30 octobre 2001

البداية

 

 

 

 
TUNISNEWS

Nr 531 du 30/10/2001

 
  • LES TITRES DE CE JOUR:
  1. C.N.L.T: Le Bâtonnier de Tunisie subit les représailles des services de sécurité

  2. Déclarations de l’UGET suite aux agressions d’étudiants par la police tunisienne

  3. UGET-France: Pour la réintégration d’Adel HAMDI à la Faculté de Monastir et pour la fin de la répression policière dans les Universités tunisiennes

  4. R.S.F: Les documents de Taoufik Ben Brik confisqués à l’aéroport

  5. Les malheurs d’une « association professionnelle » tunisienne

  6. Entretiens franco-tunisiens sur la coopération en matière de sécurité

  7. Le président italien en visite d’Etat en Tunisie: Proche-Orient et lutte contre le terrorisme au menu

  8. L´Humanité: Un festival… pour figurer

  9.  Abolhassan Bani Sadr: Duplicité de l’Occident


  10. صدور كتاب جديد عن المفكر الإسلامي راشد الغنوشي

 
 

SI CE N’EST PAS DU TERRORISME D’ETAT, CE SERAIT QUOI CA??

COMMUNIQUE DU CNLT SUITE AU CAMBRIOLAGE DU BUREAU DU DOYEN BECHIR ESSID.

 

Conseil National Pour Les Libertés en Tunisie

Le Bâtonnier de Tunisie subit les représailles des services de sécurité

 

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2001, le cabinet du Bâtonnier Béchir Essid a été cambriolé et saccagé par un groupe de personnes qui ont mis en scène une effraction de délinquants ordinaires. Le panneau de la porte d’entrée a été brisé. L’ensemble du contenu de tous les tiroirs des bureaux a été fouillé et éparpillé sur le sol. Une somme en liquide a été volée. Tous les observateurs qui connaissent les procédés de la police politique y ont vu une signature.

       En effet, l’après-midi du 26 octobre 2001, le Bâtonnier Béchir Essid avait pris la parole au nom du Conseil de l’ordre des avocats, dans une réunion publique de solidarité avec Mohamed Moada, organisée par la LTDH à son siège. Dans son allocution, il avait clairement stigmatisé les règlements de compte politiques par voie judiciaire et exigé la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés ainsi que la promulgation d’une loi d’amnistie générale, mesure indispensable pour favoriser un assainissement du climat politique en Tunisie.

Cet «avertissement » peu élégant a provoqué dans le corps des avocats et dans le milieu démocratique une grande émotion. Ce n’est pas la première fois que la police politique viole l’immunité du cabinet d’un avocat.

En 1991, le cabinet de feu maître Abderrahman El Hila a été saccagé par la police politique, maître Hila ne s’est pas relevé de cette agression qui s’est répercutée sur sa santé ; A plusieurs reprises (96, 98 et 99), maître Radhia Nasraoui a vu son cabinet saccagé, son matériel informatique emporté et les dossiers de ses clients volatilisés. Le cabinet de maître Mohamed Nouri a été cambriolé et saccagé par les mêmes parties occultes à trois reprises (96, 98 et 2000). Maître Slah Lourimi a subi les mêmes exactions dans son cabinet à Médenine au lendemain d’une prise de position radicale au congrès de la LTDH le 28 octobre 2000.

     De même, plusieurs personnalités du mouvement démocratique ont eu à connaître des forfaits de ces «visiteurs de nuit ». Rappelons-nous la maison d’édition Aloès, cambriolée trois fois au début de l’année 2000. Et tout dernièrement l’ancien vice-président de la LTDH, Hichem Gribaa a vu son bureau d’études saccagé au mois d’août 2001.

      Jamais les auteurs de ces actes n’ont été retrouvés, jamais les plaintes judiciaires n’ont eu de suites.

      Plusieurs avocats engagés dans la défense des droits humains, parmi lesquels nous citons maîtres Hosni, Ayadi, Kousri, Trifi, Bida, Manai, Bhiri et tout dernièrement maître Lotfi Marzouki, ont subi différentes formes de persécution dans l’exercice de leur profession.

Mais c’est la première fois que ce genre de «représailles » touche le Bâtonnier en exercice. Il s’agit là de toute évidence d’un avertissement à l’ensemble du corps des avocats qui demeure la profession engagée en première ligne dans le combat pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie.

Le CNLT qui s’inquiète de cette dérive sécuritaire, condamne avec la plus grande vigueur ces agissements criminels ciblés.

Il assure le corps des avocats et le Bâtonnier de son entière solidarité et appelle la société civile à resserrer les rangs pour mieux faire respecter les libertés fondamentales.

Il rappelle à l’Etat tunisien son devoir de protéger les citoyens et d’assurer leur sécurité personnelle et celle de leurs biens. Il invite les autorités publiques à faire respecter l’Etat de droit, à sanctionner les responsables de ces agissements illégaux et faire cesser ces dérapages susceptibles d’ouvrir la voieà une logique de violence incontrôlée.

Pour le Conseil

La porte-parole

Sihem Bensedrine
 

Déclarations de l’UGET suite aux agressions d’étudiants par la police tunisienne

 

Tunis Le 23/10/2001

DECLARATION DE L’UGET

Le Conseil de discipline de la Faculté de Monastir réuni à la fin de l’année dernière a déclaré l’exclusion définitive du camarade ADEL HAMDI, Membre du Bureau Exécutif de l’U. G. E . T, définitivement de sa Faculté (MONASTIR).

Et en dépit des pressions exercées sur le menestre de l’enseignement supérieur et les négociations fréquentes conduites avec elle, cette décision n’a pas été révisée.

Pour cela, le Bureau Exécutif de l’U.G.E .T déclare :

1 – Sa détermination à lutter pour la réintégration du camarade ADEL HAMDI sur sa Faculté. Cette décision d’exclusion, est irrationnelle et contredit les mesures démocratiques les plus simples.

2 – Les relations de dialogue avec le ministère ne pressentent en aucun cas, manière une façon de harcèlement de l’organisation et de ses militants mais, en contre partie , doivent renforcer notre droit à l’activité syndicale.

Enfin, l’U.G.E.T , appelle toutes ces structures, ses militants et toutes les forces progressistes et démocratiques à soutenir sa campagne pour réintégrer le camarade ADEL HAMDI

.Pour le Bureau Exécutif

Le Secrétaire Général

EZZIDINE ZZATOUR

Tunis Le 23/10/2001


DECLARATION

ENCORE UNE FOIS LES RESPONABLES l’U.G.E.T A JANDOBA SONT VICTIMES DE VIOLENCE !! ??

Encore une fois le SECRETAIRE GENERAL de la section de JANDOUBA de l’U.G.E.T SADRI BEN SHILI ainsi que CHOCRI HOTMANI membre de la même section, ont été victimes de violence systématique organisée par les étudiants et les milices du RCD (parti au pouvoir). Une pratique qui ne cesse de se répéter.

Pour cela le bureau exécutif :

1- Dénonce ces pratiques répressives qui visent l’harcèlement des militants et l’étouffement de l’U.G.E .T .

2 – Condamne la compromission des autorités régionales qui soutiennent et appuient la vague de violence contre l’ U.G.E.T .

3 – Prévient du danger de répétition de ses pratiques et affirme sa détermination protéger ses militants et lutter pour leur droit d’exercer leurs activités syndicales par tous les moyens possibles.

 

Pour le Bureau Exécutif

Le Secrétaire Général

EZZIDINE ZZATOUR


Tunis le 24/10/2001

DECLARATION

LA POLICE UNIVERSITAIRE ET LE RCD ( PARTI AU POUVOIR ) ANNONCE LE COMMENCEMENT DU VAGUE DE VIOLENCE CONTRE LES MILITANTS DE L’U.G.E.T

Les responsables Syndicaux de l’U.G.E.T à JANDOUBA, ainsi que ceux de MONASTIR ont été victimes de violences, les premiers par les Milices du RCD les deuxième par la police universitaire .

Cette vague vise les terroriser et leur interdire l’exercice de leur droit à l’activité et d’assumer leur responsabilité envers les étudiants .

Le bureau exécutif de l’U.G.E.T déclare :

1 – Sa détermination a défendre ses militants et leurs droits avec tous les moyens possibles.

2 – Les pratiques de la police universitaire, justifie encore plus notre refus de sa présence sur les universités à partir du fait qu’il présente un facteur de provocation et une source de violence.

3 – Le bureau exécutif de l’U.G.E.T prévient tous ceux que l’essor du l’université intéresse que ces pratiques ne réussirons jamais à interdire aux militants de l’U.G.E.T à accomplir leurs devoirs vis-à-vis des étudiants, à dénoncer toutes les pratiques et programmes dont ils sont victimes et qui vise à les marginaliser par rapport à leurs problèmes essentiels.

UNIS TOUS CONTRE L’OPPRESSION ET POUR LA LIBERTE ET LA DEMOCRATIE

Pour le Bureau Exécutif

Le Secrétaire Général

EZZIDINE ZZATOUR

 

Pétition de l’UGET-Section de France

UGET-France

 

Pour la réintégration d’Adel HAMDI à la Faculté de Monastir et pour la fin de la répression policière  dans les Universités tunisiennes

Rappel des faits : Après avoir été exclu de la faculté de sciences de Monastir le 02/07/2001 en raison de ses activités syndicales, Adel Hamdi, membre du bureau exécutif de l’UGET, a été tabassé et arrêté le 24/10/2001 .
Accompagné par Omri Zouaoui, lui même membre de bureau exécutif, il a voulu lancer la campagne électorale de l’UGET aux élections des conseils scientifiques qui se dérouleront le 01 Novembre.

Ils ont été empêchés d’entrer par la police universitaire qui a interdit aussi à la même occasion à tous les membres du bureau fédéral de l’UGET d’accéder à la faculté.

Les militants de l’UGET ainsi que des dizaines d’étudiants ont contesté cette mesure policière, tenu bon de soutenir leurs camarades et exigé de leur permettre d’entrer à l’université et mener leurs activités.

Une confrontation a eu lieu avec la police qui a renforcé son effectif entre temps. Pour disperser les étudiants rassemblés, la police n’a pas hésité à faire une arrestation collective de tous les responsables de l’UGET présents en les tabassant en pleine rue et en les amenant au commissariat de police où ils ont subi différents types d’agressions. Suite à une pression exercée par le bureau exécutif de l’UGET, ils ont été libérés aux alentours de minuit. Des blessures physiques ont été causés à ces militants suite à cette arrestation et les victimes vont porter plainte dans les jours qui viennent. Ces mêmes agressions ont suscités, le lendemain, une marche de contestation organisée par les militants de l’UGET suivie par une assemblée générale qui a lancé un mouvement de grève.

« Nous, citoyen-ne-s, solidaires avec le mouvement démocratique tunisien, et avec les étudiants tunisiens victimes de la répression quotidienne et brutale de la police.

Nous dénonçons ces violences inacceptables et la présence permanente de la police dans les Universités tunisiennes.

Nous demandons aux autorités tunisiennes :

1°) la réintégration d’Adel HAMDI à la Faculté de Monastir ;

2°) l’annulation de toutes les mesures répressives visant des étudiants ;

3°) l’ouverture de poursuites judiciaires à l’encontre de tous les responsables des agressions subies par les étudiants ;

4°) le respect des libertés syndicales et politiques (de réunion, d’expression…) et la fin de la présence de la police et du RCD (parti au pouvoir) sur les Universités tunisiennes notamment à l’approche des prochaines élections universitaires début novembre.

Nous appelons tous les démocrates, politiques, syndicalistes, associatifs … en France et en Europe à soutenir le mouvement démocratiques tunisien et l’UGET et à se mobiliser pour obtenir des autorités tunisiennes la satisfaction de ces demandes.

En ce sens nous lançons et diffusons massivement cette pétition. »

Vous pouvez retourner vos signatures à kanouar2002@yahoo.fr

Pour le bureau de l’UGET-France

Anouar KANZARI, Président

P. 06 63 29 71  06

 
كتاب جديد

رسالة دكتوراه من جامعة واست منستر

صدرمؤخرا في المملكة المتحدة كتاب جديد عن المفكر الإسلامي الأستاذ راشد الغنوشي وذلك في شكل رسالة  
البريطانية.. Westminsterدكتوراه تقدم بها الدكتور عزام التميمي إلى جامعة     

وقد صدر الكتاب عن أكسفورد برس أشهر دور النشر البريطانية

 

Les documents de Taoufik Ben Brik confisqués à l’aéroport

Tunisie le  30 octobre 2001
Dans une lettre adressée au président de la République, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre la confiscation des documents de Taoufik Ben Brik à l’aéroport de Tunis. Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a demandé au Président « d’ordonner la restitution des documents au journaliste ». « Cette mesure démontre, une nouvelle fois, que les autorités tunisiennes souhaitent, par tous les moyens, l’empêcher d’exercer librement son métier », a ajouté Robert Ménard. En novembre 2000, Taoufik Ben Brik s’était déjà vu confisquer des livres, à l’aéroport de Tunis.

Selon les informations recueillies par RSF, le 27 octobre, les services de la police des frontières de l’aéroport de Carthage ont confisqué à Taoufik Ben Brik un manuscrit en arabe, six disquettes, une cassette audio et un ordinateur portable. Celui-ci s’apprêtait à gagner Paris pour y faire la promotion de son dernier livre « Chronique du mouchard ». « Vérification » est le terme qu’ont employé les policiers pour justifier cette saisie.

 

Les malheurs d’une « association professionnelle » tunisienne

Une association professionnelle tunisienne, dirigée depuis sa création par des « puissants » responsables du parti au pouvoir RCD), vient, lors de son dernier congrès, de « tomber » dans les mains de certains indépendants, très jeunes, inexpérimentés, sans appartenance politique etpresque tous inconnus.
 
Les premiers surpris étaient les nouveaux élus eux même, il n’arrivaient pas à croire qu’ils sont non seulement élus au bureau directeur mais qu’ils y sont majoritaire !.
 
Logiquement, ils n’avaient aucune chance. Les « militants » et les «sympathisants » RCD étaient ( et sont encore ) majoritaires dans une profession politiquement très importante.
 
Ces indépendants, dont certains ne cachaient pas leur opposition au régime, espéraient, au mieux, pouvoir faire élire un ou deux des leur au bureau directeur.
 
Passés les premiers jours de surprise, la peur commence à s’installer, le ministre habitué à recevoir le nouveau bureau après chaque congrès ne fait aucun signe. Pis encore, il ignore leur demande d’audience.
 
Un climat de méfiance s’installe, les rumeurs se multiplient, les anciens responsables contre attaquent. En parallèle, les nouveaux membres du bureau directeur hésitent: ils sont conscients qu’ils n’ont pas le poids des « avocats » par exemple et qu’aucun d’entre eux ne peut devenir un « Yahyaoui ».
 
Ils sont professionnellement « faibles » et politiquement inconnus. Par conséquent, ils peuvent être facilement « écrasés » . Ils ne veulent pas non plus faire des alliances avec les quelques associations indépendantes car cela aurait des conséquences très graves et risque de politiser leur association.
Ils décident d’éviter, coûte que coûte, la confrontation avec le pouvoir et pour cela il multiplient les gestes et refusent même de laisser passer aux médias n’importe quelle
information qui concernerait leur association et encore mois leur dernier congrès, au point que presque personne en dehors des professionnels n’est au courant
de cette alternance tenue « secrète ».
 
Ils résistent aux tentations de faire des interviews ( qui auraient pu confirmer la tendance vers le changement remarquée, depuis 2000, dans certaines associations et certains
corps de métiers ). Il ont même annoncé un premier programme annuel banal, ( qui ne dérange pas ) et ont entamé certaines actions purement « scientifiques », professionnelles ou sociales.
 
Lors du premier colloque, ou de la première journées sociales, ou en lisant le premier numéro de leur bulletin interne, on a du mal à trouver le moindre signe d’un quelconque changement de politique, de discours ou de direction… tout se fait comme rien n’avait changé.
 
Les nouveaux indépendants ont même accepté de ne rien divulguer à propos des détournements de fonds constatés dans l’exercice de l’ancienne direction et ils ont accepté des compromis à la limites de la légalité (engagement de certains anciens responsables de « rembourser » tout l’argent de l’association « volé » à titre de prêt !).
 
Malgré toute cette prudence et toutes ces concessions, cette association vit peut être ces dernier jours d’indépendance car il semble que le pouvoir est décidé à en finir avec elle.
Après les message indirects par personnes interposées,  c’est un ministre et son chef de cabinet qui demandent officiellement à cette association une lettre de soutien à la candidature du président et en leur donnant un ultimatum de quelques jours ( pour des « élections » qui se passeront normalement en octobre……2004 !). Une demande accompagnée de menaces bien explicites.
 
La suite sera vraisemblablement la démission des membres élus de cette association qui n’ont pas eu le temps et surtout pas le courage d’annoncer aux médias qu’ils sont « indépendants » à l’instar du statut juridique de leur ONG.
 
D’ailleurs les membres de l’actuel bureau de cette pauvre association sont harcelés et menacés, non pas à cause de ce qu’ils ont fait ou dit mais à cause de ce choses qu’ils refusent de faire.
 
Leurs ennuis ne vont pas s’arrêter lorsqu’ils démissionneront mais vont commencer.
 
Ces jeunes vont probblement servir d’exemple : certains de leurs amis les appellent déjà par leur nouveaux noms:  Irak, Cuba, Corée du nord, Iran, Libye, Afganistan, ou encore Ben Laden, Saddam, Castro…
 
Deux conclusions sont à retenir:
1- Dès que le pouvoir donne l’impression de laisser faire, les tunisiens y compris ceux qui sont, aujourd’hui, « obligés » d’être RCD,  votent pour l’alternance . (exemples de l’ordre des avocats, de la LTDH …).
 
2 –  Les conditions du travail associatif en Tunisie sont très difficiles, et il est pratiquement
impossible aux membres de la société civile d’être indépendants même lorsqu’il s’agit des membres de l’association des amis des fleurs du cimetière de « bir lahfei ».
 
C’est une des raisons pour lesquelles, en Tunisie, il existe aujourd’hui, cette fausse «indifférence » vis à vis de la vie publique (associative et politique ).
Le vide politique que vit le pays est sans précédant.
 
Aux dernières nouvelles et après beaucoup de « négociations », les membres du Bureau Directeur de cette association, ont accepté de passer au vote ce qui a donné les résultats suivants :
2 abstentions, 3 contres et 4 pour.
 
La surprise était grande lorsque la lettre, très contestés ( par 5 des 9 membres ) et rédigée par les 4 pro-2004 a été refusée car selon la procédure actuellement en vigueur, aucune association n’a le droit de rédiger le texte de soutien.
 
Les associations n’ont qu’à retirer un formulaire (en arabe ou en français ) pour le signer ! et l’envoyer au siège du RCD chargé de coordonner cette vague de soutien spontané !
 
(Source: forum TUNEZINE)

 

LE NOUVEAU LEITMOTIV DE BEN ALI A SES VISITEURS: « LUTTE CONTRE LE TERRORISME »!!!!

MAIS DE QUEL TERRORISME PARLE-T-ON EN TUNISIE???

 
dimanche 28 octobre 2001, 19h49

 

Concertation Paris-Tunis sur les retombées des attentats

TUNIS (AP) — Paris et Tunis se concertent sur les conséquences des attentats du 11 septembre en ce qui concerne notamment les questions de sécurité et de maintien de l’ordre.

Le ministre français de l’intérieur, Daniel Vaillant, effectue dimanche et lundi une  »visite d’amitié et de travail » à Tunis pour présider avec son homologue tunisien, Abdallah Kaabi, le comité mixte de coopération en matière de sécurité et de police. Cette instance, qui se réunit tous les deux ans, alternativement dans les deux capitales, regroupe les experts des deux ministères de l’intérieur.

En sus des questions bilatérales, MM. Kaabi et Vaillant ont eu un entretien qui a porté sur  »les derniers développements sur la scène mondiale et leurs répercussions à l’échelle méditerranéenne et internationale », a indiqué l’agence de presse tunisienne TAP.

Les attentats du 11 septembre et leur impact avaient été au centre des entretiens qu’avait eu le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, lors d’une tournée expresse qu’il avait effectuée au début du mois en Tunisie, en Algérie et au Maroc.


lundi 29 octobre 2001, 19h40

 

Le président italien en visite d’Etat en Tunisie: Proche-Orient et lutte contre le terrorisme au menu

TUNIS (AP) — Le président italien Carlo Azeglio Ciampi a entamé lundi une visite d’Etat de deux jours en Tunisie au cours de laquelle la situation internationale devait occuper une large place dans les discussions.

Le président tunisien Zine el-Abidine ben Ali ne manquera pas de plaider auprès de son homologue italien en faveur d’une initiative qu’il avait lancée au début des années 90 pour l’établissement d’un code de conduite international en matière de lutte contre le terrorisme. A Tunis, où l’on se targue d’avoir su écraser dans l’oeuf la menace extrémiste, on considère que les Occidentaux doivent réviser leurs politiques d’asile dont abusent certains et qui permet à l’Europe de l’Ouest de  »servir de base arrière aux extrémistes ». Les entretiens Ben Ali-Ciampi aborderont aussi le conflit proche-oriental.

Cette visite doit aussi permettre de renforcer les relations bilatérales italo-tunisiennes jugées  »excellentes » par les deux parties à conforter la position de l’Italie, deuxième partenaire de la Tunisie après la France.

Les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Italie ont pour la première fois atteint le volume de quelque 3,3 milliards d’euros en l’an 2000 (21,6 mds de FF), avec un taux de couverture coté tunisien de plus de 82%. Avec 476 entreprises installées en Tunisie, pour des investissements de l’ordre de 430 millions d’euros à la fin mars 2001 (2,8 mds de FF), ayant généré près de 34.000 emplois, l’Italie se situe également au deuxième rang des investisseurs étrangers.


Tunis et Rome pour une lutte internationale contre le terrorisme

Posté le 29/10/2001 17:54:00

TUNIS, 29 oct (AFP) – Les présidents italien Carlo Azeglio Ciampi et tunisien Zine El Abidine Ben Ali ont souhaité lundi « une conjugaison des efforts engagés à l’échelle internationale contre le terrorisme », a indiqué le porte-parole de la Présidence.

Une telle coordination permettrait « l’instauration d’un climat international de dialogue, de paix et de coopération », ont affirmé les deux chefs d’Etat, qui ont réitéré leur condamnation du terrorisme, a-t-on ajouté.

Le président italien était arrivé lundi matin à Tunis pour une visite d’Etat de deux jours axée sur les liens de « coopération et d’amitié » entre Tunis et Rome.

Lors des discussions au Palais de Carthage, le président tunisien a préconisé une « solution globale » en matière de lutte anti-terroriste et souligné « l’intérêt de s’attaquer aux causes fondamentales et aux élements qui alimentent ce phénomène ».

« Cela implique notamment la recherche de règlements aux crises et conflits dans le monde, en particulier celui du Proche-Orient », a poursuivi M. Ben Ali, cité par le porte-parole.

Les liens euro-méditerranéens et la coopération bilatérale en particulier en matière d’immigration et de pêche étaient également au menu des discussions.

MM. Ben Ali et Ciampi ont souhaité la relance de la formule dite « 5 + 5 » et proposé une réunion au sommet entre les cinq pays européens (Espagne, France, Italie, Portugal, Malte) et les cinq maghrébins (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) qui y participent.

Selon le porte-parole, la réunion proposée aurait pour but de redynamiser le partenariat euro-méditerranéen avant la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du processus de Barcelone, prévue en novembre à Bruxelles.

Le président Ben Ali a plaidé pour un appui accru de l’Europe, affirmant que l’Union européenne « se doit de soutenir les pays maghrébins dans leurs efforts vers l’intégration et la complémentarité ».

Enfin, MM. Ciampi et Ben Ali « se sont félicités du niveau élevé de la coopération bilatérale, particulièrement sur le plan du commerce et de l’investissement ».

L’Italie est le deuxième partenaire commercial de la Tunisie, les échanges ayant atteint 4 milliards de dinars en 2000 (1 dinar = 0,8 euro).


Entretiens franco-tunisiens sur la coopération en matière de sécurité

Posté le 29/10/2001 18:16:00

TUNIS, 29 oct (AFP) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali s’est entretenu lundi à Tunis de la coopération franco-tunisienne en matière de sécurité avec le ministre français de l’Intérieur, Daniel Vaillant.

« J’ai rendu compte au président Ben Ali des travaux du comité mixte franco-tunisien en matière de sécurité et de police qui venait de se tenir à Tunis », a indiqué M. Vaillant à l’AFP à l’issue de l’entretien.

Le ministre français de l’Intérieur a indiqué que plusieurs textes, préparés par les experts, avaient été signés à l’issue de ce Comité, portant sur une coopération décentralisée et sur la sécurité civile.

« Nous avons évoqué une coopération policière renforcée, pour la rendre plus opérationnelle, plus méthodique, en cette période de lutte contre le terrorisme », a poursuivi M. Vaillant.

« J’ai trouvé un président préoccupé, parfaitement en phase avec notre analyse selon laquelle il ne faut surtout pas que la lutte contre le terrorisme s’apparente à une fracture entre le monde occidental et le monde arabo-musulman », a-t-il ajouté.

« Tout sera fait du côté de la France et des pays de l’Union européenne pour ne pas tomber dans cette logique absurde et dangereuse », a encore dit M. Vaillant, indiquant que l’entretien avait également porté sur « les systèmes d’information réciproque et de coopération concrète pour lutter contre la criminalité organisée, voire les réseaux de financement du terrorisme ».

Evoquant les liens d’amitié entre la France et la Tunisie, M. Vaillant a souhaité le renforcement du climat de confiance. « Il faut se parler ouvertement, surmonter les difficultés liées à l’appréciation qui peut être portée en France sur les droits de l’Homme ou quelques sujets qui peuvent fâcher ici, ou qui peuvent avoir un côté vexatoire pour la Tunisie », a-t-il déclaré.

M. Vaillant s’est également entretenu, au cours de son séjour, avec son homologue tunisien Abdallah Kaâbi, et avec M. Slaheddine Maaoui, ministre chargé des Droits de l’Homme, de la Communication et des relations avec la chambre des députés.

M. Vaillant a quitté Tunis lundi en fin d’après-midi pour Tours (centre de la France). « Je vais m’incliner devant les victimes de ce fou qui a tué quatre personnes et en a blessé 10, dont des policiers », a dit le ministre français.

« C’est le drame de la vie, il n’y a aucune police qui peut l’éviter », a-t-il ajouté.

 


lundi 29 octobre 2001, 21h21

 

Daniel Vaillant a discuté à Tunis de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme

TUNIS (AP) — Le ministre français de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a été reçu lundi après-midi par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, avec lequel il a évoqué  »une coopération policière renforcée, pour la rendre plus opérationnelle, plus méthodique, en cette période de lutte contre le terrorisme ».

Dans une déclaration faite à la presse à l’aéroport de Tunis-Carthage, M. Vaillant a précisé que l’entretien avait également porté sur  »les systèmes d’information réciproque et de coopération concrète pour lutter contre la criminalité organisée, voire les réseaux de financement du terrorisme ».

 »J’ai trouvé un président préoccupé, parfaitement en phase avec notre analyse selon laquelle il ne faut surtout pas que la lutte contre le terrorisme s’apparente à une fracture entre le monde occidental et le monde arabo-musulman », a ajouté le ministre français qui a assuré que  »tout sera fait du côté français et des pays de l’Union Européenne pour ne pas tomber dans cette logique absurde et dangereuse ».

Au cours de son séjour, le ministre français de l’Intérieur a présidé avec son homologue tunisien, Abdallah Kaâbi, la réunion périodique du comité mixte tuniso-français de coopération en matière de sécurité et de police. Cette instance qui se réunit tous les deux ans alternativement à Tunis et à Paris, a permis aux experts des ministères de l’Intérieur des deux pays de se pencher sur la coopération bilatérale dans les domaines de leurs compétence, à savoir les affaires sécuritaires, la protection civile, la formation et la décentralisation administrative.

M. Vaillant, qui a aussi rencontré le ministre tunisien des Droits de l’Homme et de la communication, Slaheddine Maoui, a quitté précipitamment Tunis en fin d’après-midi pour se rendre à Tours pour s’incliner  »devant les victimes de ce fou qui a tué quatre personnes et en a blessé dix, dont des policiers ».


 
L´Humanité du 27 Octobre 2001
27 Octobre 2001 – CULTURES

Un festival… pour figurer

Théâtre. Les 10es Journées théâtrales de Carthage se sont déroulées aux alentours de Tunis. L’occasion d’aller à la rencontre du théâtre tunisien d’aujourd’hui.

Public nombreux cherche création théâtrale désespérément. Si le festival ne permet pas de rendre compte du sort réservé à la création en Tunisie, il en est tout de même symptomatique.

De notre envoyé spécial.

Un public chaleureux, attentif, exigeant, qui répond au quart de tour ; des théâtres remplis ; c’est bien sûr la première satisfaction qu’ont pu rencontrer comédiens et metteurs en scène arabes et africains réunis pour les 10es Journées théâtrales de Carthage (JTC), qui viennent de se clôturer à Tunis. C’est sans doute la seule car, pour le reste, ce festival biennal, qui a maintenant dix-neuf ans d’expérience, laisse un curieux sentiment de perplexité, comme celui d’une manifestation de pure circonstance, aux critères insaisissables pour ne pas dire inexplicables, à la programmation souvent aléatoire et soumise à d’imprévisibles humeurs bureaucratiques, comme une espèce d’indifférence ambiante où chacun joue son rôle en attendant que ça passe.

Des spectacles de la sélection officielle elle-même qui sont annulés à l’heure de la représentation, comme Ça peut arriver, du Théâtre national de Guinée, Combat de Nègre et de chiens, du Théâtre Daniel-Sorano de Dakar, ou Kajalata, opéra mandingue du Guimba National du Mali, évaporés nul ne sait où ni comment, tandis qu’une troupe comme le Théâtre Monnot de Beyrouth qui présentait Retour au désert, d’après Koltès, sous la direction de Lina Sanch, bien que parfaitement présente en lieu et heure, se voit d’un coup déprogrammée de la compétition officielle pour la satisfaction des besoins clientélistes d’un obscur sous-ministre libanais… Cela pour ne prendre que quelques exemples.

 » Après vingt ans d’expérience, nous continuons, c’est vrai, à traîner des casseroles embarrassantes, reconnaît Hichem Rostom, directeur du Festival, notamment celle de la coopération internationale, qui fait que les problèmes de la compétition sont de plus en plus devenus des problèmes diplomatiques. Il y a aussi le fait que les théâtres nationaux africains ne sont plus aujourd’hui soutenus par leurs gouvernements, si bien que certains n’ont pu venir pour la simple raison qu’au dernier moment, avec la crise des compagnies d’aviation depuis les récents événements internationaux, il n’y avait plus personne pour payer leurs billets !  » Mais c’est dans l’organisation même du festival qu’Hichem Rostom, qui en était pourtant président, voit le plus grave problème.  » La commission artistique du festival n’est nommée par le ministère de la Culture que six mois avant l’événement. Il n’y a aucune continuité d’un festival à l’autre et donc aucune progression dans l’établissement des objectifs et des critères. De plus, une semaine avant l’ouverture, toute l’organisation est soudain chapeautée par une équipe de fonctionnaires du ministère qui, au lieu de servir le projet artistique, obéit à sa propre logique bureaucratique.  »

Le tout fait évidemment la recette idoine pour transformer l’esprit d’un festival de théâtre en ambiance d’aérogare internationale. Ce sont, du coup, les créations tunisiennes de compagnies déjà largement consacrées, comme le remarquable Forum, de Fahdel Jaïbi, ou Une heure d’amour, de Slim Sanheji, et les quelques pièces européennes invitées, comme Maudits à Vérone, de Dominique Touzé, le Boucher Espagnol, de la compagnie suisse l’Alakran, ou Danser sur les morts, du Collectif 12 de Mantes-la-Jolie, qui ont tendance à recueillir l’attention… encore que même pour cette dernière création, l’impavidité bureaucratique du festival a réussi à enfoncer le clou, en la classant – sans doute à cause du titre – dans les spectacles de ballet, faisant de la metteure en scène Catherine Borkowitz, une chorégraphe… et annonçant le texte de Jean Genet comme un hommage à Bertolt Brecht ! ?

Mais, après tout, n’est-ce pas le seul objectif poursuivi par le ministère tunisien de la Culture en organisant le festival ? Présenter une simple vitrine extérieure de convenance sans autre souci que d’occuper un créneau existant dans les réseaux de pouvoirs, d’influences et de financements des institutions théâtrales internationales… aux frais des gens du théâtre, comme d’hab…

Gilles de Staal

Rencontres avec le théâtre tunisien

Le théâtre, comme une prophylaxie sociale

Aux barrières officielles des contrôles, il s’est glissé, silencieux, derrière nous, et nous avons senti le corps hésitant et le regard un peu craintif. Nous avons fait comme s’il était avec nous. Resquilleur, mais si pitoyable. Arrivé dans la loge, tout en haut du théâtre municipal, il a pris timidement une place, en nous remerciant. Etudiant à la seule école nationale de théâtre  » et pourtant on ne nous a donné aucun accès aux spectacles ! C’est très difficile ici, si on veut devenir acteur, de faire du théâtre. C’est mal vu dans les familles, dans la société. Comme une chose sale. Vous allez voir, c’est une pièce très, très bonne. Ça parle de la maladie, de la société. C’est notre plus grand metteur en scène « . La salle est comble, mais il n’y aura que deux représentations durant ces dix jours.

Junun, la pièce de Fadhel Jaïbi est écrite à partir de Chronique d’un discours schizophrène, de la psychiatre Nedia Zemni, récit d’une psychothérapie familiale avec une famille pauvre, immigrée de l’intérieur, de la banlieue de Tunis. C’est comme si on avait sur scène toute la misère mentale, sexuelle, morale, familiale qui se donne à voir le soir sur les trottoirs de Tunis ou dans les innombrables cafés et terrasses de la ville où aucune femme ne stationne en paix plus de quelques minutes. Toute cette souffrance individuelle de la rue, restituée sur la scène, disséquée, interprétée, traduite dans sa dimension pratique et délirante, dans son angoisse de réponse, par une mise en scène bouleversante. Le public réagit au quart de tour. Le théâtre est peut-être mal vu, mais il existe bel et bien. Fadhel Jaïbi n’est pas un homme qui mâche ses mots. Aujourd’hui consacré, cela fait trente ans qu’il mène son combat pour un théâtre qui touche à ce qui endolorit la société.  » La restitution de la parole confisquée, c’est le fondement de mon spectacle. Je vis dans un pays où le slogan officiel dit que c’est la fête, on a éradiqué l’intégrisme, un pays où on se la coule douce, où il n’y a même pas de fléaux naturels, où tout le monde se tient tranquille… et les gens sont très malheureux. Peut-être parce que les espaces de liberté qui sont les fondements mêmes de l’être humain, sont ceux qui manquent le plus. Les gens rêvent tout bas, souffrent tout bas, se sentent mal dans leur peau. Alors je suis un peu leur baromètre.  »

L’adhésion fervente du public aux JTC et au théâtre ne reflète pourtant pas une santé florissante de l’art. Il y a quarante ans, la Tunisie semblait à l’avant-garde du monde arabe en matière d’infrastructure. Depuis, le pays est devenu champion toutes catégories en matière de festivals,  » on en a près de 400 par an s’exclame un comédien, principalement de basse vulgarité ! « , mais pourtant pas une salle n’a été construite durant tout ce temps. En dehors de deux théâtres publics, il n’y a que trois salles privées dans la capitale, trois centres dramatiques dans tout le pays.

 » Les comédiens travaillent au cachet de création qu’ils ne touchent qu’après le passage du spectacle à la commission de censure. Ensuite ils doivent signer un contrat d’exclusivité avec la compagnie pendant deux ans mais ne touchent que des cachets de représentation. Le Théâtre national tunisien lui-même n’a que deux comédiens salariés. Résultat, ils peuvent travailler pendant six mois sans rien toucher. Cela interdit toute liberté aux comédiens et crée un système de clans où trois ou quatre familles contrôlent les acteurs « , dit Nouredine El Hati. Pour lui, la misère du théâtre tient aussi largement à un système qui a privilégié des compagnies internationalisées autour de quelques grands créateurs permettant de présenter des productions qui ont certes leurs qualités mais qui restent tournées vers une logique purement commerciale. · ses yeux,  » le théâtre, ce n’est pas monter une création et puis l’user jusqu’à la corde pour en tirer le maximum d’argent, et ensuite passer à la suivante « . L’Etoile du nord, une friche qu’il a montée près de l’ancien quartier du port, zone réputée dangereuse, est ouverte 24 heures sur 24, avec une cafétéria sans alcool, une bibliothèque, une salle équipée de 200 places et une programmation ininterrompue où se succèdent musique, atelier de théâtre, représentations, chorégraphies, poésie, lectures et tutti quanti, au rythme moyen vertigineux d’une présentation et demie par jour sur toute l’année.  » Les théâtres sont des lieux fermés où l’on met les gens dehors après le spectacle. Il n’y a pas de lieux publics ici, à part ceux de la vulgarité et de l’alcool, et où une femme ne peut pas rester en paix. Nous faisons la démonstration qu’un lieu culturel est le seul moyen de rendre sûre une zone réputée glauque « , dit-il. De fait, l’Etoile du nord est le seul véritable centre culturel de Tunis, où travaillent 25 salariés dont 12 comédiens permanents, et où se forme un Actor’s Studio tourné vers une pratique du théâtre.

Aussi apparemment aux antipodes de ce projet, Fadhel Jaïbi ne donne pourtant pas d’autre but à la création culturelle dans ce contexte de crise du théâtre et de la société, quand il affirme de son côté :  » Dans les années soixante-dix, on jouait devant des salles vides, aujourd’hui il n’y a pas de salle mais on refuse du monde quand il se présente. Je serais très heureux si nous avons réussi à éloigner nos concitoyens de la mosquée, du stade, de la taverne, de la télévision. Ce sont les quatre choses qui éloignent des gens du théâtre, des choses de l’esprit, de la bonne convivialité. J’aime le sport pourtant, mais pas la convivialité muselée des stades, et je déteste les drapeaux. J’aime bien boire aussi, mais je considère que les bars ici sont un fléau, aussi terrible que la mosquée.  »

G. S.

La création française à Tunis

Shakespeare à l’extrême

Outre l’aimable et grinçant Qu’est-ce que c’est que ce cirque !, spectacle de rue du Théâtre du Fil, et Tragédies, éclats…, d’Anne Petit, que la miséricorde commande de n’en pas dire plus, la création française présentait à Tunis deux réalisations qui valaient le détour : Danser sur les morts, du Collectif 12 de Mantes-la-Jolie, d’après Quatre heures à Chatila, de Jean Genet, et Maudits à Vérone, de Dominique Touzé du Wakan Théâtre de Clermont-Ferrand, à partir du Roméo et Juliette, de Shakespeare.

Un Roméo et Juliette revisité donc, et sans atermoiements, mais avec un art consommé. D’un drame aux airs de feuilleton, qu’il avait toujours trouvé le plus mièvre de Shakespeare, Touzé a fait une tragédie antique au destin implacable, qui nous parle de ce qu’il recherchait dans la splendeur du texte : le malheur consubstantiellement attaché à l’espoir illusoire qui meut les femmes et les hommes dans la passion amoureuse. Nous sommes loin, donc, de  » l’amour plus fort que la mort « . Pour y parvenir, Touzé n’y va pas par quatre chemins. Exit les péripéties, les intrigues et les vingt-cinq personnages. Il n’en garde que quatre, et encore sur les quatre, y en a-t-il deux que Shakespeare n’avait pas imaginés ! De la pièce il ne reste donc que Juliette et Roméo, l’essentiel en somme, chacun flanqué de son double – le diacre, alias le père, pour Roméo, et Clarisse pour Juliette, sa cousine -, l’un et l’autre animant, comme des dei ex machina, le drame passionnel des personnages et en conduisant le destin. Tout est changé donc et pourtant rien n’est trahi. Touzé ne cède pas à la facilité qui ferait alors des personnages titres d’inconsistants fantoches ; leur double les habite comme un vrai miroir tragique au point d’en épouser la fin et si  » Jamais une Capulet n’épousera un Montaigu « , ce n’est plus alors pour cause des pauvres intrigues de l’entourage – celles-ci ne sont que le contexte du malheur – mais parce que, peut-être, aucun homme, fût-il Roméo, n’est en mesure de répondre à l’exigence d’absolu contenu dans le désir d’amour d’une femme. On pense alors à Lacan pour qui  » l’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas « , chose impossible évidemment. C’est donc du malheur irrémédiable des femmes qui ont besoin d’aimer que nous parle Touzé, et de la solitude insoluble des hommes qui veulent seulement qu’on les aime. Pour ce tour de force, il fallait à Dominique Touzé une mise en scène à la hauteur de la puissance du texte, des acteurs capables d’être conduits aux émotions extrêmes ; il a su avoir tout cela et plus encore. C’est dans un arabe littéraire et pourtant dégagé de toute fausse ritualistique qu’il a présenté son ouvre à un public tunisien profondément touché et qu’il entend la montrer encore en Algérie. On espère bien la retrouver chez nous, au printemps, en français cette fois.

G. S.

 
BANI SADR, 1er PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE EN IRAN SORT DE SON SILENCE…

Duplicité de l’Occident,


par Abolhassan Bani Sadr

 
Reagan gagna l’élection présidentielle de 1980 avec pour toile de fond les accords secrets avec Khomeini, l’affaire « october surprise » (certains conseillers de Reagan auraient contacté des responsables iraniens pendant la campagne contre Carter pour empêcher la libération des otages avant le résultat du scrutin). L’affaire des otages français au Liban fut utilisée pendant l’élection présidentielle en 1988. Aujourd’hui, la récupération politicienne des attentats de New York et de Washington est passée au premier plan de la politique intérieure et extérieure de George W. Bush et de Tony Blair. Lors de la prochaine élection présidentielle en France, la sécurité deviendra probablement le centre du débat électoral.

Le besoin vital inavoué du discours du pouvoir dominant à l’expression de la violence le contraint à laisser le champ libre à d’autres discours, entre autres le fondamentalisme et l’intégrisme, et leur confie la tâche de le justifier. Il existe ainsi une collaboration étroite entre les tenants du discours dominant occidental et ceux du fondamentalisme « islamique ».

Ce n’est pas par hasard s’il y eut entente et accords secrets entre le reaganisme et le khomeinisme, qui s’exprimèrent, entre autres, par l’« october surprise » et l’affaire de l’« Iran contra ». En Afghanistan, la création des talibans comme puissance politique répondait aux besoins des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne tant sur le plan intérieur qu’extérieur : asseoir et consolider leur politique dans la région au gré de leurs intérêts et agiter l’intégrisme islamique comme épouvantail sur le plan intérieur. Comme le déclara Benazir Butto, l’idée des talibans était anglaise, la gestion américaine, l’argent saoudien et la mise en place pakistanaise !

Le discours dominant, qui est apparemment contre cette forme de violence, s’en nourrit, et cette duplicité, cette contradiction expliquent la place tenue par l’intégrisme en son sein. La fonction première du discours intégriste est de renforcer l’idée que seul le discours dominant est une valeur supérieure. En se référant au discours intégriste, le discours dominant peut mobiliser un soutien général contre le chaos ! En ce sens, Silvio Berlusconi sait de quoi il parle.

La deuxième fonction du discours intégriste en tant que partie intégrante du discours du pouvoir dominant est de permettre à ce dernier d’affirmer que la violence serait exportée de l’ensemble du monde non occidental vers l’Occident ! Alors qu’en réalité l’Occident est à l’origine de cette violence qui se retourne contre lui.

Selon les Etats-Unis, 90 % du trafic de drogue proviendrait de l’Afghanistan. Mais le pouvoir dominant omet manifestement et volontairement de dire que la guerre de l’opium fut déclenchée pour la première fois dans l’histoire par les Anglais en Chine, que la CIA et l’ISI recommandèrent la culture de la drogue en Afghanistan pour financer la guerre contre les Soviétiques et que des 500 milliards de dollars provenant du trafic de drogue, seul un vingtième de cette somme revient dans les pays pauvres, le reste étant recyclé dans l’économie occidentale.

En Iran, le coup d’Etat de 1953 contre Mossadegh fut fomenté par la CIA. Le coup d’Etat contre ma personne, en 1981, ne put se faire sans l’appui implicite des Etats-Unis.

En Irak, l’arrivée au pouvoir de la tendance mafieuse du parti Baas, la tribu Takriti de Saddam Hussein, ne fut possible qu’avec l’appui direct des Etats-Unis.

En Afghanistan, les talibans et l’organisation d’Oussama Ben Laden sont une création des Etats-Unis et de leur allié pakistanais.

L’ordre mondial naît et se développe au détriment constant et croissant des forces motrices du monde dominé, soit en les exportant vers le centre dominant, soit en les détruisant. Maîtriser les forces motrices dominées ne peut se faire sans un recours constant et croissant à la violence. C’est pourquoi la puissance américaine a besoin de créer un « superhomme » et une alliance mondiale contre lui.

L’Occident pense qu’il suffit de qualifier Oussama Ben Laden de terroriste pour que plusieurs milliards d’êtres humains y croient et participent à sa croisade pour l’arrêter et le mettre à mort. Le peuple afghan et, avec lui, l’ensemble du monde, ont le droit de savoir : pourquoi, tant que la violence des talibans était dirigée contre le peuple afghan, tant que cette violence assassinait le commandant Massoud, les Américains n’ont-ils rien dénoncé ?

Dans les pays musulmans, chaque fois qu’il a fallu faire un choix entre les droits de l’homme, le respect des peuples et un despotisme conciliant avec l’Occident, ce dernier a pris le parti des régimes autoritaires. Il est temps de comprendre que la majorité de l’humanité ne voit pas le monde avec la vision de l’Occident et qu’en revanche elle considère l’Occident comme le principal responsable de la misère, de la violence et de l’humiliation.

Il est une autre vérité que l’Occident ne voit pas : la superpuissance américaine a besoin, pour se maintenir dans ce rôle, de moyens beaucoup trop considérables et trop lourds. Le réalisme voudrait qu’elle restructure l’Etat sur d’autres bases. Conscient de ce fait, Bill Clinton avait voulu entreprendre un début de réforme, mais il se heurta au pouvoir et au refus du complexe militaro-industriel.

Cette superpuissance ne peut plus « se nourrir » du monde ; il est temps qu’elle accepte que les peuples doivent être autogérés et gouvernés par eux-mêmes. L’Occident n’a-t-il jamais pensé que la misère et la violence consécutives à la fuite des cerveaux et des capitaux des pays du Sud vers l’Occident s’étendraient un jour au monde entier ? Pour justifier cette exploitation sans vergogne de la richesse des pays dominés, l’Occident différencie les êtres humains de la planète en différentes catégories : les civilisés, capables de respect des droits de l’homme et seuls aptes au développement, et les autres ! Il est régulièrement suggéré que l’absence du respect des droits dans nos pays est due à l’incapacité de nos peuples à les faire respecter.

Mais l’Occident oublie que, même si un peuple n’est pas apte à faire respecter ces droits, la solution n’est pas de profiter de cette faiblesse pour le ruiner mais de l’aider à y accéder. En fait, cette supposée incapacité du reste du monde n’est qu’un prétexte à une exploitation éhontée.

L’ampleur des pertes en vies humaines et des dégâts matériels fut-elle jamais évaluée en Occident lorsque, sur les incitations occidentales, Saddam Hussein attaqua l’Iran en septembre 1980 ? Un ancien ministre de la défense du gouvernement Thatcher déclara impunément que cette guerre servait les intérêts de l’Angleterre et de l’Occident et qu’il fallait donner à l’Irak et à l’Iran les moyens de la poursuivre. Cette guerre dura huit ans, tuant plus de un million de personnes.

C’est encore l’Occident qui créa par la violence en Palestine un Etat fondé sur une religion et construit sur la négation d’un peuple. Cet Etat est responsable de violences depuis cinquante ans au Proche-Orient. C’est cet Etat qui le premier justifia la violence au nom de la religion. Pourquoi attribuer ces violences à l’islam et aux musulmans ?

Nos peuples ne sont pas sans responsabilité : ils peuvent se libérer et remplacer les régimes dictatoriaux par des régimes démocratiques. Comment ? La violence aveugle est contraire aux directives du Coran. Les réalités de l’Afghanistan, de l’Irak, de l’Iran ont aussi démontré que l’expansion de la violence a un rapport direct avec le non-respect des droits de l’homme et surtout ceux de la femme dans nos pays. Le dominant sait ce qu’il fait lorsqu’il censure un islam spirituel, discours de liberté, et fait de Khamenei, de Ben Laden ou du mollah Omar, les représentants de l’islam.

La vraie lutte est de se libérer des rapports dominants-dominés. La mise en place d’un programme économique, politique d’indépendance et de justice sociale, porteur d’une culture permettant aux capacités de l’homme de s’exprimer dans la liberté et le respect de l’autre, doivent être nos objectifs. Nous devons devenir des démocraties où l’islam serait un discours spirituel, un discours de liberté.

Nos peuples doivent aussi lutter et empêcher toute ingérence extérieure dans la gestion de leur pays, même au nom de « l’instauration de la démocratie ». Les Afghans ont été manipulés et divisés par les puissances extérieures. Ils ont le pouvoir de s’entendre pour décider de vivre dans le progrès et la liberté. Sinon, il ne peut y avoir de paix possible, ni dans cette région ni nulle part ailleurs. Au nom de la lutte contre le terrorisme, décimer tout un peuple déjà meurtri par une occupation soviétique, déjà condamné par des guerres fratricides manipulées par les pays tiers, est inadmissible et ne peut être que condamnable.

La lutte contre le terrorisme nécessite :

– Un discours le plus transparent possible. Les Etats-Unis, du fait de la nécessité de maintenir leur statut de superpuissance, sont contraints de tenir un discours totalement opaque : ne pas révéler à l’opinion publique internationale les preuves concrètes qui accusent Oussama Ben Laden. Ils agissent dans la région par l’intermédiaire de gouvernements qui sont eux-mêmes à l’origine des talibans ou des terroristes ou soutiennent le terrorisme (Pakistan, Iran, Arabie saoudite).

– L’absence d’utilisation de la violence à des fins de politique intérieure. Depuis plusieurs années, je répète que le recours à la violence ne peut se faire sans que l’Occident y trouve quelque intérêt.

– De révéler les causes du terrorisme. La réaction des politiques occidentales face à la violence démontre la pauvreté du discours occidental de la liberté : parler de la supériorité de la civilisation occidentale et accuser l’islam témoigne de ce vide de la pensée.

– De créer une instance internationale pour régler les conflits sur la base de la justice. Au lendemain des attentats du 11 septembre, les Etats-Unis parlent de légitime défense et deviennent juge et partie. N’est-ce pas à un juge, à une instance internationale qu’il revient de décider des modalités et des conditions d’une riposte ? Mais les Etats-Unis doivent s’attendre à ce que les Iraniens, les Irakiens, les Chiliens… et toutes les autres victimes de la politique américaine exigent eux aussi le droit à une légitime défense.

Il ne peut y avoir de paix, de justice, de respect des droits de l’homme dans le cadre de rapports dominants-dominés. Proposer une politique mondiale fondée sur l’absence de rapports de force (principe de « towhid » du Coran) permettra seul de recentrer les activités politiques sur l’homme et ses droits fondamentaux et universels et de lutter ainsi véritablement contre la violence.

 par Abolhassan Bani Sadr

Abolhassan Bani Sadr est ancien président de la République islamique d’Iran (1980-1981).

ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 30.10.01

 
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