STOP TORTURE IN TUNISIA, NOW
!Rassemblement à Nancy le 23 Septembre 2010 à 14h00
STOP TORTURE IN TUNISIA, NOW !
التعذيب أدات حكم النظام في تونس
Affaire Khaled BEN SAÏD le tortionnaire
Rassemblement à Nancy le 23 Septembre 2010 à 14h00
L’ancien Vice-consul de Tunisie à Strasbourg Khaled Ben Saïd avait été condamné le 15 décembre 2008 à une peine de 8 ans de prison ferme par la Cour d’assises du Bas-Rhin (siégeant à Strasbourg) pour complicité de torture et actes de barbarie.
Le tortionnaire a été reconnu par Mme Gharbi, citoyenne tunisienne résidant en France et victime en 1996 d’actes de torture dans un poste de police à Jendouba (Nord Ouest de la Tunisie), qui désigne Khaled ben Saïd comme l’un de ses tortionnaires.
Le 23 septembre 2010 s’ouvre le procès en appel du tortionnaire Khaled Ben Saïd. Il est utile de rappeler que le Parquet général, de façon inédite, avait lui-même décidé de faire appel. Ceci démontre le degré de complaisance du gouvernement français avec les autorités tunisiennes, même quand il s’agit d’une affaire de telle gravité.
En soutien au combat et au courage de Mme Gharbi, Les organisations signataires appellent à
Un rassemblement devant le palais de justice de Nancy
Le Jeudi 23 septembre 2010
À partir de 14h00
Mobilisons-nous contre la torture en Tunisie
afin que cesse l’impunité des tortionnaires
A l’appel de l’ ATMF-Nancy et les organisations progréssistes Nancéiennes,
Premiers Signataires
Ligue des Droits de l’Homme – LDH, Association des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture – ACAT/ France, Mouvement contre le Racisme et l’ Amitié entre les Peuples – MRAP, Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc/ France-ASDHOM, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits Humains au Sahara Occidental – CORELSO, Union Syndicale Solidaires, Association desMarocains en France – AMF, Association des Travailleurs Maghrébins en France -ATMF, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie – CRLDHT, Association des Tunisiensen France – ATF, Association des Tunisiens en France -ATF-Paris, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives – FTCR – Parti Communiste Français – PCF, Nouveu Parti Anti-capitaliste – NPA, La Fédération pour une alternative sociale et écologique – Fase, Les Verts, Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie -PCOT, Parti Démocrate Progressiste/Tunisie -PDP, Congrès Pour laRépublique/Tunisie -CPR, Forum Démocratique pour les Libertés en Tunisie – FDTL, Mouvement ENNAHDHA – , Le Mouvement ETTAJDID–France.
Rappel de la procédure
Après le dépôt, le 9 mai 2001, de la plainte de Madame Gharbi pour torture, une information judiciaire à l’encontre de Khaled Ben Saïd a été ouverte le 16 janvier 2002. La FIDH et la LDH se sont aussitôt constituées parties civiles. L’accusé, qui se trouvait à l’époque sur le territoire français où il exerçait les fonctions de Vice-consul de Tunisie à Strasbourg, est retourné précipitamment en Tunisie après avoir été informé de la procédure ouverte à son encontre. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le 15 février 2002. La commission rogatoire internationale délivrée par le juge d’instruction le 2 juillet 2003 n’a jamais été exécutée par les autorités tunisiennes. De retour en Tunisie, Khaled Ben Saïd aurait continué à travailler au sein du ministère de l’Intérieur tunisien, sans être inquiété. Il avait désigné un avocat pour le représenter lors de son procès en première instance le 15 décembre 2008 devant la Cour d’assises de Strasbourg.
Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux rives Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits humains indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/ Fax : 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 19 septembre 2010-09-20
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Le directeur de la prison de Sidi Bouzid frappe violemment le prisonnier d’opinion Sabri Mejri en grève de la faim Sabri Mejri, prisonnier d’opinion actuellement à la prison de Sidi Bouzid, poursuit sa grève illimitée de la faim pour le onzième jour d’affilée pour protester contre l’agression ignoble de par sa violence perpétrée contre lui par le directeur de la prison et des agents le 7 septembre dernier. Sa mère, qui lui a rendu visite jeudi dernier a confirmé l’information de l’agression de son fils et a noté que les marques des coups et de la torture étaient toujours visibles et que des cicatrices plus ou moins boursouflées recouvraient son corps sans parler des hématomes et des bleus. Elle a ajouté que dès que son fils emprisonné a commencé à lui parler de ce qu’il avait subi de la part du directeur et de ses acolytes, la visite a été interrompue et il a été emmené d’autant qu’il l’a informée de ses courriers aux responsables, aux associations et aux organisations de droits de l’homme. […] Le directeur de la prison lui a dit : « […] Vous n’avez qu’à lui ramollir la cervelle pour qu’il se discipline comme les autres prisonniers » La mère du prisonnier d’opinion Sabri Mejri s’est rendue chez le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Sidi Bouzid où elle a raconté l’agression de son fils. Après avoir contacté l’administration de la prison, le Procureur lui a répété ce que lui avait dit le directeur de la prison. Sabri Mejri est originaire de Menzel Bourguiba dans le gouvernorat de Bizerte. Il a été arrêté en 2005 dans le cadre des rafles qui visent les jeunes pratiquants en vertu de la loi « anti terroriste », non constitutionnelle, et il a été condamné à 6 ans d’emprisonnement. Il en a effectué 5 maintenant. […] Organisation Liberté et Equité (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Comité National de Soutien aux Populations du Bassin Minier
20 septembre 2010-09-20
Information
Lors de la visite hebdomadaire de l’épouse de Fahem Boukaddous, condamné à quatre ans d’emprisonnement pour avoir couvert les événements du bassin minier en 2008, cette dernière, madame Afef Bennaceur, a constaté une détérioration remarquable de son état de santé. Il se plaint de douleurs à l’estomac ce qui a poussé l’administration de la prison à lui promettre de le présenter à un spécialiste la semaine prochaine. Il a également été hospitalisé mardi dernier suite à des douleurs dentaires qui lui ont valu une extraction d’une dent, sans parler de l’asthme qui menace sa vie.
Madame Afef Bennaceur est soumise à une filature continuelle qui commence dès le matin, des agents de la sûreté en civil l’accompagnent en tout endroit.
D’autre part, samedi dernier, une délégation médiatique et syndicale composée de mesdames et messieurs Sakinah Abdessamad, Néjiba Hamrouni, Néji Bghouri, Zyed Héni et Salah Fourati, a été empêchée d’aller se tenir devant la prison civile de Gafsa pour protester contre l’incarcération de Boukaddous […], des barrages de sécurité leur ayant fait obstacle tout le long du chemin conduisant à la prison. […]
Comité national de soutien aux populations du bassin minier
(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Vol des documents du producteur de l’émission d’Al Jazira « témoin de l’époque»
Proposé par redaction le Jeudi 16 septembre 2010 Ahmed Mansour, le producteur de l’émission « témoin de l’époque » de la chaîne qatarie Al-Jazira a fait l’objet d’un vol de ses documents à son hôtel parisien où il séjournait pour achever la série d’entretiens qu’il avait entrepris avec l’ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur de Tunisie, Ahmed Bennour, en exil à Paris Le vol a eu lieu à Paris à la fin du mois d’août dernier La police judiciaire a pu identifier les auteurs du vol grâce aux caméras de surveillance de l’hôtel; Il s’agirait d’individus de nationalité tunisienne liés aux services de sécurité tunisiens, déjà en en avril dernier un entretien accordé par Ahmed Bennour à la chaîne Al Hiwar basée à Londres avait provoqué le lancement d’une vigoureuse campagne contre lui dans les journaux aux ordres tunisiens l’accusant d’être un agent du Mossad israélien et et d’être impliqué dans l’assassinat du leader palestinien Mahmoud Mabhouh. Il est à noter que la Tunisie, a fait pression sur Al-Jazira pour que ces épisodes avec Bennour ne soient pas diffusés mais s’est heurtée à un refus. Rappelons que les relations entre la Tunisie et le Qatar ne sont pas au beau fixe; des tensions avaient conduit à la rupture des relations diplomatiques en 2006, lorsque la chaîne avait invité l’opposant. Moncef Marzouki, Président du Congrès pour la République. Il semblerait que les autorités tunisiennes soient préoccupées par le contenu de ces entretiens de l’ancien secrétaire d’Etat, qui pourrait révéler des dossiers sensibles, d’autant plus qu’il a été responsable de la sécurité de l’Etat dans les années quatre-vingt au moment où l’actuel Président Ben Ali était responsable de la direction de sécurité. (Source: Le site de « Radio Kalima » le 16 septembre 2010) Lien: http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-file-article-sid-236.html
TBB:«Chaque année où il ya une présidentielle en Tunisie,je violente des femmes»
Proposé par redaction le Jeudi 16 septembre 2010 Le tribunal correctionnel de Paris, présidé par le célèbre magistrat Serge Portelli, a relaxé jeudi 16 septembre, le journaliste dissident tunisien Taoufik Ben Brik qui comparaissait pour «violences», suite à une plainte déposée en 2004 par Mlle Kaouthar Kouki, une ressortissante tunisienne, âgée de 30 ans au moment des faits, qui l’avait accompagné lors d’un séjour dans la capitale française. Selon une dépêche de l’AFP, la 12ème chambre correctionnelle a jugé, à l’issue des débats, les charges « insuffisantes » et le comportement de la plaignante « ambigu au moment des faits.» Mlle Kouki avait porté plainte pour « viols, agressions sexuelles et violences » ; l’AFP a rapporté que le tribunal a rappelé dans son jugement que « l’information judiciaire se conclut par un non-lieu, le juge d’instruction puis la cour d’appel s’interrogeant sur la réalité des agressions sexuelles et de la violence alléguées par la victime. ». « Chaque année où il y a une présidentielle (en Tunisie), je violente des femmes » a déclaré Ben Brik, dans une allusion ironique à son récent emprisonnement de six mois par le régime tunisien, pour «violences » sur une autre femme, à la suite d’une série d’articles critiquant le président Ben Ali lors des élections d’octobre 2009. (Source: Le site de « Radio Kalima » le 16 septembre 2010) Lien: http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-file-article-sid-235.html
Le feuilleton judiciaire contre Mouldi Zouabi se poursuit
Proposé par redaction le Jeudi 16 septembre 2010 La tribunal cantonal de Jendouba a reporté au 6 octobre prochain l’examen de l’affaire où comparaît le journaliste Mouldi Zouabi, accusé de violences aggravées. Les faits remontent au 1er avril 2010 où le journaliste avait été agressé par un homme de main connu pour être proche de la police. L’agression avait eu lieu à hauteur du poste de police central du district de Jendouba; l’individu s’était jeté sur lui en le rouant de coups et brisant ses lunettes de vue; il avait aussi a proféré des menaces contre lui, le traitant de « traitre à la partie » qui « salit l’image du pays » et qui « va payer cher sa trahison ». Mouldi Zouabi avait déposé le jour même une plainte au parquet de Jendouba après avoir été examiné par un médecin qui lui a délivré un certificat médical attestant des blessures provoquées par l’agression. Mais à sa grande surprise, il s’est retrouvé devant le tribunal à répondre des faits dont il a été victime alors que sa plainte avait été classée pour absence de preuves. Au cours de cette 4e audience depuis le 14 juillet, où ni les témoins qui devaient être entendus ni la prétendue victime n’étaient présents pour une confrontation prévue par la Cour, le président a renvoyé l’affaire pour accéder à la demande des avocats du plaignant d’un examen médical, ignorant les demandes de la défense. Signalons que cette affaire a ému plusieurs ONG de droits humains qui ont mandaté des avocats pour assister le journaliste dont notamment la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme, le Conseil national pour les libertés en Tunisie et l’Association de lutte contre la torture. Un observateur du Groupe de travail pour la liberté d’expression en Afrique du Nord (WGFENA) observe également le procès depuis le début. (Source: Le site de « Radio Kalima » le 16 septembre 2010) Lien:http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-file-article-sid-234.html
LE SENS DE LA MESURE
Ahmed Ounaïes – Tunis, septembre 2010 Un sixième mandat présidentiel ? La sagesse des nations s’illustre dans le sens de la mesure. Quand la Constitution semble à nouveau exposée au débordement de l’ordre politique et qu’elle a déjà plié trop souvent au gré des conjonctures, la nation ne sera pas pour autant désarmée tant qu’il subsiste dans ses profondeurs la vertu de la pondération et de la mesure. Le sens de la mesure s’appuie sur la raison, sur la conscience morale et sur le sens de l’honneur. C’est l’autorité de la raison qui, à deux reprises dans l’histoire de la République, en juin 1959 puis en juillet 1988, a dicté la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels à trois, pas plus que trois. Le premier revirement, intervenu en 1975, a été lourdement regretté. Les enseignements tirés de ce précédent ont été unanimes, c’est pourquoi l’amendement approuvé avec empressement en 1988 a rétabli la limitation des mandats présidentiels à trois. La tentation du dépassement, inhérente à la nature du pouvoir, est mauvaise conseillère. Le sursaut de conscience devrait suffire pour surmonter toute faiblesse et pour conforter le dispositif constitutionnel posé précisément à cette fin. C’est dans la conscience morale que s’affirme la haute responsabilité. Le gardien du respect de la Constitution se doit d’imposer ce respect et de l’assumer car la grandeur morale est dans le désintéressement et la retenue. Le devoir primordial des conseillers, quand ils sont eux-mêmes désintéressés, est de hisser la décision au respect de la morale et de la Constitution. L’engagement était pris en novembre 1987 d’abolir la présidence à vie : un engagement sur l’honneur, libre et solennel, pris devant la nation. Dans notre culture, la loi de l’honneur prévaut. Face aux débordements de l’ordre politique, le seul recours est dans la sagesse. Il n’est pas raisonnable de répéter le précédent qui a desservi la Tunisie et terni son image. La grande leçon, afin de préserver l’essentiel, est de s’en tenir au sens de la mesure.
Le grand Rabbin de Tunisie exhorte le
Président Ben Ali à présenter sa candidature à la présidentielle
Le football féminin en Tunisie face aux difficultés
17/09/2010 Malgré leur travail, les équipes féminines de football en Tunisie ont des difficultés à attirer des fans et des supporters.
Qui est vraiment Mme Besson ?
De son enfance dorée dans la banlieue chic de Tunis à son mariage avec le ministre français de l’Immigration, le 12 septembre dernier, la vie a déjà beaucoup souri à Yasmine Tordjman.
Autour d’elle, sa famille avait- dressé un mur du silence à propos de sa liaison avec Éric Besson. L’ordre, dit-on, serait venu de Paris. Mais en Tunisie, la loi du silence est presque une habitude. Issue des familles Tordjman, côté paternel, et Turki, côté maternel, des noms connus et respectés dans la bourgeoisie tunisoise née dans le sillage du beylicat ottoman, Yasmine a grandi dans le quartier « VIP » de Marsa Cube, sur les rivages du golfe de Tunis. Plus précisément dans le périmètre devenu le fief du clan Ben Ammar il y a un demi-siècle. C’est là qu’autour de « la maison de Wassila », seconde épouse de Bourguiba, la plupart des membres de la famille et alliés ont fait construire des villas, avec accès direct sur la plage. Celle des parents de Yasmine, sur deux niveaux, est moderne et spacieuse.
Héritage artistique
Le père, Samy, est le fils de Nabila – fille de Wassila et Ali Ben Chedly, un grand propriétaire terrien comme les Ben Ammar – et Taoufik Tordjman, ancien ambassadeur de Bourguiba, qui a longtemps dirigé une grande banque de la place avant son divorce d’avec Nabila. L’ex-première dame était donc l’arrière-grand-mère de Yasmine, qui n’a cependant aucun lien de filiation avec Bourguiba, Wassila n’ayant pas eu d’enfant avec l’ex-président, dont elle a cependant porté le nom de 1962 à 1986. Samy et désormais son fils Farès sont des habitués de l’hippodrome tunisois de Ksar Saïd, où leurs chevaux, élevés dans le hara familial de Besbessia, comptent souvent parmi les favoris.
Yasmine n’était pas encore née quand Wassila faisait la pluie et le beau temps aux côtés de Bourguiba, jusqu’en 1982. La seule image que gardent les enfants de la « Majda », décédée en 1999, est celle d’une femme déchue mais digne, souvent en voyage à l’étranger. Le clan Ben Ammar continue d’ailleurs de lui vouer un culte sans limites. Mais Yasmine, ses cousins et cousines ont adopté une autre idole : Tarak Ben Ammar. Fascinés par la carrière internationale du producteur de cinéma et neveu de Wassila, ils faisaient des pieds et des mains pour attirer son attention lorsqu’il était là.
Les enfants menaient une vie insouciante, allaient pieds nus à la plage pour bronzer et papoter, et se goinfraient de DVD. À partir de 16 ans, cette jeunesse dorée écumait chaque soir les clubs de Gammarth-La Marsa, lorsqu’elle n’établissait pas ses quartiers d’été à Hammamet. Cette vie en vase clos, où Yasmine faisait figure de cheftaine, s’est prolongée au lycée français Gustave-Flaubert de La Marsa. Les camarades de la jeune fille gardent d’elle un souvenir admiratif. « Ce qui m’avait d’abord frappé chez elle, raconte l’un des ex-membres de la bande, c’est qu’elle avait de l’humour. Elle était rigolote et insouciante. » « Elle est très coquette, précise une autre camarade, ce qui a fait son succès auprès des garçons. Et elle a toujours été une amie sincère. »
C’est cependant l’héritage artistique du côté de sa mère, Samira Turki, dont elle est le portrait craché, qui va déterminer le destin de Yasmine. Son grand-père, Hédi Turki, et son oncle, Zoubeïr, sont des peintres célèbres, fondateurs, au milieu du siècle dernier, du mouvement connu sous le nom d’école de Tunis. Un autre oncle, Brahim, est aussi un « croqueur » de portraits, mais il a épousé une carrière diplomatique (il fut ambassadeur à Paris). Sa mère, Samira, qui a fait arts déco à Grenoble, dirige aujourd’hui un bureau d’études et préside l’association des anciennes élèves d’un lycée prestigieux de la capitale, celui de la rue de Russie (ex-lycée Fallières).
La liaison devient sérieuse
Forte de ce background artistique, Yasmine s’est donc envolée pour Paris il y a quatre ans pour suivre un cursus de design publicitaire, chaperonnée par sa tante, Hela Béji, et son « tonton », Tarak Ben Ammar. De plus, Wassim, le fils de Hela et neveu de Tarak, est, depuis 2002, associé, dans la société de production WY, à Yannick Bolloré, directeur général de Bolloré Média. Yasmine entre comme stagiaire chez Euro RSCG Worldwide Events, une filiale de Havas (groupe Bolloré). C’est là que le destin attend la jeune femme. Éric Besson, socialiste rallié à Nicolas Sarkozy à la veille du premier tour de la présidentielle de 2007, est, à l’époque, secrétaire d’État chargé de la Prospective, de l’Évaluation des politiques publiques et de l’Économie numérique. Il confie à Euro RSCG l’organisation d’un colloque sur le thème « Nouveau monde, nouveau capitalisme », qu’il préside en janvier 2009 et auquel participent des Prix Nobel d’économie et des personnalités politiques comme Nicolas Sarkozy, Angela Merkel ou Tony Blair.
Un ex-camarade de la Marsa raconte que « Yasmine, la jeune fille coquette aux yeux de biche, s’est alors laissée éblouir ». Le coup de foudre est-il intervenu dans les travées de la salle de conférences ? Ou a-t-il eu lieu plus tard lors d’un dîner offert par Tarak Ben Ammar ? Était-ce à Paris ? Ou à Nice à bord du yacht du magnat tunisien ? Voire dans la maison familiale de Marsa Cube ? Les versions diffèrent. « C’est vers les mois de mai-juin 2009, déclare un ami de la jeune fille, que nous avons compris que la liaison devenait sérieuse. » Besson débarque une première fois à Tunis en décembre 2009 pour demander sa main, puis à la mi-juillet 2010 pour informer les parents des plans de mariage. Fixée au 16 septembre, leur union devait être célébrée à la mairie du 7e arrondissement de Paris par Rachida Dati. Mais Besson en a déplacé la date et le lieu, des internautes ayant appelé à chahuter la cérémonie pour protester contre sa politique de l’immigration. La cérémonie a finalement eu lieu avec une semaine d’avance, le 12 septembre, au ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire.
« Nsibna Laziz »
Enthousiasme et indifférence se mêlent dans le cercle familial, mais personne n’exprime publiquement ses états d’âme. « Je ne veux pas en entendre parler », marmonne un proche parent. À ceux qui paraissent émettre des réserves, Yasmine répond qu’elle est « majeure et vaccinée ». Ce qui est sûr, c’est que le premier cercle de la famille a donné son accord : la mère, le père, la sœur (Fériel), le frère (Farès) et les tantes (dont Hela) ont assisté au mariage.
Comment ont réagi les Tunisiens ? La liaison entre Yasmine, 23 ans, et Éric Besson, 52 ans, serait passée inaperçue en temps normal, le mariage entre une Tunisienne et un étranger – quelle que soit sa religion –, et même l’écart d’âge entre conjoints étant admis par une bonne partie de la population. Mais la médiatisation de leur liaison en France fait qu’elle ne peut plus laisser indifférent. Les Tunisiens ont adopté Besson comme on adopte un gendre. Dans les conversations de salon, ils l’appellent « Nsibna Laziz » (« notre cher gendre »), en référence à Nsibti Laziza (« ma chère belle-mère »), titre d’un feuilleton très populaire diffusé pendant le ramadan. « Je me demande si elle ne se marie pas pour la frime, se demande, mauvaise langue, un titi marsois (habitant de la Marsa), et ce qu’il en sera quand le ministre ne sera plus ministre… »
La plus enthousiaste est Dorra Bouzid, pasionaria du féminisme tunisien depuis plus d’un demi-siècle. « J’en suis très heureuse, déclare celle qui signait sous le pseudonyme Leïla dans le journal L’Action, ancêtre de Jeune Afrique. J’aime les histoires d’amour. J’ai commencé à lutter à l’époque où on ne pouvait pas disposer de son corps, avant que Bourguiba ne libère la femme avec la promulgation du code du statut personnel, en 1956. On peut certes s’inquiéter un peu de la différence d’âge, mais il y a de nombreux cas similaires qui ont débouché sur des mariages réussis, comme celui de Pablo Casals, de Charlie Chaplin ou de Johnny Hallyday… Je pense qu’à 23 ans elle sait ce qu’elle fait. Sa mère et son père sont mes amis. Je l’ai félicitée, et elle m’a annoncé qu’elle préparait un événement franco-tunisien à Tunis pour bientôt, dans le design. »
(Source: Jeuneafrique.com le 20 septembre 2010) Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2592p046-047.xml0/france-immigration-tunisie-mariagequi-est-vraiment-mme-besson.html
Home – Accueil – الرئيسية