3 juin 2008

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TUNISNEWS
8 ème année, N°  2933 du 03.06.2008
 archives : www.tunisnews.net


 Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa:La lutte de la population du bassin minier de Gafsa continue… Kalima:La Banque de Tunisie livrée pieds et poings liés Bakchich :Les Trabelsi mettent le grappin sur la Banque de Tunisie Le Maghrébin :SU Le Maghrébin :Les dirigeants du PDP s’infligent un déni démocratique Houcine Ghali:LA MAJORATION DU SMIG ET DU SMAG NE PROFITE PAS A TOUS LES TRAVAILLEURS TUNISIENS Business-news:Quels prix pour Tunis Sports City ? AFP:Vienne dément une visite au Mali de sa ministre des Affaires étrangères Associated Press:Le projet de l’UPM au centre de la 15e conférence ministérielle du Forum méditerranéen


Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa

La lutte de la population du bassin minier de Gafsa continue… et s’élargit à d’autres régions !

 

 La politique du pire vient encore de tuer : un véhicule de la garde nationale pourchassant de jeunes manifestants a mortellement heurté le jeune Nabil Chagra.

Haytham Smadah a été plongé dans un coma profond pendant deux jours à la suite des coups de matraque répétés qu’il a reçus sur la tête et au visage.

Le mouvement social qui secoue le bassin minier de Gafsa depuis le début du mois de janvier 2008 continue à faire tâche d’huile. La mobilisation s’étend aux villes limitrophes du gouvernorat de Kasserine qui connaît à son tour des manifestations contre la détérioration des conditions de vie et un chômage endémique. Les populations de cette région ne cessent d’exprimer leur ras-le-bol des politiques antisociales qui hypothèquent l’avenir de la jeunesse, avec ou sans diplômes.

La révolte sociale qui a commencé dans le bassin minier depuis le début de l’année ne cesse de prendre de l’ampleur : après Redeyef et Oum Larayes, le mouvement a gagné Metlaoui qui a vécu tout au long de la semaine dernière au rythme des manifestations de rue et des sit-in organisés par les chômeurs de la ville. Les autorités ont répondu comme à leur habitude par la répression. L’aveuglement et l’absence de volonté de négociation de la part des autorités locale et nationale avec les représentants des mouvements sociaux pour sortir de la crise sont patents. En attendant, ces régions oubliées du « miracle tunisien» s’enfoncent depuis des décennies dans la désolation et le chômage qui atteint des taux encore plus élevés par rapport au reste du pays.La révolte populaire est venue crier cette vérité et mettre au grand jour la grande illusion des « politiques d’investissement » affichées par le régime.

L’option sécuritaire et le recours systématique à la violence face aux manifestants ne cessent de faire des victimes : après la mort, le 6 mai 2008, de Hichem Ben Jeddou, un autre jeune homme,Haytham Smadah a été plongé dans un coma profond pendant deux jours à la suite des coups de matraque reçus sur la tête et au visage.La politique du pire vient encore de tuer : lors d’une manifestation de rue, lundi, 2 juin, un véhicule de la garde nationale pourchassant de jeunes manifestants a mortellement heurté le jeune Nabil Chagra.

La contestation et les affrontements s’élargissent à d’autres régions comme la ville de Fériana dans le gouvernorat de Kasserine où, encore et toujours, face à la colère des manifestants, seule la brutalité policière semble être la réponse du régime tunisien.

Dans cette ville, où le chômage bat des records, un rassemblement pacifique organisé par les chômeursle 2 juin s’est heurté aux interventions des forces de police. Auparavant, les milices du parti avaient agressé et roué de coups le syndicaliste et responsable du PDP, Atef Zaïri qui a été transféré à l’hôpital dans un état critique. La confrontation entre les manifestants et les forces de police qui ont eu recours aux bombes lacrymogènes a duré toute la journée du lundi 2 juin 2008.

Nous tenons à présenter nos condoléances attristées à la famille, aux proches et aux camarades de lutte du feu Nabil Chagra.

  • Nous renouvelons notre soutien aux revendications urgentes et légitimes de la population de ces régions et déplorons l’absence de volonté gouvernementale de négociation avec les acteurs de ce mouvement – jeunes, travailleurs, chômeurs, veuves de mineurs, handicapés du travail – afin de trouver des solutions justes et sortir d’une situation qui devient chaque jour plus explosive.
  • Nous exigeons que cessent les brutalités policières ainsi que l’encerclement des villes minières par les forces de police.
  • Nous réclamons l’arrêt des poursuites contre les manifestants.
  • Nous dénonçons le réflexe sécuritaire comme seule politique face aux revendications sociales, la violation du droit de grève et de rassemblement garantis par la constitution tunisienne et l’omerta médiatique autour de ces évènements.
  • Nous exigeons l’ouverture d’une enquête indépendante sur les circonstances qui ont conduit à la mort tragique des deux jeunes manifestants : Hichem Ben Jeddou et Nabil Chagra,
  • Nous appelons toutes les forces politiques, syndicalistes et associatives à soutenir les populations en lutte contre la misère, la discrimination et la répression, pour le droit au travail et à des conditions de vie dignes.
  • Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier de Gafsa

Paris, le 3 juin 2008


La Banque de Tunisie livrée pieds et poings liés

Omar Mestiri 3 juin 2008
Lorsque les administrateurs de la banque de Tunisie (BT)1 eurent à entériner, le 28 mars dernier, la démission 2 de Faouzi Belkahia, PDG depuis 16 ans, ils étaient à mille lieues d’imaginer le scénario catastrophe qui allait survenir. L’ancien patron avait ouvert la réunion en leur annonçant que la BT venait d’être désignée meilleure banque africaine 2007 par la banque mondiale. Le conseil d’administration a eu, en outre, à délibérer de l’affectation d’un résultat net record pour l’exercice 2007 : plus de 75 MDT. Belkahia proposa de consacrer la totalité de ce fond à une augmentation du capital, pour «consolider la position de la banque face aux menaces». Tous les administrateurs 3 étaient conscients que leur banque suscitait les convoitises, spécialement celles des gros investisseurs du golfe, bien aiguillés par leurs «partenaires» locaux. La BT 4 détonnait dans un secteur bancaire tunisien croulant sous les créances douteuses et continuait, année après année, d’afficher une réussite insolente. La proposition de Belkahia, fut finalement adoptée à une large majorité, bien qu’elle rompait avec une tradition, établie de longue date, qui commandait d’affecter les bénéfices moitié aux réserves, moitié en dividendes aux actionnaires. La succession du PDG a été rapidement réglée : deux candidatures, dont celle de Alya Abdallah, épouse de l’entreprenant Ministre des Affaires étrangères, présentée comme «vivement appuyée par le palais» (faute d’être épaulée par son expérience calamiteuse à l’UIB) ; un consensus se dégagea pour «convaincre» l’autre postulant de se retirer. Aussi, les administrateurs furent abasourdis d’apprendre la publication, le 2 avril, dans le supplément économique du quotidien « Assabah », d’un communiqué non signé annulant l’augmentation du capital adoptée cinq jours plus tôt, pourtant entérinée par la banque centrale de Tunisie (BCT) et le conseil des marché financiers (CMF). Le surlendemain, une réunion du conseil d’administration fut tenue en urgence pour mettre les choses au clair, en l’absence toutefois du principal actionnaire, le crédit industriel et commercial (CIC), une importante banque française qui avait donné procuration à l’un des administrateurs. La PDG pressentie, fraîchement cooptée au CA, était, elle, bien présente et prit d’entrée de jeu les choses en main. Sans attendre d’être formellement dotée des pouvoirs par ses pairs, et avec un tact confondant, elle coupa court à toute discussion : «celui qui désapprouve l’annulation n’a qu’à se retirer». Tout le monde comprit qu’elle dictait, en fait, la volonté de ses appuis «haut placés». Le président d’honneur, Abderrazzak Rassaa, un ancien Ministre de Bourguiba, Elyès Jouini, vice-président de l’université Paris Dauphine et lauréat 2005 du prix du meilleur jeune économiste 5 et Tijani Chelli, ancien Ministre de Bourguiba, ont, tous trois, trouvé la suggestion « judicieuse » et démissionnèrent séance tenante. Une époque était désormais révolue, celle des décisions indépendantes et du respect de la procédure. Les administrateurs maintenus – dont Faouzi Belkahia, nommé président d’honneur – furent ensuite conviés à avaler une couleuvre encore plus grosse : coopter l’insatiable beau-frère présidentiel, Belhassen Trabelsi avec ses associés ; en somme, faire entrer le loup dans la bergerie. Le CIC est demeuré silencieux… ses dirigeants en ont peut-être eu le souffle coupé. Il n’en reste pas moins que la mainmise sur la BT – qui a fait plonger le titre – est un acte «hautement patriotique», de nature à consolider la confiance et à rassurer les investisseurs. ___________________________ 1- http://www.bt.com.tn/ 2- Cf extraits publiés sur le site African Manager : http://www.africanmanager.com/detail_article.php?art_id=116061 3- Voir composition sur le site tustex.com : http://www.tustex.com/fichesoc.php?nom_soc=BT 4- Voir la notice de présentation sur le site wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_de_Tunisie 5- Attribué par Le Monde et le Cercle des économistes : http://www.ceremade.dauphine.fr/~jouini/  

 

(Source: le nr 63 du magazine « Kalima » mis en ligne le 3 juin 2008)


Les Trabelsi mettent le grappin sur la Banque de Tunisie
par Catherine Graciet La Banque de Tunisie (affectueusement appelée BT par les Tunisiens), était le dernier établissement bancaire du pays à ne pas être tombée entre les griffes des Trabelsi, du nom de l’épouse du président Ben Ali. Las, ce n’est plus le cas. C’est un communiqué laconique émis le 4 avril 2008 qui a annoncé une bien mauvaise nouvelle : « Le Conseil (d’administration) a nommé Madame Alya Abdallah, Présidente Directrice Générale de la Banque de Tunisie. Le Conseil a délégué à Madame Alya Abdallah l’intégralité des pouvoirs qui étaient conférés à son prédécesseur ». Bien qu’ayant effectué toute sa carrière dans la banque, dame Alya jouit d’une piètre réputation. Ainsi, depuis le mois de mai 2003, elle occupait le poste de présidente du conseil d’administration de l’UIB, l’Union Internationale de Banques, qui appartient au groupe français Société Générale. Et avec quel brio ! Non seulement la pauvre UIB, pourtant dotée d’un remarquable réseau d’agences, n’a pas enregistré un seul bénéfice depuis des lustres mais en plus, elle pâtit de créances douteuses. À tel point que pour la première fois dans l’histoire bancaire tunisienne, l’un de ses commissaires aux comptes, en l’occurrence le cabinet Deloitte, a refusé de certifier les comptes de la banque pour 2006 !  Autre caractéristique d’Alya Abdallah : elle est l’épouse d’Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères et actuel homme fort du régime tunisien. Acoquiné avec la première dame du pays, la vénéneuse Leila Ben Ali, Abdelwaheb Abdallah s’agite, avec sa protectrice qu’il manipule, dans les coulisses du pouvoir. Son objectif : ravir le poste stratégique d’Abdelaziz Ben Dhia qui fait office de ministre d’État, de conseiller spécial du Président et de porte-parole de la présidence. Ce qui fait craindre à certains qu’une fois dans le giron de Carthage, Abdallah se mette à reluquer méchamment le poste de Ben Ali en personne. Il aura suffi que soit annoncée l’arrivée d’Alya Abdallah à la tête de la Banque de Tunisie (BT) pour qu’aussitôt les Trabelsi s’engouffrent dans son sillage. En un claquement de doigt, trois membres du conseil d’administration réputés pour leurs compétences professionnelles — Ilyès Jouini, enseignant à l’université Paris-Dauphine, Tijani Chelli et Abderazzak Rassaa, tous deux ministres sous Bourguiba — sont débarqués. Et, patatras boum boum, voilà que le glouton Belhassen Trabelsi rejoint le conseil de la BT. Frère de Leila Ben Ali et homme d’affaires, cet énergumène est également le patron de la compagnie aérienne Karthago Airlines dont Bakchich relate régulièrement les exploits et qui s’est spécialisée dans le syphonage de la compagnie nationale,Tunis Air. Au rythme où vont les choses avec les Trabelsi, parions que la vénérable Banque de Tunisie se portera très vite aussi mal que l’UIB du temps de la splendeur d’Alya Abdallah. Sakher El Materi ne se gène pas non plus Sakher El Materi est le gendre du président Ben Ali et est un éminent membre de la « caillera » qui règne à Tunis. A peine Nicolas Sarkozy rentré en France après sa visite officielle en Tunisie du 28 au 30 avril dernier, voilà que Monsieur Gendre « emprunte » l’avion présidentiel tunisien pour une virée privée avec ses copains dont un franco-tunisien bien connu dans le monde de la nuit parisienne. Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Direction de ces joyeux drilles : Dubaï. Une destination sans surprise quand on sait que Sakher El Materi possède une carte de séjour de trois ans de ce bel émirat. Le voyage en avion présidentiel s’est bien sûr effectué aux frais du contribuable tunisien qui se fera un plaisir d’apprendre que ses impôts servent aussi à financer les loisirs de Monsieur Gendre. (Source : « Bakchich » (Satirique – France), le 03 juin 2008) Lien: http://www.bakchich.info/article3956.html
 

SU

** Comme d’habitude, les médias tunisiens ont reçu la stricte  directive – il se  peut même    qu’ils  n’ont plus besoin de la recevoir, cela fait partie d’un reflexe devenu pavlovien – de ne pas   reproduire l’évocation par Mr Nicolas Sarkozy de  Bourguiba dans les discours qu’il a prononcés durant sa visite en Tunisie.  Devant les étudiants de l’école polytechnique de Tunis, le président français a dit textuellement : « Ce fut le génie du Président Bourguiba et du peuple tunisien que de comprendre avant tout le monde que l’indépendance devait signifier d’abord l’émancipation. Ce fut le génie du président Bourguiba et du peuple tunisien que  de comprendre que la Tunisie ne serait réellement indépendante que lorsque la résignation, le fatalisme et l’ignorance auraient été vaincues par le droit et l’éducation, que lorsque chaque tunisien serait devenu un citoyen à part entière ayant son autonomie juridique , sa propre faculté de jugement, sa capacité à exercer un métier qui lui permette de vivre dignement, la possibilité d’accéder  à la promotion sociale par ses études et par son travail. Le code du statut personnel, l’éducation, la formation ce furent les moyens de l’émancipation juridique, économique, sociale mais aussi intellectuelle, morale et même spirituelle par la quelle  le peuple tunisien est vraiment devenu libre ».

** Le fils du colonel Kadhafi Seif Al Islam, que nos amis fondateurs libyens de l’AMD   considèrent d’ores et déjà  comme le successeur  de son père,  a appelé  ses concitoyens à considérer le livre vert, qui contient la doctrine universelle du leader libyen,   comme le deuxième texte sacré après le Saint Coran.  Il a  prévenu que toute critique ou atteinte  à son  sacré contenu serait considéré comme un  sacrilège justiciable.

** Grand émoi dans les milieux laïques et démocratiques algériens après la déclaration prêtée au premier ministre Mr Abdelaziz Belkhadem,    par le quotidien  » Le Soir d’Algérie » selon laquelle la  « société algérienne a pour constitution le Coran ». Le journal a précisé que Mr Belkhadem qui  présidait au lancement de la « Caravane des chevaliers du Saint Coran »   a sans ambages affirmé que « la société algérienne s’est attachée au Saint Coran depuis qu’elle a embrassé l’islam et que le Coran représente bien la constitution qu’elle n’acceptera point de changer ».    N’ayant pas été reprise par les autres medias algériens, la déclaration  a été considérée  non sujette à crédit. Il n’en reste pas moins vari néanmoins que  Mr Belkhadem ne l’a ni infirmé ni confirmé. Ce qui accrédite aux yeux des milieux libéraux algériens  l’hypothèse selon laquelle Mr Belkhadem, croyant  pratiquant, serait un sous-marin des milieux  fondamentalistes.

** Au Maroc, un comité pour la défense des victimes des dénonciations  de la corruption vient de naitre. Il s’agit d’un organisme civil qui s’assigne la mission de protéger des représailles et de la vengeance tous ceux qui ont eu le courage de dénoncer   des poches de corruption  au sein de l’administration et des instituions étatiques au Maroc. Il vient s’ajouter à d’autres  associations de  la même vocation  dont surtout l’association «  marocains contre la corruption » (maghariba dhed al fasad) qui a  crée  un site en  arabe  d’une remarquable tenue et qui n’a pas son pareil dans le Maghreb. www.maghariba.fr.ma

** Le gouvernement tunisien a invité, à l’occasion du pèlerinage des juifs du monde entier  au mois de mai  à la synagogue de la Ghriba dans l’ile de jerba, en Tunisie,  le grand rabbin de Londres et le grand rabbin de Berlin. L’invitation de ce dernier  devant aider, selon les officiels tunisiens, à une progressive réconciliation des touristes allemands avec la Tunisie dont une partie continue de bouder la Tunisie  après l’attentat terroriste  contre la synagogue en 2003 et qui a  couté la vie à   un nombre de touristes allemands.

** Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad : «  Si nous voulons construire note pays, préserver notre grandeur et régler les problèmes économiques, nous avons besoin de la culture du martyre. Aujourd’hui les peuples libres du monde ont choisi la voie de nos martyrs, qui est celle de la grandeur et de la fierté. Le Martyr est raccourci pour atteindre le sommet de la félicité ».  Le 24 octobre 2008.

(Source : « Le Maghrébin », Organe de l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie, N° du 2 juin 2008)

Lien : http://hebdo.maghreb-amd.org/index.php?option=com_content&task=view&id=93&Itemid=63


Les dirigeants du PDP s’infligent un déni démocratique

Fatima Kabba

Le débat au sein du comité de rédaction   du « le Maghrébin » n’a pas pris cette fois  beaucoup de temps. Autant  un consensus rapide s’est dégagé  pour soutenir le Parti Progressiste Démocratique (PDP) dans  son juste combat pour préserver la survie de son organe d’expression  » Al Mawkif », (le Maghrébin du 19 mai 2008)  autant il y eut le même consensus pour  dénoncer  une grave dérive   qui trahit la perduration  de reflexes préhistoriques au  sein de ses instances dirigeantes.

Le 21  avril 2008,  un communiqué du Bureau Politique du parti  stigmatise avec des mots  dures la participation d’un de ses  plus éminents membres, Mr  Mohammed Goumani, pour avoir participé à un colloque  international organisé par l’Etat Qatari  et auquel a participé aussi la ministre israélienne des affaires  étrangères.  Le BE  a estimé que cette participation ne peut l’engager  en ce qu’elle cautionnait  implicitement  l’occupation par l’entité sioniste de la Palestine,   comme elle adoube  le  processus de normalisation actuellement en cours entre des Etats arabes et Israël, un processus que le PDP considère comme une trahison  des idéaux de la « oumma »

Monsieur Goumani a réfuté dans un communique en date du 24  avril  point par point ces accusations, rappelant que Mr  Nejib Chebbi, premier Secrétaire Général du parti  s’est rendu à  un  colloque similaire et que, avant sa participation, il a bien reçu le feu vert de l’actuelle Secrétaire Générale, madame Maya Jerbi.   Et a appelé ses collègues du BP  à la  sagesse et  au réalisme. Les observateurs de la vie politique tunisienne  font remonter cette querelle

à la sournoise rivalité qui  a empoisonné  les relations entre MM  Chabbi et Goumani   depuis que ce le premier , craignant  une montée en puissance de son rival , a  manœuvré pour favoriser l’ accession au secréterait général du parti d’une militante sans charisme quoi que crédible  quand il décidé d’abandonner cette fonction  après  l’avoir occupé pendant  près de deux décennies au nom du principe de l’alternance. L’accession de Mr Goumani à la tête du parti lui aurait  porté un fatal ombrage.

Mais là  n’est pas l’objet de notre propos.  Il s’agit d’un débat qui traverse la plupart des mouvements politiques maghrébins s’agissant  de la très controversées et épineuse question des relations avec Israël.  L’objet a trait à une incidente de cette controverse mais qui présente à nos yeux un cratérisé déni démocratique dont les dirigeants du PDP   se sont malheureusement infligés à eux-mêmes.  L’organe du PDP   a bien publié  et  en exergue le communiqué condamnant Monsieur Goumani, mais  a refusé de publier  la  mise au point de ce dernier.

Inadmissible et inconcevable de la part d’un parti   qui a inscrit la liberté d’expression et  de pensée   sur le front de ses  revendications.  Quoi? Tomberait-il dans les mêmes travers du parti au pouvoir dont il ne cesse depuis sa création de dénoncer la dictatoriale magistrature?  Qu’est ce qui le différencierait  de cette culture despotique qu’il dénonce  s’il recourt aux mêmes procédés ?  De quelle culture démocratique peut-il   se prévaloir si un membre même du bureau politique ne peut avoir accès à l’organe de presse de son propre parti pour se défendre de graves accusations fussent-elles justifiés – ce qui reste à démontrer – dont-il est accablé?

Certes nos enquêtes nous ont instruit sur le parcours particulièrement  sinusoïdal de Mr Chabbi, actuel directeur  de « Al Mawkif » et candidat putatif aux élections présidentielles  tunisiennes de 2009 , tour à tour  nationaliste arabe, marxiste, maoïste, socialiste   et actuellement allié  aux islamistes tunisiens, mais cela ne nous autorise pas à lui  denier le droit à l’évolution, une évolution que rien ne peut  affirmer qu’elle ne fût pas sincère. Mais  une telle pratique liasse planer un doute  quant à l’authenticité de cette évolution.  A  travers  ce simple refus de publier une  mise au point d’un  membre de son propre parti, et à fortiori un adepte d’une autre ligne politique que la sienne,  il révèle l’enracinement de reflexes  staliniens qui vident ses  professions de foi démocratiques de toute substance.

Qu’en serai-t-il si d’aventure il accédait à la magistrature suprême?

(Source : « Le Maghrébin », Organe de l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie, N° du 2 juin 2008)

Lien : http://hebdo.maghreb-amd.org/index.php?option=com_content&task=view&id=92&Itemid=1


LA MAJORATION DU SMIG ET DU SMAG NE PROFITE PAS A TOUS LES TRAVAILLEURS TUNISIENS

 
Les journaux tunisiens de ce mardi 3 juin n’ont pas manqué d’annoncer triomphalement la majoration du SMIG et du SMAG « en concrétisation de la décision du Président Ben Ali ».
Passons d’abord sur cette personnalisation du pouvoir à outrance où le chef de l’Etat gouverne seul avec des décisions individuelles, des ordres, des decrêts, des mesures présidentielles, qui défait la République de tout son sens, ne laisse aux ministres et au Premier d’entre eux que le devoir d’exécuter des directives échafaudées au Palais de Carthage. Nous sommes là en face d’une pratique politique digne d’une monarchie absolue qui n’ose pas dire son nom et dont l’imposition se trouve vilement acceptée par les membres d’un gouvernement soumis et reconnaissants! Faut – t – il rappeler ici que le président de la République en Tunisie détient tous les pouvoirs, nomme tous les hauts cadres, les juges, les ministres, s’arroge le chef des armées, préside le conseil des ministres, ordonne la construction de tel ouvrage, s’approprie le programme d’ une législature, préside le  parti dominant ( RCD ), amende la Constitution pour se perpétuer au pouvoir, légalise tel parti, interdit un autre? Bref,rien ne se fait sans lui, il est une espèce d’encyclopédie ambulante, sait tout, décide de tout et se trouve dépositaire de la pensée et du devenir de tout un peuple
 
Ainsi donc, et grâce au bon vouloir et à la bonté du président de la République, le SMIG pour toutes les profession du régime de 48 heurs augmente de 12 dinars 64 millimes et celui du régime de 40 heures subit une hausse de 10 dinars 52 millimes par mois. Quelle aubaine pour un pays où, d’après l’ aveu de tous les mas medias tunisiens de ces dernières semaines, le pouvoir d’achat a beaucoup regressé, les prix ont inexorablement flambé et le chômage n’a cessé d’augmenter. Et que peut faire un travailleur avec 10 dinars d’augmentation par mois lorsque les denrées alimentaire, les produits pétroliers, les habits, les diverses factures n’arrêtent pas de grimper dans un marché qui n’obéit ni aux lois ni aux règles et où les vendeurs, les distributeurs et les importateurs se donnent à une spéculation sans limite?
 
Quant à la majoration du salaire minimum agricole garanti ( SMAG ), elle passe de 7 dinars 379 millimes à 7 dinars 749 millimes, c’est à dire une hausse de 370 millimes!! Quelle magnanimité! Déjà ce salaire de 7 dinars 749 millimes est indigne pour un travail agricole pénible et harrassant de près de 9 heurs par jour, souvent sans couverture sociale. En effet que peut faire un ouvrier agricole avec 7 dinars 749 millimes lorsque le kilo. de viande d’agneau coûte actuellemnt 11 dinars, le kilo de tomates avoisine le 1 dinar et demi, le kilo de n’ importe quel fruit grimpe jusqu’à 2 dinars, sans parler des poissons qui deviennent un luxe dans un pays qui bénéficie d’un littoral de 1500 kms de long?
 
 Le salaire minimum garanti pour les ouvriers agricoles qualifiés passe quant à lui de 8 dinars 274 à 8 dinars 694 millimes par jour, c’est à dire avec une augmentation de 420 millimes. Enfin, l’ouvrier agricole spécialisé touchera 400 millimes de plus par jour puisque son salaire passe de 7 dinars 849 millimes à 8 dinars 249 millimes.
 
Dans une grande partie du pays et notamment chez le secteur privé, dans les nombreux villages, petites villes et dans le monde rural, ces augmentations restent du domaine théorique  car beaucoup d’employeurs ne les appliquent guère sans courir la moindre sanction. Face à un chômage grandissant, le sydicat UGTT laisse faire et les responsables locaux font de même. C’est pourquoi à Jebeniana par exemple, Malika, Noura  et Sawsen travaillent toujours au Miniprix Karkouda pour un salaire de 120 dinars par mois. Elles travaillent 12 heures par jour, durant toute l’année, même pendant les fêtes de l’ Aïd et sans la moindre assurance, couverture sociale ou heures supplémentaires.
 
Et pendant ce temps, des barrons du pouvoir et des membres de la bourgeoisie affairiste gagnent des millions par mois, d’autres se donnent  à la corruption de la manière la plus abjecte, pillent le patrimoine nationale, placent leur magôt dans les banques suisses et mènent une vie de grand luxe insultant pour le petit peuple et méprisant pour le monde rural.
 
Houcine Ghali, Genève

 
Quels prix pour Tunis Sports City ?

Le Tunisien moyen peut-il accéder à un logement chez Bukhatir ?

   Peut-on vraiment croire que les Tunisiens pourraient, dans deux-trois ans, devenir propriétaires d’un appartement, d’une villa ou d’un commerce au sein de Tunis Sports City, promu par le Groupe émirati Bukhatir ?
En tous cas, à en croire les responsables du groupe, le projet est pour les Tunisiens d’abord, et les étrangers ensuite. Et les accords-cadres signés avec cinq banques tunisiennes en vue de faciliter le financement pour ceux qui désirent s’installer dans la nouvelle cité, témoignent de cette volonté. S’il parait évident que les prix seront excessivement chers et pas à la portée des bourses moyennes, ces conventions pourraient concrétiser les rêves de certains Tunisiens de la classe moyenne supérieure. Le projet Tunis Sports City, promu par le Groupe Bukhatir, a bel et bien démarré. Le rêve commence à prendre forme, peu à peu. Mais dans ce rêve, y a-t-il de la place pour les Tunisiens ? Est-ce qu’ils auraient l’opportunité de faire partie de ce rêve ou se contenteraient-ils de le regarder et de l’apprécier de loin? Selon les projections du promoteur émirati, ils seront en plein dedans et pourraient même ambitionner de devenir propriétaires de l’une des villas ou de l’un des appartements haut standing, dans les tours à 20 étages qui se dresseraient majestueusement au cœur de la cité. A en croire les responsables du groupe, c’est même un rêve facile à réaliser, d’autant plus que le Groupe Bukhatir a pris une initiative unique en son genre. Il a signé des conventions de partenariat financier avec cinq institutions financières tunisiennes à savoir l’Amen Bank, la BIAT, la Banque de l’Habitat, l’ATB, et Attijari Bank. Et bien que les termes exacts des conventions n’aient pas été rendus publics, l’objet lui, a été divulgué, au moins en partie. Il s’agit de mieux servir la clientèle de Tunis Sports City. C’est écrit noir sur blanc : « Afin de mieux servir sa clientèle, Tunis Sports City a conclu des accords avec des banques tunisiennes pour faciliter les opérations de crédit ». Du coup, on s’interroge : des crédits pour quoi faire et pour qui ? Selon l’un des premiers responsables de l’une des Banques, des crédits seraient octroyés aux Tunisiens désireux d’acquérir une propriété ou de s’implanter commercialement à Tunis Sports City. Aux termes de la convention-cadre, les parties prenantes faciliteraient aux Tunisiens l’octroi de crédits immobiliers. Des crédits qui seraient remboursables sur une durée de 5 à 20 ans, avec en prime des taux d’intérêt préférentiels qui n’ont pas été communiqués. Cependant, il ne s’agira quand même pas de distribuer des crédits à qui le voudra. Certainement, l’opération se déroulera dans le plus humble respect des règles prudentielles, notamment de gestion de risques. D’ailleurs, il a clairement été annoncé que l’octroi des crédits pour l’acquisition d’un bien immobilier à Tunis Sports City devrait être en parfaite cohérence avec les capacités de remboursement des potentiels acquéreurs. A la question « les prix de l’immobilier seraient-ils les mêmes que ceux appliqués à Dubaï ? », on a uniquement eu droit à un simple sourire qui en dit long. Aucune réponse n’a été donnée et aucune information concernant les fourchettes de prix n’a filtré. Mais on a eu droit à une petite affirmation dans les coulisses : « Il y aura des appartements destinés aux salariés » a lâché un des représentants du groupe « dont les prix tourneraient autour de 120.000 à 130.000 dinars ! » Avec la flambée des prix des matières premières à l’échelle internationale, notamment ceux du fer et autres matériaux de construction, on se demande, comment pourrait-on vendre à ces prix dans deux-trois ans, d’autant plus que du côté des Berges du Lac, les prix des appartements déjà existants sont exorbitants (atteignant parfois 400.000 dinars) ? Mais si l’information s’avère exacte, tant mieux pour tous ceux qui désirent habiter dans les nouveaux quartiers chics de Tunis. Ca serait également une bonne nouvelle pour ceux qui voudraient acheter ailleurs. Si le groupe Bukhatir envisage de mettre à la disposition des salariés des appartements, il est certain que le prix de l’immobilier dans le pays connaisse un sacré coup et les promoteurs immobiliers devraient réviser leurs prix à la baisse. Du côté des Banques tunisiennes, il faut reconnaître que la décision d’accompagner le projet Tunis Sports City émane d’un certain nombre de critères objectifs et rationnels. Tunis Sports City est d’abord, un projet qui sera réalisé sous nos cieux, et qui contribuera forcément au développement de la Tunisie. C’est ensuite, tout un concept intégré qui sera érigé tout près de la capitale, un lieu de création de richesse, et non pas de la simple promotion immobilière. Il y a aussi tout l’intérêt accordé par le Président de la République au projet ainsi que l’engagement du Gouvernement à apporter au projet toutes les garanties du succès. Enfin, il y a la réputation internationale du groupe Bukhatir qui est en jeu, un groupe qui a déjà fait ses preuves mondialement, en développant une éthique d’affaires, basée sur le gain et les bénéfices (CA du Groupe 3 milliards de dirhams émirati). Mais plus encore, l’éthique d’affaire développée par le groupe et plus précisément par son Président du Conseil d’administration, Abdulrahman Bukhatir, repose sur la création d’emploi ainsi que l’offre d’opportunités de business pour les entreprises. La commercialisation de Tunis Sports City s’engagera très bientôt. On verra donc bien ce que la concrétisation du projet engendra. Comme l’ont souligné les responsables du groupe, aussi bien à Tunis qu’aux Emirats Arabes Unis, le projet est certes orienté vers la commercialisation internationale, mais ceci n’empêche que les Tunisiens pourraient y trouver une place importante. Et les conventions cadres conclues avec les parties prenantes, témoignent de la bonne volonté de Bukhatir à vendre aux Tunisiens et à faire en sorte que le projet soit le leur, d’autant plus que la Tunisie a pour ambition de bénéficier d’une notoriété mondiale et de devenir une référence internationale en matière de sport de haut niveau et de formation d’élite, qui reste, en définitive, la vocation de tout le projet. La première tranche du projet, « Cedar », serait le quartier résidentiel de Tunis Sport City. Il s’étend sur une superficie de 13 hectares, où seraient érigés 49 grandes villas et villas de luxe, deux villages résidentiels et 10 immeubles de 20 étages, ultra moderne et luxueux, avec en prime un parcours de golf de 18 trous. Le projet en entier s’étend sur une superficie de 2000 hectares et on espère qu’il y aura de la place pour tout le monde ! A condition que les banques accordent les crédits promis, à taux préférentiels.  

A lire également : Bukhatir présente son projet à la presse tunisienne  

Insaf.B
(Source:  « Business-news » le 02 juin 2008)

Vienne dément une visite au Mali de sa ministre des Affaires étrangères

AFP, le 2 juin 2008 à 20h37

VIENNE, 2 juin 2008 (AFP) – Le ministère autrichien des Affaires étrangères a démenti lundi soir que la ministre Ursula Plassnik se soit rendue au Mali entre dimanche et lundi, comme indiqué par des sources diplomatiques maliennes, dans le cadre des efforts de libération de deux otages autrichiens.

« La visite n’a pas eu lieu. Mme Plassnik avait un programme privé dimanche et lundi. Elle n’était pas en Afrique », a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère Peter Launsky-Tieffenthal.

Des sources diplomatiques maliennes, s’exprimant sous couvert d’anonymat, avait déclaré lundi à l’AFP que Mme Plassnik s’était rendue à Bamako entre dimanche soir et lundi pour remercier les autorités maliennes de leurs efforts pour libérer deux otages autrichiens retenus au Sahara.

Une source précisait même qu’elle avait eu « un entretien avec le président Amadou Toumani Touré au palais présidentiel ». Wolfgang Ebner, 51 ans, et sa compagne Andrea Kloiber, 44 ans, originaires de la région de Salzbourg (nord de l’Autriche), ont été portés disparus le 22 févier, alors qu’ils se trouvaient dans le sud de la Tunisie. Ils auraient été conduits au Mali après une traversée de la Libye et de l’Algérie.

Leur enlèvement a été revendiqué le 10 mars par la Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, GSPC, algérien), qui avait initialement exigé la libération d’islamistes détenus en Algérie et en Tunisie.

Les ravisseurs auraient également exigé une rançon de 5 millions d’euros, selon des informations de presse non confirmées.

Selon M. Launsky-Tieffenthal, la ministre est désormais en Grèce où elle participe à une conférence sur la condition des femmes au Moyen-Orient.

 


Le projet de l’UPM au centre de la 15e conférence ministérielle du Forum méditerranéen

 

Associated Press, le 2 juin 2008 à 20h19

ALGER (AP) — Le projet de l’Union pour la Méditerranée (UPM) sera au centre des discussions de la 15e conférence ministérielle du Forum méditerranéen qui se tiendra dans la capitale algérienne les 5 et 6 juin, a annoncé lundi à Alger une source diplomatique, citée par l’agence officielle APS.

La conférence d’Alger sera ainsi « l’occasion de débattre le projet de l’UPM d’une manière multilatérale, et ce avant son lancement officiel prévu en juillet prochain à Paris », a ajouté cette même source, en précisant que « les ministres des Affaires étrangères des pays membres du Forum auront à discuter d’une manière profonde, à l’occasion de cette session, des objectifs de l’UPM, de sa philosophie et de son architecture institutionnelle ».

Les pays membres du Forum sont l’Algérie, l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Turquie et Malte. Des représentants de la Slovénie, présidente en exercice de l’Union européenne (UE), et de la Libye, présidente en exercice de l’Union du Maghreb arabe (UMA), sont également attendus.

C’est la seconde fois depuis son lancement officiel en 1994 que l’Algérie accueille le Forum méditerranéen. La première fois, c’était en juillet 1997 à Alger.

 

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