8 avril 2011

TUNISNEWS
10 ème année,  N°3972 du 08.04.2011
archives : www.tunisnews.net 


AFP: Les anciens ministres de Ben Ali interdits de voyager

AP: Tunisie: mandat de dépôt à l’encontre de l’ancien patron de la douane

AFP: Tunisie: les voyagistes reprennent l’activité sur toutes les « destinations touristiques »

FTCR: Communiqué


REVUE DE PRESSE

                                                                                                    Les anciens ministres de Ben Ali interdits de voyager


AFP 08/04/11 20h23
 
Tous les ministres et conseillers du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali sont interdits de voyage par une décision de justice, a annoncé vendredi l’agence officielle TAP.   Cette décision s’applique également aux personnes impliquées dans des affaires de corruption et les proches de l’ex-président, « dans l’attente des décisions qui seront prises à leur sujet par le juge d’instruction », précise l’agence.   Toujours de source judiciaire, l’agence de presse tunisienne a annoncé qu’un mandat de dépôt avait été émis à l’encontre de l’ancien directeur général de la Douane et ancien ministre du commerce, Slimane Ourak, sans toutefois préciser les charges retenues contre ce dernier. (belga)


AFP 08/04/11 20:08

TUNIS (AP) — Un mandat de dépôt a été émis vendredi à l’encontre de l’ancien directeur général de la douane et ex-ministre éphémère du Commerce Slimane Ourak, a annoncé l’agence de presse officielle TAP dans une dépêche laconique. L’agence, qui cite une « source judiciaire » relevant du ministère de la Justice, ne précise pas les chefs d’accusations retenus contre le prévenu. M. Ourak, 56 ans, a dirigé de main ferme les rouages de la douane de 2004 à 2010, période au cours de laquelle le clan de Leïla Trabelsi, la deuxième épouse de l’ex-président Zine el Abidine ben Ali, importait sans aucun contrôle et sans payer de taxes douanières toutes sortes de produits, selon des sources portuaires. Les Trabelsi ont des années durant inondé le marché local de matériels et denrées asiatiques, portant un grand préjudice à l’économie nationale. Comme pour le récompenser pour les services rendus, l’ancien chef d’Etat avait promu M. Ourak ministre du Commerce fin décembre -un poste qu’il n’a occupé que pendant deux semaines puisque le régime est tombé le 14 janvier. Slimane Ourak est la sixième haute personnalité du régime déchu placée sous les verrous. Il a été précédé par le général Ali Sériati, ancien chef de la garde présidentielle, Rafik Belhaj Kacem, ministre de l’Intérieur, Abdelaziz Ben Dhia, porte-parole officiel de la présidence, Abdelwahab Abdallah, conseiller politique surnommé le « Goebels » de Ben Ali, et Abdallah Kallel, ex-ministre de l’Intérieur et président du Sénat. Par ailleurs, la TAP fait état d’une mesure judiciaire portant « interdiction de voyage à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et aux proches du président déchu, ministres et conseillers ». Cette mesure préventive entre en vigueur « dans l’attente des décisions qui seront prises à leur sujet par le juge d’instruction », ajoute l’agence, qui ne mentionne pas les noms des personnes visées. Au lendemain de la fuite de Ben Ali en Arabie Saoudite, le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi avait fait état d’une liste de plus de 50 personnes du clan Ben Ali/Trabelsi faisant l’objet de poursuites judiciaires. AP  


Tunisie: les voyagistes reprennent l’activité sur toutes les « destinations touristiques »


AFP – Le 8 avril 2009

PARIS — Les voyagistes français ont repris leur activité sur « l’ensemble des destinations touristiques » en Tunisie à compter de vendredi, a indiqué l’Association des tour-opérateurs français (Ceto).

« On ouvre l’ensemble des destinations touristiques sur la Tunisie (…) à partir d’aujourd’hui. C’est un retour à la normale », a déclaré à l’AFP René-Marc Chikli, président du Ceto. « On considère qu’il y a aujourd’hui en place tout un dispositif de sécurité, qui permet à nos clients de voyager dans les destinations touristiques », a-t-il précisé. Le site internet du ministère des Affaires étrangères français mentionnait toujours en fin d’après-midi qu’il « reste déconseillé de se rendre dans l?intérieur » de la Tunisie. La dernière actualisation de cette mise en garde remonte au 15 février. Face aux troubles qui ont conduit à la chute du président Zine El-Abidine Ben Ali, le quai d’Orsay avait déconseillé à la mi-janvier les voyages non urgents vers ce pays. Cette recommandation avait entraîné le retour anticipé de quelque 9.000 vacanciers français. Le ministère avait ensuite levé le 12 février ses restrictions de voyage sur des villes côtières tunisiennes (Monastir, Hammamet, Sousse..) et l’île de Djerba, mais continué de déconseiller de se rendre dans l’intérieur du pays. Le Quai d’Orsay recommandait toujours vendredi d’éviter « les sorties dans les zones isolées ». « Les déplacements dans les zones frontalières entre l?Algérie et la Tunisie et les déplacements non accompagnés dans les zones désertiques sont formellement déconseillés », précisait-il. En France, la destination Tunisie attire au total 1,4 million de vacanciers (sur 6 millions de touristes en moyenne par an en Tunisie) et pèse lourd dans le chiffre d’affaires des voyagistes. Le tourisme assure près de 7% du PIB tunisien et emploie jusqu’à 400.000 personnes, directement et indirectement, sur une population totale de 10 millions d’habitants.  


COMMUNIQUÉ DE LA FÉDÉRATION DES TUNISIENS POUR UNE CITOYENNETÉ DES DEUX RIVES (F.T.C.R.)

ACCORD TUNISO – ITALIEN SUR LES HARRAGAS APRÈS LA JOIE DE COURTE DURÉE RETOUR DES PRATIQUES NON LÉGALES DÉLÉGATION DE LA F.T.C.R. A VINTIMILLE  


  

Tunis le 8 avril 2011 Après s’être réjouie comme la majorité des tunisiens, de l’octroi devisas humanitaires de court séjour aux harragas tunisiens arrivés surl’île de Lumpadusa la F.T.C.R. exprime son inquiétude de voir lesanciennes pratiques non conformes aux droits et conventions en matière de droits des migrants de retour. La F.T.C.R. a manifesté sa satisfaction de l’attitude nouvelle dugouvernement issu de la révolution tunisienne qui a rejeté les menaces du gouvernement italien de Berlusconi de refouler des milliers de migrants tunisiens par bateaux militaires. Cependant nous venons de prendre connaissance de la contrepartie des20 000 visas temporaires octroyés par le gouvernement italien quisemblent être acceptée par les autorités tunisiennes selon desdépêches de presse : le rapatriement forcé par petits contingents à l’abri des médias et en présence des autorités consulairestunisiennes. Dans le cas où ces mesures de rapatriements collectifs forcéss’avèrent vérifiées, la F.T.C.R. exprime ses vives protestations etrappelle que tout accord bilatéral doit être conforme au droit et aucas particulier toutes mesures d’éloignements forcés sont illégales du point de vue du droit international. Il est grand temps de mettre finaux accords inégaux et non-conformes au droit en matièred’immigration. En outre la F.T.C.R. informe l’opinion publique des mesquineries desautorités italiennes quant à l’application de leur propre demande.Celle-ci concerne les migrants arrivés à Lumpadusa avant mardi dernier minuit. Or les 40 tunisiens embarqués sur un avion hier soir à l’aéroport de Lumpadusa à destination de Tunis avaient foulé la sol del’île italienne à 0 h 25 (nous en avons la preuve) donc ils étaientbien dans les eaux territoriales italiennes avant minuit. La F.T.C.R. réitère de voir les principes démocratiques et du respectdes intérêts du peuple tunisien apportés par la révolution tunisiennes’appliquer enfin au ministère tunisien des affaires étrangères. Elledemande la création d’un nouveau ministère de l’immigration chargé de gérer les intérêts des migrants tunisiens dont le nombre dépasse lesdix pour cent. La F.T.C.R. s’engage à continuer son combat entamé depuis 38 ans enfaveur des droits des migrants tunisiens et annonce l’envoi d’unedélégation dimanche 9 avril 2009 à Vintimille conduite par le camarade membre de son bureau fédéral Mouhieddine CHERBIB. Pour la FTCR, le président Tarek BEN HIBA

FTCR – 5, rue de Nantes – 75019 PARIS Tel/Fax 01 40 34 18 15 – ftcr@ftcr.euwww.ftcr.eu


                                                                  Lelivre de Béji Caid Essebsi bat les records des vente, la traduction arabe en librairie


Qui peut dire maintenant que les Tunisiens ne lisent plus ? Les mémoires de Béji Caid Essebsi, publiées, il y a deux ans, jour pour jour,  (9 avril 2009),en français viennent de battre le record absolu des ventes en librairie (dans leur catégorie) avec 7000 exemplaires. Dès sa sortie, le livre, édité par Sud Editions, sous la direction de Mohamed Masmoudi, a connu un franc succès, ce qui a conduit l’éditeur à multiplier les réimpressions, avec une accélération après le 14 janvier et  l’arrivée de l’auteur à la tête du gouvernement. Il faut dire que les Tunisiens retrouvent goût à la lecture et montrent un réel engouement à découvrir nombre de livres qui les concernent de près, publiés à l’étranger, et censurés par l’ancien régime.

Un seul regret était alors exprimé par les lecteurs arabophones, l’absence d’une version arabe. C’est désormais chose faite, la traduction arabe, effectuée par Mohamed Maali, vient juste de paraître. Un livre dense, de 500 pages, avec un cahier de photos historiques et pas moins,  de 15 documents, en annexes(1).

Aussi, et pour marquer le lancement de la traduction arabe du livre de Béji Caïd Essebsi , coïncidant avec la commémoration du XIème anniversaire de la disparition de Bourguiba, l’éditeur Mohamed Masmoudi a eu l’heureuse initiative d’organiser une rencontre-débat, ce vendredi 8 avril, à partir de 16 heures, à l’Espace Sophonisbe à Carthage. Deux intervenants de marque ont été invités : le Pr Abdelmajid Charfi, éminent universitaire, traitera du projet sociétal de Bourguiba, alors que l’ancien ministre des Affaires Etrangères, Said Ben Mustapha, traitera de la diplomatie bourguibienne et de la place de la Tunisie dans le concert des nations.

Bientôt les mémoires de Mansour Moalla

Il faut dire que cette collection de Sud Editions, aux couvertures en Rouge et Noir, se confirme de plus en plus, avec une dizaine de titres, comme une série d’excellence. Nous lui devons en effet les ouvrages de Mohamed Charfi, Said Mestiri, et d’autres illustres auteurs. Bientôt, elle nous gratifiera des mémoires tant attendues d’une autre grande figure tunisienne, Mansour Moalla.

Source: « Leaders » Le 08-04-2011

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/le-livre-de-beji-caid-essebsi-bat-les-records-des-vente-la-traduction-arabe-en-librairie?id=4769


                                                                                             Pourquoi toute cette haine ? Nous sommes tous des Tunisiens libres !


 

Les Tunisiens sont différents, et ce n’est guère un phénomène nouveau. Ils sont différents et l’ont toujours été  dans leurs convictions, leurs idéologies, leurs cultes, leurs visions, leurs  pays et régions d’origine, leurs appartenances sociales, leurs catégories professionnelles, leurs générations, leurs pratiques de toutes sortes,…Ils sont différents, mais très fortement unis autour des mêmes acquis, depuis le 14 Janvier : Tunisiens, Citoyens, Libres, Unis contre la dictature et la répression. Alors pourquoi  toutes ces divisions  précoces ? Pourquoi tous ces échanges de  haine ? Pourquoi tout ce manque de conscience ? Pourquoi, ayant recouvré leur liberté, oublient-ils la tolérance et se tournent vers la violence ? Ils sont tout de même connus pour leur  pacifisme et  leur esprit d’ouverture. Il est tout à fait normal que nous soyons différents. Il est même impératif que nous exprimions nos différences dans le nouveau paysage démocratique, mais il est tout aussi important de comprendre que nous devons nous accepter les uns les autres. Cette problématique se trouve aussi projetée sur le plan politique : Une guerre est ouverte entre  partisans et sympathisants  des différents partis. Une guerre peut-on dire, tout à fait légitime, mais qui semble, dépasser les limites tolérées : les Tunisiens s’insultent, ne se respectent plus, voire même se bagarrent et commencent à agresser ceux qui sont différents d’eux, sur les lieux publics et sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, nous oublions  que lorsqu’on parle de liberté et de démocratie, il faut, tout d’abord, tourner le dos à tout ce qui s’apparente à la théorie du parti unique, de la religion unique, de l’idéologie unique et du modèle unique. Tous ceux qui nous semblent différents ont le droit d’exister. Même si ceci nous semble dangereux pour le pays, nous n’avons pas le droit de nous y opposer : c’est la loi de la démocratie . Alors, arrêtons toutes les formes de violence contre ceux qui sont différents de nous, car il y a bien des méthodes beaucoup plus intelligentes pour exprimer nos tendances et nos idées, ou même les propager. Sans raisons valables, une guerre  s’est déclenchée entre les femmes. Il faut tout simplement que les femmes non voilées acceptent celles voilées et arrêtent de publier, sur les pages des réseaux sociaux, des commentaires et des photos qui touchent leurs compatriotes dans  leur dignité. Il y en a certaines parmi ces dernières qui ont souffert de la répression plus que toutes les autres. Les voilées, à leur tour, ne doivent pas juger explicitement  les autres femmes émancipées, ou leurs imposer des modèles de comportement ni même accepter que des hommes, barbus ou non, peu importe, agressent leurs compatriotes femmes dans la rue. Une femme non voilée est en droit de refuser de se voir imposer le port du voile, ou qu’on lui interdise une certaine tenue vestimentaire ou comportementale. Celle voilée n’acceptera pas non plus qu’on la discrimine pour son apparence ou qu’on lui interdise des droits, à cause de ses tendances religieuse : Nous voyons bien qu’elles ont le même souci : rester libres. Sur un autre plan, ceux qui veulent  défendre un parti politique, doivent mettre en valeur ses principes, ses actions, son programme ainsi que les qualités de ses représentants. Il relève de la faiblesse de chercher à discréditer des hommes politiques, ou insulter les autres aux seuls motifs qu’ils nous déplaisent  ou que nous  ne partageons  pas leurs idées, ou encore pour renforcer d’autres partis. Aussi, certains activistes seraient-il plus inspirés  d’encourager les coalitions avec leurs partis et leurs semblables .  Vous me direz qu’ils sont libres de leurs choix, mais, au fait, il a  déjà été remarqué que plusieurs partis ne sont pas différents, et que, dans la précipitation des faits, nous avons besoin de leur union qui constituera une  force réelle, exactement comme notre Tunisie aurait besoin de notre union, dans nos différences, ce qui ferait pour nous un bel avenir. Il faut aussi rappeler que ceux qui ont choisi de demeurer apolitiques,  sont aussi libres de leur choix, dans la mesure où ils restent des électeurs bien avertis et conscients de leur environnement politique,  mais aussi dans la mesure où ils peuvent toujours participer à la construction de leur pays, en s’investissant dans le mouvement associatif ou dans toute forme d’action de sensibilisation, de motivation, de formation et d’assistance à leurs concitoyens.  Nous avons tous le droit d’être politisés ou non, de pratiquer la religion de notre choix, de nous exprimer librement, de mener la vie qui nous plait, de porter les habits qui nous conviennent,  de soutenir un parti, une association, une ONG, une personnalité ou une cause, tant que nous le faisons dans le respect de l’autre. Nous avons tous  droit à la liberté que nous avons chèrement acquise. Alors unissons-nous et faisons de nos différences un atout  plutôt qu’une source de conflit. Ne serait-il pas plus judicieux pour nous, de militer ensemble, chacun dans sa structure ou son environnement, pour imposer, aux futurs membres de la constituante, un engagement pour  la non discrimination et le respect des libertés individuelles. Toute atteinte à la liberté de l’autre, par le jugement, l’interdiction, la moquerie, l’agression physique ou morale, est à mon avis une forme de violence. Alors, chers Tunisiens disons « Stop à la violence » : cessons  de nous quereller, et apprenons à accepter le droit à la différence. Notre  révolution était celle de la liberté, certes, mais la liberté des uns s’arrête là où celle des autres commence. Source: « Leader » Le 08-04-2011 Lien: http://www.leaders.com.tn/article/pourquoi-toute-cette-haine-nous-sommes-tous-des-tunisiens-libres?id=4765  


                                                                                                                 A l’Hôtel Africa de Tunis, la révolte continue


 

Le cuisinier balaie, tandis qu’un réceptionniste retape les fauteuils couleur crème du hall transformés en lits de camp. Depuis des semaines, l’Hôtel Africa de Tunis, 5 étoiles, 214 chambres, 217 salariés, est occupé nuit et jour par ses employés en grève. L’établissement mitoyen du ministère de l’intérieur sur l’avenue Habib-Bourguiba, qui a servi de QG à toute la presse pendant la révolution tunisienne et abrité les studios d’Al-Jazira, est toujours cerné, comme avant la chute de l’ancien régime, par des hautes palissades de fer. Mais sur ces dernières, cette fois, ce sont d’autres noms, ceux de la direction, qui sont accolés au mot « dégage ». « Le 24 janvier, nous avons écrit une lettre au patron pour lui demander des augmentations de salaire et la régularisation des contractuels. Une soixantaine d’entre nous ont dépassé la période limite de quatre ans en contrat à durée déterminée », explique un technicien, soucieux, comme les autres employés qui se relaient sur le piquet de grève, de garder l’anonymat. En retour, poursuit-il, promesses et menaces se sont succédé :« C’était comme le dernier discours de Ben Ali : dans deux ans… » Une bonne partie des salariés a alors adhéré au syndicat UGTT, très actif pendant le soulèvement populaire qui a abouti à la fuite de l’ancien président Ben Ali, le 14 janvier. « Pour la dignité » La situation s’est enlisée. Peu à peu, les réservations n’ont plus été acceptées. « La direction nous a menacé de fermer, on n’y a pas cru, soupire le technicien. Mais ils ont demandé à Al-Jazira de quitter les lieux, sous prétexte qu’ils ne pouvaient plus assurer leur sécurité, et, le dernier client parti, ils ont tout fermé, le 10 février. Depuis, nous sommes ici. » Propriétaire de l’hôtel, le groupe El Mouradi, dirigé par Mejid Mhiri, considéré comme proche de l’ancien président Ben Ali, possède 17 autres établissements et emploie près de 30 000 personnes en Tunisie. « Ils ont peur, s’ils cèdent, que tout le groupe se mette en mouvement », soupçonnent les employés d’Africa. « De toute façon, l’Etat est en crise, les touristes ne sont pas là, le groupe El Mouradi est encore gagnant », râle le marbrier. Des procès ont été intentés, perdus et gagnés à tour de rôle. Les grévistes, délogés par la force une fois, ont « repris le contrôle » des lieux dès le lendemain. Les discussions se sont poursuivies, tendues, sans aboutir jusqu’ici. « Ils ont voulu qu’on retire le mot « dignité » sur nos banderoles », indique, ironique, un agent d’entretien. Partout en Tunisie, malgré les appels à la patience du gouvernement, des mouvements de grève « pour la dignité », slogan de la révolution, ont surgi dans les usines et les entreprises. A l’Hôtel Africa, les employés connaissent la bonne santé financière de l’établissement. Ce fameux mois de janvier, avec 1,3 million de dinars (658 000 euros environ), le chiffre d’affaires de l’hôtel transformé en salle de rédaction a battu tous les records. Source: « Le Monde.fr » Le 08-04-2011 Lien: http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011/04/08/a-l-hotel-africa-de-tunis-la-revolte-continue_1504851_1466522.html  


                                                                                    OPTION POUR L‘INCONNU : Les Occidentaux choisissent la rue arabe


 

Le 17 décembre 2010, le jeune Mohamed Bouazizi commet un geste de désespoir en s’immolant par le feu à Sidi Bouzid au centre de la Tunisie. Cet acte pourtant spectaculaire aurait pu passer inaperçu car ce n’était pas pour la première fois que quelqu’un se suicidait par le feu en Tunisie. Mais l’appartenance de Bouazizi à une vieille tribu très respectée en Tunisie va donner une ampleur inattendue à cet événement. Lorsque Bouazizi décède le 4 janvier 2011, les manifestations de protestations vont commencer lors de ses obsèques et ces manifestations vont être médiatisées à outrance par la chaine Al-Jazira et d’autres médias internationaux. Incapable de résister à cette bourrasque, le président Zine El-Abidine Ben Ali lâché par l’armée et ses alliés occidentaux fuit la Tunisie le 14 janvier 2011 mettant ainsi fin à 24 années de pouvoir sans partage. Cette vague née en Tunisie va déferler dans plusieurs autres pays arabes. Cette chute spectaculaire et surprenante du président tunisien va avoir des répercussions dans les autres pays arabes à commencer par le plus puissant d’entre eux, l’Égypte. En effet, le 25 janvier 2011, les manifestants vont répondre massivement à l’appel des blogueurs et autres internautes sur Twitter,You Tube et Facebook en déferlant dans les rues du Caire et d’autres principales villes notamment Suez. C’était le début du processus qui va conduire le 11 février 2011 à la démission du président égyptien Hosni Moubarak mettant ainsi fin à 30 années de pouvoir sans partage. Les Libyens qui croupissaient depuis 42 ans sous la dictature du colonel Mouammar Kadhafi ne pouvaient manquer de saisir cette occasion historique pour secouer le joug du pouvoir du guide de la grande Jamahiriya. C’est le 15 février 2011 que les manifestants descendent massivement dans les rues de Benghazi, deuxième ville libyenne, pour exiger la libération de l’avocat Fethi Tarbel qui était le représentant des familles des prisonniers morts en 1996 à la suite d’une fusillade intervenue dans la prison d’Abou Salim à Tripoli. Pourtant, la libération de l’avocat ne va pas calmer la situation. Bien au contraire. En effet, répondant à un appel pour une journée de la colère, des milliers de manifestants vont de nouveau descendre dans la rue le 17 février 2011 pour exiger cette fois le départ de Kadhafi du pouvoir. Ni les menaces du guide, ni les arrestations ou les tirs à balles réelles ne vont émousser la détermination des manifestants. Mais contrairement à l’Égypte et à la Tunisie où les régimes en place sont tombés comme des fruits pourris, la situation va être totalement différente en Libye. Depuis son accession au pouvoir le 1er septembre 1969 à l’âge de 27 ans, le colonel Mouammar Kadhafi a appliqué au maximum la stratégie de diviser pour mieux régner. Tirant à fond sur la corde tribale, dressant les tribus les unes contre les autres, accordant ses faveurs à certaines tribus et les refusant aux autres, le guide libyen a pu bâtir un régime qui n’avait rien à voir avec ceux d’Égypte et de Tunisie. C’est pour cela que les manifestations, la désobéissance et la défection de certains militaires et même la militarisation de la contestation vont se révéler insuffisantes pour faire partir le colonel libyen. Alors que pour l’Égypte et la Tunisie les puissances occidentales se sont contentées de pressions politiques, diplomatiques et économiques, tout cela va se révéler insuffisant pour la Libye où Mouammar Kadhafi avait plusieurs ressources pour se maintenir au pouvoir. C’est pour cela que sur proposition de la France du président Nicolas Sarkozy qui va à cette occasion revêtir le manteau d’un chef de guerre, la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU autorise la communauté internationale à établir une zone d’exclusion aérienne en Libye ainsi qu’à utiliser tous les moyens pour protéger les populations civiles libyennes contre les massacres du régime en place. Malgré plusieurs jours de bombardements perpétrés notamment par la France, la Grande Bretagne et les États-Unis, le régime libyen tient encore bon et parvient même à faire reculer les insurgés le 29 mars 2011, jour même où se tient à Londres un sommet destiné à montrer l’unanimité de la communauté internationale contre le régime dictatorial et répressif de Mouammar Kadhafi. Face à cette situation il est de plus en plus question pour les dirigeants français et américains d’apporter une aide militaire aux insurgés libyens. Mais le stade supérieur qui consisterait à envoyer les troupes au sol en Libye n’est pas encore envisagé par les grandes puissances de peur d’un enlisement à l’irakienne ainsi que des répercussions qu’aurait sur l’opinion publique occidentale d’éventuels morts de soldats occidentaux en Libye à près d’un an des élections présidentielles américaines et françaises. Source: « Le Podcast Journal » Le 08-05-2011 Lien: http://www.podcastjournal.net/OPTION-POUR-L-INCONNU-Les-Occidentaux-choisissent-la-rue-arabe_a7865.html  


                                                                                               Tunisie: Bourguiba, de la splendeur de 1956 à la déchéance de 1987


 

Nous n’allons pas un jour anniversaire comme celui de la mort du «Combattant Suprême» Habib Bourguiba lui chercher un énième procès. C’est inutile dans son cas. Ce Monsieur a côtoyé l’Histoire et il fut, à bien des égards, une de ces grandes consciences qui l’ont sorti de son court pour la plier à leurs desseins. Mais… Confucius* a écrit: «Le monde est certes beau par ses ultras, mais il ne dure que par ses modérés». C’est aujourd’hui établi que la modération et le gradualisme de Bourguiba ont été largement l’expression d’une pensée politique réformatrice et non révolutionnaire, qui a beaucoup été servie par le machiavélisme de son instigateur, sachant toujours se servir même de ses pires ennemis. Il l’a très bien fait avec Salah Ben Youssef dont il a exagéré le danger pour faire peur à la France déjà secouée en Algérie par Nasser à travers le FLN. Bourguiba, le Père de la Nation Bourguiba est celui qui, pour notre génération née juste après l’indépendance, était ce bon guide qui ne se distinguait pas outre mesure de nos pères et de nos instits… Nous nous rappelons encore de ses discours expliquant les bienfaits de la salade arrosée d’huile d’olive et de ses recommandations pour bien s’habiller. Nous nous rappelons aussi de l’appellation affectueuse et respectueuse de nos parents parlant du Zaïm en l’appelant «Si Lahbib»! D’une certaine manière, la première décennie de Bourguiba, 1956-1966, a été une apothéose qui ne sera jamais égalée après, et ce malgré les durs épisodes du putsch de 1962 et la guerre de Bizerte. Cette décennie a été celle de la construction du pays. Bourguiba a su fédérer toutes les volontés tunisiennes et il a su forcer toutes nos vieilles résistances, tribales, religieuses, culturelles, historiques, pour propulser le pays dans la modernité… à marche forcée. C’était le pari des grands bâtisseurs, et Bourguiba, en ces moments-là, a excellé. Au point de se prendre pour Dieu lui-même. De toutes les façons, l’ego de Bourguiba était démesuré. Il a osé dire dans une interview à un journal français que le peuple tunisien était une «poussière d’individus» que Bourguiba a transformée en peuple… Rien que ça! Puis il y eut l’épisode du collectivisme, l’affaire Ben Salah. En même temps, les premiers procès politiques ont commencé avec les étudiants baathistes et ensuite marxistes de «Perspectives». Le charme est rompu. La vraie nature du régime mis en place par Bourguiba va clairement se dévoiler petit à petit mais sûrement et inexorablement… Bourguiba, le Maître de la Nation De 1967 à 1977, le régime oscillera au gré des jours et des humeurs de son patron, mais la mise en place de la main de fer est en passe de réussir avec la mainmise totale du PSD (parti unique) sur l’Etat et la société à la stalinienne si éloignée de la culture très IVème République libérale de Habib Bourguiba. Le Parti du Néo Destour, devenu depuis 1964 socialiste à contrecœur de son fondateur qui n’aimait pas ce vocable, met en place un régime despotique. Il cadenasse complètement l’information, contrôle toute la vie publique et économique à travers les restes très commodes de l’époque de Ben Salah. Afin de saper l’influence croissante de la gauche étudiante marxiste ou nassérienne ou baathiste, on invente le courant islamiste pour stopper les récalcitrants. On créée les milices pour contrer les syndicats. Bourguiba aime le pouvoir, tout le pouvoir, rien que le pouvoir! Alors il ne faut surtout pas le lui disputer! Les arrestations se multiplient, les procès se succèdent, le Président, malade depuis 1972, est de moins en moins présent. Le régime tourne au ridicule, le culte de la personnalité érigé en système jusqu’à faire élire Bourguiba “Président à vie“… Il y eut ensuite 1978 et le fameux “Jeudi noir“ (26 janvier 1978) et le coup de semonce de Gafsa (janvier 1980) qui a fait tremblé le régime bourguibiste au point de lui faire faire des concessions. Le Premier ministre Mzali, désigné en 1980, était sensé être celui qui se fera accepter par le bon peuple… Le 4 janvier 1984, le pays est encore à feu et à sang pour la révolte du pain… Bourguiba, le vieillard de la Nation De 1978 à 1987, une décennie folle va plonger le pays dans le chaos économique et politique, enfantant un autre monstre du Bourguibisme, le régime de Ben Ali. Et la suite on la connaît. Cependant, il faut donner à César ce qui est à César. Bourguiba a certes était le grand patriote et militant qui a arraché l’indépendance du pays et bâti l’Etat moderne. Mais il aurait dû quitter le pouvoir après la bataille de Bizerte pour rester dans cette stature. Ensuite, il est devenu un despote, un peu éclairé au début mais de moins en moins éclairé. C’est bon à savoir! Alors, qu’on ne vienne pas aujourd’hui, sous prétexte que Ben Ali a mis en place un régime policier et mafieux, nous vendre l’idée d’une nouvelle virginité posthume de Bourguiba. Car, la vraie nature de l’organisation du pouvoir sur laquelle s’est appuyé Ben Ali a été mise en place par Bourguiba. C’est l’Histoire et on y peu rien. La nostalgie n’est plus ce qu’elle a été. D’ailleurs, toujours Confucius qui souligne que «si le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou…!». Source: « wmc » Le 08-04-2011 Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-104233-opinion-tunisie-bourguiba-de-la-splendeur-de-1956-a-la-decheance-de-1987  


                                                                                                                         Paris : bientôt une place Mohamed Bouazizi


 

Une place Mohamed Bouazizi, du nom du jeune Tunisien dont le suicide par le feu a déclenché le soulèvement de la Tunisie, sera inaugurée en juin dans le 14ème arrondissement de Paris. C’est ce qu’a annoncé vendredi le maire de la ville Bertrand Delanoë. Selon lui, le but est de saluer « l’héroïsme de ce jeune homme » et aussi « l’énergie du peuple tunisien » qui ont « inspiré d’autres révolutions dans le monde arabe », a dit le maire. Mohamed Bouazizi, jeune marchand de fruits de la ville de Sidi Bouzi au centre de la Tunisie, s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010, excédé par des humiliations policières répétées et son geste a marqué le début d’un mois de manifestations qui ont chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali. Source: « Europe1 » Le 08-04-2011 Lien: http://www.europe1.fr/Politique/Paris-bientot-une-place-Mohamed-Bouazizi-491241/  

 


 

 Tunisie. Le mystère des «snipers» va-t-il enfin être levé?


 

Va-t-on bientôt mettre des noms et des visages sur les fameux «snipers», ces tireurs d’élite postés sur les toits des immeubles qui tiraient sur les manifestants pendant la révolution? Les familles des victimes n’ont cessé de demander aux autorités de faire la vérité sur cette histoire, l’une des plus sombres et mystérieuses des événements qui ont secoué notre pays avant et après la chute de l’ex-président. Les autorités, qui ont longtemps fait la sourde oreille, se sont-elles enfin décidées à démasquer et à sanctionner les coupables? On pourrait l’espérer puisque l’agence officielle Tap a rapporté, jeudi, que les tribunaux tunisiens ont été saisis de 192 affaires d’assassinat de tunisiens par des «snipers». «Plusieurs agents de sécurité ont été arrêtés alors que d’autres font l’objet d’un mandat d’amener», a affirmé l’agence officielle en se référant à «une source judiciaire». Selon la Tap, l’enquête se poursuit pour identifier d’autres suspects. Cette annonce intervient deux jours après l’interpellation du Premier ministre du gouvernement transitoire, Béji Caïd Essebsi, devant l’Instance supérieure chargée de la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, par une femme membre de cette commission le conjurant de faire la lumière sur le meurtre de son frère par un sniper à Tunis. Il lui a promis de s’en occuper «personnellement» pour que «justice soit faite».   Sur les plus de 200 morts recensés, un grand nombre est attribué à l’appareil policier du président déchu. Source: « Kapitalis » Le 08-04-2011 Lien: http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/3441-tunisie-le-mystere-des-lsnipersr-va-t-il-enfin-etre-leve.html  


 

Tunisie : Quelques pistes de réflexions sur la transition démocratique


Quelle constitution ? Quel régime politique ? Quel mode de scrutin? Quelles coalitions ? Voici les quelques questions simples en apparence, mais oh combien complexes et décisives, pour nous et pour les générations futures et auxquelles nous devons répondre avant et après le rendez-vous qu’a pris notre pays avec l’histoire le 24 juillet 2011 avec les premières élections libres et démocratiques pour la mise en place d’une assemblée constituante. Je commencerai par le mode de scrutin spécifique à cette élection de l’assemblée constituante. Vu que la mission principale de cette constituante est la mise en place d’une nouvelle constitution, le préalable pour la réussite de cette mission est l’obtention d’une entente nationale la plus large possible pour définir le tronc commun de la Tunisie nouvelle et les principes communs du vivre-ensemble de la 2ème république : l’Etat, les pouvoirs, la séparation des pouvoirs et les contre-pouvoirs, les institutions, la citoyenneté, l’identité… Et afin de réussir cette mission, il faut qu’elle soit la plus consensuelle possible ! En effet, je crois que la priorité pour cette assemblée constituante est la représentativité la plus large possible de tous ceux qui pèsent plus de 5% des voies par exemple, à l’échelle régionale, afin que l’entente nationale la plus large possible soit obtenue à l’intérieur de l’assemblée constituante. En effet, les débats de fonds contradictoires doivent avoir lieu à l’intérieur de cette assemblée et non à l’extérieur dans la rue si des parties estiment qu’elles n’ont pas été représentées dans de cette assemblée. C’est pourquoi et comme l’imminent professeur, Si Iadh Ben Achour, je pense que le mode de scrutin le plus adéquat spécifiquement pour cette élection du 24 juillet est le mode proportionnel par listes régionales, car la priorité des priorités pour la nouvelle assemblée est la représentativité pour atteindre la vraie entente nationale nécessaire pour la mise en place de la nouvelle constitution beaucoup plus que la stabilité politique avec une majorité hégémonique. Quant aux appréhensions des indépendants d’être exclus par l’adoption du mode de la proportionnelle, je leur réponds qu’ils doivent faire des listes par circonscriptions ou même intégrer les partis les plus proches de leurs orientations politiques, économiques et sociales, car nul part dans le monde, on ne peut construire une vraie démocratie sans des partis démocratiques importants. A ces partis également de faire les efforts nécessaires dans les mois qui nous séparent du 24 juillet pour intégrer les indépendants, les jeunes, les femmes et les régions et surtout pour constituer des grandes coalitions au nombre de 3 ou 4 au maximum, dont le centre gauche regroupant les partis de Ben Jaafer, Chebbi, Brahim et Marzouki. Concernant l’article premier de la constitution, comme l’a si bien rappelé le premier ministre M. Béji caid Essebsi, notre identité arabo-musulmane est une ligne rouge et non négociable. Je ne me retiens pas de voir et de revoir la citation du grand Bourguiba des années 60, même si je ne partage pas ses dérives non démocratiques, lors d’une interview à une chaîne française dont la vidéo circule actuellement sur Facebook : « La Tunisie n’est pas un pays laïc, la Tunisie est un pays musulman progressiste, c’est ça son originalité, une lecture moderne et éclairée de l’Islam qui n’est pas le monopole des lectures traditionnelles et archaïques!». Nous devons dire au monde que nous sommes des arabo-musulmans qui respectent la démocratie, la modernité, les libertés individuelles et collectives dont les libertés d’expression et de culte, la séparation et l’indépendance des pouvoirs et tous les principes universels, démocratiques et libéraux. Quant au choix entre régime parlementaire et régime présidentiel qui se posera à la nouvelle assemblée constituante, ce qui est certain, sans se noyer dans le débat complexe technico-constitutionnel, c’est que le peuple tunisien a déjà dit son mot : il refuse le pouvoir absolu individuel despotique pratiqué depuis 55 ans par deux présidents monarchiques et pour cela un parlement fort et pluraliste avec une majorité forte qui exerce le pouvoir et une opposition forte qui exerce un contre-pouvoir est plus que nécessaire pour atteindre la démocratie tant rêvée.. Source: « GlobalNet » Le 08-04-2011 Lien:http://www.gnet.tn/sur-le-vif/tunisie-quelques-pistes-de-reflexions-sur-la-transition-democratique/id-menu-1006.html  


Accord Paris-Rome pour endiguer l’émigration tunisienne


L’Italie et la France sont convenues vendredi de patrouiller ensemble au large des côtes tunisiennes pour contenir l’afflux de migrants vers l’Europe, a annoncé le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni. Cet accord constitue une première mesure d’apaisement entre les deux voisins européens face à l’arrivée d’immigrés tunisiens via l’île italienne de Lampedusa, qui a provoqué des tensions entre Paris et Rome. « Afin d’inciter l’Union européenne à combattre l’immigration illégale, nous avons décidé en accord avec la France de mener des patrouilles communes le long des côtes tunisiennes pour stopper les départs depuis la Tunisie », a dit le ministre italien à l’issue d’une réunion à Milan avec son homologue français, Claude Guéant. Ce dernier, qui a fait du contrôle de l’immigration un de ses chevaux de bataille, s’est réjoui de l’accord intervenu vendredi. « Depuis le mois de janvier, plus de 25.000 Tunisiens sont arrivés sur les côtes italiennes », a-t-il dit. « Ni l’Italie ni la France n’ont vocation à accueillir ces immigrés (…) Ensemble, et avec une très étroite collaboration, on pourra résoudre cette situation. » La surveillance commune des côtes tunisiennes devrait s’effectuer par le renforcement des moyens aériens et nautiques, a-t-il ajouté. APAISEMENT Le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui ne veut pas gérer seul l’afflux des réfugiés, a décidé d’accorder des permis de séjour provisoires aux migrants, ce qui leur permet, sous conditions, de se déplacer librement dans les pays européens de l’espace Schengen. Mais la France refuse d’accepter ces migrants sur son territoire et les bloque à Vintimille. Claude Guéant expliquait jeudi que la France n’entendait pas « subir » un afflux d’immigrés clandestins en provenance du Sud méditerranéen et qu’elle refoulerait vers l’Italie les clandestins qui ne disposent pas des ressources nécessaires. En Italie, Roberto Maroni répliquait en estimant que Paris adoptait une attitude « hostile » à l’égard de Rome et agissait en infraction des accords communautaires européens. Vendredi, à Milan, l’heure était à l’apaisement entre les deux ministres. « La convention de Schengen sera strictement appliquée », a dit Claude Guéant, soulignant que seuls les immigrés présentant des ressources économiques suffisantes et des documents d’identité en règle seraient admis sur le territoire français. « Il revient à chaque pays de vérifier si ces conditions sont remplies », a-t-il ajouté. La question de l’immigration figurera parmi les principaux dossiers à l’ordre du jour du sommet entre Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi, le 26 avril à Rome. Depuis le début de l’année, selon les données du ministère italien de l’Intérieur, 25.867 migrants sont arrivés en Italie, dont une très large majorité de Tunisiens qui ont traversé la Méditerranée après le soulèvement contre le régime de Zine ben Ali. Source: « Le Point » Le 08-04-2011 Lien: http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/accord-paris-rome-pour-endiguer-l-emigration-tunisienne-08-04-2011-1317125_240.php  


 

Tunisie : Ça tangue au ministère de l’intérieur


Limogé ou pas limogé ? Une chose est sûre : depuis son entrée en fonctions, en janvier, l’ex-ministre tunisien de l’Intérieur, Farhat Rajhi s’était fait beaucoup d’ennemis.

Le départ du ministre de l’Intérieur le plus populaire que la Tunisie ait jamais eu, mais aussi le plus haï chez les partisans de l’ex-président Ben Ali, ne pouvait manquer de susciter une crise politique. Farhat Rajhi, magistrat indépendant nommé à ce poste au lendemain de la révolution, en a été évincé le 28 mars par Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre par intérim, qui nie qu’il y ait eu limogeage et l’a nommé à la tête du Haut Comité pour les droits de l’homme, considéré comme une voie de garage. « Poule mouillée ». Pourtant, ce départ y ressemble fort. Depuis sa nomination, le 27 janvier, Rajhi s’est fait des ennemis pour avoir ordonné le gel des activités du parti de Ben Ali et obtenu de la justice qu’elle prononce sa dissolution. Il est devenu un paria au sein même de son ministère depuis qu’il a écarté une trentaine de directeurs désignés par l’ancien régime et décidé de dissoudre la police politique. Le 31 janvier, il avait été violemment pris à partie par des partisans de l’ex-président Ben Ali dans son propre ministère (voir J.A. no 2614), et ses détracteurs le décrivent comme une « poule mouillée ». Plusieurs incidents survenus la semaine précédente ont contribué à précipiter son départ. Des manifestants avaient jeté des pierres contre des fonctionnaires du Premier ministère, et contre Essebsi en personne, très susceptible à toute atteinte au « prestige de l’État ». Un autre jour, des pierres avaient aussi été lancées lors du passage d’un convoi d’ambassadeurs invités à Tozeur. Mais, selon nos informations, l’incident qui a porté un coup fatal à Rajhi est un tract calomnieux dont les auteurs anonymes seraient d’anciens proches de Ben Ali. Tollé. Le choix du successeur de Rajhi, Habib Essid, conseiller au Premier ministère depuis février, a provoqué un tollé au sein de la Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. Plus de la moitié de ses membres rappellent qu’en l’absence de Constitution depuis le 15 mars, le pouvoir intérimaire s’était engagé à consulter l’instance avant de prendre ses décisions. Ils émettent en outre des réserves au sujet d’Essid, qui, entre 1997 et 2001, a été le chef de cabinet de deux ministres de l’Intérieur, dontAbdallah Kallel, un bénaliste pur et dur. Essebsi rétorque que, tant qu’il sera chef du gouvernement, il ne partagera pas ses prérogatives. Et promet de s’expliquer… mais après coup. Le bras de fer paraît engagé. Source: « Jeune Afrique » Le 08-04-2011 Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2621p024.xml1/tunisie-ministre-constitution-zine-el-abidine-ben-alitunisie-ca-tangue-au-ministere-de-l-interieur.html  


 

Tunisie : Le site de la Fédé piraté


Le site de la Fédération tunisienne de football est « hacké » depuis jeudi matin. Les pirates demandent la fermeture des sites pornographiques.  

La révolution tunisienne a des répercutions pour le moins inattendues. Le site de la Fédération tunisienne de football est en effet hacké depuis jeudi matin par samourai07 et asdan045. Des pirates qui titrent : « Le peuple tunisien souhaite la fermeture des sites pornographiques », référence à l’équilibre à trouver entre ouverture du pays à la modernité, et respect des traditions de l’islam. Ils affirment en effet que « la Tunisie ne peut être que musulmane » et se posent des questions sur « les limites de la liberté et la démocratie et leurs rôles dans la dégradation des mœurs. » « Nous n’appartenons à aucun parti ou mouvement politique et faisons nos excuses aux propriétaires de ce site, mais voulons transmettre le message à l’Agence internet tunisienne, aux fournisseurs d’accès internet et au ministère des Technologies et de la Communication », concluent les pirates. Source: « Football365 » Le 08-04-2011 Lien: http://www.football365.fr/l-info-decalee/article_517572_Tunisie-Le-site-de-la-Fede-pirate.shtml  


L’identité Tunisienne nous était-elle confisquée ? Et comment la (re) constituer ?


 

Aujourd’hui, le débat sur l’identité tunisienne bat son plein. On en parle, on argumente, et surtout on revendique ! Islam, arabes, berbères, Tunisie … Tous les éléments constituant une identité sont voqués et chacun essaye de convaincre de la dominance d’un élément aux dépends des autres. C’est comme s’il fallait qu’un seul fasse le poids, sinon, on n’est pas Tunisien. Certaines personnes se sentent menacées dans leur identité, d’autres essayent de l’imposer, de la crier fièrement et beaucoup la recherchent encore, sans préjugés, en essayant de ne pas se laisser manipuler…

Peut-on définir une identité tunisienne précise ? De quoi serait-elle alors constituée ? Et surtout pourquoi le débat a-t-il été entamé, passionné et animé, aujourd’hui plus ce que jamais ?

Afin de répondre à ces questions, nous avons contacté Dr. Houssem Louiz, psychiatre thérapeute et avons collecté quelques témoignages.

Dr. Houssem Louiz (psychiatre thérapeute)  – « Cela procède d’une peur, d’un sentiment de menace… »

Il faut différencier l’identité individuelle ou celle qui définit un sujet par rapport à un autre de l’identité collective, celle du groupe. Dans l’identité individuelle, il est question de l’existence même du sujet qui ne peut se concevoir que par rapport à l’autre et généralement le premier autre d’un sujet est sa mère. C’est au moment où l’individu réalise qu’il est autre que sa mère qu’il commence à avoir ce sentiment d’identité.

Le sentiment de l’identité est un sentiment d’unité et de cohérence, mais aussi un sentiment d’appartenance organisée autour d’une volonté d’existence.

Quels sont les constituants d’une identité nationale ?

Le sentiment d’unité donne lieu à la notion de l’identité sociale, celle du groupe. L’appartenance à un groupe dépend, en effet, de plusieurs éléments qui peuvent réunir les individus qui appartiennent à un même groupe. Cela peut être une même appartenance ethnique, linguistique, religieuse ou territoriale.

Le facteur identitaire le plus solide ou constant d’un citoyen est le facteur territorial ; l’appartenance à la même terre. Qu’on le veuille ou pas, les éléments ethnique, linguistique et religieux ont été tout au long de l’histoire et dans presque toutes les nations, sujets à des variations. L’identité nationale dépend de plusieurs éléments majeurs, mais l’identité nationale la plus constante est l’appartenance à une même terre. Je suis Tunisien parce que j’ai des origines, des racines en Tunisie.

Que penses-tu du débat ouvert actuellement et pourquoi en parle-t-on maintenant?

D’une manière générale l’identité apparaît aujourd’hui l’objet d’une revendication généralisée, des groupes ethniques, linguistiques, religieux revendiquent une identité propre comme s’il y avait une menace qui s’attaquait à leur identité et donc à leur existence.

L’effet de la mondialisation avec l’ouverture des canaux de communication et d’information implique une homogénéisation et un conformisme culturel et mental. Ainsi, les peuples du monde n’ont jamais été aussi proches depuis son existence. Revendiquer une identité revient alors à protéger et à défendre l’existence du groupe qui ressent donc une menace s’attaquant à son identité.

Pourquoi la revendication d’une identité arabo-musulmane plus qu’une autre ?

Le monde arabo-musulman se sent aujourd’hui envahi par la culture occidentale et se sent même persécuté, à tort ou à raison par la politique occidentale. Ce sentiment de menace et de persécution ne peut que favoriser les revendications identitaires

Pourquoi vouloir résumer une identité, constituée normalement de plusieurs éléments en une seule et notamment l’arabo-musulmane ?

Cette revendication identitaire arabo-musulmane est suspecte et devrait nous inviter à plusieurs interrogations. De telles revendications dénotent d’une une fragilité de cette identité car une identité affirmée ne chercherait pas à s’imposer et à lutter.

Normalement, « je suis arabe, je suis musulman » là où je suis en Amérique du Nord, en Europe ou en Asie (…). Limiter l’identité à une même appartenance linguistique et religieuse ne peut que renfermer et exclure.

L’identité ne doit en effet pas être figée mais doit s’inscrire dans l’avenir. Sinon elle n’aura qu’un seul rôle ; « celui de me démarquer ou démarquer un groupe de ce qui diffère de moi ou de mon groupe ».

A ce moment là, on peut parler quand il s’agit d’une nation de plusieurs identités : linguistiques, religieuses, territoriales et d’une identité citoyenne.

Y a-t-il un lien entre la révolution et l’ouverture du débat ? Le Tunisien avait-il « son identité confisquée » ?

La situation du Tunisien ou le vécu du Tunisien depuis les années 70, au sein d’un régime politique totalitaire avec l’image d’un père de la nation ne permettait pas au Tunisien de développer sa propre identité citoyenne. Il se retrouve aujourd’hui, après le 14 janvier, face à une grande interrogation qui est celle : qui suis-je ? Les slogans de la révolution et le drapeau tunisien réappropriés par le citoyen nous mènent à penser que le Tunisien se réapproprie son identité tunisienne.

On avait l’impression une fois la première phase bourguibienne patriotique terminée que le Tunisien avait l’impression d’être un locataire de son pays et ne faisait que subir ce qu’on décidait pour lui

En n’ayant plus cette possibilité d’action, le sentiment d’appartenance se dissout.

Est-ce que la fragilisation de l’identité citoyenne tunisienne est justement ce qui a détourné les Tunisiens vers une autre identité « disponible » en l’occurrence Arabo-musulmane ?

Le fait qu’on nous enlève, ou qu’on nous fragilise l’identité territoriale mène automatiquement à la recherche d’une autre identité parce qu’elle est essentielle, le Tunisien s’est alors retourné vers l’identité arabo-musulmane.

Les revendications peuvent se calmer si le citoyen tunisien se réconcilie avec son identité territoriale et citoyenne. Redevient un citoyen à part entière, qui agit et non pas subit et la citoyenneté ne peut exister que si elle se pratique. Insister sur l’identité arabo-musulmane et délaisser l’entité tunisienne dénote la fragilité du premier facteur car normalement, on ne devrait pas ressentir le besoin de le prouver.

Pourquoi est-elle fragile ?

Parce qu’il s’agit d’une identité conjoncturelle chronologiquement. Beaucoup de Tunisiens se sentent proches intellectuellement des Occidentaux sans qu’ils se sentent menacés dans leur identité arabo-musulmane par exemple.

Qu’est-ce qu’être Tunisien alors ?

Dire je suis Tunisien ne veut pas dire forcément dire je suis arabo-musulman. Il y a une minorité qui revendique sa « tunisianité » et qui est constituée de juifs, chrétiens et de musulmans « uniquement de naissance et ayant quitté ou s’étant éloignés de la religion ». Est-ce que le fait de revendiquer une identité arabo-musulmane de la Tunisie fait en sorte qu’on « accueille et tolère ces minorités » alors ou est-ce qu’ils sont « ici en tant que citoyen à part » ? D’où le danger d’une revendication puissante radicale arabo-musulmane : l’exclusion des minorités. Donc c’est pour cela que l’identité territoriale est plus intéressante et globale. D’un autre côté, Les courants islamistes utilisent les Tunisiens dans leur recherche identitaire. D’ailleurs, Ce sont les islamistes qui, une fois le débat sur la laïcité engagé dans la rue et sur les médias, ont rapidement mis sur la table la question de l’identité et ils ont fait croire que la notion de la laïcité, que je ne défends pas est-une menace pour l’identité. Tant que le Tunisien n’ait pas retrouvé son identité, l’extrémisme reste un danger…

La laïcité ne risque-t-elle pas de détruire le caractère arabo-musulman de l’identité tunisienne ?

La laïcité est un concept philosophique né dans des circonstances particulières dans un pays donné et qui s’est diffusée dans des pays ressemblant à ces pays. Il faudrait que nous mêmes nous nous interrogions et inventions notre propre concept qui sépare le politique du sacré et qui garantit la neutralité de l’Etat face à la relation des personnes avec leurs croyances. Inventer notre propre « laïcité » s’impose parce que les données sociologiques, politiques et chronologiques en Tunisie ne sont pas les mêmes qu’en Europe. D’ailleurs, la laïcité pose problème même dans les pays occidentaux, le débat continue en France. L’essentiel est qu’il soit inscrit dans notre constitution qu’être Tunisien c’est appartenir à ce territoire.

            

Témoignages

Lionel Sebag, Tunisien de confession juive

L’identité tunisienne est un ensemble riche mais complexe

Il est vrai que la majorité de la population tunisienne est arabo-musulmane, cela n’empêche qu’on ne peut résumer l’identité tunisienne dans ce caractère car cela mènera automatiquement à la marginalisation de beaucoup de Tunisiens. En ce qui me concerne, l’identité tunisienne est constituée de plusieurs éléments accumulés à travers une histoire riche et diversifiée. Toutes les populations ayant construis des civilisations ici, à commencer par les Berbères, originaux des terres ou les Israélites venus s’installer il y a 2000 ans, en passant par les Phéniciens, arabo-musulmans, turcs, andalous (…) ont participé à faire de la Tunisie ce qu’elle est aujourd’hui.

Ici, on trouve de tout, plusieurs confessions, croyances, ethnies, et même langues puisque certaines personnes en Tunisie continuent à utiliser des termes berbères ou alors sont ces personnes venues de l’Europe au 18ème siècle. Je me considère comme Tunisien, l’élément primordial pour moi dans ma définition de l’identité tunisienne est alors l’élément culturel, comme dans le détail culinaire : on aime tous le couscous et la salade Mechouia ! Un Tunisien musulman devrait se sentir plus proche de moi vu nos similitudes que d’un Koweïtien.  Nous avons la même histoire, humour, culture, façon de voir la vie, cuisine, et surtout l’amour du pays. Ce sont là plusieurs éléments forgeant une identité.

Mais malgré cette richesse, les Tunisiens continuent à vouloir résumer leur identité en un élément qui, même s’il est important et qu’on se doit de respecter, marginalise les autres. Et malheureusement, ceux qui n’y adhèrent pas sont souvent attaqués. Ainsi, si j’ai des idées ou des visions qui sont différentes de ce qui appartient à la culture arabo-musulmane, je serai taxé de traité de traître ou de pas Tunisien. J’insiste à dire que souvent je ne suis pas traité comme Tunisien à part entière, simplement car ma perception de l’identité tunisienne est différente…

Sofiène : L’identité tunisienne est un ensemble d’affluents divers

Le concept d’identité même n’est qu’une illusion. Ce n’est pas quelque chose de concret ? C’est comme la religion, l’homme a inventée l’identité pour s’enfermer dedans et que cela devient un outil de manipulation, un argument de censure, de répression et de dictature.

L’identité n’est pas un produit du passé qui était créé une fois pour toute, définitif et qui ne change jamais. C’est plutôt un concept historique et un processus créatif qui se recrée continuellement. L’homme crée son identité qui n’est que son œuvre maîtresse.

Pour la Tunisie, parler d’une identité arabo-musulmane et l’imposer à tous les Tunisiens, est à mon avis absurde. D’abord, je trouve que l’identité tunisienne est un ensemble d’affluents divers tels que l’arabe, les caractères musulman, judaïque, amazigh, phénicien, méditerranéen, maghrébin, africain, francophone, andalou (…) et qui caractérisent la Tunisie par rapport aux autre pays, on ne peut pas imposer une identité ou une autre, quand on parle de démocratie on parle aussi de diversité y compris la diversité identitaire, ou chacun puisse construire la sienne par rapport à ce qu’il a hérité et ce qu’il a choisi comme culture.

Mehdi Ben Saâd, Tunisien de confession musulmane

Elle peut varier selon les individus, les régions, les croyances mais la culture sera toujours la même

C’est une question que je ne me suis jamais posée et qu’on ne m’a par ailleurs jamais posée. Vous me demandez de définir l’identité Tunisienne ? Indirectement vous m’avez déjà influencé car vous voulez savoir ce que pense le Tunisien de son identité après la révolution. Pour moi, le Tunisien d’avant ou d’après la révolution est le même avec juste un détail très important : la fierté d’appartenir à ce petit pays qui a donné l’exemple. Je me considère comme Tunisien-Arabe-Musulman civilisé et ouvert sur les autres cultures, ayant vécu dans mon pays et côtoyé des personnes de différentes confessions, pays, cultures…La Tunisie est un pays touristique c’est donc normal que vous trouviez des caractères différents suivant l’endroit où vous êtes. Le Tunisien est généreux, accueillant, sympathique, spontané, débrouillard, solidaire… Je ne saurais pas vraiment vous parler des origines carthaginoises et des anciennes civilisations tunisiennes, je préfère vous dire que le Tunisien n’est pas perçu de la même façon par un Italien que par un Américain par exemple. Il y a bien évidemment les clichés : le couscous, les gazelles tunisiennes. La Tunisie pour certains occidentaux est le Sahara, l’Harissa, La médina, les chameaux, Hammamet …

Voilà donc pour résumer, l’identité tunisienne peut varier entre les individus, les régions, les croyances mais la culture sera toujours la même, la langue aussi et encore une fois la fierté d’avoir fait ce que nous avons fait ; avant j’étais fier d’être Tunisien mais je ne le disais pas trop maintenant je suis encore plus fier de ce peuple militant et mature qui a su libérer son pays par le courage, l’audace et la volonté. Une pieuse pensée aux victimes tunisiennes, puissent-elles reposer en paix.

Source: « Le Temps » Le 08-04-2011 Lien: http://www.letemps.com.tn/article-54870.html

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