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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2503 du 30.03.2007
C.R.L.D.H. Tunisie: Urgent : Le prisonnier politique M. Abdellatif BOUHJILA est en danger de mort
Luiza Toscane: Nourelhak, lycéen en troisième année secondaire et prisonnier d’opinion
Maroc – Quand l’histoire d’un peuple s’écrit par ses femmes Le Temps : La convertibilité totale du dinar en débat:Le risque zéro n’existe pas Le Temps : Biotechnologie:Les Japonais apportent leur savoir-faire et forment nos doctorants Le Temps : Kairouan aux couleurs du Mouled Réalités: Mohamed Bouchiha,Secrétaire général du Parti de l’Unité Populaire : ‘‘Il nous faut accélérer le rythme des réformes démocratiques’’ Réalités: Sur l’immaturité des peuples et leur ingratitude AFP: S’intégrer, une obligation légale aux Pays-Bas
AFP: Guatemala: l’Etat profondément infiltré par la mafia de la drogue (ministre)
C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme
21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34
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Urgent : Le prisonnier politique M. Abdellatif BOUHJILA
est en danger de mort
Abdellatif BOUHJILA, 33 ans, est incarcéré depuis près de neuf ans pour une peine totale d’emprisonnement de 11 ans, dans l’affaire du groupe dit Al Ansar composé d’opposants islamistes condamnés tous à des lourdes peines à la suite d’un procès considéré par tous les observateurs comme étant inique.
Incarcéré dans la prison de Mornaguia, dans la banlieue de Tunis, Abdellatif BOUHJILA observe une grève de la faim illimitée depuis plusieurs semaines pour réclamer une prise en charge médicale et l’accès aux soins qu’exige son état de santé.
Il faut rappeler que Abdellatif BOUHJILA souffre depuis son incarcération à l’âge de 25 ans d’une insuffisance rénale, cardiaque et ashmatique. Il a par conséquent besoin d’un suivi médical régulier qui lui est refusé. Pour exiger les soins médicaux nécessaires ainsi que l’amélioration de ses conditions d’incarcération, il a totalisé, plus de mille cent jours de grève de la faim et a connu presque toutes les prisons de la Tunisie. Le fait qu’il ait réclamé ce droit, a toujours été perçu par l’administration pénitentiaire comme un acte d’arrogance et un « manquement au règlement », qui nécessite une « punition » exemplaire donnant lieu à des mesures de rétorsions diverses allant de l’agression physique et l’internement isolé au cachot, jusqu’à la privation du couffin et de la visite familiale, en passant par les déplacements successifs dans des prisons éloignées.
Lors de la visite qu’ont effectué, le lundi 26 mars 2007, Mme Fatma BOUAMAIED KSILA, la secrétaire générale du CRLDHT et Maître Radia NASRAOUI, présidente de l’ALTT, (association de Lutte contre la Torture en Tunisie) aux parents de Abdellatif BOUHJILA, Mme Wassila et M. Abdelmajid BOUHJILA, elles ont mesuré l’ampleur de l’angoisse que vit la famille, privée de sa visite depuis douze semaines, cette dernière redoute qu’il ne lui soit arrivé malheur!
Le mardi 27 mars, les autorités pénitentiaires ont autorisé le prisonnier à recevoir la visite de son père. S’appuyant sur deux personnes, il est apparu dans un état d’épuisement extrême, et ouvre à peine sa bouche pour articuler quelques mots avec beaucoup de difficulté ! Abdellatif a prévenu son père qu’il a été victime de violences répétées de la part des gardiens de la prison pendant sa grève de la faim et sa détermination à continuer cette grève pour exiger l’arrêt de toute humiliation et la nécessité de recevoir les soins et les médicaments dont il est privé.
Le CRLDHT qui a déjà alerté l’opinion publique sur le cas de M. Abdellatif BOUHJILA affirme sa solidarité avec la victime et sa famille et rappelle aux autorités tunisiennes leurs engagements en matière de protection des prisonniers.Il les tient par conséquent pour responsables de toute aggravation de l’état de santé de Abdellatif pour leur lâche politique d’indifférence et pour non-assistance à personne en danger
Il exige de l’administration pénitentiaire l’hospitalisation immédiate de la victime afin qu’elle puisse bénéficier des soins médicaux que nécessite son état de santé.
Il lance un appel à la Croix-Rouge qui lui a rendu une visite il y’a quelques mois, d’intervenir en sa faveur afin de mettre un terme à la torture, aux mauvais traitements et aux conditions inhumaines de sa détention qui ont eu des effets désastreux sur sa personne.
Le CRLDHT appelle à la mobilisation nationale et internationale pour sauver la vie du prisonnier politique Abdellatif BOUHJILA.
Paris, le 30 mars 2007
Nourelhak, lycéen en troisième année secondaire et prisonnier d’opinion
par Luiza Toscane
Nourelhak Bencheikh est le plus jeune prisonnier d’opinion en Tunisie. Arrêté le 27 janvier dernier, Nourelhak, né le 30 septembre 1989 à Bizerte, était lycéen. Il était scolarisé en troisième année secondaire au lycée Habib Thameur de Bizerte.
Son arrestation, suivie de sa disparition pendant une semaine dans les locaux de la police, a provoqué la stupeur et l’indignation de ses proches. Que pouvait-il lui être reproché, sinon de prier assidûment ?
Pourtant Nourelhak a été déféré devant le juge d’instruction le 3 février, date à laquelle ses parents ont eu pour la première fois de ses nouvelles. L’instruction a été reportée à la demande des avocats au 6 février. Il a été écroué par le juge d’instruction à la prison d’El Mornaguia en vertu des dispositions de la loi antiterroriste du 10 décembre 2003. Il partage sa cellule avec des délinquants de droit commun, et parmi eux des condamnés à mort.
(Source : « Tunisie, Réveille-toi », le 29 mars 2007)
Lien : http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2501
Maroc : quand l’histoire d’un peuple s’écrit par ses femmes
A l’occasion du 42ème anniversaire su soulèvement populaire de 1965 les associations AMF, ATMF, APADM, ASDHOM, FMVJ (France) rendent hommage aux luttes des femmes, victimes directes de la répression, mères, filles et épouses de disparus, prisonniers politiques ou exilés :
SIX HEURES CONTRE L’OUBLI
LE SAMEDI 31 MARS 2007 A 15H Foyer Picoulet 59, Rue de la fontaine au roi, 75011. Paris Métro Goncourt ou Parmentier Au programme : Débats, films, expositions, table de presse, musique…
L’histoire contemporaine du Maroc est jalonnée de soulèvements populaires. Ces derniers étaient l’expression de l’aspiration du peuple marocain à la dignité, la liberté et à l’Etat de droit. La réponse des autorités marocaines était cinglante et brutale. De nombreuses victimes y ont laissé leurs vies. Dans son rapport final, l’Instance Equité et Réconciliation (IER) reconnaît officiellement que l’Etat a utilisé la force publique d’une façon « exagérée et disproportionnée » pour mater les manifestants lors des évènements sociaux de 1965, 1981, 1984 et 1990. L’IER dit avoir identifié 325 cas de décès liés à ces soulèvements mais reconnaît ne pas pouvoir localiser les dépouilles et les lieux d’enterrement de la plupart d’entre eux. Pourtant, après la découverte du charnier de la caserne des pompiers de Casablanca, qui recevait les victimes des manifestations de juin 1981, des ex-membres de l’IER ont été témoins du déplacement des dépouilles sans que les familles ne soient révenues et sans qu’aucune analyse scientifique ne soit effectuée. La volonté de dissimuler pour compromettre l’établissement de la vérité sur ces évènements était manifeste ! Le refus du procureur général d’instruire le dossier et d’interpeller les hauts responsables en postes au moment du soulèvement populaire de Casablanca, en invoquant la raison de prescription en est la preuve. Les organisations signataires exigent des autorités marocaines – La libération des disparus encore en vie – L’indication des lieux des fosses communes où sont enterrées les victimes des soulèvements populaires et la réalisation d’examens scientifiques pour déterminer les causes du décès et l’identité des victimes décédées – La détermination des responsabilités individuelles et institutionnelles et la levée définitive de l’impunité – L’adoption, sans délai, de mesures pour réparer des préjudices subis par toutes les victimes et leurs familles et pour garantir la non reproduction de ces violations des droits humains. Avec le soutien des Comités Maroc et de l’Institut Mehdi Ben Barka
La convertibilité totale du dinar en débat
Le risque zéro n’existe pas
* 7 boucliers comme parades contre la spéculation, la dépréciation du dinar et la fuite des capitaux Au mois de mars de chaque année l’Amen Bank organise un séminaire autour d’un thème d’actualité. La convertibilité du dinar et son impact micro et macro économique est le leitmotiv choisi cette année pour animer la réflexion des chefs d’entreprises, de l’administration et des acteurs des marchés bancaire et financier. Les entreprises participantes hier à la rencontre organisée au siège de la banque, ont eu la possibilité de prendre connaissance des nouvelles mesures prises dans le cadre du programme exécutif de la convertibilité totale et de s’arrêter sur les points un peu sensibles. Les avantages et les risques inhérents à la convertibilité totale du dinar ainsi que les moyens de défense à envisager pour contenir certains dams (préjudices), ont été exhaustivement présenté hier par les conférenciers. Les intervenants ont reconnu à l’unanimité les avantages sous-jacents à la convertibilité totale du dinar pour l’entreprise et pour l’économie dans son ensemble tout en soutenant l’absence de recette magique ou d’une formule pouvant assurer un passage sans risques et sans contrecoups à un dinar totalement convertible. Le jeu d’ouverture l’oblige, mais pour se prémunir contre les risques de spéculation, de dépréciation de la monnaie et contre toute autre menace pouvant provoquer une bourrasque financière, des préalables sont à assurer et certaines « parades » sont à aménager. Ouvrant les travaux du séminaire Ahmed El Karam, Vice-président -Directeur Général d’Amen Bank, a mis l’accent sur les effets positifs d’un dinar totalement convertible sur la compétitivité de l’entreprise tunisienne notamment celle opérant dans le commerce international. « Après une première étape de libéralisation totale des échanges de biens et des services, l’ouverture ne peut pas laisser à la traîne le marché financier, dans la mesure où elle permet à l’entreprise tunisienne d’avoir les mêmes armes que sa concurrente étrangère et de gagner par essence en terme de compétitivité», a affirmé Ahmed Karam. Et d’ajouter : « La convertibilité apporte également des solutions au problème de contrôle de changes qui se présente actuellement comme l’un des freins à l’attraction des capitaux étrangers en Tunisie ». Des dangers ou des menaces ont été évoqués par les intervenants tenant à l’après convertibilité totale du dinar. Il s’agit plus particulièrement des craintes de fuites des capitaux qui pourront avoir des répercussions négatives sur l’équilibre de la balance des paiements et les risques de spéculations. A ce titre Houssein Mouelhi, Directeur Général adjoint d’Amen Bank, a affirmé: « La spéculation est un mal nécessaire en ajoutant qu’il n y a pas de recette toute prête pour une convertibilité totale sans risque» La perte de l’autonomie de la politique monétaire et financière et les risques d’instabilisation, de « dollarisation » ou de « l’eurolisation » de l’économie figurent également parmi les dangers de la convertibilité totale du dinar. En dépit des risques précités : « Il y toujours des parades », a affirmé Ahmed Karam. Il a par ailleurs, présenté sept boucliers qui permettent de lutter contre les attaques à la convertibilité totale. « C’est à travers des fondamentaux solides (déficit courant, taux d’endettement, inflation…), une politique monétaire crédible, des taux de changes réalistes, la capacité du pays à mobiliser les capitaux pour faire face à la spéculation, l’aptitude des banques tunisiennes à prendre en charge le dinar convertible, la poursuite de l’intégration régionale et la suppression totale du contrôle de changes, qu’on pourrait limiter les obstacles », ajoute M.Karam. Il faut démystifier le contrôle des changes pour offrir plus d’opportunités aux opérateurs économiques et leur permettre de tirer profit de la convertibilité et profiter de la concurrence mondiale. « La suppression du contrôle des changes garantit à l’entreprise un libre arbitrage entre acheter un produit financier tunisien ou étranger », a-t-il confirmé. Pour sa part, Houssein Mouelhi a affirmé que le bouclier fonctionne déjà mais qu’il y a des corrections à faire pour être à l’abri de certaines crises financières. « Il faut parachever la convertibilité courante, libéraliser les services et dépasser les insuffisances des marchés financier, bancaire et monétaire et diversifier les produits financiers dont les produits dérivés pour éviter les crises financières , se couvrir contre le risque de changes et augmenter la liquidité sur le marché», a-il confimé. Et d’ajouter : « Le marché monétaire ne pourra pas à lui seul absorber le choc des mouvements erratiques des taux d’intérêts, mais il permet d’assumer le rôle d’amortisseur» Par ailleurs, Habib Essafi, Directeur des Capitaux à la direction générale des transferts et du commerce extérieur à la Banque Centrale de Tunisie, a fait un exposé exhaustif sur les dernières mesures prises dans le cadre du programme graduel de convertibilité du dinar notamment en matière de libéralisation des opérations sur les capitaux et la révision de la législation de changes. Les chefs d’entreprises présents au séminaire ont eu l’occasion de prendre connaissance des décisions spécifiques concernant les comptes spéciaux n°2, les comptes d’allocation touristique et la suppression de l’autorisation de changes. Il a affirmé que la refonte du code des changes est un peu délicate dans la mise en œuvre et que pour la nouvelle réglementation : le principe est la libéralisation et l’exception sera l’autorisation. « Une certaine limite serait conservée. Nous allons introduire dans le texte une clause de sauvegarde permettant d’intervenir et de réinstaurer totalement ou partiellement la réglementation des changes », a conclu le Directeur des capitaux à la BCT. Le processus de convertibilité totale du dinar et de libéralisation financière est loin d’être achevé. Il est en gestation et reste tributaire de la réunion des préalables nécessaires à sa réussite. L’objectif est d’assurer un transfert de capitaux sans escale dans la région méditerranéenne en faisant de la Tunisie une place financière régionale. Yosr GUERFEL (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 30 mars 2007)
Biotechnologie Les Japonais apportent leur savoir-faire et forment nos doctorants
* Vers la création d’un réseau de laboratoires tuniso-japonais… Nous ne sommes donc pas de simples récepteurs La coopération tuniso-japonaise date depuis longtemps. Elle touche aussi bien le secteur de l’économie que celui de la société. Le bilan de cette collaboration a été dressé hier à Tunis lors d’une journée d’information organisée par l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Il était question notamment du projet d’appui au technopole de Borj Cedria, de la présentation des activités des volontaires séniors et des jeunes volontaires en plus de la présentation de l’étude de Medjerda. Le bureau de la JICA a été implanté en Tunisie depuis déjà 32 ans. C’est en fait en 1975 que l’Agence Japonaise de Coopération Internationale a été créée dans notre pays pour contribuer au développement social et économique à travers des programmes de coopération. La politique de la JICA se base sur trois activités prioritaires : la mise à niveau industrielle, le développement social et la réduction des disparités régionales et la coopération Sud /Sud pour les pays africains et arabes. Au total, 850 Tunisiens ont suivi des stages au Japon depuis 1974 dont 50 l’année dernière et ce notamment dans les domaines de mise à niveau environnemental et le développement rural. D’autre part, des experts japonais visitent la Tunisie pour transférer leur savoir-faire au profit de nos compétences locales dans les secteurs de la biotechnologie, de la pêche et la coopération Sud Sud. En témoigne le soutien apporté à la technopole de Borj Cedria qui a démarré suite à l’accord d’un prêt pour la construction de cet édifice scientifique. Mais ce n’est pas tout. Cette collaboration est en train de se consolider à travers la réalisation de 7 projets dont six dans le centre de biotechnologie et un projet dans le centre de l’eau. Les deux partenaires réalisent des projets entre autres dans la recherche et l’utilisation des composés chimiques dérivés des olives, la bio-prospection des plantes aromatiques. Pour mieux concrétiser cette collaboration, 30 étudiants tunisiens partiront au Japon pour mieux se former dans le domaine. Dans ce cadre, le Pr Manef Abderrabba, Directeur Général du Technopole de Borj Cedria a précisé que « trente doctorants tunisiens seront formés dans les plus prestigieuses université japonaises dans la biotechnologie, l’eau, l’environnement et l’énergie ». « L’objectif ne consiste pas en la formation uniquement mais aussi en l’instauration d’un réseau entre nos labos et ceux japonais », explique le Pr Abderrabba. Par ailleurs, des conventions de propriété intellectuelle seront signées toujours dans le même contexte. Elles sont relatives notamment à l’implantation d’un centre d’étude à distance dans la région de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée. La technopole collabore à cet égard avec l’Université des Nation Unies (Tokyo). Autres domaines de collaboration La Tunisie et le Japon collaborent dans d’autres domaines. Des volontaires séniors et jeunes apportent leur assistance technique à des associations. Au total 290 volontaires japonais ont séjourné en Tunisie depuis 1975. Actuellement on compte 15 jeunes volontaires dont 8 assistent des associations de prise en charge des handicapés. La majorité intervient à Kasserine dans le cadre de programme JOCV « Coopération volontaire des Japonais d’outre mer». Ce projet touche 5 associations. Les volontaires contribuent à la rééducation, la formation professionnelle qu’elle soit au centre ou même à domicile et à l’encadrement des nécessiteux. Dans ce contexte, M. Jamil Zitouri, coordinateur adjoint chargé des activités des volontaires nous a précisé que « les jeunes japonais contribuent à l’introduction de nouvelles méthodes de prises en charge des handicapés ». Le projet touche plusieurs régions essentiellement celles défavorisées. M. Zitouri a noté que la direction a des programmes dans les régions de Kasserine, de Douz, de Djerba et à Korba. Finalité, améliorer les services et la prise en charge de cette frange de société dans ces zones. La liste des projets réalisés par la JICA est diversifiée, notamment, le projet de gestion durable des ressources de la pêche côtière et la gestion intégrée axée sur la régulation des inondations dans le bassin de la Méjerda. S.F (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 30 mars 2007)
Kairouan aux couleurs du Mouled
Kairouan s’est habillée aux couleurs du Mouled : une des grandes fêtes religieuses dans la plus enchanteresse des villes ; pour accueillir avec le sens kairouanais de l’hospitalité, ses hôtes qui viendront de tous les coins du pays. Le parfum du Mouled Chaussées et rues bien entretenues. Murs badigeonnés mosquées, restaurées et embellies de guirlandes – façades de boutiques ornées de tapis et de drapeaux. Pâtisseries étalant des » pyramides » de Makroudh. Des marchands affluant de tout le pays se sont déjà installés aux alentours des mausolées pour exposer : épices – porcelaine – tissus – électro-ménager… Tout est fin prêt pour célébrer l’événement dans les conditions escomptées. Hier et aujourd’hui Jadis, la ville se prépare, un mois à l’avance pour cette fête religieuse. Beaucoup de familles offraient gîte et nourriture aux visiteurs. Les mausolées étaient également ouverts aux hôtes de la ville pour y passer la nuit. De nos jours, la plupart des visiteurs se contentent de passer la nuit entre la grande mosquée, les nombreux mausolées et les différentes artères animées de la ville. La nuit du Mouled : Kairouan ne s’endort pas C’est dans la grande mosquées que se tient la fête du Mouled. Celle-ci est ouverte par la psalmodie des versets de Coran, suivie d’une causerie religieuse. Le lendemain, c’est au Mausolée Essaheb que seront organisés des chants liturgiques, et c’est là que les hôtes dégusteront l’assida blanche à base de farine, d’huile d’olives, de miel… où l’assida au zgougou, que généralement les familles aisées offrent aux visiteurs. Des agneaux égorgés D’autres endroits attirent les visiteurs. Il s’agit notamment du Mausolée Sidi Arfa où le cimetière ultras-muros d’Ouled Farhan, où des familles égorgent des moutons (genre de Zarda). Beaucoup de familles profitent de l’occasion pour circonciser leurs enfants et ceux des familles pauvres. Le visiteur ne quittera pas Kairouan sans visiter l’ancienne Médina qui constitue un véritable musée d’art et d’architecture arabo-musulmans et sans se rendre aux bassins des Aghlabides et sans voir le dromadaire circulant autour du puits » Barrouta » à longueur de journée. Notons que la fête du Mouled a commencé le 25 de ce mois avec l’organisation par le ministère des Affaires Religieuses de la 34ème Conférence du Mouled sous le thème » Le référentiel Tunisien dans la pratique du culte » avec la participation des Imams, des Imams prédicateurs et des chercheurs en théologie de Tunisie et du Maroc. Néji KHAMMARI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 30 mars 2007)
Mohamed Bouchiha,Secrétaire général du Parti de l’Unité Populaire : ‘‘Il nous faut accélérer le rythme des réformes démocratiques’’
Quelle évaluation faites-vous de la situation politique du pays ? Malgré les avancées remarquées apportées par le cadre législatif qui régit la vie politique en Tunisie, il y a encore déficit de l’action politique dans notre pays. Le paysage politique tunisien ne répond pas aux attentes de nos concitoyens qui, faut-il le rappeler, sont beaucoup plus exigeants du fait de la généralisation de l’enseignement et de la révolution technologique des moyens de communications. Que faut-il faire ? Il est encore temps de remédier à cette situation. Il faudrait continuer et approfondir les réformes démocratiques. Nous proposons pour cela un débat national le plus large possible entre le parti au pouvoir et l’ensemble des partis de l’opposition. Nous ne sommes pas pour l’aventure, mais force est de reconnaître que la vie politique nationale a besoin d’un saut qualitatif. Quels sont les éléments concrets de ce saut ? Je pense qu’il y a trois grands volets : le premier où le bat blesse est indiscutablement le secteur de l’information. Nous avons besoin d’une grande libéralisation afin qu’il y ait cette adéquation tant attendue entre nos médias et notre société. Il y a certes une évolution dans le secteur, mais elle demeure très en-deçà de ce qu’attendent les Tunisiens. Nous savons tous que le processus démocratique ne peut évoluer sensiblement sans changer la donne de l’information. D’autant plus que nous pensons que rien ne s’oppose à cette mue. Nous avons les ressources humaines et techniques pour cela. Je pense surtout à la radio et la télévision nationales qui sont en déphasage curieux avec ce qui se passe dans le monde. Nous avons aussi besoin d’améliorer encore plus le cadre réglementaire de la profession journalistiques. Et sur le plan strictement politique ? Je pense qu’il faudrait réviser en profondeur les lois qui régissent la vie publique. Le Code électoral est encore adapté à l’époque du parti unique et hégémonique. En effet, contrairement à ce qui se passe dans beaucoup de pays, il continue de prévoir un scrutin majoritaire de listes. Cela était justifié au temps du parti unique et n’est plus d’actualité aujourd’hui. Notre objectif ultime est la proportionnelle intégrale, mais ce que nous proposons maintenant est une synthèse entre le scrutin majoritaire à un tour et la proportionnelle intégrale, mais surtout la révision des circonscriptions électorales. Il n’est plus possible d’avoir une circonscription par gouvernorat avec une liste de sept à dix candidats. Il nous faut des circonscriptions à taille humaine afin qu’il y ait la proximité entre les candidats et les électeurs. Pourquoi ne pas préconiser des circonscriptions uninominales ? C’est encore mieux, mais nous sommes pour des réformes progressives. Seulement nous voulons une accélération du rythme. Des circonscriptions à deux ou trois candidats par listes permettront aux partis politiques d’engager de véritables batailles électorales afin de gagner une ou plusieurs circonscriptions. Il n’y a aucun danger à cela, car les élus, même s’ils n’appartiennent pas au parti au pouvoir, sont des patriotes au service de leurs pays. Ceci étant dit, la crédibilité du processus électoral a besoin d’être renforcée par un meilleur contrôle de toutes les étapes du vote. L’enjeu est que le citoyen se sente concerné par l’avenir et le développement de son pays. Si le citoyen ne participe pas à la vie publique, alors c’est la passivité qui risque de devenir la règle et c’est là le grand danger. Le troisième point que je voulais évoquer est la mentalité de l’Administration. Il est vrai que beaucoup a été fait dans ce sens et on l’a remarqué lors des dernières élections de 2004. Seulement nous sommes encore assez loin de la neutralité totale. Nous savons que le parti au pouvoir a des rapports privilégiés avec l’Administration et qu’il profite de ses moyens énormes. Faut-il rappeler que l’Administration est au service du public et qu’elle est la propriété de tous les Tunisiens sans exception. Nous demandons une séparation totale entre le parti au pouvoir et l’Administration. Il n’est pas normal que la promotion du fonctionnaire se fasse sur d’autres critères que la pure compétence. Tout ce que vous venez de dire repose sur le déséquilibre patent entre le parti au pouvoir et l’ensemble de l’opposition. Que proposez-vous pour réduire ce déséquilibre ? La solution est simple. Il faut que les militants des partis de l’opposition aillent à la rencontre du peuple, et cela quelles que soient les difficultés. Il faut reconnaître que les conditions de l’action politique sont beaucoup plus faciles qu’elles ne l’étaient autrefois. La responsabilité nous incombe et il nous faut l’assumer. Nous avons le devoir d’intéresser le citoyen à la chose publique. Nous demandons aussi aux pouvoirs publics de faciliter les différentes activités des partis de l’opposition. Comme l’a dit le Président Ben Ali devant le Comité Central du RCD : la force du parti au pouvoir dérive aussi de partis forts de l’opposition. Il faut lever tous les obstacles qui empêchent le plein épanouissement des partis de l’opposition. Notre pays a atteint un degré de maturité qui lui permet d’exercer pleinement tous ses droits politiques. L’idée centrale est que chaque citoyen doit pouvoir trouver le cadre adéquat pour exprimer librement ses opinions. La faiblesse actuelle de l’opposition est-elle due à l’inadéquation entre l’offre et la demande politique ou à un autre facteur ? Il y a, tout d’abord, un problème majeur : celui de l’information. La faiblesse patente des médias tunisiens, qu’ils soient officiels, partisans ou indépendants, fait que les programmes des partis de l’opposition ne parviennent pas aux citoyens. Les partis de l’opposition ont une mission de salut public. Ils ont besoin de moyens matériels suffisants pour mener à bien cette tâche. C’est leur rôle essentiel. La faiblesse actuelle des partis de l’opposition s’explique par notre histoire particulière. Nous avons vécu une époque difficile après l’Indépendance, caractérisée par l’hégémonie du parti unique. Ce n’était pas le cas d’un pays comme le Maroc. Ce qui explique la vitalité des partis politiques marocains aujourd’hui. Il nous faut imaginer de nouvelles solutions afin de remédier rapidement à cette faiblesse, à commencer par le fait qu’adhérer à un parti de l’opposition ne doit plus être une source de soucis ou de craintes. Un autre facteur qui explique la faiblesse des partis de l’opposition est que les cadres dirigeants ne sont pas toujours en phase avec leurs militants et leurs sympathisants. Malheureusement en Tunisie les dirigeants des partis politiques sont en rupture avec leur base et leurs sympathisants. Même au niveau du Parti de l’Unité Populaire, et malgré les efforts immenses que nous avons fournis, je sens toujours que la volonté collective qui doit animer la direction pour coller plus à la réalité du terrain est en-deçà des attentes de nos militants qui ambitionnent que le parti devienne un élément incontournable de la vie politique tunisienne. Vous avez constitué un cadre de concertation avec les Unionistes, les Verts et les Libéraux. Est-ce-à dire que vous êtes en conflit avec les autres partis de l’opposition ? Nous n’avons de problèmes avec aucun parti et aucune alliance. Nous voulons participer, quant à nous, à approfondir les réformes et les acquis démocratiques dans notre pays ; c’est pour cela que nous avons initié ce cadre de débat et de coordination avec trois autres partis (l’Union Démocratique Unioniste, le Parti Social Libéral et le Parti des Verts pour le Progrès). Nous voulons participer avec toutes les autres composantes de la vie politique à améliorer ce paysage qui n’est pas encore à la hauteur de nos aspirations. Quant aux autres alliances politiques, nous avons une seule ligne de conduite : le respect mutuel et le refus de tout paternalisme. Votre parti s’est inscrit, depuis le 7 novembre 1987, dans une stratégie de soutien politique au régime du Président Ben Ali. Cette ligne politique est elle toujours de mise ? Sur le plan politique, absolument. Dans le récent entretien que m’a accordé le Président Ben Ali, il m’a réaffirmé, de la manière la plus nette qui soit, sa volonté d’aller de l’avant dans le processus des réformes démocratiques. Nous ne nous sommes pas trompé quand nous avons soutenu dès le début le changement initié par le Président Ben Ali. Les résultats sont devant nous : de grandes réformes ont été accomplies et d’autres, je vous assure, le seront bientôt. Elles approfondiront le processus démocratique et le pluralisme politique et ancreront le pays davantage dans la modernité sociale et intellectuelle. Il ne faut pas se leurrer, le danger réactionnaire existe encore. En dehors de l’aspect purement politique, nous avons d’autres points de vue parfois en contradiction avec l’action gouvernementale. Nous sommes contre la politique de privatisation, bien qu’elle soit prudente en Tunisie. L’investissement, selon nous, n’est pas suffisamment axé sur les régions intérieures qui en ont le plus besoin. Certains vous reprochent de coordonner avec des partis politiques qui n’ont aucune assise sociale alors qu’un parti comme le Mouvement des Démocrates Socialistes est resté à l’écart de ce quatuor. Qu’en pensez-vous ? Avec les Démocrates Socialistes il y a eu un problème de calendrier et j’espère que nous le dépasseront le plus vite possible. L’“Alliance démocratique” qui n’est pas une alliance politique, est ouverte non seulement aux partis politiques, mais à toutes les personnalités indépendantes. Notre seul objectif est la protection et le renforcement du processus démocratique. Moi, en tant que responsable politique, je n’ai pas le droit de qualifier les partis politiques. Combien de partis puissants avec une pléthore de militants ont perdu le pouvoir en un clin d’œil ! Si nous sommes d’accord sur le minimum politique, protéger et renforcer le processus démocratique, alors toutes les organisations et les personnalités sont les bienvenues. Beaucoup d’observateurs reprochent aux partis de l’opposition de ne pas être suffisamment à l’écoute de la jeunesse. Est-ce aussi votre cas ? La jeunesse est l’avenir du pays. Les femmes aussi sont un élément majeur dans les nouvelles équations politiques. La jeunesse déborde d’idées nouvelles qui ne trouvent malheureusement pas toujours dans nos partis les moyens de leur expression. Nous avons au PUP une organisation de jeunesse, mais nous n’avons pas les moyens financiers nécessaires pour satisfaire ce besoin d’action et d’initiative chez les jeunes. Nous n’avons pas de problèmes, contrairement à d’autres, pour nous adresser aux jeunes, ce qui explique notre présence au sein de l’Université. Si nous pouvons disposer de ces espaces que sont les Maisons de Jeunes à travers le pays je peux vous assurer que nous drainerons beaucoup plus de jeunes. Il est impératif que tous les partis politiques réservent l’essentiel de leurs moyens pour l’encadrement de la jeunesse. Pourquoi n’arrivez-vous plus à attirer les intellectuels ? Ce n’est pas grave si les intellectuels n’adhèrent pas à mon parti, mais cela devient problématique si les intellectuels désertent la scène politique. Je voudrais qu’ils soient à l’avant-garde de l’action politique. Il n’y a pas d’action politique valable sans engagement intellectuel. Encore faut-il que nos intellectuels trouvent les cadres politiques appropriés pour exprimer librement leurs opinions et leurs analyses. Cela donnera encore plus de tonus et de pertinence l’action politique. Comment les partis politiques peuvent-ils participer pour endiguer les dangers du terrorisme jihadiste ? Il faudrait être vigilants. Ces groupes menacent notre sécurité, notre économie et notre développement. La vigilance se doit d’être de tous les instants. La réponse sécuritaire est nécessaire, surtout dans un pays ouvert comme le nôtre ; seulement, tout en espérant que cette réponse ne dépasse pas le cadre strict de la lutte contre le terrorisme, il faut reconnaître qu’elle n’est pas suffisante. Il faut encadrer et entourer notre jeunesse afin d’éviter qu’une partie d’entre elle ne devienne les victimes/bourreaux de ces mouvements. Il y a un complot terroriste mondial qui menace notre région et je pense qu’il n’est pas difficile de le combattre, à la condition de développer notre paysage politique et de permettre à toutes les sensibilités de s’épanouir à l’exclusion des mouvances religieuses, car la religion doit être préservée du jeu politique. Zyed Krichen (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1109 du 29 mars 2007)
Sur l’immaturité des peuples et leur ingratitude
Par Foued Zaouche Il est désespérant de constater combien les opinions sont versatiles et les réputations fragiles. Je veux parler de l’affaire Raymond Barre. Accusé d’antisémitisme et scandaleusement sali par une presse aux ordres, accusations relayées sur les ondes et les écrans par une multitude de commentaires tous plus fielleux les uns que les autres, cet homme méritait-il tant d’avanies ? Que s’est-il vraiment passé ? Il faut auparavant rappeler qui est Raymond Barre. Un homme à la brillante carrière universitaire, professeur émérite, auteur de nombreux ouvrages de références qui l’ont fait surnommer à un certain moment « le premier économiste de France » . Il fut appelé par le Président Giscard d’Estaing comme Premier ministre, puis candidat aux élections présidentielles, maire de Lyon, appartenant à l’U.D.F… Retiré des affaires, cet homme vivait dans la considération générale et le respect d’une carrière bien remplie au service de l’Etat, auréolé d’un prestige amplement mérité et disposant d’un grand capital de sympathie dans l’opinion française. Alors que s’est-il passé pour que cet homme intègre soit livré en pâture aux sifflets et aux huées de gens haineux ? Qu’a-t-il pu dire de si outrageant pour mériter une telle ignominie ? Lors d’une interview à France-culture, Raymond Barre a voulu défendre la mémoire de Maurice Papon qui venait de s’éteindre. On peut émettre de nombreuses réserves sur ce dernier, homme controversé, qui a été préfet sous le gouvernement de Vichy ainsi que secrétaire d’Etat sous le gouvernement du général De Gaulle à la Libération, puis préfet de Paris de sinistre mémoire pour nous, Maghrébins, responsable des massacres d’Algériens de 1961 au métro Charonne. Il fut ensuite ministre du Président Giscard d’Estaing puis accusé d’avoir déporté des Juifs français et a connu un long procès aux nombreuses péripéties judiciaires. Pourquoi Raymond Barre est-il tombé dans le piège prévisible de faire l’éloge funèbre de cet homme car il ne devait pas ignorer la malignité et la perfidie de la question? Cette réponse lui appartient. Mais la dérision de cette affaire est le lynchage médiatique qui en a résulté et qui fera que, j’en prends les paris, lorsque cet homme partira, et je souhaite que cela soit le plus tard possible, « on » fera l’impasse sur son action politique et sociale pour s’attacher uniquement à rappeler les propos tenus lors de cette malheureuse interview. J’espère pour lui qu’il a reçu des soutiens de la part de ses amis dont le silence assourdissant sur la place publique laisse supposer la lâcheté de ces mêmes hommes s’ils existent et la puissance d’un lobby impitoyable. C’est cela la vérité d’un système organisé et structuré par des personnes dont la mobilisation et la vigilance se vérifient tous les jours. Malheur à celui qui ose franchir la ligne. On se souvient de l’abbé Pierre et de son malencontreux soutien à Roger Garaudy. Voilà un saint homme qui a consacré sa vie à soulager la misère et la précarité de centaines de milliers de Français, désigné durant des années comme la personne la plus populaire de France et qui a été, du jour au lendemain, livré en pâture à la vindicte populaire. Il lui a fallu, à ce malheureux abbé, faire des renoncements et des excuses publiques pour recouvrer sa place au sein d’une société si frileuse. L’accusation d’antisémitisme est celle dont on ne se relève pas et ce pauvre Dieudonné en sait quelque chose. Quand donc le peuple français comprendra-t-il qu’on le manipule, qu’on le conditionne et qu’on l’enferme dans un sectarisme mémoriel qui fait le fond de commerce d’une politique aux multiples profits.. On est frappé par tant d’immaturité, tant d’incompétence de ce peuple qui paie encore les lâchetés et les compromissions de ses parents et grands-parents lors d’une guerre perdue. Alors on file droit et gare à la tête qui dépasse et à celle qui tente d’exprimer une parole non conforme à une « vérité » gravée dans le marbre de monuments mémoriels qui reçoivent régulièrement la visite de « démocrates » en rang d’oignons pliant l’échine de leur mauvaise conscience avec un recueillement ostentatoire. On assiste impuissant à cette prise de pouvoir sur les consciences et je suis étonné par la passivité de certains et par la misérable obséquiosité de ceux qu’on peut qualifier d’opportunistes qui sont apparemment les plus nombreux…. Dans tous les cas, bravo pour cette entreprise qui a tant réussi à ses promoteurs qui ont compris, bien avant d’autres, que le véritable pouvoir était dans la maîtrise des opinions et que celles-ci se fabriquent. Effrayante puissance du lobby sioniste, institution officielle qui détermine la politique étrangère des Etats-Unis, la première puissance mondiale. Pour en comprendre les enjeux, il faut lire le rapport réalisé par deux universitaires américains: John. J. Meirscheimer et Stephan Miwalt, qui démontrent la puissance et l’influence déterminante de ce lobby sur la conduite de la politique des Etats-Unis et leur appui inconditionnel et constant à l’Etat d’Israël à travers une trame et des réseaux qui couvrent l’ensemble du territoire. De là à imaginer que ce lobby a fait des petits et qu’il s’est répété dans tous les pays occidentaux, il n’y a qu’un pas que nous pouvons franchir très raisonnablement. Pour l’avoir oublié, monsieur Raymond Barre en paie aujourd’hui le prix comme des milliers d’autres avant lui et certainement beaucoup encore après lui car le système est si bien verrouillé que je ne vois pas comment l’Occident, dans son ensemble, pourra s’affranchir de ce lobby tentaculaire. A moins que ces gens qui prônent le concept de race élue ne s’éveillent à une conscience universelle et se libèrent de leur solidarité culturelle qui alimente leur singularité et leur sentiment de supériorité et qui les placent pour l’instant dans un splendide isolement, revendiqué avec fierté et parfois avec arrogance. (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1109 du 29 mars 2007)
S’intégrer, une obligation légale aux Pays-Bas
Par Gerald de HEMPTINNE LA HAYE, 30 mars 2007 (AFP) – Réussir un test pour prouver son aptitude à s’intégrer au pays d’immigration, tel que celui que le Royaume Uni s’apprête à introduire lundi, est une obligation légale aux Pays-Bas, depuis qu’en 2003 et 2006 le gouvernement a durci les procédures d’admission de nouveaux résidents. Sous l’impulsion de l’ancienne ministre de l’Immigration et de l’Intégration Rita Verdonk (poste supprimé dans le nouveau gouvernement en fonction depuis fin février), les Pays-Bas ont introduit en mars 2006 un test pour les candidats à l’immigration. Afin de pouvoir demander un visa ad hoc, les postulants doivent passer un examen dans les ambassades et consulats néerlandais de leur pays d’origine, moyennant un droit d’inscription de 350 euros… à chaque tentative. En sont exemptés les ressortissants de l’Union européenne (UE), les Suisses, les Canadiens, les Américains, les Néo-Zélandais, les Japonais, ainsi que les victimes de trafic de femmes ou les témoins de tels crimes. Les candidats passent un test vocal informatique de Néerlandais, dont ils doivent maîtriser les bases, et répondre à des questions sur la culture et la société néerlandaise. Le gouvernement ne fournit aucun cours de préparation à l’exception d’un coffret, disponible en librairie et sur internet au prix de 64 euros, contenant un film –avec des vues de plages naturistes qui ont fait scandale dans certains pays– des photographies, un livre sur les Pays-Bas et trois exemples de tests de langue. Du 15 mars au 30 septembre 2006, 1.436 test à l’immigration ont été effectués par 1.370 candidats. 89% d’entre eux ont réussi au premier essai, selon un rapport du ministère de la Justice. Une fois aux Pays-Bas, afin de maintenir leur titre de résidence ou, éventuellement, d’obtenir la nationalité néerlandaise, ils sont obligés de réussir un test d’intégration, prouvant qu’il maîtrisent le Néerlandais et connaissent le fonctionnement de la société et des institutions du pays. Le test d’intégration a été introduit en 2003 et amendé en 2007. Trois catégories y sont soumis: les « nouveaux immigrants », les « anciens immigrants », présents de longue date, et les « ministres de la foi », auxquels des questions d’examen supplémentaires sur la société néerlandaise sont posées. En 2005, quelque 41.000 « nouveaux immigrants » ont réussi l’examen, qui coûte 230 euros.
Ces mesures ont été introduites sous le précédent gouvernement de centre-droit, alors que la société néerlandaise doutait de sa politique « multiculturelle » remise en cause par le leader populiste assassiné en 2002, Pim Fortuyn. Le meurtre du cinéaste et pamphlétaire Theo van Gogh, virulent critique de l’Islam, en 2004 avait provoqué des tensions ethniques aux Pays-Bas et renforcé le débat sur l’immigration. Dans le même élan de restriction de l’arrivée d’étrangers aux Pays-Bas, la ministre Verdonk avait programmé le renvoi de 26.000 demandeurs d’asile déboutés.
Le nouveau gouvernement de centre-gauche s’est cependant prononcé en faveur d’une large amnistie pour les demandeurs d’asile arrivés aux Pays-Bas avant avril 2001. Malgré cette vaste mesure de régularisation, la politique restrictive en matière d’immigration appliquée par Mme Verdonk –imaginée par l’ancien secrétaire d’Etat à la Justice Job Cohen, actuel maire travailliste d’Amsterdam– vivement critiquée dans un premier temps, est petit à petit entrée dans les moeurs. Lors de la campagne pour les élections législatives du 22 novembre 2006, l’immigration n’a joué qu’un rôle marginal. AFP
Guatemala: l’Etat profondément infiltré par la mafia de la drogue (ministre)
GUATEMALA, 29 mars 2007 (AFP) – L’Etat est profondément infiltré par les trafiquants de drogue au Guatemala, a estimé jeudi Carlos Vielmann, qui a démissionné cette semaine du poste de ministre de l’Intérieur. « La société n’est pas prête à faire face aux organisations criminelles et n’est pas consciente du degré d’infiltration au sein de l’Etat », a déclaré au quotidien Prensa Libre Carlos Vielmann qui prévoit que la violence liée au trafic de drogue va continuer à croître. Selon M. Vielmann, l’influence de la mafia de la drogue « génère un problème pour la Nation, pas (seulement) pour le gouvernement. Ils achètent les gens, ils les arrosent, ils financent les candidats des comités civiques et des partis politiques et ils corrompent ceux qui travaillent dans les institutions du pouvoir judiciaires ». De la Colombie, principale zone de production de drogue, aux Etats-Unis, principal centre de consommation, en passant par l’Amérique centrale et le Mexique, les cartels de la drogue s’allient à coup de liasses de dollars la coopération des fonctionnaires publics et de populations défavorisées. Une militante de la société civile, Adela de Torrebiarte, a été nommée mardi ministre de l’Intérieur du Guatemala, une première dans l’histoire du pays, en remplacement de M. Vielmann. AFP
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