TUNISNEWS
7 ème année, N° 2275 du 14.08.2006
AFP: Proche-Orient: la Tunisie appelle à la tenue d’un Sommet arabe d’urgence AP: Liban: Tunis appelle à la tenue d’un sommet arabe extraordinaire
AFP: Sicile: 290 immigrants clandestins arrivent à Lampedusa
Le Temps (Suisse):Le voile cristallise la tension entre les femmes et le pouvoir en Tunisie
Novosti: Les USA et Israël planifient une frappe conjointe contre la Syrie et/ou l’Iran (experts américains) Bassam Bounenni: Comment sauver le Liban ?Menarfez Barcha:L’opinion des masses .. est-elle si stupide ? La Liberté (Suisse):Musulmans contre islam?
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Proche-Orient: la Tunisie appelle à la tenue d’un Sommet arabe d’urgence
AFP, le 14 aout 2006 à 12h32 TUNIS, 14 août 2006 (AFP) – La Tunisie a appelé lundi à la tenue d’un Sommet arabe d’urgence sur la situation au Proche-Orient et notamment en vue d’un “engagement commun” sur la “reconstruction de la Palestine et du Liban”, a indiqué l’agence officielle TAP. “La Tunisie appelle les pays arabes à tenir un Sommet d’urgence afin d’évaluer la situation et de coordonner les efforts en vue d’une position solidaire ferme et d’un engagement commun pour contribuer efficacement à la reconstruction de la Palestine et du Liban”, a rapporté TAP citant une “source autorisée du ministère des Affaires étrangères. Cet appel intervient quelques heures après l’entrée en vigueur de l’accord de cessation des hostilités entre Israël et la milice chiite libanaise du Hezbollah, suite à un mois d’une guerre meurtrière au Liban. AFP
Liban: Tunis appelle à la tenue d’un sommet arabe extraordinaire
lundi 14 aout 2006, 13h47 TUNIS (AP) – La Tunisie a appelé lundi à la tenue d’un sommet arabe extraordinaire pour évaluer la situation après plus d’un mois d’hostilités entre Israël et le Hezbollah, adopter une position commune et prendre un engagement collectif en faveur de la reconstruction du Liban et dans les territoires palestiniens. Un appel dans ce sens avait été lancé jeudi dernier par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali dans le but “d’effacer les séquelles de la grande dévastation” causée par l’offensive israélienne. Dans un communiqué, le ministère tunisien des Affaires étrangères fait état de sa “grande satisfaction” à la suite de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 1701 appelant à l’arrêt des opérations militaires au Liban. Le ministère forme l’espoir qu’en “ces circonstances délicates, la communauté internationale et en particulier les puissances influentes sur la scène mondiale assument pleinement leurs responsabilités pour asseoir la sécurité et la stabilité dans la région”, faisant ressortir “le besoin pressant de parvenir à un règlement juste et durable du problème palestinien”. AP
Sicile: 290 immigrants clandestins arrivent à Lampedusa
AFP, le 14 aout 2006 à 14h15 ROME, 14 août 2006 (AFP) – Deux embarcations transportant un total de 290 immigrants clandestins ont été secourues lundi et leurs passagers débarqués sur l’île italienne de Lampedusa, au large de la Sicile, ont annoncé les gardes-côtes italiens. Une première barque à la dérive avec 3O personnes à bord a été remorquée lundi à l’aube par les services de secours puis une embarcation en bois surchargée de 260 boat-people a été à son tour interceptée et conduite au port de Lampedusa. L’île située à 300 km des côtes libyennes doit faire face à des arrivées constantes d’immigrants.
Selon des chiffres publiés lundi par le ministère italien de l’Intérieur, un total de 178 embarcations avec 10.414 personnes à bord sont arrivées sur l’île entre le 1er janvier et le 31 juillet 2006, contre 6.901 durant la même période de 2005. Les barques utilisées par les filières d’immigration sont de plus en plus petites si bien qu’elles n’arrivent pas toujours à atteindre la Sicile distante encore de 200 km de Lampedusa et doivent être secourues ou interceptées en chemin.
L’immigration par mer ne représente cependant que 13% du total de l’immigration clandestine totale en Italie, note le ministère. Près de deux immigrants sur trois (63%) entrent en Italie avec un visa de séjour régulier mais restent dans le pays après l’expiration du visa.
Toujours selon les statistiques publiées lundi par le ministère de l’Intérieur, 62.545 immigrants illégaux ont été recensés entre le 1er janvier et le 15 juillet 2006 et il y a eu dans le même temps 10.790 reconduites aux frontières. Durant les six premiers mois de 2006, la lutte contre l’immigration clandestine et la traite d’êtres humains a abouti à l’arrestation de 300 personnes, note enfin le ministère de l’Intérieur.
TUNISIE. Cinquante ans après la libération des femmes, le «modèle tunisien» marque le pas avec la recrudescence du port du voile ces dernières années chez les jeunes.
Le voile cristallise la tension entre les femmes et le pouvoir en Tunisie
Chloé Leprince, Bizerte «Les Marocains sont des lions, les Algériens des hommes et les Tunisiens… des femmes.» Ce vieux proverbe arabe, qui a le don de hérisser quelques ego virils au pays du jasmin, ne manque pourtant pas d’à-propos. Depuis un demi-siècle en effet, la Tunisie s’érige en vitrine de l’émancipation de la femme arabe, lui accordant une place sans égale au Maghreb. Dimanche, Fête nationale de la femme comme tous les 13août, le pays de Bourguiba célébrait aussi le 50e anniversaire d’un texte fondateur, le Code du statut personnel. Clé de voûte d’un système qui entend faire la part belle à la laïcité et à l’égalité des sexes, ce texte avait été adopté aux premières heures de l’indépendance sous la houlette du président Bourguiba. Dès 1956, il prohibait répudiation, polygamie et mariage forcé pour accorder droit de vote et divorce aux femmes. Libération palpable Zine el-Abidine Ben Ali, qui a succédé au Commandant suprême il y a 19 ans, n’est jamais revenu sur ces acquis. Depuis son adoption, en 1956, le texte a été enrichi, légalisant par exemple l’avortement dès 1963. Les mouvements féministes du monde arabe présentent souvent cet arsenal législatif historique comme un modèle en terre musulmane, tout en réclamant d’ultimes réformes, comme l’égalité en matière de droits de succession. Un demi-siècle après, la libération de la femme tunisienne est certes palpable. Dans les rues, les femmes au look parfois tapageur apparaissent plus occidentalisées que leurs sœurs marocaines ou algériennes. Sur la plage, il arrive de voir des couples s’embrasser dans les vagues. Au parlement, un député sur quatre est une femme et elles sont désormais plus nombreuses que les garçons sur les bancs de l’université. Pourtant, cinquante ans après avoir vu Bourguiba dénouer des voiles à tout va, la Fête nationale de la femme a cristallisé pas mal de tensions, cette année. Le climat s’est nettement dégradé entre le pouvoir et une partie de la population, qui plébiscite le retour du voile. Œil charbonneux, voile immaculé et grosses baskets, la pétillante Asma ne décolère pas contre les autorités qui, dit-elle, l’empêchent de se voiler à sa guise. Etudiante aux beaux-arts de Tunis, cette Bizertine de 25 ans a mis le voile le 22 mars dernier. «Une naissance, explique-t-elle à voix basse. Avant, je m’habillais légèrement, je portais un bikini à la plage et mes cheveux longs lâchés. Mais j’ai ressenti le besoin de cacher ce corps, cette beauté, aux yeux des autres. C’est un cheminement personnel. Mon identité, c’est celle de la femme musulmane. Je me suis trouvée.» Durant l’année scolaire, Asma vit dans un foyer d’étudiantes de la capitale et jouit d’une latitude rare dans un pays arabe. «Je sors tard le soir, je rencontre des artistes, j’ai de nombreux amis de sexe masculin. Cela ne m’empêche pas d’observer le jeûne deux jours par semaine ou de me lever à 5 heures pour la prière de l’aube.» A Tunis comme à Bizerte, où elle revient à chaque période de vacances, elle évite toutefois soigneusement les mosquées, «pleines de flics en civil prompts à me ficher comme terroriste», assure-t-elle. Car le climat est tendu avec la police. «On nous harcèle, se plaint Asma. On me fait des réflexions parce que je masque intégralement mes cheveux. Dans certains endroits, je suis méprisée depuis que je porte le voile. Mais c’est comme une guerre civile pour moi. Mon voile, c’est mon combat.» Le modèle tunisien ébranlé Asma n’a rien d’une exception. A 16 ans, sa voisine Selma, est collégienne. Elle a mis le voile l’an dernier, au retour d’un voyage en Europe… et contre l’avis de sa mère et de sa sœur, qui arbore un look hip-hop. «J’ai des problèmes à l’école et il y a plein d’endroits où je ne peux plus aller», explique cette très jeune fille qui dit «adorer la religion». «Pourtant, j’ai de plus en plus d’amies voilées.» Si les Tunisiennes voilées sont en effet de plus en plus nombreuses depuis la fin des années 90, on constate surtout que cette tendance s’étend à tous milieux. Longtemps cache-misère pour des milieux populaires plus friables aux poussées traditionalistes, le voile fait aujourd’hui recette dans les classes moyennes et les élites intellectuelles, remettant en question ce qui fut longtemps considéré comme le «modèle tunisien». Au grand dam du président Ben Ali qui ne rechigne pas à la fermeté pour faire de la femme «un rempart solide contre les forces rétrogrades, le fanatisme et les extrémismes»… quitte à heurter une partie de son pays. (Source : « Le Temps » (Suisse), le 14.08.2006)
Les USA et Israël planifient une frappe conjointe contre la Syrie et/ou l’Iran (experts américains)
11/08/2006 19:28 MOSCOU, 11 août – RIA Novosti. Les stratèges américains et israéliens sont en train de planifier à présent une frappe conjointe contre la Syrie et/ou l’Iran, affirment des experts américains, a rapporté vendredi le journal libanais Al-Safir. Le Pentagone a dépêché en Israël un groupe d’experts militaires, chargés de choisir des cibles pour des missiles du type Cruz, écrit le quotidien libanais, tout en se référant à Bruce Gagnon, coordinateur du Global Network Against Nuclear Power and Weapons in Space (GN), organisation non gouvernementale (ONG) américaine qui refuse les armes et l’énergie nucléaires dans l’espace. Les opérations des troupes américaines contre l’Irak (“Orage du désert” et “Choc et effroi”) ont commencé justement par des tirs de missiles Cruz depuis les bâtiments de guerre américains, rappellent les experts du GN (Réseau de lutte contre la militarisation et la nucléarisation de l’espace). Dans ces conditions, Bruce Gagnon a bien recommandé à toutes les organisations non gouvernementales des Etats-Unis intervenant pour la paix au Proche-Orient à se mettre immédiatement en contact avec leurs représentants au Congrès américain afin que ceux-ci s’opposent à toute initiative d’élargissement du conflit libano-israélien. Le coordinateur du GN les a aussi exhortées à ne pas tarder avec l’organisation de manifestations de protestation contre les tentatives d’étendre le conflit libano-israélien à des pays voisins. Le Réseau de lutte contre la militarisation et la nucléarisation de l’espace (CN) a été fondé en 1992.
(Source: l´agence de presse russu Novosti le 11 aout 2006) http://fr.rian.ru
Comment sauver le Liban ?
Par Bassam Bounenni
On ne le dira jamais assez: le Liban n’a pas besoin de paix mais d’indépendance, la première pouvant être la résultante de la seconde. Du moins pour le cas du pays du Cèdre. Le pays a toujours été le décor – mortuaire – de guerres qui, dans d’énormes proportions, n’ont jamais été les siennes. Sa position géostratégique, ses ressources naturelles – notamment l’eau -, sont à l’origine de ses cauchemars.
Fort d’un tissu « identitaire » inédit dans un Moyen-Orient « débarrassé » de sa diversité – malheureusement – , le Liban n’arrive plus, depuis la guerre de 1975, à faire de ses diversités la pierre angulaire d’un système politico-social qui pourrait faire exception dans la région.
C’est que les principaux protagonistes de la « sale guerre » sont toujours présents, à travers leur progéniture. Ce qui a fait de la scène politique libanaise une véritable scène collégiale.
Ajoutons à cela l’enchevêtrement excessif et – parfois – répugnant entre le politique et le religieux. En effet, l’Eglise maronite, les Loges druzes, les Husseiniats chiites et les Mosquées sunnites – dont une frange wahhabite proche du clan Hariri – sont devenus acteurs incontournables de la scène politique libanaise. Des acteurs nocifs également. Car, chaque communauté est en partie une présence étrangère d’une religion, d’une idéologie. En fin de compte, d’une essence qui aura des visées.
Cet état des choses est de plus en plus favorisé par les Accords de Tayef, signés pour « officiellement » mettre un terme à la guerre civile.
Lesdits accords ont, au contraire, approfondi la guerre civile, en transférant les batailles du terrain à la scène politique. Pis, ces accords mettent fin à l’une des plus vieilles démocraties de la région, en distribuant la « tarte » politique : un Président chrétien, un Premier ministre sunnite et un chef de Parlement chiite. En d’autres termes, des accords qui délimitent la zone de chaque communauté.
A travers l’actuelle crise qui frappe le Liban, les accords de Tayef prouvent encore leur futilité. Les communautés chrétiennes et druzes sont réduites au silence, alors que les Sunnites approuvent du bout des lèvres l’opération menée par le Hezbollah contre Israël.
Peu importe l’issue de cette guerre ou la justesse ou non de l’entreprise initiée par le Parti de Dieu. Ce qui prime aujourd’hui consiste à immuniser le Liban contre toute ingérence étrangère qui menacerait son intégrité territoriale et son autodétermination. Tout cela passe impérativement par l’indépendance du pays et de ses institutions, indépendance qui passe, pour sa part, par le démarrage d’un processus de paix libano-libanais qui mettrait un terme à la mascarade légitimée et pérennisée par les Accords de Tayef. Il y va de la survie du Liban et de la démocratie dans la région. A bon entendant !
L’opinion des masses .. est-elle si stupide ?
Menarfez Barcha J’aimerais participer au débat et répondre surtout au concitoyen Balha pour lui dire ce qui nous rapproche mais aussi ce dont il n’a pas tenu compte dans son analyse et là ou il est injuste dans ses opinions : Je précise que je ne suis pas islamiste et que je suis profondément démocrate et surtout républicain (nuance importante :-)). Partageant les valeurs démocratiques et républicaines, je ne peux pas faire l’apologie de la guerre .. c’est évident. Je ne peux aussi que comprendre l’irritation de certains de voir l’étendard de la justice, de la dignité et de la résistance (ce mot veut dire résistance à une certaine vue américano-israélienne de la géo-politique du moyen orient) hissé par une milice et un mouvement d’obedience religieuse … Mais peut-on en une seule phrase dire : les masses arabes et islamiques ont tort de sympatiser avec Hezbollah ? les sentiments de fierté des masses arabes et islamiques d’avoir mis en difficulté l’armée la plus puissante de la région sont elle si illégitimes ? Avant de répondre ou d’essayer de comprendre ce qui se passe, je pense qu’il est extrêment utile de rappeler certains faits historiques : 1- La première des vérités est celle que nous avons tous tendance à occulter : l’existence d’Israel s’est faite sur une des plus grosses des injustices du 20ème siècle: Un groupe de pays donne une terre qui ne lui appartient pas à un peuple adepte d’une seule religion en faisant fi des lois élémentaires de justice et d’équité en profitant d’un contexte colonial et ne tenant aucunement compte des populations locales. 2- Cet état constitué avait le choix soit de co-exister pacifiquement avec les vrais propriétaires de la terre spoliée et de ses voisins soit d’être une puissance colonilae occupante, agressive, cruelle et raciste … c’est le deuxième choix qui semble avoir été pris par l’ensemble des dirigeants de l’état d’Israel (à part peut être une courte période de Y.Rabin) 3- Depuis 1948, il ya plus de 400 résolutions des nations-unis qui dans leur majorité condamnent Israel … la grande majorité de ces résolutions sont restés lettre morte et inappliquées avec la complicité des pays occidentaux au détriment des régimes arabes, du peuple palestinien et de ses 3 millions de réfugiés qui sont aptrides depuis 1947 et 1967. Plus de 40 vetos américains en plus sont en faveur d’Israel. 4- L’état d’Israel s’est doté de l’armée la plus puissante de la région, de la seule force nucléaire de la sous-région en totale impunité internationale et avec l’aide et complicité des pays occidentaux … Et au lieu d’utiliser cet état de fait pour ‘imposer’ la paix, l’état d’Israel n’a cessé de formenter les agressions et provocations de tous genres envers le peuple propriétaire de la terre de Palestine. La liste de tous les massacres pérpétués par l’état hébreu et ses organisations fascistes dépasse de loin en nombre et en horreur les ripostes palestiniennes et arabes … dans ce jeu macabre de l’horreur, la palme revient haut la main à Israel. 5- Le monde occidental qui se dit de plus en plus ‘judéo-chrétien’ (comprenez anti-musulman, car c’est un concept du 20ème siècle qui n’a jamais existé avant) considère Israel comme un prolongement naturel du monde occidental au milieu d’un monde ‘barbare’ et parle du droit d’Israel de se protéger de l’agressivité de ses voisins et des palestiniens. Curieusement, les populations occidentales considèrenet quant à elles que la menace majeure pour la paix dans la région est celle que constituent l’état d’Israel et celui des Etats-unis par leur politique régionale (sondage effectué en Europe et trés vite occulté). 6- Toutes les initiatives de paix ont été sabordés par l’état d’Israel : retenons la dernière : la proposition arabe du sommet de Beirouth (Paix contre la terre) simplement et superbement ignorée par Israel et aussi les états-Unis. ajoutez à ça le refus de négocier avec Arafat, le refus de négocier avec Abbas, et maintenant le refus de reconnaitre et négocier avec un gouvernement démocratiquement élu. L’état d’Israel est un état belligerant et qui n’est pas en faveur de la paix, et qui n’a aucune envie de faire la paix sauf celle imposée unilatéralement par ses propres conditions et ses armes. Même la dernière position du groupe Hamas favorable à l’accord des prisonniers et qui reconnait implicitement l’état d’Israel , (ce qui a été pour l’ensemble des observateurs politiques un coup de tonnerre dans l’idéologie de Hamas) , a été superbement ignoré et rejeté par Israel et son parrain (de la paix). Toutes ces vérités sont dans le subconscient arabe, et vous remarquerez bien que je n’ai pas ajouté la composante ‘religieuse’ qui est aussi dans le subconscient populaire et qui fait que l’état d’Israel est un état ‘illégitime’ pour une vaste et grande majorité de nos peuples. Ajoutons mainetant les ingrédients de la 2ème catégorie : l’humiliation. 7- Les peuples arabes déjà humiliés par les différentes colonisations, ont été en plus humiliés par les guerres perdues face à Israel et de la manière dont ils ont été perdues. Ces humiliations successives durent depuis un demi-siècle ce qui fait penser ceratins que nous sommes la génération de l’humiliation. 8- Les peuples arabes sont quotidiennement humiliés par les prises de positions occidentales en faveur d’Israel et contre le droit tout court , elles se sentent par ailleurs humiliés par le racisme anti-arabe et anti-musulman croissant dans le monde occidental et ses médias. 9- Les peuples arabes sont humilés surtout par leurs régimes politiques, non démocratiques, impopulaires et alignés en majorité sur la politique des états-unis et donc d’Israel en dépit de l’avis majoritairement contre des opinions publiques. Ajoutons mainetant les ingrédients de la troisième catégorie : l’oppression 10- Aucun état arabe n’est démocratique .. à part le Liban qui est une démocratie confessionnelle particulière … Le citoyen n’est au centre du système politique dans aucun pays arabe. 11- La corruption des états et des régimes dans leur quasi-totalité est un motif de trés grande frustration des peuples arabes et de leurs élites 12- L’inexistance d’espaces de libertés, de débats, d’actions pour canaliser les colères , et favoriser les échanges civilisés font que les peuples se rabattent sur les lucarnes de liberté trés rares et aussi sur les mouvements qui leur semblent les plus proches : les islamistes Quand on mélange ces ingrédients : l’injustice, l’humiliation et l’oppression, à quoi peut-on s’attendre raisonnablement ? je pense, que la non prolifération des luttes armées dans les différents pays de la région est à mettre à l’actif des peuples arabes … dans d’autres circonstances et d’autres lieux, on aurait pu avoir un soulèvement armé et généralisé balayant tout sur son passage et instaurant une période d’instabilité illimitée. Les peuples des pays du moyen-orient portent aujourd’hui l’étendard de la lutte pour la dignité et contre l’injustice de ce peuple opprimé … personnellement, je considère que c’est une résistance digne de respect et de mon support, le fait qu’elle soit islamique veut tout simplement dire que les autres idélogies ont échoué à avoir l’adhésion des masses .. tous les démocrates devraient accepter cet état de fait. Pourquoi refuser de reconnaitre légitime la fierté d’un peuple de voir une armée moins nombreuse, moins équipée, plus artisanale mettre en difficulté ce qu’on nous présente comme l’ogre invinsible de la région … Un remake de David et de Goliath sauf que David est maintenant arabe et musulman !! Peut-on reprocher aux masses populaires de chercher des motifs ou des lueurs de dignité et de fierté dans n’importe quelle situation ? Non .. je ne le pense pas pour ma part et je légitime de nous reconnaitre dans les malheurs et les joies de nos frères et soeurs en palestine, au liban … Ce que je déplore par contre, ce sont deux choses : 1. La démission des élites arabes : la crise profonde des peuples arabes n’est pas uniquement celle de ses régimes .. mais aussi celle de ses élites démocratiques et républicaines … qui ont laissé la voix aux seuls wahabbistes et courants politiques et religieux pronant l’auto-destruction (étrangère à nos valeurs, soit dit en passant !) 2. L’incompréhension et la non prise en compte de l’opinion publique arabe dans les politiques occidentales et américaine en particulier. La contradiction des politiques de ces pays qui pronent la démocratie mais qui refusent de voi ce que pense les majorités est totalement incompréhensible ! Le mot de la fin : Dites moi ce qui est plus tragique maintenant : – Les millions de dollars des missiles de Hezbollah ou bien les 4,5 milliards de dollars de la dernière transaction militaire d’achat d’armes de l’Arabie Saoudite chez les Etats-unis la semaine dernière (appréciez le timing !) ? – L’idéologie de Hezbollah ou bien celle de l’état d’Israel qui considère qu’un immigré russe (soi-disant juif ) a beaucoup plus de droits qu’un arabe israélien … ne parlons pas d’un arabe palestinien ? – L’idélogie islamiste du Hezbollah ou celle évangéliste de G. W Bush alliée à l’idélogie colonialiste, extrémiste et belligérante de ses néo-conservateurs ?
Notes de lecture
Musulmans contre islam?
Monique durussel Deux psychanalystes, Gérard Haddad, juif tunisien vivant en France, et Hechmi Dhaoui, musulman vivant en Tunisie, s’interrogent sur la situation du monde arobo-musulman dans ses rapports avec l’Occident. Les deux hommes pourfendent quelques lieux communs et mettent au jour certains paradoxes douloureux. Pour quelles raisons la brillante civilisation arabo-musulmane est-elle entrée dans un déclin à ce jour sans remède? Les auteurs se demandent si le conflit du Proche-Orient n’est pas plutôt une guerre civile au sein d’une même civilisation méditerranéenne, qu’un choc de civilisations. La fermeture des portes de l’Ijtihad au IXe s., c’est-à-dire de la pensée critique qui régnait durant les premiers temps de l’islam, est au cœur de leur réflexion croisée. Pourquoi l’imitation des fondateurs a-t-elle remplacé la libre réflexion? Pourquoi le monde arabo-musulman contemporain s’embourbe dans deux mauvaises solutions: le nationalisme et l’intégrisme qui mènent à la voie sans issue du terrorisme? Les dialogues de Musulmans contre islam? qui proposent de rouvrir les portes de I’Ijtihad sont pointus. Ils sont, en sus, d’une brûlante actualité. Hechmi Dhaoui et Gérard Haddad: «Musulmans contre islam? rouvrir les portes de l’Ijtihad», Cerf 2006. (Source : « La Liberté » (Suisse), le 12.08.2006)