29 avril 2008

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TUNISNEWS

 8 ème année, 7  2898 du 28.04.2008

 archives : www.tunisnews.net


AISPP:  Interpellations à Bizerte Soutien du Groupe ACAT (*)/jeunes du Havre à un prisonnier tunisien Mohammed Hajj Ali Ben Saïd Ben Mohammed FIDH:Communiqué:Tunisie : des journalistes en grève de la faim pour leur liberté d’expression Alternatives Citoyennes est de retour ! AFP:Droits de l’Homme: beaucoup reste à faire malgré les réalisations (Ben Ali) AFP: Rama Yade reçoit le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme AFP :Tollé après les propos de Nicolas Sarkozy sur les libertés en Tunisie REUTERS:Sarkozy-Unir main d’oeuvre du Sud, « intelligence » du Nord par Emmanuel Jarry Reuters:Tunisian activists criticise Sarkozy over rights AFP:  A Tunis, Sarkozy défend l’Union pour la Méditerranée avant les droits de l’Homm AFP: La position de Sarkozy sur les droits de l’Homme « fluctue en fonction du tiroir-caisse », dénonce le PS AFP : Sarkozy salue la « lutte déterminée » de la Tunisie contre le terrorisme AFP : Sarkozy assure que « l’espace des libertés progresse » en Tunisie Reuters: Sarkozy-Pas de leçon à donner à Tunis sur les droits de l’homme Reporters sans frontières Communiqué de presse Reuters:Sarkozy-Pas de leçon à donner à Tunis sur les droits de l’homme AFP Droits de l’Homme: beaucoup reste à faire malgré les réalisations (Ben Ali) AFP Des défenseurs des droits de l’Homme « déçus » par les déclarations de Sarkozy AFP France: le PS accuse Sarkozy d’avoir « légitimé la répression » en Tunisie Reuters: La compagnie Tunis Air a signé pour 19 Airbus  AFP :Greenpeace dénonce l’accord de coopération nucléaire franco-tunisien AFP :Tunisair commande 16 avions à Airbus, trois autres en option (Elysée) Reuters:Sarkozy en Tunisie – Nucléaire, Airbus et droits de l’Homme AFP :Sarkozy entame sa visite d’Etat en Tunisie par des contrats et des accords AFP : Tunisie: Sarkozy ne veut pas s’ériger en donneur de leçons en matière de droits de l’Homme AFP :Signature de trois accords de coopération entre la France et la Tunisie Reuters:Accord franco-tunisien sur l’immigration le blog de Zied El Héni: Visite de Sarko: l’avenue Bourguiba sur pied de guerre!! Reporters sans frontières juge inadmissibles les propos tenus par le président français Nicolas Sarkozy en visite à Tunis Party of European Socialists: Tunisia must commit to democracy and rights to get mediterranean union HQ Editorial du journal « Le Monde » Mauvaise manière Libération: En visite dans une Tunisie verrouillée Éditorial de « Libération » : Minimum Libération : Lentement mais sûrement, le voile recouvre les têtes Libération: L’encombrante belle-famille de Ben Ali – L’épouse du président tunisien et ses neveux sont au cœur de deux affaires délicates. Libération :L’équilibrisme des politiques français – A droite comme à gauche, les amis de la Tunisie restent nombreux mais prudents. Le Figaro : À Tunis, Sarkozy «ne donne pas de leçons» AFP: Tunisie: un écrivain expatrié lauréat du premier prix du roman francophone Le Monde : Maryam, victime d’une offensive israélienne, comme 58 enfants depuis janvier à Gaza

 


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 26 avril 2008  
L’association a appris que des agents de la police politique de Bizerte avaient procédé à des kidnappings de jeunes gens à leur domicile ou sur leur lieu de travail entre le 22 et le 24 avril 2008. Il s’agit de : Akram Ali Kamel, 32 ans, propriétaire d’une salle de jeux électroniques, Bassem Ben Mohammed Turki, 31 ans, marié et père de deux enfants, réparateur de jeux électroniques et de portables, Aymen Ben Hamza Belgacem, 27 ans, ouvrier journalier dans le bâtiment, Mohammed Ben Youssef Chehimi, 29 ans, technicien en menuiserie, Mohammed Ben Saïd Ben Youssef Gharbi, 32 ans, peintre, Ahmed Ben Mustapha Zammouri, 30 ans menuisier, Mourad Guizani, 29 ans ouvrier journalier. Mohammed Saïd Ben Youssef Gharbi a fait l’objet de kidnappings à répétition depuis 2007 et Ahmed Ben Mustapha Zammouri et Mourad Guizani ont fait l’objet de filatures et d’arrestations continuelles depuis la mi 2007 Ahmed Ben Mustapha Zamora a été libéré l’après midi du jour de son arrestation (jeudi 24 avril tandis que Bassem Ben Mohammed Turki et Aymen ben Hamza Belgacem et Mohammed Ben Youssef Chehimi ont été relâchés au bout de trois jours, soit le 25 avril 2008 dans l’après midi. […] Pour la section de Bizerte Othman Jemili (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

 

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques 43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 26 avril 2008  

L’AISPP a appris que tôt ce matin le prisonnier Habib Ben Mohammed Ben Salem Hafsi avait été libéré de la prison de Mornaguia à la suite du non-lieu prononcé par la première chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis (affaire n°15246) […] en ce qui concerne les accusations relevant de la loi sur le terrorisme et […] de sa condamnation à trois mois d’emprisonnement pour franchise illégale des frontières. Dès son arrivée dans sa famille à Mehdia des agents de la Sûreté en civil se sont présentés pour l’arrêter au prétexte d’en finir avec des formalités administratives. Il n’a été libéré que tard dans l’après midi d’aujourd’hui. Monsieur Habib Hafsi, né à Mehdia le 12 janvier 1984 a été arrêté le 1er juin 2007. Il souffre d’un handicap à la jambe qui nécessite un suivi et des soins. Son père est mort le 23 avril 2008, […] loin de son fils alors que ses avocats avaient informé les autorités concernées afin qu’il lui soit possible d’assister aux funérailles de son père, mais ils s’étaient heurtés à un refus non motivé. […] Pour l’association Le comité directeur (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 
 

 

 

Soutien du Groupe ACAT (*)/jeunes du Havre à un prisonnier tunisien

 

Mohammed Hajj Ali Ben Saïd Ben Mohammed

 

Prison d’El Mornaguia, 1110 Mornaguia gouvernorat de Mannouba

 

TUNISIE (banlieue de Tunis)

 

 

 

Né le 28 avril 1977 dans la banlieue de Bizerte

 

Diplôme du baccalauréat en 1996

 

Titulaire d’une maîtrise de gestion depuis 2001

 

Mars 2003 : embauché à Tunisie Télécom comme gestionnaire financier.

 

-3 avril 2004 : arrestation illégale, son domicile est fouillé.

 

Torturé pendant sa garde à vue au ministère de l’intérieur à Tunis, contraint à signer un procès verbal, et écroué en vertu de la loi antiterroriste du 10 décembre 2003.

 

Détenu à la prison du 9 avril à Tunis dans des conditions inhumaines avec des droits communs : cellule de 40 lits pour 140 détenus et la violence entre les détenus l’avaient conduit à une longue grève de la faim en mai 2005.

 

Condamné en première instance à 10 ans d’emprisonnement dans l’affaire dite de « Bizerte », une des premières où s’appliquait la loi anti-terroriste. Procès très suivi par les défenseurs des droits de l’homme nationaux et internationaux ainsi que le journal « Libération ». Mohammed avait été parrainé par l’ACAT  pendant toute sa détention.

 

-3juillet 2005 : acquitté en appel avec 5 autres.

 

 -il n’a jamais pu réintégrer Tunisie Télécom ; il a commencé un projet de ruches et de miel, mais la sûreté de l’état l’a harcelé : contrôles, questionnaires, engagement à ne pas porter la barbe, retenue jusqu’à la nuit entière au poste de police. Lors du dernier ramadan, il ne pouvait quitter son domicile sans les avertir. Et sur son acquittement de 2005 : « ton père a dû payer cher ta libération ! »

 

-20 janvier 2007: la sûreté s’est présentée à son domicile en son absence et l’a convoqué au district de Bizerte. Sa famille l’a cherché pendant deux semaines avant de le retrouver à la prison d’El Monaquia. . Il a été torturé pendant ces 15 jours au secret.

 

-6 mars 2007 : 19 détenus du quartier Karraka de Mornaquia dont Mohammed et 8 autres prisonniers politiques ont été violemment agressés par des gardiens (coups de bâtons, de poings et de pieds) après qu’ils aient fait la prière du matin collectivement.

 

-lundi 2 avril 2007 : 38 détenus de Mornaquia dont Mohammed ont entamé une grève de la faim pour exiger leur libération. En solidarité avec leurs enfants, leurs familles les ont accompagnés dans cette grève qui a duré 3 jours.

 

Sites d’information :

www.reveiltunisien.org  

www.tunisnews.net

 

(*) Depuis 20 ans des jeunes lycéens et étudiants membres de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) se mobilisent pour venir en aide aux victimes de la torture

 

(Source: le blog “Pour un monde sans torture” du Groupe ACAT/jeunes du Havre, le 28 février 2008)

Lien: http://pourunmondesanstorture.over-blog.com/article-17108503.html

 

 


 

FIDH

Communiqué

Tunisie : des journalistes en grève de la faim pour leur liberté d’expression

 

Paris, le 28 avril 2008 – La FIDH s’inquiète des moyens extrêmes auxquels des journalistes tunisiens ont recours afin de faire entendre leurs revendications. Samedi 26 avril 2008, Rachid Khechana, rédacteur en chef du journal Al-Mawqif, journal du Parti démocratique progressiste et Monji Ellouze, directeur de rédaction, ont en effet entamé une grève de la faim en signe de protestation contre les dernières mesures prises récemment à l’encontre de cet hebdomadaire et de ses responsables.

Depuis la mi-mars 2008, cinq éditions du journal ont été l’objet de « saisies déguisées ». En effet, alors que la diffusion de l’hebdomadaire est contractuellement confiée à une société privée, celle-ci selon les responsables du journal a réduit suite à des pressions, sa diffusion à quelques kiosques et aux représentations diplomatiques étrangères. Afin de protester contre ces pratiques, le 17 avril plusieurs journalistes et militants du PDP sont descendus sur la principale artère de Tunis, pour y vendre la dernière édition du journal, sous le regard de policiers en civil, plusieurs d’entre eux ayant bousculé une militante du parti. Ce blocage de la diffusion de l’hebdomadaire serait lié selon la direction d’Al-Mawqif à la publication d’articles ayant trait à des problèmes de société, et notamment les manifestations dans le bassin minier de Gafsa et la hausse des prix des produits de première nécessité.

M. Khechana ainsi que Nejib Chebbi, directeur de publication d’Al-Mawqif sont par ailleurs poursuivis pour diffamation par cinq sociétés de commercialisation d’huile, et ce après avoir publié un article sur la distribution d’huile frelatée en Tunisie. Ils ont dans cet article interpellé les autorités tunisiennes afin qu’elles procèdent à une analyse des huiles sur le marché tunisien, sans toutefois mentionner aucune société en charge de la commercialisation des huiles. Messieurs Khechana et Chebbi seront entendus devant le tribunal de première instance de Tunis, le 10 mai prochain et risquent de se voir infligés une amende de près de 500000 dinars tunisiens à titre de dommages et intérêts plus une amende qui devrait se baser sur une estimation des pertes pour les sociétés plaignantes, occasionnées par l’article en question.

Al-Mawqif est l’un de seuls journaux d’opposition qui, aujourd’hui en Tunisie ne bénéficie pas de subvention et vit de ses ventes, les entraves graves qui sont faites à sa diffusion tendent à le détruire.

La FIDH s’inquiète vivement des entraves récurrentes à la liberté d’expression et la liberté de la presse en Tunisie. Elle appelle les autorités tunisiennes à respecter ses engagements internationaux en matière de protection des droits humains et des libertés fondamentales. Elle appelle en outre, le président français Nicolas Sarkozy à aborder la question des droits humains et notamment la liberté de la presse, avec son homologue tunisien.

Contact presse : +33-1 43 55 25 18

 

— Gaël Grilhot Responsable du service de presse Press Office Director FIDH 17 passage de la main d’or 75011 Paris France tel : 00 33 1 43 55 90 19 fax : 00 33 1 43 55 18 80 mailto:ggrilhot@fidh.org http://www.fidh.org

 

 


 

Alternatives Citoyennes est de retour !

 

Bonjour à tous,

 

Alternatives Citoyennes est de retour !

 

Notre journal en ligne Alternatives Citoyennes s’est mobilisé entre   2001 et 2002, puis de 2004 à 2005, dans tous les engagements   démocratiques de la société civile tunisienne et a ouvert ses 

colonnes à tous les débats sur les grandes questions de société.

 

Après sa couverture du SMSI (Sommet mondial sur la société de   l’information), notre journal s’est interrompu provisoirement, faute   de financement – il n’a jamais été subventionné – et parce qu’il est 

interdit d’accès à partir de la Tunisie, où le site Internet   d’Alternatives Citoyennes est censuré depuis 2001.

 

Les difficultés rencontrées ont épuisé notre énergie mais ne nous en   pas découragées. Nous reprenons cette initiative qui avait connu un   large écho en son temps et que beaucoup nous demandent de relancer. 

Toutefois, nous le faisons provisoirement sous forme de blog, moins   lourd pour nous à gérer mais dans le même esprit, c’est-à-dire qu’il   sera ouvert à toutes les expressions avec lesquelles nous partageons   une même culture et un même idéal. Pour contourner la censure de   l’accès au site, nous adresserons les articles comme par le passé,   par mail à nos abonnés, l’inscription sur notre liste de diffusion   étant gratuite.

 

La visite du président Sarkozy en Tunisie, remettant au premier plan   de l’actualité le projet d’Union pour la Méditerranée, nous fournit   l’occasion de cette reprise. Bien que ce soit une initiative encore 

très vague, elle nous apparaît intéressante et nous motive à nous   exprimer en toute indépendance sur les questionnements, les   controverses, les consensus, les attentes qu’elle suscite.

 

Nous ferons évoluer Alternatives Citoyennes dans cette optique,   autour des problématiques de l’heure ou plus spécialisées, de façon à   profiler par segments l’amorce de réseaux de compétence et de   militance susceptibles de donner corps à la matrice d’un espace   commun d’histoire, d’usages et de valeurs pour un destin partagé sur   les deux rives de la Méditerranée.

 

La Rédaction. 29 avril 2008

 

Voir en ligne les articles du jour: http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org

Mail: redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org

 

 

 

 


 

Visite de Sarko: l’avenue Bourguiba sur pied de guerre!!

 

Sarko parmi nous, quel bonheur!!

 

Deux heures pour aller du siège de La Presse sis à la rue Ali Bach Hamba, jusqu’à la station TGM!!

Des fouilles jamais vues au paravent! Des groupes de jeunes hystériques un peu partout!!

 

Le battement des tambours, les airs de la « zokra » et les sons horribles des baffles qui nous bombardent de musiques apocalyptiques donnent l’envie de vomir!!

 

Des vieillards assis sur les trottoirs épuisés attendant la délivrance!!

 

Des centaines de policiers qui malgré la fatigue, essayent de garder les nerfs calmes face à une population enragée par les multiples barrages et tout le temps précieux qu’on leur fait perdre!

 

Le calvaire n’en finit pas: aller de Carthage à la Soukra vous dites: je ne vous décrirais rien, je vous laisse le soin d’imaginer!!!

 

Seulement je voudrais savoir combien de pertes nous a causé cette mascarade?!! Combien d’heures de travail avons nous perdu?! Et bien sur, qui payera la facture?!

 

Les photos de notre grande avenue à 14.30 ce lundi 28 avril 2008, soit 2h30 avant le passage de notre hôte bien distingué!!

 

Pour regarder les photos cliquez ici :

http://journaliste-tunisien.blogspot.com/2008/04/visite-de-sarko-lavenue-bourguiba-sur.html

 

(Source : le blog de Zied El Héni, le lundi 28 avril 2008)

 


 

Des banderoles RCD pour accueillir Sarkozy!!

 

Est-il l’hôte de la Tunisie ou du Rassemblement Démocratique Constitutionnel (RCD)?

A lire les banderoles de l’allée centrale de l’avenue Bourguiba, on croirait que le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy était l’invité du RCD et non de l’Etat tunisien?!

Quel message pourrait déduire notre hôte distingué de cette « démonstration de force »?!

Il faut le demander à nos grands stratèges!!

Vive la République..

 

Pour regarder les photos cliquez ici :

http://journaliste-tunisien.blogspot.com/2008/04/des-banderoles-rcd-pour-accueillir.html

 

(Source : le blog de Zied El Héni, le mardi 29 avril 2008)

 


 

VISITE DE SARKOZY EN TUNISIE

Tunisie: «Les opposants n’ont pas d’espace»

 

Après le discours de Nicolas Sarkozy adressant un quasi blanc-seing au régime tunisien sur la question des droits de l’homme, Christophe Ayad, envoyé spécial de Libération sur place, décrypte l’importance de ces propos.

 

Interview: François Meurisse / Son: FL / Durée: 5′00

 

Pour écouter, cliquez ici :

http://www.libelabo.fr/2008/04/29/tunisie-%c2%ables-opposants-nont-pas-despace%c2%bb/

 

 

 

 

 

Reporters sans frontières Communiqué de presse 29 avril 2008 TUNISIE

Reporters sans frontières juge inadmissibles les propos tenus par le président français Nicolas Sarkozy en visite à Tunis

“Le président Nicolas Sarkozy a affirmé que l’espace des libertés progressait en Tunisie. Nous ne devons pas parler du même pays. Ces propos sont inadmissibles. La liberté d’expression reste une utopie en Tunisie. La presse n’y fait que glorifier le bilan du président Zine el-Abidine  Ben Ali et les journalistes indépendants et leurs familles sont victimes d’un harcèlement continu. Les défenseurs des droits de l’homme et les syndicalistes n’échappent pas non plus à ce traitement”, a déclaré Reporters sans frontières. “C’est un coup de poignard dans le dos des militants tunisiens qui attendaient beaucoup de la visite du président français. En 2007, lors de la précédente visite en Tunisie de Nicolas Sarkozy, l’Elysée s’était félicité d’avoir évoqué le cas du prisonnier politique Mohammed Abbou. Ce dernier avait en effet été libéré quelques jours plus tard. Aujourd’hui, le président français, accompagné de dizaines d’hommes d’affaires, change radicalement d’approche et félicite le président Ben Ali, alors qu’aucune amélioration n’a été constatée dans le domaine des droits de l’homme. Ce grand écart est incompréhensible”, a déploré l’organisation. “Monsieur le Président, la France peut continuer à faire des affaires avec la Tunisie tout en étant lucide sur la réalité politique du pays. Ne méprisez pas ceux qui se battent en Tunisie pour faire entendre leurs voix au détriment de leur sécurité et de leur liberté. Reporters sans frontières et bien d’autres organisations de défense des droits de l’homme ne sont pas autorisées à se rendre dans le pays. Votre présence dans le pays devrait, plus que jamais, servir à promouvoir les libertés fondamentales, perpétuellement bafouées en Tunisie“, a ajouté Reporters sans frontières à l’adresse du président français. En marge de sa visite d’Etat, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré,  le 28 avril 2008 : « Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons. Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. J’ai pleinement confiance dans votre volonté de vouloir continuer à élargir l’espace des libertés. » Au pouvoir depuis 1987, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali est considéré par Reporters sans frontières comme l’un des 34 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. La Tunisie occupe la 145e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières en octobre 2007. L’organisation rappelle que le journaliste Slim Boukhdir est actuellement incarcéré à Sfax (230 km au sud de Tunis) où il purge une peine d’un an de prison. Correspondant du journal londonien Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision Al-Arabiya, Slim Boukhdir a été interpellé, le 26 novembre 2007, suite à une altercation avec des policiers qui le suivaient. Ses conditions de détention sont inquiétantes. Par ailleurs, deux responsables de l’hebdomadaire Al-Maoukif, organe d’un parti d’opposition, ont entamé une grève de la faim, à la veille de la visite du président français, pour protester contre les saisies intempestives de leur journal. La police a retiré quatre des cinq derniers numéros des kiosques sans raison et sans le notifier à la rédaction. Al-Maoukif, qui n’a pas accès à des subventions publiques, ni à des fonds publicitaires, repose entièrement sur le produit de ses ventes. La rédaction craint une asphyxie financière si les saisies se poursuivent.

 

 

Reporters Without Borders  

Press release 29 April 2008 TUNISIA Sarkozy’s talk of growing freedom in Tunisia condemned as “unacceptable”  

President Nicolas Sarkozy’s claim yesterday, at the start of an official visit to Tunisia, that respect for freedom is growing there was condemned today as “unacceptable” by Reporters Without Borders, which wondered if Sarkozy had confused Tunisia with another country. “Freedom of expression is still just a dream in Tunisia,” the press freedom organisation said. “All the press can do is praise President Zine el-Abidine Ben Ali’s record. Independent journalists and their families are subject to constant harassment, Human rights activists and unionists are exposed to the same treatment. “This is a stab in the back of the Tunisian activists who expected a great deal from President Sarkozy’s visit. During his previous visit to Tunisia, the Elysée Palace boasted of raising the case of political prisoner Mohammed Abbou, who was released a few days later. This time Sarkozy is accompanied by dozens of businessmen and he has changed his approach. He has praised President Ben Ali although there has been no improvement in human rights. The difference is incomprehensible. “Mr. President, France can continue to do business with Tunisia while remaining lucid about the political reality in that country. Do not despise those in Tunisia who are fighting to make their voices heard at risk to their safety and freedom. Reporters Without Borders and many other human rights organisations are not allowed into Tunisia. Your presence should, more than ever, be used to promote the basis freedom that are constantly flouted there.” Shortly after arriving yesterday for a three-day official visit, Sarkozy said: “In a country where I come as a friend and I am received as a friend, I do not see why I would take it upon myself to give lessons. Today, the space for freedom is growing. I have full confidence in your desire to continue to expand the space for freedom.” President since 1987, Ben Ali is regarded by Reporters Without Borders as one of the world’s 34 worst “press freedom predators.” Tunisia was ranked 145th out of 169 countries in the world press freedom index compiled by Reporters Without Borders last October. Slim Boukhdir, correspondent of the London-based Al Quds Al Arabi newspaper and the Al-Arabiya TV station’s website, is serving a one-year sentence in Sfax (230 km south of Tunis). He was arrested on the outskirts of Sfax on 26 November after an argument with policemen who were following him. The conditions in which he is being held are very disturbing. Two members of the staff of the weekly Al-Maoukif, the mouthpiece of the opposition Progressive Democratic Party (PDP), began a hunger strike on the eve of Sarkozy’s arrival in protest against the repeated seizures of their newspaper. The police have seized four of the five latest issues from news stands without telling the staff. Al-Maoukif does not get any of the government subsidies that all newspapers are supposed to receive, and it does not get any state advertising. It therefore relies totally on its sales and the staff fears it could be forced to close for lack of funds if the seizures continue.

 

 

PRESS RELEASE

 

Party of European Socialists

 

29 April 2009


 

 

 

TUNISIA MUST COMMIT TO DEMOCRACY AND RIGHTS TO GET MEDITERRANEAN UNION HQ

 

 Commenting on President Sarkozy’s visit to Tunisia , where he is reported to be going to propose to have the headquarters of the Union for the Mediterranean , PES President Poul Nyrup Rasmussen said:

 

 “If democracy and human rights is going to be an important part of the Union for the Mediterranean – and I believe they must be – then Tunisia is a poor choice for the headquarters. I am open to the idea of putting the HQ in the southern or eastern Mediterranean, but Tunisia has a bad record when it comes to freedom of the press, to freedom of association and harassment of legal opposition political parties.”

 

 “The European Union has been too quiet for too long about the situation in Tunisia . It has not made any serious demands for democratic progress. It seems to have been willing to keep quiet as long as the Government managed to keep the country under control. That seems to have been the European Union’s line not only towards Tunisia but also to the rest of North Africa .”

 

 

 

“The Union for the Mediterranean must be a vehicle for democratic change. I call on the forthcoming French Presidency to take the opportunity to make this a reality. My appeal to President Sarkozy is propose another country for the HQ unless Tunisia makes a real, concrete and determined commitment to freedom of the press, freedom of association, more democracy and human rights.”

 

 

“The European Union can and must encourage positive change. The only way to do so is to show the consequences.”

 

The headquarters of the Union for the Mediterranean is due to be chosen at the European Council in July, at the start of the French Presidency, with the participation of Mediterranean Heads of State / Government.

 

 The EU’s first framework for cooperation with the Mediterranean region was the ‘ Barcelona process’ launched in 1995 with the aim of creating peace and democracy throughout the Mediterranean region as well as closer economic and cultural ties between the EU and all Mediterranean nations. The PES believes that the proposed Union for the Mediterranean must maintain the same emphasis on the original ‘ Barcelona process’ aims.  

 

 

 

Julian Scola

Communications Advisor – Media & Campaigns

Party of European Socialists

Rue du Trône, 98

1050 Brussels

Tel +32 2 548 9080

Dir Tel +32 2 548 9085

Mobile +32 486 117 394

julian.scola@pes.org

 

 

 


 

Rama Yade reçoit le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme

 

AFP, le 29 avril 2008 à 16h45

 

TUNIS, 29 avr 2008 (AFP) – La secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, Rama Yade, a reçu mardi après-midi à Tunis le président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme,

Me Mokhtar Trifi, au deuxième jour de la visite d’Etat du président français Nicolas Sarkozy.

« Toutes les questions ont été abordées. Je lui ai dit ce que je pense de la situation des droits de l’Homme en Tunisie, qui ne s’est pas améliorée, et que nous espérons que les engagements pris par les autorités tunisiennes devant les instances internationales à New York ou à Genève seront tenus », a déclaré Me Trifi à la presse à l’issue de l’entretien.

« Je lui ai également dit que l’on comptait sur la France pour que cette situation s’améliore et que ce ne soit pas que des effets d’annonce, comme c’est le cas actuellement », a-t-il poursuivi.

« Mme Yade m’a informé qu’elle avait évoqué les questions des droits de l’Homme avec tous ses interlocuteurs (officiels) dans un esprit positif et en détails », a également indiqué Mokhtar Trifi.

La secrétaire d’Etat a fait savoir par son cabinet à Paris qu’elle ne s’exprimerait pas publiquement pendant la visite de M. Sarkozy.

Mme Yade a par ailleurs annulé un rendez-vous prévu mardi avec l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), selon sa présidente Khadija Cherif.

« L’explication qui m’a été donnée, c’est que Mme Yade avait un programme chargé (…) et qu’elle avait pris du retard », a expliqué

Mme Cherif à la presse. « A mon avis, l’explication est politique. On ne veut pas froisser le gouvernement tunisien. Notre association, malgré notre indépendance et notre ton modéré, n’est pas acceptée par les autorités », a-t-elle rappelé.

Me Trifi a de son côté indiqué que Rama Yade lui avait promis qu’elle recevrait la responsable de l’ATDF mercredi avec d’autres associations.

Les ONG tunisiennes des droits de l’Homme ont dénoncé les propos tenus lundi soir par Nicolas Sarkozy, qui a affirmé que « l’espace des libertés progresse » en Tunisie et qu’il ne souhaitait pas s’ériger « en donneur de leçons ».

 

AFP

 


 

Tollé après les propos de Nicolas Sarkozy sur les libertés en Tunisie

   

AFP, le 29 avril 2008 à 16h36

 

    PARIS, 29 avr 2008 (AFP) – Les propos du président français  Nicolas Sarkozy affirmant que « l’espace des libertés progresse » en  Tunisie où il effectue depuis lundi une visite d’Etat de deux jours,  ont soulevé mardi un tollé de la part des défenseurs des droits de  l’Homme.

    « Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. Ce sont des  signaux encourageants que je veux saluer », a déclaré lundi soir  Nicolas Sarkozy à Tunis en préambule à un dîner offert par son  homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

    « Ces signaux, ces réformes s’inscrivent sur un chemin étroit et  difficile, mais essentiel, celui de la liberté et du respect des  individus. Ce chemin, aucun pays ne peut prétendre l’avoir  entièrement parcouru et personne ne peut se poser en censeur », a  insisté le président français.

    Mardi, des défenseurs tunisiens des droits de l’Homme se sont  dit « déçus » par les déclarations du président français.

    « Je suis déçue. Il ne s’agit pas de donner des leçons mais de  reconnaître la réalité. Je vois que le président Sarkozy ne  s’intéresse pas à la réalité de ce pays », a déclaré à l’AFP Khadija  Cherif, militante des droits de l’Homme et présidente d’une ONG

féministe.

    « Sa priorité c’est le commerce, mais il devrait savoir que le  développement ne peut être seulement économique », a-t-elle ajouté,  jugeant les déclarations de M. Sarkozy comme « une marque de mépris

pour la société civile tunisienne ».

    « Si des garanties ont été données à M. Sarkozy pour que les  libertés progressent, tant mieux! C’est notre demande », s’est étonné  de son côté Mokhtar Trifi, président de la Ligue de défense des  droits de l’Homme. Et d’ajouter que « malheureusement sur le terrain  nous n’avons pas remarqué de progrès notables, c’est peut-être même  le contraire qui se passe en réalité aujourd’hui ».

    En France, le Parti socialiste a accusé M. Sarkozy d’avoir  « légitimé la politique de répression » en Tunisie et d’avoir « envoyé  un signal aux conséquences gravissimes et dramatiques » pour tous les

combattants des droits de l’Homme dans ce pays.

    « Les déclarations de Nicolas Sarkozy laissent le sentiment d’une  scandaleuse hypocrisie », a jugé dans un communiqué Razzy Hammadi,  secrétaire national du PS. « Ses déclarations inacceptables l’ont  amené à légitimer la politique de répression du régime tunisien »,  a-t-il ajouté.

    Quant à l’organisation de défense de la presse Reporters sans  frontières (RSF), elle a jugé « inadmissibles » les propos de M.

Sarkozy. Pour elle, « la liberté d’expression reste une utopie en  Tunisie. La presse n’y fait que glorifier le bilan du président Zine  el-Abidine Ben Ali et les journalistes indépendants et leurs  familles sont victimes d’un harcèlement continu ».

    « Les défenseurs des droits de l’homme et les syndicalistes  n’échappent pas non plus à ce traitement », a souligné RSF pour qui  la déclaration présidentielle « est un coup de poignard dans le dos  des militants tunisiens qui attendaient beaucoup de la visite du  président français ».

    La secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme Rama Yade, qui  accompagnait M. Sarkozy, devait recevoir dans l’après-midi à Tunis  Khadija Cherif et Mokhtar Trifi.

 

AFP


 

Sarkozy-Unir main d’oeuvre du Sud, « intelligence » du Nord

Reuters, le 29 avril 2008 à 17h04

 

par Emmanuel Jarry

 

TUNIS, 29 avril (Reuters) – L’Europe et les pays du Sud de la Méditerranée doivent unir leurs efforts pour faire pièce à l’Asie, a déclaré mardi le président français, Nicolas Sarkozy, au deuxième jour de sa visite d’Etat en Tunisie.

Lors d’un forum économique réunissant 500 hommes d’affaires tunisiens et français, le chef de l’Etat a déclaré que les pays d’Asie avaient su « s’intégrer et se compléter », alors qu’autour de la Méditerranée « on s’oppose et on s’exclut. »

« Vous avez une main d’oeuvre qui ne demande qu’à être formée », a-t-il poursuivi à l’adresse des Tunisiens et, au-delà d’eux, des autres peuples des pays du Sud de la Méditerranée. « Nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation. »

Nord et Sud de la Méditerrannée peuvent créer ensemble « un pole gagnant-gagnant qui concurrencera l’Asie », a-t-il ajouté.

« Ensemble, avec votre main d’oeuvre, avec nos écoles nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier. »

Il a défendu l’idée, sous-jacente au projet d’Union pour la

Méditerranée, qu’il n’y a pas de « bon avenir » pour l’Europe sans développement de l’Afrique, et assuré qu’il n’y avait pas dans son esprit des pays en « première division » et des pays en « seconde division » mais des pays « égaux en droits et en devoir ».

« Nous voulons travailler avec vous, pas comme une puissance post-coloniale, comme une puissance qui partage avec vous une communauté de valeurs, à égalité », a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé, comme à chaque fois qu’il rencontre des hommes d’affaires lors de ces déplacements à l’étranger, que la France était elle-même « en train de changer ».

« La France ne sera entendue dans le monde que si elle sait être exemplaire », a-t-il dit. « La France sera entendue des

autres sur toutes les questions y compris les plus sensibles, celles des droits de l’homme, si elle-même fait des efforts. »

Dans un toast prononcé lundi soir lors d’un dîner offert par Zine el Abidine ben Ali, Nicolas Sarkozy avait déclaré ne pas avoir de leçons à donner à la Tunisie en matière de respect des droits de l’Homme. Il avait au délivré un brevet de bonne conduite à son homologue tunisien en affirmant que « l’espace des libertés progresse » dans son pays.

 

LES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME DEÇUS

 

Le pouvoir tunisien est pourtant régulièrement accusé d’attenter aux libertés fondamentales sous couvert de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux.

Les défenseurs tunisiens des droits de l’Homme ne cachaient pas leur déception mardi, après le discours de Nicolas Sarkozy.

« J’ai été déçu, je l’ai pas caché à Mme Rama Yade », a déclaré à des journalistes le président de la Ligue tunisienne

des Droits de l’Homme Moukhatar Trifi, après un entretien avec la secrétaire d’Etat française aux Droits de l’Homme.

La présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, Khadija Chérif, réputée pour sa modération, a parlé de « mépris » pour la société civile tunisienne. Mépris confirmé aux yeux de cette sociologue par l’annulation in extremis de la rencontre qu’elle devait avoir mardi avec Rama Yade.

« C’est la realpolitik qui prévaut. On ne dérange pas un client », estime pour sa part la présidente tunisienne de la

Fédération internationale des droits de l’Homme, Souheir Belhassen. « Nicolas Sarkozy parlait de rupture. Il est dans la

continuité avec (son prédécesseur) Jacques Chirac. »

Le ministre français des Transports Dominique Bussereau, qui est du voyage, a confirmé mardi matin la conclusion d’un accord sur la vente de 19 Airbus, dont 16 fermes, à Tunis Air, pour « un peu plus d’un milliard d’euros ».

Selon Moukhtar Trifi, Rama Yade pourrait finalement rencontrer Khadija Chérif mercredi avec d’autres représentantes de la société civile tunisienne. Rama Yade a pour sa part évité systématiquement les journalistes et fait savoir par son cabinet qu’elle ne répondrait pas à leurs questions.

Lors d’une cérémonie de remise des clefs de Tunis à l’hôtel de ville, Nicolas Sarkozy a dit qu’il lui arrivait « de penser que certains observateurs sont bien sévères avec la Tunisie, qui développe sur tant de points l’ouverture et la tolérance »

« Qu’il y ait des progrès à faire, mon Dieu, j’en suis conscient … pour la France », a-t-il poursuivi sous les applaudissements. « Et certainement aussi pour la Tunisie », a-t-il ajouté après un temps d’hésitation.

Un peu plus tard, devant les hommes d’affaires français et tunisiens, il a réaffirmé que l’Europe n’avait pas intérêt à l’émergence d’un « régime taliban » en Tunisie, en Algérie ou au

Maroc. Une justification de la politique de Zine el Abidine ben Ali qui a fait bondir Khadija Cherif.

« Ça me choque parce qu’il y en a marre d’effrayer les gens sur ce genre de chose », a-t-elle dit à des journalistes

 

REUTERS


 

 

Tunisian activists criticise Sarkozy over rights

 

Reuters, le 29 avril 2008 à 16h13

 

TUNIS, April 29 (Reuters) – Tunisian rights activists criticised visiting French President Nicolas Sarkozy after he praised the Tunis government’s anti-terrorism fight and said he would not give lessons on human rights.

At the start of a trip aimed at boosting economic ties with one of France‘s closest Arab allies, Sarkozy said on Monday that

Tunisia had made advances in granting more personal freedoms. He said President Zine al Abidine Ben Ali, in power since

1987, was fighting terrorism — « the enemy of democracy » – and warned of the consequences for regional security if a

Taliban-style government took power in a north African country. « Sarkozy skirted the issue of human rights and democracy in

Tunisia to put France‘s trade interests first, » said Rachid Kechana, editor of the pro-opposition weekly Al Mawqaf.

« It shocked rights activists here as they expected a different stand from France, the motherland of human rights and freedoms. »

Kechana and Al Mawqaf managing director Nejib Allouz are in the fourth day of a hunger strike at their newspaper’s offices in Tunis to protest at what they call a government attempt to

strangle its finances and block its distribution. The government denies the accusations. Sarkozy and Ben Ali oversaw on Monday the signing of accords

on nuclear cooperation, migration and aid.

State airline Tunisair reached a $1.57 billion deal to buy 19 planes from Airbus, a unit of French-German aerospace and defence group EADS . French engineering firm Alstom also won a 360 million euro deal to equip a Tunisian power plant.

Tunisia is the Maghreb‘s most westernised state but rights groups accuse the government of muzzling the press and beating and jailing opponents.

The authorities deny the accusations. They say they are committed to democracy and respect of human rights and will press ahead with democratic reforms to prevent radical Islamists emerging to wreck the region’s stability.

Tunisia, a former French colony, is the only Maghreb country that explicitly forbids Islamists to form a legal political party.

The security services have cracked down on anyone showing a readiness to join or help al Qaeda. Lawyers say about 1,000 people have been arrested since 2003 on terrorism charges.

« Sarkozy is encouraging the government here to pursue its repression because he told the country’s leaders they are on the

right track, » said Radia Nasraoui, a human rights lawyer.

But Reda Kefi, editor of the independent weekly L’Expression, said pressure from France or other Western countries would not help advance democracy in Tunisia.

« Sarkozy is France‘s president and he came here to defend French interests, » Kefi said. « The issue of democracy and progress of human rights in Tunisia is a Tunisian question that must remain between Tunisians. »

 

REUTERS

 


 

A Tunis, Sarkozy défend l’Union pour la Méditerranée avant les droits de l’Homme

AFP, le 29 avril 2008 à 15h40

 

Par Philippe ALFROY

 

TUNIS, 29 avr 2008 (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a défendu mardi, au deuxième jour de sa visite en Tunisie, son Union pour la Méditerranée entre l’Europe et les pays du Sud, alors que sa bonne note décernée au régime tunisien sur les droits de l’Homme suscite la polémique.

S’exprimant devant 500 patrons français et tunisiens, M. Sarkozy a défendu son projet de nouveau partenariat entre les deux rives de la Méditerranée, qui doit être officiellement lancé le 13 juillet,

assurant qu’il doit permettre la création d’un « pôle gagnant-gagnant qui concurrencera l’Asie ».

« Il n’y a pas un bon avenir pour l’Europe si l’Afrique en général, et l’Afrique du Nord en particulier, ne connaît pas le développement (…), nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier », a-t-il estimé.

« En Asie, ils ont su entre les pays riverains s’intégrer et se compléter. Et le drame de la Méditerranée, il est dans un chemin inverse où l’on s’oppose et on s’exclut », a-t-il ajouté.

« Vous avez une main d’oeuvre qui ne demande qu’à être formée, nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation (…), ce n’est pas les uns contre les autres, c’est les uns avec les

autres. C’est ça le partenariat », a insisté le président français sous les applaudissements.

A titre d’exemple, Nicolas Sarkozy a cité l’accord conclu dans la nuit de lundi à mardi entre la compagnie nationale Tunisair et Airbus qui prévoit, outre la livraison de 19 avions (10 A320, 3 A330 et 3 A350, ainsi que 2 A320 et 1 A350 en options) l’installation en

Tunisie d’une usine aéronautique qui emploiera à terme, selon lui, « près de 2.000 personnes ».

S’il a concédé que cet accord était « quand même une bonne nouvelle », le président a démenti être venu en Tunisie comme un simple VRP des entreprises françaises. « Je ne suis pas venu pour faire une petite tournée, vendre le maximum de choses », a-t-il assuré.

Rejetant « des polémiques qui m’importent bien peu », le président français a ainsi une nouvelle fois justifié la signature lundi d’un accord de coopération en matière d’énergie nucléaire civile.

« L’énergie nucléaire, c’est l’énergie du futur (…) la France vous dit que sa technologie, qui est une des plus sûres du monde, une des meilleures du monde, elle est décidée à la mettre au service

du développement de vos économies (…), l’Europe ne connaîtra pas la stabilité si vous ne connaissez pas le développement, voilà pourquoi il faut s’unir », a-t-il plaidé.

Le texte paraphé par Paris et Tunis, identique à d’autres déjà signés avec le Maroc, l’Algérie ou la Libye, suscite les critiques des ONG écologistes et de plusieurs partenaires européens de la

France, qui estiment qu’il augmente les risques de prolifération nucléaire militaire.

Plus encore que l’accord sur le nucléaire civil, c’est le satisfecit attribué lundi soir par Nicolas Sarkozy au président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sur le terrain des droits de l’Homme qui a suscité la polémique, aussi bien en France qu’en Tunisie.

« L’espace des libertés progresse » en Tunisie, avait-il jugé devant son hôte, assurant ne pas vouloir s’ériger « en donneur de leçons ».

« Il ne s’agit pas de donner des leçons mais de reconnaître la réalité. Je vois que le président Sarkozy ne s’intéresse pas à la réalité de ce pays », a déclaré à l’AFP Khadija Cherif, militante des droits de l’Homme et présidente d’une ONG féministe. « Sa priorité c’est le commerce, mais il devrait savoir que le développement ne peut pas être qu’économique », a-t-elle ajouté.

« Malheureusement sur le terrain, nous n’avons pas remarqué de progrès notables, c’est peut-être même le contraire », a regretté le président de la  Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Me Mokhtar

Trifi.

Ces deux militants devaient être reçus dans l’après-midi par la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, Rama Yade.

 

AFP


 

 

La position de Sarkozy sur les droits de l’Homme « fluctue en fonction du tiroir-caisse », dénonce le PS

 

AFP, le 29 avril 2008 à 15h08

 

 PARIS (AP) — La position de Nicolas Sarkozy sur les droits de l’Homme « fluctue en fonction du tiroir-caisse », a dénoncé mardi la députée socialiste Aurélie Filippetti, qui a regretté que le président français ait renoncé à « soulever de manière très ferme » cette question lors de son déplacement en Tunisie.

 

 « Sa politique vis-à-vis des droits de l’Homme fluctue en fonction du tiroir-caisse », a dénoncé la porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. « Dès qu’il est question de contrats

commerciaux, il oublie tout ce qu’il avait dit pendant sa campagne électorale sur sa volonté de lutter pour améliorer les droits de l’Homme ».

 

 Le président de la République a « confiné » sa secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme Rama Yade « a un rôle malheureusement de figuration », a-t-elle aussi regretté.

 

Associated Press


 

Sarkozy salue la « lutte déterminée » de la Tunisie contre le terrorisme

 

AFP, le 28 avril 2008 à 22h59

 

TUNIS, 28 avr 2008 (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a salué la « lutte déterminée » menée par son homologue tunisien Zine

El Abidine Ben Ali contre le terrorisme, lundi soir à Tunis au premier jour de sa visite d’Etat de quarante-huit heures en Tunisie.

« Je veux aussi rendre hommage, M. le président de la République, à votre lutte déterminée contre le terrorisme, ce véritable ennemi de la démocratie », a déclaré M. Sarkozy lors d’une allocution

précédant un dîner au Palais présidentiel de Carthage, dans la banlieue de Tunis.

« Et croyez bien que pour la France, la lutte contre le terrorisme engagée ici, c’est important. Car qui peut croire que si demain, après-demain, un régime de type taliban s’installait dans un

de vos pays, au nord de l’Afrique, l’Europe et la France pourraient considérer qu’ils sont en sécurité ? », s’est-il interrogé.

« J’appelle chacun à réfléchir à cela. C’est bien la raison pour laquelle je souhaite que l’énergie du futur, l’énergie nucléaire,

des pays comme le vôtre puissent y accéder », a ajouté le président français.

« Parce que grâce à l’énergie du futur, on aura le développement et la croissance et donc on aura la misère qui reculera. Et vous savez parfaitement que les terroristes se nourrissent de la misère »,

a-t-il insisté.

Les ONG tunisiennes de défense des droits de l’Homme accusent le régime du président Ben Ali, au pouvoir depuis vingt ans, de justifier de nombreuses violations des droits de l’Homme par la

lutte contre le terrorisme.

Les autorités tunisiennes rejettent systématiquement ces critiques, qu’elles qualifient d' »allégations purement partiales et trompeuses ».

 

AFP

 


Sarkozy assure que « l’espace des libertés progresse » en Tunisie

AFP, le 28 avril 2008 à 22h51

 

TUNIS, 28 avr 2008 (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage aux efforts de la Tunisie sur le terrain des droits de l’Homme, affirmant que « l’espace des libertés progresse », lundi soir au premier jour de sa visite d’Etat de quarante-huit heures en Tunisie.

« Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer », a déclaré M. Sarkozy en

préambule à un dîner d’Etat offert par son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

« Ces signaux, ces réformes s’inscrivent sur un chemin étroit et difficile, mais essentiel, celui de la liberté et du respect des individus. Ce chemin, aucun pays ne peut prétendre l’avoir entièrement parcouru et personne ne peut se poser en censeur », a-t-il ajouté.

« Je viens d’un continent dont l’histoire, y compris l’histoire récente, recèle d’abominables tragédies et je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons », a justifié Nicolas Sarkozy.

« J’ai pleinement confiance, Monsieur le président, en votre volonté de continuer à élargir l’espace des libertés », a poursuivi

le président français, assurant en avoir « parlé longuement » avec le

chef de l’Etat tunisien lors de leurs premiers entretiens lundi

soir.

Dans son allocution, Nicolas Sarkozy a mis au crédit du président Ben Ali « l’amélioration de la condition de la femme », « la scolarisation dans le primaire et le secondaire », ainsi que le respect d’un « moratoire strict sur la peine capitale ».

Depuis vingt ans, le régime du président Ben Ali est régulièrement épinglé par les ONG pour ses violations des droits de l’Homme.

La Tunisie dénonce ces critiques qu’il qualifie « d’allégations purement partiales et trompeuses » et met en avant son bilan en matière d’éducation et d’émancipation des femmes. Ses autorités ont refusé la semaine dernière une mission de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).

« Déçues » de n’avoir pas été reçues par la délégation de Nicolas Sarkozy lors de son passage en Tunisie en juillet 2007, les ONG tunisiennes et internationales ont fait savoir qu’elles attendaient un « geste fort » du président français sur ce terrain dont il avait promis de faire une des priorités de sa politique étrangère.

Selon les ONG tunisiennes, la secrétaire d’Etat française aux

droits de l’Homme Rama Yade devait recevoir mardi le responsable de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et se rendre au siège de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATDF).

 

AFP

 


Reuters, le 28 avril 2008 à 22h46

Sarkozy-Pas de leçon à donner à Tunis sur les droits de l’homme

 

TUNIS, 28 avril (Reuters) – Nicolas Sarkozy a déclaré lundi ne pas avoir de leçon à donner à la Tunisie en matière des droits de l’homme et justifié la politique du président Zine el

Abidine ben Ali contre le terrorisme et l’extrémisme religieux.

« Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons », a déclaré le président français dans un

toast prononcé lors d’un dîner offert en son honneur à Tunis par son hôte tunisien.

Il a dit au contraire vouloir rendre hommage à la « lutte déterminée » de son homologue tunisien contre le terrorisme, « qui est le véritable ennemi de la démocratie ».

« Pour la France, la lutte contre le terrorisme engagée ici, c’est important », a-t-il poursuivi. « Car qui peut croire que si demain, après-demain, un régime du type taliban s’installait dans un de vos pays au Nord de l’Afrique, l’Europe et la France pourraient considérer qu’elles sont en sécurité ? J’appelle chacun à réfléchir à cela. »

Des organisations de défense des droits de l’homme accusent le pouvoir tunisien d’attenter aux libertés fondamentales sous couvert de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme islamique.

Amnesty International et Human Rights Watch notamment font état de cas de mauvais traitements, voire de cas de torture.

Les défenseurs des droits de l’homme souhaitaient que Nicolas Sarkozy fasse pression sur le président tunisien à l’occasion de sa visite d’Etat et demande notamment la libération de prisonniers politiques.

Le président français les a pris à contre-pied en estimant au contraire que la Tunisie pouvait « se comparer sans rougir à tant d’autres pays ».

Il a salué l’héritage du défunt fondateur de la Tunisie moderne, Habib Bourguiba, notamment en matière de condition et de statut de la femme, et il a félicité son successeur, Zine el

Abidine ben Ali, d’avoir « repris cet héritage et cette vision ».

 

SARKOZY DIT FAIRE CONFIANCE A BEN ALI

 

Le code du statut personnel mis en place par Habib Bourguiba dans les années 1950 « était en avance non seulement sur les pays de la région, mais aussi sur des pays européens où le principe

d’égalité ne s’appliquait pas alors totalement à la femme », a souligné le président français.

Il s’est également félicité de ce que la Tunisie se soit engagée « dans la promotion des droits universels et des libertés fondamentales en respectant (…) notamment un moratoire strict sur la peine capitale ».

Nicolas Sarkozy a fait valoir que la Tunisie pourrait

rejoindre d’ici la fin de la prochaine décennies des pays européens comme la Grèce et le Portugal en termes de revenus. »Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse (en Tunisie) »,a-t-il ajouté. « Ces signaux, ces réformes s’inscrivent sur un chemin étroit et difficile mais essentiel, celui de la liberté et du respect des individus (…) Ce chemin, aucun pays ne peut prétendre l’avoir entièrement parcouru et personne ne peut se poser en censeur. » Il a rappelé à ce propos que l’histoire récente de l’Europe n’était pas exempte de « tragédies abominables ».

« J’ai pleinement confiance dans votre volonté de vouloir continuer à élargir l’espace des libertés en Tunisie », a-t-il ajouté à l’adresse de Zine el Abidine ben Ali. L’Elysée laisse entendre que Nicolas Sarkozy s’est réservé la possibilité d’évoquer des dossiers individuels dans l’intimité de ses entretiens en tête-à-tête avec le président tunisien mais qu’il n’a pas l’intention d’en parler publiquement.

« On sait qu’avec la Tunisie, moins on en dit, plus on avance », explique-t-on de source diplomatique française. Alors que la France a signé lundi soir avec la Tunisie un accord-cadre de coopération dans le domaine de l’atome civil, Nicolas Sarkozy a, par ailleurs, de nouveau défendu sa diplomatie du nucléaire et sa volonté de permettre à des pays en voie de développement comme la Tunisie d’accéder à cette

énergie.

« Grâce à (cette) énergie du futur, on aura le développement et la croissance et donc, on aura la misère qui reculera », a-t-il dit. « C’est par le savoir et la croissance qu’on luttera contre les terroristes. »

 

REUTERS


 

AFP, le 29 avril 2008 à 12h20

Droits de l’Homme: beaucoup reste à faire malgré les réalisations (Ben Ali)

 

TUNIS, 29 avr 2008 (AFP) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a indiqué mardi être « conscient » que beaucoup restait à

faire en matière des droits de l’Homme en Tunisie et affirmé « accepter volontiers la critique ».

 

« Dans ce domaine, comme dans d’autres, nous sommes conscients que beaucoup reste à faire. Néanmoins, les réalisations sont déjà

nombreuses et l’évolution réelle », déclare-t-il dans un entretien au mensuel Afrique-Asie paraissant en mai à Paris et publié mardi à Tunis.

 

A la question de savoir si la Tunisie accuse un retard en matière de droits de l’homme, M. Ben Ali répond: « ceux qui le prétendent ignorent totalement la réalité tunisienne. Par contre, si vous parlez de critiques, je vous précise que nous acceptons volontiers la critique » a-t-il assuré.

 

L’épineux dossier des libertés et droits de l’Homme est à l’ordre du jour de la visite en Tunisie du président français Nicolas Sarkozy, qui a rendu hommage aux efforts de ce pays en la matière.

 

« Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer », avait-il déclaré en présence de son hôte lundi soir au premier jour de sa visite d’Etat de 48 heures en Tunisie.

 

Deux dirigeants d’ONG défenseurs des droits de l’Homme Khadija Cherif et Mokhtaer Trifi se sont dit « déçus » mardi par les déclarations de M. Sarkozy.

 

AFP


 

AFP, le 29 avril 2008 à 12h20

Des défenseurs des droits de l’Homme « déçus » par les déclarations de Sarkozy

 

TUNIS, 29 avr 2008 (AFP) – Des défenseurs tunisiens des droits de l’Homme se sont dit « déçus » mardi par les déclarations du président français Nicolas Sarkozy louant les progrès réalisés dans ce domaine par la Tunisie durant sa visite d’Etat dans ce pays. « Je suis déçue. Il ne s’agit pas de donner des leçons mais de reconnaître la réalité. Je vois que le président Sarkozy ne s’intéresse pas à la réalité de ce pays », a déclaré à l’AFP Khadija Cherif, militante des droits de l’Homme et présidente d’une ONG féministe.

« Sa priorité c’est le commerce, mais il devrait savoir que le développement ne peut être qu’économique, a-t-elle ajouté, jugeant les déclarations de M. Sarkozy comme « une marque de mépris pour la société civile tunisienne ».

Le président français avait rendu hommage aux efforts de la Tunisie sur le terrain des droits de l’Homme, affirmant que « l’espace des libertés progresse », lundi au premier jour de sa visite d’Etat de 48 heures à Tunis.

Saluant des « signaux encourageants » en préambule à un dîner d’Etat offert par son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Nicolas Sarkozy avait a ajouté notamment qu’il ne souhaitait pas s’ériger « en donneur de leçons ».

« On est habitué à ce discours. M. Chirac nous l’avait servi en 2003, on nous le ressert différemment malgré les promesses de campagne de M. Sarkozy », a poursuivi Mme Cherif.

La présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD, indépendante) a confirmé la visite, mardi, au siège de son

association, de la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme Rama Yade.

« Si des garanties ont été données à M. Sarkozy pour que les libertés progressent, tant mieux! C’est notre demande », s’est étonné

de son côté Mokhtar Trifi, président de la Ligue de défense des droits de l’Homme.

Et d’ajouter que « malheureusement sur le terrain nous n’avons pas remarqué de progrès notables, c’est peut-être même le contraire

qui se passe en réalité aujourd’hui », selon M. Trifi, dont l’association est paralysée par une crise politico-judiciaire. Dans son allocution, Nicolas Sarkozy avait mis au crédit du président Ben Ali « l’amélioration de la condition de la femme », « la scolarisation dans le primaire et le secondaire », ainsi que le respect d’un « moratoire strict sur la peine capitale ». Le régime tunisien est régulièrement critiqué par les ONG qui lui reprochent des violations systématiques des droits de l’Homme, mais Tunis dénonce ces critiques qu’elle qualifie « d’allégations purement partiales et trompeuses ».

Les ONG tunisiennes et internationales ont fait savoir qu’elles attendaient un « geste fort » du président français sur ce terrain dont il avait promis de faire une des priorités de sa politique étrangère.

 

AFP


AFP, le 29 avril 2008 à 12h08

France: le PS accuse Sarkozy d’avoir « légitimé la répression » en Tunisie

 

PARIS, 29 avr 2008 (AFP) – Le Parti socialiste français a accusé mardi le président Nicolas Sarkozy d’avoir « légitimé la politique de répression » en Tunisie et d’avoir « envoyé un signal aux conséquences gravissimes et dramatiques » pour tous les combattants des droits de

l’Homme dans ce pays. Le président français a rendu hommage lundi, au premier jour d’une visite d’Etat de 48 heures, aux efforts effectués selon lui par la Tunisie sur le terrain des droits de l’Homme, affirmant que « l’espace des libertés progresse » dans ce pays. »Les déclarations de Nicolas Sarkozy » lors de sa visite d’Etat en Tunisie « laissent le sentiment d’une scandaleuse hypocrisie », affirme dans un communiqué Razzy Hammadi, secrétaire national du PS. « Ses déclarations inacceptables l’ont amené à légitimer la politique de répression du régime tunisien », ajoute-t-il. Par ces propos, « Nicolas Sarkozy vient d’envoyer un signal aux conséquences gravissimes et dramatiques, pour tous ceux qui, en Tunisie, se battent pour les droits de l’Homme et le respect d’un Etat de droit », selon lui. « Les promesses de contrats, les principes qui sous-tendent la Françafrique, le copinage sécuritaire ont eu raison de la parole dela France », accuse le PS qui appelle « les politiques de droite commede gauche, les intellectuels ainsi que l’ensemble des défenseurs de la liberté et de la démocratie » à « donner de la voix sur le dossiertunisien ».

« La France ne peut pas être le pays qui se dit choqué des violations des droits de l’Homme, lorsque celles-ci interviennent à plusieurs milliers de kilomètres de nos frontières, comme au Tibet, et qui dans le même temps caresse dans le sens du poil les dictateurs lorsque ceux-ci se trouvent de l’autre côté de la Méditerranée », ajoute M. Hammadi.

 

AFP


Reuters, le 29 avril 2008 à 11h12

La compagnie Tunis Air a signé pour 19 Airbus

 

TUNIS, 29 avril (Reuters) – La compagnie aérienne Tunis Air a signé lundi la « lettre d’acceptation » de l’offre d’Airbus pour la vente de 19 avions dont 16 commandes fermes, a déclaré mardi à Reuters le secrétaire d’Etat aux Transports.Selon Dominique Bussereau, qui fait partie de la délégation ministérielle accompagnant Nicolas Sarkozy en Tunisie, le montant des commandes fermes s’élève à « un peu plus d’un milliard d’euros ».

« C’est une affaire importante, parce que ça fait maintenant une flotte tunisienne entièrement composée d’Airbus et cela met Tunis Air dans les compagnies de lancement de l’A350. Donc, c’est un choix vraiment politiquement important », a-t-il ajouté. L’accord, signé lundi soir par Dominique Bussereau et son homologue tunisien Abderahim Zouari, porte, en ce qui concerne les commandes fermes, sur dix A320 et trois A350 comme annoncé initialement auxquels s’ajoutent trois A330, a-t-il précisé. « Je partais pour 13 (commandes fermes) et on a fini par

signer pour 16″, a commenté Dominique Bussereau. Aux ventes fermes s’ajoutent trois ventes en option. Lors des discussions lundi soir au ministère des Transports tunisien, « Airbus a pris des engagements de nature industrielle qui conduiront à la création de 2.000 emplois à terme en Tunisie, en particulier par le biais de la sous-traitance », a ajouté le secrétaire d’Etat. Il est fort probable que Latécoère , l’un des

sous-traitants d’Airbus, renforce son implantation en Tunisie précise-t-on de source diplomatique française. Latécoère est candidat à la reprise de deux sites français d’Airbus, à Méaulte dans la Somme et à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. Les syndicats d’Airbus ont appelé à une grève mardi matin sur les sites français du constructeur aéronautique. « Ce sera de la sous-traitance d’Airbus classique, soit en

direct par Airbus soit par l’intermédiaire de Latécoère ou d’autres filiales », a souligné Dominique Bussereau. « Latécoère a le choix entre un site en Tunisie et un site au Maroc (…) ça tombe plutôt vers une implantation en Tunisie, sachant que Latécoère est déja présent dans les deux pays », a dit le secrétaire d’Etat.

De source diplomatique française, on indique également que Latécoère semble avoir choisi la Tunisie plutôt que le Maroc.

REUTERS


 

 

AFP, le 29 avril 2008 à 10h54

Greenpeace dénonce l’accord de coopération nucléaire franco-tunisien

 

PARIS, 29 avr 2008 (AFP) – Greenpeace a dénoncé mardi l’accord de coopération dans le nucléaire civil signé entre la France et la Tunisie à l’occasion de la visite du président français Nicolas Sarkozy en Tunisie. « Pourquoi généraliser le nucléaire dans le pourtourméditerranéen? », s’interroge l’organisation écologiste dans un communiqué rappelant les accords déjà passés en Algérie, en Libye etau Maroc.

« Ces accords ne sont jamais débattus, leur contenu n’est jamais dévoilé, ni dans les pays signataires, ni en France. Greenpeacedénonce cette opacité et réclame toute la lumière sur les accords de coopération nucléaires signés par la France », ajoute-t-elle. La France et la Tunisie ont conclu lundi un accord-cadre de coopération en matière de nucléaire civil, similaire à ceux déjà paraphés ces derniers mois par Paris avec les deux autres pays du Maghreb, le Maroc et l’Algérie, ainsi qu’avec la Libye, les Emirats arabes unis ou l’Inde. Ce texte ouvre la voie à la vente éventuelle de centrales nucléaires de technologie française à la Tunisie, mais pas avant dix à quinze ans selon la présidence française.

 

AFP


AFP, le 29 avril 2008 à 10h45

Tunisair commande 16 avions à Airbus, trois autres en option (Elysée)

 

TUNIS, 29 avr 2008 (AFP) – Airbus a signé avec Tunisair un accord pour une commande ferme de seize avions et a pris option pour trois appareils supplémentaires, à l’occasion de la visite du président français Nicolas Sarkozy en Tunisie, a annoncé mardi

l’Elysée à Tunis.

La commande ferme porte sur treize appareils A-320 et trois longs courriers A-350, a-t-on précisé de même source. La compagnie tunisienne a pris option pour trois autres avions dont deux monocouloirs A-320 et un long courrier A-350, a-t-on indiqué de même source.

Le montant de la commande est estimé au « prix catalogue » de un milliard d’euros, selon un communiqué diffusé à Tunis. La transaction annoncée au deuxième jour de la visite d’Etat du président  Sarkozy, comporte un volet sur le partenariat industriel franco-tunisien qui « sort renforcé », notamment dans le secteur aéronautique, selon le communiqué. Le ministère des transports a confirmé à l’AFP la signature

d’une « lettre d’intention », sans préciser le nombre d’appareils commandés.

 

AFP


Reuters, le 29 avril 2008 à 01h29

Sarkozy en Tunisie – Nucléaire, Airbus et droits de l’Homme

par Emmanuel Jarry

 

TUNIS, 29 avril (Reuters) – La France a paraphé lundi un accord de partenariat dans le nucléaire civil avec la Tunisie, où le président Nicolas Sarkozy a accordé à son homologue tunisien, Zine el Abidine ben Ali, un brevet de bonne conduite en matière de droits de l’Homme.

L’accord de coopération nucléaire est similaire à ceux que la France a déjà paraphés avec la Libye, l’Algérie et le Maroc. Il étend le champ de cette coopération à tous les aspects de l’utilisation pacifique du nucléaire et ouvre la voie, à terme, à la fourniture d’une centrale atomique à la Tunisie.

La présidence française a aussi annoncé un accord de principe sur la vente par Airbus de 16 A320 et A350 à Tunis Air pour un milliard d’euros prix catalogue, et la signature prochaine par Alstom d’un contrat de 360 millions d’euros pour la construction d’une centrale thermique. Lors d’un toast prononcé lors d’un dîner offert par Zine el Abidine ben Ali, Nicolas Sarkozy a défendu le président tunisien

contre les accusations portées contre lui par ses opposants et les organisations de défense des droits de l’Homme. « Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons », a-t-il déclaré avant d’affirmer:

« Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse (en Tunisie). » « J’ai pleinement confiance dans votre volonté de vouloir continuer à élargir l’espace des libertés en Tunisie », a ajouté le président français à l’adresse de Zine el Abidine ben Ali. « Nous en avons parlé vous et moi. » S’il a évoqué des cas de violation des droits de l’Homme en Tunisie dans l’intimité de ses entretiens en tête-à-tête avec le président tunisien, comme l’avait laissé entendre l’Elysée, il n’en a rien dit en public, hormis cette rapide allusion. Des organisations de défense des droits de l’Homme accusent pourtant régulièrement le pouvoir tunisien d’attenter aux libertés fondamentales sous couvert de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme islamique.

 

ACCORD SUR L’IMMIGRATION

 

Amnesty International et Human Rights Watch font état de cas de mauvais traitements, voire de torture. Les défenseurs des droits de l’Homme souhaitaient que Nicolas Sarkozy fasse pression sur le président tunisien et demande notamment la libération de prisonniers politiques.

« M. Sarkozy pourrait user de son amitié pour rappeler que la démocratie en Tunisie est de l’intérêt de tous », déclarait ainsi le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, Mokhtar Trifi, samedi dans Le Monde. Le président français les a pris à contre-pied en estimant

que la Tunisie pouvait « se comparer sans rougir à tant d’autres pays ». Il a dit au contraire vouloir rendre hommage à la « lutte déterminée » de son homologue tunisien contre le terrorisme, « qui est le véritable ennemi de la démocratie ». « Qui peut croire que si demain, après-demain, un régime du type taliban s’installait dans un de vos pays au Nord de l’Afrique, l’Europe et la France pourraient considérer qu’ellessont en sécurité ? J’appelle chacun à réfléchir à cela. » Nicolas Sarkozy, qui était arrivé en fin d’après-midi à Tunis avec son épouse Carla, est notamment accompagné par la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme.

Selon son cabinet, Rama Yade rencontrera mardi des « représentants de la société civile » tunisienne. Mokhtar Trifi et d’autres défenseurs des droits de l’Homme devraient en faire partie, dit-on de source diplomatique française. Le ministre de l’immigration, Brice Hortefeux, qui est aussi du voyage, a pour sa part signé lundi soir un accord sur la gestion concertée des flux migratoires, comme ceux que la France

a déjà signés avec le Gabon, le Sénégal, le Congo et le Bénin.Cet accord généralise notamment les « visas de circulation », ouvre 77 métiers à l’immigration professionnelle en provenance de Tunisie et renforce en contrepartie la lutte contre l’immigration clandestine.

L’Agence française du développement a, quant à elle, signé sept conventions de financement avec le gouvernement tunisien, pour un montant total de 140 millions d’euros, selon l’entourage de Nicolas Sarkozy.

 

REUTERS


 

AFP, le 28 avril 2008 à 01h27

Sarkozy entame sa visite d’Etat en Tunisie par des contrats et des accords

 

TUNIS, 28 avr 2008 (AFP) – Le président français Nicolas Sarkozy a entamé lundi sa visite d’Etat en Tunisie avec la signature d’accords et de contrats commerciaux, avant de rendre hommage aux efforts de Tunis sur le terrain controversé des droits de l’Homme. M. Sarkozy et son épouse Carla Bruni ont été salués à leurdescente d’avion par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Pendant une vingtaine de minutes, le couple présidentiel, leurhôte et la délégation française ont remonté l’avenue Bourguiba sous les banderoles louant la « coopération fructueuse » entre Paris et Tunis et les youyous et vivats des quelques centaines de personnes. Nicolas Sarkozy et Zine El Abidine Ben Ali se sont ensuite retrouvés au palais de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis, pour une première série d’entretiens, conclue par la signature d’accords et de contrats qui confirment la première place de la France au rang des partenaires économiques de la Tunisie.

La compagnie nationale Tunisair et Airbus sont parvenus à « un accord de principe » dans la soirée sur une commande de treize appareils assortie de trois options pour un montant catalogue d’un milliard d’euros, a-t-on appris auprès de la présidence française. Ce contrat porterait sur 10 monocouloirs A320 et de 3 longs courriers A350 avec des options sur 2 A320 et un A350 supplémentaires.

L’Etat tunisien a également confié à Alstom la construction d’une centrale thermique de Ghannouch (sud), pour un montant d’environ 360 millions d’euros, selon la même source.

En outre, la France et la Tunisie ont conclu un accord-cadre de coopération en matière de nucléaire civil, similaire à ceux déjà

paraphés ces derniers mois par Paris avec les deux autres pays du Maghreb, le Maroc et l’Algérie, ainsi qu’avec la Libye, les Emirats

arabes unis ou l’Inde. Ce texte ouvre la voie à la vente éventuelle de centrales nucléaires de technologie française à la Tunisie, mais pas avant dix à quinze ans selon l’Elysée.

Les deux pays ont enfin paraphé lundi soir une convention de « gestion concertée des flux migratoires », la première signée par Paris avec un pays du Maghreb. Ce texte vise à « s’attaquer à l’immigration illégale », à faciliter la délivrance de visas longue durée aux Tunisiens et à ouvrir le marché du travail français à des Tunisiens dotés de « compétences de haut niveau ». En préambule à un dîner d’Etat, le président Ben Ali a renouvelé son soutien au projet français d’Union pour la Méditerranée (UPM), qui doit être lancé le 13 juillet entre les 27 pays de l’Union

européenne (UE) et ses voisins du Sud et dont il souhaite accueillir

le secrétariat général.

De son côté, Nicolas Sarkozy a rendu un hommage appuyé aux efforts accomplis par son homologue en matière de droits de l’Homme. « Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer », a-t-il jugé, refusant de se poser « en donneur de leçons ».

Le président français a aussi rendu hommage au président Ben Ali pour sa « lutte déterminée contre le terrorisme, ce véritable ennemi de la démocratie ». « Qui peut croire que si demain, après-demain, un régime de type taliban s’installait dans un de vos pays, au nord de l’Afrique, l’Europe et la France pourraient considérer qu’ils sont en sécurité ? », s’est-il interrogé. Depuis vingt ans, le régime du président Ben Ali est régulièrement épinglé par les ONG pour ses violations des droits de l’Homme. La Tunisie dénonce systématiquement ces critiques et met en avant son bilan en matière d’éducation et d’émancipation des femmes.

« Déçues » de n’avoir pas été reçues par la délégation de Nicolas Sarkozy lors de son passage en Tunisie en juillet 2007, les ONG tunisiennes ont fait savoir qu’elles attendaient un « geste fort » du président français sur ce terrain, dont il avait promis de faire une

des priorités de sa politique étrangère. La secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme Rama Yade devait recevoir mardi, au deuxième jour de la visite présidentielle, des responsables d’ONG tunisiennes.

 

AFP


Associated Press, le 29 avril 2008 à 00h54

Tunisie: Sarkozy ne veut pas s’ériger en donneur de leçons en matière de droits de l’Homme

 

TUNIS (AP) — Le président Nicolas Sarkozy a salué lundi soir l’engagement de la Tunisie dans « la promotion des droits universels

et des libertés fondamentales » en s’interdisant de s’ériger en « donneur de leçons », lors d’un toast prononcé lundi soir au cours d’un dîner d’Etat offert en son honneur par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali.

« Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse (en Tunisie). Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer », a-t-il estimé.

Il faisait allusion aux réformes engagées par la Tunisie « sur le chemin, étroit et difficile, mais essentiel, celui de la liberté et du respect des individus ».

« Ce chemin, aucun pays ne peut l’avoir entièrement parcouru et personne ne peut se poser en censeur », a-t-il martelé. « Je viens d’un continent dont l’histoire, y compris l’histoire récente, recèle d’abominables tragédies et je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneurs de leçons », a noté le président français qui s’est dit « pleinement confiant » de la volonté du président Ben Ali de « continuer à élargir l’espace des

libertés ».

Le régime tunisien est régulièrement critiqué par certaines organisations non gouvernementales locales et internationales pour ses « atteintes aux libertés et aux droits de l’Homme », des accusations réfutées par Tunis.

Les autorités tunisiennes considèrent ces allégations comme des « partis pris de certaines ONG systématiquement hostiles ». Elles

font valoir que la Tunisie a fait « le choix volontaire de la démocratie et des droits de l’Homme » et entend « poursuivre résolument le processus de réformes en toute souveraineté ».

 

Associated Press


 

 

 Associated Press, le 29 avril 2008 à 00h25

Signature de trois accords de coopération entre la France et la Tunisie

–par Bouazza ben Bouazza–

 

TUNIS (AP) — La Tunisie et la France ont signé lundi soir trois accords relatifs à la l’immigration, au nucléaire civil et au partenariat économique entre les deux pays, a annoncé la délégation française au premier jour de la visite d’Etat du président Nicolas Sarkozy en Tunisie.

Les accords ont été signés en présence de M. Sarkozy et de son homologue Zine Al Abidine Ben Ali, avant le dîner d’Etat offert

lundi soir. Le premier, paraphé par le ministre français de l’Immigration Brice Hortefeux et le ministre tunisien des affaires étrangères, Abdelwahab Abdallah, porte sur une gestion conjointe des flux migratoires, selon un document diffusé par la délégation française.

Il a pour objectif de « faciliter l’accès au marché du travail français pour les Tunisiens qui ont des compétences de haut niveau ou pour des métiers pour lesquels existe en France une demande non satisfaite », en augmentant le nombre de visas. Cet accord devrait permettre l’accès en France de plus de 9.000 professionnels tunisiens dans quelque 77 métiers, notamment la construction, l’hôtellerie et la restauration.

Il concerne également la lutte contre l’immigration illégale, et prévoit ainsi des « procédures de réadmission ». L’accord sur le nucléaire civil, similaire à ceux conclus avec la Libye, l’Algérie et le Maroc, est d’une durée de 20 ans. Il porte sur la formation d’ingénieurs dans les domaines de l’énergie et du dessalement de l’eau et peut déboucher à long terme sur la construction d’une centrale nucléaire.

La coopération franco-tunisienne dans le nucléaire concerne aussi la sûreté et la sécurité et la prospection et la valorisation des ressources uranifères. Les deux parties ont enfin signé un accord cadre de partenariat économique et financier pour la période 2008-2011 dont l’objectif

consiste essentiellement à « accroître la compétitivité de la  Tunisie » suite à l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange avec l’Union européenne.

Selon une source proche de la délégation française, Tunis et Paris doivent signer dans les prochains jours un accord pour l’acquisition par la compagnie Tunisair de 16 avions Airbus, dont 13 en commande ferme et trois en option. Il s’agit d’appareils de type A320 et A350.

Lors de cette visite d’Etat de trois jours, un autre accord doit être signé qui porte sur la fourniture par Alstom d’une centrale thermique de 400 MW qui devra couvrir une grande partie des besoins       en électricité du sud tunisien. Le contrat est estimé à 360 millions d’euros. Alstom était en concurrence avec l’Allemand Siemens sur ce dossier. « Le contrat est acquis et le président Ben Ali nous a assuré qu’ilne posait pas de problème, mais cela nécessite une certaineprudence », a ajouté la même source sous couvert d’anonymat.

 

Associated Press


 

Reuters, le 28 avril 2008 à 00h11

Accord franco-tunisien sur l’immigration

 

TUNISIE, 28 avril (Reuters) – La France et la Tunisie ont signé lundi soir un accord sur la « gestion concertée » de l’immigration à l’occasion de la visite d’Etat du président Nicolas Sarkozy à Tunis. Cet accord, similaire à ceux déjà signés par la France avec le Sénégal, le Gabon, le Congo et le Bénin, vise quatre grands objectifs, précise la présidence française dans un communiqué. Le premier est de faciliter la circulation des personnes entre la France et la Tunisie, notamment par une délivrance plus large des visas dits de « circulation ».

Ces visas d’une durée de un à cinq ans permettront d’aller et venir entre la Tunisie et le territoire français – et l’Europe – sans avoir à chaque fois à solliciter un visa de court séjour.

La France délivre aujourd’hui 65.000 à 80.000 visas par an à des ressortissants tunisiens. La généralisation des visas de circulation permettra de « fluidifier encore » ces flux migratoires, souligne l’entourage de Nicolas Sarkozy. Le deuxième objectif va dans le sens sens de « l’immigration choisie » défendue par le président français. Il s’agit de faciliter l’accès au marché du travail français des Tunisiens « qui ont des compétences de haut niveau » ou des métiers pour lesquels il existe en France une demande non satisfaite », explique l’Elysée.

Sont ainsi énumérés dans une liste 77 métiers qualifiés ouvert à l’immigration professionnelle en provenance de Tunisie, notamment dans les secteurs de la construction, de l’hôtellerie et de la restauration.

« Ces facilités pourraient permettre l’accès en France de plus de 9.000 professionnels tunisiens » par an, précise l’Elysée. Le troisième objectif est d’appuyer les actions dites de « développement solidaire » par la formation professionnelle, des projets de coopération et de développement dans les régions tunisiennes d’émigration, etc.

Enfin, l’accord signé lundi soir vise en contrepartie à lutter plus efficacement contre l’immigration illégale – prévention, collaboration entre les consultats et les préfectures pour les procédures de réadmission en Tunisie des personnes en situation irrégulière, renforcement des moyens matériels et humains des consulats, etc. La Caisse d’Epargne devait signer de son côté avec la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), récemment privatisée, un accord sur des produits d’épargne destinés aux 600.000 ressortissants tunisiens vivant en France et désireux d’effectuer des investissements productifs en Tunisie, dit-on de source diplomatique française.

 

REUTERS

 


 

Visite de Sarko: l’avenue Bourguiba sur pied de guerre!!

 

Sarko parmi nous, quel bonheur!!

 

Deux heures pour aller du siège de La Presse sis à la rue Ali Bach Hamba, jusqu’à la station TGM!!

Des fouilles jamais vues au paravent! Des groupes de jeunes hystériques un peu partout!!

 

Le battement des tambours, les airs de la « zokra » et les sons horribles des baffles qui nous bombardent de musiques apocalyptiques donnent l’envie de vomir!!

 

Des vieillards assis sur les trottoirs épuisés attendant la délivrance!!

 

Des centaines de policiers qui malgré la fatigue, essayent de garder les nerfs calmes face à une population enragée par les multiples barrages et tout le temps précieux qu’on leur fait perdre!

 

Le calvaire n’en finit pas: aller de Carthage à la Soukra vous dites: je ne vous décrirais rien, je vous laisse le soin d’imaginer!!!

 

Seulement je voudrais savoir combien de pertes nous a causé cette mascarade?!! Combien d’heures de travail avons nous perdu?! Et bien sur, qui payera la facture?!

 

Les photos de notre grande avenue à 14.30 ce lundi 28 avril 2008, soit 2h30 avant le passage de notre hôte bien distingué!!

 

Pour regarder les photos cliquez ici :

http://journaliste-tunisien.blogspot.com/2008/04/visite-de-sarko-lavenue-bourguiba-sur.html

 

(Source : le blog de Zied El Héni, le lundi 28 avril 2008)

 

 


Des banderoles RCD pour accueillir Sarkozy!!

 

Est-il l’hôte de la Tunisie ou du Rassemblement Démocratique Constitutionnel (RCD)?

A lire les banderoles de l’allée centrale de l’avenue Bourguiba, on croirait que le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy était l’invité du RCD et non de l’Etat tunisien?!

Quel message pourrait déduire notre hôte distingué de cette « démonstration de force »?!

Il faut le demander à nos grands stratèges!!

Vive la République..

 

Pour regarder les photos cliquez ici :

http://journaliste-tunisien.blogspot.com/2008/04/des-banderoles-rcd-pour-accueillir.html

 

(Source : le blog de Zied El Héni, le mardi 29 avril 2008)

 


 

VISITE DE SARKOZY EN TUNISIE

Tunisie: «Les opposants n’ont pas d’espace»

 

Après le discours de Nicolas Sarkozy adressant un quasi blanc-seing au régime tunisien sur la question des droits de l’homme, Christophe Ayad, envoyé spécial de Libération sur place, décrypte l’importance de ces propos.

 

Interview: François Meurisse / Son: FL / Durée: 5′00

 

Pour écouter, cliquez ici :

http://www.libelabo.fr/2008/04/29/tunisie-%c2%ables-opposants-nont-pas-despace%c2%bb/

 

 


 Reporters sans frontières Communiqué de presse 29 avril 2008 TUNISIE

Reporters sans frontières juge inadmissibles les propos tenus par le président français Nicolas Sarkozy en visite à Tunis

“Le président Nicolas Sarkozy a affirmé que l’espace des libertés progressait en Tunisie. Nous ne devons pas parler du même pays. Ces propos sont inadmissibles. La liberté d’expression reste une utopie en Tunisie. La presse n’y fait que glorifier le bilan du président Zine el-Abidine  Ben Ali et les journalistes indépendants et leurs familles sont victimes d’un harcèlement continu. Les défenseurs des droits de l’homme et les syndicalistes n’échappent pas non plus à ce traitement”, a déclaré Reporters sans frontières. “C’est un coup de poignard dans le dos des militants tunisiens qui attendaient beaucoup de la visite du président français. En 2007, lors de la précédente visite en Tunisie de Nicolas Sarkozy, l’Elysée s’était félicité d’avoir évoqué le cas du prisonnier politique Mohammed Abbou. Ce dernier avait en effet été libéré quelques jours plus tard. Aujourd’hui, le président français, accompagné de dizaines d’hommes d’affaires, change radicalement d’approche et félicite le président Ben Ali, alors qu’aucune amélioration n’a été constatée dans le domaine des droits de l’homme. Ce grand écart est incompréhensible”, a déploré l’organisation. “Monsieur le Président, la France peut continuer à faire des affaires avec la Tunisie tout en étant lucide sur la réalité politique du pays. Ne méprisez pas ceux qui se battent en Tunisie pour faire entendre leurs voix au détriment de leur sécurité et de leur liberté. Reporters sans frontières et bien d’autres organisations de défense des droits de l’homme ne sont pas autorisées à se rendre dans le pays. Votre présence dans le pays devrait, plus que jamais, servir à promouvoir les libertés fondamentales, perpétuellement bafouées en Tunisie“, a ajouté Reporters sans frontières à l’adresse du président français. En marge de sa visite d’Etat, le président français Nicolas Sarkozy a déclaré,  le 28 avril 2008 : « Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons. Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. J’ai pleinement confiance dans votre volonté de vouloir continuer à élargir l’espace des libertés. » Au pouvoir depuis 1987, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali est considéré par Reporters sans frontières comme l’un des 34 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. La Tunisie occupe la 145e place sur 169 du classement mondial de la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières en octobre 2007. L’organisation rappelle que le journaliste Slim Boukhdir est actuellement incarcéré à Sfax (230 km au sud de Tunis) où il purge une peine d’un an de prison. Correspondant du journal londonien Al Quds Al Arabi et du site Internet de la chaîne de télévision Al-Arabiya, Slim Boukhdir a été interpellé, le 26 novembre 2007, suite à une altercation avec des policiers qui le suivaient. Ses conditions de détention sont inquiétantes. Par ailleurs, deux responsables de l’hebdomadaire Al-Maoukif, organe d’un parti d’opposition, ont entamé une grève de la faim, à la veille de la visite du président français, pour protester contre les saisies intempestives de leur journal. La police a retiré quatre des cinq derniers numéros des kiosques sans raison et sans le notifier à la rédaction. Al-Maoukif, qui n’a pas accès à des subventions publiques, ni à des fonds publicitaires, repose entièrement sur le produit de ses ventes. La rédaction craint une asphyxie financière si les saisies se poursuivent.

 

 

Reporters Without Borders  

Press release 29 April 2008 TUNISIA Sarkozy’s talk of growing freedom in Tunisia condemned as “unacceptable” President Nicolas Sarkozy’s claim yesterday, at the start of an official visit to Tunisia, that respect for freedom is growing there was condemned today as “unacceptable” by Reporters Without Borders, which wondered if Sarkozy had confused Tunisia with another country. “Freedom of expression is still just a dream in Tunisia,” the press freedom organisation said. “All the press can do is praise President Zine el-Abidine Ben Ali’s record. Independent journalists and their families are subject to constant harassment, Human rights activists and unionists are exposed to the same treatment. “This is a stab in the back of the Tunisian activists who expected a great deal from President Sarkozy’s visit. During his previous visit to Tunisia, the Elysée Palace boasted of raising the case of political prisoner Mohammed Abbou, who was released a few days later. This time Sarkozy is accompanied by dozens of businessmen and he has changed his approach. He has praised President Ben Ali although there has been no improvement in human rights. The difference is incomprehensible. “Mr. President, France can continue to do business with Tunisia while remaining lucid about the political reality in that country. Do not despise those in Tunisia who are fighting to make their voices heard at risk to their safety and freedom. Reporters Without Borders and many other human rights organisations are not allowed into Tunisia. Your presence should, more than ever, be used to promote the basis freedom that are constantly flouted there.” Shortly after arriving yesterday for a three-day official visit, Sarkozy said: “In a country where I come as a friend and I am received as a friend, I do not see why I would take it upon myself to give lessons. Today, the space for freedom is growing. I have full confidence in your desire to continue to expand the space for freedom.” President since 1987, Ben Ali is regarded by Reporters Without Borders as one of the world’s 34 worst “press freedom predators.” Tunisia was ranked 145th out of 169 countries in the world press freedom index compiled by Reporters Without Borders last October. Slim Boukhdir, correspondent of the London-based Al Quds Al Arabi newspaper and the Al-Arabiya TV station’s website, is serving a one-year sentence in Sfax (230 km south of Tunis). He was arrested on the outskirts of Sfax on 26 November after an argument with policemen who were following him. The conditions in which he is being held are very disturbing. Two members of the staff of the weekly Al-Maoukif, the mouthpiece of the opposition Progressive Democratic Party (PDP), began a hunger strike on the eve of Sarkozy’s arrival in protest against the repeated seizures of their newspaper. The police have seized four of the five latest issues from news stands without telling the staff. Al-Maoukif does not get any of the government subsidies that all newspapers are supposed to receive, and it does not get any state advertising. It therefore relies totally on its sales and the staff fears it could be forced to close for lack of funds if the seizures continue.

 

 


 

PRESS RELEASE

 

Party of European Socialists

 

29 April 2009

 

 

: TUNISIA MUST COMMIT TO DEMOCRACY AND RIGHTS TO GET MEDITERRANEAN UNION HQ

 

 Commenting on President Sarkozy’s visit to Tunisia , where he is reported to be going to propose to have the headquarters of the Union for the Mediterranean , PES President Poul Nyrup Rasmussen said:

 

 “If democracy and human rights is going to be an important part of the Union for the Mediterranean – and I believe they must be – then Tunisia is a poor choice for the headquarters. I am open to the idea of putting the HQ in the southern or eastern Mediterranean, but Tunisia has a bad record when it comes to freedom of the press, to freedom of association and harassment of legal opposition political parties.”

 

 “The European Union has been too quiet for too long about the situation in Tunisia . It has not made any serious demands for democratic progress. It seems to have been willing to keep quiet as long as the Government managed to keep the country under control. That seems to have been the European Union’s line not only towards Tunisia but also to the rest of North Africa .”

 

 

 

“The Union for the Mediterranean must be a vehicle for democratic change. I call on the forthcoming French Presidency to take the opportunity to make this a reality. My appeal to President Sarkozy is propose another country for the HQ unless Tunisia makes a real, concrete and determined commitment to freedom of the press, freedom of association, more democracy and human rights.”

 

 

“The European Union can and must encourage positive change. The only way to do so is to show the consequences.”

 

The headquarters of the Union for the Mediterranean is due to be chosen at the European Council in July, at the start of the French Presidency, with the participation of Mediterranean Heads of State / Government.

 

 The EU’s first framework for cooperation with the Mediterranean region was the ‘ Barcelona process’ launched in 1995 with the aim of creating peace and democracy throughout the Mediterranean region as well as closer economic and cultural ties between the EU and all Mediterranean nations. The PES believes that the proposed Union for the Mediterranean must maintain the same emphasis on the original ‘ Barcelona process’ aims.  

 

 

 

Julian Scola

Communications Advisor – Media & Campaigns

Party of European Socialists

Rue du Trône, 98

1050 Brussels

Tel +32 2 548 9080

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Editorial du journal « Le Monde »

 Mauvaise manière

 

En visite officielle en Tunisie, Nicolas Sarkozy a eu raison de saluer, lundi 28 avril, les performances économiques et sociales de ce pays. Au départ la moins bien dotée par la nature – ni pétrole ni gaz, notamment –, la Tunisie aligne le bilan le plus brillant des nations du Maghreb (Libye comprise). Elle a éradiqué la grande pauvreté, elle possède une classe moyenne dynamique, elle a développé une industrie de transformation et un tourisme intelligent. Tout n’est pas parfait, bien sûr, mais les Tunisiens peuvent légitimement tirer fierté de leur bilan économique, social et éducatif. Il y a plus. Héritage du fondateur de la Tunisie moderne, le grand Habib Bourguiba, le code du statut de la femme préserve les Tunisiennes des régressions observées ailleurs dans le monde arabo-musulman.

 

 

Le chef de l’Etat est ainsi parfaitement fondé à vouloir développer plus avant les relations avec la Tunisie. C’est de bonne politique et de bon voisinage, avec un partenaire méditerranéen que la France ne saurait ignorer. M. Sarkozy aurait dû s’en tenir là. Il a cru devoir aller plus loin, et il a eu tort.

 

Lors d’un dîner offert par le président Zine el-Abidine Ben Ali, le chef de l’Etat français a assuré : « Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse (en Tunisie). Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer. » C’est une contre-vérité. Aucune ONG, aucun observateur sérieux, tunisien ou étranger, ne peut porter un tel jugement. Dans un pays où le président s’installe au pouvoir à vie, fait tabasser par des voyous, emprisonner, voire torturer, ses opposants et ne tolère qu’une presse à son service, « l’espace de liberté » régresse. Personne ne demandait à M. Sarkozy de se poser, comme il l’a dit, en « donneur de leçons ». Le chef de l’Etat aurait pu choisir le silence, qui eût été une forme de décence. Avec ce satisfecit décerné au régime Ben Ali, il fait une bien mauvaise manière aux courageux démocrates tunisiens.

 

Pourquoi ? Probablement au nom de ce raisonnement : c’est Ben Ali ou les islamistes. Voilà qui ajouterait l’erreur d’analyse à la contre-vérité : l’islamisme se nourrit de la suppression de toute opposition, de toute vie démocratique ; il fleurit sur le terreau de l’autocratie, quand la mosquée devient le seul espace de contestation. A Tunis ou ailleurs.

 

(Source : « Le Monde », édition du 30 avril 2008)


 

En visite dans une Tunisie verrouillée

 

Nicolas Sarkozy rend visite pour deux jours au président Ben Ali, dont le régime est vivement critiqué pour ses atteintes aux droits de l’homme.

 

Envoyé spécial à Tunis CHRISTOPHE AYAD

 

«Aujourd’hui, l’espace des libertés progresse. Ce sont des signaux encourageants que je veux saluer», a déclaré Nicolas Sarkozy rendant hommage aux efforts du régime de Ben Ali. Au même moment et c’est devenu un rituel à chaque visite d’un chef d’Etat français, des opposants tunisiens déclenchaient une grève de la faim. Lors du dernier voyage de Jacques Chirac, en 2003, l’avocate Radhia Nasraoui avait eu recours à ce mode d’action très en vogue dans un pays ultra-verrouillé. Interpellé, Chirac avait répondu : «Le premier droit de l’homme c’est celui de se nourrir.» Une formule restée à ce jour en travers de la gorge des militants tunisiens des droits de l’homme. Que répondra Nicolas Sarkozy lorsqu’il sera interrogé sur le sort de Rachid Khechana et Mongi Ellouze, respectivement rédacteur en chef et directeur de la publication d’Al-Mawqif, l’hebdomadaire du Parti démocratique progressiste (PDP) ?

 

Harcèlement. Les deux hommes sont en grève de la faim depuis samedi pour protester contre le «blocus» visant leur titre. Au deuxième étage d’un modeste immeuble du centre de Tunis, Rachid Khechana détaille le harcèlement dont son titre fait l’objet : «Depuis le début de l’année, cinq de nos numéros ont été saisis. Notre diffuseur, dont les NMPP françaises sont actionnaires, subit des pressions pour cesser de nous distribuer. Nos comptes sont bloqués sous des prétextes fallacieux. Le pouvoir pousse des sociétés à nous intenter des procès en dommages et intérêts. Enfin, nous n’avons pas accès à la publicité, privée comme publique, ni à aucune aide à la presse.»

 

Al-Mawqif, qui diffuse à 10 000 exemplaires, est le dernier titre indépendant d’une presse paralysée par l’autocensure et la peur. «Nous sommes le premier journal à avoir raconté ce qui s’est passé dans la région de Gafsa», se félicite le rédacteur en chef. Ce bassin minier est en quasi-insurrection depuis janvier à cause du népotisme à l’embauche régnant dans cette région miséreuse (Libération d’hier). L’hebdomadaire paye aussi son scoop révélant le déclassement de terrains archéologiques protégés par l’Unesco afin de les vendre au profit de proches du président Ben Ali. Enfin, le PDP est dans le collimateur du régime depuis la désignation de Najib Chebbi comme candidat à la présidentielle de l’année prochaine.

 

Ce monsieur âgé n’est pourtant pas un dangereux révolutionnaire, mais un notable de centre gauche. Dans les semaines qui ont suivi, Ben Ali a annoncé lui-même une réforme de la Constitution limitant les candidatures aux secrétaires généraux des partis légalement reconnus, ce qui n’est pas le cas de Chebbi. «C’est la troisième fois que j’annonce mon intention de me présenter et la troisième fois que le régime change les règles du jeu pour m’en empêcher», nous expliquait-il hier alors que des foules de lycéens et de chômeurs convergeaient vers l’avenue Bourguiba pour faire la claque sur le passage de Ben Ali et de son hôte français.

 

D’autres exemples ? A l’heure où Nicolas Sarkozy débarquait à l’aéroport de Tunis, Radhia Nasraoui et Mohamed Ennouri étaient convoqués au ministère de l’Intérieur pour «diffusion de fausses nouvelles». Ces militants des droits de l’homme avaient annoncé la mort d’un écolier dans la violente répression de manifestations à Chebba, il y a trois mois. Cette convocation intervient au dernier jour du délai légal : tant pis pour la concomitance. Après avoir cassé les islamistes du parti Ennahda au début des années 90, Ben Ali a muselé la société civile. La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) est empêchée de fonctionner depuis 2005. L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) est constamment harcelée dans un pays dont le régime met en avant le statut de la femme, adopté sous Bourguiba. Les opposants et les esprits libres de ce pays passent leur temps à réparer leurs voitures saccagées par les sbires du régime, à essayer d’obtenir un passeport, rétablir une connexion Internet, trouver un emploi, une école pour leurs enfants… Leur vie quotidienne est devenue un enfer et leurs proches les adjurent de laisser tomber pour s’éviter les ennuis.

 

Prisonniers. Mais leur sort n’est que la partie émergée des droits de l’homme en Tunisie. Aujourd’hui quelque 1 500 jeunes hommes croupissent en prison, arrêtés ou condamnés en vertu de la loi antiterroriste entrée en vigueur en 2004. Un chiffre qui fait de la Tunisie l’un des pays arabes comptant le plus de prisonniers politiques par rapport à sa population totale. La plupart d’entre eux sont des lycéens ou étudiants qui ont eu le malheur de fréquenter la mauvaise mosquée ou le mauvais site Internet. La plupart n’ont commis aucun délit autre que s’intéresser de trop près à la guerre en Irak ou en Afghanistan. Les cas de torture, de détention secrète ou arbitraire, d’isolement total, voire de disparitions, sont courants. «Ces jeunes n’avaient pas d’idéologie précise en entrant en prison, ils en sortiront aguerris et farouchement djihadistes», s’inquiète un universitaire. Et le régime pourra donner un nouveau tour de vis. CQFD.

 

(Source : « Libération » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)


 

Éditorial de « Libération »

Minimum

laurent joffrin

 

Moins grande que la Chine mais plus proche… Même s’il est d’une tout autre dimension, le problème posé au gouvernement français par la Tunisie est moralement similaire à celui qui trouble les relations entre Pékin et Paris. Nul ne songe à interrompre les échanges avec une nation historiquement liée à la France. Nul ne conteste les succès économiques de la Tunisie, même si sa prospérité est désormais mise en cause par les fautes du régime. Nul ne veut nier que l’héritage de Bourguiba en matière de statut de la femme ou de politique éducative ait été – en partie seulement – préservé.

 

Mais qui peut passer par pertes et profits commerciaux la cruelle nature du pouvoir maintenu d’une main de fer par le président Ben Ali ? Chasse aux opposants, flicage général, corruption, torture, propagande orwellienne, élections truquées : tous les ingrédients du despotisme sont réunis dans ce pays que la sagesse du «combattant suprême» avait pourtant placé sur une voie féconde. La France qui s’émeut de la situation du Tibet et hésite à participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques peut-elle rester muette devant les méthodes brutales employées par l’hôte de Nicolas Sarkozy ? Dans leurs rapports avec les dictatures, les démocraties doivent se garder tout autant de l’angélisme que du cynisme. Un geste de soutien clair aux militants tunisiens des droits de l’homme paraît être le minimum que le président français puisse accomplir pour représenter honorablement la France à Tunis.

 

(Source : « Libération » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)


 

A la descente de l’avion, des contrats

C.A. (à Tunis)

 

Nicolas Sarkozy, accompagné de sept ministres, d’une délégation du Medef et d’invités (Serge Moati, Daniela Lumbroso, Frédéric Mitterrand, le grand rabbin Sitruk…), a paraphé plusieurs contrats pour un montant de 1,36 milliard d’euros, dont la vente de treize Airbus (plus trois en option) et d’une centrale électrique thermique au profit d’Alstom. Il a aussi présidé à la signature d’un accord bilatéral sur la «gestion concertée» de l’immigration octroyant des visas et une aide au développement en échange d’une lutte accrue contre l’émigration clandestine. Un accord-cadre dans le nucléaire civil a été conclu. La secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, doit rencontrer aujourd’hui les présidents de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et de l’Association tunisienne des femmes démocrates. La semaine dernière, une mission de la Fédération internationale des droits de l’homme avait été interdite d’entrée en Tunisie.

 

(Source : « Libération » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)


 

Lentement mais sûrement, le voile recouvre les têtes

Pourtant chantre de l’islam moderne, le pays revoit sa position sur le port du «hijab».

Envoyée spéciale à Tunis NADIA HACHIMI ALAOUi

 

Quand elle sort une cigarette de son sac, elle a toujours un sourire un peu gêné. Sur la terrasse, au Café du théâtre à Tunis, les femmes voilées ne sont pas nombreuses à fumer en public. Pour elle, c’est «un reste du temps de [sa] vie de femme laïque», sa «dernière incohérence». Swasen a 34 ans et un regard pétillant. En juin, cette jeune médecin a fait le choix de se «revêtir», comme un nombre croissant de Tunisiennes aujourd’hui. A priori, il n’y a rien d’exceptionnel dans un pays musulman. Mais en Tunisie, pays chantre de l’islam moderne, le hijab (le voile) est un peu plus qu’un «bout de chiffon», comme le qualifiait Habib Bourguiba.

 

Mode orientale. En dévoilant les Tunisiennes en 1956, le père de l’indépendance de cet ancien protectorat français faisait de la femme à tête nue un des emblèmes de la nation. Alors, forcément, cinquante ans plus tard, le retour du voile en Tunisie pouvait difficilement passer inaperçu. Noué sur le côté, enserrant les contours du visage, celui de Swasen, porté à la mode orientale, se marie avec sa grande jupe marron et reprend les tonalités jaunes de son col roulé. «A priori, j’aurais préféré le voile islamique qui cache le cou, mais ici c’est un peu compliqué», dit-elle. Il y a quelques mois, à la faculté de médecine de Tunis où elle terminait sa thèse, un responsable l’avait prise à parti lui rappelant «poliment» la circulaire de 1981 qui prohibe le voile dans les institutions publiques. «Il m’a conseillé de porter plutôt le foulard traditionnel tunisien m’expliquant, un peu gêné, avoir reçu des directives en ce sens pour contrer le phénomène.» Culottée, et surtout convaincue, la jeune thésarde ne s’est pas dégonflée : «Vous convenez donc que c’est un phénomène ? lui a-t-elle répondu. On en est restés là.»

 

En 2006, sous la pression des modernistes, inquiétés par la montée du hijab, le président Ben Ali l’avait publiquement fustigé en dénonçant sa provenance «d’inspiration sectaire importée de l’extérieur». Il pointait explicitement du doigt les chaînes de télévision des pays du Golfe, et leurs prêcheurs rigoristes. Dans les rues tunisiennes, l’étau s’était alors resserré, et quelques hijabs furent arrachés à la volée par des policiers zélés.

 

«Identité». Mais un an plus tard, les signaux envoyés par l’Etat se sont brouillés. En octobre, la justice a donné raison à une enseignante qui contestait son renvoi d’un établissement parce qu’elle portait le voile, cassant ainsi la circulaire de 1981. Le droit a été rendu, une circulaire administrative n’ayant pas force de loi. Mais dans un pays comme la Tunisie où l’on sait se jouer de la législation quand il le faut, cette décision a été interprétée dans le camp des laïcs comme un recul du pouvoir face «aux voilées».

 

Influence des chaînes satellitaires, regain du religieux ou acte de résistance au régime autoritaire de Ben Ali, le retour au voile pour Swasen, c’est avant tout «une question d’identité» . «L’idéologie française nous a trop influencés en Tunisie. L’émancipation des femmes a consisté à ressembler à la femme occidentale, elle nous a éloignés de la tradition musulmane.»

 

Il y a dix ans, Swasen portait un jean, un tee-shirt à manches courtes. En deuxième année de médecine, elle a commencé à douter, lassée d’entendre le discours sur «la femme active tunisienne». «Pour les femmes en Tunisie, tout est devenu une question de compétition entre elle et les hommes. Leur seul objectif a été d’atteindre la même position sociale, notamment dans le travail. J’ai voulu m’affirmer autrement», confie-t-elle. Ses réponses, la jeune femme les a trouvées dans la religion. Laïcs contre religieux, «femme démocrate» contre femme voilée : l’absence de débat public a fini par tracer une ligne de tranchée entre les deux camps, amenant les uns et les autres à se caricaturer.

 

«Label du gouvernement». Mais il y a plus inquiétant. Dotée depuis 1956 du code du statut personnel le plus novateur en matière des droits de la femme dans un pays musulman, la Tunisie n’a pas réussi à imprégner ses nouvelles générations de l’esprit du texte. «Le statut de la femme est devenu un label du gouvernement», explique Khadija Cherif, présidente de l’Association des femmes démocrates. «Pour ne pas nuire à l’image de cette Tunisie exemplaire, on a préféré croire que les acquis législatifs étaient suffisants pour assurer un impact et donner du sens à la loi.» Résultat, Sawsen affirme aujourd’hui que «les hommes et les femmes ne sont pas égaux mais complémentaires», et qu’«il incombe aux femmes d’être responsables avant tout de leur foyer».

 

(Source : « Libération » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)

 


 

L’encombrante belle-famille de Ben Ali

L’épouse du président tunisien et ses neveux sont au cœur de deux affaires délicates.

CHRISTOPHE AYAD

 

Outre le dossier des atteintes aux droits de l’homme, embarrassant pour Paris, il y a celui des affaires judiciaires franco-tunisiennes, liées à la belle-famille du président Ben Ali, le clan Traboulsi. Les frères, sœurs, neveux et nièces de Leila Traboulsi, la deuxième épouse de Ben Ali, sont en effet omniprésents, au point de franchir régulièrement les bornes de la légalité. Récits de deux des dernières affaires en date.

 

L’affaire du yacht volé

 

Dans la nuit du 4 au 5 mai 2006, un yacht de luxe, le Beru Ma, d’une valeur d’1,5 million d’euros est dérobé par un gang de professionnels dans le port de Bonifacio. Après une escale technique à Cagliari, en Sardaigne, il est acheminé vers le port de Sidi Bou Saïd, tout près de Tunis. Problème, le Beru Ma appartient à Bruno Roger, patron de la banque d’affaires Lazard Frères, un intime de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’Intérieur.

 

Comme l’ont relaté le Canard enchaîné et le site Mediapart, un inspecteur de la société d’assurances Generali, puis la gendarmerie de Toulon ne tardent pas à démasquer le commanditaire : Emad Traboulsi, le neveu de l’épouse du chef de l’Etat. Cédric Sémard, le chef du gang des voleurs passe à table : il devait toucher au total 55 000 euros. Il reconnaît d’ailleurs avoir subtilisé deux autres yachts : le Sando, au Lavandou, et le Blue Dolphin IV à Cannes, en décembre 2005 et en janvier 2006. Le Blue Dolphin était destiné à Moaz Traboulsi, le frère d’Emad. Il n’a jamais été restitué, contrairement au Beru Ma, qui a été promptement rendu à son propriétaire après intervention de l’Elysée et de la place Beauvau. Mais une instruction reste ouverte en France au tribunal d’Ajaccio : le juge Jean-Bastin Risson a émis deux mandats d’arrêt, transmis à Interpol, le 3 mais 2007 contre Emad et Moaz Traboulsi. En vain.

 

Ce n’est pas la première fois qu’Emad Traboulsi est pris en flagrant délit de recel. Il aurait fait subtiliser la voiture du PDG de BMW en Allemagne, avant d’être contraint de la restituer contre un abandon des poursuites. Ni la première fois que des proches du Président sont impliqués dans des délits pénaux en France: Moncef Ben Ali, le frère aîné du Président avait été condamné par contumace à Paris, au début des années 90, pour son appartenance à la «couscous connexion», un réseau de trafic de drogue.

 

L’affaire du lycée Louis Pasteur

 

Le 10 mai 2007, la direction du lycée Pasteur, l’un des plus huppés de Tunis, reçoit un courrier officiel l’informant de sa fermeture au prétexte du non-respect des programmes d’enseignements tunisiens. Le lycée privé francophone, qui appartient à la famille franco-tunisienne Bouebdelli, doit mettre la clef sous la porte du jour au lendemain, laissant 1 400 élèves sur le carreau. Comme par hasard, l’Ecole internationale de Carthage, établissement privé appartenant à Leila Ben Ali et à Souha Arafat, la veuve du dirigeant palestinien, ouvre ses portes à la rentrée de septembre 2007. Il n’y avait pas la place pour deux établissements sur le «marché». Les parents d’élèves de Pasteur, appartenant pour la plupart à la grande bourgeoisie, ont beau pétitionner, rien n’y fait. Madeleine Bouebdelli a écrit une lettre à Nicolas Sarkozy en décembre pour dénoncer ce «népotisme» et cette atteinte à la francophonie, le lycée Pasteur travaillant en étroite collaboration avec l’Institut français de coopération.

 

Depuis, rien n’a bougé, sauf que Leila Ben Ali s’est fâchée avec Souha Arafat, qui a dû quitter la Tunisie pour s’installer à Malte.

 

(Source : « Libération » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)


 

L’équilibrisme des politiques français

A droite comme à gauche, les amis de la Tunisie restent nombreux mais prudents.

LAURE EQUY

 

Dialoguer sans braquer, ménager mais ne pas transiger. Pour poser le dossier des droits de l’homme sur la table du président Ben Ali sans faire trembler les relations franco-tunisiennes, les politiques français prennent moult pincettes. Mais selon plusieurs parlementaires du groupe d’amitié avec la Tunisie à l’Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy, attendu au tournant par les ONG qui lui ont réclamé «un geste fort», ne doit pas éluder le sujet.

 

«Nous devons être fermes avec nos amis tunisiens en leur faisant part de nos préoccupations» sur les atteintes aux libertés «et, en même temps, maintenir nos liens qui sont très forts», préconise Claude Bartolone. Pas question, ajoute le député (PS) – né à Tunis où il a vécu neuf ans – , de «donner l’impression d’être gêné, ni de malmener pour autant des relations amicales» de longue date. Pour le député (PCF) André Gérin, l’un des vice-présidents de ce groupe, le chef de l’Etat doit évoquer en priorité le problème de la liberté de la presse et «la chape de plomb posée sur le pluralisme et l’opposition». «Les questions économiques sont nécessaires et les relations avec le Maghreb doivent être resserrées mais les droits de l’homme doivent faire partie du voyage.»

 

Même prudence pour le député du Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde qui ne voit pas «d’incompatibilité entre la coopération, les échanges et le fait de rappeler, quand on s’y rend, qu’on ne partage pas la même manière de gouverner». Paris «doit continuer de parler avec les pays dont les populations ne bénéficient pas des droits de l’homme», souligne l’élu, également vice-président du groupe d’amitié. Et ce, même si la Tunisie constitue «un régime arbitraire» où «les élections ne sont pas libres et [où] des opposants sont détenus pour délit d’opinion». Hausser le ton serait, poursuit-il contre-productif: «Les déclarations publiques sont nécessaires pour marquer notre attachement à des valeurs mais les conversations en privé sont les plus efficaces.» Quant à claquer la porte, ce serait «le meilleur cadeau à faire à un régime autoritaire, qui aurait la possibilité de se refermer sur lui-même», conclut-il. «Sarkozy parlera avec franchise» à son homologue tunisien, veut croire Eric Raoult. Le député UMP modère franchement ses critiques envers un régime «qui peut mieux faire sur la démocratie mais va dans le bon sens. La Tunisie ce n’est pas la Libye.»

 

Enfin, Bertrand Delanoë reconnaît «des progrès sur le plan économique et social» et relève des efforts en matière de droits des femmes, par exemple sur le divorce. Mais «du point de vue de la diversité des opinions et de l’expression, il y a du chemin à faire». Le maire (PS) de Paris, qui est né à Tunis et a grandi à Bizerte, dans le nord du pays, précise entretenir «avec le peuple tunisien des relations qui ne sont pas d’abord politiques» mais assure «défendre ses convictions dans un cadre de netteté et de sincérité», lors d’entretiens officiels. Avec les autorités tunisiennes, notamment le maire de Tunis, comme avec les opposants au régime et le président de la ligue tunisienne des droits de l’homme qu’il rencontre également. Delanoë pose une «condition»: «Avoir le même discours avec tous.»

 

(Source : « Libération » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)


 

À Tunis, Sarkozy «ne donne pas de leçons»

Le président de la République a entamé lundi une visite d’État en Tunisie.

 

De nos envoyés spéciaux à Tunis Alain Barluet et Charles Jaigu

 

Salués à leur descente d’avion à Tunis par le président Zine el-Abidine Ben Ali, Nicolas et Carla Sarkozy ont eu droit lundi à un accueil «populaire» sur l’avenue Habib-Bourguiba, la principale artère de la capitale pavoisée aux couleurs franco-tunisiennes. La délégation française a remonté le cœur de l’avenue à pied, saluée de part et d’autre par des Tunisois peu nombreux pour cette première visite d’État du président Sarkozy. La foule scandait surtout le nom du président tunisien, se pressant dans le vacarme des tambours et des youyous pour apercevoir Carla Bruni-Sarkozy, robe bleue, chaussures bicolores et frange impeccable. Sept ministres, dont Rachida Dati, un ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, et deux natifs de Tunis, Philippe Séguin et Pierre Lellouche, accompagnaient le chef de l’État.

 

Le voyage se solde déjà par plusieurs contrats et conventions de financement, signés lundi au palais présidentiel de Carthage où a eu lieu un dîner d’État : une acceptation d’offre d’Airbus à Tunisair portant sur 13 commandes fermes et 4 en option ; une centrale thermique de 400 mégawatts (360 millions d’euros pour Alstom) ; un accord sur la «gestion concertée» des migrations et un accord de coopération pour le développement sur le nucléaire civil. Mardi, Nicolas Sarkozy s’adressera à des hommes d’affaires pour les appeler à renforcer la relation «privilégiée» avec un pays qui a la France pour premier partenaire économique.

 

Le président de la République est aussi attendu sur les droits de l’homme. Un chapitre qui vaut à la Tunisie d’être régulièrement épinglée par les ONG pour ses piètres performances. Restriction des libertés, violations des droits humains et corruption lui sont imputées. Le pouvoir tunisien réfute ces critiques en invoquant son bilan dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, de l’éducation et de l’émancipation des femmes.

 

Un rééquilibrage sur la forme

 

En revanche, les militants tunisiens des droits de l’homme souhaitent un «geste fort» du président français. Ce dernier leur a adressé un signe en emmenant avec lui Rama Yade. La secrétaire d’État aux Droits de l’homme s’entretiendra mardi avec des représentants de la société civile, notamment le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, Mokhtar Trifi, et l’Association tunisienne des femmes démocrates. «On peut parler des droits de l’homme sans tabou et en même temps sans être provocant» , plaide-t-on côté français.

 

L’exercice n’a rien d’aisé. Il y a un an tout juste, à son arrivée à l’Élysée, Nicolas Sarkozy mettait la défense des droits de l’homme au fronton de sa diplomatie. Mais cette «rupture» n’a pas eu lieu. Certes, un rééquilibrage s’esquisse, sur la forme tout au moins, par rapport à l’époque de Jacques Chirac. Celui-ci, en visite en Tunisie en 2003, avait jugé que «le premier des droits de l’Homme, c’est de manger, d’être soigné, de recevoir une éducation et d’avoir un habitat». Mais Paris reste convaincu qu’il ne faut pas brusquer son partenaire tunisien, loué pour sa stabilité politique, ses acquis sociaux et ses performances économiques. Nicolas Sarkozy, à Tunis en juillet 2007 pour une visite de travail, avait loué, tout comme Jacques Chirac, la réussite d’une société tunisienne qui fait barrage au fondamentalisme musulman. «J’ai pleinement confiance en votre volonté de continuer à élargir l’espace des libertés», a déclaré Nicolas Sarkozy, lundi, en s’adressant à son homologue tunisien. «Nous en avons parlé cet après-midi», a-t-il souligné. Un message visant à conforter et à encourager plutôt qu’à blâmer. «Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami, de m’ériger en donneur de leçons», a insisté le président de la République.

 

(Source : « Le Figaro » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)

 


Tunisie: un écrivain expatrié lauréat du premier prix du roman francophone

 

AFP, le 28 avril 2008 à 21h02

 

TUNIS, 28 avr 2008 (AFP) – Le Comar, un des principaux prix littéraires en Tunisie, a été décerné, dans la catégorie du roman francophone, à l’écrivain expatrié Mustapha Tlili pour son roman « Un après-midi dans le désert » (Gallimard), apprend-on lundi auprès du jury.

Né en 1937 à Fériana (centre), Mustapha Tlili s’était installé en 1982 à Paris pour se consacrer à la littérature après une longue carrière de fonctionnaire à l’ONU à New-York.

Il est l’auteur de quatre autres romans publiés entre 1975 et 1988, dont « Le bruit dort » (1978) et « La Montagne du lion » (1988).

Son oeuvre récompensée retrace les espoirs et les craintes des habitants d’un village aux confins du désert, dans le sud tunisien, suite à l’arrivée d’une lettre longtemps retardée de l’un des

enfants exilés du village.

Le jury composé de journalistes et d’universitaires a salué « une oeuvre d’une très grande originalité », qui se veut « une méditation

profonde sur le temps et les hommes ».

Dans la même catégorie, un prix Spécial du jury a été attribué à Wafa Bsaïess pour son roman « Sais-tu seulement ce que vivre veut dire » et un prix Découverte a récompensé « Ce que Tunis ne m’a pas

dit » de Kaouther Khélifi. Dans la catégorie du roman en langue arabe, le premier prix a

été attribué à Slaheddine Boujah, président de l’Union des écrivains tunisiens, pour son roman « La couleur de l’âme ».

Le prix Comar, créé en 1997 par une compagnie d’assurance éponyme, est doté de 5.000 dinars (2.783 euros) pour chaque catégorie linguistique.

 

AFP

 


 

Le Monde : Maryam, victime d’une offensive israélienne, comme 58 enfants depuis janvier à Gaza

Beit Lahiya, envoyé spécial

 

Maryam Maarouf avait 14 ans. C’était une écolière comme il y en tant à Beit Lahiya, au nord de la bande de Gaza, avec son foulard et sa blouse stricte. Comme ses parents, ses cinq frères et ses quatre soeurs, elle a été réveillée, samedi 26 avril, vers 1 heure du matin par le bruit assourdissant des chars, des blindés, des bulldozers et des hélicoptères. Les Israéliens avaient franchi en force la frontière située à deux kilomètres.

 

Une incursion comme il y en a tant pour se saisir des tireurs de roquettes ou procéder à des interpellations. Jeudi, c’était à Beit Hanoun, de l’autre côté de l’enclave. Demain, ce sera peut-être au point de passage de Kissoufim, au centre du territoire, ou au sud, dans le secteur de Khan Younès. Une pratique routinière. Ce samedi justement, c’est la maison de Maryam Maarouf qui est visée.

 

Son père, Talal Maarouf, est un activiste du Hamas. Pas un gros poisson, mais quelqu’un qui compte localement. Un homme de terrain. Tel est l’objectif de cet imposant déploiement. La maison toute récente, loin d’être terminée, est la cible des forces spéciales israéliennes.

 

Personne ne peut dire combien il y avait de chars, de bulldozers et d’hélicoptères. Ce qui est sûr, c’est que l’assaut est massif.  » Il y en avait de tous les côtés. On a entendu des rafales, des explosions, c’était la guerre. Je n’avais jamais vu cela », raconte Rizik Sobeh, le beau-frère de Talal Maarouf.

 

Son fils Ahmed, 16 ans, dormait dans la maison et se souvient de tout. « Ils ont demandé à Talal de se rendre, disant qu’il était encerclé. Puis ils ont commencé à tirer. Tout le monde hurlait. Il y a eu d’énormes explosions. Un hélicoptère a tiré avec des grosses balles. »

 

Et il ajoute : « Nous étions couchés à terre. Lorsque ça s’est arrêté, nous sommes sortis. C’est là que ma cousine Maryam et ma tante Soumir ont été touchées. Soumir avait un bébé de 6 mois dans les bras. Elles ne pouvaient plus bouger. Une ambulance a tenté de s’approcher et on lui a tiré dessus. Puis deux jeunes ont essayé de secourir Soumir qui rampait. Ils ont été blessés par un missile. Je suis allé dans la maison du grand-père et je me suis caché. »

 

CAHIERS ÉPARPILLÉS

 

Lorsque, vers 6 heures du matin, les soldats décrochent, après avoir échangé des tirs avec des combattants palestiniens impuissants face à cette armada, il est trop tard pour Maryam. Abou Sada Iyad, chirurgien à l’hôpital Kamel Adwan, confirme qu’elle s’est vidée de son sang. Une balle lui a traversé le corps pénétrant sur le côté jusqu’à la hanche opposée. Sa mère, Soumir, a reçu une balle dans le dos. Son état est jugé préoccupant. Elle ignore le sort de sa fille et de son mari, emmené en Israël. Huit autres personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.

 

Ahmed a échappé de justesse à un missile. Il a été touché dans le dos et aux jambes. Ibrahim est sain et sauf, et avoue « on a couru après la mort et elle n’est pas venue ». Il ne comprend pas pourquoi il y a eu cette incursion juste pour arrêter un homme. Il évoque la possibilité d’un tunnel creusé depuis la maison. Dans le garage, il y a effectivement une montagne de sacs de gravats.

 

Les Israéliens savaient-ils ? Aucune mention officielle n’en a été faite. La maison a été totalement dévastée. Un incendie a ravagé une grande partie du premier étage. Les murs sont constellés d’éclats. Les cahiers d’écoliers de Maryam sont répandus dans les décombres. La vigne qui procurait de l’ombre sur la terrasse a été tranchée net. Un bulldozer a réduit en amas de ferraille la fourgonnette. Les cabanes, le four traditionnel ne sont plus qu’un tas de débris.

 

Dans un rayon d’un kilomètre, les cultures ont été labourées par les blindés. Le réseau d’irrigation et les pompes ont été écrasés. « Pourquoi détruisent-ils tout systématiquement ? Pourquoi veulent-ils nous empêcher de vivre décemment ? Pourquoi tant de dégâts pour arrêter une personne ? » Rizik Sobeh ne comprend pas. Dans les champs, les villageois récupèrent ce qui peut l’être.

 

Maryam est morte sur un chemin de terre sans comprendre pourquoi l’enfer s’est abattu sur sa maison. Ce qui n’empêchera pas, lors des obsèques, un député du Hamas, Mushir Masri, de « récupérer » sa mort et de rendre hommage à « cette résistante » et « martyre ».

 

Lundi matin, à Beit Hanoun, un obus de char israélien a, selon les habitants, fauché quatre frères et soeurs âgés de 1 à 5 ans. Selon l’ONU, 58 enfants palestiniens ont été tués depuis le début de l’année dans la bande de Gaza.

 

Michel Bôle-Richard

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 29 avril 2008)

 

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