Reporters Sans Frontières: Mensonges et contrôle de l’information : le gouvernement persiste et signe CFDT – CGT – FSU – Solidaires – UNSA: Arrestation du journaliste Fahem Boukaddous – L’acharnement judiciaire se poursuit à Gafsa WiPC: Urge authorities to release journalist Fahem Boukaddous, ensure he receives medical care AFP: Tunisie: les syndicats français demandent la « libération immédiate » du journaliste Boukadous AFP: Tunisie : claques et fessées interdites PANA: Tunisie: La BAD accorde un prêt de 150 millions de dollars Dr Mustapha Benjaafar: L’Alliance : Quels atouts pour le changement ?
Mensonges et contrôle de l’information : le gouvernement persiste et signe
Publié le 19 juillet 2010
Tous les exemplaires du numéro 555 de l’hebdomadaire politique d’opposition Al-Maoukif ont été saisis par des policiers en civil quelques heures après sa diffusion en kiosque, le vendredi 16 juillet 2010.
« Cette action est regrettable. Le gouvernement tunisien ne fait qu’illustrer sa détermination à exercer un contrôle systématique des médias d’opinion. Nous demandons l’arrêt de toutes les mesures mises en place pour entraver la libre circulation de l’information et l’expression de la liberté d’opinion en Tunisie », a déploré l’organisation Reporters sans frontières.
Attaché à la liberté d’expression, le journal avait publié dans ce numéro le Pacte républicain du Parti démocrate progressiste (PDP) et un poème de Taoufik Ben Brik, dédié au journaliste Fahem Boukadous.
En rapport avec l’échéance des élections présidentielles de 2014, le Pacte républicain du Parti démocrate progressiste (PDP) appelle à limiter à deux le nombre de mandats du président et au respect des libertés d’expression et d’information.
Malgré des démentis successifs, le gouvernement a développé toute une série de moyens de contrôle sur les libertés de la presse : octroi discrétionnaire de licences nationales d’accréditation des journalistes, poursuites judiciaires sur la base de fausses inculpations (http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html), et mainmise sur les chaînes de distribution des journaux.
L’édition du 27 mars 2010 du journal Al-Maoukif avait déjà fait l’objet d’une précédente saisie par la police. Ce numéro contenait une interview d’Eric Goldstein, chercheur à l’organisation Human Rights Watch et auteur d’un rapport sur la limitation des libertés de la presse en Tunisie.
(Source: le site de » Reporters Sans Frontières » le 19 juillet 2010)
Arrestation du journaliste Fahem Boukaddous L’acharnement judiciaire se poursuit à Gafsa
Take action! – Tunisia
21 July 2010
Urge authorities to release journalist Fahem Boukaddous, ensure he receives medical care
Tunisie: les syndicats français demandent la « libération immédiate » du journaliste Boukadous
AFP 210710-15h15 PARIS, 16 juil 2010 (AFP) – Les syndicats français ont demandé mercredi « la libération immédiate » du journaliste tunisien Fahem Boukadous, incarcéré la semaine dernière et dont le « seul crime est d’avoir couvert les mobilisations sociales de 2008 dans la région de Gafsa » (350 km de Tunis), selon eux. Dans un communiqué commun, le collectif des syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa « exige la libération immédiate de Fahem Boukadous ainsi que celle d’Hassen Ben Abdallah, un jeune chômeur condamné à la même peine en avril dernier pour des raisons similaires ». Fahem Boukadous a été incarcéré le 16 juillet après sa sortie de l’hôpital pour purger une peine de 4 ans de prison prononcée en appel le 6 juillet, en son absence, La condamnation a été prononcée pour « diffusion d’information susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » et « constitution d’une entente criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et aux biens ». Selon les syndicats français, « l’Etat tunisien s’obstine toujours dans sa répression du mouvement social de 2008 dans le bassin minier de Redeyef », près de Gafsa. Ils « exigent une amnistie générale et l’arrêt de toutes les poursuites y compris celles par contumace ». Une délégation intersyndicale française s’était rendue en mai en Tunisie où elle avait rencontré à Redeyef les familles des victimes ainsi que les condamnés en liberté conditionnelle.
Tunisie : claques et fessées interdites
Tunisie: La BAD accorde un prêt de 150 millions de dollars
L’Alliance : Quels atouts pour le changement ?
Par Dr Mustapha Benjaafar
Le 10 juin 2010, l’Alliance pour la citoyenneté et l’égalité vit le jour, tint sa première conférence de presse et rendit publique son projet de plateforme, fruit de plusieurs séances de discussions entamées par les partenaires de l’Alliance au lendemain des élections présidentielle et législatives d’octobre 2009. Les assemblées tenues par l’Alliance dans plusieurs régions du pays au cours des dernières semaines vont montrer, par le nombre des participants et la qualité des interventions, à quel point cette Alliance répondait à un vrai besoin et une impérieuse attente.
C’est rappeler une évidence que de dire à quel point la situation de verrouillage politique et de l’hégémonie de l’Etat RCD a imposé, en bloquant l’activité et, par conséquent, le développement naturel de l’opposition, un état de déséquilibre absurde et néfaste. Absurde parce qu’il ne correspond pas au rapport desforces qui se seraient réellement exprimées dans une situation où seraient respectées les règles de l’Etat de droit et de l’Administration neutre. Néfaste parce qu’il conduit, par l’assèchement de la vie politique, le déni de toute participation citoyenne et l’absence des mécanismes de contre pouvoir, à l’aventure.
Le désir de normaliser la vie politique en changeant ce rapport des forces a toujours été présent au cours des vingt dernières années.« Rassembler » est devenu le leitmotiv de l’opposition tunisienne.
Après la désillusion des élections de 1989 qui ont avorté d’une assemblée monocolore, prenant à contre pied la déclaration du 7 novembre1987 et le pacte national de 1988 signé non seulement par les représentants des partis et des associations reconnues mais aussi par un représentant du courant islamiste non reconnu, plusieurs tentatives de rassemblement vont se succéder, certaines ont marqué la vie politique du pays même si le pouvoir s’est acharné par la séduction ou la répression à les contrecarrer : d’abord celle des 150, … ensuite l’Alliance Tripartite, regroupant MDS, MUP et PC, avec pour objectif une alternative démocratique permettant de rompre avec le système de l’Etat-parti ; les plus récentes étant « l’Initiative démocratique » formée autour d’Ettajdid à l’occasion des élections de 2004 marquées par une mobilisation conséquente autour de Mohammed Ali Halouani, candidat d’Ettajdid à l’élection présidentielle ; et le « Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés » constitué par cinq partis – légalisés et non légalisés – et des personnalités indépendantes, dans la foulée de la grève de la faim menée par plusieurs personnalités de sensibilités politiques différentes à la veille du sommet mondial de la communication.
Si ces expériences de rassemblement ont apporté, chacune à sa manière et en son temps, la preuve d’une réelle vitalité de l’opposition dans un contexte marqué par la restriction des libertés, leurs résultats, limités ou traduits par des changements imperceptibles par l’opinion publique , poussent au scepticisme. Alors quoi de neuf dans cette « Alliance pour la citoyenneté et l’Egalité » qui soit en mesure de vaincre ce scepticisme, remobiliser les bonnes volontés et faire renaître l’espoir?
Certains facteurs spécifiques de ce nouveau rassemblement me semblent déterminants quant à la durabilité et l’efficience de cette Alliance :
1- Les partenaires de l’Alliance se sont connus, ont pris des positions et mené des actions communes – la plus spectaculaire étant le soutien au candidat Ahmed Brahim à l’élection présidentielle d’octobre 2009- et ont eu sur le terrain l’occasion de tisser des rapports de respect et de confiance avant même que germe le projet de l’Alliance.
2- Conscients de leur divergence sur certaines questions, ils ont fini par prendre en compte l’ordre des priorités, la première étant de rassembler les forces qui militent pour un changement démocratique et pacifique même si ces forces ne sont pas totalement homogènes et d’accord sur tout. C’est seulement par le dialogue que les idées et les positions peuvent se rapprocher, ce qui fut fait au terme de plusieurs réunions et de débats passionnés.
3- Ils ont adopté le pragmatisme et l’humilité comme constantes de leur démarche pour éviter les écueils rencontrés par d’autres rassemblements. Car sur les objectifs à atteindre, il y a un consensus quasi général au sein de l’opposition. L’expérience a prouvé que la divergence et l’éclatement apparaissent au moment critique du choix du mode d’action, du positionnement par rapport à l’événement. Les élections de 2009 après celles de 2004 offrent des exemples édifiants de cette cacophonie engendrée par des agendas qui différent d’un parti à l’autre.
4- l’Alliance reste ouverte et susceptible de s’élargir à toutes les compétences nationales et sensibilités intellectuelles et politiques qui partagent les mêmes principes et objectifs et la même démarche politique. Cette ouverture n’est pas feinte. Le débat enclenché sur le projet de plateforme là où il est possible de l’organiser confirme que rien n’est définitivement ficelé. L’expérience passée prouve qu’il est relativement aisé de s’accorder sur les principes et même sur les objectifs. C’est la démarche politique qui, le plus souvent, pose problème, Et c’est là que la prééminence de l’action collective doit conduire les différents partenaires à faire les concessions mutuelles au service de l’efficacité et de la cohérence.
Le pays a un besoin urgent de réformer ses institutions et son mode de fonctionnement politique afin de concrétiser la participation des citoyens, hommes et femmes, surtout les jeunes, à l’édification d’une société démocratique, développée, juste et digne. Le rôle de l’Alliance est de préparer une Alternative à ce qui existe et de proposer des solutions non seulement au dysfonctionnement de notre système politique mais aussi à la politique inégalitaire en matière d’éducation, d’emploi, de santé, de transport.. tous ces problèmes que vit le tunisien et la tunisienne au quotidien et qui font que l’écart se creuse dangereusement entre les nantis et les pauvres, entre les régions du littoral et celles de l’intérieur..
Pour répondre à ce besoin et à l’attente des citoyens, il faut changer le rapport des forces entre les partisans du statu quo à hauts risques et les militants du changement salvateur. L’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité, par la clarté de ses choix, sa culture du consensus, l’éthique qui fonde les relations entre ses composantes et la souplesse de son mode de fonctionnement interne, offre un cadre et un outil adaptés aux exigences du moment. La première de ces exigences étant de mobiliser les compétences et de rassembler, toutes sensibilités confondues, les forces individuelles ou groupées qui, à un moment critique où sera défini l’avenir du pays, refusent d’être marginalisées par des scénarios concoctés dans l’ombre et veulent participer à une vraie transition démocratique.
(Source: »Mouwatinoun » Organe du FDTL nr 134 juillet 2010)
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