5 janvier 2012

 

 

TUNISNEWS
11 ème année, N°4206 du 05.01.2012
archives : www.tunisnews.net

 
 


Yazid Debbich: Réponse à M. le Député bernard debré suite à sa lettre à Moncef Marzouki

Jeune Afrique: l’Arabie Saoudite refuse d’extrader Ben Ali, dont le procès est reporté

Afrik: Ali Seriati protège Ben Ali et accuse Ridha Grira

Business News: Seriati commence à déballer des données inédites

Kapitalis: Tunisie. Réponse à la lettre ouverte de Bernard Debré à Moncef Marzouki

Les 4 verités: Arrêtons de payer pour la Tunisie

Slate Afrique: Tunisie: le pain avant l’islam et la démocratie

Business News: Tunisie – Nos enfants menacés d’embrigadement

Leaders: L’ambassadeur des Etats-Unis,Gordon Gray: je suis optimiste pour la Tunisie

Gnet: Ismaïl Haniyeh demain en Tunisie, Hamadi Jebali sera à son accueil

Espace manager: La Finance Islamique: Quelle place en Tunisie ?

 


Réponse à M. le Député bernard debré suite à sa lettre à Moncef Marzouki

 
Madame, Monsieur,
 
Comme vous le savez certainement, suite à la diffusion des voeux du Président tunisien Moncef Marzouki sur le site internet Mediapart, Monsieur le Député UMP Bernard Debré a adressé une lettre d’une rare violence à ce dernier, qui a été largement diffusée.
 
Nous avons été nombreux à être choqués par cette arrogance et condescendance. En tant que franco-tunisien de 29 ans, heurté par ces propos venant d’un élu censé me représenter, j’ai à mon tour adressé un courrier de réponse à M. Debré, que vous trouverez en pièce jointe.
 
Je ne sais pas si ce document présente un intérêt à la publication en l’état sur votre site déjà riche en informations, mais je tenais à le partager avec vous.
 
J’en profite également pour vous féliciter et vous remercier pour votre effort fourni depuis tant d’années.
 
Bien cordialement,
 
Yazid Debbich
0041786086988

l’Arabie Saoudite refuse d’extrader Ben Ali, dont le procès est reporté

Le procès de Zine el-Abidine Ben Ali et d’une quarantaine de hauts responsables de son régime pour leur rôle dans la répression sanglante de la révolution tunisiene a été reporté au 10 janvier. L’ex-dictateur est toujours en exil en Arabie Saoudite, pays qui refuse de répondre favorablement aux demandes d’extradition de Tunis.

Presque un an après sa fuite en Arabie Saoudite, Zine el-Abidine Ben Ali n’est pas près de voir son exil se terminer. Malgré les demandes répétées de Tunis, Riyad refuse toujours d’envisager l’extradition de l’ex-président tunisien, a indiqué mardi le président du tribunal militaire de Tunis, Hédi Ayari. « Nous avons demandé, à deux reprises son extradition, mais nous n’avons pas reçu de réponses », a-t-il déclaré.

L’extradition de Ben Ali est pourtant essentielle à la recherche de la vérité lors de son procès pour la répression du soulèvement populaire en Tunisie, lors duquel plus de 300 personnes ont trouvé la mort. Mardi, le tribunal de Tunis a d’ailleurs reporté au 10 janvier ce procès contre l’ex-président tunisien et une quarantaine de hauts responsables de son régime, a indiqué une source judiciaire.

« Totalement déconnecté de la réalité »

C’est la deuxième fois que ce procès est reporté. Il porte en particulier sur le rôle des ex-dirigeants tunisiens dans la mort de 43 manifestants et les blessures de 97 autres pendant la révolution, dans le gouvernorat de Tunis et dans d’autres villes du nord du pays comme Bizerte et Nabeul. Parmi les accusés figurent les principaux anciens chefs de la sécurité de Ben Ali, tels que Adel Touiri et Lotfi Zouaoui, mais aussi ses deux derniers ministres de l’Interieur, Ahmed Friaa et Rafiq Haj Kacem.

Lors de son interrogatoire, Adel Touiri a décrit le président déchu comme « totalement déconnecté de la réalité ». « Le 26 décembre, Ben Ali s’était entretenu avec le ministre de l’Intérieur, le commandant de la gendarmerie et moi-même pour parler de tout : de son fils, du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti alors au pouvoir) et des activités des ambassadeurs tunisiens à l’étranger, mais il n’a pas dit un seul mot sur la situation sécuritaire qui s’était embrasée », a-t-il raconté.

Si une quinzaine de hauts responsables, dont les deux anciens ministres de l’Intérieur et l’ancien chef de la sécurité présidentielle, sont en détention préventive et seront donc bien présents à leur procès, 27 accusés, toujours dans la nature, en seront absents.

Source: ”Jeune Afrique” Le 04-01-2012

Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120104091507/violences-justice-tunisie-zine-el-abidine-ben-alitunisie-l-arabie-saoudite-refuse-d-extrader-ben-ali-dont-le-proces-est-reporte.html


Ali Seriati protège Ben Ali et accuse Ridha Grira

Ali Seriati, le chef de la sécurité de l’ancien président Ben Ali a été entendu mardi 3 janvier lors de l’audience du tribunal militaire de Tunis, portant sur l’affaire des martyrs et des blessés pour la période du 17 décembre 2010 au 17 janvier 2011. Pour lui, l’ancien dictateur n’était au courant de rien : « on n’a pas pu informer Ben Ali de la mort des trois citoyens à Menzel Bouzaïène, parce qu’il était en train de dîner à Dubaï. Et tout le monde sait que lorsqu’il mange, pour rien au monde il ne faut le déranger ». Pour Ali Seriati, le responsable serait plutôt le ministre de la Défense nationale, Ridha Grira, qui avait le commandement des forces de sécurité, de la Garde nationale et de l’armée. La suite du procès est prévu pour le 10 janvier 2012 avec notamment l’audition du directeur de la salle des opérations au ministère précise businessnews.

Source: ”Afrik.com” Le 04-01-2012

Lien: http://www.afrik.com/breve37918.html


Seriati commence à déballer des données inédites

Lors de l’audience du mardi 3 janvier 2012 au tribunal militaire de Tunis, portant sur l’affaire des martyrs et des blessés dans le Grand Tunis et 4 autres gouvernorats du pays, le général Ali Seriati a commencé à déballer des données inédites sur ce qui s’est passé du 17 décembre 2010 au 17 janvier 2011. Selon les dires de Seriati, l’ancien président Ben Ali devait partir à Dubaï le 17 décembre 2010, mais l’incident de l’immolation par le feu de Bouazizi et le fait que Leïla Trabelsi était encore souffrante suite à une opération d’esthétique, le voyage a été reporté. D’ailleurs, ajoute t-il, « on n’a pas pu informer Ben Ali de la mort des trois citoyens à Menzel Bouzaïène, parce qu’il était en train de dîner à Dubaï. Et tout le monde sait que lorsqu’il mange, pour rien au monde il ne faut le déranger ». Le général Seriati a tenu à révéler, que c’est lui-même et un des gendres de Ben Ali qui étaient derrière le discours de ce fameux 13 janvier, tout en niant toute relation de la sécurité présidentielle avec les confrontations entre les policiers et les manifestants durant toute la période des manifestations. D’ailleurs, toujours selon ses dires, l’audit effectué le 16 janvier 2011 a démontré qu’aucune cartouche ne manquait aux armes de la garde présidentielle. Le même prévenu a tenu à préciser que durant les derniers jours précédant le 14 janvier, toutes les forces de sécurité, de la Garde nationale et, bien entendu, l’armée nationale, se trouvaient sous le commandement du ministre de la Défense nationale à l’époque, Ridha Grira et que le ministre de l’Intérieur, n’avait plus aucune autorité, même pas sur les forces de sécurité intérieure. Il ajoutera que s’il n’a pas poussé Ben Ali à prendre l’avion, la Tunisie aurait ressemblé à la Libye, la Syrie et le Yémen. Après cet interrogatoire, l’audience a été reportée au 10 janvier 2012 pour entendre d’autres accusés dont notamment le directeur de la salle des opérations au ministère de l’Intérieur, qualifiée de « boîte noire » de ce département et du pays. A noter, enfin, qu’aucune demande de libération conditionnelle n’a été acceptée par la Cour.

Source: “Business News” Le 04-01-2012

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%E2%80%93-Seriati-commence-%C3%A0-d%C3%A9baller-des-donn%C3%A9es-in%C3%A9dites,520,28565,3


Tunisie. Réponse à la lettre ouverte de Bernard Debré à Moncef Marzouki

Par Jamel Dridi

En écrivant une lettre ouverte à Moncef Marzouki sur des propos de ce dernier (sortis de leur contexte), Bernard Debré se trompe. Une erreur qui cache les vraies raisons de sa colère.

Par une lettre que je qualifierai de très musclée, vous avez largement exagéré les propos du président tunisien, Moncef Marzouki. Ce dernier ayant demandé aux dirigeants français de ne pas jouer sur le sentiment d’islamophobie existant actuellement en France dans le cadre des futures élections présidentielles.

Vous savez très bien, M. Debré, que Moncef Marzouki, qui possède de nombreuses attaches tant intellectuelles que personnelles avec la France, n’a pas voulu s’en prendre à un pays ami de la Tunisie.

Vous savez très bien aussi que vous sortez aussi ses propos de leur contexte car vous n’ignorez pas qu’ils ont été prononcés dans le cadre de vœux chaleureux adressés au peuple français via l’excellent site Médiapart (que j’invite à consulter largement).

Vous faites d’ailleurs complètement fi de ce message de sympathie envoyé pour n’en retenir qu’une petite partie que vous sortez de son contexte. Cette sélectivité m’étonne.

Mais le plus important n’est pas là car l’énervement que l’on ressent dans votre lettre tire sans doute sa source ailleurs. Et cet ailleurs, pour ne pas passer par quatre chemins, se trouve sûrement dans la nostalgie d’une ère délicieuse pour une partie du pouvoir français. Un temps où les dirigeants français tiraient les fils des «pantins» comme Ben Ali pour reprendre votre expression (expression qui est si juste finalement). Un pantin Ben Ali qui, pour rappel, a choyé de nombreux politiques français avec des séjours gratuits dans des hôtels de luxe tunisiens quand au même moment il torturait des hommes et des femmes qui ne recherchaient que la liberté. Si vous avez de l’énergie à dépenser pour défendre l’honneur de la France, ce serait d’ailleurs plutôt sur ce terrain qu’il faut le faire car bénéficier de séjours luxueux de la part d’un dictateur quand on se dit représentant d’un pays défenseur des droits de l’Homme est beaucoup plus grave.

Là aussi, il y a une certaine sélectivité dans vos combats qui me laisse perplexe.

Eh oui, la françafrique, prolongement de la colonisation, se meurt et ni vous ni personne ni pouvez rien car pour paraphraser notre ancêtre commun, Victor Hugo, l’Afrique est en marche et rien ne peut l’arrêter. L’Histoire écrit effectivement sous nos yeux avec de grands et larges traits la véritable indépendance des peuples africains. Certes, il reste encore ici et là quelques pantins mais tout le monde sait que leurs jours sont comptés et que leur papas protecteurs n’ont plus les moyens de les maintenir sur leur trône face à leur peuple qui sont démocratiquement en forme ces temps-ci.

M. Debré, votre colère feinte sur des propos tenus sur la France ne ramèneront pas cette françafrique et n’empêcheront pas la Tunisie d’aller vers la souveraineté totale quel qu’en soit le prix à payer et les tentatives déclarées ou secrètes pour que ce processus n’aille pas à son terme.

Quant à l’islamophobie, c’est un sujet inquiétant et hélas si réel dans notre beau pays qu’est la France. Si l’on n’en est pas encore à raser les mûrs en tant que musulmans en France même si tous les jours des cimetières musulmans sont profanés, que des femmes musulmanes voilées à force d’être stigmatisés se font insulter et cracher dessus dans la rue, que presque tous les ans désormais l’Assemblée nationale vote une loi sur le port du voile, même si l’on ne rase pas les murs, comme je vous le disais, pensez-vous qu’elle n’existe pas en France cette islamophobie?

Vous allez sans doute me répondre que non et qu’encore une fois le musulman français que je suis joue sa petite musique victimaire. Alors, en bon rationaliste que vous êtes, permettez-moi de vous rappeler un sondage Ifop publié dans le très sérieux journal ‘‘Le Monde’’ début 2011 qui dit que «pour environ 40% des Français et des Allemands, l’islam représente ‘‘plutôt une menace’’ et que 68% des Français estiment que ‘‘les musulmans ne sont pas bien intégrés dans leur société’’». Alors ce sondage, qu’en pensez-vous. Niez-vous toujours que l’islamophobie existe? Bien évidemment, je ne veux pas ici vous rappeler la condamnation pour racisme d’un ancien ministre de l’Intérieur ni les déclarations douteuses sur l’islam et les musulmans par certains politiques. Mais je peux approfondir la question si vous le souhaitez.

Pour finir, cher compatriote Debré (et c’est très amicalement que je suis prêt à vous offrir un bon couscous tunisien à l’œil), si lors de la campagne électorale qui vient nous pouvions éviter un nouveau débat sur l’identité nationale qui se transformerait en attaque en règle des musulmans comme la dernière fois ou un énième débat sur le voile ou la burqa ou une énième longue soirée de palabre sur une supposée menace terroriste islamiste… bref si nous pouvions parler d’autre chose comme de la crise économique dans laquelle nous sommes, des inégalités sociales croissantes, des discriminations à l’emploi dont sont victimes les jeunes français d’origine immigrée, etc., ce serait plutôt bien et peut-être un peu plus constructif.

Quant à ce Marzouki, ce rêveur en burnous, malicieux, vivant un conte de fée merveilleux que seule une démocratie peut offrir (ah moi aussi je me rêve un jour de devenir président français, moi le basané que je suis, est-ce possible?). Quant à ce Marzouki, vous disais-je, laissez-le dire ce qu’il veut. Vous le savez si bien docteur Debré, les médecins, parce qu’ils sont mauvais politiciens, disent (et écrivent) souvent de grosses âneries.

Bien à vous.

Blog de l’auteur.

Source: ”Kapitalis” Le 04-01-2012

Lien: http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/7670-tunisie-reponse-a-la-lettre-ouverte-de-bernard-debre-a-moncef-marzouki.html


Arrêtons de payer pour la Tunisie

Le 13 décembre dernier, Nicolas Sarkozy a félicité le président de la république de Tunisie, Moncef Marzouki, au lendemain de son élection et l’a invité à effectuer une visite officielle en France quand il le voudrait. De plus, notre chef de l’État a réaffirmé que la France était prête à aider la Tunisie « notamment sur le plan économique » (sic). Comme chacun sait, notre pays jouit d’une économie si florissante qu’il peut se permettre une attitude dispendieuse en­vers un pays qu’on a pourtant déjà aidé. Rappelons-nous que, début avril, Alain Juppé, en visite à Tunis, déclarait : « Nous allons mettre en place une aide massive à la Tunisie. » Effectivement, dans ses valises, il apportait 350 millions d’euros. Une telle aide aurait pu recevoir quelques remerciements. Il n’en a rien été. Nous avons essuyé, au contraire, de la part des « récipiendaires » des propos plutôt vexants. Ainsi, le 19 octobre, sur radio Express FM, Rachid Ghannou­chi, aussitôt après le succès de son parti islamiste Ennhada aux élections législatives, a regretté que les Tunisiens soient devenus « Franco-Arabes » dans leur langage et il a insisté sur l’identité arabe du pays (et dire qu’en France, on nous refuse de parler de l’identité française !) : « Nous sommes Arabes et notre langue, c’est la langue arabe… On est devenu Franco-Arabes ; c’est de la pollution linguistique ! » (Français pollueurs, Français payeurs !) Le nouveau président tunisien, qui a vécu un tiers de sa vie en France (il a été étudiant, puis médecin), n’est pas plus élogieux à notre égard. Sur le site du « Figaro », il ne dissimulait pas une certaine rancœur à l’égard de la France qui « reste dans des schémas obsolètes ». Il ajoutait : « Nous sommes condamnés à nous entendre. » (Traduction personnelle et familière : Nous avons besoin de vos pépettes !). « La Françafrique ne passera plus par la Tunisie » (et un compliment de plus pour la France !) Dans ces conditions, on se demande s’il est raisonnable de la part de Nicolas Sarkozy de proposer à la Tunisie une aide supplémentaire. Dans un premier temps, en avril, enivré par l’odeur du jasmin, notre pays a aidé, grâce à son concours financier, à « secouer un régime autoritaire et policier » (Alain Juppé). Effort poursuivi en mai, lors du sommet du G8. La Tunisie a réclamé 25 mil­liards de dollars sur cinq ans (en principe un prêt, mais, en réalité, sans aucune garantie de remboursement). Nicolas Sarko­zy a annoncé, pour sa part, que la France participerait à hauteur d’un milliard d’euros. L’aide apportée à la Tunisie doit s’arrêter maintenant. La France, pays riche de dettes, n’a pas à supporter plus longtemps les dettes qui ne nous sont pas imputables. La générosité a ses limites ! Attendons de voir, maintenant que la « démocratie » est rétablie, si le régime mis en place par le parti islamiste Ennhada, qui se dit « modéré », fera mieux que Ben Ali, autoritaire certes, mais laïque. Il y avait alors de la répression, mais qui peut croire qu’il n’y en aura pas avec un gouvernement islamiste ? Il est irresponsable de la part de Nicolas Sarkozy d’imposer à la France de nouvelles charges pour assister plus longtemps la Tunisie. Il y a déjà tant à faire dans notre propre pays

Source: Les 4verites Hebdo” Le04-01-2011

Lien. http://www.les4verites.com/Arretons-de-payer-pour-la-Tunisie-4254.html


Tunisie: le pain avant l’islam et la démocratie

Le 23 octobre, les Tunisiens se sont rendus aux urnes pour participer aux premières élections depuis le printemps arabe. De l’avis général, ces élections ont été libres et justes, ce qui est une victoire pleine de sens dans une région longtemps soumise à la dictature. Avec une participation d’un peu plus de 50%, la majorité des Tunisiens—environ 40%—ont glissé dans l’urne un bulletin pour Ennadha, le parti de la renaissance, représentant des islamistes modérés. Malgré la victoire très nette de ce parti sur ceux qui le talonnaient, un certain nombre de formations à l’esprit plus laïque ont remporté un pourcentage équivalent des suffrages, ce qui signifie qu’il ne s’agit pas là d’une victoire absolue pour le camp islamiste. Au vu de la répression subie par les partis politiques et de la période relativement courte entre la révolution et les élections, ce résultat ne reflète pas vraiment clairement les préférences des citoyens ordinaires.

L’opinion tunisienne très divisée

Peu de temps avant les élections, entre le 30 septembre et le 11 octobre, le deuxième volet d’un sondage d’opinion conduit dans onze pays, le Baromètre arabe a été organisé en Tunisie. Les conclusions de cette enquête ont révélé que la victoire d’Ennahda ne traduisait pas une franche aspiration à un système politique plus religieux. L’enquête donne également un aperçu des préoccupations politiques des citoyens ordinaires dans un sens plus large, de leur opinion de la révolution et de la transition politique actuelle en Tunisie, ainsi que de leur préférence quant au type de système politique qui leur semblerait convenir pour diriger leur pays.

Si l’on s’en tient au résultat des élections, il semble y avoir une division plus ou moins égale entre partisans et opposants de l’islam politique. Certaines données fournies par le baromètre arabe le confirment. Interrogés sur les bases nécessaires pour établir les règles de la loi, 65% des sondés indiquent être d’accord avec la déclaration selon laquelle le gouvernement ne devrait faire appliquer que les lois de la charia, tandis que 84% estiment que le gouvernement devrait prendre en compte le désir du peuple. Un pourcentage encore plus élevé—86%—trouve que le gouvernement devrait faire appliquer la charia dans certains domaines et rédiger des lois en accord avec la volonté du peuple dans d’autres. Ce qui indique que les Tunisiens pensent que l’islam devrait influencer certains éléments de la vie politique. On peut donc en déduire que les Tunisiens privilégient des lois tirant à la fois leurs racines dans la volonté du peuple et en accord avec la loi religieuse.

L’islam, une affaire personnelle?

D’autres indicateurs laissent penser que les Tunisiens ne désirent pas tant que cela voir l’islam jouer un rôle significatif dans la vie politique. Bien que des divisions existent à l’intérieur du parti, Rached Ghannouchi, à la tête d’Ennahda depuis longtemps, ne cesse d’affirmer que lui et son parti représentent une tendance progressiste du réformisme islamique plutôt qu’un mouvement cherchant à instituer un État islamique. Cette vision du rôle de l’islam en politique—informatif mais pas moteur—semble correspondre aux désirs d’une majorité de sondés. Lorsqu’on leur demande spécifiquement le rôle que l’islam devrait jouer dans la vie publique, une confortable majorité répond qu’il devrait être réduit au minimum. Par exemple, 78,4% d’entre eux ont répondu que les membres du clergé ne devraient pas influencer le choix des électeurs, seuls 30,6% estiment qu’il vaudrait mieux pour la Tunisie que des responsables plus religieux occupent des fonctions publiques, et seulement 25,4% que des membres du clergé devraient influencer les décisions du gouvernement. En outre, pour 78,5% des personnes interrogées, la religion est une affaire personnelle qui doit rester séparée de la vie sociale et politique. Ainsi, si de nombreux Tunisiens estiment que les lois ne devraient pas aller à l’encontre de la charia, la plupart ne désirent pas que la religion ou les religieux jouent un rôle actif dans la vie publique.

Pourquoi les Tunisiens ont-ils voté pour Ennahda?

Quoiqu’il en soit, Ennahda en tant qu’organisation est perçu de façon plus favorable que l’on pourrait s’y attendre à la lumière de son identification délibérée avec l’islam et le mouvement islamiste. Environ la moitié des sondés (49,4%) déclarent faire confiance à ce parti. Ce niveau de confiance dépasse celui accordé à de nombreuses organisations, y compris à l’Union générale tunisienne du travail (37,8%), aux organisations de la société civile (43,8%) et aux partis politiques en général (28,2%). Ce niveau de confiance est considérablement plus élevé pour d’autres acteurs politiques cependant, notamment pour le gouvernement de transition (66,3%), les tribunaux (55,9%), la police (61,2%) et les forces armées (92,6%).

Malgré ce haut niveau de confiance accordé à Ennahda, le soutien affiché au parti est considérablement plus bas. Quand on a demandé aux personnes sondées quel parti représentait le mieux leurs aspirations politiques, sociales et économiques, seules 11,9% ont cité Ennahda. Pourtant, lorsqu’on leur a demandé pour quel parti ils voteraient lors des élections, 19,9% ont répondu Ennahda, ce qui implique sans doute que les facteurs locaux et la sélection des candidats étaient des éléments clés du succès électoral d’Ennahda. D’autres facteurs contribuent également à expliquer pourquoi la part des suffrages remportée par Ennahda est bien supérieure à la proportion de personnes sondées favorisant le programme islamiste du parti. Notamment les démarches d’Ennahda qui a efficacement encouragé ses électeurs à se rendre aux urnes, effort bien supérieur à celui d’aucun autre parti. Il faut aussi compter avec la légitimité acquise après des années d’opposition au régime de Ben Ali. En outre, l’un des observateurs internationaux s’est entendu confier que de nombreux Tunisiens ont choisi de voter pour Ennahda parce que le parti connaît les personnes impliquées dans la répression systématique, et, par conséquent, qu’il est le mieux placé pour s’assurer que d’importants membres de l’ancien régime ne se réintroduisent pas dans l’arène politique.

Interrogés sur la révolution les jours qui ont précédé les élections, la moitié des sondés ont affirmé qu’elle leur avait été bénéfique tandis que pour 40% d’autres personnes, la situation était restée plus ou moins la même. Seuls 10% estimaient que ces changements politiques avaient aggravé leur situation.

Des revendications économiques

Les citoyens restent dans leur majorité assez optimistes sur les changements à long terme rendus possible par la révolution. Une grande majorité pense qu’un système démocratique va naître (93,5%), ainsi que de meilleures opportunités économiques (94,9%), une amélioration du respect des droits humains (93,9%), un état de droit (92,4%) et une plus grande justice sociale (92,5%).

Si les Tunisiens aspirent à des changements radicaux par rapport à l’ancien système, la plupart attribuent les causes profondes de la révolution à des griefs économiques. Selon 63% des sondés, la principale cause des soulèvements était le mécontentement économique tandis que pour 17,9%, il constituait le 2e facteur en termes d’importance. La raison la plus communément avancée ensuite est la corruption du système, avec 16,7% des sondés estimant que c’était la raison la plus importante, et 45,4% pour qui cela représentait le 2e facteur principal. En comparaison, seuls 13,9% des sondés estiment que l’aspiration à la liberté politique était la raison majeure derrière les soulèvements. De toutes petites minorités ont cité d’autres facteurs, comme l’instauration d’un État islamique ou la volonté de mettre un terme aux politiques pro-occidentales de la Tunisie.

Étant donné la nature des griefs qui ont motivé la révolution, rien d’étonnant que les préoccupations économiques dominent encore l’arène politique. Presque 70% des sondés ont déclaré que les inquiétudes économiques telles que l’inflation et le chômage étaient les défis les plus importants auxquels étaient confrontés les Tunisiens. Viennent ensuite les problèmes de la corruption (12,9%) et de la sécurité intérieure (7,5%).

En comparaison, 1,9% seulement des personnes sondées ont cité la consolidation de la démocratie et 1,4% estimaient que la tenue d’élections libres et justes était le plus grand défi à relever par leur pays. Toutefois, ces chiffres ne veulent pas dire que les Tunisiens ne sont pas pour la démocratie. D’ailleurs 90% des sondés sont d’accord pour dire que si la démocratie peut présenter des problèmes, elle reste le meilleur mode de gouvernement. De même, pour 98,3% un système démocratique représente un bon ou un très bon moyen de diriger la Tunisie.

La démocratie reste à construire

En outre, ce manque d’intérêt dans les défis politiques ne semble pas s’expliquer par la conviction que la transition démocratique ait déjà été consolidée. Au contraire, seuls 28,1% des sondés estiment que la Tunisie est plus proche de la totale démocratie que de la complète dictature.

Quoi qu’il en soit, il est clair que les Tunisiens estiment que certains objectifs associés à une démocratie libérale ont été atteints. Une grande majorité (90,2%) juge que l’on peut critiquer le gouvernement sans peur. Pourtant, lorsqu’on leur demande d’évaluer le niveau de démocratie et de respect des droits humains dans le pays, seuls 26,7% le trouvent bon ou très bon contre 18,6% qui le trouvent mauvais ou très mauvais. La réponse la plus courante est de loin qu’il n’est ni bon ni mauvais (45,6%), ce qui ne fait que conforter l’idée qu’à leurs yeux, il reste beaucoup à faire dans le domaine politique.

Une explication possible de cette évaluation plutôt basse du niveau de démocratie et de ce manque d’intérêt pour les impacts de la politique est la manière dont les Tunisiens comprennent la démocratie. Plutôt que de la penser en termes d’abord politiques, comme c’est couramment le cas dans beaucoup de démocraties libérales occidentales, pour de nombreux Tunisiens et de ressortissants d’autres pays, comme le montre le baromètre arabe, la démocratie relève d’abord de la sphère économique. Pour près de la moitié des Tunisiens (48,3%), la principale caractéristique d’un gouvernement démocratique est un petit écart de revenus (21,1%), la fourniture des biens et services de base à tous les membres de la société (22,4%) ou l’élimination de la corruption (4,8%). En comparaison, 27,4% estiment que la caractéristique la plus importante est la tenue d’élections libres et justes, 11,3% estiment que c’est la possibilité de critiquer le gouvernement et 11,1% que c’est l’égalité des droits politiques pour tous les citoyens.

Quel système politique?

L’une des principales tâches de la nouvelle assemblée constituante élue est de rédiger une constitution qui définira le futur système politique. L’une des décisions les plus critiques consistera à déterminer si la Tunisie se dotera d’un système présidentiel ou parlementaire. Cette question complexe a été soumise aux personnes interrogées, dont beaucoup, sans surprise, ont répondu qu’elles n’en savaient rien (21,5%). Parmi celles qui avaient une opinion sur la question, la majorité était pour un système parlementaire (52,9%). Seules 15,4% ont indiqué être favorables à un système présidentiel semblable à celui qui existait entre 1957 et la chute de Ben Ali, tandis que les 32% restant ont indiqué qu’elles préféraient un mélange des deux.

Si les Tunisiens veulent un système parlementaire, ils recherchent aussi un système plus civil que religieux par nature. Plus de trois quarts (76,5%) des personnes sondées ont indiqué vouloir un État civil contre 23,5% un État religieux.

Dans l’ensemble, les Tunisiens ont des préférences claires et marquées pour l’avenir de leur pays. Les aspirations à un système démocratique—dans les grandes lignes—sont fortes et il existe un vaste consensus selon lequel le rôle du parlement dans le processus politique devra être plus important qu’avant. Surtout, malgré la victoire significative d’Ennahda dans les élections de l’assemblée constituante, la grande majorité des Tunisiens souhaitent un État civil et qu’un rôle limité soit réservé à l’islam dans le processus politique, bien que la plupart s’accordent à dire que les lois devraient en règle générale être en accord avec la charia. En conséquence, la popularité future d’Ennahda dépendra sans doute de sa capacité à demeurer un parti islamiste modéré.

Il apparaît aussi clairement que les Tunisiens continuent de placer de grands espoirs dans les réalisations de la transition politique actuelle, bien que leur préoccupation première soit la perspective d’un meilleur avenir économique. Si les aboutissements politiques ont leur importance, le baromètre arabe montre que la révolution a été inspirée par un désir de plus grandes opportunités économiques, qui restent au cœur des exigences du Tunisien moyen. Ainsi, tandis que l’assemblée constituante débattra des mérites des différentes formes de gouvernement représentatif, il est impératif que le gouvernement de transition ne perde pas de vue les problèmes économiques et qu’il promeuve des réformes qui bénéficieront à toutes les sphères de la société. Faute de quoi, quelle que soit la tendance politique déterminée par le projet de constitution, les griefs contre le système vont probablement persister.

Source: “Slate Afrique” Le 04-01-2011

Lien: http://www.slateafrique.com/79369/pain-avant-islam-democratie-tunisie


Tunisie – Nos enfants menacés d’embrigadement

Photo prise dans une association islamique du côté de Nabeul, selon le commentaire accompagnant cette image circulant sur Facebook. Dans cette association, les filles et les garçons sont séparés. Les filles, bien qu’elles soient toutes impubères, portent le voile, comme si leurs cheveux allaient exciter les pulsions sexuelles de leurs camarades garçons, tout aussi impubères. Bandeau vert sur le front à l’instar de ce que l’on voit dans des mouvements djihadistes palestiniens. Dès leur jeune âge, on apprend aux filles qu’elles ne sont qu’un objet sexuel… On apprend aux garçons qu’ils ne sont que des mâles qui ne peuvent retenir des pulsions animales… Embrigadement ? En cours… Cela se passe en Tunisie, moins d’un an après la révolution. Ibn Khaldoun, Tahar Haddad ou Bourguiba n’arrêtent pas de se retourner dans leur tombe…

Source: “Business News” Le 04-01-2012

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Nos-enfants-menac%C3%83%C2%A9s-d%C3%82%E2%80%99embrigadement-,520,28566,3


Airbus ne quitte pas la Tunisie où elle devra créer 1.500 emplois

Après la réunion qu’il a tenue avec Hamadi Jebali, Fabrice Brégier, directeur général d’Airbus Tunisie, a nié toute intention du constructeur de quitter la Tunisie ou d’arrêter ses investissements dans la zone industrielle de M’ghira.

Le responsable français a affirmé, suite à son entretien avec le Premier ministre, que «la confiance placée en la Tunisie est toujours forte, et que beaucoup de garanties sont données de la part du nouveau gouvernement pour soutenir l’investissement ainsi que de mettre à sa disposition toutes les compétences nécessaires».

Selon M. Brégier, l’usine du groupe aéronautique à El M’ghira, dans la banlieue de Tunis, n’a pas connu d’intenses contestations de la part du personnel étant donné que des pourparlers ont été menés et ont abouti à des hausses de salaires. Selon lui, «il est envisageable que l’activité de l’usine d’Aérolia soit élargie avec notamment de nouveaux investissements. A l’horizon 2015 nous comptons créer 1.500 emplois, contre 400 actuellement», a-t-il aussi indiqué.

Aérolia, c’est un investissement de 60 millions d’euros qui a démarré en 2009 dans un site que le constructeur loue temporairement dans la zone industrielle d’El M’ghira en attendant de construire sa propre usine qui s’étendra sur une superficie de 90.000 mètres carrés, d’ici la fin de l’année en cours.

Source: “Kapitalis” Le 04-01-2012

Lien: http://www.kapitalis.com/kapital/35-entreprise/7673-airbus-ne-quitte-pas-la-tunisie-ou-elle-devra-creer-1500-emplois.html


La Tunisie officiellement membre de la Berd

C’est désormais officiel. La Tunisie est devenue membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), ce qui lui permettra d’être un nouveau site pour les investissements de la banque.

L’annonce officielle de ce membership concerne aussi la Jordanie. «Les deux pays ont postulé pour l’adhésion à la banque en 2011, manifestant leur confiance quant à l’importance de la contribution de l’institution et son aide à l’exécution des programmes économiques et des réformes politiques. La Tunisie et la Jordanie joignent ainsi l’Egypte et le Maroc comme actionnaires de la Berd dans la région Sud et Est de la Méditerranée. L’Egypte et le Maroc sont en effet des membres fondateurs de la Banque depuis sa création en 1991», lit-on dans un communiqué publié aujourd’hui en anglais et qui annonce cette nouvelle.

Les quatre pays sont en effet concernés par le programme d’aide lancé à l’occasion de la tenue du sommet des G8 à Deauville en France au mois de mai dernier, «en guise de réponse aux changements historiques qu’a connus la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord», ajoute le communiqué.

La Berd compte mettre en œuvre une capacité d’investir 2.5 milliards d’euros par dans la région du Sud et de l’Est de la Méditerranée.

Toute décision de s’engager dans des investissements doit être approuvée par l’ensemble des actionnaires et devra prendre en considération les réformes politiques et économiques entreprises par chacun des pays concernés.

Source: “Kapitalis” Le 04-01-2012

Lien: http://www.kapitalis.com/kapital/34-economie/7672-la-tunisie-officiellement-membre-de-la-berd-.html


L’ambassadeur des Etats-Unis,Gordon Gray: je suis optimiste pour la Tunisie

Commencée en septembre 2009, la mission de l’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, lui a permis de vivre en plein le déclenchement de la révolution qui s’est soldée par la chute du régime déchu et l’amorce des premières phases de transition. Depuis sa première affectation au Maroc en tant que volontaire du Corps de la Paix, puis en tant que diplomate dans nombre de capitales (Le Caire, Islamabad, Amman, Ottawa et Bagdad), et au Département d’Etat à Washington, il a particulièrement suivi avec attention l’évolution de la situation politique dans le monde arabe. Se retrouvant au coeur de la révolution tunisienne, il était bien outillé pour l’analyser. Sa lecture qu’il a bien voulu partager avec Leaders, est intéressante :

« La révolution tunisienne est l’oeuvre du peuple qui, en la déclenchant, a inspiré le monde entier et le peuple américain, dit-il. Aujourd’hui, nous voyons tous comment cette révolution s’est propagée dans d’autres pays, l’Egypte, la Libye, la Syrie et ailleurs. Les Etats-Unis d’Amérique réaffirment leur soutien à la révolution tunisienne — le Président Barack Obama s’y implique personnellement – et y apportent l’appui requis, notamment pour le développement économique et la promotion du secteur privé ». «Ce qui est important à relever, ajoute-t-il, c’est le progrès réalisé. La Tunisie renvoie un message clair d’un gouvernement responsable et transparent et s’achemine avec succès sur la voie de la transition démocratique. Le pays a réussi à passer par deux étapes décisives : la stabilisation et l’organisation des élections de la Constituante, le 23 octobre, puis, dès lors, la mise en place de l’Assemblée nationale constituante». Comment entrevoit-il les perspectives d’avenir ?« Je suis optimiste, répond-il, et j’ai des raisons objectives pour l’être. D’abord, les progrès significatifs accomplis par la Tunisie depuis la révolution. Malgré les 23 ans de despotisme, la société civile fait montre d’un rôle important dans le cadre de la transition démocratique, comme l’a également accompli la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution présidée par le Pr Ben Achour. Les Tunisiens montrent leur capacité à identifier les vrais problèmes et parvenir au consensus quant à leur solution. Maintenant, il faut se concentrer sur la situation économique. L’année 2012 sera très importante, surtout avec les effets de la crise économique internationale qui se répercute inéluctablement sur le pays et il va falloir faire face à de nombreux défis, notamment celui de l’emploi ». « Ce que je relève, déclare-t-il, c’est qu’il y a une détermination des partis politiques à travailler ensemble, que ce soit au sein de la coalition ou de l’opposition, dans un même élan sincère pour servir le pays. Certes les nouveaux dirigeants n’ont pas une grande expérience de gouvernement, ce que personne ne peut leur reprocher, tant ils étaient exclus de toute participation, mais ils sont capables de faire preuve de leur compétence. La priorité étant de relever les défis économiques, même si nombre de facteurs, issus de la crise internationale, ne sont pas sous leur contrôle direct.»

Source: “Leaders” Le 04-01-2012

Lien: http://www.leaders.com.tn/article/l-ambassadeur-des-etats-unis-gordon-gray-je-suis-optimiste-pour-la-tunisie?id=7358


Ismaïl Haniyeh demain en Tunisie, Hamadi Jebali sera à son accueil

Le chef du gouvernement palestinien, Ismaïl Haniyeh, arrive jeudi en Tunisie dans une visite officielle, de deux jours, à l’invitation de Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien, selon la presse palestinienne, relayant des sources du mouvement Ennahdha. Le Premier ministre palestinien de Gaza sera accueilli à l’aéroport jeudi après-midi par Hamadi Jebali. Il rencontrera, par la suite, Moncef Marzouki, président de la République. Haniyeh va également s’entretenir pendant son séjour avec Mustapha Ben Jaâfar, président de l’assemblée nationale constituante. Il va prononcer un discours devant les élus de la constituante, dont la date n’a pas été encore arrêtée. Ismaïl Haniyeh effectue actuellement une visite en Turquie, où il a bénéficié d’un accueil chaleureux, notamment au parlement.

Source: “GlobalNet” Le 04-01-2011

Lien: http://www.gnet.tn/revue-de-presse-nationale/ismail-haniyeh-demain-en-tunisie-hamadi-jebali-sera-a-son-accueil/id-menu-958.html


La Finance Islamique: Quelle place en Tunisie ?

La finance islamique a connu une évolution mémorable durant les deux dernières décennies dans la région Nord Afrique. À cet égard, la Tunisie a connu l’expérience bancaire islamique depuis 1983 avec l’incorporation de la banque al baraka et qui intervient en tant qu’institutions offshore. Plus tard, l’expérience tunisienne continue avec l’installation de la banque islamique « NOOR Islamic Bank » qui est venu offrir ses services et répondre aux besoins de la clientèle de l’Afrique du Nord. La finance islamique se développe ultérieurement en Tunisie avec la création d’une première banque islamique nommée Zitouna en 2010 qui a occupé une position dominante durant les deux dernières années. Quoique mal-connue par les Tunisiens, la finance islamique a contribué au financement des projets, comme l’aménagement des Berges du Lac de Tunis et le projet TIFERT qui a été financé par la banque islamique de développement (BID). À l’heure actuelle, en dépit du développement et des changements qu’a connu la Tunisie, la finance islamique occupe une place importante dans le développement de l’économie. C’est dans ce sillage que la Tunisie a évoqué lors des plusieurs séminaires et divers colloques l’importance de cette finance participative et son rôle éthique dans le développent de la société dans le but d’attirer les experts en finance islamique et explorer les opportunités qui s’offrent à eux afin de créer des emplois se basant sur les différents instruments financiers qu’offrent la finance morale ( Mousharka, Moudharba…) et d’identifier les obstacles qui freinent son développement. Cela n’est possible que si, et seulement si, les efforts se réunissent pour l’intérêt de la Tunisie .Dans ce sens, un ensemble de conditions doivent être remplies pour que la finance islamique émerge dans tout le pays. Recommandations pour de meilleures pratiques Suite aux conjonctures économiques qu’a vécu la Tunisie, un ensemble de reforme s’impose afin de relancer une phase prometteuse et créer de nouvelles sources de richesse pour permettre l’allocation optimale des fonds investis. Pour Cela, un ensemble d’actions correctives et d’ajustements sur tous les plans doivent être entreprises. Tout d’abord, il faut créer un rendez-vous entre les chercheurs en la matière et les professionnels (banquiers, financiers, investisseurs) afin de réduire le gap existant entre eux en terme fonctionnel d’industrie islamique. Ensuite, il faut soutenir la création de banques islamiques. Dans ce sens, l’État doit intervenir pour encourager les investisseurs à placer leurs fonds dans tous types de finance qui se basent sur les normes morales de la Charia. De même, une restructuration au niveau du paysage bancaire tunisien doit être établie afin de permettre aux banques de consolider leurs assises financières. Cela se justifie par la marge de résistance réduite devant les éventuels chocs vu que le système bancaire tunisien est sensible actuellement aux différents risques. De la même manière, un ensemble d’ajustements fiscaux et réglementaires devront être établis pour permettre aux banques islamiques d’opérer sous leurs propres cadres réglementaires et fiscales. Enfin, il faut élaborer un programme de formation dans les universités tunisiennes. Dans ce sens, il faut encourager les instituts de l’enseignement supérieurs à lancer un programme universitaire pour pallier les insuffisances de maîtrise des de base. En conclusion, nous dirons que l’industrie bancaire islamique est un secteur prometteur et un terrain à exploiter et à développer en Tunisie afin de hisser notre pays au rang de centre de la finance islamique en Afrique.

Source: “Espace manager” Le 04-01-2011

Lien: http://www.espacemanager.com/finance/la-finance-islamique-quelle-place-en-tunisie.html

 

 

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