30 novembre 2009

Home – Accueil

TUNISNEWS

9 ème année, N° 3478 du 30.11.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Liberté et Equité: Arrestation du Franco-Tunisien Samir Belkhir Collectif de Solidarité avec les Militants de l’UGET: Communiqué de Presse Assabilonline: Oum Yahya rend visite à Zouhaïer qui dit n’avoir pas refusé de parloir C.R.L.D.H. Tunisie: Alerte – Grève de la faim de Taoufik Ben Brik Reporters sans frontières dénonce le transfert de Taoufik Ben Brik à 130 km de chez lui Le Parti Socialiste dénonce les atteintes à la liberté de la presse en Tunisie AP: Le journaliste Taoufik Ben Brik transféré « illégalement » dans une prison éloignée de Tunis, selon son avocat AFP: Tunisie: transfert de Taoufik Ben Brik, « une mesure habituelle » pour Tunis AFP: Les voyagistes suisses veulent accroître les liens avec la Tunisie TAP:  Le Chef de l’Etat reçoit les vœux de l’Aïd El Idha  Catherine Graciet , Slim Bagga: Ben Ali dirige-t-il encore la Tunisie ? Khemaies Chammari: TUNISIE-FRANCE « Des surenchères de mauvais aloi » El País: Maghreb : La double  morale de l’Europe Mizaanoun: Les émirs et leurs homologues, les tyrans arabes


Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits humains indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/Fax: 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le29 novembre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

1) Arrestation du Franco-Tunisien Samir Belkhir

Des agents de la police politique ont arrêté le citoyen tunisien Samir Belkhir lors de son retour en Tunisie dimanche 29 novembre, le matin, suite au décès de sa mère survenu le 28 novembre. Monsieur Samir Belkhir rentrait pour la première fois depuis le début des années 90 du siècle dernier. Il a la nationalité française et utilisait son passeport français. On suppose qu’il est maintenant détenu au ministère de l’Intérieur à Tunis. 2° le Docteur Sadok Chourou ne doit pas passer encore un Aïd derrière les barreaux […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Liberté pour les Militants étudiants Le Comité de Soutien aux Militants de l’UGET Et l’association Art et Culture des deux Rives ont l’honneur de vous inviter à la soirée de

solidarité avec les militants de l’UGET

Avec la participation de Amel Mathlouthi Firas Lassoued Bendir MAN Groupe de Dabka al-Qods   Jeudi 03 décembre 2009 A partir de 19h00 Au 21 ter rue Voltaire 75011 Paris Métro rue des Boulets (ligne 2) Venez nombreux  


Collectif de Solidarité avec les Militants de l’UGET uget.solidarite@gmail.com

Communiqué de Presse

Le 30 novembre 2009 Le 30 novembre 2009 s’ouvrent en Tunisie le procès de 14 militants étudiants accusés d’avoir participé à un sit-in pour réclamer le droit des étudiants au logement. Un autre étudiant, ayant déjà participé à une grève de la faim en février-mars 2009, a été condamné, suite à un procès inique à 4 mois de prison ferme pour ivresse,  outrage public aux bonnes mœurs et  atteinte à la moralité publique. En effet, Mohamed Soudani a été kidnappé le 22 octobre. Jusqu’au 12 novembre, les autorités ont nié sa détention. Trois autres militants étudiants purgent des peines dans les prisons tunisiennes. Une cinquantaines d’étudiants ont été exclus des universités par des Conseils de discipline aux ordres. Nous, organisations signataire de cet appel, nous décidons de nous constituer en Collectif de Soutien aux Militants de l’UGET. Nous condamnons fermement la répression policière et judiciaire qui s’exerce contre des étudiants dont le seul tort est de vouloir jouir de la liberté d’expression et d’action syndicale. Nous exprimons notre forte inquiétude de la vague de répression qui tente de museler  la Centrale syndicale estudiantine et de l’asservir au pouvoir. Partout dans le monde la situation des étudiants ne cesse de se détériorer. En Tunisie, cette situation est encore plus grave. Nous exprimons notre solidarité avec les militants de l’UGET et nous appelons à un Rassemblement le 5 décembre 2009 à la fontaine des innocents au 1er arrondissement de Paris pour exiger :  – La libération de tous les militants emprisonnés. – L’arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées contre les militants de l’UGET. – La réintégration dans leurs universités de tous les étudiants exclus. – La satisfaction des revendications syndicales et pédagogiques des étudiants. – L’arrêt de toute forme de répression contre l’UGET et lui permettre de tenir son congrès en toute liberté et de fonctionner en toute indépendance. Premiers signataires : Comité de Soutien aux Militants de l’UGET (CSMU); Confédération National de Travail-Fédération des Travailleuses/eurs de l’Education (CNT-FTE) ; Fédération Syndicales Etudiantes (FSE) ; Sud-Etudiant ; Association des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) ; Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) ; Observatoire tunisien des Libertés et droits syndicaux (OTLDS) ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Mouvement Ettajdid-France ; Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)


Oum Yahya rend visite à Zouhaïer qui dit n’avoir pas refusé de parloir

Oum Yahya pu rendre visite à son époux Zouhaïer Makhlouf à la prison de Mornaguia le jour de la fête du Sacrifice, vendredi 27 novembre 2009, après que l’administration lui ait refusé le parloir mercredi dernier, jour habituel de visite, alléguant que Zouhaïer refusait de la rencontrer. Or il est avéré que notre correspondant en Tunisie, le militant des droits humains Zouhaïer Makhlouf n’a pas refusé de rencontrer sa famille et ses avocats et qu’il s’agit d’une décision de l’administration le privant de visites pour des raisons inconnues. Oum Yahya nous a assuré que Zouhaïer avait le moral et était en forme, mais qu’il restait préoccupé par le sort de sa famille en son absence et par les difficultés qui avaient été la cause de son arrestation. En collaboration avec le Seyyid Mabrouk, militant des droits humains. Assabilonline, 29 novembre 2009 (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

C.R.L.D.H. Tunisie اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 contact@crldht.org / www.crldht.org

ALERTE – GREVE DE LA FAIM DE TAOUFIK BEN BRIK

Taoufik Ben Brik est en grève de la faim depuis le mercredi 25 noembre 2009 pour protester contre l’isolement dont il est l’objet. Sa vie risque d’être, à très court terme, en danger. Après être resté  sans nouvelles de Taoufik Ben Brik depuis l’audience du tribunal du 19 novembre 2009, sa femme et ses proches ont enfin appris, dans des conditions de désinvolture et de brutalités érigées en système par l’Etat-RCD, que le journaliste et poète dissident condamné arbitrairement à 6 mois de prison ferme, a été transféré à la prison de Siliana à 200 kms de Tunis. Ils ont pu lui rendre visite aujourd’hui dans des conditions rocambolesques. Arrivés à  13h à Siliana, son épouse Azza accompagnée de Saida sa sœur et de ses frères  Jalel et Fethi ont attendu plus de quatre heures pour pourvoir entrevoir TBB pendant quelques minutes puis ils ont été contraints de quitter la prison sous la pression des matons constamment présents et menaçants. Visiblement affaibli mais déterminé  Taoufik Ben Brik, a annoncé qu’il est en grève de la faim depuis le mercredi 25 novembre pour protester contre les interdictions des visites de ses proches et de ses avocats. Il ne se nourrit que d’eau et de médicaments qui commencent à lui manquer ; les gardiens ayant refusé de lui faire parvenir les médicaments remis par sa famille. Atteint d’une maladie rare qui nécessite des soins réguliers, TBB ne peut continuer à croupir dans cette prison de Siliana connue pour ses conditions de détention déplorables. Sa vie risque d’être à très court terme  en danger  s’il ne continue à ne pas s’alimenter et s’il est privé de ses médicaments Le CRLDHT dénonce cette mesure de représailles inqualifiable. Il réitère l’expression de  sa solidarité avec la femme, les enfants, la famille de Taoufik et ses proches qui ont vécu dans l’angoisse ces longues journées au cours desquelles ils n’ont eu aucune information sur Taoufik Ben Brik. Le CRLDHT alerte l’opinion sur les risques qu’il encourt, dans les conditions de cette grève de la faim, compte tenu de la vétusté de l’infirmerie de la prison de Siliana et de la nature des soins auxquels il est absolument astreint. Peu importe à la dictature que Taoufik souffre et risque sa vie, bien au contraire, mais notre responsabilité à tous et à toutes est engagée, Paris le 30 novembre 2009


 

Reporters sans frontières dénonce le transfert de Taoufik Ben Brik à 130 km de chez lui

Publié le 30 novembre 2009 Reporters sans frontières a appris, le 29 novembre 2009, que Taoufik Ben Brik était désormais détenu à la prison de Siliana, à environ 130 km de son domicile de Tunis. « Cette mesure n’a pour seul but que de rendre encore plus difficile la vie de Taoufik et de sa famille. Pourquoi le transférer dans cette prison si éloignée ? Sa femme, ses enfants et ses avocats vont avoir toute les peines du monde à lui rendre visite. Les autorités tunisiennes sont décidément prêtes à toutes les injustices. Après avoir condamné Taoufik Ben Brik sans raison, la justice lui impose des conditions d’éloignement injustifiées. C’est vraiment révoltant », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. « En plus, les autorités ont attendu 10 jours, depuis l’audience du 19 novembre, pour informer sa famille de cette mesure. Là encore, ce harcèlement est insupportable. Depuis des jours déjà, des dizaines de policiers sont postés en permanence devant le domicile de Taoufik Ben Brik. Ses deux enfants sont terrorisés. Les diplomaties occidentales, à commencer par la France, doivent s’assurer que la famille de Taoufik Ben Brik ne risque rien. Le journaliste a collaboré pendant plusieurs années avec des médias français. Il serait temps de lui montrer plus de solidarité », a ajouté le secrétaire général. Azza Zarrad, l’épouse de Taoufik Ben Brik, a déclaré en fin de journée : « A l’instant même, je viens d’apprendre par un simple coup de téléphone que mon mari a été transféré à plus de 200 km, loin de sa famille, dans la prison civile de Siliana. L’administration pénitentiaire a donc mis 11 jours pour m’informer du lieu exact où se trouve mon mari. Cette décision a été prise pour rendre difficile la visite de ses avocats et sa famille. (…) Quelqu’un frappe à ma porte, il se présente en tant que le commissaire de police d’Al-Manar. N’ayant pas confiance et de peur d’être tabassée, je refuse d’ouvrir la porte et j’exige un document officiel. Le commissaire se met à blasphémer et m’insulter. Mes enfants et ma mère sont terrorisés. » Taoufik Ben Brik, journaliste tunisien, a été condamné, le 26 novembre, à six mois de prison ferme, pour une prétendue agression.


Le Parti Socialiste dénonce les atteintes à la liberté de la presse en Tunisie

Le 30 novembre 2009 La répression contre les opposants politiques, journalistes, syndicalistes et les défenseurs des droits de l’Homme se poursuit en Tunisie quelques semaines après l’élection présidentielle, tenue dans des conditions contestées par l’opposition démocratique. La condamnation du journaliste et écrivain Taoufik Ben Brik, qui a couvert l’élection tunisienne pour des médias français illustre les atteintes répétées du gouvernement tunisien aux droits de l’homme et notamment à la liberté de la presse. Il est inacceptable que le journaliste n’ait pas eu droit à un procès équitable et n’ait pas pu recevoir la visite de ses avocats et de sa famille depuis plusieurs jours. Pour rappel, plusieurs autres journalistes et syndicalistes comme Salim Boukhir, Zouhaier Makhlouf, Mohamed Soudani ont déjà été arrêtés, malmenés ou violentés. Une journaliste du Monde a été refoulée à son arrivée en Tunisie au moment de l’élection présidentielle. Le Parti socialiste demande la libération immédiate de Taoufik Ben Brik et de tous les prisonniers d’opinion. Il apporte son soutien aux démocrates et militants syndicaux et défenseurs des droits de l’homme dans ce pays. Le Parti socialiste demande au gouvernement français une réaction plus ferme face à la violation flagrante des droits et des libertés des citoyens par l’autorité tunisienne. Communiqué de Pouria Amirshahi, Secrétaire national aux Droits de l’Homme Jean-Christophe Cambadélis, Secrétaire national à l’international  

Le journaliste Taoufik Ben Brik transféré « illégalement » dans une prison éloignée de Tunis, selon son avocat

 

Associated Press, le 30 novembre 2009 à 15h14  TUNIS (AP) — Condamné la semaine dernière à six mois de prison ferme, le journaliste dissident Taoufik Ben Brik a été transféré dans une prison éloignée, située à plus de 130km de Tunis, a-t-on appris lundi auprès de l’un de ses avocats, Néjib Chebbi. Depuis son incarcération, il était détenu dans la prison de Mornaguia, à 15km de la capitale. Selon l’avocat, l’épouse du journaliste, Azza, n’a été informée que dimanche du transfert, dont la date précise ne lui a pas été communiquée. Me Chebbi a qualifié cette mesure d' »illégale » dans la mesure où la procédure judiciaire est en cours et que le jugement définitif n’a pas encore été rendu. « L’affaire étant désormais du ressort de la cour d’appel de Tunis, le détenu doit normalement être maintenu dans une maison d’arrêt relevant de la compétence territoriale de cette juridiction », a-t-il estimé. Ce transfert, qui « porte préjudice aux droits du journaliste, de sa famille et des avocats de la défense », confirme « le caractère politique du procès fait à Taoufik Ben Brik », a-t-il déclaré à l’Associated Press. Les autorités avancent quant à elles qu’il s’agit là d’une « mesure habituelle décidée par l’administration pénitentiaire qui, en vertu de la loi, gère les lieux d’affectation des détenus en fonction des disponibilités ». Dans un communiqué, elles assurent que la famille Ben Brik « a refusé délibérément » de prendre acte de la notification du transfert « par les voies administratives », mais en a été néanmoins informée par des moyens « non-administratifs ». Jugé par la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis, le journaliste a écopé jeudi dernier de six mois de réclusion à la suite d’une plainte déposée par une femme qui l’accuse de l’avoir agressée et d’avoir endommagé sa voiture. Il a été reconnu coupable de « faits de violence, outrage aux bonnes murs et détérioration des biens d’autrui ». Ses avocats et plusieurs organisations, dont Reporters sans frontières (RSF), ont dénoncé « une affaire montée de toutes pièces » par les autorités pour inquiéter le journaliste en raison des articles virulents qu’il a publiés dans la presse française à l’occasion des élections d’octobre dernier en Tunisie. Dans un communiqué, RSF dénonce lundi la « nouvelle mesure de harcèlement » que constitue le transfert de Taoufik Ben Brik à la prison de Siliana. « Cette mesure n’a pour seul but que de rendre encore plus difficile la vie de Taoufik et de sa famille », constate l’ONG. « Après avoir condamné Taoufik Ben Brik sans raison, la justice lui impose des conditions d’éloignement injustifiées. C’est vraiment révoltant. » AP


Tunisie: transfert de Taoufik Ben Brik, « une mesure habituelle » pour Tunis

 AFP 30.11.09 | 18h20 Le transfert du journaliste Taoufik Ben Brik dans une prison située à 130 km de Tunis, à Siliana, est « une mesure habituelle » ont affirmé lundi les autorités tunisiennes dans un communiqué. « Il s’agit d’une mesure habituelle décidée par l’administration pénitentiaire qui, en vertu de la loi, gère les lieux d’affectation des détenus en fonction des disponibilités », affirme le texte. Taoufik Ben Brik a été condamné le 26 novembre par le tribunal de première instance de Tunis à six mois de prison ferme à l’issue d’un procès pour violences contre une femme. Les autorités tunisiennes rejetent également dans ce texte « les appels irresponsables lancés par Reporters sans frontières aux Etats étrangers à s’ingérer dans une affaire de droit commun, examinée de façon indépendante et transparente par le justice tunisienne ». « Contrairement aux allégations de RSF, aucun journaliste n’est en prison en Tunisie pour avoir exercé sa profession (…), faire croire que cette affaire relève de la liberté de presse et d’opinion constitue un acte flagrant de désinformation et de manipulation de l’opinion » précise le texte. Selon le communiqué gouvernemental « Taoufik Ben Brik a été reconnu coupable des délits de coups et blessures volontaires, dégradation des biens d’autrui et atteinte aux bonnes moeurs ». Son procès, précise-t-il, était « en tout point régulier », les droits de la défense ont été « pleinement respectés » et les aveux de Taoufik Ben Brik ont été « recueillis en bonne et due forme ». La plaignante, affirment les autorités, a cité « à l’appui de sa plainte, deux témoins présents lors des faits, dont les témoignages avaient été produits conformément à la loi » et elle a produit « un certificat de 15 jours suite aux violences et traumatismes subis (..) par M. Ben Brik » Durant son procès, Taoufik Ben Brik a affirmé être victime d’un traquenard posé par la police politique en raison de ses articles critiuques à l’égard du régime du président Zine El Abidine Ben Ali.


Les voyagistes suisses veulent accroître les liens avec la Tunisie

 
ATS, le 30 novembre 2009 à 10h00 Tunis/Dakar (ats) La Fédération suisse des agences de voyages (FSAV) veut intensifier ses relations avec la Tunisie. Pour preuve, elle vient de tenir ses assises à Tozeur, ville du sud tunisien, dans le but notamment d’évaluer le potentiel de développement. Selon des statistiques officielles recueillies par l’ATS auprès de l’ambassade de Suisse à Tunis, pas moins de 100’000 touristes suisses séjournent chaque année en Tunisie. Des clients qui sont fortement rémunérateurs ». Pour fidéliser cette clientèle, à défaut de l’accroître, la Tunisie envisage la diversification de son offre touristique. Dans ce cadre, elle veut promouvoir la thalassothérapie, comme « segment ou niche » qui séduit sur le marché suisse. En 2008, la durée moyenne de séjours des touristes suisses en Tunisie était de 7,1 jours. Leurs dépenses par personne et par voyage sont de l’ordre de 850 à 950 francs. Divers tourismes Les intentions de retour des visiteurs suisses en Tunisie sont de 94% parmi les touristes interrogés, ce qui conforte les 30,1% de ceux qui reviennent pour une troisième fois. De 50 à 60% des réservations de voyages vont à l’avenir se faire en « last minute », contre 20 à 30% actuellement. La FSAV a achevé son assemblée générale il y a une semaine, après quatre jours de réunion. Pour les médias tunisiens, ces assises, pour la première fois tenues dans le pays, ont permis à l’organe faîtier de « prendre connaissance » du potentiel « varié » de Tozeur, allant du tourisme « d’aventure » au tourisme « actif ». Les 4 et 5 novembre derniers, la Tunisie avait déjà été l’hôte d’honneur de la 34e édition du salon professionnel TTW à Montreux  (VD). La FSAV rassemble quelque 850 membres actifs, qui contribuent pour 80% environ au chiffre d’affaires global du secteur des voyages en Suisse. (Source : www.romandie.com (Suisse), le 30 novembre 2009)


Le Chef de l’Etat reçoit les vœux de l’Aïd El Idha

   

 CARTHAGE, 30 nov 2009 (TAP) – Une cérémonie officielle a été organisée, lundi, au cours de laquelle le Président Zine El Abidine Ben Ali a reçu les vœux de l’Aïd El Idha de la part du Premier ministre, du président de la Chambre des députés, du président de la Chambre des conseillers, des membres du Bureau politique du Rassemblement constitutionnel démocratique, des membres du gouvernement, du Mufti de la République et des imams de la mosquée « Ezzitouna » et de la mosquée « El Abidine ». Ont, également, présenté leurs vœux au Chef de l’Etat, les secrétaires généraux des partis politiques, les présidents des Organisations nationales, des Conseils consultatifs et des Corps constitués, ainsi que les chefs de missions diplomatiques des pays islamiques accrédités à Tunis et plusieurs personnalités nationales.


Ben Ali dirige-t-il encore la Tunisie ?

 

Fin de règne | lundi, 30 novembre 2009 |
par Catherine Graciet , Slim Bagga

Le régime tunisien se prépare activement à la succession du président Ben Ali. Malade, transporté d’urgence à l’étranger la semaine dernière, les choses semblent s’accélérer.

Bakchich a révélé ce week-end que le président tunisien, Zine el Abidine Ben Ali, avait été transporté d’urgence à l’étranger pour des raisons médicales. Il se trouve actuellement en Allemagne où il est arrivé la semaine dernière.

Le dictateur, qui vient de se faire réélire pour la cinquième fois consécutive à la tête du pays, souffre depuis de nombreuses années d’une longue maladie nécessitant des soins à l’étranger ainsi qu’un traitement américain. Le mal a empiré ces dernières semaines, selon différentes sources concordantes.

A Tunis, certains membres du sérail parlent même de « vacance imminente du pouvoir ». Attention, la prudence reste toutefois de mise. Arrivé au plus mal à l’hôpital parisien du Val de Grâce en 2005, le président algérien Abdelaziz Bouteflika n’est-il pas toujours au pouvoir alors que ses détracteurs l’avaient enterré un peu précipitamment ?

Mais en coulisses, l’épouse de Ben Ali, Leïla Trabelsi, ne réfrène plus ses ambitions : elle veut remplacer son époux à la tête de la Tunisie pour régner bien sûr et continuer de piller le pays avec son clan familial, les Trabelsi. Sa principale obsession est actuellement de placer ses hommes aux postes clé de l’Etat pour tout verrouiller. Le président, lui, souhaite aussi mettre à l’abri ses frères, ses sœurs et ses filles issues de son premier mariage avec Naïma Kéfi. Les Trabelsi ne seraient pas tendres avec eux s’ils venaient à régner sans partage sur Carthage.

Scènes de ménage au palais présidentiel

Cette divergence de point de vue provoque des scènes de ménage entre le couple Ben Ali au palais de Carthage. «  Il faut voir Ben Ali qui se retrouve totalement démuni devant sa dulcinée, en train de transiger avec elle. Il en arrive à déchirer les habits qu’il porte sur lui pour exprimer sa colère impuissante face aux exigences inébranlables de Leïla » raconte un témoin.

C’est malheureusement dans ce décor autant surréaliste qu’abracadabrantesque que se joue l’avenir politique du pays du jasmin. Et l’affaire tourne à la tragédie selon ce diplomate européen qui y est en poste : « Leïla, par ses dons en manigances, a réussi à asservir et domestiquer, jusqu’à dépersonnaliser, la brute qui a mis en coupe réglée toute la société tunisienne depuis vingt-deux ans ».

En témoigne par exemple le fait qu’elle ait obtenu de son époux que, courant 2010, soit créé sur mesure pour elle le poste de vice-présidente du pays. Le juriste de Ben Ali -qui fait aussi office de conseiller spécial et de porte-parole- Abdelaziz Ben Dhia, est même déjà en train de manigancer une réforme constitutionnelle.

Dans le même registre, on peut citer les vilaines menaces que le président en personne a adressé à son ami Kamel Eltaïef, homme fort du pays au début des années 1990 : « La prochaine fois, je ne pourrais rien pour toi si tu prononces la moindre parole malveillante à l’égard de Leïla. Donc, tiens-toi à carreau ». Quant à ses deux autres gendres, Slim Zarrouk et Marouène Mabrouk, ils ont été convoqués au Palais présidentiel pour s’entendre signifier qu’ils auraient affaire à Ben Ali s’ils tentaient la moindre critique envers la première dame.

Premiers ministres en rupture de stock

A force de se chamailler, les Ben Ali n’arrivent même plus à gérer les affaires courantes. Ainsi, un nouveau Premier ministre doit être nommé avant le 1er janvier 2010. Date à laquelle l’actuel titulaire du poste, Mohamed Ghannouchi, s’envolera pour les Emirats Arabes Unis où il dirigera un Fonds arabe d’investissements.

Et le nom du futur heureux élu fait l’objet d’un marchandage d’épiciers : Leïla tient mordicus à ce qu’il revienne à Abdelwaheb Abdallah, l’actuel ministre des Affaires étrangères, ou à Mondher Zenaidi, un Centralien qui joue au ministre de la Santé et totalement inféodé aux Trabelsi.

Pour le président, il n’en est pas question. Son choix se porte sur son cousin, Kamel Morjane, l’actuel ministre de la Défense et chouchou des Américains ou sur Ridha Grira, ministre des Domaines de l’Etat, longtemps secrétaire général du gouvernement.

Les opposants menacés de mort

Pendant que le régime va à vau-l’eau, une cellule en charge de la presse, basée à Carthage et dirigée par des policiers, diligente toutes sortes de menaces à l’égard des opposants les plus irréductibles. Sihem Bensedrine, Khemais Chammari, Kamel Jendoubi, Moncef Marzouki, Ahmed Bennour — pour ne citer qu’eux — tiennent le haut de l’affiche dans la presse aux ordres.

Et en Europe, des services de sécurité craignent maintenant que des représailles soient organisées sur leur sol. Un cap que Zine el Abidine Ben Ali n’a jamais franchi.

Inexorablement, Ben Ali n’est plus le seul maître du jeu. Otage d’un système qu’il s’est évertué à mettre sur pied, il assiste, impuissant, à la fin de son règne et à l’implantation d’un système mafieux dirigé par son épouse. Du jamais vu à deux heures d’avion de Paris.

(Source: « Bakchich.info » le 30 decembre 2009)


TUNISIE-FRANCE

« Des surenchères de mauvais aloi »

par Khemaies Chammari* Sur fond de crispations inédites, les thuriféraires les plus zélés du Président Ben Ali pervertissent le débat légitime sur le « devoir de mémoire » par une controverse politicienne hargneuse… Les commentaires, pourtant modérément critiques, de la diplomatie française concernant l’état des libertés en Tunisie et les représailles à l’égard des défenseurs et journalistes avec, notamment, l’emprisonnement de Zouhair Makhlouf et Taoufik Ben Brik, ont profondément irrité les autorités tunisiennes. Celles-ci ont, en effet, réagi depuis deux semaines, de façon excessive . Ces crispations se sont étendues aux rapports avec le Royaume de Belgique à la suite de la réponse faite à une sénatrice socialiste sur la situation en Tunisie par le porte parole du ministre belge des Affaires étrangères et, par effet de dominos, aux relations entre l’Union Européenne et Tunis. A la demande des autorités tunisiennes, toutes les échéances bilatérales ont ainsi été reportées à 2010 . Un « Statut avancé » si convoité Et du coup, les pourparlers entre l’Europe et la Tunisie sur l’octroi par l’UE à la Tunisie d’un « statut avancé » traversent une zone de turbulences aux conséquences d’autant plus imprévisibles que l’annonce soudaine du report sine die, le 22 novembre, de la visite officielle en Tunisie du monarque espagnol a provoqué une certaine perplexité à Madrid. Toujours est-il que, mettant l’accent sur l’importance de ce « rehaussement » tant convoité , l’agence « Reuters » rappelait que « l’obtention de ce statut placerait la Tunisie aux cotés du Maroc en tant que pays voisin privilégié de l’UE, (…) relançant ses chances d’avoir un meilleur accès aux marchés européens ». C’est dire que le pouvoir tunisien n’a pas du tout intérêt à persévérer dans la voie d’un raidissement dont les effets, depuis début octobre, sont des plus inquiétants. Des appels à la haine et au meurtre… Cet appel ne fera probablement qu’attiser le courroux d’un certain nombre de thuriféraires et de médias officiels indignes de la réputation de tolérance de notre pays. Poursuivant de leur vindicte toutes les voix critiques, ces séides en sont arrivés à appeler au meurtre de Kamel Jendoubi, président du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) et du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme – REMDH (alors qu’il est privé de son passeport depuis neuf ans) et de Slim Bagga, l’ancien directeur de l’« Audace ». Qualifiant de traîtres, et de chefs du « parti français » en Tunisie, Mmes Sihem Ben Sedrine, Radhia Nasraoui, Mrs Kamel Jendoubi, Hamma Hammami, Omar Mestiri et moi-même, ces mercenaires de la plume, du micro et du clavier entretiendraient un climat d’intimidation et de terreur. En écho à la fameuse formule de notre poète « Ouled Ahmed », contentons nous de dire à ces propagandistes : « nous aimons le pays comme nul ne l’aime ». Le pays mais aussi les libertés et la justice. S’adressant au président Ben Ali, M. Jean Daniel, l’ami fidèle de notre pays concluait, sur ce point, son émouvant éditorial du « Nouvel Observateur » du 12 novembre : « vous n’avez plus rien à conquérir du côté du pouvoir, mais tout à faire du point de vue de la justice ! ». Un débat perverti… C’est dans ce contexte qu’il convient de replacer la campagne menée par l’ancien officier Ahmed El Innoubli, devenu secrétaire général de l’UDU, une des cinq formations de « l’opposition » vassalisée et candidat faire-valoir à la dernière élection présidentielle. Se prévalant du « devoir de mémoire », M. El Innoubli – le bien nommé – exige de l’ancienne puissance tutélaire des « excuses » et un acte solennel de « repentance » se traduisant par des « réparations » en compensation des préjudices provoqués par la politique coloniale de la France. Cinquante cinq ans après l’indépendance, l’ouverture – et dans des conditions aussi suspectes – de ce débat est pour le moins surréaliste. Disons-le clairement : sur le fond, le débat sur le « devoir de mémoire » ne constitue pas un tabou et il est légitime de l’aborder. Mais, en l’espèce, cette polémique hargneuse perd toute légitimité car elle pervertit un débat qui peut être fécond. A la condition, bien sûr, qu’il vise à rapprocher les peuples et les cultures par delà les drames et les traumatismes de l’Histoire. Du Traité du Bardo en 1881 à la « bataille de Bizerte » en 1961 en passant, entre autres, par les martyrs du 9 avril 1936 réclamant une « Constitution tunisienne », ceux des ratissages et des ratonnades du Cap Bon de 1952 et les écoliers innocents de Sakiet Sidi Youssef en 1958 ; cette histoire douloureuse a laissé dans la mémoire collective de notre peuple des stigmates que les hommes de bonne volonté des deux côtés de la Méditerranée se sont efforcés de cautériser. Ils l’ont fait et ils doivent continuer à le faire par le dialogue, la coopération et le partage des valeurs de paix et de justice, en refusant tout à la fois l’oubli imposé par les déraisons d’Etat mais aussi les ressentiments populistes et politiciens de (si mauvaise) circonstance. KC *) Ancien Secrétaire général de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) et de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH). Ancien député. Consultant international Droits Humains et Développement. Lauréat (1991) de la Commission Consultative Française des droits de l’Homme (CNCDH) et du Prix international (1997) des droits de l’Homme de la ville de Nuremberg (Allemagne). Membre co-fondateur (2006) du « Collectif Tunisien du 18 Octobre pour les droits et les libertés ».(
(Source: Nouvelobs.com le 30 novembre 2009)


 

Maghreb : La double  morale de l’Europe

(Traduit de l’espagnol par Abdelatif Ben Salem)

 
Ignacio Cembrero
 
L’Europe, l’Espagne et le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) pratiquent une politique de deux poids deux mesures, en clair,  une double morale en matière de défense des droits de l’homme et des libertés. Ils en appliquent les principes  en Amérique Latine mais  leur tournent le dos au Maghreb.   Cuba compte à l’heure actuelle 58 prisonniers de conscience dans ses prisons. L’Union Européenne refuse en raison de cela d’entretenir la moindre coopération avec elle et lui impose depuis 2003 des sanctions conformément aux recommandations de l’Union, que l’Espagne compte bien revoir dans le sens d’allègement, une fois à la tête de la présidence européenne en janvier 2010. La position des vingt-sept précise que l’amélioration des rapports avec Cuba sera tributaire des progrès réalisés en matière de respect des droits de l’homme dans ce pays.
 
Selon Human Rights Watch (HRN), basée à New York, la Tunisie détient environ 800 détenus condamnés pour la plupart « dans des affaires en relation avec des mobiles politiques », tels que la préparation des voyages en Irak ou le téléchargement des vidéos Jihadistes, et dans lesquelles aucun délit de violence n’a été relevé. La Tunisie est, avec le Maroc, le partenaire nord-africain le plus chouchouté de l’UE. C’est le premier pays à avoir signé en 1996 un accord d’association et négocie actuellement le statut avancé, qui lui permettra d’accomplir un saut qualitatif dans ses relations avec l’Europe.   Peut-on établir une comparaison entre Cuba et la Tunisie ?  Non ! Car les prisonniers cubains, nous-dit-on, sont  pacifiques, alors que les détenus tunisiens sont prédisposés au terrorisme. Vers 1996 lorsque la Tunisie a réussi à obtenir le premier accord d’association avec l’UE, il y avait environ 400 prisonniers d’opinion dans l’Ile de Cuba et autour de 2000 en Tunisie. Ces derniers appartenaient dans leur immense majorité au parti d’al-Nahdha, un mouvement islamiste non-violent qu’on pourrait aisément comparer au Parti de la justice et du développement marocain, auxquels il faudrait ajouter encore une poigné d’activistes d’extrême gauche.
 
Mais une comparaison pareille peut-elle résister longtemps, quand on sait que les « barbus » incarcérés ne sont pas, loin s’en faut, des démocrates pur sucre ? Voyons quelques épisodes tirés de l’actualité récente de deux continents, comme, par exemple, les coups d’Etats. Le président Manuel Zelaya, démocratiquement élu, fut renversé par un coup d’Etat le 28 juin 2009, trois jours après, l’Espagne et la France rappelaient leur ambassadeur, suivis de près par l’ensemble des pays membres de l’UE, laquelle a fini par suspendre le 20 juillet 2009 toute coopération avec ce pays de l’Amérique centrale.
 
Le 6 août 2008, un coup d’Etat militaire en Mauritanie renverse le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi, qui venait de rentrer d’une visite officielle en Espagne. Il a été élu au suffrage universel 17 mois plus tôt au terme d’une transition démocratique exemplaire. Le gouvernement espagnol a condamné le putsch, mais le ministre des Affaires étrangères, Miguel Ángel Moratinos s’est empressé de déclarer que l’Espagne maintiendra avec La Mauritanie des relations « au plus haut niveau »
 
L’Union Africaine a pris des sanctions contre la junte mauritanienne, l’Administration Bush lui a emboité le pas. Elu président, Barak Obama enfonce à son tour le clou. Les Etats-Unis ont non seulement suspendu leur coopération et mis fin aux accords militaires, mais interdit également aux putschistes et à tous ceux qui leur apportaient un soutien actif, l’entrée sur son territoire. Voulant préserver sans doute la seule démocratie en Afrique du Nord, Washington « continue à apporter son soutien moral et politique au président démocratiquement élu », peut-on lire dans un communiqué diffusé en mai dernier par l’Ambassade des Etats-Unis à Nouakchott et dont le ton univoque n’a pas laissé insensible l’opposition islamiste minoritaire.   L’Union européenne a agité le spectre des sanctions contre la Junte, mais ne l’a pas mis à exécution, car la France et l’Espagne s’y opposaient. Au cours d’une session du Sénat au mois d’octobre 2008, Moratinos écarta l’idée de prendre de mesures de rétorsion contre les putschistes. Pire, c’est notre ambassade à Nouakchott qui leur a fourni facilement des visas pour l’Europe de Schengen.
 
Cet exemple et des nombreux autres, montrent à l’évidence la politique à géométrie variable suivie par les anciennes puissances coloniales européennes et par les pays de l’UE en matière de défense des droits de l’homme et de  démocratie en Amérique Latine et dans le Maghreb. Il peut sembler à certains que cette défense est  insuffisante dans le cas de la première région, et à d’autres, totalement inexistante dans la deuxième.   Dans l’Europe des vingt-sept, deux pays seulement montrent une sensibilité particulière envers les pays du Maghreb, la France ensuite l’Espagne, dont la diplomatie dans la région est beaucoup plus active que celle, par exemple, de l’Italie. A preuve, c’est en Espagne qu’est née en 1995 l’idée de la Conférence Euro-méditerranéenne de Barcelone, et c’est en France qu’est lancée en 2008 l’Union pour la Méditerranée. Des brouilles peuvent de temps à autre surgir entre les deux pays, mais dans l’ensemble, ils travaillent de concert sur tous les dossiers, en particulier sur celui de la défense de leurs amis au pouvoir au Maghreb contre les critiques dont ils font l’objet. Les accords d’association entre l’UE et leurs partenaires méditerranéens comportent une clause sur les droits de l’homme que les Européens ne veulent même pas rappeler pour au moins obtenir quelques progrès sur ce chapitre.
 
Quant aux membres scandinaves de l’UE et l’Irlande, le Maghreb ne constitue pas pour eux une question prioritaire ; ceci ne les empêche pas cependant de marquer leur différence aussi souvent que possible, en faisant entendre leur voix, en exprimant leur préoccupation au sujet des abus et des atteintes aux droits de l’homme. A l’occasion de la réunion préparatoire du Conseil d’Association de l’UE avec le Maroc tenue en novembre 2005, la Suède a demandé la condamnation du Maroc pour l’absence de liberté de presse, mais Espagnols et Français se sont opposés de toutes leurs forces pour empêcher, avec succès, d’inscrire la moindre critique dans la déclaration commune.
 
Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’Espagne socialiste semble bien plus pusillanime que la France de droite de Nicolas Sarkozy quand il s’agit de prendre fait et cause en faveur des militants démocrates. Les exemples abondent. Vers la fin du mois d’août, la junte militaire mauritanienne a formé un nouveau gouvernement ; dans un communiqué, Paris l’a aussitôt qualifié d’illégitime. Alors que Madrid a préféré garder le silence. Au mois d’août dernier, le quotidien Le Monde a été saisi pour la première fois au Maroc, Paris, par la voix du porte-parole du Ministère des Affaires étrangères, a exprimé ses regrets. Mais quand, deux mois plus tard le quotidien El País fut à son tour saisi au Maroc, les autorités espagnoles sont restées coites. Après le scrutin présidentiel tenu au mois d’octobre en Tunisie, le même porte-parole des affaires étrangères français, a fait connaître, précautions diplomatiques obligent, « la préoccupation de la France » au sujet du sort des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Là aussi Madrid s’est gardé de faire le moindre commentaire.
 
L’Espagne a commis qui plus est des gestes navrants, c’est du moins l’interprétation qu’en donne l’Association Marocaine des droits de l’Homme (AMDH) de la décoration – Gran Cruz de la Orden de Isabel la Católica –  concédée en 2005 par le Conseil des ministres aux généraux Hamidou Laanigri, ancien chef de la police secrète, et Hosni Bensliman patron de la Gendarmerie. Ces deux personnages figuraient en tête sur la liste des responsables des abus commis pendant les « années de plomb » (1956-1990), dressé par l’AMDH. Un juge d’instruction français réclamait en vain depuis 2007, l’extradition de Bensliman, qu’il souhaitait interroger dans le cadre de l’enquête sur la séquestration et l’assassinat en 1965 à Paris de l’opposant Marocain Mehdi Ben Barka.
 
Le gouvernement espagnol est accommodant et temporisateur, mais le PSOE, même comparé à son homologue français, ne l’est pas moins. En 2000 le secrétariat international du PS français a condamné dans des nombreux communiqués la première vague de répression visant la liberté de la presse sous le règne de Mohammed VI. Au mois d’octobre dernier, ce même parti a récidivé avec la deuxième grande vague. Entretemps, il fit connaître en 2005, sa désapprobation de l’écrasement de la révolte au Sahara. Pendant ce temps le secrétariat du PSOE est resté muet comme une carpe, malgré la position officielle espagnole conforme pourtant aux recommandations des instances juridiques de l’Onu favorables au droit à la souveraineté, voire même à l’administration autonome du Sahara Occidental, même si cette dernière n’était pas en mesure d’en garantir l’exercice effectif. La position du PP (parti populaire-droite) de Mariano Rajoy sur ce plan, fonctionne en parfaite syntonie avec celle de leurs adversaires socialistes.
 
Venant de la part du président du gouvernement, tant de retenue et de prudence déconcertent indubitablement. José Luis Rodríguez Zapatero a déclaré dans un discours de politique extérieure en juin 2008 : « (…) je voudrais que mon gouvernement tienne le langage des droits de l’homme face à tous les défis actuels et dans toutes les régions du monde ». Six mois plus tard, le conseil des ministres approuvait le Plan Général des Droits de l’Homme en soulignant que « La promotion des droits de l’homme partout dans le monde constitue un objectif prioritaire pour le gouvernement et doit animer toutes les actions extérieures de l’Espagne »
 
L’écart entre les discours et la pratique des démocraties du sud de l’Europe, suscite des sentiments de frustration. Je n’oublierai pas le désappointement d’Ali Lamrabet et d’Aboubakr Jamai, quand à l’issue d’une entrevue en janvier 2000, Trinidad Jiménez, responsable alors du secrétariat des relations internationales, après leur avoir eu prodigué moult paroles d’encouragement, refusa de condamner publiquement la fermeture de leurs trois journaux hebdomadaires (Demain, Le Journal, et al-Sahîfa).
 
La France se présentant elle-même comme la patrie des droits de l’homme, n’en est pas moins sujette à des réactions de colère et d’irritation : « Même s’ils ne présentent qu’une minorité, j’ai remarqué que la France attise des sentiments d’inimité chez les intellectuels, chez les jeunes et chez les opposants en Tunisie comme en Algérie », assure Florence Beaugé, journaliste au quotidien Le Monde expulsée de Tunis au mois d’octobre dernier. « La France est perçue comme un pays cynique (…) Notre crédibilité chute dramatiquement chaque jour (…)  Récupérer cette crédibilité ne sera pas chose facile ». Ajoutant que « Le candidat Sarkozy n’était pas obligé de proclamer, trois ans plutôt, que le respect des droit de l’homme constituera l’axe de sa politique extérieure, il aurait mieux fait de se taire, cela aurait été plus décent » précisa-t-elle.
 
L’Alliance des civilisations lancée en 2004 par le président du Gouvernement espagnol, fait passer d’abord la stabilité du monde arabe et, au passage, la guerre contre le terrorisme, avant les intentions louables développées dans ses discours. D’une façon générale, cette Alliance n’avait en fin de compte d’autres buts que de resserrer les liens avec des régimes dictatoriaux qui sont en grande partie responsables de la radicalisation politique des jeunes.
 
« Qu’est ce qui est plus rentable à long terme pour l’Europe ? » se demandait récemment Moncef Marzouki, médecin tunisien en exil. « Avoir affaire à des régimes démocratiques, même intégrant des éléments islamistes en leur sein, ou soutenir des oligarchies militaires et policières corrompues et violentes, en guerre civile larvée ou déclarée contre leur peuple ? ». A en juger par leur politique suivie dans ce domaine, la France et l’Espagne ont plutôt choisi la première option, probablement parce qu’elles ne voient que le court terme. Alors que sur le long terme, il n’est pas exclu qu’il n’y aura plus dans les prisons tunisiennes et dans celles des autres pays du Maghreb que des apprentis terroristes, il y aura derrière les barreaux, des terroristes bien plus durs et des radicaux en liberté bien plus nombreux prêts a prendre les armes.
 
Courtesy El País 17 novembre 2009  
 
1 Du service diplomatique d’El Pais. Ignacio Cembrero compte parmi les meilleurs connaisseurs des relations hispano-maghrebines. Le titre est du traducteur   (N.d.T)  


Les émirs et leurs homologues, les tyrans arabes.

« La honteuse diplomatie arabe »[1]

Mizaanoun

C’est le titre de l’éditorial publié par le quotidien arabe édité à Londres dont voici d’abord la traduction :

« Un documentaire retransmis par la chaîne quatre de la télévision électronique anglaise a révélé à quel point le lobby israélien a été efficace pour enrégimenter la moitié des ministres du « gouvernement dans l’ombre » des conservateurs britanniques et les mettre au service des intérêts israéliens et  pour la défense de leur ligne politique. Le lobby recourt à la manière classique qui consiste  à leur faire des cadeaux en espèces dont le montant global ne dépasse pas  les 10 millions de dollars.

Selon les derniers sondages d’opinion, le parti des conservateurs anglais se situerait à plus de dix points au-dessus du parti travailliste et part sûrement gagnant dans la course aux prochaines élections législatives qui se dérouleront  au plus tard au mois de mai prochain. Ce qui signifie que les partisans d’Israël, qui se trouvent en ce moment au gouvernement dans l’ombre, auront la totale hégémonie sur le gouvernement et ainsi ils seront en mesure d’orienter sa politique contre les intérêts arabes en particulier et les intérêts musulmans en général.

Une telle grave révélation confirme deux vérités fondamentales. La première est celle qui montre combien les hommes politiques britanniques méprisent les arabes, les ignorent et ne leur accordent pratiquement aucune importance, malgré tous les grands services qu’ont rendu et rendent encore aujourd’hui les régimes et les entreprises arabes politiquement et économiquement à l’Angleterre. Quant à la deuxième vérité elle affirme sans palliatif l’incompétence totale de la diplomatie arabe, et, mieux encore son inexistence sur la scène politique anglaise ou occidentale en général, sans parler d’une quelconque influence. Elle est nulle malgré une grande présence de diplomates arabes de toutes les couleurs et des multiples et luxueuses ambassades dans les toutes capitales occidentales

Les diplomates dans leur grande majorité s’occupent de tout sauf des plus importantes questions se rapportant à leurs devoirs envers les intérêts de leurs concitoyens. Ils s’occupent d’accueillir les épouses,  les enfants et les familles des gouvernants. Et les familles de gouvernants, de nos jours, les républicaines et les royales indistinctement, sont  accueillies avec tous les soins. Pour toutes sont mis au point  des programmes de shopping et de distractions conformes à leurs goûts. Et pour leurs déplacements, les moyens de transport appropriés sont étudiés minutieusement. On peut parfaitement imaginer quel luxe leurs lieux de séjour sont choisis.

Le plus curieux dans tout cela est le fait que ces ambassadeurs ne sont pas envoyés dans ces capitales occidentales, comme on peut aisément le penser, en mission diplomatique pour servir leur peuple. Ils sont envoyés soit pour se faire soigner, soit pour des longues vacances, soit enfin pour les éloigner  des cercles des  décisions politiques dans leurs  pays respectifs. En quelque sorte et particulièrement dans ce dernier cas pour les punir.  

Les ambassades arabes à Londres organisent chaque année des dizaines de réceptions auxquelles elles invitent des milliers de personnalités, des dirigeants parlementaires et d’entreprises économiques les plus  diverses, dans le cas de l’Angleterre. En outre elles sont particulièrement généreuses et font des dons qui se chiffrent en dizaines de millions de livres sterlings pour soutenir les activités de bienfaisance ou pour appuyer les organisations anglaises de la même nature. Malgré tout, une simple association israélienne a réussi à escroquer tout le monde en se ralliant des députés  et des lords britanniques pour les mettre aux services de la politique belliqueuse des  israéliens.

Au sein de ce journal [Al Quds Al Arabi], tout comme dans beaucoup d’autres, on reçoit, chaque mois, des dizaines de communiqués de presse de la part de telle ou telle autre ambassade arabe. Des communiqués bien illustrés par des photographies de son excellence monsieur l’ambassadeur et son épouse recevant les illustres invités parmi lesquels se trouvent les ministres, les parlementaires et les lords anglais venus pour  les cérémonies organisées par le vénérable diplomate arabe à l’occasion de la fête nationale de son pays. Et quelle est grande notre surprise  quand on découvre avec stupéfaction que la plupart de ces illustres invités anglais sont recrutés et travaillent  pour le lobby israélien.

On peut aller même plus loin et réaffirmer à notre grande consternation, que des centaines de ces lords et députés qui sont engagés, en tant que conseillers, auprès des ambassades et des sociétés arabes, moyennant des rémunérations qui dépassent l’imagination, les noms de la plupart d’entre eux se trouvent en premier lieu sur les listes  du lobby israélien.

Ce qui prouve jusqu’où on est arrivé dans l’hypocrisie, la vilénie et l’ingénuité. Ces corps diplomatiques sont dépourvus de toute honnêteté, de  toute méthode scientifique et morale qui soit de nature à servir nos propres causes. Non seulement, mais  rien n’indique qu’ils s’intéressent le moindre du monde à libération des terres et des lieux saints, arabes et musulmans.   

Les gouvernements arabes ont rendu et rendent encore des services extraordinaires à l’Occident en général et à la Grande Bretagne en particulier. On ne cesse de leur acheter les armements les plus divers que produisent leurs industries militaires tout en signant avec d’autres compagnies des contrats plus qu’attrayants d’achats massifs de tous les produits. Des centaines de milliers de milliards sont investis dans leur immobilier et dans leurs entreprises. En achetant leurs bons d’état, on contribue à faire sortir leur économie de ses crises et ainsi on contribue à la création d’emplois pour leurs centaines de milliers, voire millions de chômeurs. Pourtant leurs dirigeants politiques courent vers Israël pour lui déclarer leur allégeance et leur obédience inconditionnelle, tout en conspirant contre nous avec leurs votes aux Nations Unies et dans toutes les Instances Internationales. Des votes favorables à l’ennemi et contre toutes nos causes.

Ce Parti des Conservateurs anglais dont la moitié des ministres de son gouvernement dans l’ombre qui sont aux services du lobby israélien, est redevable, pour sa durée au pouvoir durant plus de vingt ans,  aux arabes et particulièrement au royaume saoudien. Sans l’extraordinaire contrat du siècle d’achat d’armements dans les années 80, connue sous le nom Al Yamama, signée par Madame Margaret Thatcher, leur dirigeante, avec les  saoudiens et d’une valeur de 75 milliards de dollars (l’équivalent de 200 milliards de dollars de nos jours), la « dame de fer » n’aurait jamais pu faire sortir l’économie de sa grande crise qui a  fait tomber le gouvernement travailliste de James Callaghan et porter les conservateurs au pouvoir.

Les héritiers de madame Thatcher ont la mémoire courte, oublient tous ses inestimables et généreux services qui leur sont rendus par les arabes, prennent parti pour Israël et œuvrent dans l’intérêt  d’un état qui a été condamné, à travers le rapport d’un juriste international, lui-même juif-sioniste, pour crimes de guerre et contre l’Humanité commis durant son agression barbare contre la population civile de Gaza.

On ne peut imputer tout le tort et uniquement aux députés et lords anglais, mais aussi aux arabes. Les arabes qui sont devenus objet d’hilarité aux yeux du monde entier à cause de ces gouvernements corrompus  et leurs diplomates pourris, incompétents, sans conscience et manquant totalement à leur devoir national et moral.

Ces régimes arabes pourris qui ont fini par transformer les peuples arabes en objet de moquerie mondiale sont les responsables de l’effondrement dramatique que nous vivons et à tous les niveaux. Ces régimes sont coupables, entre autres catastrophes, d’avoir créé le vide stratégique  actuel et laissé la voie ouverte à d’autres forces non-arabes qui sont vite  venues le remplir.

Jusqu’à un passé proche, on était prisonnier de l’idée erronée qui nous faisait croire que les lobbys juifs étaient les maîtres de deux empires colossaux leur permettant de mettre le monde occidental aux services d’Israël et de ses intérêts. Le premier de ces empires est celui des finances et le deuxième celui des médias. Hélas on découvre bien tardivement,  comme d’habitude, qu’il s’agit d’un grand leurre : ce sont les arabes en ce moment qui sont les propriétaires des fonds souverains investis en occident et dont le montant gigantesque  dépasse les trois trillions de dollars, (soit 3 suivis de 12 zéros) et les réserves en pétrodollars continuent à fluer à raison de plus de 800 milliards de dollars par an. Pour ainsi dire, de quoi pouvoir acheter toutes les grandes entreprises du monde avec toutes ses presses écrites et radiotélévisées. Pourtant une simple association lobbyiste israélienne, avec moins de 10 millions de dollars, a réussi à mobiliser la majorité des députés britanniques en faveur de l’état sioniste.

On a acheté des clubs sportifs anglais et des joueurs en déboursant des centaines de millions de livres sterlings et on n’a pas laissé échapper un seul bien immobilier de grand luxe sans l’acquérir pour l’ajouter au formidable empire immobilier-financier. Non seulement, mais on a ouvert tous les accès  des terres arabes, des  bases aériennes et maritimes aux avions militaires, aux navires de guerre et aux chars britanniques et américains pour faciliter leurs invasions d’un pays arabe (l’Irak) et d’un autre pays musulman (l’Afghanistan), on a participé d’une manière active dans la guerre mondiale contre le terrorisme, ainsi on a collaboré d’une manière efficiente dans la protection et la sécurité des citoyens et des rues britanniques et en contre partie on n’a récolté, de la part des hommes politiques et des gouvernants anglais,  que des gifles cinglantes et un mépris total, alors que les israéliens moissonnent sans cesse, des grands rendements et des appuis à leur attitude agressive. Et en outre les soutiens inconditionnels dans leurs boucheries et carnages exercés sur nos familles et nos frères.

À présent, il est temps de s’adresser aux libyens, aux saoudiens, aux émirs du Golfe, aux algériens ainsi qu’à tous les arabes qui ouvrent de part en part les terres arabes – un grand marché pour tous les produits étrangers – en accueillant les grandes multinationales occidentales sans condition aucune. S’adresser à tous pour leur dire « ça suffit » maintenant, la goutte d’eau a fait déborder le vase et il est bien temps d’adopter finalement un comportement correct envers ces occidentaux et leur parler le langage qu’ils comprennent, le langage  des intérêts. II est bien temps d’adopter une position rationnelle et qu’on sache comment servir nos intérêts et nos causes en imposant aux autres le respect qu’ils nous doivent. On a marre de jouer le rôle du bougre et d’être l’objet de la moquerie  mondiale.

Quant aux ambassadeurs arabes en Angleterre, on doit leur dire, que ce que vient de dévoiler la chaîne de télévision en question, est un stigmate de honte dans vos dossiers et dans votre histoire personnelle. C’est une preuve irréfutable qui témoigne sur votre pusillanimité,  votre couardise, votre incompétence et votre impuissance. Et ce, en dépit des centaines de millions –  prélevés sur  la sueur et le sang des pauvres affamés –  que vous   gaspillez durant vos fastueuses réceptions sous le prétexte de le faire dans l’intérêt des affaires arabes et musulmanes. 

Encore un dernier mot à l’adresse de députés britanniques inscrits sur les listes du lobby israélien et en particulier aux conservateurs parmi eux, le fait que vous vous laissiez corrompre d’une façon aussi honteuse, à aussi bon marché avec des sommes insignifiantes, le tout pour vous mettre aux services d’un état voyou sera, à côté d’autres raisons, la source de d’où surgissent de multitudes de groupes aussi radicaux qu’Al Qu’aida qui seront en mesure de mettre fin aux intérêts de la Grande Bretagne dans le monde arabe et musulman tout menaçant sérieusement la sécurité des citoyens anglais à l’intérieur comme à l’étranger.»

Ainsi donc s’est adressé le rédacteur en chef du quotidien Al-Qods Al Arabi aux ambassadeurs et à travers eux, aux régimes qui les ont envoyés. Alors que les statistiques et les chiffres que publient les différents organismes dépendant des Nations Unies ou d’autres instances internationales ne laissent aucun doute sur la situation désespérante dans laquelle se trouvent les masses arabes et musulmanes. Plus de 60% des populations arabes et musulmanes survivent avec des revenus qui ne dépassent guère les 2 dollars par jour. Plus de 20% des populations arabes sont totalement analphabètes. Dans certains cas le taux des analphabètes dépasse les 40%. Le développement humain dans les pays arabes se situe à la queue dans le classement mondial.

À la vue d’un aussi  sombre tableau il est inutile de parler de liberté ou de droits humains ni même des leurs simples apparences. La dictature féroce est généralisée de bout en bout du monde arabe. Il est évident que le but final des dictatures, même si d’aucuns peuvent soutenir d’autres thèses les plus farfelues, garantir la pérennité de la stratégie occidentale.  Tous les arguments que brandissent les dictateurs  pour se maintenir au pouvoir ne servent en réalité qu’à dissimuler la vérité de leurs desseins conspirateurs. Toutes les terreurs sécuritaires employées par ces régimes pour contenir la colère des peuples servent à ouvrir grandes les portes pour les produits des multinationales occidentales et leur donner accès aux ressources naturelles arabes qui font leurs prospérités et leurs avancements vertigineux sur tous les plans. Et  surtout pour maintenir leur domination totale. D’où cet enthousiasme des émirs du Golfe d’apporter toutes les richesses nécessaires afin que la « machine occidentale » continue à tourner au maximum de son rendement. Leurs préoccupations pour leurs concitoyens ou pour le reste des populations arabes n’a en aucun cas jamais existés.

Aucun de tous ces régimes n’a les mains propres. Tous ont les mains pleines de sang. Ceux qui touchent les royalties pétrolières, comme récompenses, tout comme les autres qui bradent les autres richesses aussi bien de hautes valeurs, innombrables qu’extraordinaires, comme le phosphate ou les minerais les plus divers. Même les fruits et tous les aliments susceptible de trouver acquéreurs sur  le marché occidental sont exportés à des prix dérisoires, tout en privant les propres citoyens d’une alimentation saine, abondante, le et à la portée de leur maigre bourse. Dans les pays arabes où abondent les aliments, tout est exporté et il suffit de voir à l’œil nu l’état de santé des masses populaires pour se rendre compte  du degré effroyable de leur sous-alimentation, alors que la grande partie des produits alimentaires exportés finissent dans les poubelles.

Les millions que gaspillent les ambassadeurs durant leurs réceptions sont moins que rien en comparaison avec les milliards que « gaspillent » ou offrent généreusement les régimes du Golfe ou d’ailleurs à l’Occident. Qu’importe qu’ils appellent ça investissements ou qu’ils parlent de rentabilités. Ce ne sont que mirages et illusions. Il ne se passe de jour sans que les agences de presse spécialisées dans les questions économiques et financières ne rapportent pas des informations sur l’injection de dizaines, de centaines, voire des milliers de milliards de dollars dans les entreprises occidentales. Particulièrement de la part des émirs du Golfe qui pensent être assis définitivement sur des trésors en ressources naturelles que le Tout Puissant a mis – par amour à leur être ou pour la fidélité supposée à leur foi –  sous leurs pieds. Des richesses colossales dont ils pensent qu’il est de leur devoir de courir les offrir à leur dieu terrestre  l’Occident et ainsi en priver les peuples arabes et musulmans de toute possibilité de progrès. Il n’y aucun doute qu’ils ont été placés là où ils se trouvent pour cette raison.

Ils disent qu’ils agissent pieusement même quand ça entre en contradiction flagrante avec leur foi puisqu’ils s’en servent carrément pour conspirer contre tout groupe ou pays arabe ou musulman susceptible de se lever sur ses propres pieds et réaliser un progrès quelconque. Tous les régimes, indépendamment des arguments  les plus variables qu’ils invoquent pour justifier leurs relations ignominieuses  de servitude à l’Occident sont en toute clarté contre les intérêts, tous les intérêts matériels et contre toutes les valeurs morales des peuples arabes et musulmans. La mondialisation leur a servi de couverture, comme dans le passé d’autres argumentations  ont servi à ceux qui les ont précédés pour justifier le colonialisme. Au fond ils ne font que justifier la guerre implacable que mènent les occidentaux contre les arabes et les musulmans depuis des longs siècles.

Le  cas du Qatar.

Coup sur coup, l’émir du Qatar vient d’apporter à l’Allemagne de grandes bouffées d’air frais sous forme de pluies de milliards d’euros. Selon l’agence de presse allemande DPA rapporté par Aljazeera du 20 août 2009, le Qatar avait acheté des actions dans l’entreprise allemande « Volkswagen-Porsche » d’une valeur de 7,5 milliards de dollars. Le holding-Qatar, le bras financier des investissements qui dépend du l’organe du Qatar des Exploitations, aurait acheté une partie des actions extraordinaires que Porsche détient dans Volkswagen. Alors que dans son rapport la revue « Manager M. » qui parait chaque vendredi, il est affirmé que Porsche aurait garanti au Qatar le droit d’acheter les 50% de la totalité de ces actions chez Volkswagen. Néanmoins ce sont des actions qui ne donnent pas droit au vote sur les décisions vitales de l’entreprise. Par conséquent il n’y a pas d’actions extraordinaires acquises. Mais qu’importe cet euphémisme financier.

Ainsi le Qatar aurait pour le moment « acheté »  seulement  17%  des actions courantes du constructeur « Volkswagen-Porche ». Mais ce qui est sûr, ce qu’il a injecté l’équivalent d’un peu plus 5 milliards d’euros dans l’économie allemande. Tout ce langage financier, juridique et enfin de compte ésotérique, dans ce cas spécifique du Qatar comme dans celui des autres émirats, royaumes ou républiques ne change rien au fait simple et clair qu’il s’agit d’un flux incessant de moyens considérables du sud vers le nord, des régions arabes et musulmanes vers les pays de l’Occident. Par conséquent les ambassadeurs arabes à Londres ou dans les autres capitales occidentales agissent  bien, conformément à l’attachement indéfectible des émirs et sultans arabes à la bonne santé de l’économie occidentale. Elle est la seule qui  leur permet de mener le grand luxe incroyable de leur train de vie.

Ils n’ont pas d’économie propre. Ils n’ont pas de projet de construction quelconque à part la construction des fastueuses demeures in situ pour « gouverner», ou mieux dit, administrer le flux des richesses, toutes les richesses  vers le nord, dans le plus grand confort. Les masses populaires  propriétaires légitimes de toutes ces richesses et qui devraient véhiculer les valeurs morales d’une société, d’une civilisation, par la construction, la créativité dans tous les domaines économiques et sociaux en utilisant toutes ces ressources, sont intentionnellement méprisées par ces dictateurs qu’ils soient émirs, princes, sultans, rois ou présidents. À peine si elles comptent et sont réduites au plus simple dénominateur commun, tel un « mal » inévitable pour les dictateurs et leurs commanditaires. Oui les masses populaires sont le mal inévitable, impossible de contourner, mais réduire leur existence au plus bref délai et aux moindres frais possibles. Et quand les fléaux, les épidémies, ou tout autre facteur négatif s’en mêle pour faire disparaître le plus grand nombre d’entre elles c’est tant mieux.

À peine ce dossier avec « Volkswagen-Porsche » est-il provisoirement clos, voilà le même Qatar qui signe un autre contrat beaucoup plus important avec une autre compagnie allemande, la DBB (Deutsch Bundes-Bahn ou les chemins de fer allemands)  pour la construction d’un réseau de chemins de fer pour la bagatelle de 26 milliards de dollars[2]. On ne sait pas à quoi vont servir les trains dans un territoire dont les dimensions  ne dépassent pas les 11.000 km2 et où la plupart des familles y compris celles des émigrés arabes ou non, disposent de plus d’une voiture pour leurs déplacements professionnels ou pour leurs simples loisirs. Alors que dans d’autres régions arabes, extrêmement étendues, les populations continuent de nos jours à se déplacer comme au moyen âge à dos d’âne ou à dos de mulet. Dans la plupart des cas, comme en Égypte, au Soudan, au Maroc des dizaines de milliers de villes et  villages ne sont reliés entre eux que par des milliers de kilomètres en terre battue impraticables la grande partie de l’année ou sont carrément isolés dans les campagnes, les déserts ou sur les montagnes. Dans tous les cas de bien pénibles accès. Les 26 milliards, pour les trains que veut s’offrir l’émir du Qatar aurait permis la construction de milliers de kilomètres d’autoroutes. Mais le destin veut que ça soit l’Allemagne qui en profite.

Et ce n’est pas tout. À présent il est question de la construction d’un pont sur mer de 45 kilomètres, le plus long du monde, pour relier le Qatar et le « royaume du Bahreïn » dont le coût se chiffre aussi en plusieurs milliards de dollars ou d’euros. Et cette fois-ci la providence a voulu que ça soit le tour des multinationales japonaises qui profite de la manne.

Pourtant ni l’Allemagne qui va profiter de cette pluie de milliards et ainsi faire tourner sa machine économique tout en absorbant des milliers de chômeurs, ni la France qui a déjà profité de quantités considérables de milliards à travers les achats d’avions Airbus en grand nombre, ni l’Angleterre, où le Qatar a même construit une usine de liquéfaction et de distribution du gaz, comme il est écrit dans l’article d’Al-Qods Al Arabi de Londres, n’ont jamais tenu une autre attitude envers les arabes que celle de toujours :  Le mépris total . L’Allemagne n’est point moins méprisante envers les arabes et son soutien inconditionnel aux  colons sionistes en Palestine dépasse de loin, en quantité et en qualité, tous ces  pays occidentaux. L’émir du Qatar doit le savoir. Et comme tous les autres tyrans il doit forcément s’en réjouir. Le mépris ne s’adresse pas à leur personne ou du moins ce qu’ils croient. Au fond ils ne peuvent se sentir concernés par le sort des peuples arabes et musulmans.

Ce comportement des émirs du Golfe ainsi que celui des autres régimes arabes et leur béate contemplation d’un Occident qui affiche un mépris extraordinaire envers les peuples arabes et musulmans contre lesquels il mène, non seulement des guerres au sens propre qui se succèdent dans le temps et dans l’espace, mais plusieurs autres guerres permanentes, invisibles qui passent inaperçues. Ce sont les guerres contre leurs racines culturelles, les guerres contre leurs valeurs morales, les guerres contre leur mode de vie réel etc.

Deux questions se posent ou, mieux dit, s’imposent :

 La première question concerne la nature du droit (ou ce qu’on appelle la légalité internationale, celle basée fondamentalement sur les démembrements impitoyables des peuples et ainsi rendre chaque morceau totalement incapable de construire quoi que ça soit. Sur chaque morceau est installé un émir ou un tyran acquis d’avance à la « Cause Occidentale ». Et ainsi la perpétuité de la domination occidentale est garantie) qui octroie à ces potentats, dits émirs, le  plein pouvoir d’approvisionner, enfin de compte,  l’ennemi de tous les moyens qui font sa force militaire, technologique, scientifique, culturelle, économique etc. Quel est ce droit qui fait que la partie du rendement des ressources naturelles à l’état brut, n’importe lesquelles, soient exclusivement partagées – en apparence  car les compagnies occidentales se gardent de toute manière la partie la plus importante –   soit encaissée par ces quelques familles qui les gaspillent sans pitié dans les achats massifs des produits de consommation de toutes sortes. Alors que la moindre logique ou rationalité aurait fait que toutes  ces richesses naturelles soient utilisées pour créer la base du progrès, du développement et de la construction réelle pour toute la communauté arabe ? Ou est-ce que les arabes du Yémen ou de l’Égypte ou du Soudan ou de Mauritanie, ou de n’importe quelle autre région arabe ne font pas partie de l’histoire arabe et musulmane, de la même géographie, de la même culture et des mêmes valeurs morales? Ou est-ce que les barrières installées par Sykes-Picot aient fini par situer chaque morceau de la terre arabe dans des galaxies séparées entre elles par des années lumières ? – Non. Ces réalités arabes relèvent tout simplement de l’absurde, de l’inacceptable, de l’intolérable, de l’atroce et de l’insupportable.

Dans la mesure où les ressources énergétiques et les autres richesses arabes sont livrées entièrement et presque gratuitement à l’ennemi occidental au lieu de servir à la réalisation d’un projet arabe commun, le seul susceptible de procurer de la prospérité matérielle et morale et la dignité aux arabes, tous les arabes,  elles servent par la force des choses, comme arme terrible contre eux. Autrement dit, les émirs du Golfe, avec ou sans la complicité des autres régimes arabes sont nécessairement et uniquement les fidèles serviteurs de l’Occident et par conséquent œuvrent contre les peuples arabes et musulmans. Il n’y a aucun doute sur une telle attitude hautement couarde. Quand des centaines de millions d’arabes subsistent dans la misère absolue, alors que leurs richesses remplissent à craquer les coffres-forts de l’Occident, la conspiration ne fait plus aucun doute.

La deuxième question est la suivante : Si les choses sont comme elles sont que faire contre les émirs du Golfe et les autres tyrans ? – Les mettre à nu par tous les moyens. Les dénoncer en tant qu’abjects personnages. Chaque arabe digne et honnête doit au moins les abhorrer. La suite finira par venir en dépit de toutes les armées occidentales qui les protègent.  

N’oublions jamais le rôle joué par ces mêmes émirs et leurs homologues, les dictateurs arabes, dans les années soixante et soixante dix, contre tous les mouvements révolutionnaires dans le monde arabe et musulman, particulièrement, et, dans le monde en général. L’histoire récente retient bien leur rôle à tous, dans la destruction de la révolution en Égypte et leur acharnement contre le président Jamal Abdel Nasser. Par la suite, leur rôle conspirateur contre la révolution iranienne. D’ailleurs un rôle qu’ils continuent de jouer jusqu’à nos jours. Sous l’instigation des occidentaux en général et les américains en particulier, ils vont provoquer, une guerre entre l’Irak et la République Islamique d’Iran qui a duré presque toute la décennie quatre vingt. Ayant échoué, jusqu’à présent, à renverser la révolution en Iran, ils ont par contre financé, à coups de milliards de dollars  la destruction de l’Irak, avec Bush I, Clinton,  Bush II et bien sûr Tony Blair. Ils sont allés jusqu’au bout de leur rêve commun de voir le propre président de l’Irak, Saddam Hussein avec la corde autour du cou. Et voici qu’à présent ils se réveillent sur un « cauchemar » qui s’appelle l’Iran nucléaire. L’Histoire est là. Ils ne peuvent nier leurs abjects et criminels rôles. Plus d’un million et demi d’arabes sont morts en Irak. D’autres centaines de milliers meurent sur toute la géographie arabe. Plus de trois cents millions d’arabes sont terrorisés. L’ennemi des émirs et des tyrans n’est pas l’Iran, mais les propres peuples arabes. Quant aux sionistes et les occidentaux, ils sont effectivement leurs alliés et protecteurs.

Donc ce qu’écrit Abdel Bari Attwan avec beaucoup de douceur et même avec  une certaine retenue à l’égard des ambassadeurs de ces émirs et des régimes arabes n’est que la partie visible de l’iceberg. Bien que tous les régimes arabes soient protégés par l’une ou l’autre ou l’ensemble des puissances occidentales qui leur fournissent non seulement tous les moyens pour demeurer au pouvoir à vie, mais encore pour le passer par la suite, en héritage, à leurs progénitures. Dans leur stratégie, les occidentaux n’aiment pas courir le risque et se trouver un jour devant un immense monde arabe uni, extrêmement riche dans une position géostratégique unique à tous les points de vue sur la planète. Et en plus regorgeant de ressources interminables. Si pour les puissances occidentales les tyrans constituent une garantie, de même va pour ces despotes pour leur continuité et particulièrement les émirs du Golfe. À leur tête se trouve la famille d’Abdelaziz Ibn Saoud  (quelques vingt mille princes et princesses qui se partagent le la partie du « rendement » des 10 millions de barils par jour que leur laissent les compagnies américaines) qui ne cesse  se faire entourer de toutes sortes de protections et de protecteurs les plus variés et dans tous les cas occidentaux. Les bases militaires américaines, anglaises et dernièrement aussi françaises sont parsemées partout en cette terre de la Péninsule Arabe. Le Qatar abrite carrément le Centre de Commandement Général Américain pour le Moyen Orient et le sud-est de l’Asie (le CENTCOM). L’émir du Qatar, tout autant que les émirs des « Émirats Arabes Unis » a fini par inviter son « ami » Sarkozy à venir aussi installer une base navale française. Dans son livre « Contre tous les ennemis » Richard Clarke, l’ancien conseiller à la Sécurité Nationale du président Clinton a rapporté avec menus détails l’enthousiasme éperdu de tous ces émirs du Golfe particulièrement et des tyrans arabes dans la région en général de voir les centaines de milliers de marines, les milliers de pilotes de guerre débarquer avec des millions de tonnes d’armes et de munitions durant les préparatifs de la destruction totale et impitoyable de l’Irak.

Après tout ce que le monde a vu durant la première phase de cette destruction en 1991, les 13 ans d’embargo et de  bombardements quotidiens de tout le territoire puis l’invasion en bonne et due forme en 2003 et enfin l’occupation, tout indique que si, les américains, les émirs du Golfe et les satrapes arabes, tous ensemble, pouvaient effacer totalement l’Irak de la carte du monde, tout en gardant le pétrole, ils n’auraient pas hésité un seul instant à le faire. Dans aucune autre guerre de toute l’histoire, une telle quantité du feu, de bombes de toutes sortes y compris les mini- bombes atomiques, n’a jamais été déversée sur un pays et une population civile sans défense.

La famille saoudienne, les émirs du Golfe, non contents de toutes ces protections officielles déboursent encore des milliards de dollars aux compagnies de « sécurité » privées américaines qui les pourvoient de mercenaires qui touchent entre 450 et 1000 dollars par jour nourris et blanchis et logés dans les plus luxueuses demeures. Parmi ces compagnies la plus célèbre d’entre toutes, la « Blackwater ». Sans oublier les autres comme Dyncorp ou Vinnell. Curieusement la Blackwater opère aussi au Pakistan. Et là c’est une autre question.   

Le sous-développement abyssal et la misère des sociétés arabes et musulmanes ne sont pas une malédiction du ciel. Une telle tragique situation a sa parfaite explication et ne peut durer éternellement. De toute manière elle a déjà suffisamment duré. Ceux qui pensent qu’on peut changer cette horreur que constituent les émirs du Golfe et les dictateurs arabes pacifiquement doivent relire l’histoire. Plus ça dure plus le coût sera élevé et terrible. Mais plus la nuit est obscure, plus l’aube est proche.

Au moment où je pense terminer cet article, on vient d’apprendre l’effondrement du « Holding Dubaï » des fameux Émirats A. Unis. Celui qui, avec du bluff et de l’arrogance, a réussi à duper plusieurs dictateurs dans le Maghreb Arabe et ailleurs, qui leur ont cédé une partie de la souveraineté nationale, pour soi-disant, construire, sur des immenses espaces donnés gratuitement, des merveilles des mille et nuits. Dans un autre article on parlera  de ces crocodiles de Dubaï.
 


[1] Titre de l’éditorial d’Alquds Al Arabi de Londres du 18 novembre 2009 (signé Abdel Bari Attwan)

[2]http://www.aljazeera.net/NR/exeres/9F5CB66E-4151-B858-D9421B54AF6F.htm

 

 

Home – Accueil الرئيسية

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.