Un arrêt de la CEDH dénonce la     pratique de la torture en Tunisie      en vertu de La loi sur la lutte contre le terrorisme
 
     
    La Cour européenne des droits de l’homme a estimé jeudi que l’expulsion vers     la Tunisiee de Nassim Saadi, soupçonné en Italie d’activités terroristes,     constituerait une violation de l’article 3 de la Convention européenne des     droits de l’homme qui interdit la torture. Cette décision définitive, rendue     par un arrêt de grande chambre, à l’unanimité des juges, équivaut à une     interdiction d’expulser le requérant. Rapporte l’agence Reuters.     La Cour se réfère à des rapports d’Amnesty International et de Human Rights     Watch corroborés par le département d’Etat américain qui dénoncent « les cas     nombreux et réguliers de torture (en Tunisie) concernant des personnes     accusées en vertu de la loi antiterroriste de 2003 ».     « Il n’est pas possible de mettre en balance, d’une part, le risque qu’une     personne subisse des mauvais traitements et, d’autre part, sa dangerosité     pour la collectivité si elle n’est pas renvoyée (vers son pays) », ajoute la     Cour. Pour la Cour, « la perspective qu’une personne constitue une menace     grave pour la collectivité ne diminue en rien qu’elle subisse un préjudice     si elle est expulsée ».     Dans ses attendus, « la Cour estime que des éléments sérieux et avérés     justifient de conclure à un risque réel que l’intéressé subisse des     traitements contraires à l’article 3 s’il était expulsé vers la Tunisie ».     « En conséquence, la Cour conclut que la décision d’expulser M. Saadi vers la     Tunisie violerait l’article 3 si elle était mise à exécution ».     Par cet arrêt de grande chambre, la CEDH souligne que l’expulsion de Nassim     Saadi vers la Tunisie serait une violation de l’article 3 de la Convention     des droits de l’Homme (interdiction de la torture et des traitements     inhumains ou dégradants). Cet arrêt de la Cour européenne était très attendu     dans la mesure où il réaffirme l’interdiction absolue d’expulser des     immigrés vers un pays où ils risquent la torture.     Le requérant, Nassim Saadi, est un tunisien né en 1974 et résidant à Milan.     Soupçonné de terrorisme international, M. Saadi fut arrêté et placé en     détention provisoire en Italie en octobre 2002. Il y fut condamné à quatre     ans et six mois de prison le 9 mai 2005, l’infraction étant requalifiée     d’association de malfaiteurs. Mais le 11 mai 2005, le tribunal militaire de     Tunis condamna le plaignant à 20 ans de prison pour appartenance à une     organisation terroriste. Le 8 août 2006, le ministre des Affaires     intérieures italien ordonna son expulsion vers la Tunisie, mesure pendante     puisqu’une demande d’asile politique de l’intéressé a été rejetée.     « En déclarant la mesure d’expulsion contre M. Saadi non conforme avec     l’article 3 de la CEDH, la Cour a créé une jurisprudence en matière de     renvoi en Tunisie de toute personne risquant d’y être torturée, ce qui va     sauver des dizaines de personnes menacées de mesures similaires en Europe. »     relève un communiqué du Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe (CCTE)     publié dans la meme journée     le CCTE dénonce aussi « L’arrestation hier soir de Nassim Saadi en Italie     quelques heures avant le rendu de l’Arrêt de la Cour » et lance un « appel     au Gouvernement italien afin qu’il mette un terme au calvaire de nos     compatriotes en Italie, nous citerons à titre d’exemple les familles de     Nouredine Drissi, de Kamel Darraji, des frères Cherif, frères Bouyahia,     Soltani, Imed Zarkaoui, etc., ainsi que des individualités comme Fayçal Ben     Mabrouk qui vit en Italie un calvaire quotidien du fait de son handicap     moteur puisqu’il est atteint de poliomyélite. Demandant à l’Italie de     procéder immédiatement au retrait de leurs noms d’une liste de l’Union     Européenne ou il sont catalogués comme appartenant à Al Qaida afin qu’ils     puissent retrouver une vie normale et pouvoir travailler et ouvrir des     comptes bancaires pour eux et leurs familles. »     Le communiqué considère que « La décision de la Cour est un tournant dans la     lutte contre la torture en Tunisie, et un coup dur pour le dictateur     tunisien et aussi un espoir pour le peuple tunisien.. »           
(Source: le blog « Tunisia Watch » de Mokhtar     Yahyaoui, le 28 Février 2008) Lien :    http://tunisiawatch.rsfblog.org/ 
 
TEXTE INTEGRAL DU RAPPORT OFFICIEL PRESENTE     PAR LE GOUVERNEMENT TUNISIEN EN VUE DE L’EXAMEN PERIODIQUE UNIVERSEL (EPU)     DE
  
 
LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE     PAR LES MEMBRES DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME
 
     
                    Conseil des Droits de l’Homme     Examen Périodique Universel     (Résolution A/RES/60/251)     REPUBLIQUE TUNISIENNE     Rapport de la TUNISIE, présenté en vertu des dispositions du paragraphe 5(e)     de la résolution n؛ A/RES/60/251 adoptée par l’assemblée Générale de l’ONU     le 15 mars 2006 relative à la création du Conseil des Droits de l’Homme et     des directives générales de la résolution n؛1/5 du Conseil des Droits de     l’Homme en date du 18/06/2007     2     SOMMAIRE     Introduction………………………………………………………………………………….…….…..… 1     Première partie- Cadre général normatif et institutionnel pour la promotion     et la protection des     droits de l’homme…………………………………………………………………………………….….     2     A. Statut des instruments internationaux des droits de l’homme dans la     Constitution et la législationnationales………………………………………………………………………………………………….     2     B. Mesures prises en vue de mettre en œuvre les instruments internationaux     des droits del’homme………………………………………………………………………………………..…….…… 3     C. Mécanismes mis en place en vue de garantir la primauté des instruments     internationaux relatifsaux droits de l’homme sur les lois     internes……………………………………………………..……….. 4     C-1. Rôle du Conseil constitutionnel (Saisine obligatoire)…………………………..… 4     C-2. Rôle des tribunaux (Applicabilité directe)…………………………………………. 5     D. Structures nationales de contrôle et de suivi :Rôle du Comité Supérieur     des Droits de l’Homme et des Libertés     Fondamentales………………………………………………………… 6     E.     Coordination…………………………………………………………………………..… 6     F. Société civile et rôle des ONGs…………………………………………………..……… 7     Deuxième partie- Promotion et protection des droits de l’homme sur le     terrain:     Résultats réalisés, défis, contraintes et perspectives d’avenir………………………..………     8     A. ةtat des droits civils et politiques………………………………………………..………. 8     A1. Résultats réalisés en matière de consolidation des droits civils et     politiques………. 8     A2. Progrès réalisés en matière de diffusion de la culture des droits de     l’homme…..…. 11     A3. Action de la Tunisie dans le domaine de la lutte contre l’incitation à     la haine raciale et religieuse et de la promotion de la tolérance……………………………………..…..     12     B. ةtat des droits des femmes……………………………………………………………….. 12     C. ةtat des droits économiques, sociaux et culturels………………………………..……… 13     i) Promouvoir le droit au travail et protéger l’homme dans le travail……..………….     14     ii) Promouvoir la solidarité nationale et éradiquer la pauvreté……………..…………     14     iii) Garantir le droit de chacun de bénéficier du meilleur état de santé     possible…… … 15     iv) Promouvoir le système éducatif dans son ensemble………………………….…… 16     v) Assurer l’égalité des chances et la pleine participation des personnes     handicapées……………………………………………………………….…….….. 16     vi) Assurer le droit de chacun à un logement convenable et rendre nos villes     plus     vivables………………………………………………………………………………. 17     D. Recommandations des acteurs de la société civile………………………………………. 17     E. Perspectives d’avenir………………………………………………………………..…… 18     F. Défis et     contraintes……………………………………………………………..……….. 19     3     Introduction     1. Le présent rapport sur la situation des droits de l’homme en Tunisie est     élaboré conformément aux dispositions du paragraphe 5(e) de la résolution n؛     A/RES/60/251, adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU le 15 mars 2006,     relative à la création du Conseil des Droits de l’Homme.     Il suit, à cet égard, les directives générales de la résolution n؛1/5 du     Conseil des Droits de l’homme en date du 18 juin 2007 tout en adoptant une     approche holistique fondée sur les nobles     valeurs humaines et reconnaissant le principe suivant lequel tous les droits     de l’homme sont, ainsi qu’il a été reconnu dans la Déclaration et le     Programme d’action de Vienne, «universels, indissociables, interdépendants     et intimement liés».     2. Le présent rapport a été, en outre, élaboré après des consultations à une     large échelle au niveau national avec toutes les parties prenantes : tous     les ministères en charge des questions diverses relatives aux droits de     l’homme, le Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés     fondamentales, la société civile représentée par des organismes et ONG, tels     que ceux représentants les travailleurs (Union Générale des Travailleurs de     Tunisie), les magistrats (Association Tunisienne des Magistrats), les     avocats (Ordre des Avocats de Tunisie), les journalistes (Syndicat des     Journalistes de Tunisie), les défenseurs des droits de l’homme, y compris     les droits des femmes, de l’enfant et des personnes handicapées (le     Croissant Rouge Tunisien, Association de réinsertion des prisonniers libérés,     Union Nationale des Femmes de Tunisie, Association des Femmes Démocrates,     Association Tunisienne des Mères, Le Centre de Recherches, d’ةtudes, de     Documentation et d’Information sur les Femmes, Association Tunisienne des     Droits de l’Enfant, Union Tunisienne de Solidarité Sociale, Union Nationale     des Aveugles de Tunisie, etc.), ainsi que des parlementaires tant de la     majorité que de l’opposition, des professeurs universitaires, etc.     3. Il ressort des consultations avec l’ensemble des partenaires un souci et     une volonté.     – Le souci tient à l’implication de manière plus efficace et plus régulière     dans les actions de promotion, de protection et de mise en œuvre du     dispositif portant sur les droits de l’homme.     – La volonté consiste à renforcer le rôle opérationnel des partenaires,     notamment au niveau des mécanismes de respect et de contrôle des droits de     l’homme, y compris par l’approfondissement du dialogue et le développement     de l’échange d’informations et de propositions afin d’en consolider le     processus.     4. La Tunisie, qui a été élue membre du Conseil des droits de l’homme lors     de sa création, exprime d’emblée toute sa fierté à figurer parmi les     premiers pays à présenter son rapport dès la     première session du Conseil relative au mécanisme de l’Examen Périodique     Universel (UPR) qui constitue, à ses yeux, un moyen en vue d’assurer     l’évolution des droits de l’homme de manière     efficiente et concertée. La Tunisie exprime, de ce fait, son engagement à     contribuer tant au niveau de l’examen de son rapport que de son suivi, d’une     manière objective et constructive, à faire promouvoir les modalités du     mécanisme de l’UPR et ses objectifs tels que fixés par la résolution     précitée de l’Assemblée Générale de l’ONU, à savoir, entre autres, « assurer     l’universalité, l’objectivité et la     non-sélectivité », « mettre fin …à toute politisation » et faire en sorte     que « la promotion et la défense des droits de l’homme (soient) fondés sur     les principes de la coopération et le dialogue authentique ».     5. En rappelant ces principes universellement retenus comme devant guider le     mécanisme de l’UPR, la Tunisie exprime un choix stratégique qui fait de la     promotion et de la protection des droits de l’homme une fin en soi,     comportant un double engagement :     – Le premier tient au refus de toute forme d’instrumentalisation des droits     de l’homme à des fins politique, idéologique, économique ou autre ;     – Le second concerne la nécessité impérieuse de faire face aux obstacles et     défis réels auxquels sont confrontés les droits de l’homme, dont notamment     le terrorisme, l’extrémisme, l’intolérance, le racisme, la xénophobie et la     pauvreté.     4     6. La Tunisie se reconnait, naturellement, dans ces valeurs et principes à     l’émergence desquels elle a contribué et qui sont indissociables des droits     de l’homme. Sa tradition historique, entrecoupée par des périodes de     domination et de colonialisme, et son important héritage civilisationnel en     ont fait un acteur engagé sur la voie de la liberté et de l’égalité. Sans     qu’il soit nécessaire de remonter à la Constitution de Carthage et à la     pensée Aristotélicienne, il y a lieu de rappeler, à titre indicatif, d’une     part la profondeur de la pensée réformiste tunisienne et, d’autre part, les     actes fondateurs, tels que : l’abolition de l’esclavage en 1846, la     proclamation d’une déclaration de droits en 1857 (Le Pacte fondamental),     l’établissement de la première constitution écrite dans le monde arabe en     1861, l’adoption en 1956, immédiatement après l’indépendance, d’un Code du     statut personnel révolutionnaire, qui a notamment aboli la polygamie et     constitué un temps fort sur la voie de l’affirmation de la dignité de la     femme, de la liberté et de l’égalité. Ce code témoigne de la contribution     d’un ةtat, au demeurant musulman, au développement du patrimoine commun des     droits de l’homme     7. La Tunisie qui a tant œuvré depuis son indépendance et, spécialement,     depuis le changement intervenu le 7 novembre 1987, et qui a confirmé son     adhésion au système international des droits de l’homme par la ratification     de la quasi-totalité des instruments internationaux et régionaux y relatifs,     réitère, pour sa part, son engagement à coopérer activement, en concert avec     toutes les parties prenantes, avec tous les mécanismes institutionnels et     conventionnels des Nations-Unies, y compris notamment en apportant tout son     soutien à la réussite du mécanisme de l’UPR, en vue de donner et de tirer     profit d’expériences acquises en matière de promotion et de protection de     tous les droits de l’homme.     8. La Tunisie présente, dans le présent rapport, une synthèse des principaux     progrès réalisés en matière de droits de l’homme. Elle demeure, en même     temps, consciente des défis et difficultés     auxquels elle continue à être confrontée et qui ne limitent pas sa volonté     de continuer ce parcours de manière déterminée, étant bien entendu que les     données incluses dans ce rapport doivent être lues et appréciées à la     lumière des données plus précises contenues dans les divers rapports     périodiques sectoriels présentés par la Tunisie devant les divers organes de     Traité relevant des Nations Unies et des pas accomplis en vue de mettre en     œuvre les recommandations formulées par lesdits organes de traité.     9. La Tunisie assure, enfin, à l’occasion de la présentation de ce rapport,     que l’année 2008     témoignera encore de son engagement à poursuivre son action en matière de     promotion et de respect des droits de l’homme et à développer sa coopération     avec toutes les parties prenantes, aux divers plans national, régional et     international. Outre les mesures et initiatives indiquées au présent     rapport, la Tunisie ne manquera pas d’annoncer incessamment de nouvelles     décisions. Première partie- Cadre général normatif et institutionnel pour la     promotion et la protection des droits de l’homme     A. Statut des instruments internationaux des     droits de l’homme dans la Constitution et la législation nationales     Ratifications     10. Outre la ratification de la quasi-totalité des instruments     internationaux des droits de l’homme, la Tunisie annonce, comme première     mesure prise dans le cadre de sa contribution à l’UPR, qu’un projet de loi     est, actuellement, en discussion devant la Chambre des Députés en vue de la     ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.     11. Il est à rappeler, par ailleurs, que la Tunisie a ratifié la Charte     africaine des droits de l’homme et des peuples, le Protocole à ladite Charte     relatif à la création d’une Cour africaine des droits de l’homme et des     peuples, et est en voie de procéder à la ratification de la Charte arabe des     droits de l’homme.     5     Réserves     12. Dans le cadre du suivi des recommandations formulées par le Comité des     droits de l’enfant à l’issue de sa discussion du second Rapport périodique     de la Tunisie (Voir CRC/C/15/Add.181.Para.10-11), un projet de loi est en     cours d’élaboration en vue du retrait de déclarations et réserves formulées     par la Tunisie lors de la ratification de la Convention des droits de     l’enfant, renouvelant ainsi son engagement total en vue de l’application de     tous les droits de l’enfant reconnus par ladite Convention et ses deux     protocoles facultatifs, également ratifiés par la Tunisie.     B. Mesures prises en vue de mettre en œuvre les instruments internationaux     des     droits de l’homme     13. Il convient, à cet égard, de rappeler la promulgation, après référendum,     de la Loi constitutionnelle n0 51 du 1 juin 2002 modifiant et complétant     certaines dispositions de la Constitution Tunisienne, y compris en     particulier:     – L’ajout des paragraphes 1er, 2 et 3 à l’article 5 de la Constitution,     affirmant en substance que « la République Tunisienne a pour fondements les     principes de l’ةtat de droit et du pluralisme et oeuvre pour la dignité de     l’homme et le développement de sa personnalité… (Et) à ancrer les valeurs de     solidarité, d’entraide et de tolérance entre les individus, les groupes et     les générations ».     – L’affirmation par le même article 5 (nouveau) de la Constitution que « la     République Tunisienne garantit les libertés fondamentales et les droits de     l’homme dans leur acception universelle, globale, complémentaire et     interdépendante ».     – La modification de l’article 9 de la Constitution, dans le sens d’une     consécration plus précise du principe de la garantie de l’inviolabilité du     domicile, du secret de la correspondance et de la protection des données     personnelles.     – L’ajout d’un paragraphe 1er à l’article 12 de la Constitution, affirmant     en substance, que « la garde à vue est soumise au contrôle judiciaire, et il     ne peut être procédé à la détention préventive que sur ordre juridictionnel     » et qu’ « il est interdit de soumettre quiconque à une garde à vue ou à une     détention arbitraire ».     – La modification de l’article 13 de la Constitution par la mention expresse     que « tout individu ayant perdu sa liberté est traité humainement dans le     respect de sa dignité… ».     14. De nombreuses mesures législatives ont été, également, prises toutes ces     dernières années en vue d’assurer une plus grande harmonisation de la     législation interne avec les dispositions des instruments internationaux     ratifiés. Les principales mesures ainsi prises, notamment celles relatives     au renforcement de la liberté de la presse, aux garanties juridictionnelles     et à l’indépendance de la justice, à l’interdiction de la torture et autres     formes de traitements ou de peines cruels, inhumains ou dégradants, à la     consolidation des droits de la femme, de l’enfant, des personnes handicapées…,     seront exposées dans la deuxième partie de ce rapport, dans les paragraphes     se rapportant à l’état des différentes catégories de droits de l’homme. Le     présent rapport en avant, sous cette rubrique et à titre d’exemple, les     principales mesures     suivantes:     – La loi n0 63 du 27 juillet 2004 portant sur la protection des données à     caractère personnel qui a garanti le traitement des données personnelles     dans le cadre de la transparence, de la loyauté et du respect de la dignité     humaine.     – La loi n° 2005- 81 du 4 août 2005, modifiant et complétant la loi n° 67-29     du 14 juillet 1967, relative à l’organisation judiciaire, au Conseil     Supérieur de la Magistrature et au statut particulier de la magistrature ;     – La loi organique n°2006-1 du 9 janvier 2006, modifiant le Code de la     presse, notamment son article 3 (dernier paragraphe), et portant en     substance suppression de l’obligation du dépôt légal pour tous les     quotidiens et périodiques, y compris les revues périodiques.     – La loi n° 2007-32 du 22 mars 2007 complétant certaines dispositions du     Code de procédurepénale et portant, en substance, obligation aux officiers     de police judiciaire d’informer tout suspect  
    6     lors de son audition dans le cadre de l’exécution d’une commission rogatoire,     « de son droit de se faire assister par l’avocat de son choix, mention en     est faite au procès-verbal », avec droit de communication préalable à     l’avocat des actes de la procédure.     15. Dans le cadre du suivi des recommandations du Comité des droits de     l’enfant à l’issue de sa discussion du second Rapport périodique de la     Tunisie (CRC/C/15/Add.181.Para.20-21), la Tunisie a adopté la loi n° 2007-32     du 14 mai 2007 portant révision de certaines dispositions du Code du Statut     Personnel, laquelle a unifié l’âge minimum de mariage des filles et des     garçons et l’a fixé à 18 ans pour les deux sexes.     Cette loi est venue renforcer le dispositif législatif protecteur des     enfants, singulièrement renforcé en 2006, suite à l’adoption de la loi n°     2006-10 du 6 mars 2006 modifiant le Code du statut personnel, en     reconnaissant le droit des grands-parents à la visite de leurs petits     enfants.     16. Tout récemment, le 19 février 2008, la Chambre des députés vient     d’adopter trois projets de     loi :     – le premier garantit le droit au logement de la mère ayant la garde de ses     enfants;     – Le deuxième porte ratification de la Convention des Nations Unies contre     la corruption, adoptée à New York le 31octobre 2003;     – Le troisième porte obligation de justifier la prolongation du délai de     garde à vue et de la détention préventive afin d’en éviter toute     prolongation automatique.     C. Mécanismes mis en place en vue de garantir la primauté des instruments     internationaux relatifs aux droits de l’homme sur les lois internes:     17. L’article 32 de la Constitution tunisienne dispose dans son paragraphe 4     que : «Les traités ratifiés par le Président de la République et approuvés     par la Chambre des députés ont une autorité     supérieure à celle des lois».     Dans le cadre du suivi des recommandations formulées par certains organes de     traité, la Tunisie a développé, ces dernières années, les mécanismes     permettant de donner effet à la primauté des     instruments internationaux ratifiés sur les lois internes, à travers     notamment la saisine obligatoire du Conseil constitutionnel pour avis     conforme (C-1) et l’applicabilité directe par les juges des instruments     internationaux relatifs aux droits de l’homme (C-2).     C-1. Rôle du Conseil constitutionnel (Saisine     obligatoire)     18. Le Conseil constitutionnel est expressément chargé, depuis notamment les     lois constitutionnelles du 27 octobre 1997 et du 1er juin 2002, de contrôler     la conformité et lcompatibilité de tous les projets de lois à la     Constitution et, spécialement, à ses dispositions relatives aux droits     fondamentaux. Le contrôle exercé est un contrôle préventif qui vise à     s’assurer de la conformité du texte examiné avec les prescriptions de la     Constitution, ainsi qu’à veiller, entre autres, à la conformité de     l’ordonnancement juridique interne avec les Traités internationaux ratifiés.     Le Conseil émet alors un avis motivé et obligatoire, qui est publié au     journal officiel.     – Dans son Avis n° 02-2006 concernant un projet de loi complétant les     dispositions du Code du statut personnel et ajoutant l’article 66 bis qui     établit le droit des grands-parents à la visite de leurs     petits enfants, le Conseil constitutionnel a rappelé dans ses considérants,     entre autres, que « la Convention des Nations unies sur les droits de     l’enfant du 20 novembre 1989 ratifiée par la République tunisienne retient,     en premier lieu, l’intérêt supérieur de l’enfant et son droit de sauvegarder     ses liens familiaux et prévoit, en plus des parents, et le cas échéant, des     droits et des obligations pour les membres de la famille largement entendue     » et que « le fait de conférer le droit de visite aux grands parents après     le décès de l’un des deux parents, tout en tenant compte de l’intérêt     supérieur de l’enfant est à même de consolider les liens entre les membres     de la famille et représente, ainsi, un des aspects de la protection de la     famille dans le cadre de ce que prévoit la Constitution et des principes     acceptés par la République tunisienne et consacrés, notamment, par la     Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant » . Le Conseil     constitutionnel en conclut en émettant l’avis que ledit projet de loi est     conforme à la Constitution.     7     – Dans son Avis n° 56-2005 concernant un projet de loi portant organisation     de l’activité de plongée, le Conseil constitutionnel a émis son avis que     l’article 17 dudit projet de loi prévoyant des sanctions privatives de     liberté pour nombre d’infractions y définies était contraire aux     dispositions de l’article 73 de la Convention des Nations Unies sur le droit     de la mer de 1982, ratifiée par la Tunisie, et disposant que « les sanctions     prévues par l’ةtat côtier pour les infractions aux lois de pêche…ne peuvent     comprendre l’emprisonnement…ni aucun autre châtiment corporel ». Le Conseil     constitutionnel a rappelé, entre autres, « qu’aux termes de l’article 32 de     la Constitution, les traités ratifiés et approuvés ont une autorité     supérieure à celle des lois » et « qu’il s’en suit que l’article 17, tel     qu’ainsi formulé, n’est pas, par conséquent, conforme à l’article 32 de la     Constitution ».     C-2. Rôle des tribunaux (Applicabilité directe)     19. L’introduction des instruments internationaux dans l’ordonnancement     juridique interne a suscité de nombreuses discussions devant les tribunaux     tunisiens. Contrairement à une position classique considérant que les     dispositions des conventions internationales ratifiées et approuvées ne     créent d’obligations qu’à la charge des ةtats parties, les juges judiciaires     ont pu juger, dans diverses     affaires, que les instruments internationaux, y compris ceux relatifs aux     droits de l’homme, pouvaient être directement invoqués devant les     juridictions nationales.     – Dans le jugement rendu dans l’affaire n° 7602, en date du 18 mai 2000, le     Tribunal de première instance de Tunis fait valoir, en substance, que « la     demande d’exclusion de la veuve de la liste des héritiers sur la base de sa     conviction religieuse contredit les dispositions de l’article 88 du Code du     statut personnel qui a limitativement défini l’homicide volontaire comme cas     d’empêchement à la successibilité … » et que « la non discrimination fondée     sur la religion fait partie des principes qui fondent l’ordre juridique     tunisien et constitue un attribut de la liberté religieuse telle que     garantie par l’article 5 de la Constitution et proclamée par les articles 2,     16 et 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le para. 2 de     l’article 2 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux     et culturels et le para. 1 de l’article 2 du Pacte international     relatif aux droits civils et politique, ratifiés par la Tunisie… ».     – Dans l’arrêt n° 7286.2001, en date du 2 mars 2001, la Cour de cassation     fait valoir en substance que « le législateur tunisien – en accord avec les     dispositions de la Convention des droits de l’enfant du 20 novembre 1989,     ratifiée par la Tunisie-, a pris en considération en matière d’attribution     de la garde l’intérêt de l’enfant…», de sorte que « l’ordre public tunisien     ne se trouve point perturbé par la décision étrangère ayant décidé     l’attribution de la garde de l’enfant à sa mère non tunisienne, dès lors que     le seul critère qui devrait prévaloir, en l’espèce, est bien celui de     l’intérêt supérieur de l’enfant ».     – Dans le jugement rendu dans l’affaire n° 53\16189, en date du 2 décembre     2003, le Tribunal de première instance de La Manouba a expressément motivé     son jugement établissant la filiation par recours au test d’empreintes     génétiques (ADN) en considérant que « la filiation est un droit de l’enfant     qui ne saurait être limité par la forme de relations choisie par ses parents,     d’où il résulte que la filiation telle que définie à l’article 68 du Code du     statut personnel doit être entendue de façon large conformément à l’article     2, para. 2 de la Convention des droits de l’enfant ratifiée par la loi du 29     novembre 1991 et qui protège l’enfant contre toutes formes de discrimination     ou de sanction motivées par la situation juridique de ses parents, et que la     privation de l’enfant de son droit à la filiation sous prétexte que ses     parents ne sont pas liés par le mariage constitue une sanction infligée à     cet enfant et une atteinte à l’un de ses droits fondamentaux, sans égard à     la discrimination qui en résulterait entre les enfants par l’introduction     artificielle d’une différence entre la filiation légitime et la filiation     naturelle ».     20. Le Tribunal administratif joue, de son côté, un rôle crucial depuis     notamment l’adoption de la loi organique n° 39 du 3 juin 1996, instituant le     double degré de juridiction dans les affaires relatives au recours pour     excès de pouvoir, de la loi organique n° 79 du 24 juillet 2001, instituant     une chambre de cassation au sein du Tribunal administratif, et de la loi     organique n° 11 du 24 février     8     2002, instituant le recours pour excès de pouvoir à l’encontre des décrets à     caractère réglementaire en levant ainsi l’immunité dont lesdits décrets     bénéficiaient dans le système antérieur.     21. Toutes ces réformes ont permis au Tribunal administratif de veiller     efficacement, notamment, au respect des droits des justiciables et au     renforcement des principes fondamentaux relatifs aux droits de l’homme, y     compris en se référant expressément aux principes proclamés par les     instruments internationaux y relatifs. Les décisions suivantes sont ci-après     sommairement rapportées, à titre indicatif :     – Dans le jugement rendu dans l’affaire n° 2193, en date du 1er juin 1994,     le Tribunal administratif, se fondant tout à la fois sur l’article 19 de la     Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 8 de la     Constitution tunisienne, a décidé que l’Administration ne pouvait en bon     droit faire figurer dans le dossier de son fonctionnaire une mention     indiquant ses idées politiques, philosophiques ou religieuses ni juger ce     dernier pour ses propres idées tant qu’il ne s’est pas comporté lors de     l’exercice de ses fonctions de façon contraire au bon déroulement des tâches     qui lui incombent.     – Dans le jugement rendu dans l’affaire n° 16919, en date du 18 décembre     1999, le Tribunal administratif, se fondant sur l’article 23 du Pacte     international relatif aux droits civils et politiques reconnaissant le droit     de se marier et de fonder une famille à l’homme et à la femme à partir de     l’âge nubile sans restriction, a décidé l’annulation pour excès de pouvoir     de la décision de révocation de l’agent des forces de sûreté intérieure,     prise par l’Administration pour non obtention par ledit agent de     l’autorisation préalable à son mariage avec une femme étrangère exigée par     l’article 8 du Statut général des agents des forces de sûreté intérieure.     D. Structures nationales de contrôle et de suivi : Rôle du Comité Supérieur     des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales 22. Dans le cadre du     suivi des recommandations formulées par certains organes de traité     l’occasion de l’examen de rapports périodiques de la Tunisie présentés     devant ces organes, les attributions du Comité Supérieur des Droits de     l’Homme et des Libertés Fondamentales, institué par le décret n0 54 du 7     janvier 1991, ont été substantiellement consolidées toutes ces dernières     années suite à la publication, notamment, du décret n02846 du 8 novembre     2006 et du décret n0 886 du 10     avril 2007 et ce, en vue de garantir la mise en conformité du Comité     Supérieur aux principes concernant le statut des institutions nationales     pour la promotion et la protection des droits de     l’homme (Principes de Paris- Résolution 48/134 de l’Assemblée générale).     23. Ainsi qu’annoncé par le Chef de l’ةtat en recevant le jeudi 24 janvier     2008 à Tunis les voeux du corps diplomatique accrédité à Tunis pour 2008, un     projet de loi sera incessamment présenté à la chambre des députés, en vue de     « promouvoir le Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés     fondamentales, en hissant, au niveau des lois, les dispositions qui le     régissent, et en dotant cet organisme, en tant qu’institution nationale des     droits de l’Homme, de l’autonomie administrative et financière, tout en     révisant sa composition, dans le sens du renforcement de la communication     entre l’ةtat et les composantes de la société civile, et de la consolidation     des prérogatives de ce comité, en vue de renforcer son rôle en matière de     promotion et de protection des droits de l’homme », a souligné le Chef de     l’ةtat.     E. Coordination     24. Dans le souci d’assurer une meilleure coordination des actions relatives     à la promotion et à la protection des droits de l’Homme, les droits de     l’homme font partie intégrante d’un ministère, le Ministère de la Justice et     des Droits de l’homme. Le Ministre est assisté d’un Coordonnateur général     des droits de l’homme qui a pour mission d’assurer le suivi de la promotion     de ces droits, à recevoir les plaintes, à réaliser les études qui s’y     rapportent et cela en coopération avec le Comité Supérieur des Droits de     l’Homme et des Libertés Fondamentales et les autres unités des droits de     l’hommes a niveau des autres départements, à savoir celles créées au sein     des Ministères de l’Intérieur, des Affaires ةtrangères et des Affaires     Sociales.     9     25. Dans le cadre du suivi des recommandations formulées par le Comité des     droits de l’enfant à l’issue de sa discussion du second Rapport périodique     de la Tunisie (CRC/C/15/Add.181.Para.12-     16), la Tunisie a entrepris d’améliorer la coordination des politiques et     des actions en ce domaine :     – Mise en place d’un nouveau mécanisme d’observation et de suivi consistant     en l’élaboration d’un Rapport annuel sur la situation de l’enfance en     Tunisie: Ce rapport est soumis à l’examen de la première réunion du Conseil     de ministres de chaque année, et ce, en vue d’évaluer la situation de     l’enfance en Tunisie, de déterminer les interventions et de proposer les     changements nécessaires et les programmes à même de promouvoir les droits de     l’enfant et leur situation dans les textes et dans la réalité ;     – Amélioration de l’action du Conseil supérieur de l’enfance et maîtrise de     la coordination entre les différentes politiques nationales et les divers     intervenants en faveur de l’enfance par     l’institution en 2006, notamment, d’une Commission issue du Conseil chargée     de présenter des rapports au Conseil sur les programmes d’intervention     réalisés et les résultats atteints, etc. ;     26. Dans le souci de renforcer davantage les mécanismes de protection des     droits humains, une Commission nationale du droit humanitaire international     a été créée le 20 avril 2006 en vue de consolider l’adhésion de la Tunisie     au processus international visant à protéger et faire évoluer les droits de     l’homme, à contribuer activement à la consolidation de la paix dans le monde     et à réaffirmer son engagement à veiller au plein respect de tous les     instruments internationaux y relatifs.     F. Société civile et rôle des ONG     27. Le nombre d’ONG n’a cessé de progresser notamment depuis la réforme de     la loi sur les associations de 1992 qui a supprimé le régime de     l’autorisation préalable. Les ONG couvrent pratiquement tous les secteurs de     la vie sociale (Développement : 564, bienfaisance secours : 433, droits de     l’homme, droits de la femme, droits de l’enfant, droits du consommateur :     109…). Les ONG intervenant dans le domaine des droits de l’homme bénéficient     d’un encouragement particulier. Les autorités tunisiennes s’attellent à     renforcer le partenariat avec l’ensemble des ONG et spécialement avec celles     oeuvrant dans le domaine des droits de l’homme.     28. L’ةtat tunisien est conscient de la nécessité d’établir le meilleur     partenariat possible avec les ONG qu’il aide lorsqu’il y a des difficultés à     surmonter. Ainsi par exemple, s’agissant des difficultés que traverse la     Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), première ligue africaine des     droits de l’Homme et qui constitue pour la Tunisie un acquis national, la     position constante des autorités tunisiennes consiste, dans le respect de     l’indépendance de la Ligue, à lui offrir les chances appropriées pour     surmonter ses difficultés internes. Les autorités encouragent la LTDH à     tenir son congrès dans les meilleurs délais et à se doter de règles de     fonctionnement transparentes de nature à lui permettre un plus grand     rayonnement aux services des droits de l’homme.     29. S’agissant de la coopération avec les ONG internationales, la Tunisie,     tout en leur offrant un cadre légal approprié, agit pour en faire des     partenaires réguliers avec lesquels elle entend développer une coopération     continue. Ainsi, et à titre d’exemples, la Tunisie abrite des sièges ou     sections d’El Taller, Enda, Terre des hommes, Amnesty International,     Handicap International, l’Institut arabe des droits de l’homme, la Ligue     internationale des journalistes pour l’Afrique, le Collectif maghrébinpour     les droits de l’enfant, Fredirich Ebert , Konrad Adenauer …     D’un autre côté, la Tunisie dialogue avec Amnesty International, Human     Rights Watch, l’Organisation Mondiale Contre la Torture, International     Freedom of Expression Exchange, et reste ouverte à dialoguer avec toutes les     ONG actives dans le secteur des droits de l’homme.     10     Deuxième partie- Promotion et protection des droits de l’homme sur le     terrain: Résultats réalisés, défis, contraintes et perspectives d’avenir     A. A. état des droits civils et politiques     A1. Résultats réalisés en matière de consolidation des droits civils et     politiques     30. La Tunisie a accordé une attention accrue à la protection et à la     promotion des droits civils et politiques. Pour ce faire, elle a entrepris     nombre de réformes à l’effet d’aménager le cadre juridique pour la     sauvegarde et la protection de ces droits.     Dans le cadre du suivi des recommandations formulées par le Comité des     Droits de l’Homme à l’issue de l’examen du 4ème rapport périodique de la     Tunisie (CCPR/C/79/Add.43), et outre les réformes constitutionnelles et     législatives ayant pour but la promotion des droits de l’homme et le     renforcement des garanties juridictionnelles et du système judiciaire, qui     ont été sommairement présentées dans les paragraphes 13, 14 et 16 du présent     rapport, il a été procédé à l’introduction d’autres amendements     constitutionnels et législatifs en vue de promouvoir davantage les droits     civils et politiques et les libertés fondamentales.     31. Parmi ces réformes, il ya lieu de citer la loi constitutionnelle en date     du 27 octobre 1997 qui renforce le rôle des partis politiques dans la vie     publique et élargit l’aire de recours au référendum     en ce qui concerne les questions déterminantes pour l’avenir du pays. Les     amendements apportés à l’article 40 de la Constitution ont, de leur côté,     consacré la pluralité des candidatures à la Présidence de la République.     Les amendements au Code électoral introduits par la loi n° 2003-58 du 4 août     2003 ont institué un surcroît de garanties juridiques au bénéfice des     électeurs et instauré le système de révision permanente des listes     électorales, tout en consolidant la transparence de l’opération électorale     danstoutes ses étapes.     32. Le pluralisme démocratique trouve son illustration dans la présence de     six partis politiques à la Chambre des Députés. En outre, il existe dans le     pays au total neuf partis politiques qui exercent leurs droits à     l’organisation d’activités et de réunions, à l’expression de leurs points de     vue et à la publication de leurs propres journaux. Les partis politiques     représentés à la Chambre des députés ont également des représentants au sein     des instances locales, régionales et nationales. Ils ont aussi droit aux     subventions financières de l’ةtat pour le financement de leurs activités et     la diffusion de leurs journaux.     33. Dans le cadre du suivi des recommandations formulées par le même Comité     des Droits de l’Homme (CCPR/C/84/Add.1, para. 18-20), la Tunisie a entrepris     de renforcer la liberté d’opinion et     d’expression à la faveur de plusieurs procédures et mesures au nombre     desquelles les amendements apportés au Code de la Presse, dans le but de     consolider les libertés publiques. Il est à rappeler, à cet     égard, qu’aux termes de la loi organique n°2006-1 du 9 janvier 2006,     modifiant le Code de la presse, notamment son article 3 (dernier     paragraphe), « Ne sont plus soumis du dépôt légal tous les     quotidiens et périodiques, y compris les revues périodiques ».  
    34. Dans le domaine des garanties juridictionnelles et de l’indépendance de     la Justice, le présent rapport se limite à mentionner l’adoption des lois     suivantes :     – La loi n° 1999-90 du 2 août 1999 modifiant et complétant le Code de     procédure pénale et introduisant des garanties supplémentaires aux personnes     privées provisoirement de leur liberté telles que la réduction de la durée     de la garde à vue, l’information des familles des personnes arrêtées,     l’explication des raisons d’arrestation et des motifs légaux, le droit à un     examen médical, la tenue de registres d’arrestation sous le contrôle du     Procureur de la République;     – La loi n° 2000-43 du 17 avril 2000 modifiant et complétant le Code de     procédure pénale, instituant le principe du double degré de juridiction en     matière criminelle;     – La loi n° 2000-77 du 31 juillet 2000 modifiant et complétant le Code de     procédure pénale, instituant le Juge d’exécution des peines;     11     – La loi n° 2001-51 du 3 mai 2001 relative au transfert de la Direction     générale des prisons au Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme;     – La loi n° 2001-52 du 14 mai 2001 relative à l’organisation des prisons qui     est la première de son genre dans l’histoire pénitentiaire à réglementer les     droits et les devoirs respectifs du détenu et de     l’administration pénitentiaire et octroyant au seul conseil de discipline,     où les détenus sont représentés, le pouvoir d’infliger des sanctions     disciplinaires à l’encontre de la personne fautive;     – La loi n° 2002-92 du 29 octobre 2002 modifiant et complétant le Code de     procédure pénale en vue de renforcer les prérogatives du juge d’exécution     des peines en l’habilitant, entre autres, à statuer     sur la libération conditionnelle du condamné faisant l’objet d’une     condamnation à la prison ne dépassant pas 8 mois,     – La loi n° 2002-93 du 29 octobre 2002 modifiant et complétant le Code de     procédure pénale et portant institution de la transaction par médiation en     matière pénale en définissant des alternatives à     l’action pénale afin de consolider l’esprit de concorde entre les citoyens     et de faciliter le règlement amiable des différends ;     – La loi n° 2002-94 du 29 octobre 2002 modifiant et complétant le Code de     procédure pénale et qui dispose que toute personne ayant fait l’objet d’une     détention provisoire ou ayant purgé une peine     de prison et dont l’innocence a été, par la suite, prouvée peut demander à     l’ةtat l’indemnisation du préjudice matériel et moral que lui a causé cette     détention ;     – La loi organique n° 2005- 81 du 4 août 2005, modifiant et complétant la     loi du 14 juillet 1967, relative à l’organisation judiciaire, au Conseil     Supérieur de la Magistrature et au statut particulier de la magistrature ;     – La loi n° 2007-32 du 22 mars 2007 complétant certaines dispositions du     Code de procédure pénale et portant, en substance, obligation aux officiers     de police judiciaire d’informer tout suspect     lors de son audition dans le cadre de l’exécution d’une commission     rogatoire, « de son droit de se faire assister par l’avocat de son choix,     mention en est faite au procès-verbal », avec droit de     communication préalable à l’avocat des actes de la procédure.     35. L’indépendance de la justice est à cet égard, faut-il le rappeler,     garantie par la Constitution, dont l’article 65 dispose expressément que «     L’autorité judiciaire est indépendante; les magistrats ne sont soumis dans     l’exercice de leurs fonctions, qu’à l’autorité de la loi ».     L’indépendance de la justice est, en outre, garantie en application de la     loi en vigueur au niveau de la composition du Conseil supérieur de la     magistrature. Elle l’est également par le pouvoir décisionnel reconnu audit     Conseil, dans la mesure où il n’est pas appelé à émettre de simples avis,     mais à prendre des décisions exécutoires, notamment en matière de     nomination, d’avancement, de mutation et de discipline.     36. Il est à rappeler, par ailleurs, qu’afin de mieux garantir     l’indépendance de l’autorité judiciaire, la loi organique précitée du 4 août     2005 est venue modifier la composition du Conseil     Supérieur de la Magistrature en relevant le nombre de magistrats élus par le     corps selon les rangs. La même loi a renforcé, dans son article 60     (nouveau), les garanties disciplinaires en ouvrant des     voies de recours à l’encontre des décisions disciplinaires.     37. Dans le domaine de la mise en œuvre de la Convention contre la torture     et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée     sans réserves par la Tunisie qui,     de surcroît, a fait les déclarations prévues aux articles 21 et 22 sur la     compétence du Comité contre la torture en matière d’examen de     communications, le gouvernement tunisien oeuvre constamment à     mettre en pratique tous les mécanismes nécessaires à en vue de faire face     aux abus :     – Dans le cadre du suivi des observations finales formulées par le Comité     contre la torture à l’issue de l’examen du deuxième Rapport périodique de la     Tunisie (Voir A/54/44,paras.88-105), où ledit Comité recommande, notamment,     de « Rendre les articles pertinents du Code pénal conformes à la définition     de la torture contenue à l’article premier de la Convention », une loi n°     1999-89 du 2     août 1999 est venue modifier l’article 101 du Code pénal en reprenant mot     par mot la définition de la torture prévue par l’article 1er de ladite     Convention.     12     – Le Gouvernement oeuvre, en même temps, à développer les mécanismes de     contrôle et d’inspection tout en facilitant l’accès à la justice aux     victimes de manière à permettre de constater toute forme d’abus d’autorité,     d’en rassembler les preuves et de présenter leurs auteurs devant les     autorités judiciaires compétentes. Les recours internes à l’encontre des     agents chargés de l’application de la loi qui se rendent coupables de telles     infractions sont, à cet égard, effectifs et efficaces.     38. le présent rapport présente, à titre tout à fait indicatif, des cas de     jugements démontrant que les autorités judiciaires tunisiennes n’hésitent     pas à poursuivre tout abus de pouvoir de la part des     agents d’application de la loi, notamment les actes de violence et de     mauvais traitements dont ils se rendent coupables et à leur infliger des     peines sévères si leur culpabilité est établie:     – Dans son arrêt n° 1120 du 25 janvier 2002, la Cour d’appel de Tunis a     condamné trois agents de l’administration pénitentiaire à 4 ans     d’emprisonnement pour violences sur un détenu ayant occasionné une     incapacité permanente dépassant 20 % et ce, en application des articles 218     et 219 du Code Pénal condamnant, par là même, l’ةtat à verser à la victime     307 mille dinars à titre de réparation.     – Dans son arrêt n° 788 du 2 avril 2002, la Cour d’appel de Tunis a condamné     un agent de police à 15 ans d’emprisonnement pour coups et blessures     volontaires envers une personne ayant entraîné la     mort sans intention de la donner en application de l’article 208 du Code     Pénal.     – Dans son arrêt n° 1546 du 3 avril 2002, la Cour d’appel de Tunis a     condamné un agent de la garde nationale à 16 mois d’emprisonnement pour     violences suivies d’une incapacité permanente     dépassant 20 % en application des articles 218 et 219 du Code Pénal     condamnant, par là même, l’ةtat à verser à la victime 18 mille dinars à     titre de réparation.     – Dans son arrêt n° 2645 du 12 mars 2005, la Cour d’appel de Tunis a     condamné trois agents de police à des peines allant d’un an à 18 mois     d’emprisonnement pour violences commises, par un     fonctionnaire public, lors de l’exercice de ses fonctions en application de     l’article 101 du Code Pénal.     – Dans son arrêt n° 10372 du 2 février 2007, la Cour d’appel de Tunis a     condamné un chef de poste de police à 500 dinars d’amende pour violences     commises par un fonctionnaire public lors de     l’exercice de ses fonctions en application de l’article 101 du Code Pénal.     39. Les poursuites pénales ne préjugent pas, par ailleurs, du droit de     l’Administration d’exercer une action disciplinaire à l’encontre de ses     fonctionnaires en application du principe de la dualité des     fautes pénales et disciplinaires. Les auteurs de tels forfaits sont, à cet     égard, généralement sujets à des mesures disciplinaires de révocation.     Le tableau ci-après dénombre les affaires poursuivies contre des agents de     l’ordre et de l’administration pénitentiaire devant les juridictions     tunisiennes pour la période 2000-2007.     Nature de l’Infraction Nombre d’Affaires     1- Abus d’autorité et abus de pouvoir accompagné de violence 80     2- Usage de violence physique ou verbale par un fonctionnaire public lors de     l’exercice de ses fonctions     107     3- Usage de violence envers un accusé pour     obtenir des aveux 8     4- détention et séquestration arbitraire 2     5- Diverses autres formes d’abus. 8     Total 205     40. Par ailleurs et parmi les dernières initiatives de l’ةtat dans le cadre     de la coopération avec les organisations internationales opérant dans le     domaine des droits de l’homme, il y a lieu de citer     notamment l’accord conclu en avril 2005 entre les autorités tunisiennes et     le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) autorisant celui-ci à     effectuer des visites dans toutes les unités pénitentiaires et les lieux de     garde à vue, de procéder à la constatation des conditions de détention, à     l’audition des     13     détenus qu’il choisit sans présence de représentant de l’administration     concernée et de présenter des observations et des suggestions aux autorités     compétentes. De juin 2005 au 31 décembre 2006, le     CICR a effectué 61 visites à 18 postes de police, à 9 postes de la garde     nationale ainsi qu’aux 28 prisons du pays. Durant ces visites, les délégués     du CICR ont procédé à des milliers d’entretiens sans     témoin. De janvier 2006 à mai 2007, le CICR a mené 32 visites dans les     prisons. La coopération avec le CICR prend également forme dans des     programmes de formation destinés aux magistrats, aux     membres du parquet et aux agents de l’administration pénitentiaire     A2. Progrès réalisés en matière de diffusion de la culture des droits de     l’homme 41. En conformité aux objectifs définis par les instruments     internationaux relatifs aux droits de l’homme, l’éducation en matière de     droits de l’homme, sur la plus vaste échelle possible, a été entamée, en     même temps qu’ont été mis en place les programmes adéquats de révision de     tous les programmes, y compris tous les manuels scolaires sans exception,     aux différents cycles de l’enseignement primaire et secondaire et la     généralisation de l’enseignement des droits de l’homme, sous forme de module     transversal obligatoire, à toutes les licences et maîtrises de     l’enseignement supérieur.     42. Les efforts ont visé, à cet égard, tout particulièrement à purger les     programmes de toutes formes d’embrigadement et à redonner à l’école et aux     différents établissements de l’éducation leur     véritable vocation, celle consistant, aux termes de la loi de 1991 sur le     système éducatif, à : «- Préparer les jeunes à une vie qui ne laisse place à     aucune forme de discrimination ou de ségrégation fondé sur le sexe,     l’origine sociale, la race ou la religion…     – Offrir aux élèves le droit à l’édification de leur personnalité et les     aider à accéder par euxmêmes à la maturité de sorte qu’ils soient élevés     dans les valeurs de la tolérance et de la     modération ».     Ces orientations stratégiques ont été réaffirmées et renforcées en 2002 dans     le cadre de la réforme du système éducatif visant à habiliter l’école à     dispenser une éducation basée sur la promotion des droits de l’homme, le     rejet de la discrimination, de l’extrémisme et de toute forme de fanatisme.     43. Le présent rapport rappelle, à titre d’exemple, que les manuels     tunisiens d’instruction religieuse, notamment ceux destinés aux élèves du     second cycle de l’enseignement secondaire,     mettent en exergue, entre autres, les thèmes suivants : «la nécessité     d’éviter les conflits d’ordre religieux», «le savoir comme rempart contre le     fanatisme», «l’éducation comme facteur de liberté et     d’harmonisation entre religion et modernité», «l’instruction comme l’ennemi     de la dictature», «le siècle des Lumières en Europe», «l’importance de la     concertation, de la tolérance et du dialogue».     44. Ces mêmes orientations sont relayées au niveau de l’enseignement     supérieur où l’enseignement des droits de l’homme, en conformité avec les     textes législatifs tunisiens et les textes     internationaux, constitue, dans le cadre de la mise en place de la nouvelle     réforme LMD (Licence/Maîtrise/Doctorat), un module transversal obligatoire     dans toutes les licences et maîtrises.     45. La diffusion de la culture des droits de l’homme est, en même temps,     intégrée dans les programmes de formation et de recyclage des différents     groupes professionnels, en particulier les juges, les avocats, les     responsables de l’application des lois, le personnel des établissements de     détention, le personnel de santé, y compris les psychologues, les     travailleurs sociaux, etc. Ainsi, deux     arrêtés du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme en date du 26     juin 1993 ont introduit cette matière dans les programmes de formation mis     en oeuvre par l’Institut Supérieur de la Magistrature     en faveur des magistrats en exercice, des auditeurs de justice et des     auxiliaires de justice ayant qualité d’officier public.     D’autres institutions participent à ces programmes, comme le Centre d’études     juridiques et judiciaires (créé en 1992) et l’ةcole nationale des services     pénitentiaires et de rééducation (créée en 1996).     14     46. Dans le cadre de son adhésion aux objectifs de la Décennie des Nations     unies pour l’éducation aux droits de l’homme (1995-2004) et de la mise en     place de la première phase du nouveau programme (2005-2007), le gouvernement     a apporté son appui à l’action des organisations et associations en matière     d’études, de cycles de formation, de séminaires et autres manifestations     visant à faire mieux connaître les valeurs et les règles afférentes aux     droits de l’homme, à les enseigner et à les diffuser sur une large échelle.     A3. Action de la Tunisie dans le domaine de la lutte contre l’incitation à     la haine raciale et religieuse et de la promotion de la tolérance     47. la Contribution de la Tunisie au Rapport du Haut Commissariat pour les     Droits de l’Homme sur la mise en application de la résolution du Conseil des     droits de l’homme sur « l’incitation à la     haine raciale et religieuse et promotion de la tolérance » fait ressortir     les mesures et mécanismes mis en place pour renforcer la place de la Tunisie     comme terre de rencontres, de dialogue, de modération     et de tolérance et comme espace de liberté et de coexistence pacifique entre     les religions. Outre les principes et garanties juridiques aménagés dans la     Constitution et la législation (notamment le Code     pénal, le Code de la presse et les lois garantissant l’exercice des cultes),     plusieurs mécanismes et initiatives ont été mis en place, dont notamment :     le Pacte de la tolérance de Carthage (1995), l’Appel de la Tunisie pour le     dialogue entre les civilisations (2001), la Chaire BEN ALI pour le dialogue     des civilisations et des religions (2001), le Prix mondial du Président de     la République pour     les études islamiques (2002), le Forum de Tunis pour la paix (2003), le     Centre de recherches et des études pour le dialogue entre les civilisations     et les religions comparées et la Déclaration de Tunis     pour l’alliance entre les civilisations.     B. état des droits des femmes     48. Le Code du statut personnel adopté le 13 août 1956 a     marqué une rupture totale avec un passé caractérisé par le refus de     reconnaissance de la dignité de la femme. Il a constitué un instrument     de libération par l’abolition, notamment, de la polygamie et de la     répudiation et par le rejet des usages et coutumes qui ont réduit la     condition de la femme à une condition infrahumaine.     49. Ce processus continue par d’autres réformes dont notamment celle     introduites par la loi n°93-74 du 12 Juillet 1993 modifiant et complétant le     Code du Statut Personnel, qui a permis     d’associer la mère à l’exercice de la tutelle sur les enfants, ce qui     constitue un autre acquis de la Tunisie dans la voie de l’égalité entre les     deux sexes et de l’élimination de toutes les formes de     discrimination à l’égard des femmes..     La même loi du 12 Juillet 1993 a porté création d’un « Fonds de garantie de     la pension alimentaire et de la rente de divorce ». En prenant l’initiative     de créer ce fonds de garantie, la Tunisie se place, en même temps, à     l’avant-garde des ةtats qui ont vite fait de donner effet aux dispositions     de la Convention des droits de l’enfant, notamment son article 27,     paragraphe 4.     50. Dans ses observations finales formulées à l’issue de l’examen des 3ème     et 4ème Rapports périodiques combinés de la Tunisie, le Comité sur     l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes a     noté avec satisfaction l’évolution des droits de la femme en matière de     statut personnel et dans les autres aspects de la vie sociale et politique     du pays (Voir CEDAW/C/TUN/3-4, 2002, Paras. 183-187).     51. Malgré les discours véhiculés par des mouvements rétrogrades internes et     externes, la Tunisie entend persévérer dans la voie de la promotion des     droits des femmes, ainsi placés au coeur     du développement durable et témoignant d’une volonté politique renouvelée au     plus haut sommet de l’ةtat. Le présent rapport met l’accent, à titre     d’exemple, sur la percée des effectifs féminins et leur     intégration dans le domaine de l’éducation, et ce tant au niveau de l’accès     au système de l’éducation qu’à celui de son rendement. Les écarts entre     filles et garçons sont totalement résorbés et on assiste     même à une avancée plus grande chez les filles, notamment au niveau du taux     de réussite et de promotion dans l’enseignement primaire et dans bien des     filières de l’enseignement secondaire et supérieur, ainsi qu’au niveau du     taux d’abandon scolaire. Ainsi, pour l’année scolaire et universitaire     15     2006-2007, le taux des filles est de 55% à l’enseignement secondaire et de     59% à l’enseignement     supérieur.     52. Les mêmes tendances sont relevées dans les domaines de la santé, de la     lutte contre la pauvreté et de l’emploi. De plus en plus affranchies d’une     fécondité non maîtrisée, les populations     féminines représentent, aujourd’hui, 25% de la population active, atteignant     plus de 33% pour les franges d’âges allant jusqu’à 29 ans.     – Le nombre des femmes représente aujourd’hui 43% des travailleurs dans les     activités manufacturières, 32% des activités agricoles et pêches, 34% des     journalistes, 29% des juges, 31% des     avocats, 60% des médecins, 72 % des pharmaciens, 52% des enseignants des     l’école de base, 48% des professeurs du lycée et 40% des enseignants     universitaires.     – Le nombre des femmes dans de hauts postes de responsabilité et de prise de     décisions ne cesse d’augmenter, attestant d’une percée progressive des     femmes. Leur nombre représente : 15% des     membres du gouvernement, 20% de postes diplomatiques, 22, 7% des députés (il     était de 11,5% en 1997), 25% des membres du Conseil constitutionnel, 19% des     membres de la chambre des     conseillers, 27% des conseils municipaux et 32% des membres des conseils     régionaux.     C. ةtat des droits économiques, sociaux et     culturels     53. La Tunisie est, depuis bien des années, très largement     reconnue, selon les classements des institutions et organismes financiers     internationaux, tels le FMI et le Forum Economique Mondial     (Davos), comme un des pays dits émergeants. Mais elle est reconnue, surtout,     comme un pays modèle en matière de réalisation progressive de l’ensemble des     droits économiques, sociaux et culturels.     54. Le Rapport du PNUD sur la pauvreté (1998) en faisait, déjà, une bonne     synthèse en réservant un paragraphe à l’expérience tunisienne intitulé « La     Tunisie : une longue histoire de     réussites ».     Plus récemment, le « Draft Country Programme Document for the Republic of     Tunisia », publié par le Bureau exécutif du PNUD à sa session tenue les     12-23 juin 2006 au siège des Nations-Unies à     Genève (DP/CP/ /1), relève dès son premier paragraphe ce qui suit :     – « Pays à revenu intermédiaire d’environ 9,9 millions d’habitants, la     Tunisie demeure l’un des pays les plus compétitifs du continent africain,     avec un taux de croissance moyen maintenu à 5%     entre 1997 et 2005 en dépit d’une conjoncture changeante… » ;     – « Les agrégats nationaux montrent que le pays devrait atteindre ou     dépasser les cibles définies au niveau mondial pour l’atteinte des Objectifs     du Millénaire pour le développement d’ici l’échéance de 2015… » ;     – « Le taux de pauvreté a connu une réduction particulièrement importante     depuis l’indépendance. ةvalué à encore 6,7% en 1990, il est estimé à 3,9% en     2005 et devrait se situer en deçà du seuil de 2% en 2015 » ;     – « L’éducation primaire pour tous les enfants est en passe de devenir     réalité, alors même que l’objectif d’élimination des disparités entre les     sexes à tous les niveaux est atteint depuis 2000, les     filles représentant plus de la majorité des cohortes aux niveaux secondaire     et supérieur » ;     – « Les investissements effectués par l’ةtat en matière sociale ont été en     augmentation constante et, entre 1996 et 2005, le montant des transferts     sociaux a doublé, se traduisant par un revenu mensuel additionnel par     famille équivalent à 275 dinars » ;     – « Par ailleurs, la Tunisie a intégré depuis plusieurs années les principes     du développement durable, produisant dès 1995 son Agenda 21 National et     poursuivant son essor socio-économique     tout en visant à préserver ses ressources naturelles et à assurer l’accès     aux services environnementaux de base pour l’ensemble de sa population ».     55. Les indicateurs du développement humain pour l’année 2007 donnent la     mesure de     l’engagement de l’ةtat en ce domaine:     – Augmentation du revenu national par tête d’habitant de 927 dinars en 1984     à 1772 dinars en     1994, 2426 dinars en 1998, pour atteindre 4389 Dinars tunisiens en 2007     (environ 3600 § US).     16     – Réduction subséquente du taux de la pauvreté de 22% en 1975 à 6,7% en     1990, à 6,2% en 1995, à 4,2% en 2000 et à 3,8% en 2007.     – Consolidation de la place de la classe moyenne à 81% de la société     – Révision annuelle du salaire interprofessionnel garanti (SMIG) et du     salaire minimum agricole garanti (SMAG) qui ont été relevés respectivement     de 95% et de 102% depuis 1990.     – Amélioration du pourcentage des familles tunisiennes propriétaires de leur     logement, atteignant 77,4%.     – Réduction du taux de mortalité des nourrissons et du taux de mortalité des     enfants de moins de 5 ans (TMM5) lequel est passé de 51,4 cas pour 1000     naissances nouvelles en 1984, à 31,8 cas pour     1000 naissances nouvelles en 1994, à 24,26 pour 1000 naissances nouvelles en     1998 et à 20 cas pour 1000 naissances nouvelles en 2006, ce qui constitue un     grand pas en vue d’atteindre l’objectif     stratégique, consistant à réduire ce taux et à le ramener à 15 au plus à la     fin de l’année 2009.     – Amélioration accrue de la moyenne d’espérance de vie à la naissance     estimée à 73,2 ans (contre 67 ans en 1987).     – ةvolution du taux de couverture sociale de 54,6% en 1987 à près de 92% en     2007. Ce taux devrait atteindre 95% en 2009, alors que le 11ème plan de     développement prévoit que ce taux serait     de l’ordre de 97% en 2011.     56. Le présent rapport présente quelques orientations majeures et axes     prioritaires de la politique menée par la Tunisie dans le cadre de sa     politique de développement durable visant, notamment, à consolider     l’ensemble des droits économiques, sociaux et culturels.     i) Promouvoir le droit au travail et protéger l’homme dans le travail     57. La Tunisie, qui consacre près de 20% du PIB à la politique sociale, a     intégré, petit à petit, l’ensemble des dispositions du Pacte international     relatif aux droits économiques, sociaux et     culturels, en même temps que les normes internationales du travail.     Cinquante huit (58) conventions  internationales du travail sont, à ce jour,     ratifiées par la Tunisie, comprenant notamment les huit     conventions se rapportant aux principes et droits fondamentaux de l’homme au     travail, y compris la Convention n° 87 « sur la liberté syndicale et la     protection du droit syndical » et la Convention n°98     « sur le droit de d’organisation et de négociation collective ».     58. Dans le cadre du suivi des observations finales du Comité des droits     économiques, sociaux et culturels formulées à l’issue de l’examen du     deuxième rapport périodique de la Tunisie où ledit     Comité « recommande à l’ةtat partie de continuer à se préoccuper du problème     du chômage, en particulier du chômage à long terme…(et) l’encourage, à     l’occasion du réexamen de ses programmes     de formation professionnelle ou de la création de nouveaux établissements     d’enseignement supérieur, à tenir compte des besoins de l’économie de     manière à tirer le meilleur parti des possibilités d’emploi     des diplômés… » (E/C.12/1/Add.36, Para. 14 et 25), plusieurs programmes et     mesures sont, effectivement, mis en oeuvre par l’ةtat aux fins de favoriser     une politique volontariste, cohérente et     dynamique et de satisfaire à la réalisation du droit au travail et à la     formation professionnelle pour le maximum de jeunes en quête d’emploi. Parmi     ces programmes, il y a lieu de citer, tout     particulièrement, le Fonds National de l’Emploi 21-21, créé par la loi de     finances n° 101 du 31 décembre 1999 ayant pour objectif la stimulation de     l’emploi durable (salarié ou indépendant) et     notamment celui des jeunes avec possibilité de complément de formation.     Depuis l’entrée en activité du Fonds 21-21 et jusqu’à la fin décembre 2007,     les interventions ont bénéficié à un total de 771.271     personnes.     ii) Promouvoir la solidarité nationale et     éradiquer la pauvreté     59. La Tunisie s’est toujours attachée en priorité à     éradiquer le phénomène de la pauvreté en adoptant une démarche intégrée à     deux dimensions : un traitement économique prioritaire qui assure     un niveau de croissance à même de favoriser l’intégration des populations     vulnérables dans le circuit productif et un traitement social accompagnateur     permettant au noyau dur de la pauvreté de     bénéficier d’une protection sociale et sanitaire et d’une assistance     particulière. Cette politique a permis de faire reculer le taux de pauvreté     et de le ramener à 3,8% en 2007, ce qui constitue le noyau     17     dur des pauvres profitant d’une assistance directe de l’ةtat (et qui     bénéficient de l’allocation du Programme National d’Aide aux Familles     Nécessiteuses soit 121.748 personnes en 2007). Par     ailleurs, les catégories vulnérables bénéficient également de soins gratuits     (171.135 personnes en 2007) et de soins à tarifs réduits (548.000     bénéficiaires à revenu limité et non assujettis à la sécurité     sociale).     60. Le présent rapport rappelle, également, l’action du Fonds de Solidarité     Nationale 26-26 , créé en 1993, qui s’emploie à promouvoir les zones et les     espaces ne pouvant bénéficier directement     de l’oeuvre des réformes économiques et permettre ainsi à leurs habitants de     disposer des équipements collectifs de base tels que le logement décent,     l’infrastructure sanitaire et éducative, les voies de     communication, l’électricité et l’eau potable, ainsi que l’aménagement     d’espaces de loisirs polyvalents et la création de sources de revenus.     Les projets réalisés par le Fonds de Solidarité Nationale ont représenté un     instrument de promotion des populations des zones d’ombre et des indicateurs     de développement humain dans ces     régions. Les interventions ont intéressé au cours de la période 1993-2007     plus de 255.000 familles (soit plus de 1,3 Million d’habitants) et ce dans     1800 localités pour un montant global de 857,338     Millions de Dinars.     61. D’autres mécanismes concourent au système national de solidarité parmi     lesquels on citera en particulier la Banque Tunisienne de Solidarité (créée     en 1997 et qui a accordé à ce jour 93.727     crédits) et le système de microcrédits, mis en place en 1999, et qui a     accordé jusqu’à la fin du mois de septembre 2007 plus de 269.000 crédits.     62. La mobilisation de la Tunisie autour du thème de la solidarité l’a     amenée, en même temps, à poursuivre son action sur le plan international, ce     qui s’est traduit par l’adoption par la 57ème session     l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution portant création du     Fonds international de solidarité (A/RES.57/265) qu’il est temps de mettre     en oeuvre.     iii) Garantir le droit de chacun de bénéficier du meilleur état de santé     possible     63. La Tunisie a constamment oeuvré en vue de garantir, conformément aux     objectifs définis dès la Constitution de 1959 et aux engagements souscrits     au titre du Pacte international relatif aux     droits économiques, sociaux et culturels le droit de chacun de bénéficier du     meilleur état de santé possible.     Outre les indicateurs ci-dessus présentés, les quelques données suivantes     donnent la mesure de l’engagement de l’ةtat en ce domaine :     – Les dépenses globales de santé représentent aujourd’hui environ 6 % du     Produit Intérieur Brut et 7,5 % du budget de l’ةtat est destiné aux dépenses     publiques de santé.     – Conservation du taux de vaccination des enfants au niveau national avec un     taux dépassant 95 % pour tous les vaccins et réduction au plus faible degré     des disparités entre les régions urbaines et     les régions rurales, avec un taux dépassant 90% dans tous les gouvernorats     pour la troisième prise du tétanos, le vaccin contre la polio, la troisième     prise du vaccin contre l’hépatite B et la première prise     du vaccin contre la rougeole.     – Tous ces efforts ont permis d’améliorer l’accessibilité de la population     aux soins à tous les niveaux et le secteur de santé offre aujourd’hui 2 lits     pour 1.000 habitants, un médecin pour 900     habitants, un centre de santé de base pour 4800 habitants et plus que 90 %     de la population se trouve à moins de 05 km d’un service de santé.     – Le démarrage d’une mise à niveau des hôpitaux régionaux depuis 1999 a     permis d’améliorer les conditions de travail et la prise en charge des     usagers à travers l’élargissement de la gamme des     soins spécialisés, le renforcement de ces structures en ressources humaines     spécialisées et en moyens de diagnostic et de traitement nécessaires et la     modernisation de leurs structures de gestion.     – Le développement de la production locale des médicaments sur le plan     quantitatif et qualitatif ce qui a permis de couvrir 45 % des besoins     nationaux en médicaments contre 7 % seulement en     1987.     18     64. La santé familiale et de reproduction est, en outre, une constante de la     politique tunisienne de développement. La politique mise en place a permis,     à cet égard, d’atteindre une prévalence     contraceptive d’environ 60,2 % chez les femmes en âge de procréation et un     taux de natalité de 17,1 pour mille. Le taux d’accroissement naturel est     actuellement de 1,15 % contre 2, 86 % en 1956 et     l’indice synthétique de fécondité est actuellement de 2,04 contre 7,2 en     1966.     65. La prévention contre les maladies transmissibles bénéficie, en outre,     d’une priorité en Tunisie. La loi n° 92-71 du 27 juillet 1992, relative aux     maladies transmissibles et la loi n° 2007-12     du 12 février 2007 constituent le cadre juridique de prévention et de     protection des personnes atteintes de certaines maladies comme le VIH/SIDA     contre toute discrimination.     iv) Promouvoir le système éducatif dans son ensemble     68. Obligatoire, générale et gratuite, La politique éducationnelle de la     Tunisie a permis d’atteindre les résultats suivants :     – Amélioration accrue du taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans se     situant à un niveau     supérieur à 99%, taux enregistré depuis l’année scolaire 1997-1998- et pour     la frange d’âge 6-11 ans, par un taux ayant atteint 97.1 %. Quand aux     franges d’âge 6-16 ans et 12- 18 ans, le taux a atteint en     2005-2006, respectivement, 90.3 % (6-16 ans) et 75.1 % (12-18 ans), avec une     égalité des chances évidente entre les garçons et les filles.     – Poursuite des tendances à l’amélioration du taux de réussite et de recul     du taux d’échec et d’abandon scolaires pour le premier cycle de     l’enseignement de base, et ce, comme résultat des     réformes pédagogiques et réglementaires introduites et des mesures prises en     vue de prémunir les enfants de l’échec scolaire et l’abandon précoce de     l’école; ainsi que de la généralisation de l’approche     par compétences, de l’introduction du système de cycles, de la fourniture     des moyens nécessaires à l’enseignement et de l’amélioration des conditions     d’enseignement.     – Amélioration des équipements de base, du taux de fourniture d’écoles en     eau potable et en électricité atteignant respectivement 88.1 % et 99.5 % en     2005-2006, avec encore des disparités entre     les zones urbaines (respectivement 99.5 % et 100.O %) et les zones rurales     (respectivement 80.6 % et 99.1).     – Poursuite de la modernisation du système scolaire et de son adaptation aux     changements technologiques et ce, par l’équipement de 1000 nouvelles écoles     d’ordinateurs et leur connexion à Internet, atteignant ainsi un taux de     couverture de 50.5 % de l’ensemble des écoles primaires.     – Renforcement du programme de l’action sociale par le moyen des cellules     sociales dans les écoles primaires et les lycées qui ont atteint 2025     cellules en 2006.     v) Assurer l’égalité des chances et la pleine participation des personnes     handicapées 69. Le droit des personnes handicapées à la pleine participation     à tous les aspects de la vie sociale et économique est une donnée constante     de la politique tunisienne et témoigne d’une meilleure prise de conscience     collective quant aux difficultés de leur insertion égale aux différents     aspects de la vie citoyenne. En témoigne l’augmentation du taux de     couverture des régions par les associations à caractère social travaillant     avec et pour les personnes handicapées à 67%. Le cadre juridique concernant     les personnes handicapées a été, à cet égard, revu et amélioré lors de la     promulgation de la loi d’orientation n° 2005-83 du 15 août 2005 relative à     la promotion et à la protection des personnes handicapées.     7O. Des programmes nationaux d’envergure sont, à cet effet, mis en oeuvre     visant à promouvoir l’égalité de chances. Ainsi et dans le cadre du     « Programme d’insertion des enfants handicapés dans     les écoles primaires », les résultats suivants ont été enregistrés:     – Augmentation du nombre d’élèves handicapés normalement intégrés dans les     écoles ordinaires, atteignant 4060 élèves répartis comme suit: 3141 au     premier cycle de l’enseignement de base, 478 au deuxième cycle de     l’enseignement de base et 441 dans l’enseignement secondaire.     – Extension de la carte des écoles d’intégration, ce qui porte à 217 le     nombre total de ces écoles à l’ouverture de l’année scolaire 2006-2007,     implantées dans tous les gouvernorats et accueillant     environ 990 élèves handicapés ayant des besoins de services d’aides et     d’accompagnement.     19     – Consolidation du programme d’intégration scolaire des personnes     handicapées par la généralisation de la classe préparatoire dans toutes les     écoles inclusives, le développement du réseau des établissements scolaires     inclusifs et l’exploitation de l’école virtuelle en leur faveur.     – Augmentation du nombre de classes d’années préparatoires atteignant 82     classes au cours de l’année scolaire 2006-2007.     – Augmentation du nombre de centres spécialisés et d’habilitation des     handicapés atteignant 247 centres, avec une amélioration qualitative au     niveau de l’infrastructure, des équipements et des     moyens pédagogiques dans le cadre des trois programmes présidentiels de mise     à niveau des centres d’éducation spécialisée et pour lesquels les budgets     alloués ont atteint 15.6 millions de dinars et ce, en     application de contrats programmes conclus annuellement entre le Ministère     des affaires sociales, de la solidarité et des tunisiens à l’étranger et les     associations de protection des handicapés.     71. Les mêmes tendances sont enregistrées dans le domaine de la formation     professionnelle et de l’emploi, ainsi qu’en matière d’accès des personnes     handicapées aux micro- crédits. Il est à noter,     à cet égard, qu’en application de l’article 35 de la loi n°2005-83 du 15     août 2005, relative à la promotion et à la protection des personnes     handicapées, l’ةtat prend en charge les contributions de la     personne handicapée qui s’installe à son propre compte pendant une année     renouvelable, une fois.     vi) Assurer le droit de chacun à un logement convenable et rendre nos villes     plus vivables     72. La population tunisienne est aujourd’hui essentiellement citadine. Des     programmes majeurs sont menés en vue de promouvoir le droit de chacun à un     logement convenable grâce, notamment, à     une politique de subvention du crédit pour la construction de logements     sociaux pouvant atteindre jusqu’à 80% du coût du logement et une politique     d’aide à l’auto construction dans le cadre de projets     spécifiques dont le Programme national de résomption des logements     rudimentaires. Aujourd’hui,     77,4% des familles tunisiennes sont propriétaires de leur logement.     73. Rendre nos villes plus vivables est, en même temps, l’une des stratégies     majeures mises en place dans le cadre de la politique nationale de     l’environnement donnant priorité à la préservation de     l’équilibre entre l’extension urbaine, l’exercice des activités économiques     et la protection des éléments et sites naturels. L’ةtat s’y est employé en     mettant en oeuvre une stratégie de développement     urbain visant un encadrement des espaces habitables et participant ainsi à     donner aux extensions urbaines un visage humain.     La politique tunisienne s’inscrit vise, en même temps, à assurer     l’intégration continue de zones entières et leurs populations – y compris     certains quartiers à forte densité de construction anarchiqueà     tous les aspects de la vie économique et sociale et ce, en les dotant de     toutes les infrastructures nécessaires – y compris, notamment, la connexion     aux réseaux d’eau potable et d’électrification où les     taux atteignent respectivement 94% et 98,9% – et de tous les services     publics de transport, de santé, d’éducation, de culture et de loisirs, ainsi     que de tous les services sociaux.     D. Recommandations des acteurs de la société civile     74. Les consultations de grande envergure avec les parties prenantes au     niveau national en vue de la préparation du présent rapport ont concerné un     grand nombre d’organismes et d’ONG     nationaux. Elles ont permis de mettre en exergue la nécessité d’aller de     l’avant en vue de consolider les acquis. Les principales recommandations     suivantes ont été formulés :     – La consolidation et le développement du pluralisme et de la participation     de tous les citoyens à une vie publique pacifique, ainsi que leur     contribution à la promotion et à la protection des droits de     l’homme dans leur acception universelle, globale, complémentaire et     interdépendante ;     – L’abolition de la peine de mort ;     – L’accroissement des garanties juridictionnelles de manière à renforcer     l’indépendance de la magistrature ;     – L’amélioration du statut professionnel et social des magistrats et des     avocats ;     – L’amendement de la loi sur les associations en vue de promouvoir davantage     la liberté d’association;     – L’octroi d’un financement annuel pour toutes les ONG ;     20     – La reconnaissance du droit des associations d’ester en justice pour la     défense de la cause pour laquelle elles ont été créées ;     – La consolidation des courants éclairés et modernistes ;     – L’approfondissement de l’exercice du droit de réunion pacifique ;     – La révision du Code de la presse en vue de renforcer la liberté de la     presse et d’assurer un meilleur accès aux moyens audiovisuels publics;     – L’aide accrue à la réinsertion des anciens prisonniers ;     – La promotion continue des droits des femmes et la levée de certaines     discriminations persistantes, en matière de réserves à la Convention sur     l’élimination de toutes les formes de     discrimination à l’égard des femmes, de reconnaissance de l’égalité des     droits successoraux, de renforcement du dispositif législatif concernant     l’attribution égale par la mère de sa nationalité à ses     enfants, de renforcement du dispositif légal en vue de la répression     générale de la violence à l’égard des femmes et sa reconnaissance légale     comme constituant une atteinte aux droits de l’homme, de promotion accrue de     la condition de la femme rurale et de ses droits à l’égalité des chances en     matière économique et sociale ;     – la consolidation accrue des droits des travailleurs et de la négociation     collective ;     – La levée des obstacles à une meilleure intégration des personnes     handicapées à tous les aspects de la vie économique et sociale.     75. La Tunisie accueille avec intérêt et attention l’ensemble des     préoccupations ainsi formulées par les acteurs du dialogue national engagés     sur la voie permettant de donner davantage d’impulsion à     l’ensemble des acquis républicains, en matière de développement de l’ةtat de     droit, d’enracinement de l’idéal démocratique et de participation de tous     les citoyens, y compris les jeunes, à la définition     des politiques et à leur exécution, dans le cadre d’un modèle de     développement permettant à la société de se prendre progressivement en     charge.     E. Perspectives d’avenir     76. La Tunisie continuera résolument à mener, conformément à ses choix de     civilisation fondés sur la dignité de l’homme, la liberté, la tolérance et     aux constantes de sa politique de développement durable, une politique     active et soutenue en matière de promotion et de protection de tous les     droits de l’homme et ce, aux divers échelons national, régional et     international.     77. Dans le domaine des droits civils et politiques, le présent rapport met     en exergue, à cet égard, les nouvelles perspectives annoncées par le Chef de     l’ةtat le 7 novembre 2007, à savoir     notamment:     – Renforcer le taux de présence de la femme sur les listes que les partis     politiques présenteront aux élections législatives et municipales.     – Doubler le montant de la subvention fixe réservée au financement des     partis représentés à la Chambre des Députés, pour les aider à renforcer leur     rôle et à développer leurs activités.     – Augmenter la subvention réservée à leurs journaux, pour les aider à mieux     diffuser et faire connaître leurs programmes et leurs opinions.     – Abaisser de vingt ans à dix-huit ans l’âge minimum pour être électeur,     afin de permettre à la jeunesse tunisienne de prendre part, sur la plus     grande échelle, aux élections.     – Réviser le Code électoral, de manière à augmenter le nombre des sièges à     pourvoir au niveau national lors de l’élection des membres de la Chambre des     Députés, pour le porter à 25%, de manière à ce qu’aucun parti ne puisse,     quel que soit le nombre de suffrages dont il a pu bénéficier, disposer de     plus de 75% des sièges.     – Renforcer la présence des diverses sensibilités politiques dans la liste     des personnalités et compétences nationales appartenant à la Chambre des     Conseillers, de même que dans la liste des     personnalités et compétences nationales faisant partie du Conseil économique     et social.     – Réviser les textes organisant les conseils consultatifs supérieurs, de     manière à permettre aux partis politiques représentés à la Chambre des     Députés d’être représentés dans tous ces conseils.     21     – Apporter un amendement au Code électoral en vue d’abaisser le plafond     relatif au nombre de sièges qu’une même liste peut avoir, de manière à ce     qu’aucune liste ne puisse obtenir plus de 75%     des sièges à pourvoir dans les conseils municipaux, quel que soit le nombre     de voix obtenues. 78. Dans le domaine judiciaire, un ensemble de décisions     ont été également annoncées, dont:     – La promotion du système pénal, de manière à élargir le champ de la peine     de substitution à l’emprisonnement.     – La préparation d’un projet de loi révisant les conditions de la     réhabilitation, en réduisant les délais requis pour l’obtention de la     décision de réhabilitation ou de réhabilitation de droit.     – La création d’un système informatique évolué assurant la liaison entre les     tribunaux, les     recettes des finances et le service du registre judiciaire, de manière à     assurer, dans de brefs délais, la mise à jour du bulletin des antécédents     judiciaires, et à permettre d’obtenir la réhabilitation, dès le     moment où les demandeurs remplissent les conditions légales, afin de     permettre à tous ceux qui ont eu à trébucher d’avoir la possibilité     d’obtenir plus facilement un emploi et de leur éviter de retomber     dans la délinquance.     – L’élaboration d’un projet de loi portant création d’espaces spéciaux pour     la protection et l’hébergement de la mère emprisonnée se trouvant en période     de grossesse ou d’allaitement.     79. Concernant les médias, les mesures annoncées devraient, entre autres,     réaliser ce qui suit :     – La multiplication des espaces de dialogue dans les canaux de télévision et     le renforcement de la présence des partis d’opposition dans les dossiers et     débats portant sur les problèmes nationaux et     les développements nouveaux au niveau international.     – La dotation du Conseil supérieur de la communication de la personnalité     morale et de l’autonomie financière et le renforcement des attributions de     ce conseil de telle sorte qu’il puisse assurer le suivi du rendement des     institutions médiatiques et, tout particulièrement, des institutions     audiovisuelles, d’évaluer leurs programmes et leurs contenus, et de     présenter les propositions et approches pour les promouvoir.     F. Défis et contraintes     80. La Tunisie est résolument engagée sur la voie de la     promotion et de la protection de tous les droits de l’homme tout en étant     consciente que les progrès réalisés appellent à être davantage     consolidés dans le cadre d’une dynamique continue, celle qui procède d’un     équilibre constant entre deux préoccupations divergentes :     – D’un côté, la volonté politique et l’engagement résolu de l’ةtat et de     toutes les composantes de la société civile à conjuguer leurs efforts en vue     de maintenir et de renforcer davantage l’ensemble     des acquis réalisés dans la mise en œuvre de tous les droits de l’homme dans     le cadre d’une approche globale les reconnaissant comme étant tout autant     universels, complémentaires, interdépendants que intimement liés.     La Tunisie assure qu’elle est engagée sur cette voie. D’abord, par le rejet     de tout sentiment d’autosatisfaction car, dans ce domaine, rien n’est     définitivement acquis. Les efforts de l’ةtat sont-ils, dès lors, orientés     vers la promotion de la culture et de la pédagogie des droits de l’homme,     sur la plus vaste échelle, et des valeurs universelles qui les sous-tendent.     – De l’autre côté, les défis réels liés aux menaces majeures que fait peser     la montée de toutes les formes de terrorisme, d’extrémisme, de fanatisme,     d’intolérance, de racisme, de xénophobie et de     diffamation des religions, qui jugulent les efforts de l’ةtat et de la     communauté internationale tout entière en matière de promotion et de     protection de tous les droits de l’homme.     81. Terrorisme : la Tunisie souligne, également, la menace réelle que fait     peser le terrorisme sur la stabilité des ةtats et la sécurité des     populations. La Tunisie rappelle à cet égard qu’elle a été,     elle-même, cible du terrorisme. Des citoyens ont été attaqués au vitriol en     raison de leur refus de l’obscurantisme. A La Ghriba, la plus ancienne     synagogue d’Afrique, située à l’île de Djerba, des     citoyens juifs exerçant paisiblement leur culte ainsi que des touristes ont     été attaqués à la voiture piégée. Certains d’entre eux ont été brulés vifs.     On a décompté des dizaines entre morts et blessés.     22     Le terrorisme a également frappé en décembre 2006 et janvier 2007 à Soliman     -qui se trouve à 30 kilomètres au sud de Tunis-, dans le cadre d’un plan     préparé par Al-Qaïda du Maghreb et qui visait à terroriser la population et     à semer le chaos dans le pays.     82. Tout en exprimant sa fierté d’avoir su faire face à ces activités     terroristes, la Tunisie réitère son appel à une conjugaison accrue des     efforts de toute la communauté internationale et une     implication active de tous ses acteurs, y compris le Conseil des droits de     l’homme, en vue d’inscrire à leur ordre de priorités le terrorisme et de le     placer au devant de leurs plans d’action de façon à définir, dans le respect     des principes fondamentaux des droits de l’homme, une approche systématique     et concertée permettant une meilleure prévention des risques encourus, une     plus grande mobilisation des moyens et une coordination efficiente des     différents mécanismes d’intervention aux divers échelons, national, régional     et international.     83. Extrémisme : la Tunisie souhaiterait attirer l’attention, en outre, sur     la menace tout autant réelle que fait peser l’extrémisme, et notamment     l’extrémisme religieux, qui constitue, aux termes du     Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou de     conviction, « une insulte à l’intelligence de l’homme et à la sagesse de     Dieu » et « une négation totale de tous les droits de     l’homme », ainsi qu’il vient d’être affirmé par le Comité des droits de     l’homme en octobre 2007. Il est essentiel que la communauté internationale     réagisse à cette menace commune et prenne     les mesures appropriées pour que prévalent, en toute circonstance, la     tolérance et le dialogue des civilisations, dont celui des religions. Au     choc des cultures auquel certains appellent, de manière     implicite ou explicite, doivent être fermement opposés le dialogue, la     diversité et l’harmonie des cultures.     84. Dérives médiatiques : la Tunisie souhaiterait attirer l’attention, au     surplus, sur les dérives de certains moyens de communication satellitaires     et électroniques diffusant un discours de haine et     d’intolérance, de racisme, de fanatisme et de diffamation des religions.     85. Effets pervers de la mondialisation : malgré les acquis économiques et     sociaux indiqués     dans le présent rapport, notamment en matière d’éradication progressive de     la pauvreté, la Tunisie souhaiterait, enfin, attirer l’attention sur les     effets pervers de la mondialisation de l’économie     consistant, notamment, en risques d’accroissement de la pauvreté et des     difficultés sociales, dont le chômage en particulier. Comme elle     souhaiterait dénoncer l’exploitation des droits de l’homme à des     fins économiques, alors que les droits de l’homme devraient être entendus     comme une cause en soi répugnant à toute forme d’instrumentalisation et     appelant à favoriser, grâce à un partenariat     économique accentué, un libre partenariat au service des droits de l’homme     impliquant une adhésion     plus forte des populations visées pour qui l’ouverture des marchés devrait     signifier quelque chose de tangible et de substantiel et entraîner une     amélioration de leurs conditions de vie.     86. Au total, la Tunisie autant que les autres ةtats et la communauté     internationale dans son ensemble, est interpellée par les défis majeurs que     sont le terrorisme, l’extrémisme, les dérives     médiatiques et le risque de pauvreté accrue en raison des effets pervers de     la mondialisation de l’économie. Il est urgent de relever ces défis aux     droits de l’homme. La responsabilité en incombe à     tous. Il est temps que s’exprime, de manière effective, la solidarité de la     communauté internationale.     (Source : le site du Conseil des Droits de     l’Homme », visité le 28 février 2008)     Lien :          http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session1/TN/TUN_TUN_UPR_S1_2008_Tunisia_uprsubmission.pdf
 
 
         • «La Tunisie offre un climat favorable aux investissements et aux affaires…     et continue de jouer un rôle historique dans le processus de paix au     Proche-Orient»     Après avoir rappelé que sa visite dans les trois pays maghrébins,     c’est-à-dire le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, lui a permis d’évoquer     toutes les questions d’intérêt commun et de mieux expliquer la politique     étrangère des USA dans la région, M. David Welch, sous-secrétaire d’Etat     américain chargé du Moyen-Orient, a tenu à souligner hier soir, à l’adresse     des journalistes, à l’ambassade des USA à Tunis, la nécessité et     l’importance du dialogue «pour tenter même de comprendre pourquoi nous     sommes en désaccord».     Interrogé par La Presse sur les relations tuniso-américaines et le modèle de     développement tunisien, M. Welch s’est félicité des bonnes relations que les     deux pays tiennent à préserver et à renforcer dans l’intérêt des deux     peuples amis.     Il a ajouté que les Etats-Unis souhaitent consolider leurs investissements     en Tunisie dans le cadre de l’accord de libre-échange, d’autant plus que «la     Tunisie offre un environnement favorable aux investissements et aux     affaires. En me déplaçant à Tunis, j’ai remarqué plusieurs chantiers. Je     crois que la Tunisie a su attirer les investisseurs de la région grâce au     climat d’ouverture favorable aux investissements et grâce au génie et à     l’intelligence de son peuple. Tant sur le plan économique, social que dans     d’autres aspects, la Tunisie est un modèle pour la région, et même au-delà»,     a-t-il affirmé.     Concernant la situation dans les territoires occupés, M. Welch a rappelé     l’engagement du Président Bush pour la création d’un Etat palestinien à côté     de l’Etat israélien, ainsi que le rôle historique que continue de jouer la     Tunisie dans le processus de paix au Proche-Orient.     «La situation à Gaza nous inquiète et inquiète tout le monde. Gaza n’est pas     Hamas. Nous pensons que l’hostilité de la part du Hamas n’aide pas les     négociations de paix», a-t-il déclaré.     Le diplomate américain a estimé, concernant le dossier nucléaire iranien,     que son pays utilise actuellement la voie diplomatique pour exercer des     pressions afin que l’Iran renonce à son programme nucléaire militaire.     Interrogé sur l’image de marque des Etats-Unis dans les pays arabes et     musulmans, M. Welch a d’abord tenu à préciser que les Etats-Unis ne sont ni     contre les Arabes ni contre les musulmans, tout en ajoutant que l’image de     marque de son pays est loin d’être négative auprès de l’opinion publique.     «Notre presse est lue, nos produits se vendent bien dans les pays arabes et     les élections américaines sont très suivies dans la région arabe», a-t-il     ajouté.     M. M’BAREK     (Source : « La Presse » (Quotidien –     gouvernemental), le 29 février 2008)
         Les jeunes avocats vont élire le 8 mars 2008, le Comité directeur de     l’Association tunisienne des jeunes avocats (ATJA). 34 candidats se sont     présentés pour briguer les 7 postes au comité.     L’effervescence électorale bat, en ce moment, son plein, et les alliances     pour constituer des listes, sont en train de se nouer. Selon des sources     proches du Comité directeur sortant, au moins quatre listes seront en lice     le jour du scrutin. Il y a bien sûr, la liste des candidats proches du     Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) qui vont essayer de     remporter ces élections pour une troisième fois consécutive.     Il y a les candidats qui se réclament de la sensibilité nationaliste arabe.     Une troisième liste regrouperait ceux qui sont de gauche et une quatrième     liste serait constituée par les candidats proches de la sensibilité     religieuse.          Profession     Mais, à une semaine de ce rendez-vous électoral, des fusions entre certaines     listes ne sont pas à exclure. Et, une alliance entre des sensibilités     différentes, voire opposées, reste envisageable.     Lors des élections de 2004, on a assisté à une alliance entre des candidats     proches du RCD et d’autres de gauche. Aujourd’hui, et surtout après les     dernières mesures présidentielles en faveur de la profession, la donne a     changé avec les renversements d’alliances.« En tout cas, aucune des     sensibilités ne part favorite et chez les avocats jeunes ou non, le suspens     demeure jusqu’à la dernière minute, avec une compétition qui s’annonce     serrée…     Néjib SASSI          Les candidats     1/ Nizar Souelhi     2/ Chawki Halfaoui     3/ Khaled Krichi     4/ Tahar Yahia     5/ Abdenasser Aouini     6/ Mohsen Sahbani     7/ Imed Eddine Tabboubi     8/ Lobna Moâla     9/ Noureddine Charni     10/ Imed Jlassi     11/ Habib Chelbi     12/ Mondher Dhib     13/ Akram Marzouk     14/ Alaa Ben Nejma     15/ Hassine Hajlaoui     16/ Hosni Béji     17/ Dhia Eddine Mourou     18/ Abdelaziz Ayeb     19/ Sami Chtour     20/ Mohamed Ben Smida     21/ Rim Belgaïed Aouini     22/ Issam Salâani     23/ Mounir Ben Smida     24/ Abdelhamid Abdallah     25/ Koutheïr Bouallag     27/ Karim Haouanjia     28/ Lotfi Meddahi     29/ Rafik Baccar     30/ Yosra Daâloul     31/ Heythem Hdhir     33/ Khaled Ben Saâd     34/ Walid Ben Cheïkh Arbi.     (Source : « Le Temps »     (Quotidien – Tunis), le 29 février 2008)
         Les hommes d’affaires tunisiens et français ont exprimé leur souhait de voir     réussir le projet de l’Union Méditerranéenne, désormais appelé l’Union pour     la Méditerranée, soulevé par le président français Nicolas Sarkozy, a- t-on     appris de source officielle.     Lors d’une réunion de travail tenue mercredi à Tunis, le président de     l’Union tunisien de l’industrie, du commerce (UTICA) Hédi Djilani et la     présidente du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) Laurence Parisot,     en visite en Tunisie à la tête d’une importante délégation de d’hommes     d’affaires français, ont souhaité voir réussir le projet de l’Union     Méditerranéenne et la volonté de travailler ensemble afin de soutenir et de     développer la Méditerranée.     Laurence Parisot avait rencontré auparavant le Premier ministre tunisien     Mohamed Ghannouchi. Elle a souligné que l’entretien avait permis de passer     en revue les différents aspects de la coopération entre la Tunisie et la     France, notamment au plan économique.     Elle a ajouté que les points de vue ont été échangés sur l’Union pour la     Méditerranéenne et que les milieux d’affaires et de l’économie tant français     que tunisiens considèrent cette union comme une opportunité.     Les chefs d’entreprises des deux pays sont appelés à être les catalyseurs de     ce projet « très difficile mais porteur d’espérance », a-t-elle relevé.     Il est à noter que la Tunisie, qui a officiellement accueilli avec     satisfaction l’idée de créer l’Union pour la Méditerranée, a toutefois     préconisé de plus amples consultations à ce sujet pour cristalliser une     vision claire concernant ce projet qui suscite encore des controverses.     (Source : l’agence de presse Xinhua (Chine –     officielle), le 28 février 2008)
         Pas un jour sans qu’on n’annonce à Tunis une grande réalisation arabe ou     européenne dans les secteurs de l’immobilier, du tourisme, de l’industrie ou     des nouvelles technologies. 271 entreprises étrangères se sont ainsi     installées dans le pays en 2007, a indiqué, le 12 février, Mohamed Nouri     Jouini, le ministre du Développement, devant un parterre de parlementaires     médusés.      Il est vrai que les investisseurs sont chouchoutés : ils bénéficient     d’incitations fiscales, d’un environnement juridique et douanier favorable,     ainsi que d’une main-d’œuvre abondante. Sans parler de la proximité du     marché européen.     Conséquence de ce « climat propice aux affaires », comme dit le ministre,     les entreprises étrangères qui s’implantent n’ont plus aucune envie de     repartir.      Au total, on en recense en Tunisie plus de 3 000, employant quelque 300 000     salariés (10 % de la population active). Le montant des capitaux qu’elles     ont investis l’an dernier (hors privatisations) s’élève à 1,2 milliard     d’euros (+ 36 % par rapport à 2006), soit le cinquième du total des     investissements, publics et privés. C’est évidemment une bonne chose pour la     création d’emplois (plus de 20 000 en un an). Et pour les exportations.     (Source : « Jeune Afrique » (Hebdomadaire –     France), N° 2458 du 17 au 23 février 2008)