4 décembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2750 du 04.12.2007

 archives : www.tunisnews.net

 

 


Reporters sans frontières: Tunisie – Le journaliste Slim Boukhdir condamné à un an de prison Reporters Without Borders: Tunisia – Journalist sentenced to a year in prison on trumped-up charges C.R.L.D.H. Tunisie: Condamnation du journaliste Tunisien Slim Boukdhir Voix libre: Communique’ Los Angeles Times: Islamists emerge in stifled Tunisia Le Monde: Nicolas Sarkozy est confronté à la rancœur de l’opinion publique algérienne AFP: Le nombre de femmes portent le foulard augmente en Turquie (sondage)


Cher amiEs et lecteurEs Nous n’avons pas pu obtenir de votre part la permission de prendre notre retraite. Un grande majorité parmi vous nous a fait comprendre que TUNISNEWS n’est plus notre affaire personnelle et qu’il s’agit dorénavant d’un projet patriotique, de portée nationale et civilisationnelle. Les causes – personnelles et de force majeure – qui nous ont poussé à prendre la  décision – pénible et trés difficile – n’ont malheureusement pas changé mais nous  décidons de reprendre le travail  tout en fixant un délai (La fin de notre 8éme année d’existence) pour élaborer un projet qui assurera – nous l’espérons – la pérennité, l’élargissement et l’amélioration de TUNISNEWS. Un grand merci à vous tous, vos lettres et messages nous ont touchés et bouleversés. Ils sont allés droit à nos coeurs. Nous comptons sur votre soutien et espérons pouvoir continuer – avec l’aide d’Allah – cette formidable aventure dans les meilleures conditions possibles. L’équipe de TUNISNEWS
4 décembre 2007
 

 

Reporters sans frontières Communiqué de presse 4 décembre 2007

TUNISIE Le journaliste Slim Boukhdir condamné à un an de prison

 
Reporters sans frontières a appris avec stupeur la condamnation, le 4 décembre 2007, du journaliste Slim Boukhdir à un an de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions”, “atteinte aux bonnes moeurs” et “refus de présenter ses papiers d’identité” par le tribunal cantonnal de Sakiet Ezzit dans la banlieue de Sfax (231 km au sud de Tunis). Le journaliste est détenu depuis son interpellation le 26 novembre. “En Tunisie, on emprisonne les journalistes sous des motifs souvent éloignés de leur profession pour se prémunir de toute accusation de censure. Mais personne n’est dupe, Slim Boukhdir paye le prix de sa liberté de ton. Banni de la presse officielle tunisienne pour laquelle il travaillait, harcelé par les forces de l’ordre, ce journaliste ne s’est jamais découragé et a toujours cherché à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme commises dans le pays du président Zine el-Abidine Ben Ali”, a déclaré l’organisation. “Nous lançons un appel aux représentations étrangères en Tunisie afin qu’elles expriment ouvertement leur soutien à ce journaliste dans les plus brefs délais, sans quoi le verdict sera confirmé en appel et Slim Boukhdir ne pourra recouvrer sa liberté. L’espoir, né après la libération en juillet dernier de Mohammed Abbou, d’assister à une amélioration de la situation de la liberté de la presse en Tunisie s’est déjà évanoui”, a ajouté Reporters sans frontières. Le 4 décembre 2007, le juge Hatem Ouarda, du tribunal cantonal de Sakiet Ezzit, a condamné Slim Boukhdir à huit mois de prison pour “outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions”, quatre mois de prison pour “atteinte aux bonnes moeurs” et à verser cinq dinars d’amende (l’équivalent de 2,8 euros) pour “refus de présenter ses papiers d’identité”. Contactée par Reporters sans frontières, l’avocate Radia Nasraoui a affirmé qu’il y avait eu “vice de forme”. Selon Me Nasraoui, le juge n’a pas voulu écouter les arguments de la défense et a auditionné les témoins à charge sans leur faire prêter serment. Deux témoins ont ainsi été présentés au tribunal : un chauffeur de taxi collectif et l’un de ses passagers. Slim Boukhdir avait été arrêté dans la matinée du 26 novembre 2007 lors d’un contrôle d’identité des passagers d’un taxi collectif reliant Sfax à Tunis. Le juge en charge du dossier avait refusé de lui accorder la mise en liberté provisoire. Le journaliste sera maintenu en détention jusqu’à la date du procès en appel. Slim Boukhdir, 39 ans, est le correspondant du journal panarabe basé à Londres Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya. Par ailleurs, il publie des articles sur plusieurs sites Internet dont Tunisnews et Kantara. Reporters sans frontières rappelle que le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali est l’un des 34 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.
 

Reporters Without Borders Press release 4 December 2007

TUNISIA Journalist sentenced to a year in prison on trumped-up charges

Reporters Without Borders is stunned by the one-year prison sentence imposed today on journalist Slim Boukhdir by a district court in Sakiet Ezzit, a suburb of Sfax (230 km south of Tunis) on charges of insulting behaviour towards an official, affront to public decency and refusing to produce his identity papers.   Boukhdir has been in custody ever since police arrested him on the outskirts of Sfax on the morning of 26 November while checking the ID papers of passengers in a collective taxi bound for Tunis.   “Tunisian journalists are often jailed on grounds unrelated to their work so that the authorities cannot be accused of censorship,” the press freedom organisation said. “But no one is fooled. Boukhdir is paying the price for being outspoken. Banned from working for the government newspaper that used to employ him and harassed by the police, Boukhdir has never stopped covering the human rights violations committed under President Zine el-Abidine Ben Ali.”   Reporters Without Borders added: “We appeal to foreign diplomats in Tunisia to openly express their support for Boukhdir as quickly as possible or else his sentence will be confirmed on appeal and he will have to stay in jail. The hope of an improvement in press freedom that followed the release of human rights lawyer Mohammed Abbou in July has evaporated.”   At the end of today’s trial, judge Hatem Ouerda sentenced Boukhdir to eight months in prison for “insulting behaviour towards an official in the exercise of his duty,” four months in prison for “affront to public decency” and five dinars (2.8 euros) for “refusing to produce his identity papers.”   His lawyer, Radia Nasraoui, told Reporters Without Borders the trial was marred by “procedural irregularities.” The judge refused to listen to the defence’s arguments and let two witnesses – the collective taxi driver and one of the passengers – testify without taking an oath, she said.   The judge in charge of the case refused to release Boukhdir on bail the day after his arrest, and now he will have to remain in detention until his appeal is heard.   Aged 39, Boukhdir is the correspondent of the London-based, pan-Arab newspaper Al Quds Al Arabi and the website of the satellite TV station Al-Arabiya. He also writes for other websites such as Tunisnews and Kantara.   President Ben Ali is on the Reporters Without Borders list of the world’s 34 worst press freedom predators.  

 

C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

Condamnation du journaliste Tunisien Slim Boukdhir

 Le juge Tunisien Hatem Warda du tribunal cantonal de Sakiet Ezzit  à Sfax vient de condamner ce matin du 04 décembre 2007 le journaliste tunisien Slim Boukdhir, 39 ans, à un an de prison ferme : Huit mois pour  “outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions” et quatre mois pour  “atteinte aux bonnes mœurs.”

Arrêté le lundi 26 novembre 2007 à l’aube dans la ville de Sfax, lors d’un contrôle d’identité des passagers effectué par une unité de la Sûreté nationale, alors qu’il devait il devait se rendre au poste de police chercher son passeport après avoir observé une grève de faim de deux semaines avec Maître Mohamed Ennouri pour la restitution de leur droit à la circulation (Voir communiqué du CRLDHT du 27/11/2007).

L’audience a duré près de dix minutes pendant lesquelles la victime a dénoncé lors de son interrogatoire ses conditions d’incarcération jugées honteuses puisqu’il est maintenu dans des toilettes, seulement le juge en charge du dossier a refusé de prendre en compte sa& déclaration et de l’enregistrer.

Plusieurs avocats et défenseurs des droits humains ont fait le déplacement pour assister le journaliste. Parmis les présents Maîtres Mohamed Abbou, Radhia Nasraoui, Raouf Ayadi, Mohamed Ennouri, Abdelwahab Maâtar…. Des observateurs nationaux et internationaux ont été également présent dont Amnisty International,  l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, le Syndicat Tunisien des journalistes….

Rappelons que Slim Boukdhir travaille comme  correspondant du journal panarabe basé à Londres Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya. Ce journaliste courageux paye en réalité le  combat exemplaire qu’il mène pour l’indépendance de la presse et la liberté d’expression, ce combat qui lui a valu une politique de persécution continue qui dure depuis plusieurs années, faite d’agressions physiques répétées, de privation d’emplois, de confiscation de passeport et de pressions financières et administratives de tout genre.

Le CRLDHT dénonce avec fermeté cette parodie de justice qui condamne lourdement un défenseur des droits humains pour avoir exercé librement sa profession. C’est une atteinte caractérisée à la liberté d’expression. Le CRLDHT réitère son soutien total à M. Boukdhir  dans cette dure épreuve ainsi qu’à sa famille et exige sa libération immédiate et sans conditions.

 

 Paris, le : 04/12/2007     


 

COMMUNIQUE DE VOIX LIBRE

Voix libre apprend avec consternation les dernières atteintes aux droits humains du régime policier en Tunisie. Après l’inculpation et l’incarcération du journaliste SLIM BOUKHDIR  affaire montée de toute pièce, Maître NOUREDDINE BHIRI a subit un véritable « kidnapping » et a été transféré dans un lieu secret pendant 24 heures, suscitant de vives inquiétudes. Après sa libération, le domicile de Maître NOUREDDINE BHIRI est mis sous un véritable état de siège. Ses confrères, Maîtres AMEUR MEHERZI secrétaire général du Barreau de Tunis et BOUBAKER BETHABET membre du Barreau de Tunis ont été sauvagement battus et refoulés en tentant de rendre visite à leur confrère assiégé avec sa famille. De tels agissements constituent une nouvelle preuve que le régime tunisien n’est pas prés de changer ses méthodes exécrables de musellement de la société et font craindre une escalade de la terreur contre toutes les voix un tant soit peu discordantes. La couverture et les complaisances à la limite de la complicité dont profite la dictature en Tunisie auprès des gouvernements occidentaux l’encouragent à plus d’exactions et d’arbitraire.   Voix libre exprime son soutien total à Maître NOUREDDINE BHIRI et à toutes les forces vives qui payent le prix fort pour leur engagement et leur lutte contre une dictature des plus insidieuses .   Voix libre      Le 03/12/2007
(source: le site www.alhiwar.net le 4 decembre 2007)
 

 


Islamists emerge in stifled Tunisia

The nation, a tourist attraction, has long repressed religious and political freedoms. Underground radicalism is producing militants.

By Jeffrey Fleishman, Los Angeles Times Staff Writer November 30, 2007

MENZEL BOURGUIBA, TUNISIA — The jihad journey of the Nasri brothers began in this mud-splattered town where shipyards rust and umbrella sellers wait with mercenary fervor for storms to rumble in from across the lake. The siblings’ chain-reaction quest for holy war was ignited in 2003, when Qabil Nasri, a tall man with a sparse beard, was imprisoned on terrorism charges. His case radicalized his siblings, two of whom were arrested after sneaking into neighboring Algeria to train with Islamist militants. A third was caught before he crossed the mountainous border to join them. Nasri was freed in 2005; his brothers, including a former police officer, are still in prison. The Nasri family saga poses troubling dilemmas for Tunisia, a U.S. ally whose beach resorts and cities emanating a bygone colonial charm are among the most popular tourist destinations in the Arab world. The nation wears an intriguing facade. Women enjoy a degree of liberation, men in suits have their shoes polished while reading newspapers on the sidewalks — and secret police slip in and out of lives like uninvited guests. Decades of stifled religious and political freedoms have ignited two trends: an underground radicalism producing militants willing to wage jihad in Iraq, Afghanistan and Europe, and a more moderate, yet potent, religious yearning that can be seen in the increasing numbers of beards and head scarves in cafes and on university campuses. The Nasri brothers and thousands of young Tunisians like them epitomize the intersection of ideological currents and technological wizardry fueling Islamic extremism across North Africa. Raised under the repression that has long defined their nation, and outraged by the Iraq war and the Israeli-Palestinian conflict, the brothers turned to satellite television and the Internet, where they found provocative mullahs and subversive websites beyond the reach of government censors. « A young man cannot find true Islam in state-sanctioned religion, » Nasri said. « So a young man, with all his power, starts searching for messages on TV and the Internet. . . . Young Tunisians are peaceful, but when we face pressures because we are religious, our thoughts start to change. Why are we subjected to this? Why are they attacking my religion? Eventually, a young man starts to think that his government is the enemy of Islam. » A Tunisian government official, who asked not to be named, acknowledged the rise in extremism, the dangerous prospect of battle-hardened Tunisian Islamic militants returning from Iraq and what he described as the « Internet seepage » of radical Islam. « It’s a great concern for all North Africans, » he said. « But these Islamist militants don’t have the appeal of the Islamists of decades past. They’re a very radical sub-phenomenon. They are influenced by radical organizations that operate across borders. But our security forces are ready. We are careful and vigilant. » A Western diplomat who requested anonymity said, « I think the Tunisians are beginning to wake up. They used to see it as a blip: ‘Let these young guys go to Iraq — what do we care?’ But now they’re dealing with these guys coming home. » In 2005, about 300 Tunisians were jailed for religious-inspired militant activity. In the last year, that number has jumped to 2,000, mainly the result of a new Anti-Terror Law that has security forces scouring mosques and mountain crevices for suspected radicals, said Samir Ben Amor, a lawyer in Tunis, the capital, who represents dozens of alleged extremists. This year, police killed more than 20 militants in a series of gun battles in a suburb of the capital and in mountains near the Algerian border. The extremists, including Tunisians and a Mauritanian, were part of a group that trained in Algeria and was allegedly planning attacks on the U.S. and other Western embassies in Tunis. The Algerian connection was another indication of affiliations forming among militants across North Africa, most notably around the Algerian-based Salafist Group for Call and Combat, known by its French initials, GSPC. The mobilizing passion for many young Tunisian Islamists is the Iraq war and the perception that their nation is a proxy in Washington’s wider battle against the Muslim world. Defeating U.S. interests in Iraq and Afghanistan, their thinking goes, would weaken the regime of Tunisian President Zine el Abidine ben Ali, whose 20 years in power have been marked by frequent criticism from human rights groups over torture, random arrests and other harsh tactics of security forces. « Despite the Tunisian government’s attempts to ban the veil, beards, and to jail Islamists, there’s a religious revival in the nation. The veil has swept the streets and the Islamists are here, » Ben Amor said. « Ninety-five percent of Islamist terror- related cases involve young people who only started praying two to three years before their arrests. Government oppression at home and the Iraq war have turned them into time bombs. » Jamila Ayed slips two pictures out of her black purse. They are of the sons she has lost to Islamic militancy. The younger, Marwen, was studying business at a university when he left to fight in Iraq, where he died in Fallouja in 2004. The older, Maher, was an engineering student whose college ID card was confiscated by police, who told him he wouldn’t get it back until he shaved off his beard. He is now serving a 10-year sentence for belonging to a terrorist organization. Ayed mourns her sons less than she celebrates what they have done. « Our government doesn’t have any sovereignty. It does the work of the Americans and the Zionists, » she said. « The religious resurgence is much stronger here than it was in the 1990s. This new movement includes the rich and the poor, the rural and the city, and the religious and those who had not been religious before. « My sons were depressed at Friday prayers and by the sermons they heard from government-controlled preachers. They looked for the true version of Islam on TV, the Internet and in banned books. » Ayed sat next to another mother, Noura Ben Slimene, whose pale, angular face seemed to glow against a black hijab. Her son, Anas, fought with the insurgency in Baghdad and died, she said, in a U.S. airstrike along the Iraqi-Syrian border. « He came to me and said, ‘I’m going to Iraq. I need my passport. I’m prepared to do this for God,’  » Slimene said. « I felt the same way about the injustice he saw. I was convinced he was going to fight injustice. . . . In the neighborhood where I live, the police arrest many people who feel like my son. » Ayed gathered her pictures, and she and Slimene walked down a drizzly side street and into the gaze of President Ben Ali, whose image hovers on billboards and posters across the city. Ben Ali is everywhere, Tunisians say, in their neighborhoods, on the coastal cliffs, at the desert’s rim, even in the ancient city of Carthage, where whitewashed homes with blue shutters look out into the haze at yachts and tankers crossing the Mediterranean. Violence in the 1980s and early ’90s prompted Ben Ali’s government to arrest hundreds of Islamists and crack down on religious organizations, including the Nahda movement, whose leader, Rachid Ghannouchi, lives in exile in Britain. The government licensed mosques, banned religion-influenced political parties and stripped national identity cards from 10,000 to 15,000 suspected radicals. Human rights groups complained that the measures violated religious freedom. « The radicalism today is the result of Tunisia not allowing even moderate Islam to exist, » said Ali Larayedh, a member of Nahda who spent 14 years in prison. « But this radicalism is not a large part of the Islamist revival we’re seeing in Tunisia. . . . The government is exaggerating the radical threat to justify the blockade it imposes on Islam. » A young man with a receding hairline sat in a windbreaker, his hands nervously folded. He would give his name only as Abdel. In 2003, he was one of six men and boys charged with downloading subversive Internet files and trying to make a bomb in the southern town of Zarzis. He was 17 when he went to prison and 20 when he was freed. The case became a national sensation, pitting a government wanting to show it was fighting terrorism against critics who claimed security forces were exaggerating Islamic threats and making arrests to impress the United States. « The police said I was a Salafi, a radical. I didn’t know what Salafi meant back then, » Abdel said. « I was tortured. My face was paralyzed for a while. I signed some papers confessing to things, but I don’t really know what I signed. The police still follow me. I’ve noticed young Tunisians have changed a lot since I went into prison. They have gone to either radical Islam or criminal delinquency. » Qabil Nasri stood the other day along a roadside near a pile of bricks on the outskirts of Menzel Bourguiba. Rain had come the night before; the fields were muddy, and the lake, separated from the Mediterranean by a rim of hills, was still. The Greeks and the Phoenicians sailed these waters centuries ago. Then came the French and the Soviets, but the shipyards and the steel mill are not as busy as they once were, and young men gather in clumps at the Cafe Flamenco. There was no coffee-shop idling for Nasri. In 2003, he crossed Tunisia’s rugged terrain and was arrested at the Algerian border, where he was charged with belonging to a terrorist group. He said he wanted to fight with the Palestinians, but police said the leaders of his group were planning terrorist attacks in Tunisia. Nasri has remained defiant. Because his young face wears a light beard, most employers, under government pressure, will not hire him. He often violates parole by not reporting to police stations, each time spending a month in prison. Discussing his frustration, Nasri paused as two men came across the field and tried to eavesdrop. « In prison, the guards and interrogators insulted God in front of me, » he said. « They wanted to take my religion. » Noha El-Hennawy of The Times’ Cairo Bureau contributed to this report.

 

 

(Source: “Los Angeles Times” (Quotidien – USA), le 30 novembre 2007)

 


Nicolas Sarkozy est confronté à la rancœur de l’opinion publique algérienne

 

Alger, envoyés spéciaux

 

Il en avait fait un argument récurrent de sa campagne électorale. Dix fois, vingt fois, trente fois, de meeting en interview, Nicolas Sarkozy a dit sa volonté d’en finir avec cette « mode exécrable de la repentance » qu’il assimile à « la détestation de la France et de son histoire ». Cette exigence de « repentance » n’a pourtant jamais été présentée par l’Algérie qui n’espère, depuis des années, qu’un « geste significatif » de la part de l’ancienne puissance coloniale, à défaut d’excuses en bonnes et dues formes.

 

Pour sa première visite d’Etat en Algérie, les 3, 4 et 5 décembre, le président de la République a adopté un ton nettement plus mesuré. Dans un entretien accordé à l’agence algérienne APS, et publié dimanche, M. Sarkozy a admis que « chacun doit faire sa part » dans l’effort de réconciliation des Français et des Algériens. « Bien sûr, a-t-il ajouté, il y a aussi l’histoire, qui est là et continue parfois de s’interposer entre nous. Il ne faut pas l’ignorer mais l’assumer. Cela demandera encore un peu de temps de part et d’autre, car il y a des blessures, des deux côtés, qui ne sont pas refermées. Mais (…) je suis sûr que, pas à pas, nous pourrons rapprocher notre lecture de l’histoire et réconcilier nos mémoires. »

 

La tâche ne sera pas facile. L’opinion publique algérienne avait été séduite par Jacques Chirac. Elle l’est nettement moins par Nicolas Sarkozy. Elle voit en lui non seulement l’homme qui refuse de reconnaître les « crimes » de la colonisation et de la guerre d’Algérie, mais aussi celui qui limite la délivrance de visas – 120 000 en 2006 contre 270 000 en 2001 –, celui qui a créé le ministère de l’immigration et de l’identité nationale, celui qui favorise Israël et privilégie le Maroc comme interlocuteur de l’autre côté de la Méditerranée.

 

« SYSTÈME INJUSTE ET MAUVAIS »

 

 

« Le langage de M. Sarkozy nous a toujours heurtés. Ses expressions sont ressenties comme brutales. Il choque la population algérienne. Peut-être ne l’avait-il jamais mesuré jusqu’à présent », souligne un proche du président Bouteflika, déplorant que M. Sarkozy « soit d’une certaine façon l’otage de son électorat et de ses déclarations passées ».

 

A l’Elysée, on semble avoir enfin pris la mesure de cette blessure. Le président de la République devrait donc émailler ses trois jours de déclarations et de gestes symboliques faisant référence à l’histoire et prouvant qu’il prend désormais le passé en compte. « Il dira ce qu’il pense du système colonial, un système injuste et mauvais », indique-t-on à l’Elysée.

 

Contrairement aux apparences, cette visite a davantage de chances de bien se dérouler qu’elle n’en avait il y a encore huit jours. En affirmant, la semaine dernière, que le président Sarkozy devait son élection à un « lobby juif », le ministre algérien des moudjahidins (anciens combattants), Mohammed Cherif Abbès, a fait éclater au grand jour, en Algérie, un certain nombre de non-dits. Car ces propos antisémites – dont bien peu à Alger mesurent la gravité, tant la confusion est grande entre antisionisme et antisémitisme – ne faisaient qu’exprimer la rancœur algérienne concernant la question de la mémoire.

 

Le volet économique de cette visite, devrait, en revanche, se dérouler sans accroc. La France signera pour 5 milliards de dollars de contrats qui devraient permettre la création de 7 000 emplois en Algérie.

 

 

Accompagné de huit ministres, de 150 chefs de grandes et de petites entreprises, de personnalités politiques dont Michel Vauzelle, le président (PS) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, M. Sarkozy a prévu également une halte culturelle dans les ruines de Tipaza, chantées par Albert Camus, avant de se rendre à Constantine, mercredi.

 

Alexandre Arcady et Costa-Gavras sont aussi du voyage. Deux cinéastes qui ont exprimé, dans leurs films, des visions totalement opposées de la colonisation.

 

 

Florence Beaugé et Philippe Ridet

 

 

(Source: “Le Monde » (Quotidien – France), le 4 décembre 2007)


Le nombre de femmes portent le foulard augmente en Turquie (sondage)

 

AFP, le 3 décembre 2007 à 12h37

 

ANKARA, 3 déc 2007 (AFP) – Le nombre de femmes portant le foulard a augmenté en Turquie au cours des quatre dernières années, selon un sondage publié lundi.

L’enquête, réalisée en septembre auprès de 5.289 personnes par l’institut de sondages Konda pour le compte du quotidien Milliyet (libéral) révèle que la proportion de femmes couvrant leurs cheveux

est passé à 69,4% en 2007, contre 64,2% en 2003.

Parmi elles, celles qui revêtent le « türban » -un voile à forte connotation religieuse- sont passées de 3,5% à 16,2% et celles portant le « çarsaf » -un ample voile noir les couvrant de la tête aux

pieds- de 1,2% à 1,3%, la proportion de femmes couvertes d’un simple fichu baissant de 59,5% à 51,9%.

La Turquie est gouvernée depuis novembre 2002 par le Parti de la justice et du développement (AKP), une formation issue de la mouvance islamiste, militant pour le respect des libertés religieuses et l’abolition de l’interdiction du port du voile islamique dans les universités turques.

L’étude établit à 14 millions le nombre de femmes portant un foulard -dont deux millions revêtues d’un couvre-chef à connotation religieuse- en Turquie, un pays de plus de 70 millions d’habitants à la population en grand majorité musulmane, mais au régime strictement laïc.

Tarhan Erdem, le président de Konda, a affirmé que les résultats n’étaient pas l’indicateur d’une tendance anti-occidentale ou anti-modernisation au sein de la société turque, mais plutôt un besoin de protéger les valeurs traditionnelles et les convictions religieuses face à la modernisation.

Le foulard représente « une fidélité aux valeurs traditionnelles, refuge face aux dangers de la modernité », a-t-il écrit dans Milliyet.

Le voile islamique est perçu comme un symbole de l’islam politique par les défenseurs de la laïcité, qui accusent l’AKP de vouloir islamiser la société turque en catimini. L’enquête de Konda est en contradiction avec une étude publiée un an plus tôt par la Fondation d’études économiques et sociales

(TESEV), qui concluait à une régression de la proportion de femmes portant le foulard, de 72,5% en 1999 à 61,3% en 2006.

 


 

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