7 mai 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4001 du 07.05.2011


F .T.C.R: Occupation d’un gymnase par les jeunes migrants tunisiens

AFP: Tunisie: couvre-feu à Tunis après des violences, un parent de Ben Ali condamné

AFP: Tunisie: un proche de Ben Ali condamné, nouvelle manifestation à Tunis

AFP: Des journalistes tunisiens sous le choc craignent un retour à l’ancien régime

Belga: Tunis bloque pour la première fois un bateau d’immigrants

Chabbi Mahrez: Sales flics

Khaled MABROUK: Je me dis démocrate, progressiste et moderniste…


REVUE DE PRESSE

La F .T.C.R
Urgent

Occupation d’un gymnase par les jeunes migrants tunisiens

Paris le 7 mai 2011
Les jeunes tunisiens migrants venus de Lampedusa occupent un gymnase au 100 rue de la fontaine au roi à Paris métro belleville ou couronnes
La F .T.C.R. appèlent au soutien des jeunes sans toit sans ressources. Soyons nombreux pour éviter le pire. Exigeons une régularisation et l’ouverture immédiate de négociations avec l’OFI et le ministère de l’intérieur
Pour une solidarité effective avec les jeunes de la révolution tunisienne, il est encore temps pour que la justice gagne.
Vive la solidarité avec les migrants tunisiens
A bas la chasse aux immigrés
Vive la révolution tunisienne

Tunisie: couvre-feu à Tunis après des violences, un parent de Ben Ali condamné

 
De Kaouther LARBI et Sonia BAKARIC (AFP) – le 7 mai 2011
 
 
TUNIS — Le gouvernement a décrété samedi un couvre-feu nocturne à Tunis et dans sa banlieue après des « violences et pillages », signe d’un malaise persistant en Tunisie quatre mois après le renversement du régime autoritaire du président Ben Ali.
 
Dans la journée, la justice tunisienne a prononcé sa première sentence contre un membre de l’ex-famille présidentielle en condamnant Imed Trabelsi, neveu de l’épouse du président déchu en janvier, à deux ans de prison.
 
Le couvre-feu instauré dans la soirée s’applique de 21H00 à 05H00 (22H00 à 06H00 GMT) et est en place pour une durée indéterminée, ont déclaré les ministères de l’Intérieur et de la Défense dans un communiqué cité par la télévision et l’agence TAP.
 
« Le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense annoncent qu’un couvre-feu a été décidé avec interdiction de circuler dans Tunis et sa grande banlieue à partir d’aujourd’jui de 21H00 jusqu’à 05H00 en raison des violences et pillages commis dans la banlieue de Tunis vendredi et samedi et surtout dans la nuit de vendredi à samedi », selon le texte.
 
Selon une habitante, des jeunes ont saccagé et pillé un grand magasin d’électro-ménager, une pharmacie et ont incendié plusieurs véhicules dans la banlieue défavorisée d’Ethadamen, où des manifestations s’étaient déroulées en janvier, avant la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier.
 
Des informations non confirmées font aussi état de violences dans la ville de Gabes, dans le Sud, et à Sidi Bouzid, dans le centre, d’où était parti le mouvement de contestation en décembre.
 
Avenue Bourguiba, dans le centre de Tunis et épicentre de la contestation, aucun véhicule à part quelques voitures de police ne circulait samedi soir. Des barbelés bloquaient les accès au ministère de l’Intérieur, a constaté une journaliste de l’AFP.
 
Des manifestations anti-gouvernementales se sont déroulées chaque jour depuis jeudi à Tunis. Samedi, un rassemblement a réuni plusieurs centaines de personnes avant d’être dispersé au gaz lacrymogène par les forces de l’ordre.
 
Massés devant le ministère de l’Intérieur, les manifestants scandaient des slogans comme « Gaz lacrymogènes et cartouches, les Tunisiens n’ont pas peur », « Peuple tunisien révolte-toi », « ministère de l’Intérieur, ministère terroriste ».
 
La veille et l’avant-veille, la police avait violemment dispersé des manifestants qui réclamaient la « démission » du gouvernement transitoire et « une nouvelle révolution ».
 
Quinze journalistes couvrant ces événements ont été brutalisés par des policiers, selon le syndicat national des journalistes tunisiens.
 
Un couvre-feu avait été imposé en Tunisie le 12 janvier alors que la contestation était à son apogée. Il avait été levé sur tout le territoire le 15 février.
 
Parallèlement, un tribunal de Tunis a condamné samedi Imed Trabelsi à deux ans de prison et à 2.000 dinars (environ 1.000 euros) d’amende pour consommation de stupéfiants.
 
Arrêté le 14 janvier, jour de la fuite de l’ancien dirigeant en Arabie Saoudite, Imed Trabelsi est sans doute après l’ex-président Ben Ali et son épouse Leïla l’un des hommes les plus détestés de Tunisie.
 
« Cette condamnation ne va pas calmer le peuple qui réclame justice surtout dans cette période difficile », a commenté un militant des droits de l’homme, Mokhtar Yahyaoui, soulignant l’importance d »‘informer les Tunisiens sur les autres implications d’Imed Trabelsi et leur faire comprendre qu’il ne s’agit que d’une première condamnation ».
 
Imed Trabelsi avait été poursuivi sans succès en France pour « vols en bande organisée » pour s’être approprié en 2006 le prestigieux yacht de Bruno Roger, l’un des dirigeants de la Banque Lazard et proche de l’ex-président Jacques Chirac et de l’actuel chef de l’Etat Nicolas Sarkozy.
 
Sa première apparition le 20 avril devant la justice tunisienne, cheveux gominés et costume-cravate, entourés de policiers avait déclenché une vague de haine dans le public.

Tunisie: un proche de Ben Ali condamné, nouvelle manifestation à Tunis

De Kaouther LARBI et Sonia BAKARIC (AFP) – Le 7 mai 2011
 
TUNIS — La justice tunisienne a prononcé samedi sa première sentence contre un membre de l’ex-famille présidentielle Ben Ali, en condamnant Imed Trabelsi, neveu de l’épouse du président déchu, à deux ans de prison.
 
L’annonce du verdict est survenue pendant une nouvelle manifestation anti-gouvernementale, forte de plusieurs centaines de personnes, dispersée par les forces de l’ordre à Tunis qui ont procédé à des tirs de gaz lacrymogènes.
 
Plusieurs rafales de tirs de sommation ont été entendues.
 
« Imed Trabelsi a été condamné à deux ans de prison et à une amende de 2.000 dinars (environ 1.000 euros) pour consommation de stupéfiants », a déclaré une source judiciaire à l’AFP.
 
La lecture du verdict devant un tribunal de Tunis en présence du prévenu n’a duré que 30 minutes, selon cette source. La première audience publique dans cette affaire de consommation de stupéfiants avait eu lieu le 20 avril.
 
Imed Trabelsi est sans doute après l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali et son épouse Leïla l’un des hommes les plus détestés de Tunisie.
 
Arrêté le 14 janvier, jour de la fuite du président déchu en Arabie Saoudite, Imed Trabelsi avait été placé en détention avec d’autres membres de sa famille sur la base militaire à l’Aouina, près de Tunis.
 
« Cette condamnation ne va pas calmer le peuple qui réclame justice surtout dans cette période difficile », a commenté un militant des droits de l’homme, Mokhtar Yahyaoui, soulignant l’importance d »‘informer les Tunisiens sur les autres implications d’Imed Trabelsi et leur faire comprendre qu’il ne s’agit que d’une première condamnation ».
 
Imed Trabelsi avait été poursuivi sans succès en France pour « vols en bande organisée » pour s’être approprié en 2006 le prestigieux yacht de Bruno Roger, l’un des dirigeants de la Banque Lazard et proche de l’ex-président Jacques Chirac et de l’actuel chef de l’Etat Nicolas Sarkozy.
 
En mai 2007, la justice française avait émis un mandat d’arrêt à son encontre, mais la justice tunisienne avait refusé de l’extrader.
 
Sa première apparition devant la justice tunisienne, cheveux gominés et costume-cravate, entouré de policiers avait déclenché une vague de haine dans le public.
 
Sa défense avait fait l’objet d’un vif débat sur la nécessité de le défendre, des avocats affirmant que la chambre correctionnelle était incompétente pour le juger, ne faisant que redoubler la colère du public. Finalement le juge Lassad Chamakhi décidait de reporter le procès au 7 mai.
 
Mokthar Trifi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, déclarait récemment que « chaque personne a droit à un procès équitable quel que soit son crime ». « La dignité de chacun doit être préservée et nous sommes tous contre les traitements dégradants ».
 
L’évocation des crimes commis par les Trabelsi, qualifiés de « clan quasi-mafieux » impliqué dans plusieurs affaires d’escroquerie, ne tarit pas dans la presse comme dans la rue.
 
« Il faut que la justice assume son rôle parce que c’est le seul moyen de tourner la page Ben Ali », a estimé Abderrazak Kilani, bâtonnier de l?ordre des avocats de Tunisie.
 
Dans le coeur de Tunis, de nouveau enveloppée par d’épaisses fumées de gaz lacrymogènes, la police a dispersé une nouvelle manifestation anti-gouvernementale.
 
Massés devant le ministère de l’Intérieur, entouré de barbelés, les manifestants scandaient des slogans comme « Gaz lacrymogènes et cartouches, les Tunisiens n’ont pas peur », « Peuple tunisien révolte-toi », « ministère de l’Intérieur, ministère terroriste ».
 
La veille et l’avant-veille, la police avait violemment dispersé des manifestants qui réclamaient la « démission » du gouvernement transitoire et « une nouvelle révolution ».
 
Quinze journalistes couvrant ces événements ont été brutalisés par des policiers, selon le syndicat national des journalistes tunisiens.

Des journalistes tunisiens sous le choc craignent un retour à l’ancien régime

7/5/11 – 16 h 00 AFP – MONDE
 
Encore sous le choc, des journalistes tunisiens brutalisés pendant une manifestation à Tunis estiment que ces dérives laissent planer le doute sur un réel changement de régime.
 
« Nous sommes très en colère. Nous avons fait cette révolution pour avoir la liberté d’expression, c’est comme si l’ancien régime était encore là », a déclaré samedi à l’AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) Neji Bghouri.
 
Quinze journalistes -hommes et femmes- travaillant pour des médias tunisiens et internationaux, dont un photographe de l’AFP, ont été brutalisés par des policiers lors de la couverture de manifestations anti-gouvernementales jeudi et vendredi à Tunis, selon le SNJT. Ils ont été victimes de coups violents, d’insultes et se sont vu confisquer leurs appareils photo et caméras.
 
La révolution tunisienne, à l’origine de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier, avait suscité des espoirs parmi des journalistes qui n’avaient connu pendant 23 ans que filatures, interrogatoires, pressions et menaces et qui s’interrogent désormais sur « les dérives policières » et « la censure qui semble pointer ».
 
La presse tunisienne a unanimement condamné ces violences samedi, jugeant que « rien ne justifie un tel acharnement ». Les forces de l’ordre ont aussi procédé à des interpellations, frappant à coups de pied et de matraque des manifestants dont certains étaient à terre.
 
Le ministère de l’Intérieur a présenté vendredi soir ses excuses « aux journalistes et aux citoyens agressés involontairement », affirmant dans un communiqué son « respect pour le travail journalistique ».
 
Ces « excuses ne sont pas suffisantes, nous exigeons des sanctions car les journalistes étaient clairement ciblés et la création d’une commission d’enquête avec des journalistes », a réagi M. Bghouri.
 
Le moral au plus bas, la journaliste Marwa Rkik, 25 ans, qui travaille à la radio tunisienne Kalima, peine à se remettre de ces violences.
 
« J’étais en direct sur les ondes de Radio Kalima quand les affrontements ont commencé devant l’hôtel International. Dès que j’ai prononcé la phrase +on frappe les journalistes+, deux policiers en civil ont couru vers moi avant de faire appel à une dizaine de policiers en uniforme », dit-elle.
 
« Ils m’ont frappée brutalement sur tout le corps à coup de matraque et avec leurs casques. J’ai été blessée à la tête et j’ai reçu 5 points de suture », ajoute cette journaliste qui va déposer plainte.
 
Ces violences, accuse-t-elle, sont « une initiative de la police car le gouvernement n’est pas dingue pour faire ça. Les policiers sont furieux contre les journalistes suite à la divulgation depuis le 14 janvier de leurs actes odieux » sous Ben Ali.
 
Pour le photographe de l’agence britannique Reuters Zoubeir Souissi, « ce qui s’est passé hier est comme un feu vert aux policiers pour pratiquer les mêmes méthodes que sous Ben Ali ».
 
Il raconte comment des policiers lui ont « ordonné de ne pas prendre des photos » avant de commencé « à le gifler et lui donner des coups de pied et des coups de matraque » en continu, tout en l’insultant.
 
Ensuite, dit-il, « un policier en civil a arraché mon appareil photo, je l’ai suivi pour lui demander de me rendre mon appareil et je lui ai proposé de l’argent. Là, il m’a demandé de le suivre et loin des regards, il a pris mes 100 dinars. J’étais heureux de récupérer mon appareil ».
 
Les manifestants réclamaient la « démission » du gouvernement transitoire et « une nouvelle révolution ».
 

Tunis bloque pour la première fois un bateau d’immigrants

 
7/5/11 –
Les autorités tunisiennes ont pour la première fois stoppé et renvoyé en Tunisie samedi un bateau transportant des immigrants à destination de l’Italie, en application d’un accord conclu entre Rome et Tunis, a annoncé le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni.
 
« Les autorités tunisiennes ont pour la première fois stoppé un bateau tunisien rempli d’immigrants illégaux et l’ont renvoyé en Tunisie », a déclaré M. Maroni à la presse. « Cela montre que l’accord entre nos deux gouvernements fonctionne », a-t-il souligné.
 
L’accord signé le 5 avril par l’Italie et la Tunisie prévoit l’octroi de permis de résidences temporaires aux quelque 20.000 immigrants déjà arrivés sur la sol italien et le renvoi des migrants débarquant après cette date sur les côtes italiennes. La Tunisie a également accepté de renforcer les mesures de sécurité sur son littoral.
 
La décision de l’Italie de délivrer à des immigrants tunisiens des permis de séjour temporaires, qui leur permettent de circuler dans la zone européenne de Schengen, a provoqué la colère de la France, qui craint un afflux massif d’immigrés.
 
Mercredi, la Commission européenne a proposé une plus grande latitude pour rétablir les contrôles aux frontières nationales dans l’espace Schengen, comme le demandait la France. (belga)

 

Mustapha Ben Jaafar s’est rendu Vendredi 06 mai 2011 à l’Elysée pour adresser une lettre au président de la république Française au sujet des migrants Tunisiens.

La lettre :http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110506.OBS2564/migrants-tunisiens-la-lettre-de-mustapha-ben-jaafar-deposee-a-l-elysee.html

L’article du Nouvelobs :http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110506.OBS2573/un-tunisien-a-l-elysee-pour-denoncer-le-traitement-des-migrants.html

Cordialement, Le webmaster du FDTL (www.fdtl.org)


SALES FLICS.
Chabbi Mahrez
 
Entre la mosquée EL FATAH, Avenue de la liberté, LAFAYETTE, et place BARCELONE jusqu’à la grande gare de TUNIS, la flicaille et les cognes, les sabreurs patentés et autres frustrés de la matraque se sont déchaînés, répondant aux provocations de quelques petits imbéciles de voltigeurs qui se prenaient pour des gavroches, ils chargèrent avec une violence inouïe, tout malheureux promeneurs tunisiens, et surtout les journalistes d’AL JAZIRRA; pas l’ombre d’une télé ou de journalistes tunisiens faisant leur boulot, filmant l’horreur avec déontologie, ces nuls ont du mal à se défaire de leurs chaines, et attendent encore la fumée qui sortirait peut-être de la cheminée du palais, on ne sait jamais; les journalistes tunisiens continuent à faire leur sale besognet aux ordres, dégueulasses. La sortie bouffée d’oxygène de RAJHI semble avoir foutu un sacré coup de pieds dans la fourmilière de la charogne, les cafards mauves dans leur capharnaüm, paniquèrent de leur crépuscule, lâchèrent leurs molosses, leurs hyènes dressées à la forfaiture et au mensonge, sus, sur la rue tunisienne, pour impressionner le peuple et le mater, l’obliger à renoncer à ses rêves et à ses droits.Mais ce que ces lâches n’ont pas compris et continuent d’ignorer, c’est que le mur de BERLIN, le mur de la peur tunisien est bel et bien tombé; nous sommes libres, nous sommes nous, et eux des pions de la matrice des archaïsmes et de la terreur .Nous avons en profondeur, dans les limbes de leur dégénérescence détruit leur système maffieux, et la peur a bel et bien changé de camp, ce ne sont pas la folie meurtrière et le nihilisme de leurs soudards et autres zombies qui pourront y changer quoique ce soit; désormais le peuple tunisien a explosé la rustine BEN ALI et liquéfié la verrue LEILA TRABELSI, et leurs clans de taré, et qu’ils ne comptent plus sur le champ de mines des courtisanes qu’ils ont laissé derrière eux, les BACCOUCHE, ESSEBSI, MBAZAA, et les résidus de fausse couche de la police politique, tous ces tueurs d’innocents ne valent que la morve de leur désespoir, ils n’ont rien de tunisien, et sont assurément traîtres à la TUNISIE.
 
De port de FRANCE, à la place du théâtre, tout tunisien, quelque soit son âge, son sexe ou sa couleur est systématiquement agressé par de miteux et miséreux brinqueballes de flics, tapis derrière les blindés de la garde nationale qui a pris fait et cause pour la répression aveugle, une répression salope qui tient plus de la guerre psychologique pour mater le peuple que du nécessaire maintien de l’ordre.
Faut-il encore une fois le préciser et le dénoncer? Les droits communs depuis 1956 et leurs héritiers avec la police, miliciens fascistes faisaient la chasse aux passants avec une outrance et un zèle à décorner tous les cocus, ces voyous qui juste après la révolution ont jouis d’une immunité « diplomatique » incroyable, ce sont ces merdes, qui avec la bénédiction et donc l’aval du gouvernement de transition, qui pourrissent les rues et artères de TUNIS, toutes les artères, avec des ventes sauvages à tous les niveaux, des étalages à vomir de dégoût , on dirait un immense marché aux voleurs, de la contrebande, des produits volés, de la contre façon, des produits frelatés, périmés, ces mentalités détruites, finies à l’urine, aucune raison ne peut croire que c’est le fruit du hasard toute cette débandade, c’est vraiment une stratégie planifié par des ordures RCD, genre BACCOUCHE et compagnie, et sieur RAJHI ne s’en est pas laissé compter, il n’est pas né de la dernière pluie, les tunisiens non plus.
J’ai encore en tête les visages de certains flics demandant pardon aux tunisiens juste après le 14 janvier, les hypocrites, ces derniers jours ce sont les mêmes qui coursaient des femmes avec enfants et qui les matraquaient avec tout ce leur tombaient entre les mains, leurs matraques réglementaires ne suffisaient plus, ces salauds avaient des gourdins, des barres de fer et des battes de base-ball en ferraille; des lance grenades qu’ils utilisaient en tir tendu, les fascistes de merde, ils pissent sur toute forme de convention, nationale et internationale, ils veulent juste servir leurs maîtres, des super flics mauves, refaire de la TUNISIE une immense prison à ciel ouvert et retrouver leurs privilèges, racketter les taxis, les hordes de putes, les bisness des zones touristiques, boire à l’œil, bouffer à l’œil, baiser à l’œil, torturer à l’œil, violenter à l’œil; aucune éducation, aucun encadrement, l’insulte , la haine, le mépris sont leur bible, à dix contre un gamin à terre à le shooter comme un ballon de foot, en insultant son père le pédé, sa pute de mère, et Dieu, surtout DIEU, cette canaille a été à l’école d’un grand criminel, BEN ALI, et les élevés ont dépassé le maître, il faudra que la nouvelle TUNISIE instaure illico presto un état de DROIT pour nous débarrasser de ces frustrations qui n’ont plus rien d’humain et qui sont plus que dangereux, et pour aussi gérer le pays selon l’ordre républicain et le Desiderata de la majorité du peuple tunisien dans un esprit de concorde, RAJHI et son discours sont dans cette état d’esprit, pas les imbéciles caciques mauves de ce sale et illégitime gouvernement de transition.
Rien n’ a changé en Tunisie, sauf l’essentiel, c’est à dire le mental et le mentalité de la majorité des tunisiens, ceux qui comptent, pas les truands et les malfaiteurs et les délinquants politiques, eux rêvent du retour de BEN ALI, et nous , nous sommes contre tout passéisme, celui de BEN ALI ou d’autres qui se la jouent, démocrates au rabais.
Oui aujourd’hui, les voyous, les flics et quelques imbéciles de provocateurs s’en donnent à cœur joie à salir la mémoire des morts et des vivant, demain les démocrates devront rogner les ailes à ces vautours et pas n’importe comment, tout doit se faire dans la légalité selon le DROIT tunisien.
Même au CHILI les voitures de police qui se veut républicaine, des 4×4, des « bagga’, des « zina wa aziza » de la SNT ne chargerait pas la foule composée d’une majorité de promeneurs.Des véhicules conduits par des gradés, bordels de merde, qui devraient donner l’exemple à la troupe de flicaille stupide, ne cessaient de donner le mauvais exemple; effectivement ,je suis d’accord avec RAJHI, nous n’avons pas fini avec la hargne et la menace des salopards , nous avons perdu trop de temps avec ces ordures de caciques du RCD et ses miliciens, il n’y avait pas que BEN ALI à dégager, mais tout un « MONDE », un état d’esprit; on était plusieurs militants de la première heure à le dire, en butte avec quelques pseudos militants de la vingt cinquième heure, qui se reconnaitront, et cette noria de partis croupions, qui ont le poids du vide sidéral de leurs discours d’arrivistes et d’opportunistes .
Aujourd’hui, en TUNISIE, le désespoir ce sont ces moins que rien, et ESSEBSSI, BACCOUCHE, MBAZAA, FRIA et compagnie.
Pour finir et je ne sais si cela pourrait servir, plusieurs témoins étaient sur place, horrifié par ces scènes horribles où des voitures blindés chargeaient la foule accompagnées de hordes de ninjas sauvages et de civils cagoulés, voici les numéros de ces véhicules de police :22129,18743,17443,17716,18306,19368.Moi je suis de ceux qui ne méprisent pas la justice, donc la mémoire.

Je me dis démocrate, progressiste et moderniste…

 

Khaled MABROUK

Je fus conquis par l’aspiration de mon peuple aux valeurs universelles.

Je fus ravi par son enthousiasme et par sa spontanéité.

Je fus compréhensif de concéder un peu de ma sécurité.

Je fus patient pour voir mes conditions matérielles améliorées.

 

On s’accordait sur la fin mais on se perdait dans les divisions quant aux moyens.

J’étais à la fois proche et distant de ceux avec qui je partageais les mêmes causes.

L’identité de pensée serait une condition à l’unité, or elle est liberticide.

Faute d’arguments, on échangeait injures et ignominie.

 

Sommes-nous davantage orgueilleux que tolérants ?

Notre ego passerait-t-il avant nos aspirations.

Je suis indigné du chaos qui s’installe et perdure.

Je suis atteint dans l’intégrité de mon peuple pétri de contradictions.

 

Je suis dominé par le doute et envahi d’incertitudes.

Je suis peiné dans ma conscience et meurtri dans mon pays.

Je suis froissé dans mes rapports humains et mes sentiments altruistes.

Je suis déchiré dans mes convictions et ne sais plus à quel saint me vouer.

 

Je n’y suis pour rien, c’est la faute à l’autre. Or l’autre c’est moi.

Je m’engage dès lors à me réconcilier… et tendre une main.

Plutôt que la confrontation et la discorde, unissons-nous autour du but suprême.

Gardons nos valeurs comme ciment et la diversité des solutions comme richesse.

 

Ne nous injurions pas. Ne nous divisons pas.

Je ne traiterais ni d’Ercdeiste ni d’attardé celui qui pense différemment.

Car l’injure et l’ignominie sont l’argument du faible.

Soyons unis, ne fût-ce que pour l’essentiel. Nous en aurions bien besoin.

 

Mabrouk_kh@yahoo.fr


Tunisie. Imed Trabelsi écope de deux ans de prison ferme

retweetImed Trabelsi, neveu de Leïla Ben Ali, l’épouse du président déchu, a été condamné à 2 ans de prison ferme et à une amende de 2.000 dinars pour consommation de stupéfiants.

Le jugement a été prononcé, samedi, par le juge devant le tribunal de première instance de Tunis, au terme d’une audience de 30 minutes, en présence du prévenu.

La première audience publique dans cette affaire de consommation de stupéfiants avait eu lieu le 20 avril. Son apparition au tribunal, cheveux gominés et costume-cravate, entouré de policiers, avait déclenché une vague de protestation dans le public. En soutenant que la chambre correctionnelle était incompétente pour le juger, ses avocats avaient provoqué la colère du public. Des manifestations ont eu lieu dans le tribunal. Le juge Lassad Chamakhi avait alors décidé de mettre fin à l’audience et de reporter le procès au 7 mai.

Le membre le plus détesté du clan de Leïla Trabelsi, sa tante et protectrice, est inculpé dans plus d’une vingtaine de procès. Arrêté le 14 janvier, jour de la fuite de Ben Ali en Arabie Saoudite, alors qu’il s’apprêtait à fuir le pays, il est détenu depuis avec une trentaine d’autres membres de sa famille à la base militaire de l’Aouina, au nord de Tunis, «une prison 5 étoiles», ironisent les Tunisiens. A la suite de sa condamnation à la prison ferme, il doit être incarcéré aujourd’hui à la prison de Mornaguia, à 20 km à l’ouest de Tunis.

Imed Trabelsi avait été poursuivi sans succès en France pour «vols en bande organisée» pour s’être approprié en 2006 le prestigieux yacht de Bruno Roger, l’un des dirigeants de la Banque Lazard et proche de l’ex-président Jacques Chirac et de l’actuel chef de l’Etat Nicolas Sarkozy.

En mai 2007, la justice française avait émis un mandat d’arrêt à son encontre, mais la justice tunisienne avait refusé de l’extrader. La justice française avait alors accepté qu’il soit «jugé», ainsi que son complice et cousin Moez Trabelsi, en Tunisie. Déférés devant un tribunal tunisien, les deux hommes ont finalement été acquittés.

Source: “Kapitalis” Le 07-05-2011

Tunisie : une manifestation violemment réprimée à Tunis

Les forces de l’ordre ont très violemment réprimé une manifestation organisée en soutien à l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui avait dénoncé la veille un projet de coup d’État de l’armée. Une quinzaine de journalistes ont été agressés par les policiers, avec de nombreux manifestants.

La révolution dans la révolution ? Le gouvernement transitoire de Béji Caïd Essebsi ne l’entend pas de cette oreille. Ni les forces de l’ordre du ministère de l’Intérieur qui ont réprimé quelque 200 manifestants dans le centre de Tunis avec des méthodes qui ne sont pas sans rappeler les heures fastes de l’ère Ben Ali.

Après 20 minutes de protestations avec des slogans antigouvernementaux comme « dégage ! » ou le pouvoir « travaille toujours pour Ben Ali », les manifestants se sont trouvés en face d’un cordon de policiers déterminés à les empêcher de progresser en direction du ministère de l’Intérieur sur l’avenue Habib Bourguiba. Puis soudain, sans raison apparente, les forces de l’ordre chargent à coups de matraque et de gaz lacrymogènes. Il est 13 heures 52.

Policiers cagoulés

Pris de panique, les manifestants, majoritairement des jeunes, et des piétons courent alors se mettre à l’abri. Accompagnés d’un blindé léger qui circulait sur l’avenue, les policiers se lancent à leur trousse. Pour la plupart cagoulés, ceux-ci circulent en moto ou à pied, parfois avec des chiens.

Quelques minutes plus tard, les forces de l’ordre procèdent à de violentes interpellations, n’hésitant pas à frapper à coups de pied et de matraques des manifestants – dont certains sont à terre. Le nombre des personnes interpellées n’a pas été communiqué, pas plus que celui des blessés.

Quinze journalistes violemment agressés

Fathi Belaid, photographe de l’Agence France-Presse (AFP), a été sérieusement passé à tabac par des forces de l’ordre, comme quinze autres journalistes. « J’ai été agressé par quatre policiers dans l’escalier du journal La Presse. Ils m’ont pris deux appareils photo et un ordinateur portable et m’ont frappé sur la tête avec des barres de fer », a-t-il dit.

« Des dizaines de policiers en uniforme et en civil ont frappé d’une manière cruelle des journalistes bien qu’ils savaient qu’ils étaient journalistes et ils ont cassé des appareils photos et poursuivi des journalistes jusqu’à l’entrée du journal La Presse », écrit le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) dans un communiqué.

Outre Abdelfattah Belaid de l’Agence France-Presse (AFP) et du journal tunisienLa Presse, figurent également parmi les journalistes agressés Chaffya Ibrahim du journal arabophone Echourouk, Zoubeir Essouissi de l’agence britannique Reuters, Houssem Hamed de la radio privée tunisienne chems FM, Nizar Elhajbi du journal La Presse et Ahmed Elfouli et Monia Abdallah de la chaine de tv privée tunisienne Hannibal ainsi que Massoud Kawach du journal arabophone El-Sahafa, ajoute le syndicat. Mais aussi Mohamed El-Hammi de l’agence EPA, Marwa Rkik de Radio Kalima, Hassan Dridi de l’agence de presse américaine Associated Press (AP), Hamza Elaouini de l’agence de presse TV, trois journalistes de la chaîne du Qatar Al-Jazeera – Lotfi Hajji, Mohamed Amin Ben Nejma et Anass ben Salah, selon le syndicat.

« Crime contre la liberté de la presse »

Le SNJT, qui qualifie ces violences de crime contre la liberté de la presse, dénonce les pratiques oppressives des agents de police à l’encontre des journalistes. Ces violences ont pour but de verrouiller les médias et de priver l’opinion publique des réalités en Tunisie, selon le SJNT, qui met en garde contre les menaces de faire retourner le pays sous l’oppression qu’il a connu sous l’ancien régime du président déchu Ben Ali. Le SJNT estime en outre que le gouvernement provisoire est entièrement responsable de la protection des journalistes.

L’organisation de défense des journalistes Reporters sans Frontières (RSF) a également dénoncé ces violences et demandé au gouvernement de transition d’ouvrir une enquête sur ces incidents et de donner des instructions claires aux forces de l’ordre afin que de telles pratiques cessent.

Des internautes s’étaient mobilisés sur Facebook pour appeler à la tenue de cette manifestation organisée en soutien à l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui avait dénoncé la veille un complot du pouvoir et la préparation d’un coup d’État militaire. Celui-ci avait pourtant lancé un appel au calme, juste avant la manifestation. Environ 300 manifestants pro-Rajhi avaient été dispersés jeudi par la police au même endroit

Source : « Jeune Afrique » Le 07-05-2011

Tunisiens…Allons de l’avant

Par Par Saber Chtourou

Comme beaucoup de tunisiens, j’ai écouté les enregistrements de l’interview de M. Rajhi et ses réactions quant à la situation actuelle en Tunisie.

Comme beaucoup ma première réaction, a été la frustration de se sentir manipulé, de sentir que je ne suis (pas) plus maitre de mon destin, que la révolution est en train d’être volée, instrumentalisée par des forces de l’ombre qui tiennent à ce que les mêmes schémas qui ont fait le chaos de la Tunisie se reproduisent… bref j’hésitais entre désespoir et désillusion. Mais une fois cette montée d’adrénaline liée à l’attente des différents épisodes du feuilleton passée il me semble important d’une part de prendre un peu de recul par rapport aux événements et d’autre part d’en tirer surtout les bonnes conclusions. Sans la liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur À son arrivée au ministère de l’intérieur, M. Rajhi a représenté pour beaucoup (et continue à le faire vu le nombre de fan sur ses pages) un espoir d’un vrai changement de mentalités, il a donné une impression de naïveté spontanée, qui laissait croire qu’enfin nous sortirons de l’ère la langue de bois, que nous avions enfin affaire avec quelqu’un qui dit vrai. Cette crédibilité a été appuyée par des décisions « héroïques » telles que le démantèlement de la police politique, la dissolution du RCD,… bref tout pour faire en sorte que les tunisiens soient bien prêts pour « boire » ses dernières déclarations et les prendre pour acquises. Il faut néanmoins pointer quelques incohérences et rappeler quelques faits. Pourquoi avoir réservé ses déclarations à des journalistes amateurs, il aurait pourtant pu parler à Al Jazeera ou n’importe quelle autre média professionnel étranger et indépendant. En parlant à un professionnel on garantit au moins un certain niveau d’éthique professionnelle mais surtout une opposabilité : Al Jazeera a une image à défendre et ne se permet de faire du n’importe quoi, un amateur lui, n’a pas à se préoccuper d’un tel fardeau. M. Rajhi dit plus récemment que ses propos ont été tirés par l’insistance du journaliste et qu’il ne pensait pas être filmé, pourquoi alors avoir dit en direct a 3h30 du matin qu’il ne regrettait rien, et qu’il assumait tout ce qu’il avait dit. Monsieur Rajhi se vante d’avoir désigné les délégués sur simple envoi de fax et suite à deux jours de formation, est-ce acceptable ? Pour ma part je me pose des questions. Par ailleurs, Mr Rajhi dit que ses nominations n’ont pas été acceptées et que des personnes de l’ombre désignaient à son insu. Dans de telles conditions et connaissant le contexte, n’aurait il pas été plus judicieux alors de démissionner ? Monsieur Rajhi dit (ou plutôt spécule selon ses propres aveux) que le général Ammar s’est déplacé a Qatar pour rencontrer l’ancien président, il aurait pu spéculer aussi sur le fait que la visite s’est plutôt faite dans le cadre des discussions avec le quartier général américain alors que la Tunisie était sous les attaques de Gaddafi. Cette partie de l’entrevue me parait d’autant plus sensible que le Général Ammar, de par sa fonction ne peut répondre à de telles accusations et révéler le contenu de sa visite sans mettre en danger la sécurité du pays, qui vit une guerre à ses portes. Le 6 Mai, beaucoup parlent d’intenter un procès à Mr Rajhi pour la gravité de ses propos et notamment ses allusions qui peuvent porter atteinte a l’institution militaire et donc à la sécurité du pays. L’intéressé dément avoir eu des intentions quelconques, et nous serons peut être amené à condamner quelqu’un pour un abus de langage qui n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd,… pour ma part je pense d’une part que la responsabilité du journaliste est évidente et qu’il est tout aussi imputable du grabuge qui a lieu. D’autre part ça ne peut que me rappeler un vieil adage bien de chez nous : el 7orr yetchadd men lsanou (les libres sont tenus par leurs langues) eh oui dans une ère ou l’information circule a vitesse grand V et où l’on sacralise la liberté d’expression on ne saurait rappeler l’importance de lier la liberté à la responsabilité. Magouille et alors… Outre ces questions qui trottaient dans ma tête le plus important me semble de regarder vers l’avenir : quelles sont les vraies révélations de Mr Rajhi, que des hommes de l’ombre commandent les désignations des personnalités politiques. Je suis peut être trop pragmatique mais ce « tkambiss » a toujours fait partie de la politique et de tous temps. Pas plus tard qu’il quelques jours Trump, richissime milliardaire américain et grand partisan républicain s’est vanté d’avoir payé des détectives pour enquêter sur la véritable nationalité de Barack Obama. En France, l’affaire Bétancourt, Total, et autres ne sont que des illustrations de cette « confusion » entre les intérêts économiques et politiques. Croire que parce que nous avons fait une révolution, nous serons à l’abri de tout cela me semble tout simplement illusoire. La question n’est pas de savoir s’il y a magouille ou pas, la question est plutôt de savoir comment lutter contre. Il faut d’abord se poser la question pourquoi un citoyen lambda pourrait-il avoir autant de pouvoir, on peut supposer qu’un homme d’affaires soit écouté par les plus hautes instances politiques d’abord parce qu’il a les moyens de « remercier » ceux qui lui font allégeance. Il faut donc se doter des outils nécessaires pour limiter l’intrusion de l’économique dans le politique. Je pense notamment à l’urgence d’établir une loi sur le financement des partis. Les rumeurs quant aux finances démesurées d’Ennahdha, celles qui ont été révélées par El Fajr sur une toute aussi démesurée campagne autour du droit des femmes, la location des 37 bus révélée par M. Rajhi, doivent toutes être traitées de la même façon, à savoir établir clairement les règles du jeu. Sinon comment éviter dans l’avenir qu’un autre « délateur » ne vienne nous parler de x ou y homme d’affaire qui soutient tel ou tel parti a coup de millions. Plus les règles du jeu sont claires dès le départ moins on risque d’avoir des problèmes pour accepter la victoire ou la défaite de tel ou tel parti. L’autre condition pour une véritable vie démocratique : l’existence d’un contrepouvoir crédible et fort. il n’y a aucun parti au pouvoir qui est démocratique de son propre gré, la démocratie se gagne et ne se donne pas, la meilleure solution (et la seule viable) pour que les élections se déroulent bien est que des observateurs de tous les partis soient placés dans les bureaux de vote, il faut absolument que la partie qui organise les élections sache qu’elles sous la loupe, non pas la loupe des étrangers (qui ont déjà cautionné la dictature) mais la loupe des parties prenantes. C’est en se sachant surveillée que tout se passe bien. Par ailleurs, et quelque soit le gagnant des élections du 24 juillet, il faut qu’il soit contrôlé par une opposition forte qui a les prérogatives et le budget nécessaires pour pouvoir faire des contre enquêtes, des audits, proposer une alternative. Actuellement notre paysage politique est trop fragmenté, parcellé, les partis sont d’abord motivés par des égos, des divergences personnelles que par une véritable idéologie ou du moins vision de l’avenir. Peut on nommer les formations qui seraient capables de proposer des listes, des observateurs dans tous les bureaux de votes, j’en vois deux, les ex RCD et Ennahdha. Je suis contre une bipolarisation du débat autour de la question religieuse qui tendrait à opposer « religieux » vs « républicains » mais dire qu’en Tunisie il y a 50 courants distincts, pas sur que ca tienne la route non plus… Je pense qu’il est possible de les articuler autour de 3 ou 4 idées et priorités communes (faut il libéraliser l’économie, baisser les impôts ou au contraire les monter pour améliorer les services publics, faut il aider les tunisiens a acquérir des voitures ou plutôt améliorer les transports en commun, faut il encourager l’université privée, ou plutôt renforcer les universités publiques ? Faut-il préserver l’uniformité des diplômes pour garantir une équité entre les régions ou plutôt donner l’autonomie aux universités et promouvoir la concurrence entre elles…) Par ailleurs et comme la prochaine échéance électorale approche a grands pas, je suis toujours aussi désolé de voir qu’aucun parti politique ne propose de mesures concrètes pour ce qui concerne la nouvelle constitution : on connait a peu près tous les dégâts occasionnés par Benali sur notre constitution mais pourquoi ne pas revenir tout simplement à la constitution de 1959. La question du régime parlementaire a été largement évoquée dans la presse, il est très étonnant de voir que les partis politiques ne prennent pas de positions claires là-dessus ? Quelles réformes constitutionnelles proposent-ils ? Il nous reste à peine 2 mois et nous n’en savons encore rien. Il est certain que les déclarations de Mr Rajhi ont de quoi inquiéter mais il faut surtout éviter de céder à la panique et garder le cap sur ce qui compte le plus, préparer les élections du 24 Juillet et faire en sorte qu’elles aboutiront à un gouvernement fort et légitimé par les urnes, un gouvernement qui fasse réellement la rupture avec les démons du passé pour qu’enfin nous puissions savourer les fruits de la révolution du 14 Janvier.

Source : « Espace Manager » Le 06-05-2011

Un Tunisien à l’Elysée pour dénoncer le traitement des migrants

 

L’opposant tunisien Mustafa Ben Jaafar, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés Tunisien (FDTL), est venu pour une journée à Paris et s’est rendu aupalais de l’Elysée(voir vidéo ci-dessous), ce vendredi 6 mai 2011. Il a souhaité remettre un courrier au Président de la République français, « suite aux arrestations et brimades injustifiées que subissent de trop nombreux citoyens tunisiens en France », a-t-il expliqué.

Lettre à Nicolas Sakozy

Dans cette lettre, Mustafa Ben Jafaar, dénonce le « traitement injuste et indigne » réservé aux migrants tunisiens en France et demande à Nicolas Sarkozy « qu’un traitement plus humain soit accordé à ces migrants, compte tenu de la transition démocratique en Tunisie ».

Depuis la fuite du président Ben Ali en janvier, plus de 20.000 Tunisiens ont gagné l’île italienne de Lampedusa pour se rendre, pour la plupart, en France. Mais le gouvernement français a adopté une politique de fermeté vis-à-vis de ces migrants, multipliant depuis deux semaines les opérations policières et les reconduites aux frontières.

Ni des criminels ni des terroristes

« Moi, ce que je vois sur les écrans, j’en suis offusqué, je pense que tout le peuple tunisien est très touché par cette manière de traiter les Tunisiens qui ne sont ni des criminels, ni des terroristes », a déclaré Mustapha Ben Jaafar. Ce dernier, opposant de longue date au président Ben Ali qui pourrait se présenter à la présidentielle tunisienne prévue après l’élection le 24 juillet d’une Assemblée constituante, demande « le respect de la dignité de tout un peuple et de sortir la question de l’immigration de la sphère des enjeux électoraux ».

Source : « Le Nouvel observateur » Le 07-05-2011

Les contrebandiers profitent des événements en Tunisie et en Libye

Alerte à la pénurie de semoule

Par : Nadia Mellal

Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a reconnu jeudi des perturbations dans l’approvisionnement en semoule dans certaines régions du pays.

Intervenant dans une déclaration à la presse au Conseil de la nation, en marge d’une séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre a observé que “le stock de blé de l’Office interprofessionnel des céréales et les quantités disponibles au niveau des ports sont suffisants”. Interrogé sur les raisons de ces perturbations, il indique que “certaines perturbations dans l’approvisionnement en semoule sont dues à une hausse de la consommation et à la consécration de quantités supplémentaires à l’industrie des pâtes”. M. Benbada a, par ailleurs, expliqué la hausse du prix de la semoule, notamment dans les régions centre et est du pays, par “la contrebande de ce produit vers la Tunisie et la Libye, compte tenu des perturbations politiques et sécuritaires qui y sont enregistrées”. Dans ce cadre, le ministre a annoncé que le marché sera également alimenté par le produit national qui sera disponible à partir du mois de juillet, évoquant la possibilité d’augmenter le taux d’approvisionnement des minoteries en cas de hausse de la demande de semoule sur le marché. Les pouvoirs publics avaient décidé, au début de l’année en cours, d’augmenter de 10% le taux d’approvisionnement des minoteries, soit 50 à 60% de leur capacité de trituration.

Aussi et, selon le membre du gouvernement, “les transformateurs de blé assureront l’approvisionnement direct des marchands de détail, ne serait-ce que pour quelques semaines”, notant que “certains d’entre eux s’approvisionnent en semoule des minoteries ou auprès des marchands de gros, et procèdent à sa commercialisation, notamment à l’est du pays aux fins de la contrebande”. Par ailleurs, le ministre du Commerce a annoncé la création d’une entreprise publique économique d’un capital de 750 millions de DA, chargée de la concrétisation du programme de réalisation de 14 marchés de gros de fruits et légumes à caractère national et régional. Il a précisé que “cette entreprise, qui sera opérationnelle à la fin du semestre en cours, assurera l’encadrement des opérations de distribution des produits agricoles”. “Sa création s’inscrit dans le cadre du renforcement et de la régulation de l’activité de distribution des produits alimentaires”, dit-il, expliquant que “cette entreprise bénéficiera de crédits bancaires de l’ordre de 25 milliards de DA en prévision de la mise en œuvre d’un programme d’investissement pour la création de marchés de gros modernes disposant de toutes les commodités nécessaires”. Sur cette question, le membre du gouvernement a parlé des mesures prises en matière de création d’espaces commerciaux et de marchés, expliquant que l’État a consacré 6 milliards de DA à la réhabilitation de 35 marchés de gros et 215 marchés de détail dans le cadre du plan quinquennal 2005-2009.

Source:”Liberte Algerie” Le 07-05-2011

Ennahdha a-t-il renié les idéaux de la révolution tunisienne?

 

Par Lotfi Benmosbah

Le parti islamiste tunisien est en train de renier les idéaux de la révolution au profit d’un discours politico-religieux obsolète qui veut faire croire que l’identité arabo-musulmane de la Tunisie est en danger.

La révolution tunisienne a quelque chose de singulier: menée spontanément par la jeunesse, elle s’est produite sans leader. Or cette vaillante jeunesse parait s’être à nouveau enfouie dans la masse. Elle laisse aux séniors le terrain politique. Mais ne nous leurrons pas, il ne s’agit pas de démission, elle semble dire: «Epoumonez-vous à souhait, nous n’élevons pas nos voix mais sommes aux aguets pour que nul ne s’avise de trahir les idéaux de la révolution.»

Cette révolution qui a soufflé pour obtenir plus de justice sociale, de dignité et de liberté n’a en aucun cas porté de slogan religieux. Aujourd’hui, toute personne ou parti politique qui voudrait aller en-deçà ou au-delà des principes posés par cette bien déterminée jeunesse ira au suicide politique.

L’idéal de liberté que porte cette révolution a permis le retour des exilés politiques en Tunisie et la libération de tous les prisonniers politiques.

Rached Ghannouchi change d’avis

D’un autre côté, un constat objectif: au moment de la révolution, le parti Ennahdha était absent, il n’a prit aucune part à la révolution. Mais, il en a bien profité puisqu’il a vu le retour de ses chefs historiques et la libération de plusieurs de ses membres.

Cela devrait lui inspirer de l’humilité et le respect des idéaux de la révolution. C’est ce qui ressortait des premiers discours de son chef historique avant son retour en Tunisie. Ce dernier laissait entendre qu’il allait prendre une retraite politique et que son parti ne participerait pas aux élections présidentielles mais uniquement aux élections législatives. Ces déclarations laissaient percevoir la méconnaissance de ce qui se passait réellement en Tunisie puisqu’il restait dans le cadre de la constitution de 1959. Par ailleurs elles laissaient entendre qu’il se contentait d’être un acteur de second plan de la vie politique de la Tunisie de l’après-Ben Ali en ne participant pas aux élections les plus importantes de la constitution de 1959: les élections présidentielles.

Un discours qui fait peur et divise

Cependant, grisé par un accueil plus que chaleureux et quelques rencontres réussies avec les militants, Rached Ghannouchi a tôt fait de changer de stratégie. Ainsi, les idéaux portés par cette révolution ont été laissés de côté et c’est un discours politico-religieux obsolète qui refait surface. Un discours qui veut faire croire que l’identité arabo-musulmane de la Tunisie est en danger. Un discours qui fait l’amalgame entre athéisme et séparation du religieux et du politique. Un discours qui s’ingère dans la vie privée. Il porte atteinte à la liberté individuelle fraichement et chèrement acquise. Les Tunisiens qui aspirent de toutes leurs forces à cette liberté n’entendent pas la sacrifier à nouveau.

Ce discours fait non seulement peur à une large partie de la population tunisienne mais, de surcroit, divise la Tunisie qui s’est unie autour des principes de la révolution.

Ainsi, à moins de réviser une position et un discours pour en soustraire toute ambiguïté relative à l’inaliénabilité des libertés individuelles, les dirigeants d’Ennahdha se dirigent tout droit vers un suicide politique et porteront l’écrasante responsabilité d’avoir été ceux qui ont entrainé la Tunisie dans une tourmente aux conséquences incommensurables.

Source : « Kapitalis » Le 07-05-2011

Tunisie. Conférence de la Ligue de gauche ouvrière

Du 23 au 25 avril, une délégation du NPA s’est rendue en Tunisie pour rencontrer diverses organisations anticapitalistes et assister à la première conférence nationale de la Ligue de la gauche ouvrière (LGO). L’ensemble des organisations rencontrées (PCOT, PTPD, MPD, PD) ont toutes joué un rôle majeur dans la révolution tunisienne. La dictature de Ben Ali avait forcé les organisations anticapitalistes à rentrer en clandestinité ou à se dissoudre, confrontées à une répression féroce. Le travail patient et courageux de ces militantEs, depuis plusieurs années, a été décisif dans les prémices comme dans le développement de la révolution. C’est dans ce contexte que s’est tenue la première conférence nationale de la LGO qui devrait aboutir d’ici six à neuf mois à un congrès de fondation. La LGO est présente dans plusieurs villes et, bien que n’étant pas encore une organisation de masse, nombre de ses membres sont des dirigeantEs reconnuEs dans plusieurs secteurs de luttes, que ce soit dans les récentes grèves des PTT, dans les luttes féministes ou encore dans les luttes des jeunes étudiants-chômeurs ou les occupations de la Casbah. Lors de la conférence, la situation sociale et politique, la crise et le processus révolutionnaire en cours ont été au centre des débats. Mais c’est aussi l’intervention de la LGO au sein du mouvement de masse que devait préciser cette conférence. Que ce soit au sein de l’UGTT, des Conseils de protection de la Révolution, dans la haute instance où siège une camarade de la LGO, dans la jeunesse étudiante, chez les jeunes chômeurs, les femmes… l’intervention coordonnée des révolutionnaires est centrale afin de faire avancer la révolution, et tenter de limiter l’influence des réformistes ou des contre-révolutionnaires qui tentent de la paralyser. Mais c’est aussi le regroupement, au sein de fronts unitaires, des organisations révolutionnaires et progressistes qui est à l’ordre du jour et débattu aujourd’hui, notamment l’avenir du Front du 14 Janvier. La discussion a tourné autour du développement des luttes et la perspective des élections à l’Assemblée constituante, programmée par le gouvernement le 24 juillet prochain. Faut-il y aller et dans quel cadre d’alliance ? La situation actuelle en Tunisie est très instable et inégale selon les localités et les secteurs, des grèves et des manifestations éclatent quotidiennement. La population se politise et se radicalise de jour en jour et les mois à venir vont être décisifs. Afin de s’opposer aux récupérations d’un appareil d’État qui n’a que peu changé et qui peut trouver des relais dans des organisations réformistes et – aux forces impérialistes qui souhaitent une stabilisation pour relancer leur économie –, une nouvelle étape de mobilisation est nécessaire pour approfondir le processus révolutionnaire en s’appuyant notamment sur les centaines de comités populaires existant dans tout le pays.

Source : « NPA » Le 07-05-2011

Les Tunisiens connaitront-ils de nouveau la peur?

Aboubaker Maghraoui *

La Tunisie a vécu plus de 3.000 ans de tolérance. Son histoire en est imprégnée. Les Tunisiens ont de tout temps écarté l’extrémisme et ils continueront de le faire car ils n’ont plus peur.

La Tunisie a trouvé le courage le 14 janvier de vaincre toutes ses peurs et de briser les chaines de la dictature, de la pensée unique et de la propagande politique. Pourtant, la peur est de nouveau désormais un sentiment partagé par beaucoup de citoyens. Certains aujourd’hui n’osent pas clamer tout haut le rejet de l’extrémisme religieux et de l’islam politique par crainte que ces derniers prennent un autre jour le pouvoir et que s’en suive une nouvelle purge idéologique, à l’instar de celle vécue durant les vingt dernières années de plomb.

Cette tendance est d’ailleurs exploitée par les mouvances extrêmes religieuses qui profitent tant de l’indécision politique que de la récupération d’une révolution à laquelle ils n’ont nullement contribué.

Se méfier des mots et des grandes idéologies

Les partis politiques à caractère religieux se jouent des Tunisiennes et des Tunisiens en leur affirmant que pour être un bon musulman, il faut vivre dans une société dont la gouvernance n’est non plus politique mais régie par des principes religieux.

Ce raisonnement est faux. Rappelons tout d’abord que l’islam sunnite n’a pas de clergé et qu’il ne repose de ce fait sur aucun dogme idéologique. Il est une affaire personnelle qu’il faut aujourd’hui définitivement dissocier du politique.

L’islam politique n’a donc pas sa place en Tunisie, pays à majorité sunnite. Nos lois sont fondées sur un droit positif et notre vie politique de demain le sera également.

Je suis de ceux qui pensent que l’histoire est un bon éclaireur et que nous devons retenir ses leçons afin de ne pas connaître de nouveau ses horreurs. Le XXe siècle nous a appris à nous méfier des mots et des grandes idéologies. Une démocratie fondée uniquement sur les mots et le double langage peut accoucher des pires horreurs de l’humanité.

Les Allemands d’entre les deux guerres se sont ainsi laissés berner par le double langage de quelques illuminés qui leur avaient fait miroiter une dignité retrouvée en les faisant plonger dans l’extrémisme idéologique. L’humanité en a hélas payé un trop lourd tribut.

Les mots qui ne sont pas accompagnés d’une vision politique claire et précise sont un danger duquel il faut se protéger. Le danger de l’extrémisme religieux est double.

Les dangers de l’extrémisme religieux

Le premier est un danger physique. Les partisans de ces partis profitent de l’insécurité dans laquelle se trouve encore notre pays pour agresser ouvertement des intellectuels, des artistes ou des cinéastes. Doit-on attendre que nos sœurs, nos épouses ou nos amies soient molestées pour condamner cela? La réponse est évidemment non. Nous ne pouvons tolérer l’intolérance.

Le second danger est celui des mots, des insultes et des agressions verbales que les Tunisiennes peuvent entendre lorsqu’elles souhaitent affirmer leur féminité, leur beauté ou tout simplement leur liberté.

Peut-être est-il désormais nécessaire de rappeler à tous ceux qui souhaitent exclure dans l’avenir nos femmes de la vie politique économique et sociale que c’est bel et bien une femme, Elissa Didon, qui, de par sa grandeur, sa ruse et son intelligence politique a dessiné les frontières et a écrit les lignes les plus nobles de notre histoire.

N’ayons donc pas peur aujourd’hui de condamner la haine et les pressions rétrogrades. N’acceptons plus le double langage et ne laissons plus personne tirer profit de notre révolution. L’idéologie extrémiste est un fléau qu’il faut ouvertement et continuellement combattre. C’est notre devoir à tous de le faire.

Ainsi, clamons haut et fort et rappelons partout que plus de la moitié des personnes qui nous ont rendu notre dignité après plus d’un mois de révoltes étaient des femmes et non pas des islamistes ou des fondamentalistes. Ce sont nos femmes qui ont affronté les balles et soigné les blessés. Je me rappelle lors des vagues de contestations d’hommes et de femmes libres, le visage découvert criant leur appel de la démocratie et de la modernité!

Non seulement les porteuses de niqabs n’ont pas lutté pour notre démocratie mais elles la menacent aujourd’hui et tentent de la voler, de la détruire, d’en faire une simple parenthèse de l’histoire.

Interdire les débats politiques dans les lieux de culte

Enfin, nous assistons également hélas, de manière consciente ou inconsciente, à une sur-médiatisation disproportionnée de cette minorité d’extrêmes par rapport à leur apport pour la démocratie et la Tunisie. Ces derniers n’ont pas de vision politique solide, n’offrent aucune garantie pour la conservation de la démocratie et ne possèdent aucun programme macroéconomique ou microéconomique concret et réaliste. Sans compter le fait que leurs partisans ne connaissent que la provocation et la ruse. A quoi bon prier dans la rue si ce n’est dans le but de provoquer et de dérégler la vie passante quotidienne. Il me semble que la Tunisie abrite suffisamment de lieux de cultes pour accueillir l’ensemble de sa population lors des rituels religieux et des prières. La rue est l’espace de la liberté citoyenne et de l’échange politique contrairement aux mosquées qui sont des lieux de culte et non de propagande politique. Que l’on renvoie les prieurs de rue dans les mosquées et que l’on sorte et interdise les débats et propagandes politiques de nos lieux de culte.

Le temps de la responsabilité est donc désormais venu. Nous devons tous nous unir face aux tendances extrémistes importées et étrangères à nos valeurs, à notre culture et à notre histoire. Les médias devraient de ce fait donner davantage la parole aux partis qui œuvrent réellement pour la démocratie et la construction d’une république solide. Que l’on relaie les idées et la vision de l’ensemble des partis qui composent le bloc républicain et démocratique afin qu’ils énoncent leurs programmes et les principes inviolables que devront respecter les futurs membres de la Constituante, à savoir la consécration définitive du droit des femmes, de l’ensemble de nos acquis sociaux et des libertés individuelles. Car ce sont eux les vrais relais de la démocratie et non les idéologues et les propagandistes.

La Tunisie est fière de ses femmes, de ses mères et de ses filles, de ses savantes et de ses médecins, de ses artistes et de ses écrivains. Notre pays a vécu plus de 3.000 ans de tolérance. Son histoire en est imprégnée. Nous avons de tout temps écarté l’extrémisme et nous continuerons à le faire car nous n’avons pas peur.

*Ancien élève du lycée Louis Le Grand à Paris, étudiant à l’Edhec Business School (dernière année en MSc Entrepreneurship).

Abdelwahab Meddeb : « C’est surprenant qu’en Tunisie la révolution n’ait pas eu lieu plus tôt »

Le penseur, écrivain et poète observe les métamorphoses en cours dans son pays natal, la Tunisie, et dans le reste du monde arabe. Des situations contrastées, qu’il analyse pour Jeune Afrique.

Il avait quitté la Tunisie pour la France en 1967, à l’âge de vingt ans. Mais sa terre natale a fini par rattraper Abdelwahab Meddeb, le 14 janvier dernier, avec la chute de Ben Ali. « Il y avait d’un seul coup l’opportunité de se retrouver là, face à une origine restaurée, revivifiée. C’était pour moi comme une cure. » Porté par l’enthousiasme révolutionnaire, il a couché sur le papier les réflexions, les impressions et les sensations que les événements ont fait naître en lui, dans un livre, Printemps de Tunis, paru aux éditions Albin Michel.

Jeune Afrique : Commençons par les causes de ce « printemps arabe ». Quels sont les facteurs qui ont conduit à ces révolutions ?

Abdelwahab Meddeb : En Tunisie, comme dans les autres pays arabes, nous n’étions plus dans une tyrannie mais dans une oligarchie au sens où Averroès l’entendait : le « gouvernement des villes », c’est-à-dire un pouvoir mû par les mauvaises passions, la concupiscence et la corruption. Les gens en ont tiré une grande lassitude, mais le plus surprenant c’est qu’en Tunisie la révolution n’ait pas eu lieu plus tôt.

Pour comprendre cet état de fait, il faut se référer au modèle mécaniste appliqué aux pays arabes par Emmanuel Todd et Youssef Courbage* : la croissance du taux d’alphabétisation combinée à la maîtrise de la natalité a pour conséquence l’affranchissement des femmes et la libération de l’énergie féminine. Partout dans le monde, la conjonction de ces deux facteurs produit inéluctablement un processus démocratique. Pas en Tunisie, car la très forte endogamie a détourné l’énergie collective de l’espace public, d’où un retrait par rapport au désir de démocratie. Mais la jeune génération de la blogosphère a su se forger une nouvelle socialité par son ouverture sur le monde et des solidarités nouvelles, ce qui lui a permis d’avoir ce rôle décisif.

Le schéma égyptien est-il différent ?

Le rôle de l’armée rend la situation autrement plus complexe en Égypte. Après le coup d’État de 1952, elle a opéré une restructuration intégrale de la société et constitue aujourd’hui l’armature autour de laquelle tout s’organise. Avec la promotion du libéralisme voulue par Moubarak, elle est devenue très entreprenante. On a ainsi une trentaine de généraux qui se sont partagé le territoire et se comportent en « seigneurs de guerre » : l’armée ne lâchera jamais l’État en Égypte. Selon mes informations, elle mènerait des négociations très avancées avec les Frères musulmans pour s’assurer une majorité relative au gouvernement et garder le contrôle du pouvoir. C’est ce qui met en colère les jeunes de la place Al-Tahrir, qui estiment qu’il n’y a pas de changement.

Et qu’en est-il pour la Libye ?

À l’origine de la révolte en Libye, il y a aussi cet instinct prépolitique de la liberté. Mais les Libyens sont restés à ce stade : il n’y a pas d’autres relais. Bien que les islamistes modérés et les libéraux aient un discours structuré, ils sont très minoritaires et l’intellectualité reste rare. Mais cet instinct de la liberté est déjà en soi un immense acquis. C’est ce que l’on ressent aussi au Yémen. Ces deux mouvements sont ceux qui m’émeuvent le plus : j’en vois tout le côté tragique.

Pourquoi en Algérie la grogne sociale n’a-t-elle pas muté en contestation politique ?

L’Algérie bouillonne, les gens sont mécontents, mais les 200 000 morts de la guerre civile les font réfléchir avant de descendre dans la rue : ils savent qu’ils ont affaire à une armée aguerrie qui a déjà vaincu l’insurrection quasi populaire du FIS [Front islamique du salut] et du GIA [Groupe islamique armé]. Et comme en Égypte, l’armée se partage les immenses richesses du pays : les Algériens savent qu’elle ne cédera rien.

Malgré de réelles contestations, les monarchies jordanienne et marocaine semblent mieux s’en sortir…

Ces deux monarchies ont créé un minimum de dynamique. Elles ont compris qu’il fallait libérer la société civile : l’associatif y est quasi indépendant tant qu’il s’abstient de toucher au politique. Cela a donné une respiration à ces sociétés. En outre, la logique dynastique de la Jordanie et du Maroc a au moins une cohérence : ce sont des monarchies qui fonctionnent comme des monarchies. L’intolérable, c’était ces Républiques qui fonctionnaient d’une manière monarchique.

En Égypte comme en Tunisie, ne craignez-vous pas une réaction contre-révolutionnaire ?

La contre-révolution est là. Il faut être très vigilant et la circonscrire par la loi. À mon avis, la conformité des partis politiques aux principes démocratiques devrait être inscrite dans les Constitutions à venir.

Par ailleurs, en Tunisie, la loi sur les partis a été négligée, selon moi. Il y avait une telle urgence, un tel traumatisme après des années d’interdits qu’une grande liberté a été accordée. C’est un peu absurde. Il faut revoir la charte des partis.

Les partis religieux constituent-ils aussi une menace ?

Le critère important sera la manière dont le référent islamique va être inscrit dans les lois fondamentales, en cours d’élaboration. C’est un enjeu philosophique, politique et juridique majeur. En Tunisie, les islamistes vont tout faire pour introduire la charia comme source de droit dans la Constitution. En Égypte, ils refusent de remettre en question la présence explicite et littérale de la charia dans la Constitution. Cela contredit, de fait, leur discours qui ne revendique plus l’État islamique mais un État civil avec l’islam comme référence. Pourraient-ils devenir des musulmans démocrates ? Ils le clament. Il faudra les juger sur leurs actes.

Mais ce qu’il y a d’intéressant, en Égypte notamment, c’est le conflit né au sein même des Frères musulmans : la jeune génération a été contaminée par l’esprit d’Al-Tahrir. Elle exige à présent que le mouvement fonctionne de manière démocratique. C’est un conflit à prendre très au sérieux car il pourrait aboutir à la formation de plusieurs partis.

Êtes-vous optimiste sur l’issue démocratique de ces révolutions en marche ?

Du fait du rôle de l’armée, j’ai des doutes concernant l’Égypte, mais pour la Tunisie, je pressens que c’est en train de venir. À condition que les prochaines élections permettent de mesurer avec précision le poids électoral des islamistes : s’ils sont à moins de 20 %, c’est gagné. Au-delà, il y aura de nombreuses entraves au processus démocratique.

Ensuite, trois critères majeurs sont à respecter si l’on veut sauver ce processus. Tout d’abord, l’indépendance de la justice : il faut qu’elle soit immédiate et qu’elle se manifeste par des actes tangibles comme autant de signes de la séparation des pouvoirs. Puis vient la liberté de la presse renvoyant à la liberté d’opinion, de conscience, de critique et de pensée. Enfin, la question sociale, trop négligée jusque-là.

Source : « Jeune Afrique » Le 07-05-2011

Tunisie : le processus démocratique menacé (Partie 3)

Aujourd’hui ce vendredi 6 mai 2011, on se croirait au moment de la révolution du 14 janvier dernier si l’on se risque à arpenter l’allée de l’avenue Habib Bourguiba. Tous les ingrédients sont réunis : les manifestants, les forces de l’ordre et un message à faire entendre, la chute de l’actuel gouvernement de transition. Le vendredi est un jour important dans tous les pays arabes et ce sont deux vendredis qui ont permis la chute de Ben Ali et Moubarak. Ce jour saint (du calendrier musulman) permet un rassemblement des fidèles et l’on redoutait effectif celui d’aujourd’hui lié aux révélations de Farhat Rajhi.

Des excuses tardives.

Si Monsieur Rajhi s’est rétracté en revenant sur ses propos et a présenté des excuses, le mal était déjà fait. Donc dès Jeudi soir, les manifestants étaient dans la rue à Tunis, Sfax, Kairouan et même Sousse. Et ce vendredi la mobilisation est encore plus grande et surtout sur l’avenue Bourguiba où la fin de la prière de vendredi a mobilisé des centaines de personnes. C’est donc un gouvernement débordé qui tente de maitriser la colère populaire en envoyant dans les rues les forces anti-émeute. Les manifestants sont brutalisés et les journalistes et photographes y passent aussi.

L’avenir de la Tunisie n’a jamais été si menacé. Les manifestants n’y vont par quatre chemins, ils demandent purement et simplement la dissolution du gouvernement sans penser au vide politique qui va naitre. Le premier Ministre Essebsi, considéré il y’a quelques temps comme un sauveur, est traité de tous les noms. Au point même que certains lui donnent des qualificatifs autrefois attribué à Ben Ali.

C’est avec des slogans dignes des moments de la révolution que les manifestants ont dévalé la désormais célèbre place Habib Bourguiba. Outre les « Dégage » on note maintenant l’apparition d’autres slogans tels que : « le gouvernement de transition travaille toujours pour (le président déchu) Ben Ali ». Les forces de polices qui avaient fait un cordon de sécurité pour les empêcher de progresser vers le Ministère de l’Intérieur se sont retrouvées très vite dépassées.

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Safx le 6 mai 2011

Puis, soudain, la police a chargé et lancé de grandes quantités de gaz lacrymogènes, provoquant la panique parmi les manifestants, essentiellement des jeunes, et les piétons qui se trouvaient dans le quartier et tentaient de fuir pour se mettre à l’abriter. Certains policiers étaient sur des motos, d’autres accompagnés des chiens, c’était un chaos complet. A noter qu’il y’avait aussi des voitures blindées. C’est avec une brutalité sans égale que se font les arrestations et les dispersions. Le pays avance tout droit vers une nouvelle phase de violence.

Selon les propos transmis par un bloggeur connu sous le pseudo de Bullet Skan : «Lacrymo à gogo au centre ville. La police matraque tout le monde. Ils ont repris leurs sauvageries !». «C’est hallucinant. Je n’ai pas vu autant de violence même le jour du 14 janvier», a déclaré Ibrahim Letaief à Tekiano.

Les manifestations les plus redoutées sont celles des étudiants qui sont pour l’instant divisés sur l’attitude à adopter face à cette situation. Mais ces répressions violentes ne feront qu’aiguiser et renforcer le sentiment anti-gouvernemental.

Un autre complot ?

Après la bombe révélée par Rajhi, c’est une autre bombe que vient de lâcher sur Shems FM, Abdelwahab El Hani, membre du parti Al Majd. Les informations troublantes qu’il a révélées font état d’un complot dont une fondation américaine serait à l’origine. Selon lui, une tentative de manipulation de l’opinion publique serait orchestrée avec le concours de la haute commission de la réforme politiqué de Yadh Ben Achour. Lui aussi demande donc des comptes au premier ministre et à son gouvernement.

La situation aux frontières avec la Libye

Et pendant ce temps, comme si cela ne suffisait pas, les roquettes en provenance de la Libye continue de pleuvoir sur les villes frontalières.C’est plus de 16 obus de mortier du type « Hawn » qui sont tombés à l’intérieur du territoire tunisien sans causer de victimes ou de dégâts. Selon la police tunisienne, l’un des tirs de roquettes, dans la nuit du jeudi 5 mai ,par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, a explosé à 20 mètres seulement d’un point de contrôle. Hier, 1.618 Libyens ont franchi la frontière, le plus grand nombre de réfugiés au cours des trois derniers jours.

Source: “come4news” Le 07-05-2011

Point de presse de l’initiative citoyenne «LAM ECHAML»

Modernité et démocratie : pour un «large front»

Quelque 53 associations, initiatives et groupes informels soutenus par des acteurs indépendants de la société civile, attachés aux principes et valeurs de la modernité et de la démocratie, ont décidé, le 29 avril dernier, au cours d’Assises officielles, de se regrouper, au sein d’un seul et même réseau, appelé « initiative LAM ECHAML », en vue d’assurer, ensemble, la défense d’un ensemble de principes communs, savoir : le régime républicain et les valeurs de la modernité, le respect des libertés individuelles et publiques, l’égalité totale entre les femmes et les hommes, la séparation entre la religion et la politique, et l’attachement aux constantes de la culture et de la civilisation tunisiennes.

Le comité de coordination de cette initiative a tenu, hier, à Tunis, un point de presse, au cinéma l’Africart, à Tunis, au cours duquel il a exposé les objectifs de l’initiative, dont la constitution d’un large Front représentant une alternative électorale crédible et forte sur la scène politique. Ce comité est composé de Moncef Ben Slimane, universitaire et syndicaliste connu, Bahri Ben Yahmed, de l’Association des cinéastes tunisiens et de Mmes Awatef Chériak, militante démocratique indépendante, Mériem Zéghidi, militante démocratique indépendante et Moufida Belghith, de l’Association ‘’l’action pour la citoyenneté’’.

En prévision de l’enjeu électoral du 24 juillet pour l’élection de l’Assemblée constituante, les associations, initiatives et groupes réunis au sein de l’initiative LAM ECHAML (regroupement en arabe), dont beaucoup de structures opérant dans les régions intérieures, entendent œuvrer au rassemblement des énergies de la société civile et celles des partis politiques qui adoptent les valeurs de la modernité et de la démocratie , en vue de constituer un « LARGE FRONT » à même de représenter une alternative électorale crédible et forte sur la scène politique.

Sans aller jusqu’à considérer que les valeurs de la modernité sont menacées en Tunisie, les coordinateurs de l’initiative LAM ECHAML estiment toutefois nécessaire d’être vigilants pour les défendre et les consacrer. Ils ont indiqué que leur initiative appuie les appels au regroupement des partis politiques démocratiques en Front démocratique uni face aux autres formations. Des appels ont été lancés dans ce sens et les partis concernés s’emploient à les concrétiser.

L’initiative LAM ECHAML se considère comme un premier maillon dans une dynamique de la société civile en Tunisie devant unir toutes les initiatives et tous les efforts, et reste ouverte à tous ceux et à toutes celles qui veulent la rejoindre et renforcer ses rangs, associations, groupes et indépendants, et ce sur la base de la plate-forme de principes et valeurs signalés.

La rencontre a eu lieu en présence d’un grand nombre de participants qui ont eu le plaisir d’écouter, à cette occasion, la chanson engagée du chanteur égyptien Ali Hajjar, intitulée justement ‘’lam echaml’’ et exaltant le renouveau que connaît l’unité des pays arabes grâce à l’esprit révolutionnaire qui les anime, tous, en ce moment.

Source: “Le Temps” Le 07-05-2011

Constitution

Une chatte sur un toit brûlant

Par Khalil Zamiti

 

Représentation juridique du système politique, la constitution le codifie sans résorber la distance déployée entre le modèle référentiel et les pratiques plus ou moins conformes aux normes.

Le double étage du langage, où les mots surplombent les choses, est au principe de ce décalage. Mais par delà ce paradigme universel, auquel n’échappe aucun balisage constitutionnel, pourquoi Bourguiba, Ben Ali, Moubarak, Bouteflika, Gueddafi, Gbagbo et bien d’autres chefs, pour l’essentiel tricontinentaux, rechignent à dégager une fois scotchés au sommet de l’Etat ?

L’interrogation guide l’investigation vers la couverture de la profondeur sociologique par la codification juridique.

En dépit des proclamations afférentes à sa modernité, le style de l’autorité a partie liée avec les dispositions subjectives léguées par la rémanence de l’ancienne société.

Indistinction de la personne et de la fonction, le pouvoir personnel perpétue son colloque avec une structure collective définie par l’indifférenciation des multiples secteurs sociaux.

Entremêlés, politique, éthique, religion, économie, parenté ou droit interférent sans nettes frontières.

Hantise et mirages

Détrôné voici, à peine, quelques décennies, le bey, «possesseur du royaume de Tunis » hante le palais de ces deux héritiers.

Les auteurs de l’ouvrage titré « La régente de Carthage » n’ont guère cédé à l’illusion d’un mirage. Mais alors, ici ou là, d’où provient, donc le roi ? Une archéologie de la chefferie ne saurait contourner la question posée a priori. Paresseuse, mystérieuse et impossible à vérifier, l’explication de la royauté par le choix ou le droit divins arrête l’enquête avant même de l’autoriser.

L’autre voie, humaine, terrestre, empirique, aide le chercheur, incrédule et mal outillé pour capter les voix de la divinité, à retomber sur ses pieds.

La notion de « propriété éminente » oriente l’interprétation, cruciale, des légitimités royales.

Partout, dans l’ancienne société, l’imbrication des rapports de production dans les relations de parenté, elles –mêmes cimentées par la morale et la religion, surdétermine le style hégémonique, totalisateur et patriarcal de l’autorité.

A ce propos, Islam et Chrétienté sont à renvoyer dos à dos.

Les imputateurs de l’éthos dictateur à la généalogie successorale de la chefferie arabo – musulmane, depuis le quarteron khalifal, oublient de regarder à côté.

Les vétérans du culturalisme abstrait donnent à voir la répétition de pareille suppulation pour une démonstration ; mais, n’en déplaise aux ouailles de l’illusion historiciste, pour être eux –mêmes dans les conjonctures spécifiques de leur société en lutte contre l’occupation coloniale, Bourguiba, Mohamed V et Nasseur , n’avaient besoin de copier ni Salazar, ni Franco, ni Mussolini, ou Hitler.

Eclairer celui-ci, par celui -la fourre dans l’ombre les deux à la fois. Maintenant, il s’agit de congédier le superficiel pour sonder les abysses pluridimensionnelles.

Au nord, la dissolution, bien plus avancée, de l’ancienne société, par le système capitaliste généralisé, a favorisé l’émergence de l’individu libéré des entraves groupales, morales et sacerdotales. Ainsi naissait la république démocratique et le siècle de Périclès échoue à infirmer l’apport de cette problématique.

Au sud, la transition bloquée par les rapports internationaux d’inégalité provoque, aujourd’hui, l’implosion, révolutionnaire, des subversions populaires. Voilà pourquoi « la mentalité » arabe, ou « primitive » selon le mot de Lévy –Brühl, à l’évidence ethniciste , n’existe pas.

Les sociologues avisés, tels Berque, Bourdieu, Lévy Stauss ou Balandier ne recourent jamais à ce terme piégé.

Dans ces conditions, où une relation à double sens unit les dispositions subjectives aux structures objectives, la claque, fictive ou effective, attribuée à Faida Hamdi, attire l’attention vers ce lieu, profond, où demeure à débusquer le sens de la révolution.

Tout entier, le socle anthropologique bascule à l’heure, peu tranquille, où l’aîné perd sa crédibilité auprès du jeune révolté.

Les témoignages imprimés dans la mémoire des encore vivants depuis quelques huit décennies, tel, entre autres, l’actuel premier ministre, projettent un éclairage sur l’ampleur et la nature sociétale de la rupture générationnelle. Avec les gavroches d’Hammam-Lif, ces derniers séniors à l’eil toujours vif, gambadaient derrière le carrosse de Moncef Bey aux cris de « Allah younsor Sidna ».

Depuis, la temporalité sociologique subvertit la grille de lecture juridique et l’illusion chronologique de la datation historique.

Le roi biologique est mort mais, quelque part, le spectre du monarque symbolique hante le palais de ses deux héritiers.

Ce déphasage rythmique indique la tranche d’âge d’où fuse, davantage, le cri « dégage ». Amplifié par les moyens de communication électroniques, ce terme étonne l’humanité pour une raison cachée.

Par delà le sens adressé aux divers présidents à congédier, il donne à voir l’analyseur de l’ample transformation traversée par les catégories de pensée. Eu égard à pareille cassure, les gens de l’actuel gouvernement ne sont pas de « mauvais communicateurs » ; mais les émetteurs de ce reproche seraient bien inspirés de replacer les procédures médiatique dans le gouffre, sans fond, de la rupture sociologique.

Ce premier déblayage exhume le support sur quoi prospèrent et prolifèrent les débats. La persistance du pouvoir personnel, sous le paravent des mimiques démocratiques, taraude les scrutateurs de l’horizon constitutionnel.

«Non, non haram par ici. Pas maintenant»

Une fois le 7 chassé, à juste titre, par son double, paralysie de l’économie et insécurité perpétuée guident le soupçon vers les vents contraires à la révolution.

Parmi les foyers de la confrontation figure, déjà, la croix du fameux « ça ne se fait pas » (la Yajouz).

Sur la grande avenue, l’apparition des jolies jambes nues, sitôt le printemps venu, attire le regard inquisiteur et torve, des barbus.

A deux promeneuses, l’un d’entre eux dit : « Vous allez voir ce que vous allez voir maintenant que Leila est partie » Bonjour tristesse ! Le programme de la formation religieuse exhibe les orientations d’une économie prospective, mais il occulte les principes, catégoriques, de son inspiration prohibitive.

Tarte à la crème, l’islam éclairé pourrait accumuler des ombres bien sombres.

Au cœur de ces nuages scintille le décodage de ce message :

Surveiller, interdire et sévir

Pour l’instant, une activité intense anime les rangs. Les observations rivalisent avec la marche, serrée, les légions.

Le 11 avril 2011, un cortège funèbre entre au cimetière du Jellaz. Aussitôt le cercueil retiré du fourgon et déposé à terre, les hommes, alignés dans les rangs orientent leurs mains ouvertes vers le ciel pour commencer à réciter, avec émoi, la fatiha. Mais six barbus, athlétiques et de blanc vêtus, accourent, gesticulent et crient à l’unisson « Non, non, haram, pas ici, pas maintenant ! ».

Aux croyants, sidérés par la nouveauté, le groupe minoritaire explique à l’assemblée majoritaire la raison de son irruption par sa référence à « la juste religion ». Galvanisés par les sondages, la performance promise, la panique laïque et les perspectives d’élections démocratiques, les partisans de l’option théocratique maximalisent leur visibilité sur la place publique. Elle éveille l’intérêt, la tactique et la stratégie d’autres partis. Ainsi, le ressentiment provoqué par l’exclusion pourrait inciter les militants de l’ancien pouvoir dominant à opter pour un vote sanction où la connivence avec les tenants de l’argumentation coranique orienterait les voix contre l’éventuelle coalition laïque. Mais rien n’empêche certains, parmi les dits affiliés à la vexion démocratique de courtiser Ennahdha, ainsi campée au centre de l’échiquier politique. Les systèmes d’alliance avec l’adversaire, sanguinaire, d’hier exposent le moins outillé à payer les pots cassés aussitôt franchi le seuil du pouvoir malaisé à partager.

Dans la guerre des convictions, l’avenir appartient à qui détient la force de le définir. Homme de culture et de talent, Youssef Seddik entretient la flamme, ou l’espoir, de la fraternisation. Il objecte, aux islamistes intransigeants, une lecture inauthentique de l’écriture coranique. De l’inadéquation sourd l’allégeance aux prédicateurs de la violence. Ainsi, les houdouds ne seraient guère les interdits à ne jamais transgresser, mais ils désignent des « limites » à ne pas trop dépasser. La rectification sémantique ajouterait de l’eau dans le vin des sourcils froncés. Toutefois, l’efficacité symbolique de la croyance religieuse n’existe pas hors de la façon dont les agents sociaux croient ici et maintenant.

L’exégète aurait la partie belle au cas où sa leçon parviendrait à occuper le champ de l’hégémonie culturelle, car dans l’épistémologie contemporaine des sciences humaines le point de vue a supplanté la notion de vérité.

Au terme de l’analyse, l’érudit avise et le chef charismatique, lui aussi instruit, mobilise. Il ne parle pas du lieu où ses contradicteurs parlent. Et l’heure presse ! Depuis le raz de marée contestataire, la floraison printanière des conduites irrégulières signalise l’anomie, passage à vide où les régulateurs démocratiques tardent à remplacer les vieux repères mafieux.

Ainsi avance l’aiguille, fatidique, de l’urgence, contre l’exigence de laisser le temps au temps de la réflexion.

Réceptacle de toute les tensions, la constitution donne à voir la chatte sur le toit brûlant

Une fois démolie par l’infamie du bandit fuyant, la clef de voûte constitutionnelle de la gestion politique déstabilise la stratification hiérarchique. Cette crise de confiance, ouverte sur le chaos, lamine la régulation par l’ordre et l’obéissance, unique façon mise en œuvre pour édifier une société. Outre les outrances des conflits crapuleux, corporatistes ou partisans et la chienlie infiltrée au cœur de l’économie, l’anomie, moment redoutable, où le bon dieu peut s’allier avec le diable, origine la question insoutenable : comment gouverner l’ingouvernable ?

Pareille interrogation focalise l’investigation sur la vue d’ensemble et le surplomb quand la spécialisation, inéluctable, pourrait montrer l’arbre mais cacher la forêt.

Source: “Le Temps” Le 07-05-2011

Lien: http://www.letemps.com.tn/article-55749.html

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