14 septembre 2008

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TUNISNEWS

8 Úme année, N° 3033 du 14.09.2008

 archives : www.tunisnews.net  


AISPP: Violations continuelles impunies ? ComitĂ© de Soutien National au Bassin Minier de Gafsa: CommuniquĂ© Appel des femmes de France  Pour que la voix de Zakia Dhifaoui et de toutes les autres femmes Ne soit plus jamais Ă©touffĂ©e AFP: Tunisie : taux de croissance Ă©tabli Ă  6,3% en 2007 Omar Ben Hela: RĂ©action au courrier des lecteurs « Tunisiens avant d’ĂȘtre Arabes » Afrik.com: Arrestation de plusieurs prĂ©sumĂ©s terroristes en Mauritanie – Menace terroriste : rĂ©elle ou amplifiĂ©e ? Sami Ben Abdallah: Du postmodernisme au kobzisme et le dĂ©sespoir mobilisateur


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 13 septembre 2008

Violations continuelles impunies ?

 
Les administrations des prisons de Borj El Amri et de Mornaguia rivalisent en matiĂšre de sĂ©vices infligĂ©s aux prisonniers dits « de l’antiterrorisme ». L’administration de la prison de Borj El Amri s’acharne Ă  priver ces prisonniers de leurs droits Ă©lĂ©mentaires garantis par la loi sur les prisons. Ces procĂ©dĂ©s inhumains ont poussĂ© certains d’entre eux Ă  faire une grĂšve de la faim pour exiger que soit mis un terme Ă  ces humiliations et que soient amĂ©liorĂ©es les conditions d’incarcĂ©ration. En dĂ©pit des promesses reçues par Ahmed Mrabet (condamnĂ© Ă  15 ans d’emprisonnement dans l’affaire n°10604 connue comme l’affaire de « Slimane ») en termes d’amĂ©lioration de ses conditions carcĂ©rales Ă  la suite de sa grĂšve de la faim en juin 2008, sa famille affirme (sa mĂšre, madame Fatma Hilal, lui a rendu visite vendredi 12 septembre) qu’il est en butte Ă  des brimades graves perpĂ©trĂ©es par des agents pĂ©nitentiaires et que son Ă©tat de santĂ© se dĂ©grade rĂ©guliĂšrement car il est privĂ© de mĂ©dicaments (mĂȘme Ă  son compte !). [
] Pour la commission de suivi des prisonniers Le vice-PrĂ©sident de l’Association MaĂźtre Abdelwahab Matar (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

ComitĂ© de Soutien National au Bassin Minier de Gafsa – Tunisie c/o FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris – Tel : 01 46 07 54 04 – Fax : 01 40 34 18 15 www.ftcr.eu – ftcr2@wanadoo.fr

Communiqué : Tunis le 13 Septembre 2008

 

1)      DÉCÈS Est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l’hĂŽpital de Sfax (centre Est), le samedi 13 septembre, le jeune ABDELKHALAK BEN M’BARAK BEN AHMED AMAYDI (nĂ© en 1977), des suites de ses blessures occasionnĂ©es par une balle qui s’est logĂ©e en bas du dos lors de la manifestation du 6 juin 2008 Ă  Redayef. Le ComitĂ© National de Soutien aux Habitants du Bassin Minier prĂ©sente ses sincĂšres condolĂ©ances Ă  la famille du dĂ©funt ainsi qu’à tous les habitants de Redayef, et exige une fois de plus, l’ouverture d’une enquĂȘte sĂ©rieuse Ă  propos de tous les Ă©vĂšnements survenus dans la rĂ©gion, et notamment celles relatives Ă  l’utilisation de balles rĂ©elles. 2)      PROCÈS Les procĂšs se poursuivent suite aux derniĂšres manifestations dans le bassin minier. Ainsi, le Tribunal de PremiĂšre Instance de Gafsa a rendu, en date du 11 septembre 2008, un jugement Ă  l’encontre de : ·         Mohamed J’DIDI ·         Ahmed FAJRAOUI ·         Hassan BENALI ·         Zinelabidine HOUCHATI ·         Wajdi BOUIHI ·         Mohamed Amara BOUIHI ·         Khames BOULIFI ·         Wissam BALTI ·         Yahya BEN MASSOUD ·         Mohamed BEN ABDELBAKI BOUIHI ·         Saber BOUOUNI Lesquels ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  trois ans et cinq mois d’emprisonnement pour « dĂ©gradation des biens d’autrui, entrave Ă  la libre-circulation sur la voie publique, prĂ©paration et dĂ©tention d’instruments et ustensiles inflammables, jet de produits solides sur les biens d’autrui, tapage et dĂ©sordre sur la place publique, et violences volontaires aggravĂ©es ayant blessĂ© un agent de l’Etat pendant l’exercice de ses fonctions » Le ComitĂ© rĂ©itĂšre sa demande de clore dĂ©finitivement le « cycle » des procĂšs et d’entamer la recherche de solutions aux problĂšmes urgents du bassin minier. 3)      RELAXE AprĂšs la remise en libertĂ© du groupe de 6 personnes parmi lesquelles ESSGHAIER BELKHIRI (qui rĂ©side Ă  Nantes en France), un autre groupe composĂ© de 14 personnes a Ă©tĂ© relaxĂ© vendredi (19 septembre) : ·         Boujemaa CHRITI (membre du l’UGTT locale et du syndicat de la santĂ©) ·         AĂŻd BENALI (fonctionnaire des chemins de fer) ·         Lazar AMIDI (instituteur) ·         Idriss BOUHALI ·         Bilal CHRITI ·         Sami TABABI ·         Mongi BEN ABDALLAH ·         Mansour BEN AHMED SOUILMI ·         Kamel BOUCHI ·         Adnane BEN JOMOUÏ ·         IsmaĂŻl JOUHRI ·         Mohamed Salah ZNIDI ·         Ali JDIDI Le ComitĂ© exprime, Ă  ce propos, sa satisfaction et espĂšre que cette mesure puisse s’étendre au reste des dĂ©tenus, afin qu’une nouvelle page s’ouvre dans le bassin minier. 4)      L’ENCERCELEMENT SE POURSUIT Monsieur Massoud ROMDHANI (coordinateur du ComitĂ© National de Soutien aux habitants du Bassin minier) est toujours victime d’une « surveillance » policiĂšre « trĂšs rapprochĂ©e ». En effet, des policiers en civil campent en permanence, de jour comme de nuit, devant son domicile ; « l’accompagnent » systĂ©matiquement lors de ses dĂ©placements, tout en usant parfois de provocations diverses et variĂ©es
 parfois mĂȘme ils encerclent entiĂšrement le quartier oĂč il rĂ©side afin de l’empĂȘcher d’en sortir. Ce qui constitue une atteinte caractĂ©risĂ©e Ă  son droit d’aller et de venir librement, tel que garanti par la Constitution tunisienne
 Le ComitĂ© national de Soutien aux Habitants du Bassin Minier exprime son entiĂšre solidaritĂ© avec Monsieur Massoud ROMDHANI, sa famille et ses proches, qui connaissent un vĂ©ritable Ă©tat de siĂšge depuis l’EtĂ©. Il renouvelle, une fois de plus, sa demande aux autoritĂ©s pour mettre fin sans dĂ©lai Ă  ces pratiques attentatoires Ă  la vie privĂ©e de Monsieur ROMDHANI et Ă  son droit de circuler librement et de voyager. Traduit de l’Arabe. H.B c/o FTCR, 3 rue de Nantes 75019 Paris – Tel : 01 46 07 54 04 – Fax : 01 40 34 18 15 www.ftcr.eu – ftcr2@wanadoo.fr  

Appel des femmes de France Pour que la voix de Zakia Dhifaoui et de toutes les autres femmes Ne soit plus jamais étouffée[1]

 
Je voulais raconter l’histoire de mes amis, dire cette belle marche qu’ils ont entrepris depuis des mois dĂ©jĂ . Alors, je suis allĂ©e les voir, pour m’enquĂ©rir de leurs nouvelles, Ă©couter le son de leurs pas pour en faire l’écho. A mon arrivĂ©e, des femmes organisaient de belles noces pour fĂȘter la symbiose de la dignitĂ© et de la rĂ©sistance. Elles Ă©taient belles mes amies, telles les fleurs des quatre saisons ensemble rĂ©unies. Jeunes, moins jeunes, grands-mĂšres, filles, petites- filles ! Les unes aussi belles que les autres. Les unes aussi majestueuses que les autres. Grandioses, elles avançaient Ă  pas sĂ»rs, dans une douce dĂ©termination. Qu’y a-t-il de plus naturel qu’une mĂšre qui rĂȘve d’un lendemain meilleur pour ses enfants ! Je me suis glissĂ©e parmi toutes ces femmes, leurs pas ont rythmĂ© ma marche, nous avons avancĂ© ensemble les unes prĂšs des autres, les unes avec les autres
 Je voulais vous parler d’elles mais ils ne m’en ont pas laissĂ© le temps. Je voulais vous parler de ces fleurs d’espoir qu’on arrache en plein printemps, et que mes amies replantent aussitĂŽt, je voulais vous raconter les rĂȘves qu’on avorte et dont mes amies enfantent aussitĂŽt
 Ils m’en ont empĂȘchĂ©, ils ont confisquĂ© mes mots. Nombreuses sont celles qui sont frappĂ©es de cĂ©citĂ©, mais pas mes amies Nombreuses sont celles qui sont frappĂ©es de surditĂ©, mais pas mes amies. Ils ont voulu les faire taire, ils veulent m’arracher ma langue pendant huit mois. Vous imaginez, huit mois, deux cent quarante quatre jours sans parler, sans vous parler de mes amies
 Ils ont confisquĂ© mes mots, mais vous serez ma voix, vous amies que je n’ai pas rencontrĂ©es, que je ne connais pas encore, et qui ĂȘtes pourtant si proches de moi. Vous qui entendez les paroles qui s’agitent en moi telle une blessure, sans que je n’en dise un mot. Vous, qui comme mes amies gardez les yeux ouverts et les oreilles tendues, vous dont on ne peut accaparer la voix. Dites au monde entier que mes amies et moi nous voulons juste un avenir radieux pour nos enfants.   Vos signatures et messages de soutien au courriel : zakiadhifaoui@ras.eu.org [1] Zakia Dhifaoui est militante des droits de l’homme. Membre de l’association de lutte contre la torture en Tunisie ALTT, et du parti FDTL, Forum DĂ©mocratique pour le Travail et les LibertĂ©s. Le 27 Juillet dernier, elle s’est rendue Ă  Redeyef, dans le bassin minier de Gafsa, rĂ©gion qui connaĂźt un mouvement de protestation populaire depuis janvier dernier. Elle devait rĂ©aliser un article pour le compte du journal de son parti. A son arrivĂ©e, une manifestation Ă©tait organisĂ©e, elle y a participĂ© tout naturellement. Zakia Difaoui a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e dans l’aprĂšs midi, alors qu’elle rendait visite Ă  madame JomaĂą Hajji Ă©pouse de Adnane Hajji, syndicaliste arrĂȘtĂ© pour son implication dans le mouvement de contestation dans le bassin minier. Zakia Difaoui a Ă©tĂ© condamnĂ©e le 14 aoĂ»t Ă  8 mois de prison, par le tribunal de premiĂšre instance de Gafsa. Pendant son interrogatoire, elle a fait l’objet de diverses intimidations et de menaces de viol.

Tunisie : taux de croissance établi à 6,3% en 2007

[ AFP – 10/09/08  – 09H38 ] La Tunisie a rĂ©alisĂ© en 2007 un taux de croissance Ă©conomique de 6,3% contre 5,5% en 2006, selon le rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) publiĂ© Ă  Tunis. Ce taux a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© grĂące Ă  l’Ă©volution des industries manufacturiĂšres (+6,7%) notamment le textile-habillement (+5,4%), le cuir et les chaussures et les hydrocarbures (+22,5% contre -4,6%). Selon le rapport, la croissance a Ă©galement Ă©tĂ© forte dans les industries mĂ©caniques et Ă©lectriques (15,9%) et les services marchands (8,4%), principalement le secteur des communications (20%). La croissance rĂ©alisĂ©e en 2007 a permis la crĂ©ation de 80.000 emplois dans la pĂȘche et les activitĂ©s non agricoles, ramenant le taux de chĂŽmage dans le pays Ă  14,1% contre 14,3% en 2006. Selon le rapport, l’investissement direct Ă©tranger a augmentĂ© de 12,9% par rapport Ă  2006, les recettes fiscales de 12,4% et le dĂ©ficit budgĂ©taire s’est stabilisĂ© Ă  3% du PIB. Le taux d’inflation s’est situĂ© Ă  3,1% en 2007 contre 4,5% en 2006.    

Nous avons reçu le commentaire suivant relatif Ă  l’article de M. Fadi Ayech, intitulĂ©:

«Tunisiens avant d’ĂȘtre Arabes » (repris par Tunisnews du 12 Septembre 2008).

 
Par : Omar Ben Hela (un vrai citoyen du monde) Je ne veux pas discuter l’opinion de M. Ayech; il est libre de la tenir et je le dĂ©fendrais pour l’exprimer, haut et fort, bien que je sois en dĂ©saccord avec lui. Ce qui m’a irrite dans ses propos, c’est sa contradiction flagrante dans ses propres termes: d’un cote, il est « Tunisien, citoyen du monde », mais de l’autre cote, il s’arroge le droit de qualifier dix millions de « Tunisiens avant d’ĂȘtre Arabes ». Monsieur le « Professeur universitaire » Ayech (apparemment Francophile jusqu’Ă  la moelle et fier de l’ĂȘtre), si on tient votre raisonnement, les Français sont des « Gaulois avant d’ĂȘtes Français » ! En outre, si vous ĂȘtes un Tunisien et citoyen du monde, qu’est ce qui vous empĂȘcherait d’ajouter une autre ou plusieurs couches : Africaine, Arabe, Musulmane
 Je suis Tunisien, Arabo-Musulman et citoyen du monde (un vrai, puisque c’est ma situation actuelle, et non un pseudo ou par aspiration comme c’est votre cas), ou  mon universalitĂ© ne m’empĂȘche pas de revendiquer ma diffĂ©rence: Je suis Musulman (dans l’univers mondial), de cultures Arabe (dans l’univers rĂ©gional) et Tunisienne (univers spĂ©cifique ou local), respectueux de tout ĂȘtre humain et prĂȘt a l’aider et le dĂ©fendre, peu importe sa langue, son ethnie, sa religion, sa couleur de la peau, son gendre,. Si vous ĂȘtes un vrai citoyen du monde, je ne vois pas comment vous allez me denier ma revendication ! Juste un dernier clin d’Ɠil « historique »: la dichotomie (le « moi » et « l’autre ») n’est pas une invention Arabe, elle est plutĂŽt occidentale et Orientaliste (Voir Arnold Toynbee et Edouard Said, entre autres) et la Tunisie Arabo-Musulmane est le produit d’une symbiose qui s’est manifestĂ©e et s’est forgĂ©e, sans faille, depuis 15 siĂšcles
 ————————– Le mĂȘme article a suscitĂ© les rĂ©actions suivantes sur le site du journal « Le Temps » Forum des lecteurs RĂ©actions au courrier des lecteurs « Tunisiens avant d’ĂȘtre Arabes », publiĂ© le 12 septembre 2008

« Choquant »

« J’ai lu avec beaucoup d’intĂ©rĂȘt mais aussi d’Ă©tonnement le courrier de monsieur Fedi Ayech sur l’identitĂ© et la culture tunisienne. Les propos de l’auteur sont trĂšs choquants venant de la part d’un Tunisien qui plus est un universitaire. Choquants non tant par leur contenu trĂšs contestable d’ailleurs mais parce qu’il Ă©mane d’un Tunisien. Que des modĂšles occidentaux de tolĂ©rance (sic) comme Houelbecque, Bernard Lewis, Oriana Fallacci (aujourd’hui dĂ©cĂ©dĂ©e), Salman Rushdie, pour ne citer que quelques unes des plumes haineuses, dĂ©versent ou dĂ©versaient leur venin envers le monde arabo-musulman, cela ne me choque plus. Mais qu’un Tunisien joue Ă  ce petit jeu dans un journal tunisien respectable, cela me choque et m’attriste plus que tout et ce pour diverses raisons. Cela me rappelle une arabo-amĂ©ricaine Wafa Sultan qui est devenue experte dans l’auto- flagellation au grand bonheur de think tanks et mĂ©dias trĂšs suspects qui n’ont pas manquĂ© de rĂ©cupĂ©rer ses propos. Mettre sur le mĂȘme pied d’Ă©galitĂ© des envahisseurs qui mĂ©prisaient la population locale avec les conquĂ©rants arabes qui ont diffusĂ© le message de l’islam et qui ont propagĂ© la langue du Coran est un grand mensonge. L’auteur oublie que ces conquĂ©rants qu’il a qualifiĂ©s d’envahisseurs ont créé plusieurs civilisations en Tunisie (Ă  Kairouan, Mahdia Tunis, etc.), en Afrique du Nord (Maroc et Andalousie) ou ailleurs (en Irak, etc.) oĂč le plus souvent ils ont rĂ©pandu un esprit de justice et d’Ă©galitĂ© parmi les populations locales. Et ce contrairement, par exemple, aux derniers envahisseurs (sous le protectorat français) qui ont instituĂ©, parmi tant d’autres mesures, le tiers colonial, faveur salariale au profit des français rĂ©sidents en Tunisie ou des Tunisiens naturalisĂ©s français. Inutile de remonter jusqu’aux romains pour relater les exactions qui ont Ă©tĂ© commises sur cette terre tunisienne par ces envahisseurs. Si la culture arabe a perdurĂ© en Tunisie, c’est parce que ces conquĂ©rants ont Ă©tĂ© les seuls Ă  propager un message de justice et Ă  s’ĂȘtre mĂ©langĂ©s dĂ©s leur arrivĂ©e Ă  la population locale. La motivation de leur venue n’Ă©tait pas liĂ©e Ă  un quelconque intĂ©rĂȘt Ă©conomique ou d’asservissement des indigĂšnes. Ils sont venus pour propager leur religion dont la langue vĂ©hiculaire est l’arabe. Si le prĂ©sident Bourguiba (que l’auteur qualifie Ă  juste titre de grand personnage) a insistĂ© Ă  l’aube de l’indĂ©pendance sur la « tunisiennetĂ© » du pays, ce n’Ă©tait point en contradiction avec le caractĂšre arabe de la Tunisie. Bourguiba a fait inscrire dans la constitution de 1959 que l’islam Ă©tait la religion du pays et que l’arabe est sa langue officielle. S’il avait prononcĂ© son cĂ©lĂšbre « Balach ourouba » (Pas d’ArabitĂ©) devant le premier prĂ©sident algĂ©rien Ahmed Ben Bella, c’Ă©tait pour contrer les projets unionistes mal ficelĂ©s des pro-Nasser. D’ailleurs, Bourguiba Ă©tait trĂšs impliquĂ© dans les affaires arabes, Ă  commencer par le dossier palestinien, comme en tĂ©moigne son discours d’Ariha (JĂ©richo) en mars 1965. Par ailleurs, l’auteur fait fausse route en imputant nos problĂšmes quotidiens Ă  cette culture arabe. Les Arabes ne constituent pas un peuple homogĂšne. Il y’a des disparitĂ©s certaines entre les pays arabes du Golfe, ceux du Moyen Orient et ceux du Maghreb. Il est facile d’imputer tous les maux de la sociĂ©tĂ© tunisienne aux chaĂźnes satellitaires. Certaines de ces chaĂźnes prĂ©sentent des dĂ©bats dĂ©mocratiques oĂč la contradiction est aussi prĂ©sente que sur CNN ou France 2. L’auteur regrette l’Ă©poque oĂč les jeunes tunisiens regardaient plus Rai Uno ou France 2. Sans remettre en question la valeur de ces grandes chaĂźnes europĂ©ennes, je constate que certaines chaĂźnes arabes rĂ©pondent aux standards internationaux les plus exigeants en matiĂšre de contenu (informations, dĂ©bats, documentaires, etc.). Souvent, ces chaĂźnes contestĂ©es emploient des compĂ©tences occidentales de grande valeur. Je n’ai jamais vu ces chaĂźnes encourager la corruption, le chaos ou l’hypocrisie, pour reprendre quelques maux citĂ©s par l’auteur. Et puis, beaucoup de ces maux sont prĂ©sents dans les sociĂ©tĂ©s occidentales tant admirĂ©es par l’auteur. Le fait de regarder Rai Uno ou France 2 n’a pas mis fin Ă  la corruption, Ă  la violence verbale ou aux abus en Italie ou en France ! Les vraies raisons des maux de la sociĂ©tĂ© tunisienne sont Ă  rechercher ailleurs : dĂ©mission de la famille, laxisme dans l’application des lois (sur la route, dans les stades, dans les affaires de construction anarchique, etc.), dans le rĂŽle Ă  jouer par le systĂšme Ă©ducatif qui n’Ă©duque plus, dans nos mĂ©dias tunisiens (et non satellitaires arabes ou occidentaux), etc. Monsieur Ayech se dit citoyen du monde. Quand on l’est, et avant d’accepter l’« Autre », il faudrait commencer par s’accepter. Et on ne peut revendiquer cette qualitĂ© si on dĂ©verse sa haine envers une partie du monde (en l’occurrence le monde arabe dans ce cas). Ce monde n’est pas parfait et souffre de beaucoup de maux. NĂ©anmoins, la situation n’est pas fatale. Il suffit de faire un check up des vraies raisons. C’est dĂ©jĂ  la moitiĂ© du chemin ! On peut ĂȘtre Ă  la fois tunisien, arabe, mĂ©diterranĂ©en, africain et citoyen du monde sans chercher des boucs Ă©missaires ici et lĂ  ». Naoufel Ben Rayana Enseignant universitaire  

 

« Amalgame entre religion et nationalisme »

« Je tiens cher Monsieur Ă  confirmer vos idĂ©es, en fait je me demande comment la Tunisie peut ĂȘtre arabe, je pense que nous faisons un amalgame entre religion et nationalisme alors que d’autres nations islamiques tel que le Pakistan, l’Iran, l’IndonĂ©sie et la Malaisie ne se prĂ©tendent jamais arabes mais au contraire ils tiennent Ă  leur propre culture et identitĂ© nationale. Je crois que l’idĂ©e de culture arabe en Tunisie, est une illusion qu’on a reçue depuis notre enfance alimentĂ©e par des mĂ©dias tunisiens influencĂ©s par les grands courants politiques de l’Ă©poque et actuellement par les chaĂźnes TV arabes. Mais il suffit de partir dans un vrai pays arabe pour comprendre qu’on n’est que Tunisiens et qu’on est fiers de l’ĂȘtre. En effet je vis depuis quelques mois dans un pays arabe et je travaille avec des collĂšgues de plusieurs pays arabes, je suis le seul Ă  me sentir dĂ©paysĂ©. Je me retrouve dans une culture qui m’est trĂšs Ă©trange, une culture de fermeture, de haine, d’hypocrisie, de sexisme, d’ignorance, et de malhonnĂȘtetĂ© cachĂ©e derriĂšre une hystĂ©rie religieuse. Alors que j’appartiens Ă  une culture d’ouverture, d’amour, de connaissance, de respect, d’Ă©galitĂ© entre homme et femme et avec une religion de tolĂ©rance et de modĂ©ration ». Adnen Hidoussi « Merci » « Mille milliards de merci pour ce que vous avez Ă©crit! » Dr Sobhy Houissa (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 septembre 2008)  


Arrestation de plusieurs présumés terroristes en Mauritanie Menace terroriste : réelle ou amplifiée ?

 

 
  dimanche 14 septembre 2008, par Panapress La police mauritanienne a arrĂȘtĂ© au cours des derniĂšres 24 heures une dizaine d’islamistes, prĂ©sumĂ©s terroristes proches de Al Qaida au Maghreb. Des attentats Ă  la voiture piĂ©gĂ©e contre des Ă©difices publics auraient Ă©tĂ© envisagĂ©s. Une dizaine d’individus ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s dans le cadre d’une rafle globale touchant les milieux islamistes radicaux affiliĂ©s Ă  la branche rĂ©gionale de Al Qaida au Maghreb arabe, suite Ă  des renseignements faisant Ă©tat de l’introduction en Mauritanie, Ă  partir du Mali et du sud algĂ©rien, de groupuscules terroristes dĂ©terminĂ©s Ă  commettre des attentats Ă  la voiture piĂ©gĂ©e dans diffĂ©rents endroits abritant des Ă©difices publics. Certains parmi ces individus seraient connus des services de renseignements et avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s dans le cadre d’un coup de filet prĂ©cĂ©dent ayant visĂ© les milieux salafistes prĂ©sumĂ©s terroristes, au mois de mai dernier. Ainsi, en fin de semaine un impressionnant dispositif sĂ©curitaire avait Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© dans plusieurs quartiers de Nouakchott. Toutefois, dans de nombreux milieux, on reste relativement prudent par rapport Ă  la thĂšse d’une probabilitĂ© d’attentats sur le territoire national. Selon Isselmou Ould Moustapha, directeur de publication du journal “Tahalil”, considĂ©rĂ© comme un des plus grands spĂ©cialistes du mouvement terroriste en Mauritanie, les derniĂšres informations faisant Ă©tat de l’imminence d’attentats terroristes relĂšvent d’une “manipulation” du nouveau pouvoir pour s’attirer la sympathie des occidentaux dans un contexte politique difficile. AprĂšs le coup d’Etat militaire intervenu en Mauritanie le 6 aoĂ»t 2008, la branche rĂ©gionale d’Al Qaida au Maghreb a profĂ©rĂ© des menaces d’attentat contre la Mauritanie, rappelle-t-on. (SOURCE: “AFRIK.COM” LE 14 SEPTEMBRE 2008)


Le bloc-Notes de Sami Ben Abdallah

Du postmodernisme au kobzisme et le désespoir mobilisateur

 

  www.samibenabdallah.com Les philosophes ont bien Ă©crit des dizaines de livres, depuis les annĂ©es 80, l’occident vit une nouvelle Ăšre, celle du le postmodernisme . «Le postmodernisme connaĂźt son apogĂ©e dans les annĂ©es 1980 jusqu’Ă  la fin du millĂ©naire avec l’avĂšnement de l’ordinateur et d’Internet. La rĂ©volution technologique a Ă©normĂ©ment bouleversĂ© la sociĂ©tĂ©. Ce courant est une rĂ©action contre l’idĂ©e que l’humanitĂ© est en progrĂšs constant vers le meilleur. On remet tout le progrĂšs accompli en cause. On critique les idĂ©aux de la modernitĂ© utopique. Le capitalisme et le socialisme n’ont pas su amener la paix et l’Ă©galitĂ©. Les grandes luttes humanistes de la modernitĂ© telles que l’Ă©cologisme, le fĂ©minisme et le pacifisme sont des luttes interminables ».(1) Le postmodernisme se caractĂ©rise par la montĂ©e de l’individualisme, l’égoĂŻsme citoyen, la culture hĂ©doniste, la sociĂ©tĂ© exhibitionniste et voyeuriste (parmi tant d’autres exemples, les sites comme facebook oĂč on publie son journal intime publiquement, chose impensable il y a des annĂ©es), le lien prime sur le lien (on n’achĂšte plus un ordinateur pour faire du traitement de texte, mais pour communiquer grĂące Ă  Internet). C’est l’ùre du vide, les religions sont mortes et les idĂ©ologies ont montrĂ© leurs limites.   L’idĂ©e de progresser pour une sociĂ©tĂ© idĂ©ale ne sĂ©duit plus. L’occident a tout essayĂ©, rien ne marche. On ne rĂȘve plus de bonheur, on accepte une sociĂ©tĂ© non pas «idĂ©ale » mais «vivable ». Sur le plan politique, c’est l’ùre du « ninisme » (ni Droite ni gauche, on gouverne au Centre, disait Giscard D’estaing, puis  Mitterrand- « On a tout essayĂ© ! »- lors de son second mandat ou Balladur au dĂ©but des annĂ©es 90). Chacun se cherche une nouvelle cause pour «croire » en quelque chose (en son Ă©quipe de foot prĂ©fĂ©rĂ©e par exemple) ou se tourne vers le religieux pour remplir ce vide. La sociĂ©tĂ© a pensĂ© qu’en rĂ©alisant la dĂ©mocratie et  les libertĂ©s, il y aurait du bonheur. Beaucoup ont Ă©tĂ© déçu. Par consĂ©quent, la sociĂ©tĂ© se « communautarise », se dĂ©compose et se recompose autour de causes ponctuelles,  s’invente de nouvelles causes  capables de mobiliser des petites communautĂ©s (d’oĂč l’apparition de groupes tels les gays, les laĂŻcs, les tĂ©moins de JĂ©hovah
etc) car il n y a plus de cause mobilisatrice pour la majoritĂ©. Ils se sont battus pour la dĂ©mocratie, la libertĂ©, la Gauche et la Droite, la majoritĂ© a Ă©tĂ© déçu. Le Kobzisme En Tunisie, nous appelons le postmodernisme : « le Kobzisme ». La sociĂ©tĂ© tunisienne vit la mĂȘme fragmentation  de la sociĂ©tĂ© occidentale. Il y a une crise d’idĂ©aux et une crise morale. Plus personne n’est capable de donner l’exemple. Tout comme  la sociĂ©tĂ© occidentale, il n y a plus de repĂšres et de cohĂ©sion. «L’individualisme est dominant, car on vit pour soi. Il faut vivre avec le maximum de plaisir. Il faut vivre au jour le jour. Le cynisme est capital. Il faut toujours ĂȘtre relatif. Il faut vivre rapidement, sans perdre de temps. Il faut retrouver une certaine spiritualitĂ© (2)». Les Tunisiens et les Tunisiennes  n’ont rien inventĂ©. Les symptĂŽmes dĂ©crits  existent aussi en occident. Ce qui est problĂ©matique dans notre sociĂ©tĂ©, c’est que nous avons fait un raccourci vers le postmodernisme sans vivre l’étape du modernisme car nous n’avons  pas connu  la DĂ©mocratie et  la libertĂ©. Nous avons connu des idĂ©ologies diverses, le Bourguibisme, le Youssefisme, le nationalisme arabe, le communisme, l’islamisme, le droit de l’hommisme
.Toutes ont Ă©chouĂ© ou ont montrĂ© des limites. Nous avons connu deux rĂ©gimes et nous vivons deux cycles politiques qui se ressemblent : une premiĂšre Ă©tape oĂč le pouvoir a voulu changer les choses : sous Bourguiba de 1956 jusqu’à 1962, sous Ben Ali de 1987  jusqu’à 1990.Ensuite un blocage de l’ouverture politique suite Ă  deux tentatives  de renverser le rĂ©gime : en 1962 par des militaires et des youssefistes, au dĂ©but des annĂ©es 90 par un noyau dur des islamistes et le groupe sĂ©curitaire 2. Ensuite une phase de rĂ©pression qui n’a Ă©pargnĂ© aucun courant politique : aprĂšs 1962, Bourguiba avait interdit tous les partis politiques y compris le parti communiste tunisien qui Ă©tait Ă  l’opposĂ© ideologiquement parlant des youssefistes. AprĂšs 1990, la gauche a Ă©tĂ© rĂ©primĂ©e Ă  son tour. Pourtant elle Ă©tait Ă  l’opposĂ©e idĂ©ologiquement des islamistes. Nous avons eu aussi les mĂȘmes condamnations : sous Bourguiba, des Ă©tudiants de l’extrĂȘme gauche ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  plus de 10 ans de prison voir mĂȘme 14 ans. Idem pour les islamistes aprĂšs 1990. Dans ce cycle politique qui se rĂ©pĂšte, il y a eu une pĂ©riode oĂč la sociĂ©tĂ© a vĂ©cu sous une chape de plomb : jusqu’à 1981 sous Bourguiba, de 1990 jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 2000 avec l’actuel rĂ©gime. Ensuite  une Ă©tape de relative ouverture mĂ©diatique (Ă  partir de 1981 sous Bourguiba et Ă  partir de 2000 sous M. Ben Ali) marquĂ©e par les mĂȘmes symptĂŽmes : des troubles sociaux  Ă  cause de difficultĂ©s Ă©conomiques, une grande demande de libertĂ©s et d’ouverture politique: (les Ă©meutes du pain sous Bourguiba, et les Ă©meutes de Redyef actuellement qui sont peut ĂȘtre des signes prĂ©monitoires). Nous connaissons enfin, les mĂȘmes maux  politiques : « un discours politique,  qui paraĂźt aux yeux du commun des mortels surrĂ©aliste, quand il Ă©voque l’Etat du Droit et des institutions, la primautĂ© de la loi et des libertĂ©s (le discours politique officiel aujourd’hui ressemble Ă©trangement Ă  celui tenu par le Roi Hassan II qui Ă©voquait l’Etat du droit et des institutions, soulignant qu’il n y avait aucun prisonnier d’opinion au Maroc et qu’il s’agissait uniquement de prisonniers de droit commun). Et sous Bourguiba, le discours politique paraissait aussi surrĂ©aliste. Enfin, les limites de ses deux stratĂ©gies politiques sont visibles  Ă  propos de la question et la transition dĂ©mocratique et la succession (La prĂ©sidence Ă  vie, les amendements de la Constitution) . Pareil constat explique en grande partie la  «dĂ©mobilisation » qui rongent la majoritĂ© des Tunisiens (aussi bien pour le pouvoir dont le discours n’est plus mobilisateur que pour l’opposition). Le Tunisien ne croit plus en rien car il n’a plus confiance en rien. Les discours sur la dĂ©mocratie, la libertĂ©, le militantisme, les lois suscitent la dĂ©rision et l’ironie plus qu’autres choses. Il y a cet Ă©chec que nous assumons tous Ă  divers degrĂ©s, celui  de la  construction d’un Etat ou peut ĂȘtre mĂȘme l’échec de l’idĂ©e de la tunisiannitĂ© ou du patriotisme capable  de fĂ©dĂ©rer les Tunisiens en les liant  les uns aux autres. Il n y a pas eu l’universalisme RĂ©publicain, du coup il y a ce retour vers une conception tribale de la sociĂ©tĂ© oĂč ce qui lie les uns aux autres, c’est le lien tribal ( En tĂ©moigne la forte culture rĂ©gionaliste en Tunisie et la haine qui sous-tend les rapports des uns aux autres, les Tunisiens du nord, ceux de la capitale, les SahĂ©liens, les Sfaxiens, ceux du Sud). Le champ politique n’échappe pas Ă  cette fragmentation : du cotĂ© du pouvoir, chaque responsable dĂ©crĂšte ses propres lois et  organise son clan. L’intervention du PrĂ©sident de la RĂ©publique pour corriger quelques dysfonctionnement est censĂ©e ĂȘtre une exception, elle est devenue la rĂšgle. L’application des lois qui existent pourtant, est devenue une exception. Du cotĂ© des oppositions, ce ne sont plus l’idĂ©e de s’opposer au pouvoir ou le fait de  dĂ©fendre des valeurs ou des principes qui lient les opposants mais c’est la logique de clans : chaque opposant s’entoure de quelques courtisans  et fonde son clan. Du coup, nous avons le clan d’Ennahdha, des anciens d’Ennahdha –les anti-Ennahdha- qui sont déçus de leur chef, un clan des droits de l’homme, un lobby de journalistes dĂ©fenseurs de droits de l’homme qui fonctionnent selon une logique de clans, le clan de l’opposition reconnue qui fait partie de la majoritĂ© prĂ©sidentielles, le clan des non reconnus, et ainsi de suite jusqu’à l’infini, car deux personnes suffisent pour fonder un clan
etc). La logique du clan est facile Ă  deviner : Se soutenir entre membres du mĂȘme clan et feu sur les autres. Pareil constat inspire du pessimisme car quand les gens ne croient plus en rien, quand des mots d’ordre tels que l’Etat de droit, la dĂ©mocratie et  la libertĂ©, ne mobilisent plus personne, il n y a que le dĂ©sespoir qui  devient mobilisateur. Au niveau de la sociologie de la sociĂ©tĂ© tunisienne, les comportements extrĂ©mistes et  excessifs  ou les nouvelles maladies de la sociĂ©tĂ© (la montĂ©e du cĂ©libat, la prostitution dans les maisons closes au su et au vu de tout le monde, la prĂ©sence de bandes organisĂ©es qui terrorisent des citoyens
etc) sont des symptĂŽmes visibles de ce dĂ©sespoir. Au niveau politique, le dĂ©sespoir peut mener Ă  la radicalisation, Ă  l’extrĂ©misme (l’apparition de groupes jihadistes en Tunisie ou  la radicalisation de jeunes qui Ă©prouvent une sympathie pour ces derniers). Par ailleurs, le dĂ©sespoir peut mener aussi Ă  la dĂ©mission totale et Ă  la dĂ©sertion. Du coup, on arrive Ă  un  cercle vicieux : « notre pays a besoin de l’énergie de tous ses enfants quels que soient leurs opinions politiques mais toutes ces Ă©nergies sont gaspillĂ©es ou bloquĂ©es car plus  personne ne croit en rien ». Toutes les sociĂ©tĂ©s y compris en Occident, vivent  ou ont connu les mĂȘmes problĂšmes que nous connaissons en Tunisie. Toutes y ont apportĂ© des solutions et nulles parts n’est Ă©crit qu’il nous est interdit de s’inspirer de ces solutions. Mais partout est Ă©crit qu’aucune sociĂ©tĂ© n’a rĂ©solu ses problĂšmes avec la police. Par le passĂ©, le pouvoir a essayĂ© cette solution et pour quel rĂ©sultat ? Une image catastrophique dans le monde, une peur qui bloque et qui ronge des milliers de Tunisiens et de Tunisiennes, une presse mĂ©diocre (de l’aveu du prĂ©sident de la RĂ©publique), un discrĂ©dit qui frappe tout discours politique quel qu’il soit, des Tunisiens qui n’ont plus confiance dans leur pays, qui ne veulent plus investir leurs Ă©conomies en Tunisie, qui choisissent d’autres nationalitĂ©s (française, canadienne ou autres) pour se sentir en sĂ©curitĂ© dans leur pays. En occident, les philosophes pensent que la fin du Postmodernisme comme courant est proche pour donner naissance « Ă  une nouvelle Ăšre oĂč les communications sont de plus en plus rapides. Cette Ăšre sera marquĂ©e par la surinformation, c’est-Ă -dire que l’information voyage avant mĂȘme qu’on n’ait pu la traiter »(3). C’est dire  les limites de cette politique du tout verrouillage que nous vivons en Tunisie, l’urgence d’une remise en question des logiques politiques qui ont rĂ©gnĂ© jusque-lĂ  dans notre pays et la nĂ©cessitĂ© d’avoir une nouvelle approche des problĂšmes. A dĂ©faut, il n y aura que le dĂ©sespoir comme mobilisateur et nul ne sait  ou cela peut conduire
 (1)  (2) et (3) : http://agora.qc.ca/

 

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