Groupe anonyme pour un comité de salut public tunisien: Sidi-Bouzid. Tunisie – Éloge d’une révolte déjà trahie Reuters: Violent unrest breaks out in Tunisian capital AP: Jobless youths in Tunisia riot using Facebook AFP: Tunisie: Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique” Reuters: Military deployed in Tunisian capital after riots AFP: Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique” en Tunisie AFP: Tunisie/violences: l’armée déployée à Tunis, le régime contesté AFP: Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur, armée déployée à Tunis AFP: Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police AFP: Tunisie: la France appelle à nouveau au dialogue, justifie sa position Reuters: EU says Tunisian crackdown unacceptable Reuters: Tunisie – La France juge sa position “équilibrée” AFP: Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police Reuters: L’emploi de la violence en Tunisie est “inacceptable”, dit l’UE AP: Police clash with protesters in Tunisian capital AFP: Graves affrontements entre police et manifestants dans le centre de Tunis AFP: Tunisie: le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l’Intérieur AFP: Tunisie: un régime pour la première fois ébranlé mais pas encore en danger AP: Police clash with protesters in Tunisian capital AFP: Tunisie: deux civils tués à Douz (sud) par des tirs de la police (témoin) AFP: Ben Ali, 23 ans de pouvoir sans partage à la tête de la Tunisie ANSA: Tunisia: capo di stato maggiore sarebbe stato silurato ATS: Tunisie: l’ONU appelle à des enquêtes indépendantes sur les violences Reuters: Présence militaire à Tunis, Ben Ali limoge un ministre AFP: Tunisie: un manifestant tué par balle à Thala AFP: Tunisie: de nouveaux affrontements et une arrestation à Tunis AFP: Tunisie: deux civils tués à Douz Canada Concerned About Situation in Tunisia Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité: Communiqué Communique du Mouvement Ettajdid du 11 janvier 2011 CIDT-Tunisie: Le puissant soulèvement tunisien est noyé dans le sang Association des Tunisiens en France: Communiqué African Greens Federation: TUNISIA: African Greens Federation calls for Peace and Non-Violence PCOT: La police politique arrête Hamma Hammami porte parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie Reporters sans frontières: TUNISIE – Hamma Hammami a été arrêté dans la capitale en plein déploiement militaire L’association Ez-Zeitouna: Tentative d’attentat contre l’ambassade de la Tunisie à Berne : Communiqué Le Collectif de Solidarité avec les Luttes des Habitants de Sidi Bouzid – Tunisie MEETING LE JEUDI 13 JANVIER 2001 A 18H30: BOURSE DE TRAVAIL RUE DU CHATEAUD’EAU Rassemblements pacifiques Samedi 15 janvier à Paris, Bruxelle,Genéve et au Canada Analyse de Benjamin Stora de la situation en Tunisie et en Algérie Slim Bagga: Ben Ali, l’assassin qui fait de la resistance a se rendre… Neji Jmal: ne soyez pas dupes, soyez vigilants Omar Khayyam: Néo-colonialisme Bassam Bounenni: The limits of silencing Tunisia Sonia.D: Derrière les masques
Revue de presse Farancophone, 21 articles Revue de presse anglophone, 3 articles Revue de presse allemande, 5 article
SIDI-BOUZID / TUNISIE
ÉLOGE D’UNE RÉVOLTE DÉJÀ TRAHIE
Ou,
DU DROIT-DEVOIR DE RÉSISTANCE À L’OPPRESSION… ET À LA TRAHISON
Par le GROUPE ANONYME POUR UN COMITÉ DE SALUT PUBLIC TUNISIEN |
— Brute! Lourdaud! Qui t’a dit de partir!
Crois-tu que je ne suis plus ton maître? Et d’un geste à Arcangeli :
— Prends la place de ce butor ; lui cria-t-il; … BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 32.
Il y a eu d’abord GAFSA l’insurgée avec, en 2008, un record de longévité de 6 mois de résistance à l’oppression, mais, malheureusement, circonscrite dans le périmètre géographique de la petite ville minière de Redeyef
Il y a eu ensuite, en août 2010, BENGUERDANE l’insoumise, qu’on voulait soi-disant « faire sortir du circuit informel-illégal » pour que les familles maffieuses puissent récupérer un « marché » (couvrant presque l’entier sud tunisien) approvisionné, jusqu’ici, de produits à prix bas provenant exclusivement de Lybie, et qui a victorieusement résisté à l’assaut des prédateurs, non sans défier le pouvoir dictatorial en l’obligeant à faire « marche-arrière » et à rétablir officiellement ce même commerce qu’il avait pourtant qualifié d’illégal…
Il y a actuellement SIDI-BOUZID la rebelle qui, depuis le 17/12/2010, a fait tache d’huile en s’étendant sur quasiment tout le territoire national (en particulier à Kasserine), sans que l’on puisse, à l’heure actuelle —à 3 semaines de désobéissance—, affirmer avec certitude si le mouvement d’insoumission se soit irréversiblement installé dans la durée.
À quand donc le coup de grâce ? Celui qui enfouira profondément et irrévocablement sous terre la bête dictatoriale immonde ? Ou bien, serions-nous déjà en train d’assister, à notre insu, à « L’automne du Patriarche » sans que l’on en prenne véritablement conscience ?
Une chose est sûre : la tombe de la dictature est d’ores et déjà creusée… et la chronique annoncée du régicide est fort bien amorcée…
La question se pose, cependant, de savoir si l’impromptu devenir révolutionnaire auquel on assiste actuellement serait capable de déboucher sur une révolution qui permette d’opérer le changement profond et durable tant espéré par ce peuple d’un peu plus de 10 millions d’habitants, petit, certes, par le nombre, mais ô combien grand par sa volonté d’émancipation et par les grands espoirs (partagés par tout le monde arabe) dont il se trouve être aujourd’hui l’authentique incarnation.
Nous ne reviendrons pas dans ce premier papier —qui sera suivi par d’autres contributions en tant que de besoin— sur les événements tragiques se trouvant à l’origine de la révolte actuelle du peuple tunisien pour le travail, la dignité, la liberté et la justice sociale. Trois seuls mots suffisent à rendre compte des ressorts de la colère de ce « Tiers-État » du XXIème siècle : injustice, oppression, désespoir.
Pour que ce triptyque-fossoyeur des régimes tyranniques ait pu se mettre en place en Tunisie, il fallait que « ceux d’en-haut » (les exploitants-oppresseurs) dorment d’un long sommeil sur leurs « lauriers »… usurpés, et s’obstinent dans la dénégation, qui plus est brutale, des droits économiques, sociaux, culturels et politiques légitimes du peuple tunisien.
Mohamed BOUAZIZI, l’immolé par le feu le 16 décembre 2010, décédé des suites de ses brûlures le 5 janvier 2011, ne s’est pas « sacrifié » en vain. Il a laissé derrière lui moult « Epées de flammes » nourries du feu purificateur d’Ahura Mazda
Insurrection, Insoumission, Rébellion, Devenir révolutionnaire,Révolution… voilà bien des mots « incongrus » qui feront tressaillir —de peur— plus d’un. Ils susciteront, chez d’autres, des rires moqueurs, car « démodés », les entend-t-on ricaner ; « mécontemporains », comme dirait l’autre, et « cadrant » mal, voire pas du tout, avec la bien rangée « transition démocratique » plate et fade par eux chantée à tue-tête…
Nous renvoyons tout ce « beau monde » auprès de… Hegel, et les invitons à faire l’effort de redécouvrir, à toutes fins utiles, en sa compagnie, les infinies « ruses » qu’emprunte inconsciemment la « Raison » pour faire advenir le nécessaire changement
Notre propos n’est pas de convaincre ceux-là qui ne manqueront certainement pas de continuer à s’accrocher de toutes leurs forces (si force ils en ont encore !) aux catégories molles (censées être « alternatives ») « bricolées », durant plus de 20 ans, en adéquation défaitiste avec l’intransigeance dictatoriale.
Nous souhaitons modestement contribuer à fonder sur un triple planmoral/éthique, juridique et politique, le droit de résistance à l’oppression, en tant que droit fondamental qui consacre la légitimité de l’opposition —qu’elle soit défensive ou offensive— à l’oppression. Laquelle oppression survient « lorsqu’une loi viole les droits naturels civils et politiques qu’elle doit garantir. Il y a oppression lorsque la loi est violée par les fonctionnaires publics dans son application à des faits individuels. Il y a oppression lorsque des actes arbitraires violent les droits des citoyens… » (Condorcet, Déclaration non reprise dans le texte de la Constitution de la Première République, du 23 février 1793)
Il s’agirait pour nous de briser, à travers un acte de transgression mûrement réfléchis, un tabou politico-juridique qui pose, de manière absolue tout autant qu’arbitraire, l’interdit d’aborder (et, pire encore, d’envisager concrètement) le droit/devoir de résistance à l’oppression. Nous nous attacherons donc à rétablir ce droit au rang qui lui sied, à savoir celui de garant ultime du respect des autres droits imprescriptibles de l’homme. C’est le sens profond de l’article 35 de la Déclaration précédant la Constitution montagnarde du 24 juin 1793, aux termes duquel :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque partie du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »
Il n’en est pas autrement de l’article 33 de la même Déclaration qui dispose :
« La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme
Ce droit-soupape-de-sûreté de l’ensemble des autres droits a été, concédons-le, ternis par la « terreur » révolutionnaire (française) et souillé par Poujade, mais rien ne le disqualifie intrinsèquement. Il demeure à nos yeux (comme aux yeux de tous les « damnés de la terre ») une conquête inestimable et extraordinaire de la liberté face à la tyrannie, de la souveraineté populaire contre l’arbitraire gouvernemental.
L’importance singulière que représente ce droit pour des pays comme la Tunisie découle du fait qu’il est le mieux à même de les doter d’une sorte d’antidote parfaitement efficace contre l’absolutisme, le totalitarisme, le despotisme et la dictature (en un mot contre tous les arbitraires).
Inscrire en caractères ineffaçables le droit de résistance à l’oppression dans une charte fondamentale authentiquement démocratique préviendrait à coup sûr toute velléité de détournement du pouvoir, son accaparation ou son utilisation abusive à des fins contraires aux intérêts communs du plus grand nombre, et immuniserait tant les simples citoyens que les agents publics (civils et militaires) de l’Etat contre le risque de « devoir » servir (ou se conformer aux) les exigences de l’ordre oppressif.
Aussi, nous ne nous étonnons guerre de retrouver une pareille inscription dans des constitutions de pays tels que l’Allemagne ou la Grèce qui ont connu les pires barbaries ou dictatures, et ont exprimé avec force détermination la volonté d’éradiquer une bonne fois pour toutes les dangers d’une potentielle réédition de pareilles horreurs.
La Tunisie bénéficie d’un atout majeur lui permettant d’adhérer à cette tradition constituante immunitaire contre l’oppression. Sa population est, en effet, composée en majeure partie de jeunes instruits, très ouverts sur le monde et l’universel, plutôt tolérants, et surtout assoiffés de liberté. Que cette jeunesse ait pu être sacrifiée sur l’autel de l’ordre dictatorial honni, l’habilite avec encore davantage de détermination et de force à bannir toute possibilité de reproduction de la servitude. Tel est notre point de départ.
On pourrait faire remonter le droit de résistance à l’oppression à la scène originaire du contrat social, en ce qu’il est une fiction fondatrice prometteuse d’une « vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes » (P. Ricœur) dans le cadre de l’« Etat civil » succédant au présumé « Etat de nature ». La délégation de Pouvoir qui y est associée n’est nullement synonyme d’un blanc-seing accordé à ceux qui en sont les dépositaires et dont ils peuvent user et abuser impunément. Le droit de résistance à l’oppression est inaliénable. Et même si les « sociétaires » consentent à ce que l’État détienne le monopole légitime de la violence, ils ne renoncent en aucun cas à la faculté de recourir à ce Droit correcteur qu’est la résistance à l’oppression, pour empêcher l’utilisation illégitime —détournement— du pouvoir (promulgation de lois contraires aux droits fondamentaux inaliénables, application liberticide –par les juges ou par les agents de l’administration– des lois justes en soi, etc.) ou du monopole étatique de la violence (détournement de la violence monopolistique d’État à des fins illégitimes, répression, protection des rentes et privilèges indus, coup d’état, etc.)
Dans le cas de la Tunisie (mais pas uniquement elle) ce droit est d’une actualité poignante.
Voici, en effet, un pouvoir politique usurpé qui s’est ingénié, depuis plus de deux décennies, à déposséder le peuple de l’ensemble de ses droits inaliénables, au premier rang desquels figure celui à « l’autodétermination », ou si l’on veut le droit au libre choix des gouvernants. Un coup d’état —« chirurgical » disent les chiens de garde du régime— a permis à un intrus issu des rangs de la police d’usurper nuitamment la magistrature suprême et de s’y maintenir 23 ans durant… entouré de prévaricateurs de la pire espèce.
Une gigantesque opération de pillage des richesses du pays s’est alors mise en place, qui va aboutir à l’appauvrissement allant en s’aggravant de toute la moitié ouest de la Tunisie (Sidi-Bouzid et Gafsa en font partie), c’est-à-dire les villes de l’intérieur, par opposition à celles du littoral. Le tout adossé à une politique répressive des plus brutales et intolérantes qui puisse exister.
Mais au-delà du pillage organisé, de la corruption massive, de l’appropriation maffieuse des domaines publics et de la confiscation des biens et propriétés privées, se sont les choix économiques orientés vers un libéralisme capitaliste débridé « soucieux » presqu’exclusivement de satisfaire servilement la demande européenne (plus de 80% des échanges commerciaux se font avec l’UE) allant jusqu’à faire accessoirement de la Tunisie (sur le plan touristique) une sorte d’annexe aux « maisons de retraite » européennes, incomparablement moins chères… et plus « ensoleillées ».
Ces choix macro-économiques excentrés (aggravant toujours davantage la dépendance, et partant le sous-développement structurel, de l’économie nationale) ne datent pas, à vrai dire, du coup d’état du 7 novembre 1987, mais remontent jusqu’aux débuts des années 70 consécutivement à l’abandon par le parti unique d’alors (Parti Socialiste Destourien – PSD) du « socialisme destourien » (la politique dite coopérative), dont Sidi-Bouzid a été parmi les régions qui en ont lourdement payé l’échec (« Le développement régional à Sidi-Bouzid entre réalité entravée et possibilités prometteuses », Rapport publié en août 2010 par la Section de la Législation, du Contentieux, d’Etudes et de Documentation, de l’UGTT)
Les régions de l’intérieur (l’arrière pays de la Tunisie) demeureront donc pauvres par rapport à celles du Sahel (côtières). Et en dépit du fait, par exemple, que Sidi-Bouzid est le premier pôle agricole du pays (op.cit., p. 108-109) elle ne bénéficiera d’aucun « retour » en termes d’investissements de la part de l’Etat, encore moins des particuliers, qui ne disposent pas, même s’ils le souhaitaient, des infrastructures nécessaires leur permettant d’y développer une industrie agroalimentaire (Exemple : seulement 357 km de routes ont été construites à Sidi-Bouzid au cours des 19 dernières années ! op.cit., p. 146).
Ceci étant sommairement évoqué ;
· De quoi sommes-nous témoins aujourd’hui ? D’une révolte.
· De quoi avons-nous besoin ? D’une Révolution.
· Que propose actuellement l’opposition ? Des réformettes dans le cadre du régime dictatorial en place.
Une révolte c’est un soulèvement, généralement de courte durée, dépourvu de projet et de perspectives (d’où la pertinence du diagnostic deleuzien à propos de mai 68 : « un devenir révolutionnaire sans révolution », Abécédaire).
Durant tout un siècle (allant de l’insurrection d’Ali BEN GUEDAHOM (1864) à celle dite du pain (1984)) la Tunisie n’a connu que des révoltes sans lendemain révolutionnaire (des sortes de jacqueries comme celles qu’a connues la France au cours de la première moitié du 14ème siècle) qui n’ont jamais abouti à la réalisation du changement radical tant espéré par le peuple. La seule presque-révolution-(rapidement trahie) qui a marqué profondément l’histoire de la Tunisie moderne est, sans conteste, celle entreprise par Bourguiba, et qui a doté la Tunisie d’atouts majeurs lui permettant de s’inscrire dans la modernité.
Pourtant, les ressorts révolutionnaires n’ont presque jamais manqué dans l’histoire de la Tunisie.
Si cela est vrai, et ça l’est, il doit forcément y avoir une raison (Hegel, La raison dans l’histoire, op.cit.). Laquelle raison devrait être utilement recherchée du côté des acteurs politiques beaucoup plus que dans les conditions objectives dans lesquelles ils se meuvent. Il y a eu, certes, dans l’histoire moderne de la Tunisie, des partis et groupements politiques dits révolutionnaires qui prônaient des changements radicaux (on songe essentiellement au GEAST –Groupe d’Etudes et d’Action Socialiste Tunisien–, et dans une moindre mesure au Parti Communiste Tunisien, Le Travailleur Tunisien, et la CHÔLA), mais ils n’ont jamais sérieusement pesé dans le devenir de la Tunisie. Les masses de travailleurs, censés être les principaux destinataires de leurs discours politiques, ont généralement préféré demeurer plutôt fidèles à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui bénéficie d’une aura et d’une crédibilité réelle acquises pendant la guerre de libération nationale et, grosso modo, préservée pendant et après le processus de décolonisation…
Les actants révolutionnaires sont donc restés cantonnés au niveau des marges, très loin des processus décisionnels, incapables de populariser leurs offres politiques et, partant, extrêmement vulnérables à la répression policière.
Les années 80 vont inaugurer, sur la scène officielle, l’apparition de partis politiques (en particulier le MDS) qui vont essayer vainement de concurrencer la traditionnelle popularité du Parti Socialiste Destourien (de Bourguiba). C’est le début d’une ère oppositionnelle légaliste convaincue « intimement » de la possibilité d’obtenir des réformes dans le cadre du jeu institutionnel « républicain ». Le coup d’état du 7 novembre 1987 va constituer une partie importante de son fond de commerce politique sur le « jardinage » de cette prétention réformatrice.
La défaite intériorisée du projet révolutionnaire, conjuguée avec le désenchantement, néanmoins sans cesse « réenchanté », de la possibilité d’obtenir des réformes politiques (dans un contexte mondial caractérisé par « la disparition des grands récits », la défaite du socialisme, « la victoire définitive du capitalisme », et la lutte contre le terrorisme…), va conduire tous les partis politiques (et pas seulement légalistes) à revoir nettement à la baisse leurs prétentions, et à accommoder sans cesse leurs discours et leurs moyens d’action à un point tel qu’on ne les distingue, désormais, presque plus des simples associations de défense des droits de l’homme. Métamorphose régressive que l’on pourrait qualifier de phénomène d’« associativation ».
Cette « associativation » (des partis d’opposition) est un phénomène inédit qui témoigne de la dégradation sans précédent de la situation politique dans notre pays. Les partis d’opposition dignes de ce nom devraient avoir pour objectif principal de concourir à la manifestation de la volonté populaire qui, laquelle lorsqu’elle leur est majoritairement acquise (démocratiquement), leur permettrait d’accéder tout bonnement au pouvoir. Mais compte tenu de ce que le régime politique tunisien constitue encore une des rares exceptions dans le monde, où l’opposition est systématiquement écrasée sous le poids des interdits politiques (illégitimes et illégaux) et de la criminalisation de la moindre pensée critique par une caste parasitaire et une poignée de maffieux qui ont privatisé l’État, spolié ses richesses, et aboli l’existence de la moindre « parcelle » d’espace public pluraliste, il s’en est suivi que ces mêmes partis —dans un mouvement de « rétrécissement d’ambition » (révolution →réforme →associativation) — se retrouvent aujourd’hui réduits (au nom d’une fallacieuse Realpolitik) à épouser les « simples et modestes » revendications associatives relatives aux libertés publiques et aux droits fondamentaux…
Tel est, brossé à grands traits, le contexte politique dans lequel a surgi la révolte du bassin minier de Gafsa en 2008. Il n’a, apparemment, pas changé d’un iota à la veille de la révolte de Sidi-Bouzid en 2010.
D’où la question incontournable de savoir ce qui a pu se produire pour que l’insoumission, cette fois-ci, ait pu s’étendre rapidement sur l’ensemble du territoire tunisien, y compris dans la capitale Tunis.
Marquons un arrêt digressif et essayons de comprendre ce qui s’est passé dans l’une et l’autre ville, dans l’une et l’autre révolte
À GAFSA D’ABORD :
– Le soulèvement qu’a connu le bassin minier de Gafsa (notamment la ville de Redeyef), qui a été sauvagement réprimé dans le sang (au moins trois décès), a été perçu à tort, par certains, comme étant un « problème » purement régional.
– Le pouvoir a imposé un véritable état de siège permanent pour prévenir l’extension du mouvement aux villes voisines.
– La présence des jeunes dans cette révolte a été, certes, importante mais ce sont surtout les familles (démunies), tous sexes et âges confondus, qui ont constitué le cœur-même du mouvement.
– Les contradictions entre, d’une part, la bureaucratie syndicale locale et régionale, et, d’autre part, les leaders syndicaux qui lui étaient opposés a empêché l’UGTT de jouer pleinement son rôle dans le conflit qui a opposé la population aux autorités locales et centrales
– La « guerre d’information par l’image » a été quasiment tributaire du travail (de couverture médiatique) accompli par le journaliste Fahem BOUKADDOUS, qui purge actuellement une peine infâme d’emprisonnement de 4 ans. Il semblerait, en effet, que le taux de connectivité à Internet dans la région (allant de pair avec la Cyber-résistance), n’ait pas atteint des proportions capables de contrer le travail méthodique de désinformation systématique mené tambour battant par les autorités dictatoriale.
– Malgré son importance (notamment à Paris) le soutien apporté au mouvement insurrectionnel de Gafsa n’a pas significativement ébranlé le pouvoir dictatorial, et son image « d’élève modèle » (ayant réalisé des « performances économiques »), auprès de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne, est restée quasiment intacte…
– Le soutien exprimé par les partis politiques de l’opposition n’a pas été à la hauteur du niveau élevé d’insoumission manifestée par la population…
Ce sont là quelques facteurs, parmi d’autres certainement, qui pourraient aider à comprendre l’impuissance qu’a éprouvée le mouvement insurrectionnel de Gafsa à s’exporter ailleurs.
À SIDI-BOUZID ENSUITE :
S’agissant de Sidi-Bouzid il importe de relever les facteurs suivants :
– L’immolation par le feu du jeune Mohamed BOUAZIZI a frappé tous les esprits et interpellé toutes les consciences, au point que la presse officielle (d’habitude aveugle à tout ce qui pourrait nuire à l’image de la « Tunisie » : lire le « gouvernement ») s’est résignée à en parler, dans des termes, il va sans dire, euphémiques et édulcorés qui lui sont bien évidemment propres, et qui trahissent sa servilité vis-à-vis du pouvoir en place
– Le taux de chômage extrêmement élevé parmi les jeunes diplômés de la région (avoisinant les 40 %). Ce qui fera d’eux la cheville ouvrière du soulèvement.
– La création, le lendemain de l’événement tragique et de l’émeute qui s’en est suivie, d’un comité de solidarité composé, entre autres, de syndicalistes (UGTT
– L’absence, dans la région, d’un conflit intersyndical qui aurait pu opposer (comme on l’a vu à Gafsa) les tenants de la bureaucratie au reste des syndicalistes. Ce qui a favorisé l’engagement plus ou moins franc de l’UGTT dont le soutien du mouvement
– L’attitude de l’UGTT qui a, apparemment, tiré les leçons qui s’imposaient de son effacement (sauf à gérer les conséquences…) constaté pendant la révolte de Gafsa, et son implication conséquente tout autant que rapide à travers une présence via ses militants, le soutien des revendications sociales et économiques… mais pas politiques visant la tête de l’Etat, et la mise à disposition de ses locaux
– Le taux de connectivité élevé (à Internet, en particulier facebook) des jeunes de la région et de sa classe moyenne qui a permis de couvrir quasiment en temps réel le soulèvement (via les téléphones portables munis de caméras, le téléchargement des vidéos sur Internet, et leur échange et transfert aux chaînes satellitaires notamment Al Jazeera…), de telle sorte que la vérité sur ce qui s’y passait a pu être connue par quasiment tous les tunisiens, et dans le monde entier, et a permis d’actionner très rapidement les réseaux de solidarité. Réel → Virtuel (Internet) → Réel. Tel est le cheminement qu’a emprunté le devenir révolutionnaire à l’œuvre en Tunisie.
– Les mots d’ordre politiques radicaux scandés à visage découvert par les manifestants à Sidi-Bouzid et dans la place Mohamed Ali, mettant en cause directement la responsabilité du dictateur Ben Ali et de sa belle-famille mafieuse, les Trabelsi, dans la misère, le chômage, l’asservissement, l’injustice et la corruption qui désagrègent la Tunisie, ont pu être vus et entendus par tous les tunisiens notamment sur le réseau social facebook (des millions de tunisiens).
– L’exhibitionnisme provocateur, insolent, brutal et méprisant des signes d’une richesse frauduleusement acquise, de la part des familles-sangsues et autre prédateurs de l’ère mafieuse, a été instinctivement rapproché avec la misère révoltante qui a pu conduire un jeune diplômé sans emploi à mettre fin à sa vie, en désespoir de cause, de la manière la plus interpellatrice qui soit…
– Le rôle des chaînes satellitaires, en particulier Al Jazeera, qui a permis à tous les tunisiens et au reste du monde de prendre la réelle mesure du changement qui s’opérait au sein de la population tunisienne, à savoir sa souveraine décision de se démettre de la peur qui l’habitait, de désigner clairement et publiquement ses ennemis, et de défier la dictature en exigeant rien moins que le départ de Ben Ali et de « sa bande de voleurs » !
Tels sont, à nos yeux, les principaux facteurs et traits distinctifs (par rapport à Gafsa) de la révolte en cours, à Sidi-Bouzid.
Reprenons, à présent, la question relative à l’attitude de l’opposition dite démocratique en présence de cette révolte.
L’opposition, dans sa composante légaliste-réformiste, est demanderesse —tenez-vous bien— d’un « débat national pour aplanir les problèmes et engager les réformes indispensables, etc. etc. » (voir les communiqués du PDP, ATTAJDID, FDTL) ; elle a attendu plus de trois semaines pour diffuser, le 09/01/11, un communiqué, signé par les survivances du Mouvement du 18 octobre et ses alliés, pour « solliciter » du dictateur l’arrêt des hostilités et l’engagement de quelques réformettes…
Quant à la composante groupusculaire qui se dit (se croit encore avec candeur) toujours « radicale et révolutionnaire » elle exige « des réformes structurelles » (sic) consistant dans la mise en place d’une caisse nationale d’indemnisation du chômage… et peut être même une sorte de Revenu Minimum d’Insertion… (voir la vidéo du porte-parole du PCOT sur youtube)
Aucun parti aussi bien reconnu qu’interdit n’a osé, contrairement à ce qui est scandé par les insurgés, exiger la démission collectivesans délai des gouvernants actuels, la dissolution du parlement, de la chambre des députés et de celle des conseillers, ainsi que de toutes les représentations factices, dans la perspective d’élections plurielles concurrentielles permettant de choisir librement une réelle Assemblée Constituante qui sera chargée de la rédaction d’une nouvelle charte fondamentale débouchant à son tour sur la proclamation de la deuxième République tunisienne, et l’organisation subséquente d’élections (il va sans dire, après abrogation de toutes les lois inconstitutionnelles et le rétablissement de la souveraineté populaire, etc.) législatives, présidentielle, municipales, etc.
Aucun parti (à l’exception du CPR… mais sa litanie déconnectée de la réalité ne date pas d’aujourd’hui ; l’on n’a pas forcément raison du seul fait qu’on ait été le premier à en parler) n’a soufflé mot sur la désobéissance civile (alors même qu’elle est en train de prendre corps !) ni sur le droit inaliénable du peuple tunisien de résister à l’oppression qui l’a réduite carrément à l’état de servitude…
On connait très bien « la ritournelle » que l’on ne manquera pas de nous renvoyer en réponse : « le rapport de force, maudit soit-il, n’est pas encore suffisamment mur, etc. etc. » ; « vous êtes aventuristes… populistes… anarchistes… irresponsables… » ; « Entre l’ordre établi et le chaos qui menace, on préférerait le premier » ; et la meilleure pour la fin : « Les islamistes en profiteront pour prendre le pouvoir ». Ce dernier Goule est brandit conjointement par une frange de l’opposition légaliste, et le pouvoir dictatorial en place (n’a-t-il pas construit sa réputation en tant que « rempart » anti-islamiste, ce qui lui vaut, en retour, le soutien inconditionnel des « grandes démocraties », sur lequel on reviendra longuement) :
« Imaginez un ou deux Mahmoud Ahmadinejad (président d’Iran) arrivant au pouvoir en Algérie, en Tunisie ou au Maroc (…) C’est entre cinq et dix millions de personnes qui quitteraient l’Afrique du Nord, en bateaux, à la nage, sur des radeaux, pour venir en Corse, en Sardaigne, en Sicile, sur la Côte d’Azur », dixit, Tarak Ben Ammar, la voix de son maître (AFP 07/01/11 | 16:34).
Notre réplique à cette opposition frileuse sera puisée chez THOREAU :
« Tous les hommes admettent le droit à la révolution ; c’est-à-dire le droit de refuser l’allégeance au gouvernement, et celui de lui résister, quand sa tyrannie ou son inefficacité sont grandes et insupportables. Mais, presque tous, disent quetel n’est pas le cas, à présent. » (H. D. THOREAU, La désobéissance civile, Mille et Une Nuits, p. 23)
De même que nous inviterons Hegel afin qu’il rappelle aux « sages-prudents » et autres « responsables » que : « Dans le cours de l’histoire, le moment de la conservation d’un peuple, d’un État, des sphères subordonnées de sa vie, est un moment essentiel (…) Mais il existe un autre moment : c’est le moment où l’ordre existant est détruit parce qu’il a épuisé et complètement réalisé ses potentialités, parce que l’histoire et l’Esprit du monde sont allés plus loin » (La raison dans l’Histoire, 10/18, p. 121).
Mais il faut tout de même la « comprendre » notre pauvre opposition tourmentée. La malheureuse, elle se « doit » de satisfaire deux « colossales exigences » concomitantes :
1) Celle, tout d’abord, du régime dictatorial en place (qui la devance toujours de plusieurs guerres à la fois…), ayant parfaitement compris le réel danger que représente pour sa survie la révolte généralisée de Sidi-Bouzid, lui a proféré avec « la fermeté qui s’impose » – et par la bouche même du dictateur en personne – la menace de ne point s’aviser à exploiter « ce simple fait divers, certes douloureux (sic), mais qui ne doit jamais être exagéré ou utilisé à des fins politiques… ». Et la malheureuse opposition de s’exécuter et de faire montre de sa « sage maturité » et de son « sens de la responsabilité »… en se refusant à inviter la population insurgée à davantage d’insoumission
2) Celle, ensuite, des « alliés traditionnels de la Tunisie » (lisez États-Unis et France) qu’ils doivent « rassurer » du mieux qu’ils peuvent et faire montre à leur égard du même sens de la responsabilité. Autrement dit, cette opposition « raisonnable » s’auto-assigne l’obligation d’apporter la preuve de sa capacité à diriger le pays (de la manière la plus sage qui soit) en lieu et place des gouvernants actuels… dans la continuité des engagements de la Tunisie vis-à-vis de ses partenaires et amis
Il ne faut surtout pas chambouler le schéma de « transition démocratique pacifique » par elle (l’opposition légaliste, pseudo-révolutionnaire, islamiste-rétrograde) préalablement arrêté, en se lançant dans une « entreprise périlleuse », synonyme d’anarchie, qui sera certainement écrasée sans pitié par la machine répressive dictatoriale, et dont le dommage collatéral avec excellence serait une perte catastrophique de crédibilité auprès de l’administration américaine et de l’État français… qu’ils peinent, d’ailleurs toujours, à en obtenir ne serait-ce qu’un semblant de reconnaissance…
À dire vrai l’opposition tunisienne ne déroge pas aux « lois » qui régissent tout mouvement populaire radical. Lorsque l’Histoire accélère son mouvement, les « appareils idéologiques d’Etat -L. Althusser », pouvoir et oppositions confondus (les partis, les syndicats, le clergé qui ne dit pas son nom…), se retrouvent, pour ainsi dire, « hors-jeu », et s’accrochent obstinément à leurs minuscules chapelles de peur d’être emportés par le tourbillon. Les révoltes se font le plus souvent sans eux et, par la force des choses, les révolutions se font, presqu’aussi souvent, contre la plupart d’entre eux ! Pourquoi ? Parce qu’ils sont incapables de saisir la mouvance créatrice des bas-fonds, impuissants à regarder la réalité sans les œillères partisanes, et prisonniers de l’étroitesse de leurs faux projets figés. En un mot, eux aussi ont des intérêts : présents (continuer à exister comme « acteurs politiques »), et futurs (participer au pouvoir hypothétique de demain), à préserver.
C’est également à l’aune de cette autopsie qu’il faut appréhender le mutisme grotesque des islamistes tunisiens (ANNAHDA). Ils ne doivent surtout pas, disent-ils en substance, parlant d’eux-mêmes, s’engager massivement dans « le mouvement », car cela risque d’être immédiatement exploité par la dictature, qui y puisera l’alibi de la manipulation islamiste, du retour du danger intégriste, et écrasera, sans hésiter, sauvagement la « frêle révolte » avec, en prime, la sacro-sainte bénédiction de « l’Occident ».
La réalité est tout autre. Ce parti (il se dit Mouvement, mais il est statique) éminemment opportuniste est, d’entre tous les autres, celui qui s’grippe le plus à l’autoconservation. Non seulement parce qu’il se croit (en son for intérieur) doté d’une utopique mission divine, mais surtout parce qu’il a frôlé la disparition suite au bras de fer qu’il avait, précocement (début des années 90), engagé solitairement avec le régime dictatorial qui l’a réprimé avec une cruauté inouïe, sous le regard —tantôt compatissant et apeuré, tantôt insensible et complice du bourreau— des autres « sensibilités politiques ».
Cet épisode douloureux, convenons-en, pour les islamistes tunisiens, les a fait se convertir irrévocablement au pragmatisme inodore et incolore. Leur stratégie sera désormais basée sur trois considérations majeures : Reconstruction (en essayant tant bien que mal de préserver l’unité fragile du parti dont la direction, en exil, est matériellement coupée de sa base) ; Effacement (afin, soi-disant, de ne pas embarrasser les partenaires et alliés, mais surtout pour donner des gages aux « autorités » tunisiennes quant à l’assagissement du « Mouvement », et rassurer les « occidentaux » sur la modération de cet islamisme pacifique) ; Attentisme (ne jamais prendre parti dans un sens ou dans l’autre pour tout ce qui concerne les enjeux cruciaux, et attendre opportunément les prémices du dénouement pour s’exprimer… de manière inconséquente).
Ce parti pragmatique-opportuniste a été totalement absent dans la révolte du bassin minier de Gafsa. Il l’est également aujourd’hui à Sidi-Bouzid et dans le reste du pays. Il n’en a pas été autrement par le passé dans les révoltes de 1978 et de 1984. L’engagement franc et massif dans les révoltes sociales du peuple tunisien semble être une étrangeté impénétrable pour « nos » islamistes. Alors, que l’on ne vienne surtout pas, après tout cela, nous « bassiner » avec ce pseudo retrait-effacement préventif.
S. SIGNORET disait de certains de ses collègues : « Il y a de vilains réacs qui sont de prodigieux comédiens » (La Nostalgie n’est plus ce qu’elle était). Les nôtres sont tout sauf prodigieux
Heureusement, les mouvements populaires ont toujours montré qu’ils pouvaient aisément se passer de ces oppositions émasculées (légaliste-réformiste, pseudo-révolutionnaire, islamiste-réactionnaire). Gafsa ne les a pas attendues pour gronder sa colère ; Benguerdane ne leur a pas demandé l’autorisation pour faire plier la dictature ; la Tunisie (Sidi-Bouzid, Kasserine, etc.) les rangera au magasin des accessoires s’ils ne se décident à lui apporter main-forte. C’est-à-dire appeler un chat-un chat ; désigner la dictature pour ce qu’elle est ; exiger le départ du dictateur et de sa maffia (non sans avoir, au préalable, restitué les fruits de leur rapine, et comparaître devant un tribunal indépendant et impartial, pour répondre —dans le cadre d’un procès équitable— de leurs crimes abjectes), et s’engager franchement et massivement, sur le terrain, aux côtés du peuple tunisien en lutte pour faire advenir les conditions de possibilité d’une nouvelle République démocratique et sociale sur les décombres de la dictature immonde.
Les pseudo-« hommes historiques », chefs de partis et leaders de « l’opposition démocratique » et autre « opposition démocratique progressiste » (blanc bonnet, bonnet blanc), qui nous affligent (en Tunisie) feraient mieux de renoncer à leurs mesquins petits calculs égotistes, ne dépassant pas le bout de leurs nez, et prendre de la graine auprès de Hegel (oui ! encore lui…), qui n’est pourtant pas ce qu’il y a de plus révolutionnaire :
« L’État du monde n’est pas encore connu. Le but est de l’amener à cette connaissance. Tel est bien le but des hommes historiques et c’est là qu’ils trouvent leur satisfaction. Ils sont conscients de l’impuissance de ce qui existe encore mais qui n’a qu’un semblant de réalité. L’Esprit qui a progressé à l’intérieur et qui est en train de sortir de terre, a transcendé dans son concept le monde existant. Sa conscience de soi n’y trouve plus la satisfaction ; son insatisfaction montre qu’il ne sait pas encore ce qu’il veut. Ce qu’il veut n’existe pas encore de façon affirmative ; et il se place donc du côté négatif. Les individus historiques sont ceux qui ont dit les premiers ce que les hommes veulent. Il est difficile de savoir ce qu’on veut. On peut certes vouloir ceci ou cela, mais on reste dans le négatif et le mécontentement : la conscience de l’affirmatif peut fort bien faire défaut. Mais les grands hommes savent aussi que ce qu’ils veulent est l’affirmatif. » (La raison dans l’Histoire, p. 122-123)
Le philosophe idéaliste allemand avait pensé « L’homme historique » (dont Napoléon, César et Alexandre seraient les archétypes) au singulier, nous l’imaginerons nécessairement au pluriel (comment pourrait-il en être autrement après Marx). La jeunesse tunisienne, en tant que fer de lance de la révolte en cours, en est l’incarnation. Elle est en passe d’être lâchement trahie par ceux qui, naguère, chantaient encore ses louanges, et qui tremblent aujourd’hui à l’idée de la voir s’installer durablement dans la rue.
C’est à cette jeunesse que nous nous adressons. Celle qui échappe aux pesanteurs idéologico-institutionnelles. Quant à celle qui se trouve encore sous l’emprise des appareils nous lui demanderons de « pousser » de toutes ses forces vers une radicalisation, ou carrément un changement de cap, de leurs directions opportunistes en vue de les amener à se démettre du leurre réformiste presqu’obscène (vu qu’ils sont impuissants à se projeter au-delà des « lignes rouges » tracées par la dictature). Ce qui s’est passé avec l’UGTT, qui a épousé et soutenu clairement et rapidement la cause du peuple en marche, sous l’effet de l’engagement concret des militants, cadres moyens et de base, peut servir d’exemple à la jeunesse partidaire pour qu’elle ne désespère pas de la possibilité de contaminer « ses sommets » par le virus de la radicalité.
Ce long détour nous a été nécessaire pour défricher le terrain politique tel qu’il se donne à voir aujourd’hui en Tunisie. Nous pouvons à présent nous attaquer frontalement au contenu du droit de résistance à l’oppression.
Mais, préalablement à cela, arrêtons-nous un court moment pour commenter les nouvelles macabres qui nous parviennent du « front » de lutte pour le salut de la Tunisie.
Nous apprenons (09/01/11) alors que le présent document est encore à l’ouvrage, que les sbires (ces sinistres agents de police italiens du Moyen Âge) du Général Ben Ali, les exécrables BOP (Brigades de l’Ordre Public, que l’on rebaptisera Brigades d’Oppression du Peuple) ont ignoblement massacré plus d’une cinquantaine de nos compatriotes sans défense, et fait répandre le sang des innocents dans les villes de Kasserine (22), Meknassi (2), Talha (16), Regeub (8), Feriana (1), sans compter les nombreux blessés graves par balles (toujours réelles). Ces brutes sanguinaires ont également, telle une meute de chiens enragés, pillé, saccagé les maisons et les commerces, et incendié des localités entières dans la région.
Les images qu’on voit défiler sur les sites de partage de vidéos ne sont pas sans évoquer les scènes de désolation, de pillage, d’exaction et de terreur, commis par quelque armée occupante dans un territoire ennemi.
On savait déjà que « Ce général avait les états de service d’un chacal ; Et le crime aimait en lui le vice » (V. Hugo) ; mais on ignorait encore qu’il voulait jouer à Néron, ce criminel absolu qui a tué mère (Agrippine), demi frère (Britannicus), épouse (Octavie), amante (Poppée), obligé Sénèque à se suicider… et incendié Rome.
Mais par devers tout, le despote sanguinaire de Carthage ne nous entendra jamais lui poser la question résignée, de l’apôtre Pierre : « Quo vadis, Domine ? » (Où vas-tu, Seigneur ?) ; Car on sait parfaitement où veut aller Néron le petit. On sait, également, que La condition d’existence de la dictature c’est la terreur, et qu’« après l’ordre oppressif le déluge ». Il ignore, cependant, que la Tunisie —après lui et ses brigands acolytes— sera portée sur les eaux de la liberté, telle l’Arche de Noé, et que la colombe tenant dans son bec le rameau d’olivier sanguinolent est déjà sur le chemin du retour !
Aussi, nous lançons un insistant appel à tous les agents publics militaires et policiers pour qu’ils fassent preuve d’un vrai courage en s’abstenant catégoriquement d’exécuter les ordres illégitimes qui leur sont donnés d’assassiner ou de réprimer leurs concitoyens qui manifestent dans les lieux publics, ou qui extériorisent, de quelque manière pacifique que ce soit, leur rejet de l’ordre dictatorial avec son cortège nauséabond de corruption, de népotisme, d’exploitation, d’injustice et d’oppression. L’insubordination citoyenne doit supplanter le détestable « Ordre » (despotique) figurant indûment en première position de la devise de cette pseudo république qui « poussa l’odieux jusqu’à l’exécrable » (Hugo).
Car, ce n’est guère du courage que de réprimer ou de tirer à balles réelles (ou, pires encore, avec des munitions réservées à la chasse, comme en ont fait les cerbères de Ben Ali) sur les populations civiles sans défense. Cela a un nom : lâcheté.
Et n’allez surtout pas imaginer que vous pourrez vous abriter derrière les ordres « venant d’en haut » pour échapper à la responsabilité que vous encourrez certainement. L’excuse de la hiérarchie est inopérante dans votre cas, comme dans celui de tout « agent » pratiquant la torture en exécution des ordres de ses supérieurs.
On demande donc à tous ces agents publics de l’armée (des généraux aux simples soldats) de ne pas se rendre complice de la bête aux abois qu’est, désormais, la dictature agonisante et qui tente, désespérément, de prolonger un peu plus sa survie artificielle en déversant, par votre biais, le sang de notre vaillante jeunesse. Retournez vos baïonnettes, sans en faire réellement usage, contre les sangsues abjectes qui veulent vous déshonorer encore davantage en vous entrainant dans leur sillage au fond des abîmes avilissants.
Prenez exemple sur le chef d’état-major Rachid AMMAR qui a refusé d’ouvrir le feu sur les manifestants. La Tunisie libre s’en souviendra. Elle n’oubliera pas non plus les circonstances dans lesquelles son replaçant, Ahmed CHEBIR (chef des renseignements militaires !) a pris ses fonctions.
Bref, nous leur disons : agissez selon les percepts de votre code d’honneur (qui, nous vous le rappelons, vous fait devoir de ne jamais tirer dans le dos de quelqu’un, fût-ce votre ennemi. Principe que les plus vils d’entre vous ont lâchement piétiné en assassinant d’une balle dans le dos Manal BOUALAGUI, le 9 janvier 2011 à Regeub) de telle sorte que vous abrégez les souffrances de ce peuple meurtris par 23 ans de despotisme féroce, en le débarrassant de ses bourreaux sanguinaires et en l’aidant à se réapproprier sa souveraineté spoliée
De même, nous nous adressons aux agents civils de la fonction publique, à tous les échelons et dans tous les secteurs de l’administration, pour leur demander de manifester, chacun à son propre niveau, une solidarité active avec le peuple en lutte pour la liberté et la dignité de TOUS, contre les corrupteurs/corrompus, contre les rapines, les concussions et les malversations, qui rangent notre société par le fait de quelques familles maffieuses qui se servent (sans limites) impunément dans les deniers de l’Etat… Nous leur rappelons que l’administration publique se doit d’être au service (consciencieux et intègre) des seuls citoyens, conformément au principe d’égalité, et non au service du RCD. Un authentique Etat de droit commence par vous. Soyez, donc, à la hauteur de la responsabilité historique qui vous incombe, en rejetant l’allégeance partisane, et en revendiquant votre indépendance à l’égard des appareils du parti-Etat-RCD qui vous ont réduits à l’état de servitude.
Nous nous adressons également aux magistrats (juges et parquetiers confondus) pour leur rappeler l’extraordinaire performance de 2005, au cours de laquelle ils avaient réussi à élire, parmi leurs pairs, des organes (dont un Bureau Exécutif) indépendants qui ont très tôt fait de revendiquer une véritable indépendance de la justice à l’égard de l’exécutif liberticide. Vous, qui aviez su, un court laps de temps —qui restera, à jamais, gravé dans la mémoire collective de tous les tunisiens— manifester souverainement votre volonté d’affranchissement du joug de la dictature, avant qu’elle ne fomente contre vous son putsch honni, nous vous disons : renouez sans plus tarder avec votre volonté d’indépendance et dénoncez haut et fort l’immixtion de l’exécutif maffieux dans le fonctionnement de la justice. Rappelez-vous votre serment le jour où vous aviez intégré cette noble et honorable fonction. La dictature vous a, plus que tout autre corps de l’Etat, souillé en instrumentalisant les plus faibles et les moins honnêtes d’entre vous à des fins de corruption, de règlement de compte politique, d’impunité des prévaricateurs, etc. La justice a déserté depuis fort longtemps les palais qui en portent le nom. Il est grand temps d’adhérer au mouvement de désobéissance généralisée et de laver l’affront.
Pour clore ce passage en revue indicatif des différents champs où pourrait se déployer le droit de résistance à l’oppression, nous voudrions rappeler, en guise de conclusion, à ceux qui ne manqueront pas d’y voir une « hérésie gauchiste, anarchiste, etc. », quelques textes constitutionnels de pays bien démocratiques comme il se doit, qui en ont adopté le principe, sa philosophie et son esprit :
L’article 20, alinéa 4 de la Loi Fondamentale allemande :
« Tous les allemands ont le droit de résister contre quiconque entreprendrait de renverser cet ordre [l’ordre constitutionnel instauré par la Loi Fondamentale] lorsque aucun autre remède n’est possible. »
L’article 120 § 4 de la Constitution grecque :
« Ont le droit et le devoir de résister par tous les moyens à quiconque entreprendrait son abolition par la violence. »
Cette dernière disposition s’inspire des constitutions révolutionnaires grecques de 1823 et 1827 qui prévoyaient :
« Le régime politique sous le nom de Constitution politique de la Grèce est confié à la fois aux corps Législatif, Exécutif et Judiciaire pour qu’ils agissent de concert avec lui. Il est confié à la garde des peuples et repose sur le patriotisme de tout Grec pour qu’il soit appliqué dans toute son étendue »
L’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et le résistance à l’oppression »
La future Constitution de la deuxième République tunisienne qui sera, inéluctablement, proclamée sur les décombres de la dictature sanguinaire de Ben Ali, doit nécessairement contenir une disposition expresse, semblable à celles reproduites ci-haut, afin de bannir une fois pour toutes le risque de renouvellement de la spoliation de notre inaliénable liberté.
Nous avons à dessein laissé la France pour la fin. Ceci pour faire ressortir le contraste flagrant qui sépare la France d’aujourd’hui de celle, révolutionnaire et humaniste, d’antan.
Le mutisme assourdissant de l’Etat français à propos des gravissimes évènements qui ébranlent actuellement la Tunisie, est on ne peut plus consternant. Ce pays qui est d’habitude prompt à fustiger les « dictatures » un peu partout dans le monde (en Irak, Iran, Corée du Nord, Birmanie, Afghanistan, Amérique Latine, etc.), et qui est même parfois capable de la déceler là où elle est inexistante (Chavez), se mure subitement, dès qu’il s’agit de la Tunisie, de l’Algérie ou du Maroc, dans un silence coupable qui fait du pays de Voltaire Le complice de la dictature immonde de Ben Ali. Et pour cause…
Pour moins que ça —mais ailleurs qu’en Tunisie, il va sans dire— Sarkozy aurait illico enfourché son dada, tapé fort sur la table, et longuement bavé devant les médias, pour « imposer » (sic) le respect de l’Etat de droit, les droits de l’homme, les valeurs démocratiques, et blablabla.
On voit bien, en effet, monsieur « Le président des riches » (clin d’œil à Michel et Monique PINÇON, et à leur excellente enquête) ami fidèle des dictateurs arabes aux mains couvertes jusqu’aux coudes du sang des innocents, que les « espaces de liberté » s’élargissent considérablement en Tunisie… Elles se sont tellement élargies et pris de la consistance, en fait, que les pauvres tunisiens en pâtissent… au point d’en mourir par dizaines, tirés comme des lapins avec des munitions destinées aux bestiaux !
Ce qui vient d’être dit à propos de l’Etat français (qui a presque honte de son passé révolutionnaire/humaniste, dont nous nous proposons, volontiers, d’en être les continuateurs…) est, mot pour mot, valable à l’égard de l’Union Européenne qui choies le despote de Carthage, le cajole dans le sens des poils teints couleur nuit (cachez-moi ces signes de vieillesse qui me rappellent l’inéluctabilité de mon naufrage, a-t-en l’impression de l’entendre gémir), et en fait l’élève modèle parmi les partenaires de la forteresse Europe.
Peu importe que les tunisiens soient privés de liberté ; au diable les pauvres et autres déshérités dans le sud de la méditerranée qui vivent par millions en dessous du seuil de pauvreté ; ce qui compte avant tout et pour tout c’est la « lutte anti-terroriste » (sous entendu anti-islamiste), « le contrôle des flux migratoires » barbares déferlant du sud, la réorganisation de l’économie selon les exigences du capitalisme ultralibéral…
Mais voilà que la grande Histoire rattrape la petite. Et que les bailleurs de fonds européens (France en tête) découvrent, avec une surprise feinte, qu’ils avaient, en fin de compte, misé sur un tocard. Que la stabilité si joliment emballée qui leur a été vendue, n’était pas en réalité aussi « stable » qu’elle n’en avait l’air ; que le « tigre » du Nord de l’Afrique avec ses inégalables « performances économiques », n’était, somme toute, qu’un piètre fauve en papier, et qu’un grand nombre de tunisiens étaient privés jusques même des « droits de l’homme » chiraquiens que sont les droits de manger, se vêtir et trimer.
On est à vrai dire sidéré par l’étroitesse d’esprit et l’absurdité des choix de ceux qui se posent, pourtant, comme concurrents de la Chine, Japon, Etats-Unis… et qui font montre d’une incapacité déroutante à identifier lucidement où résident réellement leurs vrais intérêts à long terme. Est-ce en continuons à soutenir (à coup de millions d’euros, de satisfécits, et de silence complice) un régime sanguinaire agonisant, vomis par sa population ? Ou est-ce en « lâchant » officiellement, sans délai ni regret, ce boulet, en lui intimant fermement l’ordre de partir, comme ils savent bien le faire avec leurs anciens serviteurs —Gbagbo— (d’où l’exergue en tête du document) ?
Enfin, dites-vous biens Messieurs Sarkozy, Berlusconi, Ben Ali et acolytes, que le peuple tunisien votera un jour (plus proche que vous ne pourriez l’imaginer), librement et démocratiquement et, alors, ce ne seront pas que les mains qui mettront les bulletins dans les urnes, mais le cœur, la mémoire et l’histoire aussi.
GROUPE ANONYME
Le 10 janvier 2011
Violent unrest breaks out in Tunisian capital
* Crowds attack municipal office in suburb * Police fire warning shots in air, teargas * Washington says worried by reports of “excessive force” * Protesters say want jobs, better living conditions By Tarek Amara TUNIS, Jan 11 (Reuters) – Police fired into the air to disperse a crowd ransacking buildings in a Tunis suburb on Tuesday, the first time a wave of violent unrest that officials say has killed 23 civilians has hit the capital. People taking part in the weeks of clashes rocking Tunisia say they want jobs and better living conditions, but the authorities say the protests have been hijacked by a minority of violent extremists armed with petrol bombs and clubs. In the strongest U.S. statement on the violence to date, State Department spokesman Mark Toner said Washington was “deeply concerned by reports of the use of excessive force by the government of Tunisia”. A Reuters reporter in the working-class Ettadamen neighbourhood of Tunis said he saw hundreds of youths, who had earlier blocked roads with burning tyres and hurled stones at police, try to attack a local government building. Police fired warning shots into the air and also fired teargas grenades to try to force people back from the building, the reporter said. “We are not afraid, we are not afraid, we are afraid only of God,” the crowds chanted. The main body of the crowd later dispersed and police were pursuing small groups of people through side streets near the scene of the earlier stand-off. A witness reported that large numbers of police reinforcements had been brought in and were being kept on standby a few blocks away. There was no sign of any disturbances in other parts of the city. The unrest is the worst in decades. Officials said the civilian deaths — almost all of them in clashes in provincial towns at the weekend — came about when police fired on rioters in legitimate self-defence. Reports of the clashes in Tunis emerged minutes after the government raised the death toll from the unrest by three, but dismissed human rights groups’ estimates of a higher number. Until Tuesday evening there had been no reports of major new clashes after the army was deployed in the most restive towns, schools and universities were shut indefinitely and police with loudhailers ordered people in at least one town not to gather in the streets. GRIEVANCES Tunisia — a country of 10 million people which depends on trade and tourism for its economic survival — has been bracing for international reaction to its handling of the protests. But former colonial ruler France, which still carries influence in the north African country, responded to the unrest without apportioning blame for the deaths. Tunisian Communications Minister Samir Labidi told a news conference that the death toll from clashes in the past few days was 21 — three more than previously announced. An additional two people were killed in clashes earlier in the unrest, which has now been under way for almost a month. A further two committed suicide in acts of protest. “All other figures given by television and agencies which talk about 40 or 50 (dead) are totally false,” Labidi said. “Religious extremist movements and extremist movements from the left have infiltrated these protests and pushed for violence,” he said. Addressing the grievances of some of those involved in the clashes, he said: “Our response to the demands of the young people is economic and social reforms and more opening up towards liberty.” Souhayr Belhassan, who chairs the Paris-based International Federation for Human Rights, had earlier told Reuters the figure established by her organisation was 35 people killed. “The toll … could get worse,” she said. The main focus of the protests has been bread-and-butter issues but some of those taking part have criticised President Zine al-Abidine Ben Ali, especially on social media such as Twitter and Facebook. In one of the most vivid examples, a song by a 22-year-old rapper entitled “Mr President, your people are dying”, was widely circulated online. The rapper, Hamada Ben-Amor, was detained and released three days later, his brother said. Ben Ali, facing the worst unrest of his 23-year rule, said on Monday the rioting was a “terrorist act”, orchestrated by foreign forces trying to damage Tunisia. He also promised to create 300,000 jobs before the end of 2012.
Jobless youths in Tunisia riot using Facebook
By ELAINE GANLEY and BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press TUNIS, Tunisia (AP) _ In the cruise ship brochures, Tunisia is a land of endless sandy beaches, warm Mediterranean waters, ancient ruins and welcoming bazaars. But behind the postcard-perfect facade, legions of jobless youths who see no future are seething under the iron-fisted leadership of President Zine El Abidine Ben Ali, and worried fathers wonder how they will feed their families. Their despair over Tunisia’s soaring unemployment and rising food prices has fueled more than three weeks of deadly riots, posing the most significant challenge yet to the 74-year-old leader who grabbed power 23 years ago in a bloodless coup. And what has helped to break the barrier of fear that kept Tunisian anger bottled up for so long? Social networks like Facebook, which have helped organize protests and fuel online rage across this North African nation. Police have fired repeatedly on protesters. The government says 23 people have died in the riots _ 21 in the last three days _ but unions and witnesses say at least 46 have died. In the town of Kasserine, site of the bloodiest confrontation, police were reported to have killed a man carrying the coffin of a child. Riots were reported late Tuesday in the Ettadhamoun neighborhood five kilometers (three miles) west of Tunis _ the first time the violence has reached so near the capital. A resident said youths set fire to a local administration building and sacked banks, while police fired on rioters. He spoke on condition of anonymity, because of the sensitivity of the unrest. The revolt that began with an individual protest Dec. 17 has left this moderate Muslim nation’s reputation as a symbol of modernity in tatters and highlighted its inability to provide opportunities for its young. “When a father can no longer feed his children, he loses his place … and his dignity,” said Selim Ben Hassen, the Paris-based president of the Byrsa citizens movement. “It’s not just a question of money. It’s a question of honor.” Ben Hassen credits Facebook for spreading word of the unrest _ and bolstering timid citizens to break their traditional code of silence. “The psychological barrier of fear has fallen,” Ben Hassen said. “People now know it’s possible to go into the streets, cry ‘Freedom!’ and say ‘We don’t want a president for life.”‘ Video-sharing sites like YouTube and Daily Motion are banned in Tunisia, where newspapers are tightly censured, but Facebook abounds and videos posted there are quickly spread around. One in 10 Tunisians has a Facebook account, according to Ben Hassen, whose movement is also on Facebook. “It’s a form of civil resistance,” he said. In the capital of Tunis, police violently broke up a demonstration Tuesday by about 100 actors, musicians and other artists that condemned the government crackdown on the rioters, Tunisian stage director FadhelJaibi told The Associated Press. Jalila Baccar said she saw police attack fellow actress Raja Ben Ammar. “(She was) insulted, beaten, knocked to the ground and dragged by her hair for a few hundred meters (yards),” Baccar said. The unrest began after Mohamed Bouazizi, a 26-year-old with a university degree, set himself on fire when police in the central town of Sidi Bouzid confiscated the fruits and vegetables he was selling without a permit. He later died in a hospital near Tunis, and his desperate act touched a nerve with educated, unemployed youths nationwide. Unemployment in Tunisia is officially around 14 percent but is much higher in rural areas and among youths. The death even sparked several copycat suicides _ in the latest, an unemployed 23-year-old climbed an electric pylon Tuesday near Bouazizi’s hometown and electrocuted himself, union official Mohamed Fadhel told the AP. The unrest has hopscotched to towns around the country, concentrated in, but not limited to, regions less visible to the waves of European tourists who flock to Tunisia’s beaches. Public buildings, schools, cars and even police stations have been attacked. Ben Ali, whose portrait hangs in public offices across the country, has labeled the rioting “terrorist acts” controlled from abroad. On Monday, he ordered all high schools and universities, seen as hotbeds of activism, to shut down indefinitely. His government is now arresting bloggers and reporters. Paris-based Reporters Without Borders said a journalist for Radio Kalima was carted off Tuesday from his home in the city of Sfax and a correspondent for the radio in the southern city of Gabes was sprayed with a Mace-like gas, pushed into a truck and taken to the Interior Ministry. Most of the deaths have been over the last three days in the central town of Kasserine, 120 miles (200 kilometers) southwest of Tunis. “After trying in vain to stop (protesters) from invading police stations and firing warning shots, security forces were obliged to open fire,” the Interior Ministry said statement Tuesday of violence there Monday. Local teacher Chokri Hayouni said he counted 19 dead in the city, where he said 3,000 soldiers were deployed, including over a dozen military vehicles positioned around the central bank. Youths in neighboring Algeria took to the streets for four days to protest skyrocketing prices of staples like cooking oil and sugar, but authorities quickly slashed prices and calm returned. Experts see no particular link between the events. France, the former colonial ruler, has laid low during the Tunisian unrest. But the United States summoned Tunisia’s ambassador, and U.S. State Department spokesman P.J. Crowley said Tunisians should enjoy the right to protest and expressed concern about a crackdown on the country’s social media. In response, Tunisia’s Foreign Ministry summoned the U.S. ambassador Monday, expressing “surprise” at the American reaction. Germany’s deputy Foreign Minister Werner Hoyer warned on Tuesday the unrest could affect Tunisia’s rapprochement with the European Union. The country vaunts its modernity. Tunisian women are banned from wearing Islamic head scarves in public buildings and have the right to initiate divorce. However, critics say that women are being used as window dressing in a country that fails to offer its citizens basic freedoms. “The law will have the last word,” Ben Ali told the nation in a televised address Monday. He insisted he is personally committed to creating 300,000 jobs in the next two years. A former interior minister now in his fifth term, Ben Ali is suspected of wanting to replicate the man he ousted, president-for-life Habib Bourguiba, the founder of modern-day Tunisia. Significantly, the offices of his ruling RCD party, which tightly controls political life, were among the buildings attacked by rioters.
Tunisie: Hillary Clinton appelle à “une solution pacifique”
AFP, le 12 janvier 2011 à 07h46 GMT DUBAI, 12 Jan 2011 (AFP) – La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement tunisien à œuvrer à une “solution pacifique” pour faire cesser les troubles sociaux qui secouent le pays, dans une interview à la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï. “Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l’instabilité” qui touche la Tunisie, a déclaré Mme Clinton dans cette interview diffusée mardi soir, en se disant également préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires”. “Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution”, a-t-elle ajouté. Mme Clinton a appelé Tunis à “se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes”. Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près d’un mois ont fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon un syndicaliste. Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un “usage excessif de la force” envers les manifestants. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles. L’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi par le gouvernement tunisien qui s’est dit “surpris” par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. “Nous regrettons que l’ambassadeur américain ait été convoqué”, a dit Mme Clinton, soulignant que les relations des Etats-Unis avec la Tunisie comportaient “beaucoup d’aspects très positifs”.
Military deployed in Tunisian capital after riots
* Soldiers in city centre and outside state television HQ * Police clashed with crowd in capital overnight * Washington says worried by reports of “excessive force” * Protesters say want jobs, better living conditions By Tarek Amara TUNIS, Jan 12 (Reuters) – Soldiers were deployed in the centre of Tunis on Wednesday after a wave of unrest that officials say has killed 23 people spread overnight to the capital for the first time. On the city’s main avenue, two military vehicles were parked opposite the French embassy, and two soldiers with weapons were patrolling in the street, a Reuters reporter said. A short distance from downtown Tunis, two Humveee vehicles were parked at the entrance to the state television headquarters and two soldiers wearing helmets and flak jackets were patrolling with automatic weapons. Late on Tuesday, police fired into the air to disperse a crowd ransacking buildings in a Tunis suburb. The wave of violent unrest is the worst in President Zine al-Abidine Ben Ali’s 23-year rule. People taking part in the weeks of clashes rocking Tunisia say they want jobs and better living conditions, but the authorities say the protests Have been hijacked by a minority of violent extremists armed with petrol bombs and clubs. In the strongest U.S. statement on the violence to date, State Department spokesman Mark Toner said Washington was “deeply concerned by reports of the use of excessive force by the government of Tunisia”. Officials said the civilian deaths — almost all of them in clashes in provincial towns at the weekend — came about when police fired on rioters in legitimate self-defence. Until Tuesday evening there had been no reports of major new clashes after the army was deployed in the most restive towns, schools and universities were shut indefinitely and police with loudhailers ordered people in at least one town not to gather in the streets. The main focus of the protests has been bread-and-butter issues but some of those taking part have criticised President Zine al-Abidine Ben Ali, especially on social media such as Twitter and Facebook. Ben Ali said on Monday the rioting was a “terrorist act”, orchestrated by foreign forces trying to damage Tunisia. He also promised to create 300,000 jobs before the end of 2012.
|
Tunisie/violences: l’armée déployée à Tunis, le régime contesté
TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – L’armée a été déployée mercredi dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d’un mois d’une crise qui a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Des soldats armés, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans la ville pour la première fois depuis le déclenchement des troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis la mi-décembre. Ce développement est intervenu alors que des sources de l’opposition ont fait état du limogeage du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force, selon les mêmes sources. Il aurait été remplacé par le chef des renseignements militaires Ahmed Chbir, selon ces informations qui n’ont pu être confirmées de sources officielles. Dans la capitale, des renforts étaient postés à des carrefours du centre et à l’entrée de la cité populaire d’Ettadhamen (Solidarité), une banlieue où des jeunes et des policiers se sont affrontés la veille au soir. C’était la première fois que des violences se produisaient près de Tunis, l’épicentre du mouvement se situant jusqu’à présent dans le centre du pays. Un blindé et des soldats en armes étaient positionnés à l’entrée du faubourg où des carcasses de voitures et d’un bus incendiés n’avaient pas encore été enlevées, près de la sous-préfecture attaquée. Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités populaires d’Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, à l’ouest de la capitale. Dans Tunis, outre des renforts importants de police et unités d’intervention spéciales, deux véhicules de l’armée et des soldats montaient la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l’ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis. Cette place avait été la veille le théâtre de manifestations étouffées par la police. Des renforts militaires étaient également visibles autour de la radio-télévision. Mardi soir, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est dite “inquiète quant aux troubles et à l’instabilité” dans ce pays dirigé depuis 23 ans par le président Zine El Abidine Ben Ali. Elle s’est également déclarée préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires” et a appelé à une “solution pacifique”. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Le président Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et âgé de 74 ans, est intervenu lundi à la télévision pour tenter désamorcer la crise. Il a promis la création de 300.000 emplois en deux ans mais aussi qualifié les violences d'”actes terroristes impardonnables perpétrés par des voyous cagoulés” et accusé des “éléments hostiles à la solde de l’étranger”. L’opposition et les ONG ont exprimé leur déception jugeant la réponse du pouvoir insuffisante, un parti appelant à la démission du gouvernement. “Le discours du président est décevant et ne répond guère à la crise politique, sociale et économique que connaît le pays”, a affirmé la Coalition pour la citoyenneté et l’égalité, un ensemble laïc. Plus radical, le Parti démocratique progressiste (PDP), principale force d’opposition, a conclu à un “échec du régime”, appelé à la démission du gouvernement et à la constitution d’un “gouvernement de salut national”. Selon dix ONG dont la Ligue de défense des droits de l’homme, les véritables causes de la crise sont “la corruption, le népotisme et l’absence de libertés politiques”.
Tunisie: limogeage du ministre de l’Intérieur, armée déployée à Tunis
AFP, le 12 janvier 2011 à 11h53 GMT TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Le gouvernement tunisien a annoncé mercredi le limogeage du ministre de l’Intérieur et la libération de toutes les personnes arrêtées lors de manifestations en réponse aux émeutes sociales meutrières qui ébranlent le pays. L’armée a aussi été déployée pour la première fois dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d’un mois d’une crise: celle-ci a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé au cours d’une conférence de presse le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et la libération de toutes les personnes arrêtées. Il a également annoncé la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG. “Nous avons décidé la création d’un comité d’investigation pour enquêter sur la question de la corruption”, a-t-il dit. Des soldats armés, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition dans Tunis. Outre des renforts importants de police et unités d’intervention spéciales, deux véhicules de l’armée et des soldats montaient la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l’ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis. Des renforts militaires étaient également visibles autour de la radio-télévision. L’armée avait aussi pris position au centre et à l’entrée de la cité populaire d’Ettadhamen (Solidarité), une banlieue où des jeunes et des policiers se sont affrontés la veille au soir. C’était la première fois que des violences se produisaient près de Tunis, l’épicentre du mouvement se situant jusqu’à présent dans le centre du pays. Un blindé et des soldats étaient positionnés à l’entrée du faubourg où des carcasses de voitures et d’un bus incendiés n’avaient pas encore été enlevées, près de la sous-préfecture attaquée. Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités populaires d’Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, à l’ouest de la capitale. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Des sources de l’opposition ont fait état du limogeage du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force, selon les mêmes sources. Il aurait été remplacé par le chef des renseignements militaires Ahmed Chbir, selon ces informations qui n’ont pu être confirmées officiellement. Mardi soir, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est dite “inquiète quant aux troubles et à l’instabilité” dans ce pays dirigé depuis 23 ans par le président Zine El Abidine Ben Ali. Elle s’est également déclarée préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires” et a appelé à une “solution pacifique”. Mercredi, la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie. Le président Ben Ali âgé de 74 ans, était intervenu lundi à la télévision, promettant la création de 300.000 emplois en deux ans. Il avait aussi qualifié les violences d'”actes terroristes” et accusé des “éléments hostiles à la solde de l’étranger”. L’opposition et les ONG ont jugé la réponse du pouvoir insuffisante, un parti radical appelant même à la démission du gouvernement. Selon dix ONG dont la Ligue de défense des droits de l’homme, les véritables causes de la crise sont “la corruption, le népotisme et l’absence de libertés politiques”.
Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police
AFP, le 12 janvier 2011 à 11h57 GMT BRUXELLES, 12 Jan 2011 (AFP) – La porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné mercredi l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie, où le ministre de l’Intérieur vient d’être limogé à la suite des violentes manifestations sociales. “Cette violence est inacceptable, les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice”, a déclaré Maja Kocijancik. “Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques”, a-t-elle ajouté, précisant que l’UE demandait une enquête à ce sujet. Lundi, Mme Ashton avait demandé la “libération immédiate” des manifestants, blogueurs et journalistes arrêtés ces dernières semaines en Tunisie. Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé mercredi à Tunis le limogeage du ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales qui secouent le pays depuis quatre semaines. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Il a gagné mardi soir une banlieue de Tunis, la capitale, où l’armée a été déployée mercredi.
Tunisie: la France appelle à nouveau au dialogue, justifie sa position
AFP, le 12 janvier 2011 à 12h37 GMT PARIS, 12 Jan 2011 (AFP) – La France a appelé mercredi “plus que jamais à privilégier la voix de l’apaisement et du dialogue” en Tunisie et justifié sa position, après les critiques de l’opposition dénonçant le “silence” de Paris. Interrogé lors d’un point-presse sur le déploiement de l’armée à Tunis, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, s’est borné à souligner la primauté “de l’apaisement et du dialogue” pour résoudre la crise. Il a aussi rappelé que la France demandait “que le droit de manifester soit assuré de même que la sécurité”. Alors que l’opposition socialiste en France dénonce le “silence” de Paris face à la crise sociale et désormais politique qui agite la Tunisie, le porte-parole du gouvernement François Baroin a défendu mercredi une “position équilibrée”. “Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne”, a déclaré M. Baroin à la presse. “La Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d’amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d’une ingérence qui n’est pas du tout la ligne de la diplomatie française”, a-t-il insisté. Depuis le début de la crise tunisienne, le gouvernement français observe une prudente réserve, parfois assortie d’une appréciation positive sur les 23 ans de pouvoir du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali. L’armée a été déployée mercredi dans Tunis et une banlieue populaire, au lendemain des premiers affrontements aux abords de la capitale en près d’un mois d’une crise qui a fait des dizaines de morts et débouché sur une contestation de plus de 20 ans de régime autoritaire. Le Premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi a annoncé le limogeage du ministre de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales. Mercredi, l’Union européenne a condamné l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie. La veille, les Etats-Unis avaient fait part de leur préoccupation face à un “usage excessif de la force” envers les manifestants.
EU says Tunisian crackdown unacceptable
Reuters, le 12 janvier 2011 à 12h47 GMT BRUSSELS, Jan 12 (Reuters) – The European Union on Wednesday criticised the crackdown on demonstrators in Tunisia, calling the use of force by police disproportionate and unacceptable. Recent violence in the North African country has claimed the lives of 23 people, according to an official count, though some international human rights groups said the figure is higher. Maja Kocijancic, spokeswoman for EU foreign affairs chief Catherine Ashton, reiterated EU concerns about the unrest and added: “This violence is unacceptable. The perpetrators must be identified and brought before the courts. “And we cannot accept the disproportionate use of force by the police against peaceful demonstrators.” “The Tunisian authorities should do everything they can to bring calm and to address the underlying social issues.” Speaking at a regular news briefing, Kocijancic repeated a call for the release of bloggers, journalists, lawyers and others detained after taking part in peaceful protests. “The authorities must also guarantee fundamental rights and freedoms such as freedom of expression, of opinion, of association, also the independence of the judiciary,” she said. Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali fired his interior minister on Wednesday and ordered that all those arrested in weeks of clashes with police should be released. Ben Ali — who just days ago accused the rioters of committing acts of terrorism — made the dramatic change after a deadly wave of violent unrest, the biggest in decades, reached the capital Tunis for the first time. The violence could complicate negotiations between Tunis and the European Union to extend an existing arrangement for free trade in industrial goods so that it also covers services, agricultural products and processed food. All of these are major Tunisian exports. Tunisia is also a recipient of hundreds of millions of euros in loans from the European Investment Bank, the EU’s financing arm. On Tuesday U.S. State Department spokesman Mark Toner said Washington was “deeply concerned by reports of the use of excessive force by the government”.
Tunisie – La France juge sa position “équilibrée”
Reuters, le 12 janvier 2011 à 12h52 GMT PARIS, 12 janvier (Reuters) – Le porte-parole du gouvernement François Baroin a défendu mercredi la réaction française aux événements de Tunisie face aux critiques de l’opposition, estimant qu’elle était “équilibrée”. La ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a indiqué mardi devant les députés français que la France refusait de se poser en “donneur de leçons” tout en invitant les autorités de Tunis “à mieux prendre en compte les attentes de leur population” alors que le bilan officiel de près d’un mois de troubles est de 23 morts en Tunisie. “Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne”, a dit le porte-parole du gouvernement. “Je rappelle que la Tunisie est un ancien protectorat français. Compte tenu de nos liens d’amitié et compte tenu de notre histoire commune, aller plus loin serait faire preuve d’une ingérence qui n’est pas du tout la ligne de la diplomatie française en la matière”, a-t-il ajouté lors du compte rendu du conseil des ministres. Plusieurs voix se sont élevées dans l’opposition pour exhorter la France à se montrer plus ferme face au régime de Zine el Abidine Ben Ali. Il faut “que ce gouvernement se ressaisisse et s’exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable”, a dit mardi le député socialiste Gaâtan Gorce. Dans un communiqué publié mercredi par le PS, “les socialistes regrettent le silence pesant des autorités françaises”, à l’instar des ténors du parti. “Il faut être ferme, on ne peut pas avoir des principes à éclipse, on ne p…›
Tunisie: l’UE condamne le recours “disproportionné” à la force par la police
AFP, le 12 janvier 2011 à 13h02 GMT BRUXELLES, 12 Jan 2011 (AFP) – La diplomatie européenne a condamné mercredi l’usage “disproportionné” de la force par la police en Tunisie, où le ministre de l’Intérieur vient d’être limogé à la suite des violentes manifestations sociales. “Cette violence est inacceptable, les auteurs doivent être identifiés et traduits en justice”, a déclaré Maja Kocijancik, la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton “Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques”, a-t-elle ajouté, précisant que l’UE demandait une enquête à ce sujet. Lundi, Mme Ashton avait demandé la “libération immédiate” des manifestants, blogueurs et journalistes arrêtés ces dernières semaines en Tunisie. Le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit a demandé de son côté l’ouverture d’une commission d’enquête internationale indépendante et la suspension immédiate des négociations d’un statut avancé UE-Tunisie. Le chef de file des Verts européens a également souhaité que la situation en Tunisie soit à l’ordre du jour de la prochaine session plénière du Parlement européen la semaine prochaine à Strasbourg. Il a dénoncé la réaction “pas à la hauteur” de l’UE et estimé que le président Zine El Abidine Ben Ali “n’est autre que le meilleur fomenteur de l’intégrisme”. Il a accusé la France d’être “le paillasson du président Ben Ali” en “entretenant un leurre comme celui de la réussite économique de la Tunisie”. Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé mercredi à Tunis le limogeage du ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, et la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des émeutes sociales qui secouent le pays depuis quatre semaines. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG. La crise a pris un tour dramatique ce week-end avec des affrontements violents dans des villes du centre qui ont fait 21 morts selon le gouvernement et plus de 50 selon une source syndicale. Le mouvement a débuté le 17 décembre après l’immolation par le feu d’un jeune marchand de rue de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest, à 265 km de Tunis, qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Il a gagné mardi soir une banlieue de Tunis, la capitale, où l’armée a été déployée mercredi.
L’emploi de la violence en Tunisie est “inacceptable”, dit l’UE
Police clash with protesters in Tunisian capital
Graves affrontements entre police et manifestants dans le centre de Tunis
AFP, le 12 janvier 2011 à 14h24 GMT TUNIS, 12 Jan 2011 (AFP) – Des manifestants et les forces de l’ordre se sont affrontés dans le centre de Tunis mercredi en début d’après-midi et la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté une journaliste de l’AFP. Des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime sur la place de la porte de France ont essayé d’avancer vers l’avenue Habib Bourguiba, et les forces de sécurité leur ont barré la route en tirant des grenades lacrymogènes. Aucun bilan de ces affrontements, les plus graves à se produire dans Tunis depuis le début des émeutes en Tunisie au mois de décembre, n’était disponible dans l’après-midi, alors que les violences ont cessé. Des passants pris de panique, les yeux larmoyants ont été repoussés par la police dans les ruelles. Les souks se sont vidés et les commerces, y compris une grande surface, ont baissé leurs rideaux. “Fermez, fermez, ils ont tous cassé”, criaient des passants à l’adresse des vendeurs ambulants à l’entrée des souks.
Tunisie: le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l’Intérieur
Tunisie: un régime pour la première fois ébranlé mais pas encore en danger
Police clash with protesters in Tunisian capital
Tunisie: deux civils tués à Douz (sud) par des tirs de la police (témoin)
Ben Ali, 23 ans de pouvoir sans partage à la tête de la Tunisie
Tunisia: capo di stato maggiore sarebbe stato silurato
“Heurts en Tunisie – La Suisse demande que les droits humains soient respectés”
Tunisie: l’ONU appelle à des enquêtes indépendantes sur les violences
Présence militaire à Tunis, Ben Ali limoge un ministre
Tunisie: un manifestant tué par balle à Thala
Tunisie: de nouveaux affrontements et une arrestation à Tunis
Tunisie: deux civils tués à Douz
Canada Concerned About Situation in Tunisia
(No. 18 – January 12, 2011 – 1:40 p.m. ET) The Honourable Lawrence Cannon, Minister of Foreign Affairs, today issued the following statement on the situation in Tunisia: “Canada is concerned by the deterioration of peaceful demonstrations in Tunisia into widespread violence. We are particularly concerned by reports of violence during public rallies, where many people have died, others have been wounded and a large number have been arrested. “Canada urges the Tunisian authorities to restrain their security forces and to engage in an open dialogue with civil society to seek solutions to the social and economic problems the country is facing. “Canada believes that respect for human rights and democracy are necessary to ensure peace, prosperity and security in Tunisia.” For further information, media representatives may contact: Lynn Meahan Press Secretary Office of the Minister of Foreign Affairs 613-995-1851 Foreign Affairs Media Relations Office Foreign Affairs and International Trade Canada 613-995-1874
COMMUNIQUE DU MOUVEMENT ETTAJDID DU 11 JANVIER 2011
(traduit de l’arabe)Menaces explicite contre la population et répression à tout va, LE PUISSANT SOULÈVEMENT TUNISIEN EST NOYÉ DANS LE SANG
COMMUNIQUE
Face à la révolte sociale, le pouvoir en Tunisie a fait le choix d’un traitement sécuritaire, n’hésitant pas à tirer à balles réelles sur des manifestants et selon plusieurs sources syndicales, de l’opposition et des associations des droits de l’Homme, plusieurs dizaines de personnes sont tombées sous les balles de la police ainsi que des centaines de blessés dont des cas graves.
Pendant trois semaines, le gouvernement français est resté aveugle à la répression brutale qui frappe le mouvement social tunisien et la révolte de ses jeunes.
Il aura fallu plusieurs dizaines de morts par balles et de blessés parmi les manifestants, des centaines d’arrestations et une situation d’affrontements quasi quotidiens entre les jeunes manifestants et les forces de l’ordre pour que la position officielle de la France soit exprimée par la voix de sa Ministres des affaires étrangères.
Tout en déplorant la violence, Michelle-Alliot Marie a appelé mollement le pouvoir tunisien à régler pacifiquement la crise et n’arien trouvé de mieux que de proposer l’expertise de la France en matière de maintien de l’ordre.
Loin d’être à la hauteur de la gravité de la situation, cette position, prise au nom du refus d’ingérence ne manquera pas d’être perçue par le pouvoir tunisien comme un soutien de son option sécuritaire et par les Tunisiens comme un encouragement d’un pouvoir décrié dans la rue.
La position exprimée par la ministre rappelle celle de Chirac qui estimait en 2003 que «Le premier des droits de l’homme, c’est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat. » et concluait qu’en la matière la « Tunisie est très en avance sur beaucoup de pays » ou encore celle de Sarkozy en 2008 qui trouvait que « l’espace des libertés progresse en Tunisie ». Proposer dans les circonstances actuelles que traverse la Tunisie une aide au maintien de l’ordre est pour le moins scandaleux et inacceptable.
Tout en refusant toute sorte d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, nous, Tunisiens vivants en France, attachés aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives, à la dignité humaine, nous attendons d’un gouvernement responsable de la France qu’il donne un message d’espoir clair.
Nous estimons du devoir d’un gouvernement français d’exprimer sans ambigüité que la police d’un pays qui se veut démocratique, n’a pas vocation à tirer à balles réelles sur des manifestants qui réclament le droit de travailler, de vivre dignement dans leur pays et d’exercer leurs droits fondamentaux reconnus par la constitution et les engagements internationaux signés par la Tunisie.
Ce n’est pas de l’ingérence que de rappeler à un partenaire que le rôle de la police n’est pas de tirer sur les manifestants mais de protéger les citoyens dans l’exercice de leurs droits fondamentaux dont ceux de s’exprimer et de manifester.
Le Bureau National
Paris le 12 janvier 2011
TUNISIA: African Greens Federation calls for Peace and Non-Violence
La police politique arrête Hamma Hammami porte parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT)
TUNISIE – Hamma Hammami a été arrêté dans la capitale en plein déploiement militaire
Tentative d’attentat contre l’ambassade de la Tunisie à Berne : Communiqué.
D’après les dépêches une tentative d’attentat s’est produite dans la nuit de mardi à mercredi à l’ambassade de Tunisie à Berne. Le feu n’a pas pu être allumé et les dommages sont mineurs. L’association Ez-Zeitouna (l’Olivier) condamne fermement et avec les termes les plus strictes et les plus clairs ces manières et précise ce qui suit :
1. L’ambassade de la Tunisie est le symbole de notre chère patrie sur sol helvétique. Les biens et dossiers qui s’y trouvent concernent et sont au service des citoyens tunisiens. Les employeurs de l’ambassade sont nos compatriotes et il n’y a aucune raison de les agresser. Toute notre action est contre la dictature et non contre le peuple tunisien et ses symboles patriotiques.
2. C’est une tentative désespérée de la part de ses auteurs pour faire passer les opposants tunisiens pour des gens violents et attirer ainsi contre eux toute la colère de la société suisse et les priver de sa solidarité et sa sympathie.
3. Nous rappelons que ce n’est pas le premier acte de son genre. Un acte pareil a eu lieu il y a 2 jours au consulat de Tunisie à Pantin – Paris. Et ça rappelle également les manières de répression contre le peuple tunisien : Des gangs cagoulées mercenaires brulent, cassent et pillent pour donner l’aspect violent au soulèvement de notre peuple et légitimer ainsi l’utilisation de la force contre lui. Ainsi plus de 50 victimes sont tombées sous les balles de la dictature depuis le soulèvement de notre peuple
4. Les manière de l’association Ez-Zeitouna sont connues et vérifiables durant notre parcours de 18 ans en Suisse. AGIR DANS LE CADRE DE LA LOI ET DE MANIÈRE PACIFIQUE ET TRANSPARENTE. Hier soir on a déjà envoyé une demande d’autorisation de marche de protestation de la place fédérale à Berne jusqu’à devant l’ambassade de la Tunisie. Suite à cette tentative la police de Berne nous a demandé de manière très compréhensible de reporter cette marche et nous l’avons acceptée volontiers.
5. Nous lançons un appel à tous nos compatriotes à l’étranger et à notre peuple en Tunisie pour être vigilants vis-à-vis des fouteurs de troubles et ne pas hésiter à les dénoncer immédiatement aux autorités compétentes. Le soulèvement doit rester pacifique sans autre alternative et tendre vers la désobéissance civile : c’est plus efficace.
VIVE LA TUNISIE LIBRE ET DÉMOCRATE.
Neuchâtel, le 12 janvier 2011
Président Association Ez-Zeitouna
Larbi Guesmi
MEETING LE JEUDI 13 JANVIER 2001 A 18H30 BOURSE DE TRAVAIL RUE DU CHATEAUD’EAU
Avec des syndicalistes de France, d’Algérie, des avocats tunisiensSAMEDI 15 JANVIER / UNE JOURNÉE INTERNATIONALE HALTE AU MASSACRE EN TUNISIE ATTENTION /
A PARIS : SAMEDI 15 JANVIER 2010 – 14H : MANIFESTATION PLACE DE LA REPUBLIQUE Bruxelles
Rassemblement pacifique Samedi 15 janvier 2011 de 14 à 15h sur les escaliers de la Bourse Bruxelles Solidarité avec le mouvement social en Tunisie et en Algérie ! Halte à la répression ! A bas la dictature ! Pour le droit au Travail, à la Dignité, à la Liberté et à la Démocratie ! Organisé par “Le comité de soutien aux mouvements sociaux en Tunisie” constitué le 6 janvier 2011 au Centre International _________________________ CANADA… POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Collectif de solidarité au Canada avec les luttes sociales en Tunisie de Montréal UNE JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LES MASSACRES EN TUNISIE ET DE SOLIDARITÉ ET SOUTIEN AUX LUTTES DU PEUPLE TUNISIEN SAMEDI 15 JANVIER 2011 14 HEURES Le Collectif Canadien de solidarité avec les luttes sociales en Tunisie appelle toutes les forces démocratiques Québécoises et Canadiennes, Arabes, Maghrébine partout au Québec et au Canada à faire de ce samedi 15 janvier 2011 une journée internationale de soutien et de solidarité avec les luttes du peuple tunisien. Les Tunisiens se soulèvent contre la misère et la corruption, ils se battent pour une vie digne et pour l’emploi. Le gouvernement répond par le mépris, la répression et d’éternelles promesses rarement suivies d’effets. La répression est féroce et sanglante. En Tunisie, la police tire sans aucune retenue sur des citoyens désarmés : plus de quarante-cinq morts, et des centaines d’arrestations et toujours la même rengaine : le gouvernement parle de terrorisme et de complots de l’étranger. Les jeunes Tunisiens refusent la misère et la corruption. Ils veulent pouvoir vivre chez eux dignement et librement comme les Québécois et les Canadiens. Nous savons bien que les régimes autoritaires et répressifs plient face à la solidarité internationale, alors manifestons et rassemblons-nous toutes et tous partout. Pour toutes ces raisons, nous appelons à une manifestation pour exiger l’arrêt du carnage et du bain de sang dans lequel le régime de Ben Ali a plongé la Tunisie. Faisons entendre nos voix et brisons le silence complice des gouvernements occidentaux. À Montréal:Rassemblement et départ de la marche au Square Dorchester, (coin René-Lévesque et Peel) À Ottawa: Devant le Parlement du Canada, Ottawa À Québec: Devant le Centre Communautaire Lucien Borgne au 100 Chemin Ste-FoyAPPEL POUR FAIRE DU SAMEDI 15 JANVIER 2011 UNE JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LES MASSACRES EN TUNISIE SOLIDARITÉ ET SOUTIEN AUX LUTTES DES PEUPLES ALGÉRIEN ET TUNISIEN
Le massacre du peuple Tunisien doit s’ arrêter
Nous organisons 1- Un rassemblement quotidien/stand de 17: 45 à 19 heures place Molard 2- Une chaine humaine/manifestation le samedi 15 Janvier 2011 à 14h devant le palais Wilson . La Tunisie : le massacre et après Genève le , 11.01.2011 Le mouvement social en Tunisie entame sa quatrième semaine, avec de plus en plus d’ampleur, pour protester contre le chômage, la corruption, et le traitement indigne qui est réservé aux citoyens par ce régime policier dont la seule et l’unique réponse est la répression. Ce régime va même jusqu’à faire appel à l’armée afin de réprimer ce mouvement social. C’est avec des balles réelles qu’a répondu le régime du général-président Ben Ali aux manifestants de la région de Kasserine et de Tala. Le bilan est de plus de 50 morts et plusieurs centaines de blessés dont certains dans un état grave. Face à ce massacre, le Comité de soutien du peuple tunisien (CSPT-Suisse): 1- Présente ses condoléances les plus sincères aux familles et aux proches des martyrs 2- Impute l’entière responsabilité de ces crimes au régime du général-président Ben Ali 3- Affirme tout son soutien et sa solidarité avec ce mouvement social 4- Appelle toute la société civile ainsi que toutes les forces vives du pays à soutenir ce mouvement pour un soulèvement populaire et une désobéissance civile dans tout le pays 5- Soutien l’appel lancé aux partis politiques à se réunir d’urgence pour une conférence nationale démocratique afin de prendre les positions nécessaires contre ce massacre 6- Demande au DFAE de prendre position et de sortir du mutisme. Comité de soutien du peuple tunisien (CSPT-Suisse) Cspt-suisse@hotmail.ch 0041.78.773.73.90BEN ALI, L’ASSASSIN QUI FAIT DE LA RESISTANCE A SE RENDRE…
NE SOYEZ PAS DUPES, SOYEZ VIGILANTS
The limits of silencing Tunisia
DERRIÈRE LES MASQUES
Tunisie : couvre-feu décrété à Tunis, un dirigeant de l’opposition arrêté
En dépit desgages donnés mercredi matin par le président Ben Ali pour mettre un terme auxsanglantes émeutes en Tunisie, les violences se sont poursuivies ce mercredi, faisant deux morts à Douz.
Dans la capitale, secouée par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, un couvre-feu nocturne a été décrété. Et pour la première fois depuis le début des violences, un dirigeant politique a été arrêté.
Recherché par la police, Hamma Hammami, chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit), vivait en clandestinité jusqu’en février dernier. Il est intervenu plusieurs fois sur des télévisions étrangères pour dénoncer le régime du président Ben Ali dans la foulée des troubles que connaît la Tunisie. Agé de 59 ans, il est le porte-parole du PCOT, une petite formation d’extrême gauche où elle comptait autrefois des nombreux partisans à l’université. Sa formation a indiqué dans un communiqué que cette arrestation intervenait à la suite d’un «appel adressé par le POCT au peuple tunisien et aux forces démocratiques les incitant à s’unir autour d’une alternative commune au régime» pour constituer un «gouvernement national provisoire». Violents heurts dans la capitale
En fin de journée, le ministère tunisien de l’Intérieur a décrété un couvre-feu nocturne à Tunis et dans sa banlieue. Une décision justifiée par «les troubles, les pillages et les agressions contre les personnes et les biens, qui se sont produits dans certains quartiers de la ville». Le couvre-feu court de 20 heures à 5h30.
Des troubles ont éclaté mardi soir dans des banlieues densément peuplés comme la cité Ettadhamen et Intilaka, où les heurts ont repris mercredi alors que le centre de Tunis connaissait des affrontements entre manifestants et policiers. Des centaines de jeunes criant des slogans contre le régime sur la place de la porte de France ont essayé d’avancer vers l’avenue Habib Bourguiba, et les forces de sécurité leur ont barré la route avec des gaz lacrymogènes. Aucun bilan de ces affrontements, les plus graves à se produire dans Tunis depuis le début des émeutes e au mois de décembre, n’était disponible dans l’après-midi, alors que les violences ont cessé.
Un universitaire et un électricien tués à Douz
Des violences meurtrières ont également éclaté à Douz, ville de 30 000 habitants située à 550 km au sud de la capitale. Mercredi matin, la police a répondu aux manifestants par des gaz lacrymogènes puis des tirs à balles réelles, selon un témoin. Deux personnes ont été tuées : Hatem Bettaher, un enseignant universitaire et, Riad Ben Oun, un éléctricien. Demandant justice, les manifestants ont encerclé les forces de l’ordre dans la sous-préfecture, obligeant l’armée à s’interposer entre les deux parties.
Source: “Le Parisen.fr” Le 12-01-2011
Tunisie. Le centre de la capitale théâtre de nouveaux affrontements
La capitale tunisienne a été le lieu d’affrontements entre policiers et manifestants en début d’après-midi. Ce matin même,des renforts militaires s’y sont positionnés. Et un couvre-feu nocturne vient d’être décrété à Tunis et dans sa banlieue.
Des centaines de jeunes tunisiens ont été dispersés par les forces de polices en début d’après-midi dans le centre de Tunis. Les autorités ont procédé à des tirs de grenade lacrymogènes. Ces incidents sont les plus graves se déroulant dans la capitale tunisienne depuis le début de la crise sociale qui traverse le pays. Aucun bilan n’est encore disponible.
Un opposant politique arrêté chez lui
Par ailleurs, on vient d’apprendre que le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, Hamma Hammami, a été interpellé aujourd’hui à son domicile.”Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appartement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fille”, a raconté son épouse. Cet opposant de Ben Ali était recherché par la police et vivait clandestinement. C’est le premier dirigeant politique à être arrêté depuis le début des manifestations.
Limogeage du ministre de l’Intérieur
Paradoxalement, le gouvernement tunisien a annoncé la libération de toutes les personnes qui ont été arrêtées lors des manifestations, ainsi que le limogeage du ministre de l’Intérieur, pour tenter de désamorcer la crise. Il a également annoncé la formation d’une commission d’enquête sur la corruption que dénoncent opposition et ONG.
L’UE inquiète du “recours à la force” excessif
A noter que la diplomatie européenne s’est exprimée sur cette crise, aujourd’hui. “Nous sommes inquiets du recours à la force disproportionné de la police envers les manifestants pacifiques”, a déclaré Maja Kocijancik, porte-parole de Catherine Ashton. Le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, a notamment demandé quant à lui la suspension immédiate des négociations d’un statut avancé UE-Tunisie.
Source : « Le Telegramme » Le 12-01-2011
Tunisie : Couvre-feu decrete a Tunis et a sa banlieue
Alors que les émeutes sociales et politiques gagnent l’ensemble du pays, les autorités tunisiennes ont décrété un couvre feu nocturne dans “le souci de protéger les citoyens”. Deux civils ont été tués à Douz.
Les manifestants et les forces de l’ordre se sont violemment affrontés mercredi 12 janvier, pour la première fois dans le centre de Tunis, et deux civils ont été tués dans le sud de la Tunisie, lors d’un mouvement de contestation du régime qui a déjà fait des dizaines de morts depuis un mois.
Confronté à la multiplication des affrontements qui s’étendent à l’ensemble du pays, le ministère tunisien de l’Intérieur a décrété mercredi un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue à la suite de troubles dans “certains quartiers”, dans un communiqué officiel. Le ministère a expliqué sa décision d’instaurer ce couvre feu qui court de 20h à 5h30 par “les troubles, les pillages et les agressions contre les personnes et les biens, qui se sont produits dans certains quartiers de la ville”. Cette décision se justifie par “le souci de protéger les citoyens”, a encore expliqué le ministère, qui a précisé que la couvre-feu serait appliqué “provisoirement” dans la capitale, Ben Arous, l’Ariana et la Manouba qui forment le Grand Tunis. Le ministère a encore indiqué que les personnels des urgences médicales et des services de nuit étaient exemptés de cette mesure. Mouvement de contestation “plus fort que le régime” Interpellé mercredi à son domicile près de Tunis, le dirigeant d’extrême gauche, Hamma Hammami, estime que le mouvement de contestation en Tunisie est “plus fort que le régime”, dans une interview accordée à l’hebdomadaire italien Left. “Malgré les morts, les jeunes sont encore dans la rue. Le mouvement est plus fort que le régime et peut conduire à sa chute. Nous ne savons pas quand, mais la route est tracée”, affirme le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit) dans cet entretien, à paraître vendredi et accordé quelques heures avant son interpellation dans la matinée. Selon lui, “ce sont les dizaines de morts et les centaines de blessés qui ont exaspéré la population”. “Ce ne sont plus seulement les étudiants, mais aussi les syndicalistes, les travailleurs, les étudiants, les avocats, les artistes, qui réclament le départ de Ben Ali, la fin de la dictature”, ajoute Hamma Hammami selon lequel “aucune force étrangère n’est derrière ces protestations”. “Le mouvement islamiste est totalement absent”, poursuit Hamma Hammami qui évoque “un soulèvement populaire, démocratique et laïc” et juge que “parler de terroristes ou de mains étrangères est un moyen de légitimer la répression”. Intervenant lundi à la télévision, le président Zine El Abidine Ben Ali avait attribué les troubles à des “éléments hostiles à la solde de l’étranger” et dénoncé “des actes terroristes”. Hamma Hammami, 59 ans, est le premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes qui ont éclaté en Tunisie il y a un mois et fait entre 21 morts (selon les autorités) et plus de 50 tués (selon une source syndicale). Il dirige un parti “illégal” d’extrême gauche autrefois très présent à l’université. Recherché par la police, il vivait dans la clandestinité jusqu’à récemment.
Source : « Le Nouvel Observateur » le 12-01-2011
Tunisie: arrestation d’un opposant politique
Le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), fervent opposant au régime de Ben Ali, Hamma Hammami, 59 ans aurait été arrêté ce mercredi par la police tunisienne.
L’opposant aurait été interpellé peu avant midi à son domicile, près de Tunis, selon Adel Thabet porte-parole du PCOT en France qui explique : «sa porte a été fracturée, il a été arrêté sous les yeux de sa fille, lui ainsi que deux autres personnes». Il s’agit du premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes.
Suite au discours de Ben Ali du 10 janvier dernier, Hammami était intervenu dans une vidéo appelant le peuple à mettre un terme au régime au moyen d’élections pour une constitution démocratique.
Le dirigeant de ce parti «illégal» autrefois très présent à l’université, avait été condamné en 1999 par contumace à neuf ans de prison ferme. Recherché par la police, il vivait dans la clandestinité jusqu’à récemment.
Source : « Liberation » Le 12-01-2011
Lien :http://www.liberation.fr/monde/01012313278-tunisie-premiere-arrestation-d-un-dirigeant-politique
Tunisie : le régime libère des manifestants mais emprisonne un dirigeant
Geste d’apaisement d’un côté, répression de l’autre… Alors qu’il ordonnait la libération des manifestants arrêtés ces dernières semaines, le régime faisait emprisonner Hamma Hammami, le chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT). Le ministère de l’intérieur a décrété un couvre-feu nocturne dans la capitale et sa banlieue, qu’il justifie par des troubles dans “certains quartiers”.A Thala, dans le centre du pays, un manifestant aurait été tué par balle et deux autres blessés, selon un témoin cité par l’AFP.
Hamma Hammami a été interpellé mercredi 12 janvier à son domicile, près de Tunis, a annoncé son épouse, Radia Nasraoui. Il est le premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes. “La police a débarqué ce (mercredi) matin et arrêté Hamma”, a dit Radia Nasraoui. “Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appartement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fille”, a-t-elle raconté. Hamma Hammami, 59 ans, est le dirigeant d’un parti“illégal” d’extrême gauche autrefois très présent à l’université. Recherché par la police, il vivait dans la clandestinité jusqu’à récemment. Ces derniers jours, il est intervenu plusieurs fois sur des télévisions étrangères pour dénoncer le régime du président Ben Ali à a suite des troubles que connaît la Tunisie depuis quatre semaines.
LIMOGEAGES AU SOMMET DE L’ÉTAT
Le gouvernement tunisien avait pourtant tenté le même jour d’éteindre l’incendie. Le premier ministre,Mohamed Ghannouchi, a annoncé le limogeage du ministre de l’intérieur,Rafik Haj Kacem, ainsi que la libération de toutes les personnes arrêtées depuis le début des émeutes sociales qui secouent le pays.Un universitaire et ancien membre de gouvernement, Ahmed Friaâ, a été nommé pour remplacer M. Kacem, avec une prise de fonction immédiate. Il a également annoncé, au cours d’une conférence de presse, la formation d’une commission d’enquête sur des actes de corruption présumée concernant des responsables publics, que dénoncent opposition et ONG.
Des sources au sein de l’opposition ont par ailleurs fait état du limogeage du chef d’état-major de l’armée de terre, le généralRachid Ammar. Celui-ci aurait refusé de donner l’ordre aux soldats de réprimer les émeutes et exprimé des réserves sur un usage excessif de la force.Un usage “disproportionné” de la force condamné mercredi par la porte-parole deCatherine Ashton, chef de la diplomatie européenne.
Source: ”Le Monde.fr” Le 12-01-2011
Tunisie : Hamma Hammami enlevé à son domicile
Hamma Hammami, ancien directeur du journal Alternatives, interdit par les autorités, et porte-parole du Parti communiste des ouvriers tunisiens, a été arrêté, dans la matinée du 12 janvier 2011, alors qu’il se trouvait à son domicile.
Selon son épouse Radia Nasraoui : “La police a débarqué ce (mercredi) matin et arrêté Hamma. Plusieurs policiers ont forcé la porte de notre appartement, perquisitionné et cassé, avant de prendre Hamma sous les yeux de sa fille”, a-t-elle raconté. Il s’agit du premier dirigeant politique à être interpellé depuis le début des émeutes.
Ce dernier avait fait la veille un discours diffusé sur Facebook, demandant au président de la République tunisienne Zine el-Abidine Ben Ali de quitter le pouvoir face à l’ampleur de la contestation sociale et l’absence de réponse de la part des autorités autre que la répression.
Hamma Hammami était sorti fin 2010 de plusieurs mois de clandestinité suite à une affaire de droit commun montée contre lui. En septembre 2009, il avait été violemment agressé par des policiers à l’aéroport, alors qu’il rentrait de France, où il avait réalisé plusieurs interviews très critiques contre le président Ben Ali à la veille de « l’élection présidentielle » du 25 octobre 2009.
Le journaliste de Radio Kalima, Nizar Ben Hassen a, lui aussi, été enlevé à son domicile, dans la ville de Cheba, mardi 11 janvier par les unités spéciales de la présidence de la république tunisienne. Il a été conduit à un endroit inconnu.
Le ministère tunisien de l’Intérieur a décrété mercredi un couvre feu nocturne à Tunis et sa banlieue à la suite de troubles dans “certains quartiers”, dans un communiqué officiel.
Source : « L’humanite » Le 12-01-2011
Lien :http://www.humanite.fr/12_01_2011-tunisie-hamma-hammami-enlev%C3%A9-%C3%A0-son-domicile-462131
Tunisie: Duflot condamne “le silence” de la France
Lors des vœux d’Europe Ecologie – Les Verts à la presse, la secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot, a dénoncé “le silence” du gouvernement français face à la crise qui secoue actuellement la Tunisie.
Lors des vœux d’Europe Ecologie – Les Verts à la presse, qui se tenait mercredi au Comptoir général, la secrétaire nationale du parti, Cécile Duflot, est revenue sur la situation actuelle en Tunisie. Critique envers l’attitude du gouvernement français, elle a notamment estimé que “le silence de Paris était coupable“. “On ne peut pas ne pas dénoncer ce qui se passe, c’est irresponsable“, a-t-elle précisé, se disant également “consternée” par les propos de Michèle Alliot-Marie sur le sujet. La ministre des Affaires étrangères avait évoqué des incidents propres aux affaires internes du pays. “Il faut soutenir les jeunes Tunisiens et Algériens, victimes de répression“, a tenu à ajouter Cécile Duflot.
Quant à savoir ce que les autorités françaises devraient faire, la réponse de l’écologiste est sans appel: “La France doit appuyer la démarche du peuple, condamner les violences policières et demander des élections libres, et non truquées comme c’est le cas depuis de nombreuses années.”
“Il n’est pas illégitime de s’interroger”
Face aux critiques qui se font chaque jour plus nombreuses, la réponse du gouvernement n’a pas tardé. Son porte-parole François Baroin a en effet défendu mercredi l’attitude de la France. “Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne“, a-t-il fait valoir. Tout en ajoutant qu’aller “plus loin serait faire preuve d’une ingérence“, car la Tunisie “est un ancien protectorat français“.
Mercredi, Cécile Duflot a également dû donner des précisions sur les réserves qu’elle a émises à propos de l’intervention militaire au Niger, où deux jeunes Français ont été tués samedi dernier. Elle avait été l’une des premières à émettre des doutes, alors que l’ensemble de la classe politique – une fois n’est pas coutume – semblait soudée sur cette question. “Je ne partage pas le choix de l’évidence de l’opération menée, mais je ne la remets pas en cause“, a réaffirmé mercredi la secrétaire générale d’EELV, ajoutant qu’à ses yeux la priorité était de préserver la vie des otages. “Il n’est pas illégitime de s’interroger, qui plus est dans une démocratie, sur le choix qui a été fait“, a-t-elle conclu.
Source : « leJDD.fr » Le 12-01-2011
Tunisie : Duflot appelle à soutenir l’opposition
Dans ses vœux 2011, la secrétaire nationale d’Europe-Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, a dénoncé la répression dont sont victimes les manifestants en Tunisie et en Algérie. “Il faut soutenir les jeunes Tunisiens et Algériens victimes de répressions, la France a aussi une responsabilité”. Elle a également appelé le gouvernement français à sortir de son silence. “Le régime Tunisien est policier, très dur avec le peuple, la France doit soutenir l’opposition démocratique en Tunisie.”
Source : « Europe1 » Le 12-01-2011
Tunisie: la position de la France est «équilibrée» juge François Baroin
POLITIQUE – Le porte-parole du gouvernement a ainsi réagi aux attaques de l’opposition…
François Baroin riposte. Le porte-parole du gouvernement a défendu ce mercredi la réaction française aux événements tunisiens. «Déplorer les violences, appeler à l’apaisement, faire part de ses préoccupations, c’est une position équilibrée que défend aujourd’hui la France au regard de la situation tunisienne», a dit le porte-parole du gouvernement.
«Aller plus loin» consisterait à «faire preuve d’ingérence» ce qui n’est «pas du tout la ligne de la diplomatie française en la matière», a-t-il estimé, rappelant que laTunisie était un ancien protectorat français.
L’opposition monte au créneau
Depuis quelques jours, plusieurs voix se sont élevées concernant la position de la France sur le sujet. L’opposition a exhorté Paris à se montrer plus ferme face au régime de Ben Ali, en la voix de Gaëtan Gorcen mardi à l’Assemblée nationale. Il faut «que ce gouvernement se ressaisisse et s’exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable», a-t-il déclaré dans l’hémicyle. En réponse, la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a indiqué que la France refusait de se poser en «donneur de leçons» tout en invitant les autorités de Tunis «à mieux prendre en compte les attentes de leur population» alors que le bilan officiel de près d’un mois de troubles s’établit à 23 morts en Tunisie.
Source : « 20minutes » Le 12-01-2011
Lien :http://www.20minutes.fr/article/651724/monde-tunisie-position-france-equilibree-juge-francois-baroin
MAM évoque une “coopération sécuritaire” entre la France et la Tunisie
Les propos de la ministre Michèle Alliot-Marie sur une “coopération sécuritaire” entre la France et la Tunisie, alors que des émeutes secouent le régime de Ben Ali qui réagi avec violence, suscitent un début de polémique.
Ce mardi, devant l’assemblée nationale,à propos des émeutes en Tunisie, la Ministre des Affaires étrangères et européennes, députée (UMP) des Pyrénées-Atlantiques, ancienne maire de Saint-Jean-de-Luz ,Michèle Alliot-Marie a suggéré que “le savoir faire, reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type”. “C’est la raison pour laquelle nous proposons effectivement aux deux pays de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité”.
“A ce niveau, on ne sait plus quel mot employer : connerie ? incompétence ? ignorance ? Comment Michèle Alliot-Marie a-t-elle pu proposer une coopération sécuritaire à la Tunisie au moment où les morts se comptent par dizaines ?”, s’indigne cet après midi le site Rue 89, réputé de sensibilité de gauche.
Source: “Sud Ouest” Le 12-01-2011
L’indécence au pouvoir : MAM offre l’aide sécuritaire à la Tunisie
A ce niveau, on ne sait plus quel mot employer : connerie ? incompétence ? ignorance ? CommentMichèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères de la République, intervenant dans le cadre solennel de l’Assemblée nationale en lisant un texte écrit d’avance, a-t-elle pu proposer une coopération sécuritaire à laTunisie au moment où les morts se comptent par dizaines ?
Invraisemblable ? Ecoutez-là donc, c’était dans le cadre de la séance des questions au gouvernement, mardi, en réponse à la question d’un député qui relevait l’« incohérence » entre la position française en faveur de la démocratie enCôte d’Ivoire, et son soutien « indéfectible à la dictature deM. Ben Ali ». La réponse de la ministre, après avoir « déploré » les violences :
« Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type.
C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérieet Tunisie, ndlr], dans le cadre de nos coopérations, d’agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité. »
Ainsi donc, tout ce que la France trouve à dire à propos de la tuerie qui se déroule depuis plusieurs jours en Tunisie face au mouvement de la jeunesse, c’est que techniquement, c’est pas parfait et que notre « savoir-faire » est à sa disposition.
Après coup, le Quai a dû juger ce texte -officiel- indécent
La déclaration est à ce point hallucinante qu’elle a été ratiboiséepar le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, qui, mercredi, l’a pudiquement résumée de la sorte :
« Aujourd’hui, face à cette situation, la priorité doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont fait des morts. »
« Le ministre d’Etat a également rappelé que nous demandons “que le droit de manifester soit assuré de même que la sécurité.” »
Exit donc l’offre de partager cette « expertise » que le monde entier nous envie. L’indécence a dû sembler, a posteriori, trop grande, y compris au sein même du Quai d’Orsay, où, pourtant, la déclaration solennelle avait vu le jour.
Car la ministre ne s’est pas fait piéger au micro d’une radio ou par « l’Internet » : elle a lu un texte officiel, en réponse à une question posée à l’avance.
Une dictature ? « Tout à fait exagéré » pour Frédéric Mitterrand
Michèle Alliot-Marie va donc devoir incarner, pour longtemps, le cynisme de la France officielle face à la dictature de Ben Ali. Elle coiffe sur le poteau son collègue de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui s’était bien placé, pourtant, en déclarant dimanche sur Canal + :
« Il y a une opposition politique mais qui ne s’exprime pas comme elle pourrait le faire en Europe. Mais dire que la Tunisie est une dictature univoque, comme on le fait si souvent, me semble tout à fait exagéré. »
Entre les « anathèmes » que Michèle Alliot-Marie ne veut pas prononcer, et la poursuite de cette complaisance vis-à-vis d’un régime qui fait tirer à balles réelles sur sa jeunesse, il y avait sans doute une attitude plus noble, plus respectueuse des Tunisiens, et une manière de dire le refus de ce qui se perpétue dans les villes tunisiennes que même la novlangue diplomatique permet.
De quoi regretter le silence de la France
Depuis plus de deux décennies, Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy, mais aussi, disons-le, une partie de la gauche française, ont délibérément fermé les yeux devant un régime dont on vantait les succès économiques et la laïcité, en refusant d’en voir la face à peine cachée, la main-mise d’un clan familial sur l’économie du pays, les pratiques mafieuses au plus haut niveau, les impasses sociales aujourd’hui criantes, et la répression de toute contestation, notamment sur le Web.
Le roi est nu aujourd’hui, aussi bien à Tunis qu’à Paris. Il aura fallu le suicide d’un jeune de Sidi Bouzid pour que craque, non seulement la façade de la dictature tunisienne, mais aussi l’ampleur de ses complicités de ce côté-ci de la Méditerranée.
Le silence de la France officielle devenait pesant après plusieurs semaines de révolte, et surtout aprèsle massacre de Kasserine. La manière dont ce silence a été rompu par la ministre d’Etat fait regretter le temps où Paris se taisait. Au moins, pouvait-on espérer qu’à défaut d’avoir le courage de l’exprimer, Paris avait au moins la compassion et la solidarité qu’est en droit d’attendre le peuple tunisien.
Source : « Rue89 » Le 12-01-2011
Lien :http://www.rue89.com/2011/01/12/lindecence-au-pouvoir-mam-offre-une-aide-securitaire-a-tunis-185251
La France ne veut pas «donner de leçons» à la Tunisie
DECLARATION – C’est ce qu’a fait savoir Michèle Alliot-Marie, ce mardi, aux députés…
La France ne s’engage pas. Le gouvernement français s’est en effet refusé mardi à se poser en «donneur de leçons» à la Tunisie, et ce malgré les appels de l’opposition qui réclame une condamnation ferme de la répression des émeutes dans ce pays. C’est ce qu’a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.
Cette dernière s’exprimait à l’Assemblée nationale alors que l’annonce de la mort de quatre émeutiers, lundi à Kasserine, dans le centre-ouest du pays, portait le bilan officiel des troubles à 20 morts, auxquels il faut ajouter deux suicides.
Aide au maintien de l’ordre
«Notre premier message doit être celui de l’amitié entre le peuple de France et le peuple de ces pays», a-t-elle dit en évoquant à la fois laTunisie et l’Algérie, où des protestations ont également lieu contre la hausse des prix alimentaires. «Et sans nous ériger en donneurs de leçons (…) nous invitons les pays à mieux prendre en compte les attentes de leur population», a-t-elle ajouté lors des questions d’actualité.
Le chef de la diplomatie française a même proposé à laTunisie l’aide de la France dans le maintien de l’ordre. «Nous avons des savoir-faire en la matière», a déclaré MAM. «Aujourd’hui, la priorité face à cette situation doit aller à l’apaisement après des affrontements qui ont faits des morts», a-t-elle précisé.
Se ressaisir et se montrer plus ferme
De son côté, le député socialiste Gaëtan Gorce et plusieurs autres membres de l’opposition ont exhorté Paris à se montrer plus ferme face au régime de Zine el Abidine Ben Ali. «Il faut que ce gouvernement se ressaisisse et s’exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable», a-t-il fait savoir dans l’hémicycle. Mais pour le gouvernement français, les émeutes en Tunisie sont avant tout dues à l’exaspération des jeunes qui ne trouvent pas d’emploi «en adéquation avec leur formation». Pour Michèle Alliot-Marie, les émeutes sont des «mouvements sociaux» qui soulignent «le bien-fondé de la volonté du président de la République, dans le cadre du G8 et duG20, de répondre aux préoccupations et aux besoins de ces pays».
Source : « Rue 89 » Le 12-01-2011
Lien :http://www.20minutes.fr/article/651148/monde-la-france-veut-donner-lecons-tunisie
Nawaat.org, le site de la contestation sociale tunisienne
Premières manifestations de colère à Sidi Bouzid,mobilisations étudiantes à Tunis, scènes sanglantes à l’hôpital de Kasserine, témoignages de proches de «martyrs»,communiqués syndicaux et associatifs,réactions des politiques français… depuisl’immolation de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre, devant le gouvernorat de Sidi Bouzid, le siteNawaat.org a publié des centaines d’écrits, de photos, et surtout de vidéos, sur le mouvement de colère sociale qui agite la Tunisie.
«On est très très fatigué, on dort très très peu et on travaille sans relâche car beaucoup d’informations nous arrivent», raconte Astrubal, l’un des quatre co-administrateurs du site. Cet universitaire, qui vit entre la France et la Tunisie, refuse de dévoiler sa véritable identité, «pour ne pas mêler mon travail et le militantisme», explique-t-il.
Nawaat publie des documents qui lui sont adressés directement (environ cinq par jour, sur une dizaine qui lui parviennent). Surtout, il agrège les vidéos postées ça et là par les Tunisiens, en particulier via les réseaux sociaux: 15 à 20 par jour.
«Noyau» en arabe
Le tout alimenteun blog dédié, intitulé «Tout sur Sidi Bouzid». S’y ajoutentune page Facebook (8350 amis)un compte Twitter (près de 3000 abonnés),un compte Youtube (2 millions de vidéos vues depuis 2006, une audience de quelques centaines de personnes, voire plusieurs milliers sur les nombreuses vidéos postées depuis le début du mouvement). «C’est un dispositif un peu viral. On essaie de diffuser les informations de façon quasi instantanée sur tous ces supports», détaille Astrubal. Des vidéos ensuite reprises par les utilisateurs des réseaux sociaux.
Nawaat («noyau» en arabe) est d’abord un portail, créé en 2004. Il se présente comme «un blog collectif», «animé par des Tunisiens» et «indépendant de toute association, organisation ou gouvernement». «Il donne la parole à tous ceux qui, par leur engagement citoyen, la prennent, la portent et la diffusent», lit-on sur le site. Aucune subvention publique: les éventuels frais sont assurés par les membres, tous bénévoles.
Les pères fondateurs sont «plutôt des Tunisiens de l’étranger», admet le militant. «Notre dénominateur commun, c’est la défense des libertés fondamentales et de la démocratie en Tunisie. Nous luttons pour une démocratie morale, car sur le papier elle existe déjà», martèle Astrubal.
Tunileaks
Le ton des articles y est parfois sensible, comme dans cetémoignage d’étudiant, souvent plus politique, comme dans cepapier d’Astrubal, où il dénonce les «assassinats» commis par la police et l’armée sur les manifestants et fustige l’attitude «lâche»des députés.
Dès sa création, Nawaat a été censuré en Tunisie. «On a donné des conseils aux internautes pour contourner la censure», raconte l’administrateur, détaillant le jeu du chat et de la souris qui s’est engagé avec les autorités. Jeu qui s’est soldé par le blocage pur et simple de Posterous, hébergeur de Nawaat et d’autres blogs tunisiens.
Ces cybermilitants n’en sont pas à leur premier fait d’arme. En 2006, Sami Ben Gharbia, autre co-administrateur, basé à l’étranger, met en ligne une «carte des prisons tunisiennes» (voirici). Fin 2010, Nawaat sera le premier site local à dévoiler les télégrammes diplomatiques de Wikileaks concernant la Tunisie. «Pour l’opérationTunileaks, nous avons développé un système quasiment incensurable, à moins de fermer Google et Internet en Tunisie»,développe Astrubal.
«Offrir une alternative à la propagande du régime»
Avec la couverture des contestations sociales, Nawaat a vu son audience multipliée par quatre ou cinq, à en croire Astrubal, qui refuse de donner des chiffres détaillés. «Notre serveur est saturé, il rame un peu», rajoute l’activiste. En Tunisie, accèdent à Nawaat «ceux qui arrivent à contourner les blocages». Pour les Tunisiens de l’étranger, hormis Facebook et Twitter qui permettent de suivre les événements en temps réel, Nawaat est aussi une bonne source d’informations. «Je suis ce qui se passe là-bas sur des sites commeNawaat, qui fait un boulot formidable pour la liberté d’expression»,témoigne sur libération.fr Tarek Ben Hiba, président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives.
«Offrir une alternative à la propagande du régime»: c’est bien le but de ce site, confirme Astrubal. «Ce n’est pas Sarkozy ou Obama qui doivent batailler pour les libertés en Tunisie. Ce sont les Tunisiens qui doivent bouger. Je ne conçois pas d’observer cela sans m’impliquer.»
De temps en temps, le cyberactiviste sort de son lieu d’habitation, près de Tunis, pour aller voir ce qui se passe dans la capitale et«prendre le pouls».
Quantaux mesures annoncées ce mercredi par le premier ministre tunisien Ben Ali, «tant que la censure totale et illégale n’est pas levée, tant que la télévision publique est accaparée par le pouvoir, c’est de la poudre aux yeux», tranche le cybermilitant.
Source : « Liberation.fr » Le 12-01-2011
Tunisie – L’armée fait son entrée dans la capitale
Après les violents affrontements qui ont émaillé la nuit de mardi à mercredi à Tunis, le gouvernement de Zine Ben Ali durcit le ton avec le recours à l’armée pour mettre fin aux émeutes.
Nouveau regain de violence en Tunisie. Après un mois d’affrontement entre forces de l’ordre et manifestants, l’armée a fait son apparition dans la capitale du pays, Tunis. Blindés, jeeps et soldats armés quadrillent à présent les différents quartiers de la ville.
Mercredi, les troupes militaires stationnaient dans le centre de Tunis et à certains points stratégiques comme la cité Ettadhamen, théâtre de violents incidents ou autour de la maison de la radio-télévision. La sécurité a également été renforcée sur la place située face à l’ambassade de France où les stigmates des violences de la nuit dernière étaient toujours visibles mercredi.
Officiellement, 21 personnes ont trouvé la mort depuis le début du conflit. Un bilan contesté par plusieurs syndicats qui évoquent plus de 50 décès et l’entrée de l’armée dans cette crise pourrait encore gonfler ce chiffre.
Source : « France-soir » Le 12-01-2011
Tunisie: appel US à une solution pacifique
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé le gouvernement tunisien à oeuvrer à une “solution pacifique” pour faire cesserles troubles sociaux qui secouent le pays, dans une interview à la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï. “Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l’instabilité” qui touche la Tunisie, a déclaré Hillary Clinton dans cette interview diffusée hier soir, en se disant également préoccupée par “la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires”. “Nous ne prenons pas partie, mais nous espérons qu’il y aura une solution pacifique. Et j’espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution”, a-t-elle ajouté. Hillary Clinton a appelé Tunis à “se concentrer sur la création d’emplois pour les jeunes”. Les troubles sociaux qui secouent la Tunisie depuis près d’un mois ont fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon un syndicaliste. Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un “usage excessif de la force” envers les manifestants. Le département d’Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l’ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles. L’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi par le gouvernement tunisien qui s’est dit “surpris” par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. “Nous regrettons que l’ambassadeur américain ait été convoqué”, a dit Hillary Clinton, soulignant que les relations des Etats-Unis avec la Tunisie comportaient “beaucoup d’aspects très positifs”.
Source : « Le Figaro.fr » Le 12-01-2011
L’ambassade de Tunisie à Berne visée par une tentative d’attentat
L’ambassade de Tunisie à Berne a fait l’objet dans la nuit de mardi à mercredi d’une tentative d’attaque criminelle. Plusieurs départs de feu ont été provoqués par des inconnus peu après minuit et demi. Le feu ne s’est toutefois pas allumé et les dommages sont minimes, indique la police cantonale.
L’ambassade de Tunisie se trouve dans le quartier des représentations diplomatiques de Berne, à Kirchenfeld. Une enquête a été ouverte pour trouver les raisons et les responsables de ces violences. La police est aussi à la recherche de témoins, précise-t-elle dans un communiqué mercredi matin.
L’attentat est intervenu alors que des émeutes ont fait plus de 50 tués en Tunisie ces derniers jours, selon les syndicats tunisiens.
Source: “Romandie” Le 12-01-2011
La France est-elle complaisante envers le pouvoir tunisien ?
La France estime que « l’évolution de la situation en Tunisie appelle plus que jamais à privilégier la voix de l’apaisement et du dialogue », a déclaré mercredi 12 janvier le ministère des affaires étrangères français
Claire Spencer Directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham House, Institut britannique de recherches internationales « Avant l’accélération de la contestation en Tunisie, la France comme l’Europe considéraient que les protestations relevaient des seules affaires intérieures tunisiennes.La position française était celle du “tout va bien”, malgré l’arrestation de blogueurs, la presse la moins libre de la région, le contrôle des sites Internet. La France est le principal partenaire économique de la Tunisie, ce qui peut expliquer sa prudence. Le modèle tunisien a généré un développement économique dynamique et une classe moyenne solide. La croissance moyenne annuelle est de 4 % et les projets immobiliers sont nombreux dans la zone côtière qui concentre le développement. Avec les manifestations actuelles, le modèle qui combine ouverture économique et fermeture de l’expression politique montre ses limites. Ce modèle est menacé par la pression démographique qui fait de ce pays une nation jeune. La plupart des diplômés tunisiens, par exemple, n’acceptent plus d’être censurés. Les commentaires des fonctionnaires américains sur le népotisme et la corruption qui règnent autour du président Ben Ali – rendus publics par WikiLeaks – ont trouvé un écho en Tunisie. Le sécuritaire prime sur tout
Tunisie. Le Premier ministre déplore les atteintes contre les artistesLe Premier ministre a tenu à exprimer ses regrets pour les atteintes dont ont été victimes, hier, des intellectuels et des artistes qui voulaient manifester pacifiquement au centre de Tunis. Ces derniers ont voulu se réunir hier en milieu de journée devant le Théâtre municipal de Tunis, sur l’avenue Habib Bourguiba, en plein cœur de la capitale, pour exprimer leur solidarité avec le mouvement social actuel dans le pays. Mais ils en ont été empêchés par la police qui, selon les dires de certains présents, comme le metteur en scène Fadhel Jaïbi, le producteur Habib Belhedi et la comédienne Raja Ben Ammar, a recouru la manière forte. M. Mohamed Ghannouchi, qui parlait au cours d’une conférence de presse, ce matin au Palais du gouvernement, à la Kasbah, sur les hauteurs de Tunis, a expliqué: «Les intellectuels ont une place importante dans notre société», précisant que les problèmes survenus auraient pu être évités «s’ils avaient déposé une demande d’autorisation auprès des autorités concernées.» Source : « Kapitalis » Le 12-01-2011 Tunisie : c’est l’attitude de Nicolas Sarkozy qui fait le jeu des islamistes |
Le bain de sang qui plonge la Tunisie et les amis des tunisiens dans l’effroi, le dégoût et la révolte laisse en effet de marbre le gouvernement de Nicolas Sarkozy. On le sait, les affaires étrangères sont gérées directement à l’Elysée autour de Nicolas Sarkozy lui-même et de son équipe, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée et Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique du président de la République.
Voir Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, Laurent Wauquiez ministre chargé des Affaires européennes, François Baroin ministre du Budget s’exprimer en lieu et place de Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères a quelque chose de consternant et de tellement révélateur. Ainsi Michèle Alliot-Marie a hier préféré s’eclipser plutôt que de répondre à la question posée par le député socialiste de la Nièvre, Gaëtan Gorce. La question de Gaëtan Gorce était pourtant simple : “Le silence prolongé de la France, puis l’extrême prudence des déclarations récentes du Quai d’Orsay ont déçu et choqué, non seulement les défenseurs des Droits de l’Homme, mais aussi tous ceux qui ont conscience des enjeux de ces événements pour l’avenir de nos relations avec tout le Nord de l’Afrique. Cette attitude, permettez-moi de vous le dire, n’est pas à la hauteur de l’amitié que la France porte à la Tunisie et au peuple tunisien. La France doit se ressaisir et s’exprimer désormais d’une voix forte, à la fois pour condamner la répression et ses auteurs et pour encourager un indispensable processus de réforme. Ou bien allez-vous rester prisonnier de cette fausse alternative selon laquelle entre les Islamistes et des pouvoirs autoritaires et parfois corrompus, il n’y aurait rien ?” Les islamistes. C’est là que serait la grande frayeur ou la grande excuse qui justifierait l’immobilisme voir le soutien objectif de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement àun pouvoir qui tire aveuglément sur son propre peuple. Je dirais pour ma part que c’est l’attitude de Nicolas Sarkozy qui nourrit l’Islamisme. Ce soutien implicite voire explicite à un dictateur corrompu et à un pouvoir assassin nourrit les arguments de ceux qui veulent faire de la démocratie et de la République telle que nous la concevons depuis la Révolution Française un repoussoir. Là où la France devrait tendre la main à une jeunesse en révolte, à un pays qui voudrait la prendre en modèle, elle adresse à ceux qui se réclament de la Liberté une fin de non-recevoir. Il ne faudra pas s’étonner ensuite si par malheur, pour elle et comme pour nous, cette jeunesse s’en va chercher ses modèles et son avenir ailleurs. Qu’il est triste et révoltant de voir nos gouvernants répéter à l’infini les mêmes erreurs, les mêmes errements.
Source: ”Le Post” le 12-01-2011
Tunisie. La Bourse de Tunis poursuit sa baisse
Pour la troisième journée successive, l’indice Tunindex s’est inscrit, aujourd’hui, à mi séance, en baisse de 2,54%, dans un volume de 4,8 millions de dinars (MD) traité sur 601.407 titres.
Les 48 valeurs cotées ont baissé. Les secteurs les plus affectés par cette baisse sont le bâtiment (-4,30%) et les services financiers (-3,79%). Le bancaire perd, pour sa part, 2,03%. Star a enregistré la plus forte baisse (-6,09%) à 173,400 DT. Tunisair, le titre le plus actif, a enregistré une rotation de 179.289 unité pour une baisse de 5,45% à 1,910 DT
Source : « Kapitalis » Le 12-01-2011
Lien :http://kapitalis.com/kapital/34-economie/2246-tunisie-la-bourse-de-tunis-poursuit-sa-baisse.html
Tunisia protests serve warning to autocratic Middle Eastern regimes
Tunisia protests that began over high unemployment last month have quickly spread, raising a red flag about the dangers of maintaining stability by suppressing dissent
Cairo
A rare wave of protests sweeping through Tunisia has revealed a population not only concerned about high unemployment, but deeply angry with its repressive and corrupt regime. The unrest serves as a startling red flag for governments across the region that have long dismissed warnings that maintaining stability through suppression may one day backfire.
The protests, which started in Tunisia’s interior last month and rapidly spread, reached the capital of Tunis on Wednesday. Demonstrators wielding rocks clashed with security forces, who used tear gas against them, according to media reports. The government says 23 protesters have died so far, while rights groups say the number is more than twice that.
In a sign of how shaken the government is, Tunisian President Zine al-Abidine Ben Ali fired his interior minister Wednesday, just days after a speech in which he called the protesters terrorists and offered few concessions.
The world in 2011: Trends and events to watch in every region
The Tunisia protests, combined with the eruption of riots in neighboring Algeria last week and recent unrest in Jordan, are worrying signs for Cairo. Egypt, the Arab world’s most populous country, also has a bulging youth population that has a far harder time landing jobs than other segments of society, and a tightly managed political system that has left little room for dissent.
While the protests are unlikely to bring down any governments in the near future, they portend trouble ahead if leaders who have ruled with a strong fist for decades try to keep a tighter lid on discontent instead of creating a vent for anger.
“Tunisia is a warning for the Egyptian regime,” says Diaa Rashwan, an analyst at the Al Ahram Center for Political and Strategic Studies in Cairo. “It’s a warning, and any rational regime would take action to address it. But I don’t think Egypt has any strategy for addressing it.”
How Tunisian riots started
The unrest in Tunisia and Algeria was triggered by unemployment and rising food prices, respectively, but the roots of the unrest go further than economic factors.
Protests in Tunisia erupted last month when Mohamed Bouazizi, a young unemployed university graduate from Sidi Bouzid, doused himself in gasoline and lit himself on fire in front of a local government building. Unable to find work in the formal sector, he had taken to selling fruits and vegetables informally but then police confiscated his merchandise and reportedly slapped him in public. His self-immolation was apparently an act of final despair. He died Jan. 4.
Source: “The Christian science monitor” Le 12-01-2011
Tunisian protests escalate online
Please respect FT.com’sts&cs andcopyright policy which allow you to: share links; copy content for personal use; & redistribute limited extracts. Email ftsales.support@ft.com to buy additional rights or use this link to reference the article –http://www.ft.com/cms/s/0/4a18b4d6-1da9-11e0-aa88-00144feab49a.html#ixzz1Aqs4w2xQ
The battles betweenTunisian youth and the government are now being fought on the internet, as much as on the streets of the controlled North African country.
While activists accuse the authorities of hacking into e-mails, blogs and Facebook accounts, some are fighting back, launching cyberattacks against government websites in the same way that supporters ofWikiLeaks had done last month
Please respect FT.com’sts&cs andcopyright policy which allow you to: share links; copy content for personal use; & redistribute limited extracts. Email ftsales.support@ft.com to buy additional rights or use this link to reference the article –http://www.ft.com/cms/s/0/4a18b4d6-1da9-11e0-aa88-00144feab49a.html#ixzz1AqsEmAzL
The Committee to Protect Journalists, an international campaign group, this week called on the Tunisian president, Zein al Abidine Ben Ali, to stop censoring coverage of the unrest in a country where the media is tightly controlled.
Lina Ben Mhenni, who has posted photos of the protests on her blog A Tunisian Girl, said last week that “some stupid person has hacked my e-mail then, my Facebook account”, saying two other campaigners had also been “hacked”.
7ellblog, a site that encourages young Tunisians to set up their own blogs, also had its Facebook page deleted, losing more than 3,000 fans and many photographs in the process.
Other campaigners have reported having the contents of their blogs deleted after being hacked. Facebook said it was investigating the issues reported by some of its members in Tunisia but declined to comment further.
Danny O’Brien, the CPJ’s internet advocacy co-ordinator, said “all the evidence points to astate-controlled operation” behind the hacking attacks. Login details are being intercepted or “phished” by an invisible piece of code, inserted into the web page, apparently by the state-run Tunisia Internet Agency, the local internet service provider.
The code sends users, along with their usernames and passwords, to a fake Facebook page, which Mr O’Brien says would allow any ISP monitoring web browsing to capture the data without having to break into Facebook’s own servers directly.
In response, one Tunisian internet activist has created an add-on for the Firefox web browser, which can prevent the phishing attacks.
Over the weekend, the loose collection of internet activists that calls itself Anonymous made revenge hits against several Tunisian government websites. Anonymous rose to prominence late last year after launching “denial of service attacks” on PayPal, Amazon, MasterCard and Visa, after these organisations withdrew services from WikiLeaks.
Anonymous – which campaigns for freedom of expression online as well as more mischievous causes of its own – used similar tactics to drive Tunisian pages off line, through overwhelming amounts of traffic, or deface them, in what it dubbed “OpTunisia”.
Although the attacks have eased for now, one Anonymous member told the FT: “As far as I know, [the] attacks will keep going as long as necessary . . . that is as long as the Tunisian government keep acting the way they do.”
Copyright The Financial Times Limited 2011. You may share using our article tools. Please don’t cut articles from FT.com and redistribute by email or post to the web.
Source: “Financial Times” Le 12-01-2011
US not taking sides in Tunisia unrest: Clinton
US State Secretary Hillary Clinton said said Washington was not taking sides in escalating unrest in Tunisia, but called for a peaceful solution in an interview with Al-Arabiya television.
“We are not taking sides” regarding the deadly clashes between protesters and government forces in Tunisia, Clinton said according to an English-language transcript of the interview received by AFP on Wednesday.
“But we are saying we hope that there can be a peaceful resolution. And I hope that the Tunisian government can bring that about,” she said.
Tunisia’s foreign ministry had summoned US ambassador Gordon Gray on Monday after the State Department expressed concerns about “reports of the use of excessive force by the government of Tunisia” against demonstrators.
“We regret that because, obviously, we have got a lot of very positive aspects of our relationship with Tunisia,” said Clinton.
“What the ambassador and what the State Department back in Washington did was just express concern that this is a protest that has, unfortunately, provoked such a reaction from the government, leading to the deaths of mostly young people who were protesting,” she added.
Tunisian authorities have struggled to contain the unrest, with as many as 50 people killed in protests against unemployment, according to labour and human rights activists.
The government contested the death toll saying only 21 people had died in the three days of violence.
Clinton is on a Gulf tour which has so far taken her to the United Arab Emirates, Yemen and Oman, while she is expected to conclude it in Qatar.
Source: “AFP” Le 12-01-2011
Aufstand der Verzweifelten
In Tunesien protestieren die Menschen gegen Arbeitslosigkeit und Korruption
Die Polizei feuert laut Opposition wahllos auf junge Demonstranten
Das Flugzeug soll schon bereit stehen, mit dem der tunesische Präsident seine Familie im Notfall ausfliegen lassen will. Es sieht schlecht aus für Zine al-Abidine Ben Ali. So schlecht wie noch nie in seiner 24-jährigen Amtszeit, in der er gegen jede Kritik und Opposition mit harter Hand vorgegangen ist. Nun scheint das nicht mehr zu funktionieren. Der Protest gegen sein Regime ist nicht mehr zu stoppen. 27 Menschen seien am Sonntag gestorben, 12 am Montag, berichtete Ahmed Najib Chebbi, der Führer der oppositionellen Demokratischen Progressiven Partei. “Die Polizei feuerte willkürlich auf die jugendlichen Demonstranten, die nicht gewalttätig waren und nur ihr Recht auf Arbeit einforderten”. Der Parteichef lieferte damit eine andere Version der Ereignisse als Präsident Ben Ali in seiner mittlerweile zweiten Fernsehansprache zu den Unruhen, die nun schon seit einem Monat andauern. “Feindliche Elemente vom Ausland bezahlt, die ihr Seele dem Extremismus und Terrorismus verschrieben haben”, erklärte ein sichtlich angeschlagener Ben Ali den Zuschauern, seien für die Proteste verantwortlich. “Maskierte Banden haben Regierungseinrichtungen, ja, sogar Zivilisten in ihren Wohnungen angegriffen”. Danach versprach er die Schaffung von 300 000 neuen Arbeitsplätzen innerhalb der nächsten zwei Jahre. “Niemand glaubt diesen Versprechungen mehr”, sagte Ahmed Najib Chebbi. “Wie sollen diese neuen Jobs denn kreiert werden?” Die Menschen seien auch keine Terroristen, sondern klagten einfach ihre Bürgerrechte ein.
“Wir haben die Botschaft der Demonstranten verstanden”, erklärte der tunesische Kommunikationsminister Samir al-Obaidy. Man habe bereits fünf Milliarden Dollar als Soforthilfe für bestimmte Regionen bereitgestellt. Das rigorose Vorgehen der Polizei und des Geheimdienstes sprechen eine andere Sprache. In den Wochen zuvor warenHunderten kritische Journalisten, Gewerkschaftler, Blogger und sogar ein Rapper, der einen Song mit dem Titel, “Herr Präsident, dein Volk stirbt”, ins Internet gestellt hatte, verhaftet worden. Maßnahmen, die in Tunesien niemanden überraschten. Ben Ali hatte 1987 von seinem kranken Vorgänger, Habib Bourguiba, das Amt übernommen und ist seit Tunesiens Unabhängigkeit 1956 erst der zweite Präsident des Landes. Unter seiner Regentschaft wurde Tunesien zu einem Sicherheitsstaat, fest in der Hand des Geheimdienstes. Oppositionsparteien werden überwacht, Zeitungen zensiert und nach Gutdünken verboten. Der Zugang zum Internet ist limitiert. Soziale Netzwerke wie Twitter wurden seit den Unruhen ganz abgeschaltet. Tunesien liegt auf dem Index für Pressefreiheit von “Reporter ohne Grenzen” 2010 auf Position 164 von insgesamt 178 Ländern. Unmittelbar nach Somalia, Kasachstan und Usbekistan. Seit seinem Amtsantritt vor 24 Jahren erreichte Ben Ali bei allen Präsidentschaftswahlen nie weniger als 94 Prozent der Stimmen. Beim letzten Urnengang im Oktober 2009 berichtete Human Rights Watch (HRW) von “repressiven Akten und starker Kontrolle während der Wahlen”. Die totale Kontrolle der Gesellschaft ermöglichte es Ben Ali zudem, ein System der Korruption einzurichten, mit dem er sich und seine Familie bereichert. Für die Jugend Tunesiens, die jetzt auf die Strasse geht, ist das ein Affront. Trotz sozialer Ungleichheit, Korruption und mangelnder Demokratie in Tunesien wird bislang allerdings kein internationaler Druck auf das Regime von Präsident Ben Alis ausgeübt.
Quelle:http://www.welt.de/print/welt_kompakt/print_politik/article12100600/Aufstand-der-Verzweifelten.html
Politik / 12.1.2011 / 06:53 / sda
Brandanschlag auf tunesische Botschaft in Bern
Unbekannte bewarfen die tunesische Botschaft mit Brandsätzen.
Am frühen Mittwochmorgen ist auf die tunesische Botschaft in Bern ein Brandanschlag verübt worden. Ein Feuer habe nicht entfacht werden können und der Sachschaden sei gering, teilte die Kantonspolizei Bern mit.
Bern. – Ein Unbekannter oder mehrere hätten um etwa 00.40 Uhr Brandsätze gegen die tunesische Botschaft an der Kirchenfeldstrasse in der Stadt Bern geworfen, hiess es weiter. Die Täter konnten unerkannt entkommen. Der Hintergrund und der genaue Ablauf der Tat würden derzeit ermittelt.(sda)
Quelle:http://www.bote.ch/page/newsticker/index.cfm?id=61299
———————————————————– —————————————————–
Kopf des Tages
Die Stimme der tunesischen Revolution
11. Jänner 2011, 19:19 Uhr
Die Stimme der tunesischen Jugend ist laut, aggressiv, sehr direkt: “Herr Präsident, dein Volk ist tot. Die Menschen essen aus Mülleimern. Sieh dich um, was im Land passiert. Überall Unruhe. Die Menschen haben keinen Ort zum Schlafen. Heute spreche ich im Namen des Volkes, erdrückt vom Gewicht der Ungerechtigkeit. Dein Volk ist tot.”
Mit Zeilen wie diesen hat sich “El General” zu einem Helden der tunesischen Jugend gemacht. Rais Lebled heißt der Rapsong: Präsident des Landes. Darin bringt der 22-Jährige aus Sfax, 270 Kilometer südöstlich der Hauptstadt Tunis, die Frustrationen auf den Punkt, die verzweifelte junge Menschen in Tunesien seit dreieinhalb Wochen auf die Straße treiben, selbst unter Einsatz ihres Lebens: Perspektivlosigkeit und Armut, staatliche Willkür, Repressalien, Korruption.
Hamada Ben Aoun, wie El General mit bürgerlichem Namen heißt, hat den Demonstranten eine Stimme gegeben. Tausendfach wurden seine Songs aufYoutube angeklickt, kommentiert, über Twitter weiterverbreitet. Seine Facebook-Seite hat über 4000 Freunde, viele davon ebenfalls Musiker. Rap und Hip-Hop-Musik sind die Stimmen der “Revolution” , wie Blogger die Proteste bereits nennen. Das Internet ist ihr Mittel der Kommunikation – trotz aller staatlichen Zensur.
Das Regime von Präsident Zine El Abidine Ben Ali, der das Land seit 1987 diktatorisch regiert, hat reagiert:”An die dreißig Polizisten in Zivil kamen zu uns, um Hamada mitzunehmen” , schilderte der Bruder des Rappers internationalen Medien. Die lapidare Antwort eines Polizisten auf die Frage nach dem Grund der Verhaftung: “Er weiß, warum.”
Drei Tage später wurde El General wieder freigelassen. Ben Ali hat angekündigt, bis Ende des Jahres 300.000 Jobs schaffen zu wollen. Er fürchtet die Jugend.Schulen und Universitäten wurden aus Angst vor weiteren Protesten geschlossen. In den zahlreichen Internetforen sind sich die jungen Regimekritiker aber jetzt bereits einig, sich von der staatlichen Gewalt und den zahlreichen Toten nicht von weiteren Protesten abhalten zu lassen.
Abgesehen von seiner politischen Einstellung gibt El General im Internet allerdings nicht viel von sich preis. Unter der Rubrik “Bücher” findet sich auf seiner Facebook-Seite einzig Machiavellis Der Fürst. Unter den Filmen rangiert unter anderem Alfred Hitchcock. Interessiert an: Männern und Frauen. Beziehungsstatus: Single. (Julia Raabe/DER STANDARD, Printausgabe, 12.1.2011) Quelle:http://derstandard.at/1293370467553/Kopf-des-Tages-Die-Stimme-der-tunesischen-Revolution
El General, 22, greift in seinen Rap-Songs das Regime an. F.: Youtube
http://www.youtube.com/watch?v=b7TK6pma0Xs&feature=related
———————————————- ——————————————————————
Brandanschlag auf tunesischen Verein in Wien
Die Hausmeisterin hatte Dienstagfrüh das Feuer bemerkt
WIEN. In den Räumen eines tunesischen Kultur- und Sozialvereins ist am Dienstagvormittag Feuer ausgebrochen – verletzt wurde glücklicherweise niemand. Die Ermittlungen laufen, auf eine politisch motivierte Tat gebe es derzeit keine Hinweise, hieß es. Gegen 7.15 Uhr hat die Hausmeisterin Alarm geschlagen, nachdem sie den Brand in dem Lokal in der Volksgartenstraße in der Wiener Innenstadt bemerkt hatte. Die Feuerwehr fand zwei Brandstellen – eine im Erdgeschoß und eine im ersten Stock. Gebrannt haben in der unteren Ebene Einrichtungsgegenstände und die Unterseite einer eingezogenen Holz-Zwischendecke. Der angerichtete Sachschaden ist beträchtlich, steht aber noch nicht genau fest.
Die Ermittlungen laufen, die Polizei geht aber eher von einem Vandalenakt aus.
Quelle:http://regionews.at/?set_ActivMenu=65&special=details&News_ID=15751&show_media=pictures
———————————————- —————————————————————–
Auch Tunesiens Hauptstadt von Aufständen betroffen
Seit Wochen toben gewaltsame Aufstände im nordafrikanischen Land.
Die seit Wochen anhaltenden Proteste gegen die Arbeitslosigkeit und die Regierung in Tunesien haben die Hauptstadt erreicht. In einem Vorort von Tunis kam es nach Augenzeugenberichten am Dienstagabend zu Ausschreitungen.
Paris. – Ein Bus sei in Brand gesetzt worden, mehrere Geschäfte und eine Bank verwüstet worden. Die Polizei habe Tränengas eingesetzt, hiess es. Bei den Unruhen sind seit dem Wochenende dutzende Menschen gestorben, die Angaben über die genaue Opferzahl gehen jedoch weit auseinander.
Die tunesische Regierung korrigierte die Zahl der Toten am Dienstagabend nach oben. Mit 21 liegt sie aber noch immer weit unter den Angaben der Menschenrechtsliga, die 35 Tote identifiziert hatte. Gewerkschafter sprechen von bis zu 50 Toten seit dem Wochenende.
Unterdessen wächst in Frankreich der Unmut über die Zurückhaltung der französischen Regierung angesichts der schlimmsten Unruhen in Tunesien seit Mitte der 80er Jahre. Präsident Nicolas Sarkozy hat sich bislang noch nicht öffentlich geäussert, sein Sprecher hat lediglich allgemein zur Ruhe gemahnt.
«Weil der tunesische Präsident Zine el Abidine Ben Ali und sein autoritäres Regime als Bollwerk gegen den Islamismus gelten, schliesst man seit Jahren die Augen vor inhaftierten Oppositionellen und geknebelten Medien», schreibt die Zeitung «Le Canard Enchaîné» (Mittwoch). (sda)
12.1.2011 / 09:07 / sda
Quelle:http://www.hoefner.ch/index.cfm?ressort=home&source=sda&id=61309