Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Afef Bennaceur: Qui mettra un terme à ces brigandages ? La Lettre Med: Accrochages à un poste frontalier entre la Tunisie et la Libye Afrique en ligne: Tunisie-Libye: Situation normale aux frontières AFP: Tunisie : hausse de 8,1% des investissements directs étrangers au 1er semestre Radio Canada:Tunisie : La toile emprisonnée Webmanager center: Tunisie-Humeurs Ramdenesques(2): Retenir sa langue c’est vraiment dur dur !
Ajazeera: Israeli abuse pictures ‘common’
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Libération de personnes interpellées, dont celle de Nafti Mahdhi, militant des droits humains Le mercredi 18 août 2010 a vu la libération d’une première série de personnes arrêtées dans la foulée des événements de Ben Gardane, et l’organisation a appris que 17 personnes avaient été relâchées dont le militant des droits humains Nafti Mahdhi.
Qui mettra un terme à ces brigandages ?
Je me suis réveillée ce matin sur une nouvelle tentative de pillage de mon local commercial, sis dans la cité Sidi Ahmed Zarrouk, distant de 400 mètres du poste de la Garde…. La nuit précédente, le 18 août, mon commerce avait la cible d’une opération similaire ce qui m’avait contrainte à procéder à des aménagements pour le protéger et j’avais opté pour le silence et la temporisation en ce qui concerne l’identité des auteurs et leurs objectifs. En réalité, cette insistance et le ciblage exclusif de mon commerce en dépit de sa modestie d’une part, et la répétition de telles infractions en dépit des plaintes (juillet 2008) d’autre part, me poussent à porter mes soupçons de façon explicite sur les agents de la police politique puisque ces actes de vol se produisent à chaque fois qu’ils renforcent leur surveillance sur moi et mon travail. C’est ce que j’ai déclaré ce matin dans le procès verbal de ma plainte au poste de la garde de « Sidi Ahmed Zarrouk ». Oui, j’accuse l’appareil de la police de ce qui est arrivé et qui arrivera et je réclame une enquête sérieuse sur ces faits car à l’instar de ce qui a précédé, à chaque fois que les corbeaux de la brigade d’orientation se pointent devant mon commerce je me lève sur un pillage ou de nouvelles tentatives. Je n’ai de problème avec quiconque sinon avec eux, et lorsque commencera une enquête sérieuse, j’aurai des donnée et des indices qui conduiront aux auteurs véritables […]. Et à l’occasion je dis aux exécutants et à ceux qui sont derrière ces actes mesquins qu’ils ne viendront pas à bout de ma détermination. Afef Bennaceur 19/08/2010 (traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)
Accrochages à un poste frontalier entre la Tunisie et la Libye
Mercredi, 18 Août 2010 14:28 Alain Cohen-Krawcyk Depuis une semaine, la ville tunisienne de Ben Guerdane frontalière avec la Libye est devenue le théâtre d’accrochages et affrontements quasi-quotidiens entre les forces de l’ordre et ses habitants. A l’origine de ces heurts qui ont fait des dégâts matériels et plusieurs blessés parmi les manifestants, la fermeture du seul point de passage frontalier entre la Tunisie et la Libye. Des responsables syndicaux font état aussi d’obstacles et d’entraves dressées par les services douaniers libyens au passage des Tunisiens par le poste frontalier de Ras Jédir situé à 500 Km au sud-est de Tunis. Le commerce avec la Libye est l’une des principales activités des habitants de Ben Guerdane et constitue donc une ressource de revenu essentielle. Mais depuis quelques semaines, les choses ne sont plus comme avant. Les Guerdani qui s’approvisionnent chaque jour en Libye, se plaignent contre les entraves et les désagréments qu’ils rencontrent au point de passage frontalier et se sentent déjà lésés par la taxe de 150 dinars tunisiens (environ 80 euros) qu i leur imposée par les Libyens pour le passage de chaque voiture. Au début de la semaine écoulée, de jeunes manifestants ont barré la route principale de Ras Jédir, la seule voie terrestre reliant la Tunisie et la Libye. Ils ont mis le feu à des pneus sur un trajet de quatre kilomètres et lancé des pierres sur les véhicules de la police ainsi que sur des voitures de voyageurs libyens. Malgré l’arrivée de renforts de police, les affrontements se sont poursuivis jusqu’à la nuit de vendredi à Samedi. Plusieurs manifestants ont été blessés et plusieurs autres ont été interpellés par la police et relâchés peu après. La situation s’est finalement apaisée samedi, mais selon des témoins, elle risque d’éclater de nouveau, à tout moment. Les Tunisiens sont généralement exemptés du visa d’entrée en Libye. ce pays est actuellement le premier partenaire de la Tunisie au niveau régional et le cinquième à l’échelle mondiale, avec un volume d’échanges de deux milliards de dollars (960 millions d’euros) annuels.
Tunisie-Libye: Situation normale aux frontières
Afrique du Nord – Libye Ras,Jedir Libye – Le flux des voyageurs et des marchandises au point de passage frontalier de Ras-Jedir entre la Libye et la Tunisie est revenu à la normale, après les événements qui ont secoué la ville tunisienne de Ben Guerdane, située à l’extrême sud-est du pays, en protestation contre les mesures arrêtées par la douane libyenne à l’égard des activités économiques informelles, a constaté sur place la PANA, ce mercredi. En effet, le mouvement des voyageurs et des marchandises dans les deux sens au niveau du poste frontalier de Ras-Jedir, situé à environ 156 km à l’ouest de la capitale libyenne Tripoli, est normal et les frontières entre les deux pays sont ouvertes aux citoyens, a constaté un correspondant de la PANA qui s’est rendu sur les lieux ce mercredi. Ce poste frontalier entre les deux pays qui, rappelle-t-on, connaît une fréquence quotidienne de passage entre 10 mille et 15 mille voyageurs dans les deux sens, a accusé une baisse de son flux en raison du mois de Ramadan (mois de jeûne chez les musulmans), tandis que les dispositions prises par les autorités libyennes ont affecté les ‘commerçants de la valise’, c’est à dire ceux qui s’adonnent au commerce informel en achetant des marchandises importées par les grossistes libyens de la Chine, des pays du Sud-est asiatique et de la Turquie. Cette interdiction touche une large frange des habitants de la zone frontalière des deux côtés, ce qui a poussé certains habitants de Ben Guerdane à fermer l’unique route reliant les deux pays, à affronter les agents de sécurité tunisiens et à jeter des pierres contre les voitures et les Libyens empruntant cet axe. Une file de camions attend du côté de la Libye avant d’aller charger les marchandises, alors que dans le sens inverse, des camions et semi-remorques transportant des cargaisons de sacs de ciment, de fer et autres produits, entrent dans la partie libyenne, a constaté le correspondant de la PANA. ‘La circulation au niveau de la frontière entre les deux pays baisse en ce mois de Ramadan surtout pendant le jour’, a déclaré à la PANA le propriétaire d’un café au poste frontalier de Ras-Jedir. Pour leur part, les autorités sécuritaires libyennes du poste frontalier de Ras-Jedir n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet, laissant croire que tout est dans l’ordre et qu’il n’y a rien de particulier. De temps en temps, des véhicules personnels libyens traversent la frontière en direction de la Tunisie au moment où d’autres voitures empruntent le sens inverse. C’est le cas de cet ingénieur tunisien travaillant dans une société pétrolière en Libye qui a affirmé qu’il vient de rentrer d’une permission en Tunisie et qu’il n’a eu aucune difficulté pour rentrer, tout comme il a noté un va-et-vient habituel dans les deux sens. Selon des informations concordantes, les autorités libyennes et tunisiennes sont à pied d’œuvre pour trouver des solutions appropriées en vue de mettre fin au problème survenu dernièrement aux frontières libyo-tunisiennes, eu égard aux profondes relations bilatérales entre les deux pays. C’est dans le même sens qu’a abondé le journal tunisien ‘Achourrouk’ dans son éditorial de ce mercredi, affirmant que les relations de principe entre la Libye et la Tunisie sont plus solides pour qu’elles puissent être affectées par des conjonctures, ce qui explique les contacts entre les autorités des deux pays pour les circonscrire et leur trouver des solutions adéquates à la hauteur des profonds liens de coopération, ainsi que de la volonté commune d’œuvrer à rehausser davantage le volume de cette coopération qui a dépassé dernièrement les deux milliards de dollars. Le volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye a connu une importante évolution en 2007, dépassant les deux milliards de dollars américains, contre 1.790 millions de dollars en 2006 et 1.274 millions de dollars en 2005. La Libye est le premier partenaire économique de la Tunisie au niveau arabe et africain, rappelle-t-on. Quelque trois millions de personnes traversent chaque année la frontière dans les deux sens entre la Libye et la Tunisie pour diverses raisons allant du tourisme au commerce et aux soins de santé. Ras – Pana 19/08/2010 (Source: « Afrique en ligne » le 19 aout 2010)
Tunisie : hausse de 8,1% des investissements directs étrangers au 1er semestre
AFP: 19/08/10 – 17H31 ] La Tunisie a réalisé une hausse de 8,1% des investissements directs étrangers (IDE) durant le premier semestre de l’année 2010, a-t-on appris jeudi auprès de l’Agence tunisienne de promotion de l’investissement extérieur (Fipa). La Tunisie a enregistré un flux d’investissements directs étrangers estimés à plus de 446 millions d’euros jusqu’à fin juillet 2010 contre 436,3 millions d’euros dans la même période de 2009, selon la même source. Cette hausse a permis la création de 4.930 emplois dans l’industrie manufacturière, l’extension de 120 entreprises étrangères et le lancement des activités de 102 autres, a précisé la même source. La Tunisie, pays sans grandes ressources naturelles, table d’ici 2011 sur l’investissement de 7,7 milliards de dinars (environ 4 milliards d’euros), en provenance des pays arabes, pour soutenir une croissance projetée à 4,5%. Avec des engagements globaux de plus 15 milliards d’euros, les groupes des Emirats arabes unis sont les premiers investisseurs en Tunisie, suivis par la France et l’Italie.
19/08/2010
La critique bâillonnée
Le 15 juillet dernier, le journaliste Fahem Boukardous a été condamné à quatre années de prison. Il était poursuivi pour « constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » et « diffusion d’informations de nature à troubler l’ordre public ».
Le gouvernement tunisien reproche à M. Boukardous d’être le seul journaliste à avoir couvert en 2008 un soulèvement des travailleurs des mines de Redeyef-Gafsa contre les autorités locales et les forces policières. Ses reportages ont été présentés sur la chaîne de télévision El Hiwar, diffusée par Internet.
Sans les reportages de ce journaliste, peu de Tunisiens auraient su ce qui s’est passé dans cette région.
Cette affaire illustre le rapport qu’entretient le gouvernement tunisien avec les journalistes et autres blogueurs qui se servent d’Internet pour diffuser de l’information qui échappe aux autorités.
Les trous noirs de la toile
En voici un autre exemple. Le 28 avril 2010, la toile tunisienne était parsemée de trous noirs. D’innombrables sites, profils ou pages Facebook, blogues et sites de médias nationaux ou étrangers, ainsi que des plateformes de partage de vidéos ou de photos étaient inaccessibles.
La seule réponse à toute requête était « error 404 not found ». Il ne s’agissait pas là d’une quelconque panne technique. C’était tout simplement une censure massive. Car la censure d’Internet est une arme du régime tunisien pour faire taire les opposants et les voix discordantes. Et cela dure depuis des années.
Mais pourquoi cette grande offensive des autorités tunisiennes à cette date précise?
Deux événements auraient poussé les censeurs à exercer leurs talents techniques. D’abord les élections municipales du 9 mai. Comme de coutume en Tunisie, les élections sont une occasion pour les opposants de tous bords de dénoncer les éventuelles fraudes ou l’absence de débat démocratique.
Ensuite, la libération du journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brick devait avoir lieu dans les jours suivants. Visiblement, on ne voulait pas que cette libération soit médiatisée sur Internet.
Cette opération de censure n’a pas intimidé les animateurs de sites et les blogueurs. Bien au contraire. Une manifestation virtuelle a eu lieu sous le nom de code « Sayeb Salah » (lâche Salah) avec le slogan « free 404 ».
Sur Facebook une page consacrée à cette manifestation a été créée dans la foulée. Elle compte plus de 25 000 fans.
Par la suite, un appel à manifester a été lancé. Les initiateurs invitaient les Tunisiens à des rassemblements le 22 mai devant le siège du ministère des Technologies de la communication à Tunis. Les Tunisiens de l’étranger étaient également sollicités pour se rassembler devant les consulats tunisiens de Paris, de Montréal, de Bruxelles, de Bonn et de Washington.
Deux activistes ont même publié une vidéo dans laquelle ils racontent, à visage découvert, comment ils sont allés déposer au ministère de l’Intérieur la déclaration d’attroupement. Leur périple dans les couloirs de l’Administration a été un vrai parcours labyrinthique.
Même si les rassemblements ont été modestes, ils ont quand même eu lieu. Une façon de briser la peur.
Résister et informer
Les dizaines de sites Internet et de pages Facebook tunisiens qui sont censurés sont consacrés essentiellement à la question des violations des droits de l’homme et des libertés en Tunisie. On peut y lire une multitude d’informations sur des grèves, sur la répression policière, sur la torture, ainsi que sur les arrestations de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme ou de syndicalistes. Des informations qu’on ne retrouve pas dans les médias nationaux.
Cette large censure ne décourage pas pour autant les internautes et blogueurs tunisiens.
Un pionnier
Zouhair Yahyaoui a été parmi les premiers à utiliser Internet pour dénoncer les violations des droits de l’homme dans son pays.
Sous le pseudonyme Etounsi (le Tunisien), il crée le site d’informations TUNeZINE en juillet 2001. Rapidement le site conquiert les internautes aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger.
Traqué par la police, Zouhair Yahyaoui est finalement arrêté le 4 juin 2002 à la sortie d’un café Internet dans la banlieue de la capitale. Maltraité et torturé durant son interrogatoire, il sera finalement condamné à deux ans de prison pour « propagation de fausses nouvelles ».
Il mènera plusieurs grèves de la faim durant sa détention, jusqu’à sa libération conditionnelle en novembre 2003.
Le 13 mars 2005, le cyberdissident meurt d’une crise cardiaque à Tunis à l’âge de 36 ans.
Aller jusqu’au bout
Zied El-Heni, 46 ans, est journaliste au quotidien gouvernemental Essahafa. Il est aussi blogueur.
En avril 2010, avec un autre cyberjournaliste, il avait transmis une lettre au ministère de l’Intérieur dans laquelle il demandait l’autorisation de manifester le 3 mai « en faveur de la liberté de la presse et pour l’égalité devant la loi » en Tunisie.
Depuis ce jour, les policiers ne l’ont pas « lâché », selon lui. Il a été victime d’insultes et de menaces anonymes par téléphone.
Excédé par cette situation, le 3 mai, Zied El-Heni, au volant de sa voiture, force la grille du palais présidentiel, où il a été reçu.
« J’ai consigné par écrit tout ce que j’ai enduré depuis le jour où j’ai demandé à manifester en cette journée mondiale de la liberté de la presse [3 mai]. », a raconté le journaliste à l’AFP.
Par ailleurs, il a intenté une action en justice contre l’Agence tunisienne d’Internet (un organisme public), une première depuis la création de l’agence en 1996.
Le blogueur veut obtenir réparation pour le préjudice subi à cause de la censure.
« Pour le gouvernement, la fermeture ou le blocage d’un site web peut être une simple opération technique fondée sur son autorité légitime… mais dans ce cas, c’est un délit », a-t-il expliqué.
Un ex-magistrat blogueur
Radié en 2001 du corps de la magistrature en raison de son militantisme pour l’indépendance de la justice, le magistrat Mokhtar Yahyaoui écrit quotidiennement sur son blogue, hébergé par Reporters sans frontières.
Selon RSF, le site de Mokhtar Yahyaoui a été piraté à deux reprises et les données en ont été complètement effacées.
L’ex-magistrat affirme que son blogue reçoit pas moins de 2000 visites par jour.
Une bouteille à la mer
En 2008, une lettre anonyme, visiblement rédigée par un cadre de l’entreprise, a dénoncé l’utilisation illégale des moyens matériels de la compagnie nationale Tunisair par la compagnie privée Karthago qui appartient à Belhassen Trabelsi, le frère de l’épouse du président Zine el-Abidine Ben Ali.
La très large diffusion de cette missive sur Internet a permis aux syndicalistes de demander des comptes au PDG de la compagnie. (1)
L’exception américaine
Seul le site de l’ambassade américaine à Tunis est épargné par l’arme de la censure. Pourtant, ce site divulgue régulièrement des informations sur les violations des droits de l’homme.
Les auteurs du livre La régente de Carthage donnent un exemple édifiant, extrait d’un rapport du département d’État des États-Unis publié par le site de l’ambassade :
« En mars 2006, selon l’organisation mondiale contre la torture (OMCT), Bechir Rahali, le chef du commissariat de la Cité Ennour à El Ouardia IV, Tunis, aurait causé la mort de Tarek Ayari en lui assenant un coup sur la tête avec le manche d’une pioche alors qu’il tentait d’échapper à une descente de police. Abandonné sur les lieux sans qu’aucun secours ne lui soit porté, il est ultérieurement décédé des suites de ses blessures. Aucune enquête n’a été ouverte et officiellement aucune plainte n’a été déposée. » (1)
La mécanique de la censure
Le régime tunisien passe pour être un chef de file dans les nouvelles technologies au Maghreb. Il s’est même engagé dans une politique de baisse des coûts d’accès à Internet, mais il est très tatillon sur le contenu de la toile.
Selon un rapport de Reporters sans frontières, l’Agence tunisienne d’Internet (ATI), un organisme public, impose un filtrage sévère du web à l’aide de plusieurs logiciels.
Ces logiciels permettent d’intercepter et même de détruire les courriels. La loi relative au Code de la poste rend possible cette pratique dans les cas où les courriels constituent « un trouble à l’ordre public ».
De plus, les fournisseurs d’accès agissent sous la loupe du régime : un arrêté ministériel les oblige à communiquer la liste de leurs abonnés.
Dans les cafés Internet, les gérants sont responsables des sites visités par les internautes. Ils ont l’obligation de contrôler le contenu du courrier électronique de leurs clients. Généralement, les internautes qui fréquentent ces cafés doivent présenter une pièce d’identité au gérant.
Depuis 2009, l’ATI a imposé aux gérants des cafés Internet le programme Publisoft qui permet de savoir ce que les internautes visitent comme sites. Le procédé est le suivant :
Pour naviguer sur le web, les internautes doivent inscrire leurs informations personnelles sur une application. En retour, ils reçoivent un nom d’utilisateur et un mot de passe qu’ils garderont en permanence et qui seront valables dans tous les cafés Internet. Les internautes ne peuvent accéder au web que s’ils donnent leur nom d’utilisateur et leur mot de passe.
Ainsi, l’Agence tunisienne d’Internet sait en temps réel le nom de l’usager, où il se trouve et quel site il consulte.
Attaques à l’extérieur
Les sites et blogues tunisiens qui sont hébergés à l’étranger n’échappent pas à la surveillance des autorités tunisiennes.
De nombreux sites ont fait l’objet d’attaques très sévères. C’est le cas notamment de nawaat.org (voir l’interview avec Sami ben Gharbia) et des sites des organisations de défense des droits de l’homme. Certains ont perdu leurs archives, d’autres ont été inaccessibles durant plusieurs jours.
À qui appartient Internet?
Selon la revue économique tunisienne Business News, le marché des fournisseurs d’accès Internet en Tunisie est détenu à 75 % par les entreprises PlaNet et TopNet.
Le hic, c’est que ces deux entreprises appartiennent au premier cercle familial du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali.
PlaNet est la propriété de Cyrine Ben Ali, la fille du président, et de son mari, Marwane Mabrouk.
TopNet est détenue par Sakhr El-Materi. Ce très jeune entrepreneur est à la tête d’un empire englobant l’immobilier, les médias, le tourisme, la finance et l’automobile. Il se trouve qu’El-Materi est surtout l’autre gendre du président.
« La surveillance est quotidienne »
L’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières a classé la Tunisie parmi les ennemis d’Internet, et qualifié son président Zine el Abidine Ben Ali de prédateur d’Internet.
Soazig Dollet, responsable du bureau Maghreb-Moyen-Orient de Reporters sans frontières, décrit en entrevue la situation d’Internet dans ce pays et explique les méthodes de censure utilisées par les autorités.
Soazig Dollet décrit aussi les conditions de travail difficiles des journalistes et blogueurs tunisiens. [Écouter L’entrevue avec Soazig Dollet]
« Internet nous a affranchis »
Le Tunisien Sami Ben Gharbia parmi les figures les plus en vue de l’opposition tunisienne sur Internet.
Réfugié politique aux Pays-Bas depuis 1998, Sami ben Gharbia est cofondateur de nawaat.org, un blogue collectif indépendant animé par des Tunisiens, et cofondateur de cybversion.org, un blogue dédié à la censure d’Internet en Tunisie.
Très actif, il est aussi le directeur d’Advocacy de l’organisation mondiale Global Voices, un réseau mondial de blogueurs qui sélectionnent, traduisent et publient des revues de blogues en 18 langues.
Sami Ben Gharbia est, par ailleurs, cofondateur de Arab Techies, un collectif des techniciens du Web arabe, et le coorganisateur de Arab Bloggers, une conférence annuelle des blogueurs arabes.
En entrevue, il parle des sites qu’il a fondés, de la censure des autorités tunisiennes et de l’impact de cette censure sur la conscience politique des Tunisiens. [Écouter l’entrevue avec Sami Ben Gharbia]
==
(1) La régente de Carthage, Nicolas Beau et Catherine Graciet, Éditions La Découverte 2009
(2)
Cette enquête a été réalisée par Radio canada, publié le Mardi 17 Août 2010.
(Source : Nawaat.org le 19 aout 2010)
Tunisie-Humeurs Ramdenesques(2): Retenir sa langue c’est vraiment dur dur !
19/08/2010 Par Ali Laidi Ben Mansour La langue est un organe très sollicité pendant le Ramadan. On s’en sert toute la journée pour saliver, on essaie avec d’oublier la soif et on se permet même de rêvasser chorba et d’autres choses. Cependant, le musulman, le vrai, c’est-à-dire vous et moi inchallah !, ne jeûne pas uniquement en s’abstenant de manger et de boire mais également en se gardant de sa «langue». Eh! Oui !! En temps ordinaire, le dialecte tunisien est connu pour être l’un des plus injurieux et des plus salaces de la langue arabe. Sentence attestée par qui voudrait bien comparer nos verbiages avec ceux de nos frères au Machreq et au Maghreb qui ne manquent pas de ressources en la matière bien sûr. Au mois de Ramadan alors, tout bon Tunisien qui respecte son jeûne doit faire attention à ce qu’il dit et raconte par souci évident de bien accomplir son jeûne dans les bonnes règles d’Allah et de son Prophète. C’est pour ça que les premières heures de la journée sont celles du blackout total chez plusieurs de nos compatriotes qui ne pipent pas mot en prenant le bus, ni en arrivant au bureau et même quand ils sont sollicités par les usagers de bureau, ils font en sorte d’utiliser le moins de mots possible… C’est pour cela également que les criards vendeurs de fruits et légumes au marché se taisent surtout le matin, car de toute façon, rares sont les acheteurs qui pointent de leur nez le matin au marché et la matinée commence à vrai dire vers 11 heures et même après. Mais les langues se délient un peu à partir de 15 heures puisque le temps presse et ceux qui n’ont rien vendu doivent se débrouiller pour «marquer» leur journée. Alors ils crient à toute fin utile ! C’est pour cela également qu’on constate au mois de Ramadan la chute du taux des querelles conjugales. Face aux invectives des épouses -souvent axées sur l’achat de la malsouka ou du l’ben au dernier moment-, les valeureux époux, en bon musulmans qu’ils sont, retiennent leurs langues et s’en vont illico chez leur ami et bienfaiteur l’épicier du coin, et comme ça ils sont sûrs qu’ils auront de quoi rompre leur jeûne dans les meilleures conditions. Retenir sa langue est un comportement généreux et citoyen qui manque d’ordinaire entre les voisins surtout dans les immeubles où on entend les voisins presque respirer ! Pendant le mois de Ramadan, on a l’avantage de ne plus subir les verbiages de celui d’en haut ni les gros mots de celui d’en bas. Evident, puisque nous mangeons tous au même moment, nous regardons tous la télé au même moment et nous mangeons encore le s’hour au même moment. Si ce n’est pas la vie d’un troupeau, ça y rassemble grandement ! Mais il y a quand même un hic dans ce bel arrangement qui ferait croire que nous sommes vraiment dans un laboratoire pour les meilleurs croyants. Un hic qui nous rend notre humanité avec ses erreurs et ses fautes aussi. C’est à partir de 18 heures que la nature du Tunisien commence à reprendre le dessus. Commence alors vraiment la liberté des langues retenues toutes la journée… il y a bagarre verbale, et des fois plus que verbale, dans tous les moyens de transport public et même pour les taxis introuvables au moment de l’approche de la fatale heure de rentrer. Bagarre pour le pain chez le boulanger, bagarre pour le l’ben et malsouka, bagarre pour rien du tout s’il le faut mais pour se bagarrer car on jeûne et sous-entendu on a faim et soif et soif de paroles aussi ! Alors retenir sa langue est peut-être bien, ce qui est le plus difficile en Ramadan ! (Source: « Webmanager center » le 19 aout 2010) Lien:http://www.webmanagercenter.com/management/article-94106-tunisie-humeurs-ramdenesques-2-retenir-sa-langue-c-est-vraiment-dur-dur
Israeli abuse pictures ‘common’
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