3 mai 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2536 du 03.05.2007

 archives : www.tunisnews.net


Le Courrier International : Voir la Star’Ac et mourir  Al- Bayane : Tunisie : sept morts, 32 blessés à un récital de Star Academy Liban Le Temps: Sfax encore sous le choc – Jeunes fauchés à la fleur de l’age ; parents brisé AFP: Plusieurs milliers de juifs au pèlerinage de la Ghriba à Djerba Houcine Ghali: Du nouveau livre de Mohamed Mzali et de sa part de mediocrite AFP: Al-Qaeda au Maghreb se finance surtout en Espagne et en France L’ Humanite’: Renforcement de la concertation sécuritaire au Maghreb


Voir la Star’Ac et mourir

« Sept spectateurs ont été tués et trente-deux autres blessés à la suite d’une bousculade dans un théâtre en plein air de Sfax (est de la Tunisie), à l’occasion d’un récital de variétés de l’émission télévisée ‘Star Academy Liban’, organisé lundi 30 avril », rapporte le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat. Selon des témoins, la bousculade s’est produite à l’entrée du théâtre et a commencé peu avant l’arrivée des chanteurs sur scène, poursuit le journal. « La plupart des spectateurs étaient des jeunes d’à peine 20 ans devenus hystériques à l’idée de rencontrer les stars de l’émission. La tension était à son comble quand la chanteuse tunisienne Marwa a entamé son couplet musical. Le spectacle a dû être interrompu le temps de rétablir l’ordre dans la salle, qui peut contenir plus de 7 000 personnes et qui était archicomble. » Par respect envers les familles des victimes, les autres concerts prévus ont été annulés. « Par ailleurs, les vedettes de la ‘Star Academy’ arabe n’avaient plus le moral pour poursuivre leur tournée tunisienne », précise Asharq Al-Awsat. (Source:le Courrier International le 3 mai 2007)  

Tunisie : sept morts, 32 blessés à un récital de Star Academy Liban (5/3/2007)

 

Sept jeunes Tunisiens ont été tués et trente-deux blessés lundi soir dans une bousculade lors d¹un concert de l¹émission télévisée Star Academy Liban, donné en plein air à Sfax (est), a-t-on indiqué de diverses sources. Les victimes sont âgées de 12 à 21 ans, a indiqué la station de radio privée Mosaïque. Un premier bilan de six morts et plusieurs blessés avait été communiqué dans la nuit par l¹agence officielle Tunis Afrique Presse. Le directeur de l¹hôpital Habib Bourguiba de Sfax, Ibrahim Bouchrit, joint par téléphone depuis Tunis, a indiqué que la plupart des trente-deux blessés, tous très jeunes, ont pu quitter l¹hôpital mardi.
La fête s¹est transformée en cauchemar vers 21H00 (19H00 GMT) lorsque des centaines de personnes ont été prises dans une bousculade dans le théâtre en plein air Sidi Mansour, à la périphérie de Sfax, deuxième ville de Tunisie (à 300km au sud de Tunis), ont indiqué des témoins. L¹accident s¹est produit alors que le récital des neuf chanteurs arabes – deux Egyptiens, une Irakienne, un Koweitien, deux Libanais, un Saoudien et deux Tunisiens – de la Star Academy Liban, organisé par la chaîne privée de télévision libanaise LBC auquel assistaient plus de dix mille personnes venait de commencer. Pour trouver des places sur les chaises en plastiques disposées au pied de la scène et les gradins de ciment formant un amphithéâtre la foule continuait de pénétrer dans le théâtre de verdure et c¹est alors que des dizaines de spectateurs, jeunes en majorité, sont tombés à terre chutant parfois des gradins. Certains ont été piétinés et étouffés sous le nombre.
Les victimes ont été rapidement prises en charge par les secouristes de la Protection civile sur place et, pour la plupart, ont été hospitalisées. Le public, selon des témoins, était particulièrement excité car sur la scène se produisaient deux jeunes chanteurs tunisiens, devenus très populaires dans leur pays, la Tunisoise Marwa Fghair, finaliste de la Star Academy Liban, et le Sfaxien Imed Jallouli.
Après l¹accident, dans une atmosphère de profond abattement, des centaines de proches des victimes, en état de choc, ont attendu toute la nuit devant l¹hôpital de Sfax des nouvelles de leurs proches tandis que des fourgons mortuaires évacuaient les corps des jeunes victimes. Les ministres de l¹Intérieur et de la Santé, Rafik Belhaj Kacem et Ridha Kechride, se sont immédiatement rendus à Sfax pour suivre les opérations de secours et transmettre aux familles des victimes les sentiments de compassion du président Zine El Abidine Ben Ali, a indiqué l¹agence Tunis Afrique Presse. Une enquête judiciaire a été ouverte dès lundi soir pour déterminer les causes de l¹accident. (d¹après AFP) (Source: Le Journal libanais Al- Bayane le 3 mai 2007)


Sfax encore sous le choc Jeunes fauchés à la fleur de l’age ; parents brisé

La ville de Sfax vit encore sous le choc du drame qu’elle a vécu dimanche soir. Le Gala de la Star Academy, qui était le rêve de milliers de jeunes, s’était transformé brutalement en cauchemar. Tous et toutes déplorent cette tournure. Ils accusent … Ils accusent … « l’organisation manque de professionnalisme. Nous demandons que toute la lumière soit faite autour de ces incidents. Le service d’ordre n’était pas suffisant. Les billets ont été vendus en surnombre. ». Là, c’est le côté des incidents à évaluer et des responsabilités à assumer. Mais, il y a aussi le côté social et humanitaire. Des familles ont perdu leurs enfants et les pleurent encore. Amertume Les parents évoquent avec amertume la catastrophe qu’ils ont subie. Sami Jarraya, le père de Maher et Nada, évoque les souvenirs des derniers moments qu’il a partagés avec sa fille : « C’est une brave fille. Elle est en 3ème année du supérieur en économie et gestion. Elle a trouvé un emploi dans une manufacture de textile pour nous aider à couvrir les frais de l’intervention chirurgicale que sa mère allait subir. » Il poursuit en disant : « C’est son frère, blessé, qui nous a appelés affolé en disant : Au secours papa ! on nous a frappés … on risque de mourir ! C’est très dur. Mon fils dit :  à la montée du Koweïtien Ahmed sur la tribune, un court circuit a éteint un projecteur d’un côté. Un flux de spectateurs a jailli de l’autre. Et, c’était la panique générale.». Quant à H’souna M’seddi, père de Hana, il évoque les conditions dans lesquelles il a vécu sa recherche de sa fille parmi les victimes : « Je l’ai envoyée au Gala pour récompenser ses efforts dans les études. Elle est très brillante. Je l’ai appelée à 21h et elle était encore dehors. Je lui ai demandé d’être prudente. Au téléphone suivant, c’est la police qui a répondu et qui m’a demandé de venir à l’hôpital. Or, même là, j’étais sans la moindre information jusqu’à une heure du matin. Vous trouvez ça normal ! » Il est clair que les parents vivent difficilement cette catastrophe. Ils acceptent leur destin mais ils réclament justice.
 
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 3 mai 2007)


 

Plusieurs milliers de juifs au pèlerinage de la Ghriba à Djerba

03/05/2007 14:29 TUNIS, 3 mai 2007 (AFP) – Plusieurs milliers de juifs, dont quelques centaines d’Israéliens, participent depuis jeudi au pèlerinage annuel de la Ghriba dans l’île tunisienne de Djerba (sud), placée sous haute surveillance, ont indiqué les organisateurs. Environ cinq mille pèlerins, venus essentiellement de France et d’Italie, sont attendus dans cette île touristique, à 500 kilomètres au sud de Tunis, où se trouve la plus ancienne synagogue d’Afrique, a précisé à l’AFP le président de la Ghriba, Perez Trabelsi. Plusieurs centaines d’Israéliens, généralement d’origine tunisienne, sont arrivés à Djerba, via la France, Malte ou la Turquie, en raison de l’absence de relations aériennes entre leur pays et la Tunisie, a ajouté M. Trabelsi. Sept cents d’entre eux doivent participer au pèlerinage, a-t-il estimé. Les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques, les Israéliens entrent en Tunisie avec un visa spécial. Un très important dispositif de sécurité a été mis en place à Djerba où vivent en permanence un millier de juifs tunisiens. Haut lieu du judaïsme, avant être détruite puis reconstruite, durant la première diaspora (500 ans avant l’ère chrétienne), la synagogue de la Ghriba, proche de la petite ville de Houmt Souk, avait été la cible d’un attentat au camion piégé en avril 2002. Vingt-et-une personnes avaient été tuées (quatorze touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français) lors de cet attentat revendiqué par Al-Qaïda. Forte d’environ cent mille personnes avant la création d’Israël, en 1948, la communauté juive de Tunisie compte aujourd’hui moins de deux mille membres, essentiellement à Djerba et dans la région de Tunis.


DU NOUVEAU LIVRE DE MOHAMED MZALI ET DE SA PART DE MEDIOCRITE

L e livre de Mohamed Mzali en arabe, Ma part de vérité, édité par Dar Echchourouk, au Caire, a été publié il y a quelques semaines. Il s’agit en fait d’une traduction de son livre paru en français sous le titre, Un Premier ministre de Bourguiba témoigne, aux Editions Jean Picollec, Paris, 2005, auquel il a rajouté quelques témoignages d’anciens ministres de Bourguiba, des documents inédits et de nouvelles éculubrations. L’édition en arabe commence ainsi ( je traduis scrupuleusement ): Ce livre constitue un mélange de ma biographie et des étapes de ma longue marche humaniste, dans lequel j’ai insisté sur l’essentiel de mes pensées, de mes convictions et sur  la lutte qui git au fond de moi-même entre l’acte et la théorie. Il est le reflet de la continuité de ma lutte pour le bien de la Tunisie et de l’être humain. Ce livre parachève la dernière étape de ma vie. Rien que cela! Ainsi donc, Mohamed Mzali se considère comme un grand homme d’Etat doublé d’un pertinent intellectuel et écrivain qui a passé sa vie à oeuvrer pour le bien de  son pays et de l’humanité. L’homme est vraiment modeste et balaie d’un revers de main sa contribution dans l’oppression du peuple tunisien et les tristes vicissutides que le pouvoir destourien a engendré depuis 1956 jusqu’à l’aube de 1987. Mais la réalité objective et les faits historiques ne peuvent être maquillés d’une manière aussi flagrante et d’une hypocrisie aussi vile. Voici donc l’  itinéraire politique de Mohamed Mzali et les lecteurs de Tunisnews apprécieront. Avec la dégradation de l’état psychique de Bourguiba, les manoeuvres pour la succession ont duré des années avant le coup d’Etat médical du 7 novembre 1987. Mohamed Mzali s’est livré à la lutte des clans mais, comme le précisait  un de ses anciens compagnons,  » il n’a pas su conserver les acquis de ses manoeuvres et a été pris de court par ses adversaires. Il a cru pouvoir étendre son influences en faisant le vide autour du chef de l’Etat, et ce vide a été comblé par d’autres qui se sont ligués pour avoir sa peau  » 1.  L’hémorragie cérébrale qui a terrassé Hédi Nouira a ouvert la voie à Mzali qui fut ainsi nommé Premier ministre le 23 avril 1980. Le nouveau gouvernement  qui a été formé autour de Mohamed Mzali a consacré la prééminence de Mme Wassila Bourguiba au palais de Carthage. Elle a su convaincre son mari Habib Bourguiba pour éliminer des personnalités autoritaires tel que Sayah et placer ses fidèles aux postes clefs du pouvoir. Premier ministre, secrétaire général du parti socialiste destourien ( PSD ) et ministre de l’intérieur plus tard, Mzali s’est pris de vertige d’autant plus que l’article 57 de la Constitution tunisienne le faisait successeur du président Bourguiba. Tous les moyens lui étaient bons pour maintenir son leadership. Il a commencé par couvrir les fraudes électorales des élections législatives du premier novembre 1981 durant lesquelles son parti, le PSD, unique formation politique accaparant l’ensemble du pouvoir, de l’administration et des différents rouages de l’Etat, a raflé 94,60% de sièges. Ce qui a fait que l’ Assemblée nationale est demeurée monocolore avec 136 sièges attribués  aux barons du PSD puisqu’aucune des autres formations politiques n’a atteint le quorum de 5% pour être représentée au Parlement. Et c’est seulemenmt en novembre 1986, c’est à dire cinq années après, au moment où il se trouvait entre Genève et Paris, éjecté du pouvoir de la plus vile des façons, déguisé en femme pour traverser la frontière tuniso-algérienne et regagner l’étranger, qu’il a reconnu sa responsabilité dans ces élections manipulées :  » J’aurais dû démissionner en novembre 1981, après les élections truquées. Mon image de marque s’est effritée à partir de ce jour là  » 2. Effectivement, à partir de ce jour, Mohamed Mzali n’a fait que multiplier les bourdes politiques en s’adonnant même à la répression pour plaire à son maître,  » le combattant suprême  » et assurer la succession à son profit. Face à une situation catastrophique, il s’est chargé d’annoncer au peuple, le 29 décembre 1983, l’augmentation de 100% du prix du pain et des produits céréaliers qui étaient depuis longtemps subventionnés par l’Etat, mère nourricière, selon l’idéologie populiste de Bourguiba. Des émeutes populaires ont spontanément éclaté et la répression ordonné  par le gouvernement Mzali a été trerrible avec plus de 900 blessés et près de 100 morts. Mieux encore, Bourguiba, en tant que renard politique, et jouant sur la corde sensible de son peuple, a désavoué son Premier ministre en annulant cette augmentation. Mais Mohamed Mzali n’en a cure. Il n’ a même pas démissionné pour sauvegarder ce qui lui reste de son honneur et ne point torturer sa conscience! Continuant dans son aveuglement, il a pensé que l’unique syndicat ouvrier existant dans le pays, l’UGTT, Union général des travailleurs de Tunisie, pourrait lui faire de l’ombre. C’est pourquoi il a programmé son démentèlement à partir du 30 juillet 1985, en interdisant le prélèvement de la cotisation syndicale sur le salaire, en détachant une centaine de fonctionnaires destouriens à la direction de la centrale, en faisant occuper les locaux de l’UGTT par les milices du parti au pouvoir et enfin, en jetant en prison son secrétaire général, Habib Achour. Mzali a toujours nié son action de destruction de l’organisation syndicale UGTT en réaffirmant qu’il n’a fait qu’exécuter les directives de Bourguiba. Mais justement, pourrait-on être un homme politique intègre et honnête en se pliant devant les injonctions d’un président fortement atteint dans son état psychique et en se donnant corp et âme aux intrigues qui se tramaient au palais de Carthage par des clans qui ne se soucient que de l’héritage d’un pouvoir tant convoité ? En réalité, Mohamed Mzali a effectivement nui à l’action syndicale tunisienne en s’attaquant à l’UGTT parce qu’il avait un vieux contentieux à règler avec Habib Achour qui a toujours tenu tête au pouvoir destourien quand ses intérêts se sont trouvés en jeu. Taïeb Baccouche, ancien secrétaire général de l’UGTT, unaniment reconnu pour son intégrité dans le pays, l’ a confirmé :  » Bourguiba voulait la tête d’ Achour mais c’est Mohamed Mzali qui a pris l’initiative de démanteler l’UGTT. Ce n’est pas Bouguiba qui a planifié ça, même si cela l’arrangeait après coup  » 3. Quant au chapitre de la corruption, Mohamed Mzali y a versé comme les autres membres des clans au pouvoir. C’est ainsi qu’il a profité de ses prérogatives pour placer son fils Mokhtar à la tête de la Société trunisienne des industries laitières ( STIL ) et que sa femme cumulait les fonctions de députée, présidente de l’Union des femmes tunisiennes et ministre de la famille de 1983 à juin 1086. Et c’est seulement après sa disgrâce que Mzali a enfin osé parler de la corruption de ses anciens collègues :  » Jamais je n’ai touché un sou ou prélevé une commission. Sur ce chapitre, j’ai quant à moi beaucoup de choses à dire des gens qui détiennent actuellement le pouvoir  » 4. S’il était vraiment sincère et honnête, Mzali aurait dénoncé la corruption de ses paires au moment où il exercait le pouvoir avec leur cvoncours car, couvrir les malversations des hauts commis de l’Etat dont il était plusieurs fois ministre et enfin Premier ministre, c’est être complice de ceux qui ont versé dans la corruption. Et cette pratique est condannable par la morale et punissable par la loi. En réalité, Mzali s’est contenté de son statut de dauphin de Bourguiba, inscrit dans l’article 57 de la Constitution, en essayant de manoeuvrer pour ne pas se laisser pièger par les intrigues qui se tramaient aux palais de Carthage et de Skanès. Il a misé sur le Mouvement de la tendance islamiste ( MTI ), reconverti après en ENNAHDHA, pour consolider sa position et s’assurer la relève du  » combattant suprême « , malade, usé et gaga. C’est dans cette optique qu’il a largement favorisé les islamistes en leur ouvrant les imprimeries officielles de l’Etat et en incitant les journaux  » indépendants  » à faire passer leurs messages et à exprimer leurs positions face aux problèmes qui agitaient la société et le pays. Les différentes et successives actions répressives que Mzali a orchestrées contre les dirigeants et militants de l’opposition laïque, comme le PCOT, l’UGET et l’UGTT, s’inscrit aussi dans cette thématique. A la tête de différents ministères durant trente ans et Premier ministre pendant six ans, Mohamed Mzali, après sa fuite du pays en septembre 1986 suite à sa mise à l’écart du pouvoir, n’a découvert qu’à ce moment là les perversions du régime qu’il a servi aussi longtemps. C’est  ce même pouvoir qu’il a défendu et servi durant trente six ans qui ne trouvait plus grâce à ses yeux seulement  à partir de 1986, lorsqu’il fut traîté de traiêtre et condamné par la justice de son pays. Ainsi, durant toute une campagne de plusieurs années en Suisse et en France, Mzali parlait de complot, de lutte pour la succession, de la  » bande des quatre au palais de Carthage « , de la répression et de tant d’autres méfaits d’un pouvoir qu’il a longtemps encensé. Or, il il ne se différencie en rien de ceux qu’il a chargés et son passé politique le prouve aisément : Dans un discours prononcé à Gafsa en 1982, il insista sur la nécessité de la confiscation du pouvoir par le parti destourien :  » Je ne fais aucune différence entre l’administration et le parti. Nous avons encore besoin ( 26 ans après l’indépendance du pays ) que le parti s’identifie à l’Etat  » 5. Il exprima aussi son mépris aux revendications des formations politiques de l’opposition :  » On dit que les chiens aboient et que la caravane passe. Moi, je dis qu’ils ( les opposants ) sont obligés de suivre la caravane. De toute façon, la voix des chiens est moins désagréables que celle des ânes  » 6. Pertinente analyse émanant d’un agrégé de philosophie et d’un intellectuel qui a dirigé une revue qui porte bien son titre El Fikr  ( l’Esprit )! Aulieu de faire son autocritique et d’expliquer honnêtement les mécanismes d’un pouvoir autoritaire, répressif et corrompu, ne serait-ce que pour éclairer ses compatriotes et contribuer positivement à l’écriture de l’histoire de son pays, Mohamed Mzali s’est au contraire enfoncé dans l’obstruction et la fuite en avant en se contentant de lancer un pamphlet intitulé Lettre ouverte à Habib Bourguiba 7 dans lequel il s’est donné le beau rôle, a exprimé ses états d’âme filiaux à l’égard du  » combattant suprême  » et règlé ses comptes de ses ennemis politiques. Cet appel du pied à Bourguiba, qu’il n’a cessé d’encenser, a fait choux blanc. C’est alors que Mzali publia un nouveau livre au titre fort éloquent, Tunisie : Qel avenir? 8, dans lequel il critiquait  » l’ère nouvelle  » inaugurée par Ben Ali et se lamentait sur le sort réservé à sa famille. Là encore, l’ancien Premier ministre versait dans l’hypocrisie la plus flagrante puisqu le 8 novembre 1987, c’est à dire le lendemain de la déposition de Bourguiba par le génral Ben Ali, il déclarait :  » Cet événement constitue un tournant historique. La Tunisie est maintenant débarrassée d’un président malade, sénile, devenu sourd et aveugle aux aspirations du peuple. C’est la logique de l’histoire. Ceux qui ont abusé le président sont écartés à leur tour…J’avais prévu ce qui s’est passé. Il s’agit du scénario le plus favorable à la stabilité du pays. Il est à la fois pacifique et conforme à la Constitution  » 9. Ce morceau choisi de la mauvaise foi et cette volte-face bien intentionnée pourrait être un sujet intéressant pour une thèse en science politique. Ainsi, Mzali n’a constaté que le 8 novembre 1987 que Bourguiba soit devenu  » sénile, sourd et avveugle aux aspiratuions du peuple « . On dirait qu’avant 1987 il ne l’était pas. Mzali ne voit les évidences que lorsqu’il se trouve dans de sales draps. Décidément, l’homme politique tunisien serait dépourvu de toute dignité. Lorsque cette sordide allégeance n’a pas trouvé d’échos auprès du nouveau maître de Carthage, Mzali s’est alors trouvé obligé de rejouer la carte de la victime expiatoire et d’attaquer de nouveau ceux-là mêmes qu’il encensait auparavant. Evoquant Saïda Sassi, nièce de Bourguiba, Mzali chuchotait à ses intimes :  » En elle, l’analphabétisme et la vulgarité se disputent la prééminence « . Mai pourquoi diable n’a-t-il pas eu alors le courage de dénoncer cette décadence du régime tunisien au moment où il était au pouvoir et démissionner ? Et puis a-t-il oublié la profusion de courbettes et de complaisance pour quémander la bienveillance de Saïda Sassi et plaire ainsi à Bourguiba lorsqu’il faisait encore partie du sérail ?. Impulsif, excessif et usant de méthodes indécentes auxquewles il s’est habitué durant son règne au pouvoir, Mohamed Mzali a cherché à soudoyer Béchir Ben Yahmed, patron de l’hebdomadaire Jeune Afrique, l’Intelligent, pour défendre sa cause. En effet, après sa fuite du pays et son installation en Suisse où il se déplassait en voiture à plaques diplomatiques mise à sa disposition par des intimes du Moyen Orient, il écrivait de Divonne une lettre au directeur de Jeune Afrique, l’Intelligent, dans laquelle il sollicite son aide, au nom de l’amitié et des droits de l’homme ( sic )!! Par l’intermédiaire d’un homme de contact, Mzali promettait à Béchir Ben Yahmed  » un poste de très haut niverau « , et à son journaliste François Saudan,  » des encouragements moraux et matériaux  » lorsqu’il reprendra le pouvoir à Tunis 10. Mzali n’était en fin de comptes, qu’un opportuniste avéré, sans stature politique et sa seule stratégie consistait à l’attente de la mort de Bourguiba pour s’installer à sa place. Après 16 ans d’exil durant lesquels il est passé par tous les états d’âme, s’est lié à des opposants de tout bord et s’est empêtré dans des contradictions flagrantes. Mohamed Mzali est rentré au pays le 6 août 2002 en trouvant un compromis avec le pouvoir, c’est à dire se mettre lui même au placard et renoncer définitivement à la reprise du pouvoir. Au lieu de tirer objectivement les leçons qui s’imposent de sa longue carrière politique minable et ratée, il vient , au contraire, de nous livrer un pavé de plus de 600m pages en arabe, dans lequel il nous narre, encore une fois, ses lamentations, ses capacités intellectuelles ainsi que son éminent rôle dans la lutte pour le bien de la Tunisie et de l’être humain. Quel gâchis! Houcine Ghali, Genève 1, 2, 3 et 4. Jeune Afrique, n° 1349, 12 novembre 1986, Paris 5 et 6. Le Monde, 17 février 1982, Paris 7. Mohamed Mzali, Lettre ouverte à Habib Bourguiba, Ed. AlainMoreau, 1987, Paris 8. Mohamed Mzali, Tunisie. Quel avenir ?, Publisud, 1987, Paris 9. La Suisse, 8 novembre 1987, Genève 10. Jeune Afrique, n° 1349, 12 novembre 1986, Paris


 

Al-Qaeda au Maghreb se finance surtout en Espagne et en France

Agence France-Presse

Madrid

La France et l’Espagne sont les deux principales sources de fonds des terroristes islamistes d’Al-Qaeda au Maghreb, et des réseaux de financement ont été mis en place par des cellules dormantes dans les deux pays européens, selon le quotidien espagnol El Pais de mardi.

Le journal affirme qu’une équipe commune de procureurs, juges et enquêteurs travaillent depuis octobre 2006 sur un réseau complexe établi dans ces deux pays et qui financerait les terroristes sévissant au Maghreb. La délinquance et le recours à la charité sont les principales sources de revenus des terroristes en France et en Espagne, selon le journal de centre gauche proche du pouvoir socialiste. Le réseau passe également par les paradis fiscaux.  

Une enquête de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, montre que des fonds en provenance des Bahamas sont arrivés entre les mains d’un des membres du réseau en Espagne, et ont été camouflés par l’établissement de fausses factures au nom d’une entreprise d’informatique japonaise, selon le journal. La nébuleuse terroriste islamique Al-Qaeda a récemment accru son activité au Maghreb. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, qui a rallié en septembre Al-Qaeda, a revendiqué deux attentats à la voiture piégée commis le 11 avril à Alger faisant 30 morts et plus de 200 blessés. Au Maroc, six kamikazes se sont fait exploser à Casablanca le 11 mars et les 10 et 14 avril. Un septième a été abattu par la police avant de pouvoir actionner sa ceinture. La Garde civile a découvert que des individus incarcérés en Espagne continuent d’être actifs dans ces opérations, affirme El Pais. Les rapports du contre espionnage espagnol (CNI) et des renseignements généraux (RG) français montrent que la France et l’Espagne sont les objectifs prioritaires des terroristes en Europe, ajoute El Pais. Dans sa revendication des attentats d’Alger, le groupe terroriste a proclamé que l’Espagne était un territoire qu’il devait faire passer dans le giron musulman, en raison de l’occupation maure d’une partie de la péninsule ibérique entre les 8e et 15e siècles. Chavez annonce le retrait du Venezuela du FMI et de la Banque mondiale Le Venezuela a décidé de se retirer, avec effet immédiat, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a annoncé le président Hugo Chavez, qualifiant ces organismes de «mécanismes de l’impérialisme» destinés à exploiter les pays pauvres. «J’annonce notre sortie de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (…). Ils doivent nous rendre les fonds», a déclaré Hugo Chavez dans un message transmis lundi par la télévision nationale à l’occasion de la Fête du 1er mai. «Il vaut mieux que nous sortions avant qu’on nous ait pillés. Pourquoi? Parce que (ces institutions) sont en crise. J’ai lu dans la presse que le FMI ne pouvait pas payer les salaires», a ajouté le président vénézuélien dans un discours à la nation. «Ici (au Venezuela) c’est le FMI qui commandait, ce mécanisme aux mains de l’impérialisme nord-américain (…) afin de lui imposer des politiques économiques et sociales brutales», a poursuivi le chef de file de la gauche radicale latino-américaine réélu en décembre, qui a également annoncé une hausse de 20% du salaire mimimum. Selon lui, les ministres des Finances vénézuéliens des cabinets précédents répondaient à des intérêts étrangers. «Ils vivaient pratiquement là-bas à Washington et c’était presque une condition requise qu’ils parlent anglais. Moi j’ai un ministre des Finances qui parle espagnol», a-t-il souligné. Créé au lendemain de la guerre mondiale, le FMI est confronté à une crise de légitimité, notamment en Amérique latine, où il fait face à une vague de mécontentement grandissante. Après avoir vécu comme une tutelle pesante les cures d’austérité imposées par le Fonds dans les années 1980 et 1990, les pays d’Amérique du Sud s’en sont largement affranchi en remboursant par anticipation une grande partie de leurs dettes (Brésil, Uruguay, Argentine) grâce à la croissance économique retrouvée. Et ils demandent à présent des compte à des institutions dominées depuis toujours par les États-Unis et l’Europe. Le président socialiste d’Equateur Rafael Correa, allié de Hugo Chavez, a récemment expulsé le représentant de la Banque mondiale dans le pays. Et le projet de «Banque du Sud», lancé par le président vénézuélien pour donner plus d’autonomie aux pays d’Amérique latine à l’égard des institutions internationales, a reçu le soutien de l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur et depuis peu du Brésil. Lundi, Hugo Chavez a également confirmé sa volonté de quitter l’Organisation des États américains (OEA) si elle venait à le condamner dans l’affaire qui l’oppose à une télévision privée, qui s’est vu refuser le renouvellement de son autorisation d’émettre. Le président vénézuelien reproche à Radio Caracas Television (RCTV) son rôle dans le coup d’État qui l’avait délogé du pouvoir pendant deux jours il y a cinq ans, l’accusant d’avoir été «pendant 60 ans dans les mains de l’oligarchie». «Si l’OEA, après tout ce qui s’est passé ici, en vient à condamner le Venezuela, celui-ci se retirera de cette organisation», a déclaré Hugo Chavez. L’annonce de la fermeture prochaine de la RCTV, très populaire pour ses programmes de divertissements, a entraîné une mobilisation internationale avec les protestations de la Société interaméricaine de presse, ainsi que de Reporters sans frontières ou la Fédération internationale des journalistes.

(Source: http://www.cyberpresse.ca/article/20070501/CPMONDE/705010658/5281/CPMONDE)


Renforcement de la concertation sécuritaire au Maghreb

Algérie . Après la mort du numéro deux du GSPC, abattu par l’armée, mesures sécuritaires à la veille des législatives et coopération avec les pays voisins.

Quinze jours après le triple attentat suicide du 11 avril, dont l’un a visé le Palais du gouvernement, les forces de sécurité algériennes ont abattu , jeudi en fin d’après-midi, le numéro deux du GSPC, Samir Moussaab, de son vrai nom Samir Saïoud, à Si Mustapha, dans le département de Boumerdes, à 45 kilomètres à l’est d’Alger. Celui qui était considéré comme le coordinateur du GSPC a été tué au cours d’un accrochage avec une patrouille militaire.

Depuis le début de l’année, l’armée algérienne mène des opérations d’envergure contre les maquis islamistes, dans ce département à cheval sur la Kabylie et le département d’Alger, connu pour être le fief des djihaddistes salafistes. C’est sur des renseignements fournis par des repentis islamistes ayant bénéficié d’une amnistie dans le cadre de la « loi sur la paix et la réconciliation nationale », que Samir Saïoud a été localisé. Le ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, avait d’ailleurs averti que les commanditaires des derniers attentats, seraient incessamment éliminés.

La mort du numéro deux du GSPC intervient également en plein début de campagne électorale pour les législatives du 17 mai. Les autorités ont renforcé le dispositif sécuritaire, afin d’en assurer la sécurité notamment dans les grands centres urbains. Multiplication des points de contrôle sur les principaux carrefours et places publiques, sécurité renforcée autour des édifices publics, auxquelles s’ajoutent des patrouilles volantes, sur fond d’accentuation des opérations de ratissage militaire contre les maquis islamistes, de surveillance accrue des cybercafés d’Alger et des grandes villes, montrent visiblement que les autorités prennent la menace terroriste au sérieux.

Les cybercafés, dénommés « djihad Net », sont particulièrement surveillés. Surfant sur le Web, c’est par le biais des forums de discussion que sont recrutés les nouveaux djihaddistes. D’autres jeunes, rapporte El Watan du 25 avril, se repassent en boucle les vidéos des attaques antiaméricaines en Irak. D’ailleurs, plusieurs réseaux de recrutement de djihaddistes pour l’Irak ont été démantelés dont l’un, à El Oued dans le sud-est algérien, aurait recruté une centaine de jeunes. En effet, selon El Khabar, citant des sources judiciaires, 120 jeunes détenus dans les prisons d’Alger sont poursuivis pour appartenance à un « réseau irakien ». D’aucuns estiment également qu’à l’instar de l’Afghanistan dans les années quatre-vingt, l’Irak est devenu la nouvelle « université » du djihad et du martyr, passage presque obligé pour les activistes en Algérie et au Maroc.

Les autorités algériennes craignent de surcroît que le GSPC ne se lance dans une vague d’attentats, non pas pour empêcher le déroulement dus scrutin législatif, et ce, parce qu’il n’en a pas les moyens, mais pour profiter de l’écho que ne manqueront pas d’avoir des attentats commis en pleine campagne électorale.

Face au péril terroriste djihaddiste, les services de sécurité maghrébins semblent décidés à mieux coordonner leurs efforts pour y faire face et ne plus se contenter de simples échanges d’informations voire d’extradition de présumés terroristes d’un pays vers l’autre. Selon El Khabar, daté du 25 avril, une rencontre sécuritaire a eu lieu le 23 avril à Tripoli (Libye) entre les responsables de la lutte antiterroriste des cinq pays maghrébins (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie et Libye). Cette rencontre, présidée par l’un des fils du colonel Kadhafi, El Mouaâtasim, est motivée par la création d’al Qaeda au Maghreb et les récents attentats d’Alger et de Casablanca. Une naissance qui aurait changé la donne et conduit les services de sécurité des quatre pays à mieux coordonner leurs moyens en matière de lutte antiterroriste.

Hassane Zerrouky

(Source : « L’ Humanite’ » (Quotidien – France), le 30 avril 2007)


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