7 novembre 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3820 du 07.11.2010
archives : www.tunisnews.net 


AISPP: Procès du 5 novembre AISPP: Le contrôle administratif au quotidien Liberté et Equité: Hichem Hribi privé de son droit à un passeport Collectif Pour Une Nouvelle République: Le hold-up du 7 novembre : L’autopsie d’un régime Nous sommes des Tunisien(e)s inquiet(e)s Slim Bagga: 7 machin 2010 – Voila des infos a la place du discours (article enrichi) Tunisia Watch: Béchir Ben Yahmed : Ben Ali, un vrai expert en matière d’islamisme La Voix des Tunisiens: EDITO : Ben Ali, premier éditorialiste de Tunisie  AFP: Ben Ali relève la subvention de l’Etat aux partis d’opposition Luiza Toscane: Bosnie : vers la rétention illimitée ? Luiza Toscane: Rencontre avec Nudzejma Softic


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com Tunis, le 5 novembre 2010

Aujourd’hui, Riadh Ben Mohammed Lazhar Ben Mizouni Laouati (…), Anis Ben Habib Ben Slama Sliti [ …], Mouazz Ben Hédi Ben Mohammed Haizem […], Nasreddine Ben Mnaouer Ben Taïeb Aloui [….], Ounass Ben Ali Ben Sadok Frigui […] et Karim Ben Amor Ben Mabrouk Marzouki ont été déférés en état d’arrestation devant la treizième chambre criminelle de la cour d’appel de Tunis, présidée par le juge Tahar Yafreni pour incitation à la commission d’infractions terroristes, adhésion à une organisation ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, tenue de réunions non autorisées pour le premier et non révélation d’informations et tenue de réunions non autorisées pour les autres. […] A la clôture des plaidoiries, la séance a été levée pour le délibéré et le prononcé du jugement […] Le tribunal a réduit les peines prononcées en premier ressort : Riadh Laouati, peine réduite de 12 à 3 ans Mouazz Haïzem, peine réduite de 5 ans à un an Les autres ont vu leur peine réduire de 5 ans à un an. Les jeunes Bilel Beldi et Sami Bouras, réfugiés respectivement en France et en Suède, ont été déférés aussi. En première instance, ils avaient été condamnés à 12 ans Pour la commission de suivi des procès politiques Le secrétaire général Maître Samir Ben Amor (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis Aispp.free@gmail.com

Le contrôle administratif au quotidien


La quatrième chambre correctionnelle du Tribunal de Première instance de l’Ariana, présidée par la juge Sarra Boutebba, a examiné vendredi 5 novembre 2010 l’affaire n°653/2010, dans laquelle était déféré en liberté Chaker Ben Mohammed Ben Belgacem Jendoubi, ex prisonnier, pour contravention au décret de contrôle administratif, en vertu de l’article 150 du code pénal.

Lors de son interrogatoire, l’accusé a réfuté ce qui lui était imputé et a affirmé que la date des faits remontait à sa garde à vue à la Sûreté de l’Etat !
Lorsque son avocat, Samir Ben Amor, s’est exprimé, il a dit que le dossier ne contenait pas de décret de contrôle administratif et que l’enquêteur n’avait pas envoyé ce décret considérant qu’il ne disposait pas qu’il doive émarger au poste de la Sûreté, mais qu’il se contentait de fixer le lieu de résidence du condamné.. Il a affirmé que la loi n’imposait absolument pas à la personne soumise au contrôle de signer au poste de police, mais qu’elle disposait par l’article 23 du code pénal que « l’autorité administrative a le droit de déterminer le lieu de résidence du condamné à l’expiration de sa peine et celui de le modifier, si elle le juge utile» de même l’article 24 dispose que « le condamné ne peut sans autorisation quitter la résidence qui lui a été fixée ».

 Quant aux faits, les procès verbaux de la police établissent que le jeune Chaker Jendoubi est passé outre l’émargement quotidien entre le 12 et le 22 novembre 2009. En réalité, il a été arrêté le 13 novembre 2009 et déféré devant le juge d’instruction du Tribunal de première instance de Tunis le 26 novembre 2009, dans le cadre de l’affaire instruite sous le numéro 16792. La police a dit dans le procès verbal de garde à vue qu’il avait été arrêté le 25 novembre 2009.
La défense a demandé l’annulation du jugement en premier ressort condamnant son client à un mois d’emprisonnement […] le tribunal a décidé de prononcer son jugement le 12 novembre 2010 Pour la commission de suivi des procès politiques
Le vice-Président Maître Abdelwahab Maatar (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 
Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation indépendante de droits humains 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/ Fax : 71 340 860 Tunis, le 5 novembre 2010

Hichem Hribi privé de son droit à un passeport


Hichem Ben Idriss Hribi, détenteur de la carte d’identité nationale N°531058, délivrée le 10 mars 1978, s’est enfui en raison de la campagne sécuritaire […] du début des années 90 visant le mouvement En Nahdha alors qu’il n’avait pas de condamnation et s’est fixé en 1991 en Iran avec son épouse et ses enfants.
Monsieur Hichem Hribi a présenté au consulat tunisien de Téhéran le 13 mars 2006 une demande de passeport sous le numéro 304919 mais il ne l’a toujours pas obtenu […]
Pour le bureau exécutif de l’organisation
La chargée des émigrés et des exilés
Maître Najet Labidi (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Collectif Pour Une Nouvelle République

Le hold-up du 7 novembre : L’autopsie d’un régime


 

 La Tunisie de Ben Ali s’apprête à fêter son hold-up du 7 novembre. Le régime  a renforcé son absolue mainmise sur le pays en affichant un despotisme « décomplexé ». Pour le peuple point d’échappatoire. La condamnation est lourde et semble être sans appel. Encore des années d’humiliation structurée, de pillage organisé et des libertés asphyxiées. Et pour tous ceux qui s’attendaient à un quelconque infléchissement de la dictature ont très vite déchanté. Par sa réaction violente et son agressivité démesurée à l’égard de toutes les personnes qui osent émettre un avis critique (même mesuré) sur cette mise en scène d’une allégeance d’un autre âge, le régime a démontré qu’il n’a nullement l’intention de progresser vers la voie de la démocratie. Se pose alors une question devenant avec le temps de plus en plus obsédante pour tous ceux qui connaissent, qui s’intéressent et aiment ce pays : pourquoi les Tunisiens se laissent-ils faire ? Pourquoi ils ne se révoltent pas contre un régime qui tamise leur présent et obstrue leur avenir. Une telle inhibition est-elle à mettre sur le compte de l’inconscience ou relève-t-elle purement et simplement de l’insouciance ? Car cette posture, eu égard à l’étendue et à la gravité des dégâts que le pays a subis et ne cesse de subir depuis l’arrivée de Ben Ali et de son clan au pouvoir, frise l’indifférence ? Bref, les Tunisiens sont-ils victimes ou complice de ce régime ? Nul besoin d’affirmer que pour une question aussi complexe point de réponse simple et binaire. Nous pensons  même qu’il ne faut  pas  y répondre. Il faut analyser, décoder, pour qu’un début  d’explication jaillisse.   La question que nous voulons étudier ici n’est ni une question de politique proprement dite, ni un problème de sociologie pure. Il ne s’agit pas pour nous de justifier ou d’incriminer le peuple. Il ne servirait à rien, à l’heure où  le pays est entré dans une zone de turbulence sans avoir un commandant à bord, de charger la barque. Mais il n’en reste pas moins que le 7 novembre prochain Ben Ali va fêter ses 22 ans au pouvoir. Cette situation, que nous pouvons qualifier de défaite collective a de telles proportions, elle témoigne de tant de négligence, d’aveuglement et d’imprudence, elle engage tant et de telles responsabilités, qu’elle ne peut engendrer la désignation d’un coupable unique. Non certes il n’y a pas ici, un procès à instruire. Mais uniquement une analyse objective à réaliser.

Il est vrai que, dès qu’on essaye de dégager une idée directrice du régime de Ben Ali, on se heurte aux obscurités les plus épaisses, aux incertitudes et aux équivoques. Il semble bien que, sous une phraséologie inédite, on n’y puisse découvrir autre chose que la vieille idée de dictature. C’est qu’Hannah Arent a appelé, d’un terme qui restera, « l’ère des tyrannies ». Une telle politique enveloppe toute une philosophie. Elle a comme matrice l’affirmation de l’oppression. Doctrine de la force à l’état brut, cette vision relègue le droit à la périphérie de l’action politique. Pour Ben Ali tout est rapport de force. La brutalité et le mensonge constituent un outil de gouvernement. D’où son peu de respect aux institutions et au peuple. Il est mu par un instinct primaire. Sa conception du pouvoir est marquée par la volonté exacerbée de dominer, d’asservir et d’organiser sa vie sur la soumission des Autres. Conception dont on ne serait nier la simplicité, et qui s’achève logiquement par la théorie de « l’espace réservé ». Dès lors, chaque membre de son clan a un droit naturel sur un « l’espace réservé » qui lui est nécessaire pour vivre et s’enrichir, sans nulle restriction que celle de sa puissance, et sans qu’il ait à se préoccuper des autres. Il peut les étouffer les piller s’il le faut, ou les réduire à la situation de vassaux ou d’esclave. S’étonne-t-on que Ben Ali et sa famille absorbent toutes les richesses, aussi loin que s’étendent les capacités de la Tunisie à produire de la plus-value au détriment de la cohésion économique et sociale du pays, qu’ils fassent le vide autour d’eux pour aller jusqu’au bout de leur puissance et leur instinct de rapine ? Dans leur langage, « l’espace réservé » équivaut  à une permission de voler et surtout c’est une « une carte blanche »  pour agir à leur guise. Ainsi donc, une telle « doctrine » repose sur la notion de l’obéissance aux instincts primitifs, elle ne s’embarrasse d’aucune considération de sentiment ou de Droit. Tous les moyens sont légitimes pourvues qu’ils servent l’intérêt du chef.               Dès lors, la forme du pouvoir établit ne saurait être que totale et absolue. Elle ne comporte aucune responsabilité. Tout au plus, des mascarades électorales, dont on ne prétend même pas d’ailleurs qu’elles soient libres, viennent-elles de temps à autre, aux moments choisis par le chef lui-même et par lui seul, ratifier ses actes et en acclamer les bienfaits. Ce ne sont là que des expédients pour soigner la forme vis-à-vis des partenaires étrangers. C’est un totalitarisme enveloppant un profond dédain des règles et des procédures constitutionnelles. L’Etat dans sa forme institutionnelle et dans sa dimension fonctionnelle est mobilisé et mis à disposition pour servir le chef et son entourage. Le seul outil de gouvernement c’est la force brutale toujours prête à se déployer pour n’importe quoi et à l’encontre n’importe qui.               Le régime que connaît actuellement la Tunisie peut bien se résumer ainsi : le pouvoir politique n’est rien d’autre qu’une force qui s’impose à toutes les autres. Les notions de légalité, de légitimité, ne sont que des apparences d’idées, qui se ramènent elles-mêmes à celles de l’existence du pouvoir et de son autorité coercitive. Il n’y a d’autre droit que celui de la contrainte et de la violence dans ses rapports avec l’ensemble de la société civile. La répression est le mode normal et naturel par lequel se résolve les obstacles ou les difficultés politiques et sociales. Donc, un tel régime semble avoir besoin, pour vivre, non seulement de la brutalité (policière, judiciaire, économique….), mais encore d’une atmosphère de peur et de danger. Régime de guerre contre son propre peuple, il est le contraire d’une institution organique et stable, capable de fonctionner dans les conditions légales ; machine infernale de violence, qui la suppose pour durer et à son tour la provoque et l’alimente. Car il ne faut pas oublier que son avènement originel s’encadre entre deux actes de pure violence, où apparaît un plein mépris de la légalité : le putsch du 7 novembre, et le hold-up contre « la République tunisienne ».
 
 (à suivre…)
Collectif Pour Une Nouvelle République


 

Nous sommes des Tunisien(e)s inquiet(e)s


 
  Nous sommes des tunisiens et des tunisiennes de diverses générations, originaires de plusieurs régions de la République, avec des itinéraires  diversifiés..Nous aimons notre pays et nous y sommes profondément attachés.. Nous ne sommes pas peu fier (e)s des avancées que la Tunisie a réalisées et des acquis conquis par notre peuple dans bien des domaines..

   Mais nous ne sommes pas des Tunisien(ne)s heureux(se)s.. Depuis quelques années, nous constatons avec amertume une évolution des choses qui crée en nous, comme pour des milliers d’hommes et de femmes de ce pays, un grand malaise qui progressivement s’est mué en une véritable inquiétude..

      Oui, nous nous inquiétons de voir la citoyenneté dont nous voulons la concrétisation et la consolidation se dégrader de jour en jour et le statut de sujet grignoter progressivement sur notre statut de citoyen.

       Nous nous inquiétons de voir la régression sociale se confirmer chaque jour davantage, avec le retour en force  de pratiques et de valeurs conservatrices et rétrogrades que l’on croyait définitivement révolues en Tunisie .Il y a de quoi être inquiet lorsque dans un pays comme le nôtre ,les forces de l’obscurantisme ,aidées et alimentées en cela par un wahabisme qui fait feu de tout bois ,reprennent du poil de la bête ,et au nom de l’Islam dont ils s’estiment être les défenseurs et les représentants , revendiquent avec force la nécessité de la suprématie de la religion à tous les niveaux de la vie sociale,de la législation et de la nature même de l’Etat.

       Nous nous inquiétons face à la montée de la violence, de l’agressivité et de l’intolérance dans de larges couches de la population, et qui touche de plus en plus de jeunes et n’épargne plus nos Etablissements scolaires.

       Nous nous inquiétons face à la situation qui s’aggrave de jour en jour de nos étudiants diplômés de l’Enseignement Supérieur qui sont livrés au chômage dès leur sortie de la Faculté et qui peuvent ne pas trouver d’emploi durant 2 ,3 ,4 ,5 ans ou plus..

        Nous nous inquiétons des atteintes répétées aux droits des gens, très souvent sans aucun support juridique et liées seulement à l’arbitraire d’une administration et d’une police qui se réfèrent, non pas aux lois et règlementations en vigueur, mais aux instructions qui sont souvent  contraires à tout fonctionnement d’un Etat de droit …

       Nous nous inquiétons de voir ,sous le règne d’un libéralisme assez souvent débridé ,des entreprises fermer ou procéder à des compressions drastiques de personnel ,jetant sans autre forme de procès des centaines de travailleurs ,hommes et femmes , qui se retrouvent du jour au lendemain sur le pavé sans grandes chances de reclassement ou de reconversion ,alors que dans le même temps on assiste à l’éclosion brusque ,et le plus souvent grâce à l’aide de l’Etat et aux deniers publics ,de grosses fortunes et d’importants groupes financiers contrôlant des secteurs sensibles de l’économie.

       Nous nous inquiétons de la dégradation de notre enseignement, au point que la baisse de niveau est devenue alarmante. Il est dramatique de voir à quel point nos établissements scolaires et universitaires perdent de plus en plus leur âme et ne sont plus en mesure de réaliser la mission  qui est la leur. Il est malheureux de constater qu’aujourd’hui, ils ne forment ni des têtes bien pleines, ni des têtes bien faites..

        Nous nous inquiétons de voir chuter le niveau et la qualité de nos organes d’information, presse écrite, radios et chaînes de télévision publiques et privées. Les entraves  à la liberté de la presse et à la liberté d’expression,  ainsi que le harcèlement de plus en plus sévère dont sont victimes les internautes, deviennent de plus en plus insupportables et constituent aujourd’hui sans aucun doute les obstacles majeurs à la libération de nos médias de l’emprise et du contrôle étatiques.. Il est devenu aujourd’hui impérieux de mettre fin à l’entreprise de débilisation et de crétinisation  massives que mène depuis des années, sous la férule étatique, l’ensemble de notre système médiatique.

         Nous nous inquiétons de l’état dans lequel se trouvent notre culture et nos Arts : A quelques notables exceptions près qui honorent la création dans notre pays et qui ont malheureusement souvent maille à partir avec une censure toujours présente et souvent tatillonne, l’essentiel de la stratégie culturelle se concentre sur l’organisation et l’encouragement de dizaines de festivals internationaux, nationaux, régionaux et locaux souvent synonymes de médiocrité artistique et de mauvais goût. Il est dramatique de voir le nombre de théâtres et de salles de cinéma se réduire comme une peau de chagrin, au point que certains gouvernorats ne possèdent ni théâtre ni salle de cinéma, sans parler de galeries d’exposition pour nos peintres et nos artistes en général.

         Nous nous inquiétons du recul de la conscience collective et du développement  continu de l’indifférence à l’égard de la chose publique .Nous nous inquiétons de l’atonie persistante de la société civile ,enclavée entre un grand nombre d’Associations et  d’organisations alignées sur les gouvernants et complètement  mises au pas et n’ayant d’ONG que le nom ,et un tout petit nombre d’ONGs autonomes qui se comptent sur les doigts de la main ,et parce qu’autonomes ,subissent en permanence ,comme c’est le cas pour la LTDH et l’ATFD, les pressions et les exactions sous toutes ses formes et en même temps les tentatives constantes de les mettre au pas. Il n’est pas normal que les expressions de composantes de la société civilecomme les magistrats, les étudiants, les   journalistes soient réprimées et leurs organisations persécutées ou bâillonnées.

    .Nous nous inquiétons de l’entêtement à vouloir imposer une conception et une pratique du pluralisme qui embrigadent et instrumentalisent un certain nombre de partis alliés au pouvoir mais classés officiellement dans l’opposition et  imposent à des partis d’opposition pourtant reconnus un encerclement permanent et un verrouillage de leurs activités avec notamment une pression constante contre leurs organes d’information qui ne recule pas devant les saisies. .Nous nous inquiétons de voir nos élections générales à tous les nouveaux perdre chaque jour davantage de leur crédibilité, au point de finir par devenir, aux yeux de larges fractions de la population et de bon nombre d’observateurs étrangers, des « non évènements »..

        Nous nous inquiétons de ce que sera l’avenir de notre pays dans les prochaines années et nous nous alarmons du fait qu’on suscite ,quatre ans avant l’échéance ,des appels à une candidature pour un nouveau mandatprésidentiel de cinq ans ,au lieu de répondre à l’urgence d’entreprendre les réformes et les ajustements nécessaires à la rénovation de la vie  publique et politique et à la réhabilitation des principes et des institutions du régime républicain .Et,   lorsqu’on envisage l’échéance électorale de 2014 et au-delà ,nous ne pouvons pas taire notre crainte de voir notre pays revivre la triste expérience des années 83 /87 avec , en régime présidentiel très fortement personnalisé dans un système de parti unique extrêmement verrouillé ,un affaiblissement continu au sommet de l’Etat , entraînant inévitablement et rapidement ,outre l’attisement de la course à la succession , un renforcement rapide et extrêmement dangereux de l’influence et du pouvoir des courtisan (e)s…

          Telles sont nos inquiétudes. Elles portent sur des questions qui sont toutes essentielles parce qu’elles touchent  la plupart des aspects de notre « vivre ensemble » dans ce pays que nous aimons et pour lequel nous aurions souhaité un présent meilleur et nous aspirons à un avenir où il fera bon vivre et où il fera bon être tunisien(ne). Pour l’heure ,il appartient d’abord aux gouvernants ,mais aussi à tous ceux et toutes celles qui contribuent à la prise de décision ou peuvent l’influencer ,de prendre en considération et en charge les préoccupations et les inquiétudes que nous venons d’exprimer ,en engageant le pays et l’Etat sur la voie du renouveau dans le sens de la réhabilitation du régime républicain , de la réaffirmation et de la concrétisation de la Citoyenneté ,de la relance et de la consolidation de la modernisation , et de la rupture avec les systèmes et les pratiques despotiques et autoritaires de pouvoir  en s’engageant enfin  et véritablement dans la voie de la démocratie et du respect des droits et des libertés des femmes et des hommes de ce pays ..     (Fin)

(Source: Le facebook de  Salah Zeghidi  le 5 novembre 2010 – 05:49)

(Lien:http://www.facebook.com/note.php?note_id=167283996622848&id=100001067922584&ref=mf  


7 MACHIN 2010: VOILA DES INFOS A LA PLACE DU DISCOURS PAS DE CACHOTERIES A PARTIR DE CE JOUR: « LA SOUKOUTA BAADA EL YOUM »


par Slim BAGGA UN PETIT KIM JONG IL En matière de culte de la personnalité, le Général Zinochet est à n’en point douter le clown le moins drôle du monde. Kim Kong Il, chef finissant de la Corée du Nord apparait comme plus sympathique. C’est un fou-dictateur qui croit en sa folie. Dans ce sens, il peut relever de la psychiatrie et de son communisme exacerbé.
Le champion tunisien ne croit en rien. Sa philosophie s’appelle « je prends malgré vous ». Du coup, cela devient moins drôle, et même pas drôle du tout.
Imaginez que pour ressembler aux vrais dictateurs, ce sont ceux qui jouent de lui qui imposent à tous, Maires, Délégués, Wali, de tendre des cordes (« Chrita » comme en Sicile pour étendre le linge), commençant au début d’une rue et finissant à l’autre extrêmité., pendant des portraits d’un clown.
Si le seul programme de la Tunisie consiste en un portrait débile, c’est sûr, cette Tunisie est en bonne voie, et la fin approche.
Je vais même surprendre: en tenant ce discours sur cette page, les plus intelligents y verront ou de la peine ou des conseils pernicieux à Zinochet, l’ennemi de la Tunisie et mon adversaire préféré.
Dieu, que la foudre des Abdallah, Romdhani, Ouederni, Ben Dhia ne s’abat pas sur moi pour avoir vendu publiquement la mèche.
Car des voix, notamment au Sahel, s’élèvent déjà pour souhaiter longue vie à Ben Ali,  préférable à sa cartomancienne d’épouse, Leila De Pompagaddour.
Or, entre la peste et le choléra, on ne choisit pas. On éradique les deux… PRESIDENT EN DANGER Tous les échos en provenance du Bunker de Carthage versent, après recoupements, dans le même sens. Ben Zino machin a des crises d’estomac récurrentes. Ceux qui sont dans le secret des faux dieux répètent à volonté que le coup d’Etat est en marche. Notre Président sans aucun cheveu blanc serait, chez lui, le prisonnier le plus maltraité. En mettant la main sur Carthage, le clan des Trabelsi, principalement la Pompagaddour, a placé dans la cuisine, chez les médecins et ailleurs des hommes de main.
Les Ligues des droits de l’homme devraient s’intéresser de près à un empoisennement à petit feu et programmé. C’est dans ce sens que Zinochette veut avoir la peau de Mohamed Gueddiche, conseiller et médecin personnel du malade, du patron des RG, Salhi et du Général Ali Seriati…pour le faire remplacer au Palais par Adel Tiouri. Les loups au service de Leila « GIN » sont dans Carthage… La Banque centrale a déjà fait savoir que Madame puise directement dans les coffres, et que le colonel Kadafi est déjà chez lui à la Banque centrale.
Qui arrêtera cette femme maléfique? Posons-nous la question.
Mais on sait déjà que ce ne seront pas les coneillers de Ben Ali: ils savent que leur mentor est fini. Et que leurs préoccupations sont leurs privilèges et non le devenir de la Tunisie…
Avec Zinochet, la Tunisie est une risée. Avec Leila, elle sera du « KARAKOUZ »!!! SUPER GUIGNOLS A regarder la presse de ce 7 Machin, j’entends encore que « Zinochet et sa femme Leila De Pompagaddour ont créé le pluralisme en Tunisie. Avant eux, il n’y avait ni peuple, ni femmes libres, ni classe moyenne, ni presse indépendante. Rien! La Tunisie à la remorque est née sous la longue ère de ce clown et de sa femme. Vous-souvenez-vous de la chute de la bande des 4 en Chine en début des années 80? On y arrive, c’est la colonne vertébrale de ce régime, sa police, qui le soutient. On va voir ce qu’on va voir car Leila et son clan ont fini d’exaspérer tout le monde.
Revenons aux faux discours: jamais de mémoire de journaliste (32 ans de métier), je n’avais entendu Bourguiba parler de démocratie. Despote, il n’y croyait pas. Despote éclairé, on parvenait à le faire fléchir.
Mais le discours de justice, des droits de l’homme à tout bout de champ, des femmes de maquereaux devenant libres et libératrices des femmes, cela on ne l’a jamais vu même en Corée du Nord. Et ce peuple sait tout. Est conscient de tout!!! Bourguiba n’était pas démocrate, mais il ne mentait pas. Ben Ali n’est ni démocrate ni dictateur. Il fait honte à Staline et ne fait même pas rire son peuple… Ce clown!!! A PROPOS DE MOSSAD ISRAELIEN En attendant ce qui va paraître sur la presse internationale, il serait utile de dire à notre peuple quelques mots sur le Mossad, ces Services secrets israéliens qui tiennent Ben Ali par la barbichette. Ces services ont donné l’ordre à Carthage de ne plus insulter Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki, Omar Mestiri, Ahmed Bennour et moi-même.
Ben Ali, son empoisonneuse et leur système qui servent à nos compatriotes leur fierté arabe se sont exécutés. Les insultes continuent, mais aucune allusion au Mossad.
Je rigole donc ce 7 machin du clown au pouvoir et de sa smala.  Mais je ne dirai jamais merci Israël…. « REALITES » ET LE « RENOUVEAU » CES SOEURS JUMELLES Pris par les infos qui servent à suivre à la trace les arnaqueurs, je ne lis pas, je ne lis plus « Réalités », un hebdomadaire dans lequel sous le seul Moncef Ben M’Rad j’avais laissé ma peau  en servant un peu de démocratie, jusqu’au 26 septembre 1991.
Moncef Ben M’Rad y a laissé la peau lui-même: Regardez tous, il n’accepte même pas d’y figurer en tant que fondateur. Mais il est des ministres, honteux, qui disent parler de mémoires et qui acceptent l’inacceptable tout en se vantant d’être Bourguibistes.
A ce titre, je demande à tous de relire l’interview publiée par « Réalités » et reprise par Tunisnews il y a 4 jours. Les fautes d’orthographe, de style, de syntaxe sont une insulte à Si Tahar Belkhoja qui maîtrise le français. Elles sont une insulte à Si Beji Caid Essebsi qui donne des interviews à cet hebdomadaire publicitaire. Comment les Anciens s’adaptent-ils à ces médiocres, à un directeur « placé » qui ne sait former ni verbe ni sujet ni complément?
Ce n’est pas le procès de « Réalités », j’en parlerais plus longuement dans un livre sous presse. Je demande publiquement à Si Tahar Belkhoja:  » Comment un faux journaliste te pose une question historique concernant la démission des six ministres en 1977, précédant la crise du 26 janvier 1978?
Comment, Si Tahar Belkhoja, acceptes-tu que ta phrase mentionnant Habib Chatti, Mohamed Ennaceur, Mongi Kooli, Sadok Ben Jemaa et toi-même, comment cette phrase a pu ignorer le sixième ministre?  Ce n’est pas toi qui as oublié de mentionner ce point d’histoire. Ta faute est d’avoir accepté d’être censuré, concernant Ahmed Bennour. La question, pour paraitre sérieuse, aurait dû mentionner 5 ministres quand on veut réviser l’histoire, mais évoquer 6 ministres en n’en citant que 5, ajoute au mauvais goût l’anti professionnalisme.
« Réalites », soeur jumelle du « Renouveau » qui a même travesti l’itinéraire de Bourguiba. Ce sont des crimes contre l’Histoire qu’au crépuscule de leurs vies, des témoins dont on attend tout participent au maquillage de notre passé… (A suivre…) Slim BAGGA

Béchir Ben Yahmed : Ben Ali, un vrai expert en matière d’islamisme


Le journal Jeune Afrique à publié à l’occasion de la célébration de son 50ème anniversaire une grande interview de son fondateur Béchir Ben Yahmed (13 pages). Le document riche en information sur les point de vue du fondateur du journal sur les différentes questions d’actualité en Tunisie, en Afrique et dans le monde, aborde le sujet des islamistes et du mouvement Ennahdha. Voila comment BBY résume l’opinion du le président Ben Ali sur la question :

N’avez-vous pas sous-estimé la force montante des extrémistes islamiste et d’Al-Qaïda ? Oui, et le seul qui m’a corrigé là-dessus, c’est le président Ben Ali. Au début j’été sensible à leur combat. Avec leur petite internationale, je les ai tout de suite comparés aux communistes. Quang ils venaient me voir à Tunis ou à Paris, ils se déplaçaient toujours par deux, comme les communistes : l’un surveillait l’autre, témoignerait le cas échéant pour ou contre lui. Ils m’ont paru intègres détachés de l’argent. Cela m’a impressionné, cela m’impressionne toujours. Et les gens d’Ennahdha ? Oui, et en un beau jour, en 1990, leur chef, Rached El Ghannouchi, qui avait été interviewé par Hamid Barrada dans les locaux de Jeune Afrique, est venu me voir et m’a dit : « Je veux me réconcilier avec Ben Ali. Pouvez-vous m’aider à organiser ça ? » À l’époque il été déjà en l’exil à Paris et à Londres. Il m’a séduit et j’ai accepté de faire quelque chose. J’ai téléphoné de paris à Ben Ali. je lui ai dit : « Ghannouchi me dit être prêt au dialogue, est-ce que vous acceptez de le voir ? » il m’a dit : « Je ne veux pas parler de ça au téléphone, venez me voir. » ce que j’ai fait. Il m’a alors dit : « Si Bèchir, vous-vous trompez complètement. Ghannouchi se présente comme un modéré, il veut vous faire croire qu’il est modéré. Mais, il n’y a pas d’islamiste modéré ! cela n’existe pas. Ou ils font semblant d’être modérés, et c’est de la duplicité, ou bien ils le sont, et alors ils se font éliminés. » et il m’a ouvert les yeux. J’ai constaté par la suite qu’il avait raison sur ce plan. Ben Ali est un connaisseur, un vrai expert en matière d’islamisme. Jeune Afrique N°2598-2599 du 24 octobre au 6 novembre 2010
(Source: « Tunisia Watch » le 4 novembre 2010)

EDITO : Ben Ali, premier éditorialiste de Tunisie


Dans une ambiance de trompeuse euphorie qui s’empare chaque année du pays pour célébrer la date « salutaire » de l’arrivée au pouvoir de Zine Ben Ali, le 7 novembre 1987, l’ensemble des médias revient comme à son habitude, sur ses dernières mesures bienveillantes pour la Tunisie. Encore davantage que les autres jours de l’année, la machine propagandiste du régime de Ben Ali, fonctionne à plein régime pour sa date anniversaire, en ventant la réussite du pays. Ce nouvel anniversaire prend cette année une résonance particulière car il intervient un an après l’élection de Ben Ali pour un dernier mandant, selon ce que permet l’état actuel de la Constitution. Cette première année de son cinquième mandat est marquée par un durcissement du régime comme l’illustre la loi promulguée en juin 2010 visant à modifier le code pénal. Cette nouvelle loi fait suite aux menaces prononcées par le Président la veille de son élection, contre les personnes écornant l’image de la Tunisie par des allégations qu’il estimait, « mensongères ». Ainsi, cette modification du code pénal par l’adoption d’un nouvel amendement de l’article 61 bis, permet de punir par cinq à vingt ans d’emprisonnement, les « personnes qui établissent, de manière directe ou indirecte, des contacts avec des agents d’un Etat étranger, d’une institution ou d’une organisation étrangère dans le but de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie et à sa sécurité économique ». Avant cette modification du code pénal, seules les personnes portant atteinte à la sécurité extérieure de la Tunisie, en se portant complice avec un Etat étranger, étaient concernées par ces peines. Désormais, ce sont les défenseurs des droits de l’homme soutenus par des organisations ou des instituions étrangères, les journalistes et opposants Tunisiens au régime policier de Ben Ali, qui sont criminalisés. Cette obsession de maîtriser l’information tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Tunisie, n’a jamais été aussi forte. D’ailleurs celle-là est cohérente avec le nouveau déclassement de la Tunisie dans le dernier rapport 2010 de Reporters Sans Frontières, passant de la 154ème à la 164ème place. Ce qui fait ainsi du pays du Jasmin, un Etat dont les citoyens disposent le moins de liberté d’expression au monde, comparable à l’Ouzbékistan ou encore à Cuba. Voilà une raison de plus de rendre hommage au Changement lors de sa fête annuelle. 2010 est également marquée par le lancement en août dernier de l’année internationale de la jeunesse sous l’égide des Nations Unies, pour une durée d’un an. Une initiative qui aurait été le fait du Président Tunisien et que la presse n’a pas manqué de souligner dans des louanges journalières et acharnées lors du mois de son lancement. D’aucuns n’auront évidemment relevé que la vision de Ben Ali en faveur de  la jeunesse était un peu altérée, car la première édition avait eu lieu en 1985, mais cela n’aurait fait « qu’écorner» l’image de la Tunisie. Par ailleurs, le lancement de cet événement mondial fut une nouvelle occasion de mettre au premier plan la très ambitieuse épouse du Président, toujours vêtue de mauve, et parvenant à bourrer des salles de conférences immenses et qui n’avait d’autre but que de promouvoir la rondeur de son image publique. Une image qui en ce début de mandat et peut-être de fin de règne, ne cesse d’être proéminente, comme en atteste la multiplication de ses initiatives en faveur des handicapés ou la tenue fin octobre à Tunis du 3ème Congrès de la femme arabe, dont elle a la présidence cette année. Le durcissement du pouvoir de Zine Ben Ali et sa volonté de vouloir davantage encore maîtriser les libertés du peuple Tunisien, sont révélatrices d’un régime aux perspectives limitées et en perte de crédibilité. Mais étant donné que l’incertitude est intrinsèque à un Etat dont l’appareil est confisqué, il n’est pas exclut que Ben Ali ne poursuive pas son rôle de premier flic et de premier éditorialiste de la Tunisie après 2014.   SYLLA
(Source: « La Voix des Tunisiens » Nov – Déc 2010 – N°6)

Voix des Tunisiens N°6 :http://www.megaupload.com/?d=FGL32XCM


Ben Ali relève la subvention de l’Etat aux partis d’opposition


AFP | 07.11.10 | 16h20 Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a décidé dimanche de relever la subvention de l’Etat aux partis d’opposition et à leur journaux, s’engageant à promouvoir leur participation à la vie politique. « Nous annonçons notre décision de relever de nouveau la subvention de l’Etat destinée aux partis politiques et à leur presse », a-t-il précisé lors d’un discours à l’occasion de 23e anniversaire de son arrivée au pouvoir. Le chef de l’Etat s’est engagé aussi à élargir la participation politique de ces partis et leur présence dans les médias, affirmant que « la liberté d’expression est garantie par la Constitution ». « L’opinion différente et la critique sont respectées », a assuré M. Ben Ali, démentant qu’un récent amendement de la loi vise à limiter ces libertés. Une disposition législative, adoptée en juin dernier pour réprimer les actes jugés contraires aux intérêts économiques du pays à l’étranger, a été dénoncée par l’opposition et des défenseurs des droits de l’Homme qui réclament son abrogation en estimant qu’elle « vise à criminaliser leur actions ». Il s’agit selon M. Ben Ali de « la pure désinformation car le dit amendement ne vise que les individus qui porteraient délibérément atteinte aux intérêts vitaux et à la sécurité économique du pays ». Il a également annoncé de nouvelles réformes touchant le système judiciaire notamment la suppression des avis de recherche émanant de la police judiciaire, l’élaboration d’un projet de loi fixant la durée maximum de la garde à vue de la personne recherchée en vertu d’un mandat d’amener et le délai de sa présentation à la juridiction compétente. S’agissant de la crise qui paralyse l’activité la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme depuis des années, M. Ben Ali affirmé que cette association était en proie à un conflit interne. Il a fixé un délai de six mois pour que cette association reprenne ses activités « au-dessus des calculs personnels et partisans étriqués (..) à l’abri de toute instrumentalisation (..) sans exclusion ni exclusive ». M. Ben Ali, 73 ans, dont le régime est souvent accusé de violations des droits et libertés, a succédé il y a 23 ans à Habib Bourguiba qui s’était proclamé « président à vie » avant d’être destitué pour « sénilité » en novembre 1987.

 

Bosnie : vers la rétention illimitée ?


Deux ans ! Imed El Houssine, (dit Abou Hamza), de nationalité syrienne, a entamé le 5 octobre dernier sa troisième année au centre de rétention pour étrangers de Lukavica en Bosnie. Il n’est pas le seul étranger dans ce cas : Omar Frendi, un Algérien, y aura passé un an, Ammar Al Hanchi, un Tunisien, y est retenu depuis avril 2009, et Zyed Gertani (dit Abdallah Baoura) et Fadhil Hamdani, des Irakiens, respectivement depuis mai et juin 2009. Ils ont été rejoints en 2010 par Noureddine Gaci (Algérie) et Ahmed Farahati (Egypte). Alors qu’un peu partout en Europe, des étrangers sont placés en centre de rétention dans l’ignorance des populations, en Bosnie, la mise en rétention de ces « étrangers » n’a pas été cachée. Loin de là, elle a fait l’objet d’articles de presse. Autant dire qu’il s’agit d’enjeux politiques. En effet, alors que se discute la suppression des visas pour les Bosniaques à moyen terme, et l’entrée de la Bosnie dans l’Europe, une loi a été votée en Bosnie  en 2005, visant à réviser la nationalité de ceux qui l’avaient acquise entre le 6 avril 1992 et le 1er janvier 2006. La commission chargée d’examiner les dossiers considérés comme litigieux, aurait, si l’on en croit les chiffres publiés au journal officiel, déchu 441 Bosniaques de leur nationalité, qui ont immédiatement recouvré leur nationalité d’origine. Loi ad hoc ? Les déchus sont des ressortissants de pays arabes ou musulmans venus pendant la guerre et ayant combattu dans l’unité des Moujahiddines de l’armée bosniaque ou ayant travaillé dans des associations humanitaires. La majorité d’entre eux ont épousé des citoyennes bosniaques et leurs enfants (ou leurs petits-enfants) sont bosniaques. Ils ont alors tenté d’obtenir un titre de séjour, qui leur a été refusé, ou déposé des demandes d’asile, qui ne leur a pas été octroyé. Ils sont devenus brutalement des sans papiers. Et tandis que des dizaines prenaient la fuite en famille vers des cieux plus démocratiques pour éviter une expulsion, les autres se terraient, tandis que certains étaient arrêtés et conduits au centre de rétention. Trois personnes ont d’ores et déjà été renvoyées, en Algérie et à Bahrein. Les autres ont multiplié les recours pour faire échec à leur renvoi. C’est ainsi que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a enjoint à titre provisoire de ne pas renvoyer Ammar Al Hanchi en Tunisie et a renvoyé d’autres affaires devant la Cour Suprême de Bosnie. Les mois et les années ont passé. La loi prévoit que la rétention ne devrait pas dépasser trente jours, et à titre exceptionnel cent quatre vingt jours. Or ces déchus de la nationalité bosniaque ont passé, et de loin, plus que 180 jours dans un centre de rétention. Ils sont soumis de facto à une peine de privation de liberté alors qu’ils n’ont été condamnés par aucun tribunal, ils n’ont pas fait l’objet de poursuites. En un mot, ce sont des innocents qui sont enfermés. Des innocents qui pourraient envier les droits octroyés aux prisonniers de n’importe quelle prison : savoir la durée de sa peine, avoir des permissions de sortie, le droit à des études ou à un travail, etc…. Luiza Toscane


RENCONTRE AVEC NUDZEJMA SOFTIC


Imed El Houssine, retenu depuis deux ans au centre pour étrangers de Lukavica, craint un renvoi dangereux vers la Syrie, ce qui entraînerait aussi la destruction de sa famille. Sa fille, Nudzejma, revient ici sur sa vie, son père, et les conséquences de cette longue rétention sur ses proches. ·         Nudzejma, pouvez-vous revenir sur celui que tous considèrent comme votre père, pour lequel vous vous battez sans relâche ? Et partant, sur vous-même … Mon nom est Nudžejma Softić. Mon père a été tué au début de la guerre en Bosnie-Herzégovine en 1992. Ensuite, nous avons ma mère, moi, ma sœur aînée et mon frère qui n’est pas encore né, été expulsés vers la Croatie voisine, où nous avons vécu pendant cinq ans. Là, dans un camp de réfugiés, notre maman a rencontré notre père actuel avec lequel elle s’est mariée. Ma mère était veuve avec trois enfants et notre nouveau père avait laissé une fille d’un mariage en Syrie. Les trois d’entre nous – moi, ma sœur et un frère qui est né en dans l’intervalle, notre nouveau père nous a adoptés comme si nous étions ses propres enfants. Son comportement envers nous était tel que nous l’avons rapidement adopté et aimé comme notre vrai père. En fait, c’était une fortune, que n’ont pas connue beaucoup de gens. Certains enfants ont une relation horrible avec leurs propres parents, et nous sommes avec un étranger (Au début nous ignorions tout de la culture ou de la langue des  Syriens) à vivre une vraie relation parent-enfant qui est toujours de mise et que beaucoup pourraient nous envier. Nous sommes fiers de lui! Jusqu’à aujourd’hui et depuis plus de deux ans, nous lui rendons visite au centre d’immigration, nous l’appelons, nous passons quelques heures par semaine, à lui rendre des visites détendues, boire du café et parler de la vie, malgré tout. Bien sûr. Maintenant, je suis une fille qui a deux parents (et jamais dans les prières je n’ai oublié mon vrai pères), j’ai deux soeurs et trois frères hyperactifs.     Qui est Nudzejma aujourdhui ? Pendant et après la guerre en Bosnie, nous avons beaucoup déménagé. Pour la première école,  je me suis retrouvé en Croatie, puis nous sommes retournés à la Bosnie. J’ai changé cinq fois d’écoles élémentaires jusqu’à ce que nous nous installions définitivement à Sarajevo, quand ma sœur aînée a dû rentrer à l’École de médecine. A l’époque j’étais en quatrième secondaire et c’est la première fois que je suis restée jusqu’à la fin des études. Là, je me suis fait beaucoup d’amis, et je suis heureuse d’être restée amie avec les enseignants de cette école qui me demandent jusqu’à aujourd’hui si j’ai réussi dans mes études et s’attendent à ce que nous devenions des collègues. J’ai commencé à la faculté de philosophie de l’Université de Sarajevo, Département de littérature des peuples de Bosnie-Herzégovine, bosniaque, croate et  serbe. J’ai obtenu les diplômes et je me suis inscrite à un cours de maîtrise. J’espère obtenir cette année avec succès. J’ai entrepris ce que j’aime vraiment. La lecture a toujours été la chose la plus importante sur le plan professionnel. Parfois on pense à une évasion de la réalité vers un monde fantastique, et maintenant je ne crois qu’aucun homme, aucun chercheur ne peut être spirituel, s’il n’a l’amour des livres. Le prix d’une telle attitude, c’est que je suis toujours très occupée. Cependant, je trouve le temps pour tout. Je lis dans le tram, sur le  trajet de la maison à la faculté. J’ai cinq ans pour rédiger ma thèse de master sur le thème: « Poétique et politique du genre dans la littérature bosniaque de la fin du 19e au milieu du 20e siècle « . Mon professeur a été très heureux et j’espère sincèrement que je vais continuer à travailler à l’université quand j’aurai terminé. En parallèle, je fais de la photographie, et mon souhait est de progresser dans des langues que je connais en partie – anglais, allemand, arabe. Je voudrais apprendre le turc mais je crains de ne pas en avoir le temps.   Vous êtes Bosniaque, comme votre mère, vos frères et sœurs, votre père qui l’est devenu par naturalisation. Malgré vos voyages par la littérature ou les langues, votre vie a toujours été en Bosnie ? Je suis né le 24 août 1987 à Kozarac, un petit village près de Prijedor. Donc, je suis une citoyenne de Bosnie-Herzégovine. Nous n’avons jamais été en Syrie. Nous ne savons pas beaucoup de choses sur ce pays et sa culture car nous vivons absolument comme des Bosniaques. Cela ne signifie pas que nous sommes fermés à d’autres qui sont différents. Une fois mon père a dit qu’il aimerait voir l’endroit où il est né et a grandi, mais qu’il ne pourrait pas y vivre après de nombreuses années de résidence en Bosnie. * Votre père a perdu sa nationalité du jour en lendemain. Comment avez-vous réagi ? Et maintenant ? Depuis le mariage de notre mère, nous n’avions jamais été séparés. Les problèmes ont commencé avec la question de la nationalité. Quand on a fait planer la menace d’un renvoi en Syrie, nous avons eu très peur. Ce n’était pas simple du tout. Avec peur, nous avons cherché les conseils des avocats que nous connaissons pour nous aider à prévenir et à résoudre cette affaire. Toutefois, cela n’a pas été facile. Depuis lors, à toute situation alarmante en ce qui concerne ce cas nous nous tournons vers la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, et nous sommes reconnaissants de tout ce travail pour nous. Le seul inconvénient est que ces procédures prennent beaucoup de temps. Notre père est depuis plus de deux ans dans le centre de l’immigration et nous ne pouvons rien faire. Cependant, cela vaut mieux que s’il était retourné en Syrie, où l’attendait un grand châtiment pour désertion. Ces problèmes avec la Syrie sont connus du public. Mon père n’est pas le premier à avoir rencontré ces problèmes. Je pense que maintenant les tribunaux de Bosnie-Herzégovine attendent une décision de Strasbourg. Rien ne se passe. Nous sommes en attente.. Nous nous sommes habitués. Il nous faudra du temps pour nous réadapter quand notre père reviendra à la maison si Dieu le veut. Nous espérons sincèrement qu’ils le feront.   Comment avez-vous su ce qui se passait en Syrie, c’était à cause de la menace de renvoi seulement ? Au début nous ne savions pas grand-chose de la Syrie, juste ce qu’il faut, ce que notre père nous a dit au sujet des coutumes dans certaines situations. Puis nous avons reçu la visite de nos grands parents venus de Syrie et à travers eux nous en avons appris plus, notamment en pratiquant l’arabe. Puis nous avons appris à surfer sur Internet, et tout ce que nous avons appris de ce pays nous a intéressés. C’est la situation de notre père, ou tout ce qui s’y rapporte, qui nous intéresse. Lors de l’inscription définitive, j’ai été contente de pouvoir suivre le thème : Syrie – un pays au carrefour des mondes. Ensuite, j’ai beaucoup appris sur la Syrie, mais j’étais déçue par le régime de Hafez El-Assad  et plus tard par son fils. Je pense je peux commencer à comprendre les problèmes de mon père. Maintenant, j’essaie de transmettre à mes frères et sœurs plus jeunes qui ont un grand désir d’aller en Syrie pour rendre visite la famille de mon père. Et je ne peux pas aller. Je crains que nous soyons capturés et faits otages afin de pousser notre père à venir en Syrie. Par conséquent, la voie est fermée et ne pense pas que nous aurons bientôt l’occasion d’aller.   Les personnes déchus de leur nationalité et leurs proches se sont beaucoup mobilisées lorsque la nouvelle loi a été appliquée… Nous avons participé à toutes les manifestations de protestation à Sarajevo et Zenica. Dans notre pays, il est devenu normal qu’aucun droit fondamental ne peut être respecté sans manifestations ou même, de préférence sans une grève de la faim. C’est seulement alors qu‘on commence à vous prendre au sérieux. Mais quand la même situation se répète, plus personne ne fait attention. La même situation existe avec la presse. Quand nous avons besoin, ils ne sont pas intéressés car ils « ne disposent pas du matériel pour une histoire. » J’ai grandi et mûri pendant les deux ans de captivité de son père dans le centre, mais j’ai aussi été déçue de nombreuses personnes. Heureusement, il y en a d’autres qu’on ne peut jamais assez remercier. Alors cela équilibre !   Peut-on dire que vous avez commencé une nouvelle vie? Il est difficile de répondre à cette question, même si cela semble simple. Vous savez, au début, vous êtes choqués, toute la situation est nouvelle pour vous, vous pouvez adapter à toutes les situations que vous attendez, puis à un moment donné on se rend compte que la vie continue.. La vie continue, et nous essayons de le faire pour le meilleur. Dieu merci, tous les membres sont admirables tant ils  ont des personnalités solides et solides et stables, ce qui rend tout plus facile à supporter. S’adapter au possible… En ce qui concerne le côté matériel, nous avons des amis qui se sont organisées lors de la prière, le dernier vendredi du mois, pendant la prière, pour collecter de l’argent, qui ensuite le répartissent entre les familles dont membres sont au Centre. Des parents de ma mère qui sont en Suisse nous aident, et je reçois une bourse d’études. Nous faisons face, nous avons toujours été reconnaissants et satisfaits de ce que nous avons. * Quels sont les moments où vous avez le plus ressenti cette nouvelle situation ? Notre père fait défaut dans certaines situations spécifiques. Il a manqué la naissance de la petite fille de ma sœur, quand il est devenu un grand-père. Père m’a vraiment manqué quand j’ai obtenu mon diplôme et quand nous étions tous ensemble, sauf lui. Ma sœur cadette et mes frères l’appellent immédiatement si elles obtiennent une bonne note. Maman était très malade et je pense que dans les moments où elle a reçu une chimiothérapie pour son cancer en cours de traitement, elle aurait dû tenir simplement la main de notre père. Voici quelques-uns de ces moments d’émotion où personne et rien ne peut remplacer la présence de la personne que vous aimez vraiment et qui est indispensable dans notre vie. Au  septième jour de sa vie, Sirine, la fille de ma sœur est allée rendre visite à son grand-père dans le centre. Après l’obtention du diplôme, nous avons pris le gâteau pour faire la fête. Maman en a fini avec les thérapies et parle souvent avec notre père au téléphone. Ainsi, dans une certaine mesure nous tentons de compenser le temps passé sans lui. Les congés de l’Aîd sont des moments privilégiés où nous nous sentons le manque de notre père, bien que nous nous rendions au Centre. Le Centre n’est pas très loin de notre maison. Il y a une vingtaine de minutes en voiture. Il y a des gens qui viennent d’endroits éloignés et ne peuvent pas rendre visite à leurs proches deux fois par semaine, comme nous le faisons. Tous les amis Arabes qui sont venus rendre visite à mon père dans le centre sont eux-mêmes passés par le centre. En dehors de nous, de très bons amis sont venus lui rendre visite. Il s’agit d’une situation où vous pouvez clairement voir qui était votre ami. Cela montre juste que chaque mauvaise situation a ses bons côtés. Outre les amis, la visite de l’Ombudsman pour les droits de l’homme, des représentants de diverses ONG et organisations de droits humains, les avocats. Les journalistes se sont vu refuser l’accès.   Vous pouvez lui rendre visite, comme à un prisonnier ? A-t-il les mêmes droits qu’une personne condamnée ? La visite doit être enregistrée à l’avance. A chaque fois, les gardiens examinent de façons pointilleuse les habits que nous lui apportons, jusqu’à la moindre paire de chaussettes. Mais cela dépend aussi des gardiens. Certains sont habitués à nous, ils savent qu’ils n’ont aucun problème avec nous. D’autres sont très scrupuleux et souvent testent les limites de notre patience en nous faisant longuement attendre tout en examinant les affaires, etc La visite se déroule dans une salle conçue à cet effet, qui a une table et des chaises. Le temps prend une heure. Il y a toujours des gardiens, des femmes, à l’écoute de toutes les conversations. Ceci est très gênant pour notre père, lorsque nous parlons de certaines questions sensibles de la famille, d’une variété de situations dans lesquelles nous nous trouvons et que nous pouvons partager librement alors qu’une inconnue est assise là. Au bout de deux ans, cela devient stressant. À la maison, nous avons fait le café et que nous apportons dans une bouteille thermos et nous essayons de passer les deux heures dans une atmosphère Mon père n’a pas le droit de quitter le Centre au cours du week-end et même jamais, alors que c’est possible pour les plus grands criminels et de meurtriers dans les prisons d’Etat. Ça fait mal!   Quelle est sa vie quotidienne au centre ? Souvent, on se demande si mon père s’ennuie, ce qu’il fait. Il affirme qu’il passe la plupart de son temps à lire des livres à la bibliothèque. Ils ont des heures fixes pour le petit déjeuner, déjeuner et dîner. Ils disposent d’un salon où ils peuvent regarder la télévision, mais il y a des querelles à cause du choix de la chaîne. Ils ont également des activités sportives pendant deux heures pendant la journée, donc constituer l’équipe, jouer au basket, football, etc Bien sûr, il y a la prière et les discussions, parler, encourager les uns les autres. La foi en Dieu et l’amour et l’attention de la famille donnent la force d’endurer toutes les injustices. J’espère que viendra bientôt la fin. Avec notre père dans le centre il y en a d’autres qui ont été déchus de la nationalité. Cinq Arabes vivent une situation similaire dans le centre. Et il y a les autres – les Allemands, Albanais, Roumains et d’autres qui sont au centre chacun pour une raison différente. Nous connaissons les familles des Arabes et certains d’entre eux sont nos amis. Ils sont dans la même situation que moi, tout comme nous nous sommes habitués à tout, et ils se sont juste habitués. Ils nous ont soutenus et maintenant je les console !   Ressentez-vous que la solidarité existe ? Oui, mais cela s’applique seulement aux gens ordinaires et les personnes dans le vrai sens du mot. Cela m’est indifférent qu’elle vienne de Bosniaques, chinois, français, arabes, ou toute autre personne.. En ce qui concerne ces personnes, effectivement je reçois un grand soutien dans tous les sens. Pour les gens la situation est claire et toute la procédure est inéquitable. On m’arrête sans cesse pour me demander s’il y a du nouveau, malheureusement, ma réponse tient en un mot : NON. Beaucoup m’ont proposé de l’aide si j’en avais besoin. Pendant le Ramadan, j’ai organisé une campagne pour aider les détenus au Centre. Nous recueillons des vêtements pour ceux qui n’ont personne pour apporter l’argent pour faire l’Iftar. J’ai été vraiment heureuse de gens de Bosnie et de diverses parties du monde, des Etats-Unis et au Canada et dans toute l’Europe. Nous les en remercions beaucoup, parce que c’était une grande surprise pour les retenus.. * Et s’il y avait un dernier message ? Il y a du positif et du négatif. Il est positif que nous ayons connu une évolution et mûri rapidement et acquis une expérience de la vie que d’autres enfants ne connaîtront pas dans toute une vie. Nous sommes conscients que la vie continue et nous sommes convaincus que notre destin est déterminé par Dieu. Envoyer un message au public, -sa couleur est sans importance, comme sa religion, sa nationalité ou sa profession, Dans cette situation nous avons trouvé l’inspiration pour devenir de meilleurs enfants, frères et sœurs, attentifs et sensibles, des collègues, des étudiants et les des enseignants parfaits, enfin des gens qui ont réussi. Faire ce que vous aimez, croire en soi, être humble et aider les autres.   Propos traduits du croate, recueillis le 7 novembre par Luiza Toscane

 

 

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