Invitation pour voter pour le prophète MOHAMMAD SBSL
Different candidates for ‘The Best Man’ vote onwww.bestofmen.org are:
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Buddha
Jesus Christ
Karl Marx
Mahatma Gandhi
Martin Luther
Muhammed
Saint Paul
William Shakespeare
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Appel pour le retour des exilés tunisiens
En ce début du mandat présidentiel et de la nouvelle législature
«Tout Tunisien qui se sera expatrié, pour quelque motif que ce soit, quelle qu’ait été, du reste, la durée de son absence, qu’il se soit fait naturaliser à l’étranger ou non, redeviendra, comme auparavant, sujet tunisien, dès qu’il rentrera dans le royaume de Tunisie»
Article 92 de la Première Constitution tunisienne moderne de 1861, première des mondes arabe et musulman
«Aucun citoyen ne peut être banni du territoire national ni empêché d’y retourner»
Article 11 de la Constitution de la République tunisienne, 1959
«Nul ne peut être arbitrairement privé du droit d’entrer dans son propre pays»
Article 12-4 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, 1966
Préambule :
La Tunisie s’apprête à entamer un nouveau mandat présidentiel et une nouvelle législature, après la validation, par le Conseil constitutionnel, des résultats des élections du 25 octobre.
En ce début de ces deux mandats, de nombreuses voix se sont élevées, au sein de la société tunisienne, y compris une partie de l’élite dirigeante, pour que des Réformes politiques, audacieuses, soient entreprises durant ce mandat présidentiel et cette législature. Des avancées, significatives et irréversibles, en matière de Démocratie, de respect des droits humains, de la liberté de la presse et de la lutte contre la corruption, sont aujourd’hui, de l’aveu de toute la classe politique, des nécessités et des priorités nationales d’une extrême urgence.
Dans cet élan de réformes et de mesures démocratiques, appelées de tous les voeux, la question du retour des exilés tunisiens et leur réintégration dans la société prend une importance particulière.
Si la majorité des exilés ont quitté le pays au début des années 1990, certainsse sont exilés en 1981, voir 1978, ou même 1962 pour les plus anciens. Le poids humain de cette souffrance est énorme et le poids politique devient de plus en plus lourd à supporter pour le pays.
La question des exilés ne relève pas des doctrines et ne supporte pas les luttes de chapelle. Il s’agit d’un malheur que l’on ne souhaite même pas à son ennemi, moins à son adversaire. Les droits humains sont sacrés et ne doivent faire l’objet d’aucun commerce et ne souffrir aucune discrimination idéologique.
Il est grand temps que ce dossier trouve un dénouement rapide, garantissant la dignité et la sécurité des exilés et de leurs familles, dans le cadre de la Loi. Ce qui sera de nature à permettre à la Nation de tourner la page des affrontements politiques du passé.
Le règlement digne de la question des exilés repose sur les principes fondateurs de la République: Liberté, Ordre et Justice ; ainsi que du droit de la société à la Paix, édictés dans la Constitution et dans les lois de la République.
Pour sortir ce dossier de l’impasse, pour surmonter les divergences et dans le but d’aboutir à un dénouement rapide et digne de cette souffrance, nous proposons cette perspective réaliste. Animés par cet esprit patriotique et par le sens des responsabilités, nous lançons cet APPEL :
1- Au niveau des Exilés tunisiens à l’étranger qui souhaitent mettre fin à l’asile:
Prendre attache, sans délai, avec nos représentations diplomatiques et consulaires, afin d’introduire des demandes, individuelles, d’établissement des documents nationaux tunisiens, notamment la carte d’identité nationale, le passeport et la carte d’électeur, symboles de la Citoyenneté et de la Protection de la Nationalité. Cette démarche doit s’accompagner de l’engagement de rendre les documents de voyage octroyés, par les pays d’accueil, au titre de l’asile, conformément aux dispositions de la Convention de Genève de 1951;
2- Au niveau des Chefs de nos missions diplomatiques et consulaires :
Alléger les procédures consulaires et réduire les délais d’attente, pour éviter les découragements et couper court aux pressions de tout ordre et et de toutes les parties;
3- Au niveau des autorités judiciaires et administratives:
a- Mettre en oeuvre les garanties légales annoncées par Monsieur le Ministre de la Justice et des Droits humains, devant la presse nationale et devant Messieurs et Mesdames les représentants du Peuple, sous la coupole de la Chambre des Députés, en mai et en juillet dernier;
b- S’abstenir de toute action administrative ou judiciaire à l’encontre les exilés non condamnés ;
c- Respecter les principes de prescription des poursuites et l’extinction de l’action publique, après observation des délais légaux ;
d- Faciliter l’octroi des attestations de prescription des peines corporelles ;
e- Alléger les délais de recouvrement des droits civiques et politiques ;
4- Au niveau du Parquet et des magistrats du siège:
a- Traiter en priorité les demandes en Opposition des peines prononcées par contumace et qui ne tombent pas, encore, sous le coup de la prescription ;
b- Reconnaître les affres et les souffrances de l’asile comme circonstances atténuantes et s’abstenir de prononcer des peines de privation de liberté ;
c- Observer l’extinction de l’action publique et prononcer la prescription des peines prononcées il y a longtemps, même si le délai formel n’est pas encore atteint, en accédant au droit de la société à l’oubli. Le législateur ayant cherché à garantir ce droit fondamental de la société et non de calculer un strict quantum d’années; c’est l’esprit des textes qui compte et non leur lecture formelle ;
5- Au niveau des médias, des journalistes et des chroniqueurs:
Aider la Nation à refermer ses plaies et favoriser la réconciliation nationale, en propageant une culture de la tolérance et en s’abstenant de raviver les discours de la haine et de la vengeance;
6- Au niveau des acteurs politiques et associatifs et des leaders d’opinion:
Oeuvrer à faciliter le retour digne des exilés et leur réintégration dans la société et s’abstenir de s’en servir et d’instrumentaliser leurs souffrances;
7- Au niveau des membres des Chambres des Députés et des Conseillers:
Proposer et Adopter des textes facilitant le retour et la réintégration des exilés, la réparation de toutes les victimes et favoriser la réconciliation nationale, par la promulgation d’une Loi d’Amnistie générale. Tous les représentant du peuple, de toute obédience et appartenance politique ou régionale qu’ils soient, doivent s’y engager, en vertu de l’article 25 de la Constitution, stipulant que «Chaque député est le représentant de la Nation tout entière»;
8- Au niveau du Premier Ministre:
Mettre en place une structure interministérielle, chargée d’aider les exilés à surmonter les difficultés qui peuvent compromettre leur retour, le recouvrement de leurs droits et leur intégration dans la société ; Monsieur «Le Premier Ministre dirige et coordonne l’action du gouvernement» selon les dispositions de l’article 60 de la Constitution;
9- Au niveau du Chef de l’Etat, Président de tous les tunisiens et garant des Institutions :
a- Utiliser vos prérogatives constitutionnelles de Droit de Grâce, pour mettre fin aux souffrances de nos compatriotes exilés, en vertu de l’article 48-3 de la Constitution, qui stipule, en votre faveur et à votre entière discrétion, que «Le Chef de l’Etat dispose du droit de grâce», repris de l’article 15 de notre première Constitution de 1861; ainsi que les dispositions du Code de Procédure pénale ; étant entendu que les faits remontent à loin et que tous les co-accusés, des exilés condamnés, ont été libérés au bénéficié de grâces présidentielles successives;
b- Saisir la nouvelle Chambre des Députés, au courant de cette 12ième législature, d’un projet de loi d’Amnistie, en conformité avec l’article 34-6 de la Constitution, stipulant que «Sont pris sous forme de Lois les textes relatifs à l’Amnistie» ; et ce, en consultation avec toutes les parties prenantes, pour permettre à la Tunisie de panser toutes ses plaies et d’utiliser toutes ses compétences ;
Une telle démarche, collective, permettra d’assurer les droits et la quiétude de tout tunisien et de consacrer la Sécurité humaine, dans le sens de l’article 1er de Ahd-Al-Amane, du 10 septembre 1857:
«Une complète sécurité est garantie à tous nos sujets et à tous les habitants de nos États, quelles que soient leur religion, leur nationalité et leur race. Cette sécurité s’étendra à leur personne respectée, à leurs biens sacrés et à leur réputation honorée »;
Mardi, le 3 novembre 2009 G, correspondant au 15 Dhou Al-Qi’idah 1430 H
Premiers signataires :
Abdel Wahab Hani, Paris, Genève
Abdel Jelil Saïdi, Paris
Moncef Boushaki, Paris
Belgacem Labidi, Paris
Cet Appel est ouvert aux signatures, à tous nos copmatriotes exilés, réfugiés statutaires ou exilés de fait, partageant la démarche et l’esprit, ainsi qu’à toutes celles et tous ceux, de nos compatriotes, qui le soutiennent;
Contact: Abdel WahabHaniMél:awhani@yahoo.fr, Tél. : +33 (0)6 17 96 00 37
Nouvelles des libertés en Tunisie
Tunisie : Poursuite du harcèlement à l’encontre de journalistes défenseurs indépendants
Ces journalistes se sont particulièrement mobilisés ces dernières semaines afin de dénoncer les pratiques et actes contraires aux normes internationales qui se sont multipliés dans le contexte électoral. M. Taoufik Ben Brik est par ailleurs membre fondateur du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et M. Zouhair Makhlouf est membre de l’association « Liberté et équité », membre dirigeant du Parti démocrate progressiste (PDP) et ancien candidat aux élections législatives du 25 octobre 2009. Mme Sihem Bensedrine est quant à elle porte-parole du CNLT, journaliste et secrétaire générale de l’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC).
Le 3 novembre, alors que M. Makhlouf devait comparaître devant le Tribunal de première instance de Grombalia, Mme Bensedrine s’est vu refuser l’accès à la salle d’audience, qui était entourée d’un important dispositif policier. Les autorités ont argué que le procureur avait émis une décision selon laquelle seuls les avocats étaient autorisés à pénétrer à l’intérieur du tribunal. Me Mohamed Abbou, qui accompagnait Mme Bensedrine, est immédiatement allé vérifier cet élément auprès du substitut du procureur, qui a réfuté l’existence d’une telle décision. Mme Bensedrine, restée en dehors de la salle d’audience, a alors été bousculée puis sérieusement frappée par des policiers. L’audience dans l’affaire Zouhair Makhlouf a été reportée à une date ultérieure.
Le 2 novembre 2009, Me Chouki Tebib, Ayachi Hammami et Nejib Chebbi, avocats de MM. Ben Brik et Makhlouf, s’étaient par ailleurs vus refuser l’accès à M. Ben Brik par le directeur et le sous-directeur de la prison de Mornaguia, près de Tunis, en dépit d’un bulletin de visite signé par le substitut du Procureur M. Mohamed Amira. M. Ben Brik doit comparaître le 19 novembre devant le Tribunal de première instance de Tunis pour « agression », dans une affaire manifestement montée de toutes pièces.
Le même jour, les trois avocats avaient toutefois pu rendre visite à M. Makhlouf, en grève de la faim depuis plusieurs jours, et pu constater un état de santé alarmant. Ils ont notamment été informés que leur client avait été victime d’un malaise vagal le 1er novembre, et n’avait eu accès à un médecin qu’en fin de journée. M. Maklouf est incarcéré depuis le 21 octobre.
L’Observatoire et le REMDH dénoncent les actes de violence à l’encontre de Mme Sihem Bensedrine ainsi que la poursuite de la détention arbitraire et du harcèlement judiciaire contre MM. Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf. Nos organisations appellent la Délégation de la Commission européenne à Tunis ainsi que les ambassades des Etats-membres de l’Union européenne (UE) en Tunisie à prendre publiquement position en faveur de ces trois défenseurs, à rendre visite à MM. Ben Brik et Makhlouf en détention, et à observer les audiences à leur encontre, conformément aux Lignes directrices de l’UE relatives aux défenseurs des droits de l’Homme.
Nos organisations appellent également la Délégation et les ambassades mentionnées ci-dessus à faire un rapport public, et si possible conjoint, sur les violations des règles relatives à un procès équitable et sur tout autre sujet de préoccupation constatés lors des audiences.
L’Observatoire et le REMDH appellent par ailleurs la Présidence de l’Union européenne et la Troïka à entreprendre toute action de protection à l’égard des défenseurs et militants des droits de l’Homme, sanctionnés pour avoir exercé défendu les libertés fondamentales.
L’Observatoire et le REMDH demandent par ailleurs aux autorités tunisiennes de :
· Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Mme Bensedrine et de MM. Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf, ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ;
· Procéder à la libération immédiate et inconditionnelle de MM. Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf, arbitrairement détenus ;
· Veiller à ce qu’un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlement – y compris judiciaire – à l’encontre de Mme Bensedrine et MM. Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf, et de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ;
Plus généralement, nos organisations appellent la Tunisie à se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et aux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme et particulièrement l’article 1 de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”.
http://www.fidh.org/Poursuite-du-harcelement-a-l-encontre-de mardi 3 novembre 2009
In Tunisia, government harassment of journalists on the rise
Student activist held in Tunisia at risk of torture
Urgent : Jalel Ben Brik Zoghlami empêché de quitter le territoire
Journalistes tunisiens sauvagement brutalisés
31 octobre 09 – Réélu le 25 octobre dernier pour un cinquième mandat, le président Zine el-Abidine Ben Ali poursuit la répression contre les opposants. |
Carole Vann/InfoSud – Comment un pays capable de tant de raffinement en matière d’hospitalité et de culture peut-il se reconnaitre dans un Etat qui se comporte avec une telle grossièreté envers ses citoyens ? C’est le paradoxe de la Tunisie qui a élu le 25 octobre à quasi 90% Zin El-Abidine Ben Ali pour son cinquième mandat présidentiel. Un président qui a mis en garde à plusieurs reprises quiconque contesterait le déroulement ou le résultat des élections.
Ces menaces sans détour n’ont pas empêché des journalistes et opposants de s’exprimer dans les médias internationaux. La vague de violence ne s’est pas faite attendre. Taoufik Ben Brik, correspondant du Nouvel Observateur, a été écroué le 29 octobre. Accusé d’actes de violences et d’insultes à l’encontre d’une femme, il passera le 19 novembre devant le tribunal première instance de Tunis. Il risque plusieurs années d’emprisonnement, selon son avocate Radhia Nasraoui, jointe par téléphone.
Interviewé la semaine dernière par Rue89, Taoufik Ben Brik avait raconté le traquenard qui lui a été tendu par la police tunisienne et qui lui vaut aujourd’hui son arrestation. Le 22 octobre, sa voiture a été emboutie par un autre véhicule, dont la conductrice a cherché à le provoquer. Selon le journaliste, la conductrice était de la police et voulait l’amener à user de la violence pour pouvoir l’inculper d’agression.
Pour Reporters Sans Frontières, l’arrestation de Taoufik Ben Brik serait liée à ses déclarations tenues sur Rue89.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dénoncent les actes de harcèlement à l’encontre des journalistes tunisiens et demandent aux ambassades d’Etats membres de l’Union européenne en Tunisie de rendre visite à Ben Brik et à Zouhair Makhlouf, un autre journaliste en détention, et de suivre leur audiences devant la justice.
Déshabillé et passé à tabac
Incarcéré depuis le 21 octobre, Zouhair Makhlouf sera jugé le 3 novembre pour avoir filmé sans autorisation dans un quartier populaire très pauvre et avoir diffusé les images sur internet. En réalité, le pouvoir n’aurait pas supporté que Makhlouf diffuse sur la toile des interviews d’ex-prisonniers politiques victimes de torture.
Mais si ces deux arrestations respectent un semblant de procédure, d’autres cas, très graves, s’en passent. Le 28 octobre, le journaliste Slim Boukhdir a été enlevé devant chez lui par des inconnus en civil, qui lui ont bandé les yeux, l’ont forcé à monter à bord d’un véhicule puis l’ont conduit sur la colline du Belvédère (hauteurs de Tunis) où ils l’ont déshabillé et passé à tabac. Les agresseurs ont menacé de le tuer avec un couteau, puis l’ont laissé sur les lieux, avec une fracture au nez et plusieurs hématomes. Le même après-midi, le journaliste avait, dans une interview à la BBC, formulé des critiques contre l’épouse du président, Leila Traboulsi.
Quant à Mohamed Soudani, de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), il a disparu depuis le 22 octobre dernier. « Il avait été interviewé par deux journalistes françaises à l’hôtel Africa à Tunis, raconte Radhia Nassraoui. Quand il a voulu sortir, il a vu qu’une dizaine d’agents l’attendaient dehors. Il m’a appelée. Je lui ai conseillé de se faire accompagner. Une des journalistes a fait un bout de chemin avec lui. A peine l’a-t-elle quitté, que les policiers ont réapparu. Il a juste eu le temps de m’envoyer un message, mais depuis plus aucun signe de vie. Nous savons qu’il est aux mains de la police et qu’ils sont en train de le torturer. »
Sihem, Radhia, Hamma aussi brutalisés
Sihem Ben Sedrime, porte parole du Conseil national pour les Libertés en Tunisie et directrice de radio Kalima, a été agressée et violentée alors qu’elle rentrait au local des femmes démocrates à Tunis. Hamma Hamami, porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie et époux de Radhia Nasraoui, a été sauvagement tabassé à l’aéroport de Tunis par une dizaine de policiers. Il revenait de l’étranger où, dans des interviews à Al-Jazeera et France 24, il avait parlé de la corruption et de la répression. Il avait appelé au boycott des élections qu’il avait qualifiées de mascarade.
Le 4 octobre, à son retour de Suisse où elle a donné plusieurs interviews, Radhia Nasraoui n’a pas retrouvé ses bagages. Un produit explosif a été retrouvé dans la voiture de son confrère Raouf Ayyadi, ancien membre du Conseil de l’ordre. Ce dernier était venu la chercher à l’aéroport. InfoSud / CV
(Source: le portail « Droits Humains » d’après l’agence « Infosud » (Suisse), le 30 octobre 2009)
Lien :http://www.droitshumains-geneve.info/Journalistes-tunisiens-sauvagement,6832
Tunisie : Des journalistes et étudiants arrêtés depuis la présidentielle
ATS, le 4 novembre 2009 à 06h12
Par Annegret Mathari, ATS
Tunis/Genève (ats) Plusieurs journalistes et étudiants ont été arrêtés ou maltraités en Tunisie depuis la réélection de Zine El Abidine Ben Ali. Le président avait annoncé des mesures contre les personnes qui ont critiqué le déroulement du scrutin. Des organisations de défense des droits de l’homme dénoncent cette répression.
Le journaliste tunisien Taoufik Ben Brick, correspondant de l’hebdomadaire français « Nouvel Observateur » et critique virulent du régime du président Zine El Abidine Ben Ali, a été incarcéré jeudi.
Il a été inculpé après une « plainte pour agression, atteintes aux bonnes mœurs et dégradation de biens, déposée par une femme avec laquelle il a eu une altercation », selon la justice tunisienne.
Plusieurs années de prison
La seule explication pour ces reproches réside dans la série d’articles que le journaliste a publiés récemment dans la presse française, a indiqué à l’ATS l’un de ses avocats, Nejib Chebbi.
Selon ses défenseurs, Taoufik Ben Brick risque plusieurs années de prison. Son procès se tiendra le 19 novembre.
Dans ses articles, le journaliste avait critiqué les élections du 25 octobre. Lors de ce scrutin, Zine El Abidine Ben Ali, qui se présentait pour son cinquième mandat depuis 1987, a été réélu avec près de 90% des voix.
Provocation
Le 22 octobre, une voiture a percuté celle du reporter. Selon ce dernier, la conductrice faisait partie de la police et a tenté de l’inciter à faire preuve de violence afin de l’inculper. L’homme n’a toutefois pas réagi à cette provocation.
En attendant, la situation du journaliste a été discutée dans plusieurs pays, indique un porte-parole du ministère français des affaires étrangères. « Sa situation est suivie avec beaucoup d’attention ».
Appel à l’UE
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) ont appelé les ambassadeurs des pays de l’Union européenne (UE) en Tunisie à rendre visite à Taoufik Ben Brick et à Zuhair Makhlouf, un autre journaliste en détention. Ils leur ont aussi demandé de surveiller leurs procès.
Zuhair Makhlouf a été arrêté le 21 octobre et devait comparaître en justice cette semaine. Il est accusé d’avoir filmé sans autorisation dans un quartier pauvre.
Tabassé
Quant au journaliste Slim Boukhedir, il a osé critiqué la femme du président dans une interview à la chaîne de télévision britannique BBC. Mercredi dernier, il a été enlevé devant sa maison, vraisemblablement par des policiers en civil, et conduit sur une colline.
Là, il a été battu et abandonné sur place, le nez cassé. Ses vêtements et son porte-monnaie lui ont été dérobés. Depuis, des policiers surveillent son domicile et demandent aux invités de présenter leurs cartes d’identité, selon les défenseurs des droits de l’homme.
Etudiant aussi
L’étudiant Mohamed Soudani a lui disparu le 22 octobre. Deux journalistes français l’ont interviewé dans un hôtel à Tunis, raconte son avocate. Une douzaine de policiers l’attendaient à sa sortie. L’étudiant a laissé un message sur le répondeur de l’avocate, qui n’a depuis plus reçu aucune trace de vie.
« J’espère qu’il vit encore », dit-elle inquiète. « C’est clair
qu’il sera torturé ».
(Source: www.tsr.ch (Suisse), le 4 novembre 2009)
Tunis s’insurge des propos du maire de Paris sur les droits de l’homme
La comparaison entre La Tunisie et les anciennes dictatures militaires d’Amérique latine
« george orwell »
Au cours d’une discussion avec un ami on a conclu que la comparaison entre le monde arabe et l’Amérique latine dans la période des dictatures militaires méritait une étude approfondie, il existe plusieurs études scientifiques sur l’effondrement des régimes militaires en Amérique latine, par exemple :
The Third Wave of Democratization in Latin America: Advances and Setbacks The Transition to Democracy in Latin America: The Role of the Military Incomplete Democracy: Political Democratization in Chile and Latin America Latin American Social Movements: Globalization, Democratization, and Transnational Networks (pour pouvoir les télécharger il faut juste s’inscrire sur : gigapedia)
Ce qui est sur c’est que jusqu’a l’instant il n’ya aucune étude qui prouve la possibilité d’appliquer au monde arabe les stratégies employées en Amérique latine pour le changement démocratique !
(Source : le blog « La Tunisie de Ben Ali », le 4 novembre 2009)
Lien :http://1984tunisie.blogs.courrierinternational.com/
Taoufik Ben Brik, une affaire française
Par Pierre Puchot
Il nous faut un soutien de la France, des Français, sans quoi c’en sera fini de nous», confiait à Mediapart le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Birk, la veille de son arrestation, jeudi 29 novembre. Du fond de sa geôle, Ben Brik peut toujours attendre : Sarkozy n’a pas hésité à transmettre ses «félicitations» à Ben Ali pour sa réélection, au mépris des rapports alarmistes des ONG et de Reporters sans frontières. L’UMP reste muet, le PS très discret, et les Français continuent de se répandre par centaines de milliers sur les plages tunisiennes. La France doit pourtant rapidement changer d’azimut, sous peine cautionner la nouvelle grande ambition des autorités tunisienne : éradiquer l’embryon d’opposition qui subsiste encore à Tunis. L’affaire Taoufik Ben Brik, c’est le climax d’un mois d’octobre qui a durement malmené l’opposition tunisienne. La semaine passé, Slim Boukhdir, journaliste et membre fondateur de l’association de défense des libertés Liberté et équité, a été victime d’un enlèvement devant chez lui par des inconnus en civil, qui lui ont bandé les yeux, l’ont forcé à monter à bord d’un véhicule puis l’ont conduit sur la colline du Belvédère où ils l’ont passé à tabac. Le même jour, des inconnus ont tenté à trois reprises de forcer la porte du domicile de Mouldi Zouabi, correspondant de l’influent quotidien panarabe basé à Londres, Al Quds Al Arabi. Lire l’article complet sur Mediapart.fr (sur abonnement)
(Source : mediapart.fr, le 3 novembre 2009)
Et ce mois-ci, le prix de la désinformation est attribué à…
Pierre Puchot
«Servir la soupe» tunisienne, les médias français ont toujours su faire. La palme de la servilité journalistique et de la désinformation revient ce mois-ci au mensuel Afrique Asie, qui tire à 43.000 exemplaires, et propose, avec son numéro du mois d’octobre, un hors série sobrement titré: «Tunisie: Pourquoi ça marche».
À la veille des élections présidentielles et législatives, qui auront lieu dimanche 25 octobre, l’équipe a mis le paquet, et le sommaire se passerait presque de commentaire :
Éditorial : Pourquoi ça marche
Diagnostic: Les recettes d’un pays qui avance
Prospective: Les défis des prochaines années
Vie politique: En pleine mutation
Analyse: Une démocratie responsable et graduelle
Campagne: Un leader et trois challengers
Processus électoral: En toute transparence
Politique étrangère: Une diplomatie tranquille…
A mi-numéro, un petit «bonus», le «témoignage» d’Éric Fottorino: «Je suis un pont sur la Méditerranée.» En fait, un petit entretien réalisé avec le directeur de la rédaction du journal Le Monde, à l’occasion d’un dîner avec l’ambassadeur de la Tunisie en France.
Au final, 106 pages de pure intégrité journalistique, dont le site officiel de Ben Ali n’a pas manqué de se faire l’écho. De quoi devancer haut la main Jeune Afrique et Afrique magazine qui propose pourtant ce mois-ci, outre un «entretien exclusif» avec Ben Ali, un dossier de 15 pages sur «ce pays jeune et complexe».
Parmi les papiers qui donnent la nausée, on retiendra cette «analyse» (anonyme, la plupart des articles du numéro étant écrits par les six journalistes employés par le journal) dont le subtil intertitre vente «la stabilité politique et la paix sociale qui y règne»… en Tunisie. Un point de vue particulièrement audacieux pour un pays où la torture est quotidienne, où la répression du mouvement du bassin minier de Gafsa, en grève depuis la fin 2007, a conduit l’armée et la police tunisienne déployée en masse à tuer un manifestant par balle….
Il faut dire qu’Afrique Asie n’en est pas à son coup d’essai:
Commentaire du directeur de la rédaction d’Afrique Asie, Majed Nehmé, joint par téléphone, et qui a eu la gentillesse de nous offrir un exemplaire de son journal : «La Tunisie est un pays qui avance, et c’est ce que nous voulons montrer. Si, de votre côté, vous voulez écrire des articles avec vos préjugés, c’est votre problème…On ne peut pas non plus importer dans les pays arabes le même modèle démocratique que celui qui existe dans les pays occidentaux. La démocratie, si, et d’ailleurs la Tunisie est une démocratie, avec des élections. Mais le même modèle, non.»
(Source : le blog de Pierre Puchot sur Mediapart (France), le 22 octobre 2009)
Tunisie : Mais pourquoi ce silence ? Pourquoi cette indifférence hypocrite ?
Elections présidentielles et législatives en Tunisie : Verdict sans appel !
Al-Jazeera Documentary aime les contenus ficelés d’avance ?
Dans un article écrit pour la revue belge Agenda Interculturel, le réalisateur tunisien Fathi Doghri relate son expérience avec Al-Jazeera. Selon Fathi Doghri, la chaîne satellitaire arabe, comme d’ailleurs de nombreuses chaînes de télévision à travers le monde, décide d’avance ce qu’elle veut montrer et les messages qu’elle veut transmettre.
« J’ai rencontré les responsables de la société Dimentios films qui m’ont proposé de réaliser, en 2006, un documentaire en trois volets de 52 minutes sur l’islamophobie en Europe. Mon idée n’était pas de faire un documentaire de dénonciation ou de victimisation mais plutôt de mettre en perspective historique les difficiles relations de l’islam avec les mondes de l’Occident. Et surtout je voulais éviter le traitement du reportage qui délivre des vérités arrêtées. A travers des expériences de vie, je voulais montrer qu’il s’agit d’humains qui subissent des stigmatisations mais qui continuent à vivre dignement en revendiquant leur citoyenneté européenne.
Ce n’est qu’après le travail de préparation de conceptualisation que j’ai appris que le documentaire était destiné à Al-Jazeera Documentary, puisque le producteur m’a soumis une charte technique émanant de cette chaîne, charte que la production devait respecter absolument. En lisant le pavé, j’ai découvert en fait que le contenu même du film était clôturé d’avance. J’ai émis mes réserves au producteur et mon intention de me retirer du projet. Mais il a insisté pour que je reste dans le projet en me garantissant de me laisser carte blanche dans la réalisation.
J’ai accepté en imposant moi aussi un cahier de charges stipulant un droit de regard sur les pays européens à couvrir, sur les personnes qui devaient être le fil rouge des documentaires, sur les questions soulevées… En cours de route, je suis rentré à Tunis pour finir un documentaire qui était en production, et j’ai demandé au producteur d’attendre mon retour pour continuer la préparation du tournage.
Mais à mon retour, à ma grande surprise, le producteur m’a annoncé qu’il fallait partir en Hollande pour commencer à filmer, puis tout de suite après en Italie car tout était prêt : logistique, contacts sur place, personnalités à filmer… Après réflexion et discussion avec l’équipe technique que je connaissais bien, je suis quand même parti pour assurer le tournage. Et mal m’en a pris car, sur place, et ne connaissant pas la langue, je me suis retrouvé piégé par le traducteur qui se trouvait être le coordinateur et qui menait son plan, parfois sans nous consulter. Nous n’avons fait que courir derrière les interviews sans une vraie connaissance des personnages ni même le contexte de l’islam en Hollande. Et j’ai vite saisi que le producteur, peut-être à l’instigation d’Al-Jazeera, cherchait le sensationnalisme. Je l’ai surtout senti à travers l’importance accordée au cas du député d’extrême droite Welders. En Italie pareil : le fil conducteur et les personnalités étaient déjà choisis.
Une fois rentré à Paris, j’ai encadré le montage des documentaires mais j’ai refusé de réaliser le troisième volet en France. J’ai même demandé de ne pas associer mon nom au projet puisque tout m’a échappé. Pour la première fois, j’ai travaillé sur une commande sans m’en méfier suffisamment. Al- Jazeera, comme toutes les chaînes, a une ligne éditoriale très stricte et accepte mal d’en dévier, ce qui est contraire au principe même du documentaire : le point de vue singulier du réalisateur. »
Fathi Doghri, producteur
(Source : « Agenda Interculturel » (Revue – Belgique), N° 276, octobre 2009, page 23)
ONU: Israël se mobilise pour faire enterrer le rapport Goldstone sur Gaza
AFP, le 4 novembre 2009 à 15h07
Par Charly WEGMAN
JERUSALEM, 4 nov 2009 (AFP) – Sur la sellette, Israël se mobilise pour faire enterrer le rapport Goldstone l’accusant de « crimes de guerre » à Gaza, qui est examiné mercredi par l’Assemblée générale de l’ONU.
« Il n’y a pas plus cynique que ce rapport émanant de pays connus pour leurs violations des droits de l’Homme », s’est encore indigné mercredi à la radio le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï.
Depuis sa publication à la mi-septembre, les dirigeants israéliens mènent une active campagne de lobbying diplomatique pour rallier les pays amis et convaincre la communauté internationale d’enterrer le rapport Goldstone.
Lors d’une réunion mardi avec les ambassadeurs étrangers à Jérusalem, le numéro deux de la diplomatie israélienne, Danny Ayalon, a estimé que le rapport Goldstone « porte atteinte non seulement à Israël, mais aussi à tout Etat démocratique et pacifique qui doit faire face au terrorisme ».
Ce document, adopté en octobre par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, embarrasse considérablement Israël qui se voit reprocher des « crimes de guerre » et des « possibles crimes contre l’humanité » lors de son offensive contre la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009.
L’Etat hébreu craint par dessus tout que ses chefs militaires et ses dirigeants politiques soient jugés et condamnés un jour devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
« Notre armée est la plus morale au monde », a plaidé M. Vilnaï, en faisant référence au « code éthique » de Tsahal, « et continuera d’appliquer ses propres critères, indépendamment de tout rapport ».
Interrogé par l’AFP, un officiel israélien souligne que « les Etats-Unis, la France ou l’Allemagne font aussi des victimes collatérales quand ils luttent contre le terrorisme, la piraterie ou des éléments non étatiques, notamment en Irak ou en Afghanistan ».
Le chef d’état major israélien, le général Gaby Ashkenazi, a mis en garde contre une « nouvelle bataille dans la bande de Gaza » entre ses forces et celles du mouvement islamiste Hamas, comme l’hiver dernier.
« Nous serons à nouveau confrontés aux lance-roquettes dissimulés dans des zones parmi les plus densément peuplées au monde. Nous combattrons dans les villages, les villes, les mosquées, les hôpitaux, les jardins d’enfants et les écoles car c’est une guerre que nos ennemis nous imposent », a averti le général.
Israël ne cesse d’accuser la Syrie et l’Iran de fournir des armements au Hamas et au mouvement chiite libanais Hezbollah, que les pays occidentaux considèrent comme des « organisations terroristes ».
A l’été 2006, durant la Seconde guerre du Liban, le Hezbollah a lancé plus de 4.000 roquettes contre le nord d’Israël. Et pendant le récent conflit à Gaza, le Hamas a tiré près d’un millier de roquettes sur le sud du pays.
Hasard du calendrier ? La marine israélienne a intercepté dans la nuit de mardi à mercredi en Méditerranée un cargo transportant des armes en provenance d’Iran selon les médias israéliens. Le
Premier ministre Benjamin Netanyahu a estimé qu’un tel arsenal était susceptible de « menacer les villes israéliennes ».
Mardi, le général Amos Yadlin, chef des renseignement militaires israéliens, a révélé que le Hamas a récemment testé une roquette de fabrication iranienne d’une portée de 60 km, c’est-à-dire capable
d’atteindre Tel-Aviv.
Le Hamas a démenti et dénoncé une « invention (israélienne) visant à influencer l’opinion mondiale avant l’examen du rapport Goldstone ».
Israël a marqué un point mardi lorsque la Chambre des représentants américaine a adopté une résolution appelant « à rejeter sans équivoque tout soutien ou tout examen futur » du rapport.
Mais les Israéliens sont sans illusion, conscients qu’une majorité devrait se dégager à l’ONU pour les exhorter à ouvrir une enquête « crédible » sur les violations du droit international commises à Gaza.
Le clan d’Oujda a perdu la bataille du SaharaOccidental
Le dernier refoulement d’un avocat et de journalistes marocains à l’aéroport d’Alger est une grave erreur diplomatique. Il ne reste plus à Bouteflika et au clan d’Oujda que des bavures policières pour exprimer leur vision autoritariste sur la question du Sahara Occidental.
Ce conflit inutile engagé à la hussarde par Boumediene, après le coup d’Etat manqué et la mort de son ami le général Mohamed Oufkir en août 1972, n’a en fait été qu’un prétexte de déstabilisation de la monarchie alaouite. (1)
Face à l’adversité du pouvoir socialiste algérien et ses alliés de l’opposition marocaine, Hassan II avait réussi à consolider son trône. Après 10 ans de règne, Mohamed VI a fait du Maroc un «modèle à suivre pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient» selon les termes de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton au Forum de l’Avenir à Marrakech devant un parterre de diplomates du monde entier.
Le Maroc n’en finit plus d’engranger les bénéfices d’une nouvelle stratégie pragmatique et conquérante initiée depuis le lancement des négociations directes avec le Front Polisario sous l’égide de l’ONU en juin 2007.
Paradoxalement, c’est en utilisant les méthodes algériennes que le Maroc a pu avancer de manière spectaculaire dans la résolution du conflit à son avantage par une gestion efficace du renseignement et l’intégration des clientèles sahraouies dans le jeu politique national.
La bataille du renseignement
En nommant son camarade de classe et ami d’enfance Mohamed Yassine Mansouri à la tête de la DGED, le roi a changé la donne qui présidait jusqu’alors au sein des services secrets marocains. Civil et technocrate, Mansouri suit une feuille de route stratégique d’action en avançant une à une ses pièces sur l’échiquier sahraoui pour mettre en échec la partie algérienne, la seule qui s’oppose à un règlement définitif du conflit.
Mansouri agit sur plusieurs cibles pour désosser le Polisario et retourner contre l’Algérie ses principaux atouts qu’étaient le Front et les camps de Tindouf. En participant à toutes les phases de négociation de Manhasset, Mansouri effectue un travail de sape pour retourner les dirigeants sahraouis.
Il a également réussi un coup de maître surprenant en envoyant pour la première fois dans les camps de Tindouf une mission d’information et de renseignement sous couverture de presse. Un journaliste et un photographe d’un hebdomadaire marocain ont pénétré dans les camps de Tindouf et publié un reportage en été 2008. (2)
Ils y ont aussi recueilli une somme de renseignements et de photos très utiles pour dénoncer auprès des instances onusiennes les conditions de «séquestration» des sahraouis par les autorités algériennes.
Conforté par le soutien de tous les pays arabes, parachevé dernièrement par la reconnaissance libyenne de la marocanité du Sahara, Mansouri utilise à fond la carte maîtresse mauritanienne. Outré par le mépris que lui a manifesté Bouteflika, le nouveau président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz se dévoue pour la cause marocaine et œuvre à la reddition des chefs du Polisario en recevant très souvent le patron de la DGED.
Sur le plan intérieur, de plus en plus de sahraouis sont intégrés sur la scène politique nationale. Les stratèges marocains ont dernièrement réussi un coup de maître en portant à la présidence de la Chambre des Conseillers, un médecin sahraoui Mohamed Cheikh Biadillah, dont le propre frère est Brahim Ahmed Mahmoud Biadillah, dit «Gregou», responsable de la 2ème région militaire et ancien chef de la sécurité militaire du Polisario, qui figure en bonne place sur une liste de tortionnaires du Polisario. (3)
C’est un signal très fort auquel ne sont pas insensibles les notables sahraouis qui y voient un appel à une course à toutes les investitures dans le train du dynamisme politico-économique marocain. Entre la prospérité du destin national de Mohamed Cheikh, et l’éternelle attente l’arme au pied du «Désert des Tartares» de Gregou, le choix est vite fait.
D’autant que le projet royal d’Autonomie prévoit une amnistie pour les combattants sahraouis. Une autre façon d’imiter les algériens en laissant indéfiniment ouvertes les portes de la réconciliation.
Le désastre diplomatique de Bouteflika
Face à cette cascade de succès marocains, on ne peut que s’interroger sur l’anesthésie qui frappe le pouvoir algérien. L’explication est double.
Tout d’abord ce conflit n’a jamais reçu d’adhésion populaire, les algériens se contrefichent de cette histoire de Sahara. Hormis un FLN moribond qui ne s’exprime sur ce lourd héritage que du bout des lèvres, les partis politiques ont ouvertement déclaré leur désaccord sur la position algérienne et n’ont aucun contact avec le Polisario. C’est ce qui a encouragé la témérité de l’Association du Sahara Marocain à venir en Algérie même faire du lobbying pour la résolution du conflit.
Ensuite, la gestion du Polisario a toujours été une chasse gardée du clan d’Oujda dirigé par le couple Boumediene-Bouteflika et les chefs de la Sécurité Militaire. Après la mort de Boumediene et la mise à l’écart de Bouteflika et Kasdi Merbah, patron de la SM, c’est le général Larbi Belkheir qui s’est accaparé de ce dossier stratégique et lucratif où s’entremêlent diplomatie parallèle, fonds secrets et commerce d’armes.
Depuis la disparition mystérieuse de Belkheir, très malade selon sa famille ou décédé selon d’autres sources, on ne sait plus qui est vraiment en charge de ce dossier. Le très efficace chef du contre-espionnage, le général Smaïn Lamari qui gérait le Polisario sous les ordres de Belkheir, est décédé en été 2007 sans qu’on sache vraiment qui l’a remplacé.
De plus en plus isolés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, Bouteflika et son clan d’Oujda ont définitivement perdu la bataille du Sahara Occidental. La dernière gifle retentissante qu’a reçu Bouteflika vient de son ami Khaled qui, après avoir exprimé publiquement ses griefs contre l’anti-marocanisme du gouvernement algérien, a entériné la marocanité du Sahara en allant chanter au dernier festival du dromadaire à Laâyoune.
Placé en situation d’échec et mat par la maîtrise d’œuvre marocaine et la péremption politique de Bouteflika, il ne reste au pouvoir algérien qu’une porte de sortie dans ce conflit. Abandonner son intransigeance, laisser le Polisario négocier librement, seul et sans aucune contrainte, fermer les camps de Tindouf et ouvrir les frontières avec le Maroc.
Saâd Lounès
(1) http://saadlounes.unblog.fr/la-vengeance-des-amis-doufkir/
(3)http://www.saharamarocain.net/modules/smartsection/item.php?itemid=43