TUNISNEWS
8 ème année, N° 2566 du 02.06.2007
Conseil National pour les Libertés en Tunisie: Bulletin de mai 2007
Ez-zeitouna de Suisse : PETITION DE CONDAMNATION ET DE SOUTIEN AFP:La Tunisie prête à plus de libertés politiques (mission du Congrès US) Le Monde:Les corps de dix-huit migrants ont été repêchés au large de Malte Le Temps :Conférence de presse de la délégation du Congrés américain en visite en Tunisie Réalités: De l’AKP turc et du PJD marocain aux Frères Musulmans : Les islamistes sont-ils devenus démocrates ? Réalités: L’Union Européenne Méditerranéenne Tunisitri: Articles du mois de Mai
Conseil National pour les Libertés en Tunisie
Visite de Mohammed Abbou : encerclement et menaces
Madame Samia Abbou a rendu visite à son mari, Mohammed Abbou, l’avocat emprisonné, jeudi 31 mai, assiégée par la police et menacée par l’administration de la prison. Elle a fait face à une présence policière exceptionnelle de la police politique à son arrivée à la prison civile du Kef. Le directeur adjoint de la prison escorté de nombreux agents l’a menacée d’interrompre la visite si elle ne respectait pas la consigne : elle devait se contenter d’aborder les sujets touchant à la famille lors de la visite. Avant de pénétrer dans le parloir, elle a été retenue par une gardienne qui a fouillé son sac à main et son porte-monnaie.
Samia Abbou a dû patienter une heure, pendant laquelle le directeur de la prison, Chaker Achouri, lui a fait remarquer qu’elle devait se borner aux affaires familiales et ne pas en venir aux nouvelles des organisations et des activités de défense des droits de l’homme ou politiques. Madame Abbou lui a opposé le règlement carcéral qui ne précise pas les thèmes du parloir et fait valoir que c’était l’administration qui enfreignait la loi. Mohammed Abbou lui a dit qu’il avait été menacé de la même façon avant de venir au parloir. Mohammed Abbou a demandé qu’à l’avenir les enfants ne l’accompagnent pas, redoutant les conséquences négatives sur eux des pressions sécuritaires lors de chaque visite et de chaque trajet Tunis-Le Kef.
Mohammed Abbou a dit avoir porté plainte auprès du ministre de la Justice contre l’agression physique et morale subie lors de la visite précédente qui avait été interrompue. Lors de son évacuation du parloir il avait été blessé à la main. A la suite de quoi, il avait reçu une visite d’un responsable de l’inspection générale des prisons, qui n’a pas mené d’enquête sur l’agression mais lui a posé des questions sur des sujets d’ordre général touchant à l’incarcération.
La visite s’est déroulée en présence de 11 agents pénitentiaires postés entre Samia Abbou et lui et la barrière, l’un d’eux consignant tout ce qui se passait. L’administration de la prison du Kef a confisqué une partie de la recherche de Maître Mohammed Abbou pour son doctorat, soit 60 pages dont il avait demandé qu’elles soient remises à sa famille, ce qui n’a pas été fait.
Mohammed Abbou témoin de cas de torture à la prison du Kef
Depuis sa prison du Kef, Maître Mohammed Abbou a demandé à transmettre à l’opinion publique l’existence de cas de torture à l’intérieur de la prison. On ne connaît pas l’identité des victimes, mais la majorité ont remarqué des cris et des coups assénés à dessein pour qu’ils soient audibles par eux.
L’état de santé de Oualid Layouni empire
L’état de santé physique et psychique de monsieur Oualid Layouni, déféré en vertu de la loi anti terroriste, a empiré depuis son départ de l’hôpital psychiatrique Razi et son retour à la prison de Mornaguia. Ftima Bouraoui, sa mère, avait fait une grève de la faim après avoir contacté toutes les instances responsables pour obtenir une libération provisoire de son fils.
Khaled Layouni est en grève de la faim pour que soit mis un terme aux agressions
Le prisonnier politique Khaled Layouni (frère du prisonnier Oualid Layouni) est à son dix-neuvième jour de grève de la faim pour protester contre les agressions physiques et les humiliations qu’il subit à la prison de Mornaguia. De nombreux agents l’ont frappé aveuglément sur tout le corps après l’avoir dépouillé de ses vêtements pour le contraindre à assister à l’audience du 12 mai 2007. Puis, pour le sanctionner de ne pas s’être levé devant la commission du Tribunal, les agents pénitentiaires l’ont torturé et humilié en ayant recours à différents procédés : coups, gifles et crachats sur le visage. Maître Abderraouf Ayadi a remarqué le jour de sa visite, le 30 mai 2007, les traces de torture et la dégradation de son état de santé.
Sofiane Rzig à son cinquième jour de grève de la faim
Monsieur Sofiane Rzig, condamné en vertu de la loi antiterroriste à cinq ans d’emprisonnement et cinq ans de contrôle administratif, a commencé son cinquième jour de grève de la faim pour protester contre les mauvaises conditions et les traitements inhumains à la prison du Kef. Il a été transféré le 25 mai de la prison de Mornaguia à celle du Kef. Le 30 mai, les agents ont interrompu la visite que lui rendait sa famille au moment où il s’apprêtait à les informer de ses mauvaises conditions d’incarcération.
Poursuite des agressions à l’encontre du prisonnier Ali Herzi
Le CNLT a appris que les agressions continuaient contre le prisonnier Ali Herzi, déféré en vertu de la loi anti terroriste, les agents de la prison de Mornaguia le frappant, le giflant et l’insultant.
Les agents de la brigade de la Sûreté de l’Etat interrogent à nouveau des prisonniers écroués
Le 2 mai 2007, il y a eu une nouvelle investigation au sujet du prisonnier Oussama Ibadi, écroué dans le cadre de l’affaire n°1/7717 à la prison de Mornaguia. Elle a eu lieu dans le bureau du Juge d’Exécution des Peines et a été menée par des agents de la brigade de la Sûreté de l’Etat. Il a été accusé de diffusion d’une lettre depuis la prison, montant la société tunisienne contre le pouvoir et l’incitant à adopter la pensée salafiste jihadiste.
De nouvelles investigations ont été menées au sujet du prisonnier Oua’il Amami, écroué à la prison de Mornaguia en vertu de la loi antiterroriste, à trois reprises au mois d’avril 2007, les 23, 25 et 27 avril. Il a été contraint de signer le procès verbal.
Arrestations et rapts sans fin
Le 24 mai 2007, Abdallah Boulkattati (19 ans) et Anis Benaïssa (étudiant de 22 ans) ont été arrêtés par la police politique et leurs familles, en dépit de leurs tentatives et contacts, ne savent toujours pas ce qu’il est advenu d’eux.
Les autorités suisses ont renvoyé en Tunisie le 24 mai 2007 monsieur Sahbi Sallami (26 ans) et sa famille ignore ce qu’il est advenu de lui. Son avocat, Maître Abderraouf Ayadi, a déposé le 31 mai 2007 auprès du Procureur de la République une requête, enregistrée sous le numéro 2007/7029588.
Ramzi Bettibi, le prisonnier de l’internet, est sans cesse terrorisé
Le prisonnier de l’internet, Ali Ramzi Bettibi, est l’objet de brimades continuelles à la prison civile de Bizerte. Les agressions physiques redoublent comme les brimades lors de la visite, visant l’empêcher d’évoquer ses conditions d’incarcération et les initiatives des avocats et des associations dans son affaire. Il a posé deux plaintes pour torture contre l’administration de la prison qui n’ont pas été examinées. Il a été condamné à quatre ans d’emprisonnement en mars 2005 pour avoir reproduit un communiqué d’une organisation inconnue sur son site internet.
(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
PETITION DE CONDAMNATION ET DE SOUTIEN
Le bureau juridique et d’information de l’Association Ez-zeitouna de Suisse condamne les agressions répétées que pratiquent les autorités tunisiennes sur les citoyens innocents et les organisations de la société civile. Le bureau condamne également avec rigueur toutes les formes de torture et toutes les pratiques inhumaines que subissent les prisonniers et les militants, des pratiques qui ont causé la mort et l’infirmité de nombreuses personnes. Le cas du prisonnier politique
M. Elaouini Walid. Ses capacités intellectuelles se sont altérées suite à la torture sauvage qu’il a subie.
Devant cette situation juridique détériorée, le bureau demande aux autorités tunisiennes de mettre fin à toutes ces agressions et violations et appuie toute initiative appelant à l’arrêt de la politique de torture, d’harcèlement et d’opérations d’enlèvement de l’appareil de sécurité tunisien. A l’occasion de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture, en date du 27 juin 2007, et qui coïncide avec la journée internationale pour l’amnistie générale en Tunisie, le bureau juridique et d’information vous soumet cette pétition pour une collecte de signatures en vue de la remettre à l’Organisation des Nations Unies le vendredi 22 juin 2007 où nous organiserons un RASSEMBLMENT DEVANT SON SIEGE A GENEVE Et nous réitérons nos demandes pour : 1. La mise en liberté du prisonnier politique M. Laouini Walid et tous les prisonniers d’opinion en Tunisie. 2. L’arrêt de toute forme de torture que pratique le régime tunisien contre ses citoyens innocents. 3. L’arrêt de l’harcèlement des militants, des juristes et des journalistes et l’arrêt des violations physiques et psychologiques qui leur sont imposées.
REMARQUE : Prière d’envoyer les signatures à l’adresse électronique du bureau : z_militants@yahoo.fr
La Tunisie prête à plus de libertés politiques (mission du Congrès US)
AFP, vendredi 1 juin 2007 TUNIS – Une mission du Congrès américain a salué vendredi les progrès socio-économiques en Tunisie et affirmé que ce pays était “prêt” à plus de libertés politiques, à l’issue d’une visite au cours de laquelle elle a rencontré le président Zine El Abidine Ben Ali. “Il était important pour nous de constater l’énorme progrès économique”, a déclaré à la presse le chef de cette mission, John Tanner (démocrate), louant aussi les conditions sociales en matière de logement, de santé et d’éducation. Il a indiqué que sa délégation avait discuté avec les dirigeants tunisiens des progrès réalisés, mais aussi de la nécessité d’actions politiques concrètes. “La Tunisie est prête à l’excercice de plus de libertés dans le domaine politique et dans celui de la presse”, a-t-il déclaré, notant l’importance d’une telle évolution pour plus de développement, d’investissements et d’emplois. Il a plaidé pour un investissement accru des entreprises américaines en Tunisie et souhaité que ce pays “continue ses réformes dans le secteur de la presse (…) pour avancer sur la voie de la démocratie”. Outre le renforcement de la coopération avec la Tunisie, “un des plus anciens partenaires” des Etats-Unis, M. Tanner a évoqué des discussions “productives” sur l’importance stratégique croissante du Maghreb, sur la sécurité, sur le rôle et les capacités de l’OTAN à combattre l’extrémisme en Méditerranée. Il a évoqué la menace que représente Al-Qaïda dans la région, y compris en Tunisie, estimant que l’organisation terroriste “tentait d’essaimer dans cette région comme dans d’autres parties du monde”. “C’est une menace permanente pour tous les gouvernements modérés”, a-t-il poursuivi, appelant à des “efforts continus contre les activités terroristes” . Il a salué l’efficacité des services de sécurité en Tunisie et rappelé le démantèlement d’un groupe salafiste à la suite d’affrontements sanglants en décembre-janvier derniers, près de Tunis. M. Tanner et sa délégation se sont entretenus jeudi et vendredi avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense MM. Abdelwheb Abdallah et Kamal Morjane, ainsi que le président de la Chambre des députés Fouad Mbazaa. Le groupe, qui venait de participer à l’Assemblée parlementaire de l’Otan au Portugal, devait se rendre vendredi au Maroc.
Les corps de dix-huit migrants ont été repêchés au large de Malte
Alors que plusieurs embarcations de clandestins ont fait naufrage, ces derniers jours, au large de Malte, La Motte-Picquet, une frégate de la marine française, a repêché dix-huit corps de migrants, vendredi 1er juin, dans cette zone. Selon un porte-parole de la préfecture maritime de la Méditerranée, située à Toulon (Var), la frégate française a découvert les premiers corps peu avant midi, lors d’une mission de surveillance. L’état de décomposition des cadavres, “vraisemblablement à l’eau depuis plusieurs jours”, n’a pas permis pour l’instant de déterminer la provenance des naufragés, selon ce même porte-parole. La zone de découverte des cadavres se trouve “à la limite des eaux territoriales maltaises et libyennes”, selon la préfecture maritime. Mais, selon les Forces armées maltaises, c’est en eaux libyennes qu’ont été repêchés les corps. Dans un communiqué, elles ont affirmé que des “efforts diplomatiques (étaient) actuellement en cours entre la France et la Libye” afin que la frégate française puisse débarquer les corps dans ce dernier pays. 1 780 CLANDESTINS Après les îles Canaries (Espagne) et Lampedusa (Italie), Malte est devenu, ces derniers mois, l’un des lieux de débarquement privilégiés des migrants, souvent d’origine africaine, espérant franchir les portes de l’Union européenne. En 2006, 1 780 clandestins sont arrivés sur les côtes maltaises. La découverte macabre de la frégate intervient alors que Bruxelles voudrait clarifier avec les Vingt-Sept les règles de sauvetage et de prise en charge des immigrants en péril en mer. Le droit maritime présente en effet des lacunes dans ce domaine. Ces derniers jours, les autorités maltaises ont ainsi refusé à plusieurs reprises de prendre en charge des immigrés clandestins qui avaient trouvé refuge sur des cages d’élevage de thons après le naufrage de leur embarcation. Selon elles, les migrants se trouvaient dans des eaux sous responsabilité libyenne. Ce sont donc à chaque fois des navires espagnols ou italiens qui ont fini par récupérer les clandestins. La position maltaise suscite l’indignation des associations humanitaires. Mais les autorités de l’Etat le plus densément peuplé d’Europe s’estiment incapables d’assumer seules l’arrivée massive de réfugiés sur leurs côtes. Elles demandent d’urgence une coopération européenne améliorée sur le sujet.
Elise Vincent (Source “Le Monde” du 03.06.07) http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-918087@51-916580,0.html
Conférence de presse de la délégation du Congrés américain en visite en Tunisie «La Tunisie est la voix de la modération et nous comptons ensemble lutter contre l’extrémisme et le terrorisme» .Optimisme quant à la croissance des investissements américains en Tunisie
Une délégation du Congrès américain a séjourné en Tunisie du 30 mai au 1er juin, 2007. La délégation présidée par MM John Tanner, représentant démocrate du Tennessee et Paul Gillmor, représentant républicain de l’Ohio, s’est entretenue avec le Président Zine El Abidine Ben Ali, M.Kamel Morjane, ministre de la Défense, M.Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires Etrangères ainsi que le président de la chambre des députés, M.Fouad Mbazaa. Les entretiens avec les responsables tunisiens ont porté sur l’importance accordée de plus en plus par les Etats-Unis à notre région ainsi qu’aux relations ancestrales qui existent entre la Tunisie et les Etats-Unis qui datent de 200ans et des valeurs communes que les deux pays partagent Lors de la conférence de presse organisée à l’ambassade américaine à propos de la teneur de la visite des deux représentants américains, M.M Tanner et Gillmor ont déclaré que leurs entretiens ont concerné la menace terroriste dans la région du Maghreb et particulièrement Al Qaïda, les moyens à mettre en œuvre pour y faire face ainsi que la promotion des investissements américains en Tunisie et la coopération économique. Ils ont pu ainsi ” découvrir les progrès impressionnants réalisés en Tunisie sur le plan économique “. Le représentant Guillmor a insisté sur les relations d’amitié qui lient les deux pays et le souhait américain de voir la Tunisie continuer sur la voie du progrès et de la prospérité. Il a déclaré que de retour aux Etats-Unis, ils parleront de l’impression positive produite par leur visite et l’importance de continuer la coopération entre les deux pays pour résoudre et faire face aux problèmes les concernant. Parlant des réformes politiques réalisées en Tunisie, le représentant Tanner a déclaré que ” La Tunisie est prête, pour une plus grande liberté aussi bien sur le plan politique qu’en matière de liberté d’expression. Ces deux éléments œuvreront à porter la Tunisie vers un grand développement sur le plan international, plus de développement et plus d’investissements qui pourront créer des emplois “. “Le gouvernement tunisien, a affirmé M.Tanner, est conscient du fait que pour être fort et libre, on doit investir dans le capital humain et pas uniquement dans les infrastructures ” Répondant à une question sur le renforcement du pluralisme, M.Tanner a déclaré que les discussions avec les responsables tunisiens se sont intéressées aux progrès réalisés en la matière en Tunisie et qu’aux Etats-Unis, on comprend qu’il faudrait avancer pas à pas pour réaliser les résultats escomptés. Sur la teneur des discussions concernant la lutte antiterroriste ainsi que la présence d’Al Qaïda en Afrique du Nord, le représentant Guilmore a répondu que tout le monde est conscient du fait que les groupes terroristes cherchent à implanter des cellules partout dans le monde et qu’il était évident qu’Al Qaïda avait des cellules au Nord de l’Afrique, il a ajouté que les forces de sécurité en Tunisie sont très bien averties et qu’elles assurent parfaitement leur rôle. Tout le monde, a-t-il affirmé, est au courant de la manière dont elles ont mis fin aux incidents qui ont eu lieu à la fin du mois de décembre 2006 et au début janvier 2007. La Tunisie, a ajouté le représentant Tanner, est la voix de la modération et nous comptons ensemble lutter contre l’extrémisme et le terrorisme. Parlant du développement économique en Tunisie, le représentant Gillmor s’est montré très optimiste quant à la croissance des investissements américains en Tunisie, ainsi qu’à l’encouragement des échanges touristiques entre les deux pays et la promotion de la destination Tunisie aux Etats-Unis. Questionné sur ce qu’ils pensaient du fait que le gouvernement tunisien pense que le développement est la seule solution pour lutter contre le terrorisme, le représentant Tanner a déclaré qu’il approuvait cette position et que les Etats-Unis sont prêts à soutenir la Tunisie dans ses efforts pour le développement et renforcer ses programmes au niveau de l’emploi des cadres. L’Ambassadeur américain en poste en Tunisie a-t-il dit, est en train d’organiser la visite d’une délégation d’investisseurs américains pour qu’ils puissent examiner avec leurs homologues tunisiens les possibilités d’un partenariat réel et fructueux. Répondant à une question concernant «Africa command» : un Etat-major spécifique pour l’Afrique, annoncé au mois de février 2007 par le Président Bush, et qui devrait commencer à fonctionner le 30 septembre 2008, les représentants ont déclaré que leurs discussions avec les responsables tunisiens ont porté particulièrement sur les questions de sécurité et la lutte contre le terrorisme et qu’«Africa command» n’était pas à l’ordre du jour. Amel Belhadj Ali (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 2 juin 2007)
L’Union Européenne Méditerranéenne
Par Taïeb Zahar Depuis l’échec du Traité constitutionnel, rejeté notamment par les Français à qui il a été soumis par voie référendaire, l’Union Européenne est confrontée à de nombreux problèmes quant à son identité, ses institutions et son rôle dans le monde, certains vont même jusqu’à déclarer qu’elle est en panne. L’Union Européenne est un cas unique dans l’histoire d’une intégration qui s’est faite dans la paix entre des pays qui se sont affrontés à plusieurs reprises au cours de leur histoire et qui constitue aujourd’hui une formidable puissance économique et un modèle pour de nombreux pays qui ne parviennent pas à assurer leur intégration économique et politique malgré les nombreux facteurs historiques, culturels et d’intérêts qui militent en sa faveur; il s’agit notamment des pays du Maghreb. Le succès de l’Union Européenne porte en lui-même les données des problèmes qu’elle a aujourd’hui à gérer et à résoudre. Le premier est celui de son identité. A ce niveau, les positions divergent et si certains jugent que ses acquis sont largement positifs et que l’avenir des pays qui la composent ne saurait se concevoir en dehors d’elle, d’autres, qui exploitent des représentations collectives populaires et les effets du ralentissement de la croissance dans certains de ses membres, considèrent que tous les maux proviennent de Bruxelles et ils professent -particulièrement au cours des périodes électorales- des conceptions nationalistes qui trouvent un certain écho surtout auprès des classes populaires et des laissés pour compte des mutations de l’économie mondiale auxquelles l’Europe ne saurait échapper. Ces problèmes sont l’occasion d’un large débat sur l’identité de l’UE que certains voudraient moins marchande et plus sociale ; en fait c’est l’avenir du modèle social européen qui est en jeu car, face à la mondialisation et à l’attrait du modèle libéral américain, ses acquis semblent menacés et cette situation rend impérative pour l’Europe la recherche d’un modèle qui concilie l’attachement aux dimensions sociales et les exigences qu’impose l’adaptation à l’économie mondialisée et à l’émergence de puissants concurrents qui n’ont pas à assumer les charges de ce modèle. Il est évident que l’issue de ce débat sera déterminante pour l’avenir. Le deuxième élément de l’identité de l’Europe est en rapport avec ses relations avec les pays du Sud. Ces relations ont été, au cours de l’histoire, conflictuelles mais l’évolution de ces pays et leur volonté de dépasser le poids de ce passé ainsi que les intérêts communs ont permis de dégager de nouvelles perspectives d’avenir portées vers la coopération et le partenariat. Des pas ont été faits, des accords signés, mais bien en deçà du rythme souhaité particulièrement par les peuples du Sud et l’élargissement de l’U.E aux pays de l’Est et du Centre de l’Europe ne sont pas de nature à faciliter les choses. L’Europe doit définir ses rapports avec les pays du Sud de la Méditerranée en toute clarté et sans préjugé culturel ou religieux de l’ordre de ceux qui sont à l’origine de la position des adversaires de l’adhésion de la Turquie à l’UE. Le deuxième problème auquel l’Europe se trouve confrontée est celui de ses institutions. La nécessité de doter l’Union Européenne d’une Constitution est évidente, la dernière tentative a échoué avec le rejet par les Français et les Hollandais du Traité constitutionnel et la situation de vide actuelle ne saurait durer. D’ailleurs, le Président Nicolas Sarkozy, qui avait annoncé lors de son élection le “retour de la France en Europe” a appelé à l’adoption d’un texte simplifié qui serait un cadre constitutionnel pour l’Europe. Ce point de vue est largement partagé par les dirigeants européens mais la conception d’un tel texte et son adoption par les vingt-sept pays membres ne seront pas faciles et un nouvel échec aurait des conséquences très négatives sur l’avenir de l’Europe ; c’est dire combien il est vital pour les gouvernements européens de trouver une solution à ces problèmes dans les meilleurs délais. Enfin, le troisième problème est en rapport avec le rôle de l’Europe dans le monde. Il se pose sous trois aspects : le rôle de l’Europe dans les régions qui lui sont les plus proches, c’est-à-dire avec le Monde arabe et l’Afrique, ses rapports avec son grand voisin de l’Est -la Russie- et enfin avec les Etats-Unis, à la fois alliés et concurrents. Nous avons déjà parlé des rapports de l’UE et de son partenariat avec le Maghreb. Avec le Monde arabe, l’intérêt de l’Europe est aussi évident mais on constate que face aux grands problèmes de cette région, essentiellement le conflit israélo-palestinien et l’Irak, l’Europe n’a pas de position cohérente et commune. Quelques pays -et ils sont, il faut le reconnaître, rares- ont des politiques arabes objectives et allant dans le sens de la reconnaissance des droits des peuples arabes, alors que le reste des pays membres de l’UE sont alignés sur les positions des Etats-Unis, ce qui réduit considérablement le rôle politique de l’Europe et sa présence dans le Monde arabe. Tant qu’elle n’aura pas une politique commune indépendante, l’UE ne pourra pas prétendre un rôle politique international de premier plan et perdra ses chances d’être un partenaire privilégié des pays arabes. Avec la fin de l’empire soviétique, les Européens ont pensé que la Russie serait condamnée à un rôle de puissance de second ordre, mais l’évolution des rapports de forces au cours des dernières années a profondément changé la donne. La Russie, sous Vladimir Poutine, s’est dotée d’un régime politique fort qui a mis fin aux errements de l’époque de Boris Eltsine et, profitant du renchérissement des prix du pétrole et du gaz qui lui a procuré d’énormes ressources financières, s’est replacé dans la position d’un pays qui revendique le statut d’une grande puissance mondiale. Les effets de cette ambition retrouvée n’ont pas manqué de marquer les relations de la Russie avec l’Europe, la première, consciente de l’état de dépendance dans lequel se trouve la seconde pour ses approvisionnements en gaz, veut traiter sur un pied d’égalité et refuse les situations que l’Occident veut imposer notamment au Kosovo et l’adhésion de ses anciens satellites à l’OTAN et leur alignement sur ses positions. Cette nouvelle politique russe tendra à se renforcer et les différends avec l’UE ne vont pas s’atténuer. Enfin, le dernier problème est celui des relations avec les Etats-Unis qui sont à la fois un allié et un concurrent. La guerre d’Irak a révélé de profondes divergences entre Washington, d’une part, et Paris et Berlin d’autre part mais avec le départ de Jacques Chirac, qui a joué un rôle très actif dans l’affirmation d’une position indépendante face à l’intervention américaine, les choses sont appelées à changer, d’autant que son successeur a souvent affirmé sa sympathie pour les Etats-Unis et ses choix atlantistes. On peut donc s’attendre à une certaine baisse de la tension entre les deux parties mais le problème demeure posé car l’Europe ne peut pas aspirer à un modèle mondial de premier plan sans clarifier ses rapports avec la première puissance de la planète. (Source: “Réalités” (magazine hebdomadaire- Tunis), N° 1118 du 31 mai 2007)
De l’AKP turc et du PJD marocain aux Frères Musulmans : Les islamistes sont-ils devenus démocrates ?
Dans les pays où ils sont légalisés, ou même tolérés, les mouvements politiques qui se réclament de l’islamisme risquent de gagner les élections. Est-ce un danger pour la démocratie et les Droits de l’Homme comme le prétendent leurs adversaires ou les premiers pas vers l’alternance comme le proclament leurs dirigeants et leurs alliés ? S’il ne faut pas juger un mouvement uniquement sur ses origines, il n’en reste pas moins que celles-ci demeurent fondamentales pour comprendre ses évolutions actuelles et futures. Le dogme de l’islamisme Il est désormais établi que l’islamisme politique est né avec Hassan Al Banna en 1928 en Egypte. Le fondateur des “Frères Musulmans” n’a pas été le premier à dire que les Musulmans modernes se sont éloignés de l’Islam véritable, l’Islam des origines. Son originalité réside dans le fait qu’il ait préconisé, et réalisé, une organisation idéologico-politique qui a pour mission de préparer les conditions pour la restauration du gouvernement islamique. Mais Hassan al Banna était un théoricien médiocre. Ce fut l’indo-pakistanais Aboul Alaa al Mawdudi qui donna à l’islamisme, dès les années 1930, sa consistance théologique et idéologique. Il est le véritable fondateur de l’idéologie islamiste. En quoi consiste-t-elle ? L’Islam n’est pas une spiritualité individuelle, mais un projet global pour la société. L’individu doit certes obéissance à Dieu, mais sa piété demeure incomplète si tout le système politique n’est pas assujeti à la volonté divine. L’objectif fondamental de l’Islam est de restaurer l’Islam par une (re)conversion individuelle et par un gouvernement islamique (titre d’un livre célèbre d’Al Mawdoudi) qui a pour mission essentielle d’appliquer la loi divine (chariaa). Ainsi, selon ses fondateurs, l’islamisme est aux antipodes de la démocratie sur le plan des principes. La loi divine face aux lois humaines. La souveraineté du Dieu face à la souveraineté des peuples. Les dissidences de l’islamisme Aucun des tenants de l’islamisme n’a contesté jusqu’aux années 1970 cette démarche idéologique. Mais depuis ce moment-là l’islamisme a changé, prétendent ses thuriféraires. Il aurait intégré, selon les mêmes apôtres dans son discours l’exigence démocratique. Qu’en est-il au fait ? Il est faux de penser qu’une famille idéologique aussi large que l’islamisme est monolithique. La différence des réalités nationales et la complexité des forces sociales qui le portent ne peuvent pas rester sans influencer sur la mouvance islamiste. D’ailleurs le mouvement central de l’islamisme arabe, les Frères Musulmans, a connu beaucoup de dissidences. Il y a eu au départ le “Parti de la libération islamique” du Palestinien Taqii Eddine Ennabhani dans les années 1950, qui reprochait aux Frères Musulmans leur manque de conscience politique. Mais il y a eu surtout les dissidences des années 1980 avec l’émergence des premiers groupes jihadistes salafistes. En clair les groupes qui croient que les pouvoirs en place sont des régimes apostats et que les sociétés musulmanes vivent dans une totale mécréance, même s’ils divergent sur les qualifications individuelles de cette mécréance. Pour ces groupes, qui ont donné plus tard la ligne idéologique d’“Al Qaïda”, le travail qui a été fait par le Prophète et ses Compagnons ; c’est-à-dire constituer un groupe de vrais croyants” et partir avec eux à la conquête des cœurs et des régimes par la violence s’il le faut, ce travail-là est à refaire aujourd’hui. Cette dernière dissidence est le phénomène majeur de la mouvance islamiste d’aujourd’hui. Mais on ne peut pas ne pas relever l’ambiguïté de la position des islamistes dits politiques par rapport aux jihadistes. Il n’y a pas de dénonciation totale franche et sans équivoque de cette terreur, surtout si elle s’abat sur des non-musulmans. On parle toujours de “jeunes musulmans égarés” qui ont recours à la violence du fait de l’oppression occidentale ou des régimes locaux. Et quand il y a condamnation elle ne dépasse presque jamais l’acte incriminé. On peut tout au plus dire que les jihadistes, pour l’Islam politique, apportent de fausses réponses à de bonnes questions. Le recours à la Chariaa L’islamisme politique a cru, dans la foulée de la Révolution islamique en Iran, qu’il avait une fenêtre historique pour accéder au pouvoir. Il y est arrivé au Soudan en s’alliant avec la junte militaire. A ce moment-là, tous les moyens étaient bons pour la prise du pouvoir : révolution populaire, coup d’Etat ou voie électorale. Cette fenêtre s’étant refermé par la chute du bloc de l’Est, les islamistes se rabattaient, faute de mieux, sur les élections. Ils disent, depuis une vingtaine d’années, qu’ils n’imposeront rien par la force à la société et qu’ils accepteront le verdict des urnes. Fait nouveau : certaines forces politiques dans le Monde Arabe, d’ailleurs qualifiées de laïques par les islamistes, ont fait la promotion de cette “conversion” démocratique. L’islamisme serait une force politique comme les autres. Une alliance tactique ou stratégique avec eux ne serait plus un tabou. Quelles garanties ont présenté les islamistes ? Deux fondamentalement : ne pas recourir à la violence et accepter le résultat des urnes. Que feront-ils une fois au pouvoir ? Leurs alliés “laïques” nous disent, en substance, qu’il n’y aura aucun danger. Pour preuve l’AKP turc est au pouvoir depuis 2004 et rien de “méchant” n’est arrivé. C’est aussi l’argument majeur du Parti pour la Justice et le Développement marocain (les plus proches des islamistes arabes de l’AKP), seulement ces défenseurs oublient deux choses : -S’il est vrai que les principaux dirigeants de l’AKP étaient islamistes dans leur jeunesse, tous se refusent à être considérés comme tel aujourd’hui. L’AKP se présente comme un parti de centre droit à l’instar des conservateurs britanniques. Il a banni toute mention à la chariaa dans son programme. Il l’a prouvé en abolissant la peine de mort, ce qui lui a valu plusieurs remontrances de la part des islamo-arabistes. Que vous reste-t-il de l’Islam si vous amendez une loi divine : la peine capitale ? leur disaient-ils. -Le principal mouvement islamiste arabe, les “Frères Musulmans”, a battu campagne lors des dernières législatives égyptiennes sur le slogan “L’Islam est la solution”. Son guide suprême, Mehdi Akef, a déclaré à plusieurs reprises qu’il y a du consensus en Egypte sur la nécessité d’appliquer la chariaa. Le PJD marocain a tenté une timide ouverture. Pour lui son groupe parlementaire ne votera pas des lois à partir du Coran. Mais tous les mouvements islamistes dans le Monde arabo-musulman, y compris le PJD, n’ont pas aboli la mention de l’application de la chariaa ni dans leurs discours internes ni dans leur déclarations publiques. Les plus “ouverts” d’entre eux disent que la Loi divine a besoin d’un ijtihad (effort d’interprétation) humain pour sa mise en œuvre et que son application sera graduelle et sans coercition excessive. Alors qui croire ? Démocratie formelle ou réelle ? L’ambiguïté viendrait de la définition du “démocratique”. Si l’on vide la démocratie de son substrat intellectuel qui fait de la Raison humaine le législateur suprême et qu’on la réduit à une technique de prise de pouvoir et d’organisation de la société politique, alors l’islamisme dans sa version majoritaire n’a pas de problème particulier avec cette démocratie “formelle”. Le pouvoir de la Loi divine sera mis en place par les représentants du peuple. Certains d’entre eux se pressent pour nous dire que si le peuple change d’avis et qu’il veut porter des laïques au pouvoir, alors-là ils s’éclipseront avec élégance. Seulement cette vision “idyllique” est démentie par les faits et par la logique même de l’islamisme. L’islamisme considère qu’en Islam religion et Etat sont indissociables. De plus le point de vue qui prétend que l’Islam n’a pas vocation, pas plus que les autres religions, à régenter la sphère publique est une apostasie. Le châtiment de l’apostat est la mort. Le vieux guide des “Frères Républicains” soudanais Mahmoud l’a expérimenté à ses dépens. Pour lui la chariaa est un fait de l’histoire qui n’a plus lieu d’être. Il a été condamné en 1985 pour apostasie et il a été exécuté malgré son grand âge. AUCUN islamiste arabe, tunisien compris, n’a protesté ou émis quelques réserves. On peut penser que cela n’a pas beaucoup changé. Le turbulent numéro deux du Front Islamique du Salut algérien, Ali Ben Hadj, a déclaré en 1990 avec sa naïveté dogmatique que la démocratie est une mécréance et que les élections ne sont que le moyen de réaliser le gouvernement islamique et qu’une fois au pouvoir le FIS mettra fin à toutes formes de mécréances. Enjeux politiques et géopolitiques Les islamistes sont tiraillées par quatre forces : -leurs alliés “laïques” qui aimeraient entendre un discours plus rassurant et moins théocratique ; -leurs militants de base qui sont très sollicités par les groupes jihadistes et qui aspirent à un discours plus engagé idéologiquement et politique ; -les cadres du mouvement qui veulent capitaliser leur militantisme et se frayer une place dans le jeu politique local ; -des forces étrangères, les Américains en premier, qui voient dans l’islamisme politique une alternative crédible sur le moyen terme à l’unique condition de ne pas menacer les intérêt des grandes puissances et de mater d’une manière plus radicales les groupes jihadistes. Entre ces différentes sollicitations, les islamistes pratiquent désormais non plus le double langage, mais parfois le triple et le quadruple, tentant d’être gagnants sur tous les fronts et d’ajourner au maximum les arbitrages douloureux. Pour de multiples raisons la fenêtre historique ouverte par l’islamisme politique dans les années 1980 est fermée, et probablement à jamais. Seulement la nouvelle donne géopolitique de l’après 11 septembre 2001 lui offre de nouvelles opportunités. Pour les Américains, et dans un degré moindre les Européens, la realpolitik a cédé sa place à une “politique morale”. En clair, on est passé d’une politique basée sur le respect de la souveraineté des Etats à une politique plus interventionniste et qui s’adresse aux forces politiques et associatives par dessus et par dessous les Etats. Cette nouvelle politique est porteuse de “valeurs morales” basées sur la nécessité d’engager des réformes politiques dans le Monde arabo-musulman. Face à la faiblesse et à la marginalité des groupes politiques laïques, le recours à un certain islamisme dit modéré, comme le prône le chef spirituel des Frères Musulmans, Youssef El Karadawi, devient stratégique. L’islamisme peut-il rompre avec la Chariaa ? On ne compte plus les séminaires et les rencontres qui réunissent des islamistes et leurs alliés avec des décideurs et des politologues américains et européens. L’idée centrale est que l’islamisme dit modéré, c’est-à-dire l’islamisme des Frères Musulmans, n’est pas incompatible avec la démocratie. Seulement on se garde bien de poser les questions qui fâchent. On se contente d’exhiber les projets d’alliance avec les forces non-islamistes. Cela vaut, pour certains, certificat de bonne conduite démocratique. Mais dès qu’on interroge les tenants de l’islamisme politique sur leur projet de société ou sur l’application des châtiments corporels, les alliés “laïques”rétorquent que ce sont des questions de détails. Admettons que la flagellation ou l’amputation d’une main soit une question de détail (pour qui ?), mais la question principale dépasse ce “détail” soit-il. Sommes-nous pour des lois humaines ou des lois divines ? L’enjeu est de taille. Car si les premières sont négociables, les secondes ne le sont pas. Ensuite celui qui défend l’application d’une loi sacrée est touché par cette même sacralité et n’est plus redevable, de cela, devant ses concitoyens. Certains vous diront que les islamistes ont dépassé cela. On voudrait bien les croire, mais on n’a lu aucun texte doctrinaire officiel qui clarifie cela. On lit de temps en temps des positions que affirment la nécessité de l’Ijtihad pour adapter la Loi religieuse. La question n’est pas là. Les standards démocratiques minimums signifient clairement que l’abrogation de la chariaa est une nécessité vitale. Quand on sait que les intellectuels musulmans qui ont osé affirmé cela ont été accusé d’hérésie et d’apostasie par les institutions de l’Islam officiel, on comprend mieux pourquoi l’islamisme politique est incapable de réaliser pareille mutation. Cela voudrait-il dire que des personnes ou des groupes issus de l’islamisme politique ne peuvent être en aucun cas démocrates ? Bien sur que non. On a vu dans l’histoire des idéologies totalitaires déboucher, suite à un long cheminement, sur des forces démocratiques. Seulement l’idéologie, quant à elle, est restée totalitaire. Les mutations ne sont jamais le fruit de simples évolutions intellectuelles internes. C’est souvent les garde-fous de la société qui obligent les mouvements idéologiques à changer. Un Etat faible et des élites fascinées par le pouvoir sont des proies faciles pour les mouvements maximalistes. L’exemple de la Turquie, que d’aucuns brandissent ces derniers temps, le prouve. C’est l’Etat et l’armée kémalistes et laïques qui ont obligé des franges de l’islamisme à cette rupture de ban. Seulement la volonté de l’AKP de vouloir tous les pouvoirs dans le pays de Mustapha Kemal n’est pas rassurante. Les retours en arrière sont toujours possible. Si cela est vrai pour un parti qui se dit laïque et en rupture totale avec l’islamisme, que dire alors de ces modérés de chez nous qui pensent, jusqu’en 2007, que la laïcité est au mieux une acculturation, au pire une apostasie. L’ancien ministre des Affaires religieuses du Maroc Abdelkébir Alaoui Medghéri, réputé très proche des thèses islamistes, a reconnu dans un livre qui a fait sensation au Maroc en 2006 “Le gouvernement barbu, étude critique futuriste”, que les valeurs de laïcité et de démocratie sont contraires au projet du gouvernement islamiste, même dans ses phases initiales. C’est cela la réalité de l’islamisme dit modéré d’aujourd’hui. Et même s’il ne faut jamais minimiser la possibilité d’une sortie individuelle ou collective de l’idéologie théocratique, il y a encore au moins une révolution entre ces espérances et la réalité du terrain. (Source: “Réalités” (magazine hebdomadaire- Tunis), N° 1118 du 31 mai 2007)
Femmes otages en Irak ! Communiqué de l’Association des Oulémas musulmans d’Irak, 27 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article105.html/ Irak, le plus important champ de mercenariat du monde René Naba’a, lundi 28 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article104.html/__________________________ Face à la barbarie sioniste : ils résistent Prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les prisons israéliennes http://tunisitri.net/articles/article103.html/___________________________ “Fath al-islam” ou les mensonges du gouvernement libanais illégal Rim al-Khatib, 21 mai 2007 http://tunisitri.net/actualites/actu51.html/ ________________________________________________________________ La révolution sioniste est morte ! par François Xavier http://tunisitri.net/livre/livre4.html/__________________________________ La théologie de la libération de Malek Bennabi Par Mohamed Tahar Bensaada, mardi 22 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article102.html/ ___________________________________________________________ Esclavage sexuel dans le golfe et pétition pour le respect des droits de la femme “immigrée” dans le golfe dimanche 13 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article101.html/ ______________________________________________________________ Le cauchemar géopolitique des Etats-Unis jeudi 10 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article100.html/ _______________________________________________________________ Les mensonges et les manipulations linguistiques de Blair Par Robert Fisk, The Independent, le 19 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article99.html/ Un ancien détenu à la prison américaine de Boka en Irak, lève le voile sur les méthodes de recrutement des terroristes en prison ! Oussama Kamel : correspondant de iraqirabita : 17/05/07 http://tunisitri.net/articles/article98.html/_____________________________ – Iran, Etats-Unis, Grande-Bretagne : Comment le pire a peut-être été évité 15/05/07 http://tunisitri.net/articles/article97.html/_____________________________ L’Occident et sa tête de turc : la Turquie au banc de l’Europe ou au ban de l’Europe ? Par René Naba, 15 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article96.html/ _____________________________________________________________________ La sale guerre : un plan machiavélique de destruction systématique de l’Irak Sources diverses : 14/05/07! http://tunisitri.net/articles/article95.html/ ________________________________________________________ USA : Armée fantôme Par Thomas d’EVRY – QUOTIDIEN http://tunisitri.net/articles/article94.html/_________________________________________ Le boycott financier plonge les Palestiniens dans la pauvreté et porte atteinte aux services essentiels Communiqué de presse Oxfam – 2007 http://tunisitri.net/articles/article93.html/ Les réfugiés irakiens : Victimes de l’arrogance étasunienne et des ambitions sectaires. Mouna Mahrous, 06/05/07 http://tunisitri.net/articles/article92.html/ _________________________________________________________________ Quel débat entre les deux rives ? Par Mustapha Chérif http://tunisitri.net/articles/article91.html/ Le camp de Jénine demeure une citadelle imprenable Nida’ al-Quds – correspondant, 4-7 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article90.html/ _____________________________________________________ REFORMES DANS LE MONDE ARABE : Pesanteurs internes et influence externe par Abed Charef, Le Quotidien d’Oran, 6 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article89.html/ ________________________________________________________________ Olmert n’a pas échoué, c’est la résistance qui a vaincu ! Abdel Bari Atwan, al-Quds al-Arabi, 2 mai 2007 http://tunisitri.net/articles/article88.html/ ________________________________________________________________ Diviser et conquérir, le jeu dangereux de l’administration US – Chiites versus Sunnites ? Conn Hallinan, Foreign Policy In Focus, 19 Avril 2007 http://tunisitri.net/articles/article87.html/ ________________________________________________________________ Une solution pour des milliers de veuves et des dizaines de milliers d’orphelins Amman : Alquds Alarabi : 27 avril 2007 http://tunisitri.net/articles/article86.html/ __________________________________________________________________________ 100 veuves et 400 orphelins chaque jour à Bagdad ! 900.000 orphelins en Irak en 4 ans ! Hani Achour : Shabakat Albasrah, 24/04/07 http://tunisitri.net/articles/article85.html/ ________________________________________________________________ Ce Mur est leur Tombe Déclaration du Comité du Brussells Tribunal (25 Avril 2007) http://tunisitri.net/actualites/actu50.html/ Les USA sont la cause des violences en Irak Tony Busselen http://tunisitri.net/articles/article84.html/ Al-Quds : Nettoyage ethnique et judaïsation rampante Ansaralquds : Nida’ al-Quds, 26 avril 2007 http://tunisitri.net/actualites/actu49.html/