3 avril 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2871 du 03.04.2008

 archives : www.tunisnews.net

 


Reporters sans frontières: La Cour de cassation confirme la peine de prison de Slim Boukhdir Sihem Bensedrine: La Cour de cassation rejette le pourvoi de Slim Boukhdir TAÏEB MOALLA: DMR fait un tabac à Tunis Reuters,: Sarkozy confirme les renforts français pour l’Afghanistan Reuters: La France veut un plein retour dans l’Otan fin 2008 Reuters: Les forces françaises en Afghanistan AFP: Yahoo! lance un fonds pour aider les « cyber dissidents » emprisonnés en Chine AFP:JO-2008 – Manifestation de Ouïghours (musulmans chinois, NDLR) au passage de la flamme à Istanbul AFP: Un passage symbolique ouvert dans la liesse au coeur de Nicosie

 


 

 

Reporters sans frontières  

Communiqué de presse 3 avril 2008 TUNISIE  La Cour de cassation confirme la peine de prison de Slim Boukhdir  

Reporters sans frontières est indignée par la décision de la Cour de cassation de Tunis confirmant la condamnation de Slim Boukhdir à un an de prison. Le journaliste ne dispose plus d’aucun recours  devant la justice tunisienne. “Privé de sa liberté depuis plus de quatre mois, Slim Boukhdir vit un véritable cauchemar. Son interpellation a été orchestrée par les forces de l’ordre et son procès s’est révélé n’être qu’une mascarade. Les juges ont fait la sourde oreille aux arguments des avocats de la défense et privé ainsi ce journaliste d’un procès équitable et juste. Nous demandons sa libération immédiate et inconditionnelle”, a déclaré l’organisation. Le 3 avril 2008, la Cour de cassation de Tunis a rejeté le pourvoi en cassation de Slim Boukhdir, confirmant ainsi les jugements prononcés en décembre 2007 par le tribunal cantonal de Sakiet Ezzit, dans la banlieue de Sfax (231 km au sud de Tunis), et en janvier 2008 par la cour d’appel de la ville. Correspondant du journal londonien Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision Al-Arabiya, Slim Boukhdir a été interpellé, le 26 novembre 2007, suite à une altercation avec des policiers qui le suivaient. Il est incarcéré depuis 129 jours à la prison civile de Sfax. Son état de santé s’est détérioré. Sur le même sujet : – 28.02. 2008 : Reporters sans frontières s’inquiète pour la santé de Slim Boukhdir (http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25956). – 1.02.2008 : Reporters sans frontières s’inquiète, auprès du ministre tunisien de la Justice et des Droits de l’Homme, des conditions de détention de Slim Boukhdir (http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25337). – 18.01.2008 : Confirmation en appel de la condamnation de Slim Boukhdir : “une décision politique” (http://www.rsf.org/article.php3?id_article=25121). – 4.12.2007 : Le journaliste Slim Boukhdir condamné à un an de prison (http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24634). – 28.11.2007 : Le journaliste Slim Boukhdir maintenu en détention jusqu’à son procès (http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24522).

 


La Cour de cassation rejette le pourvoi de Slim Boukhdir

Sihem Bensedrine 3 avril 2008

 

Aujourd’hui 3 avril 2008, la Cour de cassation de Tunis a rejeté le pourvoi en cassation de Slim Boukhdir et confirmé la condamnation à la peine d’un an de prison ferme prononcée le 4 décembre 2007, en première instance, par le tribunal cantonal de Sakiet Ezzit, dans la banlieue de Sfax, et reconduite en janvier 2008 par la cour d’appel. Officiellement il était inculpé d’ »outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », « atteinte aux bonnes mœurs » et « refus de présenter sa carte d’identité aux forces de l’ordre ». Le journaliste Slim Boukhdir avait été arrêté le 26 novembre 2007, le jour même où il devait se rendre à Tunis pour prendre livraison de son passeport, dont il avait été arbitrairement privé, après avoir observé une grève de la faim de 15 jours pour obtenir ce droit élémentaire. Il avait pris à l’aube un taxi collectif de Sfax, sa ville natale, pour s’y rendre. Il avait constaté qu’une voiture de police banalisée suivait le taxi. Le scénario était bien préparé et la garde nationale fera mine de faire un contrôle de routine, totalement diligenté par la police politique qui donnait les ordres. Nul n’était dupe; ce pourquoi Slim comparaissait n’avait rien à voir avec ce qu’il lui était reproché réellement. Il avait déclaré devant le tribunal que les faits qui lui étaient reprochés n’ont jamais existé; qu’il n’a jamais insulté le gendarme. Lors de ce dernier recours, ses avocats ont présenté à la cour de Cassation de Tunis un rapport exhaustif sur les vices de procédures qui ont entaché ce procès ; ils ont relevé entre autres : -Une contradiction dans les PV sur le nombre d’agents de police présents sur les lieux (plusieurs dans le PV des témoins et 2 seulement dans le PV d’inculpation.) – Un PV de garde à vue non daté et non signé avec falsification des horaires d’interpellation. – Le policier « lésé » était le même que celui qui a dressé le procès verbal, il sera juge et partie! – Refus de confronter tous les témoins. Pour moins que cela, la cour aurait dû casser le jugement de la cour d’appel, mais on ne peut attendre de neutralité d’une justice aux ordres Rappelons que le montage de cette affaire manque de vraisemblance. Pour un refus de présenter une pièce d’identité d’un passager (punissable par une amende de 5 DT, équivalant à 3 euros), ce sont tous les occupants du taxi collectif qu’on emmène au poste et seules 2 personnes (sur 4) seront appelées à témoigner; les deux témoins sont porteurs de licences (le chauffeur et un entrepreneur) délivrées à la discrétion du ministère de l’intérieur comme chacun sait. Par ailleurs la sentence était disproportionnée aux faits reprochés (normalement elle ne devrait pas excéder 2 mois de prison) et illustre à souhait son caractère politique. Tout cela corrobore l’hypothèse que Slim Boukhdhir a été jugé pour ses écrits critiques et ses enquêtes sur la corruption sévissant dans les milieux proches de la présidence. Les conditions dégradantes dans les quelles il est détenu à la peison de Sakiet Ezzit confirment si besoin est la thèse d’une vengeance politique dont il serait victime.
(source: Kalima nr 62 du 2 avril 2008)

DMR fait un tabac à Tunis

TAÏEB MOALLA

tmoalla@mediamatinquebec.com

 

 Dans le domaine des technologies de l’information, la pénurie de main-d’œuvre spécialisée a récemment poussé la compagnie québécoise DMR, intégrateur-conseil en affaires, à tenter une mission à Tunis afin de dénicher des travailleurs qualifiés.

 

Les responsables de DMR ont découvert que le «téléphone arabe» n’était pas qu’un concept abstrait. Même s’ils n’ont publié aucune annonce dans les médias locaux, ces derniers ont reçu environ 300 CV de candidats désireux de faire partie de l’entreprise et, incidemment, de s’établir à Québec.

 

«J’ai envoyé un courriel à des contacts d’ici, qui l’ont transféré à leur tour. C’est pour ça qu’on a eu autant de réponses», s’amuse Hakim Merdassi, Québécois d’origine tunisienne, conseiller en gestion chez DMR depuis 2001 et l’un des instigateurs de la mission.

 

Du 23 février au 3 mars, M. Merdassi et deux de ses collègues ont mené des entrevues d’embauche avec 36 candidats, à Tunis. Sur le lot, 11 personnes recevront des offres formelles d’emploi. Ce sont des programmeurs, des analystes, des spécialistes d’architectures des systèmes et des conseillers en gestion. Tous sont bardés de diplômes et possèdent un minimum de quatre ans d’expérience dans leurs domaines respectifs. «C’est un franc succès, s’enthousiasme Caroline Porlier, responsable du recrutement. L’idée de départ était de revenir avec des gens, pas juste avec des CV. À cinq embauches, je jugeais que notre voyage était rentable. Imaginez-vous à 11! En plus, nous continuons à recevoir des CV.»

 

Procédure accélérée

 

Comme ce sont des domaines de pointe pour lesquels le Canada cherche à pourvoir des emplois, les procédures d’obtention des permis de travail devraient aller rondement. DMR dit avoir reçu des assurances de la part de l’ambassade du Canada à Tunis pour accélérer le processus, généralement réputé pour sa lenteur. «On espère que la question des papiers sera réglée en un mois, prévoit Mme Porlier. Après ça, les candidats sélectionnés devront donner des préavis à leurs employeurs actuels pour leur faire savoir qu’ils quittent leur emploi.»

 

Cela dit, n’y a-t-il pas un problème éthique à vider ainsi un pays en voie de développement de ses éléments les plus brillants? «Ce n’est pas du tout le sentiment que nous avons, répond Nicole Duchesne, de la direction des ressources humaines. Du côté des autorités tunisiennes, on a l’impression qu’elles sont contentes que les gens partent. Elles espèrent juste leur retour à un moment donné.»

 

Dans un pays où le taux de chômage des diplômés atteint des sommets, il est vrai que le départ de travailleurs à l’étranger permet vraisemblablement de faire baisser la forte pression sur le marché de l’emploi.

À question taboue, réponse prudente

 

(TM) – Spécificités culturelles obligent, les entrevues d’embauche sont passablement différentes, qu’on soit à Tunis ou à Québec.

 

Les responsables de DMR ont rapidement découvert que certains sujets étaient tabous auprès des candidats. La question du salaire en est la parfaite illustration. «On voyait bien que les gens n’en étaient pas à leur première entrevue d’embauche, signale Nicole Duchesne, de la direction des ressources humaines. Pourtant, on n’a jamais pu avoir de chiffres précis quand on leur posait des questions sur leurs attentes en matière de salaire.» Hakim Merdassi, de DMR, n’a pas été surpris. «Chez les Tunisiens, on a toujours une gêne de parler de ces sujets», a-t-il dit.

 

L’autre sujet délicat concerne la demande, plutôt banale, voulant que les candidats énumèrent leurs qualités. Peu d’entre eux ont su ��se vendre». «J’ai les qualités des Tunisiens», a été la réponse alambiquée reçue à de nombreuses reprises.

 

«Heureusement que ce n’était pas déterminant pour l’offre d’emploi», sourit Caroline Porlier, responsable du recrutement.

 

(Source : Média Matin – Québec), le 2 avril 2008)

Lien : http://www.mediamatinquebec.com/index.php?Section=recherche&id=-1

 


Sarkozy confirme les renforts français pour l’Afghanistan

Reuters, le 3 avril 2008 à 10h10

 

par Yves Clarisse et Elizabeth Pineau

 

BUCAREST, 3 avril (Reuters) – Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi matin à ses partenaires de l’Otan l’envoi d’un bataillon français dans l’Est afghan, aux côtés des troupes américaines

déployées à la frontière avec le Pakistan.

« J’ai décidé de renforcer la présence militaire française avec un bataillon déployé dans la région Est », a-t-il déclaré selon le texte de son intervention devant le sommet de

l’Alliance atlantique qui se poursuit jeudi à Bucarest.

Le chef de l’Etat confirme ainsi les propos tenus la veille par le porte-parole de l’Alliance atlantique, James Appathurai, qui avait évoqué une contribution française « substantielle » à

l’opération alliée engagée depuis 2001 en Afghanistan.

Aucun détail n’a été donné quant au nombre de soldats envoyés ou redéployés dans le pays, où l’armée tricolore compte pour l’instant 1.500 hommes.

« L’important, c’est la décision de principe », avait déclaré un diplomate français à la veille de l’ouverture du sommet.

« Aucun chiffre n’existe car il sera le résultat de discussions entre militaires. »

De source française, on souligne qu’un bataillon comprend entre 800 et 1.000 hommes. Mardi dernier, le Premier ministre

François Fillon avait évoqué l’envoi de « quelques centaines de soldats ».

A Bucarest, Nicolas Sarkozy a également confirmé que la France prendrait le commandement de la région Centre de l’Afghanistan, où la plupart de ses soldats sont cantonnés à Kaboul, la capitale, « pour un an, à compter de cet été ».

 

« NOTRE OBJECTIF EST MILITAIRE, IL EST AUSSI CIVIL »

 

Devant ses 25 partenaires de l’Alliance, le président français a expliqué ses motivations en réitérant sa vision de la construction d’un Afghanistan « souverain, stable et réconcilié avec lui-même ».

L’Afghanistan est à ses yeux un enjeu « central » et « essentiel » pour la sécurité internationale, les relations entre l’islam et l’Occident et l’avenir de l’Alliance, « car si nous échouions, comment pourrions-nous envisager demain de lancer de nouvelles opérations loin de nos bases ? », a-t-il fait valoir.

Le chef de l’Etat a également rappelé des éléments sa lettre envoyée envoyée le 27 mars à ses partenaires qui, selon un diplomate français, devrait « être au coeur » de la déclaration que le sommet va adopter dans l’après-midi à l’issue d’une réunion consacrée à l’Afghanistan.

Y sont conviés le président afghan Hamid Karzaï, le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, le président de la

Commission européenne Jose Manuel Barroso et les dirigeants des 14 pays non membres de l’Otan qui participent à la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf).

« Notre objectif est militaire, il est aussi civil », a dit Nicolas Sarkozy, qui a plaidé en faveur d’un engagement « dans la durée » visant à « rendre les Afghans maître de leur destin » et d’un effort militaire « inscrit dans une stratégie globale ».

L’envoi d’un bataillon français dans l’Est du pays, où ils se battront aux côtés des Américains, devrait permettre à ces derniers de déplacer leurs troupes vers le Sud, où Canadiens et

Néerlandais demandent des renforts.

Selon Appathurai, d’autres pays ont annoncé des renforts lors du dîner qui a clôturé la première journée du sommet de l’Otan, qui se déroule jusqu’à vendredi à Bucarest.

George Bush peut donc s’estimer satisfait, puisqu’il voulait revenir de Bucarest avec l’assurance que des troupes supplémentaires viendraient renforcer les 47.000 hommes de

l’Isaf afin de « battre les terroristes » en Afghanistan.

Le président afghan Hamid Karzaï s’est montré optimiste dans la capitale roumaine. « Le succès est en vue, l’échec n’est pas une option », a-t-il déclaré lors d’une conférence du German Marshall Fund. « La partie difficile est derrière nous. »

 

 


 

La France veut un plein retour dans l’Otan fin 2008

Reuters, le 3 avril 2008 à10h21

 

par Elizabeth Pineau et Yves Clarisse

 

BUCAREST, 3 avril (Reuters) – Nicolas Sarkozy a fixé jeudi à fin 2008 l’échéance pour les décisions sur le retour de la France dans les structures militaires intégrées de l’Otan en échange d’un renforcement de la défense européenne.

Le président français a exposé lors de la deuxième journée du sommet de l’Alliance atlantique à Bucarest ses ambitions pour cet objectif annoncé peu après son arrivée au pouvoir.

« A l’issue de la présidence française (de l’Union européenne, au deuxième semestre de 2008), le moment sera venu de conclure ce processus, et de prendre les décisions nécessaires pour que la France prenne toute sa place dans les structures de l’Otan », a-t-il déclaré devant ses partenaires.

La France s’est retirée de la structure intégrée de

l’Alliance atlantique en 1966 sur décision du général de Gaulle

et Nicolas Sarkozy s’est dit prêt à renoncer à cette exception. Il estime que les Français, qui se sont toujours méfiés d’une alliance dominée par les Etats-Unis, sont prêts pour un changement stratégique de grande ampleur.

« L’Alliance atlantique, c’est notre alliance », a-t-il estimé selon le texte de son intervention lors de sa première participation à un sommet de l’Otan. « Les Français connaissent le rôle irremplaçable de l’Otan, qui a protégé les nations occidentales de l’hégémonie soviétique. »

 

RAPPROCHEMENT AVEC WASHINGTON

 

« Je réaffirme ici la détermination de la France à poursuivre le processus de rénovation de ses relations avec l’Otan », a-t-il dit en annonçant dans la foulée deux initiatives qui confirment sa volonté de rapprochement avec les Etats-Unis.

La France, a-t-il expliqué, enverra un bataillon – de 800 à 1.000 hommes – dans l’est de l’Afghanistan, où ils combattront à la frontière pakistano-afghane aux côtés des troupes américaines

lancés dans la chasse aux taliban, doublant ainsi sa présence.

Nicolas Sarkozy a également apporté son appui au projet américain de bouclier antimissile, qui est constesté par la

Russie dans la mesure où des éléments de cet outil seraient déployés en Pologne et en République tchèque.

Mais la réintégration de la France dans la structure militaire de l’Otan dépend d’un renforcement de l’Europe de la défense, qui a d’ailleurs été soutenue à Bucarest par Bush.

« C’est mon ambition. C’est ma priorité. La présidence française de l’Union européenne nous en donne l’occasion idéale », a estimé le président français en soulignant que le traité de Lisbonne, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2009, donne aux Vingt-Sept de nouveaux instruments.

« Il faut que nous, les alliés et partenaires européens, nous améliorions nos capacités militaires. Ceci renforcera à la fois

l’Union européenne et l’Alliance. Les deux organisations sont complémentaires et se renforcent mutuellement », a-t-il dit.

Si les décisions sont prises avant la fin de l’année, le sommet de l’Otan qui se déroulera à l’initiative de la France et de l’Allemagne en 2009 à Strasbourg et à Kehl, de part et d’autre de la frontière franco-allemande pour le 60e anniversaire de l’Alliance atlantique, sera très symbolique.

 

RÉTICENCES BRITANNIQUES

 

Mais il reste de nombreux obstacles à surmonter, surtout les réticences britanniques sur la défense européenne.

Les Etats-Unis ne semblent en effet plus poser de problème puisque le contexte n’est plus du tout le même qu’en 1995, lorsque Jacques Chirac avait déjà exprimé la même intention.

Chirac avait en effet exigé que le commandement Sud de l’Otan, basé à Naples, soit confié à un officer européen.

Les Etats-Unis s’étaient braqués puisque le commandant – américain depuis 1949 – de Naples a aussi autorité sur la Vie flotte américaine qui croise en Méditerranée.

L’autre exigence de Jacques Chirac, qui voulait créer un pilier européen de défense « autonome » de l’Otan, avait aussi suscité une opposition féroce à Washington, même si Tony Blair s’était engagé en 1998, lors du sommet franco-britannique de Saint-Malo, à renforcer l’Europe de la défense.

Paris a désormais abandonné l’idée de revendiquer Naples et Sarkozy refuse toute concurrence entre l’Europe et l’Otan. Mais, depuis Saint-Malo, les Britanniques se sont montrés peu empressés, comme en témoigne leur refus de débloquer un budget conséquent pour l’Agence européenne de la défense censée mettre en commun les projets, par exemple pour les blindés.

Ils continuent également à freiner des quatre fers sur la montée en puissance de l’embryon de « quartier général » européen chargé de piloter les opérations de maintien de la paix que les

Européens mènent sans l’Otan, comme au Congo ou au Tchad.

L’actuelle structure de commandement et de contrôle ne dispose que d’une poignée d’officiers et, pour chaque opération, il faut construire une cellule que l’on démantèle ensuite.

Londres soupçonne toujours la France de vouloir créer un quartier général rival du Shape de l’Otan, ce que Paris dément.

Il faudra en outre faire de la place pour accueillir les officiers français, qui sont 120 à peine à être « insérés » – pas « intégrés » – à l’Otan, et cela se fera aux dépens des quelque 2.000 officiers dont disposent l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Enfin, la Turquie dispose d’un droit de veto sur la coopération entre l’Otan et l’UE et la position de Nicolas Sarkozy, qui estime qu’elle n’a pas sa place dans l’Union, n’est pas de nature à l’inciter à se montrer souple.

 


 

Les forces françaises en Afghanistan

 

Reuters, le 3 avril 2008 à 10h16

 

 

PARIS, 3 avril (Reuters) – Nicolas Sarkozy a confirmé jeudi à Bucarest l’envoi d’un bataillon français dans l’Est afghan, aux côtés des troupes américaines déployées à la frontière avec le Pakistan dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) sous commandement de l’Otan.

Aucun détail n’a été donné quant au nombre de soldats envoyés ou redéployés dans le pays. De source française, on souligne qu’un bataillon comprend entre 800 et 1.000 hommes.

Un peu plus de 1.500 soldats français sont actuellement déployés sur le territoire afghan stricto sensu, pour un total de 2.200 qui participent aux opérations de l’ISAF

Le gros des forces françaises en Afghanistan (975 soldats) est stationné à Kaboul, au sein du Regional Command Capital, où il s’occupe du secteur Nord (sécurisation du nord-ouest de la

ville, de la plaine de Shamali et de Deh Sabz), selon le site internet du ministère de la Défense.

Les troupes françaises renforcent également les défenses de Camp Warehouse, à l’entrée orientale de la capitale afghane, où sont cantonnées les troupes de l’Otan.

De plus, 280 militaires français sont chargés de la formation des officiers afghans et 170 sont déployés à Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, pour participer au soutien aérien

des opérations de l’ISAF.

Pour le transport et le ravitaillement, des forces françaises sont basées à Douchanbé, au Tadjikistan voisin, et à Manas, en Kirghizie.

Environ 500 hommes sont par ailleurs intégrés à la composante maritime de l’opération Liberté immuable (Enduring

Freedom) dont les différents bâtiments patrouillent dans le nord de l’océan Indien (mer Rouge, mer d’Oman, mer d’Arabie).

Il s’agit d’y « empêcher le mouvement de terroristes de la zone Afghanistan vers la péninsule arabique ou la corne de l’Afrique, de lutter contre les trafics illicites (armes, drogues), contre la piraterie et le brigandage, de protéger les installations pétrolières en mer », selon le ministère.

Paris a retiré début 2007 les forces spéciales françaises – un petit commando d’environ 200 hommes qui opérait sous commandement américain dans le sud du pays, près de la frontière avec le Pakistan.

 


 

Yahoo! lance un fonds pour aider les « cyber dissidents » emprisonnés en Chine

 

AFP, le 3 avril 2008 à 01h24

 

SAN FRANCISCO, 2 avr 2008 (AFP) – Le groupe internet américain Yahoo!, accusé d’avoir fourni aux autorités chinoises les identités de « cyber dissidents », a mis en place un fonds pour aider ceux d’entre eux qui sont emprisonnés, a indiqué mercredi le responsable de Yahoo Human Rights Fund.

Harry Wu, dissident chinois qui a passé 19 ans dans des camps de travail pour avoir exprimé ses opinions politiques, a refusé d’indiquer de quelles ressources disposaient ce fonds.

Ce fonds est destiné à soutenir les familles des « cyber dissidents » emprisonnés, surtout ceux ayant utilisé les services de

Yahoo!, et à leur fournir de quoi payer une assistance juridique, a-t-il précisé.

Cet argent doit également permettre de faire connaître à tous où en sont les droits de l’Homme dans ce pays, a poursuivi M. Wu qui vit maintenant aux Etats-Unis et dirige par ailleurs la « Laogai

Research Foundation », baptisée d’après le mot chinois signifiant « rééducation par le travail ».

Le PDG de Yahoo, Jerry Yang, avait annoncé la création de ce fonds en novembre dernier, après la signature d’un accord amiable avec les avocats de Shi Tao et Wang Xiaoning, deux cyber dissidents

chinois emprisonnés respectivement depuis 2004 et 2002.

Des responsables du géant de l’internet, mis en cause pour sa collaboration  dans ces affaires avec les autorités de Pékin, avaient été entendus par le Congrès américain une semaine plus tôt.

A la mi-mars, Yahoo! Chine et le portail chinois Sina ont aussi publié les portraits de 19 manifestants, les plus recherchés par la police chinoise après les émeutes de Lhassa (Tibet), avec une notice appelant le public à prévenir la police s’il disposait d’éléments permettant de les localiser.

Le groupe américain a démenti avoir lui-même mis en ligne ces photographies, arguant que la marque Yahoo! Chine était « opérée par Alibaba, société dont Yahoo! détient moins de 40% des parts », avait précisé le 22 mars un porte-parole du groupe.

 


 

JO-2008 – Manifestation de Ouïghours (musulmans chinois, NDLR) au passage de la flamme à Istanbul

AFP, le 3 avril 2008 à 16h37

 

 

ISTANBUL, 3 avr 2008 (AFP) – Le passage de la flamme olympique jeudi à Istanbul a été ponctué par une manifestation de réfugiés ouïghours qui ont protesté contre la politique menée par la Chine dans leur région d’origine, le Xinjiang (nord-ouest), et ont appelé au boycottage des jeux Olympiques de Pékin.

Quelque 150 manifestants ouïghours, un peuple turcophone qui fait partie des minorités musulmanes vivant au Xinjiang, se sont rassemblés devant la mosquée Bleue, à quelques centaines de mètres du point de départ de la flamme olympique à Istanbul, sa deuxième étape après Almaty.

« Chine, asssassin de la démocratie », « fin de l’occupation chinoise », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants, qui arboraient également de nombreux drapeaux bleus frappés d’une étoile et d’un croissant blancs du Turkestan oriental (Xinjiang), tibétains et turcs.

« Les habitants du Turkestan ne sont pas des terroristes », « Chinois, terroristes, déguerpissez du Turkestan », « Dieu est grand », ont scandé les protestataires, repoussés sans violence par un

puissant cordon de policiers anti-émeutes alors qu’ils tentaient d’approcher de la flamme olympique.

Un groupe isolé de cinq ou six manifestants parvenus à une centaine de mètres de la flamme ont été interpellés.

« Nous voulons que l’opinion publique internationale, les institutions et les pays disent non aux violations des droits de l’homme et boycottent les JO », a déclaré à l’AFP Seyyit Tümtürk,

vice-président du Congrès mondial ouïghour.

Près de 10 millions de musulmans vivent au Xinjiang. Certains groupes continuent à se battre pour l’indépendance du Turkestan oriental, qui a connu une existence éphémère avec deux Républiques

entre 1930 et 1949.

La Chine a mis en garde le mois dernier contre une menace terroriste islamiste supposée en provenance du Xinjiang avant les JO, annonçant notamment avoir déjoué un projet d’attentat contre un avion.

De nombreux observateurs craignaient que cette menace ne serve de prétexte à la répression des manifestations d’opposition au Xinjiang. Pékin a annoncé mercredi avoir réprimé une manifestation

d’extrémistes musulmans dans cette région. La flamme olympique doit atteindre samedi Saint-Pétersbourg.

 


 

Un passage symbolique ouvert dans la liesse au coeur de Nicosie

AFP, le 3 avril 2008 à 17h23

Par Jacques CLEMENT

 

NICOSIE, 3 avr 2008 (AFP) – Un nouveau point de passage à travers le no man’s land symbolisant les décennies de division de Chypre a été ouvert jeudi dans la liesse à Nicosie, augurant d’un

nouvel élan dans les efforts de réunification de l’île.

Des ballons ont été libérés pour marquer l’ouverture du passage dans la rue Ledra au coeur de Nicosie, la dernière capitale divisée au monde. Fermé depuis 1963, ce point de passage situé dans la zone tampon, administrée par l’ONU, relie le nord et le sud de la capitale.

Les maires chypriote-grec, Eleni Mavrou, et chypriote-turc,

Cemal Bulutoglulari, assistaient ensemble à la cérémonie d’ouverture, entourés des représentants de l’Union européenne, de l’ONU et de diplomates.

Mme Mavrou a qualifié cette ouverture de « première étape » en vue de la réunification de Chypre, divisée depuis l’occupation en 1974 de sa partie nord par l’armée turque. « Aujourd’hui, nous assistons à la chute d’un des obstacles à la réunification de l’île », a estimé pour sa part Ozdil Nami, assistant

du dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat. « La rue Ledra symbolise un demi-siècle de division ».

Une foule de personnes attendait des deux côtés de la zone tampon pour pouvoir emprunter le point de passage, où de grandes bâches ont été tendues pour masquer les façades criblées de balles

d’un quartier à l’abandon depuis 34 ans.

« J’ai vécu la guerre et les affrontements de 1963 », a confié Demetris Costantinou, 73 ans. « Je suis venu pour voir exactement l’inverse: la réunion d’un peuple et d’une ville ».

Dans la partie nord de la capitale, des dizaines de personnes ont chanté et scandé des slogans en faveur de la paix, brandissant des drapeaux du parti au pouvoir.

Plus de 1.300 personnes avaient déjà emprunté le point de passage à midi, soit deux heures et demi après son ouverture, selon la chaîne chypriote Antenna TV.

Elizabeth Spehar, qui assure l’intérim à la tête de la mission de l’ONU à Chypre, a salué « un événement historique ». « L’ouverture de la rue Ledra ne signifie pas la paix. Mais elle donne une idée de ce qui peut être obtenu ».

La présidence slovène de l’UE, dont Chypre est membre depuis 2004, a qualifié l’ouverture du passage de « mesure pratique et symbolique, rapprochant les deux communautés et contribuant à construire la confiance mutuelle ».

A Strasbourg, le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Terry Davis, a estimé que cette mesure « redonne à tous les

Chypriotes l’espoir que leur pays sera bientôt réunifié et que Nicosie, comme Berlin, redeviendra une seule ville et une seule capitale ».

Cet évènement fort de symboles illustre un changement de climat après quatre ans d’impasse dans le processus de paix à Chypre, une île divisée depuis l’invasion turque consécutive à un coup d’Etat de

nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes.

La République turque de Chypre du nord (RTCN), proclamée en 1983 dans le nord occupé, est uniquement reconnue par Ankara.

Après des années de blocage des pourparlers, l’élection en février du communiste Demetris Christofias à la présidence de la

République de Chypre a relancé l’espoir d’une solution négociée. A l’issue d’une première rencontre le 21 mars, MM. Christofias et Talat avaient annoncé qu’ils débuteraient fin juin des

négociations en vue d’une réunification. Dans l’immmédiat, ils s’étaient engagés à ouvrir rapidement le passage à Ledra.

Le porte-parole du gouvernement chypriote-grec, Stephanos Stephanou, a appelé la Turquie à « contribuer de façon positive » aux efforts de réunification.

C’est rue Ledra que les premières barricades avaient été dressées à Nicosie, fin 1963, durant les violences communautaires qui avaient entraîné l’intervention de l’ONU en 1964.

Il s’agit du deuxième point de passage ouvert pour les piétons à Nicosie et le sixième dans l’île depuis que les Chypriotes-turcs ont levé les restrictions au passage des Chypriotes-grecs en avril 2003.

 

AFP  

 

 

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