25 juin 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année,N° 2955 du 25.06.2008 archives : www


HEND HAROUNI:TOP URGENT

Association internationale de soutien aux prisonniers politiques et Vérité-Action:Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies:prisonnier 1:Mondher AlBejaoui

Association internationale de soutien aux prisonniers politiques et Vérité-Action:Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies:prisonnier 2- Ridha Boukadi

Association internationale de soutien aux prisonniers politiques et Vérité-Action:Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies:prisonnier 3- Noureddine Arbaoui Liberté et Equité:Arrestation de Zyed Fakraoui, un ancien prisonnier d’opinion

Liberté et Equité:Poursuite du harcèlement d’Abdelkarim Harouni Liberté et Equité:Arrestation et procès de Béchir Aouissaoui

associations tunisiennes, maghrébines, arabes et internationales :Journée Mondiale Contre la Torture: En soutien aux prisonniers politiques en Tunisie

Luiza Toscane :Afin que s’ouvre le procès de la torture

Parti « Tunisie Verte » : L’Intifadha de la faim s’amplifie

le blog de Omar Khayyam: Rue « débaptisée »

OCR (Organisation Communiste Révolutionnaire):Communiqué  Luiza Toscane :« LE PARADIS N’EST PAS FACILE » Rencontre avec Asma, une des sœurs du prisonnier Mohammed Ben Mohammed

Le Temps :Un détenu admis au baccalauréat et trois ajournés

Associated Press:Accord tuniso-français pour améliorer la qualité des services offerts aux touristes

Le Temps :Emigration :La tentation des fonctionnaire

Khaled KOUSRI :« Tachghil Chiyeb », un mécanisme d’emploi non déclaré

Le Temps :Déterminismes socioculturels, us et coutumes, les ambivalences religieuses.Le vrai faux problème de la virginité

Reuters:La France pas sûre de réussir l’UPM du premier coup – Fillon


Mercredi 25 juin 2008 à 10h14mn 14s TOP URGENT

 
DE NOUVEAU LE CHEF DE POLICE ET SES AGENTS EN  VOITURES 4X4 sont revenus ce matin vers 9h30 pour prendre ABDELKARIM comme l’autre jour vendredii 20. LE CHEF DE POLICE A REFUSE DE PRESENTER UNE CONVOCATION ET CHERCHE ABDELKARIM ET A DIT QU’IL ALLAIT LE TROUVER… LA 4 X 4 EST RESTEE EN FACE DE LA MAISON ATTENDANT ABDELKARIM. HEND HAROUNI


Association internationale de soutien aux prisonniers politiques
43, Rue Al-Jazeera Tunis 
Email: aispptunisie@yahoo.fr   Vérité-Action
Case postale 1569  CH – 1701  Fribourg, Suisse    Tél: ++41 79 703 26 11   Fax: ++41 21 625 77 20   Email. info@verite-action.org        

Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies: Pour mettre fin à la politique de la mort lente  Pour mettre fin à la politique de la mort lente: 1ème jour de la campagne

 
Fiche  prisonnier 1 Mondher AlBejaoui Après 18 ans, 10 prisons et .. 5 maladies incurables   Nom & Prénom :    Mondher Ben Hedi AlBejaoui Date et lieu de naissance: 3 mai 1961 à Tunis Scolarité: 4 ème secondaire Profession: comptable à la municipalité de Tunis Etat civil: marié, père de deux filles Gofrane et Chayma Date d’emprisonnement: 1991 Maladies: Ashme, Cardiaque, rhumatisme, ulcère, pathologie neurologique Peine: 28 ans et 10 mois Prison actuelle: Mornaguia Adresse: 25 Rue Al-Istiqlal, Dandane, 2001 La Manouba Téléphone: 00216 7161 23 20, 00216 97541806   Il a été l’une des victimes de la privation du droit au cumul des peines. Il a été  jugé dans l’affaire N° 23672 à 14 ans de prison pour les mêmes motifs  dans une autre affaire portant le N° 23303 et jugé à 12 ans de prison et malgré que sa famille a présenté tous les documents nécessaires à la justice pour démonter cette injustice.   Mr Mondher Albejaoui souffre de ne pas pouvoir communiquer avec ses filles et le reste de sa famille car il n’arrive pas à leur parler lors de leurs visites à cause de son état physique et moral et à cause de l’effet des médicaments qu’il doit prendre pour sa pathologie neurologique. Sa femme Mme Insaf dit que son mari prend 10 pilules de différents types chaque jour et qu’il souffre de manque d’appétit ce qui a engendré un énorme amaigrissement et faiblesse.   Il a passé la plus grande partie de son emprisonnement dans les ailes réservés aux prisonniers gravement malades dans les différents prisons dans les quelles il a été incarcéré.   Malgré son état de santé critique, le prisonnier politique Mondher Albejaoui a entamé plusieurs grèves de la faim pour demander le cumul des peines pour qu’il soit libre. La grève la plus longue a été celle de l’été 2006 (26 jours). Il a aussi entamé des grèves de la faim pour demander le droit aux soins et aux médicaments que le médecin de la prison lui prescrivent et que sa femme est obligée de les payer la plus part du temps.   Il a subi des déplacements punitifs entre diverses prisons tunisiennes (9 Avril, Borj Arroumi, Al-Hawarib, Annadhour, Al-Mehdia, Sfax, Borj Al-Amri, Sidi-Bouzid, Mornaguia, …)    Les deux prochains jours de la campagne: Le prisonnier Ridha Boukadi   Appel à tous ceux qui sont touchés par la souffrance des « prisonniers des deux décennies »: Faites connaitre la souffrance de ces prisonniers … Envoyez des lettres, des mots, publiez des articles … Ecrivez aux autorités tunisiennes … Appelez les familles des prisonniers pour les soutenir … Aidez leurs femmes et enfants … Pour qu’on ne dise pas qu’on ne le savait pas.    

 
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Email: aispptunisie@yahoo.fr Vérité-Action
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Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies: Pour mettre fin à la politique de la mort lente Pour mettre fin à la politique de la mort lente: 2ème jour de la campagne

 
 
2- Ridha Boukadi Carte d’identité   Nom et Prénom : Ridha Boukadi Date et lieu de naissance : 1964 à Tunis Niveau scolaire : universitaire Profession : ingénieur Conditions : son épouse a subi beaucoup de pressions suite à sa clandestinité allant jusqu’à la torture en 1991. Elle a été arrêtée plusieurs fois et forcée à divorcer alors qu’ils ont un garçon et une fille.   Date d’emprisonnement : 3 août 1996   Etat de santé : sa santé se dégrade de jour en jour en raison de la négligence, des punitions et des conditions inhumaines. Il est atteint d’une maladie rare qui est le syndrome néphrotique qui cause l’immunité et la faible résistance du corps face aux maladies et aux virus. Il exige un régime alimentaire spécial et strict ce qui a retardé le traitement prescrit par les médecins de l’hôpital Charles Nicoles à plusieurs reprises, vu les conditions d’emprisonnement qui empêchent la mise en œuvre de ce traitement.. Il est atteint aussi de troubles du rythme cardiaque, d’ulcère et de rhumatisme. Le 17 juillet 2007, son médecin traitant à l’hôpital Charles Nicoles a avertis les autorités pénitentiaires qu’il encourt un risque d’infarctus.   Peine : A perpétuité et 3 ans Prison actuelle : Mornaguia Adresse : quartier ennasr, tunis   M. Ridha Boukadi a souffert de la dureté des conditions d’emprisonnement, de l’isolement et de sa longue durée. Et malgré son état de santé précaire, il a entamé plusieurs grèves de la faim pour défendre sa dignité et son droit aux soins, aux médicaments et au régime alimentaire. Il a subi, également, des agressions atroces de la part d’Abdelhamid Dridi, gardien des prisons à Borj Amri le 13 février 2007. Ce qui lui a causé des séquelles graves et sa plainte auprès des autorités judiciaires n’a pas pu aboutir malgré sa rencontre avec le procureur de la république suite à sa grève de la faim. L’affaire a été classée pour insuffisance de preuves !!   Appel à tous ceux qui sont touchés par la souffrance des « prisonniers des deux décennies »: Faites connaitre la souffrance de ces prisonniers … Envoyez des lettres, des mots, publiez des articles … Ecrivez aux autorités tunisiennes … Appelez les familles des prisonniers pour les soutenir … Aidez leurs femmes et enfants … Pour qu’on ne dise pas qu’on ne le savait pas.  


Association internationale de soutien aux prisonniers politiques43, Rue Al-Jazeera Tunis 
Email: aispptunisie@yahoo.fr Vérité-Action
Case postale 1569  CH – 1701  Fribourg, Suisse    Tél: ++41 79 703 26 11   Fax: ++41 21 625 77 20   Email. info@verite-action.org 

Campagne pour sauver la  vie des prisonniers des deux décennies: Pour mettre fin à la politique de la mort lente Pour mettre fin à la politique de la mort lente: 3ème jour de la campagne

 
 
 
3- Noureddine Arbaoui Carte d’identité    Nom et Prénom : Noureddine Ben Mohammed Mokhtar Alarbaoui   Date et lieu de naissance : 1961 à Tala Niveau scolaire : universitaire Profession : spécialiste en psychiatrie Statut : divorcé Date d’entrée en prison : 1991 Etat de santé : Asthme, allergies, rhumatisme Peine : à perpétuité Lieu d’emprisonnement : kasserine Adresse : avenue farhat hachad, Tala   Le prisonnier politique Noureddine Arbaoui faisait souvent l’objet de mesures de déplacements punitifs et abusifs durant toute la période de son emprisonnement. Il a dû se déplacer entre la prison 9 avril (3 fois), la prison de Borj Erroumi à Bizerte (3 fois), Prisons de Mahdia, Alhouareb, Gabès, Kasserine, Nadhour, Sfax, Mornaguia et Messadine.    Appel à tous ceux qui sont touchés par la souffrance des « prisonniers des deux décennies »: Faites connaitre la souffrance de ces prisonniers … Envoyez des lettres, des mots, publiez des articles … Ecrivez aux autorités tunisiennes … Appelez les familles des prisonniers pour les soutenir … Aidez leurs femmes et enfants … Pour qu’on ne dise pas qu’on ne le savait pas.

Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : liberte.equite@gmail.com Le 25 juin 2008

Arrestation de Zyed Fakraoui, un ancien prisonnier d’opinion

 
Trois agents de l’administration de la Sûreté de l’Etat ont arrêté ce matin, mercredi 25 juin 2008, le jeune Zyed Fakraoui et l’ont conduit vers une destination inconnue à bord d’une voiture banalisée. Une heure plus tard, une autre voiture, du poste de police de Mohammedia, est arrivée : il s’agissait de demander des éclaircissements à la famille au sujet des forces de sécurité qui avait arrêté Zyed et d’identifier ceux qui l’avaient arrêté ainsi que le type de véhicule utilisé. Ils ont répondu qu’il avait été arrêté par la police politique. Le jeune Zyed Fakraoui, est un ex prisonnier d’opinion qui a été torturé au niveau de son appareil génital et qui a déposé une plainte contre son tortionnaire, plainte qui n’a pas encore été examinée. Son nom est cité dans le préambule du rapport d’Amnesty International intitulé : » Au nom de la sécurité, atteintes aux droits humains en Tunisie » […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)


Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : liberte.equite@gmail.com Le 25 juin 2008

Poursuite du harcèlement d’Abdelkarim Harouni

 
Mercredi 25 juin 2008, trois voitures banalisées avec à leur bord de nombreux agents de la police politique supervisés par le chef du district de la Sûreté de Carthage, ont encerclé le domicile d’Abdelkarim Harouni, ingénieur, militant des droits de l’homme et membre du bureau exécutif de l’organisation Liberté et Equité, comme s’ils venaient pour l’arrêter. Lorsqu’ils ont compris qu’il était absent de chez lui, ils sont partis, laissant une voiture en faction devant le domicile, et ils ont déclaré avant de partir qu’ils continueraient de le pourchasser et qu’ils le trouveraient sur leur chemin. C’était la même brigade qui avait arrêté monsieur Abdelkarim Harouni vendredi 20 juin 2008 à cause des déclarations qu’il avaient faites à la chaîne satellitaires El Hiwar. Sa famille a fait savoir aujourd’hui qu’il protestait contre ce traitement sécuritaire qui engendrait au sein de sa famille, et plus particulièrement vis-à-vis de son père, un sentiment de frayeur[…] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)


Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : liberte.equite@gmail.com Le 25 juin 2008

Nouvelles des libertés Arrestation et procès de Béchir Aouissaoui

 
Demain 26 juin 2008 le jeune Béchir Aouissaoui (né en 1980) de Sidi Amor- Bouhajla (gouvernorat de Kairaouan) sera déféré devant le quatrième juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis dans le cadre de l’affaire N°4/12831. Il a été arrêté à l’aéroport international de Tunis Carthage le 6 juin 2008 alors qu’il revenait de Syrie où il avait passé cinq ans. Sa famille, qui lui a rendu visite mercredi 25 juin à la prison de Mornaguia, a informé qu’il avait été torturé par l’administration de la Sûreté de l’Etat au ministère de l’Intérieur. Pour le Bureau exécutif de l’organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 


28 juin 2008

Journée Mondiale Contre la Torture

En soutien aux prisonniers politiques en Tunisie “Pour la libération de tous les prisonniers politiques Pour le droit  au retour digne des exilés politiques’’

 
Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines, arabes et internationales  s’apprête à organiser, un rassemblement et une animation au parvis des droit de l’Homme à Paris dans le cadre de la journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques en Tunisie, pour la libération de tout les prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie et pour le droit à un retour digne des exilés politiques. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie avec le soutien d’organisations internationales de défense des droits humains et d’organisations politiques ainsi que des personnalités amies aux niveaux arabe et international. Le contexte social et politique en Tunisie reste grave: l’extrême violence avec laquelle le régime tunisien a réprimé le mouvement social du bassin minier dans le sud tunisien et le blocage total continue de plus belle sur la scène des libertés encouragé par un soutien effarent et incompréhensible de responsables français et européens. La politique répressive et liberticide du régime tunisien s’en trouve malheureusement réconfortée et revigorée, encouragée par un black-out médiatique total. Les prisonniers politiques continuent de subir l’un des  plus longs calvaires de l’histoire récente. Des dizaines de victimes croupissent toujours dans les geôles tristement célèbres des prisons tunisiennes. La détresse des ex prisonniers politiques élargies continu avec une volonté délibérée du régime tunisien de continuer son « œuvre » destructrice contre des corps exténués en phase finale de maladies graves et malignes auxquelles ils finissent par succomber. Un nombre indéterminé de jeunes tunisiens sont enlevés et incarcérés quotidiennement hors de tout cadre légal sous le prétexte fallacieux de lutte contre le terrorisme, sans aucune possibilité de défense.  Nous soulèverons également dans le cadre de cette journée de solidarité la question des centaines, voire des milliers de citoyens tunisiens forcés à l’exil et privés de leur droits élémentaires d’avoir un passeport et de retourner dignement dans leur pays qu’il ont été contraints de quitter depuis une vingtaine d’années pour les plus anciens, sans craindre pour leur liberté et leur dignité. Nous appelons à une mobilisation de l’ensemble des forces engagée dans la lutte contre les violations des droits Humains afin d’apporter notre soutien aux victimes sans voix et sans secours. Rassemblement de 20 h 00  à 23 h 00 : Parvis des Droits de l’Homme – Trocadéro – Paris.  Premiers signataires: 1. Voix Libre. 2. ACHR, Commission Arabe des droits Humains. 3. Solidarité Tunisienne. 4. CRLDHT, Comité Pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie. 5. AISPP, Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques. 6. Agir Ensemble Pour les Droits de l’Homme, France. 7. Arab Network For Humains Right – Egypte. 8. Observatoire Français des Droits de l’Homme. 9. Centre de Damas Pour les Etudes Théoriques et Civiques. 10. Rencontre Culturelle Euro Arabe. 11. ALKARAMA pour les Droits de l’Homme. 12. JUSTICE Internationale – LAHAYE 13. First Humains Rights In Saoudia Arabia 14. Organisation Nationale Des droits de l’Homme en SYRIE 15. DHAMIR Pour les Droits de l’Homme – GAZA – PALESTINE 16. Compagne Internationale pour la Fermeture de GWANTANAMO 17. SADA WEB SITE For Freedom and Rights 18. Centre ARABE pour l’indépendance de la Justice et de la Magistrature


Afin que s’ouvre le procès de la torture

 
Demain jeudi devrait commencer, sauf report de dernière minute, le procès d’un groupe de jeunes gens écroués depuis plus d’un an en vertu des dispositions de la loi antiterroriste du 10 décembre 2003. Hasard du calendrier, ces jeunes dont certains portent un an après leur arrestation les séquelles des sévices subis pendant leur garde à vue vont être déférés devant la cinquième chambre du Tribunal de Première Instance de Tunis (Affaire n°15827/5) le 26 juin, soit à l’occasion de la journée internationale des Nations Unies de soutien aux victimes de la torture. Il s’agit de Mustapha (Ben Amor) Mihoub, d’Hichem (Ben Mohammed) Belidi, de Kaïs (Ben Mohammed) Khiari, Mohammed (Ben Hadj Ali Ben Saïd) Ben Mohammed, Mohammed (Ben Cherif) Trabelsi, Saber Amri, Sami (Ben Habib) Chaabane et Houssem (Ben Noureddine) Rihane. Arrêtés début 2007, ces jeunes gens comptaient parmi eux Abdelhak Bencheikh, mineur (1), qui a été condamné à dix mois d’emprisonnement par un tribunal pour mineurs, dix mois qu’il a effectués et qui viennent d’être confirmés par la Cour d’Appel de Tunis. Né le 28 avril 1977, Mohammed Ben Mohammed a obtenu son baccalauréat en 1996 et a obtenu une maîtrise de gestion en 2001. Il a travaillé à Tunisie Télécom pendant une année avant d’être arrêté, une première fois, le 3 avril 2004, soit quelques mois après l’entrée en vigueur de la loi antiterroriste promulguée le 10 décembre 2003, dont il fut l’une des premières victimes. Au terme d’une procédure illégale [2) (domicile perquisitionné, torture lors de sa garde à vue, procès verbal signé sous la contrainte) il fut écroué à la prison du 9 avril, partageant sa cellule avec des détenus de droit commun (3). Dans ce qui est resté connu comme « l’affaire des jeunes de Bizerte », il fut condamné en première instance à dix ans d’emprisonnement, pour être finalement acquitté en appel le 3 juillet 2005, tandis que certains de ses co-accusés sont à ce jour toujours emprisonnés (4); Ne pouvant plus prétendre reprendre son emploi à Tunisie Télécom, il s’était reconverti dans l’apiculture, mais les services de police n’ont cessé de le traquer, de le convoquer, de l’interpeller, de le harceler jusqu’à ce jour de janvier 2007, le 20 exactement, où il a disparu alors que des agents de la Sûreté de l’Etat se présentaient à son domicile pour le convoquer au district de Bizerte. Pendant deux semaines, sa famille fut sans nouvelles (5), puis apprit qu’il était écroué à la prison de Mornaguia en vertu de la … loi-antiterroriste ! Stupeur : comment peut-on incriminer quelque un qui a été quotidiennement suivi, voire qui a partagé, à son corps défendant, tous les instants de sa vie avec la police politique ? C’est à cette difficile question qu’aura à répondre le juge Touhami El Hafi le 26 juin prochain. Maître Samir Ben Amor assurera sa défense. D’ores et déjà, une campagne internationale est en cours, exigeant un procès équitable (6). Autre inculpé dans cette affaire, Mohammed Ben Cherif Trabelsi, âgé de 23 ans lors de son arrestation, qui vivait à Zarzouna (gouvernorat de Bizerte). Il travaillait dans un abattoir de poulets. Il a été arrêté chez lui, pendant son sommeil le 9 janvier 2007 et a disparu pour sa famille pendant près d’un mois entre les mains de la police, qui l’a torturé. Mohammed Trabelsi a d’abord été écroué à la prison de Mornaguia, puis il a passé deux mois à la prison du Kef pour revenir à la prison de Borj El Amri à la fin de l’année 2007. Il y a un an et deux mois qu’il ne cesse de tousser sans que l’administration de la prison ne le soigne et il tousse à cause de l’eau froide. Ses ennuis de santé se sont aggravés dernièrement, avec un vertige permanent, des vomissements de sang. Pourtant l’administration pénitentiaire n’a rien voulu savoir, ni entendre les protestations des siens :c‘est de la vitamine C qui lui a été administrée. Les contacts avec la Croix Rouge n‘ont pas été plus fructueux (7). Lundi 16 juin, il a fallu toute la persévérance de son avocat, Maître Choukri Belaïd, pour que le directeur de la prison accepte de l’évacuer par ambulance sur un hôpital, en l’occurrence, l’hôpital Charles Nicolle, où on lui a fait subir des radios et examens. Dès le lendemain, il était renvoyé en prison, sans traitement. Il est accusé d’appartenance à une organisation terroriste, d’incitation à adhérer à une organisation terroriste et d’hébergement de réunions d’une organisation terroriste, chacun de ces chefs étant passible d’une peine de cinq à douze ans d’emprisonnement, en vertu des articles 12, 13 et 15 de la loi du 10 décembre 2003. Mohammed Trabelsi a passé vingt deux jours en garde à vue au ministère de l’Intérieur. Il garde des séances de torture des séquelles apparentes au niveau des doigts et des jambes. Kaïs Khiari, lui, est marié et il travaillait dans le commerce de fruits et légumes. Il a été arrêté en même temps que Mohammed Trabelsi. Sa garde à vue a outrepassé largement le délai légal de six jours et ses aveux lui ont été extorqués sous la torture. Cette dernière a laissé des séquelles visibles à l’œil nu au crâne, aux doigts, à la plante du pied, aux genoux. Il est actuellement incarcéré à la prison de Mornaguia. Il est accusé d’appartenance à une organisation terroriste, et d’incitation à adhésion à une organisation terroriste, sur la base d’aveux extorqués. Ces accusations ne reposent, comme pour les autres accusés, sur aucun élément matériel.Il est impératif que s’ouvre jeudi 26 le procès de la torture. Luiza Toscane (1) Se reporter à « Nourelhak, lycéen en troisième année secondaire« , 29 mars 2007, (2) Se reporter aux communiqués de la LTDH-section de Bizerte des 6 et 8 avril 2004 (3) « Report de l’examen de l’affaire relative à la loi anti-terroriste », CNLT, 19 juin 2005 (4) « Lourdes condamnations dans le procès des jeunes de Bizerte », CNLT, 3 juillet 2005 et « La justice tunisienne voit des « terroristes » partout », Christophe Ayad, Libération, 5 juillet 2005 (5) « Encore une détention au secret : Mohammed Ben Mohammed », http://www.nawaat.org/portail/2007/02/03/encore-une-detention-au-secret-mohammed-ben-mohammed/ (6) se reporter à l’appel lancé le 18 juin par l’ACAT du Havre : « Ecrire pour le procès de Mohamed Ben Mohamed et de ses 7 co-accusés », http://pourunmondesanstorture.over-blog.com/ (7) « Intensification du mouvement de protestation dans les prisons de Mornaguia et Borj El Amri ! » Communiqué AISPP, 14 juin 2008.
 


Parti « Tunisie Verte » Tunis le 25 Juin 2008 L’Intifadha de la faim s’amplifie
 
Comme nous l’avons annoncé dans notre dernier communiqué du 9 Juin 20008, les évènements du bassin minier de Gafsa ont pris un tournant dangereux et menaçant la stabilité du pays. Nous croyons que le pouvoir assume l’entière responsabilité de cette évolution. Il a envoyé les forces de l’ordre (BOP et brigade d’intervention) pour réprimer les habitants et les jeunes protestataires à Redayef. Ces méthodes policières et vindicatives ont provoqué plusieurs victimes et la mort d’un jeune manifestant. Les brigades de la police ont investi les maisons des familles protestataires et ont pillé leurs pauvres demeures. L’armée est intervenue pour séparer les policiers et la population et éviter le carnage.   Mais l’Intifadha s’est élargie au gouvernorat avoisinant, Kasserine. A Feriana, ce sont les mêmes causes de révolte. Il y a eu plusieurs affrontements entre les jeunes désoeuvrés avec la police et la milice du parti au pouvoir. Les procès expéditifs ont suivi les affrontements. 33 jeunes sont traduits en justice, 5 sont condamnés à 1 an de prison ferme et 4 diplômés attendent leur jugement. Il y a eu aussi des libérations.   Après les évènements de Feriana, et pour faire « le ménage », la police politique a arrêté les jeunes leaders de l’Intifada de Redeyef. Adnen Hadji, Adel Jayer, Bou jemâa Chraïti sont arrêtés le dimanche 22 Juin 2008 et nous croyons que d’autres arrestations vont suivre. Le pouvoir a décidé de frapper la tête de l’Intifadha pour arrêter la révolte.   Ainsi « l’année 2008 du dialogue avec la jeunesse » s’avère fictive et virtuelle et le pays a perdu des centaines de milliers de dinars octroyées à une société publicitaire pour l’organisation des rencontres sans suite. Ces évènements sanglants confirment encore une fois que le gouvernement et son parti RCD (au pouvoir depuis 52 ans) n’ont pas assimilé la leçon.   En se figeant au pouvoir, les autorités tunisiennes ont montré leur peur et leur panique face aux évènements. Croyant qu’en lâchant ses brigades de police sur les familles protestataires du bassin minier, le pouvoir va arrêter la lutte des jeunes et il n’a fait que les radicaliser. Quant à l’intervention de l’armée, elle a suscité beaucoup question sur la réalité du pouvoir en Tunisie. Certains parlent déjà d’une dualité du pouvoir pour la succession, d’autres la présentent comme une intervention « d’en haut » … aucun signe apparent de ce régime opaque.   Nous rappelons, ici que l’état d’abandon de la région de Gafsa et des régions pauvres au profit du littoral a été dénoncé par notre parti et toute l’opposition et la société civile. Ainsi durant 52 années, le littoral a bénéficié de « 80% du tissu industriel et 90 % des installations touristiques ».   Le manque d’une politique de développement durable a favorisé le déséquilibre régional et l chômage dans les régions pauvres. Dans son communiqué du 7 Juin 2008 (après les affrontements de Redayef), la centrale syndicale l’UGTT, tout en omettant de condamner la répression des familles pauvres, a constaté que « les régions intérieures  sont privées d’investissements créateurs d’emploi » et demande à l’Etat « d’assumer ses responsabilités pour mettre en place des grands projets dans les régions concernées pour un développement durable et juste ». Mais face à cette situation économique désastreuse que fait l’élite du parti et son gouvernement depuis le début des évènements le 7 Janvier 2008 ? Rien !!Presque rien !!   Des rumeurs circulent concernant l’octroi de 2000 attestations de soins gratuits et 1000 pensions de vieillesse !!Telles sont les solutions qu’on va nous proposer !! Pire encore, dans sces compagnes médiatiques, très coûteuses pour le denier public, dites « dialogue avec la jeunesse », la télévision tunisienne propose aux jeunes désoeuvrés de « créer » leurs propres entreprises (sic !) avec des poches vides et des ventres creux !!   Le gouvernement qui ne cesse de nous parler de développement durable n’arrive pas à satisfaire les appels des citoyens assoiffés à Bir Om Ali, Bel Khir et Sened et il permet l’utilisation sans retenue l’eau précieuse pour irriguer des centaines d’hectares de terrain de golf (au lieu de les semer de blé, d’orge et de fourrage) !! Il encourage et laisse pousser des milliers de gros œuvres de béton et oublie la désertification qui a atteint 74 % de tout le pays… et le stress hydraulique va tuer le reste de nos oasis millénaires !!   En conclusion, le parti « Tunisie Verte » demande au gouvernement : 1)      La libération des jeunes militants et leurs leaders du bassin minier arrêtés : Adnen Hadji, Adel Jayer, Bou jemâa Chraïti et d’abroger la condamnation des autres. 2)      L’ouverture d’un dialogue réel avec la jeunesse et l’opposition et la légalisation du parti « Tunisie Verte » et des autres partis civils afin de leur permettre de participer à ce dialogue national. 3)      Une politique de développement durable pour sortir de la crise actuelle et la création de milliers d’emploi pour les jeunes.     Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Greens ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : +.216.98.510.596 Fax : +.216.71.750.907


Fiction Média Matin Nabeul, jeudi 19 juin 2008 Rue « débaptisée »
 
(Nabeul) – Dimanche, une dizaine de membres d’un groupuscule inconnu ont remplacé une des plaques de la rue 7 novembre à Dar Chaâbane en apposant un autocollant portant le nom de la rue (fictive) Commandant Mohamed Mansouri. «Mohamed Mansouri était un officier de l’armée tunisienne, torturé à mort au Ministère de l’Intérieur, quelques semaines après le coup d’État médical du 7 novembre 1987», explique un membre de ce groupuscule, activement recherché les forces de l’ordre. Le groupuscule a diffusé sur Internet une vidéo de cette action inédite. « En décembre 1987, il fut torturé à mort par des agents de la Sûreté de l’État. » Selon un communiqué saisi par la police, le but est de «rappeler cet épisode tragique qui inaugure la dictature du général Ben Ali, tout en dénonçant le rôle sanglant joué par les agents et les officiers de la Sûreté de l’État dans la répression de toute opposition au régime en place. Cet acte s’inscrit dans la lignée d’autres mobilisations anti-Ben Ali qui s’opposeront à la candidature du président Ben Ali pour l’élection présidentielle d’octobre 2009. Le remplacement de nom d’une rue pourrait être considéré comme du vandalisme, signale une source judiciaire à Tunis. (Source : le blog de Omar Khayyam, le 24 juin 2008) Lien :http://omarkhayyam.blogsome.com/2008/06/24/media-matin-nabeul/


OCR (Organisation Communiste Révolutionnaire) Tunis, 24 juin 2008 Communiqué
 
La mobilisation des classes populaires dans la région minière du phosphate (Métloui, Rédeyef Oumlarayes et Mdhilla) pour l’emploi et une vie décente, son maintien depuis plusieurs mois et son extension aux villes proches, sa radicalisation et la répression dont elle fut l’objet de la part du pouvoir en place, démontrent la gravité et l’urgence de la question sociale en Tunisie, et de son déterminant le pouvoir politique. L’entrée en lutte ouverte d’une partie des classes laborieuses contre le régime capitaliste est un fait politique important. Il nous interpelle en tant que révolutionnaires, en exigeant de nous rassembler et de nous organiser, de la manière la plus appropriée, afin d’aider à la généralisation de la contestation de l’ordre décadent, de s’opposer à la répression et rendre possible le changement politique en tant que préalable à la transformation sociale et économique à même de garantir la réalisation des aspirations populaires. Conscients de l’importance historique des enjeux en lutte, et du rôle que nous sommes amenés à jouer, aux côtés des autres forces en lutte, dans le but de hâter l’avènement d’un ordre social juste, démocratique et respectueux des équilibres naturels, nous (anciens membres et nouveaux adhérents en Tunisie et ailleurs) décidons de « réactiver» l’Organisation Communiste Révolutionnaire (OCR). Nous sommes conscients de la complexité et de la difficulté des tâches qui nous attendent. Notre réussite dépendra de notre capacité à tirer les enseignements des expériences passées, de notre compréhension du monde dans lequel nous vivons, de ses multiples contradictions et des réponses organisationnelles et politiques appropriées et crédibles au sein des classes laborieuses, et de notre capacité à convaincre et à rassembler le plus largement possible autour d’un projet de société alternatif au capitalisme, crédible et émancipateur, pouvant recueillir un large soutien populaire.


« LE PARADIS N’EST PAS FACILE »

Rencontre avec Asma, une des sœurs du prisonnier Mohammed Ben Mohammed

 
Asma, mariée et mère de quatre enfants, dont deux sont scolarisés en primaire, et les deux derniers sont âgés de 2 ans et demi et 6 mois, nous parle de son grand frère, Mohammed Ben Mohammed. * Asma, depuis plusieurs années maintenant, vous contribuez à médiatiser la cause de votre frère… – Oui, c’est moi qui fais les contacts avec les avocats et les ONG ou l‘administration pénitentiaire. Je suis la petite sœur de Mohammed, qui est le seul garçon de la famille. Mes autres sœurs, elles, sont en contact avec les familles. J’ai toujours été proche de mon frère. Il est pour moi un ami autant qu’un frère. Et puis, tous les deux nous avons fait des études, je suis ingénieur agronome, lui a fait des études à la fac des sciences de gestion. Et je parle français et anglais, je suis coutumière des contacts, j’ai travaillé au WWF; * Nous connaissons tous maintenant Mohammed à travers ses deux incarcérations, mais nous ignorons tout de lui, de son passé.. – Mohammed, c’était un enfant très malin, très intelligent. Il ne tenait pas particulièrement à étudier quand il était à l’école. Il avait sans cesse des problèmes, tant il faisait des blagues; à la veille de son baccalauréat, son professeur de sciences m’a dit « il doit avoir son bac ! » ce qui signifiait qu’elle voulait s’en débarrasser surtout ! Et il a eu le bac évidemment; * Et ensuite ? – Il a étudié à la fac de sciences de Sfax, il a beaucoup changé. Il vivait loin de nous, de sa famille; Il a redoublé sa première année et a fait sa maîtrise en quatre ans. *Avait-il des projets ? – Il me disait « dès que je termine ma maîtrise, je vais lire tout le Coran ». Il voulait avoir un bon emploi, il a passé des concours. Je me souviens qu’il a passé le concours du ministère des Affaires Etrangères, il a réussi l’écrit et l’oral, mais il a raté la visite à l’hôpital militaire. Il a passé le concours de Tunisie Telecom (fonction publique) en décembre 2003, entre temps, il a travaillé dans une société privée, où il était responsable de la paie des ouvriers, puis il a été nommé à Tunisie Télécom. Il y a même eu une enquête préliminaire au sein de notre famille puis il a commencé à y travailler en mars 2004. * Qu’est-ce qui avait changé chez lui ? – Il a commencé à faire sa prière après la fin de ses études, à aller à la mosquée. Il a décidé de ne plus rater la première prière (sobh), celle de l’aube. C’est à ce moment qu’ont commencé les visites policières à la maison, les convocations au poste, pendant une année. Il achetait beaucoup de livres, des livres en vente libre, dans les librairies sur le fiqh, l’explication du Coran. Il a la capacité de lire, aussi les gens venaient le voir, lui demander des explications, des conseils, ses ennuis ont commencé comme cela. Quand des personnes étaient questionnées : « qui t’a dit cela », elles répondaient « Mohammed ». Il portait une jebba, une arakia sur la tête, les jours de congé évidemment, pas au travail. Il argumentait: « c’est ce que Dieu nous a demandé de faire » * Il ne s’intéressait pas à la politique ? – Non, il aurait pu le faire à la fac, or il ne l’a pas fait. Il a passé tout son temps dans les études; ce qui l’intéressait c’était de travailler au sortir des études. Or ses amis n’ont pas fait des études comme lui. * Qui sont-ils ? – Nous avons vécu dans la maison de notre grand-mère. Ses amis sont les jeunes du quartier, mais la plupart n’ont pas fait d’études, les ont arrêtées au primaire, c’est pourquoi ils disaient que tout ce qu’il disait était vrai, et que son nom revenait sans cesse lors des interrogatoires de la police. Il avait sa façon de convaincre tout le monde, jusqu’à ses collègues de travail. Il a eu du succès. En Tunisie, être musulman voulait dire faire la prière, c’est tout. Lui, il voulait revivre la « sunna » et les jeunes comprennent la différence entre s’acquitter de la prière et vivre la sunna. Je connais des filles à son travail qu’il a convaincues de porter le foulard. * Et en prison, il a continué ? – En prison, c’est difficile parce qu’il est dans une cellule avec des droits communs, qui font du bruit, qui mettent la télévision, qui l’empêchent de lire et d’apprendre le Coran. * Ainsi, il a le droit d’étudier en prison ? – On lui apporte des livres; il reçoit la presse. Ses conditions se sont améliorées par rapport à l’année passée. En revanche, le courrier ne lui parvient que s’il lui est envoyé de la Tunisie. Il a reçu une carte postale de la France à l’occasion de l’Aïd El Kebir, mais je sais qu’il devrait recevoir beaucoup de lettres. Il ne reçoit que nos lettres et lui n’a le droit d’écrire qu’une fois par quinzaine, or il a une quinzaine de neveux et de nièces avec lesquels il a une relation qui dépasse la simple relation familiale. Ils sont des amis. * Qui lui rend visite en prison ? – Mon père et mes sœurs. C’est un fils unique. Nos petits enfants, ceux qui ont moins de 10 ou 11 ans, sont admis, mais ils ont refusé un neveu de 14 ans. * A-t-il droit à la visite directe ? – Une fois, lors de l’instruction. Or mon père ne voit que d’un œil, et encore très mal. Il faudra attendre l’appel pour demander une visite directe. On lui rend visite le jeudi, ont part avec les autres familles, celles des prévenus dans la même affaire. Ils sont dans le même box, on les salue de loin. * Comment appréhende-t-il son procès ? – Mohammed nous dit que « le paradis n’est pas facile ». Ce qu’il veut nous faire comprendre, c’est que ce qu’on est en train de vivre avec lui nous fera peut-être mériter le paradis. Mais dans la dernière période, il a changé. Vous voyez, ma mère est décédée quand il avait douze ans, et c’est ma sœur aînée qui s’est occupée de nous. Pour lui, elle est comme sa mère. Or ma sœur aînée a un cancer, elle est sous chimiothérapie. Mohammed sait qu’elle est malade, et il veut maintenant sortir de prison, pour être auprès d’elle. C’est la première fois que je l’entends dire qu’il ne veut plus être en prison. Mon père souhaite sa libération prochaine afin que Mohammed puisse refaire sa vie le plus tôt possible, car il aimerait connaître ses… petits-enfants. Propos recueillis par Luiza Toscane le 18 juin 2008


Un détenu admis au baccalauréat et trois ajournés

 
Un jeune détenu à la prison Harboub a eu son bac, Section Lettres lors de la session principale alors que trois autres inscrits dans les sections Sciences techniques et Lettres, ont été ajournés. A signaler que 11 détenus ont passé cette année leur examen et ce grâce aux efforts fournis par la Direction Générale des Prisons et de la Rééducation relevant du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 25 juin 2008)


Associated Press, le 24 juin 2008 à 19h19 Accord tuniso-français pour améliorer la qualité des services offerts aux touristes

 
TUNIS (AP) — Un accord de partenariat dans les domaines du tourisme et de l’hôtellerie a été signé mardi à Tunis par des opérateurs tunisiens et français afin de promouvoir la qualité des services, de l’hébergement et du séjour des visiteurs en Tunisie. L’accord a été conclu entre la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH-France), représentées par leurs présidents respectifs, Mohamed Belajouza et André Daguin.Première destination touristique du sud de la Méditerranée, la Tunisie accueille annuellement quelque 6,5 millions de visiteurs. Les Français viennent en tête avec 1,3 millions de touristes. Cette affluence, ajoutée au manque de personnel qualifié, a engendré par moments, surtout en haute saison, des problèmes de sur-réservation qui ont eu des répercussions sur la qualité des services. Les autorités tunisiennes ont dû lancer ces dernières années une « stratégie nationale de développement de la qualité et de l’efficience du système de la formation », en fermant au passage nombre d’unités hôtelières et autant d’agences de voyages ne respectant pas les normes de qualité des prestations de services. D’une durée de trois ans, l’accord prévoit un échange d’expériences et la mise en place de projets spécifiques de formation professionnelle. Le directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), Raouf Jomni, espère « fidéliser les touristes et de l’inciter à revenir en Tunisie ». Premier pourvoyeur de devises fortes pour la Tunisie, le tourisme contribue à concurrence de 8% au PIB (produit intérieur brut) et couvre quelque 56% du déficit commercial. Avec 225.000 lits et 844 unités hôtelières, le secteur assure 380.000 emplois directs et indirects. Associated Press  

Emigration La tentation des fonctionnaires

 
Sana FARHAT Le ministre Français de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire a présenté jeudi 19 juin le bilan de sa politique en termes de lutte contre l’immigration clandestine et de rapatriement des étrangers qui résident en France illégalement. Des chiffres jugés positifs car les expulsions ont augmenté de 80  % lors des cinq premiers mois de l’année en cours. Un résultat qui fait la joie des uns et le malheur des autres ; ceux qui sont reconduits bon gré mal gré vers leurs pays d’origine alors qu’ils ont souffert le martyr pour arriver à l’Eldorado et réaliser leur rêve. Au fil des temps, la donne a changé dans cet univers qui a toujours fasciné les émigrés. Car, la quasi-totalité des pays européens ne sont plus prêts à accueillir « la misère du monde ». Ils conjuguent leurs efforts et mettent en place des législations pour limiter ce phénomène. Toutefois nos concitoyens, les plus fascinés, continuent de tenter leur chance à travers plusieurs moyens. Chômeurs, cadres, fonctionnaires, célibataires ou mariés mettent le paquet pour franchir les frontières légalement ou illégalement. Ils pensent en fait que les horizons se rétrécissent, ici. Lors des dernières années, la politique de l’immigration a été révisée dans le vieux continent. Notamment, la France, ne lésine pas sur les moyens pour concrétiser ses objectifs en la matière. C’est aussi la finalité commune de tous les pays européens qui ont d’ailleurs réussi à convaincre les pays générateurs de ces flux humains et concernés directement par la question à promulguer des règlementations et mettre en place des mécanismes qui vont en parallèle avec leur stratégie dans le domaine. Des mesures, certes, dissuasives telles que l’amendement de la loi relative à la lutte contre  l’immigration clandestine et la révision à la hausse de la peine de prison pour les organisateurs de ces voyages. Cependant, les jeunes voire des adultes mariés sont toujours attirés et tentés par l’expérience. C’est même une obsession pour eux puisqu’ ils mettent en jeu leur vie et leur avenir professionnel. Ils prennent le risque de partir dans ces pays sans calculer l’ampleur du danger auquel ils sont confrontés ni prévoir les mauvaises conditions de vie qu’ils vont mener une fois arrivés. Des jours et nuits dans les rues, les parcs…Ceux qui sont chanceux trouvent un soutien familial et une prise en charge du moins que l’on puisse dire acceptable. En attendant des jours meilleurs et des solutions définitives qui consistent souvent dans un mariage arrangé avec une fille du « bled » ou même une étrangère. Ainsi, pourquoi les jeunes sont-ils encore attirés et tentés par l’expérience ? C’est parce qu’ils considèrent qu’il n’existe pas d’avenir entre nos murs. Un fait confirmé par le rapport des  Nations Unies sur les adolescents et jeunes tunisiens. D’ailleurs 41 % des jeunes tunisiens pensent à émigrer clandestinement. Des fonctionnaires quittent leur travail Mais le problème ne se pose pas uniquement auprès de cette population qui est en quête d’un emploi et d’une source de revenu. En effet, des cadres et des fonctionnaires d’Etat abandonnent leurs postes de travail pour partir à l’étranger. Ils travaillent dans des secteurs à forte demande de main d’œuvre, tels que le bâtiment, la peinture ou la restauration. Ceux qui sont avertis arrangent préalablement leur voyage. Ils se marient très souvent avec une de nos compatriotes à l’étranger, la cousine, la voisine. D’ailleurs plusieurs membres de la famille se mobilisent pour trouver la conjointe idéale essentiellement lors de la saison d’été qui coïncide avec le retour des Tunisiens à l’étranger au pays natal. Des rencontres s’arrangent entre les deux partenaires à cette occasion et se terminent très souvent par un contrat de mariage à la mairie pour procéder dans une deuxième phase au niveau des autorités du pays d’accueil. Une demande de rapprochement du couple trouve son chemin auprès des administrations concernées. Quelques mois après, les conjoints regagnent leurs partenaires sans même démissionner de leurs postes de travail, ils sont parfois condamnés à passer des années à l’étranger car ils seraient confrontés aux problèmes s’ils rentrent avant cette période. Mais l’enjeu en vaut-il la chandelle. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 25 juin 2008)

« Tachghil Chiyeb », un mécanisme d’emploi non déclaré

 

 Au moment où, dans le bassin minier de Gafsa, des jeunes chômeurs, en quête d’un premier emploi, sont assassinés par décharge électrique ou par balle, sous l’identité d’ «éléments perturbateurs», pour avoir osé revendiquer pacifiquement leur droit légitime au travail,    Au moment où des milliers de jeunes tunisiens désœuvrés, en proie au désespoir et au mal-être, tentent, chaque année, au péril de leur vie, de prendre la mer à bord d’embarcations de fortune, ballotées par la houle, pour fuir leur pays, à la recherche d’un mythique Eldorado,   Au moment où, à longueur de journée, les médias officiels nous rebattent les oreilles avec des slogans du style : « l’emploi des jeunes, ma priorité de toujours », «la jeunesse est la solution et non le problème»,   A ce moment précis, il existe en Tunisie, ce « havre de paix, de stabilité et de prospérité », des dizaines de grandes entreprises publiques, dans différents secteurs d’activité, qui continuent, au défi du bon sens le plus élémentaire, à maintenir en poste, plusieurs années au-delà de l’âge légal de la retraite, pour des raisons souvent extra-professionnelles, des agents, des cadres et des « responsables » qui n’ont plus absolument rien à donner à l’entreprise, n’exercent plus que des fonctions purement fictives, mènent leur reliquat de carrière en parfaits parasites, et ne sont plus que des éléments de tension, de nuisance et de discorde, en raison de leurs conduites immondes et répugnantes sans lesquelles ils seraient incapables de se maintenir aussi longtemps en activité.    Depuis de longues années, ces entreprises publiques affichent, théoriquement, « portes closes » devant les jeunes diplômés de l’Université. Les seuls modes de recrutement auxquels elles ont recours sont le casting, pour la gent féminine, le piston pour les enfants des nobles, à sang bleu, ou alors les contrats à durée très déterminée (CDD) et les stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP) pour les enfants des indigènes et de la « racaille ».   Comme mentionné plus haut, ces entreprises publiques appartiennent à tous les secteurs d’activité, sans exception : La STEG, la SONEDE, La Compagnie TUNISAIR, la Compagnie des Phosphates de Gafsa et bien d’autres encore ont, toutes, leurs bataillons de retraités, effectifs ou supposés, qui coûtent des milliards de dinars, chaque année, à la collectivité nationale, exercent, parfois, plusieurs emplois parallèles, contribuent à l’augmentation du nombre des chômeurs parmi les diplômés de l’Université et  rendent encore plus aigue la pression exercée sur le marché du travail.       Dans le secteur de la communication et des médias, à titre d’exemple, trois grandes entreprises publiques, l’Agence Tunisienne de communication Extérieure (ATCE), l’entreprise, aujourd’hui bicéphale, de la Radio et de la Télévision Tunisienne (ERTT) et l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) sont des symboles emblématiques de ces entreprises publiques qui nagent à contre-courant de la politique affichée par l’Etat dans le domaine de l’emploi et qui, semble-t-il, se trompent de mécanismes, en confondant entre le programme « tachghil chabeb » (emploi des jeunes) et « tachghil chiyeb » (emploi des séniors).    A l’ATCE, entreprise hors norme à tous points de vue, dont les effectifs  et le budget sont  un secret d’Etat, qui brasse des milliards de dinars de recettes de toutes sortes, notamment publicitaires, c’est une véritable garnison de retraités et de collaborateurs quasi-anonymes, qui touchent, pour certains d’entre eux, un à deux salaires différents, en plus de leur pension de retraite, et qui sont payés de manière abusive, sur la base de critères tout à fait arbitraires. Ces retraités privilégiés s’affairent, à longueur d’année, à confectionner, sur des supports d’un luxe tapageur et insolent, des publications de propagande sous forme de livres, brochures, plaquettes, dépliants, Cd-Rom, etc.   Ces documents, destinés essentiellement aux journalistes étrangers de passage en Tunisie, et censés contribuer à la mise en valeur des acquis et des réalisations de la Tunisie à l’Etranger et à la promotion de son image de marque dans le monde, se retrouvent, souvent, dans les corbeilles à papier des chambres d’hôtels ou dans les poubelles de l’aéroport international de Tunis Carthage.   A l’ERTT, cette forteresse bien gardée, dont les portes qui donnent sur l’avenue de la liberté sont, depuis longtemps, hermétiquement fermées, c’est le règne de l’anarchie et de l’opacité. Dans cette entreprise, où les recettes publicitaires d’une journée suffiraient, à elles seules, à recruter plusieurs dizaines de jeunes diplômés, où  une soixantaine de journalistes contractuels continuent, depuis de longues années, à travailler dans une situation de précarité absolue, à trimer comme des nègres pour des salaires de misère, une cohorte de retraités, de collaborateurs externes et de privilégiés, appartenant à tous les corps de métier, continuent, au vu et au su de tout le monde, dans l’anarchie la plus totale, à toucher des salaires et des honoraires astronomiques, parfois fictifs, dilapidant l’argent du pauvre contribuable, dans la production d’émissions débiles et insipides qui n’intéressent plus personne et que personne ne regarde.          L’Agence TAP, entreprise sous perfusion, qui émarge à plus de 80 pc sur le budget de l’Etat, qui manque cruellement de ressources et d’effectifs, défraie, depuis des  années, la chronique par les frasques et les extravagances de ses responsables, continue, pour sa part, à reconduire, pour la quatrième année consécutive, le mandat post-retraite de trois de ses « cadres supérieurs » qui lui coûtent plus de 120 mille dinars par an, de quoi embaucher une dizaine de journalistes SIVP.   Le maintien en poste de ces trois agents est absolument injustifié et n’a strictement aucun impact réel sur le rendement de l’agence. Les fonctions qu’ils exercent sont purement fictives. L’un d’entre eux est si occupé, dehors, à comploter contre ses collègues et à vendre ses services aux plus offrant qu’il n’a même plus le temps matériel de venir au bureau. Sauf, de temps en temps, pour déposer ou  raccompagner chez elle une maîtresse attitrée, en utilisant, bien sûr, les bons d’essence et la voiture de service.   Khaled KOUSRI  
 


Déterminismes socioculturels, us et coutumes, les ambivalences religieuses. Le vrai faux problème de la virginité

 
Dans une société telle la nôtre, le mot virginité rime systématiquement avec chasteté et honneur. Il est vrai que les mentalités des hommes en Tunisie restent conservatrices. En outre la chasteté; à vrai dire la préservation de la virginité est indéniablement considérée comme une condition sine-qua-non au mariage. Et si cette perception trouve ses origines dans le sens large dans l’Islam, il n’en reste pas moins vrai qu’elle est liée à des facteurs socioculturels qui n’ont rien à voir avec la religion. Pesanteurs socioculturelles. En effet, une étude réalisée par le Docteur Fakhreddine Haffani  (professeur de psychiatrie et chef de service de psychiatrie adulte à l’hôpital Razi) en 2003, démontre que l’exigence de la préservation de la virginité est un indicateur sur le poids des traditions dans la sexualité en Tunisie. En voici un extrait : « …. Un autre indicateur du poids énorme qu’ont les traditions sur la sexualité est le mythe de la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage. En effet, 83,7 % des hommes pensent que la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage est une règle sociale à sauvegarder, 10,3 % pensent que c’est un mal social nécessaire et seulement 6 % pensent que c’est un tabou à dépasser. Paradoxalement, la même majorité écrasante (82 %) pense que, pour l’homme, le mariage n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels. Ceci apporte la preuve vivante que l’Islam n’y est pour rien. En effet, ce dernier interdit formellement les rapports sexuels avant le mariage aussi bien pour l’homme que pour la femme. Les traditions pèsent encore plus lourdement sur le milieu rural. En effet, la majorité des hommes en milieu rural (97,6 %) pensent que la préservation de la virginité chez la femme jusqu’au mariage est une règle sociale à sauvegarder, alors que ce pourcentage passe à 78,3 % dans le milieu urbain. Aucun homme résidant dans le milieu rural ne pense que c’est un tabou social à dépasser alors que 8,3 % des hommes de milieu urbain le pensent. 2,4 % des sujets de milieu rural pensent que c’est un mal social nécessaire, ce pourcentage passe à 13,4 % dans le milieu urbain. Le milieu rural reste partagé sur la question des rapports sexuels de l’homme avant le mariage. En effet, 59 % pensent que, pour l’homme, le mariage n’est pas nécessaire pour avoir des rapports sexuels et 41 % pensent le contraire. La virginité reste donc, dans notre société, un indicateur de chasteté et un certificat de bonne conduite prénuptiale. » Selon l’étude précitée, la virginité est considérée comme une donne primordiale chez la future épouse pas seulement chez les musulmans mais aussi dans les autres religions. En effet depuis des siècles  la virginité  des femmes chez les catholiques, les juifs et les puritains d’Amérique est considérée comme sujet tabou et, selon eux, une fille déflorée avant le jour du mariage est perçue comme une personne indigne. Donc, la société tunisienne paraît être une société conservatrice puisque la préservation de la virginité de la fille avant la célébration du mariage est primordiale. Ceci démontre qu’il s’agit encore d’habitudes héritées par les Tunisiens, et qui persistent jusqu’à nos jours, notamment dans les zones rurales comme le fameux rituel de la chemise ou du drap tacheté de sang lors du jour J qui rend honneur à toute la famille en premier lieu et qui prouve la virilité du mari vis-à-vis de tout le monde. Ce rituel est, encore, ancré un peu partout. Même si dans les métropoles il s’effiloche, la réalité quotidienne montre que dans certaines régions du sud, le père de la mariée lors de la nuit des noces s’arme d’un fusil en attendant le « verdict » final. En attendant la chemise tachée, il se met en position, soit pour  célébrer sa joie et éprouver sa fierté et son honneur, soit pour tuer sa fille dans le cas où elle ne serait pas vierge. Hyménoplastie. Certaines filles sont parfois dans l’obligation d’avoir recours à cette intervention pour faire face au poids de la tradition et éviter la honte. Grâce à des chirurgiens ayant pignon sur rue, ces interventions épargnent les futures épouses de multiples problèmes sociaux et familiaux. Cette opération se fait sous anesthésie locale, consiste à reconstituer la membrane qui réduit particulièrement l’orifice vaginal à 1 centimètre.  C’est une pratique assez courante en Tunisie et elle coûte environ 300 dinars. Cette intervention ne se fait pas sans risques. Selon le témoignage d’une fille qui a subi une hyménoptéroïdes :« j’ai été obligée de faire une hyménoplastie, il y’a deux ans, parce que mon fiancé est du genre sévère et m’a ouvertement déclaré qu’il ne tolérerait jamais la non virginité. Le jour de mes noces,  j’avais un peu peur et j’étais stressée. Cette opération pourrait ne pas réussir. Heureusement pour moi, l’intervention a réussi et il a semblé à mon mari qu’il était parvenu à me déflorer. J’ai eu de la chance », souligne cette jeune fille, âgée d’une vingtaine d’années. Une tendance en voie de disparition. De nos jours, on peut constater que la gente masculine exige encore de leur douce moitié d’être vierge et, même, chez la classe intellectuelle où la problématique est encore un sujet de débat, comme l’avoue Ahmed âgé d’une vingtaine d’années : « franchement, je pense que ce sujet est une affaire de mœurs et non pas de religion  quant aux mentalités défraîchies par rapport à cette chose, elles doivent changer. » D’ailleurs, on est parfois choqué quand on découvre dans les pages de faits divers des journaux que des filles se suicident pour se soulager du joug de l’impureté et du fait qu’il y’ait des parents qui tuent leur filles quand ils découvrent que celles-ci n’ont pas préservé leur virginité. Seulement, les crimes d’honneur sont rares en Tunisie depuis la proclamation du Code du Statut Personnel. La femme tunisienne a pratiquement acquis sa liberté. Il n’en demeure pas moins vrai que le poids de la virginité reste lourd dans le perception socioculturelle. Ceci, sans dire qu’il y’a des filles qui perdent accidentellement leur virginité. Tolérer ou ne pas tolérer la perte de la virginité, c’est certainement en liaison avec le désir d’éviter une certaine débauche. Virginité : fantasme . La virginité n’est autre qu’un fantasme enfoui chez les hommes et véhiculée à travers des générations. Une obsession introspective de chaque homme. En effet, aux Etats-Unis, comme gage de cadeau et dans un genre osé, les maris offrent à leur dulcinée une  « reconstruction vaginale » et même une nouvelle virginité, tout est prétexte de cadeaux : «  Il arrive de plus en plus souvent qu’un mari dépose au pied de l’arbre de Noël une enveloppe contenant un bon pour un rendez-vous avec un chirurgien esthétique pour une simple consultation ou pour pratiquer l’opération dont sa femme et lui aussi rêvent », raconte le docteur Peter Fodor, un chirurgien plastique de Los Angeles en Californie » Moralité ; us et coutumes ; mœurs ; déterminismes sociaux… Le débat n’a rien de religieux. Myriam Ayadi (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 25 juin 2008)


Reuters, le 25 juin 2008 à 15h45 La France pas sûre de réussir l’UPM du premier coup – Fillon

 
PARIS, 25 juin (Reuters) – La France n’est pas sûre de « réussir du premier coup » l’Union pour la Méditerranée (UPM), mais elle entend « prendre ce risque » pour favoriser la paix au Proche-Orient, a déclaré mercredi François Fillon. « Oui c’est vrai, la France prend des risques, oui c’est vrai, nous ne sommes pas sûrs de réussir du premier coup cette initiative, qui est une initiative difficile », a réaffirmé le Premier ministre lors de la séance des questions d’actualité à l’Assemblée. « Mais si nous n’avions pas pris des risques, il y a une chose qui serait certaine, c’est qu’il n’y aurait rien de nouveau pour construire la paix », a-t-il souligné. Répondant de nouveau aux critiques sur la venue à Paris, le 13 juillet, du président syrien Bachar al Assad pour le sommet de l’UPM, François Fillon a estimé que « ce n’est que de cette manière-là que pourra commencer le dialogue nécessaire à la paix au Proche-Orient ». L’Algérie réserve sa réponse sur sa participation au lancement de l’Union pour la Méditerranée et la Libye a dénoncé par la voix de Mouammar Kadhafi un « affront » aux pays des rives Sud de la Méditerranée. REUTERS

 

 

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