Le Nouvel Observateur: [EXCLUSIF] L’histoire secrète de la fuite de Ben Ali
AfricanManager: Tunisie : Le trésor du palais de Sidi Dhrif, un butin « hallucinant » !
AFP: Tunisie: la justice dissout le RCD, le parti de Ben Ali
AFP: Tunisie: après le retour au calme, place au grand chantier économique
AFP: A Berlin, Egypte et Tunisie tentent de vendre la révolution aux touristes
Toulouse7: 8000 réfugiés tunisiens seraient arrivés sur l’ile de Lampedusa
Kamel Mahdhaoui: Hommage à Zouhair Yahyaoui
Houcine Ghali: Tunisie : le culot de Mongi Khammassi, secretaire general du pvp!
REVUE DE PRESSE
[EXCLUSIF] L’histoire secrète de la fuite de Ben Ali
Le dictateur tunisien a été poussé à l’exil par l’armée mais aussi par sa femme, la machiavélique Leïla. Grâce à des témoignages inédits, Sara Daniel fait le récit des derniers moments du président sur le sol de son pays. A lire dans le Nouvel Observateur cette semaine. Il refuse de monter dans l’avion. Sur le tarmac de l’aéroport de Tunis, il résiste, se tord les mains, serre sa petite mallette noire, son seul bagage, essaie de rebrousser chemin vers la Mercedes noire qui vient de le déposer. Il supplie : « Laissez-moi, je ne veux pas y aller, je veux mourir ici dans mon pays. » […]
Ce vendredi 14 janvier à 17 heures, alors que la révolte gronde dans les rues de la capitale, Ben Ali ne veut pas partir. Il gémit, hagard. « Bordel de Dieu ! Tu vas monter ! » C’est Ali Seriati, l’homme de l’ombre, le redouté chef de la police politique, compagnon de Ben Ali depuis trente ans, qui le bouscule et l’oblige à gravir les marches en jurant.
Aucun des militaires qui font cercle autour du petit groupe composé du président, de sa femme Leïla, de leur fils Mohamed, de sa fille Halima, du fiancé de celle-ci, du majordome Moustafa qui a tenu à les accompagner et de deux employées de maison philippines, n’a osé toucher le président. Avec la langue fleurie qu’elle affectionne, Leïla rudoie ce mari hébété dont les jérémiades l’exaspèrent maintenant qu’il a perdu son pouvoir : « Monte, imbécile, toute ma vie, il aura fallu que je supporte tes conneries ! » …
Le Nouvel Observateur raconte cette semaine comment le couple diabolique formé par la femme du président tunisien et le directeur de la sécurité, Ali Seriati, ont poussé Ben Ali vers la sortie. Jamais le président tunisien n’aurait accepté de décoller si Seriati ne lui avait pas juré que son départ n’était que temporaire. […] Sériati et Leïla ont-ils cru sérieusement que le président ou sa femme pourraient revenir à la tête du pays ou savaient-ils déjà que leur sort était scellé ?
Sara Daniel
A lire dans le Nouvel Observateur du jeudi 10 février (Source: Nouveobs.com le 09/02/11 14:46 75) lien:http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110209.OBS7745/exclusif-l-histoire-secrete-de-la-fuite-de-ben-ali.html
Tunisie : Le trésor du palais de Sidi Dhrif, un butin « hallucinant » !
En dépit du jugement en référé rendu par le tribunal de première instance lui faisant injonction de cesser ses activités, la Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversations » présidée par Abdelfattah Amor continue de vaquer aux occupations qui sont les sienne et de conduire les missions qui lui sont fixées par le décret- loi du 18 février 2011. Et comme pour en apporter la patente démonstration, son président, Abdelfattah Amor a tenu, mercredi, une conférence de presse pour faire le point avec plusieurs membres de la commission sur les plaintes dont celle-ci a été saisie et dont le nombre s’est élevée, à la date du 7 mars 2011, à 5196.
Le point d’orgue de cette rencontre a été, comme prévu, la moisson de la descente effectuée par la commission au palais de Sidi Dhrif où, selon Abdelfattah Amor, le président déchu Ben Ali passait le clair de son temps, ne se rendant au palais de Carthage que pour quatre ou cinq heures par jour. « Ce que nous avons découvert est hallucinant », a-t-il dit en évoquant les coffres blindés déverrouillés lors de cette visite effectuée en compagnie de représentants de la sécurité présidentielle, de l’armée, de deux huissiers-notaires, de la BCT et de la Trésorerie générale.
En tête du butin se trouvent des cartes de crédit auprès de banques étrangères : libellées en dollars à Washington, et en Euros à Paris, et surtout un compte à numéro en devises, en date du 22 mars 2010, sous forme de dépôt à terme contenant 27 298 280,50 dollars US, soit l’équivalent de 40 millions de dinars tunisiens.
Autre trouvaille : des carnets d’épargne au nom de Leila Ben Ali, de mohamed Zine el Abidine et de Halima contenant des « sommes considérables » dont le montant exact n’a pas été révélé , outre des montants de moindre importance et de diverses valeurs : 30 000 dinars, 20 000 euros, 35 000 dollars, et du menu fretin , de la petite monnaie : 3900dinars, et 7980 dinars…
A côté de ces sommes en monnaie fiduciaire et scripturale, la commission a découvert d’immenses quantités de bijoux et de pièces d’orfèvrerie et joaillerie ainsi que des pièces en or, comme des « napoléons » et d’autres pièces en or du 19ème siècle , dont 25 en date de 1858. Les bijoux, eux, sont sertis pour la plupart de diamants et d’une variété de pierres précieuses.
Tous ces biens ont été consignés à la Trésorerie générale de Tunisie sur la base de procès-verbaux dressés par des huissiers-notaires contre décharge.
Toutefois, les membres de la commission ne sont pas « au bout de leur peine », car, comme l’a souligné Abdelfattah Amor, sa mission à Sidi Dhrif n’est pas terminée.
Second grand thème de la conférence de presse de la commission : le jugement en référé lui ordonnant de cesser ses activités. Son président ne l’entend pas de cette oreille, et il a été catégorique : la commission est en activité et elle demeurera sauf décision contraire de l’Etat tunisien.
Au demeurant, son président, sans vouloir entrer en polémique avec qui ce soit, a-t-il dit, s’est posé trois questions : Le juge qui a ordonné la mesure de cessation d’activité est-il compétent ?, les plaignants ont-ils qualité et intérêt pour agir ? Enfin, à qui profite cette décision ?
Prié de préciser sa pensée, le président de la commission a souligné que les réponses sont incorporées dans ces interrogations. Toutefois, l’un des membres de la commission, l’avocat Imed Belkhamsa , a explicité quelques points juridiques et procéduraux dont notamment le fait que la plainte ne visait pas la commission en tant que telle , mais quelques uns de ses membres, ajoutant que le jugement en référé n’a pas prononcé la dissolution de la commission mais la cessation provisoire de ses activités.
Il reste que le jugement n’a pas été prononcé en premier et dernier ressort, ce qui signifie qu’il existe un recours que des personnes physiques membres de la commission sont en train d’exercer, une audience étant prévue pour le 22 mars courant. (Source: AfricanManager le 9-03-2011)
A l’Université Paris – Dauphine
Le collectif Tunisie Dauphine organise le 10 mars 2011 à 19h 30 (salle Raymond Aron) un débat sur: « Envers et avenir du ‘miracle’ économique tunisien »: Quel « modèle » économique pour la Tunisie de l’après 14 janvier ? Quelle place dans ce modèle pour les régions « de l’intérieur », spécialement le bassin minier ? Quelles mesures doivent être adoptées pour obtenir la restitution des biens mal acquis et pour lutter efficacement contre la corruption ? La révolution tunisienne n’est-elle qu’une révolution politique ? Ces questions et d’autres encore seront posées par le Collectif Dauphine Tunisie le jeudi 10 mars à 19h30 en salle Raymond Aron de l’Université Paris Dauphine à l’occasion d’un débat intitulé : « Envers et avenir du ‘miracle’ économique tunisien », autour de :
Sophie Bessis (IRIS – FIDH), Moncef Cheikhrouhou (HEC), Mohieddine Cherbib (FTCR), Mouhoub El Mouhoud (Paris-Dauphine) et Maud Perdiel-Vaissière (Sherpa). Entrée libre dans la mesure des places disponibles.
Tunisie: la justice dissout le RCD, le parti de Ben Ali
AFP / 09 mars 2011 10h02 TUNIS – Le tribunal de première instance de Tunis a annoncé mercredi la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l’ex-président Ben Ali, provoquant une explosion de joie dans la salle, a constaté l’AFP. « Le tribunal de 1ère instance de Tunis a décidé de dissoudre le Rassemblement constitutionnel démocratique et de liquider ses biens et ses fonds » par le biais du ministère des finances, précise le jugement qui a été accueilli par une clameur gigantesque des centaines de personnes présentes dans la salle. Se mêlant à l’hymne national, les slogans ont fusé immédiatement: « RCD dégage! », « Tunisie libre! », « ô martyrs, nous poursuivons la lutte ». Des avocats en robe et des jeunes enroulés dans le drapeau national s’étaient mêlés à la foule qui grossissait à vue d’oeil aux abords du bâtiment. Le tribunal avait commencé à examiner la semaine dernière l’action intentée par le ministère de l’Intérieur. A l’ouverture du procès son avocat, Me Faouzi Ben Mrad, avait réclamé « la dissolution du RCD et la saisie de ses biens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, qu’il avait acquis en spoliant l’argent du peuple ». Déjà suspendu le 6 février de toute activité, le RCD, fondé le 27 février 1988 par Zine El Abidine Ben Ali, revendiquait plus de deux millions d’adhérents pour 10 millions d’habitants. Depuis la fuite du président le 14 janvier, les Tunisiens n’avaient cessé de manifester pour réclamer la dissolution de ce parti symbole de l’état-policier durant les 23 ans de régime de Ben Ali.
Tunisie: après le retour au calme, place au grand chantier économique
De Taïeb MAHJOUB (AFP) – AFP / 09 mars 2011 13h15 TUNIS — Chômage, crise libyenne, destructions et pillages, tourisme en berne: le nouveau gouvernement tunisien de transition a à peine retrouvé ses bureaux à la Kasbah, le quartier gouvernemental à Tunis, qu’il doit s’attacher à relancer d’urgence l’économie. Le défi du premier ministre Béji Caïd Essebsi, nommé lundi, est d’autant plus difficile que son bail n’est que de quatre mois: il doit théoriquement rendre son tablier après le 24 juillet, date de l’élection d’une Assemblée constituante, une des principales revendications de l’opposition, qui devra préparer une nouvelle constitution pour l’après-Ben Ali. Outre une attention particulière des bailleurs de fonds (UE, BAD, BEI notamment), il bénéficie, sinon d’un état de grâce, du moins d’une période de répit et de retour au calme: plus de grèves en cascades, de manifs permanentes, même les centaines de jeunes qui occupaient la place de la Kasbah ont levé le camp. « La preuve qu’il me font confiance », a glissé le Premier ministre lundi devant la presse. « Place désormais au grand chantier économique et social », dit à l’AFP un haut responsable gouvernemental deux jours après la formation d’un cabinet de technocrates. Début février, le ministre du Développement régional d’alors, Néjib Chebbi (il a démission depuis) estimait à 5 milliards de dinars (2,58 milliards d’euros) à terme les pertes économiques durant la révolution. « La priorité, c’est de sauver la saison touristique, de relancer l’économie » et de s’attaquer au chômage, aggravé « par le retour des milliers de Tunisiens » fuyant le chaos en Libye, ajoute ce même responsable sous couvert d’anonymat. Le tourisme, qui a chuté de 45% en janvier et février, est le premier pourvoyeur de devises du pays et représente 7% du PIB avec 400.000 emplois. A l’unisson le patronat tunisien et le syndicat UGTT ont applaudi à la composition du nouveau cabinet, d’autant qu’au même moment on apprenait la dissolution de la police politique et de la direction de la Sûreté de l’Etat, piliers de l’Etat-policier de Ben Ali. « On a le sentiment que la Tunisie retrouve sa vie normale et les mesures prises (lundi) confortent ce sentiment d’apaisement », dit à l’AFP Hammadi Ben Sedrine, coordinateur général du patronat tunisien, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA). La vie s’est progressivement normalisée en début de semaine dans la capitale où les commerces ont rouvert et les administrations repris le travail, après des semaines d’incertitude et de troubles, parfois sanglants. Estimant à 400 millions de dinars (200 millions d’euros) les dégâts et destructions subies par les entreprises, le coordinateur de l’UTICA exhorte le gouvernement d' »indemniser les usines brûlées et les locaux pillés au plus vite » pour contenir le problème du chômage qui « risque de s’aggraver ». « Avec plus de 500.000 chômeurs, pour la plupart des jeunes diplômés (…), le tableau n’est pas du tout reluisant », écrivait mardi le quotidien gouvernemental La Presse, avertissant que « la transition démocratique ne saurait se faire dans les conditions souhaitées sans une reprise économique réelle ». La puissante Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), « soutient le gouvernement dans ses efforts pour relancer l’économie », dit à l’AFP son secrétaire général adjoint, Ali Ben Romdhane pour qui « la priorité doit être donnée à l’emploi ». « Le patronat oeuvre inlassablement pour jouer pleinement et efficacement le rôle dévolu à chaque homme d’affaires », indique M. Ben Sedrine, estimant que l’investissement devrait être orienté notamment vers « les régions déshéritées », à l’origine du soulèvement populaire de janvier. « C’est le volet économique qui conduit à la paix sociale et à la stabilité », dit-il.
A Berlin, Egypte et Tunisie tentent de vendre la révolution aux touristes
De Aurélia END AFP / 09 mars 2011 16h15 BERLIN — Plages, vieilles pierres et … frisson révolutionnaire : l’Egypte et la Tunisie ont décidé de transformer leur récent changement de régime en argument publicitaire pour faire revenir les touristes. Au salon international du tourisme de Berlin, le plus important du monde, l’Egypte n’a pas attendu d’être à l’an prochain, où elle sera l’invitée d’honneur, pour voir grand et tripler sa superficie d’exposition. Et sur les stands du salon, qui a lieu jusqu’à dimanche, les bustes de Pharaons voisinent ainsi avec des reproductions de la place Tahrir du Caire, foyer de la révolution, sous un slogan commun: « Venez voir l’endroit où tout a commencé ». Quelques halls plus loin, la Tunisie se présente comme « l’endroit où il faut être, maintenant », alors que les tours opérateurs ne reprennent que timidement leurs dessertes, et que les touristes lui préfèrent l’Europe méridionale. « Je viens proposer au peuple allemand de vivre l’émotion en Tunisie » avant que le pays ne devienne « une démocratie classique », vante le ministre tunisien du Tourisme, Mehdi Houas, au cours d’une conférence de presse. « Cet électrochoc (qu’a été la révolution pacifique) va permettre à une nouvelle frange de touristes de venir », assure-t-il, tablant sur un tourisme « citoyen et culturel ». Soulignant qu' »avant, les touristes étaient parqués sur les plages et tenus éloignés de la réalité », M. Houas affirme qu’il veut désormais créer « de nouvelles infrastructures », hors des stations balnéaires. La plage et le soleil vont toutefois « rester la colone vertébrale » de l’offre tunisienne, a reconnu le directeur général de l’Office du tourisme de ce pays, Habib Ammar. Chez le voisin égyptien, le ton est le même. « L’Egypte était déjà incontournable pour son histoire et ses richesses naturelles, mais il y a un nouvel élément. Nous invitons les touristes à partager l’expérience de la révolution démocratique », explique à l’AFP Hisham Zaazou, premier assistant du ministre égyptien du Tourisme. « Les valeurs de la révolution sont des valeurs européennes. Si les Européens veulent aider l’Egypte, qu’ils viennent nous voir », dit-il encore. Les professionnels, eux, se sont déjà adaptés. « La place Tahrir était déjà incontournable car c’est là que se trouve le Musée Egyptien. Mais désormais les guides montrent aussi les endroits où les manifestants ont monté des tentes et racontent comment des partisans de l’ancien régime ont chargé à dos de chameaux », explique à l’AFP Mahmoud Zekri, du tour opérateur Zekri Tours. Malgré l’offensive marketing, les deux pays ne se font guère d’illusions pour l’année 2011 : la Tunisie a accusé une baisse de fréquentation touristique de 45% en début d’année, tandis que l’Egyptien Hisham Zaazou ne prévoit de normalisation « qu’à partir de l’été ». Mohamed Abdo, organisateur de croisières sur le Nil, affirme même qu' »il est trop tôt pour faire revenir les touristes, le pays n’est pas encore stabilisé ». Une opinion partagée par la compagnie italienne Costa Croisières, leader européen du secteur, qui a annoncé mercredi l’annulation de toutes les escales prévues en Egypte et Tunisie en 2011. « L’Egypte est sûre », affirme au contraire M. Zaazou, tandis que M. Houas assure qu’en Tunisie « la sécurité est totale ».
8000 réfugiés tunisiens seraient arrivés sur l’ile de Lampedusa
Ecrit par redaction Brèves mar 9, 2011 Neuf bateaux transportant près de 660 migrants en situation irrégulière, tous Tunisiens, sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi à Lampedusa, portant le nombre de migrants ayant atteint l’île italienne depuis dimanche soir, à plus de 1500, et depuis les cinq dernières semaines, à environ 8.000, a indiqué mardi une porte-parole de l’Organisation internationale des migrations (OIM), Jemini Pandya. « En raison du mauvais temps qui a sévi en Méditerranée ces deux dernières semaines, les migrants tunisiens arrivaient sporadiquement et en nombre relativement faible sur l’île, au contraire des semaines précédentes où ils ont été jusqu’à 5000 à arriver en trois jours », a-t-elle ajouté, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse. Comme ceux qui sont arrivés précédemment, tous les migrants qui ont atteint Lampedusa à la faveur de l’amélioration des conditions météorologiques sont conduits dans un centre d’accueil installé sur l’île, où ils sont pris en charge et bénéficient d’une assistance immédiate. Devant la presse, Jemini Pandya a indiqué que le personnel de l’OIM, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de l’organisation non gouvernementale Save the children se relayaient au centre pour fournir des conseils juridiques aux migrants, en mettant l’accent sur la différence entre migrants économiques, demandeurs d’asile et mineurs non accompagnés. La porte-parole de l’OIM a également mis en avant le cas d’une femme de 40 ans d’origine allemande, arrivée avec sa fille âgée de seulement sept ans, dans la nuit de dimanche à lundi, avec près d’un millier de migrants. « Elle a raconté qu’après s’être séparée de son mari, un médecin tunisien riche et bien connecté, elle n’avait pas eu d’autre choix que d’utiliser des passeurs pour quitter la Tunisie avec sa fille et rentrer en Europe, car son mari refusait de lui confier le passeport de leur fille », a expliqué Jemini Pandya. « Elles ont passé 10 jours enfermées dans un bâtiment au bord de la mer avant de pouvoir faire le voyage par bateau à Lampedusa », a-t-elle ajouté. « A l’exception de cette situation particulière, les migrants qui sont arrivés à Lampedusa ces derniers jours sont venus en Europe pour trouver du travail ou rejoindre leurs familles », a encore indiqué la porte-parole de l’OIM, avant de conclure en soulignant que plus de 2000 migrants étaient désormais dans le centre d’accueil de Lampedusa, alors que celui-ci ne pouvait accueillir normalement que 800 personnes. (Source: Toulouse7.com le 9 mars 2011) Lien:http://www.toulouse7.com/2011/03/09/8000-refugies-tunisiens-seraient-arrives-sur-lile-de-lampedusa/
Hommage à Zouhair Yahyaoui
L’Histoire de Zouhair a commencé il y a très longtemps mais on n’en connait pas vraiment le début. En saurons-nous assez en regardant l’environnement où il a vécu et les éléments écrits ou visibles. Ces éléments sont certes vastes et détaillés mais ils ont été écrits en partie par ses amis et en partie par la dictature qui l’a obligé à se taire ? Tout cela n’est il ainsi que partiellement subjectif ou erroné ? D’ailleurs son combat s’est réduit, pour ainsi dire, depuis le temps, en un problème de liberté d’expression. Cette liberté est devenue primordiale pour accéder à son rêve, son épanouissement et sa dignité. On peut simplifier l’histoire en disant qu’il a été toujours plus ou moins mécontent et se sentait exclu par un pouvoir « central » plus ou moins désincarné vis-à-vis de la réalité qu’il vit comme beaucoup d’autres. Il est mécontent du rôle passif et des nombreux obstacles érigés dans les certitudes ou les habitudes. On peut dire en somme que le pouvoir, en réalité peu central, a toujours été en sa défaveur de manière implicite ou explicite, sous une forme culturelle ou légale. Avec sa sensibilité, il a dessiné, il a écrit des poèmes. Avec son humour il a porté à la dérision tout l’artifice qui engloutit sa condition. C’est sa prière devant l’éternel et sa spiritualité intemporelle. Dans les campagnes tunisiennes s’étend la vérité rien qu’à regarder les vestiges du passé et les grandes réalisations de l’indépendance. Dans les Villes se réduisent les nouzouhs du passé, du présent et de toujours. A chaque domination, il a vu l’œuvre de la civilisation humaine se déployer sur son sol à sa vue mais souvent sans lui. A chaque époque il a tourné le dos, dans l’humour, parfois en se plaignant mais sans éviter l’incompétence de ses dirigeants. D’Utique à Carthage, de Rome aux Byzantins, des Omeyyades aux Fatimides, des Zirides aux El Moahides et des Turques aux Français, il n’a regretté de n’être de la Tunisie qu’un sujet ou peu tant il en était sincèrement amoureux. Jamais le deuil ne sera terminé, sauf pour la vie, tant que l’on meurt d’amour pour ses amis ou qu’on s’immole pour la dignité d’autrui. Je prie pour que Dieu nous pardonne de n’avoir pas entendu suffisamment Zouhair, Bouazizi, et les martyrs de tout lieu et tout temps. Hommage à Zouhair Yahyaoui dit Ettounsi de Tunezine. Hommage pour son combat pour la liberté sur Internet et pour la dignité. Il nous a quittés le dimanche 13 mars 2005. Kamel Mahdhaoui Le 9 mars 2011.
TUNISIE : LE CULOT DE MONGI KHAMMASSI, SECRETAIRE GENERAL DU PVP!
Houcine Ghali, Genève Décidément, Mongi Khammassi, secrétaire général du Parti des verts pour le progrès ( PVP ) depuis 2006, n’ a pas froid aux yeux lorsqu’ il vient maintenant se greffer à la révolution et louer les initiatives du gouvernement provisoire dirigé par le Premier ministre Beji Kayed Essibsi. En effet, sur Tunisnews du 4 mars dernier ( partie arabe ), il vient de se fendre d’ un communiqué élogieux pour la révolution des jeunes et la voie suivie par le gouvernement provisoir qui en dit long sur sa pratique de l’ hypocrisie, de la mauvaise foi et de l’ ignominie. En voici quelques extraits : » Le PVP est très satisfait du contenu de la déclaration du Président provisoire de la République qui tend à couper défitivement avec les pratiques du passé et à réaliser les revendications du peuple tunisien tel que l’ a exprimées la révolution du 14 janvier dernier
Tunisie : terminus pour le parti de Ben Ali
Le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), c’est fini. A la demande des nouvelles autorités, la justice tunisienne a dissout ce mercredi le parti-Etat Ben-Ali, portant ainsi un coup définitif au système qui avait mis la Tunise en coupe réglée 23 ans durant.
« Le tribunal de 1ère instance de Tunis a décidé de dissoudre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et de liquider ses biens et ses fonds » : le jugement a été accueilli par une gigantesque explosion de joie dans la salle. Se mêlant à l’hymne national, les slogans ont immédiatement fusé : « RCD dégage! », « Tunisie libre! », « ô martyrs, nous poursuivons la lutte ». Une vaste foule se massait aux abords du bâtiment, où se mêlaient avocats en robe et jeunes drapés dans le drapeau tunisien.
A l’ouverture du procès, l’avocat du ministère, Me Faouzi Ben Mrad, avait réclamé « la dissolution du RCD et la saisie de ses biens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, qu’il avait acquis en spoliant l’argent du peuple ». Une semaine plus tard, la Tunisie se trouve débarrassée du tentaculaire RCD, qui avait des ramifications dans tout le pays et toutes les entreprises. Au temps de sa splendeur, le parti revendiquait plus de deux millions d’adhérents pour une population totale de 10 millions de personnes.
Depuis la fuite du président le 14 janvier, les Tunisiens n’avaient cessé de manifester pour réclamer la dissolution RDC. Son imposant siège, situé au coeur de Tunis, avait d’ailleurs été l’une des premières cibles symboliques de la révolution tunisienne. Six jours à peine après la chute du régime, le gouvernement transitoire de Mohammed Ghannouchi annonçait le 20 janvier que l’Etat allait prendre possession des « biens mobiliers et immobiliers » du RCD et procéder à la séparation de l’Etat et du RCD. Le 6 février suivant, le RCD s’était vu suspendu indéfiniment.
Le RCD avait été fondé le 27 février 1988 par Zine El Abidine Ben Ali sur les restes du Néo-Destour, parti qui avait conduit le pays à l’indépendance sous la houlette du président Habib Bourguiba. Membre de l’Internationale socialiste depuis 1989, le RCD en a été exclu le 17 janvier à la demande des socialistes français.
Parallèlement, un autre pan essentiel du système Ben-Ali est tombé cette semaine: le ministère de l’Intérieur a annoncé lundi la suppression de la redoutable direction de la sûreté de l’Etat et « toute forme d’organisation s’apparentant à la police politique ».
Source : « Planete Campus » Le 09-03-2011 Lien :http://www.planetecampus.com/actu/26518-tunisie-terminus-pour-le-parti-de-ben-ali
Tunisie : L’activité économique reprend mais…
Après plus de deux mois du déclenchement de la révolution populaire, la Tunisie renait de ces cendres. La matinée du 5 mars 2011, au lendemain d’un discours, estimé réconfortant, du nouveau Premier ministre Béji Caïd Essebsi, la vie reprend… chacun à son rythme. La levée du sit-in des manifestants de La Kasbah, après que la majorité de leurs demandes a été réalisée, a apaisé la tension, bien que les troubles à Ksar Helal et Gafsa montrent que la sécurité ne soit encore totalement revenue. L’activité commerciale qui a été bloquée pendant plusieurs semaines commence à reprendre, quoique l’anarchie s’installe dans certaines rues de la capitale. Les commerçants ambulants qui ont investi l’avenue Habib Bourguiba pour être écartés par la suite, se sont trouvé un nouveau local. Au Passage, devant la station principale du métro et le jardin public, un souk s’est installé. Des produits de tout genre et de marques sont exposés attirant une foule immense voulant profiter d’une offre de prix très alléchant. On trouve difficilement un passage pour quitter enfin la station. Ce qui signifie que certains profitent de l’état d’instabilité… en attendant la réaction de la municipalité de Tunis. A l’avenue Habib Bourguiba, les commerçants commencent à rouvrir leurs boutiques. L’espace commercial Le Palmarium, qui a été attaqué le week-end les 27 et 28 février 2011, a rouvert, bien que l’entrée principale soit restée fermée. Il faut dire que certaines boutiques ont été complètement saccagées. Leurs propriétaires sont en train de réparer les casses en espérant reprendre au plus vite. On remarquait bien la présence intense d’agents de sécurité sur tous les étages de l’espace, pour prévenir d’éventuelles attaques. L’affluence était quasi normale, pour un samedi. «Je crois qu’il est temps de reprendre l’activité tout en restant vigilants. Des semaines auparavant, je n’osais même pas mettre les pieds au centre-ville. Mais je crois qu’actuellement, la peur commence à se dissiper», indique Hinda. Du côté du ministère de l’Intérieur, les attaques ont eu raison d’un état d’alerte au plus haut niveau. Le ministère était assiégé de ses quatre côtés. La présence des militaires et des forces de sécurité est très remarquable. Des véhicules ont pris place des deux côtés du ministère, mais ont investi également les ruelles y menant. Les attaques perpétrées la semaine dernière ont poussé les autorités à accroître la vigilance. Plus loin, à Bab Bhar, on assiste à un spectacle similaire à celui du passage. Les commerçants ont trouvé place devant les arcades, mais sur la rue Charles de Gaulle. La grève que les commerçants ont observée, des jours auparavant, ne semble rien changer à l’ambiance. Dans les souks de Tunis, l’affluence n’est pas à son comble. La reprise se fait attendre. Le souk de l’artisanat, d’habitude plein à craquer de touristes, est trop calme. L’activité touristique qui peine encore à redémarrer a touché de plein fouet ses commerçants. Les touristes se comptent sur les doigts d’une seule main, bien que les boutiques soient ouvertes. «Nous avons tenu à ouvrir nos boutiques même si la reprise n’est pas encore au rendez-vous. Nous espérons que le retour au calme profitera à l’activité touristique», souligne Lamjed. Cependant, on voit maintenant des touristes d’un nouveau genre. Un touriste français, que nous avons rencontré à la place de La Kasbah, affirme être venu pour voir la Tunisie après la révolution. «J’ai profité de mes vacances pour venir en Tunisie. J’y étais déjà en 1996 et 2000. Mais je crois que la révolution du 14 janvier aura changé complètement la face de la Tunisie. Etant enseignant et activiste, j’ai voulu assister à ce changement, parler aux gens et connaître ce qu’il pense de l’avenir. J’ai assisté au sit-in de La Kasbah et je crois que c’est un moment historique qui sera gravé dans la mémoire de la Tunisie », dit-il. Une autre face de la Tunisie émerge, donc. Une Tunisie révolutionnaire, qui attirera vraisemblablement un autre genre de touristes. A La Kasbah aussi, les slogans gravés sur les murs du Premier ministère et du ministère des Finances évoquent la polémique actuellement. Certains de ces slogans ont été effacés. Les murs ont été peints de nouveau. En arrivant sur place, nous avons rencontré un groupe de gens qui s’indignaient de cet acte. «C’est désolant. On aurait aimé que ces slogans restent conservés pour l’histoire. C’est honteux. Comment peut-on se permettre cela?», lance Leila. «Je pense que c’est une erreur fatale d’effacer ses slogans qui sont un témoin de l’histoire pour nos futurs générations», souligne Akrem qui a participé au sit-in de La Kasbah. «Mais bon, je crois que, maintenant, il faut être optimiste et regarder vers l’avenir. Notre pays a besoin de nous. Essayons de le sauvegarder et de le protéger de notre mieux. La plupart de demandes ont été satisfaites. Mais nous n’allons pas abandonner la lutte. Nous serons toujours vigilants et attentifs à tout ce qui se passe. Espérons que le gouvernement provisoire sera à la hauteur de nos aspirations». Source: “wmc” Le 09-03-2011 Lien:http://www.webmanagercenter.com/management/article-102956-tunisie-l-activite-economique-reprend-mais%85
La Tunisie recule de 7 places dans le classement de Benchmark
Benchmark Group a mené auprès des français une vaste enquête en ligne à travers laquelle il s’est interrogé sur les intentions des français et leur destination préférée. Selon cette enquête, la Tunisie perd 7 places par rapport à l’année précédente pour laisser sa place au Maroc. En effet, la Tunisie qui était l’an dernier la troisième destination choisie par les vacanciers français, passe en dixième position cette année passant de 6,2% des intentions de départs à 2,1% durant cette année. Tandis, le Maroc a perdu un point (à 3,5%), mais se maintient au 3ème rang. Ce recul jamais enregistré par la Tunisie qui a été toujours la destination préférée des français ne peut être expliqué que par le fait que la période du sondage a coïncidé avec les deux mois d’instabilité qu’a vécu la Tunisie. Et on dépit de cette instabilité, au cours des dernières semaines, plusieurs français ont exprimé leur intention de passer leur vacance en Tunisie durant l’été 2011. De même, plus qu’un tiers avaient déjà réservé leurs vacances. « L’enquête s’est terminée mi-février, en plein crise, nuance Gilles Blanc, directeur d’études au sein du groupe Benchmark. Si la situation se stabilise, les intentions de départ vers les destinations du Maghreb, qui font l’objet d’importantes promotions, pourraient être revues à la hausse ». Comme l’an dernier, l’Espagne reste en tête de la liste des pays qui seront les plus visités par les Français cet été Quant aux Etats-Unis et au Canada, ils continuent d’attirer les français puisqu’ils restent dans le top 10 des destinations les plus prisées pour l’été 2011. A noter aussi la progression de l’Asie qui passe de 3% d’intentions de voyages en 2010, à 6% en 2011. Bon à dire, le groupe Benchmark a réalisé son enquête en ligne, du 27 janvier au 15 février, auprès d’un échantillon de 1 321 personnes ayant un projet de vacances pour l’été 2011. Il a été redressé sur la base de la structure socio démographique française (sexe, âge, et CSP). La période référence prise en compte sans l’enquête s’étend du 1er juin au 30 septembre 2011. Source : « investir en Tunisie » Le 09-03-2011 Lien :http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=9166
Tunisie: Béji Caid Essebsi nous a compris, oui il nous a tous compris
« Je vous ai compris. Je vous ai tous compris: le chômeur, le nécessiteux, le politicien et tous ceux qui revendiquent plus de libertés. Je vous ai compris, je vous ai bien compris tous ». Cet extrait du dernier discours de Ben Ali datant du 13 janvier 2011, sied davantage à Béji Caid Essebsi qu’à Ben Ali. Après la révolution du peuple tunisien qui a mené à la chute du régime, le 14 janvier 2011, celle de Farhat Rajhi à travers son opération de nettoyage du ministère de l’intérieur, le 1er Février 2011, la Tunisie vient de connaître une troisième révolution en l’espace de 6 semaines en l’occurrence celle du 27 février 2011, date de la nomination de M. Caid Essebsi. Un premier discours en présence de ses ministres, une intervention en direct sur la chaîne Al Jazeera et une conférence de presse pour annoncer le nouveau gouvernement, ont largement suffit à M. Béji Caid Essebsi à faire l’unanimité autour de lui. Non ce n’est pas un saint, et aux dernières nouvelles il ne prétend pas (encore) à la messianité. Il s’agit juste d’un fin politicien, comme on en n’a pas eu l’occasion de voir depuis plus de 23 ans. Lors de sa première apparition en public, M. Caid Essebsi n’a pas manqué de sortir le grand jeu. Dans un discours clair et rassurant drapé de versets du coran, d’humour raffiné et à bonne dose, de références au «hadith» du Prophète Mohamed, en passant par Ibn Abi Dhiaf et une anecdote racontant l’histoire d’un petit couturier inconnu ayant réussi à comprendre le dirigeant russe Nikita Khrouchtchev, M. Caid Essebsi a envoûté tout un peuple. Sur Al Jazeera ainsi que lors de sa deuxième conférence de presse, M. Caid Essebsi aura, définitivement, réussi à rassurer et persuader les plus sceptiques. Il a rassuré certes, grâce à des discours cohérents et des idées claires à même d’instruire et de plaire, le tout, dans une grande finesse d’esprit. Cependant tout cela ne pouvait suffire à un peuple qui trouve du mal à faire confiance à ses gouvernants et M. Caid Essebsi en est conscient. « Je ne suis pas venu (NDLR : au Gouvernement) pour parler mais pour agir » rétorque M. Caid Essebsi, en fin de conférence de presse, aux journalistes qui voulaient lui poser des questions. Soucieux d’asseoir son autorité et de renforcer sa légitimité, Caid Essebsi a depuis sa nomination était dans l’action. En l’espace d’une semaine, plusieurs décisions ont été prises pour faire redémarrer le pays. M. Foued Mebazaa qui aurait décidé de ne pas prolonger son mandat au delà du 15 mars 2011, selon M. Néjib Chebbi, aura changé d’avis (M. Caid Essebsi y est surement pour quelque chose). En plus, les revendications d’une bonne partie du peuple ont été satisfaites. En effet, l’élection d’une assemblée constituante a été décidée outre la suppression de la police politique. Par ailleurs, le chef du Gouvernement a nommé un gouvernement de consensus formé de technocrates n’ayant aucune ambition politique. Des personnalités reconnues pour leur compétence et qui sont immédiatement opérationnelles afin d’imprimer à l’action gouvernementale la célérité souhaitée. Côté sécurité, plus de revendications, plus de manifestations spontanées et plus de sit-in et ce dans l’ensemble du territoire. Enfin le retour de l’autorité de l’Etat. Bref, Il aura fallu quelques jours à Caid Essebsi pour comprendre ce que n’est pas arrivé à comprendre Ben Ali en 23 ans. Ne serait ce que pour cela, nous devrions faire confiance au gouvernement actuel et oublier, le temps de cette transition, les suspicions et les revendications irréalisables. Source : « Espace manager » Le 09-03-2011 Lien :http://www.espacemanager.com/chroniques/tunisie-beji-caid-essebsi-nous-a-compris-oui-il-nous-a-tous-compris.html
Tunisiens, ne sommes-nous pas tous responsables?
Les Tunisiens ont fait leur révolution. Mais ils doivent se transformer profondément eux-mêmes, car leur responsabilité dans ce qui s’est passé sous Ben Ali est indéniable. Il semble que notre pays a besoin d’une refonte totale de la société. Cela demandera du temps, beaucoup de temps même. Ce changement doit commencer par la révision du système éducatif pour faire des générations futures des organismes sains. C’est notre affaire à tous. Nous devons montrer que nous sommes tous responsables. Seulement nous donnera-t-on l’occasion de le réaliser? Responsable est celui qui casse, qui détruit, qui incendie et qui pille. Responsable est celui qui incite à la destruction et au désordre. Responsable est celui qui pratique le «sit in» («îtissam») provoquant la gêne et l’embarras à autrui. Responsable est le syndicaliste qui pousse à la revendication et à la grève, qui les encourage par ce temps fébrile de transition et qui crée la confusion. Responsable est le dirigeant d’un parti politique qui élève la voix au nom du peuple, dont il ne représente qu’une fraction, pour appeler à la révolte. Responsable est le journaliste qui prend position qui pousse son invité à l’emportement ou bien soutient les idées de ses interlocuteurs politiques. Responsable est le gouvernant qui ne réagit pas avec force et rigueur aux actes barbares perpétrés pendant les manifestations par des criminels sauvages et déchaînés. Responsable est le service «d’ordre» qui assure mal la sécurité supposée être son rôle principal et le but de son travail. Responsable est l’armée qui se cantonne dans son observatoire construit de réserve et de civilité. Responsable est l’habitant (je dis l’habitant parce que je n’ose pas dire le citoyen) qui garde le silence face aux dangers qui l’entourent et le terrorisent. Responsable est le peuple, si peuple il y a encore, de ce qu’il subit et endure. Où est ce peuple? Imed Ben Hamida, dans sa chronique de ‘‘Tunis Hebdo’’ du 28 février affirme qu’il ne l’a pas croisé depuis le 14 janvier et ajoute «il a quasiment disparu de la circulation… Il s’est volatilisé, évaporé… Il n’est plus de ce monde… visiblement, il manque à l’appel, mais était-il là ?» Malheureux constat! Où est la maturité du Tunisien à laquelle on a fait souvent allusion dans les débats politiques? Où sommes-nous de la douce Tunisie des slogans publicitaires touristiques diffusés partout et longtemps? Où est le savoir-faire du Tunisien tant admiré, pendant les quelques jours de la deuxième moitié de janvier dernier, par la plupart des pays du monde? De la fierté à la honte Entre le 14 janvier et le 27 février, je suis passé de la fierté à la honte. J’ai été ému, lorsque j’ai vu sur mon écran la furie et la rage du Tunisien revendiquant sa dignité et sa liberté sur l’avenue Bourguiba, bravant gaz lacrymogène, matraque et coups de pieds, impressionnant par sa détermination et ses slogans qui n’ont fait allusion à aucune idéologie. J’ai été heureux de voir le Tunisien débarrassé de ses carcans «BenAlistes et BenAliens» et de l’entendre s’exprimer librement dans la rue et à travers tous les médias. J’ai été aux anges quand la Tunisie a reçu les félicitations de tous les pays du monde, ou presque, et les hommages rendus à ce chef d’œuvre qu’est cette merveilleuse révolte. La semaine qui a suivi, j’ai été fier aussi de voir ce peuple s’organiser dans toutes les villes et tous les villages en comités de quartiers pour défendre ses biens et ses acquis contre les gangs de pillards, de voleurs et de malfrats démunis de conscience et d’âme. Une semaine après, mon bonheur s’était transformé en inquiétude. Braquages, pillages, attaques à main armée dans toutes les villes et tous villages et jusqu’à la tentative de coup d’Etat et de contre-révolution. Les rumeurs les plus terrorisantes circulent… Casses, incendies, vols… Et ça continue encore… Je ne suis plus fier, je ne suis plus heureux. Je suis déçu et j’ai honte. Osons-nous encore affirmer que Carthage, dont la civilisation a régné pendant des siècles sur la Méditerranée, a enfanté la Tunisie? Que ce pays a tenu tête à l’empire romain, aux colonialismes turque et français? Qu’il a vu naître Hannibal, Ibn Khaldoun, Kheireddine Pacha et Bourguiba? Ces pages de notre passé ont été arrachées du livre d’histoire des barbares qui ont déferlé sur Tunis et autre villes ces derniers jours. Nous avons perdu le sens de la responsabilité Nous sommes tous responsables de ce qui nous arrive parce que nous avons perdu le sens de la responsabilité. Où est notre éducation? A qui la faute? Dois-je reprendre le réquisitoire d’Imed Ben Hamida – encore lui – dans ‘‘Tunis Hebdo’’ du 13 février: «Les notions de citoyenneté, d’éducation citoyenne ou de responsabilité dans ce pays ont été évacuées, voire combattues par le régime déchu qui s’est évertué des années durant à faire d’une bonne partie des Tunisiens des sujets complètement résignés, lâches, irresponsables, incultes, inciviques, irrespectueux, corruptibles, sans foi ni loi, ni principes, se haïssent à mort les uns les autres, portés sur la violence, le pillage, le crime sous toutes ses formes et sur la barbarie la plus primitive.» Le régime déchu est-il le seul responsable de nos malaises? Si la réponse est oui, cela veut dire que les administrateurs, les enseignants ainsi que les parents et grand parents, sexagénaires et septuagénaires que nous sommes, sommes aussi responsables de la propagation de ces tares. Pourtant notre éducation a commencé depuis les années cinquante et a continué bien avant l’arrivée de Ben Ali au pouvoir. Nous le sommes à mon avis parce que nous avons vu et vécu les dérives sans rien faire pour les redresser. Notre laisser-faire dans tous les domaines, notre comportement de «ça ne me regarde pas», notre résignation et notre façon d’occulter les incivilités dans la rue, sur les routes et même dans les bureaux et dans les magasins ont beaucoup aidé au développement de nos maux. Pour refonte totale de la société Dans son livre ‘‘Le Défi Mondial’’, publié en 1981, J. J. Servan-Scheiber défend la thèse de «l’économie de la ressource humaine». Il rapporte qu’à la suite du boom pétrolier des années soixante-dix, un consultant allemand, invité en Arabie Saoudite par Zaki Yamani, ministre du Pétrole de l’époque, pour visiter le pays et donner des recommandations sur les secteurs qu’il faut développer, commence son rapport par trois mots «education, education and education». Il semble que notre pays a besoin d’une refonte totale de la société. Cela demandera du temps, beaucoup de temps même. Ce changement doit commencer par la révision du système éducatif pour faire des générations futures des organismes sains. C’est notre affaire à tous. Nous devons montrer que nous sommes tous responsables. Seulement nous donnera-t-on l’occasion de le réaliser? Source : « Kapitalis » Le 09-03-2011 Lien :http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/2984-tunisiens-ne-sommes-nous-pas-tous-responsables.html
Tunisie. Qui veut empêcher les enquêtes sur la corruption?
«Les conditions sont exceptionnelles et historiques. Pas de temps à perdre. Nous allons continuer le travail, peu importe le risque (les embûches et les menaces). Le peuple a le droit de tout savoir», a dit aujourd’hui à la presse, Abdelfattah Amor. Pourquoi le président de la Commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption a-t-il lancé ces propos? C’est sans aucun doute pour expliquer aux médias les contraintes qu’il subit, lui et son équipe, en travaillant sur des dossiers des plus pourris. Et c’est aussi (et surtout) pour lever le voile sur la décision de suspension de l’activité de la commission prise samedi dernier par le tribunal de première instance. «Il s’agit de défis énormes et nous essayons d’être à la hauteur de cette responsabilité. Nous travaillons dans des conditions délicates et sous pression. Mais nous devons le faire et rendre compte aux générations futures de ces dossiers. Nous laissons la justice, que nous respectons, faire son travail. Notre commission est légale avec le décret de sa création qui remonte au 18 février dernier», a expliqué M. Amor. Et de se demander, avec une pointe d’ironie, si le président Ben Ali avait mandaté quelqu’un pour porter cette plainte! De dire aussi entre les lignes qu’il y a encore des zones d’ombre autour des dossiers de la famille Ben Ali, qu’ils ont besoin d’écouter tous les concernés et que leur mission n’est pas une sinécure. Qui fait pression sur la commission? «Nous sommes deux comités qui s’occupent des dossiers, rassemblent des détails, écoutent des témoins – une liste infinie de responsables, sous-responsables du gouvernement déchu –, ou de la famille et des amis des Ben Ali. Pour le moment, nous sommes en étroite coopération (et coordination) avec le premier ministère, ceux de l’Intérieur, de la Justice, des Finances, mais aussi avec la douane. Comme vous le saviez déjà, les dossiers ont besoin d’une enquête minutieuse. Plusieurs dossiers qui concernent la famille du président déchu, son administration et autres dépassements au niveau des biens publics et des conseils municipaux manquent des documents précis. Pour ce faire, notre commission va s’élargir avec de nouveaux représentants. Je viens de contacter des membres de la société civile, de l’Ugtt, de l’Utica, du bureau des avocats… et je vais contacter aussi des associations», a expliqué M. Amor, avant de passer en revue les travaux de la commission. Celle-ci a travaillé, du 30 janvier au 7 mars, sur 5.196 dossiers, 42 (1% des dossiers) en lien avec la politique, 766 (15%) portent sur les derniers évènements et 4.239 (84%) concernent les affaires de malversation et de corruption. «Après avoir étudié 519 autres dossiers, il s’est avéré qu’ils ne relèvent pas de nos compétences et nous avons fini par saisir d’autres comités spécialisés», a relevé M. Amor. Le butin du palais de Sidi Dhrif Le président de la Commission n’a pas omis de s’arrêter longuement sur des reproches qui lui ont été faits à travers les médias. De quel droit, les membres de la Commission ont-ils pénétré au palais de Sidi Dhrif appartenant à l’ex-président? «Après examen de plusieurs dossiers, nous avons découvert des pièces manquantes. Et comme vous le saviez déjà, l’ex-président ne travaillait au palais de Carthage que quatre ou cinq heures par jour, tout au plus. On nous a dit qu’il existe trois bibliothèques au palais de Sidi Bou Saïd (construit par l’argent du peuple, érigé par l’armée et doit revenir aux Tunisiens). Nous avons contacté le président par intérim afin d’avoir l’autorisation. Il nous a dit ‘‘allez-y, faites votre boulot’’. Nous étions accompagnés par des huissiers de justice, par l’armée, par les agents de sécurité, par deux représentants de la Banque centrale de Tunisie (Bct) et tout a été enregistré en vidéo. En ouvrant les armoires scellées, notre surprise fut grande. L’argent et les bijoux ont été déposés dans les caisses du Trésor public. Nous avons trouvé aussi des cartes de crédits dans des banques étrangères dont deux comptes. L’un en dollars dans une banque à Washington et l’autre en euros dans une banque parisienne. Ces deux comptes sont alimentés par les fonds destinés aux campagnes électorales. Un autre compte à numéro avec 27 millions de dollars américains (près de 40 milliards de nos millimes). Ce document date du 22 mars 2010. Ce qui est certain c’est qu’il existe d’autres dépôts dans d’autres pays au nom de Leïla, son fils Mohamed et ses filles. Au total 41 millions de dinars ont été découverts. Le 22 février 2011, nous avons mis la main sur 30 millions de dinars, 20.000 euros et 95.400 dollars. Le 23 février 2011, on a découvert encore, dans ce même palais, 3,961 millions de dinars, ainsi que cinq euros, et le 24 février, encore 7. 980 dinars. Cet argent a été déposé dans la trésorerie générale». Par ailleurs, M. Amor a insisté sur les multiples problèmes que rencontre sa commission. «On cherche à perturber son travail ou même de la faire disparaître. Il y a des responsables qui veulent échapper à la justice. Mais nous allons continuer nos investigations, sans épargner personne, et nous faisons tout cela pour le pays. C’est pour l’intérêt général qui est au dessus de tous les intérêts particuliers. Après, nous passerons la parole à la justice avec des dossiers fondés et c’est à elle de dire son dernier mot». Source : « Kapitalis » Le 09-03-2011 Lien :http://kapitalis.com/fokus/62-national/3005-tunisie-qui-veut-empecher-les-enquetes-sur-la-corruption.html
Le monde arabe, homme malade de la modernité
Suite aux événements qui ont emporté les régimes de Ben Ali et de Moubarak, on observe avec attention la contagion qui gagne les autres pays du monde arabe. Il faut cependant se méfier de ces ingrédients qui sont censés faire les révolutions. En effet, à en croire certains, l’absence en Egypte d’une large classe moyenne éduquée, au contraire de la Tunisie, constituait un obstacle au basculement du pays. A l’avenir, si le mouvement continue sa progression, la surprise pourrait venir de pays n’étant pas censés réunir tous les critères objectifs favorables à un changement de régime. Le « printemps arabe » porte plein de promesses et d’inquiétudes à la fois. Les révolutions tunisienne et égyptienne, en créant une nouvelle dynamique dans l’histoire des pays arabes, peuvent engendrer des ferments qui semblaient avoir disparu avec la mort des idéologies et l’échec des projets nationaux ou régionaux. Avec les manifestations à répétition dans les pays arabes, les incertitudes qui pèsent sur l’Irak, la prochaine scission du Soudan, les profondes difficultés économiques et sociales rencontrées par de nombreux pays, le monde arabe fait figure d’homme malade. « L’âme arabe est brisée par la pauvreté, le chômage et le recul des indices de développement », a reconnu Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, lors du sommet économique tenu par celle-ci au mois de janvier. En posant ce diagnostic socio-économique, il s’est bien gardé de mentionner les symptômes politiques du mal. Face aux mutations que connaissent d’autres parties du globe, le monde arabe paraît à l’écart des pays émergents, comme mis en quarantaine. Il n’a pas pris le virage de la démocratisation au tournant des années 1990. Les seules manifestations populaires qui ont eu lieu dans ce sens à cette époque ont été les manifestations d’octobre 1988 en Algérie, vite réprimées. Ensuite, le temps a comme suspendu son vol. Le corps de cet homme malade est plongé dans la léthargie depuis plusieurs décennies. Son âme tourmentée est accablée par un indéfectible sentiment d’humiliation. La révolution qui a ébranlé la stable et paisible Tunisie semble avoir sorti l’homme malade de sa torpeur. Secoué de tous côtés, il pourrait peut-être revenir à lui. Bien sûr, l’issue des événements en cours reste incertaine. D’aucuns craignent que les Tunisiens et les Egyptiens ne se fassent voler leur révolution. Mais celle-ci compte déjà du simple fait d’avoir eu lieu. En redonnant espoir à des populations arabes muselées et paupérisées, et plutôt fatalistes de nature, elle leur a donné des raisons de croire au changement, de se projeter dans des ambitions politiques, recréant les conditions d’une effervescence semblable à celle du lendemain des indépendances. A ceci près qu’il ne s’agit pas, cette fois-ci, d’une lutte pour la souveraineté nationale mais de l’affirmation de la souveraineté populaire. DES SOCIÉTÉS FACE AUX ETATS Autres temps, autres luttes. A l’émancipation des nations face aux impérialismes coloniaux succède l’émancipation de sociétés face aux Etats. Car si le monde arabe a pu paraître malade, ce n’est pas de ses sociétés mais de ses gouvernements. Autrefois porteurs de la promesse d’une modernité qu’ils étaient censés insuffler à leurs sociétés souvent conservatrices et jugées archaïques, les Etats-nations modernes arabes, déjà plutôt autoritaires à l’origine, ont été progressivement gangrénés par la corruption, le néo-patrimonialisme et d’irrépressibles tendances à la violence et à la répression policière et militaire. Tournés vers la satisfaction des intérêts de clan au détriment du plus grand nombre, ces Etats dévoyés ont fini par ne plus remplir leurs fonctions essentielles. En descendant dans la rue, les sociétés tunisienne et égyptienne se sont réapproprié la chose publique et ont réinvesti l’espace. On a assisté en leur sein à une véritable libération de la parole et à la découverte de libertés nouvelles. L’avenue Bourguiba et la place Tahrir resteront dans l’histoire comme les agoras qui ont servi de cadre à ces révolutions. Ces mêmes sociétés qui se sentaient tenues dans le plus grand mépris par leurs élites dirigeantes ont relevé la tête et recouvré leur dignité. Depuis, le monde arabe semble avoir repris l’espérance politique et le sens de l’histoire. On a beaucoup commenté la surprise et l’aveuglement des pays occidentaux face aux révolutions en Tunisie et en Egypte. En fait, cet aveuglement paraît bien antérieur. Au nom de leurs intérêts stratégiques et de leur hantise de l’islamisme radical, ils ont abandonné les sociétés arabes à elles-mêmes, parfois dans un huis-clos violent avec leurs gouvernements. En apportant à ceux-ci un soutien politique voire matériel, l’Occident a soutenu des régimes dont il ne pouvait ignorer la nature répressive. Il aura fallu attendre le discours du Caire prononcé par le président Obama en 2009 pour qu’un dirigeant occidental adresse directement un message à une société arabe par-dessus l’épaule du chef en place, pourtant fidèle et indispensable allié des Etats-Unis dans la région. Plus récemment et de manière indirecte, les câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks, faisant état de vives critiques américaines contre les dérives du régime Ben Ali et la corruption dans le Makhzen marocain, ont pu être interprétés par la population tunisienne comme une caution que Washington leur aurait apportée. LE RÔLE DE L’UNION EUROPÉENNE On s’est aussi beaucoup posé la question, ces derniers temps, de savoir si le printemps arabe avait des points communs avec la chute des régimes communistes d’Europe de l’Est en 1989. S’il est une différence que l’on peut signaler, c’est justement le soutien des pays occidentaux aux pouvoirs tunisien et égyptien au détriment des sociétés. L’exact contraire, en somme, de ce qui s’était passé à l’époque, l’Occident ayant alors joué les sociétés contre les régimes, au motif de la lutte entre les deux blocs de la guerre froide. La Tunisie et l’Egypte se sont donc libérées de leurs autocrates par leurs propres moyens. Aux avant-postes de la transition démocratique dans les pays d’Europe centrale et orientale, l’Union européenne (UE) a peut-être un rôle à jouer dans l’évolution des pays de la rive sud de la Méditerranée. Engagée à leurs côtés dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, l’UE pourrait réfléchir à la création de dispositifs qui créeraient un cercle vertueux, liant les réformes démocratiques dans les pays en transition à des objectifs précis et suffisamment motivants pour ces derniers, afin de créer une véritable conditionnalité politique dans le respect des souverainetés nationales. L’Europe a aussi tout intérêt à se tourner vers les sociétés civiles de pays arabes et leurs dynamiques sociales pour créer un riche réseau d’échanges et de soutien, précurseur d’une union des peuples de la Méditerranée. Source: ”Le Monde.fr” Le 09-03-2011 Lien:http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/09/le-monde-arabe-homme-malade-de-la-modernite_1490678_3232.html
Attention, ils vont ficher à terre le capitalisme !
L’avantage d’une caricature est de savoir mettre en évidence les traits fondamentaux de l’objet observé. C’est ce qu’a bien su tracer la journaliste des Échos dans « Tunisie : le temps des colères sociales » publié le 7 mars 2011. Elle note, par exemple, que le directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques (organisme français produisant principalement des études relatives au monde arable) s’inquiète « Le chaos menace en Tunisie. Des soviets se mettent en place dans les usines. Cette pagaille risque de faire perdre de précieux points de croissance que le pays aura du mal à rattraper. Certains investisseurs, qui comptaient investir en Tunisie, se tournent d’ailleurs déjà vers le Maroc ». _ Sans le vouloir peut-être, l’auteur de ces lignes met clairement en évidence le danger pour les propriétaires du capital : démocratie et mise en péril de la sainte croissance. Avec un humour certain, bien que vraisemblablement involontaire, un chef d’entreprise mange le morceau « J’ai tout de suite accepté une augmentation des salaires de 10 % pour ne pas laisser pourrir le mouvement » ; il ne nous dit pas combien, en réalité, aurait pu être accordé. Comme le remarque avec pertinence un diplomate français « Le modèle tunisien, c’était des gens très bien formés, très mal payés, avec prière de la fermer. Alors, forcément, quand tout ça explose, ils revendiquent ! » Le libre-marché c’est bien le système qui garantit la meilleure allocation de toutes les ressources partout et pour tous, n’est-ce pas ? C’est pourquoi sans doute, le ministre démissionnaire des réformes économiques note avec une certaine ironie « les demandes de hausse de salaire, qui touchent l’ensemble de l’économie, vont de 30 à 50 %, et nombre d’entre elles sont légitimes ; la révolution a montré qu’on peut rendre possible l’impensable ». En France les accords de Grenelle du 27 mais 1968 mettaient en place une augmentation du 25 % du SMIG ! Impensable, disaient déjà les propriétaires du capital ! La frousse leur serait-elle sage conseillère ? Source : « L’humanite.fr » Le 09-03-2011 Lien :http://www.humanite.fr/09_03_2011-attention-ils-vont-ficher-%C3%A0-terre-le-capitalisme-467157
Les Tunisiens sont confiants pour l’avenir, selon un sondage
L’institut Emrhod Consulting vient de réaliser un sondage d’opinion sur le gouvernement de transition et les partis politiques en Tunisie. Ce sondage donne un éclairage sur la situation politique dans le pays après la nomination de Monsieur Béji Caied Essebsi au poste de premier ministre. En effet, 39% des sondés se prononcent pour la démission de Monsieur Mohammed Ghannouchi alors que 40% sont contre et 21% ne se prononcent pas. On peut noter qu’une majorité de tunisiens n’était pas hostile à l’idée que Monsieur Ghannouchi poursuive sa mission à la tète du gouvernement. Dés lors, une question se pose sur la représentativité dans l’opinion des manifestants de la Kasbah qui ont réussi à semer le trouble dans les esprits sans être pour autant majoritaires dans le pays. On peut se poser des questions sur la stabilité politique dans un pays, où n’importe quelle frange de la population, qui aurait des griefs contre la politique du gouvernement en place, déciderait de bloquer le pays et empêche rait autrui de travailler. A la question : « Quelle est votre opinion au sujet de la nomination de Mr Béji Caied Essebsi en tant que premier ministre », une majorité de sondés ( 53 % ) se dit favorable à une telle nomination contre 17% qui lui sont défavorables. Monsieur Caied Essebsi semble avoir la confiance des sondés sur sa capacité à diriger le pays dans cette phase sensible. Cet homme d’état de 84 ans, a déjà occupé plusieurs ministères clés pendant l’ère Bourguiba et ses premières apparitions médiatiques ont, semble-t-il, rassuré l’opinion. Cependant, Malgré une opinion favorable dans son ensemble aussi bien à Monsieur Ghannouchi qu’à Monsieur Caied Essebsi, ces deux personnalités politiques ne recueillent que 9 et 6,1 % de voix respectivement en tant dirigeant apte à conduire le pays. D’autres personnalités telles que Ahmed Nejib Chebbi , Rached Ghannouchi ou le Général Rachid Ammar oscillent entre 1 et 4 %. Le chiffre marquant est celui des 60% qui ne savent pas quelle personnalité politique est apte à diriger le pays. Ce chiffre montre qu’aucun leader ne s’est imposé aux yeux de l’opinion comme celui qui peut influer positivement sur la marche du pays. Enfin, 82% des sondés croient en la réussite de la révolution tunisienne et 79% sont optimistes pour les prochains jours. Si ces chiffres montrent l’attachement des tunisiens à la révolution du jasmin et leur confiance en un avenir meilleur, nous osons espérer que tant d’espoirs fondés ou infondés ne seront pas déçus et que les dirigeants politiques seront à la hauteur des défis. Source : « Espace Manager » Le 09-03-2011 Lien :http://www.espacemanager.com/marketing/les-tunisiens-sont-confiants-pour-lavenir-selon-un-sondage.html
L’UGTT: quelles perspectives d’avenir ?
Par Ahmed NEMLAGHI – Nul doute que L’UGTT, cette organisation des travailleurs créée par des militants de première heure, a joué un rôle important dans la défense des droits et des libertés depuis bien avant l’indépendance. Avant l’indépendance, son leader, Farhat Hached, qui a été d’ailleurs à la base de sa création, a été également aux côtés des militants contre l’occupation coloniale. Il fut d’ailleurs un élément gênant pour les autorités coloniales car il menait une lutte sur les deux fronts, syndical et politique. Dans la conjoncture de l’époque, le syndical était tributaire du politique, pour la bonne raison qu’il y avait une inégalité de traitement entre les nationaux et les colons. Ces derniers étaient favorisés en matière d’emploi et de salaire. Le taux de chômage parmi les jeunes tunisiens de l’époque était Considérable. Farhat Hached dénonçait cet état de fait, et estimait que tous les problèmes dont souffraient les travailleurs nationaux étaient dus à la politique coloniale, injuste et ségrégationniste. Ce fut la raison pour laquelle, ce leader syndicaliste a été sauvagement abattu par une organisation pro colonialiste dénommée « la main rouge », en décembre 1952 soit quatre ans avant l’indépendance. Habib Achour son compagnon dans la lutte syndicale et qui a été l’un des membres fondateurs de l’UGTT, en 1949 a pris la relève, à l’aube de l’indépendance, pour devenir le leader syndical le plus reconnu et qui a été le plus longtemps à la tête d’une organisation qui a acquis au fil du temps une légitimité historique. Dans la conjoncture où elle a été créée, et dans le cadre de l’action qu’elle devait mener à l’époque aux côtés des militants du Néo-Destour, il fallait qu’elle fût la courroie de transmission de ce parti au sein duquel il y avait les plus grands leaders politiques, dont notamment Habib Bourguiba , Salah Ben Youssef, Mahmoud Materi, Mongi Slim et tant d’autres Ce fut la raison pour laquelle,l’UGTT a continué être la courroie de transmission du parti à l’aube de l’indépendance. Cependant les choses ont évolué depuis, et cette organisation syndicale étant la seule qui a joué un rôle positif dans le sens des revendications des travailleurs, a subi les fluctuations politiques par lesquelles est passé le régime politique durant les 30 ans où Bourguiba était à la tête du pouvoir. En effet à cette époque, il n’y avait pas de multipartisme à proprement parler. Même si, pendant la période de déclin de Bourguiba, certains partis d’opposition ont été autorisés, mais c’était purement formel, et plutôt pour la parade, afin de tromper l’opinion publique nationale et internationale. Si bien que l’UGTT a continué à composer avec le seul parti reconnu à savoir le parti destourien. La dissension qui eut lieu au sein de l’UGTT, à l’occasion du limogeage de Habib Achour, qui entra en conflit avec le gouvernement, eut une incidence sur cette organisation syndicale qui a essayé depuis de composer avec le régime en place tout en ayant en son sein des membres dont la démarche en faveur des travailleurs est restée constante et avec la même ferveur. Ces membres avaient pour cette raison subi toutes sortes de problèmes , y compris celui de les amener à désarmer, et même à quitter l’UGTT, qui devint, la courroie de transmission, non seulement du parti, mais également celle du régime en placer. Cela a continué, voire empiré avec l’avènement du régime du président déchu. Peut-on dire que l’UGTT a non seulement composé avec ce régime, mais l’a soutenu, en essayant d’écarter les contestataires en son sein jugés comme des éléments perturbateurs ? La réponse à cette question n’est pas facile d’autant plus que plusieurs de ses membres ont des problèmes, et ont même été incarcérés, sous un prétexte d’ordre pénal, souvent montés de toutes pièces. Cela a été le cas notamment sous le régime du président déchu, où la moindre réaction était contrôlée et souvent matée, en invoquant à son auteur des motifs d’ordre pénal, souvent fallacieux. Quelle a été l’attitude de l’UGTT pendant la révolution ? L’attitude des membres, de l’organisation a été en faveur des travailleurs. Cependant, il n’y avait rien d’officiel, c’est-à-dire, qu’il n’y avait ^pas une attitude claire de la part de son secrétaire général. Ce n’est qu’après la révolution, que ce dernier a commencé à faire des revendications claires et explicites. Si bien que les avis sont partagés quant à la crédibilité de l’attitude du secrétaire général, intervenue assez tardivement. Par ailleurs et abstraction faite de cet élément, l’UGTT ne peut plus être le seul interlocuteur valable, avec cette tendance au multipartisme, signe de démocratie et de liberté. En effet, avec la création récemment du nouveau syndicat, l’éventail des partenaires sociaux devient plus aéré et mieux fourni. Les travailleurs auront la liberté de choisir leur affiliation auprès de l’un de ces syndicats, et cela ne peut être que plus enrichissant et mieux constructif. L’UGTT, est tenue de revoir sa politique afin de donner un souffle nouveau à cette organisation qui peut continuer à percer, et à militer en faveur des travailleurs, sans pour autant détenir le monopole du syndicalisme, conception qui ne sert en rien la démocratie. Pour être efficace, celle-ci ne peut être que plurielle. Les organisations syndicales et politiques sont comme des amoureux, qui ne se regardent l’un à l’autre, mais qui regardent tous dans la même direction, en l’occurrence l’intérêt du pays. Source: “Le Temps” Le 09-03-2011 Lien: http://www.letemps.com.tn/article-53822.html
Maroc: « Beaucoup dépendra de ce qui se passera en Tunisie et en Egypte »
L’Express a demandé à Pierre Vermeren qui connaît bien la réalité marocaine quelle forme pourrait prendre au Maroc l’onde de choc de la « révolution arabe ». Le Maroc ne peut pas rester à l’écart de ce mouvement. Il fait partie, comme il le revendique d’ailleurs, du monde arabo-musulman et il est concerné au même titre que les autres pays du Maghreb, même si certaines de ses élites, qui rêvent de se brancher sur une autre histoire, feignent de croire le contraire. Par ailleurs, il y a une véritable conscience maghrébine, notamment relayée par les chaînes arabes, à commencer par Al-Jazira que les Marocains regardent beaucoup. Ce qui touche la Tunisie ou l’Algérie concerne forcément la population marocaine.
C’est bien parce qu’ils savent cela que les dirigeants marocains s’efforcent depuis plusieurs semaines d’allumer des contre-feux en tenant aux Occidentaux un discours qui voudrait leur faire croire le contraire. Le fait même qu’il y ait cette communication autour de l’exception marocaine montre que les autorités sont préoccupées. On assiste dans le royaume au retour du débat sur la réforme constitutionnelle qui avait marqué le début du règne puis avait resurgi il y a deux ans. C’est un point clef parce que ce dossier a été maintenu à l’écart du train de réformes de ces dernières années. Tensions sociales Cela suffira-t-il ? Beaucoup dépendra de ce qui va se passer dans les autres pays, en Tunisie et en Egypte notamment. S’il y a un réel processus de démocratisation dans ces pays, et s’il se déroule sans violences, l’exemplarité aura un fort impact au Maroc, même différé dans le temps. Notamment sur la jeunesse éduquée et urbanisée issue des classes moyennes. Ce seront les grandes villes qui donneront le ton. A commencer par Casablanca, la capitale économique du royaume. Source : « L’express » Le 09-03-2011 Lien :http://www.lexpress.fr/actualite/monde/maroc-beaucoup-dependra-de-ce-qui-se-passera-en-tunisie-et-en-egypte_970517.html
Uprisings Divide Islamic Clerical Establishment
A split has emerged among predominantly Sunni Islamic clerics and scholars in the Middle East as they consider whether to support the wave of popular revolts spreading throughout the region. On one side of the divide are state-supported clerics — such as conservative Salafis belonging to the Council of Senior Islamic Scholars in Saudi Arabia — who have denounced antigovernment protests as un-Islamic. On the other side is the pro-reform camp, which itself embodies differing views — from strict, or even radical, Islam to secularism. The contributions of such clerics and scholars to the shaping of public opinion are already significant, with millions in the Arab world following their opinions and writings. Now they are poised to play major roles in navigating uncertain political transitions. ‘Against Allah’ Saudi Arabia’s Council of Senior Islamic Scholars, in a statement issued March 6, decried protesters’ tactics such as signature-gathering campaigns as « inflammatory, » saying they were « against what the Allah almighty has ordered. » On the other hand, Egyptian Islamic scholar Gamal al-Banna, a younger brother of Muslim Brotherhood founder Hassan al-Banna, explains there is no contradiction between democratic values and Islam. « Protests and demonstrations are one of the very important means of promotion of virtue and prevention of vice, » Banna says. « Holding demonstration means that people want to secure a neglected right or press for a legal demand. » Some reformists are looking to Turkey’s governing Justice and Development Party (AKP) as an example of how to merge Islamic beliefs with democratic practices. Tunisia’s once-exiled Islamist leader Rachid Ghannouchi, who is visiting Turkey this month, has praised the governing AKP for reconciling Islam with modernity. Another example is the Egyptian Muslim Brotherhood’s effort to form a Freedom and Justice Party in Egypt in the moderate mold of the AKP. Shadi Hamid, director of research at the Brookings Institution’s Doha Center, says the differences among the clerics are mostly not theological and represent a board spectrum of political beliefs and practice. He notes that many leading theologians — such as Qatar-based Yusuf al-Qaradawi — are Islamist and are associated with known political movements such as the Muslim Brotherhood. Independent televangelists such as Amr Khalid, with their millions of viewers, have also emerged as influential figures because of their popularity. Hamid says that because of their popularity and grassroots support, people look to such figures for leadership. Protect Their Freedoms A week after Hosni Mubarak’s resignation as Egypt’s president, Qaradawi led hundreds of thousands in Friday Prayers at Cairo’s Tahrir Square. In his first address on Egyptian soil in more than 50 years, he urged people to protect their revolution and newfound freedoms. He has also addressed the turmoil in Libya, saying that the killing of leader Muammar Qaddafi would be justified. Hamid says the prominence of clerics like Qaradawi suggests that a new generation of Arabs is keen on separating mosque from state. « Even the Muslim Brotherhood has advocated just that. But we have to be clear; the separation of mosque from the state is different from the separation of religion from politics, » Hamid says. « Most Muslims in the Arab world, according to most polls, support religion playing a larger role in public policy. » Muqtader Khan, a specialist in Islamist movements at Delaware University, says he expects democratic Muslim movements to emerge in the region, just as Christian Democrats did in Europe. He predicts such movements would adopt classic tenants of democracy without necessarily taking anti-Islam and anti-Shari’a stances. Saudi Aberration Established clerical hierarchies would be the main losers in such an emerging scenario. Khan says Riyadh is losing its prominent role in the Arab world and that there are few buyers for its claims to religious leadership. « Saudi Arabia becomes an aberration in the region while democracy, freedom, and equality become the norm in the Arab world, » Khan says. « I have been writing for the last three months that if Egypt becomes a democracy, then democracy will become a norm in the Arab world. And any country which is not democratic will become a pariah in its own home region. And that is what Saudi Arabia fears and [clerics] are afraid of that, too. » The influence of radical Islamists, however, cannot be dismissed. Hamid says the revolutions in the Arab world have essentially rendered Al-Qaeda irrelevant because people can see that change can happen peacefully, without resorting to the type of apocalyptic violence advocated by Osama bin Laden and his deputy, Ayman al-Zawahri. However, he says that if the Arab revolutions disintegrate into chaos and confusion, they might provide an opening to ultra-radicals such as Al-Qaeda. Khan says that, despite the risks, the ground is still fertile for democracy. « A democratic Middle East will be a threat to the extremists, to groups like Al-Qaeda, because once people feel that they are free to shape their own destiny, then the appeal of radicalism in the region will decline, » he says. « And democracy will act as an antidote to extremism and terrorism. » Source: “Radio free europe” Le 09-03-2011 Lien:http://www.rferl.org/content/middle_east_islamic_clerical_establishment/2332945.html
Ban Polygamy, Not Hijab: Tunisia Islamists .
While calling for lifting decades-long ban on hijab, Tunisia’s newly legalized Islamic movement reiterated support for an official ban on polygamy in the north African country. « Ennahda (Awakening) is attached to the gains of the modern state and the rules established by the (code), » Ennahda political bureau senior official Noureddine Bhiri told Agence France-Presse (AFP). The movement was legalized this month for the first time in the 30 years of its existence after the interim government that replaced the toppled Zine El Abidine Ben Ali regime introduced unprecedented reforms. The group supported the Code of Personal Status introduced in 1956 that abolished polygamy and repudiation instead of formal divorce. The movement stood with women « to protect their rights completely and without exception, » Bhiri said. Women’s rights in Tunisia are among the most advanced in the Arab world, with personal status law establishing equality for men and women in many areas. The law introduced in 1956, the same year Tunisia gained official independence from France, made Tunisia the first Arab state to formally abolish polygamy. Ben Ali fled Tunisia to Saudi Arabia on January 14 after weeks of deadly street protests over poverty and unemployment. Under his 23-year rule, several political and Islamic groups were banned, including Ennahddha movement of exiled leader Rached Ghannouchi. Following his ouster, the caretaker government agreed to legalize all banned political groups. Observers believe that Ben Ali’s ouster will usher in a new era of Islamic revival in the North African country. Islam sees polygamy as a realistic answer to some social woes like adulterous affairs and lamentable living conditions of a widow or a divorced woman. A Muslim man who seeks a second or a third wife should, however, make sure that he would treat them all on an equal footing, even in terms of compassion. The Noble Qur’an says that though polygamy is lawful it is very hard for a man to guarantee such fairness. Hijab Ban The Islamic movement, however, called for lifting an official ban on the wearing of hijab in Tunisia. Such ban is a « major injustice, » Bhiri said. Women should have the freedom « to choose what to wear according to their convictions but on condition they do not harm public morale or the liberty of others, » he said. He urged Education Minister Taeeb Baccouche to « urgently take the decision to repeal » the ban in the schools and universities. Under Ben Ali’s rule, Tunisians were banned from wearing hijab, an obligatory code of dress in Islam, in public places. In 1981, then president Habib Bourguiba ratified a law banning women from wearing hijab in state offices. Worse still, Ben Ali’s government issued in the 1980s and 1990s more restrictive enactments including the notorious 102 law, which considers hijab a “sign of extremism” and banned it. The move was a part of the ousted leader’s campaign to restrict the spread of ideas and religious symbols which could strengthen the country’s Islamic opposition. The decree was issued banning what was described as « sectarian dress », but given the fact that 98% of the population are Sunni Muslims, basing the ban on « sectarian » grounds sounded bizarre. Source: “onislam” Le 09-03-2011 Lien:http://www.onislam.net/english/news/africa/451399-ban-polygamy-not-hijab-tunisia-islamists.html
En visitant la Tunisie, la ministre de l’ecologie française Nathalie Kosciusko-Morizet était
accompgnéé d’un certain Dov Zerah comme le président de l’Agence française de développement (AFD).
Voilà ce qui est Dov Zerah: (tiré du journal La Croix) Dov Zerah, président du consistoire israélite de Paris Le magistrat Dov Zerah a été élu mercredi 6 janvier président du consistoire israélite de Paris-Île de France, succédant à Joël Mergui. Ce dernier, élu en juin 2008 président du Consistoire central, ne se représentait pas et a été désigné président d’honneur. La liste conduite par Dov Zerah, «Tous ensemble», qui demandait notamment «la réorganisation du consistoire», était arrivée en tête aux élections du 29 novembre pour le renouvellement de 13 des 26 membres du conseil d’administration du consistoire de Paris. Dov Zerah, qui était seul candidat à la présidence, a été élu par 21 voix, cinq blancs et un nul sur 27 votants, indique le communiqué du consistoire. Âgé de 55 ans, marié et père de trois enfants, Dov Zerah, énarque, est conseiller-maître à la Cour des comptes. De 1981 à 1993, il a occupé plusieurs postes à la direction du Trésor avant de devenir sous directeur. De 1993 à 1999, il a dirigé les cabinets des ministres de la coopération, puis de l’environnement, puis d’un commissaire européen. De 2002 à 2007, il a été directeur directeur des monnaies et médailles à la Monnaie de Paris. Le consistoire gère tout ce qui concerne le culte Très investi au sein de la communauté juive, il est secrétaire général de la Fondation France-Israël, et membre du Comité directeur du Fonds social juif unifié. Il a une chronique hebdomadaire sur Radio J, relative à l’actualité économique et financière. «Animé du seul souci de l’unité de la Communauté, Joël Mergui, président du Consistoire Central, s’est engagé à soutenir l’action du nouveau président du Consistoire de Paris. De son côté, Dov Zerah a marqué sa détermination à soutenir l’action de Joël Mergui en tant que président du Consistoire Central», ajoute le communiqué. Le consistoire s’occupe de tout ce qui concerne le culte (formation des rabbins, enseignement religieux, gestion des synagogues, règles alimentaires). Il a aussi pour mission de «maintenir et préserver ses liens spirituels avec Israël et les communautés juives dans le monde». La communauté juive de Paris et d’Île-de-France compte environ 400 000 personnes sur environ 600 000 pour l’ensemble de la France. Source: “La-Croix.com” Le 09-03-2011 lien:http://www.la-croix.com/Dov-Zerah-president-du-consistoire-israelite-de-Paris/photo2/2409061/4085