14 juin 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4039 du 14.06.2011


AFP: Le procès du président déchu Ben Ali commencera le 20 juin

Reuters: Ben Ali jugé par contumace à partir du 20 juin en Tunisie

AFP: Tunisie: critiques contre un procès de Ben Ali sans Ben Ali

AFP: Tunisie: Ben Ali risque la peine capitale

AFP: Tunisie: Ben Ali passible de 5 à 20 ans de prison dans un premier procès

Reuters: INTERVIEW-Tunisia expects investment to surge in 2012

AFP:Une dizaine d’obus libyens en Tunisie

Parti Tunisien du Travail: Communiqé

Gnet: Interdiction des sites X, l’ATI dit respecter la décision du tribunal

Slate Afrique: Tunisie, le retour de la censure?

Le Monde: Les investisseurs reprennent position dans la nouvelle Tunisie

Le Nouvel Observateur: Sondage : les Tunisiens méfiants mais optimistes

Kapitalis: Tunisie. Selon Sigma Ennahdha fait la course en tête

Ouest France: Lina Ben Mhenni, blogueuse de la révolution tunisienne

Le Monde: Boualem Sansal, romancier algérien : « A Mohamed Bouazizi »

Jeune Afrique: Donald Kaberuka : « Les réformes économiques doivent mener à des réformes politiques »

AFP: Algérie: le CNT libyen prédit un rapide renforcement des liens avec Alger

AFP: Moines de Tibéhirine: une expertise contredit la thèse d’un ouvrage récent

Reuters: Erdogan promet le dialogue sur la nouvelle Constitution turque


AFP, le 13 juin 2011 à 21h29 GMT

Le procès du président déchu Ben Ali commencera le 20 juin


TUNIS, 13 Jui 2011 (AFP) – Le procès du président tunisien déchu Zine el Abidine Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, commencera le 20 juin, a annoncé lundi soir le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi sur Al-Jazira.
« Je l’annonce pour la première fois, le procès commencera le 20 » juin, a déclaré M. Essebsi dans une interview à la chaîne qatari Al-Jazira.
Le Premier ministre a ajouté que M. Ben Ali et son entourage auront à répondre de plus de 90 chefs d’accusation. Il a aussi indiqué que le gouvernement tunisien n’avait jamais reçu de réponse des autorités saoudiennes a sa demande de lui remettre l’ancien président.
Après 23 ans de pouvoir sans partage, Zine el Abidine Ben Ali avait fui la Tunisie le 14 janvier pour l’Arabie Saoudite, sous la pression d’un puissant soulèvement populaire.
Il doit être jugé par contumace ainsi que son épouse Leila Trabelsi.


 
Reuters, le 13 juin 2011 à 22h34 GMT

Ben Ali jugé par contumace à partir du 20 juin en Tunisie


LE CAIRE, 14 juin (Reuters) – L’ancien président tunisien Zine ben Ali, qui s’est enfui le 14 janvier en Arabie saoudite sous la pression de la rue, sera jugé par contumace à partir du 20 juin, a annoncé lundi le Premier ministre de transition Beji Caïd Sebsi.
« Le procès de Ben Ali débutera le 20 juin. Il sera jugé par des tribunaux militaire et civil », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Al Djazira.
Les autorités provisoires tunisiennes ont instruit plusieurs dossiers juridiques contre Ben Ali, accusé notamment de complot contre la sécurité de l’Etat, homicide prémédité et trafic et usage de stupéfiants.
Les autorités saoudiennes n’ont pas répondu pour l’heure à leur demande d’extradition de l’ex-président tunisien et de son épouse, Leïla Trabelsi.
Plusieurs membres de la famille de Ben Ali ainsi que des proches ont en revanche été arrêtés, dont sa soeur, Najet, interpellée au début du mois dans la région de Sousse, à 150 km au sud de Tunis. Elle pourrait être poursuivie pour malversations financières.
Ben Ali a dirigé la Tunisie pendant 24 ans avant d’être chassé du pouvoir sous la pression de la rue. Il n’est pas apparu en public depuis son départ pour Djeddah.

 

Tunisie: critiques contre un procès de Ben Ali sans Ben Ali


 
Publié le 13/06/2011 22:14 – Modifié le 14/06/2011 à 19:49 | © 2011 AFP
 
La Tunisie commencera à juger la semaine prochaine l’ex-président Ben Ali, mais celui qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 23 ans ne sera pas là pour faire face à ses juges, une perspective « frustrante » pour des militants des droits de l’homme et de nombreux Tunisiens.
 
M. Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi doivent être jugés dans un premier temps, à partir du 20 juin, par le tribunal de première instance de Tunis pour deux premières affaires dans lesquelles l’ex-homme fort de la Tunisie est passible de 5 à 20 ans de prison, selon les autorités.
 
En tout 93 chefs d’accusation ont été retenus contre lui, dont environ 35 seront transférés à une juridiction militaire, a indiqué un porte-parole du ministère de la justice. Certains pourraient théoriquement lui valoir la peine de mort.
 
Zine el Abidine Ben Ali s’était réfugié en Arabie saoudite le 14 janvier, après un mois de soulèvement populaire contre lui et les autorités saoudiennes ont jusqu’à présent fait la sourde oreille aux demandes du gouvernement tunisien que l’ex-président leur soit remis.
 
M. Ben Ali sera donc jugé à l’instar de son homologue égyptien Hosni Moubarak, mais il ne sera pas sur le banc des accusés et cette annonce n’a pas suscité l’enthousiasme en Tunisie.
 
« Pour moi c’est un non-événement. C’est une fumisterie. On a tout fait pour ne pas lui faire un véritable procès. C’est un effet d’annonce pour manipuler l’opinion », a déclaré à l’AFP le journaliste Taoufik Ben Brik, opposant acharné à M. Ben Ali.
 
Pour lui, les autorités auraient mieux fait de s’en prendre aux membres ou partisans du régime déchu encore en Tunisie.
 
Radhia Nasraoui, militante réputée des droits de l’homme, a pour sa part jugé « frustrant » que M. Ben Ali soit jugé par contumace. Elle aurait préféré que les autorités prennent plus de temps pour obtenir son extradition.
 
« Ca ne va pas être le procès qu’on aurait souhaité pour Ben Ali. Il est responsable de milliers de cas de torture, de centaines de morts. Sa famille a pillé le pays. Comment va-t-on pouvoir le juger s’il n’est pas là? », a-t-elle dit à l’AFP.
 
Cet avis est partagé par Feten, une jeune employée, qui se réjouit de l’annonce d’une date, mais juge qu’en l’absence du principal accusé le procès « n’apporte pas grand chose ».
 
Dans le procès, qui s’ouvrira le 20 juin, l’ex-président Ben Ali et son épouse sont accusés d’accaparement de fonds publics et de vol de biens, suite à la découverte d’une importante quantité de devises et des bijoux dans le palais de Sidi Bou Said dans la banlieue de Tunis.
 
M. Ben Ali doit aussi être jugé, seul cette fois, dans une autre affaire portant sur la découverte de drogue et d’armes, dans le palais présidentiel de Carthage. Dans ce cas, les chefs d’accusation sont notamment: détention de stupéfiants à l’usage de consommation, détention d’armes et de munitions et non déclaration de possession de pièces archéologiques, a précisé le porte-parole, M. Kadhem Zine El Abidine.
 
Dans ces deux affaires, M. Ben Ali encourt théoriquement une peine de 5 à 20 ans de prison, selon le porte-parole du ministère de la justice.
 
L’ex-président pourrait être passible de la peine de mort, pour certains chefs d’accusation portant sur des homicides volontaires et de la torture, qui seront soumis, à une date non précisée, à la justice militaire.
 
Parmi les chefs d’accusation retenus contre lui figure aussi celui de blanchiment d’argent.
 
D’autres personnes, dont le porte-parole n’a précisé ni le nombre ni l’identité, doivent aussi être jugés par la juridiction militaire, a aussi indiqué le porte-parole, M. Khadem Zine El Abidine.
 
Le 6 juin, M. Ben Ali avait qualifié ce procès de « mascarade », par le truchement d’un avocat. C’était la première fois qu’il refaisait surface publiquement, même indirectement, depuis sa fuite de Tunisie.


Tunisie: Ben Ali risque la peine capitale


AFP 14/06/2011 | Mise à jour : 18:50
 
Le président déchu tunisien Ben Ali est passible de 5 à 20 ans de prison dans le procès par contumace qui s’ouvrira le 20 juin à Tunis, mais il pourrait encourir la peine capitale pour d’autres chefs d’accusation examinés ultérieurement, ont indiqué les autorités aujourd’hui. La date du 20 juin pour le début du procès au civil de Zine El Abidine Ben Ali – qui a gouverné la Tunisie d’une main de fer pendant 23 ans avant de fuir le 14 janvier dernier devant la révolte populaire – avait été annoncée lundi soir par le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi.
 
Un porte-parole du ministère de la justice a précisé que, lors du procès au civil qui s’ouvrira le 20 juin devant le tribunal de première instance de Tunis, seul M. Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi seront jugés. Le couple est accusé d’accaparement de fonds publics et de vol de biens, suite à la découverte d’une importante quantité de devises et des bijoux dans le palais de Sidi Bou Said dans la banlieue de Tunis.
 
Ben Ali doit aussi être jugé, seul cette fois, dans une autre affaire portant sur la découverte de drogue et d’armes, dans le palais présidentiel de Carthage. Dans ce cas, les chefs d’accusation sont notamment: détention de stupéfiants à l’usage de consommation, détention d’armes et de munitions, exploitation d’un local en vue de stockage et usage de stupéfiants et non déclaration de possession de pièces archéologiques, a précisé le porte-parole, M. Kadhem Zine El Abidine. Dans ces deux affaires, M. Ben Ali encourt théoriquement une peine allant de 5 à 20 ans de prison, a dit le responsable.
 

Tunisie: Ben Ali passible de 5 à 20 ans de prison dans un premier procès


AFP / 14 juin 2011 18h53
TUNIS – Le président déchu tunisien Ben Ali est passible de 5 à 20 ans de prison dans le procès par contumace qui s’ouvrira le 20 juin à Tunis, mais il pourrait encourir la peine capitale pour d’autres chefs d’accusation examinés ultérieurement, ont indiqué les autorités mardi.
 
La date du 20 juin pour le début du procès au civil de Zine El Abidine Ben Ali – qui a gouverné la Tunisie d’une main de fer pendant 23 ans avant de fuir le 14 janvier dernier devant la révolte populaire – avait été annoncée lundi soir par le Premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi.
 
Un porte-parole du ministère de la justice a précisé que, lors du procès au civil qui s’ouvrira le 20 juin devant le tribunal de première instance de Tunis, seul M. Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi seront jugés.
 
Le couple est accusé d’accaparement de fonds publics et de vol de biens, suite à la découverte d’une importante quantité de devises et des bijoux dans le palais de Sidi Bou Said dans la banlieue de Tunis.
 
M. Ben Ali doit aussi être jugé, seul cette fois, dans une autre affaire portant sur la découverte de drogue et d’armes, dans le palais présidentiel de Carthage.
 
Dans ce cas, les chefs d’accusation sont notamment: détention de stupéfiants à l’usage de consommation, détention d’armes et de munitions, exploitation d’un local en vue de stockage et usage de stupéfiants et non déclaration de possession de pièces archéologiques, a précisé le porte-parole, M. Kadhem Zine El Abidine.
 
Dans ces deux affaires, M. Ben Ali encourt théoriquement une peine allant de 5 à 20 ans de prison, a dit le responsable.
 
En tout, l’ancien président doit répondre de 93 chefs d’accusation, dont environ 35 vont être transférés à une juridiction militaire, a-t-il ajouté. D’autres personnes, dont il n’a précisé ni le nombre ni l’identité, doivent aussi être jugés par cette juridiction.
 
L’ex-président pourrait être passible de la peine de mort, pour certains chefs d’accusation portant sur des homicides volontaires et de la torture.
 
Parmi les chefs d’accusation retenus contre lui figure aussi celui de blanchiment d’argent.
 
M. Ben Ali s’est réfugié en Arabie saoudite après son départ de Tunis et, selon M. Caïd Essebsi, les autorités saoudiennes ont jusqu’à présent fait la sourde oreille aux demandes du gouvernement tunisien que l’ex-président lui soit remis.

Reuters, le 13 juin 2011 à 16h07 GMT

INTERVIEW-Tunisia expects investment to surge in 2012


* FDI down 25 percent in first quarter of this year

* Confidence being restored, FIPA says

By Tim Cocks and Tarek Amara

TUNIS, June 13 (Reuters) – Tunisia’s political upheaval will cut foreign investment by a fifth this year to $1.45 billion, but 2012 is likely to see a 75 percent rebound if stability can be maintained, the foreign investment agency said on Monday.

Noureddine Zekri, director of the Foreign Investment Promotion Agency (FIPA), said as well as new investments, existing projects in technology that were held up will be rolled out.

As the dust settles on the people power revolution that ousted the North African country’s autocratic former president Zine al-Abidine Ben Ali in January, Zekri said he expects next year will beat 2010 for investment.

« Before the revolution, we projected 3 billion dinars ($2.18 billion) for this year, then we’ve had to revise it down to 2 billion, » FIPA Director General told Reuters in an interview.

« But I think that in 2012 there will be a big jump. »

Foreign direct investment (FDI) fell 25 percent in the first four months of this year, against that period last year, he said, but he forecast it would surge to 3.5 billion dinars next year.

Both the new projects and existing commitments that were coming on stream had big potential for the creation of jobs, especially skilled jobs, he added.

High unemployment, particularly amongst graduates, was a major reason for the protests that brought down Ben Ali.

« The message is we are still open for business, » Zekri said. « We can’t hide that the revolution had a price … but the state never stopped working. Human resources are there, salaries are competitive. And now the image of Tunisia is improving. »

A roughly 100 million dinar ($74 million) project with U.S. fund Fidelity Investments to set up a technology and outsourcing centre would be rolled out over the next 4-5 years, generating more than 3,000 skilled jobs in software development, he said.

Last week, Canadian technology group Orbit decided to invest in a textiles factory focused on industrial fabrics that will create 1,000 jobs, Zekri said.

A manufacturing project by Aerolia, a subsidiary of EADS <EAD.PA>, to create a low cost factory for airplane parts in Tunis, whose operation was briefly interrupted by January’s upheaval, was back on track.

Tunisia’s revolution has yet to revolutionize its economy. Strikes and violence hurt output, and investors fret that the messy transition to democracy may not bring sound economic leadership straight away.

The World Bank forecasts 1.5 percent growth this year.

Tourists, which contribute 6.5 percent of GDP, fell in numbers by more than half. « We lost the high season booking, » Zekri said, although he said foreign investment was unaffected.

An election now scheduled for Oct. 23 will aim to rewrite the constitution and restore investors’ confidence in stability.

But Zekri said the number of inquiries received suggested investors were less worried about Tunisian political risk.

« The events had the results that 45 companies with foreign equity shut down. But there are 3,200 here, » he said. « Even in this difficult period, investment came to Tunisia. »

Investors in the Gulf were planning leisure and real estate projects, including Sama Dubai, a subsidiary of Dubai Holding Company, and Gulf Finance House, he added.

He said investment policy would be targeted towards projects that would enable skills and technology transfer, and also bring jobs to deprived regions in the interior. « What matters to us is the jobs. I don’t care if you invest just $1, for us, it is the jobs that count. »

 
 

Une dizaine d’obus libyens en Tunisie


AFP

14/06/2011 | Mise à jour : 17:08

Une dizaine d’obus et de roquettes sont tombés aujp en territoire tunisien lors d’affrontements continus entre troupes loyales au colonel Mouammar Kadhafi et insurgés près du poste-frontalier de Dehiba (sud), ont indiqué des témoins à l’AFP.

« J’ai compté dix obus tombés mardi (…) dont certains au nord de la cité Oued Erouth, un quartier à l’ouest de Dehiba », à 1,5 km de la frontière, a indiqué à l’AFP Mourad, un résident. « Nous avons eu une nuit blanche, le tirs ont été très nourris côté libyen mais c’est seulement aujourd’hui (mardi) que les obus ont commencé à tomber », a ajouté ce témoin contacté par téléphone depuis Tunis.

Un responsable du Croissant-Rouge a confirmé la chute d’un premier obus à 07H30 locales (06H30 GMT). Les tirs se sont poursuivis jusqu’à 13H00 locales, heure à laquelle Nasser Ben Abdallah a quitté Dehiba. Mourad a décrit une présence massive de l’armée tunisienne qui a renforcé ses effectifs à la frontière et fait évacuer lundi soir le passage frontalier de Wazzen (à 4 km de Dehiba). Des avions militaires (F5) et des hélicoptères survolent régulièrement les secteurs frontaliers. Le témoin et le responsable du Croissant rouge n’ont pas fait état de victimes ou de de dégâts côté tunisien.

« Les violents combats (nldr: entre les troupes pro-Kadhafi et les insurgés) se rapprochent de plus en plus, nous empêchent de dormir, de mener une vie normale, un obus peut nous tomber sur la tête à chaque instant », a poursuivi ce témoin, un fonctionnaire parlant sous couvert d’anonymat. Cependant, les postes de police et de la Garde nationale tunisiens à Dehiba, interrogés par l’AFP, ont tous deux démenti que des chutes d’obus, ni la nuit dernière, ni aujourd’hui.


Parti Tunisien du Travail: Communiqé


 

Le Pouvoir personnel de Ben Ali et son emprise sur les institutions de l’Etat et ce, grâce à l’hégémonie du RCD sur toute la vie politique, sociale et idéologique a parachevé la confiscation

des centres névralgiques de l’Etat.

Toutes les adaptations introduites dans le but de consolider la position politique de la minorité privilégiée a permis la transformation de l’Etat National en un Etat de domination exclusive de cette minorité qui s’est donnée tous les moyens pour s’approprier le pays et venir à bout de la résistance des forces progressistes, politique et syndicale, qui n’ont jamais admis cette confiscation de l’Etat National, conquête de la lutte de tout le peuple tunisien.

L’union des masses populaires et des syndicats régionaux de l’UGTT, dont les potentialités politiques que recèle la situation actuelle fait la force du changement structural de notre pays, ne doit pas transiger sur les responsabilités réelles de Ben Ali et de son Pouvoir dans les crimes et les bains de sang qui continuent à frapper le peuple : Ils doivent rendre compte de leurs

crimes et atrocités.

Le Parti Tunisien du Travail rappelle que les forces populaires, qui rejettent toute tutelle, d’où qu’elle vienne, sont aptes à aller elles-mêmes au Pouvoir, pour construire la société libre, juste, démocratique et fraternelle, à laquelle ont rêvé tous les martyrs de la lutte nationale et sociale, et à laquelle continue à rêver tout le peuple tunisien.  

Tunis, le 11 janvier 2011


Interdiction des sites X, l’ATI dit respecter la décision du tribunal


L’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) exprime dans un communiqué son profond respect quant à la décision du juge de la Cour d’appel de refuser sa demande concernant la suspension du jugement en référé du tribunal de première instance de Tunis. Cette décision en date du 13 juin 2011 vient après 5 mois de la date du dernier discours du Président déchu ordonnant l’ouverture de tous les sites web en Tunisie.

Les équipes techniques de l’ATI entament aujourd’hui un plan pour mettre en œuvre les équipements de filtrage selon une approche graduelle permettant de maîtriser les aspects liés à la qualité de service, ajoute le communiqué.

A ce titre, il est important de rappeler qu’après la révolution historique du 14 janvier 2011, les équipements de filtrage de l’ATI n’ont pas été mis à jour et maintenus à l’instar des années précédentes ce qui engendrerait éventuellement des perturbations au niveau le la fluidité du trafic Internet en Tunisie.

En attendant le jugement de la cour d’appel dont la première séance est prévue le 4 juillet 2011, l’ATI réitère sa détermination à agir, en tant que Point d’Echange Internet, d’une manière transparente et neutre vis à vis de tous les sites à filtrer par le biais de ses équipements.

Le tribunal de première instance a émis le 26 mai dernier un jugement en référé obligeant l’Agence tunisienne d’Internet (ATI) de censurer l’ensemble de sites pornographiques en Tunisie, et la presse d’exécuter ce jugement sous 24 heures, et ce suite à une plainte déposée la semaine dernière par trois avocats.

Maîtres Ahmed Hassana, Monoôm Turki et Imed Saydia avaient plaidé dans cette affaire lors d’une audience tenue le 23 mai, fondant leur plaidoyer sur des bases morales, scientifiques et légales, et montrant les effets négatifs de ces sites sur les plans psychologique, physiologique, social et éducatif des personnes. « Ces sites s’opposent aux valeurs de la société arabo-musulmane », ont-ils fait valoir.

(Source: Gnet.tn le Mardi 14 Juin 2011 à 14:41)

Tunisie, le retour de la censure?


La mobilisation grandit autour du cas de Samir Feriani, officier de police arrêté le 29 mai 2011. Le policier, rappelle Afrik.com, avait dénoncé dans une lettre au ministre de l’Intérieur Habib Essid les agissements de l’Agence de renseignements de Tunisie et du ministère de l’Intérieur durant les manifestations du début d’année qui ont mené à la chute du président Ben Ali, reprochant à certains d’avoir laissé tuer des protestataires sans être inquiétés. Il avait également critiqué la corruption au sein du ministère de l’Intérieur et la destruction de dossiers sensibles de la période Ben Ali.

Une manifestation de soutien a été organisée dimanche 12 juin avenue Bourguiba, à Tunis, par l’association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT) et l’ONG Human Rights Watch (HRW). Selon Cibletrade, elle a réuni la famille de l’officier ainsi que des internautes ayant répondu à l’appel lancé, entre autres, sur Facebook.

Mardi 14 juin,Anonymous leur emboîte le pas. Dans une vidéo postée sur le site Tunisie Numérique, cette communauté d’activistes spécialisés dans l’attaque de sites Web lance un avertissement au gouvernement provisire. Rappelant que le peuple tunisien, et particulièrement les familles des personnes torturées, «ont le droit à la vérité sur le régime de Ben Ali», Anonymous prévient que si le gouvernement ne change pas de position, «de plus en plus d’associations et de groupes vont rallier l’appel de Human Rights Watch».

Source : « Slate Afrique » Le 14-06-2011

Les investisseurs reprennent position dans la nouvelle Tunisie


Il avait tenté de s’implanter en 2005, mais était tombé dans les griffes du clan Ben Ali. L’épisode s’était conclu par une spoliation de ses sociétés et une interdiction d’entrée sur le territoire. Pas étonnant, dès lors, que Lotfi Bel Hadj, patron du fonds luxembourgeois Greenrock Funds, soit l’un des premiers à retourner en Tunisie. Avec un projet ambitieux. Cet entrepreneur franco-tunisien de 46 ans, acteur important de la compensation carbone, est en train d’y créer un fonds d’investissement éthique et solidaire.

« Ce fonds privé à capitaux ouverts, basé en Tunisie, aura vocation à s’allier avec un fonds public pour créer des entreprises leaders dans chacun des secteurs économiques et ancrées dans différentes régions de Tunisie », explique Mohammed Hadfi, responsable du projet Insaf Fund (équité, en arabe). Ce consultant de 35 ans voit dans ces partenariats public-privé un bon moyen de diversifier le tissu économique tunisien, en spécialisant des bassins d’emplois régionaux amenés à devenir des pôles d’excellence. Côté privé, plusieurs dizaines de millions d’euros sont prévus pour le capital de départ de ce fonds. Lequel a déjà enregistré plusieurs projets de financement, comme le groupe de presse WinPress Group, emblématique de l’engagement affiché de M. Bel Hadj et visant à rompre avec le passé et « les affres du bénalisme ».

« Le développement économique de la Tunisie ne se fera que sur de nouvelles bases : pas sur des principes FMistes, pseudo-démocratiques et ultralibéraux », affirme M. Bel Hadj. M. Hadfi, son associé, de renchérir : « Les Tunisiens en ont assez de l’approche paternaliste et veulent prendre leur destin en main. » L’enjeu est de taille. « La Tunisie va être le premier pays arabe démocratique. Son évolution aura valeur d’exemple. On ne doit pas et on ne peut pas échouer », conclut Lotfi Bel Hadj.

Après une diminution de 25 % sur les quatre premiers mois de 2011, les investissements directs ont désormais le vent en poupe. Chez les Français, deux tendances s’observent. « Il y a ceux qui sont déjà en Tunisie, qui ont pleinement confiance et continuent à faire des extensions. Et ceux qui ont des projets d’investissement mais qui attendent les élections », analyse un conseiller de l’ambassade de France en Tunisie.

Fixées au 23 octobre, les élections pour la Constituante devraient restaurer la confiance des investisseurs. Noureddine Zekri, directeur général de l’Agence tunisienne de promotion des investissements étrangers (FIPA), note « une grande sympathie pour la révolution ».« Les financiers croient en un meilleur environnement d’affaires, plus transparent, avec plus de liberté d’investir », avance-t-il. Ce qui se traduit par un niveau record de missions de prospection et la participation de 350 sociétés étrangères sur les 1 000 déjà inscrites au Tunisia Investment Forum, les 16 et 17 juin, à Carthage. Parmi elles, on note de nouveaux venus russes, américains et asiatiques.

« Aux avantages historiques du marché tunisien s’ajoutent, selon M. Zekri, de nouveaux atouts d’investissements, notamment pour les secteurs à forte valeur ajoutée comme l’aéronautique, s’appuyant sur une main-d’oeuvre locale hautement qualifiée. »

Philippe Santet ne voit aucune raison d’attendre. Associé fondateur de Sud Sofas, il travaille déjà au lancement pour septembre de son unité de production de canapés. « C’est un pays qui joint compétitivité de ses coûts et proximité, explique-t-il, avec un atout majeur d’ouverture à terme sur les marchés arabes et africains. »

Source:”Le Monde.fr” Le 14-06-2011

Lina Ben Mhenni, blogueuse de la révolution tunisienne


 

Elle est l’une des égéries de la révolution-éclair tunisienne… par Net interposé. Lina Ben Mhenni, 27 ans, a appelé au soulèvement sur son blog et témoigné des événements en ligne.

La révolution tunisienne en direct sur internet

C’est un petit bout de femme aux yeux noirs, habillée simplement mais soignée comme le sont les Orientales, sourcils parfaitement épilés et cheveux lissés. Elle a l’air un peu effrayée d’être là, devant ces journalistes venus l’entendre.

Lina Ben Mhenni est pourtant une des égéries de la révolution-éclair tunisienne qui a conduit à la chute de Ben Ali, le 14 janvier d’une année 2011 riche de promesses pour les pays arabes. Une révolutionnaire d’un genre nouveau, qui a mené son combat sur le web. Sur son blog, A Tunisian Girl, elle a sans relâche appelé au soulèvement et témoigné en ligne.

Grâce à des cyberactivistes comme cette jeune femme de 27 ans, le monde a pu suivre la révolution en direct. Le bruit et la fureur de son blog sont parvenus aux oreilles d’Indigène, l’heureux éditeur duIndignez-vous ! de Stéphane Hessel. Lina Ben Mhenni y signe un petit livre dans la même veine, qui va lui valoir les honneurs des journaux et des plateaux télé français, mais aussi allemands.

« Passer du monde virtuel au monde réel ! »

En Tunisie, Lina n’a pas attendu le printemps arabe pour être connue des Internautes… ni pour être l’objet des attentions de la police. Elle a commencé à bloguer en 2007, sous le pseudo de Nightclubbeuse. Pas tant pour raconter ses folles nuits en boîte, bien qu’elle s’y rende fréquemment à l’époque. « Je voulais parler de problèmes sociaux, mais en Tunisie c’était impossible. J’ai pensé que ça détournerait l’attention. J’aimais observer les gens et je voyais que certains dépensaient beaucoup d’argent, alors que d’autres n’avaient rien. »

Elle se lance sur Facebook, y rencontre des défenseurs des droits de l’homme, des membres des partis d’opposition. En 2008, elle s’insurge aux côtés des travailleurs du bassin minier. Puis elle soutient des étudiants privés d’études à cause de leurs activités politiques.

Avec d’autres Internautes, elle lance des manifestations contre la censure, elle qui l’a subie. « C’était la première fois que l’on arrivait à convaincre des gens de passer du monde virtuel au monde réel ! »

« Je suis timide, Internet m’a beaucoup aidée »

Lina se dit programmée pour être activiste. « Mon père, employé du ministère des Transports, militant de gauche sous Bourguiba, a passé six ans en prison et a été torturé. Ma mère, enseignante d’arabe, faisait partie de l’Union des étudiants. Et mon frère a été un des fondateurs de la section tunisienne d’Amnesty International ! »

Chez elle, on ne regarde pas les séries mexicaines ou égyptiennes idiotes à la télé. On lit, on parle politique et géopolitique. Toute jeune, elle noircit des bouts de papier, écrit un journal intime dans lequel elle parle aussi des travers de la société. Avec le web, elle trouve le moyen idéal de s’exprimer. « Je suis timide. J’ai du mal à parler en public. Internet m’a beaucoup aidée. »

Sur son blog, elle écrit tour à tour en français, en anglais, en arabe. « Cela varie selon mes humeurs. Et pendant la Révolution c’était l’anglais, pour toucher plus de monde. » La page Facebook A Tunisian Girl compte 22 000 abonnés.

La jeune femme descend aussi dans l’arène, défiant sa santé fragile, elle qui a dû se faire greffer un rein. « Un cyberactiviste doit aller sur le terrain, sentir ce que vivent les autres. On dit que la Révolution tunisienne est celle du Net, mais si elle n’était que ça, elle n’aurait jamais abouti ! »

« Les blogueurs ont fait le travail des journalistes ! »

Elle goûte au reportage, adore prendre des photos, même s’il faut faire face aux balles ou aux bombes lacrymogènes. Ce qui lui vaut l’inimitié des journalistes de son pays. « Les blogueurs ont fait leur travail, ils étaient absents ! »

Elle a pris des photos de personnes tuées par la police, lors des manifestations de Sidi Bouzid par exemple, ville dans laquelle un jeune marchand ambulant s’est immolé par le feu. À envoyé des informations aux chaînes étrangères, dont TF1 et France 24.Aujourd’hui, ça ne l’intéresse plus. « Tout le monde peut prendre des photos dans la rue ! »

« Tu ferais mieux de rester libre… »

Elle préfère être efficace autrement, en donnant des conférences par exemple, et elle continue à bloguer. Elle est déçue des suites de la Révolution, mais n’intégrera pas pour autant un parti politique. Trop indépendante…

Professeur d’anglais à l’université de Tunis, Lina compte reprendre son doctorat de linguistique. Il lui faudra tout recommencer à zéro. En 2010, lors d’un cambriolage qu’elle attribue à la police, on lui a volé ses ordinateurs et son travail.

Peut-être, quand elle aura le temps, aura-t-elle à nouveau un petit ami, elle qui est sortie avec des étudiants et des journalistes activistes. Mais lorsqu’elle parle mariage à ses parents ceux-ci lui disent : « Tu ferais mieux de rester libre… »

Source: ”Ouest France” Le 14-06-2011

Sondage : les Tunisiens méfiants mais optimistes


 

Selon le baromètre Sigma, si 59,7% des Tunisiens ne savent pas en quel homme politique avoir confiance, 76,4% ont confiance en l’avenir du pays.

Si les Tunisiens restent un peu perdus ou méfiants face à leur nouveau panorama politique, ils sont très confiants dans l’avenir du pays, selon le dernier baromètre Sigma réalisé du 8 au 10 juin, alors que la date des élections de l’assemblée constituante a été officiellement reportée du 24 juillet au 23 octobre.

76,4% des Tunisiens interrogés se considèrent optimistes quant au sort de la Tunisie et ils sont 73,3% à penser que la Tunisie va vers le progrès contre 19,7% qui la voient aller vers le chaos.

Parmi les cinq propositions présentées aux interviewés portant sur la source potentielle de leur peur pour l’avenir de la Tunisie, ils sont 29,5% à redouter le chaos politique, 29,3% une crise économique durable, 15% le terrorisme, 11,9% le retour de la dictature et 10,4% les conflits tribaux.

Ils sont d’ailleurs 87,3% à avoir l’intention d’aller voter aux prochaines élections, avec un taux d’abstention en stagnation par rapport au mois de mai. Mais le taux d’indécis, très élevé déjà en mai (36%) a encore augmenté au mois de juin, passant à 41,2%. Le nouveau paysage politique tunisien semble encore flou pour la population. Il faut en effet souligner que de 11 partis politiques autorisé sous « l’ère Ben Ali« , la Tunisie est passée à 58 partis actifs selon l’institut.

Ennahda en tête

C’est le parti islamiste Ennahdha, clairement identifié par la population, qui arrive en tête des intentions de vote avec 16,9%, en hausse de 1,9 point par rapport à mai (notamment dans le Sud et Centre Ouest), suivi du PDP (Parti démocrate progressiste) avec 9,5% (notamment dans Nord Est et le Centre Est). L’Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar obtient 3,5% (notamment dans le Grand Tunis) ; Al Watan 3,1% ; le CPR 3,0% ; le POCT 1,5% ; Ettajdid 1,0% Afek Tounes 0,9%, l’Initiative 0,4%…

Surtout, 59,7% des Tunisiens font peu ou pas confiance aux hommes politiques (36,2% ne font confiance à personne, 23,5% ne savent pas à qui faire confiance). Le plus populaire du moment reste le Premier ministre Béji Caïd Essebsi (22%), suivi de Rached Ghannouchi (Ennahdha – 8,7%), suivi de Ahmed Néjib Chebbi (PDP – 5,7%), Moncef Marzouki (Congrès pour la République – 3,6%), puis Mustapha Ben Jaafar (2,3%), Abdelfattah Mourou (1,9%), Ahmed Brahim (1,7%), Foued Mebazaa (1,2%), Hamma Hammami (1,1%), Farhat Rajhi (0,9%).

Enquête réalisée par téléphone du 8 au 10 juin 2011, auprès d’un échantillon de 1014 individus de 18 ans et plus choisis selon la méthode des quotas selon les données de l’INS les plus récentes (2010). L’erreur d’échantillonnage maximale est de l’ordre de +ou-3%.

Source : « Le Nouvel Observateur » Le 14-06-2011

Tunisie. Selon Sigma Ennahdha fait la course en tête


Ce sondage, présenté comme un «baromètre de la vie politique en Tunisie», a été présenté, samedi 11 juin, à la conférence organisée par l’association Nou-R (Nouvelle République) à l’hôtel Diplomat à Tunis. Nous présentons ici ses principaux résultats avec toutes les réserves requises, tout en invitant nos lecteurs à ne pas leur donner plus de crédit qu’ils n’en ont réellement, en attendant que les cabinets de sondage tunisiens nous apportent la preuve indéniable de la justesse et de la rigueur des méthodes utilisées. Par ailleurs, et en l’absence d’un cadre réglementaire régissant cette profession ou d’audit des méthodes utilisées par nos cabinets réalisant ces sondages, nous continuerons à marquer nos distances vis-à-vis de leurs résultats. Le dernier sondage de Sigma a porté sur le climat politique en Tunisie ainsi que sur les intentions de vote des Tunisiens pour l’assemblée constituante du 23 octobre. Il en ressort, entre autres résultats annoncés, que: – seulement 47% des Tunisiens ont suivi le dernier discours de Béji Caïd Essebsi et 75% l’ont trouvé convainquant; – 52,5% considèrent que la date des élections du 23 octobre est convenable; – 76,4% se disent optimistes quant à l’avenir de la Tunisie; – 73,3% pensent que la Tunisie va vers le progrès, contre 19,7% qui la voient aller vers le chaos. S’agissant des sources potentielles de peur pour l’avenir de leur pays, les Tunisiens ont indiqué: – le chaos politique (29,5%); – une crise économique durable (29,5%); – le terrorisme (15%); – le retour de la dictature (11,9%); – les conflits tribaux (10,4%). Questionnés sur les mesures prioritaires qu’un gouvernement élu devrait entreprendre, les Tunisiens ont cité, dans l’ordre de priorité: – assurer la sécurité dans les rues ; – diminuer le chômage et créer des emplois stables; – assurer l’existence de structures de santé de proximité; – mettre fin à la corruption ; – améliorer le niveau de la formation dans les écoles, les lycées et les universités. S’agissant des personnalités politiques auxquelles ils font plus confiance, les Tunisiens ont cité, dans l’ordre: – aucune (36,2%); – sans réponse (23,5%); – Béji Caïd Essebsi (22%); – Rached Ghannouchi (8,7%); – Ahmed Néjib Chebbi (5,7%); – Moncef Marzouki (3,6%); – Mustapha Ben Jaâfar (2,3%); – Abdelfattah Mourou (1,9%); – Ahmed Brahim (1,7%); – Foued Mebazaa (1,2%); – Hamma Hammami (1,1%); – Farhat Rajhi (0,9%). Concernant les intentions de vote, Sigma présent les résultats suivants: – les abstentionnistes potentiels (12,7%), dont 20,7% dans le centre-ouest et 17,9% dans le sud ; – Ennahdha (16,9%), surtout dans le sud et centre-ouest; – Pdp (9,5%), notamment dans nord-est et le centre-est); – Ettakatol 3,5% (notamment dans le Grand Tunis); – Al Watan (3,1%); – Cpr (3,0%); – Poct (1,5%); – Ettajdid (1,0%); – Afek Tounes (0,9%); – L’Initiative (0,4%)…

Source : « Kapitalis » Le 14-06-2011

Boualem Sansal, romancier algérien : « A Mohamed Bouazizi »


Romancier, né en 1949 à Alger. Ingénieur de formation, cet ancien haut fonctionnaire du ministère de l’industrie, limogé en 2008, vit dans les environs d’Alger. Dernier roman paru : Le Village de l’Allemand (éd. Gallimard, 2008).

« Cher frère,

Je t’écris ces quelques lignes pour te faire savoir que nous allons plutôt bien mais ça dépend des jours, parfois le vent tourne, il pleut du plomb, la vie nous échappe par tous les pores. A vrai dire, je ne sais trop où on en est, quand on est dans la guerre jusqu’au cou, c’est à la fin qu’on voit s’il faut faire la fête ou porter le deuil. Et là, vient la question cruciale : faut-il suivre ou précéder les autres ; les conséquences ne sont pas les mêmes, une victoire peut tourner court et il est des défaites qui sont le début de vraies grandes victoires. A ce jeu de la mort surprise, il y a le temps d’avant et il y a le temps d’après, mais il y a un seul instant, extraordinairement fugace, pour se décider.

Regarde ces pauvres Yéménites qui se sont réjouis du départ en civière de leur misérable Saleh. Ils se sont dit : il est mort, nous allons enfin vivre. Mais le monstre est revenu à la vie, fou de colère, il sera sans pitié. Les Occidentaux hésitent à le lâcher. Pas de relève à l’horizon, il n’y a que des caciques à l’affût, des djihadistes en embuscade et des tribus armées jusqu’aux dents, on ne fait pas une démocratie avec ça.

Pareil ailleurs, les gens ne savent sur quel pied danser, Kadhafi désespère l’humanité, il refuse de mourir, Boutef désespère Dieu, il refuse de faire sa dernière prière, et que dire de l’Assad, il désespère la Mort, il tue plus vite qu’elle. Qu’il est long le « printemps arabe » et que les jours sont incertains !

Je ne dis rien sur la Tunisie, cher Mohamed, tu es le dernier que je voudrais vexer. Mais tu le sais, les caciques dans ton pays sont comme ça, increvables, malins comme des singes, doucereux comme des assureurs, ils te promettent d’une main ce qu’ils sont en train de t’enlever de l’autre. Ils le tiennent des Phéniciens qui étaient si rusés et si âpres qu’on se demande comment ils ont disparu, si vraiment ils ont disparu.

Bourguiba le grand Suffète n’était que sourires et belles manières, il déshabillait les gens par enchantement. Ce qu’il leur donnait n’était en vérité que choses leur appartenant en propre. Que la femme ait ses droits, quoi de plus naturel. C’est ce qu’il a réussi à faire, donner à la Tunisienne ce qu’elle tenait de Dieu et d’elle-même, la beauté, l’intelligence et la liberté. En Tunisie, on dit « Bourguiba nous a donné… », c’est une erreur, de ces erreurs qui mènent aux dictatures. Si quelqu’un te donne, un autre peut te le reprendre. Le Bourguiba a gardé le pouvoir trente années, autant que le Moubarak et le Saleh, et c’est un Ben Ali, sa créature, qui lui a succédé.

Il est temps d’ouvrir les yeux, il n’y a de liberté que celle qu’on se donne soi-même. Si le successeur de Ben Ali promet la liberté et la démocratie, il faut le chasser, c’est un dictateur. Les Tunisiens ont mieux à faire, n’est-ce pas, que de lui expliquer qu’ils se les sont données eux-mêmes, la liberté et la démocratie, et qu’ils attendent de lui une gestion saine du budget de l’Etat, le reste ne le concerne pas. Donc, pas de discours, pas de religion, pas de trémolos, des actes, point ! Et gare aux notables, ce sont des voleurs de révolutions.

Les autres bandits de la confrérie, les Bouteflika, les Moubarak, les Ben Ali, les Assad et consorts, avaient bien tenté d’imiter Bourguiba, mais n’est pas Bourguiba qui veut, ils revinrent vite à leur vraie nature : le meurtre, la torture, le vol.

Jésus a dit quelque chose comme ça : Celui qui fait le vin n’est pas celui qui le boit. Toi, Mohamed, noble et courageux rejeton de Sidi Bouzid, tu as délivré l’étincelle, ta tâche est terminée, il nous revient de finir le travail. Et, croix de bois, croix de fer, nous le ferons, nos enfants vivront dans la paix que nous leur préparons.

Mais voyons le fond. Celui qui ne sait où aller, peut-il trouver le chemin ? Chasser le dictateur, est-ce la fin ? De ta place, bienheureux Mohamed, tout près de Dieu, tu le sais, les chemins ne mènent pas tous à Rome, chasser le tyran ne donne pas la liberté. Les prisonniers aiment quitter une prison pour une autre, histoire de changer d’air et de gagner un petit quelque chose au passage. Et là, tu vois, j’ai peur pour nos révolutionnaires, ils manquent de perspective. En Algérie, en 1988-1989, nous avons chassé le dictateur Chadli, qui n’était pas le pire des bandits, et qu’avons-nous fait après, nous nous sommes jetés dans les bras des islamistes, nous nous sommes adonnés à corps perdus au trabendo, cette petite contrebande cancérigène, et, petits ruisseaux faisant les grandes rivières, nous avons fabriqué des trafiquants planétaires. Est-ce tout ? Que non, que non, nous avons abandonné nos enfants, ils sont allés nourrir les poissons en mer ou se sont perdus dans les cloaques de l’émigration clandestine, sur une promesse de vie stérile et courte. Et tout fiers, nous nous sommes acoquinés à un Bouteflika, le pire des bandits sur terre.

Cher Mohamed, si tu pouvais revenir, dis-leur que tu ne t’es pas immolé pour ça, tu voulais que la dictature et ses ombres, toutes ses ombres, le clanisme et le népotisme comme des camisoles de force, le racisme d’Etat et l’antisémitisme comme seul regard sur le monde, l’islamisme ou l’exil comme seules espérances, que toutes ces choses mortifères disparaissent de notre chemin et cèdent la place à la vie propre, tranquille, chaleureuse, amicale.

Cher Mohamed, cher héros, il n’est pas donné à la même personne d’allumer le feu et de cuire la soupe, mais il est juste que tous y trempent leur pain. Il nous faut nous libérer de nos maux mais aussi soigner les mesquins, les détraqués, les imams fous, les trafiquants. Sinon, on remplacera une élite ignare et corrompue par une élite jargonneuse tout aussi profiteuse, vivant pour l’essentiel en Occident où la démocratie locale les accepte mal, car telle est la démocratie, elle ne reconnaît que les siens, ceux qui se sont battus pour elle. J’ai l’impression que les choses se passent ainsi dans ce monde arabe qui tente de se réveiller de plusieurs siècles de rêvasseries et de despotisme, mais c’est vrai que dans le fracas et la fumée des répressions, on distingue mal le vrai du faux. L’urgent est impérieux, il empêche de voir loin.

C’est cela que je voulais te dire, cher Mohamed. Si tu pouvais te manifester pour nous éclairer, ce serait bien. Là-haut, vous savez l’avenir du monde. »

Source: “Le Monde.fr” Le 14-06-2011

Donald Kaberuka : « Les réformes économiques doivent mener à des réformes politiques »

 


Solidarité Sud-Sud, partenaires asiatiques, négociations de contrats et implication de l’État. Le président de la Banque africaine de développement esquisse des solutions pour le continent. Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Finance : l’heure des comptes | Donald Kaberuka : « Les réformes économiques doivent mener à des réformes politiques » | Jeuneafrique.com – le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique Au lendemain de la révolution tunisienne, un exemple précis vient à Donald Kaberuka pour illustrer la complexité des relations qu’entretient l’Afrique avec les pays émergents. La Chine, souligne-t-il, ne s’est pas empressée d’aider la Tunisie face à sa baisse de régime au plan économique. Le modeste prêt de 150 millions d’euros alloué par l’Union européenne donnait pourtant à Pékin l’opportunité de surpasser encore une fois l’Occident et de respecter ses promesses de solidarité Sud-Sud. Au bout du compte, ce sont la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale qui auront sauté sur l’occasion, offrant chacune à la Tunisie un prêt de 500 millions d’euros. « La Chine est intéressée par le pétrole et les minerais. Si vous n’avez ni l’un ni l’autre, elle ne s’empressera pas de vous venir en aide », résume le président de la BAD, évoquant des rapports qui sont bien loin de la théorie du « gagnant-gagnant ». Double stratégie Donald Kaberuka est plus intéressé par les avantages tangibles que ces partenaires peuvent lui apporter. Si, il y a dix ans, la BAD faisait appel aux entrepreneurs chinois dans seulement 20 % de ses projets de routes, aujourd’hui les Chinois construisent 60 % des axes financés par la banque. Les investisseurs européens pourraient espérer que leurs entrepreneurs nationaux aient droit à « une part du gâteau » plus importante, mais l’Afrique n’a pas de temps à perdre?: « Pour rattraper la Chine, elle a besoin d’une croissance économique à deux chiffres pendant au moins vingt ans. » Pour aider le continent à tirer profit au mieux des partenariats avec l’Asie, la BAD a une double stratégie. La première est de profiter du savoir-faire et des expériences de ces pays. La seconde est de s’assurer que les États africains obtiennent des accords intéressants lorsqu’ils négocient avec de nouveaux partenaires qui ont des vues sur les richesses brutes du continent. « Les modèles de croissance dans le monde sont en train de changer. Mais ce n’est que depuis les années 2000 que nous avons constaté cet attrait des économies émergentes, souligne Kaberuka. Il y a les pays du Golfe, l’Inde, la Chine, le Brésil, l’Indonésie et tous les pays membres du G20. Nous essayons d’apprendre de tout le monde. » S’éloigner du modèle d’économie de marché libéral de Washington a été une libération en soi. Le prix des denrées alimentaires est en train d’augmenter sous l’influence de la nouvelle classe moyenne chinoise. Mais l’application stricte d’une doctrine d’économie libérale, combinée à des programmes d’ajustements structurels, a empêché les agriculteurs africains de profiter des retombées de cette hausse des prix. « L’État doit s’investir davantage auprès des fermiers. Je ne suis pas pour les subventions à la consommation, mais je suis un fervent défenseur du soutien à la production par l’État, si besoin est. Comme au Malawi, par exemple, où les autorités ont mis en place un soutien à la production agricole, ciblé et limité dans le temps. » Richesses accaparées Le président de la BAD pense qu’il y a aussi des leçons à apprendre des pays asiatiques. Mais il rejette l’idée de l’homme providentiel par qui viendra le salut. Il cite la Tunisie, parfait exemple de « dictature scientifique ». Elle a permis à 92 % de la population tunisienne d’accéder à la propriété, elle a assuré l’accès à l’eau et à l’électricité à 84 % des citoyens, elle a encouragé l’éducation des filles. ce qui n’a pas empêché le système d’exploser. « Cette révolution ne s’est pas faite uniquement au nom du pain. Elle s’est faite au nom de la liberté, contre la corruption d’un régime qui accaparait toutes les richesses. Certains croient que l’autoritarisme politique peut conduire au développement, mais ce développement ne sera jamais durable de cette manière. Arrivées à un certain point, les réformes économiques doivent mener à des réformes politiques. » Le problème du développement offert par les régimes autoritaires est qu’il ne bénéficie qu’à une infime élite, explique Donald Kaberuka. Pour illustrer sa foi en des ­réformes économiques qui profitent à tout le peuple, il prend l’exemple du Brésil. Le pays a réussi à garantir la stabilité sous le mandat du ­président Fernando Henrique Cardoso, et Luiz Inácio « Lula » da Silva a encouragé l’intégration sociale et une meilleure répartition des richesses. « Lula a mis en place des filets de sécurité sociaux. N’importe quel pays aux revenus moyens qui ne garantit pas l’intégration sociale se retrouve piégé. Les problèmes surgissent quand certains groupes de la société vont de l’avant et que d’autres se retrouvent abandonnés derrière. » La clé pour tirer profit au mieux des accords avec les pays émergents, explique Kaberuka, c’est de s’assurer que les contrats concernant l’exploitation des ressources ont été mis au point par des professionnels hors pair. Il faut aussi que les États s’assurent que ces contrats sont respectés et mis en application. La BAD a ainsi lancé la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF), une instance indépendante dont l’objectif est d’aider les pays lors de la négociation des contrats et de combattre le détournement de fonds publics. L’instance, qui propose ses conseils à des prix compétitifs, organise aussi des stages de formation gratuits. Elle est entrée en activité il y a un an. Des pays comme la Tanzanie, l’Ouganda, le Niger, le Burkina et le Rwanda ont déjà fait appel à son expertise lors de la négociation de contrats complexes concernant des accords passés avec la Chine, l’Inde ou le Brésil, dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’énergie ou des mines. Intransigeant Pour Kaberuka, seuls des contrats mieux élaborés permettront à l’Afrique de mieux gérer l’attrait de ses partenaires pour ses ressources. « Cela ne peut pas être comme en Sierra Leone où, dans le passé, les investisseurs venaient et partaient, laissant derrière eux un gros trou dans la terre. » Le patron de la BAD est tout aussi intransigeant envers les leaders africains, qui doivent garantir la stabilité économique de leur pays. « Récemment, j’ai vu trop de gouvernements annuler des contrats signés par leur prédécesseurs. Cela tue la confiance des investisseurs. » Mais pour commencer, précise-t-il, il faut assurer une meilleure gouvernance et encourager l’intégration des marchés africains, pour que chacun puisse profiter de la diversité du continent et de ses économies d’échelle. L’Afrique doit connaître une intégration régionale pour être capable de mieux négocier avec ses partenaires et faire décoller son économie. « Si vous additionnez les réserves de devises étrangères des pays africains, elles sont plus importantes que celles de l’Inde?! » La nature de la croissance et la redistribution des richesses qu’elle engendre sont essentielles, insiste-t-il. L’intégration sociale n’est pas un luxe, c’est une condition nécessaire au développement.

AFP, le 7 juin 2011 à 12h35 GMT

Algérie: le CNT libyen prédit un rapide renforcement des liens avec Alger


ALGER, 07 Jui 2011 (AFP) – Le Conseil national de transition (CNT) libyen a prédit un rapide renforcement des liens avec Alger tout en l’accusant à nouveau d’avoir soutenu le chef libyen Mouammar Kadhafi par l’envoi de mercenaires, dans un entretien mardi au quotidien algérien Echourouk.
Le vice-président du CNT Abdelhafidh Ghoka a affirmé au journal être en possession d' »informations et de documents prouvant que des avions militaires algériens ont effectué des vols quotidiens vers quatre aéroports militaires dont ceux de Sebha, Maatikia et Benina », respectivement situés à 800 km au sud de Tripoli, et dans les banlieues de Tripoli et Benghazi.
Cela s’est produit, a-t-il dit, « les 17, 18 et 19 février ».
« Nous parlons des jours qui ont précédé l’embargo aérien » contre la Libye, faisait référence au vote le 18 mars de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité.
« Nous avons des morts algériens identifiés qui faisaient partie des troupes de Kadhafi en guerre contre le peuple libyen », a affirmé le vice-président du CNT. « Nous avons également des prisonniers algériens parmi les milliers de prisonniers arabes et des pays voisins ».
M. Ghoka a avoué ne « pas comprendre la position algérienne ». Il s’est dit « étonné » par l’attitude « de certains pays arabes dont l’Algérie, qui ont eu des positions pas claires du tout face à l’extermination sauvage perpétrée contre les Libyens. »
Alger a démenti à plusieurs reprises l’envoi de mercenaires en Libye. Le 1er juin, le haut commandant des forces américaines pour l’Afrique (Africom), le général Carter Ham, avait déclaré à Alger ne pas être en possession d’informations à ce sujet.
Le vice-président du CNT a néanmoins estimé que les liens du CNT et de l’Algérie « se renforceront dans les prochains jours », avant, a-t-il espéré, « la chute de Kadhafi ».
« Nous ne voulons créer aucune inimitié avec aucun pays, que dire alors d’un pays frère et voisin comme l’Algérie! »
Les autorités algériennes ont confirmé dimanche avoir ordonné le gel des avoirs des dirigeants libyens sur leur territoire, conformément aux directives du Conseil de sécurité de l’Onu.
AFP, le 7 juin 2011 à 18h04 GMT

Moines de Tibéhirine: une expertise contredit la thèse d’un ouvrage récent


PARIS, 07 Jui 2011 (AFP) – Une récente expertise française réalisée dans le cadre de l’enquête sur la mort des moines de Tibéhirine en 1996 en Algérie ne corrobore pas la thèse émise récemment dans un ouvrage sur la façon dont les moines ont pu être tués, ont indiqué des experts.
Dans un récent ouvrage, l’écrivain René Guitton élabore, à partir de photos des têtes des moines versées au dossier en 2006 et de spécialistes qu’il a consultés, des hypothèses sur la mort des moines.
Chaque tête « porte un seul impact de balle » après un tir « dirigé de haut vers le bas » selon M. Guitton pour qui les moines ont pu être exécutés chacun d’une balle par des hommes debout alors qu’ils étaient agenouillés.
L’écrivain évoque en particulier des points d’entrée et de sortie sur certains crânes et décrit une « trajectoire de passage » unique, « très différente de celle qui aurait été provoquée par l’utilisation d’une arme blanche ou d’un objet contondant ».
Une expertise médicale à partir de ces photos, ordonnée par le juge français Marc Trévidic, ne confirme pas l’hypothèse d’une trajectoire unique de balle par crâne.
« Les conclusions de l’ouvrage de M. René Guitton découlent de constructions que rien ne nous permet d’évoquer sur les documents photographiques portés à notre connaissance », écrivent les deux experts dans leur rapport du 11 mai qu’a pu consulter l’AFP.
« Sur les documents photographiques qui nous ont été confiés, nous n’avons aucun élément concernant les crânes 1 à 6 pour évoquer l’hypothèse de l’auteur », ajoutent-ils en référence à l’hypothèse de points d’entrée et de sortie sur six crânes reproduits dans l’ouvrage sous forme de dessins.
Les sept moines avaient été enlevés fin mars 1996 dans leur monastère isolé situé près de Medea. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni avait revendiqué l’enlèvement et l’assassinat des moines.
Les têtes des sept moines ont été retrouvées le 30 mai au bord d’une route de montagne. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
L’enquête s’est réorientée depuis 2009 et le témoignage d’un ancien attaché de défense à Alger, le général Buchwalter, vers une bavure de l’armée algérienne.

Reuters, le 13 juin 2011 à 16h25 GMT

Erdogan promet le dialogue sur la nouvelle Constitution turque


* L’AKP signe son meilleur score depuis 2002
* Il n’a cependant pas la majorité qualifiée au Parlement
* Une victoire bien accueillie par les marchés
par Pinar Aydinli et Ibon Villelabeitia
ANKARA, 13 juin (Reuters) – Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sort renforcé des élections législatives de dimanche en Turquie mais son parti conservateur AKP devra trouver des alliés pour amender la Constitution héritée du coup d’Etat militaire de 1980.
L’AKP, le Parti de la Justice et du Développement, a recueilli 49,9% des suffrages, son meilleur score à des législatives depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
Cette victoire lui permet d’obtenir 326 des 550 sièges au Parlement. C’est toutefois quatre de moins que le nombre exigé pour la convocation d’un référendum sur une nouvelle Constitution.
Marchés financiers et investisseurs ont bien accueilli ce résultat qui force le parti au pouvoir à trouver un compromis avec d’autres forces politiques.
La livre turque s’est renforcée contre le dollar et les emprunts d’Etat ont réagi favorablement.
« La nouvelle Constitution exige le consensus, le dialogue avec d’autres partis et la société en général », souligne Cengiz Aktar, professeur à l’université Bahcesehir d’Istanbul.
« Nous allons voir si Erdogan et sa majorité sont prêts à cela où s’ils veulent poursuivre seuls leur route et imposer leurs propres vues – dans ce dernier cas, il faut s’attendre à des temps difficiles. »
« Les résultats de cette élection pointent vers le meilleur scénario possible pour les marchés: une solide majorité de l’AKP mais pas de majorité à 330 sièges requise pour amender la Constitution et la soumettre à référendum », dit Wolfango Piccoli, un analyste basé à Londres.
« En n’atteignant pas les 330 élus, l’AKP va devoir entamer des négociations avec l’opposition pour obtenir les changements qu’il souhaite. »
« LA TURQUIE L’AIME »
La presse salue lundi le succès de l’AKP qui offre à Erdogan un troisième mandat à la tête du gouvernement.
« La Turquie l’aime », « Le maître des urnes »: ces titres qui barrent la une de deux journaux donnent le ton.
Mais les adversaires du Premier ministre craignent que, fort de cette victoire, il ne cherche à renforcer son pouvoir et à museler l’opposition.
S’adressant à des milliers de ses partisans dimanche soir à Ankara, Erdogan a au contraire promis de travailler avec « humilité » avec ses rivaux.
« Le peuple nous a transmis le message d’élaborer une nouvelle Constitution à travers le consensus et la négociation. Nous allons discuter de cette nouvelle Constitution avec les partis d’opposition », a-t-il lancé.
Le dirigeant du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, gauche kémaliste laïque), qui a obtenu 25,9% des voix et 135 sièges, son meilleur score depuis trente ans, a affirmé qu’il surveillerait de près le chef du gouvernement.
« Nous souhaitons tout le succès possible à l’AKP mais il doit garder à l’esprit qu’il y a maintenant un parti d’opposition qui sort renforcé de ces élections », a dit Kemal Kilicdaroglu.
La troisième force politique du pays, le parti du Mouvement nationaliste (MHP, droite nationaliste) a recueilli environ 13% des voix (54 sièges).
Aux précédentes élections de 2007, l’AKP, créé à partir d’une formation islamiste interdite à la fin des années 1990, libéral au plan économique et conservateur sur les questions de société, avait recueilli 46,5% des voix et 331 élus.
Erdogan mène depuis longtemps campagne pour une modification de la Loi fondamentale élaborée en 1982 à la suite du coup d’Etat militaire de 1980.
Il assure que la nouvelle Constitution s’appuiera sur des principes démocratiques et pluralistes, mais ses détracteurs dénoncent ses tendances autocratiques et lui prêtent l’ambition de se hisser plus tard au poste de chef de l’Etat dans le cadre d’un système présidentiel renforcé.
Les opposants critiquent aussi l’usage répandu des mises sur écoute, la détention de journalistes critiques, la corruption et un fossé croissant entre riches et pauvres.

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