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Le Parti du Travail Tunisien – France: Communiqué
Clarification du communiqué du CPR-France à propos de la formation des IRIEs en France
AP: Le général libyen Khouildi Lahmidi interdit de quitter le territoire tunisien
Slate Afrique : Leïla Trabelsi, la «sorcière» mal aimée
Lyon Capitale: Tunisie : Sami Ben Abdallah relâché
Lefigaro.fr: Microsoft/Ben Ali: accord suspect
Gnet: Un référendum pour vider la constituante de sa substance !
« Bashar Al Assad, Criminel contre l’Humanité »
Samedi 10 septembre, à 11H30 Hotel El Mechtel – Tunis
Kadhafi a vendu 20 % de l’or libyen avant sa fuite
LEMONDE.FR le 8 septembre 2011
L’ancien dirigeant libyen,Mouammar Kadhafi, a vendu plus de 20 % des réserves en or du pays au cours des derniers jours du régime, a annoncé, jeudi 8 septembre, le gouverneur de la banque centrale libyenne,Qassem Azzoz. D’après lui, environ 29 tonnes, soit 1,7 milliard de dinars (980 millions d’euros), ont été « liquidées pourpayer les salaires etdisposer de liquidités, en particulier à Tripoli ».
Selon des responsables de la banque centrale, l’or est vraisemblablement sorti du pays notamment vers la Tunisie voisine. Alors que le système financier du pays est en train de se remettre sur pied après des mois des sanctions et de perturbations causées par la guerre, la recherche des milliards de dollars que le Guide et son régime auraient mis à l’abri à l’étranger ne fait que commencer.
TRAQUER LES AVOIRS LIBYENS « PAYS PAR PAYS »
Même si le solde des avoirs libyens reste positif avec un montant total détenu par la banque centrale s’élevant désormais à 115 milliards de dollars, dont 90 sont à l’étranger, plusieurs milliards n’apparaissent pas dans les comptes, selon Qassem Azzoz. « Aucunavoir de la banque centrale n’a été volé, que ce soit l’or ou autre chose. Seule une partie de la réserve d’or a été liquidée, a-t-il dit. Le régime de Kadhafi avait la réputation dedétenir des montants importants hors du système bancaire, dont on n’a pas de trace, et ils peuventavoir été concernés par des mouvements. »
Le gouverneur de la banque centrale libyenne a assuré qu’il allait traquer les avoirs libyens « pays par pays, banque par banque, compte par compte », en reprenant la formule de Mouammar Kadhafi, qui a promis de pourchasser ses opposants « rue par rue, impasse par impasse et maison par maison ».
Les responsables de l’institution disent ne pasavoir d’estimation précise des montants qui auraient été cachés par Kadhafi et son régime, parce que ces avoirs n’étaient pas inscrits dans les registres. « Nous devonsestimer les revenus pétroliers pendant le régime [de Kadhafi] etévaluer combien il en manque », a indiqué Wafik Chater, qui fait partie d’une équipe de l’exécutif transitoire, chargée de remettre sur pied les ministères et la banque centrale.
RÉSERVES SUFFISANTES
En attendant, le nouveaupouvoir a assez de moyens pourfaire fonctionner le pays. Les réserves disponibles équivalent à 200 % du produit intérieur brut et peuvent suffire pendant deux ans, le temps que la production pétrolière atteigne son niveau d’avant guerre.
Tout en travaillant à améliorer la santé financière du pays, la banque centrale ditvouloiralléger l’impact de la guerre sur la population : Qassem Azzoz a ainsi insisté sur le fait que la situation était sous contrôle, même si les Libyens se plaignent d’un manque de liquidités et d’une hausse des prix.
Environ 65 % de 2 milliards de dinars libyens qui étaient bloqués à Londres sont actuellement en circulation à travers le système bancaire, et le reste est en voie d’acheminement. Pour empêcher que le flux de liquidités ne favorise encore l’inflation, le gouverneur de la banque centrale a indiqué que le plafond fixé pour les retraits bancaires serait maintenu, mais qu’il pourrait passer dès cette semaine à 500 dinars (292 euros) au lieu de 250.
Le général libyen Khouildi Lahmidi interdit de quitter le territoire tunisien
Leïla Trabelsi, la «sorcière» mal aimée
Dans un ouvrage publié en France, l’ancien majordome de la femme de l’ex-président Ben Ali décrit les turpitudes d’un pouvoir à la fois décadent et déprédateur.
Mais que devient Leïla Ben Ali, née Trabelsi? Il y a quelques jours, une rumeur a circulé dans toute la Tunisie: selon le siteTunivisions (le magazine people des Tunisiens), l’ex-Première dame aurait récemment tenté de mettre fin à ses jours enavalant du poison.
Admise à l’hôpital privé de la ville d’Abha (capitale en altitude de la province d’Asir, en Arabie saoudite), ses jours ne seraient pas en danger comme semble le regretter le site, qui déplore que la potion ingurgitée n’était «malheureusement (sic) pas meurtrière»…
Il est très difficile de vérifier cette information, tant les autorités saoudiennes refusent de communiquer à propos de l’ancien couple présidentiel. A ce jour, Ryad n’a même pas daigné répondre officiellement à la demande d’extradition formulée par les autorités tunisiennes et nombre de Tunisiens craignent que Ben Ali et sa femme n’échappent à la justice de leur pays.
Pour autant, les langues se délient en Tunisie et chaque jour apporte son lot de révélations. C’est ainsi que le tout-Tunis parle beaucoup du livre de Lofti Ben Chrouda, un ancien majordome au palais présidentiel qui a passé vingt ans au service de Leïla Trabelsi.
Paru le 9 juin dernier aux éditions Michel Lafon, Dans l’ombre de la reine, écrit en collaboration avec Isabelle Soares Boumala, professeur de lettres et journaliste en Tunisie, est en vente dans nombre de librairies du pays —ce qui en soi est une révolution, quand on sait ce qu’a étél’emprise de la censure jusqu’à la chute de Ben Ali en janvier 2011. Et son contenu n’est rien de moins que sidérant.
La sorcière
Dès les premières pages, on y apprend ainsi que «Madame la présidente» —expression utilisée par la presse tunisienne jusqu’à ce qu’éclatent les premières émeutes en décembre 2010— avait recours à la sorcellerie et à la magie noire à la fois pour protéger son mari, mais aussi pour garder le contrôle sur lui. N’hésitant pas à sacrifier des caméléons, elle fera aussi appel à de nombreux devins, mages et autres diseuses de bonne aventure venus des quatre coins de l’Afrique, et notamment du Maroc, du Sénégal et du Mali ainsi que de l’intérieur du pays.
«Cela ne m’étonne pas. Elle n’est pas la seule à verser dans ce genre de pratiques. Nombre de femmes de la bourgeoisie tunisienne y ont recours», explique à SlateAfrique un universitaire franco-tunisien, qui estime que la pratique de la sorcellerie dans les milieux aisés et soi-disant cultivés en Tunisie mériterait une véritable enquête sociologique.
On relèvera au passage que le recours supposé à la magie noire pourrait valoir de sérieux ennuis à Leïla Trabelsi, quand on sait que le royaume wahhabite où elle s’est réfugiée n’a pas l’habitude de plaisanter avec ce genre de pratique formellement prohibé par l’islam.
La cruelle
Mais l’ouvrage ne se résume pas uniquement aux exploits de Leïla «la sorcière». Page après page, le lecteur découvre un univers sordide où des parvenus (la famille de Leïla) s’installent dans les palais présidentiels, sèment la terreur parmi le personnel et participent au pillage du pays.
Cruelle, manipulatrice, avare, jamais satisfaite du service et totalement insensible à la fatigue, voire l’épuisement, de celles et ceux qu’elle considérait comme ses esclaves, Leïla Trabelsi ira même jusqu’à plonger les mains d’un cuisinier dans de l’huile bouillante pour le punir d’une peccadille.
L’adultère
Certes, le livre n’apporte aucune révélation majeure sur le plan politique, si ce n’est que l’alliance entre Leïla et Ali Seriati, le chef omnipuissant de la garde présidentielle —dont le procès vient encore d’être reporté—, était plus le résultat d’une alliance tactique que d’une quelconque affinité. A cela s’ajoute le fait que Leïla menaçait régulièrement son mari de «dire la vérité» à propos de la mort de plusieurs généraux dans un crash d’hélicoptère.
Pour autant, nombre de descriptions sont saisissantes. Ainsi, on y trouve la confirmation que Ben Ali n’était plus qu’une marionnette entre les mains d’une femme dominatrice et plus jeune que lui. Laquelle n’hésitera pas à prendre pour amant l’un de ses gardes du corps, qu’elle rencontrait en cachette jusqu’à trois fois par semaine dans une petite maison en bord de mer à La Marsa —quand elle n’organisait pas des escapades pour deux à Paris ou Dubaï.
Un adultère qui, une fois découvert, lui vaudra la colère de son président de mari —lequel semblait quant à lui habité par la peur de perdre sa virilité (d’où une grande consommation d’aphrodisiaques, comme le gingembre et les fruits secs) et d’être dépossédé de ses biens, poisson frais compris, par sa femme, sa belle-famille et le personnel du palais.
La rapace, la stratège
Selon Lofti Ben Chrouda, Leïla Trabelsi avait mis en place une véritable opération de pillage des antiquités tunisiennes, se servant dans les musées, faisant procéder à des fouilles illégales dans tout le pays et masquant parfois ces dernières par des travaux conduits par Imed Trabelsi, son neveu, ou bien son fils —lui aussi traduit devant la justice tunisienne. Les trésors découverts (bijoux, statues, pièces d’or remontant à l’époque carthaginoise ou romaine) étaient ainsi transportés jusqu’aux villas des Trabelsi ou exportés à l’étranger, notamment en Russie et en Israël.
Le majordome raconte aussi comment Leïla et son clan ont mis la main sur tout ce que comptait le petit village de Sidi Boussaïd comme merveilles. Des biens légués par le fameux baronErlanger (qui fut l’âme artistique du village au début du XXe siècle) aux avoirs immobiliers de personnalités tunisiennes dépossédées en un tour de main, en passant par la fameuse discothèque La Baraka, jadis fréquentée par Charles Aznavour: la rapacité des Trabelsi donne aujourd’hui encore le tournis.
Le livre de Ben Chrouda nous apprend de plus comment Leïla Trabelsi avait commencé à régenter la politique tunisienne en créant le club Elyssa, où nombres de femmes de la haute société tunisoise mais aussi des épouses d’ambassadeurs étrangers se devaient d’adhérer. En somme, un gynécée où se faisaient et se défaisaient les carrières ministérielles du fait de l’allégeance ou non de ces dames à Leïla.
Enfin, l’ouvrage confirme ce que bon nombre d’observateurs avaient très vite compris lors des événements de décembre 2010 et janvier 2011. Ni Ben Ali, ni sa femme n’avaient vu venir les émeutes populaires et ils ont, semble-t-il, cru jusqu’au dernier moment qu’ils pouvaient renverser la donne et retrouver leur ascendant sur le peuple en colère.
Akram Belkaïd
(Source: Slate Afrique le 4 septembre 2011) Lien: http://www.slateafrique.com/21355/tunisie-leila-trabelsi-la-sorciere
Tunisie : Sami Ben Abdallah relâché
Médiapart et Lyon Capitale ont été les deux journaux en France à évoquer la situation de Sami Ben Abdallah. Ce blogueur tunisien résidant à Paris a été interdit de quitter Tunis mardi 6 septembre alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour un vol à destination de la France
Convoqué le lendemain dans les locaux de la police judiciaire de Tunis, il y a passé près de huit heures à être interrogé par la brigade criminelle avant d’être finalement libéré hier soir, mercredi, peu avant 20H. C’est une plainte déposée samedi 3 septembre pour des SMS injurieux qui est à l’origine de cette interdiction de quitter le territoire. Pour Sami Ben Adallah, « c’est une affaire politique maquillée en une affaire de droit commun » écrit-il sur son blog. Son avocat, Karim Jouaihia, s’est également étonné de « la célérité de la procédure. Je n’ai jamais vu ça, c’est bizarre. Normalement, c’est beaucoup plus long. La plainte n’a été déposée que samedi et au bout de quelques jours seulement l’affaire était traitée ».
Nous avons joint Sami Ben Abdallah quelques minutes seulement après sa sortie des locaux de la police judiciaire hier soir. Il nous a confié ne pas se sentir en sécurité en Tunisie. « Mon téléphone est sur écoute. Plusieurs intermédiaires ont essayé de me piéger en me proposant de l’argent si j’arrêtais de publier des articles sur certains hommes politiques ».Sami Ben Abdallah nous a également confirmé que Kamel El Taief a tenu à le rencontrer une troisième fois le matin précédant son départ prévu pour Paris.
Le blogueur avait en effet entrepris depuis plusieurs mois de publier une série d’articles sur cet homme d’affaires tunisien, qui, bien que n’ayant aucun titre officiel, est devenu l’homme fort du pays et est soupçonné de tirer, dans l’ombre, les ficelles pour une prise de pouvoir au profit des hommes de son clan dans la Tunisie de l’après Révolution. « Il a été très gentil lors de nos échanges » indique Sami Ben Abdallah » mais oui, il s’est montré gêné que je puisse écrire certaines choses. Je n’ai aucun élément concret, mais mes avocats sont unanimes pour reconnaître que la procédure est anormale pour une banale affaire de SMS ».
L’interdiction de quitter le territoire tunisien a été levée et Ben Abdallah compte également déposer une plainte dans cette affaire de SMS injurieux. « J’espère qu’ils agiront aussi vite que dans mon cas dés le dépôt de ma plainte contre cette personne qui m’a également insulté par SMS : interdiction de quitter le territoire, 8 heures d’interrogatoires dans les locaux de la brigade criminelle et affaire traitée en quelques jours seulement ! », nous a-t-il indiqué. Reste une question : les Tunisiens ont-il fait la Révolution pour que les vieux démons du régime policier persistent ?
Source: « Lyon Capitale » Le 08-09-2011
Microsoft/Ben Ali: accord suspect
Un accord entre le géant informatique Microsoft et le gouvernement de Ben Ali en 2006 a suscité des réserves de l’ambassade américaine, qui s’est interrogée sur ses conséquences en matière de contrôle des citoyens, selon un câble diplomatique rendu public par Wikileaks. L’accord de partenariat signé lors d’un forum Microsoft en Afrique du Sud en juillet 2006, « illustre les priorités du régime tunisien et le prix à payer pour faire du business en Tunisie », selon le télégramme diplomatique daté du 22 septembre 2006. « En théorie, développer la capacité du gouvernement tunisien à appliquer la loi grâce à internet est positif (…) mais l’on se demande si cela ne va pas augmenter ses capacités de surveillance de ses propres citoyens », indique le câble. L’accord prévoyait une coopération en matière de e-gouvernance, cyber sécurité, droits de propriété intellectuelle, indique le câble, qui souligne les difficultés à obtenir des détails, malgré des « demandes répétées ». Dans le cadre de cet accord, Microsoft devait former des représentants des ministères de la Justice et de l’Intérieur à « l’utilisation des ordinateurs et d’internet pour lutter contre la criminalité », relève le câble. La firme américaine devait aussi moderniser le parc informatique du gouvernement tunisien en échange de l’achat de 12.000 licences Microsoft. Autre particularité du contrat: Microsoft s’était engagé à former des handicapés pour leur permettre de trouver un emploi dans le secteur internet, selon l’ambassade, qui relève que Leila Trabelsi, l’épouse de Zine El Abidine Ben Ali, dirigeait une association caritative pour handicapés. Une indication des « manoeuvres en coulisses nécessaires pour conclure un deal », relève l’ambassade. La directrice de Microsoft Tunisie, Salwa Smaoui, avait qualifié l’accord de « gagnant-gagnant », et de « sur-mesure » pour le gouvernement tunisien, selon l’ambassade américaine, qui souligne que le partenariat a été conclu à l’issue de cinq années de négociations. « Bien que l’accord ait été salué comme un triomphe pour les droits de propriété intellectuelle, la longueur des négociations et le deal lui-même révèlent une réalité plus complexe », écrit encore l’ambassade
Un référendum pour vider la constituante de sa substance !
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La Révolution tunisienne a certes inspiré les autres révolutions arabes, que ce soit en Egypte, en Libye, au Yémen, à Bahreïn et en Syrie, et tout porte à croire qu’elle ne va pas s’arrêter là. Certes elle a fait tomber une dictature et chassé du pouvoir 2 familles mafieuses, et tente actuellement d’instaurer une démocratie.
Toutefois, force est de constater que l’absence d’une élite politique de leaders pose beaucoup de problèmes qui participent à une situation de chaos et d’instabilité économique, sociale et sécuritaire, avec plusieurs foyers de tension sociale voire d’insurrection.
Les sit-in, les grèves, les mouvements sociaux, les blocages de routes, les incendies d’entreprises et autres pillages ont provoqué un grand désordre social, mais ont eu également beaucoup d’impacts économiques qui vont laisser leurs traces pour des années dans l’inconscient collectif des Tunisiens.
Résumons ces effets négatifs dans 3 domaines:
1. Premièrement, il y aura peu d’investissements privés dans les régions intérieures, même si on fait le maximum d’incitations à l’investissement. Car lorsque des citoyens s’attaquent aux entreprises, aux moyens de production, bloquent l’accès pour des usines, pendant des semaines voire des mois, en toute impunité et en toute impuissance de la police et de l’armée, comme pour le Groupe Chimique à Gabès, la Compagnie de Phosphates de Gafsa ou pour la Cimenterie d’Enfidha fermée depuis le 12 juin 2011, etc., il ne faut pas trop se leurrer, les investisseurs –nationaux ou étrangers- n’y viendront pas. Personne ne va se risquer à placer son argent, son capital dans des zones peu sûres, où la loi fait défaut. Du coup, l’appauvrissement de ces régions ne sera pas enrayé de sitôt. Ce qui aura pour effet d’accentuer la concentration des nouvelles activités économiques sur la côte (Tunis, Sousse et Sfax) où la vie à repris et où la sécurité est mieux assurée.
2. Deuxièmement, peu d’entreprises feront appel à la sous-traitance, ou prendront de stagiaires ou saisonniers, car toute personne qui aura passé même un jour dans une entreprise dans le cadre d’un stage ou d’intérim pourrait demander sa titularisation d’office.
Donc, les intérims, les travailleurs saisonniers seront une vraie source de problèmes; même les contrats SIVP seront évités, ce qui va contribuer à aggraver l’appauvrissement des régions intérieures et l’augmentation du chômage au profit du littoral, plus stable et mieux structuré. Et cela durera tant que les citoyens des régions intérieures continueront à faire la politique de la terre brûlée.
3. Troisièmement, le rôle du privé et la défaillance des entreprises nationales publiques et les administrations de service. En effet, le plus grand enseignement et la plus grande erreur du gouvernement Ghannouchi -on ne le répétera jamais assez-, aura été d’intégrer les 20.000 intérimaires dans l’administration, avec tout ce que cela comporte comme poids pour le budget de l’Etat, ayant pour effet immédiat la sclérose du service public, surtout dans les municipalités.
Mis en confiance par leur titularisation, les travailleurs municipaux refusent de travailler, avec des salaires garantis et une couverture sociale, laissant les ordures s’accumuler dans la plupart des villes tunisiennes…
Idem pour le transport public, avec un alourdissement du déficit public, de la mauvaise gestion, du gonflement des dépenses de l’Etat, sur le dos des citoyens qui paient via leurs impôts, au lieu de consacrer ces sommes d’argent pour le développement régional et pour la création de nouveaux emplois efficients.
Là où les revendications sociales ont été satisfaites dans le secteur public, la conséquence immédiate a été “moins de productivité, refus de service et recul net dans la qualité de service“…
Il sera plus utile d’investir dans le secteur privé, ce qui signifie que le gouvernement issu de la prochaine élection du 23 octobre 2011 aura tout intérêt à intensifier le recours aux services privés dans le transport urbain ou dans le ramassage des ordures ménagères, en créant ainsi beaucoup d’emplois, mais avec en sus une efficacité économique et une meilleure qualité de service.
Jusque-là, la Révolution tunisienne a été, de ce point de vue, il faut l’avouer, un recul net, avec de très mauvais choix dès le départ, ce qui a mis en péril plusieurs entreprises publiques voire précipité leur déclin ou handicapé leur développement.
Pour s’en convaincre, prenons deux exemples: Tunisie Autoroutes Tunisie Télécom. La première aurait été obligée d’intégrer, si nos sources sont bonnes, 1.700 nouveaux employés entre gardiens, jardiniers, chauffeurs qui travaillaient auparavant dans le secteur privé en tant que sous-traitants. Quant à Tunisie Télécom, qui compte déjà plus de 8.000 employés contre nettement beaucoup moins pour Tunisiana et Orange, elle serait, selon une source bien informée, sous la pression du syndicat pour intégrer plus de 1.200 intérimaires travaillant dans le nettoyage et le gardiennage. Ce qui, à court terme, la précipiterait dans la faillite dont la part de marché recule de plusieurs pourcentages par an par rapport à Tunisiana sur le marché du mobile depuis le lancement de l’activité de ce dernier, mais également du nouvel arrivant.
Tout l’effort de gestion rationnelle du budget de l’Etat, du développement du secteur privé mis en place depuis les années 70 et qui a permis à la Tunisie –malgré tout ce qu’on peut reprocher à l’ancien régime- de réaliser des avancées économiques et de la croissance, est en train de tomber à l’eau.
Alors, nous pensons que le prochain gouvernement devrait démarrer un nouveau plan ou programme de mise à niveau et une limitation des dépenses publiques pour relancer la machine économique et réduire le chômage.
Tunisie : Des dérapages post-Révolution