4 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3421 du 04.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


C.R.L.D.H. Tunisie:  Réunion publique – Elections présidentielles et législatives sur fond de répression politique  et sociale AISPP: Arrestations à El Alia Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie Kalima: Arrestation de deux jeunes – On ne sait pas ce qu’il est advenu d’eux, ni la raison de leur arrestation Kalima: Ouahid Brahmi convoqué par la Sûreté Essabil on Line: Pas d’indemnisations pour Mme Raddadi Nawaat: “La régente de Carthage” : les extraits du livre événement sur Leila Trabelsi épouse Ben Ali Toulouse7: Au pouvoir depuis 22 ans, Ben Ali séduit encore des étudiants tunisiens à Toulouse Biju: LES CHEMISES MAUVES BEN ALI DESTROY

Sonia Derbali: L’acte fondateur


C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme  21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34  crldht@gmail.com / www. crldht.org Invitation A la veille des élections présidentielles et législatives qui auront lieu le 25 octobre prochain en Tunisie Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), vous invite à participer à une réunion publique autour du Thème :

Tunisie : Elections présidentielles et législatives sur fond de répression politique et sociale et de violations récurrentes des libertés et des droits de l’Homme.

Avec la participation de : M. Ahmed Brahim, SG  du mouvement Ettajdid et candidat de l’initiative démocratique à l’élection présidentielle M. Ahmed Néjib Chebbi, candidat du Parti Démocrate Progressiste (PDP) à l’élection présidentielle (Exclu par le pouvoir) M. Mustapha Ben Jaafar, candidat du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) à l’élection présidentielle (Exclu par le pouvoir) La réunion sera animée par l’universitaire Sophie Bessis. Réunion Publique Le Mercredi 07 Octobre 2009 à 19h à l’Ageca, 177 rue Charonne 75011 Paris Metro Ligne 2 – Station Alexandre Dumas.

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le docteur Sadok Chourou, Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis E-mail :aispptunisie@yahoo.fr
Tunis, le 2 octobre 2009 Des agents de la Sûreté ont arrêté depuis le samedi 26 septembre de nombreux jeunes pratiquants de la ville d’Elalia dans le gouvernorat de Bizerte : Mustapha Mihoub et son frère Bassam Mihoub, Ahmed Habib, Aymen Imam, Hichem Blidi, Hamdi Ben Houssine et Bassam Bouachir. Plusieurs de ces jeunes ont déjà été condamnés à l’emprisonnement pour des accusations en relation avec la loi du 10 décembre 2003, dénommée « loi de lutte contre le terrorisme » et leurs familles ignorent ce qu’il est advenu d’eux ainsi que la raison de leur arrestation. […] La commission de suivi des prisonniers politiques libérés (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 2 octobre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

[…] 3) Enlèvement du jeune Riadh Louati Le jeune Riadh Louati a été kidnappé dans l’après midi du mercredi 30 septembre 2009 après avoir quitté le domicile familial sis à la cité Nassim à l’Ariana. Sa famille est très inquiète d’autant qu’elle l’a cherché dans tout lieu où il pourrait être. Il semblerait qu’il ait été enlevé par des agents de la police politique qui mène des rafles visant la jeunesse pratiquante. 4) Ali Ramzi Bettibi continue sa grève de la faim. Monsieur Ali Ramzi Bettibi, ex prisonnier d’opinion, poursuit sa grève de la faim illimitée pour le neuvième jour d’affilée, pour protester contre les méthodes illégales auxquelles a recours l’ex joueur de football Adel Slimi […] Pour le bureau exécutif e l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Arrestation de deux jeunes On ne sait pas ce qu’il est advenu d’eux, ni la raison de leur arrestation

Par la rédaction, le 30 septembre 2009 Une brigade de la Sûreté a arrêté samedi dernier deux jeunes gens, Rafik Ben Khemaïs Berrayes et Ouassim Ben Fethi Hosni. Leurs familles ignoraient jusqu’à hier, mercredi après midi la raison de leur arrestation et ce qu’il était advenu d’eux. Monsieur Khemaïs Berrayes a dit que la brigade avait fait intrusion vendredi au local commercial de son fils, sis à la cité N assim route de Tibar, avait perquisitionné sa chambre puis l’avait conduit au district de la garde nationale de Jendouba. Les investigations avait duré jusque dans l‘après midi, puis on lui avait demandé de revenir le samedi, mais depuis cette date la famille ne connaît pas le lieu de détention de son fils, comme celui de son ami Ouassim. Berrayes a exprimé son inquiétude que le pire ne soit arrivé à son fils et a exigé de connaître le lieu où il se trouve et les accusations à son encontre pour qu’il puisse préparer sa défense. Source : «Kalima » 1er octobre 2009 (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Essabil On Line, Tunis
A la suite des inondations dont a été le théâtre la région de Redeyef, et qui ont occasionné des dommages importants pour les citoyens, les autorités régionales ont appelé ces derniers à enregistrer leur noms et à évaluer les dommages et les pertes matérielles occasionnées. La plupart d’entre eux se sont adressés à l’assistant de Redeyef, Mohammed Salah Alaïmi, chargé de l’enregistrement. Lorsque madame Dhikra Ben Ameur s’est présentée pour s’enregistrer dans la liste des personnes ayant subi des préjudices, le dénommé Mohammed Salah Alaïmi lui a dit qu’elle n’avait pas le droit à prétendre à l’aide dans la mesure où elle était l’épouse de Mahmoud Raddadi, prisonnier du bassin minier. Elle a déposé plainte auprès de la présidence de la République, en vain. De notre correspondant à Tunis, Zouhaïer Makhlouf Souce : Essabil on Line, 1er octobre 2009 (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)  


 Ouahid Brahmi convoqué par la Sûreté

Mouazz Jemaï « Kalima «  a appris que le district de la Garde Nationale de Sidi Bouzid avait remis hier jeudi 1er octobre une convocation officielle à Ouahid Brahmi, ex prisonnier politique, lui enjoignant de se présenter samedi 3 octobre au siège de l’inspection des agents de la Sûreté nationale. « Brahmi » a dit lors de déclarations à Radio Kalima que l’inspection n’avait pas mentionné la raison de sa convocation à son local, tout en estimant probable que ce soit lié à sa comparution le mois dernier chez le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Tunis au sujet de l’article qu’il avait écrit et publié dans le journal El Maoukef du 11 septembre 2009 et par lequel il accusait des officiers de la Sûreté de l’Etat de l’avoir torturé et agressé sexuellement lors de sa garde à vue. Source : « Kalima« , 2 octobre 2009 (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 
 
ByLa rédaction • October 3rd, 2009
Le livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet, «La Régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie. », risque de faire l’effet d’une bombe à Tunis. Les deux journalistes y expliquent, avec menus détails, comment « la présidente », Leïla Trabelsi, l’épouse du président Zine el-Abidine Ben Ali, aurait réussi, à la tête de son clan familial, à faire « main basse » sur des pans entiers de l’économie tunisienne.

Leïla Trabelsi avait demandé l’interdiction de ce livre au Tribunal de grande instance de Paris. Le livre comportant, selon elle, « des passages diffamatoires et d’autres injurieux » à son encontre. Elle a finalement été déboutée le 30 septembre, et condamnée à verser 1500€ à la maison d’édition du livre. Le tribunal avait notamment considéré que celle-ci « n’a pas respecté dans son assignation l’obligation qui pèse sur elle d’indiquer les textes de loi applicables à la poursuite ». Un comble pour une « diplômée en droit »…

Le livre est donc disponible en librairie, en 18 000 exemplaires, depuis le 1 octobre et ne manquera certainement pas d’être un succès commercial. Rappelons que le livre “Notre Ami Ben Ali” du même Nicols beau, coécrit avec Jean-Pierre Turquoi, s’était vendu comme des petits pains et même réédité. Les services consulaires tunisiens des pays où le livre était en vente, avaient reçu l’ordre d’en acheter le plus d’exemplaire possible.

Considérant le fait que le livre est déjà interdit en Tunisie et les difficultés que la plupart des tunisiens vivant en Tunisie connaitront pour se le procurer, nous avons décidé d’en publier des larges extraits. Nous commençons par le deuxième chapitre qui revient sur l’irrésistible ascension de Leila Trabelsi épouse Ben Ali…

Nawaat.org

 

 
Une fulgurante ascension
 

Qui est Leila Trabelsi ? La fille facile, voire l’ancienne prostituée, que décrivent volontiers les bourgeois tunisiens ? La courtisane Issue d’un milieu modeste et prête, pour réussir, à quelques arrangements avec la morale ? Ou encore la jeune femme indépendante et ambitieuse dont les rencontres amoureuses favorisèrent une fulgurante ascension sociale ? Il est fort délicat, comme on l’a vu, de retracer sa biographie tant la rumeur le dispute aux faits. Et, pour ne rien arranger, il existe en Tunisie, aussi incroyable que cela puisse paraitre – et ce que beaucoup ignorent -, deux Leila Trabelsi.

Le secret des deux Leila

Le nom de Trabelsi étant très répandu au pays du jasmin, rien d’étonnant à ce que Leila Trabelsi ait une homonyme. Mais la véritable surprise, la voici : les deux Leila gravitent, dans les années 1980, dans des milieux comparables, des salons de coiffure aux antichambres du ministère de l’Intérieur. Leurs parcours sont parallèles, leurs destins croisés. Dont les amalgames et les confusions qui vont polluer encore un peu plus la biographie tenue secrète de l’épouse du général Ben Ali.

La seconde Leila Trabelsi a débuté sa carrière avec plus d’éclat que l’actuelle première dame. Au début des années 1980, cette femme séduisante tenait le salon de coiffure Donna, sur la route de La Soukra. Toutes les dames de la bonne société fréquentaient l’endroit. Est-ce là que Leila bis se fit quelques relations au sein du pouvoir ? Et qu’elle commença à travailler pour le ministère de l’Intérieur ? En tout cas, elle va jouer alors, pour le compte des services secrets, le rôle d’une Mata-Hari. Grace à ses charmes, salon de bonnes sources, elle s’est introduite dans les milieux libyens.

A l’époque, le colonel Kadhafi avait fort mauvaise réputation en Tunisie. Forte de ses pétrodollars et des ardeurs guerrières de son « guide », la Libye faisait peur aux dirigeants tunisiens. Surtout après les événements du 27 janvier 1980, lorsqu’une quarantaine de Tunisiens entrainés en Libye tentèrent de s’emparer de Gafsa, au sud du pays. L’attaque échoua, mais de nombreuses condamnations à mort furent prononcées. D’où la surveillance incessante que le régime de Bourguiba, aide notamment par les services secrets français, exerça ensuite sur ce voisin menaçant.

Les Libyens avaient – et ont toujours – la fâcheuse tendance à considérer les femmes libérées par Bourguiba comme des femmes faciles. La Tunisie, dans l’imaginaire de certain d’entre eux, serait un lieu de perdition, à la façon du Liban pour les gens du Golfe. L’attrait qu’exerce le pays des tentations n’a pas échappé aux flics de Tunis, qui ont souvent poussé dans les bras des amis de Kadhafi quelques belles espionnes. Certaines mauvaises langues vont jusqu’a prétendre que Leila Trabelsi bis avait, au départ, travaillé pour le compte du régime libyen, avant d’être retournée par les services tunisiens. Hypothèse plausible : elle est née en Libye et elle possède le double passeport. Son nom, Trabelsi, signifie « originaire de Tripoli ».

En tout cas, elle avait ses entrées au ministère de l’Intérieur et fit connaissance, dans ces années-la, de tous les grands flics tunisiens, y compris le général Ben Ali. Ces accointances expliquent qu’elle soit devenue, à la fin des années 1980, la maitresse de Mohamed Ali Mahjoubi, surnommé Chedly Hammi par le premier cercle de ses amis. Ce haut fonctionnaire devait devenir le premier directeur de la sûreté du président Ben Ali, puis son secrétaire d’Etat à la Sécurité. Mais Chedly et sa Leila bis dérangeaient. La future présidente, elle, n’était pas encore officiellement mariée elle n’était que la maitresse de Ben Ali. Comment supporter ce double qui lui renvoyait sa condition de femme illégitime ? Et comment accepter ce miroir déformé de son propre passé ? Le président Ben Ali insista alors auprès de Chedly Hammi pour qu’il cessât toute relation avec sa maitresse. Après le refus de ce dernier, l’histoire tourna mal.

En 1990, le secrétaire d’Etat et sa douce sont arrêtés, jetés en prison et condamnés pour « intelligence avec Israël ». Le successeur de Chedly Hammi au secrétariat d’Etat à la Sécurité, Ali Ganzaoui, un protégé de la présidente, fait le siège des services français. Il lui faut à tout prix que ces derniers lui fabriquent les preuves de cette coopération avec les Israéliens. Dans les fameux carnets du général Philippe Rondot, conseiller spécial en France des ministres de la Défense successifs, figurent effectivement à cette époque des rendez-vous avec Ganzaoui. « Je ne peux rien faire pour lui, confiait le général Rondot à l’un de ses contacts tunisiens, cette histoire d’espionnage pour les israéliens est totalement inventée. »

Deux ans plus tard, Chedly Hammi sort de prison. Ben Ali le fait venir au palais de Carthage. « Je suis désolé, lui dit-il, on m’avait induit en erreur ». Il n’empêche que la seconde Leila, elle, a disparu dans les sables du désert. Personne, à Tunis, n’a plus de nouvelles d’elle. La triste vie de l’homonyme de Leila y est devenue un sujet taboo.

De l’agence de voyages au secrétariat de direction

Née en 1957 dans une modeste famille nombreuse, la future épouse du général Ben Ali a grandi à Khaze¬nadar, près du Bardo à Tunis. D’autres se souviennent que la famille Trabelsi a vécu à El Hafsia, un des quartiers les plus délabrés de la Medina. Son père vendait des fruits secs et sa mère élevait les onze enfants. Avec le brevet en poche, la jeune Leila entre à l’école de coiffure de la rue de Madrid. Elle fit ses premières armes « Chez Wafa » une coiffeuse de la place Barcelone. En 1975, à dix-huit ans, elle rencontra un certain Khelil Maaouia, alors patron de l’agence Avis sur la route de l’aéroport. Folle amoureuse, elle se maria, avant de divorcer trois ans plus tard – Mon mari passe son temps à la chasse, se plaignait-elle, il ne s’occupe pas de moi. »

C’est l’époque oû Leila a été embauchée à l’agence Voyage 2000. Son propriétaire, Omrane Lamouri, possédait également, aux environs de Tunis, l’Hôtel des Colombes. L’agence se trouvait au cœur de la capitale à l’Immeuble central, une galerie marchande à deux pas de l’ambassade de France. Leila découvrit le milieu des hommes d’affaires, voyagea un peu, s’ouvrit au vaste monde. Femme indépendante, elle roulait déjà dans une petite Renault 5. Elle sortait beaucoup et ses amies de l’époque en parlent avec sympathie, disant d’elle qu’elle était toujours disponible pour faire la fête ou alter à la plage. Ce qui lui vaudra, dans la Tunis populaire, le surnom de « Leila Gin », en raison de son gout supposé pour cette boisson alcoolisée. En règle générale, Leila est toujours restée discrète sur ses relations amoureuses.

A ses heures perdues, elle se livre alors quelquefois à des petits trafics douaniers entre Paris et Rome. Une initiative qui lui permet d’arrondir ses fins de mois et de briller devant ses copines aux revenus plus modestes. Hélas, elle se fait prendre un jour la main dans le sac et se voit retirer son passeport. Elle en appelle à une puissante relation, Tahar Mokrani, un des piliers de la création, lors de l’indépendance, du ministère de l’Intérieur. Ce dernier intervient. Serait-ce à cette occasion que Leila aurait été revue par Ben Ali, directeur de la Sûreté de décembre 1977 à avril 1980 ? Selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis, ce serait le cas. De toute façon, cette première rencontre n’aura guère de suite. En janvier 1980, les événements de Gafsa vont être fatals pour le directeur de la Sûreté, accusé de négligence. Le général Ben Ali est relégué en Pologne comme ambassadeur.

La rencontre qui va véritablement bouleverser la vie de Leila Trabelsi est celle de Farid Mokhtar. Cultivé, féru d’art, animant le Club africain de foot de Tunis, le concurrent de L’Esperance sportive de Tunis, cet industriel dirigeait la Société tunisienne des industries laitières (STIL), une grande entreprise d’Etat. Enfin, il était le beau-frère de Mohamed Mzali, alors Premier ministre. Grâce à Farid, Leila fut embauchée comme secrétaire de direction à Batimat. Cette société était une des innombrables filiales de ta Société tunisienne de banque, alors présidée par l’oncle de Farid, Hassan Belkhodja, qui fut un proche de Bourguiba et le premier ambassadeur à Paris de la jeune République tunisienne, avant de devenir ministre puis banquier. On se retrouvait très loin du monde de l’école de coiffure et de l’agence de voyages. En compagnie de Farid Mokhtar, la jeune Leila va découvrir la bonne société de Tunis.

Climat de terreur à Tunis

Leur liaison durera trois ou quatre ans, jusqu’à ce que Farid y mette un terme. En 1984, le général Ben Ali rentre de son exil en Pologne. Très épris de Leila, qu’il revoit rapidement, il l’installe dans une confortable villa sur la route de La Soukra. Elle cesse toute activité et vit dans l’ombre de Ben Ali, nommé ministre de l’Intérieur par le Premier ministre Mohamed Mzali. Tous deux nourrissent désormais les mêmes ambitions. « Sois patience, nous serons bientôt au palais de Carthage », lui dit-il un jour, alors qu’il doit la quitter pour un rendez-vous urgent.

C’est l’époque où les relations se tendent dans l’entourage de Mohamed Mzali entre clans rivaux. Le premier comprend l’épouse de Mzali, son beau-frère Farid Mokhtar et quelques ministres. Le second clan est animé par le proche conseiller de Mzali et ministre de la Fonction publique, Mezri Chekir, originaire de Monastir comme Bourguiba, à ses cotés, le ministre de l’Intérieur, ainsi que les frères Kamel, Raouf et Slaheddine Eltaief, fideles entre tous à Ben Ali. Ces cousins éloignés du président tunisien ne lui ont jamais ménagé leur soutien. Le plus politique, Kamel, aura été du haut de son mètre soixante le principal artisan de la carrière de Ben Ali. C’est lui qui, en 1984, est parvenu à le faire revenir de son exil en Pologne, grâce notamment à ses liens avec Mezri Chekir.

Très vite, Farid Mokhtar se sent menacé par Ben Ali. Et il a raison ! Est-ce en raison de son appartenance à un clan opposé ? De sa liaison passée avec Leila ? Ou des deux ? En tout cas, Ben Ali prépare un dossier de corruption contre lui. Le climat se gâte. En mai 1986, une réunion du Parti Socialiste Destourien a lieu à Ras Djebel, près de Bizerte. Farid décide de s’y rendre. À 3 heures du matin, Mohamed Mzali reçoit un coup de fil à son domicile. À l’autre bout du téléphone, Ben Ali lui-même : « Monsieur le Premier ministre, votre beau-frère a eu un grave accident de voiture, il a été hospitalisé sur la route de Bizerte. » Deux heures plus tard, nouvel appel du ministre de l’Intérieur au Premier ministre : « Farid Mokhtar est décédé. »

Le lendemain, Mohamed Mzali se rend, comme chaque jour, auprès de Bourguiba. « À quelque chose malheur est bon, on s’apprêtait à arrêter votre beau-frère pour lui demander des comptes sur sa gestion de la STIL », explique le chef de l’Etat à son Premier ministre. Dans l’entourage de l’ancien amant de Leila, personne aujourd’hui ne croit à un accident. Ce jour-la, ce n’était pas son chauffeur habituel qui conduisait Farid à Bizerte. Après l’accident, celui-ci a été conduit dans un hôpital spécialisé pour les maladies pulmonaires, totalement inadapté à son état. Enfin, lors de l’enterrement, le général Ben Ali ne prendra pas la peine de présenter ses condoléances à l’épouse de Mohamed Mzali, sœur de Farid Mokhtar.

Les sept familles qui pillent la Tunisie

Dans les années qui suivent l’accession au pouvoir de Ben Ali, les proches du pouvoir font des affaires juteuses. Mais personne ne prétend au monopole sur l’ensemble des transactions et des commissions les clans familiaux se taillent de belles parts d’un gâteau qu’ils se divisent entre eux.

Pour les trois frères Eltaief, issus comme Ben Ali d’une famille originaire de Hammam Sousse, le 7 novembre 1987 est un jour Béni. Kamel Eltaief joue dès lors le rôle de « président bis » recevant chaque matin, dans les bureaux de la rue de Beyrouth au cœur de Tunis, les principaux ministres du gouvernement. Dans son sillage, ses deux frères font des affaires. La famille Ben Ali bénéficie également de quelques prébendes. Pas un frère, pas une sœur du nouveau président qui ne reçoivent une petite gâterie. Moncef, le frère préféré, se lance dans le trafic de drogue et laissera, dit-on, 4 millions de dinars de dettes auprès des banques. Kaïs Ben Ali, le fils du frère aîné, s’octroie le monopole des alcools à Sousse et fait main base sur le free-shop de Monastire.

Les trois filles issues du premier mariage de Ben Ali avec Naima Kefi ne sont pas oubliées. L’aînée, Dorsaf, épouse Slim Chiboub. L’avènement de son beau-père au palais de Carthage est pour lui pain bénit : fils d’un simple greffier, « Monsieur gendre » jouit d’un traitement de faveur dans l’attribution des terrains et des marchés. Ainsi bénéficie-t-il de gros marchés pharmaceutiques et de beaux terrains – qui lui seront repris plus tard. Slim Chiboub est connu pour ses appétits démesurés. Les patrons de la chaîne de grandes surfaces Auchan vont ainsi reculer devant ses exigences et renoncer à s’installer en Tunisie. En revanche, Slim Chiboub réussira en 2001 à installer un hypermarché Carrefour sur un terrain, sis à La Soukra, que les domaines de l’Etat lui ont rétrocédé à un prix symbolique. De 1989 à 2004, le gendre du président présidera également aux destinées de L’Esperance sportive de Tunis (EST).

La dernière fille, Cyrine, épouse en 1996 Marouane Mabrouk. Lui hérité de la concession de Mercedes Tunis et elle prend la haute main sur le Net en Tunisie. Et Dieu sait si le secteur, totalement fliqué, est sensible ! Un centre du ministère de l’Intérieur à Salambo, dans la banlieue de Tunis, traque le moindre message non autorisé. Les Mabrouk se voient également attribuer le logement de fonction traditionnellement attribué au directeur de la sûreté nationale, une splendide villa du quartier chic du Belvédère. La troisième fille, Ghazoua, mariée à Slim Zarrouk, bénéficiera également de quelques faveurs, notamment à l’occasion de la privatisation de certaines entreprises publiques (comme la Société nationale d’élevage de poulets, acquise à bon compte à la fin des années 1990 par Slim Zarruk, puffs revendue au prix fort)…

Dans un libelle qui circule en 1997-1998 sous le manteau à Tunis, il est question des sept familles qui pillent la Tunisie. Ce document fort bien informé décrit le fonctionnement des clans familiaux autour de Ben Ali qui se partagent entre amis les terrains, les contrats et les usines. L’opposition, au début des années 1990, de cette garde rapprochée du président à l’arrivée de tout nouvel intrus. Kamel Eltaief et Slim Chiboub s’opposent ainsi résolument aux projets d’union de Ben Ali avec Leila.

Hélas pour eux, les noces ont lieu en 1992. Peu après, Kamel Eltaief a voulu braver la nouvelle présidente et faire de la circoncision de son fils un événement mondain – car Ben Ali et Leila n’avaient pas encore de progéniture male. Résultat, plusieurs hommes publics qui avaient commis l’erreur d’accepter cette invitation ont été immédiatement limogés : le ministre de la Sante, le directeur du Tourisme, le président de Tunis Air se retrouvèrent au chômage. Le règne de Leila au palais de Carthage débutait. En 1996, les locaux de Kamel Eltaief, dans la zone industrielle de La Soukra, furent incendiés par une vingtaine d’individus masqués. Le pouvoir le soupçonnait d’y entreposer des dossiers compromettants sur les turpitudes de Leila. Officiellement, l’enquête de police n’a pas permis de connaitre l’origine de l’incendie. Depuis, Kamel Eltaief n’a plus jamais été reçu au palais de Carthage. Seuls ses liens anciens avec les Américains le protègent d’un mauvais coup.

Un boulevard pour les Trabelsi

Pendant les quatre années qui ont suivi le mariage en 1992 de Leila avec Ben Ali, le clan Trabelsi s’est fait relativement discret. A partir de 1996, leurs appétits se manifestent de manière plus ostensible et vont progressivement sonner le glas des ambitions des Eltaief, Mabrouk ou Chiboub. Cette année-la, le frère aîné et bien-aimé de Leila, Belhassen, met la main sur la compagnie d’aviation qui va devenir Karthago Airlines. C’est lui qui devient le pivot des affaires financières de la famille, comme on le verra dans le chapitre 4.

Le verrouillage commence, car les Trabelsi ne sont pas partageurs… Pas un secteur qui ne leur échappe ; pas une transaction avec un groupe étranger dont ils ne sont parties prenantes ; pas un beau terrain, ou presque, sur lequel ils n’ont des vues. Et personne, dans le clan, n’est oublié ! Après Belhassen, Moncef ! Cet ancien photographe de rue a connu une belle carrière. Dans le passé, la Société tunisienne de banque lui a consenti un crédit pour devenir agriculteur. Son premier fils, Houssem, a crée une association, la Jeunesse musicale de Carthage, qui a la réputation de ne pas honorer ses contrats. Le deuxième, Moez, et le troisième, Imed – le neveu préféré de Leila -, ont eu a partir de 2008 de serieux ennuis avec la justice française dans la fameuse affaire des yachts volés (voir infra, chapitre 5). A Tunis, Imed fait la loi. D’un coup de fil, il peut faire embastiller un adversaire ou au contraire libérer un trafiquant. Personne ne se risquerait à s’opposer frontalement à ce protégé du palais.

Une des sœurs, Djalila, est devenue la reine des buvettes, qu’il s’agisse de celle de l’école HEC à Carthage ou de celle de l’Ecole nationale d’architecture. Son époux, El Hadj, qui possédait un kiosque à essence, est devenu entrepreneur dans l’immobilier. Un de ses immeubles est loué au ministère des Transports, qui a été contraint de lui signer un bail avantageux.

Beaucoup de ces coups tordus se font sans l’aval du président. En 2002 encore, Ben Ali tentait de maintenir un semblant d’ordre. Ainsi, cette année-la, réunissait-il les principaux membres de la famille Trabelsi : « Si vous voulez de l’argent, soyez au moins discrets. Trouvez des hommes de paille et des sociétés écrans. » En d’autres termes, professionnalisez-vous !

Un conseil qui ne semble guère avoir été suivi, comme on le verra dans les chapitres suivants. Arbitre impuissant, le président tente parfois de taper du poing sur la table. Ainsi, en 2006, des industriels se plaignent des produits de contrefaçon importés de Chine avec la bénédiction des Trabelsi. Lors d’un conseil des ministres, le président interpelle le ministre du Commerce et de l’Artisanat, Mondher Znaidi : « Alors, Monsieur le ministre, j’entends dire que des containers de contrebande arrivent de Chine ? — C’est-à-dire, lui répond l’autre, je ne suis pas au courant, les douanes dépendent du ministère des Finances. » Pas question de prendre le moindre risque de contrarier Madame la présidents…

Le parcours de Foued Cheman, fils d’un grand industriel du textile et multimillionnaire, est exemplaire de ce gâchis. Voici une des grandes figures du monde patronal obligée, en 2004, de prendre le chemin de l’exil forcé vers les Etats-Unis, avec son épouse et ses deux enfants.

Dès l’arrivée de Ben Ali, Slim Chiboub, un des gendres, convoite le secteur de la friperie que les Cheman dominaient jusque-là. Tout va être fait pour décourager l’héritier de cette vielle famille : corruption d’un de ses associés, convocations répétées, gardes à vue, parodies de procès. Foued Cheman se retire dans la somptueuse villa qu’il s’est fait construire sur la corniche de Sidi Bou Said. Après l’assaut des Chiboub, les attaques des Trabelsi. Très vite, Leila a des vues sur la belle demeure des Cheman, où elle installerait volontiers sa fille Nesrine. Des envoyés du palais viennent lui demander de vendre son bien à une « amie de la présidente ». Pas question, répond l’industriel. Mal lui en prend. Le fisc le condamne à payer une amende record de 2 millions d’euros. Foued Cheman décide alors de s’exiler aux Etats-Unis, non sans avoir loué sa maison à l’ambassadeur d’Irak, avec la bénédiction de l’ambassade américaine.

Sa capacité de nuisance est réelle ; il est le gendre de Mustapha Zaanouni, ancien ambassadeur et ancien ministre, toujours conseiller auprès de l’ONU. Depuis Washington, il menace de lancer des campagnes contre le régime, si ses ennuis ne cessent pas. Résultat : les poursuites vont cesser contre lui et les amender fiscales se perdre dans les sables.

Certain notables tunisiens, qui voient rétrécir de jour en jour leurs marges de manœuvre, sont en tout cas en train de passer de l’exaspération à la résistance. Ce qui fait dire à un diplomate français, qui a vécu longtemps en Tunisie et connait parfaitement le sérail local : « Dans la succession de Ben Ali qui s’annonce, la bourgeoisie de Tunis ne veut pas d’une solution familiale. » Et donc pas d’une régente nommée Leila…

* La Régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie. Ed. La Découverte, 177 p, 14€, p36-p46

(Source:www.nawaat.org le 3 octobre 2009)

Lien:http://www.nawaat.org/portail/2009/10/03/la-regente-de-carthage-les-extraits-du-livre-evenement-sur-leila-trabelsi-epouse-ben-ali/  


Au pouvoir depuis 22 ans, Ben Ali séduit encore des étudiants tunisiens à Toulouse

Publié le octobre 3, 2009  

Souvent pointé du doigt pour son attitude à l’encontre de la liberté d’expression, le président tunisien Ben Ali aurait il changé son fusil d’épaule à l’approche des élections présidentielle de 2009 ? A l’instar de la campagne américaine, de nombreux groupes facebook se sont crées pour ou contre le président Ben Ali. Parmi eux celui des “Etudiants RCD à Toulouse avec BEN ALI”.

Cegroupe facebook, véritable association de fait,  regroupe une petite centaine de membres.

Ils proclament qu’à “n’en pas douter, un évènement important se prépare dans un proche avenir pour la Tunisie à savoir les élections présidentielles. Les acquis parlent d’eux mêmes, mais il est bon parfois de se les rappeler pour ne pas oublier ce que Notre Président Zine El Abidine Ben Ali a pu réaliser pour notre cher TUNISIE et cela dans tous les domaines faisant ainsi la fierté des tunisiens“.

Et distille quelques perles de propagande à la gloire de celui qui règne en maître sur la Tunisie depuis plus de deux décennies.

Florilège : “Le Président Ben Ali est un homme d’expérience qui connaît bien les problèmes de la région. Il les regarde avec hauteur, sérénité et une vision très claire de ce que doit être l’avenir” ; “la tunisie avance a pas de geant !! je pense que rien de cela ne pourrai avoir été fais sans le courage de tout un peuple guidé par leur leader inconditionnell ,, perpetuons cette tradition votons ben ali” ; “vous êtes notre présent et notre futur, Ben Ali “.

Aux élections du 24 octobre 2004, présentées comme “un simulacre de démocratie par des ONG” comme Human Rights Watch ou Amnesty International, Ben Ali est à nouveau réélu avec 94,49 %.

(Source: Toulouse7.com le 4 septembre 2009) Lien: http://www.toulouse7.com/2009/10/03/au-pouvoir-depuis-22-ans-ben-ali-seduit-encore-des-etudiants-tunisiens-a-toulouse/


LES CHEMISES MAUVES BEN ALI DESTROY

Par Biju
 
Ce qui paraît évident, à tous les observateurs, aujourd’hui, notre société, la société tunisienne, est une société sous contrôle total, c est une société de violence, où est tout n’est que mensonge et illusion. Nous sommes  lié quotidiennement à des ex prisonniers politiques, des familles de prisonniers politiques, dans le dénuement et le besoin extrême, eux plus que d’autres; et ils sont des milliers,  vivent dans le climat permanent de la violence qui leur est faite. Notre société n’est nullement pacifique, ni sécurisée, telle que la vend le dictateur BEN ALI à tous ceux qui le croient sur parole, et il faut le reconnaître , ils très nombreux parmi les puissants de ce monde, et de tout bord politique, la morale et l’éthique n’ont vraiment rien à voir,  quand il s’agit d’affaire, où on voit l’Espagne de Zapatero, la France de Sarkozy aujourd’hui, comme celle hier  de Chirac ou de Mitterrand, dérouler le tapis rouge à l’Ubu de Carthage, au fou de Tripoli, ou aux sanguinaires du golfe, qui sont de la même pointure qu’un Salazar, un Pinochet, un Castro un Milosevic ect….  En Tunisie on ne peut, quand on est sain d’esprit, que constater simplement,  que la violence est là. Et on ne peut pas faire comme si elle n’était pas là, par conséquent aussi bien en politique,  que pour tout ce qui fait notre minable quotidien, il faut réfléchir à cette présence de la violence , à son devenir, et essayer de l’inclure dans une stratégie générale de lutte contre l’hérésie de la dictature, qui a transformé  la majorité des tunisiens  à son image, même si ces derniers  veulent s’affranchir de ses horreurs, elle reste  leur seule référence obligée, il suffit de constater  la normalisation des incivilités entre les tunisiens dans la rue, la déflagration du noyau familial, l’absence de respect à tous les niveaux dans les  rapports entre les individus, le manque de fierté , de dignité ect..inclure ces « détails »  dans une stratégie globale de lutte contre  la catastrophe dictatoriale et le postulat ben Ali,est d’une dramatique urgence,  car ce dernier, à sa manière barbare et hors la loi,  a empoisonné les esprits,  et fait des petit dans toutes les sphères sociales actives ou dormantes, les petits dictateurs  à tous les échelons sociaux se ramassent à la pelle, personne n’est épargné, y compris dans l’opposition démocratique, et l’incroyable écart qui s’amplifie entre son discours versus démagogue de plus en plus, et sa réalité pratique, cette opposition  de toutes les déroutes,  qui en toute logique devrait être l’antithèse  de tout ce que représente le régime policier tunisien.   Désormais il faut être lucide, les tunisiens opprimés n’ont qu’une seule arme, il ne leur reste qu’une seule arme, c’est leur volonté, leur cohérence et  leur discipline à s’organiser pour vraiment changer les choses en profondeur. Ils n’ont rien, ils n’ont pas d’argent, ils n’ont pas d’armes, ils n’ont pas de pouvoir, rien d’autre que leur disponibilité, leur compétence humaine, et leur désir  à se dépasser, toutes ces qualités  qui existent  chez des résistants et des opposants, clairs, transparents et stoïques. La seule force qu’ils puissent avoir, c’est celle de leur organisation et de leur discipline. Nous ne devons pas être tributaire de la violence, ou permissif s à ses éclats d’où qu’elle provienne, elle n’a aucune justification, nous ne devons  appeler  qu’à l’organisation, à la cohésion et à l’unité dans le cadre des institutions, et de la constitution tunisienne, dans leur imposition et leurs régles, qui depuis toujours ont été bafoués par les dictatures successives, dans leur application le système de Bourguiba ou celui encore plus néfaste de BEN ALI sont totalement hors-la-loi. La société tunisienne est une  société qui a peur ,aujourd’hui plus que jamais,   et qui demande qu’on la protège, en fait et en premier lieu,  contre elle-même, tellement la violence du conditionnement fut de tout temps redoutable, mais la démission des consciences rebelles aussi l’a amoindri et blessé, celle là , il faut absolument qu’elle renaisse de ses décombres, qu’elle se renouvelle et qu’elle se réforme, ne pas perdurer dans la basasse et l’aveuglement, dans l’opportunisme le plus défaitiste, comme c’est le cas aujourd’hui, malheureusement, avec l’attitude nihiliste et sectaire de ces quelques uns, qui voulaient coûte que coûte et malgré tout, se présenter aux élections truquées de BEN ALI en 2009, leur participation, plus que celle des autres partis potiches, décrédibilise le combat des prisonniers politiques, le travail des ONG et des militants des droits de l’homme, et à contrario elle crédibilise la foire électorale d’un dictature sur le déclin, et l’absout de toute forme de terrorisme, car ceux qui ont commis  les attaques de SLIMANE, ou l’enlèvement du couple d’autrichiens,hier  sont dans la même logique que BEN ALI, une logique suicidaire et porteuse de tous les dangers, oui en participant au cirque de BEN ALI, on cautionne cette surenchère propagandiste qui veut donner de lui l’image , de l’intégrité, de la sécurité, de la stabilité et du progrès, alors qu’il est la principale source de tous les malheurs de la Tunisie. Aujourd’hui,  dans notre société la demande d’un maître protecteur qui sera justement capable d’user aussi de violence contre ceux dont vient la peur, est évidente, travaillons  à ce que seules les institutions démocratiques soient les protecteurs  de notre nation, refusons l’aventurisme des ego démesurés, cherchons la cohésions  et la transparence des idées et des actes, seule la démocratie, l’action et l’acte démocratique ainsi que le propos , peuvent nous réunir dans un projet commun qui puisse répondre à l’attente de la nation tunisienne, et la sortir de sa léthargie, tout le reste c’est prendre le train en marche sur l’habituel et permanent, destructeur et calamiteux projet au long cours de la dictature de BEN ALI,. Refuser ses manigances et son cirque électoral de   2009 par exemple, tout le bloc  démocratique solidaire, c’est lui signifier  un cinglant  fin de non-recevoir, c’est appeler le monde à le traiter  comme un paria, c’est absoudre la Tunisie de ses folies  et de ses crimes, c’est le désigner comme la source principale de toute forme d’extrémisme, qui n’en doutons pas est bien aux portes de notre pays , l’affaire de Slimane et de l’enlèvement du couple de touristes autrichiens, ne sont qu’un léger aperçu de la catastrophe qui nous attend, on ne peut pas être crédible dans la confusion , comme  ces partis qui se disent d’opposition,  qui condamnent  ces crimes à juste titre, et être candidat aux élections de BEN ALI en 2009, être à la consécration de ce dictateur qui met,  avec une volonté affichée, la Tunisie et les tunisiens, pieds et poings liés à la merci  de cet extrémisme et ce terrorisme  . L’avenir de la Tunisie est plus que jamais  incertain, devant ces stratégies aveugles et autistes. Nous ne savons pas où va notre pays dans cette galère qui dure depuis plus de cinquante ans . Nous savons certes que nous avons un grand passé, et tout le toutim qui ne nourrit pas son homme,  mais je doute  fort que  nous ayons un grand avenir, partis comme on est,  tous les indicateurs sont au rouge, et les crapules, plus que jamais,  s’en donnent à cœur joie. Et ça crée un sentiment de peur, d’horreur et de déroute, un sentiment de referment, de terreur, de chaos, qui sont en train  de signer notre arrêt de mort.

 
L’acte fondateur
 
Par Sonia Derbali
Ce samedi 10 octobre 2009 à Sciences_Po PARIS se tiendront  des assises de l’opposition démocratique tunisienne, mieux vaut tard que jamais dirait le sage, celui  qui montre la lune avec le doigt, malgré que l’imbécile s’acharne à fixer le doigt. Je veux dire par là que ce genre de manifestation auraient dû  être organisées en permanence par une opposition démocratique au fait de son époque et de sa mission, qui , sans employer de grands mots, et dans le contexte de la situation tunisienne dramatique, est catastrophique d’attentisme. Bref, cet événement peut être considéré comme salutaire, cela sera aussi l’occasion, de proposer, de prospecter, d’exiger même, et de mettre en place ce genre  de réactions citoyennes autant de fois qu’il sera nécessaire, autant dire jusqu’à la libération de la TUNISIE .L’événement de ce samedi 10 octobre est sans conteste, une grande initiative, ne serais -ce que par réaction, saine réaction de rejet des élections truquées organisées par la dictature de BEN ALI, ne serais-ce  aussi, que pour la symbolique et  du lieu, et de la présence, si cela se confirme, des différentes singularités tunisiennes, sociales, politiques et culturelles, et sur ce chapitre là, Dieu sait combien  nos mentalités tunisiennes de l’opposition,  se bornent très souvent à lâcher la proie pour l’ombre. Oui, car au fond ce qui manque à l’opposition démocratique tunisienne, à la base et dans l’absolu, , c’est justement ce genre de rencontre, pour la transparence, la crédibilité et la visibilité de ses prétentions. Notre force, nous démocrates, réside dans la tolérance des aspirations, la pluralité des engagements et l’humilité des prétentions.Être humble et surtout savoir laisser son ego aux vestiaires, en politique, c’est à dire généralement dans la vie courante, c’est la preuve d’une conscience  humaine altruiste et intègre, d’une crédibilité  évidente où les vérités des uns et des autres sont rédemptrices, mais respectant le débat démocratique avec tout ce qu’il suppose de limites, c’est naturellement ce qui nous différencie de la bête immonde qui saigne notre TUNISIE. Le pragmatisme à ce niveau n’a rien à voir avec la compromission, il est vérité et bon sens, il est responsabilité sans faille.Toutes ces qualités sont indispensables pour convaincre les tunisiens en général, et les consciences éveillées, engagées dans les combats démocratiques, pour les droits de l’homme,  en particulier, malgré la paranoïa de quelques uns. Servir et non se servir, les organisateurs de ce grand événement, pour ne pas surenchérir et retomber dans l’imposture, l’amateurisme, l’affect qui avaient minés toutes les tentatives précédentes, tentatives qui avaient donné une image détestable de ce que le microcosme des cénacles, et des tours d’ivoire  de l’opposition tunisienne pouvait produire. Exit toutes ces initiatives  proposées sur le net et qui ne furent tout au plus,  que des coups d’épée dans l’eau, malgré l’énergie déployée par beaucoup de tunisiens, anonymes ou pas, dépassant tout cadre idéologique ou politicien.Et  cette permanence de l’échec, son douloureux et catastrophique constat nous interpelle tous, il ne fut pas l’œuvre des sicaires de la dictature et de ses CHEMISES MAUVES, mais plutôt de certaines mentalités charognardes et usurpatrices qui ne cessent de confondre militantisme et choix de carrière. Être opposant à la dictature de BEN ALI, ce n’est pas une sinécure, ni un plan de carrière, être opposant démocratique contre la dictature, contre  le népotisme de BEN ALI et ses affidés, c’est se battre pour des idées, des principes et une éthique universelle, être opposant tunisien pour  l’état de droit, c’est  participer à la grandeur  de la TUNISIE, ou du moins  de l’idée que les tunisiens démocrates et libres  se font de  cette TUNISIE, servir notre pays et ne rien exiger de lui, participer à sa grandeur et à celle de la nation tunisienne, c’est en soi un honneur, tout le reste n’est que calculs et bassesses, tout le reste est dans la logique prédatrice et aveugle des pouvoirs illégitimes. Nous devons en tout temps et en tous lieues, marquer notre différence, nous sommes la civilisation, BEN ALI et sa dictature sont la barbarie. Marquer notre différence par nos pensées, discours et actes, cette différence doit être constante, visible, confirmée et revendiquée.Ce samedi 10 octobre 2009, les initiateurs de ce rassemblement, les orateurs, et les représentants des courants , des mouvements, des partis et surtout de la société civile, ou ce qu’il en reste, doivent être conscients, que l’important ce sont les convictions et non les personnes, l’important sera dans la salle, bien plus que dans la tribune, l’important gît dans les pénitenciers et les mouroirs de BEN ALI, l’important est dans la rue tunisienne, le prisonnier, le torturé, l’exploité, le chômeur, l’expropriè, le hittistes, et aussi les exilés tunisiens  qui survivent à leur enfer.

 

 

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