TUNISNEWS
7 ème année, N° 2399 du 16.12.2006
Luiza Toscane: Monia Jelassi « On a signé l’arrêt de mort lente de mon mari »
LCN: Menacé d’expulsion – Un imam veut s’enfermer dans sa mosquée
TAP: Tunisie: La BEI accorde deux prêts à la TunisieMaghrebia: La MEPI accepte des demandes de prêt pour des projets en Tunisie
Le journal: Vie des partis et des organisationsLe journal: Un decalage a combler ! Le journal: 4ème congrès du pdp – une femme pour «sauver l’unite» Le journal: Le regionalisme, ça se soigne Libération: Le professeur Bertran Auvert, spécialiste du VIH «Face au sida, il faut faciliter la circoncision en Afrique» Soumaya Ghannoushi: Telling it like it is
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« On a signé l’arrêt de mort lente de mon mari »
Menacé d’expulsion Un imam veut s’enfermer dans sa mosquée
Tunisie: La BEI accorde deux prêts à la Tunisie
(TAP) – La Banque européenne d’investissement (BEI) a accordé, vendredi, à la Tunisie deux prêts destinés à cofinancer des projets dans le domaine d’assainissement et de l’électricité.
Le premier prêt, d’une valeur de 68 millions de dinars (40 millions d’euros), permettra de cofinancer plusieurs projets d’assainissement dans plusieurs zones de Tunis ( Sidi Hassine Séjoumi, Tunis-Ouest, Charguia et Chotrana).
Il s’agit de pose de canalisations d’évacuation d’eaux pluviales et usées, outre, l’extension de la station d’assainissement à Hammamet-Sud et la création d’autres stations respectivement dans les zones de Hergla, Menzel Temime et Maamoura.
Ce montant servira, également, à l’aménagement de réseaux d’assainissement dans les villes de Metlaoui, Gabes, Mahdia, Tataouine, Gafsa, Kerkenah et Médenine.
S’agissant du second prêt, estimé à 190 millions de dinars (114 millions d’euros), il contribuera à la réalisation, à Ghannouch (nord de gabes) d’une centrale électrique. La convention a été signée, vendredi, à Tunis, par MM.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale et Philippe De Fontaine- Vive, vice-président de la BEI chargé de la Facilite euro- méditerranéenne d’investissement et de partenariat (FEMIP).
Le ministre s’est félicité du niveau de la coopération entre la Tunisie et la BEI, soulignant que le volume des engagements de cette institution financière en Tunisie s’élève, depuis 1976, à 4 milliards de dinars, dont plus de 1,5 milliard au titre du programme de coopération euro-méditerranéene (EUROMED II) durant la période 2000-2006.
De son coté, M. Philippe De Fontaine-Vive a affirmé le souci de la BEI de soutenir le processus de développement en Tunisie, exprimant son admiration pour les acquis accomplis dans le pays.
Il a mis l’accent sur l’efficience des projets financés par la BEI en Tunisie et leurs impacts socio-économiques, ce qui incite davantage la BEI à poursuivre sa consolidation aux efforts de développement du pays durant la prochaine période.
(Source : l’agence TAP (officielle), le 15 décembre 2006)
Nucléaire: la Tunisie et la France signent un accord
La Tunisie et la France ont signé jeudi dernier à Tunis un accord de coopération portant sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Ce contrat, signé par le Centre Tunisien des Sciences et de l’Ingénierie Nucléaire et le Commissariat Français à l’Energie Atomique, envisage une coopération en matière d’utilisation pacifique de la technologie nucléaire dans des domaines tels que la protection de l’environnement, la désalinisation de l’eau de mer, la santé et la production électrique.
Selon le Ministre de la Recherche scientifique, de la Technologie et du Développement des compétences, Taieb Hadhri, il constitue une nouvelle étape en matière de recherche et développement dans le domaine du nucléaire et de production d’électricité d’origine nucléaire.
(Source : www.saphirnews.com, le 16 décembre 2006)
La MEPI accepte des demandes de prêt pour des projets en Tunisie
L’Initiative de Partenariat avec le Moyen Orient (MEPI) a retenu des demandes de candidatures dans le cadre de son programme de mini subventions en Tunisie. Depuis sa mise en place en 2002, les prêts de la MEPI ont permis de financer des projets dans les domaines de l’éducation, des réformes démocratiques et de l’évolution du rôle des femmes au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
L’Initiative de Partenariat avec le Moyen Orient (MEPI) a retenu des propositions pour son programme de mini subventions en Tunisie. La MEPI alloue 100 000 dollars à chacune de ses 15 missions américaines et accorde des prêts allant de 10 000 à 25 000 dollars pour le financement de la société civile, y compris les organisations locales, les universités, les instances professionnelles et les associations de femmes.
Ce programme, qui s’inscrit dans le cadre des objectifs du Département d’Etat, vise à aider les organisations de la société civile et les individus à atteindre les objectifs et les valeurs de la MEPI, en matière d’éducation, de démocratie et d’autonomisation des femmes, a indiqué à Magharebia le directeur adjoint de la MEPI, Kirk Wilcott.
Contrairement aux programmes d’assistance bilatéraux américains classiques, la MEPI n’apporte pas un soutien économique direct aux gouvernements, selon le site web du Département d’Etat. “Plutôt, les programmes de la MEPI sont destinés à apporter un soutien aux organisations de la région qui travaillent déjà à favoriser les réformes structurelles et institutionnelles dans leurs pays respectifs.”
Le programme de l’année dernière courait de novembre 2005 à septembre 2006. Les demandeurs avaient présenté leurs demandes auprès des ambassades des Etats-Unis au Moyen orient et en Afrique du Nord dans les cinq pays couverts par le bureau régional de cette Initiative: le Liban, l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. L’accord a été donné pour le financement de dix-huit programmes, avec des crédits combinés représentant un montant total de 617 936 dollars, soit une augmentation de près de 224 000 dollars par rapport aux crédits consentis sur la période précédente.
L’une des organisations ayant bénéficié de ce programme en Tunisie est l’Institut du Journalisme et des Sciences de l’Information. Grâce au soutien de la MEPI, il a pu lancer un journal universitaire. Cet institut dispose d’un financement pour la deuxième année consécutive, dans le but d’améliorer la qualité de ce journal et d’en accroître la diffusion. Les étudiants apprennent ainsi à les méthodes de pensée critique, de résolution de problèmes et de liberté de la presse.
“L’aide que nous recevons de la MEPI … signifie que notre journal est publié régulièrement, et de manière plus organisée”, a indiqué Hamida Al-Bour, enseignante à l’Institut du Journalisme et des Sciences de l’Information, à Magharebia. “Nous avons publié sept éditions successives cette année, et sans interruption, contrairement à ce qui s’était produit les années précédentes.”
Le site web du Département d’Etat cite d’autres exemples de son programme de mini subventions au Maghreb. Dans la province marocaine de Zagora, l’Association Azocas assure une formation professionnelle pour les jeunes filles, dans le but d’impliquer les femmes vivant en milieu rural dans le développement de leur société. En Algérie, deux experts américains des médias ont conduit un séminaire destiné aux porte-paroles des ministères, aux journalistes locaux et aux professeurs d’université, pour initier un dialogue sur la liberté de la presse et la responsabilité du gouvernement. En Tunisie, l’Ecole de Commerce de la Méditerranée, une institution privée, a utilisé le programme de mini subvention pour élaborer un projet de mise en oeuvre d’un centre d’affaires régional.
Parmi les projets les plus récents financés par la MEPI, on trouve: un film documentaire sur quatre femmes agissant pour les réformes en Algérie, une campagne publique de sensibilisation aux droits politiques en Egypte, et un nouveau système permettant l’autonomisation des jeunes par le biais de la participation à la vie politique et à l’éducation au Liban.
“Le programme de mini subventions illustre à l’évidence les engagements de l’Initiative de Partenariat avec le Moyen Orient en faveur des programmes nationaux de réforme”, a déclaré Peter Marlin, le directeur de la MEPI.
L’ancien Secrétaire d’Etat américain Colin Powell avait instauré la MEPI en décembre 2002. Plus de 293 millions de dollars ont ainsi été dégagés ces quatre dernières années en faveur de l’éducation, de la démocratie, de la croissance économique et du rôle des femmes dans la société.
Jamel Arfaoui à Tunis a apporté sa contribution à cet article.
(Source : Le site Maghrebia.com (financé par le pentagone US), le 15 décembre 2006)
Lien : http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2006/12/15/feature-02
VIE DES PARTIS ET DES ORGANISATIONS
Par Néjib SASSI
PDP (1) une femme à la tête du parti ?
La succession de M. Néjib Chebbi au poste de secrétaire général du Parti Démocratique Progressiste (PDP) reste ouverte. M. Chebbi a décidé de ne pas briguer un autre mandat à l’occasion de la tenue du 4ème congrès du parti, les 22, 23 et 24 décembre 2006. Mais jusqu’à présent, une seule candidature est annoncée, celle de Mme Maya Jribi. M. Mohamed Goumani qui a annoncé sa candidature, il y a quelques jours, a préféré se retirer «pour préserver la cohésion du parti», a-t-il déclaré. Donc, si Mme Jribi reste seule dans la course, ce sera une première en Tunisie, d’avoir une femme à la tête d’un parti politique.
PDP (2) M. Chebbi continue à militer
M. Néjib Chebbi, qui ne se présentera pas au prochain congrès, ne compte pas pour autant renoncer à la vie politique. «Je présenterai ma candidature pour l’élection des membres du comité central du parti et je poursuivrai mes activités de militant au sein du PDP», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue lundi 11 décembre 2006 au siège du parti à Tunis.
PSL : redynamisation des structures
Les membres du bureau politique du Parti Social Libéral (PSL) tiendront, dimanche 17 décembre 2006, au siège du parti, à Tunis, une réunion avec les membres de l’organisation de la Jeunesse du parti. L’objectif est de réactiver les structures de cette organisation et redynamiser ses activités. Ainsi, depuis le congrès extraordinaire du 15 juillet dernier et l’élection d’un nouveau secrétaire, général M. Mondher Thabet, à la place de M. Mounir Béji, démissionnaire, le PSL compte émerger de la léthargie qui l’a frappé pendant des années.
Droits de l’homme et mondialisation
Dans le cadre du partenariat et des activités qu’ils ont décidé d’organiser en commun le Parti de l’Unité Populaire (PUP) et l’Union Démocratique Unioniste (UDU) ont tenu, samedi 9 décembre 2006, au siège de l’UDU, à Tunis, à l’occasion de la célébration du 58ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, un séminaire sur le thème : «Les droits de l’Homme entre la mondialisation et les défis nationaux».
Le Parti de l’Unité Populaire (PUP) a organisé vendredi 8 décembre 2006, à l’hôtel «Le Diplomate», à Tunis, un séminaire sur le thème : « Le secteur de l’information entre les défis actuels et les enjeux du futur». On a remarqué, outre la présence de nombreux professionnels du secteur de l’information, celle de quatre secrétaires généraux de partis de l’opposition, Ismaïl Boulehia, du MDS, Ahmed Inoubli, de l’UDU, Mondher Thabet, du PSL et Mongi Khammassi du PVP. En plus, bien sûr, de M.Mohamed Bouchiha.
Partenariat entre quatre partis et l’opposition
Les secrétaires généraux du Parti de l’Unité Populaire (PUP), M. Mohamed Bouchiha, de l’Union Démocratique Unioniste (UDU), Ahmed Inoubli, du Parti Social Libéral (PSL), M. Mondher Thabet et du Parti des Verts pour le Progrès (PVP), M. Mongi Khammassi, ont tenu, lundi 11 décembre 2006, une réunion de travail au siège du PUP à Tunis. Ils ont, à cette occasion, discuté des perspectives d’un travail en commun afin d’élaborer leurs propositions sur les questions fondamentales qui concernent l’avenir du pays et de participer ainsi à la politique de réformes en cours, qui vise la consolidation du processus démocratique.
A l’issue de cette réunion, ils ont publié un communiqué commun dans lequel ils annoncent la création d’une sorte d’alliance appelée «La Rencontre Démocratique», dont l’objectif est un partenariat entre ces quatre partis, qui reste ouvert aux autres partis et aux personnalités indépendantes.
MDS : Les droits de l’homme en Tunisie
A l’occasion de la célébration du 58ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) a tenu, vendredi 8 décembre 2006, à l’hôtel Oriental Palace à Tunis, un colloque sur le thème : «Les perspectives des droits de l’homme en Tunisie, aujourd’hui». Ouvrant les travaux du colloque, M. Ismaïl Boulehya, secrétaire général du MDS a souligné que «la Tunisie peut devenir l’exemple à suivre dans le domaine des droits de l’homme».
Crise de la LTDH : Débat entre les parties concernées
C’est pour la première fois qu’on assiste à un débat franc et direct entre deux parties prenantes dans le conflit qui est à l’origine de la crise de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH).
Cela s’est passé entre, d’un côté, M. Mokhtar Trifi, président de la Ligue et de l’autre, M. Chedli Ben Younès, président de la section de la Ligue de Montfleury, fusionnée, l’un de ceux qui avaient porté l’affaire devant la justice pour annuler les fusions de sections, décidées par le Comité Directeur de la Ligue et empêcher la tenue du 6ème congrès, prévue initialement en septembre 2005.
M. Trifi et M. Ben Younes ont expliqué leurs propositions respectives en ce qui concerne cette crise, lors du colloque organisé, vendredi 8 décembre 2006, par le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS), sur les Droits de l’Homme en Tunisie.
M. Trifi a souligné que la Ligue et ses sections sont empêchées de tenir leurs activités et que la crise ne peut être résolue qu’à travers un dialogue avec les pouvoirs publics.
En ce qui concerne les fusions de sections, le président de la Ligue a déclaré qu’elles avaient été décidées par «la majorité des militants» et qu’elles entrent dans les prérogatives du Comité Directeur.
Mais pour M. Ben Younès, la crise est interne, et c’est le Comité Directeur qui l’a provoquée en fusionnant des sections «dans le but d’exclure les militants qui ne partagent pas sa ligne politique». Et d’ajouter : «ces fusions sont illégales. Elles sont contre le règlement intérieur et le statut de la Ligue. La crise sera résolue quand le Comité Directeur reviendra sur sa décision de fusion».
Apparemment, chacun des protagonistes est resté sur ses positions. Mais c’est déjà un début de dialogue…
(Source : « Le Journal », N° 53, le 16 décembre 2006)
Lien: http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=960
Cathédrale de Tunisie-Exposition
ADORER DIEU EN TUNISIE
Par Faouzia LAKHAL
Sous le patronage de M. Arturo Olivieri, ambassadeur d’Italie, et avec la collaboration de l’association italienne «Amici Del Prespio», l’Evêque de Tunis, M. Maroun Laham, et l’Institut culturel italien à Tunis, proposent au grand public de toutes confessions confondues, une «Exposition internationale des crèches» qui se poursuivra à la cathédrale de Tunis, du 8/12/2006 au 6/1/2007.
Fondée à Rome en 1953, cette exposition itinérante favorise la connaissance et la valorisation du thème des crèches.
Dans la religion chrétienne, la crèche est une mise en scène de la Nativité, c’est-à-dire la naissance de Jésus de Nazareth. Elle est toujours associée aux fêtes de Noël.
C’est François d’Assise (saint français) qui a créé, en 1223, la première crèche en utilisant des personnages réels, dans son Eglise à Grécchio, en Italie. Petit à petit, la coutume s’est répandue. On a progressivement remplacé les personnes vivantes par des figurines en cire ou en terre cuite.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, les crèches spectacles, parlantes, mécaniques et parfois mises en scène, se développent et rencontrent un vif succès en province, en s’enrichissant d’une multiplicité de santons, petits saints et de fabuleux mois mages.
Pour son éminence Maroun Laham, évêque de Tunis, «la crèche est une manifestation culturelle de premier plan». Dans l’imaginaire de notre enfance, elle est souvent liée aux contes et à l’arbre de Noël. Il faut ajouter à cela l’aspect artistique, car «la fabrication» de la crèche a été l’objet de grands efforts au niveau de l’art, surtout en Italie. Celui qui passe devant une crèche, quel qu’il soit, ne peut pas s’empêcher de réfléchir à plusieurs valeurs qui dépassent tout credo religieux et rejoignent l’homme dans son être le plus profond : les valeurs de la simplicité, de la paix, du respect des pauvres et du don de soi».
Que l’on soit musulman, juif ou chrétien, adorer Dieu en Tunisie est un immense bonheur qui a rejailli sur Saint Augustin, La Ghriba, Sidi Boulbaba, Sidi Belhassen, Sidi Mehrez, Saïda Manoubia et Sidi Bou Saïd.
(Source : « Le Journal », N° 53, le 16 décembre 2006)
Lien: http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=958
UN DECALAGE A COMBLER !
Par Houcine BEN ACHOUR
L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) se départira-t-elle un jour de ses vieux démons que sont la personnalisation à outrance de son image. La question mérite une fois de plus d’être posée, d’autant que les feux de l’actualité sont braqués, ces derniers temps, sur les préparatifs de son congrès et, depuis deux jours, sur les assises mêmes de la Centrale ouvrière tunisienne.
Au cours de toute cette période, les hypothèses sont allées bon train, les spéculations aussi, et les tractations en coulisses bien évidemment. L’UGTT ne déroge pas à la règle générale inhérente à tout congrès d’une organisation nationale, a fortiori de cette envergure. C’est le monde du travail, la population des salariés qui est concernée par ce rendez-vous quinquennal de leur structure de représentation.
Cependant, force est de constater que les débats, qui ont parfois fait rage, qui par moment étaient tendus, qui souvent étaient menés en sous-main par les ténors de l’organisation ouvrière, n’ont pas dépassé le cadre restreint, sinon ténu, du choix de telle ou telle personne à faire partie de l’organe dirigeant qu’est le Bureau Exécutif de la Centrale et du poste de Secrétaire Général pour les 5 années à venir, alors que l’on était en droit d’attendre plus qu’espérer des syndicalistes un réel débat sur la place de l’organisation dans l’échiquier politico-économique du pays, de sa vision quant à son rôle et sa contribution au développement socioéconomique du pays, de son positionnement par rapport au choix de politique économique du gouvernement. En clair, d’un vrai débat sur la base d’un programme syndical qui établit les orientations majeures de la Centrale ouvrière tunisienne.
Une telle situation renvoie-t-elle à une évolution ? Qu’elle soit légitime ou pas, et si tant est que le terme est approprié, dans la mesure où, manifestement, on a fait du sur-place. En tout cas, de plus en plus nombreux sont ceux qui désespèrent de voir un jour l’UGTT opérer une véritable mue ; qu’elle se débarrasse de ses carcans, de ses préjugés, de ses luttes intestines, en engageant une réelle introspection salutaire.
Lors du dernier Congrès de Djerba, plusieurs observateurs et compagnons de route ont tiré la sonnette d’alarme sur l’affaiblissement possible sinon probable du pouvoir de la Centrale syndicale sur l’échiquier politique du pays partant d’une lecture de la représentativité socioéconomique du Bureau Exécutif dont il fut issu. A l’heure où le secteur privé a pris le pas sur le secteur public dans la sphère de production, le futur-ex B.E. se caractérisait par une sur sur-représentation du secteur public. En sera-t-il autrement après le congrès de Monastir ? Rien n’est moins sûr. Car si la répartition géographique des congressistes épouse la cartographie socioéconomique du pays, il en est autrement de la répartition sectorielle. Plus de 80% des congressistes sont issus du secteur public, entreprises nationales, administration et fonction publique confondues. Il en est de même des candidats à l’élection du prochain B.E. Enfin, sur les 55 candidats à l’élection au B.E., on ne compte que 5 femmes. Combien en restera-t-il à l’arrivée ?
A l’évidence, ce que l’on avait craint il y 5 ans, va perdurer, et le décalage de représentation se creuser davantage. Un aussi périlleux processus ne peut que rendre dérisoire la bataille de l’élection au Bureau Exécutif, dans la mesure où la plus haute instance de l’Organisation syndicale ne gérerait qu’une coquille vide. Un décalage qu’il est indispensable de combler d’ici le prochain congrès de l’UGTT, sous peine de se retrouver «out» d’ici quelques années.
(Source : « Le Journal », N° 53, le 16 décembre 2006)
Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/index.php?gpl=53
4ème congrès du PDP
UNE FEMME POUR «SAUVER L’UNITE»
Par Elyès BEN SAAD
Le congrès du Parti Démocratique Progressiste (PDP) qui se tiendra du 22 au 24 courant s’annonce extrêmement chaud. C’est que la nouvelle ligne politique de cette formation d’opposition divise profondément les militants. Mme Maya Jribi, candidate au secrétariat général pourra-t-elle symboliser l’unité ?
Le fondateur du Rassemblement Socialiste Progressiste, formation d’opposition qui a vu le jour au début des années 80, avant d’être rebaptisée, en juin 2001, Parti Démocratique Progressiste, M. Ahmed Néjib Chebbi, a réitéré son attachement à ne pas être candidat à sa propre succession. «Il est grand temps de passer le témoin aux jeunes cadres. Je resterai un militant ou peut-être un membre du Bureau Politique», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse qu’il a tenue, lundi dernier, au siège du parti. Autant dire que le prochain congrès du parti sera marqué par l’alternance. «Le changement qui va s’opérer à la tête de notre parti sera l’enjeu principal du congrès», a noté cet avocat qui a passé près d’un quart de siècle aux commandes de cette formation qui a creusé son sillon à l’extrême gauche.
Les observateurs, peu habitués au «départ volontaire» des leaders des partis de l’opposition (seuls Ahmed Mestiri et Mohamed Belhadj Amor, anciens secrétaires généraux respectifs du MDS et du PUP, se sont jusqu’ici désistés de leur propre gré), estiment encore qu’il s’agit d’une manœuvre. A leurs yeux, Chebbi ne cherche qu’un coup médiatique. L’argument sur lequel ils appuient leur thèse est que seul le fondateur de ce parti regroupant des antagonistes idéologiques, est capable de préserver son unité très précaire. D’autres ne remettent plus en question le retrait de Chebbi qui veut, selon toute vraisemblance, se concentrer sur les échéances de 2009 alors qu’une partie de ses détracteurs laisse entendre qu’il se désiste pour des raisons de santé sous le couvert de l’alternance.
Quoi qu’il en soit, cette alternance annoncée ne passera certainement pas inaperçue au vu de ses retombées sur le parti, ainsi que sur la scène politique nationale. A preuve, depuis quelques mois, la vie au sein du PDP est loin d’être un long fleuve tranquille. Une question taraude l’esprit les militants : Qui pourrait succéder au secrétaire général ? Deux membres du Bureau Politique avaient annoncé leur candidature, en l’occurrence Maya Jeribi et Mohamed Goumani. Aux dernières nouvelles, ce dernier s’est retiré sur fond de divergences profondes entre les différents courants sur la ligne politique à adopter. Le parti de M. Chebbi constitue, depuis son congrès qui s’est tenu en juin 2001, une mosaïque de sensibilités idéologiquement contradictoires.
On y trouve, aux côtés de militants de gauche, qui ont formé le premier noyau du parti des nationalistes arabes, des marxistes du groupe de «la vérité» et des islamisants issus de la tendance appelée les «islamistes progressistes». Chebbi a été également l’un des principaux artisans du «Mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés», une alliance souvent présentée comme «contre-nature» entre la gauche et les islamistes.
Le congrès sera, de ce fait, marqué par un débat chaud sur l’identité du parti, et ses rapports avec le pouvoir et la société civile. Reste désormais à savoir si ce «parricide programmé» influera sur le positionnement de cette formation d’opposition sur l’échiquier politique national ? Wait and see…
(Source : « Le Journal », N° 53, le 16 décembre 2006)
Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=957&gpl=53
LE REGIONALISME, ÇA SE SOIGNE
Par Hella HABIB
Depuis l’indépendance, certaines régions du pays divinement bien loties par leur emplacement et un climat régulé par la proximité de la mer, se sont vues dotées d’une suprématie régionale et plus tard nationale. C’est normal, des familles aisées avaient les moyens et l’ouverture d’esprit pour dépêcher leurs fils à l’école, n’étant pas dans l’obligation à leur tour, de travailler la terre ou en mer pour assurer la survie de la famille.
Ces fils instruits et prodiges pour certains, ont été reconnaissants à leurs parents proches et éloignés, à leur ville, village, bourg ou bourgade.
De fait, ces contrées, déjà servies par la pluie et le beau temps, ont continué à procréer des virtuoses qui ont su à leur tour être reconnaissants. C’est une chaîne indémontable, bien agencée et huilée, attribuant à des régions du pays plus qu’à d’autres, moins fertiles, des ordres de grandeur remettant des bilans d’opulence et de prospérité aux hommes et à leurs provinces.
Pourtant, cet essor des régions bénéfique à bien des égards, a été sournoisement dénaturé au fil des années pour devenir un esprit de clanisme exacerbé, centralisé dans la capitale, tangible dans les administrations, les banques et le monde des affaires.
Ainsi, une banque porte l’empreinte d’une région, d’une ville, elle canalise les comptes mais aussi les crédits en faveur des uns, au détriment des autres. Dans la même administration ou ministère, des fronts régionaux constituent des forces de frappe redoutables ou des appuis puissants pour les leurs. Aussi, il est facile de repérer, dans tel département, des vagues de recrutement spécifiques à une région précise pendant le «règne» d’un responsable originaire de la région en question.
Les conséquences néfastes de ce lotissement domanial, moral et financier, ne se comptent pas. La Tunisie, petit pays ensoleillé, réputé pour l’intelligence de ses habitants, s’est fractionné, morcelé indéfiniment, au point de troubler sa cohésion et développer en son sein des haines fratricides, nuisibles à l’évolution des affaires, et au climat social et à l’authenticité de l’ensemble du pays.
D’où, l’une des questions habituelles que l’on se pose entre Tunisiens : «Tu viens d’où» pour savoir si un tel est «oueld bled» ou non. Pourtant «bled» signifie par la sémantique neutre du vocable : pays. Une information décisive pour une relation qui peut se développer ou s’arrêter net, si par malheur cette fraîche connaissance est originaire d’une ville ou d’une région «rivale».
L’esprit de nationalisme identitaire s’est étiolé, et l’on ne se souvient que très rarement qu’on est tous Tunisiens, sinon à l’occasion des matchs de football disputés par nos «nationaux».
Pour l’anecdote, certains de nos compatriotes à l’étranger, et c’est du vécu, citent leur ville plutôt que leur pays d’origine, la Tunisie.
Quant au salut du drapeau effectué par nos petits tunisiens, tous les matins, à l’école, il représente un effort louable, quoique contraignant quand il fait froid, et répétitif, donc pouvant perdre de son intérêt.
Dotée pourtant de plusieurs atouts, la Tunisie, avec ses Tunisiens, a tout pour être parfaitement unie : pas de diversité de religion ni de disparité ethnique, pas de conflit historique entre régions, pas de convoitise notable… Il serait donc grand temps, après un demi siècle qui a vu le régionalisme s’enraciner dans la pratique quotidienne pour prendre de nos jours des proportions dangereuses, que l’on songe à l’éradiquer tout bonnement. Et d’abord, à travers une prise de conscience largement partagée.
(Source : « Le Journal », N° 53, le 16 décembre 2006)
Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/article.php?article=975&gpl=53
Le professeur Bertran Auvert, spécialiste du VIH, commente deux études américaines sur les effets bénéfiques de cette pratique.
«Face au sida, il faut faciliter la circoncision en Afrique»
Par Eric FAVEREAU
Le professeur Bertran Auvert avait été un des premiers chercheurs à entreprendre sous l’égide de l’ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida) des études sur les effets éventuellement protecteurs de la circoncision vis-à-vis du sida. Dont l’une, présentée à Rio en 2005, a montré un impact bénéfique évident. Deux études américaines rendues publiques mercredi confirment ces résultats. D’Afrique du Sud, où il est en train de mener des politiques de sensibilisation à la circoncision, le Pr Auvert en dessine les perspectives.
Les études effectuées au Kenya et en Ouganda par les National Institutes of Health (NIH) apportent-elles des éléments nouveaux ?
Elles confirment nos travaux qui montraient que, en Afrique du Sud, entre deux groupes d’hommes l’un circoncis, l’autre pas , il y avait une différence de 60 % de taux de contamination du sida. Là, c’est du même ordre. Au Kenya, ils ont pris un groupe de près de 3 000 hommes, entre 18 et 24 ans, volontaires bien sûr. Ils leur ont proposé à tous une circoncision, faite dans de bonnes conditions. Pour la moitié d’entre eux, ils la pratiquaient tout de suite, et pour l’autre moitié, deux ans plus tard. Très vite, ils ont pu noter des différences fortes : dans le groupe circoncis, on est arrivé à 40 % de contaminations par le VIH en moins. Même chose en Ouganda. Et ce n’est pas une surprise.
Pourquoi ?
C’est ce que l’on voit sur tout le continent africain. Dans les pays où les hommes sont circoncis à plus de 90 %, le taux de prévalence du sida est toujours faible, moins de 5 %, que le pays soit musulman ou non : au Bénin, au Sénégal, au Cameroun, mais aussi dans la république du Congo, alors que ce dernier pays, en dépit de la guerre, traversait une phase à hauts risques épidémiques. A l’inverse, quand vous regardez les pays d’Afrique australe et ceux d’Afrique de l’Est, où les taux de circoncision sont très faibles, vous avez une prévalence du sida très forte.
Pourquoi la circoncision se révèle-t-elle protectrice ?
Cette efficacité n’a pas d’explications certaines, mais nous avons des hypothèses fortes. D’abord, la face interne du prépuce est une muqueuse très fine, très perméable, en particulier au niveau du système immunitaire. Cette face interne peut récupérer et retenir le VIH, contenu dans les sécrétions vaginales. Cette face interne du prépuce, qui est là pour protéger le gland, peut fonctionner comme une porte d’entrée pour le virus. Deuxième facteur : un pénis circoncis sèche très rapidement après un rapport sexuel, or le VIH est fragile à la dessiccation, c’est-à-dire à la sécheresse. En revanche, sur un pénis non circoncis, il y a un espace interne qui reste assez longtemps humide. Enfin, il y a d’autres explications, un prépuce peut avoir des ulcérations génitales…
Pour vous, il n’y a maintenant plus de doutes…
Aucun. Les organismes internationaux comme l’OMS et l’Onusida attendaient tous les résultats des études américaines pour élaborer des recommandations en termes de politique de prévention. Mais soyons clairs, cela ne concerne que l’Afrique, car ce qui vient d’être démontré, c’est que dans des pays de fortes prévalences, avec une épidémie de sida essentiellement hétérosexuel, la circoncision pour l’homme est efficace. C’est peut-être différent en Asie, ou dans des pays où le risque de transmission est lié à des comportements homosexuels, car là on n’a pas de données.
Faut-il aller, désormais, vers des campagnes massives de circoncision ?
Il faut agir. Il faut rendre la circoncision, gratuite, accessible à tous, et ce, dans des conditions d’hygiène correctes. Et il faut en faire la promotion. C’est comme si vous veniez de découvrir que le préservatif était protecteur du VIH et que vous n’en faisiez pas la promotion.
Il n’y a pas des risques de dérapage ?
Certains craignent que les hommes circoncis se sentent trop protégés et donc augmentent leurs prises de risques. D’autres évoquent des demandes massives de circoncision dans des pays où les systèmes de santé ne seraient pas à même de les pratiquer dans de bonnes conditions. Bien sûr, il faut expliquer que la circoncision n’est que partiellement protectrice. Cela étant, je ne crois pas que des hommes adultes qui demandent à être circoncis ce qui n’est pas rien , et donc des hommes qui font une démarche de prévention, se laissent aller ensuite à une succession de conduites à risques. Mais ce sont des points à surveiller.
(Source : « Libération » (France), le 15 décembre 2006)
Lien : http://www.liberation.fr/actualite/terre/223404.FR.php
Telling it like it is
Jimmy Carter has criticised Israel, but to accuse him of anti-semitism is so outrageous as to be laughable.
Responses to Jimmy Carter’s bestselling book Palestine: Peace Not Apartheid have varied between indifference and knee-jerk accusations of anti-semitism. Writing in the Los Angeles Times, Carter said: “For the last 30 years, I have witnessed and experienced the severe restraints on any free and balanced discussion of the facts … It would be almost politically suicidal for members of Congress to espouse a balanced position between Israel and Palestine, to suggest that Israel comply with international law or to speak in defence of justice or human rights for Palestinians.”
Responses to Carter’s book are quite revealing. On the one hand, they show the extent to which Israel has become an untouchable political taboo, beyond criticism or condemnation. On the other, they illustrate the way in which charges of anti-semitism are exploited to silence all critical views of Israeli policies. Carter is neither the far-right politician Jean-Marie Le Pen, nor the revolutionary Hugo Chávez, nor indeed is he Iran’s radical president Mahmoud Ahmadinejad. He is neither a politician of the right nor of the left, but a centre liberal, under whose presidency the Camp David Accords, the peace agreement between Israel and Egypt, were signed. To accuse him of anti-Israel bias, as many Democrats fearful of the powerful pro-Israel lobby have been doing, or of anti-semitism is so outrageous as to be laughable.
The truth is that the problem does not lie with what Carter has written, but with the political and media discourse dominant in the US, which equates all criticism of Israel with anti-semitism, with all the consequences that entails for the accused. In Carter’s words, criticism of Israel is political suicide. In their detailed study of the power of the Israel lobby, Mearsheimer and Walt note: “Anyone who criticises Israel’s actions or argues that pro-Israel groups have significant influence over US Middle Eastern policy stands a good chance of being labelled an anti-semite … in other words, criticise Israeli policy and you are by definition an anti-semite.”
Sadly, Carter’s talk of Israeli apartheid is not grounded in fantasies nor in conspiracy theories, but in the facts on the ground. Reading the critics, one would have thought that Israel’s occupation of Palestinian land, the transformation of its people into refugees, the roadblocks and the apartheid wall, which annexes 50% of the West Bank, tearing Palestinian towns and villages apart and destroying the lives of thousands of Palestinians, were all figments of Carter’s imagination. In the 18 communities hemmed into an enclave in the Tulkarem district, for instance, the illegal separation wall and military closures have made it impossible for residents to travel, bringing the unemployment rate up from 18% in 2000 to an estimated 78% in the spring of 2003.
In Qalqiliya, where the wall hermitically seals the city with one Israeli military controlled checkpoint, nearly 10% of the 42,000 residents have been forced to leave their homes. Carter was certainly not exaggerating when he said that Israeli policy in the Palestinian territories represented instances of apartheid worse even that those that once held sway in South Africa.
His observations are shared by many of those who have experienced the horrors of apartheid rule first-hand and who have fought for years to bring it to an end. Desmond Tutu, who the Israelis have this week denied entry to the Palestinian territories to investigate last month’s Beit Hanoun massacre, says:
“I’ve been very deeply distressed in my visit to the Holy Land; it reminded me so much of what happened to us black people in South Africa. I have seen the humiliation of the Palestinians at checkpoints and roadblocks, suffering like us when young white police officers prevented us from moving about.”
Moral and political responsibility requires us to call things by their names, regardless of the cost this may carry. Israel’s treatment of Palestinians is comparable to, if not worse than, what South Africa’s black people had suffered at the hands of the white ruling minority. We must draw a clear line of distinction between criticism of Israel, its oppressive and discriminatory policies against Palestinians, and anti-semitism. Hatred and incitement to hatred of any race, or creed is morally deplorable and must be confronted openly and firmly.
But in the world of politics, nothing, no one, no group and no state is above criticism or condemnation. No one is above the law. If I criticise Saudi Arabia or Iran I am not an Islamophobe. If I denounce China’s actions I am not an enemy of communism or Confucianism. If I condemn India’s policies I am not a Hindu hater. By the same token, criticising Israel does not make the critic an anti-semite. Criticism has nothing to do with love or hatred for your subject, and every thing with calling what you see before you by its name whatever the risks may be. This means telling the truth as it is. The opposite is complicity with the aggressor and betrayal of the victim.
(Source: http://commentisfree.guardian.co.uk/soumaya_ghannoushi_/2006/12/article.html)