Al Maoukif: Communiqué de presse AFP: Otages autrichiens: le fils de Kadhafi négocie et est optimiste (médias) Reuters: Un fils de Kadhafi négocie la libération des otages autrichiens AP: Tunisie: nouvelle révision de la Constitution en vue des élections de 2009 Le Temps : Nabila au pays de l’égalité homme-femme AFP: Mali: violences dans le nord, 8 morts et 33 militaires enlevés Reuters,: Afghanistan/Sarkozy annoncerait à Brown l’envoi de 1.000 soldats AFP: Sahara Occidental : une “chaîne humaine” contre le mur de défense marocain Reuters: Dutch protest against Islam critic’s Koran film Reuters: Manifestation à Amsterdam contre le film de Wilders sur le Coran AFP: Manifestation à Amsterdam contre un député d’extrême-droite anti-islam
Le Monde : John McCain : “Je suis certain que nous sommes en train de réussir en Irak “
Al Maoukif
Hebdomadaire politique
10 , rue Eve Nohelle
Tunis
Tel / Fax : 71332194
Communiqué de presse
Le numéro 443 daté du 14 Mars 2008 de l’hebdomadaire Al Maoukif a fait l’objet d’un traitement particulier des plus scandaleux. En ma qualité de responsable de la rédaction du journal, j’ai réagi Vendredi par un communiqué dénonçant les dysfonctionnements dans la diffusion du journal constatés au cours de la matinée du 14 Mars par plusieurs dizaines de lecteurs, qui nous ont donné l’alerte dans les quatre coins du pays.
Il s’avère, en définitive, que les faits sont plus graves que ce que nous pensions :
1 / Tout d’abord à Gafsa, le journal a été soit « ramassé » soit « acheté » en bloc dès 9 – 10 heures du matin par des « agents » en civil deux fois en moins d’un mois (Nos 440 et 443).
2 / Partout ailleurs, la société de diffusion a délibérément réduit la « prise » du journal dans proportions allant de 50 à 70 % de la diffusion habituelle (le numéro 443 a été tiré à 8000 exemplaires). Nous n’avons, à aucun moment, été saisis de ces « nouvelles » dispositions.
3 / Dès le début le la matinée du Vendredi, une opération systématique de retrait de la vente a été opérée un peu partout en usant de l’intimidation auprès des vendeurs.
Le résultat en a été qu’Al Maoukif a disparu de l’ensemble des kiosques les vendredi et samedi.
4 / Ces agissements constituent une saisie illégale qui n’ose pas dire son nom car ce dysfonctionnement et cette confiscation n’ont fait l’objet d’aucune mesure judiciaire.
5 / En réalité, outre la volonté de faire pression sur notre journal en raison de l’écho croissant rencontré par notre couverture de la campagne en faveur de la candidature de Me Ahmed Néjib Chebbi, deux éléments se sont conjugués pour « motiver » ces scandaleuses pratiques :
a- A Gafsa, il y a eu récidive dans la mesure où le No 440 comportant le reportage sur le bassin minier a été confisqué dans les mêmes conditions que celui de cette semaine, qui a consacré deux pleines pages au meeting organisé par la fédération de Gafsa du PDP pour accueillir Me Chebbi.
b- C’est, toutefois, la Une sur l’imminente augmentation du prix de la semoule et du pain, illustrée par la photo d’une boulangerie qui a, semble-t-il, semé la panique dans les cercles du pouvoir.
c- Or, à l’évidence , il est sérieusement question dans le cadre des résorptions budgétaires de la Caisse Générale de Compensation de recourir à cette mesure. Plusieurs médias l’ont d’ailleurs indirectement évoqué.
A présent, il est important de mettre en garde les autorités quant à la répétition du scénario de Vendredi dernier. Que des directives soient données, pour faire une place privilégiée à certains titres au détriment d’Al maoukif – et la chose est aujourd’hui avérée – cela ne nous gêne pas, dans la mesure où nous savons qu’entre notre titre et certains autres hebdomadaires, « il n’y a pas de photo ».
Aussi, appelons-nous à une vigilance accrue de l’ensemble de nos lecteurs pour qu’ils nous alertent et qu’ils interviennent, le cas échéant, auprès des vendeurs.
Nous comptons pour notre part, prendre toutes les dispositions légales afin de défendre notre bon droit au cas où la situation créée la semaine dernière venait à perdurer.
Tunis le 20 / 3 / 2008
Rachid Khechana
Rédacteur en chef
Otages autrichiens: le fils de Kadhafi négocie et est optimiste (médias)
AFP, le 22 mars 2008 à 11h54
VIENNE, 22 mars 2008 (AFP) – Le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, est en contact avec les ravisseurs des deux Autrichiens kidnappés le mois dernier en Tunisie et est optimiste quant à leur prochaine libération, a affirmé samedi le dirigeant d’extrême-droite autrichien Jorg Haider à l’agence APA.
“Seif (al-Islam) négocie avec les ravisseurs et est, selon ses propres termes, confiant dans le fait que la question sera prochainement réglée”, a déclaré Jorg Haider à APA.
En début de semaine, il avait annoncé avoir sollicité son ami de longue date et fils du leader de la révolution libyenne, pour intervenir dans le dossier des otages autrichiens.
Le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer aurait aussi demandé l’aide de Seif al-Islam, selon la presse autrichienne.
Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea Kloiber, 44 ans, ont été enlevés le 22 février alors qu’ils circulaient dans le sud de la Tunisie et auraient été conduits par leur ravisseurs d’Al-Qaïda dans le nord malien, selon des sources concordantes.
Le quotidien Oesterreich a affirmé samedi que Mouammar Kadhafi avait discuté de la crise avec le président du Mali, Amadou Toumani Touré, alors que les deux hommes se trouvaient en Ouganda.
Selon Osterreich qui cite une source diplomatique au Mali, des pourparlers ont été organisés par la Libye entre les ravisseurs, la branche du réseau islamiste Al-Qaïda pour le Maghreb, et les négociateurs maliens, à Bou Djeheba, au nord de Tombouctou.
Selon des sources bien informées de Oesterreich au Mali, les ravisseurs des deux otages pourraient de nouveau repousser leur ultimatum donnant jusqu’à dimanche au gouvernement autrichien pour obtenir la remise en liberté d’islamistes emprisonnés en Algérie et Tunisie, en échange de celle des deux Autrichiens.
Un fils de Kadhafi négocie la libération des otages autrichiens
Reuters, le 22 mars 2008 à 10h36
VIENNE, 22 mars (Reuters) – Saïf al Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a entamé une médiation auprès d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en vue de la libération de deux touristes autrichiens que le mouvement dit avoir enlevés fin février, a annoncé Jörg Haider, gouverneur de la province autrichienne de Carinthie.
“Saïf négocie avec les ravisseurs et, selon ses propres termes, il a bon espoir de voir cette affaire s’achever de façon positive”, a-t-il déclaré, selon une dépêche diffusée vendredi soir par l’agence de presse autrichienne APA.
Andrea Kloiber, 43 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans, ont disparu le 22 février dans le Sud Tunisien alors qu’ils s’apprêtaient à traverser le Sahara. Ils seraient actuellement détenus dans la région de Kidal, dans le nord-est du Mali.
Al Qaïda au Maghreb exige le versement d’une rançon et la remise en liberté de dix de ses membres emprisonnés en Tunisie et en Algérie.
Tunisie: nouvelle révision de la Constitution en vue des élections de 2009
Associated Press, le 21 mars 2008 à 18h55
TUNIS (AP) — Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a annoncé vendredi un projet d’amendement de la Constitution destiné, selon lui, à assouplir les conditions de candidature des dirigeants de l’opposition à l’élection présidentielle prévue en novembre 2009, mais qui en exclut de fait l’un des dirigeants de l’opposition les plus en vue, Me Néjib Chebbi.
“Nous inclurons dans le projet d’amendement, et à titre exceptionnel, pour la prochaine élection présidentielle de 2009, la possibilité de dépôt de candidature à la présidence de la
République du premier responsable de chaque parti”, a-t-il déclaré dans un discours prononcé à l’occasion du 52e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie.
Le projet de réforme pose cependant de nouvelles conditions que devra remplir le candidat. Il devra être “président, secrétaire général ou premier secrétaire de son parti, avoir été élu à ce poste et, au moment du dépôt de la demande de candidature, être en exercice depuis au moins deux années consécutives“.
Chef historique du parti démocratique progressiste (PDP), une formation de l’opposition légale, Me Chebbi qui avait annoncé en février dernier sa candidature au prochain scrutin présidentiel, s’en trouve écarté.
Cet avocat de 61 ans, s’était désisté de la tête de son parti en
2006 en faveur de Mme Maya Jribi, qui, elle, pourra être candidate. “Je suis désolé par cette décision que je considère anti-démocratique, infondée en droit et qui vise à m’exclure personnellement”, a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Selon lui, ce projet de loi est “injuste”. “Je le rejette et je défendrai mon droit jusqu’au bout”, a-t-il martelé.
Le nouvel amendement de la Constitution ouvrira la voie à la candidature de la plupart des huit partis de l’opposition légale en Tunisie, aux côtés de l’actuel chef de l’Etat que le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), appelle à briguer un cinquième mandat.
En 2004, M. Ben Ali, qui est au pouvoir depuis plus de 20 ans, avait été réélu avec 94,4% des voix face à trois candidats de l’opposition.
Le président tunisien a par ailleurs appelé son parti à porter le nombre des femmes aux élections législatives, qui auront lieu en même temps que la présidentielle, à au moins 30% des candidats. “La femme tunisienne est aujourd’hui un partenaire agissant dans la mise en place d’une société faite de liberté, de solidarité, de progrès et de lutte contre les courants réactionnaires et extrémistes”, a-t-il plaidé.
Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET)
Réunion de la commission administrative le 27 mars 2008
* A l’ordre du jour la fixation de la date du 25ème congrès de l’organisation estudiantine
La commission administrative de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) tiendra le 27 mars 2008 une réunion à la faculté des sciences de Tunis, pour fixer la date et le lieu du 25ème congrès de l’organisation estudiantine.
Un congrès que ses initiateurs voudraient unificateur de toutes les tendances au sein de l’université.
Mais des membres de l’UGET proches de la sensibilité dite des socialistes démocrates se sont retirés de la commission qui a été constituée pour préparer le congrès et ont même tenté de tenir leur propre congrès.
Délégués
Cette scission n’a pas empêché les autres membres de la commission de poursuivre les préparatifs par la distribution des cartes d’adhésion et aussi par le renouvellement des structures. Selon un membre du bureau exécutif de l’UGET “les élections des délégués du congrès se sont déroulées dans 44 établissements universitaires et le seront dans les 10 qui restent avant le congrès qui en examinera les résultats.
Ceux des 44 établissements ont été examinées par la le bureau exécutif”.
Néjib SASSI
Voici la liste des établissements où ont lieu des élections :
1. Faculté des sciences de Monastir
2. Faculté des sciences de Tunis
3. Faculté des sciences de Gabès
4. Faculté des sciences de Bizerte
5. Faculté des sciences de Gafsa
6. Institut supérieur des Etudes technologiques de Charguia
7. Institut supérieur des Etudes technologiques de Bizerte
8. Institut supérieur des Etudes technologiques de Gabès
9. Institut supérieur des Etudes technologiques de Siliana
10. Institut supérieur des Etudes technologiques de Gafsa
11. Institut supérieur des Etudes technologiques de Ksar Hellal
12. Institut supérieur des Etudes technologiques de Sfax
13. Institut supérieur des Etudes technologiques de Nabeul
14. Faculté des Lettres de la Manouba
15. Faculté des Lettres de Sfax
16. Institut supérieur des Arts du théâtre de Tunis
17. Institut supérieur des Sciences humaines de Tunis
18. Institut de presse et des sciences de l’information de Tunis
19. Institut supérieur des langues de Tunis
20. Institut supérieur des technologies des plans, des arts et des métiers de Tunis
21. Institut préparatoire des sciences humaines de Tunis
22. Institut supérieur d’économie de Bizerte
23. Institut supérieur des études d’ingénierie de Bizerte
24. Ecole supérieur des sciences et des techniques de Tunis
25. Institut supérieur des sciences économiques et de gestion de Tunis
26. Faculté de droit de Sfax
27. Faculté d’économie de Sfax
28. Institut supérieur du commerce de Sfax
29. Ecole Nationale d’ingénieurs de Sfax
30. Institut supérieur des industries de Gabès
31. Institut supérieur de droit de Gabès
32. Institut supérieur des Multimédias de Gabès.
33. Institut des langues de Gabès
34. Institut supérieur des industries alimentaires de Tunis
35. Faculté de droit et sciences politiques de Tunis
36. Institut supérieur de la jeunesse et de la culture de Bir Bey
37. Institut supérieur de documentation de Tunis
38. Institut supérieur des Beaux Arts de Tunis
39. Institut supérieur des langues du Kef.
40. Institut supérieur d’administration des Affaires de Sfax
41. Faculté d’Economie de Nabeul
42. Institut préparatoire des Etudes d’ingénierie d’El Manar
43. Institut supérieur de la Santé de Tunis
44. Faculté des sciences humaines de Tunis.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 22 mars 2008)
Lancement du premier site éducatif tunisien
Le premier site éducatif tunisien en ligne (www.najah.com ) a été lancé, au centre culturel et sportif d’El Menzah VI, dans le cadre de la célébration des fêtes de l’indépendance et de la jeunesse.
L’objectif de ce site est de contribuer à la diffusion d’une culture néo-technologique à travers le multimédia et l’Internet et d’aider les jeunes à enrichir leurs connaissances.
Ce site permet également aux Tunisiens établis à l’étranger d’être plus proches de leur pays, de leur histoire et de leur culture. Il leur offre, en outre, la possibilité d’accéder aux informations les concernant et de mieux maîtriser leur langue maternelle, l’arabe.
Le site comporte de nombreuses pages à caractère éducatif et pédagogique notamment les matières inscrites dans les programmes scolaires allant de la neuvième année de l’enseignement de base jusqu’au baccalauréat.
Des cours, des exercices avec leurs corrigés ainsi qu’un suivi fourni par une équipe de professeurs encadreurs sont proposés aux utilisateurs du site. Le site www.najah.com comporte également des sujets relatifs aux loisirs et à la culture dans le but d’enrichir l’imaginaire de l’élève, de faire évoluer ses goûts et de développer ses connaissances dans divers domaines.
Le site présente, en outre, des services électroniques en liaison avec les entreprises et les associations dont l’élève a besoin.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 22 mars 2008)
Nabila au pays de l’égalité homme-femme
Régis Tremblay
Le Soleil – Québec
Pour Nabila Ben Youssef, le Québec est un pays chaud! Une contrée au climat bien plus clément que celui de sa Tunisie natale. Cette toute petite femme «horriblement frileuse» a préféré quitter la froideur sociale de son «père pays» phallocrate pour con-naître la chaleur humaine de sa mère patrie d’adoption, ce Québec qu’elle trouve plutôt matriarcal. Car ici, les vraies valeurs féminines peuvent s’exprimer, embrasser toute la vie et faire craquer les hommes
«Je préfère le climat du Québec à celui de la Tunisie : mieux vaut avoir chaud au cœur, même si le corps grelotte», s’écrie la jeune humoriste, qui entame une tournée québécoise qui la conduira à L’Anglicane, les 27 et 28 mars. Deux soirs pour une jeune artiste que l’on ne connaît que par sa brève apparition à Tout le monde en parle, voilà un beau défi…
Nabila Ben Youssef est consciente que sa condition de femme musulmane, en rupture avec sa famille et avec sa patrie, attire la curiosité de beaucoup d’hommes et de femmes, dans ce Québec qui balance entre accommodements raisonnables et raccommodements déraisonnables. Mais elle le dit tout de go et le redit même tout net : «J’ai trouvé chez vous une écoute, un accueil et un encouragement qui m’ont touchée au cœur, dès mon arrivée, il y a 12 ans. Vous m’avez permis de refaire ma vie, et je ne l’oublierai jamais. Ceux qui disent que le Québec est replié sur lui-même devraient aller faire un tour en Tunisie. Une Tunisienne comme moi peut faire carrière dans le show-business québécois mais pouvez-vous imaginer un humoriste québécois faire carrière là-bas?»
DE MAHOMET À LÉVESQUE
Nabila Ben Youssef s’est si bien québécisée qu’elle vénère le père du Parti québécois; elle compare même René Lévesque à Mahomet «pour son grand amour des femmes!» dit-elle en riant. Car l’humour de Nabila Ben Youssef navigue constamment entre le Québec et la Tunisie, entre l’Occident et l’Orient.
Sur un ton léger, elle parle de nos préjugés sur les Arabes, sur les musulmans et plus encore sur les femmes musulmanes. «Mais je parle tout autant, sinon plus, de l’hypocrisie de la société tunisienne, qui se dit ouverte et moderne, qui veut adhérer à la communauté européenne, mais qui continue d’assujettir les femmes en les enfermant dans des coutumes dépassées et injustes.»
C’est pour fuir pareil conditionnement que Nabila Ben Youssef a choisi l’exil : «Dans cette culture supposément évoluée, mais foncièrement hypocrite, une célibataire comme moi est rejetée, elle ne peut même pas trouver de travail. Là-bas, une femme doit avoir un mari et faire des enfants, sinon elle n’est rien. Pour mes parents, je ne pouvais pas vivre ma vie différemment, et c’est pour cela que je les ai quittés avec tristesse, mais aussi avec soulagement. Maintenant, je veux leur prouver que je peux réussir ma vie en tant que femme libre.»
Nabila Ben Youssef nourrit un désir secret : celui de donner l’exemple, afin que d’autres femmes de son pays croient possible d’échapper au carcan d’une société paternaliste, pour ne pas dire phallocrate : «Par contraste, je trouve que ce sont les femmes qui mènent ici!» s’exclame-t-elle.
Le désir secret de Nabila lui inspire une image forte, une sorte de grand soir où elle donnerait un spectacle dans sa mère patrie : «Nous avons des festivals extraordinaires qui se donnent dans de magnifiques amphithéâtres romains, et je m’y vois un jour lancer mon message d’égalité entre les hommes et les femmes.»
(Source : « Le Soleil » (Quotidien – Québec), le 22 mars 2008)
Lien : http://www.cyberpresse.ca/article/20080322/CPSOLEIL/80321147/5784/CPSOLEIL01
Mali: violences dans le nord, 8 morts et 33 militaires enlevés
AFP, le 22 mars 2008 à 00h35
Par Serge DANIEL
BAMAKO, 21 mars 2008 (AFP) – Cinq civils et trois militaires ont été tués ainsi que 33 militaires enlevés depuis jeudi dans l’extrême-nord du Mali, soulignant un regain de violences entre l’armée et les hommes de l’ex-rebelle touareg Ag Bahanga, très actifs dans cette zone frontalière de l’Algérie.
Ces événements interviennent au moment où de délicates négociations se poursuivent pour la libération de deux otages autrichiens enlevés le 22 février en Tunisie par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb et qui se trouveraient dans le nord du Mali avec leurs ravisseurs.
Cinq civils ont été tués vendredi par l’explosion d’une mine au passage d’un camion qui les transportait près de Tinzaouatène, dans l’extrême-nord du Mali, a annoncé à l’AFP une source indépendante
contactée par téléphone dans le nord.
Confirmant l’information, une source hospitalière a précisé sous couvert de l’anonymat qu'”un enfant (figurait) parmi les cinq personnes tuées”.
Un véhicule de l’armée malienne avait déjà sauté jeudi sur une mine dans le même secteur, tuant trois militaires, selon le ministère malien de la Défense.
Trente-trois militaires maliens sont par ailleurs tombés aux mains des rebelles touaregs lors d’accrochages jeudi dans le nord du
Mali qui ont fait plusieurs blessés de part et d’autre, a-t-on appris vendredi auprès de notables de la région.
“Lors de l’accrochage de jeudi, quatre militaires maliens ont été faits prisonniers par les rebelles dirigés par Ibrahim Ag Bahanga et 29 autres ont été enlevés comme otages”, a déclaré à l’AFP un notable contacté dans le nord du Mali.
“Les prisonniers ont été arrêtés sur le théâtre des opérations”, a précisé un autre notable.
“Mais ceux ont été pris comme otages faisaient partie d’un groupe de militaires maliens qui regagnaient la ville de Kidal, venant de Tinzaouatène. Les hommes de Bahanga les ont interceptés et
ont enlevé 29 militaires”, a ajouté cette source.
Les accrochages de jeudi entre les forces gouvernementales et les rebelles ont fait plusieurs blessés de part et d’autre, ont
souligné plusieurs sources indépendantes.
La région de Tinzaouatène, localité d’accès difficile et carrefour de nombreux trafics dans la zone désertique et montagneuse de l’Adrar des Iforas, à plus de 2.000 km au nord de Bamako, est considérée comme le fief des hommes de Ibrahim Ag Bahanga.
Cet ex-rebelle touareg avait repris les armes en août 2007 en dépit de la signature en 2006 d’accords de paix à Alger qui avaient officiellement mis fin à la rébellion.
Il avait enlevé dans la foulée une cinquantaine de militaires et civils. Les derniers soldats détenus ont été libérés il y a moins de deux semaines, notamment grâce à une médiation libyenne.
Ces violences pourraient perturber les négociations pour la libération des Autrichiens Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea
Kloiber, 44 ans, enlevés alors qu’ils circulaient dans le sud de la Tunisie et auraient été conduits par leur ravisseurs d’Al-Qaïda dans le nord malien.
Le commandant militaire des ex-rebelles touaregs Hassan Fagaga a annoncé vendredi à l’hebdomadaire autrichien “Profil” que les otages étaient “actuellement dans le nord du Mali (…) certainement dans
la région autour de Tombouctou” dans le nord-ouest.
De leur côté, les autorités maliennes n’ont toujours pas officiellement confirmé la présence des otages sur leur territoire.
Selon la presse autrichienne, les ravisseurs auraient réclamé une rançon de 5 millions d’euros d’ici dimanche prochain.
Vendredi, une source diplomatique a indiqué à l’AFP que les ravisseurs pourraient repousser cet ultimatum, après un premier report la semaine dernière.
Afghanistan/Sarkozy annoncerait à Brown l’envoi de 1.000 soldats
Reuters, le 22 mars 2008 à 05h12
LONDRES, 22 mars (Reuters) – La France est prête à envoyer 1.000 soldats supplémentaires en Afghanistan et Nicolas Sarkozy en informera le Premier ministre britannique Gordon Brown la semaine prochaine à Londres, écrit samedi le quotidien britannique Times.
Selon le quotidien, qui cite des ministres non identifiés, le ministère de la Défense travaille sur l’hypothèse d’un déploiement d'”un peu plus de 1.000 soldats dans l’est (ndlr, de
l’Afghanistan)”, précise un ministre non identifié par le quotidien britannique.
Le lieu de déploiement de ces renforts n’aurait pas encore été tranché. Paris hésite entre l’Est, près de la frontière pakistanaise, et le Sud, deux régions plus exposées aux violences et à l’insurrection des taliban que le reste de l’Afghanistan.
Quelque 1.900 militaires français sont aujourd’hui engagés en Afghanistan, dont la majorité à Kaboul dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) sous commandement de l’Otan.
En visite fin décembre dans la capitale afghane, Sarkozy avait évoqué la possibilité d’un renforcement de cette présence.
“Le choix n’est pas encore opéré entre l’est et Kandahar (ndlr, dans le sud)”, déclarait pour sa part le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, au début du mois à Bruxelles à l’issue d’une réunion avec ses homologues de
l’Otan. “Nous ne sommes pas indifférents aux demandes de Kandahar au sud mais aussi aux demandes à l’est”, ajoutait-il.
En envoyant un millier de soldats supplémentaires, la France rééquilibrerait l’engagement militaire des alliés en
Afghanistan. Des pays comme le Canada, dont les 2.500 soldats de l’Isaf sont déployés dans le Sud afghan, ont récemment réclamé que le “fardeau” soit mieux partagé entre les alliés.
Sarkozy entame mercredi prochain une visite d’Etat de deux jours à Londres.
L’Elysée, où le président français recevait vendredi le candidat républicain à l’élection américaine John McCain, a fait savoir qu’aucune décision ne serait annoncée avant le sommet de l’Otan à Bucarest, du 2 au 4 avril.
AFP, le 22 mars 2008 à 06h32
Par Hamida BEN SALAH
TUNIS, 22 mars 2008 (AFP) – Lancée sur internet depuis le Québec par des bénévoles tunisiens, “Radio TounesBledi” poursuit l’ambition de tisser un réseau francophone sur la toile et veut être un modèle de créativité pour les jeunes en Tunisie.
“Nous parions sur un espace d’échanges multiformes où l’on partage l’usage du français en Amérique, Europe, Afrique, Méditerranée”, lance son fondateur autonome Faouzi Abdelkefi, 25 ans, dans un entretien avec l’AFP à Tunis.
Francophone et multiculturelle, Radio TounesBledi (RTB) est née en 2005 et mesure depuis son audience à 550.000 auditeurs. Elle émet en continu et assure douze heures de direct en français et en arabe tunisien, accessoirement en anglais.
Parti initialement pour “réunir la communauté tunisienne dans le monde autour d’un média”, M. Abdelkefi place désormais sa barre plus haut en visant une diffusion par satellite qui permettrait detoucher les francophones partout dans le monde.
Sa radio diffuse depuis Montréal, où il envisage d’ouvrir un studio de production animation en même temps qu’un autre à Paris (France): des projets à faire tourner la tête à ses 32 jeunes collaborateurs bénévoles et gracieusement formés, pour certains, par l’Ecole de journalisme de Lille (France).
Outre sa vocation interculturelle, RTB mise sur les échanges économiques, avec des émissions dédiées à la création d’un “réseau d’affaires dans l’espace francophone” et renvoie à Carrefourentreprises, un portail destiné à “faciliter l’accès aux marchés francophones” avec études et conseils aux investisseurs.
En point d’orgue de sa grille “tout en souplesse” des portraits et éclairages sur les 400 ans du Québec francophone et le prochain sommet de la francophonie à l’automne.
Entre temps, chaque matin-midi, Faten, Khouloud, Hedi ou Amine se relaient pour réveiller les internautes francophones dans le monde ou guider les Tunisiens à “Sauvez la journée”.
Faouzi Abdelkefi, suivra donc son fil d’Ariane (www.tunesbledi.net), mais son repère sera la Tunisie, où il s’est doté d’un mini studio rouge et noir, aux couleurs de sa radio, en attendant une licence, nécessaire dans ce pays, pour émettre sur la bande FM.
“Nous espérons profiter de l’ouverture aux privés du champ audiovisuel en Tunisie pour occuper une niche aux côtés des radios commerciales”, suggère le jeune promoteur souhaitant apporter sa “différence” à près de 80.000 auditeurs parmi ses compatriotes.
En Tunisie, trois radios privées émettent en FM, Mosaïque et Jawhara, des stations essentiellement musicales, et plus récemment, Ezzeitouna, la toute première radio religieuse dédiée à la diffusion d’un islam modéré.
“Nous cherchons à montrer comment des identités différentes peuvent coexister grâce aux échanges interculturels”, renchérit Faouzi Abdelkefi, un mordu d’informatique, fier de gérer diriger une entreprise de bénévoles.
Didactique et divertissante, RTB cultive le respect des droits d’auteurs et le langage châtié, alternant chansons du pays et variétés internationales.
Son promoteur défend avec passion sa vision d’un “horizon sans frontières et sans violence” et veut combattre l’inaction en “ouvrant des brèches grâce à internet”.
Le défi pour nous, dit-il, consiste à divertir les jeunes en leur parlant de sujets aussi graves que les Objectifs du millénaire, la lutte anti-sida, à diffuser une culture non-lucrative et à promouvoir des artistes engagés pour “une image positive” des jeunes.
Pour son troisième anniversaire – coïncidant avec une fête nationale la jeunesse, le 21 mars en Tunisie – RTB s’est posé un nouveau défi: 72 heures non-stop sur le thème “reconnaissance, tolérance, bénévolat”.
AFP
Sahara Occidental : une “chaîne humaine” contre le mur de défense marocain
AFP, le 22 mars 2008 à 17h07
ALGER, 22 mars 2008 (AFP) – Quelque 2.000 représentants d’ONG européennes ont formé samedi une “chaîne humaine” dans la région de Mahbes, dans le nord du Sahara occidental, pour demander le démantèlement du mur de défense marocain, a annoncé l’agence algérienne APS.
“Des Espagnols, Italiens, Français, Suisses et Belges se sont alignés, main dans la main sur plus d’un kilomètre à Mahbes, dans le nord du Sahara occidental, à quelque 5 km du mur marocain”, et ont
déployé “des banderoles dénonçant ce symbole de la colonisation marocaine du Sahara occidental”, écrit l’envoyé spécial de l’APS.
Les participants appartiennent à des associations civiles européennes soutenant le Front Polisario, qui demande l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole annexée par Rabat en 1975.
Ce mur a été érigé en six étapes depuis le début des années 1980 pour empêcher les incursions militaires des Sahraoui dans ce territoire.
Quelque 160.000 soldats sont déployés le long de ce mur renforcé de barbelés et hérissé de 240 batteries d’artillerie lourde. Quelque 6 millions de mines antipersonnel sont enfouies le long de cette
fortification, selon le Polisario.
Les participants séjournaient depuis une semaine dans la région de Mahbes, une zone tampon, comprenant également la localité de Tifariti, instaurée depuis le cessez-le-feu de 1991 entre le Polisario et le Maroc.
Le Polisario et le Maroc négocient depuis juin 2007 sous l’égide de l’ONU pour tenter de trouver une solution politique à leurs contentieux. Trois sessions de négociations se sont déjà tenues sans
avancée. Un quatrième round de négociations s’est tenu du 16 au 18 mars, à Manhasset près de New York, à l’issue duquel les deux parties ont accepté de se rencontrer à nouveau à une date qui n’a
pas été fixée, selon l’ONU.
Rabat propose une large autonomie du territoire sous souveraineté marocaine, mais le Polisario, qui a rejeté cette option, réclame la tenue d’un référendum sous l’égide de l’ONU, offrant aux Sahraouis trois options: le rattachement au Maroc, l’autonomie ou l’indépendance.
AFP
John McCain, sénateur de l’Arizona et candidat républicain à l’élection présidentielle
John McCain : “Je suis certain que nous sommes en train de réussir en Irak “
Comment appréciez-vous les dommages causés à l’image de l’Amérique par l’administration Bush et que comptez-vous faire pour la restaurer ?
Nos relations sont généralement bonnes : avec les Anglais, avec la chancelière Angela Merkel, avec le président français. Je suis très content des progrès réalisés. Je tiens à remercier le président et les Français pour leur assistance dans la lutte contre l’islamisme radical en Afghanistan et leurs efforts, notamment dans le domaine du changement climatique. Nous entretenons aussi de bonnes relations avec les Etats d’Europe de l’Est. Nous défendons des causes communes au sujet du traitement des prisonniers, de la fermeture de la prison de Guantanamo, de la lutte contre l’extrémisme islamiste. L’Amérique doit montrer qu’elle sait écouter tout en détenant le leadership.
Pourquoi avez-vous voté contre la loi sur l’usage de la torture par l’Agence centrale de renseignement (CIA) ?
J’ai constamment déclaré que nous ne pouvions pas violer la Convention de Genève, qui interdit, entre autres, tout traitement inhumain et cruel. J’ai affirmé mon opposition à la méthode du waterboarding [simulation de noyade, forme de ” supplice de la baignoire “] et mon engagement pour que les Etats-Unis ne pratiquent jamais la torture dans les prisons américaines. J’ai voté contre cette loi parce qu’elle ne permet pas que des techniques d’interrogatoire ” additionnelles ” soient utilisées par d’autres services [que la CIA], même si elles sont en conformité avec la Convention de Genève.
Etes-vous insatisfait du niveau de la réponse internationale à la menace iranienne ?
Il est important que nous défendions des valeurs et des principes communs, notamment à propos de la menace du nucléaire militaire iranien. On devrait se rassembler pour imposer des sanctions économiques, diplomatiques et autres, qui auront un effet bénéfique sur le comportement de l’Iran. Le président Sarkozy en a parlé, comme d’autres dirigeants, car les actions engagées par le Conseil de sécurité de l’ONU sont insuffisantes pour dissuader l’Iran de poursuivre son programme nucléaire. Celui-ci progresse, selon la plupart des experts, et menace Israël, mais pourrait aussi déstabiliser la région entière, en y provoquant une prolifération nucléaire.
Quand pensez-vous qu’il sera possible de réduire le nombre de soldats américains engagés en Irak ?
Je ne peux pas vous donner une date ou un délai précis. Ce que je peux vous dire, c’est que le problème qui se pose n’est pas la présence américaine, mais les pertes américaines. Les Américains ne sont pas très préoccupés par le fait que nous avons des troupes en Corée depuis 1950. Ils sont préoccupés, en revanche, par les pertes [en Irak]. Or ces pertes ont diminué considérablement grâce au surge [envoi de renforts]. De plus en plus d’Américains, même s’ils pensent que nous aurions dû commencer par ne pas aller en Irak, pensent maintenant que cette stratégie réussit. Je suis absolument certain que nous sommes en train de réussir. Cependant, je veux souligner qu’Al-Qaida bat en retraite, mais n’est pas vaincue.
Vous avez surpris en paraissant ignorer la différence entre les chiites et les sunnites, et le rôle de l’Iran en Irak…
Je me suis mal exprimé et j’ai vite corrigé mon erreur. Je suis allé huit fois en Irak. Je connais le Moyen-Orient. Je connais les dirigeants de cette région. J’ai débattu de ces sujets pendant des heures au Sénat. Je connais ces problèmes. Les Américains savent que je suis très au fait des défis de sécurité nationale qui sont les nôtres, ayant servi pendant vingt ans dans les forces armées et ayant été mêlé pendant vingt ans à tous les débats dans ce domaine. Mais nous sommes dans la campagne politique… Au fait, le sénateur Obama a dit qu’il aimerait rendre visite au “président du Canada”. Il nous arrive à tous de mal nous exprimer.
Qu’est-ce qui devrait changer dans la façon dont la guerre est menée en Afghanistan pour que les alliés des Etats-Unis y soient plus présents ?
Bien sûr, nous aimerions une participation plus importante, mais je me hâte d’ajouter que je suis reconnaissant pour celle que nous avons. Beaucoup de nos alliés sont là. Je suis reconnaissant pour la participation française. Je ne viens pas en Europe pour critiquer nos alliés. Nous espérons qu’ils vont participer davantage, de diverses façons. Il y a le militaire, bien sûr, mais il y a aussi l’économie, la reconstruction…
Le syndicat de Boeing vous reproche d’avoir favorisé la commande d’avions ravitailleurs de l’armée de l’air à EADS plutôt qu’à leur entreprise…
Le processus de prise de décision par l’US Air Force va être examiné et réexaminé. L’armée de l’air maintient que la compétition a été claire et ouverte. Si nous découvrons que ce n’a pas été le cas, nous prendrons des mesures pour y remédier. Je suis très fier d’avoir pu arrêter, dans le passé, une proposition qui aurait abouti à un coût supplémentaire de 6 millions de dollars pour les contribuables, selon notre General Accounting Office [Cour des comptes]. Cette affaire a mené en prison deux dirigeants de Boeing et a entraîné le licenciement du PDG de cette entreprise. Je pense que mon action pour arrêter le gaspillage et la corruption est très claire.
Estimez-vous que Barack Obama a clarifié sa position sur la division “raciale” de l’Amérique, dans le discours qu’il a prononcé le 18 mars à Philadelphie ?
J’étais en Irak et je n’ai pas eu la possibilité d’examiner son discours. Je sais qu’il se consacre à la recherche de l’égalité raciale dans notre nation. Nous avons beaucoup de chemin à faire pour parvenir à l’égalité, mais je pense que la majorité des Américains sont fiers des progrès que nous avons effectués. Nous avons parcouru un long chemin depuis les années 1960. Je suis décidé à continuer. Nous avons beaucoup à améliorer. Mais je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que nous n’avons pas progressé sur la voie de l’égalité raciale. Je suis fier de l’Amérique et fier des progrès accomplis.
Propos recueillis par Nicolas Bourcier, Patrick Jarreau et Gaïdz Minassian
(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 22 mars 2008)
Dutch protest against Islam critic’s Koran film
Reuters, le 22 mars 2008 à 17h02
By Foo Yun Chee
AMSTERDAM, March 22 (Reuters) – About one thousand people protested in central Amsterdam on Saturday against right-wing lawmaker Geert Wilders and the imminent release of his film expected to be critical of the Koran.
Anti-racism protesters clad in winter clothing against the freezing cold and drizzling rain held placards that said “Enough is enough” and “Stop the witch-hunt against Muslims”.
Pop and hip-hop groups entertained the crowd in between speeches by social groups.
“We can no longer remain silent. There is a climate of hate and fear in the Netherlands,” said spokesman Rene Danen from anti-racism organisation Nederland Bekent Kleur (the Netherlands recognises colour differences), which had organised the protest.
There should be restrictions on what Wilders can say, said Rieke, a 61-year-old Amsterdam arts teacher who declined to give her last name.
“I think it is embarrassing what Wilders says, for example about tearing up the Koran. It is a very bad example to people to let him say whatever he wants,” she said. Wilders’ film has already triggered fury in the Muslim world. The Dutch government has distanced itself from his views, fearing a backlash against the country amongst Muslims similar to that against Denmark in 2006 after newspapers there published
the Prophet Mohammad cartoons.
Wilders, who has given few details about his 15-minute film, has said he plans to release “Fitna” on the Internet before the end of the month after Dutch broadcasters declined to show it.
Fitna is a Koranic term sometimes translated as “strife”.
“The film is not so much about Muslims as about the Koran and Islam. The Islamic ideology has as its utmost goal the destruction of what is most dear to us, our freedom,” he wrote in a commentary in Dutch daily De Volkskrant on Saturday.
“Fitna is the last warning for the West. The fight for freedom has only just begun,” he said.
Wilders had previously warned of a “tsunami of Islamisation” in the Netherlands, home to almost one million Muslims.
He has been under guard due to Islamic death threats since the 2004 murder of Dutch director Theo van Gogh, who made a film critical of Islam’s treatment of women.
Manifestation à Amsterdam contre le film de Wilders sur le Coran
Reuters, le 22 mars 2008 à 17h27
AMSTERDAM, 22 mars (Reuters) – Un millier de personnes ont manifesté samedi dans le centre d’Amsterdam contre la diffusion prochaine sur internet d’un film sur le Coran réalisé par le député d’extrême droite Geert Wilders, projet qui a déjà suscité de vives réactions dans le monde musulman.
Sous la pluie et dans le froid, les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire notamment “Arrêtez la chasse aux sorcières contre les musulmans”. Des groupes de musique pop et de hip-hop participaient à l’animation.
“Nous ne pouvons plus garder le silence. Il y a un climat de haine et de peur aux Pays-bas”, a déclaré Rene Danen, porte-parole de l’organisation antiraciste Nederland Bekent Kleur à l’origine de ce rassemblement.
Wilders, qui a donné peu de détails sur son film de quinze minutes, “Fitna”, terme arabe utilisé dans le Coran pour évoquer la guerre civile, entend le diffuser sur internet avant la fin du mois, les salles de cinéma l’ayant refusé.
“Le film est moins sur les musulmans que sur le Coran et l’islam. Le but ultime de l’idéologie islamique, c’est la destruction de ce que nous avons de plus cher, notre liberté”, déclare le député populiste dans le quotidien De Volkskrant desamedi.
“‘Fitna’ est le dernier avertissement pour l’Occident. Le combat pour la liberté commence à peine”, ajoute-t-il. L’élu du Parti de la liberté ne cache pas son hostilité à l’égard de l’islam et de son livre saint, qu’il juge “fasciste” et dont il réclame l’interdiction.
Manifestation à Amsterdam contre un député d’extrême-droite anti-islam
AFP, le 22 mars 2008 à 18h30
AMSTERDAM, 22 mars 2008 (AFP) – Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi au centre d’Amsterdam pour dénoncer les propos contre l’islam du député néerlandais d’extrême-droite Geert
Wilders.
Cette manifestation, qui s’est déroulée à l’occasion de la Journée Internationale contre la Discrimination Raciale, a réuni 1.300 personnes selon la police, 5.000 selon les organisateurs.
Les manifestants portaient des pancartes indiquant notamment “Stop à la chasse aux sorcières contre les musulmans”.
“C’est la première fois en dix ans qu’il y a une si grande manifestation contre le racisme”, a déclaré à l’AFP Rene Danen,
organisateur du comité Nederland Bekent Kleur (Les Pays-Bas montrent leurs couleurs).
“C’est à cause des propos discriminatoires de (Geert) Wilders que ces gens ont ressenti le besoin d’être ici”, a-t-il estimé.
Le député Geert Wilders, fondateur du Parti de la liberté (extrême-droite, 9 députés sur 150), connu pour ses critiques virulentes de l’islam, a provoqué une polémique en annonçant vouloir diffuser d’ici à la fin mars un film montrant le caractère “fasciste” du Coran.
Geert Wilders avait déjà demandé l’interdiction du Coran, livre qu’il a comparé à “Mein Kampf” d’Adolf Hitler.
Des pays musulmans comme le Pakistan, l’Iran, l’Afghanistan, l’Indonésie ou l’Egypte ont exprimé leur indignation, tandis que des parlementaires iraniens ont menacé les Pays-Bas d’un boycottage
économique.
Fin février, les talibans ont brandi des menaces contre les quelque 1.660 soldats néerlandais déployés en Afghanistan dans le cadre la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) si
ce “film insultant” était diffusé.