La Section Tunisienne d’Amnesty International en collaboration avec la Ligue   Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, l’Association  des Journalistes   Tunisiens, l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, l’Association des   Femmes Tunisiennes pour la Recherche et le Développement, l’Institut Arabe des   Droits de l’Homme, et la Fédération Tunisienne des Ciné-clubs
  
 Confidentiels
Le lycée Louis Pasteur menacé de       fermeture en Tunisie
       
 
    – © – Rubrique coordonnée par Irène Inchauspé 
     
 
    Femme d’affaires avisée, Madame Leila Ben Ali, épouse du chef de l’Etat     tunisien et son amie Souha Arafat, veuve de Yasser Arafat, qui vit en     Tunisie, ont l’intention d’ouvrir prochainement un lycée privé, “l’École     internationale de Carthage”. Une initiative louable, si dans le même temps,     la première dame de Tunisie et celle qui le fut en Palestine n’avaient pas     obtenu que le ministère de l’Éducation tunisien ordonne la fermeture du     lycée Louis Pasteur. Cet établissement privé, dont la directrice et     propriétaire est française, prépare aux examens d’État français et a le tort     d’être fort réputé. L’École internationale de Carthage veut donc capter la     clientèle des élèves de Pasteur et les professeurs qui, dans l’immédiat,     résistent.
     
  (Source: lepoint.fr le 11/06/2007 )
     
  
 
 
Entretien avec le laïciste tunisien       Sofiene Ben Hmida
      Une nouvelle organisation a vu le jour le mois dernier en Tunisie, pour       lutter contre ce qui est perçu comme un renforcement de la présence du       discours religieux dans l’espace public du pays. Sofiene Ben Hmida, l’un       des membres fondateurs de l’Association pour la Défense de la Laïcité en       Tunisie, s’est entretenu avec Magharebia de la création et de la mission       de cette association.              Sofiene Ben Hmida, l’un des membres fondateurs de l’Association pour la       Défense de la Laïcité en Tunisie, qui a vu le jour récemment, a déclaré       lors d’un entretien avec Magharebia que l’objectif de son association est       d’affirmer qu’il y a encore en Tunisie des gens qui veulent aller de       l’avant et lutter contre les partisans de toute régression.              Magharebia: Pouvez-vous nous parler de votre nouveau       projet ?              Sofiene Ben Hmida: Après avoir ressenti la présence d’un danger       imprévisible pour le projet de modernisation de la Tunisie, nous avons       décidé d’en discuter et de le combattre en utilisant les moyens       démocratiques dont nous disposons. Aujourd’hui en Tunisie, on assiste à un       mélange étroit entre les sphères publique et privée, entre le religieux et       le laïc, et nous pensons qu’il s’agit-là d’un mélange dangereux qui       pourrait, à courte échéance, nuire à la société tunisienne et à son       développement. Nous pensons également qu’il est impératif que le       rationalisme soit présent au sein de la société et qu’il puisse s’exprimer,       et ne cède pas le terrain à d’autres formes d’expressions. De même, nous       nous efforçons de rompre avec la perception communément admise selon       laquelle nous [la société tunisienne] régressons. Nous voulons affirmer       haut et fort qu’il y a encore des gens en Tunisie qui aspirent au       changement et souhaitent aller de l’avant.              Magharebia: Pourquoi avoir annoncé maintenant cette       association ?              Ben Hmida: Pourquoi pas maintenant ? Cela fait plus d’un an que nous       caressions cette idée, après avoir remarqué qu’une certaine confusion des       genres commençait à pervertir la société tunisienne, où les idées, les       croyances et les mythes qui menacent la modernisation ont commencé à se       propager.              Magharebia: Il y a ceux qui lient votre projet à la       croissance du courant religieux en Tunisie…              Ben Hmida: Nous avons pas agi sur la base d’une réaction. Notre projet est       plutôt un projet sociétal et intellectuel, qui refuse de se mêler des       affaires politiques. Dans tous les cas, la montée du courant religieux ne       date pas d’hier, mais remonte au début des années 1990, et le groupe       fondateur de notre projet a pris des positions et exprimé ses opinions sur       la question religieuse depuis les années soixante.              Magharebia: Pensez-vous que la croyance dans la       région arabe liant laïcité et apostasie pourrait nuire à votre projet ?              Ben Hmida: Une telle confusion n’existe que dans les esprits de ceux qui       veulent enraciner cette erreur et l’amplifier, pour faire craindre aux       gens l’idée du développement et de la modernité, car la laïcité n’a aucun       lien avec l’apostasie. Cette dernière est une position idéologique       concernant la religion, alors que la laïcité appelle à la séparation entre       l’idéologique et le mondain, entre la vie publique et la vie privée, [et]       entre la religion et l’Etat.              Magharebia: Comment comptez-vous défendre cette idée       sur le terrain ?              Ben Hmida: Nous ne fonctionnons pas comme un groupe politique, mais comme       un groupe intellectuel, dont le but est de soulever les problèmes et les       idées dans le domaine social, afin que les notions de progrès et de       modernité restent visibles en permanence – c’est du moins mon opinion       personnelle. Nous comptons soulever les problèmes liés à la religion et       insister sur sa séparation d’avec l’Etat, car il n’est pas raisonnable       pour un gouvernement d’assumer le contrôle des affaires religieuses. Nous       comptons également appeler à la mise en oeuvre de la Loi sur les Partis en       Tunisie en des termes non équivoques, car cette Loi sur les Partis affirme       clairement que la fondation de partis sur la base de la religion est       interdite, et que l’Etat doit faire appliquer cette loi avec la même       rigueur que celle avec laquelle il fait appliquer la loi financière.              Magharebia: Comment votre projet a-t-il vu le jour ?              Ben Hmida: C’est en fait une vieille idée que certains d’entre nous –       hommes et femmes confondus – avions depuis un an. Après que cette idée eut       mûri, nous l’avons dévoilée le 24 mai, et nous préparons actuellement le       dossier légal de cette association, qui sera présenté aux autorités       compétentes dans le but d’obtenir la licence nécessaire.              (Source : le site Magharebia (Financé par le       pentagone américain) , le 10 juin 2007) Lien : http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2007/06/10/feature-01
 
     
Remarks by Assistant Secretary of     State for Near Eastern Affairs David Welch
 
     
 Update on North Africa          House Foreign Affairs Committee          June 6, 2007          Chairman Lantos, Representative Ros-Lehtinen, and members of the     committee, thank you for giving me the opportunity to appear before you     today to discuss the status of our relationships with the countries of North     Africa.            Over the past few years, our relationship with the four North African     countries – Libya, Tunisia, Algeria, and Morocco – has undergone an enormous     expansion.  With two of these countries – Tunisia and Morocco – our     friendship and cooperation go back centuries.  In Algeria and Libya, however,     we are working to build the foundation for relationships that we expect to     grow in importance in the coming years as they continue to emerge from war     and isolation, respectively.  Altogether, these countries are home to around     80 million people, which is a significant portion of the Arab world’s     population.  While North Africa is unquestionably connected in tradition,     culture, and religion to the Middle East, it is also unique in its strong     ties to Africa, the Mediterranean, and Europe.  This distinctive regional     identity offers challenges and opportunities unique unto itself.            The countries of the Maghreb have traditionally been regional leaders in     social, economic, and political reform.  That history has been undermined,     however, by poor governance, regional tensions, economic difficulties, and     instability resulting from internal conflicts and terrorism.  Therefore, the     goal of U.S. policy is a secure, moderate, and more unified Maghreb by     promoting political and social reform, economic growth, and counterterrorism     partnership.            Terrorism is perhaps the most pressing of the issues that the Maghreb faces.     The merger in September 2006 between Al-Qaida and Algeria’s primary     homegrown terrorist group, the GSPC, marked the beginning of a troubling     trend that we have since seen across the Maghreb.  The number of spectacular     terrorist attacks in the region has risen, terrorist groups are using     tactics and attacking targets that they had previously avoided, and terror     cells have been discovered in places where they had not been seen before.      We also are seeing evidence that the region’s terrorist groups are     increasingly attempting to build ties with each other and with the global     jihadist network.  These groups pose a threat to the governments of the     countries in which they are operating, but they also pose a strong threat to     foreign – and particularly U.S. – interests.  Since December, we have seen     attacks launched at American interests in both Algeria and Morocco, and a     plot to attack U.S. interests foiled in Tunisia.  The large diaspora     communities from the Maghreb living in Europe provide for the possibility     that these groups could launch attacks there as well.          The good news is that our counterterrorism cooperation with each of the     countries of the Maghreb has been excellent, and, on specific threats, very     effective.  The North African security forces all have considerable     experience in battling a domestic terrorism threat, and have been able to     stop many plots before they could be launched.  Our interlocutors          continue to be responsive to our concerns and together we have achieved     numerous successes in the fight against extremism.  For example, since 2002     in Tunisia and 2003 in Morocco, there have been no successful mass-casualty     attacks.  Though terrorists were able to launch a major attack on the Prime     Minister’s office in Algiers on April 11 of this year, the overall situation     on the ground is far better than it was ten years ago, when the country was     in the midst of a civil war.          Nonetheless, the new challenges posed by the recent shifts in terrorist     activities in the region require that we confront the threat in new ways.      We are increasingly using technical assistance to help the governments of     the Maghreb track and block terror financing streams and are engaging them     to enforce UN Security Council resolutions against terrorist financing.      Another tool that has been increasingly effective is the Trans-Sahara     Counterterrorism Partnership, through which we are building counterterrorism     capacity both in the Maghreb and in sub-Saharan African states affected by     the spillover of these terrorist groups.  This partnership also serves a     longer-term objective: enhanced regional and sub-regional cooperation and     the deepening of integration between the countries of the region.  We     believe that this goal is critical, as Al-Qaida’s increasingly regional and     local focus in North Africa must be countered by increased cooperation     between governments of the region and between the region and the U.S.           In this regard, I am pleased to report the first serious movement in the     Western Sahara conflict, which has been stalled since James Baker resigned     as UN Special Envoy in 2004.  The dispute over the Western Sahara remains an     obstacle to increased regional integration and this impedes U.S. policy     interests.  Settlement of the crisis would offer real hope in strengthening     political, economic, commercial, and counter-terrorism cooperation for the     Maghreb and Sahel.  Unresolved, the crisis leaves approximately 90,000     Sahrawi people languishing in refugee camps near Tindouf, Algeria and the     territory a potentially attractive safehaven for terrorist planning or     activity.            Over the past several months, the United States has engaged in intensive     efforts with all parties involved to find a realistic and workable solution     in the UN context.  In this regard, we welcomed Morocco’s recent initiative     to resolve this dispute, are encouraged that it has spurred discussion, and     believe that it has created an opportunity for Morocco and the Polisario to     come to an agreement on this long simmering problem.  We consider the     Moroccan proposal to provide real autonomy for the Western Sahara serious     and credible.  It is the result of months of work and preparation by Morocco.               The United Nations Security Council recently approved a six-month extension     of the MINURSO mandate.  The resolution took note of “serious and credible     Moroccan efforts to move the process forward towards resolution” and calls     on the parties to enter into negotiations without preconditions, and also     notes a proposal submitted by the Polisario Front.  A unanimous vote on the     mandate reflects international resolve that the dispute is long overdue for     settlement.  We have raised with the UN our support for direct negotiations     without preconditions, as called for in the resolution, and hope that           they will begin in earnest later this month so that Morocco and the     Polisario are able to set aside differences and create a better future for     the Sahrawi people.          Any settlement of the Western Sahara must take into account the concerns of     the Sahrawi people and be consistent with their right of self-determination.      Both Morocco and the Polisario have agreed to negotiations, and Morocco has     affirmed to United Nations that its proposal would be subject to a vote by     the people affected.              I hope that by the next time I speak with this committee, a dialogue led by     UN Envoy Van Walsum will have made real progress.  Direct talks between     Morocco and the Polisario will not be easy.  The parties will need the     support of the international community and Congress to find common ground     and look at new ideas.  While we understand that initial disagreement     between the Polisario and Morocco is likely, we expect both parties to     engage constructively and work through differences.  We also hope that other     countries in the Maghreb will encourage the sacrifice needed to reach an     agreement that would have positive consequences for the stability of the     Maghreb and foster further growth and reform.              Morocco has led the way in commitment and progress towards overall reform,     yet remains hindered by a non-diversified economy and rapid population     growth.  We seek to build upon the Moroccan reform agenda and make the     government more responsive to citizen concerns and to enable Moroccans to     benefit from the global economy.  The recently signed U.S. Morocco – Free     Trade Agreement and Morocco’s Millennium Challenge Account eligibility will     strengthen the country against a dangerous terrorist trend reflected in the     increased number of terrorist cells identified and disrupted since the     summer of 2006.          Our expanding relationship with Libya presents its own set of possibilities.      Very few bilateral relationships in recent memory have changed as quickly as     the Libya-U.S. relationship has over the past three years.   Libya’s     renunciation of WMD and MTCR-class missile programs was historic and Libya     has worked closely with the U.S., UK and international organizations to     implement that commitment.  All items of concern have either already been     destroyed or are planned for destruction under specific trilateral     agreements or Libya’s international obligations.  We have made significant     progress in the elimination effort and, to date, the Libyan nuclear program     has been completely dismantled; over 3000 chemical munitions have been     destroyed; chemical agents are awaiting destruction; and Scud-C missiles     have been removed.            In response to Libya’s renunciation of terrorism, we rescinded its     designation as a state sponsor of terrorism on June 30, 2006.  In the year     since that decision, the State Department and our Embassy in Tripoli have     continued to pursue a diplomatic agenda with Libya which is critical to our     national interests.  Resolution of the claims pending against Libya remains     our most important objective.  In addition to protecting the interests of     the American citizens who were victims of Libya’s past terrorist activities,     our other pressing activities include assisting in the ongoing dismantlement     of Libya’s WMD programs, cooperation on counterterrorism, seeking an end to     the crisis in Darfur, and encouraging greater protection of human rights,     including by encouraging the release of five Bulgarian nurses and a     Palestinian doctor imprisoned on charges of deliberately infecting over 400     Libyan children with HIV.          With regard to the pending claims, those such as LaBelle and Pan Am 103 have     been at the top of our bilateral agenda both before and since the     reestablishment of direct relations.  Although the U.S. Government is not a     party to any of the cases pending against Libya, we have played an active     role in ensuring Libya lives up to its commitment to act in good faith with     regard to their resolution.  Deputy Secretary of State Negroponte recently     traveled to Libya to discuss how best to work with the Libyan government to     end the crisis in Darfur.  While there, however, he raised the claims in     every meeting in which he participated.            Our commitment to our citizens is unwavering and we remain optimistic that     resolution of these cases will eventually be reached.  Libya continues to     reaffirm its commitment to respect any court judgments against it, even as     it pursues out of court settlements for many of the cases.  The U.S.     government will continue to pursue its diplomatic agenda with Libya to     implement its 2003 terrorism and WMD commitments and to work toward     increased respect for international human rights and democratic norms.          In closing, I want to mention briefly the importance of the relationships we     have in Algeria and Tunisia.  In Algeria, a country still transitioning away     from a socialist, one-party past, we are working with the government to help     advance its political and economic reform agenda.  We do this in part     through a large group of technical assistance programs funded by our Middle     East Partnership Initiative.  We retain our focus on helping Algeria fulfill     its goal of building a work force for the 21st century through education     programs.  While progress has sometimes been uneven, Algeria has clearly     come a long way over the past ten years.  It has made significant progress     on human rights, though it has more work to do.  It has paid down its debt     and registered considerable economic growth.  Trade between our two     countries has ballooned, and Algeria is now one of the largest trading     partners of the United States in the Arab World.  Our challenge is to     continue to build on this progress.            
Tunisia has been a regional leader in social and     economic reforms with the strongest non-petroleum economy in the Middle East     and North Africa, including rates of growth averaging five percent for the     last ten years and the highest GNP per capita in the region.  Tunisia also     boasts North Africa’s lowest poverty and unemployment rates.  U.S.     assistance over the past three decades has helped Tunisia create this ripe     environment for economic growth.  Our pressing issues remain the slow pace     of political reform and poor performance on human rights.  The Tunisian     leadership has shown considerable reluctance to address these issues, but we     will continue to press them, including through our Middle East Partnership     Initiative and sustained bilateral engagement.  Our bilateral security     relationship with Tunisia is strong, with close cooperation in     counterterrorism and counter proliferation which we will seek to maintain     through robust security assistance programs.    (Source: le site du comité des affaires     étrangères du Congrès américain, le 6 juin 2007)      Lien :        http://foreignaffairs.house.gov/110/wel060607.htm 
  
Un peu     d’histoire tunisienne…     Une interview accordée par Bourguiba à La NEF en Novembre 1958     Dans une Interview exclusive a La Nef :Bourguiba fait le     point
 
    Peu de temps après avoir rompu les relations diplomatiques avec la     république arabe unie et alors que des contacts étaient pris. Par personnes     interposées, entre le général De Gaulle et le F.L.N., Le chef de l’état     tunisien, Habib Bourguiba, acceptait de donner à la Nef l’interview que nous     publions ci-dessous.          Q.- La décision que vous avez prise de rompre avec la     R.A.U. est elle liée a des considérations de politique générale sur     l’attitude de l’Egypte ou a des questions de personnes tenant a l’asile     donne par le Caire a Salah Ben Youssef ?          R.- L’asile donné par la R.A.U. à Salah Ben Youssef, réfugié politique,     n’aurait pas d’importance en soi. Vous avez constaté vous-même que l’homme     ne jouit d’aucun crédit en Tunisie. Mais la complicité établie de l’Egypte     dans une tentative d’assassinat est révélatrice des intentions impérialistes     de Gamal Abdel Nasser à notre endroit. C’est contre cela que je devais     mettre en garde mon peuple et aussi les autres peuples arabes, et toute     l’opinion mondiale. C’est ce que j’ai fait en décidant de rompre nos     relations avec la R.A.U. et en donnant publiquement les raisons. J’ai voulu     que tous soient témoins du drame qui étreint les peuples arabes du fait de     la volonté d’hégémonie de Nasser. Car c’est la cause de leur faiblesse, de     leurs antagonismes et des maux qui les minent. Cet impérialisme peut être     aussi dangereux que le colonialisme que j’ai combattu et que je combattrai     toujours, parce qu’il se présente sous des dehors trompeurs et essaie     d’exploiter des sentiments naturels chez tous les Arabes.          « Nasser est lié à l’Est » Q.- Avez-vous voulu marquer par votre geste que le     panarabisme, tel que prétend l’exprimer la R.A.U., est désormais totalement     lié à l’Est ?          R.- C’est un fait – et qui n’et pas tellement récent – que Nasser adopte une     attitude en tous points identique à celle de Krouchtchev. Il n’a pas la     liberté d’action d’un Tito ou d’un Nehru et ne saurait prétendre adopter une     position neutraliste. Il ne peut même pas se permettre des nuances par     rapport aux réactions de Moscou. Des exemples ?     Lors de l’exécution de Nagy, Nehru et Tito ont réagi, pas Nasser ; lors des     livraisons d’armes – symboliques sans doute, mais effectives – faites par     les Etats-Unis, alors que nos relations avec la France étant     particulièrement difficiles, Moscou voulut y voir une brèche dans l’unité du     pacte atlantique ; Nasser reprit aussitôt ce thème, alors que l‘on peut se     demander en quoi cela le concernait. Il y aurait maintes autres     illustrations de cette dépendance, qui ne pourra aller qu’en s’accentuant.     C’est l’aboutissement d’une infiltration communiste qui se fait toujours par     étapes, mais toujours sans recul. En coopérant avec l’Occident, je demeure     libre ; et même, en supposant le pire, je demeure libre de mettre fin à     cette coopération. Nasser ne peut pas ne pas se rendre compte qu’en opérant     un choix inverse, il lui est impossible,     même si par hypothèse il le voulait un jour, de s’échapper de l’étreinte     soviétique. Quand le rideau de fer tombe, il ne se relève pas, Nasser n’a     plus que la liberté qu’on lui laisse, c’est-à-dire qu’il aura de moins en     moins de liberté.          Q.- L’opinion publique a-t-elle compris votre décision     ?          R.- Je lui ai expliqué clairement la situation. Elle a fait plus que de     comprendre mes raisons, elle voulait dépasser mes réactions. Elle constate,     en effet, tous les mensonges émis sans cesse – et accrus ces jours-ci – par     la propagande de Nasser. La radio du Caire ose prétendre qu’il y aurait eu     des manifestations contre moi ; en fait, j’ai dû empêcher des manifestations     contre l’ambassade de la R.A.U. Elle affirme que je n’ai     pas osé donner connaissance du mémorandum déposé par la R.A.U. à la Ligue     arabe ; il était publié la veille dans les journaux tunisiens. Elle soutient     que je cacherais à mon peuple les calomnies que l’Egypte multiplie à mon     endroit ; vous avez lu les journaux tunisiens : ils en font largement état.     Car, loin de me desservir, tout cela me grandit au contraire. Ce que dit la     radio de Nasser, ce qu’écrivent les journaux de     Nasser se retourne contre ce que veut Nasser. Car le mensonge est trop     grossier, trop évident, trop renouvelé. Ne m’accusait-on pas, hier, de     complicité dans l’enlèvement de Ben Bella ?          « Je ne finirai pas comme Noury Saïd » Q.- Le Caire vous prédit de finir comme Noury Saïd,     mis à mort par la foule ; croyez-vous que la situation tunisienne puisse     devenir comparable à celle de l’Irak ?          R.- Mon peuple me suit, et je demeure indépendant. Il n’y a donc rien de     comparable, à aucun degré et à aucun moment. Mais Nasser, lui, connaîtra un     jour de graves difficultés. Si elles ne lui viennent pas du peuple égyptien,     habitué à la domination personnelle déjà du temps des Pharaons, elles     prendront naissance dans l’asservissement de la Syrie, dans les déceptions d     l’Irak, et dans la prise de conscience progressive des autres pays arabes     qui ont maille à partir avec la R.A.U., qui ont eu l’occasion de sentir le     poids de l’ingérence de la R.A.U. et dont certains ont été obligés     d’expulser les attachés militaires égyptiens, quand ils n’ont pas     complètement rompu les relations diplomatiques.          Q.- Le geste du délégué du Maroc auprès de la Ligue     Arabe, s’associant aux représentants de la R.A.U. et se refusant à suivre le     porte-parole de la Tunisie, vous parait-il de nature à compromettre les     perspectives d’une communauté maghrébine ?          R.- En interrompant l’exposé du délégué tunisien, lors de la récente     conférence de la Ligue arabe, le représentant marocain a pris une initiative     personnelle, sans ordre préalable. Des assurances m’ont, depuis lors été     données par Rabat. L’amitié réciproque du Maroc et de la Tunisie n’est pas     altérée, ainsi qu’en peut le témoigner la réunion du Secrétariat permanent     du Maghreb arabe qui vient de s’achever. Mais les     perspectives d’une communauté maghrébine sont liées à la fin de la guerre     d’Algérie.          « En Algérie, le fossé est encore profond »      Q.- Quelles perspectives offre, selon vous, la lettre     du général de Gaulle au général Salan ?          R.- J’ai dit que, pour mettre rapidement fin à la guerre d’Algérie, il     faudrait un miracle et que les récentes décisions du général de Gaulle     étaient peut-être le commencement du miracle. Elles mettent fin, en effet, à     ce spectacle pénible de gouvernements qui cédaient ou louvoyaient devant des     groupes irresponsables. Mais ne nous faisons pas trop d’illusions : des     forces organisées subsistent – et d’abord     l’armée française – qui tenteront d’empêcher l’aboutissement nécessaire des     intentions nouvelles qui semblent être celles du gouvernement français. Je     crains que nous ne soyons moins près d’une solution que certains l’espèrent     ou le croient. On paraît vouloir discuter de procédure, alors que sur le     fond le fossé est encore profond. La solution n’est pas mûre. Elle mûrira.     Mais à quel prix ?          Q.- Selon vous, par quel biais ?          R.- Le mûrissement viendra fatalement par la contagion des exemples     africains. Assez vite la Communauté, nouvellement créée par la Constitution     française, évoluera vers un Commonwealth tel qu’il s’est peu à peu     transformé autour de l’Angleterre. Quel lien insupportable a désormais     l’Inde avec la Grande-Bretagne ? Des réunions communes, des discussions     communes, une zone monétaire commune, cela est     parfaitement acceptable. Pourquoi refuser aux Algériens ce qui a été admis     pour la Tunisie et pour le Maroc, et même ce qui vient d’être proposé à     Madagascar et à l’Afrique noire ? L’amour-propre français réagit sur     l’Algérie. Pourtant, les Algériens sont de tous les peuples d’Afrique les     plus proches des Français. Non seulement ils comprennent la France, mais ils     ont besoin d’elle, Seulement ils ont besoin d’abord de dignité.     Pourquoi une grande puissance comme la France brûle-t-elle ses vaisseaux ?     Je veux dire, pourquoi prétend-elle mettre son honneur dans une victoire sur     la révolution algérienne ? Pourtant, au fond d’elle-même, elle ne doit pas     avoir tellement bonne conscience. Et puis, si la guerre ne prend pas fin,     pas plus que l’autre, la Ve République n’y résistera pas. Pour la France     elle- même, je souhaite le miracle. Mais     c’est difficile après quatre ans d’une guerre cruelle, atroce, d’une guerre     de guet-apens qui rappelle la guérilla d’Espagne au temps de Napoléon.     Désormais, chacun est pris dans une épreuve de force. Les Algériens se sont     lancés dans la guerre en en acceptant toutes les conséquences, et ont pour     but de « vivre libres ou mourir ». Vous ne les en empêcherez pas. D’autant     qu’une nouvelle génération s’y trouve engagée. Un Kabyle disait récemment à     Ferhat Abbas cette simple phrase : » Nous avons eu quelques jours pendant     lesquels nous avons commandé.» Oui, chacun d’eux a tout connu, la souffrance,     la misère, le combat, la prison. Il reste la mort. Elle peut être une     délivrance.          « Les élections en Algérie devraient être conçues     différemment » Q.- Pensez-vous que les élections en Algérie soient     susceptibles de faciliter la solution du problème algérien ; estimez-vous     souhaitable et probable que des nationalistes algériens, agréés par le F.L.N.,     se présentent, en tant que tels, aux élections en Algérie ?          R.- Les élections, le F.L.N. n’en veut pas. Par ces élections on revient     droit à l’intégration. Ce ne sont pas des députés français que désirent     avoir les masses algériennes. On pourrait concevoir de laisser faire     l’épreuve, souhaitée me dit-on, d’élection de nationalistes, mettons,     modérés. Que se passerait- il ? Ils seront vite aussi exigeants. Souvenez-     vous de Bao Daï. Et alors, ou bien satisfaction serait donnée à la     revendication nationale, et mieux vaut le faire avec des hommes vraiment     représentatifs, ou bien un refus serait opposé, et l’échec serait la preuve     nouvelle de l’impasse dans laquelle on se trouve. Mais est-ce encore     nécessaire ? Et est-ce seulement possible de trouver des candidats ?     Si l’on veut faire des élections, il faut les concevoir différemment. Le     Général de Gaulle devrait d’abord décider de libérer les détenus politiques     algériens, et en particulier Ben Bella. Il pourrait pour cela, soit passer     par le truchement de la Commission internationale, réunie à Genève à la     suite de l’enlèvement de Ben Bella, soit avoir spontanément ce geste royal à     l’égard de Sa Majesté Mohammed v, auquel le lie une amitié personnelle.     Alors, on pourrait déjà, entre éléments politiques au sein du Maghreb arabe,     faciliter la recherche d’une solution. Pourquoi la France n’offrait-elle pas     aux Algériens le même choix qu’elle a donné à     l’Afrique noire ? Ne dites pas qu’elle l’a fait par le référendum. Il ne lui     était pas proposé. Et la présence de l’armée aurait d’ailleurs tout faussé.     Et si vous rétorquez qu’alors ce pourrait être, à l’inverse, l’armée de     Libération Nationale qui pèserait sur un tel vote, je propose que les deux     armées soient tenues à l’écart de la consultation et qu’une commission de     l’O.N.U. soit pendant ce temps responsable de l’ordre public.     Ni militaires français, ni A.L.N., personne ne pourra contester la liberté     laissée aux Algériens de faire connaître leur opinion.     Il est de l’intérêt de tous que la guerre cesse. La France a-t-elle intérêt     à voir le F.L.N. de plus en plus lié au Caire, lui-même de plus e plus lié à     Moscou, même si le F.L.N. n’en avait pas réellement le désir, mais parce     qu’il en ressentirait fatalement la nécessité ? La France a-t-elle intérêt à     risquer ainsi une infiltration communiste qui, après l’Algérie, chercherait     à s’étendre en Afrique du Nord et dans toute l’Afrique ?     Oui, pour la France et pour l’Afrique, je souhaite le miracle de la paix.          Q.- Pourquoi ne venez-vous pas à Paris ?     R.- Ce n’est pas l’envie qui me manque, malgré le risque d’y trouver des     personnes qui, il n’y a pas si longtemps, voulaient venir « coucher bottés     dans mon lit ». Mais une rencontre entre deux chefs d’Etat doit être     soigneusement préparée. Réunion implique espoir. Il leur faut un objet et un     résultat. Un résultat négatif serait désastreux, surtout lorsqu’une guerre     continue à opposer un peuple dont nous sommes l’ami, à un autre dont nous     nous sentons solidaires.          (Source : le site www.bourguiba.com, visité le     11 juin 2007) Lien : http://www.bourguiba.com/uploads/docs/pdf/fr/Bourguiba-fait-lepoint.pdf
Risque accru de conflits armés pour     le pétrole et le gaz (rapport)
  
 
     
 AFP, le 11 juin 2007 à 12h24 Par Pia OHLIN STOCKHOLM, 11 juin 2007 (AFP) – La raréfaction     du pétrole et du gaz dans l’avenir pourrait créer de nouveaux conflits à     travers le monde, pas seulement au Proche Orient, selon le rapport annuel de     l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm (SIPRI),     publié lundi.          “Bien que la plupart des Etats considèrent aujourd’hui le déclenchement d’un     conflit armé comme une mesure extrême, il est probable que des conflits     internes surgissent en raison des ressources énergétiques, particulièrement     en Afrique”, a averti le SIPRI.          “L’importance stratégique de régions riches en réserve de pétrole et de gaz     va certainement augmenter. Pas seulement le Proche Orient, mais aussi     l’Afrique, l’Asie Centrale, l’Amérique du sud, et l’Asie du Sud-Est seront     potentiellement des zones de conflit dans les décennies à venir”, selon le     rapport annuel.          Les inquiétudes sur les questions de sécurité liées aux besoins en énergie     ne sont pas nouvelles. Elles provenaient de différents facteurs: croissance     toujours plus forte de la demande mondiale, hausse des prix du pétrole,     dépendance accrue des importations et la perspective de pénurie de pétrole     et de gaz.          Mais les risques sont accrus, selon le SIPRI, par d’autres facteurs, allant     du terrorisme aux phénomènes climatiques.          “Les inquiétudes sont aussi accrues par des événements extérieurs comme des     attaques terroristes contre des infrastructures énergétiques, des pannes     d’alimentation de courant, des ouragans dans le Golfe du Mexique et     l’instabilité dans certains pays producteurs”, souligne encore le rapport.          Au Proche Orient, “le facteur peut-être le plus troublant qui pourrait     former les dynamiques à venir sur la sécurité de la région est l’expansion     continue de l’influence de l’Iran”, indique l’institut de recherche.          Selon lui, l’Iran pourrait “à tout moment” tenter de bloquer le détroit     d’Ormuz où transitent 17 millions de barils de pétrole par jour, soit     environ 20% de l’approvisionnement mondial.          Pour le SIPRI, les questions sur la sécurité énergétique doivent être     repensées globalement, l’institut estimant que des approches nationalistes,     comme on le voit dans certains pays, ne sont “pas une bonne formule”.          “Une coopération internationale plus large pourrait créer davantage de     confiance et réduire les tensions entre les principaux acteurs, améliorant     ainsi la sécurité future des approvisionnements en pétrole et en gaz pour     tous”, poursuit le rapport.          “Seule une percée dans le développement des sources alternatives d’énergie,     et notamment de nouveaux types de combustible pour les transports, pourrait     réellement modifier en partie ces prévisions”, indique encore le SIPRI.          Selon l’institut, le développement de l’énergie nucléaire aurait pour     conséquence de “créer de nouvelles préoccupations sécuritaires”.          AFP 
Le thon rouge et l’anguille mieux     protégés dans l’UE
     
 AFP, le 11 juin 2007 à 17h58 LUXEMBOURG, 11 juin (Reuters) – L’Union     européenne a adopté lundi un plan d’urgence pour éviter l’extinction des     anguilles et des thons rouges victimes de la mode européenne des sushis et     sashimis dictée par des impératifs diététiques.          “Je suis heureux que les stocks sévèrement affaiblis d’anguilles et de thons     rouges obtiendront sous peu la protection dont ils ont tellement besoin”, a     déclaré le commissaire européen à la Pêche, Joe Borg.          Les ministres de la Pêche des Vingt-Sept ont entériné à Luxembourg un plan     d’action d’une durée de 15 ans qui avait déjà été approuvé au Japon en     janvier dernier dans le cadre d’un effort mondial pour restaurer les stocks     de thon rouge menacés par la surexploitation, notamment en Méditerranée.          Les flottes de pêche espagnole, italienne et française, qui sont les plus     actives sur ce créneau, seront les plus durement touchées par la réduction     de 10% dès 2007 des quotas de capture en Méditerranée et dans l’Atlantique,     ainsi que par la limitation des sorties en mer à six mois par an pour les     marins.          Le poids minimal des prises passera aussi de 10 à 30 kg pour permettre aux “juvéniles”     d’échapper aux filets et de se reproduire. Contrairement aux autres espèces     de thon, les thons rouges grandissent lentement et sont donc très menacés.          Au Japon, leur prix peut atteindre 100.000 dollars en raison de la qualité     de leur chair très recherchée en Asie.          En novembre dernier, la commission internationale pour la conservation des     thons de l’Atlantique a réduit les quotas de pêche de 32.000 tonnes     actuellement à 25.500 tonnes en 2010. Mais les scientifiques internationaux     jugeaient nécessaires de limiter les captures à 15.000 tonnes par an.          Pour 2007, l’Union européenne dispose d’un quota de 16.870 tonnes sur un     total de 29.500 tonnes dans ces eaux où les bateaux algériens, marocains,     libyens, tunisiens et japonais sont également actifs.          La France et l’Italie ont retardé la mise en œuvre de l’accord international     pour protéger leurs pêcheurs. Les experts estiment en effet que le principal     problème est la pêche illégale, qui atteindrait 50.000 tonnes par an.          Les ministres ont également adopté un plan de reconstitution des stocks     d’anguille. Chaque pays devra soumettre avant fin 2009 à la Commission un     programme pour permettre à 40% des anguilles de quitter les eaux intérieures     pour rejoindre la mer.          Soixante pour cent des juvéniles capturés devront être dispersées dans les     eaux intérieures pour assurer leur reproduction.          AFP  
ENTRETIEN AVEC HARETH AL-DARI, SECRÉTAIRE     GÉNÉRAL DU COMITÉ DES OULÉMAS MUSULMANS     “Al-Qaida a exigé l’allégeance des     moudjahidins irakiens. Cela a mené à des combats“
 
     
 AMMAN ENVOYÉE SPÉCIALE Comment décririez-vous la situation des sunnites en     Irak, dont vous êtes le principal représentant religieux ?           Les sunnites sont marginalisés car le processus politique mis en place par     l’occupant (américain) est fondé sur des bases communautaires. Les centres     de pouvoir ont été légués à quelques hommes politiques chiites et kurdes,     qui ont plongé le pays dans un état tragique.          Un mandat d’arrêt a été émis contre vous. Vous êtes réfugié en Jordanie…          Ils n’ont pas seulement émis un mandat d’arrêt. (Les autorités irakiennes)     ont envoyé une lettre secrète à toutes les ambassades à l’étranger leur     demandant de surveiller mes activités. Beaucoup de frères et moi-même avons     été menacés physiquement. Cela ne me fait pas peur car notre destin est     tracé par Allah.          Le pouvoir irakien vous accuse d’inciter à la violence communautaire.          Ce sont eux qui ont appelé les Etats-Unis et les Britanniques à envahir     l’Irak en inventant des mensonges sur l’existence d’armes de destruction     massive. Les Américains ont finalement découvert leurs mensonges et sont en     colère d’avoir été entraînés dans ce bourbier. Ce gouvernement dénigre les     opposants et tous ceux qui dénoncent sa politique confessionnelle et raciste.          
Des tribus sunnites ont formé un “Réveil d’Al-Anbar”     pour chasser Al-Qaida de cette province. Est-ce un revirement stratégique de     la part de l’insurrection sunnite ?          La résistance poursuit la tâche qu’elle s’est fixée dès les premiers jours     de l’occupation, et ne cesse de prouver sa puissance. Les forces     d’occupation déclarent un nombre de pertes plus élevé chaque jour.          Le “Réveil d’Al-Anbar”, lui, est dirigé par Abdul Sattar Abou Richa, qui ne     représente ni les tribus d’Al-Anbar ni aucune tribu irakienne. Il est à la     tête d’un ramassis de bandits et de chômeurs soutenus par les Américains et     Maliki afin qu’ils accompagnent les forces d’occupation dans ce qu’ils     appellent la “guerre contre le terrorisme”. Abou Richa est un parvenu qui a     exploité les erreurs d’Al-Qaida.          
Votre neveu et homonyme, Hareth Al-Dari, considéré     comme le commandant des Brigades de la révolution 1920 (un groupe de     l’insurrection sunnite), n’a-il pas été assassiné en février à Abou Ghraib     par Al-Qaida ?               Hareth a en effet été tué par Al-Qaida. Il appartenait aux Brigades de la     révolution 1920, mais j’ignore s’il en était le chef. Quand Al-Qaida a     annoncé la création d’un “Etat islamique en Irak”, cela a provoqué des     problèmes avec la résistance. Al-Qaida a exigé des moudjahidins qu’ils lui     prêtent allégeance. Les résistants irakiens se sont vus contraints de     choisir entre remettre les armes ou être attaqués. Des factions ne l’ont pas     accepté. Ce différend a mené à des combats. Mon neveu est mort en martyr.          
Vous aviez critiqué Abou Moussab Al-Zarqawi (le chef     d’Al-Qaida en Irak tué en 2006) sur les décapitations d’otages. Quelle est     aujourd’hui votre opinion sur Al-Qaida ?          Nous faisons une distinction entre la résistance et le terrorisme. La     résistance s’attaque aux occupants et à leurs collaborateurs irakiens. Le     terrorisme, lui, vise les fils innocents du peuple irakien. Nous avons émis     plus de 400 fatwas condamnant les actes criminels visant les civils.          
Quelles relations entretenez-vous avec les dirigeants     arabes ?          Les relations avec les pays arabes sont meilleures que jamais, mais leur     soutien n’est que moral. Nous espérons davantage sur le plan diplomatique.               
Avez-vous des contacts avec la France ?               Malheureusement, il n’y a pas de relations directes avec le gouvernement     français, mais j’ai de très bonnes relations avec l’ex-ambassadeur de France     à Bagdad, Bernard Bajolet, en poste en Algérie. Je suis allé lui rendre     visite à Alger.               
Vous aviez été en contact avec les Américains en 2004.     Y a-t-il des négociations en cours entre les Etats-Unis et le Comité des     oulémas ?               J’ai effectivement parlé à un chargé d’affaires américain en 2004, grâce à     l’entremise de M. Bajolet. Il était question des premières élections     irakiennes (du 31 janvier 2005). Ces élections ont porté au pouvoir un     gouvernement sectaire et rancunier. J’ai dit à l’Américain : “La seule chose     capable de ramener le calme est votre départ. Faites un communiqué     établissant un agenda de retrait de vos troupes.” L’Américain a répondu : “Nous     ne sommes pas d’accord.” Je n’ai pas revu d’Américains depuis.           
Propos recueillis par Cécile Hennion          ——————————————————————————–     
3 501 MORTS AMÉRICAINS
 ARMÉE AMÉRICAINE :          plus de 3 500 soldats américains ou personnels assimilés sont morts en Irak     depuis l’invasion du pays en mars 2003, selon un décompte de l’Agence     France-Presse basé sur les chiffres du Pentagone. L’armée américaine a     annoncé, lundi 11 juin, la mort de trois militaires dans un attentat la     veille au sud de Bagdad, ce qui porte le bilan à 3 501 morts. Mai a été le     mois le plus meurtrier pour l’armée américaine depuis novembre 2004, qui     avait été marqué par la violente bataille de Fallouja. 116 soldats ont été     tués en mai 2007.               ARMÉE BRITANNIQUE :          Elle annonce avoir perdu 150 hommes.          (Source : « Le Monde » (Quotidien – France),     le 13 juin 2007)