7 juin 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2937 du 07.06.2008 archives : www.tunisnews.net


CNLT:La police tire sur une manifestation pacifique à Redeyef et assassine un jeune

AFP:Tunisie: manifestation à Paris

l’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie:COMMUNIQUÉ

AFP:Tunisie: l’armée déployée à Redeyef où le calme est revenu (dirigeant syndical)

AFP:Tunis regrette la mort d’un manifestant mais ne cédera pas à la violence (ministre) Astrubal:Tunisie : les autorités reconnaissent avoir abattu un Tunisien à Redeyef   

TunisiaWatch: Précisions d’une source officielle au sujet des actes de violence survenus à Redeyef

AFP: Tunis promet un procès équitable à un Tunisien expulsé d’Italie

Associated Press:Le ministre tunisien de la Justice assure que Human Rights Watch pourra visiter les prisons tunisiennes

L’Expression :Les Musulmanes et le web: L’extase et la violence

AFP:Le quartier général de l’Africom en Afrique n’est pas pour demain

AFP:USA/Torture – Enquête sur l’expulsion d’un Canadien en Syrie

AFP:Conseil des droits de l’Homme: Washington veut limiter le plus possible ses contacts 

AFP:Voile interdit: le président du parlement turc pour une constitution révisée

Reuters:Turquie/Voile-Le président de l’Assemblée se joint aux critiques

AFP:Turquie: l’interdiction du voile à l’université est contraire aux libertés (HRW)

Reuters:Turquie-Human Rights Watch critique la Cour constitutionnelle

 


CONSEIL NATIONAL POUR LES LIBERTES EN TUNISIE

Tunis le 07 juin 2008 La police tire sur une manifestation pacifique à Redeyef et assassine un jeune

 

Le CNLT est choqué par la nouvelle de l’assassinat du jeune tunisien, Hafnaoui Maghdhaoui, âgé de 25 ans, qui a été tué par balles par la police à Redeyef ce vendredi 6 juin. Ce tragique événement est survenu lors d’une marche pacifique organisée contre la cherté de la vie et pour le droit au travail par des citoyens de la région. La police a délibérément ouvert le feu  sur les manifestants, sans sommation et blessé 21 autres personnes dont un gravement atteint à la colonne vertébrale, après avoir annoncé par hauts parleurs l’établissement d’un couvre-feu. Il s’agit du deuxième jeune assassiné à Redeyef en l’espace d’un mois, dans une région qui était déjà en ébullition depuis de début de l’année et qui s’est dressée contre la paupérisation croissante qui frappe la classe moyenne au moment où les ressources publiques sont mobilisées pour enrichir davantage un clan de privilégiés proches du pouvoir aux dépens de la population ;        L’Etat a encore une fois privilégié l’option sécuritaire, comme unique réponse aux revendications légitimes de la population. Les services de sécurité sont allés jusqu’à provoquer des scènes de pillage et d’incendie d’établissements commerciaux, en vue d’éclabousser la crédibilité de ce mouvement revendicatif et justifier ainsi des arrestations arbitraires au motif d’assurer l’ordre et réprimer des délits de droit commun, alors que depuis cinq mois que ce mouvement s’est déclenché, aucune scène de ce genre n’a été relevée.   Le CNLT qui s’inquiète de cette escalade, considère que les explications apportées par une source officielle, sont indécentes et constituent une forme de justification de l’assassinat de citoyens qui ont organisé une marche pacifique pour exiger leur droit au travail et exercé ainsi un droit fondamental garanti par la constitution et les instruments internationaux.   Il présente à la famille endeuillée ses sincères condoléances et exige que les coupables de ces exactions et notamment ceux qui ont donné l’ordre de tirer sur les manifestants soient jugés et sanctionnés. Il appelle la société civile à former une commission d’enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les événements de Redeyef.   Pour le CNLT La porte parole Sihem Bensedrine
 


Tunisie: manifestation à Paris

 
 
07/06/2008 | Mise à jour : 16:44 | . Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées aujourd’hui à Paris pour dénoncer la « répression policière » tunisienne contre les manifestations dans la région minière de Gafsa (sud-ouest) où un jeune homme de 25 ans a été tué hier. Le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’Homme Bechir Tekkari a dit « regretter » samedi la mort d’un manifestant lors des affrontements survenus vendredi à Redeyef, expliquant que les forces de l’ordre étaient intervenues contre des individus qui fabriquaient des cocktails Molotov. Il a démenti que des actes de vols et pillage aient été commis. Source: AFP DECLARATION Un mort et des dizaines de blessés par balles sont tombés à l’issue d’une nouvelle journée d’affrontements entre la population et les forces de l’ordre à Rédeïef, ville minière du Sud-ouest tunisien. La persistance de la contestation sociale dans le bassin minier depuis le 5 janvier dernier et la tournure dramatique des derniers évènements attestent de la gravité de la situation et de l’inanité des atermoiements de la politique gouvernementale. La crise est grave et grosse de menaces quant à la stabilité sociale et politique du pays. Les habitants de Redeïef, Moulares et Metlaoui, réclament plus d’égalité dans la répartition des richesses nationales, plus de transparence et une égalité des chances dans l’emploi. Le mouvement est en effet parti d’une protestation contre le népotisme et l’opacité dans le recrutement à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) et contre le chômage endémique qui sévit dans une région particulièrement frappée par la pauvreté. Les taux d’analphabétisme, d’échec scolaire et de chômage, particulièrement parmi les jeunes diplômés, sont des plus élevés dans le pays. La pollution fait des ravages parmi la population et dans l’agriculture en raison des fumées dégagées par les usines de traitement du phosphate et des dépôts de matières sulfuriques qui s’infiltrent dans la nappe phréatique. L’infrastructure hospitalière et sanitaire y est des plus rudimentaires. L’animation culturelle et artistique inexistante. L’investissement y fait gravement défaut et l’Etat fuit ses responsabilités. La région ne manque pourtant ni de ressources humaines ni de ressources naturelles. Des matières premières peuvent être transformées localement pour donner lieu à la création de briqueteries, d’usines de ciment ou de câbles. Des études réalisées à ce sujet croupissent depuis des années sur les étagères de la bureaucratie régionale et gouvernementale. L’Etat se doit d’accorder la priorité au développement des infrastructures routières, ferroviaires, hospitalières, scolaires et culturelles dans ces régions. Il y va de l’unité et de la stabilité du pays. Des incitations exceptionnelles doivent accompagner cet effort pour encourager les investisseurs privés à s’établir dans la région. En attendant, les Entreprises du Secteur Public, notamment la CPG et la SNCFT doivent s’associer à cet effort d’investissement en vue d’essaimer dans la région des entreprises de transformation, créatrices de richesses et d’emplois. J’adresse à l’occasion de ces évènements dramatiques mes vives condoléances à la famille du défunt Hafnaoui Ben Ridha Ben Hafnaoui, mort à l’âge de 18 ans, exprime ma sympathie et mon vœu de prompt rétablissement aux dizaines de blessés et réaffirme mon soutien total aux justes revendications des habitants du bassin minier. Je saisis cette occasion pour rappeler la nécessité d’instituer des assemblées régionales élues, comptables de leurs actes devant les électeurs. Ces Assemblées doivent disposer d’un budget suffisant pour prendre en charge les questions du développement régional. Il y va du sentiment d’appartenance national et de justice dans la répartition de l’effort de développement dans le pays. La réforme et la libéralisation du système politique constituent aussi une condition pour mettre fin au sentiment d’injustice engendré par le népotisme et la corruption. Elle impliquent l’abandon du traitement exclusivement sécuritaire des crises et le dialogue avec les représentants de la société civile, des porte- parole des mouvements sociaux en vue de résoudre les problèmes en suspens. Le déséquilibre régional, la faiblesse des investissements, le du chômage galopant, la corruption et le népotisme rampant ne sont pas propres au bassin minier. Ce sont des fléaux qui frappent l’ensemble du pays et réclament un changement politique. L’instauration d’un régime démocratique, représentatif et comptable de ses actes devant les citoyens au moyen d’élections libres, est on ne peut plus nécessaire pour la poursuite de l’effort de développement et le maintien de la stabilité et de la paix civile dans le pays. L’échéance de 2009 nous donne l’occasion d’exiger et d’imposer cette Réforme. Elle ne doit pas être par notre passivité ou notre myopie politique l’occasion d’une reproduction du même système autoritaire, de pouvoir personnel, de parti unique et de présidence à vie qui a touché à ses limites et menace par le vide politique qu’il crée de pousser le pays au bord du précipice. Unis nous créerons l’espoir Tunis le 6 Juin 2008 Ahmed Nejib Chebbi Candidat démocrate
Aux présidentielles de 2009


l’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie COMMUNIQUÉ
 
 
Ce samedi 7 juin, des militants de l’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie, ont distribué le texte (en pièce jointe) et en on fait plusieurs lectures amplifiées avec mégaphone. C’était sur la place Bellecour, très fréquentée ce samedi, à toute proximité des stands des consulats, dont celui de la Tunisie, à l’occasion des “fêtes consulaires” de Lyon. La veille, vendredi, un tractage avait déjà eu lieu, et une copie de la “lettre ouverte à Nicolas Sarkozy” (en pièce jointe), a été remise à chaque délégation consulaire  (54 pays représentés). REPRESSION GRAVISSIME EN TUNISIE : HIER VENDREDI, UN MORT, 18 BLESSES   La police tunisienne a tiré à balles réelles sur des centaines de jeunes manifestants qui protestaient, à REDEYEF, localité du bassin minier de la région de GAFSA,  où des mouvements sociaux sont violemment réprimés depuis janvier de cette année, mouvements qui, depuis, n’ont cessés de s’amplifier, s’étendant aux villes et régions voisines du sud ouest tunisien. dénonçant le chômage, le coût de la vie, la corruption et le clientélisme.   Un jeune homme d’une vingtaine d’annés a été mortellement atteint d’une balle dans un poumon, 18 autres personnes ont été blessées.   L’OBSERVATOIRE LYONNAIS POUR LA DEFENSE DES LIBERTES FONDAMENTALES EN TUNISIE (collectif rassemblant une dizaine d’associations comme la Ligue des Droits de l’Homme, Tunisie-Liberté, ATTAC – Rhône, RAID attac-Tunisie, avec le soutien d’Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme) déplore cette mort, ces victimes, condamne cette répression inacceptable.   De manière plus générale, l’Observatoire lyonnais dénonce depuis plusieurs années l’attitude du pouvoir tunisien, de son président le Général Ben Ali     La société civile tunisienne subit quotidiennement des persécutions :   la liberté de la presse est totalement inexistante, comme sont bafouées, discriminées, les liberté d’expression et d’association.   l’Association des Magistrats Tunisiens  est pourchassée. Les avocats courageux qui défendent les persécutés du régime Ben Ali subissent violences physiques et emprisonnement. Pour exemple, l’avocate Radhia Nasraoui, régulièrement maltraitée, aujourd’hui véritablement assiégée chez elle, ainsi que son mari,  l’opposant Hamma Hammami.   La politique de terreur est maintenue grâce à la torture qui menace chaque citoyen arrêté.   Alors secrétaire général de l’ONU, KOFI ANNAN déclarait le 23 juin 2000 « La TORTURE est un CRIME CONTRE L’HUMANITE que rien en saurait justifier et que doit combattre la communauté internationale » Nous ne pouvons accepter les nombreuses victimes  de sévices, maltraitances, tortures,  dans les postes de police, les villas et l’immeuble du Ministère de l’Intérieur.   Nous ne pouvons accepter que le général Ben Ali encourage et couvre ses responsables :   Nous ne pouvons accepter que Nicolas Sarkozy dise qu’en Tunisie  » l’espace de liberté progresse « .   Nous déplorons la place accordée à la représentation officielle de la Tunisie à l’occasion des « fêtes consulaires » organisées ces 3 jours à Lyon.   NOUS RENOUVELONS AUX AUTORITÉS FRANCAISES ET EUROPÉENNES NOTRE DEMANDE DE LA SUSPENSION DE LEURS AIDES A CE REGIME DE DICTATURE (conformément à l’article 2  de l’accord d’association Tunisie – Union Européenne  dans le cadre du partenariat Euro-méditerranéen., stipulant pour chacune des parties le  strict respect des droits de l’homme et de la démocratie)   NOUS SOMMES DETERMINES A RESTER MOBILISES POUR L’ELIMINATION DE LA TORTURE ET LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE


AFP, le 7 juin 2008 à 19h49

Tunisie: l’armée déployée à Redeyef où le calme est revenu (dirigeant syndical)

 

TUNIS, 7 juin 2008 (AFP) – L’armée tunisienne s’est déployée samedi après-midi à Redeyef (350 km au sud-ouest de Tunis) où le calme est revenu au lendemain d’affrontements qui ont fait un mort et 26 blessés, a indiqué un porte-parole du mouvement de protestation sociale, Adnane Hajji. « La situation est relativement calme et la population a été apaisée par le déploiement de l’armée qui a pris le contrôle des principaux points de la ville », a-t-il témoigné par téléphone à l’AFP. « Les renforts militaires –une quarantaine de camions et des blindés– ont commencé à se déployer dans la nuit de vendredi et devraient permettre le retrait des brigades de l’ordre public », a ajouté ce dirigeant syndical. Les autorités ont en outre promis des compensations aux habitants et commerçants de Redeyef, dont des biens auraient été volés ou saccagés par des agents de l’ordre, a-t-il poursuivi parlant de pertes en denrées alimentaires, vêtements, téléphones portables. L’entrée par la force « dans des commerces et des habitations au prétexte de pourchasser des protestataires était devenue une source majeure de provocation et de tension ces derniers jours », a-t-il estimé. Le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’Homme Bechir Tekkari qui a dit « regretter » samedi la mort d’un manifestant, a démenti que des actes de vols et pillage aient été commis par des agents de l’ordre. Les forces de l’ordre étaient intervenues « conformément à la loi » pour neutraliser des individus qui fabriquaient des cocktails Molotov et menaçaient l’ordre public, avait-il déclaré à la presse. AFP


AFP, le 7 juin 2008 à 16h11 Tunis regrette la mort d’un manifestant mais ne cédera pas à la violence (ministre)

   

 
TUNIS, 7 juin 2008 (AFP) – Le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’Homme Bechir Tekkari a « regretté » samedi la mort d’un manifestant lors des affrontements survenus vendredi à Redeyef (sud-ouest) mais a affirmé le souci du gouvernement d’empêcher toute protestation violente. « Nous regrettons cet incident d’autant que ces troubles sont exceptionnels en Tunisie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, au lendemain des violences qui ont fait un mort et plusieurs blessés par balles à Redeyef, dans la région minière de Gafsa (350 km de Tunis). M. Tekkari a cependant souligné la détermination des autorités à empêcher toute menace de l’ordre public, justifiant l’intervention musclée de la police par la « présence de danger contre l’intégrité physique des individus ». « Nous ne tolèrerons aucun recours de la violence et refusons qu’un point de vue quelconque soit imposé à l’Etat par la force », a-t-il déclaré en référence aux revendications sociales dans la région. Les affrontements ont opposé la police à des demandeurs d’emplois notamment. Le ministre a assuré que les forces de l’ordre avaient agi « conformèrent à la loi » et après les sommations d’usage, démentant des accusations portées par des meneurs locaux selon lesquelles celles-ci avaient tiré des balles réelles sans sommation. La situation a dégénéré lorsque les forces de l’ordre ont donné l’assaut à un groupe d’individus qui étaient en train de fabriquer des cocktails Molotov, a-t-il dit, affirmant que la police avait été la cible de ces engins. M. Tekkari s’est aussi inscrit en faux contre un « recours exclusif à l’option sécuritaire » pour régler des problèmes socio-économiques dans la région de Gafsa, faisant état de « nombreuses » mesures gouvernementales et projets en route pour satisfaire la demande d’emploi. Le ministre de la Justice présentait à la presse les détails d’une réforme du système pénitentiaire prévoyant une réduction notable des délais de détention et des facilités de réhabilitation et d’insertion des condamnés. AFP

Tunisie : les autorités reconnaissent avoir abattu un Tunisien à Redeyef

 
Astrubal Juste un commentaire avant de reproduire le communiqué : Pour rappel et à titre de comparaison : en mai 1968, malgré tout le désordre qui prit d’assaut les rues de la capitale française, pas une seule victime n’est tombée. Et aujourd’hui, 40 ans après, tout le monde rend hommage à ce préfet de la République, Maurice Grimaud, qui a fait ce qu’il a pu pour maintenir l’ordre. Et s’il n’y a eu aucun mort, c’est parce que l’un des principes fondateurs des Républiques démocratiques, celui de l’usage proportionné de la force, fut respecté. On ne canarde pas les citoyens pour disperser une foule, ni les abat pour empêcher – et à supposer que cela soit vrai- qu’un cocktail Molotov soit lancé. En Tunisie, encore un mort qui vient de tomber dans l’indifférence généralisée des médias officiels. Tout au plus, la TAP (sûrement contrainte par l’AFP) vient de sortir un bref communiqué. Selon une « fumeuse » source anonyme, on reconnaît la mort de ce tunisien abattu par les forces de l’ordre. La même source indique que « malgré les mises en garde lancées, conformément à la loi, par les forces de l’ordre, les éléments perturbateurs n’ont pas obtempéré, obligeant les forces de sécurité à intervenir. Ces évènements, précise le communiqué, ont entraîné la mort d’un élément perturbateur. Cinq autres ont été blessés ainsi que trois agents de l’ordre. » La Presse de Tunisie a repris ce communiqué pour le reléguer tout en bas  de la page de l’actualité politique (ici le fac-similé). Sur la Une rien. Ou, plutôt, comme d’habitude, tout va bien grâce à la litanie des directives « dans tous les domaines » et de toutes sortes. Pour le reste rien, nos compatriotes se font canarder et ni le président de la République, ni le premier ministre, ni le ministre de l’intérieur n’ont jugé nécessaire de s’adresser à la nation pour s’expliquer. On ne se dérange pas pour des culs-terreux qui revendiquent. On les canarde. Ce n’est pas un Tunisien qui vient d’être abattu par les forces de l’ordre, mais un élément perturbateur qui a été éliminé. Tout est dit dans le communique de cette «source officielle» et non moins lâche, tant elle est anonyme ! Astrubal, le 7 juin 2008 http://astrubal.nawaat.org www.nawaat.org

Précisions d’une source officielle au sujet des actes de violence survenus à Redeyef

 
Tunis 6 juin 2008 (TAP)- Une source officielle a publié, vendredi, le communiqué suivant au sujet des actes de violence survenus dans la région de Redeyef (gouvernorat de Gafsa). “Des actes de violence ont été commis par certains individus dans la région de Redeyef (gouvernorat de Gafsa). Ces actes ont fait l’objet d’une surveillance de la part des forces de sécurité pour contrer tous débordements éventuels. Des informations sont parvenues, vendredi, aux autorités que des éléments étaient en train de fabriquer des cocktails molotov en vue de les utiliser dans des actes de vandalisme, ce qui a imposé l’intervention des forces de sécurité qui ont essuyé des jets de ces engins incendiaires. Malgré les mises en garde lancées, conformément à la loi, par les forces de l’ordre, les éléments perturbateurs n’ont pas obtempéré, obligeant les forces de sécurité à intervenir. Ces évènements ont entraîné la mort d’un élément perturbateur. Cinq autres ont été blessés ainsi que trois agents de l’ordre. Le procureur de la République de Gafsa a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire pour déterminer les circonstances de ces événements et délimiter les responsabilités”. Décès de l’universitaire et homme politique Mohamed Charfi L’universitaire et homme politique Mohamed Charfi vient de décéder aujourd’hui vendredi 6 Juin 2008 des suites de la maladie dont il souffrait depuis quelques temps Universitaire de renom (1964-2003), professeur de droit et ancien doyen de la faculté de droit de Tunis, Mohamed Charfi été aussi président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme de 1981 à 1989 avant de devenir Ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur 1989 à 1994 dans le gouvernement du président Ben Ali. Son nom reste lié à la reforme de l’enseignement qu’il à mis en application et qui à été largement contestée par les milieux islamistes qui dominaient l’université à son époque. Dans la dernière partie de son livre « Islam et liberté » il s’est largement expliqué sur cette réforme qu’il à défendu jusqu’à la fin de sa vie. Mohamed Charfi été aussi un francophone convaincu et l’une des figures marquantes de la gauche tunisienne. Fondateur du groupe « perspectives tunisiennes » à l’animation de laquelle il a participé par ses écrits et par son engagement, ce qui lui a valu d’être arrêté et condamné à la prison qu’il a passé dans le sinistre bagne de Borj Erroumi. Après sa sortie du gouvernement il à regagné l’opposition et  joué un rôle de premier plan au sein de la gauche et dans l’opposition à la dictature instaurée par le président Ben Ali pour assurer sa présidence à vie. Personnage controversé, Mohamed Charfi a resté tout au long de sa vie le grand intellectuel de gauche, militant pour la démocratie et les droits de l’homme en Tunisie. (Source : « TunisiaWatch », le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 7 juin 2008) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/06/07/deces-de-l-universitaire-et-homme-politique-mohamed-charfi.html


 

AFP, le 7 juin 2008 à 17h33

Tunis promet un procès équitable à un Tunisien expulsé d’Italie

 
TUNIS, 7 juin 2008 (AFP) – Le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’Homme Bechir Tekkari a promis samedi un jugement « équitable » à un Tunisien expulsé d’Italie pour liens présumés avec le terrorisme et critiqué un avis de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) contre son expulsion. « Essid Sami Ben Kemais est déjà en contact avec ses avocats et sera rejugé dans les conditions d’un procès équitable et public », prévu le 2 juillet devant le tribunal militaire de Tunis, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Essid Sami Ben Kemais, alias Saber, 40 ans, a été remis mardi dernier par l’Italie à la Tunisie en dépit du fait que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait suspendu son expulsion. Critiquant cette suspension, M. Tekkari a affirmé que la CEDH « essaie de donner des avis sur des pays en dehors de l’Europe, sans leur permettre de faire entendre leur point de vue ». Il a rejeté les allégations de mauvais traitements évoquant en exemple le cas de Said Jaziri, un imam d’origine tunisienne dont l’expulsion du Canada en octobre dernier avait suscité des craintes injustifiées, a-t-il affirmé. Saber sera jugé de nouveau après avoir fait opposition à sa condamnation par défaut entre 2000 et 2007 en Tunisie à 115 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste opérant à l’étranger », avait indiqué à l’AFP son avocat Samir Ben Amor. Il avait été condamné par la justice italienne en février 2002 à six ans et deux mois de prison pour association de malfaiteurs à des fins de terrorisme et à l’expulsion d’Italie. Accusé de nouveau en 2005 de terrorisme dans un autre procès, Saber a fait l’objet une fois de plus d’un décret d’expulsion de la part du nouveau ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni, membre du mouvement populiste de la Ligue du Nord. Ses avocats avaient fait appel de la décision de l’expulser vers la Tunisie au motif qu’il risquait, selon eux, de subir la torture et des traitements inhumains et la CEDH avait accepté ce recours en ordonnant une suspension de l’expulsion. « Les condamnations seront révisées et le prisonnier aura tous les moyens d’assurer sa défense », a répété le ministre tunisien de la Justice. AFP
 


Associated Press, le 7 juin 2008 à 15h53 Le ministre tunisien de la Justice assure que Human Rights Watch pourra visiter les prisons tunisiennes

 
TUNIS (AP) —Le gouvernement tunisien « ne voit pas d’inconvénient » à ce que l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) visite les prisons tunisiennes, comme elle en a fait la demande, a déclaré samedi le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’Homme, Béchir Tekkari. « Nous discutons actuellement un projet d’accord dans ce sens avec HRW », organisation basée aux Etats-Unis, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse. Il a rappelé qu’un accord similaire existe déjà avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avec lequel « nous entretenons des rapports très positifs », a-t-il assuré. « Le CICR dispose d’une expérience et d’un professionnalisme en la matière dont nous tirons profit pour améliorer la situation dans nos prisons », s’est félicité le responsable tunisien. Plusieurs ONG décrient régulièrement « la promiscuité et autres conditions déplorables » prévalant dans les établissements carcéraux en Tunisie. Le ministre présentait à la presse de nouvelles mesures adoptées en conseil des ministres tendant notamment à limiter les délais de la détention préventive et à faciliter la réinsertion sociale des détenus libérés. Ces délais sont fixés actuellement à six mois de détention pouvant être prolongés de trois mois pour les délits et de six mois et une éventuelle prolongation de deux fois quatre mois pour les crimes. S’agissant de la récente condamnation d’un jeune salafiste à la peine capitale, le ministre a rappelé l’engagement pris par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali de ne jamais signer l’exécution d’une telle peine « pour des raisons humanitaires ». Saber Ragoubi, 24 ans, a écopé de cette peine maximale pour son implication, selon l’acte d’accusation, dans des affrontements armés qui ont fait fin décembre 2006 et début janvier 2007, 14 morts dont un militaire et un policier et 12 membres d’un groupe salafiste. AP Associated Press

Les Musulmanes et le web: L’extase et la violence

 
Iqbal Gharbi Peu à peu, les musulmanes montent au créneau, bousculent les préjugés, noyautent l’espace cybernétique et infiltrent la fabuleuse toile du world wide web. En fréquentant les sites web adressés aux (et visitées par les) femmes en terre d’islam, on fait des découvertes surprenantes, surtout lorsque l’exaltation de la violence et du martyre sont au bout. Suivez notre guide… Allégresse émerveillée, le web se féminise de plus en plus. Comble du bonheur, la grande révolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication touche les femmes en terre d’islam. Des milliers de sites s’adressent aux  musulmanes. Ces dernières créent des blogs, participent aux forums de discussions, expérimentent le chat. Elles se connectent, s’expriment, s’extériorisent, protestent, s’amusent ! Il faut dire que l’Internet offre une échappatoire aux sévères codes sociaux musulmans. En outre, il s’accommode bien des conditions psychosociologiques de la femme musulmane. Outil de la communication postmoderne, espace mi privé, mi public, il rappelle les célèbres salons littéraires («majaless el adab»). Les musulmanes bousculent les préjugés, noyautent l’espace cybernétique, infiltrent la fameuse Toile du www (world wide web). L’imagination au pouvoir La mode est donc au virtuel et le mariage de la femme et de l’Internet s’annonce, par conséquent, effervescent. Instrument de l’espace public planétaire habermassien (par allusion au philosophe allemand Habermas), le web semble cristalliser l’assise fondamentale de la société démocratique du XXIe siècle. Il favorise et fait ressortir ses valeurs  fondamentales : l’ouverture, la participation et la liberté d’expression pour tous. Plus précisément, Internet offre un certain nombre d’avantages importants : un accès facile ; pratiquement aucune règle, aucune autorisation préalable, aucun caprice bureaucratique, aucune censure ou autre forme de contrôle  gouvernemental ; un large public dans le monde entier ; des communications anonymes et rapides ; un faible coût et un contexte multimédia. La disparition des corps réels dans le cyberespace, l’ajout de prothèses à nos organes de perception et d’action (souris ; Webcam, etc.) et le brouillage des identités sur le réseau, facilitent  la rencontre avec l’autre. Bref, l’Internet permet toutes les libertés, l’imagination est au pouvoir ! Un espace de crispations identitaires En dépit de cet état de fait, le dépouillement des pages web des sites féminins musulmans peut nous valoir quelques regrets, voire un véritable désenchantement. Il parait évident que la majorité des sites web féminins existants appartiennent à la mouvance islamique. Cela  confirme, en outre, les thèses classiques de l’anthropologie culturelle concernant l’appropriation sociale du «progrès», qui affirment qu’un média, ancien ou nouveau, est fondamentalement un produit socioculturel enrobé d’une enveloppe technique. En conséquence, sans nier que le monde du virtuel s’ouvre comme un vaste univers d’innovation et de fantaisie, il est illusoire de penser que sa gestion échappe aux règles du monde réel. Cet espace peut, lui aussi, accaparer, monopoliser la parole, une parole puissante et persuasive. Un groupe est capable de mobiliser des ressources spécifiques les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour élaborer  des solidarités archaïques entre les membres et pour réactiver des crispations du sentiment identitaire. Il contribue ainsi à la constitution de «bulles culturelles» dans l’espace numérique sans garantir une réelle communication entre les cultures ni un dialogue authentique entre les hommes. L’espace universel annoncé par Habermas est en réalité le lieu de toutes les angoisses et de tous les fantasmes : un ghetto planétaire ! En effet, la plupart des sites féminins visités présentent un islamisme insidieux et à peine contenu. Ils proposent, à côté de la littérature théologique, des recettes de cuisine diététique, des conseils de décoration, d’hygiène ou des recommandations pour l’éducation des enfants, dans une vision simpliste, rigoriste et austère de la religion musulmane. Tous les sites visités mettent en relief les narrations du Coran et l’imitation du Prophète afin de proposer aux musulmanes des exemples et des guides pour régler les «bonnes» conduites pieuses au quotidien et pour trouver le droit chemin dans la vie moderne. «La caravane des prédicatrices» Ces sites «soft» distillent une idéologie sexiste et rétrograde. En les analysant et  en explorant les contenus des forums, on se rend compte que les rubriques les plus visitées et les thèmes les plus discutés sont le port du hijab, le «fiqh» (jurisprudence) féminin qui se résume aux questions de souillure et de pureté rituelle, et la médecine dite «islamique». La littérature sur le hijab est abondante. Le corps féminin est présenté comme un bijou précieux que nous devons mettre dans un écrin, c’est une perle rare et de grande valeur qui doit être gardée dans un étui, un diamant inestimable et étincelant que nous devons protéger des regards avides et envieux ! Ces métaphores en or, argent et pierres précieuses sont censées être les plus compréhensibles par la psychologie féminine ! La communauté des internautes musulmanes sollicite des instructions et des consignes bien précises à propos des normes théologiques du vrai hijab, sa taille, sa couleur, sa matière, etc., afin de le différencier des vrais faux hijabs. Les sites étudiés présentent des témoignages de femmes dont le voilement a bouleversé l’existence ! Des images de belles femmes voilées sont exposées pour donner l’exemple et susciter des vocations. Le site féminin «la caravane des prédicatrices» www.gafelh.com  propose aux internautes un cours spécial : comment  procéder au lavage rituel d’une dépouille de femme, comment l’envelopper dans son linceul, comment l’orienter dans l’espace etc. L’objectif didactique de ce cours macabre est de nous accabler et d’évoquer l’au-delà et la vie éternelle. Sa finalité pédagogique est de relativiser notre existence actuelle afin que ne nous investissions pas trop dans les plaisirs de la vie ni ne nous succombions au matérialisme ambiant ! Il faut noter que ce cours virtuel macabre a eu plus  de 7000 visites. Le thème le plus récurrent et qui semble angoisser les internautes musulmanes qui visitent le site «Roses de l’islam» www.roses.com concerne le fait de toucher le sexe d’un bébé en lui faisant sa toilette. La question qui se pose donc est si cela constitue une forme d’impureté et s’il nécessite le recours aux ablutions rituelles avant de faire la prière ! Quant à la question existentielle qui obsède les musulmanes surfant sur le site «Sœurs de l’islam» www.akhawat.islamway.com  elle concerne le statut juridique du maquillage, rouge à lèvre, mascara, fond de teint et autres produits  d’embellissement féminin, du défrisage des cheveux aux parfums en passant par les eaux de toilette qui contiennent une dose d’alcool. Ces dernières, perplexes et tourmentées, sollicitent des fatwas électroniques pour résoudre ces épineux problèmes de la vie quotidienne! Ainsi, des dignitaires des sites sont régulièrement consultés en direct par des femmes coupables de tout et de rien, désireuses de conserver les acquis modernes de ce  paradis terrestre et de s’assurer que l’autre céleste ne leur échappera pas. Les questions les plus désespérées, les plus désespérantes aussi, sont posées par des femmes instruites, prouvant ainsi qu’on peut vivre géographiquement au vingt-et-unième siècle et historiquement en l’an mille. Ces fatwas féminines reflètent, en outre, les tensions entre les anciennes racines religieuses et les goûts et les concepts occidentaux des soins de beauté propagés par la société de consommation. L’immuabilité promise par les cheikhs et la force de la longue durée exercent une véritable attraction sur celles qui cherchent des points de repère dans un monde incertain ! Nous remarquons aussi, au-delà de ces interrogations sur l’hygiène corporelle,  une orientation contre-culturelle des sites islamistes. Cette orientation illustre une volonté de se mesurer sur la scène de la modernité, en prenant celle-ci de front. La question de la femme, l’usage de son corps est au coeur de cette confrontation. Par ailleurs, à travers l’analyse sémantique des pseudonymes utilisés par les internautes femmes dans les forums de discussion, on peut remarquer une abondance de pseudonymes qui reflètent une identité unidimensionnelle et martyrisé : «Lumière de l’islam», «Rose de l’islam», «Lumière du monothéisme», «Celle qui aime le Coran », «Celle qui aime le Prophète», «Parfum du paradis», «La pudique », «Celle qui porte le hijab», «La combattante», «La fidaiyya», «Celle qui soutient la Palestine», «Celle qui soutient l’Irak», etc. Dans ces cas, l’identité imposée équivaut à une sorte d’aliénation de soi, car ce groupe de femmes ne peuvent pas prendre conscience de leur identité à partir de ce qu’elles possèdent, mais par ce dont elles ont été privées. Une culture de la mort D’autres sites comme ‘‘Al-Khansa’’, du nom de la poétesse arabe de la période antéislamique, ou ‘‘Moujahidat’’ sont plus virulents. ‘‘Al-Khansa’’ prône, dans sa page d’accueil, «el-wala wal-bara», c’est-à-dire la fidélité aux premiers musulmans et la rupture avec toute la culture des non musulmans, et expose des images de mitraillettes. Quant à ‘‘Moujahidat’’, elle propose un protocole d’entraînement militaire de 8 semaines. Son objectif est d’apprendre aux musulmanes à concilier vie familiale et djihad ! La fondation ‘‘As-Sahab’’, «Fondation for Islamic Media Publication», l’agence de communication extérieure d’Al-Qaida, diffuse sur ces sites féminins les cassettes, vidéos de propagande, images et prêches d’Oussama ben Laden. Cet arsenal médiatique contient des petits films de guerre mettant en scènes des jihadistes musulmanes en action dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, la Bosnie, la Tchétchénie Toute une culture de la mort y trouve un terreau fertile pour proposer une fin heureuse : la «chahada» (le martyre). Sa finalité est de cultiver la martyrologie par la diffusion post-attentat sur le Net des professions de foi des kamikazes. Elle entretient l’image des héroïnes et de la résistance dans l’inconscient collectif des destinataires. Ces enregistrements participent d’une volonté de transcender les mentalités, d’exhorter les foules d’internautes à vivre au rythme du jihad et à se reconnaître dans le sacrifice des «combattantes», dans lesquelles chaque musulmane est appelée à se reconnaître Nous pouvons trouver tous les instruments de l’agitation, de la propagande et de la mobilisation : testaments de kamikazes, interviews de Ben Laden et de Zawahiri, actions de moudjahiddines, films sur la torture dont sont victimes les musulmans dans les pays impies, poésies jihadistes chants lyriques sur l’islam, film en 3D pour illustrer les corans volants au ciel, déluges et séismes  pour préfigurer la colère divine, techniques rudimentaires de propagande et de formatage des esprits. La femme émerveillée, connectée sur le réseau, déconnectée du réel, cherche à s’évader de son monde trivial, à quitter sa morne réalité quotidienne, pour fantasmer et ne plus se réveiller ! Touchée  par la misère affective et le dénuement culturel régnants, cette femme est désensibilisée. Elle a besoin de se donner des extases plus fortes qu’une personne sensible, vivante, citoyenne qui participe activement à la vie de sa communauté. Le danger est réel, un sujet fragile, une adolescente en quête d’identité peut passer à l’acte, peut transposer sur le réel l’exaltation de la haine  éprouvée devant l’écran. De manière compulsive, elle peut répéter, l’extase, la jouissance de la violence. Dans le forum de discussion ‘‘Ikhlass’’, une gamine  tunisienne qui porte le pseudonyme de «Tanssim», nous parle du devoir du jihad. Elles exige des félicitations, non pas des condoléances, pour le décès de son frère chahid, Abou Saad Attounoussi, tué en «Irak islamique» à la fleur de l’âge ! Discours de haine, langage de violence Dans ce discours de rancœur, la vengeance, plutôt que le droit, se trouve souvent  légitimée. L’Autre est ravalé à un niveau infra politique, infra humain, d’où sont exclues toutes les règles éthiques. Avec cet adversaire, il n’est guère question de dialogue, de négociation ou de compromis car cela signifierait une reconnaissance de nature politique qui est, par définition, exclue. Cette  violence du discours peut être considérée comme une forme d’archétype de la violence, à l’intérieur de laquelle toutes les autres vont trouver les justifications conscientes et inconscientes pour s’exprimer au niveau interindividuel: la violence à l’égard  des enfants, des femmes, des faibles, des  malades, des dissidents, etc. Le langage fournit à la violence ses premières armes. Le verbe peut être  l’instrument le plus adéquat pour semer le doute et l’incompréhension, diviser, opposer, rejeter. Dans ce contexte fragilisé par des conflits ethniques et politiques, il s’avère utile de ré-enseigner à nos enfants la réflexion. Il est nécessaire de leur réapprendre, dans nos écoles, nos lycées, nos facultés l’ancienne différenciation platonicienne entre le sophiste qui cultive l’art de parler et qui s’adresse à l’émotionnel et le philosophe qui cultive l’art de penser et qui s’adresse à l’intelligence. (Source : « L’Expression » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 33 du 30 mai au 5 juin 2008) Lien : http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=468

AFP, le 7 juin 2008 à 06h52 Le quartier général de l’Africom en Afrique n’est pas pour demain

 
Par Jim MANNION WASHINGTON, 7 juin 2008 (AFP) – Les controverses autour du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) l’obligent à retarder l’implantation sur ce continent de son quartier général, aujourd’hui basé à Stuttgart en Allemagne, reconnaît le Pentagone. Les militaires américains espèrent toujours avoir un quartier général en Afrique à l’avenir mais ils ont admis que cela prendrait du temps pour dépasser la perception négative qu’en ont les Africains. « Au début, nous pensions que cela irait assez vite », a reconnu vendredi un responsable du ministère de la Défense ayant requis l’anonymat. Le problème est devenu évident quand le général William Ward,chef de l’Africom, a fait une tournée en octobre dernier en Afrique, juste après avoir pris ses fonctions. Plusieurs capitales  africaines, dont Alger et Lagos, ont refusé d’accueillir cette force. L’armée américaine insiste sur le fait qu’il n’est pas prévu d’établir des bases ou des garnisons permanentes en Afrique, seulement d’apporter une aide pour entraîner et équiper les arméesdes pays africains. « L’image qui a été véhiculée est qu’il s’agit d’une force d’intervention sur le continent (africain). Peu importe le nombre de fois où nous avons tenté d’expliquer ce qu’il en était, cela n’a pas semblé être entendu, » a poursuivi ce responsable. L’Africom, créé en 2007 et fort de 1.300 membres, s’est aussi attiré des critiques aux Etats-Unis où certains voyaient dans ce commandement une intrusion de l’armée dans la politique étrangère, traditionnellement chasse gardée du département d’Etat. A l’origine de ces soupçons, le nouveau type de commandement de l’Africom, militaire et civil, mis en place pour prévenir les menaces de conflits tout en collaborant à des efforts sur les plans économique, politique et de développement. Un diplomate partage le commandement de l’Africom et des experts civils venant d’autres agences gouvernementales ont été engagés. « Je crois qu’à certains égards nous n’avons pas fait ce qu’il fallait quand nous avons créé l’Africom, » a reconnu le mois dernier le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. « Mon opinion, à ce stade, est que les actes vont plus compter que les mots. Et je pense que nous devons agir étape après étape », avait-il ajouté. « Je pense que nous devons commencer (à collaborer) avec ceux qui sont intéressés par le développement de relations » avec l’Africom, avait souligné M. Gates. Le quartier général de l’Africom devrait demeurer à Stuttgart plusieurs années mais le Pentagone examine les différentes possibilités d’implantation après 2010, y compris sur la côte est des Etats-Unis. L’armée n’a cependant pas abandonné son idée originelle d’établir plusieurs quartiers généraux, avec peu de personnel, dans des pays qui accueillent également des bureaux de l’Union africaine. Le quartier général principal devrait être installé hors d’Afrique. Le commandement réfléchit également à la possibilité de développer la douzaine de bureaux de coopération militaire existant déjà en Afrique. L’espoir est que si les Africains trouvent un avantage à un renforcement de l’assistance en matière de sécurité, ils seront favorables à une présence régionale ou à une collaboration sur le continent, a relevé le responsable. « Cela prendra du temps et il n’y a pas lieu de se presser. Et nous n’allons pas nous précipiter sur ce continent pour aider des gens qui ne veulent pas l’être, » a-t-il conclu. AFP

AFP, le 7 juin 2008 à 03h00 USA/Torture – Enquête sur l’expulsion d’un Canadien en Syrie

 
WASHINGTON, 7 juin (Reuters) – Le département américain de la Justice a fait savoir vendredi qu’il enquêtait depuis un an sur des négligences présumées ayant conduit à l’expulsion d’un Canadien dans sa Syrie natale, où il dit avoir été torturé. L’enquête sur l’expulsion de Maher Arar, qui était soupçonné à tort d’activités terroristes, a été ouverte l’année dernière, après publication d’un rapport de l’inspecteur général du département de la Sécurité intérieure, dont certaines parties ont été déclassifiées cette semaine. Arar avait été arrêté en septembre 2002 à l’aéroport Kennedy de New York, alors qu’il revenait de Tunisie et rentrait au Canada. Détenu un mois aux Etats-Unis, il avait ensuite été renvoyé en Syrie, où il est resté emprisonné un an et dit avoir été torturé. Le rapport conclut que les responsables de la justice et de l’immigration n’ont pas respecté les procédures normales, qui impliquaient d’expulser Arar vers le Canada ou vers la Suisse, pays de provenance de son vol. Les services de l’immigration ont également estimé qu’Arar serait protégé de la torture par les conventions internationales et que « le renvoyer en Syrie ne devrait pas donner lieu à des tortures », malgré les craintes qu’il avait exprimées. Selon le rapport, les assurances données sur ce plan par la Syrie étaient faibles. L’inspecteur général Richard Skinner, auteur du rapport, a déclaré jeudi devant le Congrès ne pas exclure que les Etats-Unis ait envoyé volontairement Arar en Syrie, afin qu’il soit interrogé selon des méthodes contraires la loi américaine. Le gouvernement canadien a lavé Arar de tout soupçon de liens avec des groupes terroristes, et s’est excusé avant de lui payer plusieurs millions de dollars de dédommagement. La police canadienne semble avoir informé à tort les garde-frontières américains des soupçons sur Arar. REUTERS

AFP, le 7 juin 2008 à 06h33 Conseil des droits de l’Homme Washington veut limiter le plus possible ses contacts

 

 
Washington (AFP) Les Etats-Unis ont décidé de limiter au maximum leurs contacts avec le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Ils jugent son bilan « pathétique ». « La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a pris la décision que nous ne contacterions le Conseil des droits de l’Homme que quand nous penserons que les questions traitées sont d’un intérêt national profond pour les Etats-Unis », a déclaré le porte- parole du département d’Etat, Sean McCormack. Il faudra que les Etats-Unis « se sentent obligés de participer à une session », a précisé le porte-parole au cours d’un point de presse. « Notre scepticisme sur le fonctionnement du Conseil des droits de l’Homme, la façon dont il remplit son mandat et sa mission, est bien connu », a rappelé M. McCormack. « Il a un bilan assez pathétique ». Les Etats-Unis agiront au coup par coup, a-t-il précisé. « Nous aurons une approche plus réservée », a-t-il expliqué. « Nous allons choisir de façon plus sélective la façon et la fréquence de nos contacts avec le Conseil ». Les Etats-Unis ont refusé de participer aux travaux du Conseil des droits de l’Homme comme membre votant depuis sa création en2006. Ils accusent le Conseil de se focaliser presque exclusivement sur Israël et de ne pas s’occuper des violations des droits de l’Homme dans des pays comme la Birmanie, le Zimbabwe, la Corée du Nord, le Bélarus ou Cuba. AFP

AFP, le 7 juin 2008 à 13h49 Voile interdit: le président du parlement turc pour une constitution révisée

 
ANKARA, 7 juin 2008 (AFP) – La Turquie a besoin d’une révision de sa Constitution et de son système parlementaire, a déclaré samedi le président du Parlement, Koksal Toptan (AKP), déplorant une décision de justice interdisant le voile à l’université. La cour constitutionnelle a outrepassé ses fonctions en annulant un amendement proposé par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir et largement approuvé par le parlement en février dernier, a affirmé M. Toptan au cours d’une conférence de presse. Cet amendement autorisait les femmes à porter le foulard islamique dans les établissements universitaires. « Cette décision soulève des questions sur la séparation des pouvoirs. Elle suscite de profondes inquiétudes concernant le développement de notre démocratie », a estimé M. Toptan. « Je pense que c’est l’occasion de débattre d’une nouvelle constitution et d’un système bicaméral », a-t-il ajouté. « Un tel système réduira le poids qui pèse sur la cour constitutionnelle et lui permettra de travailler plus confortablement », selon lui. Le verdict, rendu jeudi par la Cour constitutionnelle de Turquie, annule un amendement très controversé à la loi fondamentale autorisant le voile dans les établissements universitaires, au motif qu’il porte atteinte au caractère laïc du pays inscrit dans ce texte. Le parlement turc était composé de deux chambres sous la constitution adoptée en 1961 mais est redevenu unicaméral avec la constitution votée en 1982, fruit du coup d’Etat militaire de 1980. AFP

Reuters, le 7 juin 2008 à 11h50 Turquie/Voile-Le président de l’Assemblée se joint aux critiques

 
ANKARA, 7 juin (Reuters) – Le président de l’Assemblée nationale turque, Koksal Toptan, a critiqué à son tour samedi la décision de la Cour constitutionnelle d’annuler la réformeautorisant le foulard islamique dans les universités. En agissant ainsi, a-t-il estimé, la Cour a violé les prérogatives de l’Assemblée. « La Cour constitutionnelle a pris une décision sur le contenu d’une loi votée par 411 élus de notre Assemblée alors que la constitution stipule clairement qu’elle doit se cantonner à des questions de procédure », a dit Toptan lors d’une conférence de presse. « Cette décision remet en question le principe de la séparation des pouvoirs », a-t-il ajouté. Il s’est prononcé en faveur de la rédaction d’une nouvelle constitution qui prévoirait la création d’un Sénat aux cotés de l’Assemblée nationale et veut également demander aux dirigeants des principaux partis politiques de se prononcer sur la décision de la Cour constitutionnelle. Réunie vendredi, la direction de l’AKP, parti au pouvoir depuis six ans en Turquie, a estimé que la Cour avait violé la Constitution en invalidant la réforme qui levait l’interdiction de porter le foulard islamique dans les universités. Cette question du voile joue un rôle central dans la tentative de dissoudre l’AKP pour menées antilaïques et de suspendre pour cinq ans de la vie politique 71 de ses membres, dont le chef de l’Etat Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. REUTERS

AFP, le 7 juin 2008 à 11h12

Turquie: l’interdiction du voile à l’université est contraire aux libertés (HRW)

 
ANKARA, 7 juin 2008 (AFP) – La décision de la justice turque d’interdire le port du foulard islamique à l’université est une violation de la liberté religieuse, a estimé samedi l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW). Le verdict, rendu jeudi par la Cour constitutionnelle de Turquie, annule un amendement très controversé à la loi fondamentale autorisant le voile dans les établissements universitaires, au motif qu’il porte atteinte au caractère laïc du pays inscrit dans ce texte. « Cette décision signifie que les femmes qui ont choisi de porter le voile en Turquie vont être obligées de choisir entre leur religion et l’éducation », déclare dans un communiqué Holly Cartner, directrice de HRW pour l’Europe et l’Asie centrale. « C’est vraiment décevant et cela ne présage rien de bon pour le processus de réformes », ajoute-t-elle. Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir, qui avait défendu l’amendement malgré les critiques, a estimé que la Cour a outrepassé ses fonctions, arguant que les juges ne peuvent se prononcer que sur la forme d’un amendement, pas sur le fond. Selon l’AKP, l’interdiction du voile à l’université est une violation de la liberté de conscience et du droit à l’éducation. Les forces du camp laïc, en premier lieu l’armée, les juges et les universitaires, considèrent en revanche le voile comme le symbole d’un islam politique et une violation de la séparation de l’Etat et de la religion. AFP

Reuters, le 7 juin 2008 à 10h29 Turquie-Human Rights Watch critique la Cour constitutionnelle

 
ANKARA, 7 juin (Reuters) – La décision de la Cour constitutionnelle turque, qui a annulé la réforme autorisant le foulard islamique dans les universités, est un coup porté à la liberté religieuse et aux droits fondamentaux, a déclaré samedi l’organisation Human Rights Watch. « Cette décision signifie que les femmes qui choisissent de porter le foulard en Turquie seront contraintes de choisir entre leur religion et leur éducation », estime dans un communiqué Holly Cartner, directrice de la division Europe et Asie centrale à HRW. « C’est une décision vraiment décevante qui ne présage rien de bon pour le processus de réforme » en Turquie, a-t-elle ajouté. Réunie vendredi, la direction de l’AKP, parti au pouvoir depuis six ans en Turquie, a estimé que la Cour constitutionnelle avait violé la Constitution en invalidant laréforme qui levait l’interdiction de porter le foulard islamique dans les universités. Cette question du voile joue un rôle central dans la tentative de dissoudre l’AKP pour menées antilaïques et de suspendre pour cinq ans de la vie politique 71 de ses membres, dont le chef de l’Etat Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. REUTERS

 

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