Human Rights Watch: Tunisia: President, Emboldened by Vote, Cracks Down on Critics Reporters sans frontières: Témoignage d’Azza Zarrad, sur les conditions de détention de son mari Taoufik Ben Brik Luiza Toscane: Yassine Ferchichi a été renvoyé au Sénégal Yahyaoui Mokhtar: Etudes Universitaires : Quel valeur ont nos universités ? Abdessalem BOUCHADEKH: A propos de l’entretien au consulat de Tunisie à Pantin Abdel Wahab Hani : Aïd Retornado Boubaker Sayem s’impatiente entre l’Irlande et la Grande Bretagne Xinhua: Tunisie : 3 morts et 5 blessés dans un accident de la circulation AFP: Identité nationale: la fille adoptive de Chirac apporte sa contribution au débat Saâd Lounès: L’Armée prépare la succession de Bouteflika
Rencontre avec Ahmed Brahim premier secretaire du mouvement ettajdid
Two Journalists in Prison after Unfair Trials; Activists Threatened and Harassed
Témoignage d’Azza Zarrad, sur les conditions de détention de son mari Taoufik Ben Brik
Yassine Ferchichi a été renvoyé au Sénégal
Libéré de la prison de Fresnes (94-France) ce matin, Yassine Ferchichi a reçu une notification de renvoi au Sénégal qu’il a refusé de signer. Il a été immédiatement conduit à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle et placé en zone d’attente internationale. Yassine Ferchichi, citoyen tunisien condamné en France à six ans et six mois d’emprisonnement et à une interdiction définitive du territoire français dans le cadre d’une affaire liée au terrorisme, avait déposé une demande d’asile auprès de l’Office Français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), demande qui avait été enregistrée au mois de septembre dernier. Le rejet de sa demande lui a été notifié…. le 24 décembre, soit le jour de sa sortie de prison. Yassine Ferchichi, qui avait déjà connu interpellations et tortures graves en Tunisie, avait appris pendant son incarcération en France, qu’il avait été condamné à deux reprises en Tunisie par contumace en vertu des dispositions de la loi antiterroriste. Il totalisait 32 ans et 6 mois d’emprisonnement et 15 ans de contrôle administratif. Mardi 22 décembre, le cabinet William Bourdon, avait saisi la Cour Européenne des Droits de l’homme, qui avait enjoint le 23 décembre à la France de surseoir à tout renvoi de Yassine Ferchichi en Tunisie, le temps d’un examen au fonds de la requête. Contournant cette décision, la police française l’a placé, ligoté et sous escorte policière, dans un avion en partance de Roissy pour Dakar aujourd’hui même. Arrivée prévue à 21 heures. Luiza Toscane, 24 décembre
Etudes Universitaires : Quel valeur ont nos universités ?
Leclassement de Shanghai des 500 meilleures universités du monde vient d’être publié pour 2009. Initié par l’université Jiao Tong il y sept ans pour les besoin d’orientation des étudiants chinois envoyés dans des universités étrangère ce classement a vite retenu l’attention pour devenir en quelques années un baromètre universellement reconnue de mesure de qualité pour les universités du monde entier.
Ce serait encore illusoire de chercher l’une de nos universités dans le top 500 des universités du monde entier. Mais l’occasion n’est elle pas propice pour examiner ou se situe nos universités exactement en ce moment ?
L’université Tunisienne qui vient de fêter son cinquantenaire dernièrement à beaucoup progressé quantitativement. D’une seule université on est passé à 13 universités réparties sur quelques 200 établissements d’enseignement supérieur et instituts d’études technologiques en plus d’une université virtuelle encore au stade d’établissement. Aujourd’hui plus de 360 milles jeunes tunisiens poursuivent leurs études universitaires en Tunisie en plus de dizaines de milliers à l’étranger dont 10 000 en France, et de 54 enseignants universitaire en 1958 on est passé à 18308 enseignants en 2008.
Avec autant d’atouts la Tunisie est en droit d’attendre de ses universités de faire le pari sur la qualité et de chercher à se mesurer aux autres universités du monde entier. Malheureusement la situation n’est pas aussi prometteuse qu’on peut l’espérer. Les indicateurs sur la qualité de notre enseignement supérieurs sont au rouge dans l’indifférence presque générale du monde académique et des autorités concernées.
Dans ce pays qui à fait le pari sur le savoir depuis deux siècles maintenant, La Tunisie de Tahar Safar et Ali Bach Hamba de Kheireddine à Bourguiba si les tunisiens continuent à s’investir avec autant de convictions et de sacrifices pour garantir à leurs enfant les meilleurs degrés de formation nos universités ne donnent pas l’impression d’être conscients de la porté de cette culture du savoir encrée dans nos traditions et qui se manifeste actuellement par un détournement au profits des unversités étrangères par tous ceux qui ont les moyens.
Dans le dernier classement du top 100 universités Africaines seules deux établissements supérieures on pu figurer. La nouvelle université virtuelle, qui n’est pas à proprement parlé un établissement d’enseignement supérieur ouverte aux étudiants figure à la 49ème position alors que l’école supérieure de communication de Tunis vient à la 99ème position.
Là on ne se mesure pas avec les USA, le royaume uni, l’Allemagne ou le Japon mais avec des universités kenyanes, rwandaises et du Botswana qui sont mieux classées que nous. Le résultat est encore plus difficile à digérer quand en compare la position de nos universités dans la région du Maghreb. Dans le top 100 des meilleures universités Africaine 13 institutions marocaines, 7 sont universitaires, 3 sont des facultés, 2 instituts et une école d’ingénieurs sont inscrits et 11 institutions algériennes dont 10 sont universitaires et 1 école. (Voire tableau) Cela se passe de tout commentaire.
Le classement de Shanghai utilise les 4 critères de sélection suivants : 10% pour la qualité de l’enseignement ; 40% pour la qualité de l’institution ; 40% pour les publications de renom et les brevets et 10% pour les tailles de l’institution. Donc 80% de la sélection dépend de la qualité des chercheurs et de la production scientifique. Ce qui ne laisse aucun doute sur l’origine de défaillance de nos universités pour comprendre comment y remédier.
Pour revenir à ce classement, qui met l’école supérieure de communication de Tunis en tête de nos établissements universitaires par sa qualité, il suffit de remarquer qu’il le situ au 9011ème position dans le monde cette année.
Yahyaoui Mokhtar – 22 décembre 2009
Établissements universitaires en Tunisie
13 Universités :
Université Virtuelle Université Ezzitouna(3) Université de la Manouba(14) Université de Tunis(16) Université de Tunis El Manar(15) Université du 7 novembre à Carthage(32) Université de Jendouba(13) Université de Sousse(16) Université de Kairouan(9) Université de Monastir(16) Université de Sfax(20) Université de Gabès(15) Université de Gafsa(9)193 établissements d’Enseignement Supérieur et de Recherche dont 24 Instituts Supérieurs d’Eudes Technologiques (ISET).
163 établissements sont sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de Recherche Scientifique et de Technologie (MESRST)
30 sont sous la cotutelle du MESRST et d’autres Ministères (Santé Publique; Technologies de la Communication; Agriculture et des Ressources Hydrauliques; Affaires Sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’Etranger; Tourisme; etc. … )
24 instituts supérieurs d’études technologiques sont sous la cotutelle de La Direction Générale des Etudes Technologiques.
(Source: “TunisiaWatch” le 22 decembre 2009)
A propos de l’entretien au consulat de Tunisie à Pantin
Aïd Retornado Boubaker Sayem s’impatiente entre l’Irlande et la Grande Bretagne
Suivi de: Les leçons d’une rencontrediplomatique
Par:Abdel Wahab Hani
Aïd / RetornadoBoubaker Sayem s’impatiente, à l’attente de son passeport, depuis sa demande qui date de plus de deux ans.
Aïd / Retornado Sayem réside à Dublin, en Irlande, où il a obtenu le statut de réfugié en 1992, après avoir quitté le pays à l’age de 21 ans en avril 1992, puis la nationalité irlandaise depuis quelques années.
La Tunisie ne disposant pas de représentation diplomatique ni consulaire en Irlande, Aïd / Retornado Sayem se trouve obliger de se rendre à notre Ambassade à Londres, auprès du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, compétente pour nos ressosrtissants et nos intérêts en République d’Irlande.
Ces déplacement, de la République (d’Irlande) au Rouyaume (des Anglais), nécisstent, au delà du changement du répertoire institutionnel, des heures et des heurs de trajet et générent d’énormes perturbations dans la vie du Aïd / Retornado Sayem et influnet négativement sur la bonne marche des affaires.
Aïd / Retornado Sayem a pris contact à plusieurs reprises, soit en se déplaçant directement in situ soit au téléphone, mais en vain, avec les services de Son Excellence l’Ambassadrice Hamida Mrabet Labidi, Ambassadrice auprès de Sa Majesté Elisabeth II, Gouverneur suprême de l’Eglise anglicane, Reine d’Angleterre, Souveraine de la couronne britannique du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et Cheffe du Commenwealth des Nations.
Aïd / retornado Sayem est né le 18 novembre 1971 à Ezzahra, dans la banlieue Sud de la capitale Tunis. Il aura ainsi passé la moitié de sa vie en Exil.. Si cette précision peut servir à réveiller les esprits et à mettre fin à cette douloureuse tragédie nationale qui n’a que trop durée.
Voire une jeunesse tunisienne se perdre dans l’attente d’une illusion est le pire des constats.
Les leçons d’une rencontre diplomatique:
“Règler les problèmes qui empoisonnent la vie des gens, sans attendre le règlement politique”
En parlant de Grande-Bretagne, un événement politique d’une grande importance me vient à l’esprit:
Miguel Angel Moratinos et David Milliband, les deux Ministres, espagnol et britannique, des Affaires étrangères, respectivement le plus intelligent et le plus jeune chef de la diplomatie de deux pays européens, se sont rencontrés récemment sur le Rocher de Gibraltar en présence de Peter Caruana Ministre principal de la “Roche”.
L’Espagne n’a jamais reconnu la souveraineté de notre Jabal Tareq, annexé par la Couronne britannique, depuis les accords d’Utrecht en 1704, il y a plus de 300 ans.
Et malgré ce conflit de souvernaité, les deux Diplmoaties ont su se mettre autour d’une table, sur les lieux mêmes du litige vieux de plus de 3 siècles.
Face à la droite espagnole, et notamment à la frange franquiste excitée qui accuse le Ministre Moratinos de “Reddission humiliante” (le terme a été remaché récemment pour discréditer l’Appel au Retour des Exilés tunisiens en ce début des mandats présidentiel et législatif, rien que cela Reddission!!! comme si les mots ne vuelent plus rien dre pour certains) et de délapidation de 300 ans d’une fière revendication espagonle, le plus intelligent des Ministres socialistes des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s’est adressé à son opinion publique dans des termes d’une maturité exemplaire et d’une grande responsabilité, tout en sacahant qu’un accord sur le partage de la souveraineté est impossible tout comme la délimitation du domaine maritime autour de la Roche:
Nous nous sommes rencontrés avec mon collègue britannique “pour règler les problèmes qui empoisonnent la vie des gens, sans attendre le règlement politique”
La divergence politique reste fondamentale, voire quasiment insolvable, tant les positions sont antagonistes et la souveraineté de la Roche, peuplé de seulement 28.000 habitants, dsiputé, mais l’intérêt et “la vie des gens” prime.
En commentant la visite, le quotidien britannique The Guardian avait écrit:
“Monsieur Moratinos a indiqué qu’il venait avec une “position positive” tout en sachant qu’un accord est impossible sur le partage de la souveraineté de la Grande Bretagne sur ce territoire revendiqué également par l’Espagne; mais il ne désespère pas d’aboutir un jour en souhaitant au moins trouver un terrain d’entente sur le problème de la délimitation du territoire maritime en souveraineté et surtout sur les mesures “écologiques”. “
Voici là une Grande leçon de sagesse politique et de Primauté des Droits de la vie des gens que nos dirigents, au gouvernement comme dans l’oposition, doivent méditer.
Sommes nous capables, gouvernants et oposants, de règler les problèmes qui empoisonnent la vie des gens sans attendre le règlement politique?
Somms nous capables, gouvernants et opposants, de ne pas désepérer d’aboutir un jour,en souhaitant au moins trouver un terrain d’entente sur le problème du Retour des Exilés et surtout sur les mesures à prendre pour faciliter la vie des AIDOUN / RETORNAODS?
Pour paraphraser le Ministre Moratinos, nous pouvons affirmer que les AIDOUN / RETORNADOS viennet avec une “position positive”, dans l’espoir d’être entendu..
Paris, le 24 décembre 2009
La veille du jour anniversaire de la naissance du Prophète Jesus Aïssa Alayhi Assalam
Aïd / Retornado Abdel Wahab Hani
+33 6 17 96 00 37
FaceBook: Abdel Wahab Hani; groupe: AIDOUN ILA TOUNES
Tunisie : 3 morts et 5 blessés dans un accident de la circulation
Identité nationale: la fille adoptive de Chirac apporte sa contribution au débat
L’Armée prépare la succession de Bouteflika
Que se passe-t-il à Alger? Le quotidien El Khabar rapporte que le Commandement de l’Armée a décrété zones militaires les zones frontalières séparant l’Algérie du Mali, Niger et Mauritanie, en imposant un laissez-passer. 3.000 militaires supplémentaires sont venus s’ajouter aux 15.000 déjà déployés le long des frontières Sud.
Selon El Khabar, le commandant de la 6e région, des officiers supérieurs de l’état major, des forces aériennes et des services de sécurité ont effectué, à la mi-décembre, une visite d’inspection au niveau des postes de contrôle frontaliers, situés à Timiaouine et Bordj Badji Mokhtar.
Les unités de l’Armée stationnées à l’extrême sud ont informé les populations nomades que tout déplacement à travers les zones frontalières, notamment Bordj Badji Mokhtar, Timiaouine, Ain Guezzam, Tinzaouatine, Arik, Tefasast, Tintarabine et Chuega, exige une autorisation délivrée par l’ANP, les Gardes frontières ou la Gendarmerie nationale. Ceux qui ne se soumettent pas à cette mesure seront passibles de poursuites et risquent d’exposer leurs vies au danger.
Il faut noter que ces surprenantes restrictions font suite à la dernière visite surprise à Alger le 25 novembre du général américain William Ward, Commandant de l’Africom, suivie de plusieurs kidnappings d’étrangers au Mali et en Mauritanie, revendiqués par des chefs algériens de la nébuleuse terroriste d’Al Qaïda au Sahel.
Les généraux ne veulent plus de Bouteflika
Cette grave décision exclusivement militaire de fermeture des frontières signifie que les généraux ne supportent plus les atermoiements de Bouteflika sur le volet terroriste. Ils ont repris manu militari le pouvoir de décision sur un domaine décisionnel réservé au président, chef suprême des forces armées, pour mettre un terme au malaise des pays voisins qui accusent ouvertement l’Algérie «d’exporter sa sale guerre».
C’est un signe révélateur d’une amputation du pouvoir d’un président malade, et qu’un nouveau compte à rebours pour sa succession a été enclenché.
On se rappelle que depuis sa première élection en 1999, Bouteflika n’a jamais fait l’unanimité au sein du collège des généraux et ne voulait pas être un «trois quart de président». C’est le général Larbi Belkheir, parrain du système, qui l’avait imposé alors que des durs de l’armée comme le général Khaled Nezzar avaient publiquement déclaré qu’ils n’en voulaient pas, avant de l’accepter finalement comme le «moins mauvais» des candidats.
En avril 2004, le chef d’état-major Mohamed Lamari s’opposait à sa réélection en soutenant ouvertement Ali Benflis. Mais c’est encore Belkheir qui avait eu le dernier mot pour imposer le deuxième mandat et Lamari a démissionné en été 2004.
Bouteflika en a profité pour détruire le pouvoir économique de deux jeunes hommes d’affaires protégés par Lamari, Rafic Khalifa et Abdelghani Djerrar, dont les groupes Khalifa et Tonic Emballage ont été liquidés.
Bouteflika a procédé à plusieurs changements et nominations dans la hiérarchie militaire sans toutefois parvenir à déboulonner le plus puissant des généraux, Mohamed Mediene dit Toufik, patron du Département Renseignement et Sécurité (DRS), en poste depuis 1990, qui chapeaute tous les services de renseignement civils et militaires, et reste le gérant des équilibres de pouvoir au sein de la matrice du Commandement de l’ANP.
Grâce au soutien de son clan d’Oujda qui tient les postes clés du gouvernement, au contrôle du FLN et à la manne pétrolière, Bouteflika a profité de son deuxième mandat pour renforcer son pouvoir. Réprimant les uns, corrompant les autres, octroyant des contrats faramineux à ses soutiens étrangers, même sa grave maladie de 2005 n’a pas renversé le rapport de force.
La «disparition» mystérieuse de Larbi Belkheir, malade selon sa famille ou décédé selon d’autres sources, et le décès en été 2007 du puissant chef du contre-espionnage, le général Smaïn Lamari, ont déstabilisé la hiérarchie militaire et redonné encore plus de pouvoir à Bouteflika.
La révision de la Constitution et sa réélection à un troisième mandat en avril 2009 se sont déroulées sans aucune résistance du haut Commandement trop occupé à redistribuer les cartes des postes militaires stratégiques, tout en provoquant un statu quo gouvernemental.
Vers un retour du général Mohamed Lamari
Le poste-clé de Ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale est occupé depuis mai 2005 par le général Abdelmalek Guenaïzia, un personnage effacé qui n’a jamais fait de vagues. On se souvient de sa discrétion alors qu’il était pourtant chef d’état-major durant la grave crise de janvier 92, avant de démissionner et de laisser place à Mohamed Lamari, le seul qui sera nommé au grade de général de corps d’armée.
L’histoire semble se répéter et un site français (www.africaintelligence.com) proche de plusieurs services de renseignement, a annoncé un retour imminent de Mohamed Lamari «qui pourrait, lors d’un futur remaniement, prendre le poste de secrétaire d’Etat à la Défense»… en remplacement de Guenaïzia.
Sous son aspect massif et brutal, Lamari est aussi un stratège et un calculateur qui a toujours affiché ses ambitions et su réviser ses jugements, notamment lorsqu’il a accepté l’introduction d’islamistes au gouvernement, alors que la presse le considérait comme un éradicateur féroce et intransigeant.
Lamari est conscient d’avoir aussi servi, comme Khaled Nezzar avant lui, de paravent aux hommes de l’ombre du DRS qui l’ont toujours présenté comme un bourreau sanguinaire tout en effectuant de sales besognes derrière son dos.
Le système de gouvernance et de pouvoir très conservateur progressivement mis en place par les généraux, depuis la mort de Boumediene, s’est construit autour de la personnalité d’un parrain puissant, gérant les intérêts et la sécurité des chefs de l’armée, la «diplomatie parallèle» et interlocuteur privilégié des puissances étrangères et des pays voisins.
C’est Larbi Belkheir qui jouait ce rôle depuis le début des années 80. Le général Mohamed Betchine a voulu le remplacer dans l’ombre de Liamine Zeroual dans les années 90, avant d’être écarté en 1998 et de laisser place au retour de Belkheir. Depuis sa disparition, le général Mohamed Lamari veut s’imposer comme le nouveau parrain.
Le possible retour de l’ex-chef d’état-major à la tête du ministère de la défense va aussi sonner le glas du patron du DRS, premier appareil que Lamari va chercher à contrôler en y plaçant un de ses hommes de confiance.
Changement imminent de gouvernement
De nombreux indices annoncent effectivement un changement imminent de gouvernement juste après l’adoption de la loi de finances 2010.
La chute durable du prix du baril a considérablement réduit la manne pétrolière et le prix indexé du gaz, donc la marge de manœuvre dépensière de l’Etat. L’Armée veut récupérer les postes-clés de l’Energie, des Finances et de la Banque d’Algérie pour y placer ses hommes de confiance et gérer la rente pétrolière.
Des chancelleries étrangères ont affiché ouvertement leur ras-le-bol de voir le «Terminator» Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement. Non seulement, il s’acharne à détruire le potentiel économique algérien, mais il a aussi gravement touché aux intérêts étrangers. Les dernières mesures très restrictives de la loi de finances complémentaire 2009 ont détérioré les calendriers des investisseurs étrangers et la rentabilité des activités industrielles et portuaires du bassin méditerranéen par la chute des importations algériennes.
Profitant de la querelle algéro-égyptienne autour d’un match de football, Ouyahia veut mettre à genoux la filiale de téléphonie mobile Djezzy du groupe égyptien Orascom en lui imposant un redressement fiscal surréaliste de 600 millions de dollars. Il a ainsi l’incroyable prétention d’aider son ami et associé, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital et tout petit actionnaire de Djezzy, à prendre le contrôle de cette filiale pour une bouchée de pain, avant d’effacer cette ardoise fiscale virtuelle.
Ce faisant, Ouyahia a probablement signé la fin de sa carrière politique en s’attirant les foudres du patronat égyptien très proche des monarchies du Golfe, elles-mêmes très écoutées aussi bien de Bouteflika que des généraux. La toute récentetournée dans le Golfe du président égyptien Hosni Moubarak et l’intervention de «l’ami de Bouteflika»,Cheikh Zayed Al Nahyan desEmirats Arabes Unis pour réconcilier l’Algérie et l’Egypte sont des signes qui ne trompent pas sur la mobilisation de l’artillerie lourde pour défendre le fleuron égyptien Orascom. D’autant plus qu’Ouyahia attise de façon malsaine le débat sur les contradictions identitaires algériennes en mettant en avant son origine kabyle comme Rebrab.
Il y a aussi un signe dans la demande algérienne auprès du gouvernement britannique de retarder l’annonce de sa décision de ne pas extrader Rafic Khalifa. Ni Bouteflika, ni l’armée ne veulent le retour du golden boy à Alger, la reprise du procès et la poursuite du feuilleton judiciaire de révélations à scandale au milieu d’une nouvelle pléthore d’affaires de corruption encore plus graves qui ont détruit tout climat de confiance.
Des rumeurs émanant de Londres font même état d’une négociation entre Bouteflika et les avocats de Rafic Khalifa pour son indemnisation, et d’une possible amnistie pour tous les condamnés détenus ou en fuite, comme les frères Keramane, ainsi que la clôture de toutes les autres enquêtes sur le groupe impliquant des personnalités du système.
L’Armée voit aussi comme une grave menace l’incroyable prétention de Bouteflika de créer une dynastie et d’offrir la succession à son frère Saïd, dont l’agenda de fondation d’un nouveau parti à la conquête du pouvoir a été annoncé avant de se voir retardé.
Il est aussi reproché à Bouteflika d’avoir réduit à néant tous les écrans de l’opposition politique et mis à nu le système de répression face aux émeutes populaires. La classe politique donne une décevante image d’usure, de lassitude et d’abandon de ferveur militante, au point qu’il ne reste plus que l’armée pour mettre un terme aux désastres politiques, économiques et diplomatiques de Bouteflika.
Saâd Lounès
Home – Accueil – الرئيسية