7 mai 2000

البداية

 

 

Rouge sur internet n°117 du 4 mai 2000


Interview de Taoufik Ben Brik dans Rouge :

« J’accuse Jacques Chirac d’avoir été le plus fidèle soutien du régime ignominieux de Ben Ali. »

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Ben Ali perd les pédales


Cest une grande victoire que vient de remporter le mouvement démocratique tunisien avec la remise d’un passeport à Taoufik Ben Brik, le correspondant en Tunisie de La Croix, en grève de la faim depuis le 3 avril. Le journaliste ­ membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) ­ est cependant toujours sous le coup d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire. Son frère, Jalel Zoghlami, a été arrêté en guise de représailles. Taoufik Ben Brik poursuit donc sa grève, rejoint par ses cinq frères et surs, pour obtenir la libération de Jalel.
L’action du journaliste aura servi à la fois de révélateur et de catalyseur d’un malaise social profond et d’une crise au sommet de l’Etat qui devient de plus en plus manifeste. En décembre 1998, en commentant la fondation du CNLT, Rouge soulignait que cet événement s’inscrivait dans une dynamique, encore à peine ébauchée!, de réactivation du mouvement démocratique, contemporain de l’apparition des premières fissures au sein du consensus qui avait permis à la dictature policière de durer jusque-là. Les émeutes lycéennes dans la ville de Gafsa, le réveil du mouvement étudiant, les premières formes de dissidence antibureaucratique à l’intérieur de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) ont confirmé l’existence de ce mécontentement.
Alors que le CNLT ­ jamais reconnu légalement et constamment persécuté ­ faisait preuve de plus en plus d’audace dans ses dénonciations du système policier1, des associations légales ont pu retrouver une certaine marge de manuvre. D’autres structures se sont créées, jamais reconnues par les autorités, comme le Comité pour la défense de H. Hamami2, le Raid ou le Forum pour le travail et la démocratie dirigé par Mustapha Ben Jaafar. D’autres réseaux militants se réaniment à l’intérieur de l’UGTT ou à l’université, autour notamment de la nébuleuse m!aoïste des « patriotes-démocrates ». Les militants du PCOT et les trotskystes sont également actifs dans ses initiatives.
Quant aux islamistes, brisés par une répression sanglante, démoralisés par une défaite politique qu’ils ne prévoyaient pas, ils sont aujourd’hui absents comme mouvement de la scène politique.
L’expression la plus importante du mécontentement social et politique est incontestablement la mobilisation sans précédent des lycéens et des jeunes chômeurs en février dernier. La révolte, qui s’est étendue dans tout le Sud du pays, a rebondi en avril dans la capitale. Grèves dans les lycées, manifestations dans les rues de Tunis, ont été d’autant plus brutalement réprimées par la police que les slogans qui ont été scandés mettaient directement en cause Ben Ali. L’événement le plus récent est la grève générale des avocats, le 28 avril dernier, pour soutenir Taoufik Ben Brik et protester contre les violences subies par leurs confrères venus apporter leur soutien au! journaliste. De nombreuses personnalités du mouvement démocratique ont d’ailleurs été passées à tabac par la même occasion (Sihem Ben Sedrine et Ali Ben Salem du CNLT, l’avocate Radhia Nasraoui, Khémais Ksila de la LTDH, etc.). Quelques jours plus tard, c’est au tour d’une délégation de journalistes français conduite par Reporters sans frontières d’être brutalisée par la police. La gestion policière de cette affaire aura contribué à discréditer encore plus l’image du régime de Ben Ali en Tunisie et sur le plan international.
Au Parlement européen, où la députée verte Hélène Flautre a déjà entamé un travail important de solidarité, nos camarades Alain Krivine et Roseline Vachetta sont également déjà actifs. Ils joindront leurs efforts aux autres députés lors de la prochaine session plénière à Strasbourg, pour demander notamment le vote d’une résolution d’urgence sur la question des droits de l’Homme en Tunisie.

Ali Abdallah

1. Voir son rapport annuel pour l’année 1999.
2. Porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, condamné par contumace à 9 ans et demi de prison, il v
it actuellement dans la clandestinité.
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Taoufik Ben Brik

La victoire est d’abord ici


Taoufik Ben Brik, journaliste tunisien et militant des droits de l’Homme, est en grève de la faim depuis le 3 avril. Il est devenu la figure emblématique de la « Tunisie militante » qui combat la dictature.


Quelle est la situation après cinq semaines de grève de la faim que tu as entamée, et la répression qui s’est abattue contre les tiens et les militants de la société civile tunisienne?
Taoufik Ben Brik –
Ils m’ont rapporté le passeport, mais ce passeport ne vaut rien tant que je n’ai pas le droit de sortir du territoire tunisien. Ils ont promis, via mon avocat, qui est mon négociateur, que mon frère Jalel, militant trotskyste, emprisonné depuis une semaine, allait sortir. Mais maintenant ils disent qu’il ne sortira pas à cause de la lettre que j’ai adressée à Chirac. Ils soutiennent Chirac, et pour eux comment puis-je critiquer Chirac, l’ami du président? On entendra demain le verdict, le 3mai, jour de la fête de la presse. On a constitué, autour de Jalel, un comité de soutien pour sa libération, composé de 38 poids lourds de la société civile tunisienne: le président du Conseil !national pour les libertés en Tunisie, le président de l’Association tunisienne des jeunes avocats, le secrétaire général du parti Forum, le vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, une responsable des femmes démocrates, un membre responsable de Raid-Attac Tunisie, un responsable du Parti communiste ouvrier de Tunisie. La présidente de ce comité est Radhia Nasraoui, femme d’Hama Hammami, leader qui vit actuellement dans la clandestinité, mais aussi la plus célèbre avocate tunisienne, l’avocate de tous les combats politiques. Une pétition a été lancée hier qui a déjà recueilli, en une seule journée, plus de 220 signatures, dont celles d’une centaine d’étudiants, ce qui est une première, mais aussi des syndicalistes, beaucoup de communistes, et toute la frange de la Tunisie militante.

Peut-on faire un rapprochement entre ton inculpation et la publication du rapport du Conseil national des libertés en Tunisie, dont tu es membre?
Taoufik Ben Brik –
L’inculpation, non, c’est d’abord à cause de mes articles: dans chaque article que j’écris je m’éloigne des lignes rouges qu’a tracées le régime. Le dernier article était le prélude à une question taboue, une question interdite: la corruption. J’ai fait un reportage sur le souk Moncef Bey, qui a flambé. C’est le marché de tous les trafics. Et là ils ont su que j’étais en train de marcher sur la famille et les clans. Moi-même quand j’ai écrit cet article, comme d’autres, c’est avec la peur dans les entrailles. Mais cela a aussi un grand rapport avec le Conseil national des libertés. Je suis responsable de la communication du CNLT, mais aussi le rédacteur principal de son rapport. Dans ce rapport, on trouve une approche journalistique, et si on! recoupe ce qui y a été écrit, on le retrouve, parfois avec les mêmes phrases, dans mes articles. Ils savent que je suis le plus grand fan de la police tunisienne, comme d’autres sont fans de Maradona ou de Madonna, je suis un fan de Mohamed Ali Ganzoui, le secrétaire d’Etat à la Sécurité nationale, Imed Daghar, le chef-adjoint du district de Tunis, de Taoufik Bououne. Et ça, ce sont les stars, mais il y a aussi les comparses.

Que craint le pouvoir face à la création de Raid-Attac, au point d’en arrêter les responsables qui venaient d’en déposer les statuts?
Taoufik Ben Brik –
Ils ont peur. L’arrestation est due, je crois au communiqué qu’ils ont publié où ils me soutiennent. Et dès le moment où cette association sort de l’ombre et commence à faire des communiqués critiques à l’égard du régime, ils ont peur de revivre le schéma du Conseil national des libertés. Ils disent: il faut la tuer tout de suite, sinon elle va prendre de l’essor et après on ne peut plus rien contre elle.

Mais déjà une victoire est remportée, et l’écho de ta grève de la faim est énorme, notamment en France.
Taoufik Ben Brik –
La victoire est d’abord ici, elle n’est pas ailleurs. Des militants tunisiens, des femmes, des gens, qu’on dit être de bons pères de famille, sont venus le jour où j’ai été séquestré à la clinique Saint-Augustin, ils se sont battus avec leurs poings pour me libérer des griffes des services spéciaux. Ils se sont battus, on n’avait jamais vu cela. Et sans le soutien de la Tunisie militante, je n’aurais pas cette énergie. La victoire c’est aussi que tous ces gens-là se sont regroupés à cette occasion. Autrefois ils étaient éparpillés. Cette grève de la faim a réveillé une institution qui somnolait depuis trente ans, le Conseil de l’ordre des avocats, qui a émis un communiqué virulent. Les associations légales se sont regroupées pour protester. Toute la société est en train de se regroup!er et de se battre: ils n’ont plus peur. La stratégie de la peur a éclaté en mille morceaux. Plus que ça, l’autre victoire, c’est que dans toute la région arabe, j’ai un soutien plus que formidable. Toute la société algérienne, toute la presse algérienne, au jour le jour, me soutiennent, il y a eu des meetings. Il faut avoir beaucoup d’humilité devant cette capacité de grande amitié des Algériens, des Marocains, des Egyptiens et des Libanais. Mais plus que cela, je salue le bouclier médiatique de mes pairs en France, en Suisse, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis. Sans ce bouclier des journalistes du monde entier, mon affaire, qui est devenue une affaire de rue en Tunisie, ne serait pas devenue cette affaire à l’échelle planétaire. Même CNN en a parlé. Tout cela, je le dois à mes pairs journalistes.

Propos recueillis par Alain Mathieu

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ÇáÑÆíÓ ÇáÝÑäÓí íÑÝÖ áÞÇÁå

Èä ÈÑíß íåÇÌã ÔíÑÇß ÈÚäÝ

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Témoignage de Sihem Ben Sedrine sur les agressions 
devant le domicile de Taoufik Ben Brik le 26 avril 2000 pour empecher les
militants d’approcher les journalistes français. Tabassages violents dans
les locaux de la police. Texte :

C’était le 26 avril vers 10 heures du matin. Arrivés devant la ruelle qui
mène à la maison de Taoufik Ben Brik avec les journalistes françaises
accompagnées de Robert Ménard (RSF), nous avons trouvé un cordon humain
d’une vingtaine de personnes barrant la voie. Aucun policier en uniforme
n’était présent sur les lieux. Ils nous ont forcés à une marche arrière
vers l’autre côté de la rue Tahar Ben Ammar. Nous sommes descendus et
Robert Ménard a tenté une négociation avec celui qui s’est présenté comme
étant le chef du district.
Soudain, nous voyons de l’autre côté de la chaussée Azza Zarrad, la femme
de Taoufik Ben Brik malmenée et soulevée comme u!n paquet par un barbouze,
les journalistes braquent leurs appareils et prennent des images.
Instantanément, une nuée de barbouzes se jettent sur nous, fracassent les
appareils et nous tabassent, j’entends un ordre derrière moi :  » Prenez
Sihem ! « . L’un d’entre eux se jette sur moi, me lance un violent coup de
poing sur le ventre et me fait tomber à terre et me traîne par les cheveux
sur cent cinquante mètres jusqu’à une voiture aux couleurs de l’Office des
Ports Aériens de Tunisie. Là, il me jette dans la malle et un flic s’assied
sur moi pour m’empêcher de m’enfuir. Dans la voiture étaient déjà embarqués
Jalel Zoghlami (frère de Taoufik), Ali Ben Salem (trésorier du CNLT, 72
ans), et Taïeb Nooman, (étudiant). La voiture s’arrête au poste de police
d’El Manar et on nous fait descendre un à un. Quand mon tour arrive, je
vois dans le couloir où on me mène, Taïeb Nooman, couché face au sol, à
côté de Ali Ben Salem qui hurlait de douleur alo!rs qu’un flic était en
train de sauter sur son dos. Je crie à son adresse que c’est un homme âgé
et malade et qu’il risque de le tuer. Le tortionnaire lui écrase alors le
dos de plus belle en proférant des mots orduriers et des accusations de
traîtrise à la patrie. Puis, il se jette sur moi, m’attrape par le coup et
me plaque à terre à mon tour, face contre le sol. Il se met alors à
m’écraser le visage avec ses brodequins, à sauter de tout son poids sur mon
coup (il devait mesurer 1,90 m et peser au moins 120 kg), sur mon dos et ma
colonne vertébrale, sous une pluie d’obscénités, fustigeant Bourguiba qui a
 » permis à la femme de s’instruire ! « 
Vient le tour de Jalel Zoghlami, on lui demande de se mettre au sol, il
refuse. Trois hommes l’empoignent et se mettent à le battre jusqu’à le
faire tomber au sol. La même opération se répète avec lui : le même
tortionnaire se met à sauter sur son dos et son cou.
Au bout d’un moment, ils s’arrêt!ent, l’un d’entre eux nous asperge d’un
aérosol qui devait être un gaz lacrymogène asphyxiant et irritant. Nous ne
pouvions plus respirer et nos visages étaient enflés.
Par la suite, ils nous autorisent à nous asseoir au sol en nous expliquant
qu’ils ont reçu des ordres de  » très haut  » pour nous tabasser.
Ils nous isolent chacun dans un bureau et commencent les interrogatoires.
Ali Ben Salem, resté au sol près du bureau où je suis interrogée, ne peut
pas se relever. Ils tentent de le forcer, je leur dis qu’il a une atteinte
très grave au rachis dorsal et qu’il faut qu’il reste sur un plan dur. Ils
le laissent un moment, puis tentent de l’asseoir de force, il hurle de
douleur, je demande qu’ils me laissent appeler un hôpital, ils refusent. Je
fais valoir mon droit à un appel téléphonique à ma famille, ils refusent
encore. Au bout d’un moment, il devait être environ 16h (ils nous avaient
enlevé montres, bagues, ceintures et lacets), ils m’!annoncent qu’ils ont
reçu l’ordre de l’envoyer à l’hôpital et l’embarquent dans une voiture de
police.
J’ai su plus tard que Ali Ben Salem a été jeté comme un sac au cur de la
forêt de l’Ariana, à 15 km de Tunis. N’eut été des ouvriers, passant par
chance par là, qui l’ont porté jusqu’à un taxi, Ali serait peut-être mort
dans la forêt ! Vers 17h, j’ai vu Jalel qui avait le visage en sang et le
nez fracturé (c’est lui qui me l’a dit au moment où nous étions encore
réunis dans le couloir), partir les menottes aux poings.
Vers 18h Taïeb était libéré.
Après avoir subi un interrogatoire et signé un PV où je suis accusée « 
d’attroupement sur la voie publique et incitation à la rébellion, de voies
de faits sur fonctionnaires dans l’exercice de leur fonction et outrage aux
bonnes murs « , on me signifie que je vais comparaître en état de liberté,
ils m’ont libéré vers 21h 15.
Je vais récupérer ma voiture stationnée près de la maison de Taouf!ik, elle
était sens dessus-dessous, même les housses ont été enlevées et tout ce qui
pouvait avoir de la valeur a disparu.
Le lendemain, je vais subir des examens médicaux : Traumatisme du rachis
cervical à plusieurs niveaux, traumatisme du rachis dorsal à plusieurs
niveaux, fêlures costales, hématomes sur plusieurs parties du corps,
traumatisme de l’il droit avec troubles visuels
Pour Ali Ben Salem, c’est plus grave : Hernie discale avec sciatique de la
jambe droite.
Taïeb Nooman a un traumatisme au rachi dorsal.
Pour Jalel Zoghlami en état d’arrestation, le juge a refusé l’examen
médical qui permettrait de préciser les atteintes qu’il a subies.
Le jeudi 4 mai, les quotidiens publient la photo du tortionnaire qui nous a
battus et le présentent comme étant la victime des violences de Jalel !
Signé : Sihem Bensedrine

Nous mettons a la disposition de tous les photos de Sihem prises après son
passage a tabac.
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Hourriya/Liberté

et

Comité pour le Respect des Libertés

et des Droits de l’Homme en Tunisie

21 ter rue Voltaire. 75011 Paris

Email : maghreb-ddh@ras.eu.org

URL : http//www.maghreb-ddh.sgdg.org

 

 

La répression continue en Tunisie

Maître Radhia Nasraoui interdite de quitter le territoire

 

Nous avons salué l’arrivée à Paris, dans l’après-midi du 4 mai 2000, de Tawfik Ben Brik. C’est une victoire due à son courage et à sa ténacité, mais aussi à une mobilisation exceptionnelle, en Europe et dans les pays arabes, des media et de toutes les organisations engagées dans la lutte pour la liberté de la presse et pour le respect des droits de l’Homme en Tunisie.

 

Ce succès doit nous inciter à renforcer encore notre détermination à lutter contre la répression qui sévit en Tunisie. Une nouvelle preuve vient de nous en être donnée. Maître Radhia Nasraoui devait faire escale aujourd’hui à Paris avant de se rendre à Bruxelles à l’invitation de la section belge d’Amnesty International. Elle s’est présentée à l’aéroport de Tunis, munie de son billet d’avion, de son passeport et d’un visa, mais elle n’a pas eu l’autorisation d’embarquer. Rappelons qu’à la suite du procès qui l’avait condamnée à trois mois de prison avec sursis en août 1999, les autorités judiciaires avaient levé toute interdiction de sortir du territoire. Maître Radhia Nasraoui est une fois de plus victime du harcèlement permanent du pouvoir tunisien qui touche également ses filles privées de passeport et son mari Hamma Hammami, c!ontraint à la clandestinité depuis deux ans.

 

Nous appelons les media et tous les militants à poursuivre leur mobilisation pour que cesse la répression contre tous les militants des droits de l’Homme et contre tous ceux qui refusent le consensus imposé. C’est le cas, notamment du frère de Tawfik Ben Brik, Jalal Zoghlami, condamné à trois mois de prison ferme, de Fathi Chamkhi, Mohamed Chourabi, respectivement président et membre de RAID, en prison depuis le 8 avril et inculpés pour avoir exercé leur droit à fonder une association, et de Iheb Heni, propriétaire d’un magasin de photocopies, ou d’Abdelmoumen Belanes et de Fahem Boukkadous, détenus pour leur appartenance au PCOT, et de centaines d’islamistes arrêtés, torturés et détenus dans les prisons tunisiennes, à l’exemple de Ahmed Amari, en prison depuis juin 1997 et dont l’état de santé suscite les plus vives inquiétudes.

 

Nous réaffirmons que seule une amnistie générale et le respect scrupuleux des libertés individuelles et collectives sont les garants de la démocratie..

 

Fait à Paris, le 5 mai 2000

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Ben Brik Welcomed in Paris

« I come to France trailing along my hunger strike, and a witness to the martyred Tunisia, to this Algeria in silence. I would like to meet Mr. Chirac and tell him about the so-called Tunisian Miracle, and tell him of this Tunisia which sings and dances, where the stars are Mohamed Gauzouhi, Secretary of State for Security, and his torture associates. I also want to reveal the helplessness of those Tunisians behind bars whose only crime is that they dared to fight with pens. »

Regarding the statement by French Foreign Minister Hubert Vedrine about Ben Brik’s entry visa to France, the French minister said that it was granted on a humanitarian basis and that it does not mean that Mr. Ben Brik would be allowed to continue his campaign from France. Ben Brik replied: “I haven’t heard Mr. Vedrine, I heard my friends, those who deployed a media shield to protect me for ten years; those are my brothers.” When he was asked what would make him stop his hunger strike, he replied “If Ben Ali departs or if I am incarcerated so that I see Jalel [my brother] again. I just want to rest and then go back home to continue my fight.”

CRLDHT (Committee for the Respect of Liberties and Human Rights in Tunisia), FIDH (International Federation of Human Rights), RSF (Reporters Sans Frontieres), and Amnesty International have called for a gathering on Friday May 5th at ‘La Place de Trocadero’ in Paris, in support of the Tunisian journalist, and to demand the release of his brother, Jalel, and all prisoners of conscience and to call for the restoration of democracy and respect of human rights in Tunisia. The secretary general of the FIDH announced that this is “the beginning of the end of fear in Tunisia.”

Ben Brik was accompanied to the airport by British, Canadian, American and South African diplomats. Despite this, one of his companions, a Moroccan doctor, was attacked by policemen in the Tunis airport. The Air France flight was delayed for one and a half hours.

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Big Brother Protects Tunisians

Access to a new site restricted

Since Tuesday, Tunisian authorities have blocked al access to French channel TF1 website. Tunisians trying to access this site have discovered that it has become a restricted site. The reason for this restriction is that TF1 had been following the Ben Brik case in its news bulletins and website. TF1 is just the latest victim of Ben Ali’s policies. Other sites restricted in Tunisia include Raporters Sans Frontiers, Amnesty International, France2, and Canal Plus. The government’s success comes from its complete control of the two local Internet service providers Planet Tunisie and Global Net, which are owned by the President’s daughter.

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Lawyer Radhia Nasraoui Prevented from Leaving the Country

Me Radhia Nasraoui, a well-known human rights lawyer who has defended many victims of torture and political activists, was prevented from leaving the country on May 4th. Me Nasraoui was intending to travel to Brussels after receiving an invitation from Amnesty International’s section in Belgium.

Me Nasraoui has been a victim of harassment, police surveillance, physical attacks, office raids and harassment of her daughters for many years (See http://www.lchr.org/l2l/nasraouiupd0499.htm , http://www.lchr.org/l2l/tunisiaupd.398.htm.)

[See the communique of the CRLDHT in our new communiques section at our page:

http://www.chrtunisia.org.]

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End of an-Nahdha Movement Hunger Strike in London

After five days, members of an-Nahdha Movement ended their hunger strike which had begun on 1st May 2000, in solidarity with journalist Taoufik Ben Brik and to demand the release of over a thousand political prisoners in Tunisia. An-Nahdha expressed its “firm support for the victims of oppression in Tunisia such as journalists, trade unionists and political and human rights activists regardless of their political and ideological orientation”, reaffirmed its “steadfastness in the battle for human rights and for the release of all political prisoners” and called for cooperation “all political and social forces for a free Tunisia without any oppression, torture and prisoners of conscience”. For full communique, photos and communiques of previous days, please visit our website at:

http://www.chrtunisia.org.

 

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The Campaign for Human Rights in Tunisia

Please visit our Website at:

http://www.chrtunisia.org

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Pour voir L´article dans Al-Hayat sur les éléctions municipales cliquer ici:

Minni wa 3alaikom assalam.

 


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