L’OPTION KAMEL MORJANE SE « PRECISE » -T- ELLE EN TUNISIE?? Un dossier préparé par l’équipe de TUNISNEWS à partir de certains articles et informations consacrés à M. Kamel Morjane et publiés sur notre site et/ou sur certains médias internationaux depuis plus d’une année et demi… Très instructif !!
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SU
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Les Etats-Unis semblent avoir clairement indiqué aux hauts dirigeants de l’Etat tunisien que leur préférence vont nettement à Monsieur Kamel Morjane pour succéder immédiatement à Monsieur Ben Ali en cas de vacance précipitée du pouvoir. Sans que cela apparaisse comme une injonction, mais la chose est dite par le canal de l’ambassadeur US à Tunis où par le canal d’autres pays occidentaux comme l’Allemagne où monsieur Ben Ali soigne sa maladie et qui connait donc parfaitement l’état de santé de ce dernier. Nos correspondants à Tunis nous font par ailleurs part d’une nette accélération de la mise en forme de l’article constitutionnel instituant la fonction de vice président. (Source: Rubrique “SU” de l’édition du 30 octobre 2006 du “Le Maghrébin”) Lien :
http://www.hebdo.amd-maghreb.org/index.php?option=com_content&task=blogcategory&id=14&Itemid=66
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خـبـر عـاجــل
بقلم: أم ّ زيـــاد
تقول مصادرنا- وهي جديرة بالثقة- إنّ الاستعدادات تجري حثيثة لطرح تعديل جديد « للدستور » على برلماننا التعددي وذلك قصد إحداث خطة نائب للرئيس يخلفه دستوريا في صورة الوفاة أو العجز عن مواصلة الحكم.
وتضيف هذه المصادر أنّ السيد كمال مرجان وزير الدفاع الحالي هو من سيتولى خطة نائب الرئيس هذه وأنّ حكومة جديدة ستتشكل قريبا وسيرأسها وزير التجارة الحالي السيد منذر الزنايدي.
كما تؤكد المصادر إشراف السيد كمال مرجان مؤخرا على اجتماع ضم عددا كبيرا من موظفي وزارة الداخلية بمختلف أصنافهم شرح لهم فيه التطورات العالمية الراهنة وما ستؤول إليه الأوضاع الاقتصادية وانعكاساتها على أوضاع البلاد ودور الجهاز الأمني في التحكم في التوترات الاجتماعية والشعبية.
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IL N’Y A PAS DE FUMÉE SANS FEU.
Par : Chokri Yacoub (opposant tunisien résidant en Suisse)
Monsieur Kamel Morjane serait-il l’homme providentiel pour remplacer un jour le Dictateur Tunisien? Ce diplomate intègre et vétéran du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ( HCR ) , qui a représenté Kofi Ananan au Congo et qui fût, un temps, Représentant Permanent de Tunisie à Genève, d’ailleurs à mon avis c’est son seul faux pas en acceptant le poste d’ ambassadeur pour représenter le régime diabolique du général Zine El Abidine Ben Ali auprès des Nations Unies, mais probablement il s’agit d’un chemin tracé pour accéder un jour à la plus haute fonction de l’État, si c’est vraiment pour ça que Mr Kamel Morjane a accepté cette fonction pour défendre l’indéfendable, les tunisiens lui seront reconnaissant et lui pardonneront ce faux pas « positif » si un jour réussira à évincer le dictateur Ben Ali et de nettoyer la Tunisie de sa belle famille les fameux Tripolitains. Quittant Genève et ses fonctions de numéro 2 du HCR en 2005, Mr Kamel Morjane regagne la Tunisie et a été nommé Ministre de la Défense ! Diplomate de carrière, il aurait pu ou même dû atterrir à la tête de la Diplomatie tunisienne. Sauf que peut être l’armée serait appelée un jour à jouer un quelconque rôle ou qu’un autre remaniement ou un nouveau changement de la constitution pour la création d’un poste de Vice Président sont en vu dans un tout proche avenir pour le propulser au devant de la scène, surtout que il semblerait que le dictateur de Carthage est atteint d’une grave maladie et la guerre de la succession au sein des clans a commencé. Cette rumeur pour la création de poste de Vice Président et la probable nomination de Monsieur Kamel Morjane à ce poste, ça sera la meilleure chose qui peut arriver à notre chère Tunisie, Monsieur Kamel Morjane est apprécié par toutes les personnes qui l’ont côtoyé à Genève et croient en lui et croient également dans sa bonne volonté pour mettre la Tunisie une bonne fois pour toute sur la voie de la démocratie et sortir notre pays des griffes des prédateurs du RCD, qu’il faudra aussi éradiquer et mettre les personnes influentes de cette redoutable machine qui est un État dans l’État à la retraite forcée et surtout les neutraliser tels que les Ben Dhia, Chaouech, Abdelwaheb Abdallah ou le tortionnaire en Chef le fugitif Abdallah Kallel et j en passe. PORTRAIT
Kamel Morjane, né le 09 MAI 1948 à Hammam Sousse.
Juriste de formation et diplômé de l’ Institut de hautes études internationales de Genève , il est également diplômé de l’ Université du Wisconsin et de l’ Académie de droit international de La Haye.
En 1977, il a intégré le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au sein duquel il assume de hautes responsabilités, tant au siège de Genève que sur le terrain à Djibouti et en Égypte.
En 1996, il est nommé ambassadeur et représentant permanent de la Tunisie auprès de l’Office des Nations unies et des institutions spécialisées à Genève. À ce titre, il préside notamment l’organe de règlement des différends de l’ Organisation mondiale du commerce en 1998 et le comité des affaires administratives et financières de la même organisation. Il est ensuite nommé représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo, assurant ainsi la mise en place de la MONUC, du 13 novembre 1999 au 21 septembre 2001. Il accède aux fonctions de numéro deux du HCR en 2001.
En 2005, il regagne la Tunisie lorsque le dictateur Ben Ali le nomme ministre de la défense.
Monsieur Kamel Morjane est marié et père de deux enfants.
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Chokri YACOUB
http://espace.tunisie.over-blog.com/
(Cet article a été mis en ligne sur le blog de M. Chokri Yacoub le 30 octobre 2006)
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Exclusif Kamel Morjane, vice-président de la république ?
Correspondance de Tunis (*) Les choses ont évolué depuis la série des trois articles que « Tunisnews » a publié en exclusivité, au mois de novembre, au sujet de « l’atmosphère délétère prévalant au Palais de Carthage » et de la mise en orbite de Abdelaziz Ben Dhia pour succéder à Ben Ali en cas de subite vacance de pouvoir. Si, par hypothèse, cette vacance est constatée aujourd’hui même, Ben Dhia sera l’incontournable candidat. Les statuts ainsi que le règlement interne du parti au pouvoir d’une part, et l’agissante pression des forces occultes d’autre part, l’imposeront comme seul candidat du RCD. (voir Tunisnews N° 2017 du 29.11.2005) un peu comme ce fut le cas en Syrie après la disparition de Hafez Al Assad. Son fils Bachar apparut comme le seul garant à la perduration du statu-quo entre les clans qui se partagent le pouvoir et ses privilèges en Syrie. La divulgation de ce scénario par Tunisnews – qui s’impose désormais comme la bible de la classe politique tunisienne et particulièrement la classe dirigeante – a eu un effet tel qu’un autre scénario, dont l’esquisse n’était qu’en gestation, est désormais sur la voie de la réalisation. La solution Ben Dhia n’agrée pas aux tuteurs américains de la Tunisie de Ben ALI. En plus du fait qu’il n’a pas l’énergie physique de la fonction (sérieusement malade lui aussi) Ben Dhia est jugé trop corrompu parce que trop lié aux Trabelsi dont les américains connaissent au détail près les méfaits ainsi que l’immense haine que leur vouent les tunisiens. Il se trouve que les américains ont leur Chalabi tunisien. Comme ce dernier, il a la nationalité américaine, et comme lui, il est couvé depuis des années par l’establishment de Washington. Notamment durant tout le temps où il occupa, avec succès, les fonctions d’adjoint au Haut Commissaire des Nations Unis pour les réfugiés. Il s’agit évidemment de l’actuel ministre de la défense monsieur Kamel Morjane. Son bombardement, sans que rien dans sa carrière militante ou professionnelle ne l’y ait préparé, au sensible ministère de la défense, s’explique par une tacite convergence d’intérêt stratégique entre Ben Ali et la CIA. Morjane rassure les américains pour les raisons sus évoquées. Il rassure aussi Ben Ali pour une raison qui tient à la « assabiya » khaldounienne. Il est le mari d’une fille d’une de ses sœurs. L’homme idéal en somme. Un état de fébrilité s’observe depuis un certain temps dans les allées du palais de Carthage où l’idée d’amender à nouveau la constitution aux fins de créer la fonction de vice président de la république refait surface avec insistance. Nous pouvons même affirmer, sans trop de risque d’erreur, qu’elle a pris le chemin de la concrétisation. En vertu de cette réforme, le vice président succédera automatiquement au président de la république en cas d’empêchement de ce dernier d’assumer ses fonctions et terminera le mandat en cours. Aussitôt l’amendement consacré, Kamel Morjane sera installé dans la nouvelle fonction. La chose se ferait même dans la précipitation comme ce fut le cas de la loi du 27 septembre 2005 qui octroya les exorbitants privilèges que l’on sait à Leila et à ses enfants en cas de disparition de Zine. Ce qui accrédite et confirme, si besoin à nouveau est, la réalité de la sérieuse maladie de Ben Ali. Chose que l’opposition tunisienne ne semble pas avoir suffisamment intégré dans ses comptes. Ce scénario ne semble pas cependant avoir l‘heur de plaire à Leila et à son clan. Kamel Morjane, qui ne lui doit rien, est loin de la rassurer. Pour l’instant du moins, il échappe totalement à son emprise et le fait qu’il soit, par les liens du sang, membre du clan ennemi d’en face, celui des Ben Ali, est de nature à lui donner des sueurs froides. Va-t-elle s’y résoudre au risque de mettre en péril tout le patient édifice mafieux sécuritaire qu’elle a mis en place pour la protéger ainsi que les siens de toute malencontreuse contingence ? Ou va-t-elle refuser d’abdiquer en jouant son va tout pour annuler par tous les moyens – y compris ceux qu’utilisent la mafia – la solution Morjane ? Telles sont en cet instant précis où nous livrons ces informations à l’opinion publique, les données de l’équation. Une question reste quand même objectivement entière. Comment les initiateurs de la solution Morjane vont-ils contourner l’obstacle de la nationalité américaine de ce dernier ? Ils peuvent certes l’occulter. Mais déjà, Leila et les siens fourbissent leurs armes de ce coté là. On peut compter sur eux pour produire, documents à l’appui, la vérité sur cet épineux aspect de la question. A moins que le nouveau texte constitutionnel en cours d’élaboration ne permette désormais à des binationaux d’accéder à la Présidence de la République. On pourra ainsi voir un homme de père tunisien mais né au Guatemala et nourri de la culture de ce pays venir s’installer à Carthage… Au point où en sont les choses, rien n’est impossible dans la deuxième république de Ben Ali. La constitution y a tété transformée en papier hygiénique prêt à tous les usages…. (*) L’équipe de Tunisnews a reçu les précisions nécessaires quant à l’identité de ces importantes correspondances qui nous parviennent de Tunis. Précisions de la rédaction : 1- Nous tenons à préciser une fois pour toutes que le fait que nous avons reçu les « précisions nécessaires » et que nous avons une grande confiance dans nos sources ne signifie pas pour autant que nous sommes sûrs à 100% de l’exactitude de ces informations car nous ne sommes pas la source première et originale de l’info. 2- Il est indéniable que les informations relayées à travers ces correspondances reflètent d’une façon ou d’une autre certains détails fort précieux qui mettent à nu ce qui est en train de se tramer derrière la façade et les apparences du régime. D’ailleurs, une bonne partie des infos publiées dans les 3 articles précédents s’est avérée assez précise et bien véridiques. 3- D’autre part, il faut bien souligner à l’attention de tous nos lecteurs que la publication de ces articles exclusifs entre dans le cadre notre démarche globale et constante (depuis l’an 2000) qui consiste à mettre TOUTES les informations disponibles entre les mains de l’opinion publique pour lui fournir le maximum d’outils pour la compréhension de ce qui passe autour d’elle. Toute autre tentative de spéculation et/ou d’accusation est totalement erronée et refusée.
(Source : Infos publiées par TUNISNEWS dans son numéro 2064 en date du 15 janvier 2006)
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ULTIME LIGNE DROITE DANS LA COURSE A LA SUCCESSION POUR DIRIGER LE HCR
Richard Werly REFUGIES. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, doit faire connaître ces jours son ultime sélection et recevoir les «nominés». Trois noms se dégagent parmi les huit candidats retenus. La députée européenne italienne Emma Bonino; l’actuel chef des opérations du HCR, Kamel Morjane; l’ancien premier ministre portugais Antonio Gutierres: au siège des Nations unies à New York, tel est le tiercé de tête pour le poste de haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés. Ces trois candidats sont réputés être les mieux placés parmi les huit nominés auditionnés en avril par la canadienne Louise Frechette, vice-secrétaire générale. Officiellement, les huit demeurent en lice. Il s’agit, outre les trois cités, de l’ancien ministre français Bernard Kouchner, du représentant danois de l’UE au Kosovo, Soren Jessen-Petersen, de l’ex-ministre australien Gareth Evans, de l’ex-ministre belge Marc Verwilghen et du secrétaire d’Etat suédois Hans Dahlgren. Le poste de haut-commissaire est vacant depuis la démission du néerlandais Ruud Lubbers, le 20 février. Celui-ci, accusé de harcèlement sexuel mais blanchi par une enquête interne, avait préféré quitter son poste. Si le secrétaire général de l’ONU respecte ses engagements, le futur patron du HCR sortira de cette sélection. En 2001, Kofi Annan avait nommé Ruud Lubbers par surprise. Cette fois il s’est engagé, dans sa lettre du 23 février envoyée aux Etats et – fait inédit – aux grandes organisations non gouvernementales, à s’en tenir à la sélection officielle. Or, bien qu’aucune date butoir n’ait été fixée, l’échéance approche. La première liste de candidats remonte au 9 mars. Y figuraient l’ex-premier ministre espagnol José Maria Aznar et un secrétaire général adjoint de l’ONU, l’Indien Shashi Tharoor. Les huit présélectionnés ont ensuite été annoncés le 24 mars, puis entendus en avril. «A l’issue de ces entretiens, Louise Fréchette et March Malloch Brown (le tout puissant nouveau chef de cabinet de Kofi Annan) ont recommandé trois noms au secrétaire général, relate une source onusienne à Genève. Il lui reste à les confirmer, à les recevoir puis à choisir.» Sa décision devra ensuite être soumise aux 66 pays donateurs du HCR, puis approuvée par l’Assemblée générale de l’ONU. Les trois noms le plus souvent cités correspondent, peu ou prou, aux grands critères de choix: souci de la parité homme-femme, appui d’importants pays donateurs, envergure politique. Emma Bonino qui, avant d’être élue au parlement de Strasbourg, fut commissaire européen, a l’avantage d’être une femme, d’avoir une expérience humanitaire et d’être soutenue par l’Italie, pays allié des Etats-Unis, qui nomment toujours le numéro deux du HCR. L’actuelle titulaire du poste, Wendy Chamberlin, est d’ailleurs haut-commissaire par intérim. On dit à ce propos à New York que l’administration Bush, jusque-là favorable au Tunisien Kamel Morjane afin de satisfaire le monde arabe, pourrait appuyer au final Emma Bonino afin de contenter Silvio Berlusconi après la mort, en Irak, d’un agent secret italien tué par les forces américaines suite à la libération de l’otage Giuliana Sgrena. L’Italie a en outre promis (comme la France pour soutenir Bernard Kouchner) d’augmenter sa contribution de 11 millions de dollars en 2004. Dernier atout: l’autre femme du sérail humanitaire de l’ONU, l’Américaine Carol Bellamy de l’Unicef, va quitter ses fonctions… Kamel Morjane est l’homme du sérail. Ce diplomate qui fut, un temps, ambassadeur de Tunisie à Genève, est un vétéran du HCR et a dirigé les Nations unies au Congo. Sa nomination conterait le monde musulman et l’Afrique. Le fait que son pays soit un contributeur négligeable du HCR (8000 dollars en 2004) est compensé par le soutien… de la Suisse, qui a alloué de son coté 22 millions de dollars à l’organisation l’an dernier. Appui justifié à Berne par la «compétence» et le besoin de «dépolitiser» la fonction. Fait intéressant, Kamel Morjane était fin avril à Tokyo où il aurait aussi obtenu les faveurs de l’incontournable contributeur japonais (90 millions de dollars en 2004). Le Portugais Antonio Gutierres est le candidat politique. Il rassurerait l’Union européenne et son président, lui aussi portugais, José Manuel Barroso, qui redoute le caractère bien trempé d’Emma Bonino. La Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Espagne seraient en sa faveur, de même que l’ex-président américain Bill Clinton, très écouté de Kofi Annan qui l’a nommé représentant spécial pour les pays affectés par le tsunami. Faiblesse: la modeste contribution du Portugal (1 million de dollars) et le ras-le-bol du personnel de l’ONU devant le «recasage» systématique d’anciens chefs de gouvernement. Parmi les cinq autres, le Français Bernard Kouchner poursuit son lobbying mais bute sur la priorité donnée par la France à la nomination de Pascal Lamy à la tête de l’Organisation mondiale du commerce, elle aussi basée à Genève. L’Australien Gareth Evans, très sérieux candidat, pourrait, lui, réapparaître dans la future course à la succession de Kofi Annan. Le Danois Soren-Petersen, également vétéran du HCR, bute sur la nécessité de le remplacer dans le chaudron du Kosovo et sur la concurrence du suédois Dahlgren. D’aucuns voient mal, enfin, le Belge Marc Verwilghen succéder à son voisin néerlandais Ruud Lubbers… (Source : Article publi ; par le journal « Le Temps » (SUISSE) le 2 mai 2005)
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Kamel Morjane sur tous les fronts
par SAMY GHORBAL Le diplomate tunisien est l’un des favoris pour le poste de haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Kamel Morjane (56 ans) sera-t-il le premier représentant d’un pays du Sud – en l’occurrence la Tunisie – à diriger le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), à Genève ? Vacant depuis la démission, au mois de février, du Néerlandais Ruud Lubbers, accusé de harcèlement sexuel par l’une de ses collaboratrices, le poste semble taillé à la mesure de ce diplomate discret mais efficace qui se présente volontiers comme un « drogué de l’humanitaire ». Entré au HCR en 1977, il y a accompli l’essentiel de sa carrière. Aujourd’hui, numéro trois de l’organisation, il est, depuis octobre 2001, plus spécialement chargé « des opérations ». Autant dire qu’il est en prise directe avec les réalités du terrain. Opposé à sept autres candidats – six Européens et un Australien -, il devrait figurer parmi les deux ou trois « finalistes » – la short list, en jargon onusien – dont les noms seront proposés à Kofi Annan, lequel désignera l’heureux élu, aux alentours de la mi-mai. Ses rivaux les plus sérieux sont désormais le Portugais Antonio Guterres, ancien Premier ministre et président de l’Internationale socialiste, et l’Italienne Emma Bonino, ancien commissaire européen, soutenue par Silvio Berlusconi. Cette dernière semble toutefois un peu en retrait (voir J.A.I. n° 2310). Même si la partie s’annonce serrée, le Tunisien, soutenu par l’Afrique, le monde arabe et islamique, ainsi que par la Suisse (qui héberge le siège de l’organisation), paraît avoir de vraies chances de s’imposer. Contrairement à l’usage qui réservait le poste à un ressortissant des pays donateurs – européens ou japonais -, Annan a en effet instauré, cette année, une « nouvelle approche » du processus de désignation. Le secrétaire général a rendu publique une liste de critères (cinq) à remplir et invité les 191 pays membres et les ONG humanitaires à proposer des candidats. « Si le personnel était consulté, Morjane serait sans nul doute plébiscité, explique un chef de division. C’est un spécialiste, doublé d’un excellent coordinateur. » Mais d’autres critères, plus politiques, n’entreront-ils pas en ligne de compte ? Réponse dans les semaines à venir. Chaleureux, d’une courtoisie extrême et de manières très simples, ce père de deux enfants semble né pour la diplomatie : il sait mettre à l’aise ses interlocuteurs. Pourtant, c’est presque par accident qu’il a atterri dans la haute fonction publique internationale. Sahélien natif de Hammam Sousse, ce fils de militant nationaliste, destourien convaincu et ancien responsable de l’UGET, le syndicat étudiant, se destinait au départ à… une carrière politique dans son pays. Après des études de droit et un passage par l’École nationale d’administration de Tunis, à Mutuelleville, ce féru de scoutisme complète sa formation à l’Institut des hautes études internationales, à Genève, en 1972. « Mon diplôme en poche, raconte-t-il, je pensais rentrer en Tunisie pour intégrer les affaires étrangères ou l’enseignement supérieur. Mais le HCR recrutait, j’ai fait un essai, j’y ai pris goût, et, trois mois après mon arrivée, j’ai été jeté dans le grand bain. C’était à Djibouti, en 1977, en pleine guerre de l’Ogaden. On m’a demandé de piloter l’ouverture du bureau et de gérer l’afflux des réfugiés éthiopiens et somaliens… » Morjane se plaît au sein de l’agence et en gravit rapidement les échelons. Sa zone de prédilection ? Le Maghreb et le Moyen-Orient, bien sûr. Exception faite d’un passage de deux ans à la direction du bureau du Caire, il fait l’essentiel de sa carrière sur les bords du lac Léman. En 1988, il rentre au pays et intègre le cabinet du ministre des Affaires étrangères de l’époque, feu Abdelhamid Escheikh, en tant que chargé de mission. Il s’occupe de la formation des jeunes diplomates. La Tunisie vient de changer de président : le 7 novembre 1987, Zine el-Abidine Ben Ali a remplacé en douceur un Habib Bourguiba vieillissant. Tous deux originaires de Hammam Sousse, Ben Ali et Morjane se connaissent depuis longtemps. Bouraoui Ben Ali, le beau-père du diplomate, est un cousin du président. En 1990, Morjane retourne cependant au HCR, au lendemain de l’invasion du Koweït par l’Irak, pour devenir directeur du Moyen Orient. Et s’occuper de la crise humanitaire du Kurdistan, en avril 1991. Avant d’hériter, trois ans plus tard, de la direction Afrique. En 1996, il quitte une deuxième fois le HCR, mais sans perdre le contact avec sa ville d’adoption : il est nommé ambassadeur de Tunisie et chef de la mission permanente… à Genève. En 1999, nouveau coup d’accélérateur. Le Conseil de sécurité des Nations unies décide de dépêcher en RD Congo une mission de maintien de la paix, la Monuc. Le président Laurent-Désiré Kabila est réticent, persuadé qu’il est que les Américains « roulent » pour son ennemi (et ancien allié) rwandais Paul Kagamé. Et que l’ONU est leur cheval de Troie. Annan se met en quête d’un représentant spécial pour la RDC. Il pense à Morjane, qu’il connaît depuis une vingtaine d’années et qu’il a vu à l’oeuvre dans les Grands Lacs, pendant l’exode des Hutus rwandais, entre 1994 et 1996. Il décroche son téléphone et appelle le président Ben Ali, pour l’informer de son désir de s’attacher les services de son ambassadeur. Ben Ali donne son feu vert. Le poste est gratifiant pour la Tunisie. Morjane se souvient de sa première rencontre avec Kabila père : « Il était impressionnant. Je l’ai écouté parler pendant deux heures, sans rien dire. Et puis, au moment de prendre congé, je lui ai demandé de m’accorder une faveur. Il était entouré de ses collaborateurs et a paru surpris. Visiblement, il ne s’attendait pas à ça. Je lui ai dit : « Monsieur le Président, soyons toujours d’une parfaite franchise l’un avec l’autre. Je suis là pour travailler avec vous, pas contre vous. Si un jour, pour une raison quelconque, je ne vous conviens plus, inutile de vous plaindre à New York, dites-le-moi en face et je mettrais immédiatement fin à ma mission. Nous resterons bons amis. » Ça l’a marqué. J’avais réussi à instaurer avec lui une sorte de connivence affective. Par la suite, il m’a souvent juré que, même s’il ne faisait pas confiance à l’ONU en tant qu’organisation, il n’avait de problème ni avec moi ni avec Kofi Annan, qui étions des Africains. Travailler avec lui n’a pas jamais été une partie de plaisir. Mais le fait que j’aie gagné son respect a sans doute évité que le lancement de l’opération soit compromis. » À Kinshasa, Morjane assiste en témoin privilégié aux premiers pas du jeune Joseph Kabila, après l’assassinat du « Mzee », en janvier 2001. Fort de l’appui du nouveau président, il parvient enfin à organiser le déploiement des premiers contingents de soldats de la Monuc dans l’est et le sud du pays. Mission accomplie. En octobre 2001, il est rappelé à Genève et nommé haut-commissaire adjoint du HCR. Une promotion en guise de récompense. En mai 2003, il est pressenti pour une nouvelle mission, presque impossible cette fois-ci : représenter l’ONU, qui n’a pas donné son aval à la guerre, dans l’Irak sous occupation américaine. Il est en concurrence avec son vieil ami le Brésilien Sergio Vieira de Mello, un ancien du HCR. Tenté, malgré l’ampleur du défi, il demande audience, à Carthage, au président Ben Ali, dont il lui faut obtenir le feu vert. Ben Ali l’encourage mais le met en garde contre les dangers d’un tel poste, dans un pays aussi instable. Il ne met qu’une condition à son départ : sa protection doit être assurée par une équipe de sécurité tunisienne, car le dispositif onusien lui semble « trop léger ». Vieira de Mello est finalement préféré à Morjane. En août 2003, il trouve la mort dans un attentat perpétré à Bagdad par un kamikaze d’al-Qaïda. À Genève, le traumatisme est profond. La salle des opérations du HCR est rebaptisée du nom du diplomate brésilien disparu. Et l’ONU plie bagage et quitte l’Irak… (Source : Jeune Afrique- L’Intelligent du 1er Mai 2005)
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المفوض السامي القادم .. هل يكون من الجنوب؟
محمد شريف – سويس انفو – جنيف
يشرع الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة هذا الأسبوع في اختيار المرشح الذي سيخلف الهولندي رود لوبرس على رأس المفوضية السامية لشؤون اللاجئين. وقد رشحت الدول النامية لأول مرة شخصية لشغل المنصب في شخص التونسي كمال مرجان، الذي تتوفر فيه العديد من الشروط المطلوبة وعلى دعم عدة دول من بينها سويسرا.
يتعين على الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة الشروع ابتداء من يوم الاثنين السادس عشر مايو، في الاستماع النهائي للمرشحين الراغبين في تولي منصب المفوض السامي لشئون اللاجئين. وهو المنصب الذي بقي شاغرا منذ استقالة الهولندي رود لوبرس بعد فضيحة تحرش جنسي ضد إحدى الموظفات.
ولاشك أن الفضيحة التي عرفتها المفوضية السامية وتلك التي لا زال التحقيق مستمرا بشأنها داخل كواليس الأمم المتحدة، هي التي دفعت الأمين العام في رسالته الموجهة للدول بخصوص شروط الترشيح،إلى توضيح » بأن هناك ضرورة لإعادة النظر في طريقة اختيار مرشحين لشغل مناصب هامة في المنظمات الدولية
خروج عن المعتاد
إذا كانت المفوضية السامية لشؤون اللاجئين قد بقيت منذ قيامها بين أيدي شخصيات غربية من الدول المانحة، من بينها سويسريان، فإن شروط الترشيح قد أدخلت عليها تعديلات كبرى هذه المرة.
ومن الشروط التي حددها كوفي أنان للمرشح الراغب في شغل منصب المفوض السامي لشؤون اللاجئين: أن يكون شخصية تحظى بنزاهة عالية وخبرة سياسية ودبلوماسية في التعامل مع الدول والمنظمات غير الحكومية.
كما اشترط أن تكون للمرشح خبرة في ميدان اللجوء واللاجئين ومعرفة بإدارة منظمة ذات نشاطات متعددة مثل المفوضية السامية لشئون اللاجئين. وفي عنصر التمويل اكتفى الأمين العام بالتركيز على قدرة المرشح على حشد الدعم المالي للمنظمة.
وهذا التغيير في شروط الترشيح، أفسح المجال لأول مرة أمام مرشح من الدول النامية في شخص التونسي كمال مرجان، الذي التحق بالمفوضية منذ أكثر من ثلاثين عاما والذي يشغل في الوقت الحالي المنصب الثالث في مفوضية اللاجئين أي مدير قسم العمليات بالمنظمة.
وكان السيد مرجان قد التحق بالمفوضية السامية لشؤون اللاجئين منذ أكثر من ثلاثين عاما وتقلد فيها عدة مناصب من بينها مدير قسم العلميات الذي سمح له بالإطلاع الميداني المباشر على واقع اللاجئين في عدة مناطق من العالم.
من جهة أخرى، كلفه الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة بعدة مهام حساسة من بينها تمثيله شخصيا في أزمة الكونغو الديموقراطية، كما أتاحت له الفترة التي قضاها على رأس ممثلية تونس لدى المقر الأوربي لمنظمة الأمم المتحدة في جنيف إمكانية التعرف والتحاور مع العديد من ممثلي الدول المتابعين لنشاط المفوضية.
رغبة موظفي المفوضية
سباق تولي منصب المفوض السامي لشئون اللاجئين جلب بالإضافة إلى كمال مرجان، ترشيح كل من الممثلة البرلمانية الأوروبية، الإيطالية الأصل إيما بونينو، والوزير الأول البرتغالي الأسبق أنطونيو جيتيريس، والوزير الفرنسي الأسبق بيرنار كوشنر، وممثل الاتحاد الأوروبي في كوسوفو السويدي صورين ييسن بيترسن، والوزير الأسترالي الأسبق جاريت إيفنس، والوزير البلجيكي الأسبق مارك فرفيلغن، وكاتب الدولة السويدي هانس دالغرن.
وإذا ما أخذنا بعين الاعتبار شروط الترشيح الجديدة التي حددها الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة، يُفهم الحديث الدائر حاليا عن استبعاد عدد من هؤلاء المرشحين وحصر التنافس بين قائمة من أربعة أشخاص من ضمنهم مرشح دول الجنوب كمال مرجان.
ويقول محمد توري، رئيس مجلس موظفي المفوضية السامية لشؤون اللاجئين، إن هذا العدد المحدود « تعبير عن أخذ الشروط التي يأمل موظفو المفوضية توفرها في المفوض السامي القادم مأخذ الجد ». ويشير السيد توري إلى أن موظفي المفوضية « يرغبون في إعادة الثقة والمصداقية لمنظمتهم في أقرب وقت، ولذلك نحن في حاجة الى شخصية تعرفنا ونعرفها، وشخصية بإمكانها أن تشجعنا على استئناف المشوار واستعادة الاستقرار بعد الفضيحة التي تعرفونها ».. »
وعما إذا كانت هناك أسماء يشيرون إليها بالتحديد، اكتفى السيد توري بالقول » يكفي ان تقرأوا بين السطور ». وعند إثارة أسم المرشح كمال مرجان، أوضح رئيس مجلس الموظفين بالمفوضية » إننا نعتبره من أهم المرشحين، وله خاصية الانتماء الى الدار ويحظى بدعم الموظفين ».
وكان مجلس موظفي المفوضية قد نظم استفتاء في صفوف موظفيه العاملين في الميدان حول الشروط التي يجب توفرها في المفوض السامي القادم، ثم قام بنقل تلك الاقتراحات إلى الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة عبر عدة طرق.
التمويل عنصر هام ولكن…
إذا كان عنصر التمويل قد ظل يتحكم منذ أكثر من خمسين عاما في تعين مفوضين سامين عل رأس مفوضية اللاجئين، فإن تجربة الهولندي رود لوبرس، دفعت إلى إثارة عدة انتقادات حول منح هذا العنصر الأولوية على ما عداه.
وإذا كان البعض يرى في انتماء كمال مرجان لبلد لا يدخل في تعداد الدول الممولة تقليديا عائقا بوجه اختياره، فإن عدة جهات أشارت في المقابل إلى أنه « يحظى بعلاقات جدية مع هذه الدول الممولة ».
يضاف الى ذلك أنها المرة الأولى التي تقدم فيها المناطق المعنية مباشرة بمشكلة اللجوء، مرشحا عنها لشغل منصب المفوض السامي لشؤون اللاجئين.
وفي هذا السياق يقول رئيس موظفي المفوضية محمد توري » نحن نرفض أن يكون هناك شرط الانحدار من بلد ممول مثلما ظل متبعا منذ خمسين عاما، لأن دول الجنوب تقدم اليوم مساهمة هامة في مجال اللجوء إذ يكفي أن ننظر إلى الأعداد الكبيرة من اللاجئين المتواجدين على ترابها مما يجعلها في مقدمة البلدان المانحة ».
وكانت الدول العربية والإفريقية والإسلامية وبعض الدول الآسيوية، قد عبرت كتابيا للأمين العام للأمم المتحدة عن دعمها للسيد كمال مرجان، مرشح الجنوب.
دعم سويسري لمرشح الجنوب
على صعيد آخر، وبطريقة لم تكن متوقعة تسربت أنباء عن وجود دعم سويسري لمرشح الجنوب كمال مرجان لشغل منصب المفوض السامي لشؤون اللاجئين.
ومع أن الجهات الرسمية رفضت الإجابة عن السؤال، أوضح مصدر قريب من الملف فضل عدم الإفصاح عن هويته لسويس إنفو أن سويسرا « لا ترغب في تعقيد مهمة الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة، ولكنها بدعمها لترشيح السيد كمال مرجان، ترى فيه الشخص الذي يحظى باحترام ودعم موظفي المفوضية، والذي يعتبر ممثلا للبلدان النامية، والذي يعرف جيدا أبعاد وتحديات قضية اللجوء ».
وأضاف نفس المصدر بأن من العوامل التي تدفع سويسرا الى دعم ترشيح السيد كمال مرجان أنه « تربطه علاقات عمل وثيقة بالسلطات المحلية والفدرالية السويسرية ».
ويأتي دعم سويسرا التي تقدم سنويا حوالي 22 مليون فرنك لميزانية للمفوضية ليؤكد وقوف بلدان ممولة تقليدية إلى جانب السيد كمال مرجان من بينها اليابان.
الكل يعرف جيدا أن المرشح للفوز بمثل هذه المناصب الدولية المرموقة والحساسة يجب أن يحظى برضا وقبول الدول المؤثرة في العالم.
ففيما يتعلق بالولايات المتحدة الأمريكية، يبدو أن السيد مرجان يُـعـد من بين المرشحين الذين تفضلهم واشنطن، أما فرنسا التي رشحت من جهتها بيرنار كوشنر، فيبدو أنها لن تدفع كثيرا للوقوف ورائه رغبة منها في تأمين حظوظ فوز مرشحها باسكال لامي بمنصب المدير العام لمنظمة التجارة العالمية..
وهكذا تبدو الطريق ممهدة بوجه ممثل الجنوب للفوز لأول مرة بمنصب المفوض السامي لشؤون اللاجئين، ولكن شريطة التزام الأمين العام لمنظمة الأمم المتحدة بالشروط التي وضعها لتفادي الاختيارات المفاجئة التي تسببت في الأزمة الحالية التي تعيشها المفوضية.
C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org Flash- Infos
Sit-in des familles de prisonniers politiques violemment réprimé:
Plusieurs familles tunisiennes ont entamé mardi 24/10/2006, deuxième jour de l’aïd une grève de la faim avec la famille ABBOU qui a ouvert son domicile pour organiser ce sit-in. L’avocat Mohamed ABBOU, en prison depuis près de deux ans pour avoir usé de son droit à l’expression a de sa part, déclenché une action similaire à la même date. Par ce geste de courage mais aussi de désespoir, les familles des prisonniers politiques ont voulu attirer l’attention de l’opinion publique sur le calvaire qu’elles vivent depuis de très longues années en tant qu’épouses, mères, frères ou sœurs en raison de la politique du pouvoir policier qui est resté non seulement insensible à leurs souffrances mais les a pris, tout comme leurs proches emprisonnés, pour cibles en les privant de leurs moindres droits à la sécurité, à l’emploi, à la circulation… Par cette initiative collective de grève de la faim et de sit-in, les familles des prisonniers politiques en Tunisie ont décidé de continuer le combat pour la libération de leurs proches qui croupissent dans les geôles tunisiennes depuis plus de seize ans pour des crimes d’opinion. De son côté, Maître ABBOU, incarcéré injustement depuis le 1er mars 2005 à la prison d’El Kef, dans des conditions fort pénibles à l’instar des autres détenus politiques, est soumis à l’arbitraire de l’administration pénitentiaire tunisienne, qui a pris pour tâche de le punir pour son courage et sa détermination à défendre les droits. Il vient d’entamer une grève de la faim contre cette injustice qu’il vit et les mauvais traitements qui lui sont réservés. Ce mardi matin, le domicile de la famille ABBOU a été assiégé par un impressionnant dispositif policier conduit par le commissaire Slahedine Boughanmi qui a donné l’ordre d’encercler tout le quartier et d’interdire l’accès du domicile à toute personne étrangère parmi les familles de prisonniers politiques ou les défenseurs des droits humains venant exprimer leur soutien. A la fin de la journée et au moment de quitter les lieux, des femmes, accompagnées de leurs enfants ont été prises au dépourvu par un grand nombre de policiers en civil qui se sont pris aux femmes et aux enfants et les ont violemment battus et traînés de force dans des voitures banalisées pour les conduire dans des postes de police et les interroger sous les menaces et les humiliations. Il s’agit notamment de Mme Sabira Tarrachi, de Mme Sihem Zarrouk et ses deux enfants, Chouaïb et Balkis (17 et 18 ans) , famille du prisonnier politique Hatem Zarrouk et le jeune Jamel Abbou (14 ans), fils de Mohamed Abbou. Tout en dénonçant avec la plus grande vigueur ces violences policières répétées, le CRLDHT salue le combat de toutes ces femmes et ces familles et leurs exprime son engagement total à leurs côtés jusqu’à la libération de leurs proches et leur rétablissement dans leurs droits civiques et politiques.
Persécutions et menaces de Mrs Ali Larayedh et Hamadi Jebali, récemment libérés
Mrs Ali Larayedh et Hamadi Jebali, dirigeants politiques du mouvement interdit En Nahda, libérés depuis seulement près d’un an après avoir passé près de quinze ans sous les verrous, dans l’isolement total, sont de nouveau sous la menace d’une nouvelle inculpation et d’un nouvel emprisonnement. Mr Ali Larayedh a été soumis depuis sa sortie de prison à un contrôle administratif sévère qui l’assigne à résidence à Tunis alors que la plupart de sa famille se trouve au sud du pays. Il est surveillé de près dans ses moindres déplacements et fut sommé à plusieurs reprises de cesser tout contact avec l’opposition tunisienne. Il y a quelques semaines, la police lui a interdit l’accès au siége du Forum démocratique FDTLT où se tenait une réunion du collectif18 octobre pour les droits et les libertés Aussi il s’est vu interdire le 18 octobre dernier la participation à la commémoration de la fondation du mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés. Le lendemain, il a été convoqué au poste de police judiciaire du Bardo où il a été retenu pendant plusieurs heures et menacé d’être à nouveau arrêté s’il continuait son activité au sein du comité du 18 octobre et ses contacts avec les différents partis d’opposition. . Mr Hamadi Jebali connaît le même sort et vit avec sa famille les mêmes tracasseries. Privé de tous ses droits les plus élémentaires, la crainte de se voir de nouveau incriminé plane sérieusement sur lui et sa famille puisqu’il a été déféré dernièrement, ainsi que son épouse, Ouahida Trabelsi, devant un juge d’instruction à Tunis. Il est accusé de tentative de corruption d’un gardien de la prison où il était incarcéré avant sa libération l’année dernière. A cela s’ajoute l’insupportable que vivent les prisonniers politiques qui se comptent en plusieurs centaines de détenus et notamment ceux qui ont subi des condamnations multiples sur la base des mêmes chefs d’inculpation. Ces victimes se comptent en plusieurs dizaines et se sont vus infligés des nouvelles condamnations pour les mêmes faits! Les cas de Mr Daniel Zarrouk, de Mr Zouheir Ben Hassine ou de Mr Farid Ben Ali Rezgui, condamnés tous à plusieurs reprises pour le même chef d’inculpation d’appartenance à un mouvement interdit, en l’occurrence En Nahda n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le CRLDHT exprime son soutien infaillible à Mrs Ali Larayedh et Hamadi Jebali et toutes ces victimes qui vivent l’arbitraire au quotidien et leurs assure de son engagement et de sa mobilisation à participer à la dénonciation de ces graves atteintes aux droits et à la liberté des gens. Le comité exige par la même occasion des autorités tunisiennes le respect des conventions et traités internationaux qu’ils ont ratifiés, relatifs au respect et à la promotion des droits humains.
Brimades et vexations de Mr Khémaïs Chammari à l’aéroport Tunis- Carthage
Mr Khémaïs Chammari est un grand militant des droits humains depuis de très longue date. Il a longtemps assumé des responsabilités nationales et internationales au sein de la LTDH et la FIDH. Il a connu la prison à maintes reprises, sous le règne de Bourguiba et de Ben Ali et a vécu l’exil pendant de très longues années. Il a dernièrement effectué une tournée européenne qui l’a conduit à Genève à l’invitation de l’Union Interparlementaire, à Strasbourg à l’invitation du groupe du Parti Socialiste en compagnie de sept autres invités ,dirigeants de l’opposition politique et d’associations autonomes, à Paris à l’invitation du CRLDH T, puis de la FIDH sur le programme CPI Maroc et Maghreb; et enfin pour participer à la réunion de l’équipe de suivi du groupe de travail sur le droit et la liberté d’association du REMDH De retour le mardi 10 octobre dernier de cette tournée européenne, Mr Khémaïs Chammari a eu la désagréable surprise de se voir accueilli et pris en charge par un nombre de policiers venus en service recommandé pour le provoquer et l’humilier. En effet, à sa descente d’avion, le passeport de Mr Chammari fut confisqué et lui-même soumis à une fouille systématique et de son corps et de ses bagages qui a duré plus d’une heure en présence de policiers en civil et d’autres de la douane. Un de ses livres, celui de Mme Béatrice Hibou « la force de l’obéissance » (édition La découverte) consacré à l’économie tunisienne sous la dictature, a été saisi. Le CRLDHT dénonce vigoureusement ces pratiques agressives répétées faites d’intimidation et de vexation qui portent atteinte à l’image et aux intérêts du pays et assure notre ami Mr Khémaïs Chammari de notre solidarité agissante face à toute agression ou violation de droits.
Mr Moncef Marzouki, dans le collimateur d’une justice aux ordres :
A l’annonce du retour définitif au pays de l’opposant politique et président du Congrès pour la république (CPR) Mr Moncef Marzouki, Les autorités tunisiennes engagent à son encontre le 17 octobre 2006 de nouvelles poursuites judiciaires auprès du doyen des juges d’instruction pour «incitation de la population à violer les lois du pays». Cette décision politique habillée en ’instruction judiciaire a été engagée suite à une interview que Moncef Marzouki a donnée à la chaîne qatarie Al jazzera le 14 octobre dernier, une interview consacrée exclusivement à la situation politique explosive de la Tunisie où il a lancé un appel aux tunisiens à manifester pacifiquement leur exaspération et imposer par la désobéissance civile le respect des droits et des libertés. Cette action judiciaire vise en réalité à le punir pour ses activités multiples et ses prises de positions sur le plan national, régional et international. Rappelons seulement que Mr Moncef Marzouki s’est totalement consacré au service des droits et de la démocratie. Il a été président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, jusqu’en 1994, un des -fondateurs du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et du parti politique d’opposition le Congrès¨pour la République ( non reconnu) Cette arbitraire décision survient dans un climat de grand étouffement politique marqué par la marginalisation de toute la société civile tunisienne, partis politiques et associations autonomes mais aussi par une corruption généralisée traitée dans les journaux étrangers (le dernier scandale en date est l’affaire du yacht volé, paru dans Libération, Le Figaro, La Canard enchaîné…) et connue par tous les tunisiens. Le CRLDHT considère que les poursuites judiciaires engagées contre le Dr Moncef Marzouki ne sont autres qu’une grave atteinte à son droit d’expression en tant que citoyen tunisien et chef d’un parti politique. Il dénonce à cette occasion cette guerre qui ne dit pas son nom lancée à l’égard des opposants politiques et des défenseurs des droits humains, criminalisés en raison de leur engagement pour les droits et la dignité. Il exige l’arrêt immédiat de cette nouvelle mascarade « judiciaire » et soutient de manière inconditionnelle Mr Moncef Marzouki, victime pour avoir exercé et défendu légitimement ses droits d’expression et d’association
Mr Abdelhamid Sghaïr en grève de la faim pour ses droits :
Mr Abdelhamid Sghaïr, étudiant en 3ème cycle de mathématiques et membre dirigeant à l’association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP) continue sa grève de la faim déclenchée depuis le vendredi 13 octobre dernier, cette grève a été décidée pour avoir été violemment et lâchement agressé le 11 octobre au matin par la police universitaire à la faculté des sciences, lorsqu’il a porté assistance à un groupe de trente jeunes étudiantes interdites d’accès à leur établissement universitaire. Déféré au tribunal, il devient le coupable et le juge le condamne à 100D d’amende pour agression d’un agent de la sûreté. Mr Abdelhamid Sghaïr a entamé cette grève de la faim pour protester contre cette injustice qui s’est abattue sur lui surtout que le juge a refusé d’écouter le moindre témoin, présent lors de l’agression. Il se bat aussi pour son droit à un passeport et à la circulation à l’intérieur du pays et à l’extérieur. Un comité national de soutien à ce militant s’est constitué, présidé par monsieur Khemaïs Chammari afin de l’assister dans sa grève, et d’assurer la mobilisation pour la réalisation de ses légitimes revendications. Le CRLDHT condamne cette instrumentalisation outrancière de la justice tunisienne et exprime son soutien indéfectible à la victime dans cette nouvelle épreuve qu’il traverse. 30/10/2006 CRLDHT
« Le Maghrébin »
Sommaire de l’édition du 30 octobre 2006
Le sommaire en détails : SU : Informations Confidentielles. Politique : Maroc : Commémoration du quarante et unième anniversaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka : Béchir Ben Barka raconte …et une opinion de Djameleddine Ben Chennouff. Tunisie: Ben Ali ferme l’ambassade de Tunisie à Qatar : une décision contreproductive, par Fatima Kabba . Mauritanie : les craintes de l’opposition s’amplifient, par Mehdi Amin. Maghreb : Rapport 2006 de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la prese au Maghreb. Société : les morchidates au Maroc pourquoi faire? Par Laila Hamili. Chronique : Sidi Ammis, cinquième Ziara…Lu : l’écrivain algérien parle du spécifique maghrébin et de l’universel.
Commémoration : 41ème anniversaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka Le 29 octobre 2006, quarante et un ans se seront passées après l’enlèvement et la disparition du grand militant maghrébin Mehdi Benbarka, figure de proue du nationalisme marocain. Dès son jeune âge, il sera co-fondateur du parti, Al Istiqlal » avant d’être un des initiateurs d’une scission au sein du parti qui aboutira à la création du parti progressiste et moderniste de l’Union Nationale des Forces Populaires, l’USFP. Feu Mehdi Benbarka se mêlera aussi de près aux grandes initiatives de dimension maghrébine et sera un des participants au nom e la délégation marocaine au sommet de Tanger d’avril 1958 qui a réuni les dirigeants historiques des mouvements de libération nationale des trois pays centraux du Maghreb. Ce 29 octobre à paris et au Maroc, des milliers de militants maghrébins et européens se sont rassemblé (à Paris ce fut au café Lipp où il a été enlevé) pour commémorer dans le recueillement son souvenir. Le Maghrébin publie une interview de son fils Béchir qui raconte cette inoubliable tragédie maghrébine et une opinion de Djameleddine Ben Chenouff
Tunisie : fermeture de l’ambassade de Tunisie au Qatar : une decision contreproductive, par Fatima Kabba. La semaine dernière, la méfiance des partis politiques mauritaniens, quant à l’impartialité de l’administration lors des prochaines élections législatives et municipales jumelées du 19 novembre prochain, est montée d’un cran. Après Ahmed Ould Daddah, président du RFD (Rassemblement des Forces Démocratiques) qui avait manifesté ces inquiétudes sur la chaîne de radio RFI (voir notre édition du 23 octobre), c’est au tour de la Coalition des Forces du Changement (CFC), qui regroupe onze partis politiques, de manifester ses craintes.
في ليبيا … رؤساء محاكم لا ينفذون الأحكام القضائية د. جمعه أحمد عتيقه –
كانت الحرب العالمية الثانية في أشد أوارها وكانت لندن عاصمة الحلفاء تترنح تحت ضربات طيران المحور مهدده بالسقوط والاجتياح وفى غمار ذلك رفع مواطن بريطاني دعوى قضائية فحواها أن المطار المجاور لبيته قد سبب له أضراراً صحية من جراء ضوضا وأصوات الطائرات التي كانت تدافع عن لندن وأن حالته الصحية والعصبية لم تعد تحتمل ذلك وصدر حكم من القضاء بنقل وإغلاق هذا المطار وكان (تشرشل) في ذلك الوقت حاكماً عسكرياً بسبب ظروف طوارئ الحرب وأمام خطورة وحساسية الوضع وعلاقته بضرورات الدفاع عن بريطانيا ورأت جهة التنفيذ رفع الأمر إلى الحاكم العسكري لأخذ الرأي والمشورة فما كان من الأخير إلا أن (علق) على مذكرة العرض بجمله شهيرة ((لأن تخسر بريطانيا الحرب خير من أن يوقف فيها تنفيذ حكم واحد))
Mauritanie : Les craintes de l’opposition s’amplifient, par Mehdi Amine La semaine dernière, la méfiance des partis politiques mauritaniens, quant à l’impartialité de l’administration lors des prochaines élections législatives et municipales jumelées du 19 novembre prochain, est montée d’un cran. Après Ahmed Ould Daddah, président du RFD (Rassemblement des Forces Démocratiques) qui avait manifesté ces inquiétudes sur la chaîne de radio RFI (voir notre édition du 23 octobre), c’est au tour de la Coalition des Forces du Changement (CFC), qui regroupe onze partis politiques, de manifester ses craintes. Cette alliance électorale reproche au Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) de soutenir des candidatures indépendantes, lesquelles sont issues des rangs de l’ancien parti au pouvoir et des notabilités traditionnelles.
Société : Les Morchidates au Maroc: pourquoi faire ? par Leila Hamili Et voilà qu’entre en scène une cinquantaine de jeunes femmes, la première promotion de morchidates fraîchement formées – en un an – par le ministère des Habous et des Affaires Islamiques. Les morchidates, « guides », « accompagnatrices » et/oui « conseillère en tout genre »… sont missionnées pour accomplir un travail de proximité au sein des mosquées, des associations, des usines, des lycées et des prisons.
Lu : L’écrivain algérien Mouloud MAMMERI parle du spécifique maghrebin et de l’universel. Il est difficile d’évoquer dans un entretien des problèmes aussi compliqués que ceux du spécifique et de l’universel dans la littérature maghrébine d’expression française. Mais l’utilité d’une telle tentative réside dans la rencontre de l’un des premiers romanciers maghrébins d’expression française, dont l’expérience personnelle est étroitement liée à ce problème. Car quand on l’a vécu soi-même, qu’on l’a palpé existentiellement comme l’a fait le défunt Mouloud Mammeri, cette expérience ne peut que subir le feu des polémistes. Pou avoir une idée succincte sur cette expérience, nous avons réalisé le présent entretien deux jours avant la mort accidentelle de Mouloud Mammeri.
Lien: http://www.hebdo.amd-maghreb.org/
Tunisie Verte
Communiqué de presse Oui à l’emploi Non à la pollution de SKHIRA en 2009
Tunis le 29 Octobre 2006 Nous avons appris que la Tunisie et l’Inde ont signé un accord le 26 Septembre 2006 pour le montage d’une usine mixte de production d’Acide Phosphorique pour l’approvisionnement du marché indien. Cette usine sera installée à la SKHIRA port pétrolier au Nord de Gabes où débouchent plusieurs oléoducs et sera opérationnelle en 2009. S’agit-il d’une usine polluante comme celle de la SIAPE à SFAX ? Va-t-on créer un nouveau drame de la pollution à SKHIRA ? A-t-on retenu la leçon de SFAX où plusieurs centaines de personnes sont mortes de cancer et d’autres maladies ? Nous espérons que le Gouvernement Tunisien tienne compte de notre charte qui stipule : Article 4 : Tout développement doit être durable et toute politique doit avoir une triple dimension économique environnementale et sociale. Le coordinateur National de « Tunisie Verte » Abdelkader Zitouni
Arrivée à Tunis du président du Conseil italien Romano Prodi
AFP, le 30 octobre 2006 à 13h09 TUNIS, 30 oct 2006 (AFP) – Le président du Conseil italien Romano Prodi est arrivé lundi à Tunis pour une brève visite « de travail et d’amitié », a-t-on indiqué de source officielle. M. Prodi a été accueilli à son arrivée à l’aéroport Tunis-Carthage par le ministre d’Etat conseiller spécial auprès du président de la République, Abdelaziz Ben Dhia. Il s’est rendu ensuite au palais présidentiel de Carthage où une cérémonie officielle d’accueil lui a été réservée.
Il doit s’entretenir avec le président Zine El Abidine Ben Ali, puis avec le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka. Une rencontre avec des hommes d’affaires tunisiens est également prévue.
M. Prodi doit inaugurer le nouveau siège de l’Institut culturel italien au centre de Tunis avant son départ lundi soir. Avec une valeur d’échanges estimée à 4,1 milliards d’euros en 2005, l’Italie est, après la France, le deuxième partenaire commercial de la Tunisie. Elle occupe aussi la deuxième place en termes d’investissements directs étrangers (571 millions d’euros en 2005). Quelque 600 entreprises italiennes sont implantées en Tunisie et emploient 46.000 personnes. Rome et Tunis collaborent étroitement depuis 2000 dans la lutte contre l’émigration clandestine et la gestion des flux migratoires réguliers au titre de l’octroi de quotas d’entrées de Tunisiens en Italie. AFP
Romano Prodi attendu lundi à Tunis
AFP, le 28 octobre 2006 à 15h29 TUNIS, 28 oct 2006 (AFP) – Le président du Conseil italien Romano Prodi est attendu lundi en Tunisie pour une courte visite officielle, a annoncé samedi à Tunis le porte-parole de la présidence de la République. Cette visite s’inscrit dans le cadre des « relations d’amitié et de coopération » établies entre la Tunisie et l’Italie, a indiqué le porte-parole cité par l’agence tunisienne TAP (offcielle). M. Prodi aura des entretiens avec le président Zine El Abidine Ben Ali et rencontrera Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD), dont le siège temporaire se trouve à Tunis. Une rencontre avec des hommes d’affaires tunisiens est également prévue. Le chef du gouvernement italien doit inaugurer le nouveau siège de l’Institut culturel italien au centre de Tunis et s’adresser à la presse avant son départ lundi soir. Avec une valeur d’échanges estimée à 4,1 milliards d’euros en 2005, l’Italie est, après la France, le deuxième partenaire´commercial de la Tunisie. Elle occupe aussi la deuxième place en termes d’investissements directs étrangers (571 millions d’euros en 2005). Quelque 600 entreprises italiennes sont implantées en Tunisie et emploient 46.000 personnes. Rome et Tunis mènent par ailleurs, depuis 2000, une expérience fructueuse en matière de lutte contre l’immigration clandestine et de gestion des flux migratoires réguliers au titre de l’octroi de quotas d’entrées des Tunisiens en Italie. AFP
Tunisie: les autorités « surprises » par certains propos du représentant de l’Union européenne à Tunis
Associated Press, le 28 octobre 2006 à 20h42 TUNIS (AP) — Les autorités tunisiennes se sont démarquées samedi des propos attribués au représentant de l’Union européenne à Tunis, Marc Pierini, lors d’un point de presse tenu la veille à l’occasion de la fin de sa mission en Tunisie. Il avait déploré la lenteur des réformes politiques convenues entre les deux parties, qui, selon lui, ne vont pas de pair avec les progrès accomplis dans les domaines de la coopération économique et sociale.
Dans un communiqué transmis à l’Associated Press, « une source autorisée » du ministère tunisien des Affaires étrangères s’est déclarée « surprise par certains propos rapportés par des organes de presse et qui donnent une appréciation inexacte de quelques aspects de l’évolution des relations entre la Tunisie et l’UE ». Selon cette source, « le dialogue et les consultations avec les différentes instances de l’Union Européenne se poursuivent de manière régulière, sereine et satisfaisante dans le respect mutuel et dans le cadre des instances appropriées prévues par l’accord d’Association Tunisie-UE ». Elle réaffirme par ailleurs « son attachement aux relations de partenariat avec l’UE et sa détermination à les consolider davantage dans tous les domaines ».
Concernant les questions liées à la gouvernance, à la démocratie et aux droits de l’homme, « la Tunisie, et c’est là son choix propre, poursuit de manière résolue, un processus irréversible de réformes globales qui visent, notamment, la consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’homme, et l’édification d’une société équilibrée et solidaire », précise cette source. Associated Press
La Tunisie souhaite consolider ses liens avec l’UE dans tous les domaines
AFP, le 28 octobre 2006 à 20h31 TUNIS, 28 oct 2006 (AFP) – Le gouvernement tunisien a affirmé samedi son « attachement » au partenariat avec l’Union européenne et sa détermination à le « consolider ». La Tunisie « réaffirme son attachement aux relations de partenariat avec l’Union européenne et sa détermination à les consolider davantage dans tous les domaines », a-t-on indiqué de source autorisée au ministère des Affaires étrangères. « Le dialogue et les consultations avec les différentes instances de l’Union européenne se poursuivent de manière régulière, sereine et satisfaisante dans le respect mutuel et dans le cadre des instances appropriées prévues par l’accord d’association » signé en 1995, a-t-on ajouté.
Ces déclarations ont été faites au lendemain du bilan présenté vendredi par l’ambassadeur de l’UE à Tunis, Marc Pierini, au terme de sa mission. M. Pierini avait fait état d’une évolution « très favorable » au plan économique contrairement à certains programmes liés à la justice et aux droits de l’Homme notamment. « Concernant les questions liées à la gouvernance, à la démocratie et aux droits de l’Homme, la Tunisie, et c’est là son choix propre, poursuit de manière résolue, un processus irréversible de réformes globales qui visent, notamment la consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits de l’Homme », a-t-on indiqué au ministère des Affaires étrangères.
« Les consultations se poursuivent normalement et paisiblement à propos du règlement intérieur du sous-comité +droits de l’Homme et démocratie+ », a-t-on indiqué à Tunis, rappelant que la Tunisie « a été l’un des premiers pays sud-méditerranéens à adhérer, en décembre 2005, à un « programme de modernisation du système judicaire ». Le comité de pilotage de ce programme « poursuit son travail normalement », a-t-on ajouté au ministère des Affaires étrangères, rappelant que « tout financement aux associations et organisations non gouvernementales tunisiennes doit nécessairement obtenir une autorisation préalable des autorités tunisiennes ». M. Pierini avait notamment évoqué des financements bloqués au profit d’organisations non gouvernementales comme la Ligue des droits de l’homme et jugé « nécessaire » le fonctionnement du sous-comité des droits de l’Homme Tunisie-UE. AFP
Des experts tirent la sonnette d’alarme sur l’obésité infantile au Maghreb
AFP, le 29 octobre 2006 à 16h15 TUNIS, 29 oct 2006 (AFP) – Des médecins et nutritionnistes du Maghreb, réunis ce week-end en congrès à Tunis, ont souligné l’urgence de combattre l’obésité, notamment infantile, qui ne cesse de progresser. « L’accent a été mis essentiellement sur l’urgence de mettre en route des programmes nationaux de prévention de l’obésité infantile dans tous les pays du Maghreb, où ils font encore défaut », a indiqué dimanche à l’AFP le Dr. Khémaies Nagati, président de l’Association des Sciences de la Nutrition (Atsn).
Réunis à l’initiative de l’Atsn avec des médecins français et britanniques, les experts d’Algérie, Libye, Maroc et Tunisie, ont évoqué une nécessaire « réhabilitation » de l’activité physique, dans les villes et surtout parmi les femmes qui forment les plus gros contingents d’obèses, a indiqué le Dr. Nagati. L’obésité toucherait entre 3 et 5% des enfants au Maghreb, mais ce taux grimpe à 10% si l’on compte les enfants en surpoids, à la limite de l’obésité, a ajouté ce médecin endocrinologue.
Le phénomène gagne du terrain chez les jeunes et « un enfant en surpoids à tous les risques de devenir un jeune ou un adulte obèse », a-t-il averti. Chez les adultes, les chiffres sont alarmants. En Algérie, une enquête régionale récente établit que 53% des femmes sont obèses ou en surpoids. Ce taux est de 36% pour des hommes. Outre les insuffisances de la prévention, les changements socioéconomiques, la surconsommation attisée par la publicité, la sédentarité sont globalement incriminés dans la propagation du fléau, source de maladies graves et coûteuses pour les budgets de la santé. L’obésité n’est pas perçue comme une maladie dans certaines régions du Maghreb, où l’embonpoint est plutôt perçu comme un signe de prospérité, voire de bonne santé. AFP
L’avenir de la Toile débattu par tous ses acteurs à Athènes
Par Raphaël HERMANO AFP, le 30 octobre 2006 à 13h32
VOULIAGMENI (Grèce), 30 oct 2006 (AFP) – Un an après le refus des Etats-Unis de céder un pouce de leur contrôle sur l’internet, les représentants de plus de 90 Etats et les grands acteurs du réseau ont commencé à se réunir lundi à Vouliagmeni, dans la banlieue d’Athènes, pour parler de l’avenir de la Toile. Baptisée Forum sur la gouvernance de l’internet (FGI), cette rencontre d’une ampleur inédite placée sous l’égide de l’ONU est consacrée pendant quatre jours à nombre des grands thèmes qui agitent le Net : cybercriminalité, liberté d’expression, coût du réseau, protection des données personnelles. « Le défi est d’amener à coopérer deux cultures : la communauté internet avec son cadre de décision informel, du bas vers le haut, et le monde plus officiel et structuré des gouvernements et des organisations internationales », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan dans une message lu à la tribune par son conseiller spécial pour l’internet, Niti Desai.
Parmi les quelque 1.200 participants au forum figurent, en plus des Etats, les principales sociétés opérant sur la Toile, notamment Yahoo!, Google, et Microsoft, les grandes institutions internationales (UE, OCDE) ou encore les « pères » de l’internet, les chercheurs Vint Cerf et Robert Kahn. La délicate question du contrôle américain sur la Toile devrait s’inviter aux débats, même si elle n’est pas explicitement inscrite au programme du forum. Le Sommet sur la société de l’information de Tunis, en novembre 2005, avait été marqué par une vive opposition entre Washington et le reste du monde au sujet du statut de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), organisme sous contrôle du gouvernement américain chargé de la gestion technique du réseau, qui a notamment le rôle clé d’attribuer les « noms de domaines » (les .fr, .uk, .net ou .com).
Les Etats-Unis avaient refusé de céder sur cette question, mais avaient, en guise de compromis, accepté le principe de création du FGI. « Fondamentalement, nous connaissons les positions de chacun sur cette question. Ici, il s’agit d’un débat et pas d’une négociation, nous n’allons donc pas nous étendre sur ce seul problème », veut croire Markus Kummer, coordinateur du groupe de travail de l’ONU sur la gouvernance de l’internet. Le principal négociateur américain sur l’internet, David Gross, ainsi que le patron de l’Icann, Paul Twomey, devaient s’exprimer au cours de l’après-midi. Dans un discours à l’ouverture du forum, la commissaire européenne à la Société de l’information et aux médias, Viviane Reding, a pour sa part concentré ses attaques sur les Etats qui censurent l’internet et traquent leurs cyberdissidents. « La liberté est souvent vue comme une menace par ceux qui ne croient pas aux droits de l’Homme et qui veulent imposer leur vision du monde ou leurs croyances religieuses », a-t-elle dit.
« L’élément clé pour la Commission européenne est de garder l’internet comme un lieu ouvert et sans censure, où tous les citoyens peuvent communiquer les uns avec les autres sans demander la permission de personne, encore moins celle de leurs gouvernements », a-t-elle poursuivi. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ou de la liberté d’expression, comme Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF), représentées au forum, entendent bien faire de cette question de la censure un sujet central des débats. Même si le FGI n’a pas de pouvoir de décision, ses promoteurs espèrent qu’il débouchera sur un large corpus de « bonnes pratiques » qui s’imposeront ensuite aux organisations, avance Markus Kummer.
AFP
Lula réélu président du Brésil avec plus de 60 % des voix
AFP, le 30 octobre 2006 à 02h48 BRASILIA, 29 oct 2006 (AFP) – Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été réélu triomphalement dimanche au second tour de l’élection présidentielle avec plus de 60% des voix. Sur plus de 99% des votes dépouillés, Lula a obtenu 60,8% des voix contre 39,2% à son rival social-démocrate Geraldo Alckmin. Dans son discours de remerciement aux électeurs dans un hôtel de Sao Paulo, Lula a indiqué qu’il continuerait « de gouverner pour tous mais que les pauvres auront la préférence » dans son prochain gouvernement.
« Le Brésil connaît un moment magique de consolidation de la démocratie brésilienne », a dit Lula qui a souligné que sa victoire était « celle de la sagesse du peuple brésilien, qui a senti que sa vie s’était améliorée ». « Et contre cela, il n’y a pas de rival », a-t-il expliqué. Revêtant un tee-shirt où l’on pouvait lire « La victoire est celle du Brésil », Lula a aussi indiqué qu’il mènerait un « politique budgétaire dure ». Selon lui, la solution des problèmes du Brésil « réside dans la croissance de l’économie et de la distribution des revenus ». Son adversaire Geraldo Alckmin lui a téléphoné moins d’une heure et demi après la fermeture du scrutin pour reconnaître sa défaite. Dès l’annonce des résultats, plusieurs milliers de partisans de Lula ont commencé à faire la fête sur l’avenue Paulista, principale artère de Sao Paulo. Au son des percussions, les refrains de la campagne électorale –« Olé, Olé, Olé, Ola, Lula, Lula » et « Lula de nouveau avec la force du peuple »– résonnaient au milieu d’un concert de klaxons.
Lula obtient un score proche de celui qu’il avait obtenu en 2002 lors de sa première élection à la présidence : 61,2% contre un autre membre du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), José Serra, gouverneur élu de l’Etat de Sao Paulo. Le 1er octobre, l’ancien ouvrier métallurgiste et dirigeant syndical devenu président en 2002 avait manqué de justesse la réélection au premier tour. Il avait obtenu 48,6% des voix contre 41,6% à M. Alckmin. Ce ballottage surprise avait été provoqué par le scandale de l’achat d’un dossier anti-opposition par son Parti des travailleurs (PT), intervenu en pleine campagne électorale, à quinze jours seulement du scrutin. Mais le président n’a cessé de progresser dans les sondages pendant la campagne du second tour et au fil des quatre face-à-face télévisés qui ont opposé les deux concurrents.
Geraldo Alckmin a concentré ses attaques sur les scandales de corruption du mandat de Lula et dénoncé la faible croissance économique du Brésil face aux autres pays émergents. Mais le président sortant a pris l’avantage en profitant du flou du programme de son adversaire. Lula s’est positionné comme le défenseur des plus pauvres en s’appuyant sur les bons résultats de la lutte contre l’inflation, sur la hausse du salaire minimum et l’extension des programmes d’aide sociale. Le président sortant a accusé son adversaire de mettre en péril l’emploi par des projets de diminutions draconiennes des dépenses de l’Etat et de vouloir remettre en cause le programme « Bourse famille », qui bénéficie à 11 millions de familles démunies. Il a aussi accusé M. Alckmin de vouloir nationaliser les principales compagnies nationales brésiliennes comme Petrobras, Banco do Brasil, les Postes, réussissant à mettre son adversaire sur la défensive.
L’impact négatif du scandale du « Dossiergate » sur le candidat Lula a perdu de la force en l’absence de nouvel élément dans l’enquête. La police fédérale n’a pas beaucoup avancé sur l’origine des 800.000 dollars trouvés en possession de deux proches du PT et destinés à payer un prétendu dossier anti-opposition. Ce scandale du dossier fait l’objet d’une procédure d’annulation de la candidature de Lula déposée par l’opposition devant la justice électorale. Mais la légitimité acquise par Lula dans les urnes rend politiquement improbable une telle issue. AFP
PORTRAIT : Lula, l’ancien métallo qui a conquis le Brésil
par Terry Wade AFP, le 30 octobre 2006 à 00h44 SAO PAULO, 30 octobre (Reuters) – le président sortant Luiz Inacio Lula da Silva a été réélu dimanche avec plus de 60% des voix pour un second mandat, a annoncé le Tribunal supérieur électoral brésilien après dépouillement de 91% des bulletins. Les scandales qui ont émaillé ses quatre premières années au pouvoir ont entamé son autorité morale, sa conversion à l’orthodoxie économique a pu décevoir une partie de ses partisans.
Au premier tour le 1er octobre, il avait obtenu 49,3% des voix, contre 40,9% à son rival social-démocrate, le très terne Geraldo Alckmin. Le président-candidat ne porte plus tout à fait les mêmes espoirs qu’il y a quatre ans, lorsqu’il était devenu le premier chef d’Etat brésilien issu de la classe ouvrière et qu’il incarnait une nouvelle ligne politique en Amérique du Sud. Mais cet ancien ouvrier métallurgiste, qui a fêté ses 61 ans, jouit toujours du soutien des couches les plus pauvres de l’électorat brésilien. Petit, trapu, la barbe grisonnante, Lula ne possède pas le raffinement de ses prédécesseurs à la présidence. Il n’a jamais fréquenté l’université et ne parle aucune langue étrangère.
Depuis la fin des années 1970, il est à la pointe du combat pour le sort des pauvres et de la classe ouvrière du Brésil et a payé son engagement sous la dictature militaire. Et son aura d’ex-leader syndical et ses talents de tribun restent intacts. « Ils sirotent des cocktails sur leurs yachts et osent dire que Lula fait la charité aux pauvres. C’est tellement facile pour ces gens au ventre plein de dire aux pauvres qu’ils ne peuvent pas manger », a-t-il lancé lors d’un meeting à Brasilia. Son action politique est un mélange de programmes sociaux comme la Bolsa Familia, la bourse des familles qui fournit une aide alimentaire à onze millions de foyers démunis, ou l’augmentation du salaire minimum, et de rigueur budgétaire et monétaire qui trouve un écho auprès des investisseurs.
A L’ECOLE DU SYNDICALISME
Homme du peuple qui sait ce que c’est que d’avoir faim, soulignent ces partisans, Lula est né dans l’Etat de Pernambuco, dans le nord-est du pays. Il émigre très jeune vers Sao Paulo, voyageant treize jours durant sur le plateau arrière d’un vieux pick-up en compagnie de sa mère et de ses frères et soeurs. Ouvrier d’usine dès l’adolescence, il perd un doigt dans un accident du travail. En 1967, il entre dans le syndicalisme sous la houlette de son frère, un prêtre marxiste. Deux ans plus tard, il est propulsé leader syndical à Sao Bernardo do Campo, berceau de l’industrie automobile brésilienne près de Sao Paulo où il possède toujours un modeste appartement. Le mouvement syndical, les échanges avec les organisations ouvrières des Etats-Unis ou d’Europe, remplacent la formation universitaire que Lula n’a pas reçue. Jeté en prison par les militaires en 1980, il fonde peu de temps après le Parti des travailleurs (PT), dont il fait l’une des plus puissantes formations de la gauche latino-américaine.
En 1989, il se lance pour la première fois dans la conquête de la fonction suprême et passe de peu à côté de la victoire. Mais Fernando Collor de Mello, soutenu par l’influente chaîne de télévision Globo, le devance. Il lui faudra trois autres tentatives pour s’imposer, non sans avoir tempéré son discours marxisant, supprimant les propositions les plus radicales de son programme qui faisaient frissonner la communauté financière, et s’entoure de conseillers spécialistes du marketing politique. Fini le refus d’honorer la dette brésilienne ou la dénonciation radicale des politiques prônées par les institutions financières internationales, FMI en tête. « Le monde et le Brésil ont changé, le Parti des travailleurs et moi-même avons changé », explique-t-il alors. Arrivé au pouvoir, il se positionne comme un pragmatique, se tenant soigneusement à distance de l’opposition idéologique entre George Bush et Hugo Chavez qui agite l’Amérique du Sud.
Au sein de la gauche brésilienne, ses politiques fiscales et monétaires passent mal. A l’image d’Heloisa Helena, ancienne alliée de Lula qui se présente à la présidence sous l’étiquette du Parti du socialisme et de la liberté (PSOL), l’aile gauche du PT se rebiffe, critiquant le recentrage de Lula. Mais Lula sait jouer des symboles. Lors de son ultime meeting de campagne pour le premier tour, il est retourné à Sao Bernardo do Campo, là même où tout a commencé. AFP
OU VA L’ARGENT DU PETROLE DES PAYS DU GOLFE?
Houcine Ghali, Genève Houcine.ghali@bluewin.ch De 15 dollars en 1990, le prix du baril de pétrole est passé à 80 dollars durant l’été 2006!! Les pays du Golfe ( Arabie Saoudite, Koweit, Emirats Arabes Unis, Oman, Bahreïn et Qatar) croulent sous les montagnes de dollars puisqu’ils ont en engrangé 256 milliards en 2004, 300 en 2005 et 320 cette année. Or, ces centaines de milliards de dollars n’ont pas profité aux peuples de la région ni à ceux des autres pays arabes qui n’ont point de pétrole et se trouvent obligés d’emprunter aux banques occidentales, au FMI et à la Banque mondiale pour financer leurs projets et subvenir aux besoins de leurs populations. Même en Arabie Saoudite, qui a pourtant bénéficié de la part du lion du pactole pétrolier des pays de l’OPEP, avec 110 milliards en 2004, 130 en 2005 et autant en 2006, la pauvreté n’a pas épargné un grand nombre de citoyens de souche, le chômage frappe un jeune sur deux et la dette du PNB a avoisiné les 97% en 2002 pour être ramenée à seulement 70% en 2003 et stagnée à 65% actuellement. C’est qu’en Arabie Saoudite, où le roi se targue de porter le titre de « khâdimou el haramein », le plus gros de la manne pétrolière est divisée sur les 7 000 princes qui forment la famille régnante, avec une part plus consistante aux membres du gouvernement féodal, avant de consacrer le reste au budget de l’Etat. C’est ainsi qu’on explique l’endettement de l’Etat pour subvenir à ses besoins courants ( écoles, hôpitaux, construction de routes, salaires des fonctionnaires, etc..). Et c’est ainsi qu’on comprend comment des princes comme Al Walid multiplient les achats des hôtels 5 étoiles en Suisse et ailleurs, amassent des milliers d’actions dans les trusts les plus importants en Occident et détiennent dans les banques helvétiques et américaines et leurs filiales implantées aux paradis fiscaux et au secrets impénétrables, des dizaines de milliards de dollars, eux qui n’ont jamais travaillé ni fructifié un quelconque capital gagné par la sueur de leur front! Les dirigeants des autres pays du Golfe en font de même. Businessmen dans leurs pays et bailleurs de fonds en Occident, ils ont multiplié les investissements massifs dans les infrastructures et les projets pharamineux de leurs pays, en leurs noms familiaux et non en celui de l’Etat, comme ils drainent d’énormes sommes en milliards de dollars pour les placer dans les banques européennes et américaines, acquérir des palaces hôteliers et construire des châteaux en Suisse, en Espagne et en France. Et pourtant, les dirigeants des pays du Golfe gouvernent au nom de Dieu le miséricorde et se réfèrent incessamment au prophète qui a insisté sur le partage et l’aide des pauvres! Les islamistes de tout poil font la sourde oreille devant cette pratique mafieuse des familles régnantes au Golfe. Tout simplement parce qu’ils en tirent un profit substantiel et au diable les principes fussent-ils tirés du Coran et prescrits par l’islam.