13 décembre 2010

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TUNISNEWS    10 ème année, N° 3856 du 13.12.2010  archives : www.tunisnews.net 


L’OLPEC et le CNLT: Mouldi Zouabi condamné pour avoir été agressé Jeune de solidarite avec Fahem Boukaddous Maghreb Emergent: Document Wikileaks Tunisie – la traduction intégrale du câble-brulot de l’ambassadeur US Jeune Afrique: WikiLeaks : petits secrets du Grand Maghreb AFP: BEI: prêt de 194 M EUR pour construire une centrale électrique en Tunisie El Watan: Une centaine interceptée à Oran, 30 débarquent en tunisie – Rien n’arrête les harraga Taoufik Ben Brik:  « Au secours »


  LeCRLDHT et le CNLT

vous invitent à  

une cérémonie de remise du

« Prix Hachemi Ayari 2010 »

décerné à

Mohieddine CHERBIB  

Le lundi 20 décembre 2010 à 18h30

21ter rue Voltaire 75011 Paris

Métro : Rue de Boulet de Montreuil

A l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, le Conseil National des Libertés en Tunisie (CNLT)  a décerné son prix 2010 des droits de l’homme  qui porte le nom de Hachemi Ayari, un des membres fondateur aujourd’hui disparu,  à notre ami Mohieddine CHERBIB, membre fondateur du CRLDHT et ancien président de la FTCR.

Ce prix, institué en 1999, quelque mois après la création du CNLT, a été décerné  par une commission présidée par Ali Ben Salem. Il  récompense symboliquement des Tunisiens ou des organisations tunisiennes qui se sont illustrés dans le domaine de la défense des droits de l’Homme,  la défense des victimes de la répression, de l’indépendance de la justice, de la liberté d’association, de l’égalité H/F, de la liberté de la presse, de la lutte contre l’impunité, de la solidarité, de la liberté d’expression ou  encore des droits économiques et sociaux.

Depuis sa création, le Prix a distingué tout autant des personnalités (huit) que des associations ou groupes (six). A deux reprises, il a été décerné conjointement : 1999 et 2007.

La cérémonie symbolique du lundi 20 décembre 2010 se terminera par un pot de l’amitié et de la solidarité qui sera suivi par une soirée poétique intitulée  « la nuit de la poésie » et agrémentée par l’accompagnement musical de notre chanteur préféré Mohamed BHAR.

Inscription obligatoire aucrldht@gmail.com;

ou téléphoner à Iyed : 06.26.83.78.26


L’OLPEC et le CNLT Tunis le 10 décembre 2010  

Mouldi Zouabi condamné pour avoir été agressé


Le tribunal de première instance de Jendouba a rendu son verdict le 8 décembre dans l’affaire où comparaissait le journaliste Mouldi Zouabi, grand reporter à Radio Kalima, accusé de « violences aggravées et injures publiques» ; il a été condamné à 900 TND d’amende. Si le verdict peut paraître clément eu égard à ce que nous a habitué le pouvoir pour réduire au silence les journalistes indépendants, il n’en reste pas moins qu’il est profondément injuste, sachant que les faits avaient été inversés et c’est Mouldi qui a été victime d’une agression de la part de Khelil Maaroufi, un homme de mains de la police. « Je ne peux accepter cette condamnation, cela reviendrait à reconnaître ma culpabilité dans les faits qui me sont reprochés et qui sont inventés de toutes pièces ; je me réserve le droit de faire appel de ce jugement inéquitable » a-t-il déclaré. Rappelons que le collectif de la défense de Mouldi Zouabi avait dénoncé l’absence de neutralité dont a fait preuve la Cour durant ce feuilleton judiciaire qui a connu pas moins de 6 audiences. Le tribunal avait délibérément ignoré les demandes de la défense, notamment la demande de confrontation entre les parties qui n’a jamais eu lieu à aucune étape de l’investigation judiciaire ainsi que la présentation des témoins devant la cour. La cour a également refusé d’ouvrir une enquête sur les faits avérés d’agression subie par Mouldi Zouabi de la part de ce même plaignant et d’entendre ses témoins. En contre partie, le Tribunal a exaucé la requête d’examen médical de l’avocat du plaignant, qui n’a même pas dédaigné se présenter devant la Cour depuis le début de la procédure.

Background Alors qu’il s’attendait à être convoqué en tant que plaignant dans l’affaire où il avait été agressé par un membre de la milice du parti au pouvoir, Mouldi Zouabi, grand reporter à Radio Kalima et membre fondateur du Pen Club Tunisie, a reçu une convocation à comparaitre devant le tribunal cantonal de Jendouba le 14 juillet 2010, pour répondre de l’accusation de « violences et injures publiques » contre son agresseur, le dénommé Khalil Maaroufi. Les faits remontent au 1er avril 2010, jour où le journaliste a été agressé par un homme de main connu pour être proche de la police. L’agression avait eu lieu devant le poste de police central du district de Jendouba devant lequel passait le journaliste ; l’individu était descendu de sa voiture, lui a demandé s’il s’appelait bien Mouldi Zouabi et dès que ce dernier avait répondu par l’affirmative, il s’est jeté sur lui en le frappant avec ses brodequins, le rouant de coups et brisant ses lunettes de vue ; Le barbouze a proféré des menaces contre lui en l’insultant vulgairement, le traitant de « traitre à la partie » qui « salit l’image du pays » et qui « va payer cher sa trahison ». Alors qu’il était à terre, il lui a arraché ses papiers d’identité, sa carte bancaire, son permis de conduire, sa carte de presse de la FIJ, son audio recorder ainsi que d’autres documents personnels qui ne lui ont pas été restitués. Mouldi Zouabi avait déposé le jour même une plainte au parquet de Jendouba après avoir été examiné par un médecin qui lui a délivré un certificat médical attestant des blessures provoquées par l’agression. Les avocats de la Ligue des droits de l’homme de la section de Jendouba l’avaient accompagné au tribunal et constaté l’état dans lequel il se trouvait. Cette plainte qu’il avait déposée a été classée pour « insuffisance de preuves » et son agresseur le poursuit pour les faits dont lui même avait été victime ! Mouldi Zouabi est célèbre pour les reportages sociaux qu’il effectue dans la région défavorisée du Nord-ouest et qui mettent à nu la propagande trompeuse du régime sur les réalisations économiques et l’éradication de la pauvreté. Il subit pour cette raison une répression constante. Son domicile est sous une surveillance permanente de policiers en civil qui harcèlent sa famille. Sa connexion Internet continue d’être arbitrairement coupée depuis le début du mois de février 2010 malgré un recours en justice qu’il a introduit ; Il avait été arrêté le 28 janvier 2010 au commissariat de Montplaisir à Tunis et détenu durant plus de huit heures, alors qu’il s’apprêtait à faire une interview avec Mohamed Bouebdelli, directeur de l’Université Libre de Tunis. L’OLPEC et le CNLT • Condamnent ce verdict inique et exigent l’arrêt des poursuites contre le journaliste Zouabi. • dénoncent ce harcèlement judiciaire et le déni d’accès à la justice dont il est victime, comme nombre de défenseurs de droits humains ; un déni qui coïncide avec une prétendue « réforme de la justice » conduite avec des fonds de l’Union européenne. • Appellent les autorités publiques à faire cesser les harcèlements contre les journalistes et les medias indépendants et demandent la libération du journaliste Fahem Boukaddous et Hassen Ben Abdallah.   Pour l’Observatoire                                          Pour le CNLT           Le président                                                      La porte parole             Mohamed Talbi                                            Sihem Bensedrine


Communiqué Gafsa-Paris  

JEUNE DE SOLIDARITE AVEC FAHEM BOUKADDOUS


Le 13 décembre 2010 Fahem Boukadous, journaliste tunisien a été condamné à une peine d’emprisonnement de quatre ans pour avoir couvert le mouvement de protestation du bassin minier de 2008. Il effectue sa peine d’emprisonnement à la prison de Gafsa dans des conditions inhumaines. Atteint d’asthme, il devrait être soigné et sa place est à l’hôpital et non en prison. Chaque lundi, son épouse, Afef Bennaceur, lui rend visite en prison. Nous annonçons que nous observons, comme chaque lundi, une nouvelle journée de jeûne aujourd’hui, 13 décembre, et tous les lundis qui suivront jusqu’à sa libération. Faten Khlifa, Ahlem Ben Jaffal, Najoua Rezgui, Monia Abid, Radhia Nasraoui, Zina Nooman, Najet Hosni, Samia Abbou et Marguerite Rollinde, ont annoncé qu’elles se joindraient à cette action en observant aujourd’hui une journée de jeûne de solidarité. Afef Bennaceur,  (00 216) 23 696 300 Luiza Toscane, (00 33) 06 77 80 68 80


Document Wikileaks Tunisie – la traduction

intégrale du câble-brulot de l’ambassadeur US


Écrit par Saïd Mekki    Lundi, 13 Décembre 2010 12:05     Les câbles des diplomates américains divulgués par Wikileaks sont, du point de vue du fonctionnement des économies, d’un grand intérêt. Des lecteurs ont demande qu’on puisse les rendre accessible. Maghreb Emergent entreprendra de traduire les câbles qui évoquent le fonctionnement des économies locales. La franchise des diplomates américains sur ces questions ne le rend que plus intéressant. Nous commençons par le câble-brulot de l’ancien ambassadeur à Tunis, Robert F. Godec, versé actuellement au département d’Etat dans l’antiterrorisme.   Traduction du câble mis en ligne par Wikileaks Source: http://213.251.145.96/cable/2008/06/08TUNIS679.html —————————————————————————————————————– 08TUNIS679 2008-06-23 13:01 2010-12-07 21:09 SECRET Embassy Tunis VZCZCXYZ0000 SUBJECT: CORRUPTION IN TUNISIA: WHAT’S YOURS IS MINE Classified By: Ambassador Robert F. Godec for Reasons 1.4 (b) and (d).

Résumé 1. (S) Selon le rapport annuel de Transparency International et des observations de contacts de l’ambassade, la corruption en Tunisie ne fait qu’empirer. Que ce soit des liquidités, des services, des terres, des biens, ou oui, même votre yacht, la famille du président Ben Ali est réputée pour le convoiter et obtenir ce qu’elle souhaite. Au-delà des histoires de magouilles de la première famille (présidentielle NDLR), les Tunisiens déclarent rencontrer la corruption de bas niveau dans leurs contacts avec la police, la douane, et une série de ministères du gouvernement. L’impact économique est clair, avec des investisseurs tunisiens, craignant le long bras de «la famille», qui renoncent à de nouveaux investissements, le maintien de taux d’investissement interne faible et un taux de chômage élevé (Refs G, H). Ces rumeurs persistantes de corruption, combinées à une inflation en hausse et un chômage structurel, ont contribué à alimenter la colère contre le GOT (gouvernement tunisien. NDLR) et ont contribué à de récentes manifestations dans le sud-ouest Tunisie (Ref A). Ceux d’en haut serait les pires délinquants, mais susceptibles de rester au pouvoir, il n’y a pas de garde-fous dans le système. Fin Résumé. —————— Sans Limites (The Sky’s the Limit) —————— 2. (C) Selon Transparency International, indice 2007, la perception est que la corruption en Tunisie ne fait qu’empirer. Le classement de la Tunisie sur l’indice a chuté de 43 en 2005 à 61 en 2007 (sur 179 pays) avec un score de 4,2 (avec 1 pour le plus corrompu et 10 le moins corrompu). Bien que la corruption soit difficile à vérifier, et encore plus difficiles à quantifier, nos contacts sont tous d’accord que la situation s’oriente dans la mauvaise direction. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que la corruption est meilleure, pire ou de même niveau, XXXXXXXXXXXX, exaspéré s’est écrié : «Bien sûr que ça se dégrade! ». Il a déclaré que la corruption ne pouvait qu’augmenter, du fait que ses bénéficiaires sont à la recherche de plus en plus de sources de revenus. Plaisantant à propos de la hausse de l’inflation la hausse en  Tunisie, il a dit que même le coût des pots de vin a augmenté. « Un contrôle routier utilisé pouvait vous coûter 20 dinars, maintenant c’est à 40 ou 50! » —————- Tout dans la famille —————- 3. (S) La famille élargie du Président Ben Ali est souvent citée comme le centre de la corruption en Tunisie. Souvent considérée comme une quasi-mafia, une mention indirecte de la « Famille » est suffisante pour indiquer à quelle famille l’on fait allusion. Apparemment la moitié du monde des affaires en Tunisie peut se prévaloir d’une connexion avec Ben Ali par le mariage, et bon nombre de ces relations auraient grandement tiré profit de cette parenté. L’épouse de Ben Ali, Leila Ben Ali, et sa famille élargie- les Trabelsis – sont ceux qui suscitent le plus la colère des Tunisiens. Avec les nombreuses allégations de corruption, les piques visent les Trabelsi pour leur manque d’éducation, leur faible niveau social, et leur luxe ostentatoire. Bien que certaines des plaintes sur le clan Trabelsi semblent exprimer le mépris pour leurs tendances de nouveaux riches, les Tunisiens font également valoir que la brutalité des moyens utilisés par les Trabelsis et leur abus flagrant du système les rendent facilement détestables. Le frère de Leila, Belhassen Trabelsi le membre de la famille la plus célèbre, est réputé pour avoir été impliqué dans une large gamme d’affaires de corruption, du remaniement récent du conseil d’administration de la Banque de Tunisie (Ref B) à l’expropriation des biens et l’extorsion de pots de vin. Sans compter celles dont il a hérité, les propriétés de Belhassen Trabelsi sont nombreuses et comprennent une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, l’un de la Tunisie deux stations de radio privées, une usine d’assemblage d’automobiles, la représentation Ford, une société de développement immobilier…et la liste continue. (Voir Ref K pour obtenir une liste plus étendue de son patrimoine.) Pourtant, Belhassen est seulement l’une de membres de la  famille de Leila composée de dix enfants connus, chacun avec ses propres enfants. Parmi cette grande famille élargie, Moncef frère de Leila et Imed son neveu en particulier, sont également d’importants acteurs économiques. 4. (S / NF) Le président est souvent absout par de nombreux Tunisiens qui prétendent qu’il est utilisé par le clan Trabelsi et n’est pas au courant de leurs magouilles. XXXXXXXXXXXX un fervent partisan du gouvernement et membre du XXXXXXXXXXXX, a dit à l’ambassadeur que le problème n’est pas Ben Ali, mais « la famille », qui va trop loin et enfreint les règles. Néanmoins, il est difficile de croire que Ben Ali ne soit pas au courant, au moins dans les grandes lignes, du problème de la corruption croissante. Cela pourrait aussi refléter les divisions géographiques apparentes entre les fiefs de Ben Ali et des Trabelsi. Le clan Ben Ali se concentre sur région côtière centrale et le clan Trabelsi opère dans la région du grand Tunis et, par conséquent, génère la majeure partie des ragots. Le côté Ben Ali de la famille et de ses enfants et beaux-parents de son premier mariage sont également impliqués dans un certain nombre d’affaires. Ben Ali a sept frères et sœurs, dont son défunt frère Moncef était un trafiquant de drogue connu, condamné par contumace à 10 ans de prison par les tribunaux français. Ben Ali a trois enfants avec sa première femme Naima Kefi: Ghaouna, Dorsaf et Cyrine. Elles sont mariées respectivement à Slim Zarrouk, Slim Chiboub, et Marouane Mabrouk – représentant des centres de pouvoirs économiques significatifs. ——————————————- Cette Terre est votre Terre, cette Terre est ma Terre ——————————————- 5. (S / NF) Avec les prix réels de l’immobilier en plein essor et le foncier à la hausse, posséder des biens ou des terres au bon endroit peut être soit une aubaine soit un aller simple vers l’expropriation. Au cours de l’été 2007, Leila Ben Ali a obtenu gratuitement du gouvernement tunisien un lot de terrain convoité à Carthage afin de construire une école privée Carthage International School (F Ref). En plus du terrain, l’école a reçu en cadeau un financement de 1,8 millions dinars (US $ 1,5 millions) du gouvernement Et, en l’espace de quelques semaines, le gouvernement a construit de nouvelles routes et installé des feux de signalisation pour faciliter l’accès à l’école. Il est rapporté que Mme Ben Ali a vendu l’Ecole Internationale de Carthage à des investisseurs belges, mais l’ambassade de Belgique a encore été incapable de confirmer ou démentir la rumeur. XXXXXXXXXXXX affirme que l’école a été en effet vendue pour une somme non divulguée mais énorme. Il a observé qu’une telle vente serait un pur profit puisque Mme Ben Ali a reçu la terre, les ‘infrastructures et un énorme bonus de lourdes sans bourse délier. 6. (S / NF) La construction d’un manoir énorme et criard est en cours à côté de la résidence de l’Ambassadeur depuis l’année dernière. Plusieurs sources nous ont rapporté que la maison est celle de Sakhr Materi, gendre du Président Ben Ali frère et propriétaire de Radio Zitouna. Le propriétaire de ce terrain de premier ordre aurait été exproprié par le gouvernement tunisien pour une utilisation par l’administration de l’hydraulique, le terrai a ensuite été attribué à Materi pour un usage privé. Un propriétaire de café a raconté une histoire semblable à un employé de l’ambassade, Belhassen Trabelsi l’a forcé à échanger le café qu’il possédait, situé dans un emplacement de choix contre le café qu’il dirige actuellement. Le propriétaire du café a déclaré que Trabelsi lui a dit qu’il pouvait faire ce qu’il voulait; si un pot de vin de 50 dinars à la police n’étaient pas suffisant, Trabelsi a déclaré que le propriétaire (du café NDLR) n’avait qu’à l’appeler et il serait « prendrait soin de l’affaire. » ———– Yacht Recherché ———– 6. (S / NF) En 2006, Imed Trabelsi et Moaz, neveux de Ben Ali, auraient volé le yacht d’un homme d’affaires français bien introduit, Bruno Roger, président de Lazard Paris. Le vol, largement rapporté dans la presse française, est apparu en pleine la lumière quand le yacht, fraîchement repeint de sorte à couvrir ses caractéristiques distinctives, est apparu dans le port de Sidi Bou Said. Roger, un personnage  important dans l’establishment français a créé un potentiel d’irritation dans les relations bilatérales et selon les rapports, le yacht a été rapidement restitué. L’affaire du yacht volé a refait surface au début de 2008 du fait d’un mandat d’Interpol pour les deux Trabelsis. En mai, les frères ont été traduits devant les tribunaux tunisiens, dans un effort destiné à satisfaire la justice internationale. Le verdict du procès n’est pas connu. —————- Montrez-moi votre argent —————– 7. Le secteur financier (S) de la Tunisie reste en proie à de graves allégations de corruption et de mauvaise gestion financière. Les milieux d’affaires tunisiens ironisent en disant que la relation la plus importante est celle que vous pouvez avoir avec votre banquier, ce qui reflète l’importance des contacts personnels plutôt qu’un projet d’affaires solide pour obtenir des financements. Le résultat d’un système bancaire fondé sur les relations personnelles est que le taux global des crédits non performants est de 19 pour cent, ce qui reste élevé, mais est inférieur au pic de 25 pour cent en 2001 (Ref I). Les contacts de l’ambassade soulignent que beaucoup de ces crédits ont été consentis à de riches hommes d’affaires tunisiens qui utilisent leurs liens étroits avec le régime pour éviter le remboursement (réf. E). La supervision laxiste du secteur bancaire en fait un excellent gisement d’opportunités, nourri par de nombreuses histoires de montages de la « Première Famille ». Le récent remaniement à la Banque de Tunisie (Ref B), avec la femme du ministre des Affaires étrangères à la présidence et Belhassen Trabelsi nommé au conseil d’administration, en est le dernier exemple. Selon un représentant du Crédit Agricole, Marouane Mabrouk, un autre des gendres de Ben Ali, a acheté une participation de 17 pour cent de l’ancienne Banque du Sud (aujourd’hui Attijari Bank) immédiatement avant la privatisation de la banque. Cette part de 17 pour cent a été décisive pour le contrôle majoritaire de la banque, la privatisation ne représentant que 35 pour cent du capital de la banque. Le représentant du Crédit Agricole a déclaré que Mabrouk a vendu ses actions à des banques étrangères avec une plus-value significative, l’adjudicataire de l’appel d’offres, l’hispano-marocain Santander-Attijariwafa a finalement payé une prime non déclarée à Mabrouk. XXXXXXXXXXXX a raconté que quand il était encore à sa banque il avait l’habitude de recevoir des appels de clients paniqués qui l’informaient que Belhassen Trabelsi leur avait demandé de l’argent. Il n’a pas précisé s’il leur avait conseillé ou non de payer. ———————- Effet d’entraînement ———————- 8. (S) bien que les histoires de corruption de haut niveau de la famille soient parmi les plus  fréquentes et les plus souvent répétées par les tunisiens, la petite corruption est celle qu’ils rencontrent le plus fréquemment dans leur vie quotidienne. Les contraventions pour excès de vitesse peuvent être ignorées, la délivrance des passeports peut être accélérée, et les usages peuvent être contournés – tous pour le bon prix. Les dons au fonds gouvernemental pour le développement 26-26 ou à la Société caritative Bessma pour les Handicapés soutenue par Leila Ben Ali  sont également réputés pour graisser les rouages. Hayet Louani (protect), un membre bien introduit du Parlement, a fait face à une pression accrue du gouvernement après avoir refusé plusieurs « demandes » de donner de l’argent à l’équipe de football des Trabelsi. XXXXXXXXXXXX a déclaré que les inspecteurs des douanes réclament 10.000 dinars pour obtenir ses marchandises à la douane, il n’a pas révélé si oui ou non il a acquiescé à la demande. 9. (S) Le népotisme est également soupçonné de jouer un rôle important dans l’octroi de bourses et d’emplois. Connaître les personnes idoines au ministère de l’enseignement supérieur peut déterminer l’admission dans les meilleures écoles ou peut signifier une bourse pour étudier à l’étranger. Un FSN (employé local. NDLR) de l’ambassade a déclaré que le Directeur de la Coopération internationale, un contact de longue date, a offert de donner à son fils une bourse d’études au Maroc sur la base de leur connaissance. Si vous ne connaissez pas quelqu’un, l’argent peut aussi faire l’affaire. Il ya beaucoup d’histoires de Tunisiens qui ont payé des fonctionnaires au ministère de l’Enseignement supérieur pour envoyer leurs enfants à de meilleures écoles que celles auxquelles ils auraient eu droit au vu de leurs résultats aux examens. On soupçonne également que les emplois dans l’administration – très recherchés en Tunisie – soient alloués sur la base de connexions. La défunte mère de Leila Ben Ali, Hajja Nana, est aussi citée pour avoir agi à titre de courtier pour les admissions scolaires et de recrutement au sein de l’administration, en fournissant ses services de facilitation contre une commission. Parmi les plaintes déposées par les manifestants dans le bassin minier de Gafsa figuraient des allégations selon lesquelles des emplois dans la Société des phosphates de Gafsa ont été attribués sur la base de connexions et de corruption. ——– Le règne des voyous ——– 10. (S / NF) Les nombreuses histoires de corruption familiales sont certainement pénibles pour de nombreux Tunisiens, mais au-delà des rumeurs de commissionnements illicites domine l’exaspération devant le fait que ceux qui sont bien introduits peuvent vivre au dessus des lois. Un ressortissant tunisien a déploré que la Tunisie ne soit plus un Etat policier mais un Etat dirigé par la mafia. «Même la police rend compte à la famille! » s’écria-t-il. Ceux qui sont au sommet seraient les pires  délinquants, et susceptibles de durer au pouvoir, il n’y a pas de contrôles au sein du système. La fille d’un ancien gouverneur a raconté que Belhassen Trabelsi a fait irruption dans le bureau de son père dans un état de fureur, -allant même jusqu’à jeter un employé de bureau, une personne âgée, à terre,  après avoir été invité à respecter les lois exigeant une couverture d’assurance pour son parc d’attractions. Son père a écrit une lettre au Président Ben Ali pour défendre sa décision et en dénonçant les méthodes de Trabelsi. La lettre est restée sans réponse, et il a été démis de ses fonctions peu après. La forte censure de la presse par le gouvernement fait que les histoires de corruption familiale ne sont pas publiées. La corruption de la famille reste une ligne rouge que la presse ne peut franchir qu’à ses risques et périls. Bien que l’incarcération du comédien Hédi Février Baballah Oula était apparemment liée à la drogue, des groupes de défense des droits de l’homme pensent que son arrestation était une punition pour un spectacle de 30 minutes parodiant le président et ses gendres. (Tunis D). Les ONG internationales assurent que les conditions de détention difficiles du journaliste Slim Boukdhir, arrêté pour avoir omis de présenter sa carte d’identité et outrage à un agent de police, sont directement liées à ses articles critiquant la corruption du gouvernement. La corruption demeure un sujet évoqué en murmurant après un bref regard derrière l’épaule. ———————– L’éléphant dans la pièce ———————– 11. (S) Plusieurs économistes tunisiens estiment que l’augmentation ou non de la corruption n’est pas significative, car «la perception est la réalité. » La perception de la corruption croissante et les rumeurs persistantes de tractations en coulisses a un impact négatif sur l’économie indépendamment de la véracité des faits rapportés. Des contacts nous ont confié avoir peur d’investir, craignant que la famille n’exige une part de l’affaire. « Et alors ? » se demande Alaya Bettaieb, « Le meilleur scénario est que mon investissement soit un succès et que quelqu’un d’important essaie d’en prendre une part. » La persistance de faibles taux d’investissement interne le confirment (Ref H). Bien qu’illégaux, les comptes bancaires à l’étranger, seraient monnaie courante. Une récente amnistie du ministère des Finances destinée à encourager les Tunisiens à rapatrier leurs fonds a été un échec lamentable. Bettaeib confie qu’il envisage d’enregistrer sa nouvelle société en Mauritanie ou à Malte, craignant des interférences indésirables. De nombreux économistes et hommes d’affaires observent que l’importance des investissements dans l’immobilier et le foncier reflètent-le manque de confiance dans l’économie et une tentative de mettre leur argent en sécurité (Ref C). 12. (S) Jusqu’à présent, les investisseurs étrangers n’ont pas été découragés, et selon les contacts dans les milieux d’affaires tunisiens, largement non affectés (par ces agissements. NDLR). Les investissements étrangers continuent d’affluer à un rythme soutenu, même en excluant les privatisations et les grands projets du Golfe qui n’ont pas encore commencé. Les investisseurs étrangers rapportent plus rarement les tentatives d’extorsion rencontrées par les Tunisiens, ce qui est peut-être du au fait que les investisseurs étrangers ont recours à leurs propres ambassades et les gouvernements. Le représentant de British Gas a dit à l’ambassadeur qu’il n’avait été confronté à aucune irrégularité. XXXXXXXXXXXX a déclaré qu’il ya plusieurs années Belhassen Trabelsi avait tenté de faire pression sur une entreprise allemande activant dans le secteur offshore, mais qu’après une intervention de l’ambassade d’Allemagne, Trabelsi a été explicitement mis en garde afin d’éviter les sociétés offshore. Malgré les déclarations sur l’augmentation de l’investissement interne, le gouvernement tunisien met fortement l’accent sur l’accroissement des flux d’IED dans le pays, en particulier dans le secteur offshore. Néanmoins, il existe encore plusieurs exemples d’entreprises ou des investisseurs étrangers qui font l’objet de pressions en vue de s’associer au « bon » partenaire. Le meilleur exemple reste la non-entrée de McDonald’s en Tunisie. Lorsque McDonald’s a choisi de limiter la Tunisie à un franchisé qui n’était pas le candidat du gouvernement tunisien, l’affaire a capoté par le refus du gouvernement d’accorder l’autorisation nécessaire et le refus de Macdonald’s de jouer le jeu par l’octroi de sa licence à un franchisé ayant des liens avec la Famille. —— Commentaire —— 13. (S) Bien qu’ils en aient  gros sur le cœur du fait de la petite corruption, ce sont les excès de la famille du président Ben Ali qui inspire l’indignation des Tunisiens. Pour les Tunisiens confrontés à une inflation en hausse et un chômage élevé, l’exhibition de la richesse et des rumeurs persistantes de corruption alimentent l’incendie. Les récentes manifestations dans la région minière de Gafsa sont un rappel puissant d’un mécontentement qui reste largement souterrain. Le gouvernement a fondé sa légitimité sur sa capacité à assurer la croissance économique, mais un nombre croissant de Tunisiens pensent que ceux qui sont au sommet en gardent les bénéfices pour eux-mêmes. 14. (S) La corruption est un problème qui est à la fois politique et économique. Le manque de transparence et de reddition de compte (accountability = responsabilité. NDLR) °qui caractérisent le système politique de la Tunisie mine l’économie, dégradant le climat d’investissement et alimentant une culture de la corruption. S’agissant du discours d’un miracle économique tunisien et de toutes les statistiques positives, le fait que les investisseurs tunisiens ont opté pour une direction limpide est éloquent. La corruption est l’éléphant dans la pièce, c’est le problème que tout le monde connaît, mais que personne ne peut reconnaître publiquement. Godec (Source: « Maghreb Emergent » le 13 decembre 2010)

WikiLeaks : petits secrets du Grand Maghreb

13/12/2010 à 17h:37 Par Jeune Afrique

Description des dirigeants et des personnalités du Grand Maghreb, analyse des relations interarabes et prévisions quant à l’évolution politique de ces pays nourrissent l’essentiel des commentaires, tantôt croustillants, tantôt pessimistes, des diplomates américains.

Portraits-robots

« Cyclothymique et excentrique », Mouammar Kaddafi est décrit avec force détails dans un message que l’ambassadeur des États-Unis à Tripoli adresse au département d’État, le 29 septembre 2009. Le diplomate, qui a été amené à fréquenter de près l’équipe du « Guide » libyen pour préparer son voyage à l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, insiste sur « ses phobies et ses bizarreries ».

On y apprend que Kaddafi, sujet au vertige, n’accepte d’être logé qu’au premier étage et ne peut gravir plus de trente-cinq marches. Il a également la phobie des vols long-courriers, et déteste survoler mers et océans. Paranoïaque, il est très dépendant d’un petit groupe de personnes de ­confiance où son fils Moatassim, patron du Conseil national de sécurité, fait figure de confident privilégié.

Mais le « Guide » se repose surtout – et depuis longtemps – sur son infirmière, Galina Kolotnitska, une « ­blonde voluptueuse » dont il ne peut se séparer, « car elle seule connaît ses habitudes et ses besoins ». « Des contacts de l’ambassade assurent que Kaddafi et Kolotnitska, 38 ans, sont amants », ajoute le diplomate.

Kaddafi est par ailleurs décrit comme un grand amateur de courses de chevaux, de spectacles de danse, et en particulier de flamenco. Quant à ses légendaires amazones, elles ne jouent plus qu’un rôle restreint dans sa sécurité rapprochée. D’ailleurs, « une seule femme garde du corps faisait partie de la délégation de 350 personnes qu’il a emmenée aux États-Unis ».

« Même s’il est tentant de prendre ces excentricités pour des signes d’instabilité, il faut garder à l’esprit que Kaddafi est un individu ­complexe, qui a su se maintenir au pouvoir pendant quarante ans. Il est important de garder des liens avec lui et avec son entourage, non seulement pour comprendre ses motivations et ses intérêts, mais aussi pour en finir avec les erreurs d’appréciation qui se sont accumulées pendant les décennies d’isolement [qui ont frappé la Libye] », conclut le télégramme.

Ce type de portraits est une tradition dans les milieux diplomatiques.Sakhr el-Materi, le gendre du président tunisien, en fait les frais dans un document de juin 2009, où il est décrit comme « un personnage très en vue ». « Dernièrement, il a même fait la couverture de Jeune Afrique, après être entré au capital du groupe de presse Dar Assabah. » Invité à une réception à l’ambassade américaine, Materi « parle plutôt bien l’anglais et prend plaisir à le pratiquer ». « Il aime l’exercice, sauf la course à pied. A affirmé qu’il essayait de perdre du poids et a bu du Coca Light durant la réception. » « Il a discuté pendant deux heures avec les invités, en particulier les Américains, poursuit le télégramme. A demandé qui il devrait connaître, et avec qui il lui fallait rester en contact à l’ambassade. […] Et a ostensiblement invité l’ambassadeur à déjeuner ou à dîner, ce que [ce dernier] a accepté. »

Sourires de façade

Derrière les accolades et les sourires de circonstance, les documents révèlent les dissensions qui opposent les pays arabes – et les alliances qui se nouent.

Un document daté du 24 février 2010 et classifié par l’ambassadeur Joseph E. LeBaron rapporte une conversation entre le sénateur John Kerry et Cheikh Hamad Ibn Jassim Al Thani, le Premier ministre du Qatar. Pour ce dernier, le président égyptien Moubarak n’est qu’un vieux chef d’État « qui cherche avant tout à mettre son fils à sa place et à contrer l’opposition des Frères musulmans ».

Un télégramme en provenance d’Abou Dhabi, daté de mars 2008, ­relate comment le ministre d’État Cheikh Hamdan Ibn Zayed a convoqué l’ambassadeur des États-Unis pour l’informer de sa politique à l’égard d’Amman et de Rabat. « La Jordanie et le Maroc entretiennent des relations extrêmement étroites avec les Émirats. Lesquels considèrent qu’il est essentiel de soutenir ces deux États arabes modérés [ils ont fourni une aide de 40 millions de dollars au Maroc après les attentats de Casablanca, NDLR]. Ces relations sont renforcées par les liens personnels qui existent entre les familles régnantes », note l’ambassadeur. « Le roi Abdallah de Jordanie, Mohamed Ibn Zayed Al Nahyan, le chef des forces armées des Émirats, et le prince Andrew de Grande-Bretagne chassent d’ailleurs régulièrement ensemble, au Maroc et en Tanzanie. »

Face à la menace terroriste

Un télégramme daté du 26 juillet 2007 rapporte une discussion entre Frances Fragos Townsend, conseillère à la sécurité intérieure et au contre-terrorisme du président George W. Bush, et Meir Dagan, le patron du Mossad, à Tel-Aviv. L’Israélien se dit préoccupé par lasituation de l’Algérie, dont le Sud devient de plus en plus dangereux et où les forces islamistes menacent le pouvoir. « Le Maroc s’adapte mieux à ces questions », conclut Dagan.

Dans les jours qui viennent, WikiLeaks devrait publier une série de documents retraçant les discussions entre responsables algériens et américains.

Élections et frustrations

En Égypte et en Algérie, les diplomates déplorent le manque de transparence des scrutins et l’absence de renouvellement de la classe politique. À l’occasion de la réélection d’Abdelkader Bensalah à la tête du Conseil de la nation (le Sénat algérien), le 12 janvier 2007, un télégramme signé par le chef de mission américain rapporte que « certains sénateurs se disent frustrés que le président [Bouteflika] n’ait pas tendu la main à la jeune génération, qui devra diriger le pays une fois que Bouteflika et les responsables de sa génération auront quitté le devant de la scène ».

Toutefois, un câble du 17 ­janvier, signé de l’ambassadeur Ford, ­évoque très précisément – et en des termes plutôt flatteurs – la personnalité de Bensalah, que sa fonction ­désigne comme le successeur constitutionnel d’Abdelaziz ­Bouteflika en cas de défaillance. Ce subit intérêt s’explique alors par une analyse alarmiste de l’état de santé du chef de l’État.

En Tunisie, un télégramme du 23 juin 2009, signé par l’ambassadeur, dévoile que « le ministère tunisien des Affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne, le 19 juin, pour les informer que son gouvernement souhaitait accueillir les détenus tunisiensde Guantánamo.Selon les diplomates européens, le message implicite était qu’ils ne devaient pas accepter la demande américaine ». Washington craignait en effet que ces hommes soient maltraités dans leur pays d’origine. 

(Source: « Jeune Afrique » le 13 decembre 2010)

lien:http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/ARTJAJA2604p014-018.xml1/usa-diplomatie-jordanie-mouammar-kaddafiwikileaks-petits-secrets-du-grand-maghreb.html


BEI: prêt de 194 M EUR pour construire une centrale électrique en Tunisie


AFP / 12 décembre 2010 19h09

TUNIS – La Banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé à la Tunisie un financement de 194 millions euros pour la contruction d’une centrale électrique à Sousse (centre-est), a-t-on appris dimanche de source officielle. L’accord a été signé dimanche à Gammarth, près de Tunis, par Philipe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI et Othman Ben Arfa, PDG de la société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg). D’un coût global de 388 millions d’euros, la nouvelle centrale, qui devrait être réalisée d’ici 30 mois, va accroître les capacités de production électrique pour répondre à la demande énergétique du pays, a précisé l’agence gouvernementale TAP. Selon M. de Fontaine Vive, le financement de la BEI en faveur de la Tunisie en 2010 a atteint les 500 millions euros, soit « le plus important montant » accordé par l’institution européenne à ce pays, témoignant ainsi d' »une confiance réciproque et d’une relation de partenariat solide », rapporte la TAP. En octobre dernier, la BEI a accordé à la Tunisie un prêt de 185 millions d’euros pour la réalisation de 660 km de ligne haute tension et la construction de postes blindés et de transformateurs en vue de développer le transport d’électricité. La Tunisie est liée depuis 1995 à l’UE par un accord d’association de libre-échange et souhaite obtenir un « statut avancé » auprès de l’union. Elle a bénéficié, entre 2002 et 2009, d’un financement de 3,7 milliards d’euros octroyés par la BEI, l’un de ses principaux bailleurs de fonds en tant qu’instrument financier de l’Union européenne.  

 Une centaine interceptée à Oran, 30 débarquent en tunisie 

Rien n’arrête les harraga


 le 13.12.10 | 03h00  Portés disparus en haute mer jeudi dernier, 36 candidats à l’émigration clandestine ont été interceptés et arrêtés, avant-hier dans l’après-midi, selon des sources sûres, par les gardes-côtes tunisiens de la ville de Tabarka. Les familles des harraga, qui ont confirmé l’information, nous ont déclaré que leurs enfants avaient embarqué mardi dernier à partir des plages de Seybouse et Sidi Salem. Cette interception intervient quelques jours seulement après celle qui a concerné une centaine de harraga qui avaient pris le large mardi dernier à partir des côtes oranaises, pour tenter de rejoindre la rive nord de la Méditerranée, sur la côte ibérique. C’est dire si le phénomène prend des proportions importantes ces derniers temps. Les familles des harraga interceptés à Tabarka, qui avaient perdu tout contact avec eux, ont décidé d’alerter le Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba. Aussitôt, d’importants moyens marins ont été déployés par le GTGC à la recherche des deux embarcations avec à leur bord 17 et 19 jeunes harraga. Appelés à la rescousse, deux avions militaires de la base aérienne 142 de Boufarik ont participé aux recherches qui ont concerné toute la façade maritime algérienne. Pour un bilan négatif, cependant. Les autorités italiennes et espagnoles ont été également saisies de la disparition des deux embarcations ; leurs recherches ont été aussi vaines. Originaires de Skikda, El Tarf et Annaba, les 36 candidats à l’émigration clandestine, dont l’âge varie de 20 à 39 ans, ont dérivé vers les eaux territoriales tunisiennes vu le caractère de leurs embarcations de fortune, les vents en haute mer et surtout leur inexpérience dans le domaine de la navigation maritime. La sœur d’un harrag de Skikda a appelé, avant-hier, les garde-côtes de Annaba pour leur dire : «A mon dernier appel, il m’a informé qu’ils sont près des plages tunisiennes. Depuis, j’ai perdu tout contact avec lui.» D’autres parents nous ont confirmé que les 36 clandestins ont été «accueillis» par les garde-côtes tunisiens et reconduits pour les besoins d’identification. Quel sera leur sort ? Seront-ils libérés ou enfermés dans les centres de rétention tunisiens, aux côtés de leurs compatriotes ? Tant de questions que les parents et proches des 36 harraga se posent d’ores et déjà. Leurs craintes sont d’autant plus justifiées lorsqu’on sait que plusieurs ONG internationales militant pour la défense des droits des migrants ont déclaré que 300 harraga croupissent actuellement dans les centres de rétention tunisiens. Ces ONG ont même fait état de l’existence, en plus d’un centre à la périphérie de Tunis et d’un autre entre la ville de Gabès et la frontière libyenne, de 11 camps d’enfermement secrets dont la réalisation a été financée par l’Italie en contrepartie de sa coopération dans la lutte contre l’immigration clandestine. Une coopération instituée par deux accords bilatéraux dont le premier remonte à 1998. A l’époque, l’Italie, par cet engagement économique vis-à-vis de la Tunisie, a déboursé plusieurs milliards de lires en trois ans pour l’industrie, dont 500 millions de lires pour la réalisation en Tunisie de centres de rétention, précisent ces organisations humanitaires. Kamel Belabed, porte-parole du collectif des familles de harraga disparus en mer, le confirme : «Ce chiffre de 300 est important et précis. Le nombre est accablant, mais reste probable et je ne serais pas surpris si on me disait qu’il y en a davantage.» Ainsi, les familles de harraga attendent toujours pour connaître le sort réservé à leurs enfants. Elles espèrent l’intervention de la représentation diplomatique algérienne dans le pays de Ben Ali pour le rapatriement des 36 jeunes harraga. Mohamed Fawzi Gaïdi (Source: « El Watan » (Quotidien -Algerie) le 13 decembre 2010)


« Au secours »


par Taoufik Ben Brik

 D’un  père comique et son fils tragique, à la cohorte d’amis sans faces, qui se disperse aux quatre vents,  chaque fois qu’il y a : A L’AIDE. Tragico-comique. Applaudissements et rires à chaudes larmes. Les pitres. Fin de partie     Fin. Fin de la fin. Fin sans fin. Cette fin qui n’en finit point. S’attendre à quoi d’un coi ? Tu batailles pour rien Pour les riens.   Mais rien ne bataille pour rien.   Au secours, Au secours, Au secours…   Ils étaient là pour la mort de ma mère ? Ils étaient là pour le pèlerinage de mon père ? Ils étaient  là pour le départ de mon frère ? Ils étaient là pour les noces de ma sœur ? Fêtes sans tambourin… Deuils sans défunt… Où sont les cabotins ? Où sont les larbins ? Où sont les putains ? Où sont les chiens ?   Sans amours Sans retours. Sans parcours.   Au secours, Au secours, Au secours…     A bout de tout A bout de tous les bouts Je cours sans sens Dans tous les sens   A un poète d’antan Je me suis laissé aller : -« COLERE, COLERE, COLERE, Malade de COLERE. » -« En découdre », m’a-t-il susurré.   J’en veux aux plus près J’en veux aux lointains Une envie furieuse : Creuser mon trou Pour les rats de terre   Et chanter le blues :   Au secours, Au  secours, Au secours… Ah !…Ya loumima Mchiti ma jitich… We goulou loummi ma tibkich   Taoufik Ben Brik Jebel Jerissa, samedi 11 décembre 2010,  midnight. ________________ (Chant montagnard traduit de l’arabe dialectal par l’auteur)
 
(Source: « Nouvelobs.com » le 13 decembre 2010)

 

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