15 février 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2460 du 15.02.2007

 archives : www.tunisnews.net


Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie La Confédération Générale Tunisienne du Travail: Communiqué: Annonce de la constitution d’une nouvelle organisation syndicale tunisienne Pour une refondation du mouvement syndical tunisien:Constitution d’une nouvelle organisation syndicale (Traduit de l’arabe) AFP:Procès hors norme à Madrid des attentats du 11 mars 2004 Réalités:Après les évènements de Soliman et de Hammam-plage : Ce qu’il faut faire pour contrer le terrorisme Le Monde :SOMMET FRANCE-AFRIQUE: Rêvons un peu ! Le Monde : Alain Duhamel suspendu par France Télévisions et RTL pour son soutien à François


 
Journée internationale de soutien aux prisonniers politiques en Tunisie Sixième édition Vendredi 23 février 2007

“Pour la libération des prisonniers politiques et pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au profit des victimes de la répression en Tunisie »

Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines et arabes à Paris s’apprête à organiser la sixième édition de la journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie ainsi qu’avec le soutien des organisations internationales de défense des droits humains et des organisations politiques et des personnalités amies aux niveaux arabe et international. Il est d’autant plus urgent que cette sixième journée se tienne de la manière la plus large possible qu’elle se déroule dans un contexte d’une extrême gravité lié aux affrontements armés qu’a connu dernièrement le pays. Ce contexte occasionne d’ores et déjà un renforcement de la politique répressive et liberticide du régime, couvert par un black-out médiatique total. Il appelle une mobilisation et une vigilance de l’ensemble du mouvement démocratique et des amis de la Tunisie. Dans l’attente de la communication du programme précis et du détail des activités qu’il est prévu de tenir à Paris, en Tunisie ainsi que dans diverses capitales arabes et internationales, la coordination parisienne vous communique une proposition de grandes lignes du programme d’activités et des objectifs de la journée en question. Quant au contenu : L’accent sera mis sur les points suivants : 1- Les prisonniers : –   Les prisonniers du mouvement En-Nahdha –   Les prisonniers victimes de la loi « antiterroriste » –   Le prisonnier Mohammad Abbou 2-  Les ex-prisonniers : Situation des prisonniers politiques et d’opinion libérés 3- Les familles : La punition collective et les familles de prisonniers 4-  La question de l’amnistie générale Quant aux objectifs : 1- Garantir à l’initiative un large écho médiatique et mettre à profit le contexte français de campagne électorale afin d’obtenir un positionnement public des différents candidats sur le dossier qui nous concerne 2- Renforcer l’attention et l’intérêt internationaux pour le dossier 3- Travailler avec nos partenaires en Tunisie à impulser une dynamique nationale permanente travaillant sur la revendication d’une « loi d’amnistie générale au bénéfice des victimes de la répression politique en Tunisie » Les associations initiatrices de ce projet vous appellent à vous joindre au comité d’organisation ou à soutenir l’initiative. Il s’agit de faire de cette sixième édition un événement à même de susciter le plus large écho et d’avoir des conséquences significatives dans le sens de la levée de l’injustice que représente l’incarcération de citoyen(ne)s en raison de leurs opinions et de leurs choix politiques. Organisée par : Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Solidarité Tunisienne, Voix Libre, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT), Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF), Commission Arabe des Droits Humains (ACHR), Rencontre Culturelle Euro-Arabe (RCEA), Vérité Action, Comité International pour la Libération de Mohamed Abbou En partenariat avec : La Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme (LTDH), L’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques (AISPP), Le Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), L’Association Tunisienne Contre la Torture (ATCT) Soutenue par : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT), Addameer pour la Défense des Droits de l’Homme (Gaza), Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, Al-Karama pour la Défense des Droits de l’Homme (Genève), Amman Centre for Human Rights Studies (Amman), Association des Droits de la Personne au Maghreb (ADPM – Canada), Collectif 18 octobre pour les Droits  et les Libertés, Collectif des Avocats de Défense du procès d’été 1992 devant Tribunal militaire de Tunis, Collectif des Enfants et Proches des Prisonniers Politiques (CEPPP), Comité de Défense des Prisonniers en Iraq (Bagdad), Comité de Défense du Pr Moncef ben Salem,  Centre Tunisien de l’indépendance de la Justice (CIJ), Comité Pour Les Libertés en Tunisie Aix Marseille, Comités du Réveil de la Société Civile en Syrie (Damas), Damascus Center for Theoretical Studies and Civil Rights (Sweden), Egyptian Association Against Torture, Fondation pour la Liberté d’expression, Human Rights First (Saudi Arabia), Human Rights Watch (HRW),  INTERNATIONAL COMPAIN FOR HUMAN RIGHT IN TUNISIA (GB), Le Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP) (Grenoble), Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Nadim Center for Rehabilitation of Victims of Violence-Egypt, Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), Reporters Sans Frontières (RSF), Réseau Associatif Aix-Marseilles, Réseau Euro Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), SADA pour les Droits et les Libertés (Madrid), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France (SAF), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Forum Marocain pour la vérité et la justice (FMVJ-France); Congrès Pour la République (CPR), Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), La Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), Les Verts, Mouvement Ennahdha, Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), Parti Communiste Français (PCF), Parti Démocrate Progressiste (PDP), M. BRET Robert, Sénateur des Bouches-du-Rhône (Provence Alpes Cote d’Azur), Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme BOUMEDIENE-THIERY Alima, Sénatrice de Paris (Ile-de-France), Mme Monique CERISIER ben GUIGA, Sénatrice des Français établis hors de France, M. José Bové.  


La Confédération Générale Tunisienne du Travail – CGTT
Communiqué
Annonce de la constitution d’une nouvelle organisation syndicale tunisienne
 

Après des débats exhaustifs qui ont duré  une année, de nombreux syndicalistes tunisiens, hommes et femmes, de différents secteurs , de différentes régions et des différentes générations,  ont décidé après la création des syndicats de base, l’annonce de la constitution d’une nouvelle confédération syndicale de travail en Tunisie. Un comité de liaison a été désigné par les fondateurs, en vue d’informer les syndicalistes, l’opinion publique et les médias en Tunisie et à l’échelle internationale. Ce comité est composé de quatre membres représentant deux générations de syndicalistes:

 Fatma CHERIF, militante syndicaliste du secteur de l’enseignement, poète et romancière, – Souad KADDACHI, militante syndicaliste du secteur de l’agriculture, Ingénieur agricole, – Mohamed CHAKROUN, militant syndicaliste du secteur de la métallurgie, ancien secrétaire général de l’Union régionale du travail de Tunis, – Habib GUIZA, militant syndicaliste  du secteur de la petro chimie, ancien secrétaire général de l’Union régionale du travail de Gabès Une conférence de presse en vue de l’annonce de la constitution de la nouvelle confédération syndicale, a été prévue  le jeudi 1 février 2007 à 11H du matin, mais les organisateurs ont été contraints de l’annuler. Nous affirmons avec détermination notre volonté de mettre en œuvre cette initiative malgré les obstacles, dans le  cadre, de la responsabilité et de la légalité Vive la Confédération Générale Tunisienne du Travail – CGTT Le coordinateur du comité de liaison Habib GUIZA


Pour une refondation du mouvement syndical tunisien Constitution d’une nouvelle organisation syndicale

(Traduit de l’arabe)

 

Introduction  Notre volonté de constituer une nouvelle organisation syndicale prend racine dans notre profonde croyance au droit des travailleurs tunisiens d’adhérer au syndicat qui défendra au mieux leurs intérêts, leurs choix, et réalisera leurs objectifs.

Cette initiative découle des profondes transformations que vit notre pays depuis une vingtaine d’années, et de l’incapacité de l’UGTT à y faire face de façon novatrice. Cette initiative s’inscrit aussi dans la pure lignée historique des naissances des différentes organisations syndicales patriotiques tunisiennes, venues pallier l’incapacité des syndicats français de l’époque à défendre les droits des travailleurs tunisiens et d’être leurs véritables porte-parole. Mais nous tenons aussi à nous démarquer de toutes les tentatives de pluralisme syndical, qui ont vu jour d’après l’indépendance, chaque fois qu’une crise d’importance se déclenchait entre l’organisation syndicale et le pouvoir en place.  Ainsi, notre initiative vise à  la rénovation de l’action syndicale, aussi bien au niveau de la perception globale des problèmes que des méthodes de travail et  la refondation de cette action , et ce dans le cadre d’un pluralisme syndical réel, d’une coexistence fructueuse, dans l’intérêt des travailleurs (ses),, de la société et du pays.  I. La refondation du mouvement syndical national en Tunisie

1. Bilan du mouvement syndical tunisien

La naissance du mouvement syndical tunisien et son développement sont à l’origine de l’émergence d’une conscience sociale et nationale au sein de la société en général et des classes laborieuses en particulier. Cette conscience syndicale s’est illustrée par l’articulation des dimensions sociale, nationale et internationale d’une part et la distinction entre les champs syndical et politique, en tenant compte toutefois de la nature dialectique de leurs rapports. Elle s’est manifestée dès la constitution de la CGTT, première organisation syndicale nationale, le 3 décembre 1924 par Mohamed Ali Hammi, et s’est vérifiée avec la création de l’UGTT en 1946 dirigée par Farhat Hached, en passant par la reconstitution de la CGTT en 1937 avec à sa direction Belgacem Gnaoui. Et si le mouvement syndical national tunisien a pu s’affirmer sur la scène sociale et nationale, à la veille de l’indépendance, grâce à sa stratégie liant la lutte nationale à la lutte sociale, et son alliance avec le mouvement de libération nationale, il n’a pas réussi après l’indépendance, à s’affirmer en tant qu’entité indépendante, agissant en fonction d’une ligne distincte et sur la base d’alliances claires et de principe, et ce en dépit de la réalisation d’acquis non négligeables. En effet, le mouvement syndical tunisien, notamment pendant les années 70 et 80 du siècle dernier, a pu réaliser certains acquis sociaux et bénéficier d’une marge d’indépendance dans le cadre de la politique contractuelle ayant permis aux acteurs sociaux de conclure des conventions collectives, des accords cadre collectifs et des augmentations salariales au prix de luttes et de sacrifices énormes (événements de Janvier 1978, crise vers la moitié des années 80). Ceci a permis à la centrale syndicale de se transformer en véritable contre-pouvoir dans le pays. Toutefois, ceci ne doit pas cacher un certain nombre d’aspects négatifs tels que la centralisation excessive, la structuration archaïque, l’adoption de méthodes de travail traditionnelles, imprégnées d’une culture syndicale conservatrice ; le règlement de comptes entraînant l’exclusion de nombreux syndicalistes pendant les années 80 surtout ; en plus de l’implication de L’UGTT dans les luttes intestines du pouvoir sur fond de crise politique en rapport avec la  succession du président de la république à cette époque. Après le changement du 7 Novembre 1987, s’est tenu le congrès de Sousse les 17 et 18 Avril 1989, avec des rapports de force déséquilibrés du fait des accumulations négatives précitées, et la dispersion des rangs des syndicalistes : certains syndicalistes ont opté pour l’autonomie syndicale, d’autres pour l’allégeance au pouvoir, d’autres enfin se sont alliés avec le courant politico-religieux intégriste. Ce congrès a constitué un tournant dans l’itinéraire de l’UGTT, affectant son identité militante, son indépendance et sa position privilégiée dans l’échiquier national ainsi que son rayonnement international. De même que la démarche de « Rectification syndicale » consistant à remplacer l’ancien secrétaire général en septembre 2000 par son premier adjoint, n’avait pour objectif que de couper l’herbe sous les pieds de ceux qui tentaient d’amorcer un changement véritable dans la vie de la centrale syndicale. Ensuite, il y a eu le congrès extraordinaire de Djerba en Février 2002 dont les résolutions n’ont pas été à la hauteur des attentes en matière de réformes et de rénovation..

Le 21e congrès de l’UGTT qui s’est tenu au mois de décembre 2006 à Monastir , a constitué une nouvelle déception, car il a pris une tournure  électoraliste, au dépens des questions fondamentales qu’il aurait du inclure dans les priorités de ses travaux  telles que : l’évaluation sérieuse de la situation économique et sociale ainsi que de la marche de l’organisation syndicale et ses activités depuis le dernier congrès tenu à Djerba en février 2002, la réforme des structures syndicales , la modernisation et la rationalisation des méthodes d’organisation et de gestion afin d’élargir la participation et d’assurer la transparence ,l’alternance des responsabilités,  l’autonomie syndicale et l’adaptation du contenu du discours aux réalités économiques, sociales et culturelles . Le congrès s’est contenté de répéter les mêmes slogans ….  Ceci étant, le dépassement de la situation de blocage et d’absence de perspectives d’avenir exige de nous de trouver des modes nouveaux d’organisation et de fonctionnement à l’intérieur des structures de l’UGTT et en dehors d’elle marquant une étape particulière dans l’histoire du mouvement syndical tunisien : un moment de refondation. 2. Pour une dynamique syndicale nouvelle : le pluralisme syndical

 L’expérience a montré que la réforme de la centrale syndicale du dedans n’est possible que si elle est articulée à une dynamique syndicale de l’extérieur, et ce à cause de l’incapacité de l’organisation syndicale à répondre favorablement aux nombreuses initiatives réformatrices, transformant ainsi ses propres structures de militantisme en structures lourdes à dominante administrative, inaptes à encadrer les différentes catégories de salariés, à défendre leurs droits et à les représenter réellement. C’est dans ce cadre que s’inscrit la constitution de la nouvelle organisation syndicale, à savoir la nécessité de surmonter les handicaps des expériences passées du mouvement syndical tunisien et notamment les déviations qu’a connues l’UGTT pendant les années 80 qui ont atteint leur plus haut point de dangerosité à l’occasion du congrès de Sousse de 1989. Le multipartisme syndical tel qu’il se pose aujourd’hui en Tunisie est la résultante des contradictions internes de la centrale syndicale : la rigidité structurelle, l’absence de perspectives d’une part, l’émergence de nouvelles forces en son sein, d’autre part. Ces forces cristallisent le moment de dépassement des obstacles évoqués et balisent le chemin pour une alternative démocratique et moderniste soutenue par un pluralisme effectif et une diversité réelle, la coexistence de deux organisations syndicales, la rupture avec la pensée unique, l’introduction de la culture du dialogue, du droit à la différence et à l’altérité, à la liberté d’expression, et sur la base de la dialectique de l’unité et de la diversité, rejetant en conséquence la mentalité sectaire et l’esprit totalitaire. Ainsi, l’émergence d’une nouvelle organisation syndicale à côté de l’UGTT sur la base de la libre adhésion exprimant une volonté ouvrière et syndicale réelle, défendant les intérêts des salariés, est d’une grande utilité pour le mouvement syndical en général et pour l’UGTT en particulier. Elle constitue en ce sens un moment de dépassement créatif d’une situation de blocage caractérisée par un très faible taux de syndicalisation ne dépassant guère 10% du nombre total des salariés en Tunisie, en même temps qu’elle adhère à l’esprit de progrès et de modernité, de démocratie et des droits de l’homme. Le pluralisme est un stimulant pour la concurrence loyale en vue d’augmenter le nombre de syndiqués et de permettre aux salariés de choisir librement un syndicat de leur choix en fonction de leurs intérêts. La maturité du mouvement syndical tunisien et l’expérience de ses cadres militants leur offrent les meilleurs atouts dans cette nouvelle démarche pluraliste qui a connu un succès éclatant sous d’autres cieux tels que l’Espagne, la Belgique, les pays scandinaves. L’exercice du droit syndical dans le cadre du pluralisme est un droit légitime prévu par les conventions internationales (Conventions internationales n° 87 et 98 du BIT) et nationales (article 8 de la constitution et les articles 242, 250 et 252 du code du travail tunisien). C’est un droit qui repose sur le principe de la liberté syndicale en tant que liberté publique, comme la liberté d’expression, la liberté d’association et d’organisation etc. La constitution tunisienne garantit ces libertés en son article 8 dont la liberté syndicale. Le régime juridique des syndicats en Tunisie tel que défini par le code du travail reconnaît le principe de la liberté syndicale ainsi que la liberté de constituer des syndicats sans autorisation ou accord préalable des autorités administratives, il suffit pour cela de s’acquitter de certaines obligations formelles telle que l’information des autorités de la constitution du syndicat. La concrétisation du pluralisme syndical de cette manière dans le contexte actuel constitue l’unique solution pour sortir le mouvement syndical tunisien de sa torpeur et lui ouvrir des perspectives par le biais d’une dynamique syndicale nouvelle qui le réhabilite et lui restitue son efficacité. II.  Nécessité de constituer une nouvelle organisation syndicale

La constitution d’une nouvelle organisation syndicale à même d’apporter le plus tant attendu exige du mouvement syndical le renouvellement de ses conceptions, de ses objectifs, de ses programmes, de sa structuration, de ses méthodes de fonctionnement et de la composition de sa base sociale. 1.Renouvellement des conceptions, des objectifs et des programmes La nouvelle conception du travail syndical repose sur deux piliers indissociables consistant en la défense des droits sociaux fondamentaux des travailleurs  (le programme revendicatif) et l’implication du mouvement syndical en tant qu’acteur dans la transformation sociale tout en veillant à l’autonomie de l’organisation syndicale, comme principe fondamental de l’action syndicale. Etre au diapason des changements en cours, c’est se confronter à un environnement mouvant dominé par une mondialisation économique caractérisée par un marché ouvert et une très forte compétitivité. Ceci impose aux entreprises des défis internes et externes à la fois, à savoir la nécessité pour elles d’améliorer leur compétitivité industrielle en accordant une position centrale aux questions d’organisation, de recherche et d’innovation, de formation, et ce par le biais de la mise à niveau des ressources humaines et l’implication des travailleurs dans la gestion en vue de gagner leur loyauté. Cette nouvelle situation impose le dépassement de la conception traditionnelle du travail syndical se limitant au bulletin de paie et aux grandes entreprises et l’extension du champ d’intérêt de l’activité syndicale à la gestion de l’entreprise toutes tailles confondues (très petite, petite, moyenne..) en tenant compte, bien entendu des changements intervenus dans : ·les modes d’organisation, de structuration, de gestion des entreprises suite à la libéralisation de l’économie, l’introduction des nouvelles technologies, l’émergence du nouveau modèle productif, le renforcement du secteur tertiaire et le développement du secteur privé ; ·les structures de l’emploi, à savoir l’accroissement continue du nombre des cadres, des techniciens supérieurs et l’entrée massive de la femme dans le marché du travail, l’extension du secteur informel et l’apparition de nouvelles formes d’emplois atypiques. Cette nouvelle approche du travail syndical, prenant en considération à la fois les constances et les variables du mouvement syndical, pose également le concept de partenariat dans ses rapports avec l’ensemble des acteurs sociaux : partenariat avec l’Etat, partenariat avec les entreprises nationales et filiales des entreprises multinationales implantées en Tunisie, partenariat avec la société civile. Ceci qui ne manquera pas de valoriser le rôle des cadres supérieurs et des universitaires dans le domaine de la recherche, de la formation, de l’information et l’informatisation. Le partenariat tel que proposé suppose la reconnaissance des intérêts divergents, le droit à la différence, l’autonomie des partenaires, la tenue des engagements, et le sentiment de responsabilité sociale et nationale. Ce partenariat s’attache également à la culture du dialogue, à la concertation, à la participation,à  la transparence, et à l’entraide,tout cela en rupture avec la mentalité sectaire, la surenchère et le double langage. Le partenariat exige la réforme du régime actuel des relations professionnelles en dotant les structures du dialogue social des moyens et des attributions légales nécessaires. Il exige que ces tâches soient définies de manière claire et précise afin d’éviter les confusions et les interférences, les frictions et les surenchères, et de réaliser un véritable dialogue social, fructueux, efficace et responsable au niveau de l’entreprise, du secteur ainsi qu’au niveau national.

2.Renouvellement des modes de gestion, de direction et de structuration

La structuration de la nouvelle organisation syndicale repose sur le modèle fédéral qui garantit une large autonomie à ses structures. Elle rejette toute forme de centralisation excessive. Elle adopte le style démocratique à tous les niveaux de responsabilité (rendre compte,suivi, contrôle, etc..) . Les fédérations professionnelles constituent la colonne vertébrale de la nouvelle organisation syndicale (la confédération) qui se constituent de manière volontaire et démocratique sur la base des intérêts professionnels sectoriels et nationaux. Selon la conception nouvelle du travail syndical, la fédération professionnelle a pour tâche d’étendre son centre d’intérêt aux questions stratégiques du secteur et d’éviter de se cantonner dans une approche corporatiste afin de se positionner comme un véritable partenaire, au fait de la réalité du secteur, de contribuer au développement de ses compétences, à l’amélioration de son rendement et à la détermination de son avenir. La nouvelle organisation syndicale adopte également le principe de la représentativité effective des différentes catégories sociales dans la direction des affaires syndicales et notamment de l’élément féminin, de la jeunesse ainsi que des cadres. Pour ce faire elle se dote d’une administration moderne reposant sur des critères de compétence, de transparence et de justice dans la gestion et les contrôles interne et externe conformément à des règles scientifiques rigoureuses que la commission de direction sera amenée à fixer.  

3.Renouvellement de la base sociale

Le renouvellement de la base sociale dans le travail syndical exige la prise en compte des changements en cours tels que l’extension du secteur privé, le développement du secteur privé notamment celui lié au secteur des nouvelles technologies (les centres d’appel,le travail à distance…), l’entrée de la femme dans le marché de l’emploi, l’importance grandissante du rôle des cadres suite à l’émergence du nouveau modèle productif, l’extension de l’emploi précaire et du secteur informel. Tout ceci exige l’organisation de campagnes de mobilisation des jeunes, des femmes, des cadres travaillant dans le secteur privé et dans les secteurs économiques prometteurs, et la garantie pour la femme syndicaliste d’un seuil minimum de représentativité dans les structures syndicales, y compris des structures dirigeantes, de même que pour les jeunes et les cadres, ainsi que la mise au point d’un plan général d’implantation syndicale dans le secteur privé, notamment dans les très petites,petites et moyennes entreprises et l’encadrement syndical du secteur informel. La nouvelle organisation syndicale se doit de compter dans ses rangs une forte proportion de nouveaux adhérents n’ayant jamais été syndiqués auparavant parmi les femmes, les jeunes et les cadres. Conclusion

Le contexte international mouvant et difficile  qui impose aujourd’hui à notre pays des défis économique et sociaux majeurs exige du mouvement syndical qu’il contribue avec tous les partenaires sociaux à la mise à niveau  de l’appareil productif, l’amélioration de son environnement en vue d’accroître le rythme de croissance et créer des emplois décents en fonction d’un programme de plein emploi, la réalisation de nouveaux acquis sociaux et la redistribution équitable de la richesse nationale, dans le cadre d’un Etat de droit et d’une société démocratique respectueuse des libertés, du droit à la citoyenneté et du choix moderniste.       Sur la base de notre engagement par cette plateforme syndicale : appelant à rompre avec le dogmatisme et le blocage, et visant à créer une dynamique syndicale pour la réforme et la rénovation qui ouvre des perspectives prometteuses pour le mouvement syndical et le réhabilite et sur la base de notre attachement aux fondements nobles et authentiques du travail syndical démocratique, national et international, nous annonçons notre intention de proclamer la création de syndicats de base qui sera suivie de la constitution de fédérations professionnelles, et de ses sections, ainsi que la constitution d’unions régionales et locales, le tout étant couronné par un congrès national au cours duquel sera fondée une nouvelle organisations syndicale qu’on se propose d’appeler : Confédération Général Tunisienne du Travail – CGTT Tunis, janvier 2007


 

Procès hors norme à Madrid des attentats du 11 mars 2004

 
15/02/2007 12h58

MADRID (AFP) – Le procès des auteurs présumés des attentats islamistes du 11 mars 2004, qui avaient fait 191 morts et 1.824 blessés dans des trains de banlieue madrilènes, a débuté jeudi dans la capitale espagnole au milieu d’un impressionnant déploiement policier. Les premiers des 29 accusés étaient arrivés vers 09H00 (08H00 GMT) à bord de deux fourgons blindés de la garde civile espagnole précédés d’un véhicule toutes sirènes hurlantes. 18 d’entre eux ont pris place sur des bancs installés dans un box aux vitres blindées. Dès le début de l’audience, l’un des cerveaux présumés de ces attentats islamistes, Rabei Ousmane Sayed Ahmed, alias « Mohammed l’Egyptien », a rejeté en bloc les accusations portées contre lui et refusé de répondre au tribunal. « Je ne reconnais aucune des accusations, aucune des dénonciations », a déclaré en arabe « Mohamed l’Egyptien », qui encourt près de 40.000 ans de prison pour 191 assassinats terroristes et 1.824 tentatives d’assassinats terroristes. L’accusé a ajouté qu’il n’entendait pas répondre aux questions du tribunal présidé par Javier Gomez Bermudez. « Mohamed l’Egyptien » s’était vanté d’être le principal organisateur des attentats de Madrid, dans des conversations interceptées dans son appartement de Milan par les services secrets italiens. C’est en 2003 qu’avec trois autres complices, dont deux comparaissent également dans ce procès hors norme, qu’il a commencé à « planifier » des « attentats sur le sol espagnol », selon le volumineux acte d’accusation de l’Audience nationale. L’objectif était de frapper fort pour obtenir « une puissante répercussion internationale », en perpétrant « dans la capitale espagnole une action terroriste avec le plus grand nombre de morts possible », selon l’accusation. Peu avant l’ouverture du procès, Pilar Manjon, présidente de la principale association de victimes des attentats, avait confié: « Cela va être difficile de regarder dans les yeux ceux qui ont détruit ma vie, mais je vais le faire pour mon fils ». « J’ai les jambes qui tremblent, j’ai peur, j’ai des crampes à l’estomac », a déclaré, les larmes aux yeux, cette femme qui a perdu un fils de 20 ans lors de la pire tragédie terroriste ayant endeuillé l’Espagne. De très nombreux policiers, certains armés de fusils ou accompagnés de chiens, étaient déployés tout autour et à l’intérieur de l’annexe, transformée en bunker, du tribunal antiterroriste espagnol, l’Audience nationale, où se tient le procès. Le 11 mars 2004, vers 07H40 du matin, dix bombes avaient explosé dans quatre trains de banlieue bondés, transportant des employés de bureau, des ouvriers et des étudiants vers la gare madrilène d’Atocha. Ces attaques avaient rapidement été revendiquées au nom d’Al-Qaïda, la nébuleuse terroriste d’Oussama ben Laden. Selon l’accusation, les auteurs des attaques, parmi lesquels une majorité de petits délinquants marocains de Madrid convertis au jihad, ont voulu châtier l’Espagne pour son intervention militaire en Irak, décidée par le précédent gouvernement conservateur de José Maria Aznar. Les débats seront menés par Javier Gomez Bermudez, président de la section pénale de l’Audience nationale, assisté des juges Alfonso Guevara et Fernando Garcia Nicolas. Le parquet est principalement représenté par Olga Sanchez. 107 experts, dont une douzaine en explosifs, et au moins 610 témoins déposeront à la barre tout au long des cinq à six mois d’audience. Les sept principaux accusés (trois poseurs de bombes présumés, trois organisateurs présumés et le fournisseur d’explosifs présumé) encourent à eux seuls une peine cumulée de 270.600 ans de prison, un record en Espagne, même si dans ce pays la durée effective maximale de la réclusion est limitée à 40 ans. Le verdict sera mis en délibéré et probablement rendu en octobre.


 

Après les évènements de Soliman et de Hammam-plage :

Ce qu’il faut faire pour contrer le terrorisme

Par Mohsen Toumi J’ai pris du recul pour revenir sur les évènements de Soliman et de Hammam-Lif. En l’espace de onze jours (23 décembre 2006 au 3 janvier 2007), notre pays a connu des évènements désorientants : deux fusillades entre un groupe armé et les forces de l’ordre, douze morts parmi lesquels deux agents de la force publique et trois de leurs collègues blessés. Tels sont les faits selon les sources officielles. Quels que soient les chiffres, ils nous dictent avant tout une obligation de décence : je m’incline devant les morts, tous les morts. Chaque mort est un morceau de vie perdu pour tous. La culture du « morbide » qui accueille les trépas avec des you-you est étrangère aux mœurs des Tunisiens. Je plains les familles de ceux qui ont osé porter les armes contre leur patrie. J’exprime mon émotion aux familles de ceux qui l’ont défendue. Qui sont les assaillants? 27 personnes, dont un Mauritanien et 26 Tunisiens selon le ministère de l’Intérieur, des intégristes liés au groupe salafiste algérien radical, le GSPC, lui-même devenu –mais depuis plus longtemps qu’on le dit —une projection d’Al Qaïda au Maghreb. Le GSPC les aurait entraînés et armés. D’où sont-ils venus ? Comment et où ont-ils effectué leur jonction ? Comment s’est formé ce groupe ? En deux fois, en pénétrant sur notre territoire à travers la frontière algérienne. Toujours selon le ministère, le regroupement final et les confrontations armées se sont déroulés dans le triangle Hammam-Lif-Grombalia-Soliman. De quelles informations ont disposé les forces de l’ordre pour les « tamponner», et donner l’assaut, bien après : coopération entre « services », avec nos voisins algériens d’abord, et d’autres aussi. Toutes ces indications dessinent un profil général. Une enquête en cours doit être préservée. Ceux qui en ont la charge ne peuvent révéler que ce qui peut l’être pour ne pas nuire à son déroulement. C’est une règle judiciaire traditionnelle : le secret de l’instruction. Elle s’applique avec une rigueur extrême dans les affaires de terrorisme, partout dans le monde, sans exception. Logistique Je partage, sur le fond, les interrogations de nos concitoyens et particulièrement celles des journalistes de Réalités. Il est préférable de poser des questions et que l’autorité publique y réponde aussi clairement que possible plutôt que de laisser le champ libre à la rumeur. Elle est ravageuse. Les éléments fournis quant aux aspects logistiques nous laissent sur notre faim. L’arrivée par l’Algérie de deux groupes importants ne correspond pas aux méthodes des salafistes. Ils ne sont peut-être pas tous entrés en même temps et par le même endroit ; c’est l’une des spécificités des tactiques d’Al Qaida. On peut s’étonner, alors, de leurs traversées de notre territoire, selon un axe Sud-Ouest/Nord-Est. De près de 400 km. Nous ne les imaginons pas crapahutant à travers une région au relief modeste mais tourmenté, entrecoupé de plaines où ils se seraient trouvés à découvert. Ce modèle d’infiltration se pratiquait dans les années 50 et 60. En modélisant les itinéraires des groupes terroristes actuels dans plusieurs pays, des spécialistes ont dégagé une constante : ils ne marchent pas. Ils roulent, soit dans leurs propres véhicules soit en empruntant les transports publics ou des voitures de tourisme fournies par des complices de l’intérieur. Ils devaient dormir, se restaurer.Tout cela sans s’être fait remarquer ? Ils se sont regroupés dans le triangle Solimane-Hammam-Lif-Grombalia, dont la base est littorale. Peut-on supposer un recours, en sens inverse, aux passeurs d’émigrés clandestins avec la complicité des réseaux maffieux de la «Contra» ? Contrebande, trafic de drogue et terrorisme font toujours bon ménage. Quels que soient les itinéraires et les moyens utilisés pour se retrouver à quelques kilomètres de Tunis, transportaient-ils leurs armes et leurs munitions avec eux ou bien a-t-on rassemblé ces équipements à leur intention ? Mais qui «ON» ? Une fois rassemblés, les 27 hommes, durant les périodes d’attente, ont dû s’entraîner pour demeurer affûtés. Ils ont donc fait du bruit, à moins qu’ils n’aient disposés de silencieux pour leurs armes de hanche, plus sophistiqués que les silencieux pour armes de poing, ce qui ne semble pas plausible. Comment ont-ils pu s’entraîner sans éveiller la curiosité et les soupçons ? Autrement dit, les 27 ont bénéficié de soutiens intérieurs à toutes les étapes. De la part de qui ? Des parents ? Cela reste à prouver et nous comptons sur le respect de leur déontologie par les enquêteurs pour aborder ce point avec circonspection et souci de justice en évitant les «Puisque c’est ton frère c’est donc toi aussi ». Quelques (petites) autorités locales ayant cédé à la corruption ou à une quelconque aigreur ont-elles fermé les yeux ? Ce n’est pas impossible. La tactique de la nasse a, toujours, pour objectif, dans le domaine sécuritaire, la capture, vivants, du maximum de suspects, pour recueillir le maximum d’informations, les recouper et les vérifier, afin d’élaborer une stratégie de défense et/ou de contre-attaque et de prévenir d’autres tentatives de déstabilisation. Pour cela, elle exige un timing resserré, contrairement aux opérations militaires classiques. Elle perd de son efficacité quand les délais s’allongent. Or, son utilisation par nos forces de l’ordre a duré dix-huit mois et s’est conclue avec un nombre élevé de morts. Nous n’excluons pas que des circonstances particulières, (Lesquelles ?), une faille dans la coordination entre les différents corps intervenants, des interférences négatives au sein de la chaîne de commandement soient à l’origine des distorsions que nous évoquons. Ce fut le cas, à Bizerte en 1961, et à Gafsa en 1980. Pour notre part, nous l’avons souvent observé lors d’opérations diverses, à l’étranger. La chose est regrettable mais «ordinaire». Qu’est-ce qui serait « extra-ordinaire » dans ce cas ? Quelqu’un, quelque part, aurait manœuvré pour qu’il y ait le maximum de morts, de peur qu’ils ne parlent. Ce n’est qu’un doute. Mais il convenait de l’émettre. Nous ne croyons pas qu’après l’assaut donné aux 27, l’affaire est terminée. Rien ne garantit que le groupe intercepté soit le seul. Ce n’est peut-être qu’une avant-garde. Il peut s’agir, aussi, d’un commando chargé de réactiver des agents «en sommeil». Après tout, cette agression n’est pas inédite : en janvier 1980, notre pays a été agressé, à Gafsa, par au moins deux cents mercenaires (1). En 1987, cette année de déliquescence, la Cité El Haraïria était devenue un bastion des «Afghans», des gens qui,eux aussi, avaient été formés à l’étranger et seraient passés à des actions d’envergure, n’eût été l’exemplaire sursaut du 7 Novembre. Elaborer une stratégie Que faire, maintenant, qu’il s’agisse de la suite des évènements ou de l’anticipation de ce qui pourrait arriver dans le futur ? Nous devons élaborer une stratégie de protection de nos concitoyens, de notre économie et de nos institutions. Se préparer aux futurs possibles a deux vertus : il nous évite d’être pris de court tout en nous empêchant de sombrer dans la paranoïa. A qui revient la responsabilité de cette stratégie ? A la nation. Il s’en trouve plusieurs définitions, de la géopolitique à la conceptuelle. Nous la définissons, pour notre part en termes d’énergies convergentes entre l’Etat, la loi et la société. Sans prétendre indiquer aux responsables de l’ordre ce qu’ils ont à faire (ils connaissent leur métier) nous attendons de l’Etat qu’il use d’abord de ses capacités techniques pour analyser ce qui vient de se passer en faisant appel aux moyens dont nous disposons en matière de police scientifique : autopsies, examen des vêtements et des équipements personnels, traçage des armes et des munitions saisies (il faut s’attendre à des surprises), reconstitution de la logistique des approvisionnements . Un autre volet de l’analyse et des reconstitutions gagnera à déchiffrer les filières endogènes du recrutement et des premières phases de l’endoctrinement des vingt-six Tunisiens. A cet égard, des indications pertinentes se dégageront de la typologie sociale et des localisations territoriales. La synthèse de ces localisations pourra préciser le vague «Entrés par l’Algérie» dont les médias et l’opinion publique disposent à ce jour et pourra aboutir à une carte précise des itinéraires suivis. Notre frontière avec l’Algérie est longue de plus de 1.600 km et perméable. Durant la Révolution algérienne, la France avait voulu la contrôler en édifiant la Ligne Morice. En vain. Il m’est arrivé de la parcourir des deux côtés, algérien et tunisien. Sa surveillance est autant du ressort de la Garde Nationale, ce corps d’élite (et de proximité), que de notre armée, si exemplairement républicaine. Mais ils ne peuvent en couvrir la totalité. La démarche retenue est une démarche mixte, intensive : postes fixes en des points-clefs dont il serait nécessaire d’améliorer les moyens de télécommunication et de traitement de l’information, et des escadrons volants, terrestres et aériens dont les missions requièrent l’étoffement de la flotte d’hélicoptères et d’avions d’observation. On peut envisager, aussi, l’achat de photos satellites (nous en avons, mais pas assez) et, surtout, de bandes magnétiques grâce auxquelles plusieurs ciblages peuvent être effectués et en 3D: avons-nous un labo capable de les exploiter en temps réel ? L’information numérique satellitaire se complète avec les technologies de sécurité terrestre tels, par exemple, le balayage infrarouge et le balayage électronique avec une nouvelle génération de radars, les AESA (Active Electronically Scanned Array). Reste à savoir si nous avons les moyens financiers d’en disposer et en quantité adéquate. Le bon sens et le sentiment «d’appartenance maghrébine» dicteraient, en la matière, une coopération avec nos voisins algériens et libyens. Pourquoi les Libyens ? Quiconque s’est trouvé à Borj El Khadhra, le «Poste des trois frontières » qu’évoque avec émotion le colonel Boubaker Ben Kraïem(2) se rend compte que nos trois pays sont exposés aux mêmes périls, aujourd’hui, et cibles des mêmes déstabilisateurs qui ont essayé bien des fois de nous monter les uns contre les autres. Le Polisario, par exemple, ce kyste qui annihile toute velléité de relance de l’UMA, a compris l’intérêt —mercantile, entre autres— qu’il pouvait tirer des mitoyennetés sahariennes. Bien entendu, notre littoral exige le même resserrement de la surveillance et, là, aussi, avec le maximum de moyens humains et technologiques. Ce que nous attendons, «techniquement», de l’Etat exige un accompagnement financier substantiel. L’augmentation du budget défense (avec son paragraphe sécurité) ne contredit pas la primauté donnée à l’éducation, à la santé et à l’habitat. L’Etat pourrait éviter les transvasements par des coupes judicieuses dans le train de vie des institutions publiques, dans une réforme de l’assiette des impôts qui touchera les plus-values purement financières et, dans une récupération vigoureuse des retards d’impôts des sociétés, sans pour autant compromettre leur compétitivité. Tout est une question de mesure. Dans le même domaine financier, la sagesse voudrait qu’une brigade financière spéciale enquête sur les mouvements de fonds entre la Tunisie et l’étranger et vice-versa, qu’il s’agisse de personnes physiques ou de personnes morales, comme les banques étrangères et leurs filiales ainsi que leurs homologues tunisiennes. A cet égard, les investissements étrangers, les prises de parts, requièrent un « criblage » courtois, certes —nous avons besoin de ces investissements— mais sans concessions. Je serai plus direct : des investissements publics et privés en provenance du Golfe. Je précise que les autorités de ces pays ne sont pas en cause. Il s’y trouve, cependant, des opérateurs économiques et financiers privés, détenteurs de grandes fortunes, qui ont financé et financent encore des groupes et des partis intégristes sous couvert de sociétés charitables ou par le biais de la Zakat. Je ne dis pas qu’ils viennent de le faire chez nous, Je ne dis pas qu’ils ne l’ont jamais fait non plus. Puisque nous parlons finances, nous espérons que les budgets de l’armée, de la Garde Nationale et des différents corps de police et de sécurité seront augmentés, qu’il s’agisse du fonctionnement ou de l’investissement. Dans ce dernier chapitre, outre ce que nous détaillons plus haut, entrent la formation aux techniques de surveillance et d’intervention modernes avec les équipements idoines .ainsi qu’ une meilleure protection de nos ambassades et de nos consulats (des caméras extérieures sont demeurées en panne plusieurs mois, et des fermetures électriques des portes ont cliqué dans le vide aussi longtemps). Une part spéciale de cette augmentation du budget défense et sécurité pourrait être consacrée à la mise sur pied d’une Agence Nationale de Sécurité (A.N.S.) qui ne coiffe pas les autres organismes concernés et n’empiète pas sur leurs champs de compétence respectifs mais incite à la complémentarité des rôles et à la communication interne. Que nous veut-on ? Les évènements de décembre 2006 et de janvier 2007 sont graves. On ne doit pas les minimiser. Le dossier n’est pas clos. La société tunisienne se pose de plus en plus de questions : qui a constitué le groupe d’insurgés, et quelles cibles leur a-t-il assigné? Des attentats contre des édifices publics, des ambassades, des personnalités ? Où cela les aurait-il menés ? Peut-être, au cas où ils auraient réussi, à un triple objectif : porter atteinte à notre industrie touristique en décourageant des Occidentaux qui hurlent «La troisième guerre mondiale est arrivée» dès qu’ils entendent un pétard ; initier un martyrologe (pouvaient-ils douter qu’ils allaient y laisser leur peau ?) ; montrer à l’ensemble du corps social que l’Etat peut être ébranlé afin de susciter des vocations nouvelles. A la limite, on pourrait faire l’économie de ces interrogations avec un «cela n’arrive pas qu’aux autres ». Ce serait un renoncement coupable. La Tunisie a ses spécificités. Nous n’abritons pas de bases étrangères. Contrairement à d’autres, nous ne nous sommes pas rués, en 1991, drapeau au vent, sous la bannière étoilée pour attaquer l’Irak, un pays musulman. Nos liens avec les USA sont bien définis. Nous critiquons la politique actuelle de l’Administration Bush, mais posément, sans hystérie. Et cela ne nous empêche pas de coopérer avec eux ,tout comme l’Algérie ,le Maroc,la Mauritanie ,la Libye, l’Egypte, le Mali et le Niger, pour éviter au Sahara ,notre bien commun, de devenir un repaire d’égorgeurs. Nos liens avec l’Europe et l’entrée complète dans la zone de libre-échange en 2010 ne plaisent pas ? Nous les gérons avec circonspection : tout en avançant dans une mise à niveau rationnelle. La Banque Mondiale, le FMI nous demandent de privatiser ? En dix ans nous n’avons mis sur le marché –avec quelques faux pas ,il faut le dire—que 287 unités anciennement étatiques sur 400, alors que d’autres pays ont tout bradé en moins de deux ans. L’OMC nous somme d’ouvrir grandes nos frontières au commerce international ? Beaucoup de clauses peuvent et doivent être renégociées, surtout si les Nord-Africains conjuguent leurs réticences avec celles de leurs frères sub-sahariens. Que peut-on nous reprocher encore, d’un point de vue géopolitique et géo social ? Notre Islam moderne et ouvert et le Code du Statut Personnel qui inspire des démarches libératrices dans un grand nombre de pays musulmans, ce qui les agace ? Nous ne sommes pas responsables des iniquités surréalistes dont souffrent leurs femmes. Que nous veut-on, alors ? On a peut-être voulu toucher notre mémoire collective avec des coïncidences : le janvier 1980 de Gafsa, le 50e anniversaire de la création de l’armée nationale, cette armée qui a défendu notre territoire en cette occasion. On a voulu peut-être nous forcer la main : « Vous refusez, société et Etat, de dialoguer avec les intégristes modérés ; vous héritez d’un commando intégriste armé ; tirez-en les conséquences : soit nous, soit la terre brûlée». C’est du chantage mais un chantage boomerang : à qui profite le crime, dans ce cas ? On pourrait même soupçonner les «modérés» d’être à l’origine de ce qui vient de se produire, à moins qu’ils ne condamnent fermement les insurgés qui ont endeuillé la Tunisie. Et encore : cela pourrait n’être qu’une tactique. Plus encore, ce qui vient de se produire rend caduc le plaidoyer, au nom des Droits de l’Homme, pour la libération des islamistes condamnés par la justice. Ce chantage des «modérés» tombe, aussi, quand on regarde l’attristant spectacle palestinien : Israël avait le désir de reconquérir Gaza, d’intimider le Liban, de poursuivre tranquillement la construction du «Mur de la honte». Il ne lui fallait qu’un bon prétexte pour passer à l’acte. Les électeurs palestiniens le lui ont fourni, en votant en majorité pour le Hamas. Mais pourquoi ce peuple ouvert, très instruit, artiste, amoureux de la vie s’est-il rangé du côté des ennemis de la vie ? Parce que l’Autorité palestinienne l’avait négligé, parce que les milliards de dollars de l’aide internationale ont alimenté des comptes en banque sur tous les continents, parce des générations vivent encore dans les camps, en habitat précaire et n’ont que le droit de contempler l’érection des villas luxueuses des corrupteurs et des corrompus. Notre pays, sous la direction du Président Ben Ali, n’a rien à voir avec ces distorsions. A un certain degré, cependant, nous devrions nous sentir responsables, tous, de la dérive de ceux qui ont pris les armes contre leur patrie. Pourquoi ces hommes se sont-ils engagés dans une telle aventure ? Certes, il y a l’endoctrinement au nom d’un Islam réinterprété non par des illuminés ou des analphabètes, comme certains l’affirment, mais par des personnes qui l’ont simplement choisi comme moyen de s’emparer du pouvoir politique. Pourquoi des post-adolescents ont-ils accepté de servir le projet de ces hérétiques ? On peut invoquer la naïveté, l’attrait de l’argent, l’ambition de « devenir quelqu’un ». Tout cela est possible. Il faut aller plus loin : nous sommes un pays où il fait bon vivre ; nous bénéficions d’une réputation internationale enviable, nous construisons notre démocratie à notre rythme, légitime. Il n’en reste pas moins que si le PIB par habitant est très honorable, ce n’est qu’une moyenne statistique. Les incontournables réformes qu’appelle la gestion de la mondialisation ont marginalisé une partie des couches sociales les plus modestes et même des franges de la classe moyenne. Ces inductions n’épargnent aucun pays, le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Autriche, la Chine, la France, la Tchéquie, pas plus que la Tunisie. Cela ne nous console pas bien entendu. Une partie de notre jeunesse (très minoritaire,heureusement) bout d’une frustration qui gonfle en proportion de l’imbécile ostentation de ceux qui se sont enrichis « par miracle». Alors les uns risquent la traversée vers Trapani, et d’autres intériorisent les prêches des petits Machiavels. La mort les attend au milieu du chemin. Ils la donnent aussi. Réduire les inégalités et rendre l’espoir est une mesure de justice et de sauvegarde. Ces quelques remarques montrent que l’Etat doit faire face à de très lourdes tâches. La meilleure façon de les affronter est de traiter la société en partenaire pour être adossés à des «Ktaf Skhan».On comprend le souci des autorités de ne pas alarmer la population, mais il y a un point de non retour à ne pas dépasser dans cette attitude car elle est dangereuse. Comment veut-on que les gens comprennent la nécessité des barrages routiers, par exemple, si l’autorité publique n’entreprend pas une campagne d’explication qui évite la langue de bois et se démarque de l’intimidation ? Autrement dit, il s’agit d’expliquer, de convaincre et de faire appel au sens civique plutôt que de faire peur. Nous recevons tous l’onde de choc du terrorisme. Nous devons le combattre ensemble. Dans cette optique, le rôle des médias est capital. S’ils sont médiocres et ternes, plus promoteurs de variétés que de débats, ils desservent le pouvoir et la société. C’est le cas, dans notre pays, des radios et des journaux porte parole de l’Etat et des partis politiques. Les chiffres de leur audimat et de leurs ventes montrent qu’ils ne jouissent pas d’une grande crédibilité auprès de l’opinion publique. Leur existence, cependant, relève du jeu démocratique. Nous sommes déjà engagés dans la bonne voie. Ce n’est pas encore suffisant. Les Tunisiens —il faut s’en réjouir— reçoivent les échos du monde. Ils font le tri entre l’information et la calomnie et savent qu’on ne la contre pas avec la médiocrité. Des médias tunisiens jouissant de la liberté de l’information dans le cadre des responsabilités qui leur échoient, respectés, sont capables de dénoncer les cabales des ONG politisées, peuvent discréditer les « hurleurs » en vert criard, ont la capacité de renvoyer au placard des oripeaux les enturbannés insupportables et délivrent une parole non suspecte en défendant les Droits de l’Homme. A ce titre, ils constituent, plus qu’un contrepoids nécessaire, une force de progrès. La réponse de notre nation aux périls et aux défis ne peut être conjoncturelle. Ce que je viens de suggérer dessine une tâche de longue haleine —sauf pour les médias— et se programme à l’échelle d’une génération, au moins. Je suis grand-père d’une petite Alya .Je veux, oui je veux qu’avec toute sa génération, elle s’épanouisse dans un pays encore plus sûr et doux à vivre car la plus grande douceur est dans le goût de la liberté. Notes (1) Enquête de terrain que nous avions menée, à l’époque et publiée aux éditions du CNRS ,en France. (2) Que je salue. Un bon nombre des noms qu’il évoque ne me sont pas inconnus. Le commandant Mohammed Bejaoui est mort en combattant l’ennemi mais aussi la pagaille. On me parle encore, en RDC, du colonel Lasmar Bouzaïane. Au Rwanda, j’étais fier autant de nos officiers d’état-major, à Kigali que du « tunbat » stationné au nord du pays. Et que dirais-je de feu Le général Abdelhamid Echeikh, que j’ai connu, étant gamin, à la Cellule Destourienne de Tronja, pour le retrouver, bien des années plus tard, ambassadeur à Paris, toujours aussi patriote, loyal, et fraternel, intraitable quand il s’agissait de défendre les intérêts de notre pays, et féroce avec les pédants et les «golden boys ». au petit pied. (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1103 du 15 février 2007)


BEN ALI N’A PAS DAIGNE FAIRE LE DEPLACEMENT à CANNES POUR LE DERNIER SOMMET AFRIQUE – FRANCE DE SON “AMI” CHIRAC…

Liste des Chefs de délégation participant à la XXIVème Conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France.

(ordre alphabétique)

PAYS HÔTE :

France: M. Jacques CHIRAC , Président de la République.

PAYS PARTICIPANTS:

Afrique du Sud : Mme Nkosazana DLAMINI ZUMA, Ministre des Affaires étrangères de la République d’Afrique du Sud

Algérie: M. Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président de la République algérienne démocratique et populaire

Angola: M. Georges Rebelo CHICOTY, Vice-Ministre des Relations extérieures de la République d’Angola

Bénin: M. Boni YAYI , Président de la République du Bénin

Botswana: M. Festus Gontebanye MOGAE , Président de la République du Botswana

Burkina Faso: M. Blaise COMPAORE, Président du Faso

Burundi: M. Pierre NKURUNZIZA , Président de la République du Burundi

Cameroun: M. Paul BIYA , Président de la République du Cameroun

Cap-Vert : M. Pedro PIRES , Président de la République du Cap-Vert

Centrafrique: M. François BOZIZE, Président de la République centrafricaine

Comores: M. Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI, Président de l’Union des Comores

Congo: M. Denis SASSOU-N’GUESSO, Président de la République du Congo

Côte d’Ivoire: M. Laurent DONA FOLOGO, Président du Conseil Economique et Social de la République de Côte d’Ivoire

Djibouti: M. Ismaïl Omar GUELLEH, Président de la République de Djibouti

Egypte: M. Hosni MOUBARAK, Président de la République arabe d’Egypte

Erythrée: M. Isaias AFWERKI, Président de l’Etat d’Erythrée

Ethiopie: M. Meles ZENAWI, Premier Ministre de la République démocratique fédérale d’Ethiopie

Gabon: El Hadj Omar BONGO ONDIMBA, Président de la République gabonaise

Ghana: M. John Agyekum KUFUOR, Président de la République du Ghana , Président de l’Union africaine

Guinée-Bissao: M. Joao Bernardo VIEIRA, Président de la République de Guinée-Bissao

Guinée équatoriale: M. Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la République de Guinée équatoriale

Kenya: M. Raphael TUJU, Ministre des Affaires étrangères de la République du Kenya

Lesotho: S. M. LETSIE III , Roi du Lesotho

Liberia: M. Joseph BOIKAI , Vice Président de la République du Liberia

Madagascar: M. Marc RAVALOMANANA , Président de la République de Madagascar

Malawi: M. Bingu wa MUTHARIKA, Président de la République du Malawi

Mali: M. Amadou Toumani TOURE, Président de la République du Mali

Maroc: S.A.R. le Prince Moulay RACHID

Maurice: Navinchandra RAMGOOLAM, Premier Ministre de la République de Maurice

Mauritanie: M. Ely OULD MOHAMED VALL, Président de la République islamique de Mauritanie

Mozambique: M. Armando Emilio GUEBUZA , Président de la République du Mozambique

Namibie: M. Hifikepunye POHAMBA, Président de la République de Namibie

Niger: M. Mamadou TANDJA, Président de la République du Niger

Nigeria: M. Olusegun OBASANJO, Président de la République fédérale du Nigeria

Ouganda: M. Sam KUTESA, Ministre des Affaires étrangères de la République de l’Ouganda

République démocratique du Congo: M. Vital KAMERHE, Président de l’Assemblée Nationale de la République démocratique du Congo

Sao Tomé-et-Principe: M. Fradique de MENEZES , Président de la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe

Sénégal: M. Macky SALL, Premier Ministre de la République du Sénégal

Seychelles: M. James Alix MICHEL, Président de la République des Seychelles

Sierra Leone: M. Momodu KOROMA, Ministre des Affaires étrangères de la République de Sierra Leone

Somalie: M. Ali Mohamed GEDI , Premier Ministre de la République fédérale de Somalie

Soudan: M. Omar Hassan Ahmed EL BECHIR , Président de la République du Soudan

Swaziland: S. M. MSWATI III , Roi du Swaziland

Tanzanie: M. Edward LOWASSA, Premier Ministre de la République unie de Tanzanie

Tchad: M. Idriss DEBY ITNO, Président de la République du Tchad

Togo: M. Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République togolaise

Tunisie: M. Mohamed GHANNOUCHI, Premier Ministre de la République tunisienne

Zambie: M. Levy Patrick MWANAWASA, Président de la République de Zambie

INVITES

Allemagne: Mme Angela MERKEL, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Présidente du Conseil européen

Japon: M. Yoshiro MORI, Ancien Premier Ministre du Japon

Organisation Internationale de la Francophonie: M. Clément DUHAIME, Administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie

Union africaine: M. Said DJINNIT , Commissaire Paix et Sécurité à la Commission de l’Union africaine

Union européenne: M. Louis MICHEL, Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire

(Source : www.elysee.fr , consulté le 15 février 2007)

Lien : http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/actualites/deplacements_en_france/2007/fevrier/fiches/conf._france_afrik/delegations.72206.html


SOMMET FRANCE-AFRIQUE: Rêvons un peu !  

Reporters sans frontières Pour alimenter les derniers feux de son mandat à la tête de la République française, le président Jacques Chirac reçoit sur la Croisette l’essentiel des chefs d’Etat africains, les 15 et 16 février, à l’occasion du 24e sommet France-Afrique. Un rendez-vous solennel, qui doit marquer la sortie de scène d’un président français profondément attaché à l’Afrique. Pendant deux jours, il accueillera ceux qui, quotidiennement, font et défont le destin d’un continent meurtri par des conflits armés insolubles et par une mondialisation féroce. Alors, rêvons un peu. Cette perspective remplit d’espoir le cœur des démocrates africains. Particulièrement les 44 journalistes incarcérés sur le continent pour avoir exercé leur métier. Car il est certain que Jacques Chirac ne manquera pas cette occasion unique de quitter l’Elysée avec panache. Au nom des valeurs de la République, sans aucun doute plaidera-t-il leur cause auprès de ceux qui sont responsables de leur incarcération. Et qui partageront sa table pendant deux jours. Comment pourrait-on en douter ? Certes, Jacques Chirac n’a jamais cru bon de s’emporter contre le régime tunisien, malgré la corruption et le népotisme qui le caractérisent. Mais cette fois, il ne ratera pas l’occasion de défendre ces journalistes, intellectuels et militants des droits de l’homme que le président Zine el-Abidine Ben Ali et sa police font taire, tabassent ou emprisonnent. Jacques Chirac, n’en doutons pas, changera de vocabulaire pour s’adresser au chef de l’Etat tunisien. Il lui dira combien la méthode tunisienne, faite de filatures et d’arrestations brutales, aggrave la situation. La liberté d’expression lui semblera, cette fois, un droit fondamental sur lequel la France ne transige pas, au même titre que le droit à l’alimentation et à la santé. De même, il est certain que le président Chirac prendra le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi à partie. Il lui dira combien la France réprouve le maintien en détention, depuis 18 mois, d’une vingtaine de directeurs de journaux, accusés d’avoir voulu renverser le gouvernement, alors qu’ils n’ont fait que soutenir l’opposition. Il aura, bien entendu, un mot tout particulier pour la jeune journaliste Serkalem Fassil, qui a donné naissance à un petit garçon dans sa cellule, en juin dernier. Le président de la République française exigera leur libération. Jacques Chirac réservera un traitement particulier au président Issaias Afeworki, le chef de la jeune République d’Erythrée, dont l’ancienne ambassadrice en France vient d’être décorée de la Légion d’honneur. Dans les 314 prisons de ce pays croupissent, depuis septembre 2001, des centaines de prisonniers politiques, dont une quinzaine de journalistes, arrêtés alors que le monde regardait ailleurs, vers New York et les tours du World Trade Center. La France exigera des explications sur le sort d’au moins quatre d’entre eux qui auraient succombé aux conditions de détention d’une cruauté inouïe qui règnent dans les bagnes érythréens. Refusant de serrer la main du Ceausescu de l’Afrique de l’Est, il clamera haut et fort que le comportement d’un régime aussi féroce mérite d’être sanctionné. Et puis lorsque se présentera Yahya Jammeh, l’ancien sergent putschiste devenu président de la Gambie, Jacques Chirac s’inquiétera publiquement du comportement de son agence de renseignements. Il insistera sur l’assassinat encore impuni du célèbre journaliste Deyda Hydara, en décembre 2004, une affaire dans laquelle de forts soupçons pèsent sur les services de sécurité. Ce journaliste n’était-il pas un francophone militant, correspondant non seulement de Reporters sans frontières en Gambie, mais également de l’Agence France-Presse ? Il y a de quoi mobiliser le chef de l’Etat français. Bien entendu, son ami Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, s’entendra dire tout le mal que la France pense du déni de justice qu’endure, depuis 1998, la famille du journaliste assassiné Norbert Zongo. A l’occasion de sa dernière rencontre avec ce que l’Afrique compte d’hommes puissants et cultivés, Jacques Chirac lui dira que la République française ne peut plus continuer à se taire, alors que le président burkinabé couvre les agissements de son frère François, soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat du directeur de L’Indépendant et de trois de ses compagnons. Nous pourrions continuer l’inventaire du palmarès de quelques-uns de ces chefs d’Etat que la France a invités à goûter aux délices de la Côte d’Azur. Nous aurions pu aussi évoquer le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, kidnappé en 2004 à Abidjan après être tombé dans un traquenard tendu par un proche du président Laurent Gbagbo. Mais la certitude de voir Jacques Chirac taper du poing sur la table, exiger des comptes, affirmer des valeurs universelles, défendre les démocrates, nous convainc de ne pas insister. Nous allons lire la presse avec impatience. C’est certain, le président français ne nous décevra pas. Robert Ménard Secrétaire général de Reporters sans frontières Léonard Vincent Responsable du bureau Afrique (Cette tribune a été publiée dans le quotidien français Le Monde daté du 15 février 2007)


 
Raffinerie de la Skhira

Ouverture des plis ce lundi 19 février

Nous apprenons que l’ouverture des plis relatifs à l’appel d’offres de la Raffinerie de la Skhira aura lieu le lundi 19 février 2007. Initialement le nom du vainqueur de l’appel devait être annoncé depuis la fin du mois de janvier.
Quatre compagnies pour le raffinage de Skhira Cet appel d’offres international permettra à l’État tunisien de pré-qualifier un promoteur qui sera chargé de la construction et de l’exploitation d’une raffinerie de pétrole brut sous le régime BOO au terminal pétrolier de la Skhira. La raffinerie aura une capacité minimale de 120.000 barils par jour.  Selon le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, M. Afif Chelbi, sur les quatre compagnies étrangères qui ont manifesté leur intérêt pour la concession du projet de construction de la première raffinerie privée en Tunisie, dans la zone portuaire de la Skhira à 60 km au sud de Sfax, en l’occurrence Qatar Petroleum Refinery, Petrofac (Grande-Bretagne) et Indian Oil Corporation et une filiale de Indian d’Oil Corporation, seules les deux premières ont été présélectionnées. R.B.H. (Source : www.webmanagercenter.com (portail économique – Tunis), le 15 février 2007 à 14h11) Lien : http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=25498

JUSTE POUR SAVOIR…

Un célèbre journaliste français suspendu après avoir affirmé qu’il « Votera pour l’un des candidats à la présidentielle »

Présidentielle 2007 en France Alain Duhamel votera François Bayrou Thibaut Danancher et Laurent Suply (lefigaro.fr). « C’est quelqu’un que j’aime bien et je voterai pour lui », lâche le célèbre chroniqueur dans une vidéo diffusée sur Dailymotion. François Bayrou réagit sur lefigaro.fr..  C’est la vidéo du jour sur internet : Alain Duhamel, célèbre chroniqueur politique sur RTL, affiche publiquement son soutien à François Bayrou pour l’élection présidentielle de 2007. Confidence faite à des étudiants de Sciences Po lors d’une conférence organisée le 27 novembre 2006 par les jeunes de l’UDF. Bayrou ? « C’est quelqu’un que j’aime bien et je voterai pour lui », lâche Alain Duhamel, un peu gêné. (pour écouter cette phrase, placer la vidéo à partir de la troisième minute). Comme si le propos lui avait échappé. Bayrou : « Ça m’encourage » Interrogé jeudi par lefigaro.fr, François Bayrou s’est dit « encouragé de voir que des personnalités importantes et de réflexion vont voter pour moi ». « Je trouve ça positif. Mais je ne mets pas en scène ce genre de déclaration : je n’ai jamais voulu faire de comité de soutien parce que chacun s’exprime à titre de citoyen. C’est cette réflexion et cette démarche civique qui sont respectables. J’en suis heureux, ça m’encourage mais je ne veux pas en faire un effet de communication », a-t-il ajouté. (Source : « lefigaro.fr » (Site du quotidien – France), le 15 février 2007) Lien : www.lefigaro.fr


Alain Duhamel suspendu par France Télévisions

NOUVELOBS.COM | 15.02.2007 | 19:04 Le journaliste « n’interviendra plus sur les antennes de France Télévisions jusqu’à la fin de la campagne électorale », a annoncé la chaîne, en raison de son soutien public à François Bayrou, révélé dans une vidéo circulant sur internet. Le journaliste Alain Duhamel ne participera pas jeudi 15 février au soir à l’émission « A vous de juger » sur France 2 et sera privé d’antenne sur France Télévisions jusqu’à la fin de la campagne électorale en raison de sa prise de position en faveur de François Bayrou, a annoncé jeudi la direction de la chaîne publique dans un communiqué. La direction de France 2 dit avoir « eu l’occasion de rappeler à plusieurs reprises que le service public se devait d’être irréprochable, tout particulièrement en période de campagne électorale, en respectant rigoureusement les principes d’indépendance et de neutralité dans ses journaux et magazines d’information ». « Quelqu’un que j’aime bien » La décision de la chaîne fait suite à la diffusion sur internet d’une vidéo dans laquelle le chroniqueur politique sur RTL affiche publiquement son soutien à François Bayrou pour l’élection présidentielle. Interrogé sur le candidat UDF, Alain Duhamel déclare : « C’est quelqu’un que j’aime bien et je voterai pour lui ». Le journaliste a fait cette confidence lors d’une conférence organisée le 27 novembre 2006 par les jeunes UDF de Paris et l’UDF Sciences Po. Y participait également la directrice de campagne de François Bayrou, Marielle de Sarnez. Lors de la précédente campagne présidentielle en 2002, Alain Duhamel avait déjà été privé d’antenne par France 2, en raison du « risque d’ambiguïté » que représentait un livre d’entretien co-écrit avec le Premier ministre Lionel Jospin. (avec AP)


 

Alain Duhamel suspendu par France Télévisions et RTL pour son soutien à François Bayrou

 

LEMONDE.FR avec AFP | 15.02.07 | 18h52  •  Mis à jour le 15.02.07 | 20h54

Le journaliste Alain Duhamel « n’interviendra plus sur les antennes de France Télévisions jusqu’à la fin de la campagne électorale », en raison de sa prise de position publique « en faveur de la candidature de François Bayrou », a annoncé France Télévisions, jeudi 15 février, dans un communiqué. Cette décision a été prise au nom des « principes d’indépendance et de neutralité », indique le texte.

 

Il n’interviendra plus non plus sur les antennes de RTL durant le temps de la campagne, la radio et le journaliste ayant décidé d’un commun accord d’interrompre son éditorial quotidien en raison de ce « début de polémique », explique la radio dans un communiqué, précisant qu’elle « maintient toute sa confiance » au journaliste, qui continuera à collaborer aux émissions de la station. Par ailleurs, il sera  l’invité de Jean-Michel Apathie sur l’antenne de RTL vendredi matin 16 février.

 

Dans une vidéo diffusée jeudi sur le site Dailymotion, le célèbre chroniqueur politique déclare au sujet du candidat de l’UDF :« C’est quelqu’un que j’aime bien et je voterai pour lui. » Une confidence faite devant des étudiants de Sciences-Po, lors d’une conférence organisée le 27 novembre 2006 par les jeunes de l’UDF, où il intervenait aux côté de Marielle de Sarnez, directrice de campagne de François Bayrou. Cette vidéo serait en ligne depuis le lundi 5 février sur le blog Jeunes UDF Paris.

 

Duhamel-vote-Bayrou envoyé par jeunesudfparis

 

« ON RÉINVENTE LE DÉLIT D’OPINION »

 

Marielle de Sarnez s’est déclarée, jeudi soir, extrêmement choquée par l’éviction du journaliste. « Tout journaliste a le droit d’avoir une opinion et de l’exprimer, surtout dans un cercle privé. Il y a une hypocrisie française qu’il serait peut-être bienvenu de lever », a déclaré la députée européenne, qui poursuit : « On connaît tous des journalistes qui sont pour les deux autres candidats. En France, on peut soutenir Sarkozy et Royal, mais on ne peut pas soutenir Bayrou. On réinvente le délit d’opinion. » Cette décision est intervenue quelques heures avant le début de l’émission A vous de juger sur France 2, dont l’invité est justement François Bayrou et à laquelle devait participer Alain Duhamel. Interrogée par le Monde.fr, la présentatrice et directrice de la rédaction de France 2, Arlette Chabot, n’a pas souhaité réagir.

 

Dans son communiqué, la direction de France 2 souligne avoir rappelé à plusieurs reprises que le service public se devait « d’être irréprochable tout particulièrement en période électorale », « en respectant strictement les principes d’indépendance et de neutralité« .

 

Lors de la précédente campagne présidentielle en 2002, Alain Duhamel avait déjà été privé d’antenne par France 2, en raison du « risque d’ambiguïté » que représentait un livre d’entretien co-écrit avec le premier ministre Lionel Jospin.

 

(Source : lemonde.fr, (France), le 15 février 2007)


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