5 avril 2007

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2509 du 05.04.2007

 archives : www.tunisnews.net


CNLT: Lourdes condamnations et atteintes aux droits de la défense LTDH: Communiqué Le prisonnier politique Ridha Boukadi: Appel AP: Italian minister says Tunisia underestimates terrorist threat from North Africa AFP: La reconnaissance d’Israël est dans l’intérêt des Palestiniens (D’Alema) AP: Tunis et Rome prônent une « coopération plus étroite » dans la lutte contre le terrorisme AFP: M. D’Alema évoque à Tunis la paix au Proche-Orient Le Temps: Conférence de presse de massimo D’Alema La Presse: M. Massimo D’Alema, au cours d’une conférence de presse :«Le bilan de ma visite est très positif» Le Temps : Elites politiques et dérives populistes Le Temps : Les privatisations dans les services:Après Tunisie Telecom, les concessions des aéroports d’Enfidha et de Monastir rabaisseront la dette extérieure Le Temps : Violence à l’égard de la femme:Pas de statistiques, pas de données : manque de visibilité AP: Natation: Mellouli accueilli en héros à Tunis Lecteur Assidu: La TAP se surpasse Angola Press: Décès de l`international togolais Tadjou Salou AFP:Large soutien pour une intervention de l’ONU en cas de génocide (sondage)


 

Le numéro 13 de Mouwatinoun est en ligne sur www.fdtl.org Vous pouvez visualiser la totalité de son contenu en cliquant sur ce lien :


Conseil National pour les Libertés en Tunisie 

Tunis, le 3 avril 2007 

Lourdes condamnations et atteintes aux droits de la défense

 

Le 30 mars 2007, la chambre criminelle n°27 de la Cour d’Appel de Tunis, présidée par le juge Mannoubi Hamidane, a prononcé son jugement dans l’affaire n°27/9068, dans laquelle étaient déférés, en état d’arrestation, Karim Mchichi et Bilel Hejri, ainsi que Mohammed Amine Ayadi et Béchir Ben Saïd, en état de fuite.
Elle a confirmé les jugements rendus en première instance, condamnant Karim Mchichi (23 ans) et Bilel Hejri à neuf ans d’emprisonnement et cinq ans de contrôle administratif  et les accusés en fuite à trente ans d’emprisonnement et cinq ans de contrôle administratif pour des accusations relevant de la loi antiterroriste.
Le procès a été entaché d’irrégularités en violation flagrante des droits de la défense. Le tribunal n’a pas voulu vérifier les dates et les circonstances des arrestations des accusés, en refusant de questionner Karim Mchichi sur la date et les modalités de son arrestation, et de lui demander s’il avait été soumis à la torture. Cet accusé avait été livré aux autorités tunisiennes par les autorités syriennes et le dossier n’en comportait pas mention, en d’autres termes, le tribunal s’est dessaisi du contrôle de l’arrestation que maître Abderraouf Ayadi a caractérisée comme arbitraire et contraire aux dispositions des conventions internationales ratifiées par la Tunisie et relatives à l’arrestation et la garde à vue.
La défense a également fait remarquer que le jugement en première instance se fondait sur un rapport de la police politique contenant un descriptif d’organisations qualifiées de terroristes, vide d’argumentations étayées par des écrits ou des publications qui n’ont pas été montrées à l’accusé pour qu’il puisse les commenter.
Le dossier était vide de preuves de culpabilité sinon des aveux extorqués aux accusés sous la torture physique et morale que ces derniers avait décrite à leurs avocats. La défense a conclu au caractère politique de l’affaire, le procès ayant repris les thèses officielles et sortant du champ judiciaire où le droit doit prévaloir

 

Le CNLT (…)
Pour le Conseil
La porte-parole
Sihem Ben Sédrine

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme Tunis le, 22 mars 2007

Communiqué (traduit de l’arabe)

 
Les services de sécurité poursuivent leurs violations du droit de réunion allant jusqu’à interdire à des partis politiques légaux et à des associations reconnues de se réunir dans leurs locaux ou à en interdire l’accès à certains citoyens. En dehors de tout cadre légal, ces violations sont imposées par le recours à la force. Ainsi, le « Comité du 18  Octobre pour les Droits et les Libertés » est empêché de tenir ses réunions internes, qui se tenaient habituellement au siège du Parti Démocratique Progressiste ou à celui du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés, depuis que des agents de police généralement en tenue civile interdisent l’accès de ces lieux à toute personne non affiliée  aux partis en question. Un siège permanent est imposé aux membres du Comité et à leurs domiciles. ainsi une réunion prévue le 5 mars 2007 au domicile de M. Jalloul Azzouna, membre du Comité et par ailleurs président de la Ligue des Écrivains Libres a été avortée de la sorte. Cette interdiction de réunion a également touché les bureaux de certains avocats dont    Me. Raouf Ayadi qui a été empêché le 13 mars d’accueillir les membres du Comité de Soutien à M. Jalel Zoghlami privé de l’exercice de sa profession d’avocat par le recours du Procureur général en annulation de son inscription au  barreau de Tunis. Au même moment le bureau de Me. Mokhtar Trifi, avocat et président de la LTDH était assiégé par des forces de police qui en interdisaient l’entrée à M Hamma Hammami, porte parole du PCOT venu transmettre une plainte relative aux persécutions policières dont il faisait l’objet et qui a été violemment agressé pour avoir refusé d’évacuer le lieu. Le bureau de Me. Ayachi Hammami a fait l’objet des mêmes pratiques durant une longue période et a été également interdit d’accès à M. Lotfi Hajji, président du Syndicat des Journalistes. Des agents de police ont empêché le dimanche 18 mars M. Zied Douletli, membre du Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés d’accéder au siège du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés pour participer avec certains membres représentant la société civile et des partis politiques à une réunion avec des membres du  groupe socialiste du Parlement Européen. Le 19 mars 2007, une délégation du Parti Communiste Ouvrier Tunisien composée de M. Hamma Hammami et Abdelmoumen Belâaanes a été empêchée par la police d’atteindre le siège du Parti Démocratique Progressiste pour y rencontrer des membres de la direction de ce parti malgré les protestations de son secrétaire général Mlle Maya Jribi, Le 8 mars, la police avait également encerclé le siège du Conseil National pour les Libertés en Tunisie pour y interdire la tenue d’une conférence de presse d’une délégation de l’organisation « REPRIVE » en visite en Tunisie dans le cadre d’une campagne internationale pour la fermeture du camp de Guantanamo et aider certaines familles tunisiennes à défendre leurs membres qui y sont détenus. Tout en considérant comme un signe positif la tenue à son siège de la conférence de presse pour la présentation du rapport annuel sur les défenseurs des droits de l’homme organisée conjointement avec la FIDH et l’OMCT, le Comité Directeur de la Ligue rappelle à cette occasion que l’ensemble des locaux  de ses sections régionales sont assiégés depuis septembre 2005 par des forces de police qui en empêchent tout accès et souhaite la levée de toutes ces interdictions, ainsi que celles imposées à son siège national. Le Comité Directeur de la LTDH dénonce ces violations répétées du droit de réunion et les agressions perpétrées à l’encontre des militants politiques ou des  droits humains et rappelle aux autorités concernées que la loi de 1969 relative à l’organisation des réunions garantit ces droits à la seule condition d’information des autorités en cas de réunion publique. La LTDH demande donc aux autorités de permettre aux partis politiques et  aux associations de jouir pleinement de ce droit et d’ordonner la levée des sièges imposés aux locaux de la Ligue , aux sièges de partis politiques et aux  cabinets de certains avocats. .Pour le Comité Directeur Le Président Mokhtar TRIFI


 

Au nom de Dieu le très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

 
Lundi 26 mars 2007, j’ai été conduit de la prison de Mornaguia au Tribunal de Première Instance de Mannouba pour l’instruction menée par le vice procureur de la République, Monsieur Dali, au sujet de la plainte pour agression que j’ai déposée contre un gardien de la prison, le dénommé Abdelhamid Dridi. Ont été également entendus comme témoins des détenus de droit commun. Il est apparu au cours de cette séance d’instruction qu’il y avait intention de changer le cours de l’affaire et de l’orienter contre moi, bien que j’ai affirmé au cours de la procédure que c’était moi qui avais été lésé et agressé. J’ai noté également que mon dossier ne contenait pas les documents médicaux qui ont dû être retirés. Aussi, j’espère que Maître Samir Ben Amor, qui suit le dossier de l’affaire, me rendra visite à la première occasion. J’invite aussi tous les frères avocats tunisiens à m’aider et me soutenir.

Ridha Boukadi Prison civile de Mornaguia Le 2 avril 2007 Remarque : je publie cette lettre telle que je l’ai reçue par mail, Noureddine Khemiri, Allemagne (Traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)


Italian minister says Tunisia underestimates terrorist threat from North Africa

Associated Press, le 4 avril 2007 à 20h15
TUNIS, Tunisia (AP) _ Italian Foreign Minister Massimo d’Alema pressed for closer collaboration in fighting terrorism during talks here Wednesday and said that Tunisian officials tend to underestimate the threat. D’Alema’s visit to Tunisia followed a trip to Morocco. He is to visit Algeria in mid-April. The three North African countries face a potential threat from an Algerian-based group calling itself al-Qaida in North Africa. The group is the renamed Salafist Group for Call and Combat, an insurgency movement that has joined forces with al-Qaida. The Italian minister called his talks here « very positive and fruitful. » However, he also told reporters that « Tunisian authorities … tend to under-dramatize the threat reported by the media, stressing that the message that al-Qaida is spreading in the Maghreb does not correspond to reality. » Controlling migratory fluxes was another topic of d’Alema’s discussions, and the minister said that reforms were in the works in Italy to improve immigration policies and how immigrants are received. « Immigration is useful for the Italian society and economy on condition that it be organized and takes into account the needs and demands of Italian companies, » he said. He added, however, that combating illegal immigration and criminality surrounding it is crucial. Italy is Tunisia’s second biggest trading partner after France and some 60,000 Tunisian workers live in Italy. Associated Press

La reconnaissance d’Israël est dans l’intérêt des Palestiniens (D’Alema)

 
AFP, le 4 avril 2007 à 19h48 TUNIS, 4 avr 2007 (AFP) – Le ministre italien des Affaires étrangères, Massimi D’Alema, a affirmé mercredi à Tunis que la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Hamas servirait « l’intérêt du peuple palestinien », dans le cadre d’un accord de paix. « J’espère que le Hamas comprendra que la demande de l’Europe de reconnaître  Israël – comme condition d’un véritable accord de paix – n’est pas dans le seul intérêt de l’Europe, mais c’est dans l’intérêt du peuple palestinien », a-t-il déclaré au cours d’un point de presse clôturant une courte visite en Tunisie. « La position européenne est d’encourager le gouvernement (palestinien) dans le sens d’une pleine reconnaissance d’Israël, qui est la condition aussi pour un véritable accord de paix », a-t-il ajouté, appelant à des pourparlers accélérés pour « passer du processus de paix à un véritable accord de paix ». Selon M. D’Alema, il faudra entre-temps « encourager les Palestiniens et Israël à des mesures concrètes de détente » comme la libération du soldat israélien Gilad Shalit, détenu depuis juin par des groupes palestiniens. Il a aussi mentionné la libération des prisonniers palestiniens et une amélioration des conditions de vie de la population à Gaza. Le chef de la diplomatie italienne a affirmé que l’Union européenne (UE) « n’a jamais cessé d’aider les Palestiniens », mais elle l’a fait à travers un mécanisme temporaire pour éviter les contacts avec les ministres de Hamas. L’UE était le premier bailleur de fonds des Palestiniens jusqu’à l’arrivée du Hamas au gouvernement en mars 2006 après sa victoire aux législatives. Depuis, le Quartette –UE, Etats-Unis, Russie, ONU– a gelé l’aide directe aux Palestiniens, exigeant que le gouvernement reconnaisse l’Etat d’Israël. AFP

Tunis et Rome prônent une « coopération plus étroite » dans la lutte contre le terrorisme

 
Associated Press, le 4 avril 2007 à 19h07 TUNIS (AP) — Les menaces d’Al-Qaïda sur la région du Maghreb et la gestion des flux migratoires ont été au centre des entretiens que le ministre italien des Affaires étrangères Massimo D’Alema a eus mercredi avec les responsables tunisiens. « Nous avons parlé de ces menaces et de la nécessité d’avoir une collaboration plus étroite entre les pays de la région contre ce danger », a déclaré le chef de la diplomatie italienne lors d’une conférence de presse au terme d’une brève visite « très positive et fructueuse » en Tunisie. M. D’Alema qui venait d’effectuer une visite similaire au Maroc, doit se rendre à la mi-avril en Algérie, selon son entourage. Il a cependant noté que « les autorités tunisiennes (…) tendent à dédramatiser la menace rapportée par les médias, en soulignant que le message d’Al-Qaïda selon lequel (l’organisation d’Oussama Ben Laden) étend ses ramifications sur le Maghreb, ne correspond pas à la réalité ». Il s’est fait l’écho de « la stabilité qui prévaut en Tunisie, où une large opinion publique est opposée à l’intégrisme et défend les avancées faites dans le sens d’une société laïque et ouverte ». S’agissant de la gestion du flux migratoire, M. D’Alema a fait état d’une réforme en cours en Italie en vue « d’améliorer notre politique d’intégration et d’accueil ».
Il a dit adhérer à l’analyse selon laquelle la loi actuelle régissant l’immigration renferme « des obstacles qui nous semblent absurdes, notamment le fait que le travailleur devrait se prévaloir d’un contrat de logement, avant de partir pour l’Italie ». Selon lui « l’immigration est utile à la société et à l’économie italiennes, à la condition qu’elle soit organisée et qu’elle prenne en compte les besoins et des requêtes des entreprises italiennes ». « Mais pour bien gérer ce phénomène, il faut combattre l’immigration clandestine et la criminalité qu’elle alimente », a-t-il martelé en faisant état d' »un accord avec nos amis tunisiens pour gérer ensemble ce problème, soit pour lutter contre la clandestinité soit pour améliorer les conditions d’accueil ». Deuxième partenaire économique de la Tunisie après la France, l’Italie compte une communauté d’environ 60.000 travailleurs tunisiens qui, « en général, est bien intégrée et ne pose pas de problèmes », a avancé le chef de la diplomatie italienne. Associated Press

M. D’Alema évoque à Tunis la paix au Proche-Orient

 
AFP, le 4 avril 2007 à 17h08 TUNIS, 4 avr 2007 (AFP) – La paix au Proche-Orient et les relations bilatérales ont été au centre d’un entretien mercredi entre le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et le ministre italien des Affaires étrangères, Massimo D’Alema, en visite à Tunis. M. D’Alema a indiqué avoir examiné avec M. Ben Ali la situation au Proche-Orient dans le contexte du récent sommet arabe et de l’initiative de paix pour un règlement du conflit israélo-palestinien. Il a salué, selon l’agence Tunis Afrique Presse, « l’amitié qui lie l’Italie à la Tunisie, deux pays voisins, engagés ensemble pour la paix et la sécurité en Méditerranée ». Evoquant des « relations de coopération économique très étroites », il a souligné que l’Italie était « l’un des partenaires les plus importants de la Tunisie dans les domaines politique et sécuritaire, en matière de gouvernance et d’immigration ». M. D’Alema, également vice-président du conseil, a ajouté avoir affirmé au président tunisien « l’importance que l’Italie attache à la consolidation de son rôle en Méditerranée et dans le cadre de son amitié avec le monde arabe ». Il a salué « le climat positif de la coopération, le travail commun et l’amitié » entre Rome et Tunis et fait état d’une prochaine visite du président Giorgio Napolitano en Tunisie. M. D’Alema s’est également entretenu avec son homologue, Abdelwaheb Abdallah. Avec une valeur d’échanges estimée à 4,1 milliards d’euros en 2005, l’Italie est, après la France, le deuxième partenaire commercial de la Tunisie et occupe la deuxième place en terme d’investissements directs étrangers (571 millions d’euros en 2005). AFP

Conférence de presse de massimo D’Alema

 
« Le Président Ben Ali fait valoir des atouts majeurs : la stabilité et la sécurité. Al Qaïda est rejetée par le peuple tunisien porté sur les libertés, la démocratie et le dialogue des civilisations ». « J’admets que l’exigence faite aux Tunisiens ayant décroché un travail en Italie, de produire au préalable, un contrat de logement, est draconienne » « La paix au Moyen-Orient passe par la reconnaissance d’un Etat palestinien et par la reconnaissance d’Israël » On ne peut pas dire que Massimo D’Alema, ministre italien des Affaires étrangères ait éclairé la lanterne de la presse tunisienne quant aux questions de l’heure tant sur le plan bilatéral, que sur la scène internationale. Son service de presse et le protocole tout  italien ont réparti la durée de la conférence de presse – assez courte – de manière pour le moins inégale : deux seules questions consenties à la presse tunisienne – et posée par une même personne – et, le reste du temps, réservé à la presse italienne, du reste représentée en très grand nombre. Il n’empêche : Massimo D’Alema, ancien président du Conseil, actuel ministre des Affaires étrangères, et que la presse italienne donne comme futur vice-président du Conseil, aux côtés de Romano Prodi, aura été d’un pragmatisme de bon aloi dans son exposé « préliminaire ». Relations étroites : cela coule de source !  « Vous savez, nous n’avons nul besoin de prouver la qualité des relations entre la Tunisie et l’Italie. Relations de coopération étroite et, surtout des relations d’amitié séculaire. En deux jours, nous avons intensément œuvré à raffermir ces relations et je tiens à remercier Son Excellence le Président Ben Ali pour l’entretien qu’il m’a accordé et qui fut très intéressant, de par les thèmes abordés concernant la situation dans le Proche-Orient, après la tenue du Sommet arabe, la situation du Maghreb face au problème du Sahara Occidental, le Liban, bien sûr, et d’une façon générale, toutes les questions inhérentes au retour de la paix dans cette région. J’ai attentivement écouté les analyses du Président Ben Ali et qui furent, comme d’habitude, pertinentes et empreintes de sagesse ». Aide aux PME  On le sait : la Tunisie et l’Italie ont toujours eu des convergences de vue sur les questions internationales. Mais la proximité, le partenariat entre les deux pays, restent le maillon fort de ces relations. D’Alema confirme : « Nous avons échangé nos points de vue concernant la coopération sécuritaire dans la région et la gouvernance des flux migratoires. Sur le plan économique, la coopération peut être qualifiée d’exemplaire et huit mille entreprises italiennes investissent en Tunisie. Mais ce qui est sûr, c’est que les deux pays sont engagés dans la relance du dialogue inter-méditerranéen. Octobre prochain se tiendra la Grande Commission mixte et l’on y traitera surtout de mécanismes financiers, de coopération financière et d’aide aux PME. Auparavant, il y aura le forum de Crête au mois de juin et la Tunisie et l’Italie mèneront une action concertée quant à la relance (je le répète), du dialogue inter-méditerranéen ». Le Maghreb et Al Qaïda  Un confrère italien a soulevé la question du terrorisme et la présence d’Al Qaïda dans le Maghreb, D’Alema reprend, sec : « Non, le Président Ben Ali a tenu à dédramatiser cette affaire d’Al Qaïda. Ce réseau ne saurait être accepté par le peuple tunisien, porté sur les libertés, sur la démocratie et sur le dialogue des religions. Et, d’ailleurs, le Président Ben Ali fait valoir un atout majeur : la sécurité et la stabilité de la Tunisie. Je pense, affirme D’Alema, qu’une reprise concertée de l’action au niveau maghrébin est effective, malgré la persistance du différend entre le Maroc et l’Algérie, à propos du Sahara Occidental ». 70.000 travailleurs tunisiens « bien intégrés en Italie »  Protocole exige, les deux questions tunisiennes ont été posées par notre consœur d’Assabah, Essia Atrous, et en langue arabe : 1/ Qu’en est-il de la situation de nos concitoyens vivant en Italie ? 2/ Quelle position de l’Italie vis-à-vis de la Palestine après la rencontre, lundi dernier, entre M. D’Alema et le ministre palestinien de l’Information ? Massimo D’Alema a été, pour le moins concis. Répondant à la première question, D’Alema a réaffirmé la stratégie italienne de lutte contre l’émigration clandestine : « Nous essayons de contrôler et de juguler le flux migratoire sur l’Italie pour la maintenir à un niveau gérable. J’admets que l’exigence imposée aux Tunisiens ayant décroché un contrat de travail en Italie, de produire un contrat de logement est draconienne. Cela dit il y a 70.000 travailleurs tunisiens parfaitement intégrés en Italie. Mais nous continuerons de lutter contre l’ « émigration clandestine ». Concernant votre deuxième question, l’Italie a toujours eu une position claire : le processus de paix passe par la reconnaissance d’un Etat palestinien de la part des Israéliens et la reconnaissance d’Israël de la part du Hamas. Nous tenons aussi à ce que les Palestiniens s’entendent entre eux, seul moyen de faire fructifier les aides européennes pour une vie meilleure. Le ministre palestinien des Finances a bien été reçu en partenaire à Bruxelles : l’Europe est toujours disposée à aider les Palestiniens. Mais je le répète : tout dépendra du Hamas ». Compte rendu : Raouf KHALSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 5 avril 2007)

M. Massimo D’Alema, au cours d’une conférence de presse : «Le bilan de ma visite est très positif»

 
• La Tunisie a réussi à maîtriser le phénomène de l’extrémisme religieux grâce au rejet par la société tunisienne de toute forme de fanatisme et d’intégrisme et à son attachement aux valeurs de modernité et d’ouverture. • La communauté tunisienne résidant en Italie est bien intégrée. • Les investisseurs italiens sont de plus en plus nombreux en Tunisie. La Presse — «Le bilan de ma visite est très positif et, d’ailleurs, nous pouvons dire que nous n’avons pas besoin de montrer la qualité de nos relations avec la Tunisie. L’Italie et la Tunisie sont deux partenaires qui entretiennent une coopération politique et économique très étroite et fructueuse.» C’est en ces termes que M. Massimo D’Alema, vice-président du Conseil des ministres et ministre italien des Affaires étrangères, a qualifié sa visite d’amitié et de travail en Tunisie, lors d’une conférence de presse tenue, hier, à l’aéroport international de Carthage, juste avant de regagner son pays. Le ministre italien a tenu à exprimer ses vifs remerciements au Président Ben Ali : «C’était un grand honneur pour moi d’avoir été reçu par le Président Ben Ali avec lequel j’ai eu un entretien très intéressant qui a porté sur plusieurs questions notamment sur le thème le plus important de la politique internationale, à savoir la situation au Proche-Orient après le dernier sommet de la Ligue des Etats arabes», a-t-il ajouté. Il a précisé que d’autres sujets ont été évoqués tels que la situation au Maghreb à la veille de la discussion par le Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental, le Liban, ainsi que la coopération bilatérale entre la Tunisie et l’Italie et particulièrement les dossiers de la sécurité, la lutte contre le terrorisme et l’immigration. «Je tiens à souligner que l’Italie exprime toute sa satisfaction concernant sa coopération avec la Tunisie», a-t-il affirmé. M. Massimo D’Alema tient à rappeler que «non seulement la coopération économique tuniso-italienne est très forte, mais elle ne cesse de se renforcer, puisque les investisseurs italiens sont de plus en plus nombreux en Tunisie qui compte plus de 800 entreprises italiennes.» Le chef de la diplomatie italienne souligne que les deux pays sont engagés à relancer et promouvoir le dialogue et la coopération euro-méditerranéenne. «Nous préparerons ensemble le Forum de Crète qui se tiendra début du mois de juin prochain. Nous avons, également, discuté de certains projets concrets essentiellement dans les domaines de la coopération financière et de l’aide au développement des petites et moyennes entreprises, de la culture et de l’éducation». Pour le vice-président du Conseil des ministres italien, la prochaine grande commission mixte sera une opportunité pour annoncer de nouveaux projets concrets afin de consolider la coopération à tous les niveaux entre les deux pays. Au terme de sa visite, le ministre italien a tenu à souligner que ses deux journées ont été chargées et très positives et ont abouti à des résultats très concrets et à des projets fructueux grâce à la volonté politique des deux pays pour travailler ensemble. Interrogé sur l’extrémisme religieux au Maghreb, le vice-président du Conseil des ministres italien a souligné que la Tunisie a réussi à maîtriser ce phénomène grâce au rejet par la société tunisienne de toute forme de fanatisme et d’intégrisme et à son attachement aux valeurs de modernité et d’ouverture. Concernant les flux migratoires, le ministre italien des Affaires étrangères a rappelé que l’Italie est engagée pour une réforme de la loi sur l’immigration en vue d’améliorer la politique d’accueil : «Actuellement, en Italie, certaines dispositions de la loi sur l’immigration sont absurdes. En effet, la question du logement exigé à tout travailleur étranger avant son entrée en Italie pose de vrais obstacles. Nous sommes en train de réviser cette anomalie. Nous voulons gérer ensemble ce phénomène de l’immigration. L’immigration est utile à la société et à l’économie italienne. Nous sommes pour une immigration organisée. Toutefois, il faut combattre l’immigration clandestine qui alimente bien souvent la criminalité. Avec nos amis Tunisiens, nous allons travailler ensemble soit pour lutter contre l’immigration clandestine soit pour améliorer les conditions d’accueil des travailleurs tunisiens en Italie qui compte environ 60.000 immigrés tunisiens. D’ailleurs, en général, la communauté tunisienne résidant en Italie est bien intégrée et elle ne pose pas de problème.» Concernant, enfin, la position de l’Italie vis-à-vis du nouveau gouvernement palestinien, le vice-président italien a rappelé que l’Union européenne avait encouragé l’accord national palestinien, car, a-t-il précisé, le conflit interpalestinien est une tragédie pour le peuple palestinien, mais aussi un élément d’insécurité pour Israël. «Certes, la formation d’un gouvernement palestinien d’union est un pas en avant, mais la communauté internationale souhaite la reconnaissance d’Israël, laquelle constitue la condition pour un véritable accord de paix. L’Union européenne encourage à la fois les Palestiniens et les Israéliens à prendre des mesures concrètes de détente, c’est-à-dire la libération du soldat israélien et des prisonniers palestiniens, ainsi que l’amélioration de la qualité de la vie, notamment de la population vivant à Gaza. Nous voulons, enfin, encourager les deux parties à accélérer le processus de paix pour la conclusion d’un véritable accord de paix. L’Europe n’a jamais cessé d’aider les Palestiniens, je pense qu’une évolution positive est possible, mais cela dépend aussi de Hamas qui doit reconnaître Israël…».  Mouldi M’BAREK (Source : « La Presse » (Gouvernemental – Tunis), le 5 avril 2007)

Elites politiques et dérives populistes

 
Par : Ridha KEFI La 3ème session de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne (APEM) s’est réunie à Tunis, du 16 au 18 mars, sous la présidence de M. Foued Mebazaa, président de la Chambre des députés tunisienne et président en exercice de l’APEM, et M. Hans-Gert Poettering, président du Parlement européen, et avec la participation de parlementaires européens et sud-méditerranéens, venus d’Algérie, du Maroc, d’Egypte, de Jordanie, des Territoires  Palestiniens et… d’Israël. La présence, à Tunis, à cette occasion, d’une délégation de parlementaires israéliens n’a cependant pas été du goût de certains leaders de l’opposition, qui se sont fendu de communiqués reprochant au gouvernement un acte de normalisation avec Israël. Ces communiqués ressemblent à s’y méprendre à ceux déjà publiés en d’autres circonstances, notamment à l’occasion de la participation d’une délégation israélienne au second volet du Sommet mondiale de la société de l’information (SMSI), en novembre 2005, à Tunis. La portée opportunément populiste de ces communiqués ne nous a pas échappé. Pas plus d’ailleurs que la bonne (ou mauvaise) foi de leurs auteurs. Et pour cause: certains de ceux qui se sont dits choqués par la présence d’Israéliens dans notre pays ont souvent siégé, eux-mêmes, dans des réunions internationales aux côtés de délégués israéliens. D’autres ont même honoré des invitations émanant de think tanks connus pour leur soutien inconditionnel à Israël, comme l’American Enterprise Institute, à Washington, où, soit dit en passant, Me Néjib Chebbi, du Parti démocratique progressiste (PDP) avait prononcé un discours le 31 mars 2006. Les critiques de Chebbi et de ses camarades de l’opposition auraient pu se justifier si la Tunisie n’avait pas des engagements internationaux au sein des Nations unies ou du processus Euromed qui lui imposent de siéger, ne fut-ce qu’au niveau de ces deux instances, aux côtés de son homologue israélien. En ce qui concerne la dernière réunion l’APEM, il convient aussi de ne pas perdre de vue qu’Israël est membre à part entière de cette institution au même titre que la Tunisie et qu’un éventuel refus de notre pays d’accueillir des parlementaires israéliens aurait eu des conséquences sur l’avenir de notre partenariat avec l’Union européenne. Enfin, il aurait été plus décent, et sans doute aussi plus utile, au moment où la communauté internationale semble déterminée à relancer le processus de paix au Proche-Orient, d’appeler au dialogue entre Palestiniens et Israéliens, ne fut-ce qu’au niveau parlementaire, et d’éviter les discours de rupture. Tant il est vrai qu’on ne fait pas la paix avec ses amis, mais avec ses ennemis, et qu’à cet égard, on ne peut pas être plus Palestiniens que les Palestiniens, au moment où ces derniers, le président Mahmoud Abbas en tête, multiplient les canaux de discussion avec leurs ennemis de toujours. Qu’on me comprenne bien: je ne plaide pas ici en faveur d’une normalisation des relations avec l’Etat hébreu. Car je continue d’être foncièrement antisioniste et d’assimiler le sionisme à une forme de racisme. Je continue aussi de considérer Israël comme est un Etat «illégitime» et par essence raciste, un Etat d’apartheid, comme le fut jadis l’Afrique du Sud, un Etat qui se barricade derrière des murs de haine et de rejet des Palestiniens, ses voisins et néanmoins victimes, qu’il enferme dans des bantoustans, des sortes de gigantesques prisons à ciel ouvert… Je continue également de militer contre cet Etat, notamment en stigmatisant ses menées militaristes et en dénonçant ses projets expansionnistes au Proche-Orient… Mais, tout en refusant de changer cette opinion négative sur Israël, tant que ses dirigeants ne  prouveront pas leur volonté de vivre en paix aux côtés de leurs voisins arabes, je ne perds jamais de vue qu’Israël est devenu, à la suite des guerres successives qu’il a remportées contre ses voisins arabes (1948, 1956, 1967, 1973, 1982…), une puissance militaire incontournable au Moyen-Orient. Je ne perds pas de vue, non plus, que l’«entité sioniste», comme aiment à l’appeler nationalistes arabes et islamistes, est devenue «légale» depuis sa reconnaissance par la communauté internationale, en 1947, puis par les vingt-deux Etats membres de la Ligue arabe, après l’annonce de leur plan de paix, au sommet de Beyrouth, en 2002. Relancé au dernier sommet arabe de Riyadh, le 28 mars, ce plan offre à Israël une normalisation de ses relations avec tous les pays arabes en échange d’un retrait des territoires arabes occupés par l’Etat hébreu depuis 1967, de la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et d’un règlement équitable de la question des réfugiés palestiniens. Je ne perds pas de vue, enfin, que certains des Etats arabes, qui furent jadis les irréductibles ennemis d’Israël, comme l’Egypte, la Jordanie et, à un degré moindre, la Mauritanie, ont établi avec l’Etat hébreu, bien avant 2002, des relations diplomatiques en bonne et due forme. Alors que d’autres Etats de la région ont noué des relations commerciales suivies avec Israël et que d’autres encore ont ouvert avec lui des canaux diplomatiques plus ou moins secrets. C’est pour toutes ces raisons que je ne m’explique pas la position de certains de nos  opposants qui continuent de se voiler la face et de crier au scandale dès que la Tunisie, respectueuse de ses engagements internationaux, accueille – probablement à contre – cœur et ne cachant d’ailleurs pas son embarras – une délégation israélienne sur son territoire ou participe à une réunion internationale à laquelle prend part également une délégation de l’Etat hébreu ? En tant que citoyen arabe soucieux des intérêts (et de l’avenir) des Palestiniens, je me contenterais, pour ma part, autant par réalisme politique qu’en désespoir de cause ou faute de mieux, de défendre la cause d’un Etat palestinien viable à l’intérieur de frontières reconnues internationalement, mais un Etat palestinien à côté de celui d’Israël, et non pas contre lui, puisque la création de l’un, aujourd’hui souhaitée par la communauté internationale, demeure tributaire de la reconnaissance définitive de l’autre, tout aussi souhaitée par cette même communauté, et de la ratification d’un accord de paix entre les deux parties. N’en déplaise aux ultras de Gaza et de Cisjordanie, il n’y a pas aujourd’hui d’autre solution pour un règlement un tant soit peu acceptable de la question palestinienne. De la même manière, mais pour des raisons qui tiennent plus de la rigueur morale et intellectuelle que de la simple realpolitik, je récuse toute forme de négationnisme ou d’antisémitisme (anti-juif). Car si l’Etat d’Israël a été fondé sur une injustice infligée aux Palestiniens, cela ne nous autorise nullement à minimiser, et encore moins à dénier, par ressentiment, les injustices infligées, au cours des siècles, aux Juifs. Car ce déni de l’Histoire risque de justifier, en retour, aux yeux des Israéliens, dont beaucoup s’opposent à la politique de leur gouvernement et se disent favorables à la création d’un Etat palestinien, la minimisation des souffrances actuelles des Palestiniens. Autrement dit: les réflexes anti-israéliens, souvent ressentis par la communauté internationale comme antisémites, desservent les Palestiniens plus qu’ils ne les servent. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 3 avril 2007)

Les privatisations dans les services Après Tunisie Telecom, les concessions des aéroports d’Enfidha et de Monastir rabaisseront la dette extérieure

 
Par Imed MARZOUKI L’orientation du gouvernement vers la privatisation de certains secteurs économiques gérés, depuis longtemps, par le secteur public, infléchit une accélération du processus de libéralisation de l’économie tunisiennenne et l’intégration dans l’économie mondiale qui repose essentiellement sur la libéralisation et l’internationalisation des services.  l’Etat se désengage incitant le secteur privé à s’y mettre. Les opérations de privatisation dans le secteur des services notamment, ont renforcée ce nouvel élan. Quelques milliards de dinars tels sont les fruits de cette démarche stratégique de privatisation. Mais en dépit du rythme fluctuant, la dette extérieure a quand même, enregistré un repli en 2006 grâce aux privatisations. La récente opération de privatisation qui se veut être une première dans le secteur du transport aérien jette des éclairages nouveaux sur la croissance soutenue de l’économie libéralisée. L’obtention du grand opérateur international turc dans le domaine de la construction et la gestion des aéroports, TAV, de la concession de l’exploitation des deux aéroports à savoir l’aéroport de Monastir et le projet de la construction de l’aéroport d’Enfidha, afin de les exploiter  pour 40 ans, a généré des avantages non indéniables.  Sur le plan financier, la Trésorerie Nationale est alimentée par une mise initiale de plus de 650 MD payée par le groupe turc le 15 mars 2007, afin d’obtenir l’appel d’offre des deux aéroports. Mais, il est à signaler que le volume d’investissement ne reflète nullement la valeur totale de la concession. À vrai dire, l’appel d’offres n’a pas été remporté pour 650 MD mais, pour plus que cela. Les 650 millions de dinars sont seulement l’équivalent de l’appel d’offres de la construction du nouvel aéroport d’Enfidha. l’envergure de l’appel d’offre se traduirait absolument par une somme au-delà de 650MD. « Le volume réel de l’investissement dépasserait les 5 milliards de dinars », confirme M. Haluck Bilgi, prochain Directeur Général de TAV en Tunisie. À l’issue de cette confirmation, d’autres avantages sont à identifier. Un nouvel aéroport sera aménagé et équipé par des technologies de pointe et sera géré par un opérateur international, leader dans le domaine de la gestion des aéroports. Le projet s’étendant sur une surface de 4 milles hectares va absorber des centaines de nouvelles recrues. Se voulant un catalyseur d’emploi, c’est un créneau de formation en matière de nouvelles techniques et spécialisations commerciales. L’opérateur turc aurait mobilisé des compétences tunisiennes en vue d’acquérir un nouveau savoir faire technologique et commercial dans le domaine du transport aérien. Hormis l’avantage tenant à la création d’emplois qu’assurera l’opérateur turc,  la promotion de la destination touristique de la Tunisie sera multipliée et impliquée dans la stratégie de communication de TAV. Le nouveau groupe ambitionne la réalisation d’un surplus de passagers et ce, par le renforcement des actions de sponsoring des grands événements à l’échelle internationale tout en profitant de l’existence d’un réseau étendu de la TAV dans le monde entier. « L’image de la Tunisie touristique devrait mieux être connue « , indique M. Bilgi. Le tourisme verra peut-être un nouvel élan à travers cette privatisation. En effet, les avantages que dégage cet appel d’offre touchent inévitablement la composante solide de la pérennité du cadre macroéconomique, qu’est l’attraction des investissements directs étrangers. Le groupe Turc, premier grand investisseur privé dans le transport aérien en Tunisie va appâter en cas de réussite d’autres grands investisseurs pour opérer en Tunisie. « Plusieurs investisseurs turcs sont en train de réfléchir et d’étudier des opportunités d’affaires en Tunisie, plusieurs autres étudient la possibilité de multiplier notre expérience d’investissement en Tunisie. La notoriété de notre groupe peut servir l’attraction d’éventuelles opportunités d’investissements turcs notamment », note M. Bilgi. Il s’avère finalement, que l’appel d’offres concernant la concession des deux aéroports est une opération de privatisation s’inscrivant sur tous les plans dans la logique de gagnant-gagnant. Toutefois, si cette expérience porte ses fruits, elle servira à l’accélération d’autres éventuelles privatisations à l’horizon.  (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 3 avril 2007)

Violence à l’égard de la femme Pas de statistiques, pas de données : manque de visibilité

 
« Il y a beaucoup à faire. Nous n’avons pas de culture et d’expérience dans la lutte contre la violence à l’égard de la femme », c’est ce qu’a signalé hier, Mme Nabiha Gueddana Directeur Général de l’Office National de la Famille et de la Population (ONFP) lors de l’atelier national sur le partenariat en matière de prévention de la violence à l’égard des femmes.  Spécialistes, sociologues, cadres de l’office, délégués régionaux de l’ONFP, représentants de la société civile, etc… se sont réunis pour établir une vision commune pour lutter contre ce fléau. Le partenariat, l’implication et l’engagement des différents partenaires sont les moyens susceptibles de mieux prendre en charge les femmes tunisienne victimes de violence. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du projet de coopération avec l’Agence Espagnole de Coopération Internationale lancé il y a déjà un an et qui se poursuivra jusqu’en mars 2009. Les statistiques et les données témoignant l’ampleur de la violence à l’égard de la femme Tunisienne sont quasiment absentes. La Tunisie ne dispose pas de chiffres sur lesquels les institutions peuvent se baser pour résoudre ce problème, toutefois elle s’est engagée à lutter contre ce fléau à travers la stratégie instaurée par le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l’Enfance, et des Personnes âgées d’une part et le projet en cours de réalisation par l’ONFP d’autre part. Objectif commun : mieux prendre en charge les victimes et sensibiliser les différents intervenants quant à l’importance de la question. Ils sont décidés à être « intolérants vis-à-vis de la violence ». Pour ce faire, l’ONFP œuvre à nouer un partenariat avec les institutions gouvernementales (ministère de la Justice et des Droits de la Femme, ministère de l’Intérieur et de Développement local, ministère de l’Education et de la Formation…) les intervenants sociaux (la police, les assistantes sociales…), les centres d’assistance et d’intégration sociale, les ONG, les autorités religieuses.  Les partenaires de l’ONFP Mais pourquoi l’office a misé sur ces partenaires. Pour répondre à cette question, Mme Nabila Hamza coordinatrice nationale du projet a précisé dans sa présentation du programme que le choix a été identifié selon certains critères, notamment l’engagement et la capacité d’exécution. « Un large réseau d’aide de la femme victime de la violence sera créé dans dix gouvernorats », d’après la coordinatrice. L’office concrétise actuellement le projet en collaboration avec 38 partenaires dont 12 organisations gouvernementales et 26 ONG. Un partenariat qui se base sur le regroupement d’un ensemble de prestations assurées notamment par les intervenants sociaux, les médecins d’urgence, les juristes et la police. A cet effet, Mme Hamza a précisé qu’ils sont ciblés afin de mieux assurer la prise en charge des femmes victimes de violence. Et d’expliquer « les intervenants sociaux seront ciblés afin qu’ils améliorent leur méthodes d’accueil, d’écoute, de détection et d’hébergement. Les médecins d’urgence devront mettre à jour leur système de diagnostic, de délivrance des certificats médicaux. Pour ce qui est des agents de la police, il sera question de l’intervention en situation de crise, du recueil de la plainte, la rédaction des procès verbaux… ».  Formes de la violence A cette occasion, le Pr Dorra Mahfoudh, sociologue, a présenté les résultats d’une étude analytique des recherches et programmes d’action traitant la violence à l’égard des femmes. Elle a précisé que la violence prend racine dans les discriminations. Elle est insidieuse et invisible. Ce fléau pèse lourd à la communauté étant donné que la prise-en charge d’une femme battue est deux fois et demie plus chère que celle d’une femme souffrant de problèmes de santé. Les études réalisées au niveau international ont démontré que beaucoup d’obstacles persistent. « Les intervenants ne disposent pas de compétences nécessaires, en plus d’une faible mobilisation et de l’incapacité du système judiciaire face à ce fléau ». La sociologue a rappelé les différentes formes de violence. Elle a parlé entre autres de la « violence psychologique, de la violence physique, de la violence juridique, organisationnelle et institutionnelle ». La femme est confrontée à ce problème là où elle se trouve, dans la rue, à la maison, à l’école…Elle en est victime aussi bien en période de paix qu’en période de guerre et de conflits. Lutter contre la violence à l’égard de la femme est certainement un travail de longue haleine, car il faut mettre beaucoup de temps pour changer les mentalités des adultes ainsi que des jeunes. Mais en Tunisie peut-on réaliser des résultats satisfaisants quand on ne dispose pas de données pertinent et de statistiques fiables ? Sana FARHAT (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 5 avril 2007)

Natation: Mellouli accueilli en héros à Tunis

Associated Press, le 4 avril 2007 à 21h43
TUNIS (AP) — Premier Tunisien et arabe à remporter une médaille d’or aux championnats du monde de natation, Oussama Mellouli a été accueilli mercredi après-midi en héros par une foule enthousiaste à son retour à Tunis. Lors des compétitions de Melbourne, le Tunisien de 22 ans a obtenu la médaille d’or du 800 mètres et la médaille d’argent du 400 mètres nage libre. S’adressant à la presse, le natif de la Marsa s’est déclaré « content d’avoir atteint ce haut niveau » au sein de l’élite de la natation mondiale, notant que ces médailles sont « le fruit d’un travail de longue haleine et de grands sacrifices ». « Je ne m’attendais pas à réaliser de telles performances dans une discipline continuellement dominée par les nageurs australiens et américains », s’est exclamé le champion du monde qui réside aux Etats-Unis où il poursuit des études en informatique.
Déterminé à « persévérer sur la même voie », il se fixe comme prochain objectif de monter sur le podium lors des Jeux olympiques de Pékin 2008. Six fois sacré champion d’Afrique dans différentes courses, Oussama Mellouli avait déjà été médaillé de bronze du 400m 4 nages aux Mondiaux de Barcelone en 2003, avant de décrocher une année après une médaille d’or aux championnats du monde (petit bassin) à Indianapolis aux 400m 4 nages. En 2005, il avait ajouté à son palmarès deux autres médailles de bronze aux 400m nage libre et 400m 4 nages aux Mondiaux de Montréal. Associated Press


 

La TAP se surpasse

 
Ce 5 avril 2007, le journal tunisien théoriquement indépendant, Assabah, a gratifié ses lecteurs d’une délicieuse dépêche de l’agence de presse ultra-officielle, la TAP. En quelques lignes, le « journaliste » (qui ne signe bizarrement pas son texte) nous offre un cours 101 sur… tout ce qu’il ne faut pas faire en matière de journalisme.
 
1- Voici l’introduction du papier :  « Sur instructions du président Zine El Abidine Ben Ali, M. Abdallah Kaâbi, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’éducation physique (ouf !) s’est rendu hier après-midi à l’aéroport Tunis-Carthage (…) » . Calculez-bien. Trente mots pour ne rien. Trente mots pour passer à côté de l’information. À ce stade, n’importe quel lecteur normalement constitué a déjà décroché….
 
2- Plus loin dans le papier – consacré au fait à l’accueil d’un nageur tunisien talentueux, Oussama Mellouli, de retour des Championnats du monde de natation à Melbourne -, le reporter note  » (qu’un) accueil chaleureux a été réservé au champion du monde par une grande foule enthousiaste brandissant le drapeau national et scandant des slogans à la gloire de la Tunisie et de son Président Zine El Abidine Ben Ali. » Un amour aussi spontané pour ce noble sport qu’est la natation méritait en effet d’être souligné.
 
La dépêche en français est ici : http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=5&news=46901 et l’article d’Assabah là : www.assabah.com.tn
 
Lecteur Assidu
5-4-2007


Décès de l`international togolais Tadjou Salou

Lomé, 03/04 – L`international togolais de football, Tadjou Salou, est décédé lundi à Lomé, « des suites d`une longue maladie », a appris la PANA de sources sportives.
Ancien défenseur et capitaine de l`équipe nationale du Togo, sa dernière prestation avec les Eperviers remonte au 5 juin 2004 à Lusaka, en Zambie, dans le cadre des éliminatoires CAN/Mondial 2006.
Passionné de football, Tadjou Salou a fait son apparition sur la pelouse de football dans les années 90, avec l`Association sportive Armée de Dieu (ASAD), devenue AC Merlan (D1 togolaise).
Il poursuit sa formation avec Agaza omnisports de Lomé et enchaîne par la suite une longue carrière internationale successivement avec l`Espérance de Tunis( NDLR au Club Africain et non pas a l’Espérance Sportive de Tunis ) , à Tunisie et Servette de Genève en Suisse, avant de s`établir définitivement au Togo.
Tadjou Salou a participé à la Coupe d`Afrique des nations (CAN) de football de 98 au Burkina et de 2000 au Ghana.

 


Large soutien pour une intervention de l’ONU en cas de génocide (sondage)

 
AFP, le 5 avril 2007 à 16h00 CHICAGO (Etats-Unis), 5 avr 2007 (AFP) – Il existe un large soutien de l’opinion publique internationale en faveur d’une intervention armée de l’ONU dans des cas de génocide ou de graves violations de droits de l’Homme, selon un sondage publié jeudi. La plupart des personnes interrogées croient que l’ONU a le « droit » d’intervenir et une grande majorité dans plusieurs pays estime que l’ONU a la « responsabilité d’autoriser l’usage de la force » même lorsqu’un gouvernement local s’y oppose. « C’est un message fort qui dit que les Nations unies ont la responsabilité de gérer ces situations et d’intervenir même en dépit de l’opposition d’un gouvernement » indique Steven Kull, directeur de WorldPublicOpinion.org, qui a coordonné ce questionnaire dans 18 pays. « Il ne s’agit pas seulement des diplomates qui débattent d’idées idéalistes, c’est vraiment un thème qui importe à une grande partie de la population mondiale » ajoute-t-il. Les Chinois sont les plus nombreux – 76% – à dire que l’ONU « a la responsabilité de protéger les populations de graves violations des droits de l’Homme comme le génocide, même contre la volonté de leur gouvernement, avec seulement 13% contre. L’institut n’a pas précisé dans quelles conditions a été réalisé ce sondage. Les Etats-Unis (54%), les Territoires Palestiniens (69%), l’Arménie (66%), Israël (64%), la Pologne (54%), la France (54%) et l’Inde (51%) estiment également que l’ONU a la responsabilité d’agir. Le « droit » à l’intervention de l’ONU, y compris « en autorisant l’usage de la force pour protéger les populations de graves violations de droits de l’Homme comme le génocide, même contre la volonté de leur gouvernement » recueille une large majorité dans tous les pays ayant fait l’objet du sondage. La France arrive en tête avec 85%, suivie des Etats-Unis (83%), Israël (83%) les Territoires palestiniens (78%), la Corée du Nord (74%), le Mexique (73%), la Chine (72%), l’Ukraine (69%) et l’Iran (69%). Le sondage a été conduit dans 18 pays représentant environ 56% de la population mondiale, avec une marge d’erreur de 1.5 à 4% de marge d’erreur. AFP

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