3 novembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3451 du 03.11.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Les Avocats de la défense de monsieur Tawfik Ben Brik: Communiqué LADDH: Communiqué : solidarité avec Taoufik Ben Ali, journaliste tunisien emprisonné Liberté et Equité:  la justice se penche sur l’avenir d’un groupe de jeunes Assabilonline: Affaire Zouhaïer Makhlouf – Demande de libération rejetée – Report de l’audience au 24 novembre Blocus, harcèlement et menaces contre Slim Boukhdhir AFP: Tunisie: Delanoë (PS) appelle au « respect strict des droits de l’Homme » Slim Bagga: Menaces de mort sur l´opposition est jeux de massacre à Carthag René Naba: Tunisie – Le pays du jasmin, le miroir déformé de l’occident, la face honteuse de ses pratiques dévoyées. Hend Harouni: … Et le siège policier continu …

AFP: Hillary Clinton annonce des partenariats avec la « société civile » musulmane


 

Les Avocats de la défense de monsieur Tawfik Ben Brik Communiqué
Munis d’un permis de visite, délivré  par l’autorité judiciaire, nous nous sommes rendus, lundi 2 novembre 2009, à la prison civile de Mornaguia pour rencontrer notre client Tawfik Ben Brik qui s’y trouve détenu depuis le 30 octobre. A notre grande surprise, l’administration pénitentiaire nous a signifié sans aucune autre forme d’explications qu’elle refusait, nonobstant l’ordre judiciaire, de nous permettre de rencontrer notre client. Cette attitude, outre son caractère arbitraire et attentatoire à la fonction d’avocat, jette une lumière nouvelle sur le caractère exceptionnel et les motivations politique du procès intenté au journaliste et écrivain Tawfik Ben Brik. Le maintien en état de détention de monsieur Ben Brik, mesure exceptionnelle en droit tunisien, ne trouve sa justification que dans la volonté de vengeance contre un opposant politique qu’on prive de surcroît de ses droits de défense, condition sine qua non d’une justice sereine et d’un procès équitable. Nous lançons un appel pressant à  toutes les instances concernées par le respect du droit dans notre pays pour faire tout ce qui est en leur pouvoir à fin d’assurer à mon monsieur Ben Brik un procès équitable et le respect de ses droits de défense. Les Avocats de la défense de monsieur Tawfik Ben Brik Maitre Nejib Chebbi                                               Maitre Ayachi Hammami


 

 La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH)

Communiqué : solidarité avec Taoufik Ben Ali, journaliste tunisien emprisonné

Mardi 3 novembre     Taoufik Ben brik le journaliste écrivain tunisien bien connu pour avoir défrayé la chronique lors de sa célèbre grève de la faim contre l’autoritarisme du régime Ben Ali se retrouve encore une fois en prison et doit comparaître selon nos informations le 19 novembre courant devant le tribunal correctionnel de Tunis. Son crime ? Avoir récusé et mis en dérision le caractère monolithique et plébiscitaire des dernières élections présidentielles en Tunisie. Y’a-t-il donc désormais un délit ou crime de lèse plébiscite au Maghreb ? Nous savons qu’il y a un crime de lèse majesté au Maroc, de lèse « régime révolutionnaire » en Algérie, voilà une nouvelle catégorie de lèse plébiscite en Tunisie. La ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme dénonce de tels actes répressifs qui relèvent de l’absurde au regard du bon sens élémentaire et exhorte le pouvoir tunisien à cesser de telles poursuites envers les militants des droits de l’homme. Elle affirme que loin de raffermir le régime de tels actes ternissent au contraire sa propre image en discordance avec les aspirations de ce peuple policé et raffiné de tunisie. Elle adresse un appel à tous les militants des droits de l’homme partisans d’un Maghreb unis et solidaire pour exprimer leur soutien à la défense de Taoufik ben Brik. Le salaire des droits de l’homme est dans la défense des droits de l’homme eux mêmes.  

 


Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 2 novembre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

[…]

3) la justice se penche sur l’avenir d’un groupe de jeunes La sixième chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Faouzi Jebali, a examiné aujourd’hui, 2 novembre 2009, l’affaire n°22959 dans laquelle sont déférés Mouazz Bousnina, Saber Sghaïer, Saber Rahili, Saber Mastouri ainsi que le jeune Fakhr, accusés de tenue de réunion sans autorisation. A l’issue de la plaidoirie des avocats, le juge a décidé de lever la séance jusqu’au 9 novembre 2009 pour le prononcé du jugement. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Demande de libération rejetée

Report de l’audience au 24 novembre

 

Assabilonline, Tunis, URGENT   L’audience d’examen de l’affaire du correspondant d’Essabilonline en Tunisie, le militant des droits de l’Homme Zouhaïer Makhlouf s’est ouverte mardi 3 novembre 2009 au tribunal de Grombalia à neuf heure trente du matin. La demande de libération présentée par la commission de la défense a été refusée et l’audience a été reportée au 24 novembre 2009. Lors de l’audience, le président, Slimane Hammami, a procédé à l’interrogatoire de Zouhaïer Makhlouf, dont la santé était dégradée. Makhlouf a affirmé avoir filmé la zone industrielle de Nabeul dans le cadre de la préparation de la campagne électorale et qu’il n’avait nullement l’intention de nuire à quiconque. Il a indiqué que le plaignant avait été filmé de son plein gré. Zouhaïer a demandé à ce que soit auditionnée la conversation où le plaignant dit subir des pressions pour porter plainte. Propos soutenus par le témoin Saïd Jazi (qui de témoin est devenu accusé) : nous nous sommes présentés en notre qualité de politiques pour filmer un document destiné à alerter sur les menaces pesant sur l‘environnement. Lors des plaidoiries des avocats, l’accent a été mis sur le caractère politique de l’affaire, en rapport avec les élections du 25 octobre dernier et les menaces qui les ont suivies, émanant du plus haut niveau du pouvoir. Il a été pointé aussi la campagne féroce du pouvoir contre l’opposition les militants des droits de l’homme et les journalistes avant et après les élections. Trois requêtes ont été déposées : deux par la commission de la défense de Zouhaïer, une demande de libération et une demande à ce que soit visionnée la vidéo en question tandis que l’avocat du requérant a fait une demande de se constituer partie civile. La séance a été levée vers onze heure vingt afin d’examiner les requêtes […] Le requérant en partie civile était représenté par Maître Karim Kharaz. Tandis que Zouhaïer était représenté par Maîtres : Ahmed Néjib Chebbi, Mohammed Nouri, Radhia Nasraoui, Abderrazak Kilani, Mohammed Mokhtar Jallali, Abderraouf Ayadi, Mohammed Abbou, Anouar Kousri, Khaled Krichi, Ayachi Hammami, Imène Triki, Faouzi Ben Mrad, Faouzi Jaballah, Abdennacer Laouini, Ridha Belhajj, Samir Dilou, Noureddine Bhiri, Nabil Libassi, Mondher Cherni, Najet Labidi, Saïfeddine Makhlouf, Jemaa Ben Messaoud, Faïçal Jadlaoui. […] La famille de Zouhaïer et ses amis ont assisté au procès. Certaines sources affirment que Sihem Ben Sédrine, militante des droits de l’homme et porte parole du  « Conseil national pour les Libertés en Tunisie » a été empêchée d’assister à l’audience par la police et que des forces de police en uniforme et en civil ont bouclé le tribunal et empêché d’entrer des délégations de soutiens, de journalistes et de militants des droits de l’homme. Hors de la salle du tribunal et après que la séance eût été levée, le plaignant, Mourad Ladhib, a contacté madame Oum Yahya, la femme de Zouhaïer et lui a affirmé avoir dû à contre cœur porter plainte contre Zouhaïer : il a dit qu’il avait le choix entre porter plainte ou être accusé dans une affaire ….!!!! En collaboration avec Seyyid Mabrouk, militant des droits de l’homme, Tunisie (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 
Exigeons sa libération !
 

Mardi 3 novembre se tiendra l’audience au Tribunal de première Instance de Grombalia qui examinera l’affaire du correspondant de Assabilonline en Tunisie, Zouhaïer Makhlouf, militant des droits de l’homme,

 écroué à la prison de Mornaguia depuis le 20 octobre dernier. Il a commencé une grève de la faim illimitée le 21 octobre pour exiger sa libération et un non lieu. Sa santé se dégrade dangereusement au treizième jour de grève. Les autorités tunisiennes l’ont arrêté quelques jours avant les élections du 25 octobre dernier. L’objectif en était clairement de l’empêcher de continuer son activité de reporter dans le domaine des droits de l’homme et de la politique et de recensement des violations par la vidéo. Zouhaïer a été arrêté au poste de police de Maamoura où il s’était présenté mardi 20 octobre 2009 vers 10 h 45, pour terminer l’enquête relative au film réalisé dans la zone industrielle de Nabeul puis il a été conduit chez le procureur de la République de Grombalia qui l’a fait écrouer à la prison de Mornag puis à celle de Mornaguia. Il a été suggéré au plaignant Mourad Ladhib de prétendre que Zouhaïer l’aurait filmé à son insu alors que son aisance dans ses déclarations dans le film pendant les dix minutes révèlent qu’il savait bien qu’il était filmé, d’autant que des témoins oculaires ont affirmé qu’il était filmé de son plein gré et qu’il le souhaitait et tenait à présenter des informations sur les problèmes environnementaux et professionnels de la zone industrielle de Nabeul. La plainte de Mourad Ladhib contient un ensemble de mensonges contre le militant Zouhaïer Makhlouf, des affirmations creuses qui ne sont pas étayées par des preuves matérielles ou des raisons logiques. D’une part il prétend que Zouhaïer a usurpé de la qualité de journaliste et de l’autre qu’il vient d’Allemagne pour filmer l’artisanat à Nabeul et le faire connaître en Allemagne, et pour couronner le tout que Zouhaïer a tenté de le corrompre pour qu’il revienne sur sa plainte alors que Zouhaïer a présenté lors des investigations une série de preuves l’innocentant, la plus importante étant la présentation du témoin, monsieur Saïd Jazi qui a assisté à la séance de la vidéo et a remarqué la provocation du plaignant. En fin de compte, le témoin est devenu accusé dans l’affaire montée contre Zouhaïer Makhlouf, privant ce dernier de preuve de son innocence. La véritable raison de l’arrestation de Zouhaïer Makhlouf est à chercher dans ses reportages sérieux et courageux effectués l’année passée qui ont apparemment dérangé le pouvoir. Il a filmé les violations et les a documentées par la voix et l’image. Il en a fait des rapports écrits, des films et des enregistrements vidéo, sans précédent, qui ont brisé le silence entourant de nombreux dossiers, comme ceux des morts sous la torture, Faïçal Barakat, Kamel Matmati ou Rachid Chammakhi, des films sur les victimes de la mort lente des prisonniers politiques : Ahmed Bouazizi, Hechmi Mekki, Monji Ayari ou Ahmed Ben Hamed, etc. A travers ces films Makhlouf a révélé la tragédie amère des victimes de l’emprisonnement et de la négligence sanitaire, sans parler des dizaines d’enregistrements qui ont révélé le calvaire des familles des victimes de la loi « antiterroriste », et enfin les affaires de droit commun, peut-être que des témoignages comme celui du citoyen Nacer Ayari, Mohammed Boumiza, Anis Chouk resteront les plus forts, et enfin la question du voile en Tunisie. Zouhaïer a couvert des sujets touchant à l’économie et l’environnement, l’enseignement et la santé, les questions sociales […] Ce seront des archives importantes pour l’avenir qui historiciseront les violations des droits de l’homme en Tunisie. Lors de l’agression de la bande de Gaza en décembre janvier 2008-2009, il réussi à couvrir les mobilisations populaires et sectorielles de dénonciation et de solidarité avec la populations de Gaza. […] notre correspondant a été déféré pour « nuisance à un tiers à travers le réseau de communications publiques », accusation vide en droit, car la vidéo accompagnée d’une texte ne nuisait à personne. Son but était de sensibiliser au mauvais état de la zone industrielle de Nabeul et des professionnels dans le but de la dynamiser et d’améliorer la situation des travailleurs. A la fin de l’enregistrement, Makhlouf préconise des solutions et ne se limite pas à décrire la situation. Le militant Zouhaïer Makhlouf a commencé une grève de la faim illimitée pour protester contre l’injustice qui s’est abattue sur lui, contre l’accusation montée de toutes pièces et pour protester contre la violation de son droit à l’expression et à la liberté de conscience, ainsi qu’à sa liberté de s’organiser, ces libertés individuelles garanties par la Constitution et les Conventions internationales ratifiées par la Tunisie Nous lançons un appel à toutes parties concernées, aux organisations de droits de l’homme, aux composantes de la société civile en Tunisie ou à l’étranger, pour qu’elles interviennent rapidement afin de faire cesser l’injustice dont est victime notre correspondant en Tunisie, le militant Zouhaïer Makhlouf, pour sa libération immédiate, d’autant que sa santé s’est brutalement détériorée dimanche 1er novembre 2009, -il a perdu connaissance à deux reprises, sa vie est donc en danger. En collaboration avec Maître Imène Triki, Tunis www.assabilonline.net (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


Blocus, harcèlement et menaces

Le domicile du journaliste tunisien Slim Boukhdhir, la plume libre, fait l’objet d’un blocus permanent de la police politique. Son épouse a reçu dès son arrivée de Sfax à Tunis une communication téléphonique au contenu menaçant passée d’un taxiphone par une femme qui voulait se venger, car elle prétendait avoir reçu des appels téléphoniques. Slim Boukhdhir a été dépouillé de son portable lors de sa lâche agression le 28 octobre 2009. On lui a aussi pris sa carte d’identité […] Le journaliste Slim Boukhdhir est extrêmement fatigué […] Il est joignable au 20 230 157 […] (Source : Tunisnews du 2 novembre 2009) (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Où va la Tunisie ?

Zine el-Abidine Ben Ali réélu, qu’attendre de son cinquième mandat? Si l’ensemble des indicateurs économiques et sociaux sont au vert, le modèle tunisien donne des signes d’essoufflement et semble atteindre ses limites. (Enquête publiée sur « Jeune Afrique », N° 2547 du 1er au 7 novembre 2009)  


Tunisie: Delanoë (PS) appelle au « respect strict des droits de l’Homme »

AFP 03.11.09 | 17h37 Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a appelé mardi « au respect strict des droits de l’Homme en Tunisie », en pleine polémique sur l’incarcération du journaliste Taoufik Ben Brik. « Ces derniers temps, les organisations de défense des droits de l’Homme en Tunisie constatent la multiplication d’actes de vexation, d’intimidation, voire de violence à l’encontre de militants politiques ou personnalités de la société civile, notamment des journalistes », écrit-il dans un communiqué. « Je m’inquète de cette dérive préoccupante et j’appelle au respect strict des droits de l’Homme en Tunisie », déclare le maire de Paris. Il estime que « le lien étroit entre la Tunisie et l’Europe justifie, plus que jamais, la consolidation d’un état de droit, voulu par le peuple tunisien, et garant de la libre expression de toutes les opinions ». Cette déclaration intervient alors que le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik, critique virulent du régime du président Zine El Abidine Ben Ali –qui vient d’être réélu–, a été incarcéré après avoir été accusé d’agression. La semaine dernière, des eurodéputés de la liste française Europe-Ecologie, dont Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly, avaient dénoncé l' »indifférence » des ministres Bernard Kouchner (Affaires étrangères) et Frédéric Mitterrand (Culture) envers des « détentions arbitraires en Tunisie ».  

Menaces de mort sur l´opposition est jeux de massacre à Carthage

Quand les Trabelsi se réunissent en conclave, c’est pour voir comment faire la peau aux opposants. Charmant.

Ben Ali ne l’a jamais osé, Leïla est en passe de le concrétiser. Il s’agit des liquidations politiques. En 22 ans de règne policier et brutal, Amnesty International a enregistré quelques quarante morts sous la torture, en particulier des islamistes. Par ailleurs, d’autres organisations de défense des drois de l’homme, tunisiennes ou étrangères, ont recensé des milliers d’exactions, d’agressions et de bavures policières de la part de la flicaille du président Ben Ali.

Mais hormis la tentative d’assassinat du journaliste Ryadh Ben Fadhl en 2000, au lendemain de sa publication d’un article pourtant mesuré dans les colonnes du « Monde diplomatique », la Tunisie n’est pas connue pour franchir le pas et assassiner ses opposants comme on a pu le voir au Maroc ou en Syrie.

Pourtant, c’est de cela que l’on a récemment discuté au sein du clan Trabelsi. Nos informateurs sont formels, catégoriques : l’hypothèse de liquidations politiques est plus que retenue.

Selon nos sources, « chez les Trabelsi, la seule hypothèse qu’ils n’aient pas envisagée est de laisser le pouvoir leur échapper et leurs milliards volés partir en fumée. Ils ne tiennent en aucune façon à revenir là où ils étaient avant que Ben Ali ne leur confie les coffres de l’Etat et les richesses du pays. Pour cela, ils sont prêts à tout. De plus, ils ne raisonnent pas en politiques, ils raisonnent en clan menacé ». Voilà qui a le mérite d’être clair.

Ainsi, au cours des conclaves du clan Trabelsi qui n’ont pas échappé à plusieurs observateurs avertis du régime tunisien qui voient le pays partir à vau-l’eau, Belhassen Trabelsi, le frère préféré de Leila qui est en contact permanent avec sa Zinochette de soeur, a considéré qu’« assassiner un activiste servira d’exemple et calmera le plus grand nombre face à la contestation qui s’élargit. La presse étrangère qui ne nous est pas acquise gueulera, et tout le monde oubliera vite ».

Un clan trop nerveux

De l’avis de tous, les Trabelsi sont très nerveux en ce moment. Trop nerveux. Et ils flirtent avec la ligne rouge. La conduite de Leïla Ben Ali pendant la “campagne” pour les dernières élections présidentielles a laissé entrevoir sa crispation et son énervement à la suite de la publication à Paris du livre « La Régente de Carthage ».

L’ouvrage a d’ailleurs coûté son poste au ministre de la Communication, Rabeh Dekhil. Il en est de même des menaces présidentielles à la veille du scrutin, menaces suivies d’effet puisque pas moins de cinq journalistes ont été déjà tabassés ou incarcérés depuis le 26 octobre.

Quelques jours auparavant, la sauvage agression du secrétaire général du parti ouvrier communiste tunisien (POCT), Hamma Hammami, et le sabotage de la voiture du numéro 2 du CPR, Abderraouf Ayadi, où l’on a mis un produit inflammable dans son réservoir, ôtent tout doute sur les intentions du clan et sur la frilosité du régime.

Pour ce qui est d’opérations éventuelles en dehors de Tunisie, les services européens ont été avertis à Londres et Paris notamment. Et, semble-t-il, prennent au sérieux cette thèse de graves agressions sur leurs sols…

Bras de fer entre Ben Ali et Leila

Dans ce contexte, les proches de Ben Ali (particulièrement ses premières filles et son ministre de la Défense, Kamel Morjane, bien vu des Américains) ont entamé un tour de force pour le dissuader de laisser les mains libres à Zinochette.

L’objet de leur courroux : les calculs de Leila pour faire nommer le patron des patrons, Hedi Jilani, le 14 novembre prochain, à la présidence de l’Assemblée nationale. Si d’aventure le président Ben Ali venait à décéder, c’est cet homme, valet des Trabelsi, qui assurerait alors l’intérim…

Le chef de l’Etat, épuisé, a déjà demandé à l’actuel Président de l’Assemblée, Foued Mebazza, de rester en poste. Ce que ce dernier ne semble pas souhaiter, essayant de pousser en avant l’actuel maire de Tunis, Abbes Mohsen. Une ambiance électrique règne donc au sommet de l’Etat où la mafia règle ses comptes par elle et pour elle, ignorant que onze millions de Tunisiens sont concernées par ce jeu de massacres qui se déroule en coulisses.

Quand Sakhr Materi évoque « La Régente de Carthage » sur ses deux quotidiens

Quelle mouche a donc piqué Sakhr Materi, le gendre de Ben Ali et Leila, pour laisser évoquer le livre « La Régente de Carthage » dans les quotidiens du Groupe Essabah sur lequel il a mis la main ? C’est en tout cas la question qu’a posée le 8 octobre Ben Ali en personne. Comment ? En téléphonant furieux à son ministre de la Communication, Rabeh Dekhil. Ce dernier a alors répondu qu’il n’avait aucune emprise sur les quotidiens de Dar Essabah. Ce qui n’est pas faux : le gendre gominé du Président bénéficie d’un traitement particulier.

Fou de rage, Ben Ali a insulté le ministre comme son gendre avant de raccrocher le téléphone. Lorsque Sakhr Materi est rentré de voyage peu de temps après, Rabeh Dekhil a alors fait part à l’héritier de la colère de son beau-père. C’en était trop. Ben Ali l’a limogé sur le champ, le samedi 10 octobre.

Il aura fallu tout le tact de notre gominé pour calmer l’ire présidentielle. Résultat : Rabeh Dekhil sera envoyé dans les prochains jours comme ambassadeur à Berlin, en Allemagne. Voilà comment on limoge un ministre et comment on nomme un ambassadeur en Tunisie.

Avec Zinochet et Zinochette, on n’a pas fini de découvrir des recettes pour gouverner un pays….

Slim BAGGA

(Source: Bakchich.info le 3 novembre 2009)

Lien: http://www.bakchich.info/Menaces-de-mort-sur-l-opposition,09169.html


 

Tunisie Le pays du jasmin, le miroir déformé de l’occident, la face honteuse de ses pratiques dévoyées.

René Naba | 3.11.2009 | Paris

L’arrestation du journaliste Toufic Ben Brick, le 29 octobre, cinq jours après la réélection du président Zine El-Abidine Ben Ali a retenti comme un camouflet à l’égard de ses protecteurs occidentaux et des pensionnaires gracieux de ses sites balnéaires. Il porte condamnation de leur complaisance et discrédite leur discours.

Paris, 2 novembre 2009. La Tunisie célèbre, le 7 novembre 2009, le 22 ème anniversaire du coup d’état médical du général Zine El-Abidine Ben Ali, contre le père de l’indépendance tunisienne, le combattant suprême Habib Bourguiba, dans une ambiance de résignation de la population découragée par la perspective d’une présidence à vie de leur «général président» du fait de ses jongleries constitutionnelles visant à assurer sa longévité politique avec la complicité silencieuse de ses protecteurs occidentaux.

Régime décrié pour son usage abusif du népotisme, de la répression, de l’intimidation et de la corruption, la Tunisie continue de bénéficier néanmoins d’une étonnante mansuétude de la part des pays occidentaux, plus prompts à dénoncer les violations des droits de l’Homme en Iran ou en Syrie que dans l’arrière cour de la France (Tunisie, Maroc, Gabon, Tchad), plus prompts à s’enflammer pour le Darfour que pour Gaza, pour le Tibet que pour le Yémen. Plus prompts à fustiger la fraude électorale en Iran à grands renforts de campagne médiatique que le trucage massif en Afghanistan, ou la parodie de la démocratie à la tunisienne ou encore la vénalité de la féodalité politique du bloc parlementaire du milliardaire libano saoudien Saad Hariri au Liban. Plus prompts enfin à carboniser un chef d’état coupable d’avoir prolongé son mandat de trois ans, rien que trois ans, le libanais Emile Lahoud, que leurs clients arabes multirécidivistes de la reconduction, l’égyptien Hosni Moubarak (28 ans de pouvoir) ou le tunisien Ben Ali (22 ans de pouvoir) ou encore les dinosaures de la Françafrique

Doté d’une coterie familiale agglomérant des trafiquants de drogue, des écumeurs des mers et des prédateurs des banques, le roitelet tunisien trône en partage avec son envahissante épouse Leïla sur le pays du jasmin, devenu au fil des ans le royaume putride de la corruption, une parodie de démocratie, l’alibi occidental à la lutte contre le fondamentalisme religieux, le miroir déformé de l’occident, la face honteuse de ses pratiques dévoyées.

En vue de la reconduction de son mandat, le petit génie de Carthage s’est surpassé lors de la dernière consultation électorale, dimanche 25 octobre, faisant preuve d’imagination et d’innovation au point que la plupart des observateurs s‘accordent à penser que le scrutin présidentiel aura été un chef d’œuvre de mascarade et d’arbitraire. Si Zine El-Abidine Ben Ali a été officiellement réélu, sans surprise, pour un cinquième mandat avec 89,62 % des suffrages exprimés, selon les résultats définitifs du ministère de l’intérieur, le président sortant n’a toutefois pas réussi à dépasser les 90 % réalisés lors des deux précédents scrutins, en 1999 et 2004.

L’homme n’avait pourtant pas ménagé ses efforts. Il a ainsi veillé à donner l’apparence d’une compétition pluraliste en s’assurant la présence de trois autres concurrents, dont deux figurants, représentants des partis proches du pouvoir, Mohamed Bouchiha, du Parti de l’Unité populaire et Ahmed Inoubli de l’Union démocratique unioniste, ainsi que M. Ahmed Brahim, dirigeant du parti Ettajdid (Renouveau, ex-communiste), seul véritable contestataire dans cette compétition.

Préconisant une transparence qui fera date dans les annales des scrutins électoraux à l’effet d’inspirer plus d’un dirigeant aspirant à l’éternité, le président Ben Ali a retourné l’équation aménageant une transparence non pas du scrutin mais des votants par le biais des enveloppes à déposer dans les urnes, coloriées en fonction des candidats. Le motif officiel avancé pour justifier le coloriage était de faciliter l’identification des candidats dans les zones à fort taux d’analphabétisme et le décompte des voix. Mais le vote technicolor pouvait masquer une opération de tri entre les «bons votants» et les autres, plus rares, les «mauvais votants», les abstentionnistes et autres opposants. Sans surprise, le carton présidentiel était de couleur rouge vif, très visible de loin, facilement repérable à distance et son porteur tout aussi facilement identifiable. Malheur à celui qui se serait hasardé à sortir de l’isoloir avec l’enveloppe rouge à la main. La trappe aurait été son destin. Pas difficile de présumer en effet qu’il s’inscrivait potentiellement sur la liste des candidats aux tracas.

L’arbitraire est incrusté à toutes les strates de l’état. Le ministre de la communication a ainsi payé de son poste le fait de n’avoir su aménager un tirage au sort favorable au président Ben Ali pour la présentation de son programme à la télévision alors qu’il avait déjà accaparé 97,22 % de l’espace consacré à la campagne présidentielle par la presse écrite, contre 0,22 % pour son principal rival, Ahmed Brahim, et 1,27 et 1,28 % pour les deux autres candidats, selon une étude commune de l’Association des femmes démocrates, de la Ligue de défense des droits de l’homme et «Reporters sans Frontières» (LeMonde.fr  23.10.2009 ).

Sacrifions à l’usage et souhaitons donc longue vie au président réélu Ben Ali (73 ans) et à ses protecteurs français, l’homme de la rupture affichée mais de la continuité pratiquée, le Président Nicolas Sarkozy, le Président gaulliste de la Cour des comptes, Philippe Seguin, le vacancier de Bizerte, Bertrand Delanoë, Maire socialiste de Paris, le résident de Sidi Bou Saïd, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, et la cohorte des intellectuels médiatiques, pensionnaires gracieux de ses sites balnéaires, qui assurent sa promotion et celle de son paradis d’enfer, notamment l’équipe de Télé matin de France 2, William Leymergie, Sophie Davant, Françoise Laborde, ainsi que les natifs de Tunisie, le producteur Richard Moatti et la présentatrice Daniella Lombroso.

Leur silence sur l’arrestation du journaliste Toufic Ben Brick, le 29 octobre, cinq jours après la réélection de M. Ben Ali retentit comme un camouflet à leur égard. Il porte condamnation de leur complaisance et discrédite leur discours. Et plutôt que de se gargariser des vertus de la démocratie à la tunisienne, plutôt que nous gargariser avec les sempiternelles ritournelles sur le rempart contre l’islamisme que représente cette «dictature éclairée», que ces grands défenseurs autoproclamés de la démocratie se plongent donc dans la lecture salutaire de deux ouvrages qui constituent de véritables radioscopies des turpitudes du régime, un exposé des dérives de cet état policier, chouchou de l’Occident.

Notes:

  • La régente de Carthage, main basse sur la Tunisie de Nicolas Beau, directeur du site satirique bakchich.info et de Catherine Graciet, journaliste, Editions La Découverte. Un livre enquête sur régime tunisien, dont les bonnes feuilles sont consultables sur ce lien: http://www.bakchich.info/La-regente-de-Carthage-main-basse,08817.html
  • Sur la connivence médiatique entre France et la Tunisie, cf.Ben Ali, Françoise le borde http://www.bakchich.info/article539.html
  • Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté, ouvrage de M. Mohamed El Boussaïri Bouebdelli, préface de Me Patrick Baudouin, Président d’Honneur de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de L’homme (FIDH). Téléchargement gratuit sur internet en version arabe et française sur son site www.bouebdelli.org
Wikio [1]

Wikio [2]

(Source: le site de René Naba le 2 novembre 2009)

Lien: http://www.renenaba.com/?p=1840  


Communiqué … Et le siège policier continu …

Hend Harouni

Au nom d’Allah Le  Clément et Le Miséricordieux , Prière et Paix soient sur Notre Prophète Loyal et Sincère Mohamed  Tunis le 3 Novembre 2009-15 Dhoulki’da  1430 Aujourd’hui, Mardi 3 Novembre, 2009  depuis le matin,  le contrôle  de la police politique exercé sur mon frère Abdelkarim Harouni continue en une moyenne d’une voiture civile de la police politique dans chacun des endroits suivants: 1 – son lieu de travail aux « Berges du lac » près de la capitale Tunis 2 – en face de son domicile loué à El Menzah V juste à côté de la Mosquée  « El Haq ». 3 – devant notre maison au Kram-Ouest ,  à côté  de  la Foire du Kram. /.  

Release

… And still the police siege continues …

Hend Harouni

In the name of Allah the All Merciful and Prayer and Peace Be upon our Loyal and Sincere Prophet Muhammad Tunis on November 3rd 2009-15 Dhulki’da 1430 Today, Tuesday November 3rd, 2009 since this morning  the  political police control continues to be carried out against my brother Abdelkarim Harouni under the average of about one civil political police car in each of the following places: 1 – in his working place at “Les Berges du Lac” near the capital of Tunis 2 – in front of his rented house located in El Menzah V next to “El Haq” Mosque 3 – before our house situated in Kram-Ouest next to The International Kram Fair . /.
 

Hillary Clinton annonce des partenariats avec la « société civile » musulmane

AFP, le 3 novembre 2009 à 12h41 MARRAKECH (Maroc) – La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a annoncé mardi un ensemble d’initiatives en direction des « sociétés civiles » du monde musulman, concrétisant les engagements du président Barack Obama dans son discours très remarqué au Caire en juin. « Notre objectif est d’écouter plus et de découvrir de nouvelles façons de travailler en partenaires », a promis la chef de la diplomatie américaine dans un discours devant la 6e édition du Forum pour l’Avenir à Marrakech (sud). Hillary Clinton a annoncé de multiples initiatives du gouvernement américain en faveur des créateurs d’entreprise et de la création d’emplois, le soutien à l’investissement dans la technologie, le développement des échanges éducatifs, et l’aide à l’éducation des femmes. Elle a annoncé la tenue d’un sommet de l’entreprise (Entrepreneurship Summit) qui mettra en relation, début 2010 à Washington, des « porteurs d’innovation venant de communautés musulmanes dans le monde entier avec des chefs d’entreprise américains ». Elle a aussi lancé le projet « Civil Society 2.0 » destiné à « renforcer la société civile sur le terrain, en l’aidant à avoir accès aux technologies numériques ». Plusieurs programmes pilotes sont prévus dans ce cadre pour soutenir les nouveaux médias et l’éducation à distance en Afrique ainsi qu’au Proche et Moyen-Orient. Enfin, la secrétaire d’Etat a dévoilé une initiative de dialogue interconfessionnel, qui devrait se traduire par des réunions semestrielles à l’échelle des gouvernements, mais aussi d’associations et du secteur privé. Le 4 juin dernier au Caire, Barack Obama s’était engagé à un « nouveau départ » dans la relation entre les Etats-Unis et le monde musulman. Il avait appelé à la fin du « cycle de méfiance et de discorde » entre les Etats-Unis et l’islam, espérant « un nouveau départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel ». LeForumpourl’Avenirest une initiative commune des Etats membres du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) et d’une vingtaine de pays de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que de la Commission européenne et de la Ligue arabe. Il se veut un cadre propice à un dialogue informel, ouvert et global.

 

 

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