Offensive israélienne dans la bande de Gaza, au moins 225 morts
Par Reuters, publié le 27/12/2008 à 18:20 – mis à jour le 27/12/2008 à 22:38 GAZA – Israël a mis ses menaces à exécution, huit jours après l’expiration de la trêve avec le Hamas, en menant samedi dans la bande de Gaza des bombardements aériens qui ont fait au moins 225 morts et 700 blessés. C’est le plus lourd bilan côté palestinien en une seule journée depuis le début du conflit il y a 60 ans. Parmi les victimes figurent le chef de la police du Hamas, Taoufik Djabber, ainsi que le chef de l’unité de sécurité et de protection du mouvement islamiste. Alors qu’affluaient du monde entier les appels invitant les deux parties à la retenue, les militants palestiniens ont riposté en tirant sur le sud d’Israël des roquettes qui ont fait un mort et plusieurs blessés. L’aviation israélienne a poursuivi ses attaques à la tombée de la nuit, frappant une fonderie et d’autres sites dans le sud de la bande côtière. « L’opération est en cours et elle se poursuivra aussi longtemps que ce sera nécessaire », a précisé l’armée dans un communiqué. Le maire d’Ashkelon, localité du sud d’Israël, a déclaré que, d’après ce que lui avaient dit des chefs militaires israéliens, l’opération devrait durer « plus d’une semaine ». Des deux côtés, les déclarations ne laissent guère présager une accalmie. « Israël a décidé (en 2005) de se retirer de la bande de Gaza mais nous n’avons eu que la terreur en retour et la situation n’a fait qu’empirer. La semaine dernière, 80 roquettes et obus de mortier ont été tirés en une seule journée de la bande de Gaza sur des civils israéliens. Ça suffit ! », a lancé la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni. « Ce ne sera pas facile et ce ne sera pas court. Il y a un temps pour le calme et un temps pour le combat, et maintenant le moment est venu de combattre », a renchéri son collègue de la Défense, Ehud Barak. LES GROUPES PALESTINIENS CRIENT VENGEANCE Même fermeté du côté palestinien. Le Djihad islamique a ordonné à « tous les combattants de riposter au massacre provoqué par les Israéliens » et Abou Oubaïda, porte-parole de la branche armée du Hamas, a promis de « donner à l’ennemi une leçon qu’il n’oubliera jamais ». Le Hamas a fait voeu de déchaîner « l’enfer » pour venger les morts, et menacé de mener des attentats en territoire israélien. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a qualifié l’attaque israélienne de « criminelle » et appelé la communauté internationale à réagir. De nombreux Palestiniens se sont rassemblés pour manifester à Jérusalem-Est, Ramallah et Hébron. Des échauffourées les ont opposés à l’armée israélienne. Le Hamas estime que parmi les morts, une centaine appartiennent à ses forces de sécurité. Une quinzaine de femmes ont été tuées, ainsi que quelques enfants. Les morgues manquent de place pour accueillir les corps. Une épaisse fumée noire s’élevait dans la journée au-dessus de la ville de Gaza, où de nombreux morts et blessés gisaient dans les rues après le tir d’une trentaine de missiles et la destruction de plusieurs bâtiments des forces de sécurité du Hamas. Des cérémonies de remise de diplômes aux recrues de la police avaient lieu dans deux de ces bâtiments au moment de l’attaque. Les avions israéliens ont également détruit le siège de la présidence palestinienne à Gaza, dont le Hamas avait chassé ses rivaux du Fatah en juin 2007. La télévision a montré, aux abords des décombres du quartier général de la police, des images de cadavres en uniforme tandis que des blessés se tordaient de douleur. Des sauveteurs emmenaient les blessés vers des véhicules ou tentaient de ranimer des victimes inconscientes. LES APPELS À LA RETENUE SE MULTIPLIENT Des témoins ont signalé des bombardements dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière égyptienne. Des centaines de tunnels traversent cette frontière et permettent l’approvisionnement de l’enclave soumise au blocus israélien. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a demandé la « cessation immédiate des violences » à Gaza et dans le sud d’Israël. Il a condamné « le recours excessif à la force, qui fait des morts et des blessés parmi les civils », et a aussi dénoncé la poursuite des tirs de roquettes palestiniennes sur le sud d’Israël. Les Etats-Unis ont également appelé le Hamas à mettre fin aux tirs de roquettes et Israël à éviter de faire des victimes parmi la population civile. Le président égyptien Hosni Moubarak, dont le pays avait parrainé la conclusion de la trêve de juin dernier entre le Hamas et l’Etat juif, a condamné les raids israéliens et promis de poursuivre les efforts en vue d’un nouveau cessez-le-feu. L’ambassadeur d’Israël au Caire a été convoqué au ministère égyptien des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays préside l’UE jusqu’à la fin du mois, s’est entretenu avec son homologue égyptien, Ahmed Aboul Gheit, pour lui faire part du « soutien déterminé de l’Union européenne aux efforts de l’Egypte » en faveur d’un cessez-le-feu. Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe doivent tenir une réunion d’urgence dimanche au Caire afin de définir une position commune. Le représentant diplomatique de l’Union européenne, Javier Solana, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et exhorté « toutes les parties à faire preuve de la plus extrême retenue ». A l’approche des élections législatives anticipées du 10 février, les dirigeants israéliens étaient pressés d’agir par une opinion publique excédée par les tirs de roquettes. Avec Dan Williams, Allyn Fisher-Ilan, Douglas Hamilton et Jeffrey Heller, version française Grégory Schwartz et Guy Kerivel
La Tunisie condamne l’escalade dangereuse dans la bande de Gaza
TUNIS, 27 déc. 2008 (TAP)- Le ministère des Affaires étrangères a rendu public le communiqué suivant : « La Tunisie exprime sa profonde préoccupation à la suite des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza et qui ont causé des dizaines de victimes parmi le peuple palestinien frère. La Tunisie condamne cette escalade dangereuse et réaffirme son refus de toutes formes de violence. Elle réitère son appel à la communauté internationale, notamment, les puissances influentes à intervenir d’urgence et de manière énergique pour stopper l’agression israélienne, offrir la protection nécessaire au peuple palestinien et mettre fin à ses souffrances. La Tunisie souligne, également, que ces agissements sont de nature à attiser la tension, à aggraver la situation et à mettre en péril tous les efforts déployés pour instaurer la paix, la sécurité et la stabilité dans la région »
PROCHE-ORIENT
Affrontements Israël-Hamas : les réactions
NOUVELOBS.COM | 27.12.2008 | 17:50
Voici les réactions, après la montée des violences dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, samedi 27 décembre. EN ISRAEL ET EN TERRITOIRE PALESTINIEN Hamas, mouvement islamiste contrôlant la bande de Gaza : il appelle son bras armé, les brigades Ezzedine al-Kassam, à « mettre tous les moyens en oeuvre pour empêcher les sionistes de dormir ». (Communiqué, samedi 27 décembre) « Nous appelons toutes nos troupes à venger par la force les opérations de l’ennemi » israélien. (Déclaration d’un porte-parole sur la radio du Hamas, samedi 27 décembre) Fawzi Baroum, porte-parole du Hamas : il accuse l’Egypte de complicité avec Israël, parlant de « complot orchestré » après la rencontre jeudi entre le président égyptien Hosni Moubarak et la ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni.(Déclaration, samedi 27 décembre) Mahmoud Abbas, président palestinien : « Nous avons entamé des contacts urgents avec plusieurs pays arabes et autres pour faire cesser l’agression lâche et les massacres dans la bande de Gaza ». « Nous avons appelé le roi Abdallah II de Jordanie et dans un peu de temps nous allons rencontrer le roi Abdallah d’Arabie saoudite. Nous allons aussi contacter l’Egypte, l’Union européenne, la Russie et l’Onu en vue d’obtenir l’arrêt de l’agression et la restauration de la trêve ». (Déclaration téléphonique depuis l’Arabie Saoudite à l’AFP, samedi 27 décembre) Salam Fayyad, Premier ministre palestinien : Il condamne « vigoureusement l’agression israélienne à Gaza » et appelé à « son arrêt immédiat ». (Déclaration, samedi 27 décembre) Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères : « Nous avons fait preuve de retenue jusqu’à présent. Aujourd’hui, il n’y a pas d’autres options qu’une opération militaire » contre le Hamas ». « Cette semaine seulement, une centaine de roquettes et d’obus de mortier ont été tirés contre des localités israéliennes, dont 80 au cours d’une seule journée ». « Nous devons protéger nos civils d’attaques en ripostant militairement contre l’infrastructure terroriste à Gaza ». Elle accuse le Hamas d’exploiter « avec cynisme » la population civile dans le territoire qu’il contrôle « pour des raisons de propagande ». « Si des civils sont touchés, la responsabilité en revient au Hamas ». (Déclaration à la presse, samedi 27 décembre) Ehud Barak, ministre israélien de la Défense : « L’opération se poursuivra et sera éventuellement élargie en fonction des évaluations de l’armée et des responsables de la Défense ». « Elle sera intensifiée autant que cela sera nécessaire ». « La lutte sera difficile et longue. Mais le temps est venu d’agir et de combattre ». « Nous ne sommes pas enthousiasmés par l’idée d’une confrontation mais nous y sommes prêts. Depuis des mois, nous nous sommes préparés à frapper durement le Hamas pour qu’il cesse ses attaques contre des civils israéliens ». « Ce ne sera pas facile et cela ne prendra pas peu de temps. La guerre contre le terrorisme prend du temps ». (Communiqué, samedi 27 décembre) Avi Benyahou, porte-parole militaire israélien : il avertit que l’opération « ne faisait que commencer ». « L’aviation israélienne a visé samedi des camps d’entraînement militaire, des bureaux gouvernementaux, des arsenaux, et des centres de commandement relevant tous du Hamas terroriste ». « Le secret sur cette opération a été soigneusement maintenu et la surprise a été totale (…) La plupart des victimes sont des gens en uniformes du Hamas ». (Déclaration, samedi 27 décembre) AU MOYEN ORIENT Hosni Moubarak, président égyptien : « L’Egypte condamne les agressions militaires israéliennes sur la bande de Gaza et fait porter la responsabilité à Israël, en tant que force d’occupation, des morts et des blessés ». Il donne des instructions pour ouvrir le terminal de Rafah pour accueillir les blessés palestiniens « et leur donner les soins nécessaires dans les hôpitaux égyptiens ». (Communiqué, samedi 27 décembre) Walid El-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères : « La Syrie suit avec une grande inquiétude l’agression israélienne barbare contre le peuple palestinien à Gaza, et affirme qu’il s’agit d’un crime horrible et d’un acte terroriste ». « La Syrie appelle la nation arabe et la communauté internationale à user de tous les moyens possibles pour faire pression sur Israël afin qu’il cesse immédiatement cette agression, permette l’hospitalisation des blessés et ouvre tous les points de passage » à Gaza. « La Syrie, en tant que présidente de la Ligue arabe, appelle les dirigeants arabes à tenir un sommet urgent pour examiner la situation dangereuse à Gaza ». (Communiqué du ministère des Affaires étrangères syrien, samedi 27 décembre). Hassan Ghashgavi, porte-parole iranien des Affaires étrangères : il demande une « action urgente (…) du Conseil de sécurité et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et de tous les pays pour empêcher le régime sioniste de poursuivre ses crimes ». « Ces crimes (…) sont la preuve de l’attitude agressive du régime sioniste et résultent du silence de la communauté internationale face à l’encerclement injuste des habitants de Gaza ». (Déclaration, samedi 27 décembre) Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe : « Les ministres arabes des Affaires étrangères vont tenir une réunion d’urgence dans les heures qui suivent pour examiner l’agression israélienne contre la bande de Gaza et à la demande de la Jordanie ». (Communiqué, samedi 27 décembre). Abdallah II, roi de Jordanie : il veut « lancer une initiative arabe et internationale visant à mettre fin à l’agression israélienne ». Il demande le « retour aux négociations, qui constituent la seule solution au conflit israélo-palestinien ». Il appelle « la communauté internationale à assumer ses responsabilités légales et morales vis-à-vis du peuple palestinien en exigeant d’Israël de cesser ses agressions contre la bande de Gaza ». (Communiqué, samedi 27 décembre) Abdallah, roi d’Arabie saoudite : « Le président Abbas et le souverain saoudien ont examiné les développements de l’agression israélienne sur la bande de Gaza et se sont accordés pour la dénoncer avec force et pour appeler à un arrêt immédiat de cette agression ». (selon une source diplomatique palestinienne après la rencontre à Ryad de Mahmoud Abbas avec Abdallah, roi d’Arabie saoudite, le samedi 27 décembre) A L’ETRANGER Nicolas Sarkozy, président de la République française : il demande « l’arrêt immédiat des tirs de roquette sur Israël ainsi que des bombardements israéliens sur Gaza ». Il « exprime sa plus vive préoccupation devant l’escalade de la violence dans le sud d’Israël et dans la bande de Gaza. Il condamne fermement les provocations irresponsables qui ont conduit à cette situation ainsi que l’usage disproportionné de la force ». Il « déplore les importantes pertes civiles et exprime ses condoléances aux victimes innocentes et à leurs familles ». Il « appelle les parties à la retenue. Il rappelle qu’il n’existe pas de solution militaire à Gaza et demande l’instauration d’une trêve durable » (Communiqué, samedi 27 décembre) François Fillon, Premier ministre français : Il apprend « avec consternation le terrible bilan humain de la reprise des violences en Israël et dans la bande de Gaza ». Ses pensées « vont aux familles et aux proches des victimes civiles ». Il « condamne avec la plus grande fermeté la reprise des tirs de roquettes contre Israël, ainsi que l’usage excessif de la force ». Il « rappelle, comme il l’a souligné au cours de son voyage en Egypte, qu’il n’existe pas d’issue militaire à la crise et que tout doit être fait pour trouver une solution politique ». « Dans l’immédiat, la priorité est de mettre fin à l’engrenage des violences. Une trêve durable doit être mise en oeuvre sans délai, afin qu’il puisse être très rapidement porté assistance aux victimes ». (Déclaration, samedi 27 décembre) La présidence française de l’UE : elle « exprime sa plus vive préoccupation devant l’escalade de la violence dans la bande de Gaza et déplore le très grand nombre de victimes civiles ». « Elle condamne les bombardements israéliens, ainsi que des tirs de roquettes en provenance de Gaza. Elle demande leur arrêt immédiat. Elle condamne l’usage disproportionné de la force ». Elle appelle à « la réouverture de l’ensemble des points de passage et à la reprise immédiate des livraisons de produits humanitaires et de fioul et au libre accès des organisations internationales et humanitaires, des diplomates et des journalistes » à la bande de Gaza. (Communiqué, samedi 27 décembre) Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU : « Le secrétaire général est profondément inquiet des violences et du bain de sang à Gaza, et de la poursuite des violences dans le sud d’Israël ». « Il appelle à un arrêt immédiat de toutes les violences ». « Tout en prenant en considération les inquiétudes d’Israël concernant les tirs continuels de roquettes depuis Gaza, le secrétaire général rappelle fermement l’obligation qu’a Israël de se conformer au droit humanitaire international et des droits de l’homme, et condamne l’usage excessif de la force conduisant à des morts et des blessés parmi les civils ». « Il condamne les attaques à la roquette menées actuellement par les militants palestiniens et est profondément déçu que les appels répétés au Hamas pour que cessent ces attaques soient restés lettre morte ». « Le secrétaire général réitère ses appels pour que du matériel humanitaire puisse parvenir à Gaza pour aider la population civile en détresse » et « contacte immédiatement les dirigeants régionaux et internationaux, y compris ceux du Quartette pour le Proche-Orient, afin de parvenir à mettre fin rapidement aux violences ». (Communiqué diffusé samedi 27 décembre par un porte-parole) Tony Blair, représentant du Quartette pour le Proche-Orient, ancien Premier ministre britannique : « Les événements épouvantables et les tragiques pertes en vies humaines à Gaza nécessitent, dans l’immédiat, un véritable retour au calme dans lequel les attaques de roquettes visant à tuer des civils israéliens et les frappes israéliennes sur Gaza s’arrêtent afin que la souffrance des populations, qui est importante, se termine ». « Ensuite, comme je l’ai dit à maintes reprises, nous devons concevoir une nouvelle stratégie pour Gaza, qui place de nouveau ce territoire sous la direction légitime de l’Autorité palestinienne de façon à ce que cessent leurs souffrances et à ce que la sécurité d’Israël soit totalement protégée ». (Communiqué, samedi 27 décembre) Silvio Berlusconi, chef du gouvernement italien : « Le président du Conseil Silvio Berlusconi suit avec inquiétude la reprise des hostilités en Israël et dans la bande de Gaza qui provoque de nombreuses victimes et blessés également parmi les populations civiles ». Silvio Berlusconi espère que « cette nouvelle vague de violences ne dégénère pas ultérieurement et demande aux parties en cause de cesser immédiatement les tirs de roquette contre Israël ainsi que les bombardements de la bande de Gaza ». « Ce n’est qu’à travers le dialogue, et certainement pas avec la provocation et le recours aux armes, qu’une solution stable et durable pourra être trouvée au conflit en cours ». (Communiqué officiel, samedi 27 décembre) Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires : « La bande de Gaza menace à nouveau de sombrer dans une spirale de violence ». Il a demandé au Hamas « de mettre immédiatement et durablement un terme aux insupportables tirs de roquettes contre Israël » et appelé Israël à « la retenue dans ses actions militaires et à tout faire pour éviter les victimes civiles ». « Le gouvernement allemand ne comprend pas l’interruption unilatérale du cessez-le-feu par le Hamas avec Israël. C’est une décision irresponsable justement au vu de la situation précaire de la population dans la bande de Gaza ». »Hamas joue un jeux cynique avec des gens qu’il prétend avoir pris sous sa responsabilité ». (Interview au journal dominical Bild am Sonntag, samedi 27 décembre) Javier Solana, représentant de l’UE pour la politique étrangère : « Nous sommes préoccupés par les événements à Gaza ». « Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et demandons à tous la plus grande retenue. Tout doit être fait pour renouveler la trêve ». (Déclaration, samedi 27 décembre) Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures : elle exprime « sa vive préoccupation concernant les raids aériens israéliens en cours dans la bande de Gaza ». « Elle a appelé toutes les parties à montrer de la retenue et à arrêter l’escalade de la violence qui met en danger la population civile » (Communiqué, samedi 27 décembre) Parti communiste français : Il condamne les « bombardements insensés des forces israéliennes sur Gaza ». « Le gouvernement israélien prend la responsabilité d’une escalade injustifiable ». « En continuant sans désemparer la colonisation des terres palestiniennes, en maintenant un blocus criminel sur Gaza – malgré des appels répétés à sa levée venant de différentes autorités du monde entier -, toutes les conditions d’une confrontation ont été entretenues durant des mois dans le plus profond mépris d’une population civile dont les conditions de vie sont devenues insupportables ». « Les bombardements israéliens doivent cesser immédiatement. Les autorités françaises et européennes doivent l’exiger de l’Etat d’Israël ». « Elles doivent demander la réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU dans cet esprit ». (Communiqué, samedi 27 décembre) Hind Khoury, déléguée générale de la Palestine en France : « Il faut que ces attaques s’arrêtent immédiatement, cet enfer doit être arrêté ». « Israël agit avec toute impunité contre le peuple palestinien, le monde doit être plus responsable ». « A chaque fois qu’il y a des élections israéliennes, il y a des attaques contre les Palestiniens ». (Entretien téléphonique avec la chaîne LCI, samedi 27 décembre) Leïla Chahid, déléguée générale palestinienne auprès de l’Union Européenne : « Rien ne justifie le bombardement d’une population civile d’un million et demi de personnes qui vivent sur 356 km2, et dire qu’on est en train de bombarder les combattants du Hamas c’est du non-sens ». « On est en train de bombarder une population civile, qui est déjà assiégée depuis plusieurs mois (…) C’est un crime de guerre, fondamentalement ». « C’est une population civile à qui on impose un châtiment collectif », et les civils palestiniens « n’ont pas les moyens politiques, militaires ni même physiques de s’opposer au Hamas ». « Le Conseil de sécurité de l’Onu, l’Union européenne et les Etats arabes, qui ont la responsabilité de l’application du droit, ont abandonné les Palestiniens », a-t-elle dit, pointant « l’énorme responsabilité de l’UE et de la France qui la préside ». (France Info, samedi 27 décembre) Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères : « Moscou juge nécessaire d’arrêter immédiatement les opérations d’envergure contre Gaza qui ont déjà entraîné de nombreuses victimes et des souffrances du peuple palestinien ». « Nous appelons en même temps la direction du Hamas à cesser les tirs de roquettes contre le territoire israélien ». (Communiqué, samedi 27 décembre) Porte-parole britannique du ministère des Affaires étrangères : « Nous sommes profondément inquiets concernant les informations rapportant des morts et des blessés parmi la population civile innocente dans la bande de Gaza après les récentes frappes israéliennes ». « La seule façon d’aboutir à une paix durable à Gaza est par des moyens pacifiques. Tout en comprenant l’obligation du gouvernement israélien de protéger sa population, nous appelons à un maximum de retenue pour éviter d’autres victimes civiles ». « Nous pressons également les militants de la bande de Gaza à un arrêt immédiat de toutes les attaques de roquettes contre Israël ». (Déclaration, samedi 27 décembre) Gordon Johndroe, porte-parole américain du Conseil national de sécurité : « Les Etats-Unis pressent Israël d’éviter les victimes civiles en prenant pour cible le Hamas à Gaza ». « Les incessantes attaques à la roquette du Hamas contre Israël doivent cesser pour que la violence cesse. Le Hamas doit mettre fin à ses activités terroristes s’il veut jouer un rôle dans l’avenir du peuple palestinien ». (Communiqué, samedi 27 décembre). Mouammar Kadhafi, dirigeant lybien : il a « contacté des dirigeants arabes pour prendre une position ferme et sérieuse, après la boucherie qui a eu lieu aujourd’hui à Gaza » (Déclaration d’un haut responsable libyen à l’AFP, samedi 27 décembre). Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc : « Je considère que la méthode employée par Israël, alors que nous avons fait tant d’efforts pour la paix, est un coup porté aux initiatives de paix. J’insiste sur le fait que cette approche doit cesser au plus vite ». Il juge cette attaque comme une marque d' »irrespect » à l’égard de la Turquie, alors que celle-ci joue depuis plusieurs mois un rôle d’intermédiaire dans des négociations indirectes de paix entre Israël et la Syrie. « Aujourd’hui, je pensais appeler le Premier ministre israélien Ehud Olmert en relation avec les pourparlers Israël-Syrie, mais j’ai annulé et je ne l’appellerai pas ». (Déclaration à la presse, samedi 27 décembre) Taïeb Fassi-Fihri, ministre marocain des Affaires étrangères : « Le royaume du Maroc condamne vigoureusement les opérations militaires israéliennes massives qui ont coûté ce matin la vie à plusieurs dizaines de Palestiniens frères dans la bande Gaza ». Il « dénonce également avec fermeté l’usage disproportionné de la force et cette tragique escalade de la violence », réclamant « l’arrêt immédiat des hostilités ». (Communiqué, samedi 27 décembre) ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES Jeremy Hobbs, directeur d’Oxfam international : « Gaza est déjà paralysée par le blocus israélien. Une attaque militaire sur Gaza pourrait détruire totalement l’infrastructure indispensable de traitement des eaux usées, d’approvisionnement en eau et en électricité des hôpitaux et des foyers, ce qui ferait des ravages ». « Une incursion militaire à grande échelle pourrait avoir des conséquences désastreuses sur des civils qui connaissent déjà des conditions de vie très difficiles à cause des dix-huit mois de blocus israélien de Gaza et aggraverait de manière importante la sécurité des Israéliens visés par les attaques de roquettes ». « Le blocus de Gaza est illégal et équivaut à une punition collective des hommes, femmes et enfants ordinaires. L’accès à l’aide humanitaire ne doit pas être utilisé comme un instrument politique », a poursuivi le communiqué, appelant la communauté internationale à condamner « l’utilisation disproportionnée de la force par toutes les parties ». (Communiqué commun avec Care international, l’Organisation catholique pour le développement d’Outre-mer, l’association allemande Medico international et la Suédoise Diakonia, samedi 27 décembre).
Gaza : L’UE réclame un «cessez-le-feu immédiat»
O.W. (lefigaro.fr) avec agences 27/12/2008 | Mise à jour : 22:49
RÉACTIONS – L’ensemble des pays arabes et l’Organisation de la conférence islamique ont pour leur part condamné les bombardements israéliens, qualifiés de «crime de guerre».
L’Union européenne, les Etats-Unis et la Russie ont appelé samedi à l’arrêt des bombardements israéliens sur Gaza tout en exhortant le Hamas à cesser ses tirs de roquettes sur l’Etat hébreu. L’ensemble des pays arabes et l’Organisation de la conférence islamique (OCI), basée à Djeddah, en Arabie saoudite ont pour leur part condamné les bombardements israéliens, qualifiés de «crime de guerre» par l’OCI qui regroupe 57 pays et représente 1,3 milliard de musulmans.
• L’Union européenne, déplorant «le grand nombre de victimes civiles», «condamne les bombardements israéliens, ainsi que des tirs de roquettes en provenance de Gaza. Elle demande leur arrêt immédiat. Elle condamne l’usage disproportionné de la force». Le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Javier Solana a appelé à un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza. Son porte-parole a affirmé que «tout [devait] être fait pour renouveler la trêve.
• Nicolas Sarkozy, qui exerce jusqu’à fin décembre la présidence tournante de l’Union européenne, a également demandé «l’arrêt immédiat des tirs de roquettes sur Israël ainsi que des bombardements israéliens sur Gaza». Le chef de l’Etat français «condamne fermement les provocations irresponsables qui ont conduit à cette situation ainsi que l’usage disproportionné de la force», selon un communiqué de l’Elysée. Le premier ministre François Fillon a de son côté fait part de sa «consternation» et exigé une «trêve durable».
• Le secrétaire général de l’ONU,Ban Ki-moon, est «profondément inquiet» après les frappes massives menées par Israël à Gaza et appelle aussi à un «arrêt immédiat des violences», selon un communiqué diffusé samedi par un porte-parole.
Condoleezza Rice «tient le Hamas pour responsable»
• Plus mesurés, les Etats-Unis, alliés historiques d’Israël, l’ont pressé de faire en sorte que les raids contre le Hamas ne fassent pas de victimes civiles tout en avertissant celui-ci qu’il devait cesser ses attaques à la roquette «pour que la violence cesse». «Le Hamas doit mettre fin à ses activités terroristes s’il veut jouer un rôle dans l’avenir du peuple palestinien», a déclaré le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, Gordon Johndroe.
«Les Etats-Unis condamnent fermement les attaques répétées à la roquette et au mortier contre Israël et tiennent le Hamas pour responsable de la violation du cessez-le-feu et du regain de violences à Gaza», a ensuite écrit la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, dans un communiqué.
• La Russie a appelé Israël à arrêter son «opération d’envergure» contre Gaza et le Hamas à cesser les tirs de roquettes contre le territoire israélien. «Moscou juge nécessaire d’arrêter immédiatement les opérations d’envergure contre Gaza qui ont déjà entraîné de nombreuses victimes et des souffrances du peuple palestinien», a souligné le ministère russe des Affaires étrangères.
• Le Royaume-Unis’est dit «profondément inquiet» après les frappes israéliennes demandant un «maximum de retenue» au gouvernement israélien et un arrêt «immédiat» des tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza.
• La Turquie s’est bornée de son côté à réclamer l’arrêt immédiat des raids israéliens sur Gaza et exprimé son «mécontentement» face à ce qu’elle considère comme un «coup porté aux initiatives de paix».
• La déléguée générale palestinienne auprès de l’Union Européenne, Leïla Chahid, a accusé Israël de commettre un «crime de guerre» à Gaza et reproché à la communauté internationale d’avoir «laissé tomber la population palestinienne». «Rien ne justifie le bombardement d’une population civile d’un million et demi de personnes qui vivent sur 356 km2, et dire qu’on est en train de bombarder les combattants du Hamas c’est du non-sens», a déclaré Mme Chahid interrogée sur la radio France Info.
Un sommet extraordinaire de la Ligue arabe
• A l’issue d’un entretien à Ryad, le président palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah d’Arabie saoudite ont appelé de leur côté à un «arrêt immédiat de l’agression israélienne». Le roi Abdallah II avait auparavant appelé au «retour aux négociations (…) seule solution au conflit israélo-palestinien».
• L’Egypte qui a ouvert le terminal de Rafah, frontalier de la bande de Gaza, pour accueillir les blessés palestiniens, «condamne les agressions militaires israéliennes (…) et fait porter la responsabilité à Israël, en tant que force d’occupation, des morts et des blessés», a dit le président Hosni Moubarak.
Le guide de la Confrérie des Frères musulmans, principal groupe d’opposition en Egypte, Mohamed Mehdi Akef, a lui qualifié les raids israéliens «de crime sans aucune comparaison dans l’histoire».
• En Iran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Ghashgavi a demandé une «action urgente (…) du Conseil de sécurité et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et de tous les pays pour empêcher le régime sioniste de poursuivre ses crimes». L’Iran fournit au Hamas une aide financière importante. L’OCI, a qualifié les raids israéliens de «crime de guerre».
• Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a entrepris des contacts avec des dirigeants arabes pour trouver une position «ferme et sérieuse» face à l’offensive israélienne.
• La Syrie a condamné les raids aériens israéliens sur la bande de Gaza comme un «crime barbare» et a appelé à la tenue d’un sommet arabe d’urgence. «La Syrie suit avec une grande inquiétude l’agression israélienne barbare contre le peuple palestinien à Gaza, et affirme qu’il s’agit d’un crime horrible et d’un acte terroriste», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
• Les dirigeants de la Ligue arabe tiendront vendredi à Doha un sommet extraordinaire consacré aux raids israéliens contre le Hamas à Gaza, ont annoncé samedi au Caire des diplomates à l’issue d’une réunion des ambassadeurs auprès de l’organisation panarabe.