8 août 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2633 du 08.08.2007

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Tunisiennes intoxiquées en Roumanie : le parquet ouvre une enquête Le Temps : Le drame de la jeune Hanène Jouini, morte par empoisonnement, en Roumanie: Elle prenait la vie du bon côté African Manager : Tunisie : Hannibal bat TV7 et TT son plus gros annonceur !  TAP: La cité du siècle: Le projet générera près de 140 mille postes d’emploi en faveur des jeunes tunisiens Pr. Saïd Mestiri: L’Union Euro-méditerranéenne ou le ‘’miroir aux alouettes’’ le blog « Kingstoune »: Affaire du journal marocain « Nichane » : Majesté… Que dites-vous ? Reuters: Gaddafi son: “Nurses deal involved « immoral game” Reuters: Turquie: Erdogan réticent à la candidature de Gül à la présidence AFP: Les derniers juifs de Bagdad veulent-ils partir?


 

Tunisiennes intoxiquées en Roumanie : le parquet ouvre une enquête

AFP, le 6 août 2007 TUNIS – Le parquet tunisien a ouvert une information judiciaire sur les circonstances « exactes » dans lesquelles une ressortissante tunisienne a trouvé la mort dimanche en Roumanie, a-t-on appris lundi de source officielle. Le parquet s’est saisi de l’affaire et « un juge d’instruction a adressé une commission rogatoire aux autorités judiciaires roumaines et doit se rendre en Roumanie pour en suivre l’exécution », a-t-on indiqué de même source. La victime identifiée comme Hanane Jouini, 25 ans, est décédée d’une intoxication d’origine inconnue et six autres Tunisiennes, prises de malaise, ont été hospitalisées. A Bucarest, le ministère de la Santé avait annoncé le décès d’une Tunisienne employée d’une société d’Ineu (ouest de la Roumanie) et l’hospitalisation de six autres. « L’intoxication n’est pas d’origine alimentaire. Les personnes intoxiquées souffrent de troubles respiratoires et de convulsions », avait indiqué la responsable de l’Autorité locale pour la santé publique, Gabriela Tarle. Les sept femmes font partie d’un groupe de 40 employées tunisiennes d’un fabricant de câbles automobiles ayant passé la nuit de samedi à dimanche dans la discothèque de l’hôtel où elles sont hébergées, dans la station touristique de Moneasa (ouest). Un membre de l’ambassade de Tunisie à Bucarest s’est rendu sur place « pour garantir la protection des membres de la communauté tunisienne résidant dans la ville d’Arad, a-t-on ajouté à Tunis. AFP

Le drame de la jeune Hanène Jouini, morte par empoisonnement, en Roumanie

Elle prenait la vie du bon côté

Elle croquait la vie à pleines dents. Mais elle était pieuse aussi. Hier, à la Cité Bougatfa II, au Sedjoumi, toute une cité était frappée de stupeur face à ce drame qui s’abat sur une famille tranquille, qui emporte une fille, qui ne demandait rien de particulier à la vie, si ce n’est se frayer un chemin, se faire une situation… Elle était pleine d’humour. Elle savait cacher ses magmas, la déception de devoir bosser, après avoir raté le bac. Mais elle regardait devant elle. Et elle n’avait pas de complexes à dénicher un poste d’ouvrière dans une usine de câbles, elle, presque bachelière, instruite et cultivée… Elle savait que la vie était dure, mais qu’elle lui sourirait un jour. Elle avait 24 ans. Un jour, on lui propose, à elle et à plusieurs filles, ouvrières, elles aussi, au sein de l’entreprise, un stage de perfectionnement dans la ville d’Arad, en Roumanie. La mère, Chahrazade, coiffeuse de son état, et le père Hichem, cadre au sein de la municipalité de Bab Bhar, donnent leur aval. Hanène piaffait d’impatience de voyager, de se perfectionner… On s’occupa des formalités et c’est ainsi que les jeunes filles ainsi, d’ailleurs, que des jeunes hommes, (affectés à un stage de chefs cuisiniers), prirent le vol pour la Roumanie où on les logea dans un hôtel de la ville d’Arad, à trois heures de trajet aller-retour, du lieu du stage à une cadence de 12 heures par jour : de 6 heures du matin à 18 heures. Hanène se plaignait de la bouffe et les filles, (avec 200 dinars d’allocation touristique), devaient se contenter de leurs provisions : thon, harissa, huile, tous tunisiens. Qu’à cela ne tienne, Hanène rassurait toujours ses parents au téléphone… Et elle s’arrangeait de sorte à les faire rire… Personne ne voyait le drame venir. Dimanche dernier, au matin. Hanène prend un café. Aussitôt elle est prise de malaise. Elles sont quatre par chambre. L’une de ses co-locataires l’y conduit pour se reposer et c’est là qu’elle rend l’âme. D’autres filles montrent les mêmes symptômes… Elles s’en tirent par bonheur… Hier, Madame Chahrazade, la mère de Hanène et son père Hichem, étaient, certes, abattus, mais ils restaient dignes et, dans le malheur, comme ils nous l’ont déclaré, ils ne se sentent pas seuls et ils sont sûrs que justice sera rendue à l’âme de leur fille, grâce, nous ont-ils déclaré « à la sollicitude et aux instructions du Chef de l’Etat ». Hier, c’est dans la dévotion que toute la cité attendait le rapatriement de la dépouille de Hanène. Une fille bien, qui riait de tout, parfois d’elle-même, parce qu’elle prenait la vie du bon côté. R.K (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 août 2007)
 

Tunisie : Hannibal bat TV7 et TT son plus gros annonceur !

 

par : A.M.  Selon les chiffres publiés par Sigma conseil de Hassen Zargouni à propos de l’audience des différentes chaînes télé tunisienne, il appareil que la chaîne privée de Larbi Nassra (dont une source responsable explique les raisons de son absence en Arabie Saoudite, mais ne dément pour autant pas catégoriquement l’éventuelle reprise évoquée par certains sites et revues) bat TV 7 à plate couture. Pour le mois de juillet 2007 en effet, le taux de pénétration d’Hannibal TV, selon Sigma était de 33,6 % contre 22,9 % pour les deux chaines nationales TV 7 (19 %) et Canal 21 (3,9 %). Selon la même source, l’investissement publicitaire théorique global pour ce même mois de juillet 2007, est estimé à plus de 1,69 MDT, mais dont la plus grande partie va toujours chez TV 7 qui reste encore la préférée des annonceurs. Le plus grand annonceur, chez les deux concurrents reste Tunisie Télécom qui a mis plus de 451 mille DT chez la chaîne publique et plus de 182 mille DT chez la chaîne privée ! TT qui tire d’ailleurs sur tout ce qui bouge et aurait même réalisé des achats d’espace sur l’unique chaîne TV lancée sans autorisation préalable des autorités tunisiennes, la télédiffusion étant encore un monopole d’Etat ! On notera cependant, toujours selon Sigma, et si l’on exclut Tunisiana, qu’une grande partie des rentrées Pub de TV 7 provenait d’annonceurs publics tels que le Festival de Carthage ou la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie). Chez la chaîne de Larbi Nassra, ce sont plus des annonceurs privés qui font le bonheur de ses caisses ! (Source : « African Manager » (portail économique – Tunis), le 6 août 2007) Lien: http://www.africanmanager.com/site_fr/detail_article.php?art_id=114032

 
La cité du siècle

Le projet générera près de 140 mille postes d’emploi en faveur des jeunes tunisiens

Tunis-TAP – M. Mohamed Al Gargaoui, ministre d’Etat chargé des affaires du Conseil des ministres des Emirats Arabes Unis et président de  » Dubai Holding », a indiqué que les travaux de réalisation du Portail de la Méditerranée: «La cité du siècle » sur les berges du lac sud de Tunis, démarreront au cours des prochains mois et ce, après le parachèvement des maquettes du projet dans deux mois pour que les premiers bâtiments soient prêts dans deux ans. Ce projet, a t-il précisé générera près de 140 mille postes d’emploi en faveur des jeunes tunisiens. M. Al Gargaoui, a affirmé lors de la conférence de presse tenue, hier matin à Tunis, que le choix de la Tunisie pour la réalisation de ce méga-projet, vient en concrétisation de la vision prospective du Président Zine El Abidine Ben Ali, laquelle vise à faire de la Tunisie un centre international de services et d’affaires et à y booster l’activité économique à la faveur d’une plus grande attraction des investisseurs et des sociétés internationales. Il a affirmé que la Tunisie, dispose de tous les atouts pour devenir un centre économique régional prometteur, eu égard à son emplacement géographique privilégié et qui en fait un portail vers un grand nombre de destinations outre le développement du secteur des services en Tunisie, le climat propice à l’investissement qui y régne et la disponibilité de compétences humaines hautement qualifiées. Le ministre d’Etat émirati a fait remarquer que le projet « Portail de la Méditerranée », prendra en compte plusieurs facteurs locaux à l’instar du cachet architectural tunisien et des aspects culturels et sociaux en vue de permettre son insertion dans son environnement, précisant qu’il se basera sur des technologies de pointe, en vue de construire des bâtiments les plus intelligents et les plus modernes au monde. M. Al Gargaoui a relevé que ce projet s’inscrit dans le cadre d’une approche de développement globale et ambitionne d’intégrer et de promouvoir les secteurs qui bénéficient d’une forte notoriété en Tunisie, à l’instar de la thalassothérapie, et du tourisme de croisière « yachts ». Ce projet, a t-il encore indiqué, vise à impulser la coopération économique et en matière d’investissement inter-arabe et à créer un produit économique arabe capable de faire face à la concurrence mondiale. Il a fait savoir que «Sama Dubai », société immobilière de «Dubai holding» investira l’équivalent de 18.5 milliards de dinars tunisiens dans la construction de cette nouvelle cité, couvrant une superficie de 830 hectares. Il est prévu que ce projet dont le Président Zine El Abidine Ben ali accompagné du Cheikh M’hamed Ben Rached Al Maktoum, vice-président de l’Etat des Emirats Arabes Unis, Président du Conseil des ministres et gouverneur de Dubaï  a posé lundi, la première pierre, génère un flux moyen de 1200 millions de dinars par an sur 15 ans. Ce méga-pojet immobilier comporte des tours gigantesques, des complexes hôteliers luxueux, des espaces commerciaux,  des zones vertes ainsi que des voies donnant sur la mer d’une longueur de 14 km, des espaces sportifs, culturels et de loisirs et des centres commerciaux et économiques construits en conformité aux exigences environnementales. Il y a lieu de signaler que la cité sera raccordée à la capitale par un réseau routier moderne. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 août 2007)

 

L’Union Euro-méditerranéenne ou le ‘’miroir aux alouettes’’

Pr. Saïd Mestiri
 
8 août 2007 ‘’Le processus euro-méditerranéen, mis en place par la conférence de Barcelone (1995), avait porté l’espoir de voir s’instaurer un véritable partenariat en Méditerranée. Très vite s’est fait jour un sentiment d’enlisement, d’inefficacité et dysfonctionnement du processus ‘’. Jean-Robert Henry ; Année du Maghreb, 2004,CNRS prod. Après l’échec dûment constaté d’un ‘’Processus de Barcelone ‘’, entamé il y a dix ans dans l’enthousiasme, voici que se font jour d’insistantes sollicitations, ciblant directement les pays du Maghreb. Elles se disent porteuses d’idées nouvelles pour la gestion du futur de la Méditerranée occidentale et émanent tout particulièrement du président de la République française qui les a développées au cours de sa campagne électorale et lors d’autres instances : (N.Sarkosy – Romano Prodi (Paris 28 mai), avec Zappatero (Madrid le31 mai, déplacement à Tunis, juillet 2007 ). A première vue, ces propositions se présentent, comme un moyen pour le président français d’adouber quelque peu ses prises de position radicales bien connues relatives à l’adhésion de la Turquie à l’U.E., prises de positions qui n’auraient pas encore recueilli l’accord de plusieurs de ses partenaires européens. Le très hypothétique concept de l’U. Euro-méditerranéenne, encore mal défini dans ses contours et dans ses limites, ne serait donc, selon de nombreux observateurs, qu’une tentative supplémentaire destinée à éluder pour un temps le lancinant problème de l’élargissement de l’Europe à la Turquie . Ces ‘’ ouvertures’’ en direction des pays du Sud étaient d’autant moins convaincantes que jusqu’à présent, il faut bien en convenir, les discours européens, sur les thèmes de la solidarité euro – méditerranéenne ou de l’aménagement de ‘’l’espace humain sous-tendant l’espace économique’’, paraissaient tellement en porte-à- faux avec la réalité qu’ils ne pouvaient susciter la moindre crédibilité. Le déséquilibre économique était tellement flagrant, les dissemblances entre les états démocratiques du Nord et les régimes autocratiques du Sud tellement marquées qu’elles ne pouvaient déboucher que sur un partenariat boiteux. Ainsi par exemple, promouvoir l’organisation rationnelle des échanges dans cet espace dit‘’privilégié’’ assurant la libre circulation des marchandises, tout en restreignant formellement la circulation des personnes, ne pouvait être considéré que comme une démarche contradictoire supplémentaire et peu viable. A la vérité, l’image de l’Europe marquant le plus volontiers l’imaginaire des populations maghrébines est celle d’une ‘’Europe forteresse’’, certes très attractive à bien des égards, mais un genre de ‘’Grande Suisse’’ prospère entourée de ‘’banlieues turbulentes et misérables, une Europe focalisée exclusivement sur un objectif double et immuable, la sécurité et le contrôle strict de l’immigration. C’est ce qu’a parfaitement compris, par exemple le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (U.M.A.), Habib Boularès, lorsqu’il a affirmé lors d’une conférence préparatoire au sommet 5+5, en septembre à Tunis :‘’Il ne faut pas que nous acceptions de n’être qu’une frontière d’une Europe qui veut être sécurisée ’’.. Il s’y surajoute cette incontestable remontée en puissance de l’islamophobie en Europe, entamée après le 9/11, reprenant plus de vigueur depuis Maestricht, et qui nous laisse clairement sur la fâcheuse impression d’une Europe en mal d’identité, cherchant à se définir identitairement par une opposition farouche au monde arabe et musulman;‘Comme si être européen c’est d’abord ne pas être arabe, turc ou musulman, à l’extérieur comme à l’intérieur’, c’est selon la formule consacrée : ‘’eux et nous’’. La stigmatisation de l’Islam servant de stimulateur de l’identité européenne, d’apparition relativement récente, n’a peut-être que des rapports lointains avec l’héritage colonial, mais elle n’affecte pas seulement les couches populaires en Europe. Sa diffusion dans tous les milieux revêt, en certaines occasions, des exacerbations inquiétantes. Iyadh ben Achour évoquant le rôle des civilisations dans le système international dénonce : ‘’la construction contemporaine des figures de l’hostilité et la cristallisation dans le discours politique et juridique des lignes de fractures entre les civilisations au détriment des visions d’appartenance à la même humanité ‘’. (Iyadh ben Achour :Le rôle des civilisations dans le système international (Bruxelles, Bruylant 2003) Si donc l’on excepte le petit peuple des candidats à l’immigration qui, souvent au péril de leur vie, tentent de forcer les frontières de la forteresse, ou le petit groupe des hommes d’affaires ‘’pré-sélectionnés’’ par les grandes entreprises européennes et les représentants officiels des offices économiques du Sud, on peut dire que dans leur grande majorité, les populations maghrébines sont demeurées jusqu’ici peu concernées, largement indifférentes au‘’Fait Euro- Maghrébin’’ et à ses développements. Une des raisons en est que les partenaires européens avaient eu exclusivement pour interlocuteurs les représentants de régimes autocratiques pour lesquels le respect de la liberté d’expression, les usages démocratiques et la promotion de l’état de droit, se situaient – c’est le moins qu’on puisse dire – au dernier rang des préoccupations. Ces dispositions d’esprit convenaient parfaitement d’ailleurs aux Européens, à partir du moment où elles contribuaient à leur assurer les critères essentiels de la sécurité et de la stabilité. Rarement les représentants authentiques de la société civile maghrébine et encore moins ceux de l’opposition démocratique ont été conviés à prendre officiellement part à ces débats ou à exprimer leur avis de quelque façon que ce soit. N’y a t-il pas là, aussi, à bien y réfléchir, un important motif ‘’d’enlisement et de dysfonctionnement’’ du processus de Barcelone ou des arrangements similaires ? Il y avait bien pourtant parmi les clauses du Processus de Barcelone une clause politique qui prenait en compte le respect des droits de l’homme et des libertés démocratiques. Mais qui osait en faire état ? C’est à peine si dans la discrétion feutrée des antichambres ministérielles quelques remarques modérées avaient pu être glissées au hasard de la conversation et adressées avec toute la prudence requise à un acteur de second ordre de régimes ombrageux. C’étaient, de plus rares fois, les éclats de voix d’un député européen particulièrement ému et révolté par une iniquité récente, qui avaient défrayé la chronique et tenté de faire bouger un parlement européen peu enclin à écouter de telles interventions considérées ‘’ intempestives’’. Dans la règle, nous avions eu surtout droit aux déplacements de députés européens ou nationaux, d’hommes politiques, de patrons d’entreprise, souvent à l’invitation des gouvernements locaux (par exemple : récents déplacements en Tunisie au cours de l’année écoulée, Jean –Pierre Raffarin, Philippe Seguin, Pierre Lellouche ). Leurs passages se soldaient en général par des déclarations lénifiantes louant la bonne gouvernance et les prouesses, voire ‘’les miracles’’ économiques des pays qu’ils visitaient. Elles se terminaient par l’affirmation de leur foi en l’avenir radieux de la coopération euro-maghrébine. Tout compte fait, le sentiment général qui prévaut maintenant au Sud est que l’Europe, en proie à d’énormes difficultés internes, a ‘’d’autres chats à fouetter’’. Les réalisations concrètes qui vont dans le sens du partenariat Nord-Sud restent limitées, bien en deçà du discours. Au cours d’un symposium tout récent organisé à Tunis, les 26 et 27 juin derniers par le C.J.D.(centre des jeunes dirigeants), Khaled Lajimi, secrétaire d’état chargé de la coopération internationale et de l’investissement extérieur a fait état de deux chiffres particulièrement édifiants(La Presse 28 juin 2007): Les investissements directs étrangers(I.D.E.)dans la zone euro-méditerranéenne nr représentent que 3% du flux dans le monde et seulement 0,2% des investissements réalisés par les pays de l’Union Européenne à l’étranger. Les échanges commerciaux demeurent déséquilibrés puisque la part des pays méditerranéens du Sud dans les échanges mondiaux de service demeure faible avec à peine 2,5% en 2006. Par contre, rien de comparable en ce qui concerne les moyens mis à la disposition des pays de l’Est dans le cadre du processus d’intégration. Un exemple : la Pologne recevra en 2007l’équivalent de 2,7% de son P.I.B. ; la Tunisie recevra 9 fois moins, 0,3% de son P.I.B. Les peuples maghrébins qui sont de plus en plus conscients de ce décalage impressionnant se reportent plus volontiers sur des préoccupations d’un autre ordre touchant à leur libération véritable et à leur accès à la démocratie. Même si certaines instances ont affiché leur approbation de principe de la proposition Sarkosy, que d’autres, plus rares il est vrai, rêvent de l’élargissement de l’Europe qui hâterait leur affranchissement, elles n’ont guère entamé le mur épais de méfiance et de doute, présent également aux deux bords.‘’L’union méditerranéenne, cette chimère’ titre Daniel Vernet dans Le Monde du 11juillet 2007. Le parcours hérissé d’obstacles et de ‘’mesquineries renouvelées’’(Abdallah Gull) qui parsèment la voie de l’adhésion turque est en soi suffisamment instructif. Mais voici que d’autres voix se sont exprimées, par ailleurs, principalement au niveau des pays latins riverains de la méditerranée occidentale pour souligner que la proposition Sarkosy, quelle qu’en soit la motivation, ne s’en attaque pas moins à un problème crucial pour l’avenir de l’Europe, celui de définir une conception plus actualisée et surtout plus équilibrée de ses relations futures avec ses voisins du Sud. L’élément novateur vigoureusement affirmé cette fois-ci plaide en faveur d’un recentrage de la stratégie qui ne saurait évidemment s’effectuer sans un recentrage des mentalités et des comportements. L’avoir perdu de vue constituait sûrement l’un des motifs de ‘’l’enlisement’’ de Barcelone et des arrangements similaires. La dernière rencontre appelée, (Dialogue 5+5,Tunis dec.2003) avait laissé quelques menus espoirs en vue d’une avancée appréciable. Le ‘’Fait Euro-Maghrébin’’ s’était manifesté là, têtu, incontestable. Ce retour remarqué de la propension vers la méditerranée occidentale, assimilé parfois à un réaménagement de la stratégie globale est diversement évoqué. Chirac parle d’un‘’ élan fondateur esquissant un destin commun’’ ; Tunis,dec.2003) Jean R.Henry (ouv. Cité) est plus explicite :’’Le bassin occidental fait figure d’espace privilégié dans cette méditerranée inquiète même si le déséquilibre économique et social croissant entre le Nord et le Sud est source de tensions préoccupantes’’.. Depuis la fin de la ‘’décennie de sang’’ en Algérie (1991-2001), depuis le retour de la Libye dans le concert des nations, une relative stabilité régnant dans les autres contrées, la méditerranée occidentale apparut comme un espace relativement privilégié. Le recentrage sur cette méditerranée tranquille permet d’échapper aux tempêtes du Moyen-Orient, de tenter pour certains de faire l’impasse sur le douloureux problème palestinien et peut-être pour d’autres d’échapper à une trop lourde pression américaine ; encore que les Américains eux non plus, ne se disent guère fâchés de voir s’effectuer ce recentrage vers la méditerranée occidentale, eux qui font des efforts pour étendre leur influence politique et militaire au Maghreb pour en faire une pièce maîtresse de leur stratégie globale, même si cela peut contrarier parfois les intérêts européens. A l’évidence, les protagonistes de ce recentrage vers les pays d’Afrique du Nord ne forment encore qu’un groupe restreint d’économistes, de chercheurs sociologues et historiens. En dépit des déclarations appuyées de quelques rares hommes politiques, l’impact de leurs réflexions qui traduiraient une évolution réelle des dispositions européennes, reste limité et l’on ne peut présager à l’heure actuelle de l’avenir qui leur sera réservé. Néanmoins partant d’une constatation claire, celle d’une indéniable dynamisation des échanges observée ces dernières années et attribuée en grande partie à l’émergence de jeunes dirigeants économiques maghrébins, pour lesquels cette ‘’nouvelle politique de ‘’voisinage ne saurait être une politique de dépendance ou de seule réserve de main d’œuvre’’, ils avancent deux types d’arguments qui ne sont pas dénués de pertinence : Ils font valoir, en premier lieu, le manque flagrant de main d’œuvre pour des domaines très sensibles, dans la plupart des pays européens, coexistant avec le constat d’une population européenne vieillissante risquant au niveau actuel de compromettre sérieusement le financement des retraites ; alors que d’autre part l’on prévoit un rythme de croissance continue pendant au moins vingt ans de la population maghrébine, en dépit des efforts qui y sont poursuivis pour tenter de limiter la démographie. Ils appellent, en second lieu, à prendre beaucoup plus sérieusement en considération, l’existence d’une population de plusieurs millions de bi-nationaux nord-sud, une population parfaitement emblématique de cet espace euro – méditerranéen qu’elle accapare par ses préoccupations politiques et économiques et qu’elle enrichit par ses apports culturels et ethniques. Cette population constitue évidemment le catalyseur naturel de toute avancée et la clef de voûte de ce nouveau type de partenariat Le rythme des échanges s’est intensifié ces dernières années ; c’est un fait patent, mais n’a-t-il pas du même coup, aux yeux de plusieurs observateurs, exagéré le déséquilibre au détriment des pays du Sud ? Ira-t-on jusqu’à y voir, comme certains l’ont écrit en Europe, une revanche sur la décolonisation, ou que d’autres, beaucoup plus rares, survivant des vieilles générations, aient cru y découvrir les séquelles de ‘’l’Union Française’’, chère aux politiciens de la IVe République ? La domination économique est manifeste ne va- t-elle pas logiquement accentuer les impacts culturels et raviver les craintes de ceux qui, nombreux au Maghreb, peuvent y redouter, à leur tour, à l’instar de l’Europe, une atteinte à leur identité ? Aucune démarche concrète, aucun débat clair ne sont venus jusqu’ici appuyer les discours et traduire les nouvelles dispositions. Faut-il donc se dissimuler qu’ils sont encore très nombreux au Maghreb, ceux qui persistent à voir la bouteille à moitié vide. Faut-il être surpris de constater qu’ils sont encore plus nombreux à se demander s’ils ne seront pas victimes d’un ‘’nouveau miroir aux alouettes’’ ?  

(Source: Le site de Kalima mis en ligne le 08  aout  2007)


Affaire du journal marocain « Nichane » : Voici la traduction de l’édito incriminé

Majesté… Que dites-vous ?

Traduction par Ayoub du texte incriminé (traduction personnelle) … «Vous allez me trouver, fidèle peuple, toujours face aux assauts contre l’utilité des élections et des partis politiques nationaux ». C’est ainsi qu’a parlé Mohamed 6 le 30 Juillet dernier, lors de son discours du trône. Et Sa Majesté a encore ajouté : « L’essence des élections ne réside pas dans la confrontation à propos des orientations majeures de la nation, qui est matière de consensus national [..] , et nous serons le garant de leur continuité, même si les conditions changent, car c’est ainsi que nous voyons la monarchie nationale ». Si vous ne comprenez pas, relisez lentement, tout est clair : sa majesté vous dit « les orientations majeures de la nation » c’est à lui, et c’est encore lui « qui est le garant de leur continuité même si les conditions changent » car c’est ainsi « sa vision de la monarchie ». En ce qui concerne la course électorale entre les partis (et maintenant je développe ce que j’ai compris) , elle ne représente que le moyen de l’exécution des ces « orientations majeures », à propos desquelles il n’y a pas de retour, ni de discussion car elle consiste en un « consensus national ». Le message est reçu 5 sur 5, oui mon Seigneur. Toutefois, celui qui dit que les partis ne servent à rien (sauf pour appliquer les orientations royales) a parfaitement raison, et les élections non plus ne servent à rien, car leur but n’est pas le choix de certaines orientations par rapport à d’autres (pour rappel, cela est le principe des élections dans un régime démocratique). Est ce que Mohamed 6 se rend il compte que ce système politique qu’il promeut ouvertement est la raison d’apparition des « visions nihilistes » (comme il le dit) qui doutent de l’intérêt des élections ? Est ce qu’il se rend compte que ce système politique qu’il promeut bloque l’évolution démocratique de ce pays ? A vrai dire, c’est possible [qu’il s’en rende compte NDR]… parce que lui même nous promet un « rendez vous » dans ce discours pour « aller vers un assainissement institutionnel et graduel, un changement total et meilleur ( ??) » Wayli ? [Ah bon ?… NDT] De quel « assainissement institutionnel» ??? Est ce le changement constitutionnel que demandent les militants démocrates depuis le décès de Hassan 2 , dont le but est de réduire les pouvoirs du roi au profit des groupements élus ? A vrai dire, si cela est le changement dont parle sa Majesté, cela ne peut être que le bienvenu ! Nous en avons besoin effectivement ! Et la meilleure preuve en est ce qu’a dit le roi dans ce discours même : « Je voudrais insister que le système que nous avons choisi est celui d’une monarchie exécutive, qui ne se réduit pas à une notion ou une séparation des institutions exécutif, législatif et juridictionnelle, mais la monarchie marocaine traditionnelle ». Suivez bien : Sa Majesté nous dit que dans notre système, les trois pouvoirs exécutif, législatif et juridictionnel sont séparés, mais « la monarchie exécutive ne se réduit pas à une notion ou séparation des pouvoirs ». En d’autres termes, les trois pouvoirs sont séparés, mais quand ils sont regroupés dans les mains du roi (qu’il utilise tous les trois pour rappel) , il n’y a plus de séparation [de pouvoirs] : au contraire, ça se mélange « belbiaane » comme disent les casablancais [C’est une vraie accumulation, et le roi devient ainsi juge et parti. Il nous faut ici rappeler que la séparation des pouvoirs, comme l’avait élaboré le philosophe français Montesquieu, considéré comme le père de la démocratie moderne, de par sa disposition, le pouvoir arrête le pouvoir : ainsi le parlement surveille le gouvernement, qui est soumis au pouvoir juridictionnel, surtout si on enfreint la loi. Si les pouvoirs sont concentrés au sein d’une même personne, il n’y a plus de surveillance, ni rien du tout. Est ce que quelqu’un se surveille [se limite ses propres pouvoirs NDT] lui même ? Alors ainsi, nous pouvons nommer tout cela « la monarchie marocaine traditionnelle » … qui n’a absolument aucun lien avec la démocratie, pensez y , vous qui avez rédigé le discours du trône, et vous qui l’avez lu devant 30 millions de sujets fidèles … si vous acceptez cette insolence d’un seul [parmi ces sujets NDT]. (Source : le blog « Kingstoune », le lundi 6 août 2007 à 15h55) Lien : http://kingstoune.com/myblog/index.php?2007/08/06/168-majeste-que-dites-vous  


Gaddafi son: “Nurses deal involved « immoral game”

Reuters, le 8 août 2007 à 11h50 LONDON, Aug 8 (Reuters) – Six foreign medics were freed from jail in oil-exporter Libya following an « immoral game » in which nations pushed their own interests, a son of Libyan leader Muammar Gaddafi said in remarks published on Wednesday. Saif al-Islam added that their release from eight years’ jail was in part thanks to French readiness to push for much more foreign support for the Libyan health sector than European countries had previously offered, Newsweek magazine reported. The medics, convicted of deliberately infecting hundreds of Libyan children with HIV, were freed on July 24 after a deal between Tripoli and the European Union on medical support and political links ended their ordeal. Asked if the medical support, and an earlier financial settlement with the families of the children, amounted to blackmail, Newsweek quoted Saif al-Islam as saying in an interview: « Blackmail? Maybe. It is blackmail, but the Europeans also blackmailed us. » « Yeah, it’s an immoral game, but they set the rules of the game, the Europeans, and now they are paying the price … Everyone tries to play with this card to advance his own interest back home. » The medics’ return to Bulgaria closed what Libya’s critics called a human rights scandal and advanced the long-isolated north African’s efforts to normalise its ties with the West. The medics had at one point been condemned to death but have always said they were innocent and had been tortured to confess. A day after their release, French President Nicolas Sarkozy clinched an accord on defence and signed a memorandum of understanding on nuclear energy during a visit to Tripoli. Libya later said it had secured a weapons deal with a group includingb European defence and aerospace group EADS. Sarkozy has denied any connection between the release of the medics and the deals. Saif al-Islam has also said the timing of the deals was a coincidence and that the release itself was purely humanitarian. Asked what the French offered that other parties had not, Saif al-Islam replied: « We are talking about hundreds of millions of euros to support the health sector of Libya. And it’s not just about money, but about management and technical support … to run the hospital, to manage the hospital with the French staff and to link it to the French hospitals. Asked if European nations had previously offered this, he replied: « They offered, but at a very limited scale. » Libya commuted death sentences against the six to life imprisonment following the payment of a $460 million financial settlement — $1 million to each HIV victim’s family. That opened the way for the medics’ release under Libyan law. The Libyan-based, international non-governmental organisation which made that payment said it was funded by a loan from a Libyan development fund that would be repaid to Libya by foreign donors as and when voluntary donor contributions became available. REUTERS
 

Turquie: Erdogan réticent à la candidature de Gül à la présidence

Reuters, le 8 août 2007 à 11h33 ANKARA, 8 août 2007 (AFP) – Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est réservé sur la candidature du chef de la diplomatie Abdullah Gül à la présidence, préférant présenter un candidat consensuel après la victoire de son parti aux législatives, affirment la presse et l’entourage de M. Erdogan. M. Erdogan souhaite que son bras droit se retire de la course présidentielle afin de ne pas provoquer de nouvelles tensions entre le nouveau gouvernement qu’il a été chargé de former lundi et le camps laïcs, soulignent les journaux Vatan et Hürriyet. Des sources proches de son parti qui ont requis l’anonymat ont pour leur part souligné que M. Erdogan ne demandera pas directement à son compagnon de route politique de se désister mais désire qu’il le fasse de son propre chef « afin que sa candidature ne soit pas en contraste » avec ses déclarations faites le soir même des élections. M. Erdogan avait notamment lancé un appel à l’unité aux Turcs devant ses partisans et s’engagé à respecter les valeurs républicaines, dont la laïcité. La candidature à la présidentielle de M. Gül, un ex-islamiste dont la femme est voilée est à l’origine de la grave crise institutionnelle du printemps entre le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) et le camp pro-laïc, qui a entraîné les élections anticipées du 22 juillet, remportées haut la main par l’AKP. Trois jours après le scrutin, M. Gül a laissé entendre qu’il maintenait sa candidature, voyant dans la victoire de l’AKP un soutien populaire à son égard alors que « Gül président » était devenu l’un des slogans des militants de l’AKP avant les élections. Depuis il n’a pas clairement dit s’il était toujours dans la course ou pas. « M. Gül qui mérite tout à fait ce poste doit faire un geste et annoncer qu’il se retire », insistait le rédacteur en chef de Hürriyet. Le quotidien Vatan a souligné que l’AKP était divisé sur la candidature de Gül, évoquant une « guerre des nerfs entre Erdogan et Gül ». « M. Erdogan est inquiet de la réaction de certaines institutions d’Etat comme les forces armées », si Gül est une nouvelle fois désigné candidat de l’AKP, ajoute le journal. L’élection du président par le Parlement est prévue pour la fin août. Malgré sa victoire écrasante, l’AKP (341 députés sur 550) ne dispose cependant pas à lui tout seul des 2/3 des voix nécessaires à l’élection du président lors des deux premiers tours de scrutin. Mais il devrait sans problème élire son candidat lors d’un troisième tour où 276 voix suffiront. Si M. Gül ne se présente pas, le ministre de la Défense, Vecdi Gönül ou le ministre du Travail Murat Baseskioglu, dont les épouses ne portent pas le foulard, sont pressentis pour devenir le 11e chef de l’Etat de Turquie, pays musulman mais strictement laïque. C’est la décision de M. Erdogan d’imposer la candidature à la présidence de M. Gül qui a été le détonateur de la crise entre le gouvernement et les laïcs, dont les militaires, en avril-mai. L’armée a lancé une mise en garde le 27 avril au gouvernement contre toute remise en cause de la laïcité. Des millions de Turcs sont aussi descendus dans la rue refusant de voir un homme politique dont l’épouse porte le voile accéder à la magistrature suprême. AFP  

Les derniers juifs de Bagdad veulent-ils partir?

par Arthur Max AFP, le 8 août 2007 à 15h21 AMSTERDAM (AP) — Ils ne sont plus que huit, les derniers juifs de Bagdad, survivants d’une communauté vieille de 2.700 ans, autrefois florissante. Selon le révérend Andrew White, mobilisé pour la cause de ce petit groupe de juifs, ils seraient de plus en plus désespérés et veulent désormais quitter l’Irak pour les Pays-Bas. Mais les responsables israéliens, néerlandais et représentants de la communauté juive sont en désaccord avec la version du révérend qui prétend que ces Bagdadis veulent partir. Le révérend White est directeur de la Fondation pour la reconstruction et la réconciliation au Proche-Orient. Vicaire de l’église anglicane Saint-George à Bagdad, il est une figure respectée dans la région, actif en Irak mais aussi dans le conflit israélo-palestinien. Le sort récent des juifs d’Irak a été évoqué le 25 juillet dernier, le révérend White étant venu tirer la sonnette d’alarme devant la Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde, agence fédérale bipartite. Dans son témoignage, il a souligné la menace croissante pesant sur les minorités de Bagdad. « Ces trois, quatre derniers mois, les choses se sont détériorées considérablement », a-t-il déclaré, selon le compte rendu du Sénat américain. Le révérend explique donner chaque mois aux juifs de Bagdad assez d’argent pour vivre, que ces derniers partagent ensuite avec d’autres Irakiens sans ressources. « Même s’ils ne sont qu’un tout petit groupe et qu’ils ont énormément souffert, ils veulent encore aider ceux qui souffrent autant qu’eux », a ajouté Andrew White. « Personnellement, je pense qu’ils doivent tous partir, parce qu’ils n’ont aucun avenir, aucune sécurité, aucune moyen de survivre actuellement ». Selon le révérend, ce groupe veut partir pour les Pays-Bas mais n’y a pas été accepté. Ce que dément le porte-parole du ministre des Affaires étrangères néerlandais Rob Dekker: « Nous n’avons eu aucune requête officielle ou demande de visa ». Même étonnement du côté des représentants de la communauté juive. Michael Jankelowitz, porte-parole de l’Agence juive à Jérusalem responsable de l’immigration, confirme la version néerlandaise et précise qu’aucun juif de Bagdad n’a à sa connaissance exprimé le désir de partir. Selon lui, « ils ont survécu à Saddam Hussein, et il n’y a aucune raison pour eux, étant donné leur âge avancé, de faire leur valise et de déménager ». La moitié des juifs de Bagdad sont effectivement âgés de plus de 80 ans, les autres étant encore en âge de travailler. Vivant dans une extrême discrétion dans la capitale, ils n’ont pu être contactés. Mais le porte-parole de l’ambassade israélienne à la Haye, Hamutal Rogel, rapporte les propos d’un membre de la communauté juive irakienne installée aux Pays-Bas, qui est lui en contact avec le groupe chaque semaine, et selon lequel ils ne comptent pas partir: « Ils ne sont pas dans la meilleure situation, mais ils n’ont pas peur. Ils ne sont pas directement en danger ». Les huit juifs de Bagdad, appartenant à quatre familles, sont les survivants de la plus ancienne communauté juive au monde, remontant au temps de Babylone, qui conquit la Palestine et en fit venir des juifs comme esclaves. Au fil des siècles, la communauté devint florissante, faisant de Bagdad l’un des hauts-lieux de la culture et du savoir juifs au Proche-Orient. A la veille de la Première guerre mondiale, un tiers de la population de Bagdad était juive. Après la naissance d’Israël et le début des campagnes anti-juives, plus de 100.000 juifs quittèrent l’Irak pour le nouvel Etat hébreu, première vague d’immigration suivie par une autre dans les années 70, jusqu’à réduire quasiment à néant cette communauté.  

 


 

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