La FTCR et le CRLDHT: LES ESCADRONS DE BEN ALI INCENDIENT LA SYNAGOUE D’EL HAMMA ET LA SOUS PREFECTURE DE KASSERINE
Un groupe de personnes a incendié la synagogue d’El Hamma près de Gabes dans le sud tunisien lundi soir. “Ca m’étonne car il y avait des policiers non loin de la synagogue a indiqué M Perrez chef de la communauté juive de Djerba à l’AFP. La FTCR et le CRLDHT dénoncent cet acte odieux perpétré contre un lieu de culte de nos concitoyens juifs tunisiens. La FTCR et le CRLDHT présentent leurs sincères regrets à la communauté juive tunisienne ainsi que toutes leurs solidarités, et demandent que les auteurs de ce forfait soient arrêtés le plus vite possible et fermement condamnés. La FTCR et le CRLDHT réaffirment leur volonté de lutter contre toutes les formes d’intolérances et particulièrement celles à caractère religieux. La Tunisie restera une terre multi-confessionnelle comme elle l’a été depuis des millénaires. D’après des informations qui nous sont parvenus cet acte a été commis par des groupes liés aux forces du dictateur BEN Ali qui sévissent dans le pays semant la terreur et de graves désordres. Ils ont aussi incendié la sous préfecture de Kasserine un lycée et un institut supérieur. Des manifestants ont reconnu avoir touché 25 dinars d’agents liés à l’ancien pouvoir pour attaquer la manifestation des femmes de samedi dernier. La FTCR et le CRLDHT appellent les citoyenEs, les associations, les syndicats et les partis politiques à s’unir pour combattre ce plan diabolique visant à semer la terreur dans la Tunisie nouvelle afin de restaurer les forces e l’ancien Régime. HALTE AUX ESCADRONS DE BEN ALI LA REVOLUTION VAINCRA
TUNISIE : LA LIBERTE EST CONDITIONNELLE OU PROVISOIRE, MAIS JAMAIS TOTALE
Tunisia: Hold Police Accountable for Shootings Transitional Government Should Open an Investigation
Conférence-débat le mercredi 2 février 2011 à 19h Aix-en-Provence Palais des Congrès boulevard Carnot avec :
Radhia Nasraoui, avocate tunisienne Fathi Chamkhi, syndicaliste tunisien Omar Mestiri, animateur de Radio Kalima Mouhieddine Cherbib, CRLDHT Vincent Geisser, chercheur au CNRS
La liberté vient d’éclore avec éclat en Tunisie. Le monde, et particulièrement de nombreux Français, sont surpris. Ce pays, à la population accueillante, leur a été tellement présenté comme une république « évoluée », nos dirigeants ont entretenu de si bonnes relations avec le régime dictatorial, que peu de nos concitoyens ont perçu la chape de plomb qui écrasait les Tunisiens, y compris sur le sol français. Le cri des syndicalistes, des opposants, des prisonniers d’opinion, des torturés, des humiliés, a été longtemps étouffé. Nul ne peut croire aujourd’hui que la jeune démocratie tunisienne en formation peut compter sans réserve sur l’aide désintéressée de la France ou de l’Europe. L’attitude passée et présente de nos gouvernants nous le démontre. De plus, la malveillance de certains voisins arabes paraît acquise (voir les déclarations de Kadhafi). Dans ces conditions il est utile que l’opinion citoyenne se mobilise fortement pour soutenir la Tunisie nouvelle qui annonce, nous le savons, le printemps à venir dans le monde arabe. Le courage du peuple tunisien est un exemple et un espoir pour tous les peuples. Premiers signataires : Aix Solidarité, Association des travailleurs maghrébins de France, Les Alternatifs, ATTAC Gardanne, ATTAC Pays d’Aix, Fédération tunisienne pour une citoyenneté des 2 rives, Association des étudiants musulmans d’Aix, Europe Ecologie Les Verts PACA, Unis pour un monde solidaire, Comité pour les libertés en Tunisie Aix-Marseille, Partit Occitan, FSU Aix, NPA, FASE, CADTM, ASTI d’Aix, Initiative citoyenne, PCF, Parti des Indigènes de la république, Femmes en noir, Amnesty International Pays d’Aix, UNEF, Ligue des droits de l’homme Aix, MAÏS International, Féminin(s) Pluriel(s) en Pays d’Aix Contact : aixsolidarite@wanadoo.fr
Les arguments fallacieux de deux pseudo-opposants
“La nature a horreur du vide”. Si on applique ce principe à la vacation du pouvoir, il serait sage de déduire, qu’à la suite de la fuite de l’ex-président Tunisien, un nouveau gouvernement devrait se former et opérer très rapidement pour éviter tout dérapage vers une situation chaotique. Les arguments tenus par Messieurs Mohamed Nejib Chebbi et Ahmed Ibrahim, quant à la formation rapide d’un gouvernement, sont bien compréhensibles et logiques. Mais là où le bât blesse, c’est quand ils font semblant de ne pas reconnaître que ceux qui dirigent effectivement les Ministères Tunisiens, sous l’ex-président, ne sont pas les ministres ou les chefs de cabinet, mais bien les directeurs ou secrétaires généraux. Il est bien connu (sauf pour les deux ex-opposants) que les ministres tunisiens, notamment à partir des années 1990 et à l’exception d’un ou deux minstres, sont au mieux des notaires sinon des messagers entre leurs ministères et le palais présidentiel! En faisant confiance aux directeurs généraux (il y a certainement quelques mauvaises graines qui ont été parachutées), les ministères pourraient tenir et continuer à fonctionner, tant bien que mal, pour quelques mois. Ainsi, un gouvernement de salut national, limité à une dizaine au maximum, et composé de personnalités indépendents bien connues pour leur honnêteté, pourrait coordonner les activités gouvernementales et veiller à la bonne marche des trois comités nationaux, censés représenter toutes les tendances politiques, syndicales, professionnelles, la société civile, etc., qui ont été crées pour des missions bien spécifiques (réformes constitutionnelles et démocratiques, anti-corruption, enquêtes sur les violences). Messieurs Chebbi et Ibrahim se sont avérés, malheureusement, avides du pouvoir. Ils se sont précipités sur le gâteau comme des affamés. Le premier, connu pour être éloquent et calme, mais tenu en laisse pour une longue période, s’est vite jeté sur la cerise, quitte à défendre ceux qui l’humilaient il n’y a pas si longtemps. Personnellement, je misais sur lui pour qu’il soit l’homme providentiel, mais quelle fût ma déception! Le second, n’arrivant même pas à composer une phrase utile en langue arabe, est un francophile convaincu, ne trouve son salut que lorsqu’il rend compte à son journal fétiche, l’Humanité. Monsieur Ibrahim, un démocrate par correspondance, n’ayant aucune chance d’être élu démocratiquement par le people Tunisien, ne pourrait se permettre de rater cette occasion pour se faire ministre, et en s’assoiyant sur son fauteuil, ivre du pouvoir à la Sarkosy, a commis sa première bêtise en chassant les directeurs généraux et le chef de cabinet de son ministère, confirmant ainsi son ignorance quant au fonctionnement des minsitères tunisiens. Qu’attendez-nous de ces deux personnes cupides du pouvoir? Le futur tout proche nous le dira! Par Nazih Karoui Ancien Fonctionnaire en Tunisie, Canada
Faire aboutir notre révolution
Harlem Désir (PS) en Tunisie jeudi et vendredi prochains
Tunisie: un chômeur a tenté de s’immoler samedi (syndicaliste)
TUNIS, 01 Fev 2011 (AFP) – Un jeune Tunisien au chômage a tenté de se suicider en s’immolant par le feu samedi dans la région de Gafsa, dans le sud du pays, a indiqué à l’AFP mardi une source syndicale. Aymen Ben Belgacem, 21 ans, a tenté de suicider à El-Guettar dans la région de Gafsa pour dénoncer sa “situation sociale déplorable”, a précisé le syndicaliste Ammar Amrousia, joint par téléphone depuis Tunis. Le jeune homme a été transporté d’urgence au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, dans la banlieue sud de Tunis, où son état a été jugé critique. La révolte tunisienne a débuté le 17 décembre par la tentative de suicide par le feu à Sidi Bouzid (centre-ouest) d’un jeune marchand ambulant de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi, qui est décédé par la suite, précipitant la chute du président Ben Ali le 14 janvier.
Tunisie: des centaines de manifestants à Kasserine, police absente
TUNIS, 01 Fev 2011 (AFP) – Des centaines de manifestants se sont rassemblés mardi matin dans le centre de Kasserine, dans le centre de la Tunisie pour dénoncer la situation chaotique de cette ville secouée lundi par de violents incidents, a-t-on appris de sources concordantes. Selon Mohamed Drbali, membre du “comité régional pour la sauvegarde de la révolution” et Sadok Mahmoudi, un syndicaliste, les manifestants, qui ont finalement été dispersés par l’armée, exigeaient une solution urgente pour mettre fin à une situation jugée “chaotique et instable”. Ils réclamaient également la “punition” des “malfaiteurs” qui se sont livrés lundi à des pillages et saccages. D’après ces sources, la police était totalement absente de la ville, tandis que des blindés de l’armée étaient stationnés près des bâtiments officiels. Très peu d’enfants se sont rendus à l’école ou au lycée, et quelques rares boutiques étaient ouvertes. Toujours d’après les mêmes sources, 18 personnes ont été arrêtées lundi soir par des habitants de la ville, et l’une d’elles aurait avoué “avoir été payée” par le RCD, le parti au pouvoir sous le régime du président Ben Ali “pour semer des troubles”. Cette affirmation n’a pas pu été confirmée de source indépendante. Six ont été relâchés, les 12 autres auraient été transférées dans une caserne. Lundi, la sous-préfecture de Kasserine a été pillée et saccagée par plusieurs centaines de personnes, selon des sources syndicales contactées par l’AFP et l’agence officielle TAP. Selon ces mêmes sources, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues. “Plusieurs centaines de personnes se sont attaquées à la sous-préfecture et la maison du sous-préfet ce matin (lundi). Ils ont tout pillé et saccagé”, avait déclaré à l’AFP Choukri Hayouni, un syndicaliste joint à Kasserine. Kasserine avait connu début janvier des affrontements très violents entre policiers et manifestants qui avaient fait au moins 21 morts, dans la ville même et dans la localité voisine de Thala, selon l’ONG Human Rights Watch. La révolte tunisienne avait débuté le 17 décembre par la tentative de suicide par le feu à Sidi Bouzid (centre-ouest) d’un jeune marchand ambulant de fruits et légumes, Mohamed Bouazizi, qui est décédé par la suite, précipitant la chute du président Ben Ali le 14 janvier.
L’Onu établit à 147 morts le bilan de la révolution en Tunisie
TUNIS, 1er février (Reuters) – Au moins 147 personnes sont mortes et 510 autres ont été blessées dans le soulèvement populaire en Tunisie ayant abouti au renversement de Zine ben Ali, a déclaré mardi le chef d’une mission des Nations unies dépêchée sur place. Bacre Waly Ndiaye a ajouté au cours d’une conférence de presse que 72 autres personnes étaient mortes dans des mutineries survenues dans les prisons tunisiennes durant ces événements, qui ont débuté le 17 décembre. Zine Ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier. Le gouvernement de transition s’est engagé à enquêter sur les décès et les blessures enregistrés durant cette révolution et à indemniser les familles des victimes. Les huit membres de la mission de l’Onu en Tunisie lui fournissent aide et conseils. AFP, le 1er février 2011 à 12h21 GMT Tunisie: une synagogue incendiée près de Gabès (responsable religieux) TUNIS, 01 Fev 2011 (AFP) – La synagogue d’El Hamma, près de la ville de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a été incendiée lundi soir par des inconnus, a indiqué à l’AFP Trabelsi Perez, le chef de la communauté juive de Djerba, située à 500 km au sud de Tunis. “Des gens ont incendié la synagogue lundi soir et les rouleaux de la Torah ont été brûlés”, a précisé M. Perez, joint par téléphone depuis Tunis. “Ca m’étonne car il y avait des policiers non loin de la synagogue”, a poursuivi M. Perez qui est également président de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île de Djerba. La Ghriba avait été visée en avril 2002 par un attentat au camion piégé revendiqué par Al-Qaïda. 21 personnes avaient été tuées: 14 touristes allemands, 5 Tunisiens et deux Français. M. Perez a par ailleurs indiqué que les vitres de trois ou quatre voitures dans le quartier juif de Houmt-Souk (la capitale de l’île de Djerba) avaient été brisées tard vendredi. “C’est calme à Djerba, mais les gens (la communauté juive) ont peur”, a-t-il poursuivi. La communauté juive de Tunisie représente actuellement 1.600 personnes, essentiellement à Djerba.
Tunisie: 219 morts, 510 blessés durant les violences
TUNIS – Deux cents dix-neuf personnes sont mortes et 510 ont été blessées durant les violences ayant conduit à la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier, a annoncé mardi à Tunis le chef de la mission du Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU. Lors d’une conférence de presse, M. Bacre Ndiaye, a précisé que 147 personnes avaient trouvé la mort depuis le début des troubles en Tunisie à la mi-décembre, ainsi que 72 personnes dans des prisons. “Selon les derniers chiffres retenus, il y a eu 147 personnes tuées et 510 blessées. Ces chiffres n’englobent pas les victimes des prisons”, a-t-il déclaré. M. Ndiaye a précisé que ces chiffres étaient encore “provisoires” et que l’ONU poursuivait ses enquêtes. Le précédent bilan de l’ONU faisait état le 19 janvier d'”au moins 100 morts”. (©AFP / 01 février 2011 12h08)
Incendie criminel contre une synagogue en Tunisie
TUNIS, 1er février (Reuters) – Une synagogue a été incendiée dans la nuit de lundi à mardi dans la ville tunisienne de Gabès, a annoncé un porte-parole de la communauté juive de Tunisie. “Je condamne cet acte et je crois que ceux qui l’ont commis cherchent à créer des divisions entre les juifs et les musulmans de Tunisie qui vivent en paix depuis des décennies”, a dit Peres Trabelsi à l’agence Reuters. La Tunisie compte l’une des plus importantes communautés juives d’Afrique du Nord. Les attaques contre ses intérêts sont rares. Depuis le renversement du régime de Zine ben Ali, le 14 janvier, des actes sporadiques de pillage et de sabotage ont été commis dans le pays.
Un avion appartenant à la famille Ben Ali saisi en France
PARIS, 01 Fev 2011 (AFP) – Un avion privé appartenant à la famille du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, a été saisi par la justice française mardi matin à l’aéroport du Bourget, près de Paris, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier. L’avion appartiendrait à la famille Mabrouk, dont un des membres est un gendre de Zine El Abidine Ben Ali. Il était stationné depuis une semaine dans un hangar de cet aéroport, a-t-on précisé. Le parquet a ouvert le 24 janvier une enquête préliminaire pour recenser et identifier l’origine des biens détenus en France par l’ex-président tunisien Ben Ali et son entourage, à la suite d’une plainte pour corruption de trois ONG. Les ONG Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains soupçonnent notamment le clan Ben Ali de corruption, détournement de fonds publics et blanchiment. Selon une source proche de l’enquête, une trentaine de biens appartenant à l’entourage de l’ancien président, auraient été trouvés en France, dont des hôtels particuliers.
La France devait bien livrer des grenades à Tunis en janvier
PARIS, 1er février (Reuters) – Le gouvernement français avait bien donné le 12 janvier son accord pour des livraisons de grenades lacrymogènes à la Tunisie, alors que la répression de manifestations contre le régime de Zine ben Ali durait depuis presque un mois. Le Premier ministre François Fillon le reconnaît dans un courrier envoyé au président du groupe socialiste à l’Assemblée Jean-Marc Ayrault, dont Reuters a obtenue une copie, où il précise que ces matériels n’ont finalement pas été livrés. En effet, le 14 janvier, quelques heures avant que le président Zine ben Ali quitte la Tunisie, les douaniers de l’aéroport de Roissy ont retenu les colis et interrogé leur hiérarchie, explique le chef du gouvernement. “L’administration des douanes a interrogé le ministère des Affaires étrangères afin d’établir si, compte tenu du payus de destination, l’avis sans objection formulé par ce ministère devait ou non être considéré comme maintenu”, explique François Fillon dans sa lettre, envoyée en réponse à une sollicitation de l’opposition. Ce n’est que le 18 janvier, quatre jours après le départ de Zine ben Ali, que la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a définitivement suspendu les autorisations officielles de livraison de grenades à la Tunisie. Le 11 janvier à l’Assemblée nationale, à la veille d’autoriser cette livraison de grenades, Michèle Alliot-Marie avait proposé l’aide de la France au régime ben Ali pour la maîtrise des manifestations qui avaient déjà fait de nombreux morts depuis décembre. Ces propos ont suscité une vive polémique par la suite et Michèle Alliot-Marie a assuré que la coopération policière avec Tunis avait été toujours été exclusivement “institutionnelle”.
Tunisie: des gradés de la police mis en retraite anticipée (source police)
TUNIS, 01 Fev 2011 (AFP) – Le ministère tunisien de l’Intérieur a mis mardi en retraite anticipée d’office environ 30 directeurs généraux et directeurs de la police pour leur comportement du temps du régime du président déchu Ben Ali, a indiqué à l’AFP une source policière. Parmi ces directeurs figure une personne qui serait recherchée par Interpol pour mauvais traitements sur des prisonniers, selon la même source qui a requis l’anonymat. Selon cette même source, le ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi a donné son accord à une augmentation de 140 dinars pour les cadres moyens et 49 dinars pour les cadres supérieurs, ajoutant que c’est “la première fois que l’agmentation des cadres moyens est plus importante que celle des cadres supérieurs”. Le gouvernement de transition devait examiner ce mardi la situation de la police, dont de nombreux éléments se sont mis en grève ou ont manifesté ces derniers jours à travers le pays. Des policiers ont débrayé lundi dans trois régions pour revendiquer un syndicat et de meilleures conditions de travail: Sousse (140 km au sud de Tunis), Kairouan (centre) et Bizerte (60 km au nord de Tunis). D’après l’agence TAP, qui cite mardi une “source bien informée du ministère de l’intérieur”, le ministère a autorisé les policiers à former un syndicat indépendant. Le ministère, toujours selon la TAP, appelle “tous les agents des forces de l’ordre à reprendre immédiatement le travail et faire leur devoir pour protéger les acquis de la nation”. A Kasserine, ville du centre du pays, la police était invisible ces derniers jours, notamment lundi lors de violents incidents au cours desquels plusieurs bâtiments publics, dont la sous-préfecture, mais aussi privés ont été pillés et saccagés. Les policiers y étaient toujours invisibles mardi alors que des centaines de jeunes s’étaient rassemblés au centre-ville. Kasserine avait été le théâtre d’affrontements sanglants début janvier au cours desquels, selon l’ONG Human Rights Watch, plus d’une vingtaine de personnes sont mortes, dans la ville même et dans la localité voisine de Thala. Durant ces journées d’émeutes, tous les postes de police de la ville ont été brûlés, et les policiers craignent aujourd’hui de sortir par peur des habitants qui veulent venger leurs morts, a précisé la même source. Le 22 janvier, des dizaines de membres des forces de l’ordre avaient manifesté à Tunis, au cri de “Policiers opprimés, policiers sacrifiés”, pour notamment exiger le droit de s’organiser en syndicat.
Tirs de sommation à Tunis pour disperser des bandes de jeunes
Amnistie générale: un ex-prisonnier tunisien de Guantanamo libéré (avocat)
TUNIS, 01 Fev 2011 (AFP) – Un ex-détenu tunisien de la prison américaine de Guantanamo a été libéré mardi après quatre années de réclusion, a indiqué à l’AFP son avocat Samir Ben Amor. La libération de Abdallah Hajji, 55 ans, entre dans le cadre d’une amnistie générale décidée par le gouvernement de transition formé après la chute du régime du président Ben Ali. Renvoyé en Tunisie en juin 2007, Abdallah Hajji avait été condamné la même année par un tribunal militaire de Tunis à sept ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste en relation avec le chef du réseau Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Le tribunal l’avait accusé d’être membre du Front islamique tunisien (FIT), une organisation liée selon lui au mouvement islamique tunisien interdit Ennahda. Le prévenu s’était aussi vu reprocher un séjour en Afghanistan où il se serait entraîné au maniement d’armes en vue d’un renversement du régime tunisien. D’après le document lu à l’audience, Abdallah aurait rencontré “au moins deux fois” Ben Laden au Soudan où il aurait aussi noué des liens avec des dirigeants islamistes égyptiens et soudanais. Il avait été condamné par contumace à 10 ans de prison en 1995, alors qu’il était au Pakistan en 1990 avec sa famille, après un séjour en Arabie Saoudite. Arrêté le 4 avril 2002 à Lahore et livré aux Américains, il a passé cinq ans à Guantanamo, avant d’être disculpé et renvoyé en Tunisie en juin 2007. A son retour, il avait fait appel de sa première condamnation en tant que chef des opérations armées du FIT à l’étranger selon le procureur militaire.
Tunisie: une synagogue incendiée près de Gabès
Synagogue, schools attacked in Tunisia, fear spreads
* U.N. says 147 people were killed in uprising * Arsonists attack synagogue * French authorities stop Ben Ali plane By Tarek Amara TUNIS, Feb 1 (Reuters) – A synagogue was set on fire in Tunisia overnight and gangs rampaged through schools in the capital on Tuesday, prompting the army to fan out to calm fears of chaos after the revolt that toppled Zine al-Abdine Ben Ali. Major street protests have dried up in Tunisia in recent days, after a reshuffle purged the interim government of most Ben Ali loyalists and appeased public opinion. But sporadic acts of intimidation and sabotage have broken out after weeks of protests forced Ben Ali to flee the country on Jan. 14, ending 23 years of strict police rule. Peres Trabelsi, the spokesman for Tunisia’s Jewish community, said he did not know who was behind the attack on the synagogue in the southern city of Gabes. “I condemn this action and I believe those who did it want to create divisions between Jews and Muslims in Tunisia who have lived for decades in peace,” Trabelsi said. Mainly Muslim Tunisia has one of the largest Jewish communities in North Africa but attacks are rare. The last attack came in 2002, when al Qaeda killed 21 people in a synagogue attack on the island of Djerba. In further sign of deteriorating security, witnesses said gangs marauded through several schools in Tunis, terrifying students. The army fired in the air in Carthage, to disperse gangs that stormed two schools, they said. On Monday, youths armed with knives and sticks marauded through the streets of Gassrine, burning government buildings and intimidating residents, the state news agency said. Gangs of youths marauded through central Tunis on Saturday, dispersing a protest by Tunisian women. They were chased away on the central Bourguiba Avenue by vigilante shopkeepers, also armed with knives and sticks, who said they were protecting their businesses from attack. Some shopkeepers suggested the gangs were either loyalists of the former ruling RCD party or paid by Ben Ali to create havoc in the streets. Like the youths marauding through Gassrine, they did not appear to be protesters with political demands but were aiming to intimidate residents. “We’re here to try to reassure people that we will protect them,” said one soldier, posted in an armoured personnel carrier outside a school in Tunis. Ben Ali, who was interior minister before he took power in 1987, had a vast network of police, security forces and spies. That network has not been dismantled since the revolution. Diplomats say that while Ben Ali’s presidential guard had mostly been scattered or killed, a small number of armed loyalists may remain inside the country. UN CALLS FOR SECURITY OVERHAUL A U.N. human rights official said on Tuesday Tunisia’s security forces must be overhauled to stop them from working against the people as they did during the country’s uprising in which 147 people were killed. “The main sector that needs reform is the security forces that must begin to work for the people not against them,” said Bacre Waly Ndiaye, who is leading an eight-member team sent to Tunisia by the U.N. High Commissioner for Human Rights. “The security system is at the heart of the reform process. There should be a limit placed on the police state.” Ndiaye told a news conference that 510 people had been wounded during the weeks of protests that began on Dec 17 and inspired a massive popular uprising in Egypt. Tunisia’s interim government has promised to investigate any deaths and injuries that took place during the uprising and has begun to compensate the families affected. The government has also promised to take back the assets held by Ben Ali and his family in Tunisia and abroad. French authorities seized a small aircraft belonging Ben Ali’s family at an airport near Paris, the prosecutors office said on Tuesday. The move comes a day after the European Union agreed to freeze assets belonging to Ben Ali and his wife. Ben Ali and his family built up interests in many Tunisian companies and industries during his two decades in power, including hotels, banks, construction companies, newspapers and pharmaceutical firms.
France: Alliot-Marie épinglée pour des largesses d’un riche Tunisien
France-Tunisie-politique-violences-diplomatie 01-02-2011 17:44:49 PARIS, 1 fév 2011 (AFP) La chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie, a eu recours fin 2010 en Tunisie à un jet privé d’un homme d’affaires tunisien, présenté par l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné comme membre du clan Ben Ali, ce qu’a démenti mardi le cabinet de la ministre. Dans son édition à paraître mercredi, l’hebdomadaire révèle que la ministre a utilisé entre Noël et le Jour de l’An cet avion pour relier Tunis à la ville de Tabarka, avec son conjoint Patrick Ollier, ministre chargé des Relations avec le Parlement, et des membres de leur famille. Michèle Alliot-Marie est vivement critiquée en France depuis le 11 janvier janvier, pour avoir sous-estimé la révolution du jasmin et avoir proposé devant l’Assemblée nationale une coopération sécuritaire au régime Ben Ali. L’avion privé ainsi que l’hôtel de destination de Michèle Alliot-Marie appartiennent à Aziz Miled, ami de longue date de la ministre et présenté par Le Canard Enchaîné comme proche de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali. “Il est vrai que Michèle Alliot-Marie, après avoir pris un vol commercial de Paris à Tunis, a ensuite pris un avion privé pour Tabarka”, a indiqué à l’AFP son cabinet. “C’était à l’invitation de Aziz Miled, un ami depuis plusieurs années, qui est le propriétaire d’une compagnie aérienne appelée Nouvelair. Aziz Miled était dans l’avion et les a emmenés, avec ses parents et son conjoint”, a-t-on précisé de même source. “Mais Aziz Miled n’est pas un membre du clan Ben Ali”, a souligné le cabinet de la ministre. “Il s’est fait prendre par un membre de la famille Trabelsi 20% de ses parts dans la compagnie aérienne ainsi que la présidence de cette société”, a-t-on assuré de même source. La famille Trabelsi est celle de la femme de l’ex-président. “M. Miled est d’autant moins un proche de Ben Ali que les nouvelles autorités tunisiennes, après le départ de ce dernier et de sa famille, lui ont restitué l’ensemble de ses parts ainsi que la présidence de Nouvelair”, a fait valoir le cabinet de la ministre. “En aucun cas, il ne s’agissait d’une faveur du clan Ben Ali”, a-t-on insisté de même source. Dimanche, dans un entretien au Parisien, Michèle Alliot-Marie avait reconnu avoir été en vacances fin 2010 en Tunisie, alors que les premières manifestations avaient commencé à la mi-décembre. “Comme des millions de Français, je vais en Tunisie. Voilà tout”, avait-elle expliqué.
Tunisie: le gouvernement approuve la convention sur la torture
TUNIS – Le gouvernement de transition tunisien a donné mardi son accord pour l’adhésion de la Tunisie à la convention internationale contre la torture et à trois autres protocoles internationaux relatifs aux droits de l’homme, a-t-on annoncé officiellement. Durant sa première réunion après le remaniement du 27 janvier, le gouvernement a approuvé l’adoption de quatre protocoles internationaux ayant trait aux droits de l’homme, a annoncé le porte-parole du gouvernement et ministre de l’éducation Taieb Baccouche. Le gouvernement du premier ministre Mohamed Ghannouchi “a approuvé l’adhésion de la Tunisie à plusieurs conventions internatioanle importantes: convention internationale sur la protection des personnes contre les disparitions forcées, Statut de Rome portant sur la Cour pénale internationale (CPI), protocole non obligatoire annexé à la convention internationale contre la torture, et les protocoles non obligatoires annexés au Pacte international relatif aux droits civils et politiques”, a-t-il précisé. L’équipe de transition a également indiqué qu’elle allait “étudier” des “réserves” émises par la Tunisie du temps du président Ben Ali sur d’autres convention internationales concernant notamment la peine de mort, l’enfance, et la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Lors d’un entretien téléphonique le 28 janvier avec le chef de la diplomatie de l’UE, Mme Catherine Ashton, le ministre tunisien des affaires étrangères, Ahmed Abderraouf Ounaïs, avait assuré que son gouvernement était déterminé à faire des progrès rapides vers l’adhésion à ces conventions et protocoles. (©AFP / 01 février 2011 20h55)
Le pays entre dans une période de transition. Elle va mettre à l’épreuve le parti du président déchu, les forces syndicales et le parti islamiste Ennahda. L’analyse du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik pour Courrier international.
ue les Américains ont lâché Ben Ali et que l’armée l’a sommé de partir, ou qu’ils ont marchandé son “abdication” contre 1,5 tonnes de lingots d’or, tout cela n’est que supputation et spéculations. Ce qu’on retiendra, c’est qu’un peuple vaillant a chassé un ignoble tyran. L’histoire a fait son œuvre. Reste la grande muette : la géographie. 1-La géographie locale d’abord. Qui est en mesure, hic at nunc, de se prévaloir qu’il est bien implanté territorialement dans le pays ? Sur l’échiquier politique de la Tunisie sans Ben Ali, trois pièces maîtresses se disputent la trame. Le RCD, parti au pouvoir depuis l’indépendance, est toujours bien implanté jusque dans les douars [communes rurales]. Tant décrié par les manifestants, il joue le jeu, ces jours-ci, de celui qui est au tapis, mais il peut à tout moment se relever et imposer l’involution. La main mise du RCD, le parti-Etat sur la société est flagrante. On ne peut pas du jour au lendemain l’extirper des entrailles du pays. Il n’est pas une administration, un hôpital, une usine, une banque qui ne possède son antenne. Le parti compte deux millions de membres dans 7800 cellules. Bien souvent, la machine RCD supplante l’Etat. Etre inscrit au RCD était très important pour obtenir un emploi, une promotion. Dans les bourgs éloignés, l’appartenance au Parti facilite singulièrement la vie, qu’il s’agisse d’avoir une bourse pour ses enfants dans un lycée, une chambre dans un foyer, d’obtenir un permis de construire ou même un passeport. Directement ou indirectement, la cellule contrôle les associations de jeunes, de femmes ou de quartier. Elle dirige même l’équipe de football. On cherche surtout à créer avec le citoyen-sujet des rapports d’allégeance. Il faut qu’il intériorise le sentiment que hors du RCD, point de salut, point d’assistance, que le RCD est le passage obligé pour régler les problèmes les plus simples. D’où cette hargne intransigeante des révolutionnaires : RCD Dégage ! 2- Vient juste après ou avant, le mouvement islamiste qui peut se prévaloir d’avoir plus de trente mille cadres fichés par le ministère de l’Intérieur, et, “vingt mille autres exilés” selon les dires de Rached Ghannouchi, le vieux leader du mouvement [rentré le 29 janvier à Tunis]. Mais leur implantation s’adosse et compte sur les lieux de cultes qui occupent les places publiques du pays (mosquées, mausolées, lieux de pélerinage…). Pour chaque cellule du RCD, il y a trois lieux de cultes. Sans oublier l’école, la rue, la famille qui transmettent et réceptionnent facilement le discours religieux. A l’heure actuelle, les islamistes se montrent peu pressés de lancer l’assaut final. Ils mettent en place leurs cadres présentables, pour rafler la mise à la première occasion propice. 3- reste l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (l’UGTT) qui peut se prévaloir d’avoir été la seule institution à jouer un rôle d’encadrement de la rue survoltée. L’UGTT peut affronter à arme égale les deux autres belligérants. C’est la seule force laïque et progressiste, capable de faire et de défaire les équilibres politiques et de menacer réellement tous les mouvements réactionnaires. Présente jusque dans les plus petits villages du fin fond de la Tunisie, elle dispose d’un formidable potentiel de mobilisation : 1,7 million de salariés représentant 64% de la population active ; sept mille syndicats de base et régionaux. On comprend dès lors qu’avoir l’UGTT comme alliée soit un enjeu stratégique pour tous les orphelins de la politique (les nouveaux petits mouvements qui viennent d’être crées : front du 14 janvier, ligue des ouvriers communistes etc….) Que diront les voisins et les cousins ? N’oublions pas que la Tunisie est une petite merguez coincée entre les deux lèvres d’un énorme casse-croûte : la Lybie de Kadhafi d’un côté et l’Algérie de Bouteflika de l’autre. La France des quincailleries, des manuels scolaires et des grandes surfaces n’a-t-elle pas son mot à dire dans un pays qui lui appartient à moitié ? Et l’Amérique, le gendarme de la planète, n’a-t- elle pas déjà placé ses hommes ? Dans ce monde hostile, une lueur d’espoir : le soulèvement des peuples arabes.
Source : « Courrier politique » le 01-02-2011
Lien :http://www.courrierinternational.com/article/2011/02/01/au-milieu-du-nouveau-paysage-politique
Le vrai miracle tunisien
Imprévisible, foudroyant, exaltant, historique… Voilà comment on pourrait qualifier la Révolution tunisienne. Une révolution particulière menée par un peuple particulier, riche par son Histoire et dont on loue l’ouverture d’esprit et le caractère pacifique. L’avenir d’une Nation se construit par sa jeunesse. Et c’est cette jeunesse, qui par son manque de perspectives, symbolisé par le courageux et désespéré acte de Mohamed Bouazizi, a peut-être sauvé la Nation en déclenchant le soulèvement qui s’est étendu très vite à tous les Tunisiens sur l’ensemble du pays. Cette irrésistible force du peuple, spontanée, unie et soutenue par l’armée nationale, a donc conduit à l’éviction de l’ancien Président Ben Ali, fuyant le pays avec une partie de sa famille le 14 janvier 2011. La « révolution du jasmin » avait abouti, comme l’ont nommée les commentateurs, en référence à l’emblématique fleur de la Tunisie, au parfum si doux et agréable. Un parfum si enivrant que les Tunisiens, détenteurs de la révolution, ont refusé le gouvernement d’union nationale qui leur était d’abord proposé, les postes clés étant attribués aux membres de l’ancien régime.
Maturité d’un peuple
L’extraordinaire soulèvement du peuple tunisien, transformé en révolution, est remarquable par sa maturité et sa démarche pacifique. Certes, des manifestants ont répondu aux balles réelles de la police et aux « assassins d’élites » postés sur les toits des immeubles, par des jets de pierres. Il est vrai que les symboles du pouvoir en place, comme les locaux du RCD (l’ancien parti-Etat au pouvoir) ont été saccagés et brulés. Mais n’est-ce pas là une preuve supplémentaire de ce caractère pacifique, compte tenu des nombreux assassinats arbitraires de civils ? Précisément, ne pouvons-nous pas être étonnés que la situation n’ait pas dégénéré alors même que l’on ordonnait de tirer sur les cortèges funéraires des personnes exécutées ? Dans bien d’autres pays, l’insurrection et la violence auraient été une réponse à tant d’acharnement. C’est la persévérance d’un peuple éduqué et responsable, à qui on avait tant de fois promis qu’il aurait le pouvoir de décider de l’avenir de sa Nation, qui a primé.
L’armée, garde-fou républicain
Déployée à partir de la troisième semaine du soulèvement, l’armée tunisienne a fait preuve d’un comportement exemplaire et a forcé le respect de la population. Cette armée, faiblement dotée depuis l’indépendance par le Président Bourguiba pour la tenir à l’écart du pouvoir et pour renforcer les allocations pour l’éducation du peuple Tunisien, a toujours été confinée dans les casernes, loin de Carthage. Son rôle de protecteur suprême de la République est apparu au grand jour quand le chef d’état-major de l’armée Rachid Ammar, a refusé de tirer sur les manifestants. Ces mêmes manifestants qui se protégeaient derrière les camions de l’armée, des tirs des protecteurs de l’Etat que sont les policiers. Ajoutons deux éléments pour expliquer la proximité de l’armée tunisienne envers la population et leur adhésion à la révolution : le premier est la composition de l’armée, qui est une armée d’appelés et pas seulement une armée de métier ; le second est la rancœur de certains hauts officiers de l’armée, après ce qui semblait être une exécution de hauts gradés par Ben Ali, lors d’un mystérieux accident d’hélicoptère en 2002.
Union sacrée
L’extraordinaire union des Tunisiens, de toute génération, de tout âge et de toutes les régions, s’est poursuivie après la date historique du 14 janvier pour affronter les milices de l’ancienne garde présidentielle. L’armée nationale, très populaire, reçoit le franc soutien de la population. Des comités de quartiers se sont organisés autour de jeunes et de moins jeunes, des contrôles de véhicules se sont opérés pour assurer la sécurité alors que la police nationale avait perdue toute forme de confiance. Et puis, le formidable élan de solidarité de la révolution de jasmin se traduisait par des actions civiques qui consistaient à nettoyer les rues de tous types de déchets, offrir du ravitaillement aux soldats et contacter l’armée dès qu’un véhicule ou un milicien était repéré. Cette union sacrée du peuple tunisien et le sentiment patriotique, enfin restauré, n’a certainement jamais été aussi fort depuis la lutte pour l’indépendance du pays.
Les risques de la division
Désormais libérés de leur apathie politique forcée, les Tunisiens restent vigilants pour que l’on ne leur confisque pas leur révolution, payée au prix du sang des nombreux martyrs tombés sous les balles de la police de Ben Ali, et veulent être des acteurs actifs de la construction d’une démocratie dans leur pays. Et un des préalables à cette noble édification, consiste à faire le ménage des membres influents du régime de Ben Ali ainsi que de ses proches. La chasse aux sorcières a donc été lancée dès le soir du 14 janvier, visant prioritairement les membres des anciennes familles régnantes, les Ben Ali et les Trabelsi, qui ont fuit le pays ou ont été arrêtés par l’armée. Cette traque vise également ceux qui ont pu constituer de près ou de loin, des rouages de l’appareil de l’Etat-Ben Ali, membres du RCD et présents dans les différentes sphères de la société (entreprises, associations…). Plus généralement, c’est la structure même de parti-Etat qui est dans le collimateur. La fin de sa logique clientéliste et corrompue n’est possible qu’à travers le démantèlement du RCD. Aussi, cette profonde aspiration à vouloir tourner la page de vingt trois années de benalisme, pousse un grand nombre de Tunisiens à souhaiter la purge de l’administration des membres de ce parti et à réclamer la fin de son existence. C’est précisément sur ces points que des risques de division planent. La nature quasi-siamoise de parti-Etat doit effectivement être supprimée, par la séparation de ces deux entités. Or, réclamer « le nettoyage » de l’administration paraît invraisemblable. Tout d’abord parce que l’Etat Tunisien ne peut, pour l’instant se passer de la force publique existante pour assurer les devoirs qui lui incombent. L’exemple (tiré d’un contexte certes bien différent) du général De Gaulle, Président du Gouvernement provisoire en 1944, qui fut contraint de s’appuyer sur une administration qui avait collaboré pour reconstruire la France, prouve cela. Par ailleurs, l’administration tunisienne dispose de fonctionnaires compétents qui par la contrainte de l’ancien régime, n’ont pu exercer pleinement et librement leurs prérogatives, comme l’illustre le cas des avocats et des juges. Le président de l’association des magistrats de Tunisie, Hammadi Rahmouni et le juge Mokthar Yahiaoui, tous deux non membres du RCD, ont récemment expliqué que bien que les postes clés de leur administration soient tenus par ceux qui ont manifesté une capacité aigüe à s’incliner et à servir le régime de Ben Ali, il serait injuste de souhaiter la proscription des autres membres du corps judiciaire. Un réaménagement des différentes institutions en prenant soin d’écarter les « courbés » de l’ancien régime, serait plus sage. Réclamer la fin du RCD peut être à l’origine de deux autres sources de division. Dans l’esprit de bâtir les bases solides d’une démocratie, il est capital de ne pas se poser en contradiction avec celui-là. En effet, refuser l’existence d’un parti, c’est ne pas accepter le jeu de la démocratie et c’est la porte ouverte à toutes les autres concessions. Aussi, bien que ce parti se soient perverti, il tire son origine du parti Néo-Destour crée par Bourguiba et trois de ses camarades en 1934, œuvrant pour la libération des Tunisiens du protectorat Français. Bien des hommes de progrès ont ensuite intégré ce qui allait devenir le PSD (Parti Socialiste Destourien) et ont animé de riches débats sur les questions de sociétés et de développement, orientant la politique du Président Bourguiba. Le RCD a certes hérité d’un parti unique, d’un parti-Etat ayant une histoire liée intimement à celle de la Nation mais s’est transformé en une structure servant les intérêts des clans. Car si la plupart des membres de ce parti ont ensuite servi Ben Ali, les membres les plus brillants et fidèles à leurs principes ont fait le choix de le quitter. Le parti de Ben Ali doit être dissous, les membres de son comité central, les cadres régionaux et les cadres locaux doivent être évincés. Cela peut être possible par un retour des figures authentiques du bourguibisme, capables de transformer le parti en profondeur, qui ne sera plus unique, ni lié à l’Etat et s’inscrivant dans le jeu de la démocratie.
Les yeux du monde sont tournés vers la Tunisie qui est montrée en exemple pour la maturité et la lucidité de son peuple. Son unité a permis de gagner de grandes batailles mais tant d’autres choses restent à accomplir. Désormais maîtres du destin de leur Nation, les Tunisiens doivent vivement exiger une réforme de la loi électorale et être attentifs au déroulement de celle là, dans un cadre institutionnel particulier où les deux chambres parlementaires sont acquises à plus de 90% aux membres du RCD. Pour que le jasmin puisse continuer à diffuser sa douce odeur de liberté, condition nécessaire à la démocratisation, ses pétales doivent rester unis, comme le peuple tunisien. L’unité pour un même projet, celui d’édifier une seconde république, tout en acceptant et en favorisant l’émergence de différentes forces politiques. Le miracle tunisien ne doit pas être un mirage
Source : « Affaires stratgiques » Le 01-02-2011
Le gouvernement provisoire interpellé par l’insécurité
Pour la première fois depuis son remaniement, le gouvernement de transition tunisien se réunit alors que l’insécurité semble gagner du terrain au pays et que l’ONU revoit à la hausse son bilan du soulèvement contre le régime Ben Ali.
Selon les derniers chiffres retenus par les Nations unies au terme de cinq jours de visite de terrain, 219 personnes sont mortes, dont 72 dans les prisons, et 510 ont été blessées durant ces cinq semaines de violences.
Contesté par la rue pour avoir fait partie du cabinet de Ben Ali, le premier ministre Mohammed Ghannouchi devrait discuter avec son équipe expurgée des figures de l’ancien régime des problèmes de sécurité dans le pays, a indiqué mardi une source gouvernementale qui a requis l’anonymat. Le ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, devrait ensuite faire le point sur la question, selon la même source.
Vers un renouveau socio-politique
Des dirigeants du mouvement islamiste Ennahdha, interdit par l’ancien régime de Ben Ali, ont par ailleurs déposé une demande de légalisation auprès du nouveau gouvernement.
Ennahda compte organiser un congrès au cours des prochains mois afin de désigner un nouveau président, en remplacement de son chef historique Rached Ghannouchi, rentré au pays dimanche, après un exil de plus de 20 ans. Lors de son arrivée, celui-ci avait indiqué qu’il ne serait pas candidat à la première élection présidentielle de la Tunisie de l’après-Ben Ali.
Sous le règne du dictateur déchu, la formation était interdite et a été écrasée dans les années 90. Quelque 30 000 de ses membres ou sympathisants supposés ont été arrêtés, et des centaines d’autres ont été contraints à l’exil.
Dans ce qui est considéré comme son manifeste, Ennahda plaide en faveur de « la défense du régime républicain, l’indépendance du pays, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et la neutralité de l’administration » et de « la garantie des besoins essentiels de tous les Tunisiens en matière d’emploi, de soins de santé et d’enseignement ». Il proclame aussi son « attachement à l’identité arabo-islamique du peuple tunisien et son ouverture à tous les acquis modernistes ».
Par ailleurs, un nouveau syndicat, la Confédération générale tunisienne du travail, a été constitué par un ancien cadre de la puissante Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT). Avec Ennahda, l’UGTT était la seule organisation syndicale légale depuis l’indépendance et le seul contre-pouvoir disposant d’une implantation à l’échelle nationale.
Incidents à Kasserine et à El Hamma
Les incidents les plus sérieux des derniers jours ont eu lieu à Kasserine, principale ville du centre. Des manifestants s’y sont massés par centaines pour dénoncer le manque de protection des autorités avant d’être dispersés par l’armée.
Des syndicalistes ont jugé la situation de Kasserine « chaotique et instable » en rapportant que des centaines de jeunes ont pillé et saccagé la sous-préfecture, un lycée, le local d’une association et un cabinet de médecin sans que la police intervienne.
Dans le sud de la Tunisie, des inconnus ont mis le feu à une petite synagogue d’El Hamma, près de Gabès, dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs responsables de la communauté juive locale.
Selon Travelsi Perez, chef de la communauté juive de l’île de Djerba, un gardien qui surveillait les lieux a été pris à partie par les assaillants et une relique de la Thorah a été brûlée dans le brasier.
« Nous sommes des Tunisiens. Ils veulent nous faire sortir du pays et semer la discorde entre les communautés juive et musulmane qui vivent depuis longtemps en symbiose », a déclaré M. Trabelsi.
Le vice-président de la communauté juive de Tunisie, Khalifa Atoun, a relativisé la portée de l’incident dans le contexte d’instabilité actuelle du pays. « On a bien brûlé des bâtiments officiels, ça peut arriver à tout le monde », a-t-il déclaré à l’AFP.
MM. Trabelsi et Perez ont tous deux demandé une protection accrue de la police.
Tentative d’immolation
Un jeune chômeur a par ailleurs tenté de s’immoler par le feu près de Gafsa pour dénoncer sa « situation sociale déplorable », selon une source syndicale de l’AFP. Aymen Ben Belgacem, 21 ans, a été conduit dans un état critique dans un hôpital de Tunis.
Plusieurstentatives de suicide similaires ont été rapportées au cours des dernières semaines en Afrique du Nord.
Ces gestes font écho à l’immolation du Tunisien Mohamed Bouazizi, le 17 décembre dernier, qui a lancé par son geste le mouvement d’insurrection populaire qui a mené à la chute du président Ben Ali. Mohamed Bouazizi est mort de ses blessures le 5 janvier.
Source : « Radio Canada » Le 01-02-2011
Une synagogue et des écoles attaquées en Tunisie
L’apparition de bandes de jeunes rôdeurs armés à Tunis et l’incendie d’une synagogue à Gabès renforcent les craintes d’un basculement dans la violence ou de tentatives de déstabilisation en Tunisie.
Plus de deux semaines après la fuite du président Zine ben Ali sous la pression de la rue, le 14 janvier, l’armée a dû intervenir mardi pour faire fuir des hommes armés, que des Tunisiens soupçonnent de travailler pour l’ancien pouvoir.
Les grandes manifestations ont cessé ces derniers jours dans le pays, le remaniement opéré jeudi dernier par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi ayant calmé l’opinion publique. Mais des actes de sabotage ou d’intimidation ont été signalés.
Le porte-parole de la communauté juive de Tunisie, l’une des plus importantes d’Afrique du Nord, a condamné l’incendie criminel d’une synagogue à Gabès, dans le sud du pays, dans la nuit de lundi à mardi.
“Je crois que ceux qui l’ont commis cherchent à créer des divisions entre les juifs et les musulmans de Tunisie qui vivent en paix depuis des décennies“, a déclaré Peres Trabelsi.
La communauté juive tunisienne est rarement la cible d’attaques. La dernière, revendiquée par Al Qaïda, remonte à 2002, contre la synagogue de l’île de Djerba. Elle avait fait 21 morts, dont plusieurs touristes allemands.
Autre indice d’une dégradation de la sécurité, l’armée a dû procéder à des tirs de sommation pour disperser des bandes de jeunes gens armés qui s’en sont pris à deux écoles de Carthage, banlieue riche au nord-est de la capitale, terrorisant les élèves.
Lundi déjà, des jeunes munis de couteaux et de bâtons avaient semé la peur dans les rues de Kasserine, dans le centre du pays, incendiant des bâtiments et harcelant les habitants, rapporte l’agence de presse TAP.
Samedi, dans le centre de Tunis, des bandes de jeunes avaient dispersé un rassemblement de femmes tunisiennes. Ils ont été pourchassés sur l’avenue Habib-Bourguiba par des commerçants organisés en comités d’autodéfense, également armés de couteaux et de bâtons.
Certains commerçants estiment que ces bandes sont formées par d’anciens partisans du RCD, ex-parti tout puissant du président Ben Ali, ou par des jeunes gens payés pour créer le chaos.
“Nous sommes là pour essayer de rassurer la population. Nous la protégerons“, a déclaré un militaire dans un véhicule blindé positionné devant une école de la capitale.
Ben Ali, ministre de l’Intérieur avant de prendre le pouvoir en 1987, disposait d’un vaste réseau de policiers et d’informateurs qui n’a pas été démantelé depuis la “révolution de jasmin“.
De sources diplomatiques, on estime que sa garde présidentielle a été dispersée ou éliminée, mais qu’un petit nombre de ses partisans armés est sans doute encore présent dans le pays.
Selon le chef d’une mission des Nations unies dépêchée sur place, 147 personnes sont mortes et 510 autres ont été blessées dans le soulèvement populaire en Tunisie.
Bacre Waly Ndiaye a ajouté au cours d’une conférence de presse que 72 autres personnes étaient mortes durant des mutineries survenues dans les prisons tunisiennes durant ces événements, qui ont débuté le 17 décembre.
“Le principal secteur à réformer est celui des forces de sécurité, qui doivent travailler pour le peuple, pas contre lui“, a déclaré le haut fonctionnaire sénégalais. “Le système de sécurité doit être au coeur du processus de réforme. Il faut limiter la place de la police d’Etat.“
Le gouvernement intérimaire s’est engagé à enquêter sur les décès et blessures survenus durant cette révolution et les huit membres de la mission de l’Onu lui fournissent aide et conseils.
Le cabinet de transition a également promis de récupérer les avoirs de la famille Ben Ali en Tunisie et à l’étranger.
L’Union européenne a gelé les biens en Europe de l’ancien président et ses proches. La France a saisi mardi à l’aéroport du Bourget un avion privé appartenant à la famille du chef de l’Etat déchu.
Source : « L’express » Le 01-02-2011
Le gouvernement français voulait aider Ben Ali en Tunisie
Avant la fuite du président-dictateur Ben Ali et de son épouse, Leïla Trabelsi, la France était sur le point d’apporter son soutien logistique au gouvernement tunisien dans le but de réprimer les manifestations dans le pays. Aujourd’hui, l’affaire est révélée au grand jour et François Fillon reconnaît les faits.
Flash-back en Tunisie
Le 22 décembre dernier, à Sidi Bouzid, un jeune tunisien au chômage – et à qui il est reproché de faire du commerce dans la rue sans autorisation – s’immole par le feu. C’est le point de départ d’une révolte qui enflammera la Tunisie et bientôt ses voisins algériens, égyptiens, jordaniens et syriens. Un élan de liberté pousse les manifestants dans la rue. Ils crient leur mécontentement contre la vie chère et dénoncent la corruption affichée des membres du gouvernement et de son entourage. Le président ne cède pas, il réprime même les manifestations dans la violence. Seulement voilà, la Tunisie manque de moyens matériels pour faire taire les voix qui s’élèvent. Elle fait alors appel à la France en lui commandant un stock de grenades lacrymogènes. Ces grenades n’arriveront finalement pas, mais la répression fera tout de même plus de 200 morts, tant dans les rangs du peuple tunisien que dans parmi les journalistes et photographes internationaux venus couvrir les événements sur place pour en informer le monde. Le 14 janvier, Zine Ben Ali quitte le pouvoir, abandonnant son pays à la révolte.
Source: “Suite101” Le 01-02-2011
Lien: http://www.suite101.fr/content/le-gouvernement-francais-voulait-aider-ben-ali-en-tunisie-a24426
Algérie-Tunisie annulé
Le match amical qui devait opposer l’Algérie à la Tunisie le mercredi 9 février à Annaba a été annulé. Initialement programmée à Alger, au stade du 5 juillet 1962, la rencontre avait été délocalisée à Annaba en raison d’un problème d’électricité empêchant ce choc maghrébin de se dérouler en nocturne. Mais à Annaba, c’est l’état désastreux de la pelouse du stade du 19 mai 1956 qui poserait problème. Certaines sources évoquent cependant un désistement de la Fédération Tunisienne (FTF), qui tenait à ce que le match se dispute à Alger.Il n’existe en effet pas de liaison aérienne directe entre Tunis et Annaba, et la FTF n’aurait pas souhaité que l’équipe d’Amar Souayah voyage entre les deux villes par la route. L’Algérie pourrait étudier la possibilité d’affronter un autre adversaire
Source: ”L’equipe” Le 01-02-2011
Mohamed Bouazizi : un film sur son immolation en Tunisie
Il est des adaptations cinématographiques que l’on aurait aimé ne jamais voir à l’écran, notamment quand elles relatent la mort réelle d’un homme. Mais quand elle symbolise un état de fait qui mérite le coup d’oeil de millions de spectateurs pour éveiller les consciences et fixer l’instant, les choses diffèrent.
Mohamed Bouazizi, chômeur de 26 ans, est devenu le 4 janvier dernier le point d’amorce des émeutes en Tunisie. Suite à la perquisition de sa marchandise sur son stand de fruits et légumes, l’homme s’est donné la mort par immolation sur le parvis de la sous-préfecture.
Le producteur Tarek Ben Ammar, neveu de Habib Bourguiba évoque son projet : “Mohamed Bouazizi est devenu un héros pour nous en tant que Tunisiens comme pour le reste du monde arabe. En se sacrifiant, il a ouvert les yeux et le coeur d’une nation sur l’injustice”. Tarek Ben Ammar était présent en Tunisie lors des faits, pour les besoins de tournage d’Or Noir, le film de Jean-Jacques Annaud.
Cet acte désespéré illustre ainsi le sentiment grandissant de ras-le-bol des Tunisiens face à leur situation professionnelle et sociale désastreuse. La Tunisie qui a vécu et continue d’avancer vers une révolution sans précédent, occupe depuis les gros titres de l’actualité. Celle que l’on appelle dorénavant la révolution du jasmin trouvera une nouvelle éclosion dans les grandes salles.
Le film qui promet d’être en totale osmose avec l’actualité devrait poser les premières lignes de son scénario dans les prochaines semaines.
Source: “Jeuxactu” Le 01-02-2011
Tunisie: Tarak Ben Ammar produira un film sur Bouzizi
Le producteur tunisien Tarak Ben Ammar compte financer et produire un film sur feu Mohammed Bouazizi, visiblement devenu une icône de vente, rapporte le Hollywoodreporter. L’action de Bouazizi lorsqu’il s’était immolé par le feu au mois de décembre a déclenché une série d’événements qui se sont soldés par la chute du régime Ben Ali. Cet acte qu’on disait « isolé » a réveillé plusieurs pays arabes et est sur le point de devenir la flamme qui illuminera non seulement un pays mais toute une région. Selon Tarak Ban Ammar, « son appel à la liberté, dignité et travail est devenu une cause pour les jeunes à travers toute la région ». Et c’est pour cette même raison que le démarrage du travail sur ce film est pour le moment en standby en attendant ce qui se passera en Egypte et éventuellement dans d’autres pays arabes. Pour ce film, M. Ben Ammar a exprimé son intention de travailler avec la famille de Mohamed Bouzizi, pour laquelle tous les revenus du film seront versés. Le projet, qui sera entièrement filmé en Tunisie, entrera en phase de production plus tard cette année.
Source: ”Espace manager” Le 01-02-2011
Liberation d’un ancien detenu de Guantanamo, Abdallah Hajji
Condamné en 2007 à huit ans de prison ferme, un ancien détenu tunisien de Guantanamo, Abdallah Hajji, a été libéré mardi par les autorités tunisiennes, a-t-on appris mardi auprès de son avocat, Samir Ben Amor.
Il était accusé d'”appartenance à une organisation terroriste opérant à l’étranger”, en référence au réseau Al Qaïda d’Oussama Ben Laden.
Cette mesure intervient à la suite de l’engagement pris ces derniers jours par le gouvernement de transition formé après la chute du régime de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, de libérer tous les prisonniers politiques et d’opinion.
Abdallah Hajji, âgé aujourd’hui de 55 ans, avait été rapatrié en juin 2007 par les autorités américaines en même temps que son compatriote Lotfi Ben Souï Lagh, après avoir été détenus tous deux pendant cinq ans dans la prison américaine de Guantanamo à Cuba “sans que des accusations aient été retenues à leur encontre ni avoir été jugés”, a souligné leur avocat.
Lotfi Lagha, 44 ans, avait été libéré quant à lui en juin 2010 après trois ans de réclusion pour avoir “reçu des entraînements militaires en Afghanistan, combattu dans les rangs des Talibans et recruté des éléments en faveur de ce régime”, selon l’acte d’accusation.
Abdallah Hajji et Lotfi Lagha faisaient partie de 12 Tunisiens incarcérés à Guantanamo. Refusant d’Ëtre rapatriés en Tunisie par crainte de tortures sous l’ancien régime Ben Ali, plusieurs d’entre eux ont été transférés depuis dans des pays européens, a précisé Me Ben Amor
Source : « Le Nouvel Observateur » Le 01-02-2011
Des « groupes de saboteur » s’attaquent a des etablissements publics a kasserine
Un climat de “grande insécurité” règne depuis lundi après-midi dans la région de Kasserine, dans le centre-ouest tunisien, à la suite d’actes de violence perpétrés par un “groupe de saboteurs” contre des établissements publics, a rapporté l’agence officielle tunisienne TAP.
L’agence ne donne aucune précision sur l’identité de ces “saboteurs” qui ont aussi “semé la terreur” parmi la population.
Les actes de destruction ont notamment ciblé le siège de la sous-préfecture de Kasserine-Nord, la maison de jeunes, les locaux de l’institut supérieur des études technologiques et l’office de l’élevage du cheptel.
La TAP qui cite son correspondant sur place, déplore “l’absence des agents de sécurité et l’incapacité de l’armée à maîtriser l’explosion de violence dans la région, ce qui a contribué davantage à la détérioration de la situation”.
Un syndicaliste a déclaré à l’Associated Press que des membres de comités de quartiers mobilisés pour assurer leur propre protection ont arrêté deux de ces “saboteurs” qui ont avoué avoir été payés par des membres du RCD, le Rassemblement constitutionnel démocratique, l’ex-parti au pouvoir, “pour provoquer le désordre et le chaos”.
Selon Chokri Hayouni, “ces gens du RCD craignent d’avoir des comptes à rendre pour leurs pratiques illicites sous l’ancien régime”. Il s’est étonné “du vide laissé par la sécurité et de la passivité des quelques soldats présents devant les actes de pillage et de destruction des assaillants”.
“C’est un complot ourdi contre la région de Kasserine qui a payé un lourd tribu lors du soulèvement populaire avec au moins 27 morts et un grand nombre de blessés”, a-t-il ajouté.
D’autres actes de violence étaient signalés dans plusieurs régions du pays, notamment à Sfax (sud) et Mahdia (centre-est) où, comme à Kasserine, les cours dans les établissements scolaires et l’activité économique ont été entravés, dans ce qui est perçu comme une tentative de déstabilisation du gouvernement transitoire mis en place après la chute du régime Ben Ali.
A Tunis, des groupes de manifestants ont été dispersés par des unités anti-émeutes qui ont eu recours aux gaz lacrymogènes. Les manifestants réclamaient le départ des cadres du ministère de l’Intérieur qui ont servi sous Ben Ali et sont encore en fonction, voire du nouveau ministre Farhat Rajhi
Source : « Le Nouvel Observateur » Le 01-02-2011
Tunisie, l’UGTT exige une enquête sur l’assaut de la kasbah
Le bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) condamne vivement, lundi dans un communiqué,” l’attaque violente” contre les manifestants en sit-in à l’esplanade de la Kasbah, “à l’heure où des syndicalistes, des militants des droits de l’Homme et de la société civile, tentaient d’encadrer ces manifestants qui allaient se retirer et former un comité les représentant, pour rencontrer le Premier ministre, en coordination avec l’UGTT”.
Ces actes de violence rappellent, selon le communiqué de l’UGTT, “les agressions qui n’ont eu de cesse de viser les syndicalistes, les manifestants, et le peuple lorsqu’ils ont demandé le départ du président déchu Ben Ali”.
L’UGTT réitère “son refus catégorique des solutions sécuritaires, pour faire face aux mouvements syndicalistes et populaires”, et “réaffirme son attachement à la voie du dialogue dans le règlement des problèmes”, appelant “à ouvrir une enquête immédiate et rapide pour déterminer les responsabilités et juger les responsables de la répression des manifestants de la Kasbah”.
Par ailleurs, la centrale syndicale appelle, dans ce même communiqué, à revoir la composition de toutes les commissions sur les réformes politiques, les dépassements survenus après la révolution, et les affaires de malversation et de corruption, et ce après concertation avec les composantes de la société civile et l’UGTT, ce qui garantit la participation effective de toutes les sensibilités politiques. La centrale syndicale appelle le gouvernement “à adopter le projet du conseil pour la protection de la révolution”, à lancer rapidement des concertations à son sujet en vue de le légaliser et de le doter des instruments nécessaires à le rendre opérationnel.
Le conseil de l’ordre des avocats avait condamné samedi dans un communiqué l’assaut sauvage contre les manifestants de la Kasbah. Le barreau considère dans le même communiqué que les trois commissions ne reflètent pas la volonté du peuple, que “l’ordre des avocats n’a pas été consulté, ni impliqué lors de la formation desdites commissions, réfute leur composition et appelle les avocats à s’en retirer.
Source: “GlobalNet” Le 01-02-2011
Tunisie, la révolution n’est pas terminée
Des milliers de femmes dans la rue, partis de gauche et progressistes, artistes, société civile, syndicalistes se concertent, des walis limogés, d’autres ont fui, des responsables de la culture dégommés, des journalistes de la presse du RCD se révoltent. Les islamistes adoptent un profil bas.
Samedi matin, avenue Bourguiba, terrasses de cafés bondées, boutiques prises d’assaut (période des soldes) donnaient l’image d’un retour à la normale, quand vers dix heures, des centaines d’étudiants et de lycéens envahissent l’artère pour dénoncer la répression.
«Don’t kill», lisait-on sur une pancarte brandie par une étudiante. Manifestation aussitôt suivie, moins d’une heure après, par une autre, autrement plus imposante, organisée par le «Front du 14 janvier » (regroupements de sept organisations de gauche (PCOT), de nationalistes arabes et des nassériens), scandant «Dissolution du RCD, Ghannouchi démission», «A bas la répression» devant le ministère de l’Intérieur protégé par des militaires. La veille en effet, la place de la Casbah, où des centaines de manifestants observaient un sit-in de jour et de nuit, avait été évacuée par la force par les forces anti-émeutes, et les tentes démontées, ce qui a donné lieu à de violents incidents, qui se sont prolongés sur l’avenue Bourguiba, jusqu’aux environs de 20 heures.
En tout cas, des partis siégeant au gouvernement – Ettajdid (communiste) et PDP de Nejib Chebbi, des avocats, ont demandé l’ouverture d’une enquête. Le Premier ministre, toujours contesté par une partie de la population qui exige son départ et la dissolution du RCD, se défend et affirme que les autorités sont intervenues sur demande des riverains et des commerçants importunés par les manifestants !
Des milliers de femmes dans la rue
Dans l’après-midi, à l’appel de l’AFDT (Association des femmes démocrates tunisiennes) et d’autres associations, des milliers de femmes manifestaient avenue Bourguiba, scandant en arabe «Non aux idées rétrogrades », «Non à l’obscurantisme », «Liberté, égalité, dignité, à bas la réaction». Sur les pancartes écrites en arabe, «Ne me libérez pas, je m’en charge» ou «Pour une Tunisie laïque et démocratique» ! «On est là pour soutenir la révolution, pas de retour en arrière», dit Fatiha, jeune employée, allusion au statut accordé en 1956, sous l’ère de Habib Bourguiba, interdisant la polygamie, autorisant le droit au divorce et à l’avortement (bien avant la France et de nombreux pays développés).
«C’est un message fort aux islamistes qui veulent remettre en cause nos droits», assure Selma, étudiante. Elle ne croyait pas si bien dire.Vers 17 heures, une dizaine de salafistes tente de casser la marche des femmes. «Sans Leila (épouse de Ben Ali) vous ne serez pas là», criaient-ils. Les femmes font face, scandent de plus belle et parviennent à les faire reculer. Leur marche se termine sans incidents.Elles exultent. «Il fallait qu’on nous entende », assure Amel, fonctionnaire. En soirée, nouveaux incidents dans le centre de Tunis avec intervention musclée de la police.
Grand déballage et retour de Rached Ghanouchi
A l’arrière-plan, le grand déballage, sur la mise à sac de la Tunisie par Ben Ali et son clan, se poursuit. Pas un jour sans que la presse ne rapporte des cas d’hommes d’affaires spoliés de force par les Trabelsi.
Annonces de purges à venir afin de permettre à certains clans du RCD de se refaire une virginité et de se maintenir au pouvoir ? «On charge Ben Ali pour sauver les meubles», assure Djellal Zoghlami, avocat de gauche. Une chose est sûre, alors que des syndicalistes, artistes, partis continuent de se concerter en vue de donner une suite au mouvement, les autorités annoncent que 24 walis vont être limogés, que des actions en justice vont être intentées contre Ben Ali, son épouse et son clan. A Bejà, le wali a fui. Ailleurs, sans attendre, sur la scène culturelle, des responsables sont débarqués par les artistes. C’est le cas du directeur du Théâtre de Tunis, Mohamed Diss, chassé de son poste, ou de Mohamed Mokdad à Gafsa.
Dans la presse du RCD, la révolte a également sonné. Non, la révolution n’est pas terminée. Les islamistes, qui n’ont joué aucun rôle moteur dans la révolte qui a emporté Ben Ali, adoptent un profil bas. Pas un seul slogan islamiste n’a été entendu, mais des mots d’ordre laïques et politiques.
Peu ou pas de barbus dans les rangs des manifestants. Dimanche, ils étaient entre deux et trois mille personnes, au lieu du million annoncé par les «nahdhaouis», présents à l’aéroport de Tunis pour le retour de Rached Ghanouchi, le leader d’Ennahdha, lequel avait assuré dans la presse européenne que son modèle est le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie. Mieux, il a indiqué qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle.
Source: “Biladi” Le 01-02-2011
Naissance du second syndicat de l’histoire de la Tunisie
C’est une petite révolution dans la révolution. La centrale syndicale historique a désormais une concurrente : la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT). Elle est dirigée par Habib Guiza et se veut plus moderne et moins politisée que son aînée, l’UGTT.
Premier nouveau-né del’après Ben Ali, la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT) a été constitué mardi. Basé à Tunis, le deuxième syndicat de l’histoire du pays sera dirigé par Habib Guiza, un ancien cadre de la puissante Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT), la seule organisation légale depuis l’indépendance.
Grâce à la CGTT, l’ancien secrétaire général de la section UGTT de Gabès (sud) dans les années 80 veut « impulser et promouvoir le mouvement syndical en Tunisie, permettre aux salariés d’y adhérer librement (…), et contribuer à la mise en place d’un ensemble de réformes visant l’amélioration et la modernisation des activités syndicales », selon l’agence officielle TAP.
Exemple démocratique
De fait, Guiza demandait depuis des années – sans succès – une autorisation pour créer son propre syndicat. « Il ne s’agit pas d’une scission au sein de l’UGTT. L’UGTT n’est pas en concurrence avec cette Confédération », a déclaré Abid Briki, le secrétaire général adjoint de l’organisation, qui rappelle que Guiza a quitté la centrale il y a plusieurs années. « Nous avons toujours défendu le pluralisme syndical et politique. Nous sommes désormais en démocratie. La création d’une nouvelle centrale en est un exemple », a-t-il ajouté.
En clair la CGTT se veut en rupture avec la forte politisation de l’UGTT. Le mouvement syndical tunisien est né dans la période proto-nationaliste des années 1920, sous l’impulsion de Mohamed Ali Hammi. Le 19 janvier 1925, celui-ci crée la première Confédération générale des travailleurs tunisiens, qui deviendra quelques années plus tard l’UGTT.
Racines nationalistes
De par ses racines nationalistes, l’UGTT a toujours été un mouvement très politisé, participant notamment au gouvernement après l’indépendance, avant de s’opposer frontalement au président Habib Bourguiba en organisant de longues grèves dans les années 70 et 80. Sous le régime duprésident déchu Zine El Abidine Ben Ali, elle était devenu le seul contre-pouvoir disposant d’une implantation à l’échelle nationale – avecle mouvement islamiste Ennahda, dont les membres ont été persécutés.
Mais de fortes dissensions sont apparues en son sein à la fin des années 1990, une partie de ses dirigeants étant accusés d’avoir été récupérés par le pouvoir. Il n’en reste pas moins que lors de la révolte qui a provoqué lachute de Ben Ali le 14 janvier, l’UGTT a retrouvé un rôle de premier plan, encadrant les manifestations dans le pays, avec notamment des grèves tournantes dans les principales villes.
Revendiquant aujourd’hui 350 000 adhérents, elles’est retirée du gouvernement de transition après y être brièvement entrée. Plusieurs de ses cadres réclament désormais la création d’un Conseil pour la sauvegarde de la Révolution, qui validerait les réformes qui doivent être votées par un Parlement encore dominé par le RCD, l’ancien parti de Ben Ali
Source : « Jeune Afirque » Le 01-02.2011
Comment résoudre les difficultés économiques de la Tunisie et de l’Egypte ?
Ces deux pays font actuellement l’admiration de l’Europe, comme des habitués de Médiapart, car ils semblent en train de se débarrasser sans drames des régimes autoritaires qui privaient jusqu’à présent leurs citoyens des droits civiques et des opportunités de vie considérés comme allant de soi au nord de la Méditerranée. Mais cela ne devrait pas faire oublier aux Européens qu’en tant que voisins et alliés, ils ont une responsabilité dans la tâche immense consistant à offrir des perspectives économiques aux millions de travailleurs des villes et des campagnes actuellement sans travail. Parmi eux se trouvent non seulement des ruraux mais des milliers de diplômés de l’enseignement supérieur qui ne trouvent pas aujourd’hui la possibilité de valoriser leurs compétences. Si les gouvernements de transition ou les gouvernements réellement démocratiques qui leur succéderont ne peuvent pas aider ces populations à sortir du chômage et de la misère, la déception sera telle que les mouvements extrémistes n’auront aucune difficulté à radicaliser les débats politiques. Une fois au pouvoir, ils se chercheront inévitablement des alliées dans des Etats qui n’ont, c’est le moins que l’on puisse dire, aucune sympathie pour l’Europe et sa civilisation.
Mais comment les pays européens pourraient-ils aider la Tunisie, en premier lieur, mais aussi l’Egypte, à se moderniser suffisamment pour que l’émigration n’apparaisse plus à leur jeunesse comme la seule façon de sortir du chômage? L’échelle des problèmes n’est évidemment pas la même. La Tunisie est un pays relativement petit, ayant atteint sa transition démographique, où beaucoup d’activités auto-suffisantes existent déjà, pas seulement dans le tourisme. Elle n’est pas très différente à cet égard de beaucoup des Etats entrés récemment dans l’Union européenne. Mais ceux-ci ont l’avantage, du fait de leur appartenance à l’Union, de pouvoir bénéficier des opportunités ouvertes à un grand ensemble qui est encore la 2e ou la 3e puissance mondiale.
Pour que la Tunisie puisse rejoindre dans le développement ses proches voisins européens, elle devrait bénéficier d’investissements dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture et des infrastructures supposant des budgets considérables. La confiscation des biens détournés par la famille Trabelsi n’y suffirait pas. Faire appel aux capitaux internationaux tels que ceux pouvant provenir des Etats pétroliers du Golfe serait extrêmement dangereux car avec eux s’introduirait en force une idéologie particulièrement rétrograde. N’en disons pas plus ici. Des capitaux chinois seraient sans doute moins inquiétants, au moins en apparence. Mais l’Europe comme l’Afrique sont en train d’apprendre à leurs dépends que la Chine exige des contreparties à son aide qui laissent présager une perte d’indépendance croissante. Quant à des investissements qui seraient à proprement parler américains, on ne voit pas trop d’où ils pourraient venir. L’Amérique qui s’appauvrit rapidement ne sait verser de dollars qu’en en contrepartie de l’acquisition de matériels militaires
Nous pensons pour notre part que la Tunisie redevenue véritablement démocratique devrait bénéficier, au moins autant que la Turquie, d’une alliance stratégique (concrète et non verbale) ouvrant des relations favorisées avec les économies européennes, y compris celles des Etats du Nord de l’Europe. Il ne s’agirait pas en effet de redonner vie à une Union Méditerranéenne morte dans l’oeuf dès le départ car elle excluait de droit ou de fait les Etats européens tels que l’Allemagne sans qui une telle Union n’aurait été qu’une conjonction de faiblesses. Elle incluait au contraire des Etats comme la Libye, la Syrie ou Israël dont la volonté de s’intégrer à une union pouvait être mise en doute.
Par contre, limitée à la Tunisie et si ceux-ci le souhaitaient, à ses voisins du Maghreb, une union avec l’Europe permettrait par exemple d’engager les grands travaux en matière d’énergie, d’aménagement urbain et de réhabilitation des terres agricoles qui s’imposent. Il s’agirait d’un bon début pour la relance des investissements dont l’Afrique du nord a le plus grand besoin, et auxquels l’Union européenne aurait tout intérêt à s’associer. D’autres investissements, industriels et scientifiques, devraient évidemment aussi être envisagés. Quant aux capitaux, nous avons précédemment indiqué qu’ils pourraient sans trop de risques faire l’objet d’emprunts auprès de l’épargne patrimoniale européenne ou même d’avances des Instituts d’émissions. Si les sommes ainsi obtenues étaient bien gérées (si…) elles rapporteraient rapidement des retours sur investissements sans créer d’inflation
Tout différents et bien plus difficiles à résoudre sont les problèmes qu’affronte déjà et qu’affrontera de plus en plus l’Egypte. Dotés d’une population manifestement excédentaire pour ses ressources naturelles et en voie d’expansion continue, ne disposant à l’exception du Canal de Suez et de son patrimoine touristique que de très peu de ressources naturelles, on ne voit pas comment dans l’avenir elle pourrait atteindre l’auto-suffisance. L’aide dispensée par les Etats-Unis, non plus que celle, bien moindre, provenant de l’Europe, ne pourront suffire
On serait tenté de penser que, si à travers l’exemple égyptien, une contagion de démocratie et de volonté de collaboration pacifique se propageait dans le monde arabe, une richesse actuellement scandaleusement gaspillée par ses détenteurs (qui n’ont eu aucun mérite à l’acquérir), nous parlons de celle du pétrole aux mains des princes du Golfe persique, pourraient servir à autre chose qu’à construire des tours de 800 mètres et des marinas en forme de fleur de lotus. N’en profitent actuellement que des gouvernements corrompus et des maffias internationales, y compris d’ailleurs américaines et européennes. Il y aurait bien mieux à faire de tout cet argent, avant que la source ne s’en épuise. Malheureusement les Occidentaux dans leurs addiction au pétrole ne feront rien pour changer l’état de chose actuel. Mais attendent-ils qu’à l’exemple des ayatollahs d’Iran il y a 20 ans, d’autres ayatollahs se saisissent de ces richesses et s’en servent pour déclarer la guerre au reste du monde
Hélas, poser cette question ici n’est en rien lui apporter des réponses.
Source: ”Mediapart” Le 01-02-2011
Why do revolutions such as Tunisia’s come by surprise?
Diplomats and intelligence agencies often tell ministers what they want to hear – and overvalue secret sources of information
Reporting from Tunisia in 1997, I referred to claims by human rights groups that Ben Ali’s government in Tunisia was holding some 2,300 political prisoners. “How long,” I ventured to ask, “will the country remain a haven of stability?” The question was scornfully dismissed as the result of ignorance.
Years earlier, similar scorn was directed at those, very few in Britain, who suggested the shah of Iran was about to be toppled from hisPeacock Throne. The Foreign Office recently published an internal postmortem into why it utterly failed to predict the shah’s fall in the 1979 revolution. The report chastised the British embassy in Tehran, saying it “overstated the personal popularity of the shah” and “knew too little about the activities of Khomeini’s followers”. It described how the UK’s Ministry of Defence was engaged in a “helter skelter rush to sell as much [arms] as possible to Iran”. Tunisia, too, came as a surprise. Intelligence officers were always worried about Egypt, given that country’s pivotal position in the Middle East, desperately hoping that simmering anger at Mubarak’s rule would not spill over.
Diplomats – and the intelligence agencies – don’t believe what they don’t want to. The occupational hazard ofcognitive dissonance, to which military commanders also succumbed over Afghanistan, is implicated in evidence that Sir Gus O’Donnell, cabinet secretary and Britain’s most senior civil servant, has nowgiven to the Chilcot inquiry into the invasion of Iraq. He disclosed that he is carrying out a review of Whitehall’s intelligence-gathering machinery, notably the role of the joint intelligence committee. The next chairs of what is known in the corridors of power as “the Jic” must avoid saying what they think ministers or government officials want to hear, said O’Donnell. “I don’t want them to repeat the mistakes of the past”.
Secret intelligence services, naturally enough, want to emphasise secret intelligence – a product which only they, in their special and privileged role, can offer. As a result, they have seriously underestimated what can be gleaned from “open sources”. It was a fault brutally identified in theFranks report into the Argentinian invasion of the Falklands in 1982. More accurate and timely information could be gleaned about the Argentinian junta’s intentions from local newspapers than from British secret agents in Latin America, it said.
Britain’s diplomats and spooks who, in common with all western intelligence agencies, also spectacularly failed to foresee the fall of the Berlin wall, must in future pay much more attention to “open sources”, what they can hear on the Arab street, and what they can read, notably on the internet.
“It is amazing”, said O’Donnell driving home the point, “what you can get through open sources with the right search engines”. The problem was how to get the right information. “The problem with the internet is there’s too much information”, the cabinet secretary told the Iraq inquiry.
It is a luxury most people on the Arab street in the past have not been able to afford. They have been deprived both of information and the means of communicating it. Now they can use it. Governments, not only in the west, have been slow to recognise the importance for both their intelligence agencies and their citizens of these new – or not so new – weapons.
Democratic forces are being unleashed, confronting the friends of the Arab world’s autocrats with a problem. It was spelled out bySir John Sawers, chief of MI6 and former British ambassador to Egypt, last October. “Over time, moving to a more open system of government in these countries [what he called the Islamic world] one more responsive to people’s grievances, will help”, he said in the first speech in public by a serving head of Britain’s foreign intelligence service. He warned: “But if we demand an abrupt move to the pluralism that we in the west enjoy, we may undermine the controls that are now in place. Terrorists would end up with new opportunities”. Egypt was one country he had in mind.
Source : « The Guardian » Le 01-02-2011
Dissidents Call for ‘Day of Rage’ in Syria
Syrian opposition groups are using social networking sites to call for a “day of rage” protest in the country this week, similar to recent mass gatherings in Tunisia and Egypt. The activists are demanding reforms from the government of President Bashar al-Assad, who inherited power in 2000 from his father, Syria’s ruler for three decades. Organizers are using Facebook and Twitter to urge supporters to rally in Damascus Friday to call for political change. One site is calling for a second rally on Saturday. Rally organizers say thousands of people have endorsed their call for protest over the Internet, but no independent, reliable estimate of the activists’ impact is available. Regional media reports indicate a relatively small number of supporters for the “Syria Revolution 2011” site on Facebook. Facebook is officially banned in Syria but many Syrians have used proxies and other alternatives to access the site. The Syrian president said in an interview published Monday that Egyptian and Tunisian protesters have ushered in a “new era” in the Middle East.The Wall Street Journal quoted Mr. al-Assad as saying that Syria is “stable,” and that its leaders “have been very closely linked to the beliefs of the people.” In Tunisia, young people organized anti-government protests that led to the ouster of the country’s authoritarian leadership earlier this month. Demonstrators spread their message to supporters via cellular telephone messages and Internet sites. In Egypt, demonstrators used social media to organize huge rallies calling for President Hosni Mubarak’s departure. The protest movement in Cairo and other cities so rapidly that the government’s subsequent decision to suspend Internet and mobile telephone service had little effect.
Source : « voanews » Le 01-02-2011
Tunisie, Egypte… Et le Maroc ?
Dans cette tribune, l’écrivain et poète marocain Abdellatif Laâbi dresse un tableau de l’immobilisme dans lequel est figé le pays de Mohammed VI.Il en appelle à l’instauration d’un véritable Etat de droit, condition préalable d’un « décollage démocratique ».
ésillusion. Incertitude. Frustrations. Accès de révolte et sentiment d’impuissance à la fois. Voilà, me semble-t-il, le ressenti actuel d’un nombre croissant de Marocains, de la jeunesse en premier, mais aussi de larges couches de la population allant des plus démunies jusqu’à l’élite intellectuelle en passant par les classes moyennes. Le résultat, alarmant, de cet état d’esprit est la perte collective de ce que j’appellerais « le goût de l’avenir ». Comment en est-on arrivé là ? Après les ouvertures prometteuses du début de la dernière décennie, nous sommes passés à une phase d’hésitation, puis d’inertie. La politique officielle est devenue illisible à force d’être opaque. La concentration des pouvoirs s’est accentuée à tel point que les règles du jeu politique, dans ce qui nous a été présenté au départ comme un processus démocratique, se trouvent dévoyées, inopérantes. Au regard d’une telle impasse, force est de constater que la pensée politique est loin de relever le défi. Elle a abandonné chez nous les dimensions critique et prospective pour se cantonner, disons, dans la chronique, la réaction à l’événementiel au jour le jour. Finie par exemple la revendication ferme d’une réforme constitutionnelle en vue d’un juste rééquilibrage des pouvoirs et leur séparation selon les normes démocratiques établies universellement, et ce sans parler d’une revendication qui s’est exprimée au lendemain de l’indépendance, celle d’une Assemblée constituante qui aurait eu pour tâche d’élaborer le contenu et les règles d’une telle réforme. Le chantier institutionnel ainsi déserté, quelle marge de négociation reste-t-il à notre classe politique, et surtout parmi elle aux partis qui affichent encore sporadiquement quelque velléité d’indépendance vis-à-vis du pouvoir ? La négociation se réduit, pour eux, au nombre de portefeuilles qu’ils aspirent à se voir réserver dans l’équipe gouvernementale selon les résultats électoraux obtenus, qu’ils soient d’ailleurs controversés ou non. Piètre ambition quand il est de notoriété publique que ce gouvernement gouverne si peu, à l’instar du parlement légiférant lui-même si peu, de son propre chef. De son côté, la gauche non institutionnelle, qui jouit d’une grande respectabilité due aux sacrifices qu’elle a consentis dans son combat contre l’ancien régime, n’a pas réussi à acquérir une véritable visibilité politique. Souffrant du mal congénital de la division et, pour ses ailes les plus combatives, d’un certain enfermement idéologique, elle peine à assumer le rôle que l’on attendrait d’elle, celui justement d’impulser le renouveau de la pensée politique, de proposer un projet alternatif de société et d’ouvrir des voies inventives pour la mobilisation citoyenne. La société civile quant à elle, malgré son dynamisme et son degré de conscience grandissants, semble ne pas avoir pris la mesure du poids non négligeable qu’elle représente dans le rapport de force politique, social et intellectuel existant. Pourtant, bien de ses réalisations, à tous les niveaux du développement humain, de l’aide aux personnes et aux catégories de la population les plus fragiles, de la création et de l’animation culturelles, dénoncent, exemples à l’appui, l’indigence de l’action partisane traditionnelle comme celle des gouvernants dans ces domaines. Mais la dynamique qu’elle a créée risque de s’enliser, à terme, dans des tâches cloisonnées si elle n’est pas portée par une vision du projet social dans son ensemble, où la construction de la démocratie serait une œuvre citoyenne fondée sur des valeurs éthiques dont les politiciens s’inspirent de moins en moins, quand bien même ils prétendent en être convaincus. Aussi, face à ces multiples carences, l’on ne peut que constater, la mort dans l’âme, que les maîtres à penser, les vrais décideurs d’aujourd’hui ne sont même pas les économistes qui font la pluie et le beau temps sous d’autres climats, mais les technocrates, les managers, les conseillers et consultants en tout genre, éminemment attentifs aux orientations fixées par les institutions financières internationales et les officines d’études stratégiques (de préférence étrangères) aux avis pertinents selon la formule consacrée. Le résultat en est que le Maroc n’est pas géré comme un pays qui, du fait de son identité affirmée et de la richesse de sa culture, aurait des atouts à faire valoir ; où le peuple, artisan incontesté de la souveraineté nationale, devrait avoir son mot à dire sur la gestion de ses affaires et la construction de son avenir ; où la société, qui n’ignore rien de ce qui se passe dans le village planétaire, désirerait jouir elle aussi des avancées qui s’y sont réalisées sur le plan des connaissances, de l’éducation, de la satisfaction des besoins matériels et moraux, des droits et des libertés. Le Maroc se trouve plutôt géré comme une méga entreprise ou une multinationale dont la finalité est l’enrichissement illimité de ses principaux actionnaires, quitte à distribuer quelques miettes aux petits porteurs afin de créer une classe tampon entre elle et la masse grandissante des laissés-pour-compte. Le décollage économique du pays, dont certaines prémices sont incontestables, d’autres sujettes à caution, est à ce prix. Et sur cet autel où le culte du veau d’or est célébré de façon indécente, c’est le décollage démocratique qui est en train d’être sacrifié. Comment comprendre autrement les atteintes réitérées à la liberté d’opinion, le harcèlement des organes de presse, les condamnations des journalistes sous les prétextes les plus fallacieux, et dans d’autres domaines tout aussi symboliques la démission de l’Etat face au délabrement du système éducatif ou le désintérêt vis-à-vis de cet enjeu majeur que représente la culture dans la formation de l’esprit de citoyenneté et la structuration de l’identité épanouie d’une nation ? Le scénario ainsi rédigé, presque bouclé, n’est sûrement pas celui auquel on s’attendait il y a juste dix ans. Et rien ne laisse présager qu’il reste ouvert à une réécriture quelconque. D’où : désillusion. Incertitude. Frustrations. Accès de révolte et sentiment d’impuissance à la fois. Dois-je rappeler que la perte du goût de l’avenir est une aubaine pour ceux qui n’ont pas attendu ce constat pour cultiver « le goût du passé » le plus trompeur qui soit, et se positionner en secouristes soi-disant altruistes des victimes du système : les déshérités, les désespérés, les abonnés aux miracles ? Les éléments de réflexion qui précèdent, conçus je dois le préciser avant les « événements » de Tunisie, me renforcent dans l’idée qu’un changement de cap s’impose au Maroc. A cet égard, l’amalgame simpliste aussi bien que la politique de l’autruche seraient éminemment périlleux. Le Maroc, et pour de multiples raisons, n’est assurément pas la Tunisie, mais certains ingrédients qui ont été à l’origine de la Révolution dite de jasmin sont réunis, presque à l’identique et depuis fort longtemps dans notre pays. Si, comme je le crois, la majorité des Marocains aspirent ardemment à une transition pacifique, mais irréversible, vers la démocratie, le moment est donc venu d’un sursaut citoyen impliquant toutes les forces politiques, sociales et intellectuelles qui partagent la même aspiration. L’heure est au bilan critique et autocritique, au réarmement de la pensée, à la libération des initiatives, à l’affirmation claire des solidarités, au débat de fond et à la synergie entre toutes ces forces.
Le moment est venu pour nos gouvernants de donner des gages concrets de leur volonté à satisfaire une telle aspiration, le gage le plus urgent consistant à prendre des mesures radicales pour répondre à la détresse économique et sociale qui a atteint un seuil critique. Cela impliquerait, disons-le sans ambages, la remise en question des choix économiques et du modèle de croissance mis en œuvre jusqu’à nos jours et qui a creusé irrémédiablement les inégalités et les injustices. L’autre gage qui permettra à l’ensemble de la communauté nationale de renouer avec le goût de l’avenir serait un acte fondateur, négocié avec l’ensemble des acteurs de la scène politique et de la société civile, en vue d’imprimer à la Constitution du pays les principes d’un Etat de droit, instaurant la séparation des pouvoirs, l’égalité devant la loi, la protection des libertés, mais aussi d’un Etat de type nouveau prenant acte de l’identité culturelle et autres spécificités de certaines régions pour accorder à leurs populations l’autonomie à laquelle elles ont droit. Une nouvelle croisée des chemins est en vue pour le Maroc. Le rendez-vous que l’Histoire nous y a fixé ne souffre aucune attente. Puissent la raison et les intérêts supérieurs du pays nous y conduire à temps et nous faire choisir la voie la plus sûre du progrès, de la dignité et de la justice, celle du décollage démocratique.
Source: “Marianne2” Le 01-02-2011
Yes, WikiLeaks Led to the Revolt in Tunisia
At least according to New York Times editor Bill Keller, who just last weekblasted WikiLeakes chief Julian Assange in a massive profile, calling him “arrogant, thin-skinned, conspiratorial and oddly credulous.” But that doesn’t mean the work Assange’s organization does can’t spur political change. “The simple nuts and bolts answer to that is, in the case of the Wikileaks cables in Tunisia, Wikileaks certainly did make a difference,”Keller told NPR today. But that doesn’t mean he agrees with Assange. God forbid!
In conversation with Terry Gross on Fresh Air, Keller is clear to again differentiate the work of the New York Times — journalism, in his mind — from the work of WikiLeaks. In his essay, Keller wrote, “We regarded Assange throughout as a source, not as a partner or collaborator, but he was a man who clearly had his own agenda.” That is, not a journalist.
Keller again illustrates how he and his organization butted heads with Assange, and ultimately taught him a lesson:
Keller tells Terry Gross that during an early conversation with representatives of The Guardian, Assange was told that both The Guardian and The Times wanted to edit out the names of ordinary Afghani citizens in classified military documents.
“Assange’s reaction was, ‘Well, they’re informants, there’s no reason for protecting them,” Keller says. “But I think over time, he came around to the view that at least, from a public relations point of view, it was better to allow for a certain amount of editing out of things that could cost lives.”
But Keller does give credit to WikiLeaks for sparking change in Tunisia, which has since arguably reverberated in Egypt:
“I think the Tunisia one was at least fueled by [the release of Wikileaks documents.] The accepted version of how things happened in Tunisia was that a fruit seller who was mistreated by the government set himself on fire and this began an uprising by the impoverished fruitsellers in the marketplace and so on. We’ve tracked down the family of the guy who immolated himself. That all seems to be true, but it also seems to be true that the circulation of the Wikileaks documents that talked about how the Ben-Ali regime lived high off the hog … clearly did circulate widely and if it didn’t start what happened in Tunisia, it certainly fueled it.”
You can read more fromKeller’s talk with Terry Gross here, or wait for the audio of the interview, slated to be online at 5 p.m. ET.
Source: “The village voice” Le 01-02-2011
Lien:http://blogs.villagevoice.com/runninscared/2011/02/yes_wikileaks_l.php
Protestas en el magreb Los aires de reformas también llegan a Marruecos
Los vientos del cambio iniciado en Túnez y seguido en Egipto, llegan a Marruecos. En previsión de tumultos y manifestaciones en las principales ciudades del Reino, el ex-capitan Mustafa Adib ha dirigido sendas cartas abiertas, al rey Mohamd VI pidiéndole iniciar urgentemente reformas, y al Ejército que se niegue a disparar contra la multitud. «El balance de la dinastía alauita que usted representa es muy negativo», señala el antiguo oficial del Ejército del Aire, que fue detenido y encarcelado por denunciar la corrupción en las Fuerzas Armadas Reales. Adib recuerda al soberano que todos los monarcas alauitas han considerado a los marroquíes como «un pueblo inferior, de segunda fila», y al país «como su propiedad». “Como ciudadano de este país”, escribe Mustafa Adib, “he decidido lanzar este doble llamamiento a usted y al Ejército marroquí, esperando que tome las decisiones adecuadas, lejos de los consejos de los que se aprovechan de esta situación y lejos también de los partidarios de los métodos securitarios arcaicos». El ex oficial pide a Mohamed VI que inicie consultas sin más tardar para redactar una nueva Constitución que tenga en cuenta las aspiraciones legítimas del pueblo, con la necesaria separación de poderes, ejecutivo, legislativo y judicial, actualmente concentrados en la persona del rey. Igualmente pide una «reforma radical del sistema judicial», así como «la detención inmediata de todas las personas implicadas en asuntos de corrupción y de violación de los Derechos Humanos», a las que hay que «congelar sus cuentas e incautar sus bienes tanto en Marruecos como en el extranjero», antes de presentarlos a la Justicia. Esta medida debe aplicarse a todos, «incluidos los que tengan proximidad o colaboración con la familia real». El ex capitán de la aviación se dirige a sus «queridos camaradas de armas » -en un tono de cariño y proximidad, mientras que al rey le trata simplemente de «usted»- para pedirles que en caso de que les den la orden de desplegarse en el país para contener a las previsibles manifestaciones que se van a producir, lo hagan, pero que se nieguen a disparar contra la gente, aunque se lo ordene el rey y sus generales. « Os imploro proteger las mujeres que manifiesten, que son nuestras madres, hermanas, hijas y esposas ; os imploro de no disparar sobre nuestros jóvenes, que son nuestros hermanos, hijos o esposos de algunas». Adib hace un ferviente llamamiento : «los jóvenes son nuestro porvenir, y si se sublevan es porque este régimen dirigido por Mohamed VI no ha hecho nada por ellos». En la diatriba del ex oficial de las FAR, la mayoría de los generales «han huído de los campos de batalla y se sientan en lujosas oficinas, donde roban, siembran el terror y la decepción entre los ciudadanos». Estos generales «no merecen respeto ni obediencia». Los llamamientos de Mustafa Adib se producen cuando ya han llegado los primeros síntomas del contagio tunecino y egipcio a Marruecos. De un extremo a otro del mundo Árabe, la sociedad pide el fin de la humillación, más justicia y libertad.