12 janvier 2011

TUNISNEWS 10 ème année, N° 3886 du 12.01.2011 archives : www.tunisnews.net


Groupe anonyme pour un comité de salut public tunisien: Sidi-Bouzid.  Tunisie – Éloge d’une révolte déjà trahie Reuters: Violent unrest breaks out in Tunisian capital  AP: Jobless youths in Tunisia riot using Facebook AFP: Tunisie: Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique” Reuters: Military deployed in Tunisian capital after riots AFP: Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique” en Tunisie AFP: Tunisie/violences: l’armée déployée à Tunis, le régime contesté AFP:  Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur, armée déployée à Tunis AFP: Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police AFP: Tunisie: la France appelle à nouveau au dialogue, justifie sa position Reuters: EU says Tunisian crackdown unacceptable Reuters: Tunisie – La France juge sa position “équilibrée” AFP: Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police Reuters: L’emploi de la violence en Tunisie est “inacceptable”, dit l’UE AP: Police clash with protesters in Tunisian capital AFP: Graves affrontements entre police et manifestants dans le centre de Tunis AFP: Tunisie: le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l’Intérieur AFP: Tunisie: un régime pour la première fois ébranlé mais pas encore en danger AP: Police clash with protesters in Tunisian capital AFP: Tunisie: deux civils tués à Douz (sud) par des tirs de la police (témoin) AFP: Ben Ali, 23 ans de pouvoir sans partage à la tête de la Tunisie ANSA: Tunisia: capo di stato maggiore sarebbe stato silurato ATS: Tunisie: l’ONU appelle à des enquêtes indépendantes sur les violences Reuters: Présence militaire à Tunis, Ben Ali limoge un ministre AFP: Tunisie: un manifestant tué par balle à Thala AFP: Tunisie: de nouveaux affrontements et une arrestation à Tunis AFP: Tunisie: deux civils tués à Douz Canada Concerned About Situation in Tunisia Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité: Communiqué Communique du Mouvement Ettajdid du 11 janvier 2011 CIDT-Tunisie: Le puissant soulèvement tunisien est noyé dans le sang Association des Tunisiens en France:  Communiqué African Greens Federation: TUNISIA: African Greens Federation calls for Peace and Non-Violence PCOT: La police politique arrête Hamma Hammami porte parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie Reporters sans frontières: TUNISIE  –  Hamma Hammami a été arrêté dans la capitale en plein déploiement militaire L’association Ez-Zeitouna: Tentative d’attentat contre l’ambassade de la Tunisie à Berne : Communiqué Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid – Tunisie MEETING LE JEUDI 13 JANVIER 2001 A 18H30: BOURSE DE TRAVAIL RUE DU CHATEAUD’EAU Rassemblements pacifiques  Samedi 15 janvier à Paris, Bruxelle,Genéve et au Canada Analyse de Benjamin Stora de la situation en Tunisie et en Algérie Slim Bagga: Ben Ali, l’assassin qui fait de la resistance a se rendre… Neji Jmal: ne  soyez pas dupes, soyez vigilants Omar Khayyam: Néo-colonialisme Bassam Bounenni: The limits of silencing Tunisia Sonia.D: Derrière les masques


Revue de presse Farancophone, 21 articles Revue de presse anglophone, 3 articles Revue de presse allemande, 5 article


SIDI-BOUZID / TUNISIE

ÉLOGE D’UNE RÉVOLTE DÉJÀ TRAHIE

Ou,

DU DROIT-DEVOIR DE RÉSISTANCE À L’OPPRESSION… ET À LA TRAHISON

 

Par le GROUPE ANONYME POUR UN

COMITÉ DE SALUT PUBLIC TUNISIEN


 

 Brute! Lourdaud! Qui t’a dit de partir!

Crois-tu que je ne suis plus ton maître? Et d’un geste à Arcangeli :

— Prends la place de ce butor ; lui cria-t-il; … BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 32.

Il y a eu d’abord GAFSA l’insurgée avec, en 2008, un record de longévité de 6 mois de résistance à l’oppression, mais, malheureusement, circonscrite dans le périmètre géographique de la petite ville minière de Redeyef

Il y a eu ensuite, en août 2010, BENGUERDANE l’insoumise, qu’on voulait soi-disant « faire sortir du circuit informel-illégal » pour que les familles maffieuses puissent récupérer un « marché » (couvrant presque l’entier sud tunisien) approvisionné, jusqu’ici, de produits à prix bas provenant exclusivement de Lybie, et qui a victorieusement résisté à l’assaut des prédateurs, non sans défier le pouvoir dictatorial en l’obligeant à faire « marche-arrière » et à rétablir officiellement ce même commerce qu’il avait pourtant qualifié d’illégal…

Il y a actuellement SIDI-BOUZID la rebelle qui, depuis le 17/12/2010, a fait tache d’huile en s’étendant sur quasiment tout le territoire national (en particulier à Kasserine), sans que l’on puisse, à l’heure actuelle —à 3 semaines de désobéissance—, affirmer avec certitude si le mouvement d’insoumission se soit irréversiblement installé dans la durée.

À quand donc le coup de grâce ? Celui qui enfouira profondément et irrévocablement sous terre la bête dictatoriale immonde ? Ou bien, serions-nous déjà en train d’assister, à notre insu, à « L’automne du Patriarche » sans que l’on en prenne véritablement conscience ?

Une chose est sûre : la tombe de la dictature est d’ores et déjà creusée… et la chronique annoncée du régicide est fort bien amorcée…

La question se pose, cependant, de savoir si l’impromptu devenir révolutionnaire auquel on assiste actuellement serait capable de déboucher sur une révolution qui permette d’opérer le changement profond et durable tant espéré par ce peuple d’un peu plus de 10 millions d’habitants, petit, certes, par le nombre, mais ô combien grand  par sa volonté d’émancipation et par les grands  espoirs (partagés par tout le monde arabe) dont il se trouve être aujourd’hui l’authentique incarnation.

Nous ne reviendrons pas dans ce premier papier —qui sera suivi par d’autres contributions en tant que de besoin— sur les événements tragiques se trouvant à l’origine de la révolte actuelle du peuple tunisien pour le travail, la dignité, la liberté et la justice sociale. Trois seuls mots suffisent à rendre compte des ressorts de la colère de ce « Tiers-État » du XXIème siècle : injustice, oppression, désespoir.

Pour que ce triptyque-fossoyeur des régimes tyranniques ait pu se mettre en place en Tunisie, il fallait que « ceux d’en-haut » (les exploitants-oppresseurs) dorment d’un long sommeil sur leurs « lauriers »… usurpés, et s’obstinent dans la dénégation, qui plus est brutale, des droits économiques, sociaux, culturels et politiques légitimes du peuple tunisien.

Mohamed BOUAZIZI, l’immolé par le feu le 16 décembre 2010, décédé des suites de ses brûlures le 5 janvier 2011, ne s’est pas « sacrifié » en vain. Il a laissé derrière lui moult « Epées de flammes » nourries du feu purificateur d’Ahura Mazda

Insurrection, Insoumission, Rébellion, Devenir révolutionnaire,Révolution… voilà bien des mots « incongrus » qui feront tressaillir —de peur— plus d’un. Ils susciteront, chez d’autres, des rires moqueurs, car « démodés », les entend-t-on ricaner ; « mécontemporains », comme dirait l’autre, et « cadrant » mal, voire pas du tout, avec la bien rangée « transition démocratique » plate et fade par eux chantée à tue-tête…

Nous renvoyons tout ce « beau monde » auprès de… Hegel, et les invitons à faire l’effort de redécouvrir, à toutes fins utiles, en sa compagnie, les infinies « ruses » qu’emprunte inconsciemment la « Raison » pour faire advenir le nécessaire changement

Notre propos n’est pas de convaincre ceux-là qui ne manqueront certainement pas de continuer à s’accrocher de toutes leurs forces (si force ils en ont encore !) aux catégories molles (censées être « alternatives ») « bricolées », durant plus de 20 ans, en adéquation défaitiste avec l’intransigeance dictatoriale.

Nous souhaitons modestement contribuer à fonder sur un triple planmoral/éthique, juridique et politique, le droit de résistance à l’oppression, en tant  que droit fondamental qui consacre la légitimité de l’opposition —qu’elle soit défensive ou offensive— à l’oppression. Laquelle oppression survient « lorsqu’une loi viole les droits naturels civils et politiques qu’elle doit garantir. Il y a oppression lorsque la loi est violée par les fonctionnaires publics dans son application à des faits individuels. Il y a oppression lorsque des actes arbitraires violent les droits des citoyens… » (Condorcet, Déclaration non reprise dans le texte de la Constitution de la Première République, du 23 février 1793)

Il s’agirait pour nous de briser, à travers un acte de transgression mûrement réfléchis, un tabou politico-juridique qui pose, de manière absolue tout autant qu’arbitraire, l’interdit d’aborder (et, pire encore, d’envisager concrètement) le droit/devoir de résistance à l’oppression. Nous nous attacherons donc à rétablir ce droit au rang qui lui sied, à savoir celui de garant ultime du respect des autres droits imprescriptibles de l’homme. C’est le sens profond de l’article 35 de la Déclaration précédant la Constitution montagnarde du 24 juin 1793, aux termes duquel :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque partie du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »

Il n’en est pas autrement de l’article 33 de la même Déclaration qui dispose :

« La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme

Ce droit-soupape-de-sûreté de l’ensemble des autres droits a été, concédons-le, ternis par la « terreur » révolutionnaire (française) et souillé par Poujade, mais rien ne le disqualifie intrinsèquement. Il demeure à nos yeux (comme aux yeux de tous les « damnés de la terre ») une conquête inestimable et extraordinaire de la liberté face à la tyrannie, de la souveraineté populaire contre l’arbitraire gouvernemental.

L’importance singulière que représente ce droit pour des pays comme la Tunisie découle du fait qu’il est le mieux à même de les doter d’une sorte d’antidote parfaitement efficace contre l’absolutisme, le totalitarisme, le despotisme et la dictature (en un mot contre tous les arbitraires).

Inscrire en caractères ineffaçables le droit de résistance à l’oppression dans une charte fondamentale authentiquement démocratique préviendrait à coup sûr toute velléité de détournement du pouvoir, son accaparation ou son utilisation abusive à des fins contraires aux intérêts communs du plus grand nombre, et immuniserait tant les simples citoyens que les agents publics (civils et militaires) de l’Etat contre le risque de « devoir » servir (ou se conformer aux) les exigences de l’ordre oppressif.

Aussi, nous ne nous étonnons guerre de retrouver une pareille inscription dans des constitutions de pays tels que l’Allemagne ou la Grèce qui ont connu les pires barbaries ou dictatures, et ont exprimé avec force détermination la volonté d’éradiquer une bonne fois pour toutes les dangers d’une potentielle réédition de pareilles horreurs.

La Tunisie bénéficie d’un atout majeur lui permettant d’adhérer à cette tradition constituante immunitaire contre l’oppression. Sa population est, en effet, composée en majeure partie de jeunes instruits, très ouverts sur le monde et l’universel, plutôt tolérants, et surtout assoiffés de liberté. Que cette jeunesse ait pu être sacrifiée sur l’autel de l’ordre dictatorial honni, l’habilite avec encore davantage de détermination et de force à bannir toute possibilité de reproduction de la servitude. Tel est notre point de départ.

On pourrait faire remonter le droit de résistance à l’oppression à la scène originaire du contrat social, en ce qu’il est une fiction fondatrice prometteuse d’une « vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes » (P. Ricœur) dans le cadre de l’« Etat civil » succédant au présumé « Etat de nature ». La délégation de Pouvoir qui y est associée n’est nullement synonyme d’un blanc-seing accordé à ceux qui en sont les dépositaires et dont ils peuvent user et abuser impunément. Le droit de résistance à l’oppression est inaliénable. Et même si les « sociétaires » consentent à ce que l’État détienne le monopole légitime de la violence, ils ne renoncent en aucun cas à la faculté de recourir à ce Droit correcteur qu’est la résistance à l’oppression, pour empêcher l’utilisation illégitime —détournement— du pouvoir (promulgation de lois contraires aux droits fondamentaux inaliénables, application liberticide –par les juges ou par les agents de l’administration– des lois justes en soi, etc.) ou du monopole étatique de la violence (détournement de la violence monopolistique d’État à des fins illégitimes, répression, protection des rentes et privilèges indus, coup d’état, etc.)

Dans le cas de la Tunisie (mais pas uniquement elle) ce droit est d’une actualité poignante.

Voici, en effet, un pouvoir politique usurpé qui s’est ingénié, depuis plus de deux décennies, à déposséder le peuple de l’ensemble de ses droits inaliénables, au premier rang desquels figure celui à « l’autodétermination », ou si l’on veut le droit au libre choix des gouvernants. Un coup d’état —« chirurgical » disent les chiens de garde du régime— a permis à un intrus issu des rangs de la police d’usurper nuitamment la magistrature suprême et de s’y maintenir 23 ans durant… entouré de prévaricateurs de la pire espèce.

Une gigantesque opération de pillage des richesses du pays s’est alors mise en place, qui va aboutir à l’appauvrissement allant en s’aggravant de toute la moitié ouest de la Tunisie (Sidi-Bouzid et Gafsa en font partie), c’est-à-dire les villes de l’intérieur, par opposition à celles du littoral. Le tout adossé à une politique répressive des plus brutales et intolérantes qui puisse exister.

Mais au-delà du pillage organisé, de la corruption massive, de l’appropriation maffieuse des domaines publics et de la confiscation des biens et propriétés privées, se sont les choix économiques orientés vers un libéralisme capitaliste débridé « soucieux » presqu’exclusivement de satisfaire servilement la demande européenne (plus de 80% des échanges commerciaux se font avec l’UE) allant jusqu’à faire accessoirement de la Tunisie (sur le plan touristique) une sorte d’annexe aux « maisons de retraite » européennes, incomparablement moins chères… et plus « ensoleillées ».

Ces choix macro-économiques excentrés (aggravant toujours davantage la dépendance, et partant le sous-développement structurel, de l’économie nationale) ne datent pas, à vrai dire, du coup d’état du 7 novembre 1987, mais remontent jusqu’aux débuts des années 70 consécutivement à l’abandon par le parti unique d’alors (Parti Socialiste Destourien – PSD) du « socialisme destourien » (la politique dite coopérative), dont Sidi-Bouzid a été parmi les régions qui en ont lourdement payé l’échec (« Le développement régional à Sidi-Bouzid entre réalité entravée et possibilités prometteuses », Rapport publié en août 2010 par la Section de la Législation, du Contentieux, d’Etudes et de Documentation, de l’UGTT)

Les régions de l’intérieur (l’arrière pays de la Tunisie) demeureront donc pauvres par rapport à celles du Sahel (côtières). Et en dépit du fait, par exemple,  que Sidi-Bouzid est le premier pôle agricole du pays (op.cit., p. 108-109) elle ne bénéficiera d’aucun « retour » en termes d’investissements de la part de l’Etat, encore moins des particuliers, qui ne disposent pas, même s’ils le souhaitaient, des infrastructures nécessaires leur permettant d’y développer une industrie agroalimentaire (Exemple : seulement 357 km de routes ont été construites à Sidi-Bouzid au cours des 19 dernières années ! op.cit., p. 146).

Ceci étant sommairement évoqué ;

·        De quoi sommes-nous témoins aujourd’hui ? D’une révolte.

·        De quoi avons-nous besoin ? D’une Révolution.

·        Que propose actuellement l’opposition ? Des réformettes dans le cadre du régime dictatorial en place.

Une révolte c’est un soulèvement, généralement de courte durée, dépourvu de projet et de perspectives (d’où la pertinence du diagnostic deleuzien à propos de mai 68 : « un devenir révolutionnaire sans révolution », Abécédaire).

Durant tout un siècle (allant de l’insurrection d’Ali BEN GUEDAHOM (1864) à celle dite du pain (1984)) la Tunisie n’a connu que des révoltes sans lendemain révolutionnaire (des sortes de jacqueries comme celles qu’a connues la France au cours de la première moitié du 14ème siècle) qui n’ont jamais abouti à la réalisation du changement radical tant espéré par le peuple. La seule presque-révolution-(rapidement trahie) qui a marqué profondément l’histoire de la Tunisie moderne est, sans conteste, celle entreprise par Bourguiba, et qui a doté la Tunisie d’atouts majeurs lui permettant de s’inscrire dans la modernité.

Pourtant, les ressorts révolutionnaires n’ont presque jamais manqué dans l’histoire de la Tunisie.

Si cela est vrai, et ça l’est, il doit forcément y avoir une raison (Hegel, La raison dans l’histoire, op.cit.). Laquelle raison devrait être utilement recherchée du côté des acteurs politiques beaucoup plus que dans les conditions objectives dans lesquelles ils se meuvent. Il y a eu, certes, dans l’histoire moderne de la Tunisie, des partis et groupements politiques dits révolutionnaires qui prônaient des changements radicaux (on songe essentiellement au GEAST –Groupe d’Etudes et d’Action Socialiste Tunisien–, et dans une moindre mesure au Parti Communiste Tunisien, Le Travailleur Tunisien, et la CHÔLA), mais ils n’ont jamais sérieusement pesé dans le devenir de la Tunisie. Les masses de travailleurs, censés être les principaux destinataires de leurs discours politiques, ont généralement préféré demeurer plutôt fidèles à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui bénéficie d’une aura et d’une crédibilité réelle acquises pendant la guerre de libération nationale et, grosso modo, préservée pendant et après le processus de décolonisation…

Les actants révolutionnaires sont donc restés cantonnés au niveau des marges, très loin des processus décisionnels, incapables de populariser leurs offres politiques et, partant, extrêmement vulnérables à la répression policière.

Les années 80 vont inaugurer, sur la scène officielle, l’apparition de partis politiques (en particulier le MDS) qui vont essayer vainement de concurrencer la traditionnelle popularité du Parti Socialiste Destourien (de Bourguiba). C’est le début d’une ère oppositionnelle légaliste convaincue « intimement » de la possibilité d’obtenir des réformes dans le cadre du jeu institutionnel « républicain ». Le coup d’état du 7 novembre 1987 va constituer une partie importante de son fond de commerce politique sur le « jardinage » de cette prétention réformatrice.

La défaite intériorisée du projet révolutionnaire, conjuguée avec le désenchantement, néanmoins sans cesse « réenchanté », de la possibilité d’obtenir des réformes politiques (dans un contexte mondial caractérisé par « la disparition des grands récits », la défaite du socialisme, « la victoire définitive du capitalisme », et la lutte contre le terrorisme…), va conduire tous les partis politiques (et pas seulement légalistes) à revoir nettement à la baisse leurs prétentions, et à accommoder sans cesse leurs discours et leurs moyens d’action à un point tel qu’on ne les distingue, désormais, presque plus des simples associations de défense des droits de l’homme. Métamorphose régressive que l’on pourrait qualifier de phénomène d’« associativation ».

Cette « associativation » (des partis d’opposition) est un phénomène inédit qui témoigne de la dégradation sans précédent de la situation politique dans notre pays. Les partis d’opposition dignes de ce nom devraient avoir pour objectif principal de concourir à la manifestation de la volonté populaire qui, laquelle lorsqu’elle leur est majoritairement acquise (démocratiquement), leur permettrait d’accéder tout bonnement au pouvoir. Mais compte tenu de ce que le régime politique tunisien constitue encore une des rares exceptions dans le monde, où l’opposition est systématiquement écrasée sous le poids des interdits politiques (illégitimes et illégaux) et de la criminalisation de la moindre pensée critique par une caste parasitaire et une poignée de maffieux qui ont privatisé l’État, spolié ses richesses, et aboli l’existence de la moindre « parcelle » d’espace public pluraliste, il s’en est suivi que ces mêmes partis —dans un mouvement de « rétrécissement d’ambition » (révolution →réforme →associativation) — se retrouvent aujourd’hui réduits (au nom d’une fallacieuse Realpolitik) à épouser les « simples et modestes » revendications associatives relatives aux libertés publiques et aux droits fondamentaux…

Tel est, brossé à grands traits, le contexte politique dans lequel a surgi la révolte du bassin minier de Gafsa en 2008. Il n’a, apparemment, pas changé d’un iota à la veille de la révolte de Sidi-Bouzid en 2010.

D’où la question incontournable de savoir ce qui a pu se produire pour que l’insoumission, cette fois-ci, ait pu s’étendre rapidement sur l’ensemble du territoire tunisien, y compris dans la capitale Tunis.

Marquons un arrêt digressif et essayons de comprendre ce qui s’est passé dans l’une et l’autre ville, dans l’une et l’autre révolte

À GAFSA D’ABORD :

         Le soulèvement qu’a connu le bassin minier de Gafsa (notamment la ville de Redeyef), qui a été sauvagement réprimé dans le sang (au moins trois décès), a été perçu à tort, par certains, comme étant un « problème » purement régional.

         Le pouvoir a imposé un véritable état de siège permanent pour prévenir l’extension du mouvement aux villes voisines.

         La présence des jeunes dans cette révolte a été, certes, importante mais ce sont surtout les familles (démunies), tous sexes et âges confondus, qui ont constitué le cœur-même du mouvement.

         Les contradictions entre, d’une part, la bureaucratie syndicale locale et régionale, et, d’autre part, les leaders syndicaux qui lui étaient opposés a empêché l’UGTT de jouer pleinement son rôle dans le conflit qui a opposé la population aux autorités locales et centrales

         La « guerre d’information par l’image » a été quasiment tributaire du travail (de couverture médiatique) accompli par le journaliste Fahem BOUKADDOUS, qui purge actuellement une peine infâme d’emprisonnement de 4 ans. Il semblerait, en effet, que le taux de connectivité à Internet dans la région (allant de pair avec la Cyber-résistance),  n’ait pas atteint des proportions capables de contrer le travail méthodique de désinformation systématique mené tambour battant par les autorités dictatoriale.

         Malgré son importance (notamment à Paris) le soutien apporté au mouvement insurrectionnel de Gafsa n’a pas significativement ébranlé le pouvoir dictatorial, et son image « d’élève modèle » (ayant réalisé des « performances économiques »), auprès de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne, est restée quasiment intacte…

         Le soutien exprimé par les partis politiques de l’opposition n’a pas été à la hauteur du niveau élevé d’insoumission  manifestée par la population…

Ce sont là quelques facteurs, parmi d’autres certainement, qui pourraient aider à comprendre l’impuissance qu’a éprouvée le mouvement insurrectionnel de Gafsa à s’exporter ailleurs.

À SIDI-BOUZID ENSUITE :

S’agissant de Sidi-Bouzid il importe de relever les facteurs suivants :

         L’immolation par le feu du jeune Mohamed BOUAZIZI a frappé tous les esprits et interpellé toutes les consciences, au point que la presse officielle (d’habitude aveugle à tout ce qui pourrait nuire à l’image de la « Tunisie » : lire le « gouvernement ») s’est résignée à en parler, dans des termes, il va sans dire, euphémiques et édulcorés qui lui sont bien évidemment propres, et qui trahissent sa servilité vis-à-vis du pouvoir en place

         Le taux de chômage extrêmement élevé parmi les jeunes diplômés de la région (avoisinant les 40 %). Ce qui fera d’eux la cheville ouvrière du soulèvement.

         La création, le lendemain de l’événement tragique et de l’émeute qui s’en est suivie, d’un comité de solidarité composé, entre autres, de syndicalistes (UGTT

         L’absence, dans la région, d’un conflit intersyndical qui aurait pu opposer (comme on l’a vu à Gafsa) les tenants de la bureaucratie au reste des syndicalistes. Ce qui a favorisé l’engagement plus ou moins franc de l’UGTT dont le soutien du mouvement

         L’attitude de l’UGTT qui a, apparemment, tiré les leçons qui s’imposaient de son effacement (sauf à gérer les conséquences…) constaté pendant la révolte de Gafsa, et son implication conséquente tout autant que rapide à travers une présence via ses militants, le soutien des revendications sociales et économiques… mais pas politiques visant la tête de l’Etat, et la mise à disposition de ses locaux

         Le taux de connectivité élevé (à Internet, en particulier facebook) des jeunes de la région et de sa classe moyenne qui a permis de couvrir quasiment en temps réel le soulèvement (via les téléphones portables munis de caméras, le téléchargement des vidéos sur Internet, et leur échange et transfert aux chaînes satellitaires notamment Al Jazeera…), de telle sorte que la vérité sur ce qui s’y passait a pu être connue par quasiment tous les tunisiens, et dans le monde entier, et a permis d’actionner très rapidement les réseaux de solidarité. Réel → Virtuel (Internet) → Réel. Tel est le cheminement qu’a emprunté le devenir révolutionnaire à l’œuvre en Tunisie.

         Les mots d’ordre politiques radicaux scandés à visage découvert par les manifestants à Sidi-Bouzid et dans la place Mohamed Ali, mettant en cause directement la responsabilité du dictateur Ben Ali et de sa belle-famille mafieuse, les Trabelsi, dans la misère, le chômage, l’asservissement, l’injustice et la corruption qui désagrègent la Tunisie, ont pu être vus et entendus par tous les tunisiens notamment sur le réseau social facebook (des millions de tunisiens).

         L’exhibitionnisme provocateur, insolent, brutal et méprisant des signes d’une richesse frauduleusement acquise, de la part des familles-sangsues et autre prédateurs de l’ère mafieuse, a été instinctivement rapproché avec la misère révoltante qui a pu conduire un jeune diplômé sans emploi à mettre fin à sa vie, en désespoir de cause, de la manière la plus interpellatrice qui soit…

         Le rôle des chaînes satellitaires, en particulier Al Jazeera, qui a permis à tous les tunisiens et au reste du monde de prendre la réelle mesure du changement qui s’opérait au sein de la population tunisienne, à savoir sa souveraine décision de se démettre de la peur qui l’habitait, de désigner clairement et publiquement ses ennemis, et de défier la dictature en exigeant rien moins que le départ de Ben Ali et de « sa bande de voleurs » !

Tels sont, à nos yeux, les principaux facteurs et traits distinctifs (par rapport à Gafsa) de la révolte en cours, à Sidi-Bouzid.

Reprenons, à présent, la question relative à l’attitude de l’opposition dite démocratique  en présence de cette révolte.

L’opposition, dans sa composante légaliste-réformiste, est demanderesse —tenez-vous bien— d’un « débat national pour aplanir les problèmes et engager les réformes indispensables, etc. etc. » (voir les communiqués du PDP, ATTAJDID, FDTL) ; elle a attendu plus de trois semaines pour diffuser, le 09/01/11, un communiqué, signé par les survivances du Mouvement du 18 octobre et ses alliés, pour « solliciter » du dictateur l’arrêt des hostilités et l’engagement de quelques réformettes…

Quant à la composante groupusculaire qui se dit (se croit encore avec candeur) toujours « radicale et révolutionnaire » elle exige « des réformes structurelles » (sic) consistant dans la mise en place d’une caisse nationale d’indemnisation du chômage… et peut être même une sorte de Revenu Minimum d’Insertion… (voir la vidéo du porte-parole du PCOT sur youtube)

Aucun parti aussi bien reconnu qu’interdit n’a osé, contrairement à ce qui est scandé par les insurgés, exiger la démission collectivesans délai des gouvernants actuels, la dissolution du parlement, de la chambre des députés et de celle des conseillers, ainsi que de toutes les représentations factices, dans la perspective d’élections plurielles concurrentielles permettant de choisir librement une réelle Assemblée Constituante qui sera chargée de la rédaction d’une nouvelle charte fondamentale débouchant à son tour sur la proclamation de la deuxième République tunisienne, et l’organisation subséquente d’élections (il va sans dire, après abrogation de toutes les lois inconstitutionnelles et le rétablissement de la souveraineté populaire, etc.) législatives, présidentielle, municipales, etc.

Aucun parti (à l’exception du CPR… mais sa litanie déconnectée de la réalité ne date pas d’aujourd’hui ; l’on n’a pas forcément raison du seul fait qu’on ait été le premier à en parler) n’a soufflé mot sur la désobéissance civile (alors même qu’elle est en train de prendre corps !) ni sur le droit inaliénable du peuple tunisien de résister à l’oppression qui l’a réduite carrément à l’état de servitude…

On connait très bien « la ritournelle » que l’on ne manquera pas de nous renvoyer en réponse : « le rapport de force, maudit soit-il, n’est pas encore suffisamment mur, etc. etc. » ; « vous êtes aventuristes… populistes… anarchistes… irresponsables… » ; « Entre l’ordre établi et le chaos qui menace, on préférerait le premier » ; et la meilleure pour la fin : « Les islamistes en profiteront pour prendre le pouvoir ». Ce dernier Goule est brandit conjointement par une frange de l’opposition légaliste, et le pouvoir dictatorial en place (n’a-t-il pas construit sa réputation en tant que « rempart » anti-islamiste, ce qui lui vaut, en retour, le soutien inconditionnel des « grandes démocraties », sur lequel on reviendra longuement) :

« Imaginez un ou deux Mahmoud Ahmadinejad (président d’Iran) arrivant au pouvoir en Algérie, en Tunisie ou au Maroc (…) C’est entre cinq et dix millions de personnes qui quitteraient l’Afrique du Nord, en bateaux, à la nage, sur des radeaux, pour venir en Corse, en Sardaigne, en Sicile, sur la Côte d’Azur », dixit, Tarak Ben Ammar, la voix de son maître (AFP  07/01/11 | 16:34).

Notre réplique à cette opposition frileuse sera puisée chez THOREAU :

« Tous les hommes admettent le droit à la révolution ; c’est-à-dire le droit de refuser l’allégeance au gouvernement, et celui de lui résister, quand sa tyrannie ou son inefficacité sont grandes et insupportables. Mais, presque tous, disent quetel n’est pas le cas, à présent. » (H. D. THOREAU, La désobéissance civile, Mille et Une Nuits, p. 23)

De même que nous inviterons Hegel afin qu’il rappelle aux « sages-prudents » et autres « responsables » que : « Dans le cours de l’histoire, le moment de la conservation d’un peuple, d’un État, des sphères subordonnées de sa vie, est un moment essentiel (…) Mais il existe un autre moment : c’est le moment où l’ordre existant est détruit parce qu’il a épuisé et complètement réalisé ses potentialités, parce que l’histoire et l’Esprit du monde sont allés plus loin » (La raison dans l’Histoire, 10/18, p. 121).

Mais il faut tout de même la « comprendre » notre pauvre opposition tourmentée. La malheureuse, elle se « doit » de satisfaire deux « colossales exigences » concomitantes :

1)    Celle,  tout d’abord, du régime dictatorial en place (qui la devance toujours de plusieurs guerres à la fois…), ayant parfaitement compris le réel danger que représente pour sa survie la révolte généralisée de Sidi-Bouzid, lui a proféré avec « la fermeté qui s’impose » – et par la bouche même du dictateur en personne – la menace de ne point s’aviser à exploiter « ce simple fait divers, certes douloureux (sic), mais qui ne doit jamais être exagéré ou utilisé à des fins politiques… ». Et la malheureuse opposition de s’exécuter et de faire montre de sa « sage maturité » et de son « sens de la responsabilité »… en se refusant à inviter la population insurgée à davantage d’insoumission

2)    Celle, ensuite, des « alliés traditionnels de la Tunisie » (lisez États-Unis et France) qu’ils doivent « rassurer » du mieux qu’ils peuvent et faire montre à leur égard du même sens de la responsabilité. Autrement dit, cette opposition « raisonnable » s’auto-assigne l’obligation d’apporter la preuve de sa capacité à diriger le pays (de la manière la plus sage qui soit) en lieu et place des gouvernants actuels… dans la continuité des engagements de la Tunisie vis-à-vis de ses partenaires et amis

Il ne faut surtout pas chambouler le schéma de « transition démocratique pacifique »  par elle (l’opposition légaliste, pseudo-révolutionnaire, islamiste-rétrograde) préalablement arrêté, en se lançant dans une « entreprise périlleuse », synonyme d’anarchie, qui sera certainement écrasée sans pitié par la machine répressive dictatoriale, et dont le dommage collatéral avec excellence serait une perte catastrophique de crédibilité auprès de l’administration américaine et de l’État français… qu’ils peinent, d’ailleurs toujours, à en obtenir ne serait-ce qu’un semblant de reconnaissance…

À dire vrai l’opposition tunisienne ne déroge pas aux « lois » qui régissent tout mouvement populaire radical. Lorsque l’Histoire accélère son mouvement, les « appareils idéologiques d’Etat -L. Althusser », pouvoir et oppositions confondus (les partis, les syndicats, le clergé qui ne dit pas son nom…), se retrouvent, pour ainsi dire, « hors-jeu », et s’accrochent obstinément à leurs minuscules chapelles de peur d’être emportés par le tourbillon. Les révoltes se font le plus souvent sans eux et, par la force des choses, les révolutions se font, presqu’aussi souvent, contre la plupart d’entre eux ! Pourquoi ? Parce qu’ils sont incapables de saisir la mouvance créatrice des bas-fonds, impuissants à regarder la réalité sans les œillères partisanes, et prisonniers de l’étroitesse de leurs faux projets figés. En un mot, eux aussi ont des intérêts : présents (continuer à exister comme « acteurs politiques »), et futurs (participer au pouvoir hypothétique de demain), à préserver.

C’est également à l’aune de cette autopsie qu’il faut appréhender le mutisme grotesque des islamistes tunisiens (ANNAHDA). Ils ne doivent surtout pas, disent-ils en substance, parlant d’eux-mêmes, s’engager massivement dans « le mouvement », car cela risque d’être immédiatement exploité par la dictature, qui y puisera l’alibi de la manipulation islamiste, du retour du danger intégriste, et écrasera, sans hésiter, sauvagement la « frêle révolte » avec, en prime, la sacro-sainte bénédiction de « l’Occident ».

La réalité est tout autre. Ce parti (il se dit Mouvement, mais il est statique) éminemment opportuniste est, d’entre tous les autres, celui qui s’grippe le plus à l’autoconservation. Non seulement parce qu’il se croit (en son for intérieur) doté d’une utopique mission divine, mais surtout parce qu’il a frôlé la disparition suite au bras de fer qu’il avait, précocement (début des années 90), engagé solitairement avec le régime dictatorial qui l’a réprimé avec une cruauté inouïe, sous le regard —tantôt compatissant et apeuré, tantôt insensible et complice du bourreau— des autres « sensibilités politiques ».

Cet épisode douloureux, convenons-en, pour les islamistes tunisiens, les a fait se convertir irrévocablement au pragmatisme inodore et incolore. Leur stratégie sera désormais basée sur trois considérations majeures : Reconstruction (en essayant tant bien que mal de préserver l’unité fragile du parti dont la direction, en exil, est matériellement coupée de sa base) ; Effacement (afin, soi-disant, de ne pas embarrasser les partenaires et alliés, mais surtout pour donner des gages aux « autorités » tunisiennes quant à l’assagissement du « Mouvement », et rassurer les « occidentaux » sur la modération de cet islamisme pacifique) ; Attentisme (ne jamais prendre parti dans un sens ou dans l’autre pour tout ce qui concerne les enjeux cruciaux, et attendre opportunément les prémices du dénouement pour s’exprimer… de manière inconséquente).

Ce parti pragmatique-opportuniste a été totalement         absent dans la révolte du bassin minier de Gafsa. Il l’est également aujourd’hui à Sidi-Bouzid et dans le reste du pays. Il n’en a pas été autrement par le passé dans les révoltes de 1978 et de 1984. L’engagement franc et massif dans les révoltes sociales du peuple tunisien semble être une étrangeté impénétrable pour « nos » islamistes. Alors, que l’on ne vienne surtout pas, après tout cela, nous « bassiner » avec ce pseudo retrait-effacement préventif

S. SIGNORET disait de certains de ses collègues : «  Il y a de vilains réacs qui sont de prodigieux comédiens » (La Nostalgie n’est plus ce qu’elle était). Les nôtres sont tout sauf prodigieux

Heureusement, les mouvements populaires ont toujours montré qu’ils pouvaient aisément se passer de ces oppositions émasculées (légaliste-réformiste, pseudo-révolutionnaire, islamiste-réactionnaire). Gafsa ne les a pas attendues pour gronder sa colère ; Benguerdane ne leur a pas demandé l’autorisation pour faire plier la dictature ; la Tunisie (Sidi-Bouzid, Kasserine, etc.) les rangera au magasin des accessoires s’ils ne se décident à lui apporter main-forte. C’est-à-dire appeler un chat-un chat ; désigner la dictature pour ce qu’elle est ; exiger le départ du dictateur et de sa maffia (non sans avoir, au préalable, restitué les fruits de leur rapine, et comparaître devant un tribunal indépendant et impartial, pour répondre —dans le cadre d’un procès équitable— de leurs crimes abjectes), et s’engager franchement et massivement, sur le terrain, aux côtés du peuple tunisien en lutte pour faire advenir les conditions de possibilité d’une nouvelle République démocratique et sociale sur les décombres de la dictature immonde.

Les pseudo-« hommes historiques », chefs de partis et leaders de « l’opposition démocratique » et autre « opposition démocratique progressiste » (blanc bonnet, bonnet blanc), qui nous affligent (en Tunisie) feraient mieux de renoncer à leurs mesquins petits calculs égotistes, ne dépassant pas le bout de leurs nez, et prendre de la graine auprès de Hegel (oui ! encore lui…), qui n’est pourtant pas ce qu’il y a de plus révolutionnaire :

« L’État du monde n’est pas encore connu. Le but est de l’amener à cette connaissance. Tel est bien le but des hommes historiques et c’est là qu’ils trouvent leur satisfaction. Ils sont conscients de l’impuissance de ce qui existe encore mais qui n’a qu’un semblant de réalité. L’Esprit qui a progressé à l’intérieur et qui est en train de sortir de terre, a transcendé dans son concept le monde existant. Sa conscience de soi n’y trouve plus la satisfaction ; son insatisfaction montre qu’il ne sait pas encore ce qu’il veut. Ce qu’il veut n’existe pas encore de façon affirmative ; et il se place donc du côté négatif. Les individus historiques sont ceux qui ont dit les premiers ce que les hommes veulent. Il est difficile de savoir ce qu’on veut. On peut certes vouloir ceci ou cela, mais on reste dans le négatif et le mécontentement : la conscience de l’affirmatif peut fort bien faire défaut. Mais les grands hommes savent aussi que ce qu’ils veulent est l’affirmatif. » (La raison dans l’Histoire, p. 122-123)

Le philosophe idéaliste allemand avait pensé « L’homme historique » (dont Napoléon, César et Alexandre seraient les archétypes) au singulier, nous l’imaginerons nécessairement au pluriel (comment pourrait-il en être autrement après Marx). La jeunesse tunisienne, en tant que fer de lance de la révolte en cours, en est l’incarnation. Elle est en passe d’être lâchement trahie par ceux qui, naguère, chantaient encore ses louanges, et qui tremblent aujourd’hui à l’idée de la voir s’installer durablement dans la rue.

C’est à cette jeunesse que nous nous adressons. Celle qui échappe aux pesanteurs idéologico-institutionnelles. Quant à celle qui se trouve encore sous l’emprise des appareils nous lui demanderons de « pousser » de toutes ses forces vers une radicalisation, ou carrément un changement de cap, de leurs directions opportunistes en vue de les amener à se démettre du leurre réformiste presqu’obscène (vu qu’ils sont impuissants à se projeter au-delà des « lignes rouges » tracées par la dictature). Ce qui s’est passé avec l’UGTT, qui a épousé et soutenu clairement et rapidement la cause du peuple en marche, sous l’effet de l’engagement concret des militants, cadres moyens et de base, peut servir d’exemple à la jeunesse partidaire pour qu’elle ne désespère pas de la possibilité de contaminer « ses sommets » par le virus de la radicalité.

Ce long détour nous a été nécessaire pour défricher le terrain politique tel qu’il se donne à voir aujourd’hui en Tunisie. Nous pouvons à présent nous attaquer frontalement au contenu du droit de résistance à l’oppression.

Mais, préalablement à cela, arrêtons-nous un court moment pour commenter les nouvelles macabres qui nous parviennent du « front » de lutte pour le salut de la Tunisie.

Nous apprenons (09/01/11) alors que le présent document est encore à l’ouvrage, que les sbires (ces sinistres agents de police italiens du Moyen Âge) du Général Ben Ali, les exécrables BOP (Brigades de l’Ordre Public, que l’on rebaptisera Brigades d’Oppression du Peuple) ont ignoblement massacré plus d’une cinquantaine de nos compatriotes sans défense, et fait répandre le sang des innocents dans les villes de Kasserine (22), Meknassi (2), Talha (16), Regeub (8), Feriana (1), sans compter les nombreux blessés graves par balles (toujours réelles). Ces brutes sanguinaires ont également, telle une meute de chiens enragés, pillé, saccagé les maisons et les commerces, et incendié des localités entières dans la région.

Les images qu’on voit défiler sur les sites de partage de vidéos ne sont pas sans évoquer les scènes de désolation, de pillage, d’exaction et de terreur, commis par quelque armée occupante dans un territoire ennemi.

On savait déjà que « Ce général avait les états de service d’un chacal ; Et le crime aimait en lui le vice » (V. Hugo) ; mais on ignorait encore qu’il voulait jouer à Néron, ce criminel absolu qui a tué mère (Agrippine), demi frère (Britannicus), épouse (Octavie), amante (Poppée), obligé Sénèque à se suicider… et incendié Rome.

Mais par devers tout, le despote sanguinaire de Carthage ne nous entendra jamais lui poser la question résignée, de l’apôtre Pierre : « Quo vadis, Domine ? » (Où vas-tu, Seigneur ?) ; Car on sait parfaitement où veut aller Néron le petit. On sait, également, que La condition d’existence de la dictature c’est la terreur, et qu’« après l’ordre oppressif le déluge ». Il ignore, cependant, que la Tunisie —après lui et ses brigands acolytes— sera portée sur les eaux de la liberté, telle l’Arche de Noé, et que la colombe tenant dans son bec le rameau d’olivier sanguinolent est déjà sur le chemin du retour !

Aussi, nous lançons un insistant appel à tous les agents publics militaires et policiers pour qu’ils fassent preuve d’un vrai courage en s’abstenant catégoriquement d’exécuter les ordres illégitimes qui leur sont donnés d’assassiner ou de réprimer leurs concitoyens qui manifestent dans les lieux publics, ou qui extériorisent, de quelque manière pacifique que ce soit, leur rejet de l’ordre dictatorial avec son cortège nauséabond de corruption, de népotisme, d’exploitation, d’injustice et d’oppression. L’insubordination citoyenne doit supplanter le détestable « Ordre » (despotique) figurant indûment en première position de la devise de cette pseudo république qui « poussa l’odieux jusqu’à l’exécrable » (Hugo).

Car, ce n’est guère du courage que de réprimer ou de tirer à balles réelles (ou, pires encore, avec des munitions réservées à la chasse, comme en ont fait les cerbères de Ben Ali) sur les populations civiles sans défense. Cela a un nom : lâcheté.

Et n’allez surtout pas imaginer que vous pourrez vous abriter derrière les ordres « venant d’en haut » pour échapper à la responsabilité que vous encourrez certainement. L’excuse de la hiérarchie est inopérante dans votre cas, comme dans celui de tout « agent » pratiquant la torture en exécution des ordres de ses supérieurs.

On demande donc à tous ces agents publics de l’armée (des généraux aux simples soldats) de ne pas se rendre complice de la bête aux abois qu’est, désormais, la dictature agonisante et qui tente, désespérément, de prolonger un peu plus sa survie artificielle en déversant, par votre biais, le sang de notre vaillante jeunesse. Retournez vos baïonnettes, sans en faire réellement usage, contre les sangsues abjectes qui veulent vous déshonorer encore davantage en vous entrainant dans leur sillage au fond des abîmes avilissants.

Prenez exemple sur le chef d’état-major Rachid AMMAR qui a refusé d’ouvrir le feu sur les manifestants. La Tunisie libre s’en souviendra. Elle n’oubliera pas non plus les circonstances dans lesquelles son replaçant, Ahmed CHEBIR (chef des renseignements militaires !) a pris ses fonctions.

Bref, nous leur disons : agissez selon les percepts de votre code d’honneur (qui, nous vous le rappelons, vous fait devoir de ne jamais tirer dans le dos de quelqu’un, fût-ce votre ennemi. Principe que les plus vils d’entre vous ont lâchement piétiné en assassinant d’une balle dans le dos Manal BOUALAGUI, le 9 janvier 2011 à Regeub) de telle sorte que vous abrégez les souffrances de ce peuple meurtris par 23 ans de despotisme féroce, en le débarrassant de ses bourreaux sanguinaires et en l’aidant à se réapproprier sa souveraineté spoliée

De même, nous nous adressons aux agents civils de la fonction publique, à tous les échelons et dans tous les secteurs de l’administration, pour leur demander de manifester, chacun à son propre niveau, une solidarité active avec le peuple en lutte pour la liberté et la dignité de TOUS, contre les corrupteurs/corrompus, contre les rapines, les concussions et les malversations, qui rangent notre société par le fait de quelques familles maffieuses qui se servent (sans limites) impunément dans les deniers de l’Etat… Nous leur rappelons que l’administration publique se doit d’être au service (consciencieux et intègre) des seuls citoyens, conformément au principe d’égalité, et non au service du RCD. Un authentique Etat de droit commence par vous. Soyez, donc, à la hauteur de la responsabilité historique qui vous incombe, en rejetant l’allégeance partisane, et en revendiquant votre indépendance à l’égard des appareils du parti-Etat-RCD qui vous ont réduits à l’état de servitude.

Nous nous adressons également aux magistrats (juges et parquetiers confondus) pour leur rappeler l’extraordinaire performance de 2005, au cours de laquelle ils avaient réussi à élire, parmi leurs pairs, des organes (dont un Bureau Exécutif) indépendants qui ont très tôt fait  de revendiquer une véritable indépendance de la justice à l’égard de l’exécutif liberticide. Vous, qui aviez su, un court laps de temps —qui restera, à jamais, gravé dans la mémoire collective de tous les tunisiens— manifester souverainement votre volonté d’affranchissement du joug de la dictature, avant qu’elle ne fomente contre vous son putsch honni, nous vous disons : renouez sans plus tarder avec votre volonté d’indépendance et dénoncez haut et fort l’immixtion de l’exécutif maffieux dans le fonctionnement de la justice. Rappelez-vous votre serment le jour où vous aviez intégré cette noble et honorable fonction. La dictature vous a, plus que tout autre corps de l’Etat, souillé en instrumentalisant les plus faibles et les moins honnêtes d’entre vous à des fins de corruption, de règlement de compte politique, d’impunité des prévaricateurs, etc. La justice a déserté depuis fort longtemps les palais qui en portent le nom. Il est grand temps d’adhérer au mouvement de désobéissance généralisée et de laver l’affront.

Pour clore ce passage en revue indicatif des différents champs où pourrait se déployer le droit de résistance à l’oppression, nous voudrions rappeler, en guise de conclusion, à ceux qui ne manqueront pas d’y voir une « hérésie gauchiste, anarchiste, etc. », quelques textes constitutionnels de pays bien démocratiques comme il se doit, qui en ont adopté le principe, sa philosophie et son esprit :

L’article 20, alinéa 4 de la Loi Fondamentale allemande :

« Tous les allemands ont le droit de résister contre quiconque entreprendrait de renverser cet ordre [l’ordre constitutionnel instauré par la Loi Fondamentale] lorsque aucun autre remède n’est possible. »

L’article 120 § 4 de la Constitution grecque :

« Ont le droit et le devoir de résister par tous les moyens à quiconque entreprendrait son abolition par la violence. »

Cette dernière disposition s’inspire des constitutions révolutionnaires grecques de 1823 et 1827 qui prévoyaient :

« Le régime politique sous le nom de Constitution politique de la Grèce est confié à la fois aux corps Législatif, Exécutif et Judiciaire pour qu’ils agissent de concert avec lui. Il est confié à la garde des peuples et repose sur le patriotisme de tout Grec pour qu’il soit appliqué dans toute son étendue »

L’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et le résistance à l’oppression »

La future Constitution de la deuxième République tunisienne qui sera, inéluctablement, proclamée sur les décombres de la dictature sanguinaire de Ben Ali, doit nécessairement contenir une disposition expresse, semblable à celles reproduites ci-haut, afin de bannir une fois pour toutes le risque de renouvellement de la spoliation de notre inaliénable liberté.

 

Nous avons à dessein laissé la France pour la fin. Ceci pour faire ressortir le contraste flagrant qui sépare la France d’aujourd’hui de celle, révolutionnaire et humaniste, d’antan.

Le mutisme assourdissant de l’Etat français à propos des gravissimes évènements qui ébranlent actuellement la Tunisie, est on ne peut plus consternant. Ce pays qui est d’habitude prompt à fustiger les « dictatures » un peu partout dans le monde (en Irak, Iran, Corée du Nord, Birmanie, Afghanistan, Amérique Latine, etc.), et qui est même parfois capable de la déceler là où elle est inexistante (Chavez), se mure subitement, dès qu’il s’agit de la Tunisie, de l’Algérie ou du Maroc, dans un silence coupable qui fait du pays de Voltaire Le complice de la dictature immonde de Ben Ali. Et pour cause…

Pour moins que ça —mais ailleurs qu’en Tunisie, il va sans dire—  Sarkozy aurait illico enfourché son dada, tapé fort sur la table, et longuement bavé devant les médias, pour « imposer » (sic) le respect de l’Etat de droit, les droits de l’homme, les valeurs démocratiques, et blablabla.

On voit bien, en effet, monsieur « Le président des riches » (clin d’œil à Michel et Monique PINÇON, et à leur excellente enquête) ami fidèle des dictateurs arabes aux mains couvertes jusqu’aux coudes du sang des innocents, que les « espaces de liberté » s’élargissent considérablement en Tunisie… Elles se sont tellement élargies et pris de la consistance, en fait, que les pauvres tunisiens en pâtissent… au point d’en mourir par dizaines, tirés comme des lapins avec des munitions destinées aux bestiaux !

 

Ce qui vient d’être dit à propos de l’Etat français (qui a presque honte de son passé révolutionnaire/humaniste, dont nous nous proposons, volontiers, d’en être les continuateurs…) est, mot pour mot, valable à l’égard de l’Union Européenne qui choies le despote de Carthage, le cajole dans le sens des poils teints couleur nuit (cachez-moi ces signes de vieillesse qui me rappellent l’inéluctabilité de mon naufrage, a-t-en l’impression de l’entendre gémir), et en fait l’élève modèle parmi les partenaires de la forteresse Europe.

Peu importe que les tunisiens soient privés de liberté ; au diable les pauvres et autres déshérités dans le sud de la méditerranée qui vivent par millions en dessous du seuil de pauvreté ; ce qui compte avant tout et pour tout c’est la « lutte anti-terroriste » (sous entendu anti-islamiste), « le contrôle des flux migratoires » barbares déferlant du sud, la réorganisation de l’économie selon les exigences du capitalisme ultralibéral…

Mais voilà que la grande Histoire rattrape la petite. Et que les bailleurs de fonds européens (France en tête) découvrent, avec une surprise feinte, qu’ils avaient, en fin de compte, misé sur un tocard. Que la stabilité si joliment emballée qui leur a été vendue, n’était pas en réalité aussi « stable » qu’elle n’en avait l’air ; que le « tigre » du Nord de l’Afrique avec ses inégalables « performances économiques », n’était, somme toute, qu’un piètre fauve en papier, et qu’un grand nombre de tunisiens étaient privés jusques même des « droits de l’homme » chiraquiens que sont les droits de manger, se vêtir et trimer.

On est à vrai dire sidéré par l’étroitesse d’esprit et l’absurdité des choix de ceux qui se posent, pourtant, comme concurrents de la Chine, Japon, Etats-Unis… et qui font montre d’une incapacité déroutante à identifier lucidement où résident réellement leurs vrais intérêts à long terme. Est-ce en continuons à soutenir (à coup de millions d’euros, de satisfécits, et de silence complice) un régime sanguinaire agonisant, vomis par sa population ? Ou est-ce en « lâchant » officiellement, sans délai ni regret, ce boulet, en lui intimant fermement l’ordre de partir, comme ils savent bien le faire avec leurs anciens serviteurs —Gbagbo— (d’où l’exergue en tête du document) ?

 

Enfin, dites-vous biens Messieurs Sarkozy, Berlusconi, Ben Ali et acolytes, que le peuple tunisien votera un jour (plus proche que vous ne pourriez l’imaginer), librement et démocratiquement et, alors, ce ne seront pas que les mains qui mettront les bulletins dans les urnes, mais le cœur, la mémoire et l’histoire aussi.

GROUPE ANONYME

Le 10 janvier 2011


  Reuters, le 11 janvier 2011 à 23h56 GMT

Violent unrest breaks out in Tunisian capital


* Crowds attack municipal office in suburb * Police fire warning shots in air, teargas * Washington says worried by reports of “excessive force” * Protesters say want jobs, better living conditions   By Tarek Amara   TUNIS, Jan 11 (Reuters) – Police fired into the air to disperse a crowd ransacking buildings in a Tunis suburb on Tuesday, the first time a wave of violent unrest that officials say has killed 23 civilians has hit the capital.   People taking part in the weeks of clashes rocking Tunisia say they want jobs and better living conditions, but the authorities say the protests have been hijacked by a minority of violent extremists armed with petrol bombs and clubs.   In the strongest U.S. statement on the violence to date, State Department spokesman Mark Toner said Washington was “deeply concerned by reports of the use of excessive force by the government of Tunisia”.   A Reuters reporter in the working-class Ettadamen neighbourhood of Tunis said he saw hundreds of youths, who had earlier blocked roads with burning tyres and hurled stones at police, try to attack a local government building.   Police fired warning shots into the air and also fired teargas grenades to try to force people back from the building, the reporter said.   “We are not afraid, we are not afraid, we are afraid only of God,” the crowds chanted.   The main body of the crowd later dispersed and police were pursuing small groups of people through side streets near the scene of the earlier stand-off.   A witness reported that large numbers of police reinforcements had been brought in and were being kept on standby a few blocks away. There was no sign of any disturbances in other parts of the city.   The unrest is the worst in decades. Officials said the civilian deaths — almost all of them in clashes in provincial towns at the weekend — came about when police fired on rioters in legitimate self-defence.   Reports of the clashes in Tunis emerged minutes after the government raised the death toll from the unrest by three, but dismissed human rights groups’ estimates of a higher number.   Until Tuesday evening there had been no reports of major new clashes after the army was deployed in the most restive towns, schools and universities were shut indefinitely and police with loudhailers ordered people in at least one town not to gather in the streets.     GRIEVANCES   Tunisia — a country of 10 million people which depends on trade and tourism for its economic survival — has been bracing for international reaction to its handling of the protests.   But former colonial ruler France, which still carries influence in the north African country, responded to the unrest without apportioning blame for the deaths.   Tunisian Communications Minister Samir Labidi told a news conference that the death toll from clashes in the past few days was 21 — three more than previously announced.   An additional two people were killed in clashes earlier in the unrest, which has now been under way for almost a month. A further two committed suicide in acts of protest.   “All other figures given by television and agencies which talk about 40 or 50 (dead) are totally false,” Labidi said.   “Religious extremist movements and extremist movements from the left have infiltrated these protests and pushed for violence,” he said.   Addressing the grievances of some of those involved in the clashes, he said: “Our response to the demands of the young people is economic and social reforms and more opening up towards liberty.”   Souhayr Belhassan, who chairs the Paris-based International Federation for Human Rights, had earlier told Reuters the figure established by her organisation was 35 people killed. “The toll … could get worse,” she said.   The main focus of the protests has been bread-and-butter issues but some of those taking part have criticised President Zine al-Abidine Ben Ali, especially on social media such as Twitter and Facebook.   In one of the most vivid examples, a song by a 22-year-old rapper entitled “Mr President, your people are dying”, was widely circulated online. The rapper, Hamada Ben-Amor, was detained and released three days later, his brother said.   Ben Ali, facing the worst unrest of his 23-year rule, said on Monday the rioting was a “terrorist act”, orchestrated by foreign forces trying to damage Tunisia. He also promised to create 300,000 jobs before the end of 2012.   


Associated Press, le 12 janvier 2011 à 06h16 GMT  

Jobless youths in Tunisia riot using Facebook


By ELAINE GANLEY and BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press   TUNIS, Tunisia (AP) _ In the cruise ship brochures, Tunisia is a land of endless sandy beaches, warm Mediterranean waters, ancient ruins and welcoming bazaars. But behind the postcard-perfect facade, legions of jobless youths who see no future are seething under the iron-fisted leadership of President Zine El Abidine Ben Ali, and worried fathers wonder how they will feed their families. Their despair over Tunisia’s soaring unemployment and rising food prices has fueled more than three weeks of deadly riots, posing the most significant challenge yet to the 74-year-old leader who grabbed power 23 years ago in a bloodless coup. And what has helped to break the barrier of fear that kept Tunisian anger bottled up for so long? Social networks like Facebook, which have helped organize protests and fuel online rage across this North African nation. Police have fired repeatedly on protesters. The government says 23 people have died in the riots _ 21 in the last three days _ but unions and witnesses say at least 46 have died. In the town of Kasserine, site of the bloodiest confrontation, police were reported to have killed a man carrying the coffin of a child. Riots were reported late Tuesday in the Ettadhamoun neighborhood five kilometers (three miles) west of Tunis _ the first time the violence has reached so near the capital. A resident said youths set fire to a local administration building and sacked banks, while police fired on rioters. He spoke on condition of anonymity, because of the sensitivity of the unrest. The revolt that began with an individual protest Dec. 17 has left this moderate Muslim nation’s reputation as a symbol of modernity in tatters and highlighted its inability to provide opportunities for its young. “When a father can no longer feed his children, he loses his place … and his dignity,” said Selim Ben Hassen, the Paris-based president of the Byrsa citizens movement. “It’s not just a question of money. It’s a question of honor.” Ben Hassen credits Facebook for spreading word of the unrest _ and bolstering timid citizens to break their traditional code of silence. “The psychological barrier of fear has fallen,” Ben Hassen said. “People now know it’s possible to go into the streets, cry ‘Freedom!’ and say ‘We don’t want a president for life.”‘ Video-sharing sites like YouTube and Daily Motion are banned in Tunisia, where newspapers are tightly censured, but Facebook abounds and videos posted there are quickly spread around. One in 10 Tunisians has a Facebook account, according to Ben Hassen, whose movement is also on Facebook. “It’s a form of civil resistance,” he said. In the capital of Tunis, police violently broke up a demonstration Tuesday by about 100 actors, musicians and other artists that condemned the government crackdown on the rioters, Tunisian stage director FadhelJaibi told The Associated Press. Jalila Baccar said she saw police attack fellow actress Raja Ben Ammar. “(She was) insulted, beaten, knocked to the ground and dragged by her hair for a few hundred meters (yards),” Baccar said. The unrest began after Mohamed Bouazizi, a 26-year-old with a university degree, set himself on fire when police in the central town of Sidi Bouzid confiscated the fruits and vegetables he was selling without a permit. He later died in a hospital near Tunis, and his desperate act touched a nerve with educated, unemployed youths nationwide. Unemployment in Tunisia is officially around 14 percent but is much higher in rural areas and among youths. The death even sparked several copycat suicides _ in the latest, an unemployed 23-year-old climbed an electric pylon Tuesday near Bouazizi’s hometown and electrocuted himself, union official Mohamed Fadhel told the AP. The unrest has hopscotched to towns around the country, concentrated in, but not limited to, regions less visible to the waves of European tourists who flock to Tunisia’s beaches. Public buildings, schools, cars and even police stations have been attacked. Ben Ali, whose portrait hangs in public offices across the country, has labeled the rioting “terrorist acts” controlled from abroad. On Monday, he ordered all high schools and universities, seen as hotbeds of activism, to shut down indefinitely. His government is now arresting bloggers and reporters. Paris-based Reporters Without Borders said a journalist for Radio Kalima was carted off Tuesday from his home in the city of Sfax and a correspondent for the radio in the southern city of Gabes was sprayed with a Mace-like gas, pushed into a truck and taken to the Interior Ministry. Most of the deaths have been over the last three days in the central town of Kasserine, 120 miles (200 kilometers) southwest of Tunis. “After trying in vain to stop (protesters) from invading police stations and firing warning shots, security forces were obliged to open fire,” the Interior Ministry said statement Tuesday of violence there Monday. Local teacher Chokri Hayouni said he counted 19 dead in the city, where he said 3,000 soldiers were deployed, including over a dozen military vehicles positioned around the central bank. Youths in neighboring Algeria took to the streets for four days to protest skyrocketing prices of staples like cooking oil and sugar, but authorities quickly slashed prices and calm returned. Experts see no particular link between the events. France, the former colonial ruler, has laid low during the Tunisian unrest. But the United States summoned Tunisia’s ambassador, and U.S. State Department spokesman P.J. Crowley said Tunisians should enjoy the right to protest and expressed concern about a crackdown on the country’s social media. In response, Tunisia’s Foreign Ministry summoned the U.S. ambassador Monday, expressing “surprise” at the American reaction. Germany’s deputy Foreign Minister Werner Hoyer warned on Tuesday the unrest could affect Tunisia’s rapprochement with the European Union. The country vaunts its modernity. Tunisian women are banned from wearing Islamic head scarves in public buildings and have the right to initiate divorce. However, critics say that women are being used as window dressing in a country that fails to offer its citizens basic freedoms. “The law will have the last word,” Ben Ali told the nation in a televised address Monday. He insisted he is personally committed to creating 300,000 jobs in the next two years. A former interior minister now in his fifth term, Ben Ali is suspected of wanting to replicate the man he ousted, president-for-life Habib Bourguiba, the founder of modern-day Tunisia. Significantly, the offices of his ruling RCD party, which tightly controls political life, were among the buildings attacked by rioters.    


Tunisie: Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique”


  AFP, le 12 janvier 2011 à 07h46 GMT   DUBAI, 12 Jan 2011 (AFP) – La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement tunisien à œuvrer à une “solution pacifique” pour faire cesser les troubles sociaux qui secouent le pays, dans une interview à la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï. “Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l’instabilité” qui touche la Tunisie, a déclaré Mme Clinton dans cette interview diffusée mardi soir, en se disant également préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires”. “Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution”, a-t-elle ajouté. Mme Clinton a appelé Tunis à “se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes”. Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près d’un mois ont fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon un syndicaliste. Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un “usage excessif de la force” envers les manifestants. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles. L’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi par le gouvernement tunisien qui s’est dit “surpris” par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. “Nous regrettons que l’ambassadeur américain ait été convoqué”, a dit Mme Clinton, soulignant que les relations des Etats-Unis avec la Tunisie comportaient “beaucoup d’aspects très positifs”.    


Reuters, le 12 janvier 2011 à 09h03 GMT

Military deployed in Tunisian capital after riots

 


* Soldiers in city centre and outside state television HQ   * Police clashed with crowd in capital overnight   * Washington says worried by reports of “excessive force”   * Protesters say want jobs, better living conditions     By Tarek Amara   TUNIS, Jan 12 (Reuters) – Soldiers were deployed in the centre of Tunis on Wednesday after a wave of unrest that officials say has killed 23 people spread overnight to the capital for the first time.   On the city’s main avenue, two military vehicles were parked opposite the French embassy, and two soldiers with weapons were patrolling in the street, a Reuters reporter said.   A short distance from downtown Tunis, two Humveee vehicles were parked at the entrance to the state television headquarters and two soldiers wearing helmets and flak jackets were patrolling with automatic weapons.   Late on Tuesday, police fired into the air to disperse a crowd ransacking buildings in a Tunis suburb. The wave of violent unrest is the worst in President Zine al-Abidine Ben Ali’s 23-year rule.   People taking part in the weeks of clashes rocking Tunisia say they want jobs and better living conditions, but the authorities say the protests Have been hijacked by a minority of violent extremists armed with petrol bombs and clubs.   In the strongest U.S. statement on the violence to date, State Department spokesman Mark Toner said Washington was “deeply concerned by reports of the use of excessive force by the government of Tunisia”.   Officials said the civilian deaths — almost all of them in clashes in provincial towns at the weekend — came about when police fired on rioters in legitimate self-defence.   Until Tuesday evening there had been no reports of major new clashes after the army was deployed in the most restive towns, schools and universities were shut indefinitely and police with loudhailers ordered people in at least one town not to gather in the streets.   The main focus of the protests has been bread-and-butter issues but some of those taking part have criticised President Zine al-Abidine Ben Ali, especially on social media such as Twitter and Facebook.   Ben Ali said on Monday the rioting was a “terrorist act”, orchestrated by foreign forces trying to damage Tunisia. He also promised to create 300,000 jobs before the end of 2012.  


 

Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique” en Tunisie


LEMONDE.FR avec AFP | 12.01.11 | 10h03  •  Mis à jour le 12.01.11 | 10h10
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, s’inquiète des troubles et de l’instabilité qui règne en Tunisie. Dans uneinterview à la chaîne Al-Arabiya, basée à Dubaï, diffusée mardi soir, elle déclare : “Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution.”
Durant cet entretien, elle se dit préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires”. La contestation sociale qui gronde en Tunisie depuis près d’un mois a fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon un syndicaliste.
Dans ce pays où un fort chômage touche notamment la jeunesse, Mme Clinton a par ailleurs appelé Tunis à “se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes”.
RESPECT DES LIBERTÉS INDIVIDUELLES
Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un “usage excessif de la force” envers les manifestants. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles.
L’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi par le gouvernement tunisien, qui s’est dit “surpris” par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. “Nous regrettons que l’ambassadeur américain ait été convoqué”, a déclaré Mme Clinton, soulignant que les relations des Etats-Unis avec la Tunisie comportaient “beaucoup d’aspects très positifs”.

 


 
AFP, le 12 janvier 2011 à 10h37 GMT

Tunisie/violences: l’armée déployée à Tunis, le régime contesté


TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – L’armée a été déployée mercredi dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d’un mois d’une crise qui a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Des soldats armés, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans la ville pour la première fois depuis le déclenchement des troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis la mi-décembre. Ce développement est intervenu alors que des sources de l’opposition ont fait état du limogeage du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force, selon les mêmes sources. Il aurait été remplacé par le chef des renseignements militaires Ahmed Chbir, selon ces informations qui n’ont pu être confirmées de sources officielles. Dans la capitale, des renforts étaient postés à des carrefours du centre et à l’entrée de la cité populaire d’Ettadhamen (Solidarité), une banlieue où des jeunes et des policiers se sont affrontés la veille au soir. C’était la première fois que des violences se produisaient près de Tunis, l’épicentre du mouvement se situant jusqu’à présent dans le centre du pays. Un blindé et des soldats en armes étaient positionnés à l’entrée du faubourg où des carcasses de voitures et d’un bus incendiés n’avaient pas encore été enlevées, près de la sous-préfecture attaquée. Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités populaires d’Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, à l’ouest de la capitale. Dans Tunis, outre des renforts importants de police et unités d’intervention spéciales, deux véhicules de l’armée et des soldats montaient la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l’ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis. Cette place avait été la veille le théâtre de manifestations étouffées par la police. Des renforts militaires étaient également visibles autour de la radio-télévision. Mardi soir, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est dite “inquiète quant aux troubles et à l’instabilité” dans ce pays dirigé depuis 23 ans par le président Zine El Abidine Ben Ali. Elle s’est également déclarée préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires” et a appelé à une “solution pacifique”. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Le président Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et âgé de 74 ans, est intervenu lundi à la télévision pour tenter désamorcer la crise. Il a promis la création de 300.000 emplois en deux ans mais aussi qualifié les violences d'”actes terroristes impardonnables perpétrés par des voyous cagoulés” et accusé des “éléments hostiles à la solde de l’étranger”. L’opposition et les ONG ont exprimé leur déception jugeant la réponse du pouvoir insuffisante, un parti appelant à la démission du gouvernement. “Le discours du président est décevant et ne répond guère à la crise  politique, sociale et économique que connaît le pays”, a affirmé la Coalition pour la citoyenneté et l’égalité, un ensemble laïc. Plus radical, le Parti démocratique progressiste (PDP), principale force d’opposition, a conclu à un “échec du régime”, appelé à la démission du gouvernement et à la constitution d’un “gouvernement de salut national”. Selon dix ONG dont la Ligue de défense des droits de l’homme, les véritables causes de la crise sont “la corruption, le népotisme et l’absence de libertés politiques”.  


Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur, armée déployée à Tunis


 AFP, le 12 janvier 2011 à 11h53 GMT    TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Le gouvernement tunisien a annoncé mercredi le limogeage du ministre de l’Intérieur et la libération de toutes les personnes arrêtées lors de manifestations en réponse aux émeutes sociales meutrières qui ébranlent le pays. L’armée a aussi été déployée pour la première fois dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d’un mois d’une crise: celle-ci a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé au cours d’une conférence de presse le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et la libération de toutes les personnes arrêtées. Il a également annoncé la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG. “Nous avons décidé la création d’un comité d’investigation pour enquêter sur la question de la corruption”, a-t-il dit. Des soldats armés, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans Tunis. Outre des renforts importants de police et unités d’intervention spéciales, deux véhicules de l’armée et des soldats montaient la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l’ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis. Des renforts militaires étaient également visibles autour de la radio-télévision. L’armée avait aussi pris position au centre et à l’entrée de la cité populaire d’Ettadhamen (Solidarité), une banlieue où des jeunes et des policiers se sont affrontés la veille au soir. C’était la première fois que des violences se produisaient près de Tunis, l’épicentre du mouvement se situant jusqu’à présent dans le centre du pays. Un blindé et des soldats étaient positionnés à l’entrée du faubourg où des carcasses de voitures et d’un bus incendiés n’avaient pas encore été enlevées, près de la sous-préfecture attaquée. Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités populaires d’Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, à l’ouest de la capitale. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Des sources de l’opposition ont fait état du limogeage du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force, selon les mêmes sources. Il aurait été remplacé par le chef des renseignements militaires Ahmed Chbir, selon ces informations qui n’ont pu être confirmées officiellement. Mardi soir, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est dite “inquiète quant aux troubles et à l’instabilité” dans ce pays dirigé depuis 23 ans par le président Zine El Abidine Ben Ali. Elle s’est également déclarée préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires” et a appelé à une “solution pacifique”. Mercredi, la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie. Le président Ben Ali âgé de 74 ans, était intervenu lundi à la télévision, promettant la création de 300.000 emplois en deux ans. Il avait aussi qualifié les violences d'”actes terroristes” et accusé des “éléments hostiles à la solde de l’étranger”. L’opposition et les ONG ont jugé la réponse du pouvoir insuffisante, un parti radical appelant même à la démission du gouvernement. Selon dix ONG dont la Ligue de défense des droits de l’homme, les véritables causes de la crise sont “la corruption, le népotisme et l’absence de libertés politiques”.  


Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police


AFP, le 12 janvier 2011 à 11h57 GMT    BRUXELLES, 12 Jan 2011 (AFP) – La porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné mercredi l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie, où le ministre de l’Intérieur vient d’être limogé à la suite des violentes manifestations sociales. “Cette violence est inacceptable, les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice”, a déclaré Maja Kocijancik. “Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques”, a-t-elle ajouté, précisant que l’UE demandait une enquête à ce sujet. Lundi, Mme Ashton avait demandé la “libération immédiate” des manifestants, blogueurs et journalistes arrêtés ces dernières semaines en Tunisie. Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé mercredi à Tunis le limogeage du ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales qui secouent le pays depuis quatre semaines. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Il a gagné mardi soir une banlieue de Tunis, la capitale, où l’armée a été déployée mercredi.  


Tunisie: la France appelle à nouveau au dialogue, justifie sa position


  AFP, le 12 janvier 2011 à  12h37 GMT    PARIS, 12 Jan 2011 (AFP) – La France a appelé mercredi “plus que jamais à privilégier la voix de l’apaisement et du dialogue” en Tunisie et justifié sa position, après les critiques de l’opposition dénonçant le “silence” de Paris. Interrogé lors d’un point-presse sur le déploiement de l’armée à Tunis, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, s’est borné à souligner la primauté “de l’apaisement et du dialogue” pour résoudre la crise. Il a aussi rappelé que la France demandait “que le droit de manifester soit assuré de même que la sécurité”. Alors que l’opposition socialiste en France dénonce le “silence” de Paris face à la crise sociale et désormais politique qui agite la Tunisie, le porte-parole du gouvernement François Baroin a défendu mercredi une “position équilibrée”. “Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne”, a déclaré M. Baroin à la presse. “La Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d’amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d’une ingérence qui n’est pas du tout la ligne de la diplomatie française”, a-t-il insisté. Depuis le début de la crise tunisienne, le gouvernement français observe une prudente réserve, parfois assortie d’une appréciation positive sur les 23 ans de pouvoir du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali. L’armée a été déployée mercredi dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d’un mois d’une crise qui a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales. Mercredi, l’Union européenne a condamné l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie. La veille, les Etats-Unis avaient fait part de leur préoccupation face à un “usage excessif de la force” envers les manifestants.  


EU says Tunisian crackdown unacceptable


Reuters, le 12 janvier 2011 à 12h47 GMT    BRUSSELS, Jan 12 (Reuters) – The European Union on Wednesday criticised the crackdown on demonstrators in Tunisia, calling the use of force by police disproportionate and unacceptable.   Recent violence in the North African country has claimed the lives of 23 people, according to an official count, though some international human rights groups said the figure is higher.   Maja Kocijancic, spokeswoman for EU foreign affairs chief Catherine Ashton, reiterated EU concerns about the unrest and added:   “This violence is unacceptable. The perpetrators must be identified and brought before the courts.   “And we cannot accept the disproportionate use of force by the police against peaceful demonstrators.”   “The Tunisian authorities should do everything they can to bring calm and to address the underlying social issues.”   Speaking at a regular news briefing, Kocijancic repeated a call for the release of bloggers, journalists, lawyers and others detained after taking part in peaceful protests.   “The authorities must also guarantee fundamental rights and freedoms such as freedom of expression, of opinion, of association, also the independence of the judiciary,” she said.   Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali fired his interior minister on Wednesday and ordered that all those arrested in weeks of clashes with police should be released.   Ben Ali — who just days ago accused the rioters of committing acts of terrorism — made the dramatic change after a deadly wave of violent unrest, the biggest in decades, reached the capital Tunis for the first time.   The violence could complicate negotiations between Tunis and the European Union to extend an existing arrangement for free trade in industrial goods so that it also covers services, agricultural products and processed food. All of these are major Tunisian exports.   Tunisia is also a recipient of hundreds of millions of euros in loans from the European Investment Bank, the EU’s financing arm.   On Tuesday U.S. State Department spokesman Mark Toner said Washington was “deeply concerned by reports of the use of excessive force by the government”.  


 

Tunisie – La France juge sa position “équilibrée”


Reuters, le 12 janvier 2011 à 12h52 GMT    PARIS, 12 janvier (Reuters) – Le porte-parole du gouvernement François Baroin a défendu mercredi la réaction française aux événements de Tunisie face aux critiques de l’opposition, estimant qu’elle était “équilibrée”.   La ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a indiqué mardi devant les députés français que la France refusait de se poser en “donneur de leçons” tout en invitant les autorités de Tunis “à mieux prendre en compte les attentes de leur population” alors que le bilan officiel de près d’un mois de troubles est de 23 morts en Tunisie.   “Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne”, a dit le porte-parole du gouvernement.   “Je rappelle que la Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d’amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d’une ingérence qui n’est pas du tout la ligne de la diplomatie française en la matière”, a-t-il ajouté lors du compte rendu du conseil des ministres.   Plusieurs voix se sont élevées dans l’opposition pour exhorter la France à se montrer plus ferme face au régime de Zine el Abidine Ben Ali.   Il faut “que ce gouvernement se ressaisisse et s’exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable”, a dit mardi le député socialiste Gaâtan Gorce.   Dans un communiqué publié mercredi par le PS, “les socialistes regrettent le silence pesant des autorités françaises”, à l’instar des ténors du parti.   “Il faut être ferme, on ne peut pas avoir des principes à éclipse, on ne p…›  


Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police


 AFP, le 12 janvier 2011 à 13h02 GMT    BRUXELLES, 12 Jan 2011 (AFP) – La diplomatie européenne a condamné mercredi l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie, où le ministre de l’Intérieur vient d’être limogé à la suite des violentes manifestations sociales. “Cette violence est inacceptable, les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice”, a déclaré Maja Kocijancik, la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton “Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques”, a-t-elle ajouté, précisant que l’UE demandait une enquête à ce sujet. Lundi, Mme Ashton avait demandé la “libération immédiate” des manifestants, blogueurs et journalistes arrêtés ces dernières semaines en Tunisie. Le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit a demandé de son côté l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante et la suspension immédiate des négociations d’un statut avancé UE-Tunisie. Le chef de file des Verts européens a également souhaité que la situation en Tunisie soit à l’ordre du jour de la prochaine session plénière du Parlement européen la semaine prochaine à Strasbourg. Il a dénoncé la réaction “pas à la hauteur” de l’UE et estimé que le président Zine El Abidine Ben Ali “n’est autre que le meilleur fomenteur de l’intégrisme”. Il a accusé la France d’être “le paillasson du président Ben Ali” en “entretenant un leurre comme celui de la réussite économique de la Tunisie”. Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé mercredi à Tunis le limogeage du ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales qui secouent le pays depuis quatre semaines. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Il a gagné mardi soir une banlieue de Tunis, la capitale, où l’armée a été déployée mercredi.    


L’emploi de la violence en Tunisie est “inacceptable”, dit l’UE


 

Reuters, le 12 janvier 2011 à 13h28 GMT                                          BRUXELLES, 12 janvier (Reuters) – L’Union européenne s’est démarquée mercredi de la prudence française face aux violences en Tunisie en estimant qu’elles étaient inacceptables et que leur répression était disproportionnée.                                        Selon le bilan officiel des troubles qui secouent le pays depuis le 16 décembre, 23 personnes ont été tuées, mais des organisations de défense des droits de l’homme avancent un bilan qui se monte au moins au double de ce chiffre.                                        “Cette violence est inacceptable. Ses auteurs doivent être identifiés et traînés devant les tribunaux”, a déclaré mercredi Maja Kocijancic, porte-parole de Catherine Ashton, haute réprésentante de la diplomatie européenne.                                        “Nous ne pouvons accepter l’usage disproportionné de la force de la part de la police contre des manifestations pacifiques”, a-t-elle fait valoir. “Les autorités tunisiennes doivent tout faire pour ramener le calme et s’attaquer aux questions sociales lancinantes.”                                        “Les autorités doivent également garantir les libertés et droits fondamentaux, commme la liberté d’expression, d’opinion et d’association ainsi que l’indépendance du système judiciaire”, a ajouté Kocijancic.                                        Le président tunisien, Zine el Abidine ben Ali, a limogé mercredi le ministre de l’Intérieur et ordonné la libération de toutes les personnes arrêtées durant les troubles, qu’il avait assimilés, il y a seulement quelques jours, à du terrorisme.                                        Mardi, le département d’Etat américain s’est dit “profondément préoccupé” par la répression en Tunisie, où le porte-parole du gouvernement français, François Baroin, a qualifié mercredi la position de Paris d'”équilibrée”.                                         “Je rappelle que la Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d’amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d’une ingérence qui n’est pas du tout la ligne de la diplomatie française en la matière”, a-t-il ajouté.                                         La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, avait déclaré la veille aux députés que la France refusait de se poser en “donneur de leçons”, tout en invitant les autorités de Tunis “à mieux prendre en compte les attentes de leur population” 

Police clash with protesters in Tunisian capital


Associated Press, le 12 janvier 2011 à 13h42 GMT By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press   TUNIS, Tunisia (AP) _ Police and protesters clashed in the center of the Tunisian capital Wednesday, bringing unrest to the government’s doorstep after nearly a month of violent protests that pose the most serious challenge to the autocratic president’s two decades of iron-fisted rule. Police fired tear gas at hundreds of protesters at a main intersection, driving them to disperse into adjoining streets. Stores in the area were shuttered. It was not immediately clear whether there were any injuries or arrests. Two army vehicles were posted at the intersection, which is right by the French Embassy. The fighting erupted hours after the interior minister was fired, a move that intensified a sense of uncertainty and questions about what’s next for autocratic President Zine El Abidine Ben Ali _ questions that have never been openly posed during his time in power. The protests over Tunisia’s soaring unemployment and corruption erupted after a young man tried to kill himself. They spread as social networks like Facebook spread word of the unrest despite tight control of the media. Police have repeatedly shot at demonstrators setting fire to buildings and stoning police. The government says 23 people have died but unions and witnesses put the toll at 46 or higher. The upheaval has ravaged the nation’s reputation as a stable and moderate Muslim nation and highlighted its inability to provide opportunities for its young. It began in the center of the country, far from the Mediterranean beaches popular with European tourists, but riots were reported late Tuesday in the Ettadhamoun neighborhood three miles (five kilometers) west of Tunis before spreading to the center of town. “We are worried, in general, about the unrest and the instability, and what seems to be the underlying concerns of the people who are protesting,” U.S. Secretary of State Hillary Clinton said in an interview in Dubai with Al Arabiya television, according to a transcript provided by the State Department. Prime Minister Mohamed Ghannouchi announced the firing of interior minister Rafik Belhaj Kacem, and said that most prisoners arrested during the riots are being freed. He said official Ahmed Friaa would replace Kacem. Ghannouchi announced the creation of two inquiry commissions to probe “excesses committed during the troubles” and “the question of corruption and faults committed by certain officials,” the statement said. The president, who has previously announced major cabinet changes, made no public appearance Wednesday. In a statement carried by the state news agency TAP, Ghannouchi did not give figures on how many people would be freed, but said the government would not be releasing protesters whose guilt has been proven. Kacem kept his job in a government reshuffle last month, but pressure on Tunisia’s leadership has mounted as the protests took an especially violent turn. “It seems to be a combination of economic and political demonstrations, and the government’s reaction, which has been unfortunately leading to the deaths of some of the protestors. So we are not taking sides in it, we just hope there can be a peaceful resolution of it,” Clinton said. The prime minister’s reference to excesses may have referred to the handling of rioters in certain towns. The majority of the dead were counted in three days of unrest, from Saturday to Monday, in the central town of Kasserine. The statement also said the two houses of parliament would be called to an extraordinary session Thursday for an “open debate” on measures announced Monday by Ben Ali that include a promise to create 300,000 jobs over two years, particularly meant to benefit university graduates. The 74-year-old Ben Ali, a former interior minister himself, grabbed power 23 years ago in a bloodless coup and human rights groups in Tunisia and abroad have long criticized the lack of freedoms. According to Ghannouchi, the president has stressed his wish to place at the forefront “dialogue and peaceful freedom of expression and association and for all parties to be involved in treating the questions of the nation.”    

Graves affrontements entre police et manifestants dans le centre de Tunis


AFP, le 12 janvier 2011 à 14h24 GMT TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Des manifestants et les forces de l’ordre se sont affrontés dans le centre de Tunis mercredi en début d’après-midi et la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté une journaliste de l’AFP. Des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime sur la place de la porte de France ont essayé d’avancer vers l’avenue Habib Bourguiba, et les forces de sécurité leur ont barré la route en tirant des grenades lacrymogènes. Aucun bilan de ces affrontements, les plus graves à se produire dans Tunis depuis le début des émeutes en Tunisie au mois de décembre, n’était disponible dans l’après-midi, alors que les violences ont cessé. Des passants pris de panique, les yeux larmoyants ont été repoussés par la police dans les ruelles. Les souks se sont vidés et les commerces, y compris une grande surface, ont baissé leurs rideaux. “Fermez, fermez, ils ont tous cassé”, criaient des passants à l’adresse des vendeurs ambulants à l’entrée des souks.  


Tunisie: le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l’Intérieur


  AFP, le 12 janvier 2011 à 14h50 GMT    TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi à Tunis le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem, alors que des émeutes sociales ayant fait des dizaines de morts secouent le pays depuis quatre semaines. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les manifestations, à “l’exception de ceux qui sont impliqués dans des actes de vandalisme”. Un universitaire et ancien membre de gouvernement, Ahmed Friaâ, a été nommé ministre de l’Intérieur et prendra ses fonctions aujourd’hui même, a poursuivi M. Ghannouchi, annonçant de nouvelles mesures décidées par le président Zine El Abidine Ben Ali. Parmi celles-ci, il a fait état de la création d’un “comité d’investigation pour enquêter sur la corruption et les dépassements de certains responsables”. La corruption a été dénoncée dans des slogans et appels de l’opposition. Le Premier ministre a aussi annoncé l’institution d’une allocation d’environ 150 dinars qui sera perçue par les diplômés chômeurs qui “seront engagés à mi-temps pour des prestations d’utilité publique, en attendant des emplois permanents”. Interrogé sur le déploiement de l’armée, il a affirmé que les militaires étaient là “seulement pour protéger les institutions publiques contre les actes de vandalisme et de pillage de biens”. A propos de tirs de snipers signalés dans le centre-ouest, en particulier à Kasserine, et des accusations de pillages attribués à des forces de sécurité par les habitants, il a répondu qu’une “commission enquêtera sur les dépassements qui se seraient produits durant les événements”. “Nous sommes profondément tristes pour toutes les victimes tombées, tous des Tunisiens”, a-t-il dit, sans préciser le nombre de tués ni celui des interpellations. Plus de 50 personnes ont été tuées ce week-end dans le centre du pays, selon un syndicaliste, 21 selon le gouvernement, au cours de manifestations sans précédent contre le chômage. “Nous sommes prêts au dialogue”, a affirmé le Premier ministre, précisant que l’opposition et la société civile participeront à la conférence nationale sur l’emploi le mois prochain. Expliquant les mesures annoncées le 10 janvier par le président pour la création de 300.000 emplois d’ici 2012 et d’autres encore, il a affirmé qu’elles constituent “un message” pour les investisseurs et “sont à même de créer un tournant” dans la crise. La Tunisie compte 500.000 sans emplois (13%), dont 140.000 diplômés de l’université, a-t-il indiqué. Le président Zine El Abidine Ben Ali était intervenu lundi à la télévision pour tenter de désamorcer la crise mais les manifestations se sont poursuivies et les promesses de création d’emplois ont été jugées insuffisantes par l’opposition.  

Tunisie: un régime pour la première fois ébranlé mais pas encore en danger


AFP, le 12 janvier 2011 à 15h00 GMT Par Deborah PASMANTIER   PARIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Les violentes émeutes sociales en Tunisie ont pris un tour politique sans précédent qui ébranle le régime verrouillé de Zine El Abidine Ben Ali sans encore mettre en danger le président dans un pays où l’opposition a été laminée par le pouvoir, estiment des chercheurs. “C’est la crise la plus importante depuis les émeutes de la faim de 1984” qui avaient été suivies trois ans plus tard par l’éviction du père de l’indépendance Habib Bourguiba, relève Karim Emile Bitar de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). “Pour la première fois dans les manifestations, on s’attaque à la personne de Ben Ali, à sa famille, à l’oligarchie. Des verrous importants sont en train de sauter. On a le sentiment que la peur est en train de changer de camp”, selon lui. L’ampleur de cette crise est due à une conjonction de faits. Porté d’abord par de jeunes diplômés au chômage réclamant des emplois et exaspérés par la corruption dont le clan présidentiel est accusé, le mouvement a été rejoint par des élites (journalistes, avocats, syndicalistes) exigeant liberté et oxygène dans ce pays tenu depuis 23 ans d’une main de fer par Ben Ali. Parti du centre déshérité du pays, il a atteint les villes prospères du littoral pourtant bénéficiaires de la manne touristique et la capitale Tunis. “Le mouvement est devenu politique par l’incapacité du régime à répondre à la demande d’intégration économique et par l’usage de la répression”, explique Béatrice Hibou du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). L’engagement de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) du côté des émeutiers est particulièrement significatif puisqu’il signe la réémergence de la grande force d’opposition des années 70 qui avait été noyautée par le pouvoir, souligne Mme Hibou. Aujourd’hui, le régime tunisien se retrouve fragilisé à plusieurs titres, selon les analystes. L’usage brutal de la force contre les manifestants est un “aveu de faiblesse” dans ce pays quadrillé par la police où la violence reste normalement confinée dans les prisons et commissariats, note Pierre Vermeren du Centre d’études des mondes africains (Cemaf). “Ben Ali est ébranlé du point de vue de sa légitimité à maîtriser la stabilité dans le pays”, lui qui est si attaché à son image de rempart contre les violences islamistes ou autres, explique-t-il. Cette révolte révèle également une “ligne de fracture” socio-économique pour toute une partie de population qui se sent exclue du pacte +liberté contre stabilité+ sur lequel le président a bâti son pouvoir, explique Mme Hibou.         “Tous les ressorts du régime s’épuisent. Jusque là, les gens avaient peur, aujourd’hui ils n’ont plus rien à perdre”, selon elle. Pour autant, cette révolte, spontanée et sans leadership, ne devrait pas pouvoir à ce stade mettre réellement en danger le président Ben Ali en l’absence de relais dans la société, estiment les analystes. “L’opposition tunisienne a été marginalisée, réduite au silence ou exilée, les syndicats ont peu de marge de manoeuvre, les intellectuels sont difficilement audibles”, explique M. Bitar. Quant aux islamistes, ils ont été mis hors jeu dans les années 90. En outre, si des “discordances” sont apparemment apparues au sein de l’armée – qui n’a qu’un rôle de second plan face à la police – “l’appareil étatique et policier reste intact”, insiste M. Vermeren. Pourtant quelque chose s’est passé en cet hiver 2010-2011 en Tunisie qui pourrait “ensuite ouvrir une brèche pour une revendication politique coordonnée”, avance Mme Hibou. Mercredi, le pouvoir a donné quelques gages pour apaiser la situation, limogeant le ministre de l’Intérieur ou annonçant la libération des personnes arrêtées pendant les manifestations. Mais “même si cela s’arrête demain, il s’est passé quelque chose d’irréversible. C’est un acquis pour la prochaine présidentielle de 2014”, prévenait mardi un jeune Tunisien venu manifester à Paris.  

Police clash with protesters in Tunisian capital


Associated Ptress, le 12 janvier 2011 à 15h13 GMT By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press   TUNIS, Tunisia (AP) _ Police and protesters clashed in the center of the Tunisian capital Wednesday, bringing unrest to the government’s doorstep after nearly a month of deadly protests that pose the most serious challenge to the president’s two decades of iron-fisted rule. European governments warned travelers about going to Tunisia, whose safe, stable image and Mediterranean beaches draw millions of mainly European travelers and make tourism the mainstay of the small, North African nation’s economy. After more than three weeks of protests outside Tunis, hundreds of protesters infuriated by unemployment and corruption emerged from a souk, or market, in the capital and hurled stones at police at a key intersection. Officers responded with volleys of tear gas, driving the protesters to disperse into adjoining streets. Stores in the area were shuttered. It was not immediately clear whether there were any injuries or arrests. Two army vehicles were posted at the intersection, which is right by the French Embassy. Armored vehicles were also stationed in the Ettadhamoun neighborhood three miles (five kilometers) west of Tunis, which saw clashes the day before. The new protests show that Tunisians are paying little heed to pledges by the president to subdue rioters or create jobs. Wednesday’s clash erupted soon after the interior minister was fired, a move that intensified a sense of uncertainty and questions about what’s next for autocratic President Zine El Abidine Ben Ali _ questions that have never been openly posed during his time in power. The protests erupted in mid-December in an inland town after a young man tried to kill himself. They then hopscotched around the country, as social networks like Facebook spread word of the unrest, circumventing tight control of the media. Police have repeatedly shot at demonstrators setting fire to buildings and stoning police. The government says 23 people have died but unions and witnesses put the toll at 46 or higher. The upheaval has ravaged the nation’s reputation as a stable Muslim nation and highlighted its inability to provide opportunities for its young. The United States, which calls Tunisia a strong ally in the fight against international Islamist terror groups, has expressed concern. “We are worried, in general, about the unrest and the instability, and what seems to be the underlying concerns of the people who are protesting,” U.S. Secretary of State Hillary Clinton said in an interview in Dubai with Al Arabiya television, according to a transcript provided by the State Department. There has been no indication that militant Islamists, whom Ben Ali has consistently claimed threaten the nation, have had a role in the riots. But Denmark’s Foreign Ministry said Wednesday that there’s a risk of terror attacks against Western targets in Tunisia and said travelers should also avoid areas with demonstrations. Germany’s government issued a statement warning about the “danger of kidnapping and attacks” in Tunisia. Spain issued a travel warning urging its citizens to avoid the internal part of Tunisia and to be careful in tourist areas along the coast. Tunisia’s Prime Minister Mohamed Ghannouchi announced the firing of Interior Minister Rafik Belhaj Kacem, and said that most prisoners arrested during the riots are being freed. He said official Ahmed Friaa would replace Kacem. Ghannouchi also announced the creation of two inquiry commissions to probe “excesses committed during the troubles” and “the question of corruption and faults committed by certain officials,” the statement said. The president made no public appearance Wednesday. In a statement carried by the state news agency TAP, Ghannouchi did not give figures on how many people would be freed, but said the government would not be releasing protesters whose guilt has been proven. Kacem kept his job in a government reshuffle last month, but pressure on Tunisia’s leadership has mounted as the protests took an especially violent turn. “It seems to be a combination of economic and political demonstrations, and the government’s reaction, which has been unfortunately leading to the deaths of some of the protestors. So we are not taking sides in it, we just hope there can be a peaceful resolution of it,” Clinton said. The prime minister’s reference to excesses may have referred to the handling of rioters in certain towns. The majority of the dead were counted in three days of unrest, from Saturday to Monday, in the central town of Kasserine. The statement also said the two houses of parliament would be called to an extraordinary session Thursday for an “open debate” on measures announced Monday by Ben Ali that include a promise to create 300,000 jobs over two years, particularly meant to benefit university graduates. The 74-year-old Ben Ali, a former interior minister himself, grabbed power 23 years ago in a bloodless coup and human rights groups in Tunisia and abroad have long criticized the lack of freedoms. According to Ghannouchi, the president has stressed his wish to place at the forefront “dialogue and peaceful freedom of expression and association and for all parties to be involved in treating the questions of the nation.” Tunisia was the seat of the Carthaginian empire, and in modern times was a French protectorate until independence in 1956. Today it has about 10.4 million people and has seen steady economic growth, but many ordinary young Tunisians can’t find jobs and feel they have few prospects for the future.  

Tunisie: deux civils tués à Douz (sud) par des tirs de la police (témoin)

 

AFP, le 12 janvier 2011 à 15h15 GMT TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Deux civils ont été tués mercredi par des tirs de la police à Douz, dans le sud de la Tunisie, lors d’une manifestation ayant dégénéré, a annoncé un témoin à l’AFP. C’est la première fois depuis le début des émeutes il y a un mois en Tunisie que cette ville de 30.000 habitants, située à 550 km au sud de Tunis, connaît de telles violences, a affirmé ce témoin. “Les victimes sont Hatem Bettaher, un enseignant universitaire et Riad Ben Oun, un électricien”, a précisé ce témoin qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat, ajoutant qu'”entre quatre et cinq autres habitants ont été blessés, dont certains grièvement”. Tout a commencé mardi soir par une manifestation d’habitants qui s’était déroulée “pacifiquement” mais qui a été suivie par une attaque de “jeunes” contre le siège de la sous-préfecture, le poste de police et le siège du parti au pouvoir. “Les manifestants ont crié des slogans contre la corruption”, a ajouté cet habitant. Les manifestants se sont rassemblés à nouveau mercredi matin devant le siège de la sous-préfecture mais la police a utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser “avant de tirer à balles réelles”, a indiqué ce témoin, un ancien syndicaliste. “En ce moment, les forces de l’ordre sont encerclées dans le siège de la sous-préfecture par une foule en colère qui demande justice mais l’armée s’est interposée entre les deux parties”, a-t-il ajouté. Les émeutes sociales secouent la Tunisie depuis quatre semaines et ont déjà fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon une source syndicale. Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et son remplacement par un universitaire et ancien membre de gouvernement, Ahmed Friaâ. Il a aussi annoncé la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les manifestations, à “l’exception de ceux qui sont impliqués dans des actes de vandalisme”, dans une tentative d’apaiser la tension dans le pays.  

Ben Ali, 23 ans de pouvoir sans partage à la tête de la Tunisie

AFP, le 12 janvier 2011 à 15h32 GMT Par Hamida BEN SALAH   TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Le président Zine El Abidine Ben Ali, confronté à une révolte inédite en Tunisie après 23 ans d’un pouvoir sans partage, a bâti son régime sur l’équilibre entre poigne de fer et prospérité, garantissant une stabilité chère aux Occidentaux. Considéré à l’extérieur comme un rempart efficace face aux islamistes en dépit de critiques sur la lenteur de la démocratisation, l’incontournable président, 74 ans, avait été triomphalement réélu pour un cinquième mandat en octobre 2009. Lorsqu’il dépose Habib Bourguiba, père de l’indépendance malade et reclus dans son palais, le 7 novembre 1987, tous les Tunisiens, y compris les islamistes, saluent une prise du pouvoir “sans violence ni effusion de sang”, bien que décrite par certains comme un “coup d’Etat médical”. Ses partisans saluent en lui “le sauveur” d’un pays alors à la dérive et lui reconnaissent d’avoir jeté les bases d’une économie libérale et étouffé dans l’oeuf le parti islamiste Ennahdha, accusé de complot armé. Dès son arrivée au pouvoir, M. Ben Ali supprime la “présidence à vie” instituée par Bourguiba et limite dans un premier temps à trois le nombre de mandats présidentiels. A son actif, une politique sociale dite de “solidarité”, avec la création d’un fonds spécial destiné aux plus pauvres ou le développement d’un système de sécurité sociale, et la poursuite des politiques favorables à l’émancipation des femmes et à l’éducation initiées par son prédécesseur. Ces avancées, qui conquièrent une classe moyenne montante, s’accompagnent d’un durcissement du régime face à toute force d’opposition, émanant de la gauche ou des islamistes, arrêtés par milliers dans les années 1990, et d’une mainmise sur la presse et les syndicats dénoncée par des adversaires pour la plupart en exil. Issu d’une famille modeste né de la ville côtière de Hammam Sousse, le président est un militaire de carrière formé à l’Ecole inter-armes de Saint-Cyr en France et à l’Ecole supérieure de renseignement et de sécurité aux Etats-Unis. Devenu rapidement général, il est nommé patron de la sûreté nationale après des émeutes en 1984, puis devient ministre de l’Intérieur, poste qu’il cumule en mai 1987 avec celui de Premier ministre jusqu’à la destitution de Bourguiba. Se disant favorable à une démocratisation “sans précipitation”, M. Ben Ali introduit en 1994 le pluralisme à petite dose au parlement et organise en 1999 la première présidentielle pluraliste de l’histoire de la Tunisie. Revêtant parfois la “Jebba” traditionnelle, il encourage un islam modéré, protège le judaïsme et se dit attaché à la modernité. Père de six enfants, dont trois d’un premier mariage, il apparaît souvent accompagné de son épouse Leïla, dont la présence dans la vie politique et sociale est de plus en plus remarquée. En 2002, le président fait sauter le dernier verrou empêchant son maintien au pouvoir en faisant adopter par référendum une modification constitutionnelle lui permettant de se représenter. A la fin des années 2000 son régime est décrit comme “autoritaire” par les organisations de défense des droits de l’Homme. En juin 2008, notamment, il fait mater par l’armée des émeutes sur fond de chômage et de népotisme, dans le sud-ouest frondeur. Pour ses alliés occidentaux, M. Ben Ali incarne la stabilité dans un pays prisé par des millions de touristes européens et pour lequel l’ancienne puissance coloniale française reste un partenaire privilégié. C’est d’ailleurs timidement que Paris a “déploré” les émeutes sanglantes qui secouent le pays depuis la mi-décembre, mettant en garde contre les “anathèmes”. Mais ces émeutes, à l’origine sociale, ont pris un tour politique, des voix s’élevant pour la première fois pour interpeller directement le président. Politique habile, le chef de l’Etat a condamné mercredi tout débordement — maté systématiquement par les forces de l’ordre — tout en prônant l’apaisement, en annonçant des créations d’emploi, le limogeage de son ministre de l’Intérieur et la libération des personnes arrêtées et en promettant un comité d’enquête sur la corruption.    

Tunisia: capo di stato maggiore sarebbe stato silurato

Ansa, le 12 janvier 2011 à 15h03 GMT  TUNISI (ansa) Voci che si sono diffuse su internet di una destituzione del capo di stato maggiore dell’esercito tunisino Rashid Ammar troverebbero conferme, secondo ambienti diplomatici. La destituzione sarebbe avvenuta in quanto egli non avrebbe ottemperato all’ordine di reprimere con la forza il movimento di protesta.  

“Heurts en Tunisie – La Suisse demande que les droits humains soient respectés”

ATS, le 12 janvier 2011 à 15h44 GMT    Berne (ats) Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a exprimé mercredi “sa préoccupation” quant aux heurts qui ont éclaté ces derniers jours en Tunisie. Il a appelé au respect du dialogue et des droits humains, soulignant que ces derniers incluent la liberté d’opinion et de réunion.   “Les émeutes qui ont secoué et qui continuent de secouer la Tunisie ainsi que la violence qui en découle depuis fin décembre préoccupent le DFAE”, a indiqué ce dernier dans un communiqué.   “Le DFAE déplore que les émeutes aient provoqué de nombreux morts et blessés. Il présente ses plus sincères condoléances aux familles ainsi qu’aux proches des victimes et espère une normalisation rapide de la situation sur place”, a-t-il ajouté.   Les services de Micheline Calmy-Rey ont ainsi appelé la Tunisie “au respect du dialogue, des libertés fondamentales et des droits humains.” “Ceux-ci incluent la liberté d’opinion et de réunion”, ont- ils rappelé.   Entretien avec l’ambassadeur tunisien   Le DFAE a invité l’ambassadeur de Tunisie à Berne à un entretien afin de lui transmettre les préoccupations de la Suisse.   En cas de séjour prévu en Tunisie, le DFAE recommande par ailleurs de consulter les conseils aux voyageurs qui se trouvent sur son site internet. Il y est notamment recommandé de s’informer sur la situation et la sécurité sur place avant et pendant son voyage, de se tenir à l’écart des manifestations et de suivre les consignes de sécurité des autorités locales.   Actuellement, 1374 ressortissants suisses vivent en Tunisie, dont 70% de binationaux, selon le DFAE. Parmi eux, 181 vivent dans le centre-ouest du pays, où se trouvent la localité de Kasserine, témoin de graves émeutes, et 591 à Tunis, la capitale, également en proie à de violents affrontements. Jusqu’à maintenant, le DFAE n’a reçu aucune information faisant état de Suisses blessés dans ces heurts.     

Tunisie: l’ONU appelle à des enquêtes indépendantes sur les violences

ATS, le 12 janvier 2011 à 15h49 GMT    GENEVE, 12 Jan 2011 (AFP) – La Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navy Pillay, a appelé mercredi le gouvernement tunisien à mener des enquêtes “indépendantes crédibles”, à la suite des informations sur un “usage excessif” de la force par les services de sécurité. “Des informations suggèrent que la majorité des manifestations ont été pacifiques et que les forces de sécurité ont réagi avec une force excessive contraire aux standards internationaux”, explique Mme Pillay dans un communiqué. “Il est impératif que le gouvernement lance une enquête transparente, crédible et indépendante sur les violences et les meurtres”, a-t-elle ajouté. Des émeutes sociales secouent la Tunisie depuis quatre semaines et ont déjà fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon une source syndicale.


Présence militaire à Tunis, Ben Ali limoge un ministre

Reuters – Publié le 12/01/2011 à 17:29 par Tarek Amara TUNIS (Reuters) – Le président Zine el Abidine Ben Ali a limogé mercredi son ministre de l’Intérieur en réponse aux troubles qui secouent le pays et au lendemain des premières émeutes à Tunis, où l’armée a fait son apparition. Le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a annoncé lors d’une conférence de presse le remplacement de Rafik Belhaj Kacem par Ahmed Friaa, un ingénieur et ancien ministre. Le président Ben Ali, confronté à un mouvement de contestation sans précédent dans ses 23 années au pouvoir, a en outre ordonné la création d’une commission d’enquête “sur des faits de corruption présumée et pour évaluer les erreurs de certains responsables publics”, a ajouté Mohamed Ghannouchi. Il a enfin demandé la libération de toutes les personnes détenues depuis le début des troubles, le 16 décembre dans la ville de Sidi Bouzid, a conclu le Premier ministre. Dans un discours télévisé prononcé lundi, Ben Ali s’était contenté de promettre des créations d’emplois et avait accusé les émeutiers de commettre des “actes de terrorisme”. Les violences se poursuivent. Mercredi, un homme de 23 ans a été abattu lors d’affrontements avec la police à Thala, dans l’ouest du pays, ont rapporté à Reuters deux témoins et le frère de la victime. Le défunt, Wajdi Sayhi, était sourd et n’a pas entendu l’ordre de dispersion de la police. Il a été touché d’une balle à l’abdomen, a déclaré par téléphone son frère, Ramzi. Les autorités n’étaient pas joignables pour obtenir confirmation. VIOLENCE “INACCEPTABLE” POUR L’UE Les participants aux émeutes disent vouloir protester contre la cherté de la vie et la pénurie d’emplois en Tunisie. Les autorités dénoncent l’instrumentalisation de ces manifestations par une minorité d’extrémistes violents. L’Union européenne s’est démarquée mercredi de la prudence de la France, ancienne puissance coloniale, face aux violences en Tunisie en estimant qu’elles étaient inacceptables et que leur répression était disproportionnée. A Paris, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a défendu, face aux critiques de l’opposition, la réaction française aux événements de Tunisie en estimant qu’elle était “équilibrée”. Les émeutes ont fait officiellement 23 victimes civiles. Le gouvernement a rejeté les estimations plus élevées émanant d’organisations de défense des droits de l’homme. D’après le pouvoir, les victimes ont été tuées par des policiers exerçant leur droit de légitime défense. À Tunis, des soldats et des véhicules de l’armée ont fait leur apparition en au moins deux endroits du centre-ville où la plupart des magasins étaient fermés. Mercredi matin, des milliers de personnes se sont rassemblées à Kasserine, ville du centre-ouest théâtre de violences ce week-end, aux cris de “Va-t’en Ben Ali”, ont rapporté des témoins. Avec David Brunnstrom à Bruxelles, Yann Le Guernigou à Paris, Clément Guillou et Nicole Dupont pour le service français, édité par Gilles Trequesser

  


Tunisie: un manifestant tué par balle à Thala

 
AFP / 12 janvier 2011 19h21
TUNIS – Un manifestant a été tué par balle et deux ont été blessés par les forces de sécurité mercredi soir dans la ville de Thala, dans le centre-ouest de la Tunisie, a indiqué à l’AFP un syndicaliste. “Un jeune manifestant, Wajdi Saïhi, 26 ans, a été tué par les tirs de la police et deux autres ont été blessés”, a déclaré le syndicaliste Belgacem Saïhi. Selon lui, la police a tenté de disperser un rassemblement “pacifique” dans la ville qui a connu des violences mortelles le week-end dernier, en tirant des gaz lacrymogènes, avant de faire usage d’armes. Les deux blessés ont été transportés dans l’hôpital du Kef, plus au nord. Les violences, sur fond de mécontentement social, ont fait en un mois entre 21 morts (bilan officiel) et plus de 50 tués (source syndicale). Après que les troubles eurent atteint mardi soir et mercredi matin certains quartiers de Tunis, le gouvernement a décrété un couvre-feu dans la capitale et ses environs de 20H00 locales (19H00 GMT) à 05H30 (04H30 GMT).  

Tunisie: de nouveaux affrontements et une arrestation à Tunis

(ats / 12 janvier 2011 22:12) Des manifestants et les forces de l’ordre se sont violemment affrontés mercredi pour la première fois dans le centre de Tunis et trois civils au moins ont été tués dans le sud et l’ouest de la Tunisie. En réaction au mouvement de contestation, le président Ben Ali a limogé son ministre de l’Intérieur. Par ailleurs, entre 700 et 1000 personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé mercredi à Marseille aux cris de “Ben Ali assassin”, en solidarité au mouvement de contestation du régime en Tunisie, a constaté une journaliste de l’AFP. En Tunisie, des manifestants et les forces de l’ordre se sont violemment affrontés mercredi pour la première fois dans le centre de Tunis et trois civils ont été tués en province, lors d’un mouvement de contestation du régime qui a déjà fait des dizaines de morts depuis un mois en Tunisie. Un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue a d’ailleurs été décrété à la suite de troubles dans “certains quartiers” de la capitale. L’armée a été déployée pour la première fois dans Tunis et une banlieue populaire. Le gouvernement du président Zine El Abidine Ben Ali a tenté de calmer le jeu, avec le limogeage du ministre de l’Intérieur et la libération de toutes les personnes arrêtées lors de manifestations, à “l’exception de ceux qui sont impliqués dans des actes de vandalisme”. Le président Ben Ali, confronté à un mouvement de contestation sans précédent dans ses 23 années au pouvoir, a en outre ordonné la création d’une commission d’enquête sur la corruption. Mais le limogeage du ministre de l’Intérieur a très vite été jugé “insuffisant” par une formation de l’opposition, le Parti démocratique progressiste (PDP) qui a renouvelé son appel à des “réformes profondes” et à un gouvernement de salut national. Violents heurts Mercredi en début d’après-midi, des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime se sont heurtés aux forces de sécurité, qui ont barré la route en tirant des grenades lacrymogènes. Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), Hamma Hammami, a par ailleurs été interpellé mercredi à son domicile, près de Tunis, a annoncé à l’AFP son épouse Radia Nasraoui.

Tunisie: deux civils tués à Douz

(©AFP / 12 janvier 2011 23h02) TUNIS – Deux civils ont été tués mercredi par des tirs de la police à Douz, dans le sud de la Tunisie, lors d’une manifestation ayant dégénéré, a indiqué un témoin à l’AFP, faisant état d’informations non confirmées sur trois autres tués et sur des destructions de bâtiments publics. C’est la première fois depuis le début des émeutes il y a un mois en Tunisie que cette ville de 30.000 habitants, située à 550 km au sud de Tunis, connaît de telles violences, a affirmé ce témoin. “Les victimes sont Hatem Bettaher, un enseignant universitaire et Riad Ben Oun, un électricien”, a précisé ce témoin qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat, ajoutant qu'”entre quatre et cinq autres habitants ont été blessés, dont certains grièvement”. Selon lui, 13 autres personnes avaient été blessées par les tirs de la police, dont deux grièvement alors que des informations faisaient état de trois autres morts dans les mêmes circonstances, deux dans le village proche de Jimna et la troisième à Guebelli, chef-lieu du gouvernorat du même nom. Toutefois, ces trois morts n’ont pas pu être confirmées par l’AFP dans l’immédiat. Le témoin a ajouté que les forces de l’ordre avaient quitté en soirée la ville, après avoir été encerclées par les manifestants qui ont ensuite brûlé des bâtiments publics, dont la recette des finances, le siège de la municipalité ainsi qu’une permanence du parti au pouvoir du président Zine El Abdine ben Ali. “La violence génère la violence”, a-t-il commenté à propos des destructions. Tout a commencé mardi soir par une manifestation d’habitants qui s’était déroulée “pacifiquement” mais qui a été suivie par une attaque de “jeunes” contre le siège de la sous-préfecture, le poste de police et le siège du parti au pouvoir. Les manifestants se sont rassemblés à nouveau mercredi matin devant le siège de la sous-préfecture mais la police a utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser “avant de tirer à balles réelles”, selon ce témoin, un ancien syndicaliste. En France, un syndicaliste enseignant français, Stéphane Tassel, a indiqué à l’AFP qu’Hatem Bettahar, 38 ans, était depuis plus de dix ans professeur d’informatique à l’Université de Technologie de Compiègne (nord de la France). “Ce décès, qui s’ajoute à d’autres, est insupportable et intolérable”, a-t-il déclaré. Un cousin de Hatem Bettahar, vivant en France, a assuré à l’AFP avoir vu des photos qui lui ont été envoyées de Douz, sur lesquelles il est clairement visible qu’Hattem Bettahar a été atteint d’une balle en pleine tête. Les émeutes sociales secouent la Tunisie depuis quatre semaines et ont déjà fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon une source syndicale. Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé mercredi le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et son remplacement par un universitaire et ancien membre de gouvernement, Ahmed Friaâ. Il a aussi annoncé la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les manifestations, à “l’exception de ceux qui sont impliqués dans des actes de vandalisme”, dans une tentative d’apaiser la tension dans le pays.

Canada Concerned About Situation in Tunisia

(No. 18 – January 12, 2011 – 1:40 p.m. ET) The Honourable Lawrence Cannon, Minister of Foreign Affairs, today issued the following statement on the situation in Tunisia: “Canada is concerned by the deterioration of peaceful demonstrations in Tunisia into widespread violence. We are particularly concerned by reports of violence during public rallies, where many people have died, others have been wounded and a large number have been arrested. “Canada urges the Tunisian authorities to restrain their security forces and to engage in an open dialogue with civil society to seek solutions to the social and economic problems the country is facing. “Canada believes that respect for human rights and democracy are necessary to ensure peace, prosperity and security in Tunisia.” For further information, media representatives may contact: Lynn Meahan Press Secretary Office of the Minister of Foreign Affairs 613-995-1851 Foreign Affairs Media Relations Office Foreign Affairs and International Trade Canada 613-995-1874

 

 Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité Communiqué
Tunis le 12 janvier 2011   L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité tient à exprimer sa vive préoccupation devant l’aggravation de la situation dans le pays et l’entêtement dans la manière de faire face au mouvement de protestations populaires par les méthodes répressives. L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité tient à informer l’opinion publique que les mesures annoncées ce matin par le Premier Ministre sont en deça des exigences de la situation parce qu’elles occultent la dimension politique de la crise. L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité rappelle de nouveau, avec insistance, les mesures impérieuses permettant une approche saine de cette crise, et qui consistent dans :              – l’arrêt immédiat des tirs à balles réelles sur les citoyens ;              – le respect du droit aux manifestations pacifiques ;              – la libération de tous les détenus ;              – l’ouverture de l’accès aux réseaux d’information à toutes les composantes civiles et politiques de la société. L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité renouvelle avec insistance son appel à constituer un comité national ayant pour tâche : – de concevoir une stratégie claire et efficace en vue de dépasser la crise ; – élaborer un programme de réformes politiques et de développement intégral et équitable.   L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité : – Mouvement Ettajdid – Forum démocratique pour le Travail et les Libertés – Parti du Travail  patriote et démocratique – Courant pour la Réforme et le développement – Militantes et militants indépendants  
 

COMMUNIQUE DU MOUVEMENT ETTAJDID DU 11 JANVIER 2011

(traduit de l’arabe)  

Une journée après le discours présidentiel, la situation générale du pays s’est gravement détériorée par une vague nouvelle d’arrestations et de violations  massives face à la  mobilisation sociale légitime et par une tentative de la discréditer  par le recours à des éléments occultes procédant à des destructions de bâtiments publics et privés et à des pillages. Face à la situation qui prévaut aujourd’hui, le Mouvement Ettajdid : 1.     Exprime de nouveau sa colère et dénonce avec la plus grande vigueur les tueries  de dizaines de citoyens et de jeunes désarmés, et exige la poursuite des auteurs de ces crimes quelle que soit leur position au  sein des appareils de l’Etat.   2.     Exprime sa solidarité agissante avec les artistes et créateurs qui ont été victimes des violences policières ce matin et avec les journalistes qui ont été encerclés dans le siège de leur Syndicat et empêchés d’exprimer leur opinions et d’accomplir leur travail de couverture des événements sanglants.   3.     Lance un appel pressant à toutes les associations et  organisations professionnelles indépendantes, à l’Union Générale Tunisienne du Travail, aux partis politiques, aux forces vives du pays, à sa jeunesse, à ses intellectuels, artistes et créateurs pour agir de concert en vue de : a.     Unir leurs rangs pour s’opposer à cette politique de répression et de fermeture ; b.     Rechercher les solutions nationales appropriées et les instruments pertinents pour mettre un terme à la grave détérioration de la situation ; c.     Organiser rapidement une « Conférence nationale de la transition démocratique » ayant pour objet principal la recherche des moyens de sortir de la crise actuelle et d’engager le pays dans une phase de réformes politiques et d’élaboration d’une véritable alternative au mode de gouvernement actuel.   4.     Met ses moyens, ses militants et ses locaux à la disposition du mouvement social légitime qui a couvert l’ensemble du pays, et appelle l’ensemble des forces nationales : partis, associations et élites intellectuelles, à organiser une marche nationale pacifique pour exprimer notre condamnation de la situation présente, affirmer notre position aux côtés de notre peuple, et notre soutien à ses luttes légitimes.    Tunis, le 11 janvier 2011 Le Premier Secrétaire   Ahmed Brahim


CENTRE  D’INFORMATION  ET  DE  DOCUMENTATION  SUR  LA  TORTURE           CIDT-TUNISIE Association de citoyens du monde pour le droit des Tunisiens à ne pas être torturés Membre du Réseau SOS-Torture de l’OMCT-Genève          Comité d’honneur :        Jacques  FRANÇOIS        Mgr. Jacques  GAILLOT                                                       Besançon, le 12 janvier 2011        Hélène  JAFFÉ                                               Gilles PERRAULT                                                                                     François DE  VARGAS                                                                                                                   Président :        Jean-Marc MÉTIN

Menaces explicite contre la population et répression à tout va,  LE PUISSANT SOULÈVEMENT TUNISIEN EST NOYÉ DANS LE SANG

 
Le 17 décembre dernier, le jeune Mohamed BOUAZIZI s’est immolé par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, dans la Tunisie de l’ombre. Une révolte spontanée éclate d’abord dans Sidi Bouzid et ses environs. La violente répression a enclenché une spirale qui a vu la population affronter de plus en plus durement les escadrons de policiers et bientôt de l’armée.   Des quelques morts tombés après le décès de Mohamed BOUAZIZI le 4 janvier, on est passé à plusieurs dizaines de morts par balles. Les images de victimes sur les sites sociaux sont souvent insoutenables.   Dans une première intervention, le général Ben Ali a dit comprendre la rue, mais a promis toute la rigueur possible aux manifestants.   Dimanche 9 janvier, il a repris la parole dans les médias d’Etat pour accuser les révoltés d’être des terroristes. Or, le pouvoir a fondé sa légitimité et a tenu le monde en respect en s’érigeant en champion de la lutte contre le terrorisme, lutte qu’il ne peut entendre que comme synonyme de torture et de négation des libertés.   Depuis, nul ne sait plus où en est cette macabre comptabilité. Ce jour, vers midi, on signalait cinq nouveaux morts du côté de Douz, dans le grand Sud tunisien. Il est à parier que le changement de ministre de l’intérieur, annoncé presque au même moment, ne changera rien à la situation. Il est à signaler que douze et Bizerte sont entées dans le mouvement aujourd’hui. Après la capitale hier, la boucle est bouclé : le soulèvement est généralisé, ce qui n’était plus arrivé depuis les émeutes du pain, le 4 janvier 1984, soit il y a 27 ans. Ces émeutes qui avaient vu débarquer à la Direction de la Sûreté l’ancien chef des renseignements militaires. Une certain… Zine ElAbidine Ben Ali.
Le massacre immédiatement consécutif à son discours et perpétré dans la nuit de samedi 8 au dimanche 9 janvier est le plus important de l’histoire récente du pays. On parle de 25 à 50 morts.  Il s’agit ni plus ni moins que d’exécutions sommaires extrajudiciaires, avec des tirs de snipers, d’après des témoignages concordants. Les victimes sont de très jeunes gens. Le général Ben Ali cherchera à mettre en œuvre une vengeance implacable, qui rétablisse une peur désormais introuvable. Le nom du despote a été conspué ouvertement dans les manifestations. Tout devra être entrepris pour qu’il ait à répondre de ses actes devant la Cour pénale internationale, qu’il soit au pouvoir ou en dehors.   Nous appelons tous les amis du peuple tunisien et de la liberté à condamner vigoureusement les massacres en cours et à dénoncer l’usage en cours de la torture et des assassinats aveugles. Les Tunisiens sont en train d’opérer un virage décisif dans leur Histoire, qui les amènera à retrouver leur dignité, loin de la torture, de la répression et de la corruption. L’opprobre couvrira ceux qui se taisent ou se rendent complices, au Quai d’Orsay et ailleurs. Nous restons mobilisés pour faire circuler l’information et accompagner ce puissant mouvement, qui sera à coup sûr, un événement politique majeur sur la scène internationale.                                                                        Khaled BEN M’BAREK, Coordinateur  

Association des Tunisiens en France
 

COMMUNIQUE

 

Face à la révolte sociale, le pouvoir en Tunisie a fait le choix d’un traitement sécuritaire, n’hésitant pas à tirer à balles réelles sur des manifestants et selon plusieurs sources syndicales, de l’opposition et des associations des droits de l’Homme, plusieurs dizaines de personnes sont tombées sous les balles de la police ainsi que des centaines de blessés dont des cas graves.

Pendant trois semaines, le gouvernement français est resté aveugle à la répression brutale qui frappe le mouvement social tunisien et la révolte de ses jeunes.

 

Il aura fallu plusieurs dizaines de morts par balles et de blessés parmi les manifestants, des centaines d’arrestations et une situation d’affrontements quasi quotidiens entre les jeunes manifestants et les forces de l’ordre pour que la position officielle de la France soit exprimée par la voix de sa Ministres des affaires étrangères.

 

Tout en déplorant la violence, Michelle-Alliot Marie a appelé mollement le pouvoir tunisien à régler pacifiquement la crise et n’arien trouvé de mieux que de proposer l’expertise de la France en matière de maintien de l’ordre. 

 

Loin d’être à la hauteur de la gravité de la situation, cette position, prise au nom du refus d’ingérence ne manquera pas d’être perçue par le pouvoir tunisien comme un soutien de son option sécuritaire et par les Tunisiens comme un encouragement d’un pouvoir décrié dans la rue.

 

La position exprimée par la ministre rappelle celle de Chirac qui estimait en 2003 que «Le premier des droits de l’homme, c’est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat. » et concluait qu’en la matière la « Tunisie est très en avance sur beaucoup de pays » ou encore celle de Sarkozy en 2008 qui trouvait que « l’espace des libertés progresse en Tunisie ». Proposer dans les circonstances actuelles que traverse la Tunisie une aide au maintien de l’ordre est pour le moins scandaleux et inacceptable.

 

Tout en refusant toute sorte d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, nous, Tunisiens vivants en France, attachés aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives, à la dignité humaine, nous attendons d’un gouvernement responsable de la France qu’il donne un message d’espoir clair.

 

Nous estimons du devoir d’un gouvernement français d’exprimer sans ambigüité que la police d’un pays qui se veut démocratique, n’a pas vocation à tirer à balles réelles sur des manifestants qui réclament le droit de travailler,  de vivre dignement dans leur pays et d’exercer leurs droits fondamentaux reconnus par la constitution et les engagements internationaux signés par la Tunisie.

 

Ce n’est pas de l’ingérence que de rappeler à un partenaire que le rôle de la police n’est pas de tirer sur les manifestants mais de protéger les citoyens dans l’exercice de leurs droits fondamentaux dont ceux de s’exprimer et de manifester.

 

 

                                                                                                Le Bureau National

                                                                                                Paris le 12 janvier 2011


 
African Greens Federation:  
For Immediate Release

TUNISIA: African Greens Federation calls for Peace and Non-Violence

Basing on the African Green Charter’s principle of Non-Violence and Participatory Democracy; In solidarity with the Opposition Tunisian Green Party (Parti Tunisie Verte); The African Greens Federation is deeply concerned by the escalating violence and unrest in Tunisia and calls upon the; 1.     Tunisian Government to take all urgent measures and solve the underlying problems to the on-going protests and restore peace and democracy for the Tunisian people. 2.     People of Tunisia to do their best and solve their problems in a peaceful and non-violent manner. Issued on 12th January 2011
Frank HABINEZA President,  African Greens Federation


Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT)

La police politique arrête Hamma Hammami porte parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT)

Hamma Hammami a été arrêté par la police politique qui a envahi son domicile ce matin. Cette arrestation s’inscrit dans le cadre de la mise en application des menaces proférées par Ben Ali dans son dernier discours. En effet, une vague d’arrestations s’en est suivie, dans différentes régions du pays, touchant des syndicalistes, des militants politiques et des jeunes, dont nombre de militants du PCOT et ses sympathisants. Cette arrestation intervient au lendemain de l’appel adressé par le PCOT au peuple tunisien et ses forces démocratiques, les incitant à unir les rangs autour d’une alternative commune au régime despotique, appelant au « départ de Ben Ali, la dissolution des institutions fantoches du régime actuel et la mise en place d’un gouvernement national provisoire chargé d’organiser des élections libres et transparentes. Ces élections permettront d’instaurer une constituante chargée de l’élaboration d’une nouvelle constitution, qui pose les jalons d’une République réellement démocratique, consacre la souveraineté du peuple, garantit le respect des droits humains, l’égalité et la dignité. Elle mettra en œuvre une nouvelle politique économique et sociale, nationale et populaire. Celle-ci garantira aux enfants de notre peuple le travail et les ressources nécessaires pour une vie digne et mettra fin à la corruption, l’arbitraire et les disparités régionales». Le Parti Communiste des ouvriers de Tunisie exige la libération immédiate de ses leaders Hamma Hammami et Ammar Amroussia, de ses militants ainsi que toutes les personnes arrêtées. Il tient les autorités pour responsables des éventuelles atteintes à leur intégrité physique. Ces arrestations ne dissuaderont pas notre parti d’assumer toutes ses responsabilités envers notre peuple dans sa lutte contre la dictature. Enfin, le Parti Communiste des ouvriers de Tunisie réitère son appel à unir les forces afin d’évincer Ben Ali et instaurer un régime démocratique au service des couches populaires. Parti communiste des ouvriers de Tunisie Tunis, 12 janvier 2011

REPORTERS SANS FRONTIERES 12.01.2010

TUNISIE  –  Hamma Hammami a été arrêté dans la capitale en plein déploiement militaire

 
D’après des informations recueillies par Reporters sans frontières, Hamma Hammami, ancien directeur du journal Alternatives, interdit par les autorités, et porte-parole du Parti communiste des ouvriers tunisiens, a été arrêté, dans la matinée du 12 janvier 2011, alors qu’il se trouvait à son domicile. On ne connaît pas l’identité des personnes qui sont venues enlever le journaliste.   Ce dernier avait fait la veille un discours diffusé sur Facebook, demandant au président de la République tunisienne Zine el-Abidine Ben Ali de quitter le pouvoir face à l’ampleur de la contestation sociale et l’absence de réponse de la part des autorités autre que la répression.   Hamma Hammami était sorti fin 2010 de plusieurs mois de clandestinité suite à une affaire de droit commun montée contre lui. En septembre 2009, il avait été violemment agressé par des policiers à l’aéroport, alors qu’il rentrait de France, où il avait réalisé plusieurs interviews très critiques contre le président Ben Ali à la veille de « l’élection présidentielle » du 25 octobre 2009 (lire : http://fr.rsf.org/tunisie-quand-la-police-a-recours-a-la-30-09-2009,34618.html)   Reporters sans frontières a également appris l’arrestation, au même moment, de Mohamed Mzem, avocat et modérateur du groupe “Il nous faut 25 milles tunisiens pour que l’ATI réouvre FACEBOOK”, et de Monia Abid, enseignante.   Aujourd’hui 12 janvier est un jour de grève dans la plupart des régions de Tunisie. De nombreuses manifestations ont cours dans plusieurs villes du pays. L’armée occupe le terrain. Il semblerait que le bilan humain de la protestation se soit alourdi.   Reporters sans frontières est toujours sans nouvelles du journaliste de Radio Kalima, Nizar Ben Hassen, arrêté le 11 janvier à son domicile de La Chebba (http://fr.rsf.org/tunisie-la-censure-continue-11-01-2011,39279.html).   Le silence de la France et plus généralement l’absence de condamnation de la répression en Tunisie de la part des chancelleries européennes est tout simplement affligeant. Combien de morts et d’arrestations faudra-t-il atteindre pour que des voix contre ce massacre ?

Tentative d’attentat contre l’ambassade de la Tunisie à Berne : Communiqué.

D’après les dépêches une tentative d’attentat s’est produite dans la nuit de mardi à mercredi à l’ambassade de Tunisie à Berne. Le feu n’a pas pu être allumé et les dommages sont mineurs. L’association Ez-Zeitouna (l’Olivier) condamne fermement et avec les termes les plus strictes et les plus clairs ces manières et précise ce qui suit :

1.    L’ambassade de la Tunisie est le symbole de notre chère patrie sur sol helvétique. Les biens et dossiers qui s’y trouvent concernent et sont au service des citoyens tunisiens. Les employeurs de l’ambassade sont nos compatriotes et il n’y a aucune raison de les agresser. Toute notre action est contre la dictature et non contre le peuple tunisien et ses symboles patriotiques.

2.    C’est une tentative désespérée de la part de ses auteurs pour faire passer les opposants tunisiens pour des gens violents et attirer ainsi contre eux toute la colère de la société suisse et les priver de sa solidarité et sa sympathie.

3.    Nous rappelons que ce n’est pas le premier acte de son genre. Un acte pareil a eu lieu il y a 2 jours au consulat de Tunisie à Pantin – Paris. Et ça rappelle également les manières de répression contre le peuple tunisien : Des gangs cagoulées mercenaires brulent, cassent et pillent pour donner l’aspect violent au soulèvement de notre peuple et légitimer ainsi l’utilisation de la force contre lui. Ainsi plus de 50 victimes sont tombées sous les balles de la dictature depuis le soulèvement de notre peuple

4.    Les manière de l’association Ez-Zeitouna sont connues et vérifiables durant notre parcours de 18 ans en Suisse. AGIR DANS LE CADRE DE LA LOI ET DE MANIÈRE PACIFIQUE ET TRANSPARENTE. Hier soir on a déjà envoyé une demande d’autorisation de marche de protestation de la place fédérale à Berne jusqu’à devant l’ambassade de la Tunisie. Suite à cette tentative la police de Berne nous a demandé de manière très compréhensible de reporter cette marche et nous l’avons acceptée volontiers.

5.    Nous lançons un appel à tous nos compatriotes à l’étranger et à notre peuple en Tunisie pour être vigilants vis-à-vis des fouteurs de troubles et ne pas hésiter à les dénoncer immédiatement aux autorités compétentes. Le soulèvement doit rester pacifique sans autre alternative et tendre vers la désobéissance civile : c’est plus efficace.

 

VIVE LA TUNISIE LIBRE ET DÉMOCRATE.

 

Neuchâtel, le 12 janvier 2011

Président Association Ez-Zeitouna

Larbi Guesmi

 

  Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid – Tunisie LA RÉPRESSION S’ACCENTUE ET LES MANIFESTATIONS AUSSI POURSUIVONS LA MOBILISATION  Paris  le 11 Janvier 2011
RASSEMBLEMENT AUJOURD’HUI : MERCREDI 12 A 18 HEURES METRO COURONNES

MEETING LE JEUDI 13 JANVIER 2001 A 18H30 BOURSE DE TRAVAIL RUE DU CHATEAUD’EAU

Avec des syndicalistes de France, d’Algérie, des avocats tunisiens

AC ! – ACHR – ACORT – AFASPA – AMF – ASDHOM -ATF- ATF Paris – ATMF – ATTAC – CAPJPO-EuroPalestine – CEDETIM – CFDA – CISA – COLECTIF DES MUSULMANS DE France)CMF- CNT – Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier – Courant Nationaliste Progressiste – CORELSO – CPR – CRLDHT – DAL – Etoile Nord Africaine – Europe Écologie Les Verts – FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Écologique) – FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) – FSQP – FTCR – FMVJ-France ( Forum Marocain Vérité et Justice) – GAUCHE UNITAIRE – La pelle et la pioche – Les Alternatifs – LDH – Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE – LUTTE OUVRIÈRE – Manifeste des Libertés – Mouvement Nahdha – Mouvement Tajdid France – MRAP – NO-VOX – NPA – partenia 2000 – PCF – PCOF – PCOT – PDP – PG – PIR (PARTI DES INDIGENES) – Le Parti Socialiste Unifié (Maroc) – Réseau Stop la Précarité – SOLIDAIRES – Solidarité Tunisienne – SORTIR DU COLONIALISME – SYNDICAT DES ECRIVAINS DE TUNISIE – UNEF – UTIT – Voie Démocratique Maroc – Voix Libre                                              


SAMEDI 15 JANVIER / UNE JOURNÉE INTERNATIONALE HALTE AU MASSACRE EN TUNISIE ATTENTION /

A PARIS : SAMEDI 15 JANVIER 2010 – 14H : MANIFESTATION PLACE DE LA REPUBLIQUE  Bruxelles

Rassemblement pacifique  Samedi 15 janvier 2011 de 14 à 15h sur les escaliers de la Bourse Bruxelles Solidarité avec le mouvement social en Tunisie et en Algérie ! Halte à la répression ! A bas la dictature ! Pour le droit au Travail, à la Dignité, à la Liberté et à la Démocratie ! Organisé par “Le comité de soutien aux mouvements sociaux en Tunisie” constitué le 6 janvier 2011 au Centre International _________________________   CANADA… POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Collectif de solidarité au Canada avec les luttes sociales en Tunisie de Montréal UNE JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LES MASSACRES EN TUNISIE ET DE SOLIDARITÉ ET SOUTIEN AUX LUTTES DU PEUPLE TUNISIEN SAMEDI 15 JANVIER 2011 14 HEURES Le Collectif Canadien de solidarité avec les luttes sociales en Tunisie appelle toutes les forces démocratiques Québécoises et Canadiennes, Arabes, Maghrébine partout au Québec et au Canada à faire de ce samedi 15 janvier 2011 une journée internationale de soutien et de solidarité avec les luttes du peuple tunisien. Les Tunisiens se soulèvent contre la misère et la corruption, ils se battent pour une vie digne et pour l’emploi. Le gouvernement répond par le mépris, la répression et d’éternelles promesses rarement suivies d’effets. La répression est féroce et sanglante. En Tunisie, la police tire sans aucune retenue sur des citoyens désarmés : plus de quarante-cinq morts, et des centaines d’arrestations et toujours la même rengaine : le gouvernement parle de terrorisme et de complots de l’étranger. Les jeunes Tunisiens refusent la misère et la corruption. Ils veulent pouvoir vivre chez eux dignement et librement comme les Québécois et les Canadiens. Nous savons bien que les régimes autoritaires et répressifs plient face à la solidarité internationale, alors manifestons et rassemblons-nous toutes et tous partout. Pour toutes ces raisons, nous appelons à une manifestation pour exiger l’arrêt du carnage et du bain de sang dans lequel le régime de Ben Ali a plongé la Tunisie. Faisons entendre nos voix et brisons le silence complice des gouvernements occidentaux. À Montréal:Rassemblement et départ de la marche au Square Dorchester, (coin René-Lévesque et Peel) À Ottawa:   Devant le Parlement du Canada, Ottawa À Québec: Devant le Centre Communautaire Lucien Borgne au 100 Chemin Ste-Foy


C.R.L.D.H. Tunisie اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 crldht@gmail.com / www.crldht.org

APPEL POUR FAIRE DU SAMEDI 15 JANVIER 2011  UNE JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LES MASSACRES EN TUNISIE SOLIDARITÉ ET SOUTIEN AUX LUTTES DES PEUPLES ALGÉRIEN ET TUNISIEN

La FTCR et le CRLDHT appellent toutes les forces démocratiques Françaises, Européennes, Arabes, Maghrébine et dans le monde entier à faire de ce samedi 15 janvier 2011 une journée internationale de soutien et de solidarité avec les luttes des peuples Algérien et Tunisien. Les Algériens et les Tunisiens se soulèvent contre la misère et la corruption pour avoir un emploi et une vie digne et meilleure. Les gouvernements répondent par le mépris la répression et les éternelles promesses rarement suivies d’effets. La répression est  féroce et sanglante. En Tunisie la police tire : plus de trente cinq morts, et des dizaines d’arrestations et toujours la même rengaine : le gouvernement parle de terroristes et de complots de l’étranger. Les jeunes Algériens et Tunisiens refusent la misère et la corruption ils veulent pouvoir vivre chez eux dignement et librement comme les autres peuples. Vous savez bien que les régimes autoritaires et répressifs plient face à la solidarité internationale, alors manifestons et rassemblons nous toutes et tous partout. Faisons entendre nos voix et brisons le silence complice des gouvernements étrangers Paris le 11 JANVIER  

Le massacre du peuple Tunisien doit s’ arrêter

 Nous organisons 1- Un rassemblement quotidien/stand  de 17: 45 à 19 heures  place Molard 2- Une chaine humaine/manifestation le samedi 15 Janvier 2011 à 14h devant le palais Wilson . La Tunisie : le massacre et après Genève le , 11.01.2011 Le mouvement social en Tunisie entame sa quatrième semaine, avec de plus en plus d’ampleur, pour protester contre le chômage, la corruption, et le traitement indigne qui est réservé aux citoyens par ce régime policier dont la seule et l’unique réponse est la répression. Ce régime va même jusqu’à faire appel à l’armée afin de réprimer ce mouvement social. C’est avec des balles réelles qu’a répondu le régime du général-président Ben Ali aux manifestants de la région de Kasserine et de Tala. Le bilan est de plus de 50 morts et plusieurs centaines de blessés dont certains dans un état grave. Face à ce massacre, le Comité de soutien du peuple tunisien (CSPT-Suisse): 1- Présente ses condoléances les plus sincères aux familles et aux proches des martyrs 2- Impute l’entière responsabilité de ces crimes au régime du général-président Ben Ali 3- Affirme tout son soutien et sa solidarité avec ce mouvement social 4- Appelle toute la société civile ainsi que toutes les forces vives du pays à soutenir ce mouvement pour un soulèvement populaire et une désobéissance civile dans tout le pays 5- Soutien l’appel lancé aux partis politiques à se réunir d’urgence pour une conférence nationale démocratique afin de prendre les positions nécessaires contre ce massacre 6- Demande au DFAE de prendre position et de sortir du mutisme. Comité de soutien du peuple tunisien (CSPT-Suisse) Cspt-suisse@hotmail.ch 0041.78.773.73.90


Analyse de Benjamin Stora de la situation en Tunisie et en Algérie. C’est un historien spécialiste du Maghreb: http://videos.tf1.fr/infos/2011/le-pouvoir-tunisien-est-bien-plus-menace-que-le-pouvoir-algerien-6218699.html  
 

BEN ALI, L’ASSASSIN QUI FAIT DE LA RESISTANCE A SE RENDRE…
 
PAR SLIM BAGGA
 
Et brusquement, ce matin vers 10 H 30, le ministre-vassal de l’Intérieur, qui venait d’être limogé, me devenait presque sympathique. Rafik Haj Kacem, beaucoup plus ministre des municipalités, des collectivités et …des ordures ménagères a été sacrifié sur l’autel de la dernière imposture d’un tyran agonisant, d’un assasassin qui fait de la résistance à se rendre.
Qui pourrait encore croire que ce servile commis de la dictature ait eu la moindre influence pour peser sur la décision de tirer à balles réelles sur les jeunes, sur la foule de manifestants, sur le peuple dans la rue?
Non Monsieur le Président agonisant, non chers et dignes manifestants: s’il est un ordonnateur de tirer sur la foule, c’est Ben Ali lui-même, c’est Leila qui a pesé sur la décision avec toute sa haine meurtrière.
Tous les autres ne sont que de lâches relais et exécutants. Les criminels, c’est ce couple de mauvais artistes du crime!
 
“PITOYABLE”
 
Brusquement, à midi, le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, me parut de même pitoyable en lisant un communiqué dont il ne semble manifestement pas en connaître la teneur? Pourquoi? Quelle raison d’Etat, déjà en ruine, l’y pousse?
Car Ben Ali, l’unique responsable, l’unique coupable ne tient plus debout sur ses jambes? Ni même assis du reste…
On m’a rapporté, preuves techniques à l’appui, que lors de sa prestation de 14 minutes, lundi 10 janvier, l’impotent dictateur était cerné par deux équerres à droite et à gauche du pupitre, pendant qu’il ânonnait devant son prompteur.
3 heures d’enregistrement ..et des sueurs, avec le concours du publiciste, spécialiste en communication, Taoufik Hebayeb, pour accoucher d’une diarhée qui a mis la Tunisie en feu.
 Bravo, les artistes de la com dans un pays désormais en vacances de pouvoir…
 
LA DERNIERE FARCE: MAIS QUEL CULOT!!!
 
Le Premier ministre, que l’on a sorti ce matin en marionnette pour annoncer les ultimes “bonnes nouvelles”, impensables il y a si peu, impossibles depuis 23 ans, nous dit qu’il y aurait une commission d’enquête sur la corruption et autres mauvaises gestions. En racontant cette farce à mon ami Moncef Marzouki, encore hospitalisé, je l’entendis presque s’étrangler de rire au téléphone. Et moi…et moi qui ne me retenais plus, je faillis même m’étrangler avec le morceau de pizza que j’avalais.
“Une commission d’enquête sur la corruption”? Contre qui? Il y aurait donc des corrompus en Tunisie?
Non, sans blague!!!
Tout cela n’est que vains mensonges et poudre aux yeux d’un peuple qui ne croit plus un mot de cette pègre. Je revisionne la dernière vidéo où les manifestants scandent sans ambiguité: “On se contentera de pain et d’eau, pourvu que Ben Ali s’en aille”. C’est sans équivoque!
Pourquoi faut-il à ce mafieux Président l’humiliation d’un ultime coup de pied dans le derrière pour réaliser que c’est fini…? Pourquoi des morts supplémentaires, d’inutiles déchirements puisque la messe est dite?
Pourquoi s’entêter à résister et à diviser puisque les Tunisiens ne réclament même plus du travail, mais la tête de ce serpent venimeux?
Hier encore, un PDG de la Place a refusé une transaction de 8 millions de dinars à destination de Dubai. Il s’agit d’Ahmed Karam, pour le citer, PDG de l’AMEN BANK. La fin de la semaine dernière, une autre banque a refusé de payer un chèque de 250 000 dinars de Imed Trabelsi dont tous les comptes sont au rouge. Forcément, puisque tout est parti vers d’autres cieux!!!
Hier encore, la Bourse de Tunis craquait, et tous les banquiers reconnaissaient ouvertement qu’il n’y a plus de liquidités dans le pays, les directions étaient encore hier sens dessus dessous.
Et Ben Ali a l’outecuidance de nous parler d’enquête sur la corruption!!! Pas besoin d’enquête: les seuls et uniques corrompus c’est Leila Ben Ali, ce sont les Trabelsi, ce sont les Ben Ali, ce sont leurs affidés et notables serviteurs.
Avec pour parrain, le malade de Carthage qui se dérobe dans son Palais de Hammamet.
Et d’ailleurs, au même moment où l’on nous faisait des annonces alléchantes et mensongères, la police envahissait le domicile de Hamma Hammami, chef du Parti communiste ouvrier (POCT) pour le conduire vers une destination inconnue. Et d’autres sbires encerclaient Ali Larayed d’Ennahdha pour l’arrêter. Eh oui, vous ne saviez pas? Tout ce qui s’est passé en Tunisie depuis quatre semaines était un complot entre les islamistes et l’etrême Gauche.
Ne laissez pas ce nouveau mauvais feuilleton de fiction vous détourner…de l’objectif principal!
Non, mes amis, détrompez-vous: Il ne fallait déjà rien attendre de cette junte mafieuse. Il ne faut pas plus y croire aujourd’hui.
Alors continuons la résistance: la dictature a chuté. Plus que quelques efforts pour la déraciner.
 
SLIM BAGGA
 
PS: Je reviendrai sur la nomination de Ahmed FRIAA, sur les morts qui s’amoncellent sous l’ordre de Ben Ali et sur beaucoup d’autres vérités qui déshabillent ce tyran lâche et assassin de nos enfants…


NE  SOYEZ PAS DUPES, SOYEZ VIGILANTS

 Par Neji JMAL Par l’ampleur et le détour qu’ils ont pris, les évènements stupéfiants et sanglants qui secouent la Tunisie ont bouleversé la donne et poussé chaque partie à revoir sa stratégie. Plusieurs observateurs connaisseurs de l’histoire politique de la Tunisie avancent prudemment, que les puissances étrangères, qui malheureusement avaient l’habitude d’avoir le dernier mot dans tout changement politique significatif en Tunisie, commencent à prendre de la distance d’un régime aux abois, et réfléchissent, à la place des intéressés, à son successeur ! Il semble que leurs cellules dormantes furent réveillées. Le fait que ces pays cherchent à préserver leurs propres intérêts est légitimes ; à condition qu’ils ne soient pas au détriment de ceux des Tunisiens. La Tunisie est condamnée, par son histoire et sa géographie, à avoir de bonnes relations avec ces pays. Aucun parti politique tunisien, à mon humble avis, ne mettra en cause cette réalité. Tout ce que les tunisiens exigent c’est d’être maîtres de leur destin. A eux et à eux seuls de choisir ceux qui les gouvernent. Qu’avons-nous fait pour garantir cette indépendance ? Durant presque un quart de siècle, les tunisiens et les tunisiennes, toutes tendances confondues, ont souffert de la dictature du général Ben Ali. Les dernières victimes innocentes de la sauvagerie de ce régime corrompu ne font que corroborer ce que les tunisiens et surtout ces pays protecteurs savaient. Le peuple tunisien a payé, et il continue à payer cher l’abandon de sa souveraineté. Il a laissé par laxisme, les autres forces étrangères et oligarchiques, décider à sa place. Personne ne lui a demandé son avis pour éjecter Bourguiba et désigner le général. Ceux qui ont usurpé le droit légitime de ce peuple pacifique ont du sang sur leurs mains, ont-ils le courage de reconnaitre leur faute et d’assumer leur responsabilité, en aidant ou du moins, en laissant les tunisiens sortir de cette impasse honorablement ? Nous ne devons pas attendre le réveil de leurs consciences. Nous avons l’obligation morale de réagir vite. La Tunisie brûle, le sang coule et les égoïstes complotent. Que pouvons-nous faire pour éviter un cycle de promesses non tenues ? Sommes-nous disposés à applaudir de nouveau un sauveur nocturne, civil ou militaire, et condamner nos aspirations tant payées à jamais ? Je ne suis pas le mieux placé pour tracer une feuille de route pour que cette intifada atteigne ses objectifs. Mais l’histoire m’a appris une loi : les contestations, l’insurrection, la révolution (peu importe le terme) n’éteindront leurs objectifs que lorsqu’elles sont encadrées, organisées et structurées. Faute de quoi, le pire peut arriver. Indépendamment de l’issue des évènements, une chose est sûr, la Tunisie d’après Sidi Bouzid sera inéluctablement différente de celle d’avant.  Et si nous voulons que le sang des centaines de tunisiens ne soit pas perdu en vain, nous devons : ·        Se mettre d’accord sur nos revendications claires et réalisables (plus de liberté et de démocratie, gouvernement de salut avec ou sans Ben Ali, départ de Ben Ali…) ·        Avoir un conseil ou un front composé de toutes les forces vives de la société pour parler au nom des tunisiens et être l’interlocuteur des pays amis ·        Avoir un discours rassurant pour tous les tunisiens et surtout pour ceux qui ont, pour des raisons multiples, soutenu la politique de ce régime. Les tunisiens sont capables de se pardonner et travailler ensemble. La vengeance n’est pas la bienvenue et la reconstruction de la Tunisie est le devoir de tous.     

Néo-colonialisme
Omar Khayyam D’après ce que je viens d’écouter,  ( http://24sur24.posterous.com/video-la-france-dit-alliot-marie-propose-daid ), la France pense sérieusement intervenir pour aider le régime chancelant de Ben Ali. J’appellle l’armée tunisienne à prendre ses responsabilités et combattre le corps expéditionnaire français dans le cas où ce projet ignoble se concrétise. Pas question de laisser des troupes françaises intervenir dans les affaires intérieures de la Tunisie. (Source: Le blog d´Omar Khayyam le 12 janvier 2011)


The limits of silencing Tunisia

Posted By Bassam Bounenni  Wednesday, January 12, 2011 – 2:42 PM If history remembers one thing about Tunisia’s long-reigning President Zine El Abidine Ben Ali, it would likely be how he silenced his critics.  Since coming to power 23 years ago, Ben Ali has systematically controlled Tunisia’s media and silenced his opposition. The last month of social riots in Sidi Bouzid have confirmed that domestic censorship is more than a political constant. It is a reason of being for a government that has never been familiar with press freedom.  This state of affairs is the natural culmination of years of clamping down on critical voices. Few countries facing more economic and security problems impose fewer restrictions on their media. In the late 1970s, party and independent papers emerged while pro-government media slipped in importance. But that momentum has not lasted beyond the early 1990s. Human rights watchdogs describe Tunisia as one of the most repressive regimes. Reporters Without Borders has named Ben Ali as a leading “Predator of Press Freedom.” Private media is exclusively owned and/or dominated by Ben Ali’s inner circle. Tunisian Agency for External Communication (ATCE) unfairly distributes public advertising and state subsidies among media outlets, according to their editorial stance. Opposition newspapers are regularly seized. Independent journalists are harassed and even jailed. A group of pro-government reporters has seized control of Tunisia’s journalist union (SNJT). Foreign media are banned and the few journalists who sporadically visit the country are tightly controlled. In 2005, on the eve of the World Summit on Information Society in Tunis, Christophe Boltanski, a reporter with French daily Libération, was beaten and stabbed. His colleague, Florence Beaugé, from le Monde, was luckier because she was only stopped at the Tunis airport and expelled from the country hours before the 2009 presidential elections. When protests broke out in December, the regime’s first instinct was to escalate its censorship and intimidation of the media. Oussama Romdhani, the President’s personal translator and Communication Minister, is blamed for imposing a complete news blackout on the social riots in Sidi Bouzid that quickly spilled over to other regions. He paid a very heavy price when Ben Ali replaced him in a government reshuffle, though it is unlikely that he could unilaterally have taken such measures. Samir Labidi, his successor, known for his bombastic speeches on college campuses when he was a far-left activist, failed in his first test. Nessma TV, a private TV channel, gave air to journalists in an astonishing talk-show debating social riots with no apparent red lines. It was too good to be true, as the re-run was banned. Printed press suffered the same fate. Al Mawqif and Attariq Al Jadid, two opposition newspapers, were seized, their only crime having been that they reported from Sidi Bouzid. The panic-stricken government launched a smear campaign against international media outlets. Koll Ennass, a weekly newspaper, lashed out at Al Jazeera Satellite Channel. Pro-government Tunisia’s Journalists’ Union (SNJT) condemned “the tendency of some television channels, especially Al Jazeera TV, to dramatize and distort aiming at sowing discord and stirring up ill- feelings.” This hostility toward Al Jazeera is not new. In 2006, Tunisia closed its embassy in Doha accusing Al Jazeera TV of launching a “hostile campaign” against the country. This campaign echoes Ben Ali’s speech in which he suggested that the riots had been manipulated by foreign media and had hurt the country’s image. The government is caught off guard by the new media. Riots young eyewitnesses have gone beyond the official sacrosanct principle of not leaking any “harmful” video. In the early hours of the protests, they have become a dynamic and compelling news source for international media outlets. They have posted dozens of videos showing spiraling discontent and updated death tolls in real time. It goes without saying that new media overwhelmed traditional local media. And while opposition parties have been dithering over the way to deal with the unprecedented large-scale riots, Internet users have given free rein to their views with no fear of retaliation. In response to what it deems as subversive, the government has censored dozens of pages on social networks, stolen passwords and arrested bloggers.    Although Ben Ali’s regime is putting in huge sums of money in public relations efforts to make up its image, it loses credibility since it doesn’t show any willingness to move in the direction of political openness and honesty. Quite the contrary, Tunisia has one of the worst human rights record in the region and freedoms don’t seem likely for a while. And, while drawing to an end, the undemocratic Tunisia’s ruling elite merely keeps stifling dissent voices.  
Bassam Bounenni is a Tunisian journalist based in Qatar.
 


 

DERRIÈRE LES MASQUES

Par Sonia.D Le dictateur BEN ALI est entrain de limoger à tour de bras, ses ministres sinistres, gouverneurs, raiss choaba, omda et  maires numéraires, ses marionnettes et ses pantins comme si cela pouvait l’absoudre de ses crimes, il devrait aussi mettre la coiffeuse sa femme et toute la smala des TRABELSI en prison, et cela ne résoudra aucun problème, c’est lui le criminel en chef, et la source de tous les maux en TUNISIE, c’est lui qui doit s’enfuir pendant qu’il est temps, et le temps de restaurer nos institutions et de le ramener en TUNISIE avec sa clique criminelle, pour redorer le blason de notre justice et au-delà de notre patrie . Il suffit d’être dupe, c’est BEN ALI qui est responsable de tout, c’est lui l’animateur de cette mascarade, un lâche sans honneur, il lui faut toujours des boucs émissaires, pour  les causes de la révolte, il a  désigné les tunisiens de l’étranger et les islamistes, des mensonges qui ne marchent plus, pour sa dérouté, il jette en pâture à l’opinion publique quelques uns de ses pions, de ses paillassons et autres Hommes de paille ,c’est  méprisable, tout un chacun sait que depuis 20 ans, toutes les décisions, les tortures, les meurtres, les détournements, les faits du prince , sont  son seul fait d’armes, dans la folie et la dérive de son pouvoir absolu, aujourd’hui, nous devons le mettre à la porte, LUI et sa clique. Les sous-fifres doivent être punis , mais l’exemple à donner, pour que la TUNISIE échappe à jamais au désespoir et à la folie, c’est la condamnation exemplaire de ce despote vulgaire et criminel, BEN ALI est la tête de serpent que la justice tunisienne doit ‘trancher”, personne , de ceux qui ont participé à avilissement  des tunisiens  et au démembrement de la nation tunisienne par l’horreur et la violence ne doit échapper ou passer à travers les fourches Caudines d’un état de DROIT tunisien, que nous appelons de tous nos vœux, mais les degrés de responsabilité sont aussi, un élément de justice,et pour les démocrates, il leur faut absolument respecter tous ces paramètres.   Il est d’une importance décisive pour une interprétation démocratique et citoyenne, républicaine de l’État de droit de tenir compte de la réalité politique, qui depuis 1956 nous  saigne, en tenir compte, l’expliquer et faire son bilan historique.   Aucune immunité, aucune amnistie, aucune amnésie  ne seront comprises par les tunisiens; L’état de DROIT tunisien , doit être pour schématiser, La figure du « magistrat »selon la pensée d’IBN KHALDOUN. Nous devons travailler    pour  la rationalisation du pouvoir par le moyen de l’administration, et la décentralisation de cette dernière par  une démocratie participative des citoyens à tous les niveaux.  l’État moderne doit être basé sur  la juridicité , et la véridicité. Un État digne de ce nom, c’est aujourd’hui un pouvoir, capable de mettre en place un corps de fonctionnaires qui non seulement exécutent ses décisions, mais les élaborent sans en avoir la responsabilité politique, la politique doit rester l’affaire des partis,  du parlement du peuple et  des compromis de toutes les singularités  citoyennes. Il nous faut l’instauration d’une   fonction publique,  politiquement neutre, pour  transformer radicalement la nature du politique dans notre pays ; c’est en elle que se réalise une partie de la fonction du magistrat, à savoir la partie politiquement autonome du pouvoir, le contre-pouvoir nécessaire à toute démocratie.  

 
Tunisie : couvre-feu décrété à Tunis, un dirigeant de l’opposition arrêté

En dépit desgages donnés mercredi matin par le président Ben Ali pour mettre un terme auxsanglantes émeutes en Tunisie, les violences se sont poursuivies ce mercredi, faisant deux morts à Douz.

Dans la capitale, secouée par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, un couvre-feu nocturne a été décrété. Et pour la première fois depuis le début des violences, un dirigeant politique a été arrêté.

Recherché par la police, Hamma Hammami, chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), vivait en clandestinité jusqu’en février dernier. Il est intervenu plusieurs fois sur des télévisions étrangères pour dénoncer le régime du président Ben Ali dans la foulée des troubles que connaît la Tunisie. Agé de 59 ans, il est le porte-parole du PCOT, une petite formation d’extrême gauche où elle comptait autrefois des nombreux partisans à l’université. Sa formation a indiqué dans un communiqué que cette arrestation intervenait à la suite d’un «appel adressé par le POCT au peuple tunisien et aux forces démocratiques les incitant à s’unir autour d’une alternative commune au régime» pour constituer un «gouvernement national provisoire». Violents heurts dans la capitale

En fin de journée, le ministère tunisien de l’Intérieur a décrété un couvre-feu nocturne à Tunis et dans sa banlieue. Une décision justifiée par «les troubles, les pillages et les agressions contre les personnes et les biens, qui se sont produits dans certains quartiers de la ville». Le couvre-feu court de 20 heures à 5h30. 

Des troubles ont éclaté mardi soir dans des banlieues densément peuplés comme la cité Ettadhamen et Intilaka, où les heurts ont repris mercredi alors que le centre de Tunis connaissait des affrontements entre manifestants et policiers. Des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime sur la place de la porte de France ont essayé d’avancer vers l’avenue Habib Bourguiba, et les forces de sécurité leur ont barré la route avec des gaz lacrymogènes. Aucun bilan de ces affrontements, les plus graves à se produire dans Tunis depuis le début des émeutes e au mois de décembre, n’était disponible dans l’après-midi, alors que les violences ont cessé.

Un universitaire et un électricien tués à Douz

Des violences meurtrières ont également éclaté à Douz, ville de 30 000 habitants située à 550 km au sud de la capitale. Mercredi matin, la police a répondu aux manifestants par des gaz lacrymogènes puis des tirs à balles réelles, selon un témoin. Deux personnes ont été tuées : Hatem Bettaher, un enseignant universitaire et, Riad Ben Oun, un éléctricien. Demandant justice, les manifestants ont encerclé les forces de l’ordre dans la sous-préfecture, obligeant l’armée à s’interposer entre les deux parties.

Source: “Le Parisen.fr” Le 12-01-2011

Tunisie. Le centre de la capitale théâtre de nouveaux affrontements

La capitale tunisienne a été le lieu d’affrontements entre policiers et manifestants en début d’après-midi. Ce matin même,des renforts militaires s’y sont positionnés. Et un couvre-feu nocturne vient d’être décrété à Tunis et dans sa banlieue.

Des centaines de jeunes tunisiens ont été dispersés par les forces de polices en début d’après-midi dans le centre de Tunis. Les autorités ont procédé à des tirs de grenade lacrymogènes. Ces incidents sont les plus graves se déroulant dans la capitale tunisienne depuis le début de la crise sociale qui traverse le pays. Aucun bilan n’est encore disponible.

Un opposant politique arrêté chez lui

Par ailleurs, on vient d’apprendre que le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, Hamma Hammami, a été interpellé aujourd’hui à son domicile.”Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appartement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fille”, a raconté son épouse. Cet opposant de Ben Ali était recherché par la police et vivait clandestinement. C’est le premier dirigeant politique à être arrêté depuis le début des manifestations.

Limogeage du ministre de l’Intérieur

Paradoxalement, le gouvernement tunisien a annoncé la libération de toutes les personnes qui ont été arrêtées lors des manifestations, ainsi que le limogeage du ministre de l’Intérieur, pour tenter de désamorcer la crise. Il a également annoncé la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG.

L’UE inquiète du “recours à la force” excessif

A noter que la diplomatie européenne s’est exprimée sur cette crise, aujourd’hui. “Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques”, a déclaré Maja Kocijancik, porte-parole de Catherine Ashton. Le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, a notamment demandé quant à lui la suspension immédiate des négociations d’un statut avancé UE-Tunisie.

Source : « Le Telegramme » Le 12-01-2011

Tunisie : Couvre-feu decrete a Tunis et a sa banlieue

Alors que les émeutes sociales et politiques gagnent l’ensemble du pays, les autorités tunisiennes ont décrété un couvre feu nocturne dans “le souci de protéger les citoyens”. Deux civils ont été tués à Douz.

Les manifestants et les forces de l’ordre se sont violemment affrontés mercredi 12 janvier, pour la première fois dans le centre de Tunis, et deux civils ont été tués dans le sud de la Tunisie, lors d’un mouvement de contestation du régime qui a déjà fait des dizaines de morts depuis un mois.

Confronté à la multiplication des affrontements qui s’étendent à l’ensemble du pays, le ministère tunisien de l’Intérieur a décrété mercredi un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue à la suite de troubles dans “certains quartiers”, dans un communiqué officiel. Le ministère a expliqué sa décision d’instaurer ce couvre feu qui court de 20h à 5h30 par “les troubles, les pillages et les agressions contre les personnes et les biens, qui se sont produits dans certains quartiers de la ville”. Cette décision se justifie par “le souci de protéger les citoyens”, a encore expliqué le ministère, qui a précisé que la couvre-feu serait appliqué “provisoirement” dans la capitale, Ben Arous, l’Ariana et la Manouba qui forment le Grand Tunis. Le ministère a encore indiqué que les personnels des urgences médicales et des services de nuit étaient exemptés de cette mesure. Mouvement de contestation “plus fort que le régime” Interpellé mercredi à son domicile près de Tunis, le dirigeant d’extrême gauche, Hamma Hammami, estime que le mouvement de contestation en Tunisie est “plus fort que le régime”, dans une interview accordée à l’hebdomadaire italien Left. “Malgré les morts, les jeunes sont encore dans la rue. Le mouvement est plus fort que le régime et peut conduire à sa chute. Nous ne savons pas quand, mais la route est tracée”, affirme le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit) dans cet entretien, à paraître vendredi et accordé quelques heures avant son interpellation dans la matinée. Selon lui, “ce sont les dizaines de morts et les centaines de blessés qui ont exaspéré la population”. “Ce ne sont plus seulement les étudiants, mais aussi les syndicalistes, les travailleurs, les étudiants, les avocats, les artistes, qui réclament le départ de Ben Ali, la fin de la dictature”, ajoute Hamma Hammami selon lequel “aucune force étrangère n’est derrière ces protestations”. “Le mouvement islamiste est totalement absent”, poursuit Hamma Hammami qui évoque “un soulèvement populaire, démocratique et laïc” et juge que “parler de terroristes ou de mains étrangères est un moyen de légitimer la répression”. Intervenant lundi à la télévision, le président Zine El Abidine Ben Ali avait attribué les troubles à des “éléments hostiles à la solde de l’étranger” et dénoncé “des actes terroristes”. Hamma Hammami, 59 ans, est le premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes qui ont éclaté en Tunisie il y a un mois et fait entre 21 morts (selon les autorités) et plus de 50 tués (selon une source syndicale). Il dirige un parti “illégal” d’extrême gauche autrefois très présent à l’université. Recherché par la police, il vivait dans la clandestinité jusqu’à récemment.

Source : « Le Nouvel Observateur »  le 12-01-2011

Tunisie: arrestation d’un opposant politique

Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), fervent opposant au régime de Ben Ali, Hamma Hammami, 59 ans aurait été arrêté ce mercredi par la police tunisienne.

L’opposant aurait été interpellé peu avant midi à son domicile, près de Tunis, selon Adel Thabet porte-parole du PCOT en France qui explique : «sa porte a été fracturée, il a été arrêté sous les yeux de sa fille, lui ainsi que deux autres personnes». Il s’agit du premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes.

Suite au discours de Ben Ali du 10 janvier dernier, Hammami était intervenu dans une vidéo appelant le peuple à mettre un terme au régime au moyen d’élections pour une constitution démocratique.

Le dirigeant de ce parti «illégal» autrefois très présent à l’université, avait été condamné en 1999 par contumace à neuf ans de prison ferme. Recherché par la police, il vivait dans la clandestinité jusqu’à récemment.

Source : « Liberation » Le 12-01-2011

Tunisie : le régime libère des manifestants mais emprisonne un dirigeant

Geste d’apaisement d’un côté, répression de l’autre…  Alors qu’il ordonnait la libération des manifestants arrêtés ces dernières semaines, le régime faisait emprisonner Hamma Hammami, le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT). Le ministère de l’intérieur a décrété un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue, qu’il justifie par des troubles dans “certains quartiers”.A Thala, dans le centre du pays, un manifestant aurait été tué par balle et deux autres blessés, selon un témoin cité par l’AFP.

Hamma Hammami a été interpellé mercredi 12 janvier à son domicile, près de Tunis, a annoncé son épouse, Radia Nasraoui. Il est le premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes. “La police a débarqué ce (mercredi) matin et arrêté Hamma”, a dit Radia Nasraoui. “Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appartement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fille”, a-t-elle raconté. Hamma Hammami, 59 ans, est le dirigeant d’un parti“illégal” d’extrême gauche autrefois très présent à l’université. Recherché par la police, il vivait dans la clandestinité jusqu’à récemment. Ces derniers jours, il est intervenu plusieurs fois sur des télévisions étrangères pour dénoncer le régime du président Ben Ali à a suite des troubles que connaît la Tunisie depuis quatre semaines.

LIMOGEAGES AU SOMMET DE L’ÉTAT

Le gouvernement tunisien avait pourtant tenté le même jour d’éteindre l’incendie. Le premier ministre,Mohamed Ghannouchi, a annoncé le limogeage du ministre de l’intérieur,Rafik Haj Kacem, ainsi que la libération de toutes les personnes arrêtées depuis le début des émeutes sociales qui secouent le pays.Un universitaire et ancien membre de gouvernement, Ahmed Friaâ, a été nommé pour remplacer M. Kacem, avec une prise de fonction immédiate. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la formation d’une commission d’enquête sur des actes de corruption présumée concernant des responsables publics, que dénoncent opposition et ONG.

Des sources au sein de l’opposition ont par ailleurs fait état du limogeage du chef d’état-major de l’armée de terre, le généralRachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force.Un usage “disproportionné” de la force condamné mercredi par la porte-parole deCatherine Ashton, chef de la diplomatie européenne.

Source: ”Le Monde.fr” Le 12-01-2011

Tunisie : Hamma Hammami enlevé à son domicile

Hamma Hammami, ancien directeur du journal Alternatives, interdit par les autorités, et porte-parole du Parti communiste des ouvriers tunisiens, a été arrêté, dans la matinée du 12 janvier 2011, alors qu’il se trouvait à son domicile.

Selon son épouse Radia Nasraoui : “La police a débarqué ce (mercredi) matin et arrêté Hamma. Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appartement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fille”, a-t-elle raconté. Il s’agit du premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes.

Ce dernier avait fait la veille un discours diffusé sur Facebook, demandant au président de la République tunisienne Zine el-Abidine Ben Ali de quitter le pouvoir face à l’ampleur de la contestation sociale et l’absence de réponse de la part des autorités autre que la répression.

Hamma Hammami était sorti fin 2010 de plusieurs mois de clandestinité suite à une affaire de droit commun montée contre lui. En septembre 2009, il avait été violemment agressé par des policiers à l’aéroport, alors qu’il rentrait de France, où il avait réalisé plusieurs interviews très critiques contre le président Ben Ali à la veille de « l’élection présidentielle » du 25 octobre 2009.

Le journaliste de Radio Kalima, Nizar Ben Hassen a, lui aussi, été enlevé à son domicile, dans la ville de Cheba, mardi 11 janvier par les unités spéciales de la présidence de la république tunisienne. Il a été conduit à un endroit inconnu.

Le ministère tunisien de l’Intérieur a décrété mercredi un couvre feu nocturne à Tunis et sa banlieue à la suite de troubles dans “certains quartiers”, dans un communiqué officiel.

Source : « L’humanite » Le 12-01-2011

Tunisie: Duflot condamne “le silence” de la France

Lors des vœux d’Europe Ecologie – Les Verts à la presse, la secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot, a dénoncé “le silence” du gouvernement français face à la crise qui secoue actuellement la Tunisie.

Lors des vœux d’Europe Ecologie – Les Verts à la presse, qui se tenait mercredi au Comptoir général, la secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot, est revenue sur la situation actuelle en Tunisie. Critique envers l’attitude du gouvernement français, elle a notamment estimé que “le silence de Paris était coupable“. “On ne peut pas ne pas dénoncer ce qui se passe, c’est irresponsable“, a-t-elle précisé, se disant également “consternée” par les propos de Michèle Alliot-Marie sur le sujet. La ministre des Affaires étrangères avait évoqué des incidents propres aux affaires internes du pays. “Il faut soutenir les jeunes Tunisiens et Algériens, victimes de répression“, a tenu à ajouter Cécile Duflot.

Quant à savoir ce que les autorités françaises devraient faire, la réponse de l’écologiste est sans appel: “La France doit appuyer la démarche du peuple, condamner les violences policières et demander des élections libres, et non truquées comme c’est le cas depuis de nombreuses années.”

“Il n’est pas illégitime de s’interroger”

Face aux critiques qui se font chaque jour plus nombreuses, la réponse du gouvernement n’a pas tardé. Son porte-parole François Baroin a en effet défendu mercredi l’attitude de la France. “Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne“, a-t-il fait valoir. Tout en ajoutant qu’aller “plus loin serait faire preuve d’une ingérence“, car la Tunisie “est un ancien protectorat français“.

Mercredi, Cécile Duflot a également dû donner des précisions sur les réserves qu’elle a émises à propos de l’intervention militaire au Niger, où deux jeunes Français ont été tués samedi dernier. Elle avait été l’une des premières à émettre des doutes, alors que l’ensemble de la classe politique – une fois n’est pas coutume – semblait soudée sur cette question. “Je ne partage pas le choix de l’évidence de l’opération menée, mais je ne la remets pas en cause“, a réaffirmé mercredi la secrétaire générale d’EELV, ajoutant qu’à ses yeux la priorité était de préserver la vie des otages. “Il n’est pas illégitime de s’interroger, qui plus est dans une démocratie, sur le choix qui a été fait“, a-t-elle conclu.

Source : « leJDD.fr » Le 12-01-2011

Tunisie : Duflot appelle à soutenir l’opposition

Dans ses vœux 2011, la secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, a dénoncé la répression dont sont victimes les manifestants en Tunisie et en Algérie. “Il faut soutenir les jeunes Tunisiens et Algériens victimes de répressions, la France a aussi une responsabilité”. Elle a également appelé le gouvernement français à sortir de son silence. “Le régime Tunisien est policier, très dur avec le peuple, la France doit soutenir l’opposition démocratique en Tunisie.”

Source : « Europe1 » Le 12-01-2011

Tunisie: la position de la France est «équilibrée» juge François Baroin

POLITIQUE – Le porte-parole du gouvernement a ainsi réagi aux attaques de l’opposition…

François Baroin riposte. Le porte-parole du gouvernement a défendu ce mercredi la réaction française aux événements tunisiens. «Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne», a dit le porte-parole du gouvernement.

«Aller plus loin» consisterait à «faire preuve d’ingérence» ce qui n’est «pas du tout la ligne de la diplomatie française en la matière», a-t-il estimé, rappelant que laTunisie était un ancien protectorat français. 

L’opposition monte au créneau

Depuis quelques jours, plusieurs voix se sont élevées concernant la position de la France sur le sujet. L’opposition a exhorté Paris à se montrer plus ferme face au régime de Ben Ali, en la voix de Gaëtan Gorcen mardi à l’Assemblée nationale. Il faut «que ce gouvernement se ressaisisse et s’exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable», a-t-il déclaré dans l’hémicyle.  En réponse, la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a indiqué que la France refusait de se poser en «donneur de leçons» tout en invitant les autorités de Tunis «à mieux prendre en compte les attentes de leur population» alors que le bilan officiel de près d’un mois de troubles s’établit à 23 morts en Tunisie.

Source : « 20minutes » Le 12-01-2011

MAM évoque une “coopération sécuritaire” entre la France et la Tunisie

Les propos de la ministre Michèle Alliot-Marie sur une “coopération sécuritaire” entre la France et la Tunisie, alors que des émeutes secouent le régime de Ben Ali qui réagi avec violence, suscitent un début de polémique.

Ce mardi, devant l’assemblée nationale,à propos des émeutes en Tunisie, la Ministre des Affaires étrangères et européennes, députée (UMP) des Pyrénées-Atlantiques, ancienne maire de Saint-Jean-de-Luz ,Michèle Alliot-Marie a suggéré que “le savoir faire, reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type”. “C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité”.

“A ce niveau, on ne sait plus quel mot employer : connerie ? incompétence ? ignorance ? Comment Michèle Alliot-Marie a-t-elle pu proposer une coopération sécuritaire à la Tunisie au moment où les morts se comptent par dizaines ?”, s’indigne cet après midi le site Rue 89, réputé de sensibilité de gauche.

Source: “Sud Ouest” Le 12-01-2011

L’indécence au pouvoir : MAM offre l’aide sécuritaire à la Tunisie

 

A ce niveau, on ne sait plus quel mot employer : connerie ? incompétence ? ignorance ? CommentMichèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères de la République, intervenant dans le cadre solennel de l’Assemblée nationale en lisant un texte écrit d’avance, a-t-elle pu proposer une coopération sécuritaire à laTunisie au moment où les morts se comptent par dizaines ?

Invraisemblable ? Ecoutez-là donc, c’était dans le cadre de la séance des questions au gouvernement, mardi, en réponse à la question d’un député qui relevait l’« incohérence » entre la position française en faveur de la démocratie enCôte d’Ivoire, et son soutien « indéfectible à la dictature deM. Ben Ali ». La réponse de la ministre, après avoir « déploré » les violences :

« Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type.

C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérieet Tunisie, ndlr], dans le cadre de nos coopérations, d’agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité. »

Ainsi donc, tout ce que la France trouve à dire à propos de la tuerie qui se déroule depuis plusieurs jours en Tunisie face au mouvement de la jeunesse, c’est que techniquement, c’est pas parfait et que notre « savoir-faire » est à sa disposition.

Après coup, le Quai a dû juger ce texte -officiel- indécent

La déclaration est à ce point hallucinante qu’elle a été ratiboiséepar le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, qui, mercredi, l’a pudiquement résumée de la sorte :

« Aujourd’hui, face à cette situation, la priorité doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont fait des morts. »

« Le ministre d’Etat a également rappelé que nous demandons “que le droit de manifester soit assuré de même que la sécurité.” »

Exit donc l’offre de partager cette « expertise » que le monde entier nous envie. L’indécence a dû sembler, a posteriori, trop grande, y compris au sein même du Quai d’Orsay, où, pourtant, la déclaration solennelle avait vu le jour.

Car la ministre ne s’est pas fait piéger au micro d’une radio ou par « l’Internet » : elle a lu un texte officiel, en réponse à une question posée à l’avance.

Une dictature ? « Tout à fait exagéré » pour Frédéric Mitterrand

Michèle Alliot-Marie va donc devoir incarner, pour longtemps, le cynisme de la France officielle face à la dictature de Ben Ali. Elle coiffe sur le poteau son collègue de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui s’était bien placé, pourtant, en déclarant dimanche sur Canal + :

« Il y a une opposition politique mais qui ne s’exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré. »

Entre les « anathèmes » que Michèle Alliot-Marie ne veut pas prononcer, et la poursuite de cette complaisance vis-à-vis d’un régime qui fait tirer à balles réelles sur sa jeunesse, il y avait sans doute une attitude plus noble, plus respectueuse des Tunisiens, et une manière de dire le refus de ce qui se perpétue dans les villes tunisiennes que même la novlangue diplomatique permet.

De quoi regretter le silence de la France

Depuis plus de deux décennies, Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy, mais aussi, disons-le, une partie de la gauche française, ont délibérément fermé les yeux devant un régime dont on vantait les succès économiques et la laïcité, en refusant d’en voir la face à peine cachée, la main-mise d’un clan familial sur l’économie du pays, les pratiques mafieuses au plus haut niveau, les impasses sociales aujourd’hui criantes, et la répression de toute contestation, notamment sur le Web.

Le roi est nu aujourd’hui, aussi bien à Tunis qu’à Paris. Il aura fallu le suicide d’un jeune de Sidi Bouzid pour que craque, non seulement la façade de la dictature tunisienne, mais aussi l’ampleur de ses complicités de ce côté-ci de la Méditerranée.

Le silence de la France officielle devenait pesant après plusieurs semaines de révolte, et surtout aprèsle massacre de Kasserine. La manière dont ce silence a été rompu par la ministre d’Etat fait regretter le temps où Paris se taisait. Au moins, pouvait-on espérer qu’à défaut d’avoir le courage de l’exprimer, Paris avait au moins la compassion et la solidarité qu’est en droit d’attendre le peuple tunisien.

Source : « Rue89 » Le 12-01-2011

La France ne veut pas «donner de leçons» à la Tunisie

DECLARATION – C’est ce qu’a fait savoir Michèle Alliot-Marie, ce mardi, aux députés…

La France ne s’engage pas. Le gouvernement français s’est en effet refusé mardi à se poser en «donneur de leçons» à la Tunisie, et ce malgré les appels de l’opposition qui réclame une condamnation ferme de la répression des émeutes dans ce pays. C’est ce qu’a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. 

Cette dernière s’exprimait à l’Assemblée nationale alors que l’annonce de la mort de quatre émeutiers, lundi à Kasserine, dans le centre-ouest du pays, portait le bilan officiel des troubles à 20 morts, auxquels il faut ajouter deux suicides.

Aide au maintien de l’ordre

«Notre premier message doit être celui de l’amitié entre le peuple de France et le peuple de ces pays», a-t-elle dit en évoquant à la fois laTunisie et l’Algérie, où des protestations ont également lieu contre la hausse des prix alimentaires. «Et sans nous ériger en donneurs de leçons (…) nous invitons les pays à mieux prendre en compte les attentes de leur population», a-t-elle ajouté lors des questions d’actualité.

Le chef de la diplomatie française a même proposé à laTunisie l’aide de la France dans le maintien de l’ordre. «Nous avons des savoir-faire en la matière», a déclaré MAM. «Aujourd’hui, la priorité face à cette situation doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont faits des morts», a-t-elle précisé. 

Se ressaisir et se montrer plus ferme

De son côté, le député socialiste Gaëtan Gorce et plusieurs autres membres de l’opposition ont exhorté Paris à se montrer plus ferme face au régime de Zine el Abidine Ben Ali. «Il faut que ce gouvernement se ressaisisse et s’exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable», a-t-il fait savoir dans l’hémicycle.   Mais pour le gouvernement français, les émeutes en Tunisie sont avant tout dues à l’exaspération des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi «en adéquation avec leur formation». Pour Michèle Alliot-Marie, les émeutes sont des «mouvements sociaux» qui soulignent «le bien-fondé de la volonté du président de la République, dans le cadre du G8 et duG20, de répondre aux préoccupations et aux besoins de ces pays».

Source : « Rue 89 » Le 12-01-2011

Lien :http://www.20minutes.fr/article/651148/monde-la-france-veut-donner-lecons-tunisie

Nawaat.org, le site de la contestation sociale tunisienne

Premières manifestations de colère à Sidi Bouzid,mobilisations étudiantes à Tunis, scènes sanglantes à l’hôpital de Kasserine, témoignages de proches de «martyrs»,communiqués syndicaux et associatifs,réactions des politiques français… depuisl’immolation de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre, devant le gouvernorat de Sidi Bouzid, le siteNawaat.org a publié des centaines d’écrits, de photos, et surtout de vidéos, sur le mouvement de colère sociale qui agite la Tunisie.

«On est très très fatigué, on dort très très peu et on travaille sans relâche car beaucoup d’informations nous arrivent», raconte Astrubal, l’un des quatre co-administrateurs du site. Cet universitaire, qui vit entre la France et la Tunisie, refuse de dévoiler sa véritable identité, «pour ne pas mêler mon travail et le militantisme», explique-t-il.

Nawaat publie des documents qui lui sont adressés directement (environ cinq par jour, sur une dizaine qui lui parviennent). Surtout, il agrège les vidéos postées ça et là par les Tunisiens, en particulier via les réseaux sociaux: 15 à 20 par jour.

«Noyau» en arabe

Le tout alimenteun blog dédié, intitulé «Tout sur Sidi Bouzid». S’y ajoutentune page Facebook (8350 amis)un compte Twitter (près de 3000 abonnés),un compte Youtube (2 millions de vidéos vues depuis 2006, une audience de quelques centaines de personnes, voire plusieurs milliers sur les nombreuses vidéos postées depuis le début du mouvement). «C’est un dispositif un peu viral. On essaie de diffuser les informations de façon quasi instantanée sur tous ces supports», détaille Astrubal. Des vidéos ensuite reprises par les utilisateurs des réseaux sociaux.

Nawaat («noyau» en arabe) est d’abord un portail, créé en 2004. Il se présente comme «un blog collectif», «animé par des Tunisiens» et «indépendant de toute association, organisation ou gouvernement». «Il donne la parole à tous ceux qui, par leur engagement citoyen, la prennent, la portent et la diffusent», lit-on sur le site. Aucune subvention publique: les éventuels frais sont assurés par les membres, tous bénévoles.

Les pères fondateurs sont «plutôt des Tunisiens de l’étranger», admet le militant. «Notre dénominateur commun, c’est la défense des libertés fondamentales et de la démocratie en Tunisie. Nous luttons pour une démocratie morale, car sur le papier elle existe déjà», martèle Astrubal.

Tunileaks

Le ton des articles y est parfois sensible, comme dans cetémoignage d’étudiant, souvent plus politique, comme dans cepapier d’Astrubal, où il dénonce les «assassinats» commis par la police et l’armée sur les manifestants et fustige l’attitude «lâche»des députés.

Dès sa création, Nawaat a été censuré en Tunisie. «On a donné des conseils aux internautes pour contourner la censure», raconte l’administrateur, détaillant le jeu du chat et de la souris qui s’est engagé avec les autorités. Jeu qui s’est soldé par le blocage pur et simple de Posterous, hébergeur de Nawaat et d’autres blogs tunisiens.

Ces cybermilitants n’en sont pas à leur premier fait d’arme. En 2006, Sami Ben Gharbia, autre co-administrateur, basé à l’étranger, met en ligne une «carte des prisons tunisiennes» (voirici). Fin 2010, Nawaat sera le premier site local à dévoiler les télégrammes diplomatiques de Wikileaks concernant la Tunisie. «Pour l’opérationTunileaks, nous avons développé un système quasiment incensurable, à moins de fermer Google et Internet en Tunisie»,développe Astrubal.

«Offrir une alternative à la propagande du régime»

Avec la couverture des contestations sociales, Nawaat a vu son audience multipliée par quatre ou cinq, à en croire Astrubal, qui refuse de donner des chiffres détaillés. «Notre serveur est saturé, il rame un peu», rajoute l’activiste. En Tunisie, accèdent à Nawaat «ceux qui arrivent à contourner les blocages». Pour les Tunisiens de l’étranger, hormis Facebook et Twitter qui permettent de suivre les événements en temps réel, Nawaat est aussi une bonne source d’informations. «Je suis ce qui se passe là-bas sur des sites commeNawaat, qui fait un boulot formidable pour la liberté d’expression»,témoigne sur libération.fr Tarek Ben Hiba, président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives.

«Offrir une alternative à la propagande du régime»: c’est bien le but de ce site, confirme Astrubal. «Ce n’est pas Sarkozy ou Obama qui doivent batailler pour les libertés en Tunisie. Ce sont les Tunisiens qui doivent bouger. Je ne conçois pas d’observer cela sans m’impliquer.»

De temps en temps, le cyberactiviste sort de son lieu d’habitation, près de Tunis, pour aller voir ce qui se passe dans la capitale et«prendre le pouls».

Quantaux mesures annoncées ce mercredi par le premier ministre tunisien Ben Ali, «tant que la censure totale et illégale n’est pas levée, tant que la télévision publique est accaparée par le pouvoir, c’est de la poudre aux yeux», tranche le cybermilitant.

Source : « Liberation.fr » Le 12-01-2011

Tunisie – L’armée fait son entrée dans la capitale

Après les violents affrontements qui ont émaillé la nuit de mardi à mercredi à Tunis, le gouvernement de Zine Ben Ali durcit le ton avec le recours à l’armée pour mettre fin aux émeutes.

Nouveau regain de violence en Tunisie. Après un mois d’affrontement entre forces de l’ordre et manifestants, l’armée a fait son apparition dans la capitale du pays, Tunis. Blindés, jeeps et soldats armés quadrillent à présent les différents quartiers de la ville.

Mercredi, les troupes militaires stationnaient dans le centre de Tunis et à certains points stratégiques comme la cité Ettadhamen, théâtre de violents incidents ou autour de la maison de la radio-télévision. La sécurité a également été renforcée sur la place située face à l’ambassade de France où les stigmates des violences de la nuit dernière étaient toujours visibles mercredi.

Officiellement, 21 personnes ont trouvé la mort depuis le début du conflit. Un bilan contesté par plusieurs syndicats qui évoquent plus de 50 décès et l’entrée de l’armée dans cette crise pourrait encore gonfler ce chiffre.

Source : « France-soir » Le 12-01-2011

Tunisie: appel US à une solution pacifique

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement tunisien à oeuvrer à une “solution pacifique” pour faire cesserles troubles sociaux qui secouent le pays, dans une interview à la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï. “Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l’instabilité” qui touche la Tunisie, a déclaré Hillary Clinton dans cette interview diffusée hier soir, en se disant également préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires”. “Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution”, a-t-elle ajouté. Hillary Clinton a appelé Tunis à “se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes”. Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près d’un mois ont fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon un syndicaliste. Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un “usage excessif de la force” envers les manifestants. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles. L’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi par le gouvernement tunisien qui s’est dit “surpris” par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. “Nous regrettons que l’ambassadeur américain ait été convoqué”, a dit Hillary Clinton, soulignant que les relations des Etats-Unis avec la Tunisie comportaient “beaucoup d’aspects très positifs”.

Source : « Le Figaro.fr » Le 12-01-2011

L’ambassade de Tunisie à Berne visée par une tentative d’attentat

L’ambassade de Tunisie à Berne a fait l’objet dans la nuit de mardi à mercredi d’une tentative d’attaque criminelle. Plusieurs départs de feu ont été provoqués par des inconnus peu après minuit et demi. Le feu ne s’est toutefois pas allumé et les dommages sont minimes, indique la police cantonale.

L’ambassade de Tunisie se trouve dans le quartier des représentations diplomatiques de Berne, à Kirchenfeld. Une enquête a été ouverte pour trouver les raisons et les responsables de ces violences. La police est aussi à la recherche de témoins, précise-t-elle dans un communiqué mercredi matin.

L’attentat est intervenu alors que des émeutes ont fait plus de 50 tués en Tunisie ces derniers jours, selon les syndicats tunisiens.

Source: “Romandie” Le 12-01-2011

La France est-elle complaisante envers le pouvoir tunisien ?

La France estime que « l’évolution de la situation en Tunisie appelle plus que jamais à privilégier la voix de l’apaisement et du dialogue », a déclaré mercredi 12 janvier le ministère des affaires étrangères français

Claire Spencer Directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham House, Institut britannique de recherches internationales « Avant l’accélération de la contestation en Tunisie, la France comme l’Europe considéraient que les protestations relevaient des seules affaires intérieures tunisiennes.La position française était celle du “tout va bien”, malgré l’arrestation de blogueurs, la presse la moins libre de la région, le contrôle des sites Internet. La France est le principal partenaire économique de la Tunisie, ce qui peut expliquer sa prudence. Le modèle tunisien a généré un développement économique dynamique et une classe moyenne solide. La croissance moyenne annuelle est de 4 % et les projets immobiliers sont nombreux dans la zone côtière qui concentre le développement. Avec les manifestations actuelles, le modèle qui combine ouverture économique et fermeture de l’expression politique montre ses limites. Ce modèle est menacé par la pression démographique qui fait de ce pays une nation jeune. La plupart des diplômés tunisiens, par exemple, n’acceptent plus d’être censurés. Les commentaires des fonctionnaires américains sur le népotisme et la corruption qui règnent autour du président Ben Ali – rendus publics par WikiLeaks – ont trouvé un écho en Tunisie.

Le sécuritaire prime sur tout

Après les attentats du 11 septembre 2001, la menace du terrorisme islamiste a conduit la France et l’Europe à accepter une situation en Tunisie où le sécuritaire prime sur tout. Mais aujourd’hui, l’excuse terroriste devient peu crédible. La prudence française peut aussi s’expliquer par sa volonté de contrôler les flux migratoires en provenance du Maghreb. Ils pourraient s’amplifier en cas de troubles. Dans ce contexte, la France et l’Union européenne paraissent gênées que la répression devienne aussi flagrante. Pourtant, cela ne paraît pas très difficile ni risqué, pour le pouvoir tunisien, de faire évoluer le système et de l’ouvrir. Il faut alléger les contrôles sur la population et arrêter la répression policière. Paris et Bruxelles doivent appeler à un dialogue nécessaire entre les pouvoirs publics et les syndicats. Il ne s’agit pas de condamner mais de suggérer des plans d’action. Le faire dans l’ombre et la discrétion est sans doute plus efficace. » Source: “La croix” Le 12-01-2011

Tunisie. Le Premier ministre déplore les atteintes contre les artistes

Le Premier ministre a tenu à exprimer ses regrets pour les atteintes dont ont été victimes, hier, des intellectuels et des artistes qui voulaient manifester pacifiquement au centre de Tunis.

Ces derniers ont voulu se réunir hier en milieu de journée devant le Théâtre municipal de Tunis, sur l’avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la capitale, pour exprimer leur solidarité avec le mouvement social actuel dans le pays. Mais ils en ont été empêchés par la police qui, selon les dires de certains présents, comme le metteur en scène Fadhel Jaïbi, le producteur Habib Belhedi et la comédienne Raja Ben Ammar, a recouru la manière forte. M. Mohamed Ghannouchi, qui parlait au cours d’une conférence de presse, ce matin au Palais du gouvernement, à la Kasbah, sur les hauteurs de Tunis, a expliqué: «Les intellectuels ont une place importante dans notre société», précisant que les problèmes survenus auraient pu être évités «s’ils avaient déposé une demande d’autorisation auprès des autorités concernées.»

Source : « Kapitalis » Le 12-01-2011

Tunisie : c’est l’attitude de Nicolas Sarkozy qui fait le jeu des islamistes

Le bain de sang qui plonge la Tunisie et les amis des tunisiens dans l’effroi, le dégoût et la révolte laisse en effet de marbre le gouvernement de Nicolas Sarkozy. On le sait, les affaires étrangères sont gérées directement à l’Elysée autour de Nicolas Sarkozy lui-même et de son équipe, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée et Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique du président de la République.

Voir Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, Laurent Wauquiez ministre chargé des Affaires européennes, François Baroin ministre du Budget s’exprimer en lieu et place de Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères a quelque chose de consternant et de tellement révélateur. Ainsi Michèle Alliot-Marie a hier préféré s’eclipser plutôt que de répondre à la question posée par le député socialiste de la Nièvre, Gaëtan Gorce. La question de Gaëtan Gorce était pourtant simple : “Le silence prolongé de la France, puis l’extrême prudence des déclarations récentes du Quai d’Orsay ont déçu et choqué, non seulement les défenseurs des Droits de l’Homme, mais aussi tous ceux qui ont conscience des enjeux de ces événements pour l’avenir de nos relations avec tout le Nord de l’Afrique. Cette attitude, permettez-moi de vous le dire, n’est pas à la hauteur de l’amitié que la France porte à la Tunisie et au peuple tunisien. La France doit se ressaisir et s’exprimer désormais d’une voix forte, à la fois pour condamner la répression et ses auteurs et pour encourager un indispensable processus de réforme. Ou bien allez-vous rester prisonnier de cette fausse alternative selon laquelle entre les Islamistes et des pouvoirs autoritaires et parfois corrompus, il n’y aurait rien ?” Les islamistes. C’est là que serait la grande frayeur ou la grande excuse qui justifierait l’immobilisme voir le soutien objectif de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement àun pouvoir qui tire aveuglément sur son propre peuple. Je dirais pour ma part que c’est l’attitude de Nicolas Sarkozy qui nourrit l’Islamisme. Ce soutien implicite voire explicite à un dictateur corrompu et à un pouvoir assassin nourrit les arguments de ceux qui veulent faire de la démocratie et de la République telle que nous la concevons depuis la Révolution Française un repoussoir. Là où la France devrait tendre la main à une jeunesse en révolte, à un pays qui voudrait la prendre en modèle, elle adresse à ceux qui se réclament de la Liberté une fin de non-recevoir. Il ne faudra pas s’étonner ensuite si par malheur, pour elle et comme pour nous, cette jeunesse s’en va chercher ses modèles et son avenir ailleurs. Qu’il est triste et révoltant de voir nos gouvernants répéter à l’infini les mêmes erreurs, les mêmes errements.

Source: ”Le Post” le 12-01-2011

Tunisie. La Bourse de Tunis poursuit sa baisse

Pour la troisième journée successive, l’indice Tunindex s’est inscrit, aujourd’hui, à mi séance, en baisse de 2,54%, dans un volume de 4,8 millions de dinars (MD) traité sur 601.407 titres.

Les 48 valeurs cotées ont baissé. Les secteurs les plus affectés par cette baisse sont le bâtiment (-4,30%) et les services financiers (-3,79%). Le bancaire perd, pour sa part, 2,03%. Star a enregistré la plus forte baisse (-6,09%) à 173,400 DT. Tunisair, le titre le plus actif, a enregistré une rotation de 179.289 unité pour une baisse de 5,45% à 1,910 DT

Source : « Kapitalis » Le 12-01-2011

Tunisia protests serve warning to autocratic Middle Eastern regimes

Tunisia protests that began over high unemployment last month have quickly spread, raising a red flag about the dangers of maintaining stability by suppressing dissent

Cairo

A rare wave of protests sweeping through Tunisia has revealed a population not only concerned about high unemployment, but deeply angry with its repressive and corrupt regime. The unrest serves as a startling red flag for governments across the region that have long dismissed warnings that maintaining stability through suppression may one day backfire.

The protests, which started in Tunisia’s interior last month and rapidly spread, reached the capital of Tunis on Wednesday. Demonstrators wielding rocks clashed with security forces, who used tear gas against them, according to media reports. The government says 23 protesters have died so far, while rights groups say the number is more than twice that.

In a sign of how shaken the government is, Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali fired his interior minister Wednesday, just days after a speech in which he called the protesters terrorists and offered few concessions.

The world in 2011: Trends and events to watch in every region

The Tunisia protests, combined with the eruption of riots in neighboring Algeria last week and recent unrest in Jordan, are worrying signs for Cairo. Egypt, the Arab world’s most populous country, also has a bulging youth population that has a far harder time landing jobs than other segments of society, and a tightly managed political system that has left little room for dissent.

While the protests are unlikely to bring down any governments in the near future, they portend trouble ahead if leaders who have ruled with a strong fist for decades try to keep a tighter lid on discontent instead of creating a vent for anger.

“Tunisia is a warning for the Egyptian regime,” says Diaa Rashwan, an analyst at the Al Ahram Center for Political and Strategic Studies in Cairo. “It’s a warning, and any rational regime would take action to address it. But I don’t think Egypt has any strategy for addressing it.”

How Tunisian riots started

The unrest in Tunisia and Algeria was triggered by unemployment and rising food prices, respectively, but the roots of the unrest go further than economic factors.

Protests in Tunisia erupted last month when Mohamed Bouazizi, a young unemployed university graduate from Sidi Bouzid, doused himself in gasoline and lit himself on fire in front of a local government building. Unable to find work in the formal sector, he had taken to selling fruits and vegetables informally but then police confiscated his merchandise and reportedly slapped him in public. His self-immolation was apparently an act of final despair. He died Jan. 4.

Source: “The Christian science monitor” Le 12-01-2011

Tunisian protests escalate online

Please respect FT.com’sts&cs andcopyright policy which allow you to: share links; copy content for personal use; & redistribute limited extracts. Email ftsales.support@ft.com to buy additional rights or use this link to reference the article –http://www.ft.com/cms/s/0/4a18b4d6-1da9-11e0-aa88-00144feab49a.html#ixzz1Aqs4w2xQ

The battles betweenTunisian youth and the government are now being fought on the internet, as much as on the streets of the controlled North African country.

While activists accuse the authorities of hacking into e-mails, blogs and Facebook accounts, some are fighting back, launching cyberattacks against government websites in the same way that supporters ofWikiLeaks had done last month

Please respect FT.com’sts&cs andcopyright policy which allow you to: share links; copy content for personal use; & redistribute limited extracts. Email ftsales.support@ft.com to buy additional rights or use this link to reference the article –http://www.ft.com/cms/s/0/4a18b4d6-1da9-11e0-aa88-00144feab49a.html#ixzz1AqsEmAzL

The Committee to Protect Journalists, an international campaign group, this week called on the Tunisian president, Zein al Abidine Ben Ali, to stop censoring coverage of the unrest in a country where the media is tightly controlled.

Lina Ben Mhenni, who has posted photos of the protests on her blog A Tunisian Girl, said last week that “some stupid person has hacked my e-mail then, my Facebook account”, saying two other campaigners had also been “hacked”.

7ellblog, a site that encourages young Tunisians to set up their own blogs, also had its Facebook page deleted, losing more than 3,000 fans and many photographs in the process.

Other campaigners have reported having the contents of their blogs deleted after being hacked. Facebook said it was investigating the issues reported by some of its members in Tunisia but declined to comment further.

Danny O’Brien, the CPJ’s internet advocacy co-ordinator, said “all the evidence points to astate-controlled operation” behind the hacking attacks. Login details are being intercepted or “phished” by an invisible piece of code, inserted into the web page, apparently by the state-run Tunisia Internet Agency, the local internet service provider.

The code sends users, along with their usernames and passwords, to a fake Facebook page, which Mr O’Brien says would allow any ISP monitoring web browsing to capture the data without having to break into Facebook’s own servers directly.

In response, one Tunisian internet activist has created an add-on for the Firefox web browser, which can prevent the phishing attacks.

Over the weekend, the loose collection of internet activists that calls itself Anonymous made revenge hits against several Tunisian government websites. Anonymous rose to prominence late last year after launching “denial of service attacks” on PayPal, Amazon, MasterCard and Visa, after these organisations withdrew services from WikiLeaks.

Anonymous – which campaigns for freedom of expression online as well as more mischievous causes of its own – used similar tactics to drive Tunisian pages off line, through overwhelming amounts of traffic, or deface them, in what it dubbed “OpTunisia”.

Although the attacks have eased for now, one Anonymous member told the FT: “As far as I know, [the] attacks will keep going as long as necessary...that is as long as the Tunisian government keep acting the way they do.”

Copyright The Financial Times Limited 2011. You may share using our article tools. Please don’t cut articles from FT.com and redistribute by email or post to the web.

Source: “Financial Times” Le 12-01-2011

US not taking sides in Tunisia unrest: Clinton

US State Secretary Hillary Clinton said said Washington was not taking sides in escalating unrest in Tunisia, but called for a peaceful solution in an interview with Al-Arabiya television.

“We are not taking sides” regarding the deadly clashes between protesters and government forces in Tunisia, Clinton said according to an English-language transcript of the interview received by AFP on Wednesday.

“But we are saying we hope that there can be a peaceful resolution. And I hope that the Tunisian government can bring that about,” she said.

Tunisia’s foreign ministry had summoned US ambassador Gordon Gray on Monday after the State Department expressed concerns about “reports of the use of excessive force by the government of Tunisia” against demonstrators.

“We regret that because, obviously, we have got a lot of very positive aspects of our relationship with Tunisia,” said Clinton.

“What the ambassador and what the State Department back in Washington did was just express concern that this is a protest that has, unfortunately, provoked such a reaction from the government, leading to the deaths of mostly young people who were protesting,” she added.

Tunisian authorities have struggled to contain the unrest, with as many as 50 people killed in protests against unemployment, according to labour and human rights activists.

The government contested the death toll saying only 21 people had died in the three days of violence.

Clinton is on a Gulf tour which has so far taken her to the United Arab Emirates, Yemen and Oman, while she is expected to conclude it in Qatar.

Source: “AFP” Le 12-01-2011

 


Aufstand der Verzweifelten

In Tunesien protestieren die Menschen gegen Arbeitslosigkeit und Korruption

Die Polizei feuert laut Opposition wahllos auf junge Demonstranten

Das Flugzeug soll schon bereit stehen, mit dem der tunesische Präsident seine Familie im Notfall ausfliegen lassen will. Es sieht schlecht aus für Zine al-Abidine Ben Ali. So schlecht wie noch nie in seiner 24-jährigen Amtszeit, in der er gegen jede Kritik und Opposition mit harter Hand vorgegangen ist. Nun scheint das nicht mehr zu funktionieren. Der Protest gegen sein Regime ist nicht mehr zu stoppen. 27 Menschen seien am Sonntag gestorben, 12 am Montag, berichtete Ahmed Najib Chebbi, der Führer der oppositionellen Demokratischen Progressiven Partei. “Die Polizei feuerte willkürlich auf die jugendlichen Demonstranten, die nicht gewalttätig waren und nur ihr Recht auf Arbeit einforderten”. Der Parteichef lieferte damit eine andere Version der Ereignisse als Präsident Ben Ali in seiner mittlerweile zweiten Fernsehansprache zu den Unruhen, die nun schon seit einem Monat andauern. “Feindliche Elemente vom Ausland bezahlt, die ihr Seele dem Extremismus und Terrorismus verschrieben haben”, erklärte ein sichtlich angeschlagener Ben Ali den Zuschauern, seien für die Proteste verantwortlich. “Maskierte Banden haben Regierungseinrichtungen, ja, sogar Zivilisten in ihren Wohnungen angegriffen”. Danach versprach er die Schaffung von 300 000 neuen Arbeitsplätzen innerhalb der nächsten zwei Jahre. “Niemand glaubt diesen Versprechungen mehr”, sagte Ahmed Najib Chebbi. “Wie sollen diese neuen Jobs denn kreiert werden?” Die Menschen seien auch keine Terroristen, sondern klagten einfach ihre Bürgerrechte ein.

“Wir haben die Botschaft der Demonstranten verstanden”, erklärte der tunesische Kommunikationsminister Samir al-Obaidy. Man habe bereits fünf Milliarden Dollar als Soforthilfe für bestimmte Regionen bereitgestellt. Das rigorose Vorgehen der Polizei und des Geheimdienstes sprechen eine andere Sprache. In den Wochen zuvor warenHunderten kritische Journalisten, Gewerkschaftler, Blogger und sogar ein Rapper, der einen Song mit dem Titel, “Herr Präsident, dein Volk stirbt”, ins Internet gestellt hatte, verhaftet worden. Maßnahmen, die in Tunesien niemanden überraschten. Ben Ali hatte 1987 von seinem kranken Vorgänger, Habib Bourguiba, das Amt übernommen und ist seit Tunesiens Unabhängigkeit 1956 erst der zweite Präsident des Landes. Unter seiner Regentschaft wurde Tunesien zu einem Sicherheitsstaat, fest in der Hand des Geheimdienstes. Oppositionsparteien werden überwacht, Zeitungen zensiert und nach Gutdünken verboten. Der Zugang zum Internet ist limitiert. Soziale Netzwerke wie Twitter wurden seit den Unruhen ganz abgeschaltet. Tunesien liegt auf dem Index für Pressefreiheit von “Reporter ohne Grenzen” 2010 auf Position 164 von insgesamt 178 Ländern. Unmittelbar nach Somalia, Kasachstan und Usbekistan. Seit seinem Amtsantritt vor 24 Jahren erreichte Ben Ali bei allen Präsidentschaftswahlen nie weniger als 94 Prozent der Stimmen. Beim letzten Urnengang im Oktober 2009 berichtete Human Rights Watch (HRW) von “repressiven Akten und starker Kontrolle während der Wahlen”. Die totale Kontrolle der Gesellschaft ermöglichte es Ben Ali zudem, ein System der Korruption einzurichten, mit dem er sich und seine Familie bereichert. Für die Jugend Tunesiens, die jetzt auf die Strasse geht, ist das ein Affront. Trotz sozialer Ungleichheit, Korruption und mangelnder Demokratie in Tunesien wird bislang allerdings kein internationaler Druck auf das Regime von Präsident Ben Alis ausgeübt.

Quelle:http://www.welt.de/print/welt_kompakt/print_politik/article12100600/Aufstand-der-Verzweifelten.html

 

Politik / 12.1.2011 / 06:53 / sda

Brandanschlag auf tunesische Botschaft in Bern

 

Unbekannte bewarfen die tunesische Botschaft mit Brandsätzen.

Am frühen Mittwochmorgen ist auf die tunesische Botschaft in Bern ein Brandanschlag verübt worden. Ein Feuer habe nicht entfacht werden können und der Sachschaden sei gering, teilte die Kantonspolizei Bern mit.

Bern. – Ein Unbekannter oder mehrere hätten um etwa 00.40 Uhr Brandsätze gegen die tunesische Botschaft an der Kirchenfeldstrasse in der Stadt Bern geworfen, hiess es weiter. Die Täter konnten unerkannt entkommen. Der Hintergrund und der genaue Ablauf der Tat würden derzeit ermittelt.(sda)

Quelle:http://www.bote.ch/page/newsticker/index.cfm?id=61299

———————————————————– —————————————————–

Kopf des Tages
Die Stimme der tunesischen Revolution
11. Jänner 2011, 19:19 Uhr

Die Stimme der tunesischen Jugend ist laut, aggressiv, sehr direkt: “Herr Präsident, dein Volk ist tot. Die Menschen essen aus Mülleimern. Sieh dich um, was im Land passiert. Überall Unruhe. Die Menschen haben keinen Ort zum Schlafen. Heute spreche ich im Namen des Volkes, erdrückt vom Gewicht der Ungerechtigkeit. Dein Volk ist tot.”

Mit Zeilen wie diesen hat sich “El General” zu einem Helden der tunesischen Jugend gemacht. Rais Lebled heißt der Rapsong: Präsident des Landes. Darin bringt der 22-Jährige aus Sfax, 270 Kilometer südöstlich der Hauptstadt Tunis, die Frustrationen auf den Punkt, die verzweifelte junge Menschen in Tunesien seit dreieinhalb Wochen auf die Straße treiben, selbst unter Einsatz ihres Lebens: Perspektivlosigkeit und Armut, staatliche Willkür, Repressalien, Korruption.

Hamada Ben Aoun, wie El General mit bürgerlichem Namen heißt, hat den Demonstranten eine Stimme gegeben. Tausendfach wurden seine Songs aufYoutube angeklickt, kommentiert, über Twitter weiterverbreitet. Seine Facebook-Seite hat über 4000 Freunde, viele davon ebenfalls Musiker. Rap und Hip-Hop-Musik sind die Stimmen der “Revolution” , wie Blogger die Proteste bereits nennen. Das Internet ist ihr Mittel der Kommunikation – trotz aller staatlichen Zensur.

Das Regime von Präsident Zine El Abidine Ben Ali, der das Land seit 1987 diktatorisch regiert, hat reagiert:”An die dreißig Polizisten in Zivil kamen zu uns, um Hamada mitzunehmen” , schilderte der Bruder des Rappers internationalen Medien. Die lapidare Antwort eines Polizisten auf die Frage nach dem Grund der Verhaftung: “Er weiß, warum.”

Drei Tage später wurde El General wieder freigelassen. Ben Ali hat angekündigt, bis Ende des Jahres 300.000 Jobs schaffen zu wollen. Er fürchtet die Jugend.Schulen und Universitäten wurden aus Angst vor weiteren Protesten geschlossen. In den zahlreichen Internetforen sind sich die jungen Regimekritiker aber jetzt bereits einig, sich von der staatlichen Gewalt und den zahlreichen Toten nicht von weiteren Protesten abhalten zu lassen.

Abgesehen von seiner politischen Einstellung gibt El General im Internet allerdings nicht viel von sich preis. Unter der Rubrik “Bücher” findet sich auf seiner Facebook-Seite einzig Machiavellis Der Fürst. Unter den Filmen rangiert unter anderem Alfred Hitchcock. Interessiert an: Männern und Frauen. Beziehungsstatus: Single. (Julia Raabe/DER STANDARD, Printausgabe, 12.1.2011) Quelle:http://derstandard.at/1293370467553/Kopf-des-Tages-Die-Stimme-der-tunesischen-Revolution

 El General, 22, greift in seinen Rap-Songs das Regime an. F.: Youtube

http://www.youtube.com/watch?v=b7TK6pma0Xs&feature=related

———————————————- ——————————————————————

Brandanschlag auf tunesischen Verein in Wien

Die Hausmeisterin hatte Dienstagfrüh das Feuer bemerkt

 

WIEN. In den Räumen eines tunesischen Kultur- und Sozialvereins ist am Dienstagvormittag Feuer ausgebrochen – verletzt wurde glücklicherweise niemand. Die Ermittlungen laufen, auf eine politisch motivierte Tat gebe es derzeit keine Hinweise, hieß es. Gegen 7.15 Uhr hat die Hausmeisterin Alarm geschlagen, nachdem sie den Brand in dem Lokal in der Volksgartenstraße in der Wiener Innenstadt bemerkt hatte. Die Feuerwehr fand zwei Brandstellen – eine im Erdgeschoß und eine im ersten Stock. Gebrannt haben in der unteren Ebene Einrichtungsgegenstände und die Unterseite einer eingezogenen Holz-Zwischendecke. Der angerichtete Sachschaden ist beträchtlich, steht aber noch nicht genau fest.

 Die Ermittlungen laufen, die Polizei geht aber eher von einem Vandalenakt aus. 

Quelle:http://regionews.at/?set_ActivMenu=65&special=details&News_ID=15751&show_media=pictures

———————————————- —————————————————————–

Auch Tunesiens Hauptstadt von Aufständen betroffen

 

Seit Wochen toben gewaltsame Aufstände im nordafrikanischen Land.

Die seit Wochen anhaltenden Proteste gegen die Arbeitslosigkeit und die Regierung in Tunesien haben die Hauptstadt erreicht. In einem Vorort von Tunis kam es nach Augenzeugenberichten am Dienstagabend zu Ausschreitungen.

Paris. – Ein Bus sei in Brand gesetzt worden, mehrere Geschäfte und eine Bank verwüstet worden. Die Polizei habe Tränengas eingesetzt, hiess es. Bei den Unruhen sind seit dem Wochenende dutzende Menschen gestorben, die Angaben über die genaue Opferzahl gehen jedoch weit auseinander.

Die tunesische Regierung korrigierte die Zahl der Toten am Dienstagabend nach oben. Mit 21 liegt sie aber noch immer weit unter den Angaben der Menschenrechtsliga, die 35 Tote identifiziert hatte. Gewerkschafter sprechen von bis zu 50 Toten seit dem Wochenende.

Unterdessen wächst in Frankreich der Unmut über die Zurückhaltung der französischen Regierung angesichts der schlimmsten Unruhen in Tunesien seit Mitte der 80er Jahre. Präsident Nicolas Sarkozy hat sich bislang noch nicht öffentlich geäussert, sein Sprecher hat lediglich allgemein zur Ruhe gemahnt.

«Weil der tunesische Präsident Zine el Abidine Ben Ali und sein autoritäres Regime als Bollwerk gegen den Islamismus gelten, schliesst man seit Jahren die Augen vor inhaftierten Oppositionellen und geknebelten Medien», schreibt die Zeitung «Le Canard Enchaîné» (Mittwoch). (sda)

12.1.2011 / 09:07 / sda

Quelle:http://www.hoefner.ch/index.cfm?ressort=home&source=sda&id=61309

Lire aussi ces articles

15 mai 2009

Home – Accueil   TUNISNEWS 9 ème année, N° 3279 du 15.05.2009  archives : www.tunisnews.net   Campagne de déstabilisation contre le

En savoir plus +

7 mars 2003

Accueil TUNISNEWS 3ème année, N° 1022 du 07.03.2003  archives : http://site.voila.fr/archivtn LES TITRES DE CE JOUR:   OMCT:  Tunisie:

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.