ONG internationales et les ONG arabes. Ce débat est légitime et sain et il est tout à fait normal que les ONG arabes interpellent leur collègues dans les ONG internationales sur le bien fondé des positions prises. La presse officielle et officieuse tunisienne a saisi le prétexte de ce débat pour lancer une campagne contre ces ONG. Kalima a interrogé à ce sujet un membre dirigeant d’Amnesty International et propose à ses lecteurs des extraits des positions prises par les principales ONG. Javier Zúñiga , Senior directeur au secrétariat international d’AI Kalima : Le journal gouvernemental la Presse a publié le 11 juillet courant une information selon laquelle Amnesty International avait pris position sur la question du soldat israélien pris en otage et n’a pas pris position sur les massacres des civils perpétrés par l’armée israélienne à Gaza dernièrement, qu’en est-il réellement ? Javier Zúñiga : la position de AI sur la situation dans les Territoires Palestiniens Occupes (TPO), est articulée de manière assez détaillée dans les différents communiqués que nous avons publiés ces derniers temps et qui sont disponibles sur notre site web. (Voir: http://web.amnesty.org/library/eng-isr/index. Les documents sont également disponibles en arabe http://ara.amnesty.org/library/ara-isr/index et francais http://web.amnesty.org/library/fra-isr/index . Notre condamnation des graves violations des droits de l’homme commises par les forces israéliennes est on ne peut plus claire; nous vous référons par exemple au communiqué du 30 juin où nous déclarons: “Les attaques délibérées menées par les forces israéliennes contre des infrastructures et des biens civils dans la bande de Gaza violent le droit international humanitaire et constituent des crimes de guerre, a déclaré Amnesty International ce vendredi 30 juin……” http://web.amnesty.org/library/Index/FRAMDE150612006; Nous avons également demandé une enquête internationale: http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE150542006; Nous avons bien entendu aussi condamné les attaques des groupes armés palestiniens contre les civils israéliens – notamment le lancement des roquettes artisanales qassam de la bande de Gaza sur des villes et villages en Israël. Kalima : Quelle est la ligne de conduite d’AI dans le cas de conflits armés, quels sont les principes qui vous guident ? Le droit international, sur lequel repose notre travail, interdit strictement de cibler des civils – qu’elles que soient les circonstances ou les raisons invoquées ou l’ampleur des frappes et des violations commises par l’autre partie (les crimes des uns ne pouvant justifier ceux des autres). Pour le soldat Israélien enlevé par les groupes armés palestiniens, ne s’agissant pas d’un conflit armé international et les groupes concernés n’étant pas signataires des Conventions de Genève, ceux-ci n’ont pas le statut nécessaire pour détenir des prisonniers de guerre; et par ailleurs ils ont clairement indiqué dès le premier moment qu’ils les détenaient afin de les échanger avec des détenus palestiniens – c’est a dire en tant qu’otages. Vous trouverez un explication plus exhaustive, en arabe, dans la réponse que nous avons envoyée à un groupe d’ONGs de la région sur ce sujet; (voir http://www.hrinfo.net/mena/achr/2006/pr0712.shtml). Concernant les deux soldats israéliens capturés par le Hizbullah, nous avons demandé qu’ils ne soient pas maltraités et que leur soit accordé l’accès au CICR ; nous n’avons pas demandé leur libération – la différence étant dans le statut de la partie qui a capturé ces soldats (le Hizbullah faisant partie du gouvernement d’un pays libanais, qui est signataire des Conventions de Genève). FIDH Israël/Liban: L’immobilisme coupable de la communauté internationale Paris, le 20 juillet 2006 – La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) lance un appel à la communauté internationale afin que des mesures appropriées soient prises dans les plus brefs délais afin de garantir la sécurité et la protection des populations civiles libanaises, en proie à un désastre humanitaire. […]La FIDH condamne très fermement les attaques militaires qui auraient fait à ce jour 295 victimes civiles au Liban et 15 victimes civiles dans le Nord d’Israel. Elle appelle les parties au respect inconditionnel des conventions de Genève. Elle condamne avec la plus grande vigueur les opérations militaires israéliennes qui frappent sans interruption depuis 8 jours le Liban et qui ont fait pour la seule journée du 19 juillet 2006, plus de 70 victimes civiles. Elle dénonce avec la même force les attaques à la roquette par le Hezbollah contre des civils israéliens et le recours par ses milices à des armes dont l’utilisation est prohibée par le droit international humanitaire […] Ces exécutions de civils constituent une violation grave du droit international humanitaire au regard de l’article 3 de la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, et sont qualifiables à tout le moins de crimes de guerre en vertu de l’article 8(2)(a) du Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale, engageant la responsabilité pénale internationale de leurs auteurs. […] Le bombardement des voies de communication, des camions immobilisés ou se déplaçant sur des routes libanaises ainsi que selon les informations reçues, le pilonnage par l’armée israélienne, le 18 juillet, d’un convoi humanitaire provenant des Emirats arabes unis, tout comme l’accès impossible pour les organisations humanitaires à de nombreux villages du Sud Liban dont les principales voies d’accès ont été bombardées et la destruction de nombreuses infrastructures civiles libanaises incluant des industries alimentaires constituent au regard du droit international humanitaire, autant de punitions collectives perpétrées par l’armée israélienne à l’encontre des populations civiles libanaises, en violation de l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève. Elles relèvent de la qualification de violation grave reconnue par l’article 147 de la Quatrième Convention de Genève et constituent à tout le moins un crime de guerre en vertu de l’article 8(2)(a)(iv) du Statut de Rome qui reprend la coutume internationale[…]. REMDH – Inquiétude de l’escalade des violations touchant les civils Le 24 juillet REMDH presse toutes les parties impliquées à respecter le droit international humanitaire ainsi que les normes internationales des droits de l’Homme. Le droit à l’autodéfense des peuples et des Etats ne doit pas être un prétexte pour violer le droit international humanitaire et les droits de l’Homme. Les attaques délibérées contre des civils, outre qu’elles sont immorales, constituent une violation de ces normes. De même, le devoir des Etats de protéger leurs citoyens ne peut justifier l’assassinat des civils, qui constitue une violation du droit international humanitaire et un crime de guerre. De plus, selon le droit international humanitaire et les normes internationales des droits de l’Homme, il est totalement interdit de prendre pour cible la population civile, comme de l’intimider, de la terroriser ou de la punir collectivement. […] A la lumière de ces événements, le REMDH demande instamment à toutes les parties : – de cesser immédiatement de tuer des civils et de convenir d’un cessez-le-feu, dans toute la région, pour mettre fin à ces conflits au cours desquels des civils sont frappés sans discrimination ; – de s’abstenir d’attaquer les populations civiles et les infrastructures civiles; – de s’abstenir de bombarder ou d’endommager volontairement, de toutes les façons, les installations qui fournissent des services essentiels aux populations civiles ; – de s’abstenir de viser des objectifs militaires, lorsqu’on peut s’attendre à ce que ces attaques ne causent des dommages excessifs aux civils, ce qui est clairement le cas à l’occasion de ces conflits. Le REMDH demande en outre : – que soit mis un terme à l’occupation israélienne ; – à l’Union européenne et aux pays d’Europe et d’ailleurs, de promouvoir le respect universel des Conventions de Genève ; – aux Hautes Parties contractantes des Conventions de Genève, de se réunir de toute urgence pour examiner les violations de ces conventions et les façons d’y remédier ; – à l’Union européenne, de presser toutes les parties de respecter le droit humanitaire international ; – à toutes les parties, de veiller à ce que les prisonniers aient droit à un traitement médical et à ne pas être soumis à un traitement inhumain et dégradant, et que leur droit à la vie soit respecté, conformément au droit international ; – à toutes les parties, de respecter la souveraineté de l’Etat du Liban. Enfin, le REMDH aimerait rappeler à l’Union européenne qu’elle s’est engagée non seulement à respecter, mais aussi à faire respecter les droits de l’Homme dans les pays tiers. L’article 11 du Traité sur l’Union européenne stipule que la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE a pour objectifs « le développement et le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit, ainsi que le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales». C’est la raison pour laquelle l’UE doit se fonder sur les Accords d’association signés avec les parties concernées pour exiger que les droits de l’Homme soient respectés. Kamel Jendoubi Président, Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme Human Rights Watch : Israël ne doit pas Utiliser d’Armes indiscriminées Des bombes à fragmentation israéliennes frappent des Civils au Liban (Beyrouth, le 24 juillet 2006) – Human Rights Watch a déclaré aujourd’hui que l’artillerie israélienne a utilisé des bombes à fragmentation dans ses tirs dans régions peuplées au Liban. Les chercheurs sur le terrain au Liban ont confirmé que des attaques avec des bombes à fragmentation ont eu lieu dans le village de Blida le 19 juillet faisant un mort et au moins 12 civils, y compris sept enfants. Les chercheurs de Human Rights Watch ont photographiés des bombes à fragmentation dans l’arsenal d’artillerie israélienne sur la frontière entre Israël et le Liban. Les « projectiles à fragmentation” sont des armes prohibées, imprécises et peu fiables quand elles sont utilisées autour de civils”, a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. “Ils ne devraient jamais être utilisés dans les régions peuplées.” D’après les témoins et survivants de l’attaque interviewés par Human Rights Watch, l’artillerie Israëlienne a tiré plusieurs bombes à fragmentation à Blida autour de 3 heures de l’après-midi le 19 juillet. Les témoins ont décrit comment l’artillerie a tiré des centaines de bombes à fragmentation sur le village. Ils ont décrit clairement les bombes comme de petits projectiles qui ont émergé de leurs plus grandes coquilles. Message de cinéastes israéliens à leurs collègues cinéastes arabes “Nous, cinéastes israéliens, saluons tous les cinéastes arabes réunis à Paris pour la Biennale du cinéma arabe. A travers vous, nous voulons envoyer un message d’amitié et de solidarité à nos collègues Libanais et Palestiniens qui sont actuellement assiégés et bombardés par l’armée de notre pays. Nous nous opposons catégoriquement à la brutalité et à la cruauté de la politique israélienne, qui a atteint de nouveaux sommets au cours des dernières semaines. Rien ne peut justifier la poursuite de l’occupation, de l’enfermement et de la répression en Palestine. Rien ne peut justifier le bombardement de populations civiles et la destruction d’infrastructures au Liban et dans la bande de Gaza. Permettez nous de vous dire que vos films, que nous nous efforçons de voir et de faire circuler autour de nous, sont très importants à nos yeux. Ils nous aident à vous connaître et à vous comprendre. Grace à ces films, les hommes, les femmes et les enfants qui souffrent à Gaza, à Beyrouth, et partout où notre armée déploie sa violence, ont pour nous des noms et des visages. Nous voulons vous en remercier, et vous encourager à continuer de filmer, malgré toutes les difficultés. Quant à nous, nous nous engageons à continuer d’exprimer, par nos films, nos prises de paroles et nos actions personnelles, notre opposition catégorique à l’occupation et notre désir de liberté, de justice et d’égalité pour tous les peuples de la région. Signataires: Nurith Aviv / Ilil Alexander / Adi Arbel / Yael Bartana / Philippe Bellaiche / Simone Bitton / Michale Boganim / Amit Breuer / Shai Carmeli-Pollack / Sami S. Chetrit / Danae Elon / Anat Even / Jack Faber / Avner Fainguelernt / Ari Folman / Gali Gold / BZ Goldberg / Sharon Hamou / Amir Harel / Avraham Heffner / Rachel Leah Jones / Dalia Karpel / Avi Kleinberger / Elonor Kowarsky / Edna Kowarsky / Philippa Kowarsky / Ram Loevi / Avi Mograbi / Jud Neeman / David Ofek / Iris Rubin / Abraham Segal / Nurith Shareth / Julie Shlez / Eyal Sivan / Yael Shavit / Eran Torbiner / Osnat Trabelsi / Daniel Waxman / Keren Yedaya” Les ONG tunisiennes organisent une journée de solidarité avec le Liban et la Palestine Le vendredi 28 juillet une journée de solidarité avec les peuples libanais et palestinien a eu lieu au siège de l’Association tunisienne des femmes démocrates à l’initiative de l’ATFD dans le cadre de l’interassociative. Le conseil de l’ordre des avocats, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, le Conseil national pour les libertés en Tunisie, la Ligue des écrivains libres, l’association tunisienne de lutte contre la Torture et RAID-ATTAC ont pris part à cette événement. Une exposition se photos montrant l’agression israélienne au Liban a été organisée à cette occasion par l’ATFD. Les participants ont décidé une série d’actions dont la publication d’une déclaration commune des ONG de la société civile tunisienne contre les massacres pérpétrés contre les populations civiles au Liban par l’armée israélienne;l’envoi de délégation de protestation au siège des Nations Unies à Tunis, à la Délégation européenne, à l’ambassade des USA ; ainsi qu’une délégation de soutien aux ambassades du Liban et de Palestine.
(Source: le numéro 44 de Kalima mis en ligne le 3 aout 2006) http://www.kalimatunisie.com
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Prenant prétexte d’une audacieuse opération militaire de la résistance libanaise, l’armée « de défense » d’Israël – dont le vocable « Tsahal » est complaisamment repris par l’ensemble des médias occidentaux – se trouve, une fois encore, engagée dans une attaque d’une vaste ampleur contre un pays arabe voisin. Cette énième agression se déroule en prolongement de l’offensive militaire contre les territoires palestiniens qui entraine des centaines de victimes innocentes. Elle provoque des tueries parmi les civils et de lourds dégâts à des infrastructures aussi éloignées d’un objectif militaire que les habitations, les réservoirs d’eau potable, les centrales électriques ou les voies de communication. Encore une fois, l’objectif de terroriser la population et de lui infliger le maximum de souffrances est manifeste. Pourtant, l’ensemble des gouvernements arabes ont depuis plusieurs années renoncé à toute velléité de résistance, multipliant les dispositions pacifiques et s’en remettant à la magnanimité de l’administration américaine pour résoudre les contentieux, se bornant à émettre d’inoffensives réprobations rhétoriques. Même la Syrie, sur qui se concentrent aujourd’hui les pressions de la « communauté internationale », se trouve plus focalisée – après la « pédagogique » invasion de l’Irak aiguillonnée par Israël – sur la survie du régime que sur la récupération de son territoire, annexé depuis plus de 40 ans par Israël. Il ne faisait plus de doute pour personne, depuis belle lurette, que le « processus de paix », initié à Madrid par George Bush père – reconduit par la suite en « accords d’Oslo » et négociations avec la Syrie – avait irrémédiablement sombré, malgré la référence, litanique et hypocrite, à la « feuille de route » ressassée par l’Union Européenne. Une armée « de défense » qui multiplie les agressions Les dirigeants israéliens se sont toujours prévalus de l’impératif de « sécurité » pour justifier leurs manquements multiples aux engagements souscrits par leur gouvernement. Cette conception, bien particulière, construite sur la négation du droit des autres à la sécurité, les a conduits fréquemment à perpétrer de graves et massives violations contre les populations arabes, tout particulièrement contre le peuple palestinien dont ils persistent à nier les droits les plus élémentaires. Israël s’est toujours obstiné à rejeter les arbitrages et les décisions des Nations Unies qui ne lui étaient pas favorables. Un refus acharné de renoncer aux territoires conquis par la force En fait, au-delà des alibis sécuritaires, le facteur majeur de déstabilisation au Proche-Orient demeure le consensus des dirigeants israéliens autour du refus acharné de renoncer aux territoires conquis par la force et d’appliquer loyalement le principe « la paix contre les territoires », sous l’égide duquel se sont déroulées les négociations. Après 58 ans d’existence, Israël n’a toujours pas fixé ses frontières définitives, notamment avec la Syrie… Surtout, l’Etat palestinien n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucune reconnaissance formelle. Au plus fort de sa prétendue « chasse aux terroristes palestiniens », Israël a poursuivi sa spoliation d’étendues de plus en plus grandes de territoires palestiniens pour les consacrer à de nouvelles colonies. Jusqu’ici Israël a été conforté dans son attitude martiale par son écrasante supériorité militaire et par l’appui, massif et sans faille, de l’administration Bush qui a multiplié les vetos pour lui épargner les condamnations onusiennes. Il s’est aussi abusivement prévalu d’une caution morale occidentale, en vertu d’une habile instrumentalisation du génocide perpétré contre la population juive par le régime nazi durant la deuxième guerre mondiale. Israël a été depuis sa création à l’abri de toute sanction internationale effective, quels que soient les abus commis. Le dernier Etat ségrégationniste de la planète Présenté par la pensée dominante occidentale, comme un « havre de démocratie et de modernité » dans une région dominée par le « despotisme et le fanatisme », cette nouvelle aventure coloniale dans le monde arabe, reconduit en réalité de vieux fantasmes. Après la disparition de l’apartheid sud-africain en 1994, Israël est aujourd’hui le seul Etat au monde fondé sur la ségrégation raciale entre ses citoyens. Les dirigeants israéliens ont acculé les dirigeants des pays occidentaux à leur octroyer un statut d’enfant gâté de la planète, dont il faut tolérer toutes les frasques quelqu’en soit la gravité. C’est le seul endroit de la planète où aucune force d’interposition ne peut opérer ; le comble de l’humiliation infligée par cet Etat à « la communauté internationale » a été son refus de recevoir la mission internationale mise sur pied par le conseil de sécurité en avril 2002 pour enquêter sur le massacre commis par l’armée israélienne au camp de réfugiés de Jenin , sans que cela prête à aucune conséquence ! Israël, qui a toujours rejeté avec arrogance le traité de non-prolifération nucléaire , est le seul pays du Proche-Orient à détenir l’arme nucléaire, dont il possède plusieurs centaines d’exemplaires, constituant une menace des plus sérieuses pour les pays arabes. Pourtant, cet arsenal, acquis grâce au soutien de la France (sous la 4e République) n’a jamais fait l’objet de quelconques pressions de la part des pays occidentaux pour son élimination. Après l’invasion de l’Irak – au terme d’une dizaine d’années d’un embargo décrété par l’ONU qui a sévèrement éprouvé sa population – dont l’objectif déclaré était l’élimination de fantomatiques armes de destruction massives, les pays occidentaux, excités par Israël, concentrent les menaces contre l’Iran qui revendique le droit – non prohibé – d’enrichir l’uranium. L’UE supplétif de la machine de guerre israélienne Les dirigeants de l’Union Européenne assument aujourd’hui une lourde responsabilité dans l’évolution dramatique de la situation. Ils se sont disqualifiés en concentrant leurs pressions sur le Liban martyrisé, pour lui faire accepter les exigences de l’agresseur, tout en soulignant « le droit légitime [d’Israël] de se défendre ». Incapables d’assumer le rôle de médiateur crédible, ils se résignent à revêtir les habits de supplétifs de la machine de guerre israélienne. Ils auront ainsi achevé de ruiner le capital d’estime né de l’opposition de grands pays européens à l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003 et qui avait nourri de grands espoirs chez les peuples arabes pour une solution équitable des conflits de la région. Au cours des mois précédents, ils avaient participé à renforcer le blocus inhumain imposé par l’occupant israéliens au peuple palestiniens en cautionnant le boycott du gouvernement dirigé par le mouvement Hamas, issu des élections de janvier 2006, au terme du scrutin le plus honnête jamais organisé dans un pays arabe. L’UE a édicté des sanctions financières et diplomatiques, au prétexte de contraindre le Hamas à reconnaître Israël, à renoncer à la violence et à s’engager dans le processus de paix. A l’opposé, les gouvernements européens n’ont, pour la plupart, eu aucune gêne à entretenir des relations étroites avec des gouvernements israéliens menés par des formations extrémistes, aux programmes basés sur l’expansionnisme et la purification ethnique, comme le Likoud. Ils ont reçu et honoré des dirigeants israéliens incriminés dans de graves crimes de guerre, comme le général Ariel Sharon. Celui-ci avait été élu, au lendemain d’une provocation aux conséquences meurtrières, avec l’objectif avéré et largement réalisé de saborder les accords d’Oslo et de détruire l’autorité palestinienne avec à sa tête le président défunt Yasser Arafat. L’union européenne s’est retrouvée dans cette piteuse impasse diplomatique, après avoir cédé aux pressions des Etats-Unis en inscrivant des mouvements de résistance armée tels que le Hamas ou le Hizbullah sur la liste des groupes terroristes. En revanche, aucune mesure européenne ne touche les cadres de l’Etat hébreu qui se sont rendus coupables de crimes de guerre internationalement dénoncés, comme les assassinats ciblés de dirigeants palestiniens, à l’aide de missiles qui entraînent aussi dans la mort de nombreux civils présents sur les lieux. Les destructions de milliers de maisons et la mise en place de centaines de check point qui transforment en enfer le quotidien de la population palestinienne, ne dépassent jamais le registre des réprobations verbales laconiques adressées à Israël. Intimider toute critique d’Israël Plus grave, les gouvernements des pays européens adoptent depuis quelques années une politique interne inquiétante de répression des courants critiquant Israël, intégrant, par la bande, les canons du sionisme qui les assimilent à l’antisémitisme. En 2004, la commission européenne a retiré un sondage d’opinion qu’elle avait commandé et qui révèle que les citoyens européens considèrent Israël comme la plus grande menace contre la paix internationale. Un document de travail officiel considère l’assimilation de la politique israélienne aux pratiques nazies, comme une manifestation d’antisémitisme. D’autres études recommandent d’élargir la logique à tout soutien au droit au retour des réfugiés palestiniens et d’adopter des législations réprimant toute accusation de racisme proférée à l’égard des dirigeants israéliens . Les régimes arabes portent, cependant la responsabilité majeure dans la dégradation de la situation. Les exigences de la « confrontation avec l’ennemi israélien » avaient souvent été avancées, dans les premiers temps, pour justifier la mainmise de systèmes totalitaires sur la région. Les aspirations des peuples à la liberté ont été impitoyablement niées, entraînant régression politique et culturelle et faillite économique. De gigantesques ressources ont été détournées de l’effort de développement, pour être consacrées à l’édification d’appareils sécuritaires et militaires hypertrophiés qui ont en définitive plus servi à museler les sociétés qu’à résister à Israël, tout en favorisant une corruption endémique. Aujourd’hui, ces mêmes régimes, qui ont troqué la rhétorique de la résistance contre celle des droits de l’homme, mettent en avant leurs dispositions positives à l’égard d’Israël, ainsi que leur engagement dans « le combat contre le terrorisme et l’extrémisme », pour rechercher l’assistance des gouvernements occidentaux et justifier le rejet dédaigneux de toute exigence d’émancipation des sociétés arabes. Cette situation constitue le terreau le plus favorable au développement de courants fanatiques et violents. Facteurs de paix marginalisés Bien que marginalisés, les facteurs de paix n’en existent pas moins dans la région. Les courants démocratiques du monde arabe luttent aussi pour libérer un formidable potentiel de soutien à la cause palestinienne, susceptible de générer une dissuasion contre l’aventurisme guerrier israélien plus efficace que tous les arsenaux militaires. Cette évolution favoriserait, en retour la mise en avant d’un plus grand partage de valeurs avec les pacifistes israéliens. La société israélienne a vu depuis un quart de siècle, l’éclosion de divers groupes, en rupture plus ou moins ouverte avec le sionisme, qui s’opposent à l’occupation et rejettent les colonies, tout en soutenant une part plus ou moins substantielle des droits palestiniens. Les « mères en noir », le mouvement « Taayoush », « Beit Salem » et autres défenseurs de droits humains, les militaires refusant de servir en Cisjordanie, les pilotes refusant d’exécuter les assassinats ciblés, les militants qui s’opposent aux destructions des maisons, ceux qui abritent les militants palestiniens recherchés… Bien d’autres, journalistes et écrivains courageux, ont défié l’establishment israélien pour prodiguer un substantiel soutien à la population palestinienne, plus efficace que le radicalisme verbal dominant au sein des élites arabes. Ces groupes n’ont cependant pas pu atteindre, jusqu’ici, une force capable de bloquer la machine de guerre israélienne, ni de peser sur les choix politiques de l’Etat d’Israël. Ces deux composantes de paix, marginales dans leurs sociétés respectives, n’ont jusqu’ici pas construire des synergies communes. Une paix équitable et durable ne peut être établie que sur la base de l’égalité et de la justice, comme l’a montré le probant exemple Sud-Africain. Renoncer à toutes les colonies, démanteler la logique ségrégationniste de la société israélienne, reconnaître le partenaire palestinien sans chercher à l’humilier, garantir les droits de tous les citoyens, telles sont ses conditions incontournables. Elles semblent encore loin d’être réunies. Toute paix fondée sur une notion de soumission d’un des partenaires, ou sur une minorisation des droits des individus, ne peut qu’être empreinte de précarité, prolongeant d’autant les souffrances et les frustrations qui alimentent rejet et violence. Les fortes tensions provoquées par la fin du pétrole, ne concourent pas non plus, à cette évolution espérée, l’UE considérant l’approvisionnement en énergie non plus comme un élément du marché, selon les canons du libéralisme, mais comme un élément essentiel de sa sécurité. En attendant, le traitement de faveur arraché par Israël, contribue fortement à déstabiliser l’ensemble du système onusien et le décrédibilise ; il n’est pas sûr que les forces attachées aux valeurs universelles, accepteront d’attendre, patiemment, la fin du pétrole pour mettre fin au double standard. ————– 1- Exception faite d’Itzhak Rabin, qui s’était engagé, avant son assassinat en 1995, à restituer le plateau du Golan à la Syrie, dans le cadre d’accord de paix définitifs. 2- Ce camp, situé au nord des territoires palestiniens occupés depuis 1967, avait été réinvesti par les blindés israéliens qui ont procédé à d’intenses pilonnages à l’arme lourde contre les habitations avant de céder la place aux bulldozers qui ont rasé des centaines de maisons sans s’assurer du sort des habitants. On estime que plusieurs centaines de civils ont été tués, la plupart ensevelis sous les décombres. 3- Il a aussi refusé de ratifier la majorité des instruments contraignants, notamment les statuts de la cour pénale internationale CPI. 4- Idéologie officielle de l’Etat, fondée sur le nationalisme juif et la négation de la Palestine. Elle a été stigmatisée, en 1974, comme une des composantes du racisme moderne par l’AG de l’ONU qui a renié cette position 20 ans plus tard. 5- Working definition of antisemitism, établi par l’observatoire européen sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (EUMC) http://eumc.europa.eu/eumc/material/pub/AS/AS-WorkingDefinition-draft.pdf. 6- Cf. le rapport établi en octobre 2004, par Jean-Christophe Rufin, suite à une mission confiée par le Ministre français de l’Intérieur (p. 28), http://www.laic.info/Members/webmestre/Folder.2003-09-11.4517/rapport_rufin.pdf. 7- Le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a décidé de suspendre la diffusion en Europe de la chaîne Al Manar, appartenant au Hizboullah, en se basant sur l’un des attendus suivants : « Ces propos selon lesquels la chaîne de télévision Al Manar entend, de son propre aveu, « révéler aux téléspectateurs européens, aux résidents étrangers en Europe, la réalité des faits et de la situation, les crimes contre l’humanité perpétrés par Israël, aussi bien en Palestine occupée que dans le monde… » sont susceptibles de constituer une incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de religion ou de nationalité… », Assemblée plénière du 7 décembre 2004, www.csa.fr. 8- Le président français, Jacques Chirac, s’est distingué récemment en affirmant que la France était disposée à user de l’arme nucléaire pour assurer la sécurité de ses approvisionnements en hydrocarbures.
(Source: le numéro 44 de Kalima mis en ligne le 3 aout 2006) http://www.kalimatunisie.com
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