28 août 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3749 du 28.08.2010
 archives : www.tunisnews.net 


Luiza Toscane: Lotfi Tounsi doit revenir en France Kalima: La gérante d’un cybercafé à Jbéniana en grève de la faim Kapitalis: Tunisie. Ghazoua Ben Ali Zarrouk au conseil de Havas Tunisie Maghreb Intelligence: Ben Ali volera-t-il au secours de « Nessma TV » ?  Maghreb Intelligence: Foreign Policy décerne un satisfecit à la Tunisie   TILL: Man to stand trial over death of promising Tunisian footballer Atef Jablaoui Le Temps: Dossier : Football et Ramadan  – Foi, risques du métier et aménagements horaires Réalités:  Harcèlement sexuel à l’université : Des étudiantes dénoncent Magharebia: La Mauritanie fait échouer un attentat suicide Rami Khouri: The Arab world, sick man of the globe Sean Bonner : In the face of Islamophobia

Abdel Wahab Hani: Âïd / Retornado Lotfi Tounsi arrêté à Amman en exécution d’un vieux mandat Interpol (version corrigée et augmentée)


Lotfi Tounsi doit revenir en France


Jeudi 26 août, Lotfi Tounsi, un Franco-Tunisien âgé de 45 ans, a été arrêté en Jordanie alors qu’il se rendait en Arabie Saoudite pour y effectuer la Omra, en vertu d’un mandat d’arrêt international délivré par Interpol.

Détenu depuis lors, il risque d’être livré incessamment aux autorités tunisiennes qui le réclament depuis de longues années. Lotfi Tounsi est un opposant tunisien qui a obtenu le statut de réfugié en France dans les années quatre vingt dix, puis la nationalité française.

Dans son pays d’origine, la Tunisie, il a été condamné par contumace, notamment en 1995, par la Cour d’Appel de Tunis, à vingt ans d’emprisonnement.

Tout doit être mis en œuvre pour que Lotfi Tounsi puisse regagner la France, en maintenant la pression sur les autorités jordaniennes et françaises, le ministère des Affaires Etrangères [1] notamment ou les représentations diplomatiques françaises, pour qu’elles lui accordent leur protection et le mettent à l’abri de persécutions que l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) avait reconnues en lui accordant le bénéfice de l’asile.

Il doit pouvoir compter sur notre solidarité et la protection des autorités du pays dont il a acquis la nationalité, le pays où il vit, et où l’attendent son épouse et ses trois jeunes enfants.

Luiza Toscane

[1]Ministère des Affaires étrangères et européennes, Sous-direction de la Sécurité et de la Protection des Personnes 244 boulevard Saint-Germain 75 303 PARIS 07 SP téléphone : 01 43 17 90 14


Rectificatif J’ai omis de mentionner le site qui a publié en arabe les articles intitulés « Disparition de Khaled Moulay Ali » et « Récriminations à Ben Gardane », dont j’ai assuré la traduction. Il s’agissait d’Assabilonline. je prie Assabilonline et les internautes d’accepter mes excuses. Luiza Toscane

 

La gérante d’un cybercafé à Jbéniana en grève de la faim


Proposé par Rédaction le Jeudi 26 août 2010 Mme Dalel Zaibi, jeune gérante d’un centre Internet pour enfants, dans la localité de Jebeniana (centre) a entamé une grève de la faim le samedi 21 août pour protester contre la fermeture arbitraire de son commerce. Dans un communiqué, Mme Dalel Zaibi, dénonce des représailles suite au refus de son mari d’annuler la location d’un local dont il est propriétaire à un parti d’opposition, à la demande des autorités. Mme Zaibi a été admise aux urgences le 24 août dans la soiree, suite à l’aggravation de son état de santé. Elle réclame le droit à un emploi après la fermeture de son centre internet par décision du ministère de la Famille. (Source: (Source: le site de « Radio Kalima » le 26 aout 2010) Lien:  http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-file-article-sid-206.html


Tunisie. Ghazoua Ben Ali Zarrouk au conseil de Havas Tunisie


Mardi, 24 Août 2010 08:26 Havas n’est pas venue en Tunisie pour une action ponctuelle. L’agence française de communication entend s’y implanter durablement et c’est pour cela qu’a été créée Havas Tunisie en association avec le couple Slim Zarrouk-Ghazoua Ben Ali Zarrouk. L’épouse de l’homme d’affaires tunisien va d’ailleurs siéger au conseil d’administration de Havas Tunisie, aux côtés de  Pascal Allard, Femando Rodés Vilâ, Richard Pace et Slim Zarrouk. Dotée d’un capital d’un million de dinars, la nouvelle société sera dirigée par Slim Zarrouk (président du conseil) et Pascal Allard (directeur général).


Ben Ali volera-t-il au secours de « Nessma TV » ?

  


Mercredi, 25 Août 2010 12:22 Ce mardi matin, Tarek Ben Ammar, producteur de cinéma et hommes d’affaires tunisien qui a le vent en poupe est un homme heureux. Il vient de sortir du palais de Carthage où il a été reçu par le président Zine El Abidine Ben Ali en personne. En Plus, il vient d’obtenir gain de cause sur un des dossiers qui lui tient particulièrement au cœur. Le président tunisien lui aurait promis de mettre de l’ordre dans un domaine très sensible : celui de la mesure d’audiences en Tunisie. C’est que Tarek Ben Ammar est l’un des promoteurs, avec les frères Karoui, de la chaîne de télévision à vocation maghrébine « Nessma TV » lancée en mars 2007. Les doléances de Tarek Ben Ammar interviennent alors que la chaîne « Nessma TV » passe par beaucoup de difficulté. En effet, il y a quelques mois la chaîne a été priée, sur fond de polémique, par les autorités de plier bagage et de déguerpir d’Algérie. Un coup dur pour la toute dernière des chaînes maghrébines, puisque les frères Karoui affirmaient que c’est en Algérie que « Nessma TV » réalise ses meilleurs taux d’audience. Mais depuis la fermeture de ses bureaux algérois, les grands opérateurs économiques algériens boudent la chaîne de télévision qui émet depuis Tunis. La direction de la « Nessma TV », chapeauté par l’ancien ministre tunisien de la Communication, Fethi Houidi s’est dirigé vers le Maroc où elle a mené une grande offensive afin de capter le public local et figurer ainsi le baromètre de Maroc-Métrie, sésame indispensable pour pénétrer le marché publicitaire le plus juteux du Maghreb. L’institution de mesure d’audience marocaine demeure à cet instant sourde aux efforts de la chaîne tunisienne. C’est pourquoi « Nessma TV » dans laquelle le groupe Mediaset de Silvio Berlusconi vient d’injecter 15 millions d’euros se concentre sur le marché tunisien. Mais là aussi, la chaîne chère à Tarek Ben Ammar, connait des difficultés. En 2009, elle n’a pu glaner que 8,6 des parts de marché très loin derrière la chaîne publique Tunis 7 avec 45 % et « Hannibal » TV avec 18 %. Depuis et pour la nouvelle saison, « Nessma TV » a musclé sa grille en proposant des séries et des films à succès. Peine perdue. L’agence Sigma Conseil n’a crédité la chaîne, au mois de mai dernier, que d’à peine 5% de taux d’audience en Tunisie. Un score faible et qui influence les annonceurs. D’où la colère de Tarek Ben Ammar qui estime que ces chiffres sont loin de la réalité et que c’est au pouvoir politique de mettre de l’ordre dans ce secteur. C’est sûr que l’homme d’affaires franco-tunisien a su taper à la bonne porte.

 
(Source: « Maghreb Intelligence » Mercredi, 25 Août 2010 12:22)
 


Foreign Policy décerne un satisfecit à la Tunisie

  


Mercredi, 18 Août 2010 12:10 La prestigieuse revue américaine Foreign Policy vient de sortir son index annuel des Etats les plus vulnérables au monde. Comme les autres années, c’est toujours la Somalie qui occupe la peu enviable place de la pire nation dans le monde. Le rapport publié conjointement avec le fonds pour la paix a décortiqué plus de 90 mille sources, publiquement disponible afin d’évaluer et de noter 177 pays. Les rédacteurs de l’index se sont basés sur 12 indicateurs parmi eux le flux des réfugiés, la croissance économique, les menaces de sécurité et les violations des droits de l’homme. Globalement, les pays du Maghreb s’en sortent bien dans ce rapport, mais c’est la Tunisie qui occupe la meilleure place, puisqu’elle se classe à la 118 ème place. Il fait ainsi mieux que l’Algérie qui figure à une très inquiétante 71 ème place ou encore la Mauritanie, 39ème et lanterne rouge du maghreb, qui paie son instabilité politique et les incursions d’Al Qaïda dans ses territoires. Le Maroc et la Libye, même s’ils n’égalent pas la performance de la Tunisie, ils se placent respectivement à la 91ème et la 111ème place du classement de Foreign Policy.

 
(Source: « Maghreb Intelligence » 18 Août 2010 12:10 )
 
Lien: http://www.maghreb-intelligence.com/tunisie/390-foreign-policy-decerne-un-satisfecit-a-la-tunisie


Man to stand trial over death of promising Tunisian footballer Atef Jablaoui


7:00am Saturday 28th August 2010 By Tristan Kirk A MAN has denied beating to death a promising Tunisian footballer from Harrow in a brawl in Westminster. Omar Mouhib, 23, appeared at the Old Bailey yesterday morning accused of the manslaughter of Atef Jablaoui in March 2009. Mr Jablaoui, who was once called up to the Tunisian national football team, was knocked unconscious in a fight outside a block of flats in Marble Arch, and died in hospital three days later. He had been renting a room in Sarita Close, Harrow, at the time of his death, but spent much of his time with friends in the Edgware Road area of London. He was born in Tunisia and gained a degree in English before moving to the UK in 2005. School friend Sara Hasan told the Harrow Times at the time of his death that Mr Jablaoui had last returned to Tunisia in January 2009 for the anniversary celebrations of the football team he supported – Esperance Sportive de Tunis. She had spoken to him via the club’s fan website just hours before he was fataly injured. Mr Mouhib, of no fixed address, is accused of delivering the fatal blow to Mr Jablaoui, but pleaded not guilty to the single charge of manslaughter. He was remanded in custody until a three-week trial beginning on January 24 2011. (Source: « This Is Local London » le 28 aout 2010) Lien: http://www.thisislocallondon.co.uk/news/8358823.Man_denies_killing_promising_Tunisian_football_in_fight/

 

Dossier : Football et Ramadan

Foi, risques du métier et aménagements horaires


Les contraintes qu’imposait un calendrier établi à l’avance n’ayant pu être contournées. La troisième journée du championnat a dû se dérouler durant le carême. Les conditions climatiques ont de surcroît, aggravé les circonstances. Il n’a pas fallu, plus pour que la question touchant à la santé des pratiquants soit évoqués avec insistance.

Vieux problème en vérité que de temps en temps, il ressurgit à la faveur d’une contre performance au plus gravement en cas d’accident. Il est heureux que lors de cette journée exceptionnellement défavorisant aucun accident n’est venu l’endeuiller et que seul le niveau technique en a pâti. 

En d’autres temps, une telle baisse de niveau aurait provoqué juste un regret et on serait passé à un autre article.

Néanmoins, au temps du professionnalisme et du haut niveau, au temps où le joueur est tenu à se transcender afin d’assurer son standing qui est le seul moyen pour lui de gagner sa vie. Il est alors immédiatement menacé dans sa santé pour peu que son organisme est soumis à des conditions anormales.

Il appartient aux nutritionnistes, cardiologues et autres spécialités du corps médical de dresser les limites qu’un athlète ne peut dépasser sans mettre en danger sa santé et même sa vie.   

En ce qui nous concerne ici c’est le côté technique, la valeur de la prestation et l’intérêt du spectacle. Or sur ce plan, il est indéniable que seule la valeur de l’athlète et sa forme ne suffisent pas à atteindre un niveau satisfaisant. Car le football, puisque c’est de lui qu’il s’agit dans ce dossier, exige un ensemble de conditions qui se complètent un terrain adéquat, un horaire raisonnable et une préparation scientifique. Evidemment, la désignation de la troisième journée a dû subir les contraintes que nous imposent nos moyens. Le manque, par exemple, d’installations d’éclairage dans tous les stades, ne pouvait que nous sanctionner. 

La troisième journée du week-end dernier n’a illustré que la partie apparente du problème, alors que le contexte général souffre encore plus. On demande aux techniciens des résultats positifs et une manière d’évoluer haut de gamme alors que ni ses programmes basés sur des dosages dans l’effort, ni son calendrier de progression calculé au plus juste, ne peuvent s’imbriquer dans un cadre favorable.

Ce dossier ne prétend pas, bien sûr, donner une réponse définitive à cette question. Mais les réflexions de ceux à qui nous avons demandé leur avis nous ferons sûrement avancer sur la voie des solutions le plus raisonnables.

A. ZOUBEIDI

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Cheikh Mohamed Machfar : “Au temps du Prophète, les compétitions équestres se déroulaient la nuit ou hors Ramadan”

Le Cheikh Machfar a, à ce sujet, souligné qu’il y a lieu de prendre en considération la place privilégiée qu’occupe le mois Saint en Islam avant de noter que jadis, du temps du Prophète que la bénédiction de Dieu le Tout-Puissant soit sur lui, les jeux équestres étaient organisés soit en nocturne soit en dehors du mois de Ramadan. Partant de ces considérations il est dévolu aux responsables du football national d’être à la fois respectueux et admiratifs de leur foi islamique en évitant toute forme de sous estimation de leur religion et de ne pas perdre de vue que nous appartenant à un pays musulman.

Il fallait par conséquent programmer les matches de football soit la nuit sous les projecteurs ou les reporter pour l’après-Ramadan, car en fin de compte le football n’est, en définitive, qu’un jeu et il est inadmissible de lui sacrifier l’obligation du jeûne. Il incombe, donc, à tout joueur de négocier son match tout en étant à jeun sur la base de la Chariaâ islamique sauf en cas de fatigue extrême endurée et d’exténuation sévère pouvant l’exposer au péril.

Par ailleurs, si le joueur est professionnel et a été forcé à ne pas observer le jeûne, c’est la personne qui l’oblige à le faire en assume la responsabilité entière.

En conclusion, je dirai que Ramadan est le mois de la piété et de la miséricorde, c’est l’un des pilier de l’Islam et que par conséquent, il est du devoir de chaque musulman de lui accorder tous les égards ».

Ameur KERKENNI

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Foot- Ramadan – Canicule

Trilogie… Absurde !

Il fait 40° degrés à l’extérieur. Une canicule qui fait un malheur. Mais vous êtes à l’intérieur, dans un superbe bureau, avec… climatiseur.

Et pourtant vous coupez l’électricité, et vous subissez la terrible chaleur !

Comme cynisme, il n’y a pas pire ou meilleur !

Transposons ce terrible exemple dans notre « chaud » championnat.

La canicule frappe fort. A ne pas mettre un chat dehors. Normal : on est en plein « aouessou », la saison où le soleil est fou.

Il y a le « feu », il faut programmer une journée. Au nom de quelle urgence ??

Passons !

Mais nous avons de beaux terrains où l’éclairage existe : El Menzah, Radès, Sousse, Sfax.

Les clubs font la demande urgente et pressante de jouer le soir pour une double raison : la santé des joueurs et du public, l’affluence forcément importante pour une nuit de ramadan dans les gradins.

Réunion des responsables dans un bureau… climatisé : refus catégorique, d’une absurde logique !

C’est un peu le cas de celui qui a un climatiseur et qui s’en prive !

Au nom de quoi ? Au nom de la sécurité ? Mais y a-t-il chose plus importante que la sécurité physique des acteurs ?

Le comble de l’absurde : une seule journée au cours du mois de ramadan pour la santé des joueurs !

Mais jouer à 16 heures, ne va-t-il pas à l’encontre du principe de précaution pour la santé des mêmes joueurs !

Puis l’Equipe Nationale jouera contre le Malawi à 21h30 : on retrouve le bon sens et la logique. Est-ce à dire que les joueurs des clubs sont des sous joueurs qui ne méritent pas le respect, alors que les internationaux sont des super-joueurs qui doivent être choyés ?!

Proposition : que la prochaine réunion de la Ligue ou de la FTF ait lieu à 16 heures au stade d’El Menzah !!!

Fathi EL MOULDI

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Risques médicaux majeurs

Imposer en ce mois saint à des dizaines de joueurs, d’arbitres observant le jeûne d’évoluer en pleine canicule, à 16h, est inadmissible humainement parlant. Car sur le plan strictement médical que nous développerons ultérieurement, l’affaire se présente autrement avec plus de gravité.

Pourtant, l’Etat n’a eu de cesse d’améliorer l’infrastructure sportive en dépensant des sommes faramineuses pour assurer à nos sportifs les conditions les plus idoines à la pratique de leur métier. Pourquoi s’entêter alors à ne point programmer les matches en nocturne après la rupture du jeûne? Toutes les parties prenantes auraient été gagnantes dans l’affaire : Affluence record du public venu faire la fête avec un esprit bon enfant, caisses bien garnies, qualité de jeu meilleure, joueurs ne courant guère les risques des graves blessures musculo-tendineuses par déshydratation, tensions peu exacerbées de part et d’autre, etc.

Sans avoir la prétention de nous étaler sur les mécanismes complexes de la régulation de la température centrale de l’organisme (Thermorégulation), disons qu’elle est maintenue stationnaire (Homéothermie) en dépit des variations externes de température par plusieurs facteurs qui entrent concomitamment en jeu en une réponse physiologique à l’exercice physique dans une ambiance chaude.

Une dérive importante de la masse sanguine se fait vers les territoires cutanés (vasodilatation) au détriment du débit sanguin vers les muscles. D’où diminution de la performance de ces derniers. Les besoins thermorégulateurs  vitaux l’emportent toujours sur ceux de la performance.

Privé de la sorte d’oxygène, le muscle se rabat sur une autre source de ravitaillement : le glycogène. Mais ce dernier est hélas fort générateur d’acide lactique précipitant l’apparition rapide de la fatigue.

La sudation  ou évaporation sudorale en ambiance chaude est très importante pour maintenir la température du corps stable avec pertes massives de sels minéraux. L’organisme perd en effet une moyenne de 1litre/h/mètre carré ; soit l’équivalent de 3 litres/h ; de l’ordre de 4% à 10% du poids corporel toutes les heures avec risques majeurs de déshydratation. D’où la nécessité absolue aux sportifs de se désaltérer toutes les 10’ pour compenser leurs pertes hydriques lors de l’exercice.

Problèmes liés à la chaleur

1) signes avant-coureurs (prodromes)

Les sportifs et leurs encadreurs doivent savoir reconnaître les signes et les symptômes précurseurs et annonciateurs de l’éminence de l’hyperthermie suite au dérèglement du système thermorégulateur : Une soudaine sensation de froid, un malaise avec chair de poule doivent impérativement amener le joueur à arrêter net toute activité au risque de basculer dans les complications très graves dues à la déshydratation.

2)  Les crampes

Elles concernent en premier lieu les muscles les plus sollicités par l’exercice. Elles sont causées par les pertes minérales et la déshydratation. Il faut déplacer le sujet vers un milieu frais et l’hydrater avec de l’eau ou une solution saline riche en sels minéraux.

3) L’épuisement

Il est accompagné de signes typiques de fatigue extrême : essoufflement, étourdissement, vomissement, peau fraiche et moite ou au contraire chaude et sèche, hypotension artérielle avec un pouls rapide et faible.

Il faut extraire le joueur et le placer dans un environnement frais, les pieds surélevés tout en luis administrant de l’eau salée s’il est conscient ou carrément le perfuser s’il ne l’est pas.

4) Le coup de chaleur : Une urgence médicale !

Il est caractérisé par une élévation excessive de la température centrale dépassant les 40°, absence de sudation avec une peau brulante et sèche, une hypertension artérielle, un comportement incohérent et une perte de connaissance avec bascule dans le coma. Le rafraichir rapidement et le transférer en réanimation car son pronostic vital, sa vie sont en jeu…Ce type d’accidents résulte de la défaillance des mécanismes thermorégulateurs.

Mohamed Sahbi RAMMAH

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Médecins : Dr Mohsen Trabelsi (médecin du CA)

«C’est inhumain»

« C’est un problème latent que celui du jeûne en football. Je pense qu’il est inhumain de faire disputer des matches avant la rupture du jeûne. Pourtant, il est possible de concilier entre la pratique du football et l’Islam. Il faut tout simplement jouer le soir, après l’appel à la prière. Je ne sais pas pourquoi en Tunisie, on s’entête à jouer au football en plein mois de ramadhan pendant le jeûne. Pourtant, dans les pays du Golfe, on a trouvé la solution puisqu’on joue le soir. Il faut savoir que pendant le mois de ramadhan, notre rythme de vie change complètement. Le rythme nycthéméral est chamboulé et c’est normal, pourvu que certaines choses soient faîtes en parallèle. J’entends par là le dîner qui doit être léger. Le match ou la séance d’entrainement se fera tout de suite après. Le dîner, aura lieu après l’effort physique et le sportif devra veiller un peu pour s’endormir vers le coup de trois heures du matin pour se réveiller à 14h00. C’est le rythme de vie d’un mois et c’est à ce prix que l’on pourra préserver la santé des joueurs. Je pense surtout aux internationaux et aux joueurs des équipes qui disputent les compétitions africaines. Regardez l’Espérance qui représente le football tunisien, elle s’apprête à croiser le fer avec le T.P.Mazenbé dans un match qui pourrait s’avérer capital pour l’octroi de la première place. C’est une formation qui ne pratique guère le mois du jeûne et ils auront un avantage certain face à une formation qui pourrait se retrouver dans l’obligation de se passer des services de deux joueurs déterminants dans le dispositif des « Sang et Or », à savoir Darragi et Bouazzi. Tout cela parce qu’ils ont disputé un match en pleine canicule, à 16h00 avec une température dépassant les 40°, ce qui n’est pas normal. Il faut savoir qu’un joueur qui a soif perd déjà 20% de ses moyens physiques. En somme, la solution existe pour permettre à nos joueurs de jouer au football pendant le mois de ramadan, mais à certaines conditions.

MA

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Les présidets

Naoufel Zahaf (CSS)

« Contre tout bon sens »

 « Non vraiment je n’arrive pas à comprendre où nos décideurs sont allés chercher l’idée de faire disputer une journée du championnat national au mois de Ramadan sous une chaleur aussi torride. Les conditions qui prévalaient dimanche dernier étaient tout simplement insupportables constituant un véritable calvaire pour les joueurs. Pis encore ces derniers en jouant en pleine canicule étaient exposés à des dangers certains en plus de ceux mieux connus comme le coup de soleil et la déshydratation il y a d’autres nombreux risques comme les accidents cardio-vasculaires, les déchirures musculaires entre bien d’autres dangers encourus par les joueurs. Ceci sans parler des incidences mentales et psychologiques avec des joueurs aux nerfs à fleur de peau et toutes les conséquences pouvant découler et qu’on devine bien d’un excès d’énervement et dont les staffs techniques des équipes ne seront par exclus.

Pareille décisions me laisse d’autant plus perplexe que les solutions adéquates car humaines, de rechange étaient possibles. En effet, sur les sept rencontres au programme quatre (ST – ESH Sousse le vendredi à El Menzah, EST – ESZ à El Menzah ESS – EGSG à Sousse et CSS – CAB à Sfax) pouvaient être programmées en soirée, après la rupture du jeune puisque les stades concernés par ces matches sont équipés d’éclairage. Les trois autres rencontres restantes devaient être remportées après la fin du mois saint. Dans tous les championnats du monde on reporte quelques matches, lorsqu’on y est obligé, à des dates ultérieures sans que personne ne trouvait à redire. Un peu de perspicacité, de clairvoyance et de bon sens nous auraient fait éviter ce genre de choix dont on ne peut dire qu’il est très judicieux ».

A.K.

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Faouzi Ktari (EGSG)

 « Où est passé le traité de Tunis ? »

« De par ma formation médicale, j’étais angoissé non seulement durant le match mais également en semaine lors des séances d’entrainement car on pouvait à tout moment enregistrer une mort subite d’un joueur suite à une déshydratation massive. Passe pour la chaleur qui est un phénomène naturel sous nos cieux, mais nous imposer de jouer dans ces conditions infernales et avec le jeûne, est tout simplement inconcevable d’autant plus qu’on pouvait évoluer en nocturne. Car en ce moment il faudrait choisir entre jouer au football ou arrêter complètement la pratique de ce sport.

Nous avons signé le traité de Kamel Ben Amor stipulant qu’en 2011, tous les stades seraient dotés d’éclairage. Où en sommes-nous depuis cette signature ?

Pour l’avenir, il faudrait que les décideurs prennent en considération le risque d’accident pour les joueurs et ne nous fassent plus jouer au mois saint en pleine canicule. Les commissions médicales au sein de la FTF mais également du CNOT ont grandement leur mot à dire dans l’affaire en sensibilisant les responsables de la programmation, au cas où ils l’ignoreraient, quant aux risques gravissimes qu’ils font encourir à nos enfants. »

MSR

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Mongi Bhar (CSHL) : «  Pourquoi ne pas jouer à 22h ? »

 « Au risque de vous étonner, je vous affirme que durant toute ma longue carrière en qualité de dirigeant ou de président, je ne me suis jamais immiscé dans cette affaire de jeûne concernant mes protégés. Je leur ai toujours laissé le libre choix. Cependant, je déplore avec force l’attitude prise par nos instances à faire disputer les rencontres au cours de ce mois saint et à cet horaire d’enfer qui plus est. Je me demande pourquoi alors tous ces investissements consentis par l’Etat en l’amélioration et la mise à niveau de l’infrastructure sportive ? Pratiquement tous nos stades peuvent recevoir en nocturne, pourquoi alors ne pas jouer à 22h pour le plus grand bonheur de tout le monde ? Franchement, pareil entêtement me dépasse et me laisse perplexe quant à certaines normes prises en considération pour une telle programmation ! »

Mohamed Sahbi RAMMAH

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Riadh Jridi (ASG) : «  Une aberration monumentale ! »

 « Le fait d’imposer aux joueurs d’évoluer durant le mois de Ramadan à 16h est une aberration monumentale. Je suis pour l’heure en Arabie Saoudite, mais je puis vous affirmer que la température ici est plus clémente que celle qui a prévalu ces derniers jours à Gabès avec mes joueurs devant s’entrainer en semaine en pleine canicule pour s’adapter à l’enfer du jour du match contre l’ASM.

Avec des joueurs observant le jeûne, et c’est leur droit le plus absolu de le faire, le risque d’accidents très graves était très grand en dehors des lésions tendineuses et musculaires. Qu’aurait-on perdu si d’aventure on avait tout simplement retardé le déroulement de cette journée après l’Aïd quitte à la faire disputer en semaine ? Dieu merci nous nous en sommes sortis sans problèmes majeurs, mais pour l’avenir, nos instances dirigeantes devraient se pencher avec beaucoup plus de pertinence concernant la programmation des matches lors du mois saint. »

MSR

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Dr  Jalel  Dahmen (Pt de la commission médicale de l’ESS  et  médecin   de l’ESHS)

 «Une  pléthore  de  blessures   pour  les  joueurs»

 « Je  vais être  agressif, en disant  que  c’est plus  qu’inhumain  à la limite  criminel…  que  de faire   jouer  les matches  à 16h  par  une  température  caniculaire  avoisinant  les  36° voire  dans  certaines  stades  les 40° ; sachant   notamment    les  risques  à la  fois  immédiats  et  secondaires  sur  le joueur. Je peux  vous  dire  que  dans  mon  cas  je  dénombre  aussi  bien  à  l’ESS  qu’à  l’ESHS  une  pléthore de  blessures   pour  les  joueurs ,  ce  qui  en  cette  phase  initiale  de la  compétition  ne  permet plus  d’espérer  retrouver   et  le  rendement  et  la  compétitivité  des  joueurs.  Comparés  aux  Européens qui  cherchent  les  meilleures  conditions  de  température  pour  faire  évoluer  le  joueur   tant  la recherche  de la meilleure performance   est  un  postulat  de  travail, nous  nous  continuons  à  faire n’importe  quoi  sans  soucier  des  risques  éventuels   sur  la  santé  de  ceux  qui pratiquent  cette  discipline.  C’est  insensé… !. Bref, de  grâce  que  ceux  qui  sont  en  charge  de  ce  secteur  sachent  au  moins  de  quoi  il s’agit  en  prenant  de  telles  décisions… ».

SS

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Les entraîneurs

Abdelhay  Laâtiri (ESHS) : « Les joueurs démotivés»

 «  Personnellement, je crois que le  rite  du mois  de  Ramadan et le  football ne  marche  surtout pas en période  d’été. En effet, la pratique  du  football  exige  beaucoup  d’efforts  de la part  du  joueur  déjà en temps  ordinaire, chose  presque impossible  ou  du  reste difficile  lorsque le  joueur jeûne. C’est dire  si l’on  se  trouve  devant une équation  irréalisable dans la mesure où le joueur est totalement démotivé  qui  plus  est  incapable  de puiser  dans  ses  ressources  physiques. Alors  j’ose  espérer que les  responsables  fédéraux puissent  réfléchir  dès à présent  sur la  question  afin  de parvenir à  une meilleure  programmation pour  les  prochaines  saisons ».

SS

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Dragan Cvetkovic  (CSHL)

 « Chapeau  aux joueurs ! »

« Permettez-moi tout d’abord d’exprimer mon étonnement quant à la prestation des 22 acteurs à Béja qui ont pu tenir le coup jusqu’au bout sans gros problèmes physiques après tant d’efforts gigantesques et sous un soleil de plomb. Le risque des lésions tendineuses était très grand à cause de la déshydratation, mais heureusement pour les deux équipes en présence il n’y a pas eu de casse. Quand je pense qu’en France et plus précisément lors du match Montpellier- Caen disputé à 18h (HT) ce week-end, l’arbitre avait décrété deux pauses fraicheur pour que tous les joueurs se désaltèrent et se rafraichissent !!!

Ici, je ne sais pas qui décide, qui fait quoi ? Au Qatar et partout ailleurs, on joue en nocturne, pourquoi pas alors ici où toutes les conditions et toute la logistique le permettent ? Seulement, les clubs ont-ils droit au chapitre et peuvent ils exprimer leurs vœux à ce sujet ? Voilà la véritable question selon ma courte expérience dans votre si beau pays ! Car normalement à 16h, les gens ne quittent pas leur domicile même pour aller à la plage, que dire alors pour aller cuire vif sur les aires de jeu et sans boire… »

MSR

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Les joueurs

Jassem Khalloufi (CSS) : « C’est simple on n’avait qu’à reporter cette journée »

 « Chaleur dardante et jeûne ne peuvent en aucun cas aller de pair avec un match de football. Ce ne sont pas uniquement les joueurs qui souffrent en étant obligés de s’adonner à fond physiquement et mentalement mais aussi le public mis dans des conditions éprouvantes. Un match de football est par nature un spectacle et le fait de le disputer dans les conditions qui ont prévalu dimanche dernier était tout simplement une aberration. Faudrait-il aussi rappeler les risques auxquels les joueurs étaient confrontés.

Il y a lieu de se demander pourquoi cette journée n’a pas été reportée quitte à disputer par la suite deux journées en une semaine. Est-ce la mer à boire ? Finalement on a eu droit à un gâchis total : un spectacle de mièvre qualité confectionné par des acteurs extenués, une misérable moisson de buts n’ayant pas dépassé les doigts d’un seule main et des recettes réduites à leur plus simple expression. C’est vraiment à ne rien comprendre ! »

A.K

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Karim Frigui (ESHS) : «A l’entrainement j’ai déjà du mal à aller jusqu’au  bout  ».

 « La  pratique du  football  en plein  mois de Ramadan  est très  difficile voire impossible  tant le  joueur  n’a plus  de  répondant … physique  (j’entends)  à un certain  moment. Les  risques de blessures  sont  imminents. Personnellement  je  vous  avoue que  déjà lors  des séances  d’entrainement j’ai  du  mal  à  aller jusqu’au bout  tant  je  ne trouve pas les ressources  nécessaires.  C’est dire si  la pratique  de  cette  discipline pendant  le mois saint qui plus  est  en  été  est  difficilement conciliable. A tout  le  moins  il  faudrait  penser à une meilleure  programmation  des  matches. Celle de cette année est  édifiante  à plus  d’un  titre sur une période d’un mois  nous  faire  joueur un seul match  dans des conditions insupportables est pour le moins  incompréhensible de la  part  des responsables».

SS

(Source: « Le Temps » (Quotidien – Tunisie) le 28 aout 2010)


Harcèlement sexuel à l’université : Des étudiantes dénoncent


 

25/08/2010 Regards séducteurs, allusions érotiques, attouchements, le harcèlement sexuel frappe aussi à la porte de l’Université. D’un côté, des professeurs qui abusent de leur pouvoir pour obtenir des concessions. De l’autre, des étudiantes obligées d’accepter la pression afin d’avoir une bonne note, réussir un examen ou éviter tout simplement une réaction violente de leur enseignant, dont dépend leur carrière future. Entre les deux s’installe généralement la loi de l’omerta. Car rares sont celles qui osent porter plainte, contraintes sociales obligent. Le harcèlement sexuel n’est pas un phénomène nouveau, ni dans notre société ni dans d’autres pays puisque là où il y a un rapport de pouvoir, les débordements sont prévisibles. L’Université se prête bien à ce genre de rapport puisque le professeur universitaire est par définition dans une position qui lui permet d’exercer un pouvoir sur ses étudiants. Mieux, « il fascine par sa présence, son savoir, sa manière de donner son cours où il se met en spectacle devant une pléiade d’apprenants. Il séduit par ses paroles, ses gestes suivis avec beaucoup d’attention», comme l’explique Mme Sondos Garbouj, psychologue et enseignante universitaire. Pouvoir de séduction ou autre, on est là en présence d’une relation verticale qui va avantager une partie par rapport à l’autre, ce qui est compréhensible quand on est dans le domaine pédagogique, basé sur le transfert du savoir, l’accompagnement et l’encadrement. Le problème se pose quand ce cadre se transforme en une occasion d’exercer des pressions et du chantage afin d’obtenir des choses qui touchent à la dignité de l’apprenant. « Aller en classe devient un vrai cauchemar » Maha est étudiante en 4ème année dans une école prestigieuse. Depuis le début de cette année, aller en classe est devenu pour elle un véritable cauchemar. Pour cause : un professeur, la soixantaine passée, qui n’arrête pas de la harceler. «Chaque fois qu’il me voit avec mes amis dans la cour il m’appelle. Il commence à me parler tout en prenant ma main pour la mettre près de son sexe. Quand je veux la retirer, il me fixe des yeux et me dit : «N’aie pas peur, Détends-toi un peu ! » Alors pour ne pas le mettre en colère, je ne fais rien. Car c’est le seul prof qui enseigne ma spécialité. Il est aussi l’encadreur de mon mémoire de fin d’année et son avis sera décisif pour la note finale. Une fois, pourtant, j’ai réagi en le repoussant quand il m’a tapoté le sein. Résultat: pendant une semaine il n’est pas venu superviser mon travail, ni m’encadrer, ni me prodiguer ses conseils. J’ai eu alors peur car mon avenir dépend de lui. Maintenant, j’essaye de le ménager mais j’ai une grosse inquiétude chaque fois que je rentre en classe». Maha est loin d’être la seule à subir des actes pareils. D’après elle, toutes les filles de la classe y passent. Tout en supervisant leur travail, il ne manque pas de toucher l’une au postérieur, l’autre au dos, de faire un massage aux épaules à celle-ci, de frôler, avec sa main, les seins de celle-là, au vu et au su de tout le monde y compris les garçons. Même les étudiantes voilées n’y échappent pas. « Nous avons beau, nous les filles, nous asseoir près de nos camarades masculins, histoire de mettre ce professeur à l’écart. Rien ne semble l’impressionner. Il continue ses manœuvres sans se soucier de personne», indique-t-elle. Interrogée sur la réaction des garçons devant de tels actes, elle répond que ces derniers ne sont pas scandalisés. Pis encore, ils nous en veulent car ils pensent que nous sommes privilégiées au niveau de la note et de l’encadrement puisqu’ils voient bien que le professeur s’occupe beaucoup plus des filles que des garçons». Son camarade de classe, Omar, est d’un autre avis. Il explique, résigné: « Nous, les garçons, nous ne pouvons rien faire. Notre avenir dépend de cet enseignant. Et puis, les filles savent bien se débrouiller pour l’éviter et se protéger elles-mêmes». Chantage : lit contre bonnes notes Parfois le harcèlement sexuel prend une forme plus élaborée en se transformant en une franche invitation au passage à l’acte, c’est-à-dire à un rapport sexuel pur et dur. Si Maha n’a pas eu encore ce genre d’invitation bien que son prof l’insinuait indirectement en n’arrêtant pas de lui répéter la question « C’est pour quand ? », sans oser expliciter sa demande, Amira, elle, ex-étudiante à l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information, a dû subir cela à deux reprises pendant son cursus universitaire. La première fois quand elle était en deuxième année : « Un jour, alors que j’étais la dernière à quitter la classe, mon professeur de langue vivante s’est approché de moi pour me dire : «Je te trouve mignonne et j’aimerais passer la nuit avec toi. En récompense, tu auras de bonnes notes». J’ai très mal pris la chose et je l’ai giflé. Et depuis, il me détestait. En fin d’année, j’ai eu huit sur vingt à l’examen ». La deuxième fois, quand elle était en quatrième année. « C’était mon encadreur en mémoire de fin d’études. J’avais préparé la copie zéro et j’attendais qu’il la contrôle pour donner son accord et me fixer la date de la soutenance. A ma grande surprise, il m’a fait un chantage : tu acceptes un rapport sexuel avec moi ou je refuse de te fixer une date pour soutenir ton mémoire et tu resteras suspendue, sans diplôme, jusqu’à mon retour de l’étranger dans un an. J’étais profondément choquée, mais heureusement j’ai eu la présence d’esprit d’aller me plaindre au Président du Conseil scientifique qui est intervenu, en exerçant des pressions sur lui. J’ai pu finalement faire la soutenance de mon mémoire à temps». Dans le cas de Haifa, étudiante dans un institut supérieur dans la Banlieue Nord de Tunis, le professeur a pu aller plus loin sans arriver, néanmoins, jusqu’au bout de ses projets. L’enseignante qui nous rapporte son histoire nous raconte que l’étudiante était fragilisée par la mort de son père. Elle a vu donc dans ce professeur, la cinquantaine passée, un recours, un être qui pourrait la consoler. Elle avait besoin de parler et de trouver une épaule sur laquelle pleurer. Lui, sentant sa fragilité, a profité de la situation. Il a flirté avec elle et a essayé d’aller jusqu’au bout de sa démarche, mais la fille, s’éveillant au dernier moment, a refusé. C’est là qu’il a commencé à l’insulter et à l’humilier d’une façon très violente, de manière à provoquer chez elle, un choc affectif. La loi de l’omerta Réagir face à ces abus n’est toujours pas évident. Si dans le cas d’Amira, elle est allée se plaindre au Président du Conseil scientifique, d’autres n’ont pas eu ce courage, telle Maha et ses camarades filles qui ont préféré se taire plutôt que d’aller dénoncer l’enseignant en question au directeur de leur institut. « Nous savons que ce prof est très ami avec le directeur, donc nous avons eu peur qu’au lieu de nous défendre, ce dernier nous dénonce auprès de son copain qui risque de se venger durement de nous. Un jour, nous sommes allées raconter notre histoire à notre professeur de dessin en demandant son aide. Sa réponse a été que personne ne pouvait rien faire contre cet homme et qu’il ne sera jamais expulsé ou remplacé». Cette réponse nous a dissuadées d’autant plus qu’il n’arrêtait pas de nous répéter avec un ton de défiance chaque fois qu’il voyait l’une d’entre nous : « Vous ne pourrez rien faire contre moi ». Par ailleurs, Maha n’a jamais pensé raconter son histoire à ses parents. Elle avait honte. Elle ne savait pas que leur dire, et puis elle doutait qu’ils puissent faire quoi que ce soit contre ce professeur qui semble “appuyé d’en haut”. Ce sentiment de honte est commun chez toutes les filles interrogées.En témoigne l’abstinence de Haïfa et de quatre de ses camarades, victimes de harcèlement de la part du même enseignant, de le dénoncer. Pour cause : la peur du scandale et du regard accusateur de la société. Selon la psychologue Mme Garbouj «quand une femme déclare avoir subi un harcèlement sexuel, on l’accuse toujours de l’avoir provoqué, que ce soit par son comportement ou par ses paroles. Dans le cas d’une étudiante, on lui attribue le fait d’avoir séduit son professeur. De peur, donc, du déshonneur face à son entourage et à la société, elle se tait ». Certaines cherchent alors à se défendre par leurs propres moyens, d’autres subissent l’affront en silence. Le harceleur, lui, profite de cette situation en tirant avantage à la fois de l’isolement de la fille par rapport « C’est un prédateur, le qualifie la psychologue, qui guette chez sa victime le moindre signe de fragilité, de vulnérabilité et de fascination et prépare sa démarche minutieusement ». Moyens de lutte contre le harcèlement sexuel Pourtant, les moyens pour lutter contre le harcèlement sexuel existent. D’abord il y a une loi qui punit ce genre de comportement. C’est la Loi n° 2004-73 du 2 août 2004 qui définit ce que c’est que le harcèlement sexuel, les conditions de l’ouverture d’une enquête et les sanctions prévues contre celui qui commet l’acte (voir encadré). Ensuite, au niveau même de l’Université et du ministère de l’Enseignement supérieur il y a des mesures disciplinaires à prendre. En fait, il suffit qu’une étudiante dépose plainte auprès de la direction de l’Université ou du ministère pour qu’une enquête soit ouverte. L’intéressée se doit de présenter des preuves, que ce soit des correspondances écrites, des messages téléphoniques, un enregistrement vocal ou des témoins. Au cas où la culpabilité du professeur est prouvée, ce dernier risque, selon la gravité de l’affaire, du simple avertissement au licenciement définitif. A cet effet, Leila, étudiante en 2ème année à la même Ecole que Maha, se souvient du cas d’un enseignant universitaire qui a été licencié à cause d’une plainte déposée contre lui par une étudiante qui a raconté avoir été victime d’attouchement au niveau de ses seins. Malheureusement, jusqu’ici, il n’y a pas de statistiques, précises sur le nombre de cas de harcèlement sanctionnés au niveau de l’Université mais le ministère de l’Enseignement supérieur assure être vigilant dans la lutte contre ces pratiques et les punit sévèrement (voir encadré) De son côté, la Fédération Générale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, qui est représentée également dans la commission paritaire au sein du Ministère de l’Enseignement supérieur, responsable de l’organisation de conseils de discipline, affirme que les cas de professeurs sanctionnés pour harcèlement sexuel sont rares. « Un ou deux par an », comme l’indique M. Sami Aouadi, le Secrétaire général. « Nous ne pouvons pas parler d’un vrai phénomène qui sévit à l’Université ». Néanmoins, la Fédération condamne sévèrement un tel comportement et intervient, selon lui, quand elle apprend que de tels abus ont eu lieu, auprès du professeur en question pour le mettre en garde. « Certes, nous n’avons pas de pouvoir de sanction mais nous avons une autorité morale », explique M. Aouadi, en ajoutant : « Il nous est arrivé de défendre des étudiantes victimes de harcèlement sexuel qui sont venues demander notre aide, comme nous l’avons également fait dans le cas contraire quand le professeur subit une diffamation ». Quoi qu’il en soit, lutter contre le harcèlement sexuel à l’Université signifie non seulement la défense de la dignité des étudiantes mais aussi la préservation de ce contrat sacré entre l’enseignant et l’apprenant sur lequel se base le transfert du savoir. • Les noms des personnes, et de certaines institutions universitaires ont été changés pour garder la confidentialité. Ce que dit la loi Depuis 2004, il y a une loi en Tunisie qui prévoit des sanctions à l’encontre du harcèlement qu’il soit à l’Université ou sur le lieu de travail. En vertu de la Loi n° 2004-73 du 2 août 2004, on peut lire dans l’article 226 ter: « Est puni d’un an d’emprisonnement et d’une amende de trois mille dinars, celui qui commet le harcèlement sexuel. Est considéré comme harcèlement sexuel toute persistance dans la gêne d’autrui par la répétition d’actes, de paroles ou de gestes susceptibles de porter atteinte à sa dignité ou d’affecter sa pudeur, et ce, dans le but de l’amener à se soumettre à ses propres désirs sexuels ou aux désirs sexuels d’autrui, ou en exerçant sur lui des pressions de nature à affaiblir sa volonté de résister à ses désirs. La peine est portée au double lorsque l’infraction est commise à l’encontre d’un enfant ou d’autres personnes particulièrement exposées du fait d’une carence mentale ou physique qui les empêche de résister à l’auteur du harcèlement ». Et on lit également dans l’article 226 quater: «…Les poursuites ne peuvent être exercées qu’à la demande du Ministère public sur la base d’une plainte de la victime. Si une ordonnance de non-lieu ou un jugement d’acquittement sont rendus, la personne contre laquelle la plainte a été dirigée peut demander, s’il y a lieu, la réparation du dommage subi sans préjudice des poursuites pénales du chef de dénonciation calomnieuse ». Le point de vue du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Dans le cadre de son intérêt à créer les conditions favorables pour la formation et l’éducation dans les établissements universitaires et à garantir le sentiment de sécurité chez toutes les parties prenantes du système éducatif, à savoir les étudiants, les enseignants, le personnel administratif et les ouvriers, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a accordé une extrême attention à tous les dossiers qu’il a reçus et qui sont relatifs aux plaintes contre le harcèlement sexuel, en tant que comportement indécent, contraire aux bonnes mœurs dont il faut le combattre avec toute fermeté et force dans le milieu universitaire. Le harcèlement sexuel est un phénomène social qui est apparu dans notre vie contemporaine et s’est répandu dans plusieurs milieux sociaux à cause de la présence accrue de la femme dans tous les domaines du travail et des études. Nous avons enregistré dans la sphère universitaire, comme dans toutes les autres sphères, un nombre de cas de harcèlement sexuel. Cependant, les correspondances écrites qui parviennent au ministère chaque année dans ce sens, restent limitées. Et là, il faut insister sur le fait que les services du ministère enquêtent sur ces cas avec toute précision et veillent à recueillir toutes les preuves et les témoignages nécessaires avant de soumettre les dossiers aux instances disciplinaires spécialisées conformément aux dispositions en vigueur. Des décisions fermes ont été prises chaque fois que des preuves tangibles ont été réunies pour confirmer le chef d’accusation de harcèlement sexuel. Il est à signaler qu’il était impossible pour nous d’établir des statistiques précises dans ce domaine puisque la majorité des personnes lésées gardent le silence et évitent de déposer des plaintes écrites soit de peur de la réaction de l’autre partie ou de crainte de la diffamation et du scandale. Par conséquent, un bon nombre des victimes du harcèlement sexuel accepte du supporter les répercussions psychologiques suite au choc et refuse de dénoncer l’acte condamnable. Vu que le harcèlement sexuel porte atteinte aux personnes lésées et crée chez eux un sentiment de persécution, de haine et manque de confiance, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique invite constamment tous les protagonistes universitaires concernés à prendre toutes les précautions nécessaires sur tous les plans pour lutter contre ce phénomène dangereux et empêcher sa propagation et ce, afin de garantir un climat serein et favorable à l’éducation et à la recherche, sachant que des grands efforts sont déployés de la part d’associations spécialisées dans ce domaine et dont le nombre s’est accru ces dernières années. En effet, elles participent à la sensibilisation de toutes les parties prenantes, notamment les jeunes, à la gravité du phénomène et à sa limitation en usant de tous les moyens.

 

(Source: « Réalités » (Hebdomadaire – Tunisie) le 25 aout 2010)

Lien: http://41.226.15.227/realites/home/lire_article.asp?id=1133134&t=


 

La Mauritanie fait échouer un attentat suicide


Il y a un an, la Mauritanie avait connu son premier attentat suicide. Mercredi, une nouvelle explosion a secoué le pays.

Par Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud pour Magharebia à Nouakchott – 27/08/10

Les Mauritaniens sont sous le choc après un attentat suicide survenu mercredi 25 août dans la matinée contre une caserne de l’armée dans la ville de Nema, dans l’est du pays, à environ 200 km de la frontière malienne.

L’incident s’est produit peu après minuit, lorsqu’un véhicule Toyota 4×4 a refusé de s’arrêter à l’entrée du poste de commandement de la 5ème région militaire.

« Les soldats gardant le portail ont fait usage de leurs armes contre le kamikaze qui avait ignoré leurs avertissements. Il a été tué sur le coup », a fait savoir l’agence de presse d’Etat AMI. La bombe a explosé après que le SUV soit entré dans le bâtiment. Trois soldats ont été blessés par l’explosion.

Pour Salem Ould Mohamed, spécialiste mauritanien du terrorisme, cet incident marque un changement dans la stratégie d’al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

« Les opérations terroristes d’al-Qaida visent habituellement les forces armées mauritaniennes stationnées sur les frontières est et nord. Mais cette opération suicide est différente », a-t-il expliqué.

« Elle a été menée à l’intérieur même du pays, ce qui est perçu comme un précédent très dangereux qui demande une analyse attentive. Elle signifie que le kamikaze a réussi à franchir les frontières avec son véhicule et à entrer dans la paisible ville de Nema pour y choisir sa cible avec soin, à savoir la base militaire située au coeur de la ville. Il a mené à bien son action criminelle malgré la vigilance des forces de sécurité présentes dans la région, déclarée zone militaire au mois de juillet », a expliqué Ould Mohamed.

Les missions de l’armée mauritanienne dans cette région de l’est sont particulièrement difficiles, a-t-il souligné, parce que les troupes doivent protéger des milliers de kilomètres le long de la frontière du Mali, où de nombreux groupes criminels sont particulièrement actifs.

Selon les habitants de Nema, l’explosion a été suffisamment puissante pour être entendue dans toute la ville. Des fragments de bombes ont été retrouvés sur près de 800 mètres, provoquant des dommages aux commerces avoisinants.

Fatimetou Mint Elbou, une mère de cinq enfants, habite dans le quartier où l’explosion s’est produite après minuit. La plupart des habitants étaient encore éveillés et occupés aux activités du Ramadan.

« Nous étions à table lorsqu’une soudaine explosion très forte a fait trembler les portes et les fenêtres de la maison. J’ai couru à la porte et vu des flammes provenant de la base. C’est alors que j’ai compris que cet incident visait l’armée », a-t-elle déclaré.

Encore sous le choc de cette violente expérience, Fatimetou tente de se rappeler ce qui s’est passé : « Quelques minutes plus tard, les gens se sont rassemblés dans les rues, et nous avons appris que l’explosion était le résultat d’un attentat suicide à la voiture piégée. »

« Nous avons été choqués que de tels actes terroristes puissent être menés au nom de la religion et durant le mois sacré du Ramadan », a-t-elle expliqué à Magharebia.

Le mari de Fatimetou, Ely Cheikh Ould Mohamed, a ajouté : « Ceux qui ont entendu l’explosion ont pensé que tout un quartier avait été détruit. Nous avons eu peur que l’explosion ne fasse de nombreux blessés au sein des forces armées. »

« Au bout de deux heures, nous avons appris que trois soldats seulement avaient été blessés, et qu’al-Qaida au Maghreb était derrière cet attentat. Nous savons tous qu’al-Qaida a récemment lancé plusieurs menaces, mais nous n’imaginions pas que notre paisible cité puisse être une cible pour les terroristes », a ajouté Ould Mohamed.

Fatimetou a souligné que les habitants de Nema avaient peur, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées, non habitués aux actes de terrorisme.

Des partis politiques de tous les bords ont dénoncé cet attentat comme « un acte de terrorisme lâche » et affiché leur solidarité avec l’armée mauritanienne.

L’Alliance populaire progressiste (Tawasul), un parti islamiste d’opposition, a publié un communiqué mercredi condamnant cet attentat et demandant l’éradication de « l’idéologie destructrice ».

« C’est avec une grande douleur que nous avons été témoins de cette attaque criminelle », a affirmé le communiqué de ce parti. « Cet incident s’est produit pendant le mois sacré du Ramadan, et a visé nos forces armées alors qu’elles défendent leur mère-patrie… et surtout alors qu’elles [les forces armées] sont musulmanes et que leur sang, leurs biens et leur honneur sont protégés… »

Tawasul condamne « cet acte de terreur haineux par des auteurs qui tentent de terrifier les citoyens et visent nos forces armées », poursuit ce communiqué.

« Premièrement, nous sommes unis contre le sabotage et la terreur, et contre toute atteinte à la sécurité de notre pays et de ses forces armées ; et nous prions Dieu tout-Puissant pour que les héros blessés se remettent rapidement. Deuxièmement, nous demandons à l’opinion publique de faire ce qu’il faut pour éradiquer le péché et l’idéologie destructrice poursuivie par l’alliance des extrémistes et des criminels », a déclaré le parti.

Au moment de la publication de cet article, aucun groupe n’avait encore revendiqué cet attentat suicide de Nema. Des sources proches de l’armée mauritanienne affirment toutefois que « cette attaque a été planifiée et exécutée par al-Qaida au Maghreb islamique ».

Cet attentat avorté est la seconde fois qu’un terroriste se fait exploser sur le sol mauritanien. En août dernier, un membre d’AQMI avait fait exploser la ceinture d’explosifs qu’il portait devant l’ambassade de France àNouakchott.

(Source: Magharebia le 27 aout 20110) Lien: http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2010/08/27/feature-01


 

The Arab world, sick man of the globe

 


28/08/2010 By Rami Khouri Looking around the Arab world this week, it is hard to know what are the region’s real priority challenges, because multiple issues stand out as problems, vulnerabilities, weaknesses or threats. Most of the problems in our region can be traced to local incompetence, or, in the worst cases, criminality and irresponsibility in the seats of power – though everywhere there is also an element of foreign involvement or manipulation that should not be ignored. The regional picture is not pretty. The Somali capital Mogadishu is once again ripped apart by vicious street battles, the state-level equivalent of senseless drug wars among poor urban youth in other parts of the world. Somalia is the sad global laboratory of a society without a state, chaos masquerading as statehood. Bahrain is once again plagued by street demonstrations and security crackdowns, reflecting a total inability of citizens and leaders to engage one another in a sensible political negotiation over the exercise and sharing of power. Bahrain should have been a leader in sustainable development and social equity in the region, given its small population and its early emphasis on educating men and women alike. Iraq remains the most dangerous place in the region today, given its combination of internal stress, rekindled high levels of terror and political violence, the inability of the political class to achieve consensus, and the rampant interference of foreign countries. The destructive ripples that have radiated from Iraq outward to the region and the world in the form of foreign invasion and interference, terror groups, sectarian fighting and nation-state fragility are unprecedented in the modern era. Lebanon remains trapped in its continuing dilemma of being both the vanguard of Arab liberalism, cultural creativity, intellectual production, tolerance, and multiculturalism, on the one hand, and a perpetual proxy battleground for regional and global powers who link up with fierce local fighters, on the other. The best of the Arab and universal human condition is on display in Lebanon every day, and every few weeks or months this is complemented by street fighting, assassinations, political stand-offs or large or small wars. Yemen is caught in its own whirlwind of national fragility, polarization and low-intensity disintegration, having several times in its modern history split up and united, fought and reconciled, stabilized and plunged into warfare. Now it embodies a new destructive dimension in the form of militant Salafists linked with Al-Qaeda, making it another local breeding ground and battleground in the global terror industry. Palestine becomes stronger and stronger as a national identity in the hearts and minds of its own citizens, but also more and more fragmented and disjointed politically on the ground. Several different Palestinian leaderships share legitimacy with some of their own people, but none has been able to achieve the more important international legitimacy or credibility and respect in the eyes of Israeli leaders and society. Sudan chronically displays its own stresses and national deficiencies, including internal fighting on several fronts, the possibility of the south seceding after a referendum, and the ignominy of the president being indicted by the International Criminal Court. Everywhere else, the Arab world is defined by top-heavy states where small groups of men surrounded by many soldiers make decisions without seriously consulting their fellow citizens. This legacy is firmly supported by major foreign powers who see “security and stability” as critical priorities in this region, by which they mean that Israel should remain dominant, Arab nationalists and Islamists should be fought and diminished, and security-minded Arab governing elites should rule forever. This translates into a perpetual cycle of mostly disempowered and disenchanted Arab nationals who never get to experience the thrills of true and full citizenship – participation, accountability, opportunity, transparency. They share in transforming their states into shopping malls, their identities into categories of security clearances, and their humanity into unthinking automatons who wave the flag on command, cheer on cue, and otherwise restrict the exercise of their rational, emotional and creative human dimensions to subservience, acquiescence, and obedience in the political and social spheres. Religion helps many such dehumanized Arabs cope with their constraints and discomforts. Emigration is a solution for some. Most people simply adjust to life in modern non-democratic states where the two most prevalent public manifestations of collective norms are in the domains of security and consumerism. In “secure” Arab societies like Jordan, Kuwait, Syria, Egypt, Tunisia and others like this them that do not suffer the chronic violence of Yemen, Palestine, Lebanon and Iraq, the ubiquitous symbols of Arab statehood and citizenship are guns in the hands of police and army personnel, and cell phones in the hands of all other nationals. This is another kind of unstable statehood, one whose vulnerabilities do not appear in the open as they do in those other Arab countries engulfed by fighting.
 
(Source: alarabiya.net le 28 aout 2010)

In the face of Islamophobia


28/08/2010 By Sean Bonner Last Monday, August 23rd, artist Glen E Friedman fueled by frustration hung 9 banners out of an apartment window in downtown Manhattan’s Liberty Street. The message being relayed was one of unequivocal religious tolerance. Further still, the apartment currently owned by hip hop mogul Russell Simmons, gazes directly down onto the ‘Ground Zero’ site. This bold statement had two intentions. Firstly to remind those who in recent times having voiced their right to speak out against the building of Cordoba House (for its close proximity to the site), that the United States was founded on the principles of self-representation and a spectrum of personal freedoms. Secondly, to showcase the diversity of opinion within the United States to those following this event across the globe, opposition to the cultural project is by no means the default position, and especially not in New York. Contrary to how the main stream media has chosen to portray the issue. The Design Though I was tasked to design the banners, the protest was a collaborative project with significant input from Glen; however the original idea was the brainchild of Glen’s wife and Russell Simmons. Measuring 7′ x 3′ the banners are highly visible not only in size but the context of location has given great mobility to our message of tolerance. In fact, the apartment windows have a short but significant political history. In response to the invasion of Iraq by the Bush Administration in 2004, the ‘Liberty Street Protest’ was launched canvassing an anti war message, that no invasion could be justified by the events of 9/11. These windows have served as a pulpit to preach a uniting sermon of peace, acceptance and co-operation, and will continue to do so under present ownership. The protest in 2004 served again to send a clear message that public opinion in the United States, more specifically within New York, was not blindly in favour of an invasion. The efforts of the ‘Liberty Street Protest’ were relayed in the domestic and international news for weeks, successfully spreading the message of peace and solidarity to millions. Hopefully the current protest can have a similar effect. The Message The design of the banners utilized symbols from the various major global religions to spell out the word ‘coexist’. On the face of it, rather an ironic creation, as Glen and I are of the Atheist tradition, however the symbolism reflects our attitudes towards religious practice perfectly. We ourselves may not hold your beliefs but we respect you for holding them and we cherish your right to practice them. The inclusion of the Biblical verse (Mark 12:31) ‘Love your neighbour as yourself’, was primarily to demonstrate that coexistence is a millennia old concept, a value of a faith practiced by many of those opposed to the creation of Cordoba House. Something that has clearly slipped their collective attention or maybe an ad hoc insertion of the following caveat: ‘Love your neighbour as yourself, as long as they hold your beliefs’. Reverting back to the present, we pride ourselves in the United States that the first Amendment in our Constitution ensures that freedom of religious practice is protected. However, there are forces within the socio-political landscape that would prefer to circumvent such freedoms pushing an agenda of intolerance onto the unassuming, unquestioning masses. Diversity’s Asset New York is possibly the most cosmopolitan multi racial city in the world, a bold statement, but one few could deny. It is not only frustrating but misleading for people from far afield to associate New Yorkers as a whole with the xenophobic protests against the building of the Mosque and cultural centre. While our viewpoint isn’t universal in the city, it is widely held, a position that is not being reflected by the main stream media. Our city is notorious for the many buildings for religious worship; Mosques are located all over the island and across the boroughs, along side churches, chapels, synagogues and temples. Giving the city not just a plethora of places to worship, but adding distinctly to the cultural makeup of the city, creating a great wealth of diversity in ideas, beliefs and practices that make this city the unique place it is. A diversity enjoyed by the many millions that call New York home. Shared Values So not only is this current spate of anti-Muslim protests ‘Unamerican’ as decreed by our Constitution, but also belies the ethos and spirit of the city of New York. Our banner is a better reflection of such spirit, one of collaboration, diversity, innovation, tolerance and solidarity. Values held by our friends and fellow citizens who lost loved ones in the shocking events that unfolded on September 11th, 2001. The anti-Muslim protest is another feather in the cap of the xenophobic right; such fear mongering should not go unchecked. Such elements talk strongly about pride in American Values, but clearly have little connection to them, and this is where our frustration is born. We will fight to better represent ourselves using the mediums at our disposal, in this case, possibility the most political set of windows in Manhattan. Sean Bonner is a pioneer in the modern internet subculture of social media, being heavily involved in a host of projects including Metblogs and Neoteny Labs.

 
(Source: Aljazeera.net le 28 aout 2010) Lien: http://english.aljazeera.net/focus/2010/08/201082611101212268.html


Âïd / Retornado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي)arrêté à Amman en exécution d’un vieux mandat Interpol

(version corrigée et augmentée)


 

Par Abdel Wahab Hani

Notre ami Âïd / Retonado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي) vient d’être arrêté, hier jeudi 26 août 2010 en milieu d’après midi, à Amman en Jordanie, sur sa route pour le Petit pèlerinage (Omra) du mois de Ramadan, en exécution d’un vieux mandat d’arrestation Interpol, lancé en 1992 par les autorités tunisiennes. Il a été transféré dans la soirée dans un centre de détention de la capitale jordanienne où il a passé la nuit.

Réfugié statutaire en France, Âïd / Retorndao Lotfi bénéficie de la double nationalité tuniso-française, ayant obtenu la seconde il y a quelques années.

Il a engagé les démarches d’obtention de son passeport national tunisien, depuis plus d’un an, auprès des autorités consulaires de notre Consulat à Pantin, en banlieue parisienne.

Rappel de la procédure d’extradition :

Son arrestation en exécution d’un mandat international Interpol exige des autorités jordaniennes l’enclenchement d’une procédure judiciaire d’extradition, avec constitution d’un magistrat et demande d’informations complémentaires motivant et étayant la demande originelle auprès des autorités émettrices du mandat, donc la Tunisie, sous délai précis inscris dans les textes internationaux régissant les accords d’extradition.

Le contrôle judiciaire de la procédure d’extradition et les garanties universelles:

Le contrôle judiciaire de la procédure d’extradition permet des garanties universelles, comme la constitution d’un avocat, le droit à la protection consulaire du pays protecteur (nationalité) et le droit à un procès équitable, selon les règles minima reconnues internationalement.

Rappelant que les textes en vigueur dans les pays démocratiques et la jurisprudence établie ne reconnaissent que le motif, les griefs et le jugement liés au mandat initial. Les autorités du ‘pays demandeur’ ne peuvent en aucun ca ‘alourdir’ le mandat. Elles doivent en émettre un autre dans le cas d’un nouveau jugement.

En tout cas, c’est la justice du ‘pays d’arrestation’ qui décide et fonction de son système judicaire. Et les principes internationaux régissant l’extradition n’autorisent pas le renvoie en cas de prescription ou dans les cas où ‘même si les faits incriminés s’avèrent établis, leur peine maximale est prescrite dans la législation du pays d’arrestation’.

S’ajoute à cela deux garanties fondamentales, l’une liée au principe de non refoulement des Réfugiés, découlant de la Convention de Genève de 1951 régissant le ‘Statut des Réfugiés’, et la seconde à la non extradition vers un pays où existe un risque de torture, découlant de la Convention de 1984 ‘Contre la Torture et autres Peines ou Traitements Cruels, Inhumains ou Dégradants’.

Notre pays est parti à la Convention de protection des Réfugiés, alors que la Jordanie n’y a pas encore accédé, mais le principe de non refoulement des réfugiés est largement admis comme un principe universel, même pour les Etats non signataires de ladite Convention.

Par contre, la Jordanie comme la Tunisie sont parties à la Convetion contre la Torture et doivent la respecter à la lettre, notamment son article 3 instituant un Droit de non-Refoulement vers un pays qui pratique la torture. Les autorités du ‘pays d’arrestation’ doivent s’assurer de l’absence de tout risque de torture avant toute procédure de renvoie. Le Comité contre la Torture (CAT) des Nations Unies veille sur le stricte respect de ce principe, entre autres mécanismes de protection des Droits humains, lors de l’examen des rapports périodiques des Etats partis, mais par par une proécdure d’urgence aussi.

Une jurisprudence de relaxe et de renvoie vers le pays de résidence ou protection :

Se basant sur ce qui précède, les Avocats et les défenseurs des droits humains ont pu obtenir la relaxe de nos compatriotes tunisiens exilés en butte aux arrestations exécutoires des mandats d’Interpol. La Justice des pays européens, mais aussi arabes et asiatiques, a toujours opté, depuis près de deux décennies maintenant, pour la relaxe et le renvoi vers le ‘pays de protection’, pour les Réfugiés encore statutaires ou vers le pays de la seconde nationalité pour les naturalisés.

Le droit à l’assistance consulaire :

Ayant été franco-tunisien, Âïd / Retornado Lotfi Tounsi doit bénéficier de la protection consulaire et de la France et de la Tunisie, vu qu’il a entamé les démarches pour l’obtention de son passeport tunisien et qu’il n’est plus placé sous la protection du  Statut de réfugié depuis l’acquisition de sa nationalité française.

Le souhait de normalisation de ses relations avec la Tunisie, exprimé par Âïd / retornado Lotfi Tounsi, par le fait de ses démarches officielles pour l’obtention de son passeport, devrait être reconnue par les autorités tunisiennes comme une reprise de la protection nationale et ouvrir le droit à la Protection consulaire, si l’intéressé le souhaite.

C’est une obligation et l’un des attributs de la citoyenneté que de se faire protéger par son propre pays. Certes l’Exil met cette protection entre guillemets, mais la fin de l’Exil devrait réactiver la protection, s’agissant d’un principe fondamentale de la Nationalité.

Pourrais-je effleurer l’espoir de voir nos autorités diplomatiques rendre visite à Âïd / Retornado Lotfi et lui remettre son passeport national tunisien. La Tunisie en sortira grandie devant les Nations et nous forcerons le respect du monde entier.

La caducité des mandats Interpol :

Nous avons appelé à plusieurs reprises à lever cette Epée de Damoclès qui menace les Réfugiés tunisiens, s’agissant de mandats émis dans des conditions pour le moins discutables et dans un contexte de vives tensions sécuritaires et quasi-insurrectionnelles et de procès entachés d’irrégularités.

S’ajoute à cela que la reconnaissance même de la qualité de réfugié rend caduque la procédure. L’éloignement des faits dans le temps la rend obsolète et renforce sa caducité.

Nous en appelons aujourd’hui à Messieurs Rafik Haj Kacem et Lazhar Bououni, respectivement Ministres de l’Intérieur et de la Justice et des Droits de l’Homme, ainsi qu’à Monsieur Tahar Fellous Rifai, Directeur général de la Coopération internationale et des Relations Extérieurs au Ministère de l ?intérieur et du Développement local, afin d’engager les démarches institutionnelles auprès d’Interpol en vu de la suppression des mandats d’arrestation émises, notamment au début des années 1990, contre nos concitoyens exilés.

A défaut de le faire, les intéressés eux-mêmes s’en chargeront avec leurs avocats. Et nous avons eu l’occasion de couvrir ces différentes procédures ayant abouti à la caducité des mandats.

A défaut de le faire, d’autres Nations qui accueillent nos compatriotes peuvent caresser l’idée d’engager la procédure. Ce qui est à la fois nuisible pour l’image de notre paye et extrêmement dangereux pour nos compatriotes exilés qui deviennent alors à la merci d’autres gouvernements, pour servir on ne sait quels desseins  Ma Thamma Hatta Qattous Yastad Ila Rabbi ما ثمّا حتّى قطّوس يصطاد لربّي!!!

Souhait de dénouement rapide et digne de cette épreuve :

Etant confiant dans la caducité de la procédure et dans l’indispensable courage de tourner les pages du passé, nous formulons l’espoir d’un dénouement rapide, digne et irréversible de cette épreuve endurés par notre ami et compatriote Âïd / Retornado Si Lotfi Tounsi et ses proches et amis, en Tunisie, en France, En Palestine, à la Mecque, à Médine, aux Emirats et partout où des dizaines prient pour sa libération, en ces heures précédents l’Iftar.

Cette petite épreuve Al-Soghra (المعاناة الصغرى) ne peut en cacher la grande Al-Kobra (المعاناة الكبرى), celle de la privation du pays deux décennies durant en ce 20e Ramadhan jeuné et Exil, loin de sa Famille et de sa Patrie.

Puisses ce Ramadhan 2010, 1431 de l’hégire, être le dernier de l’Exil et de l’Errance…

Puisses le Ramadhan 2011, 1432 de l’hégire, être celui de la première rencontre des ÂÏDOUN / RETORNADOS à Tunis pour fêter la fin de cette terrible souffrance…

Puisses notre célèbre Ibn Khaldoun nous réunir à Tunis, au 7e centenaire de sa naissance le 1er Ramdhan 1432, à Tunis, où il était né un certain 1er Ramadhan 732 à Tunis près de la Zeitouna

Innahou Sami’oun Moujib  إنّه سميعٌ مجيب

PS1 : Vendredi étant jour de repos en Jordanie, Âïd / Retornado Lotfi sera présenté à un juge Samedi;

PS2 : Le premier vol direct Amman-Tunis le lundi 30.08.2010, Royal Jordanian Airlines;

Vive la Tunisie,

Vive la République,

Genève, le 27 août 2010,

Âïd / Retonado Bi Idhni Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun

Abdel Wahab Hani

7138 jours : soit 19 ans, 6 mois et 17 jours, d’Exil et de Privation du Pays ;

404 jours : soit 1 an, 1 mois et 8 jours, d’Attente du Passeport national tunisien;

3645 jours : soit 9 ans, 11 mois et 24 jours, de Privation des voix du pays via Tunisie Telecom ;

 

 

تَحْيَى تُونِس

تَحْيَى الجُمْهُورِيَّة

 

العائِد بإذن الله تعالى، أحبَّ المُحِبُّون وكَرِهَ الكارِهون

 

عبد الوهَّاب الهاني

awhani@yahoo.fr

+00 33 6 17 96 37

+33 6 17 96 00 37 begin_of_the_skype_highlighting              +33 6 17 96 00 37      end_of_the_skype_highlighting (toujours injoignable depuis toutes les lignes fixes ; mobiles, publiphones, rifi, publiques et privées, de l’opérateur étatique Tunisie Telecom ; Demande de passeport bloquée depuis le 19 juillet 2009, par décisions arbitraires d’un ‘ir-respensable’ zélé qui continue à se pourrir la vie à 70 ans tapante, des peurs d’une démocratisation, pourtant inéluctable, de notre système politique, Rabbi Yehdi Ma Khlaq, mais l’Histoire jugera Koll al-Khalq, sans rancune aucune de notre part)

Nous reproduisons ci-après le papier que nous avions consacré à la souffrance des Tounsi en juillet dernier :

 

L’impatience du Âïd / Retornado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي), acteur indépendant de la communauté musulmane en France

Par Abdel Wahab Hani

Notre ami Âïd / Retonado Lotfi Tounsi (العائد لطفي التونسي) s’impatiente depuis qu’il a engagé les démarches d’obtention de son passeport national tunisien auprès des autorités consulaires de notre Consulat à Pantin, aux portes de Paris, compétent pour une bonne partie de la banlieue parisienne.

Figure active des Communautés musulmanes en France :

Âïd / Retornado Lotfi est une figure indépendante incontournable de la communauté musulmane en France, notamment dans le département 93, appelé souvent le 9-3, de la Seine Saint Denis, composant la couronne de la banlieue Nord déshérité de la capitale Paris et l’un des départements français les plus peuplés de musulmans et où les pouvoirs publics et les autorités locales ont cherché et cherchent continuellement des interlocuteurs crédibles au sein de nos communautés musulmanes, dont notre Âïd / Retornado Lotfi.

Ancien responsable administratif des cours religieux pour le public à la glorieuse Mosquée Zeitouna, ré-introduits, après une longue absence, par l’actuel Chef de l’Etat Mr Zine El Abidine Ben Ali, tout juste après son ascension  au pouvoir en 1987, comme une mesure d’apaisement des tensions avec le courant religieux. Cette activité a duré jusqu’au début de l’année 1990.

Cette culture d’activisme religieux et prédicateur n’a cessé d’accompagner Âïd / Retornado Lotfi. Et elle est sa préoccupation première. Mais son militantisme ne sombre pas dans le communautarisme et le sectarisme primaires.

A Paris et en banlieue parisienne, il œuvre, en compagnie de son ami Âïd / Retornado Hassan Farsadou, pour le dépassement des doctrines bloquantes de la Confrérie et des réseaux des Frères musulmans.

Il se consacre ainsi à s’ouvrir sur les figures culturelles et sociales des communautés musellements en France. Et c’est à ce titre qu’il invite notre très chère regrettée Kalthoum Cathy Sarraï, la Star Super Nany des émissions pour enfants de la chaîne française M6. Les communautés musulmanes lui doivent aussi de connaître les grandes figures de la lutte palestinienne contre l’occupation coloniale et raciale pratiquée à une échelle inouïe dans l’histoire de l’Humanité par le sionisme, tel le Cheikh Tayssir Tamimi, Grand-Mufti et Qadhi-Qoudhat Le Juge suprême de la ville sainte d’Al-Quds.

Sa sociabilité et sa facilité de contact lui ont permis d’approcher le cercle restreint des Ulémas musulmans qui l’invitent tous les ans à leur tente à chaque pèlerinage à Maccah Al-Moukarramah. C’est à ce titre qu’il a su convaincre Cheikh Salman Al-Awdah et d’autres éminents Ulémas de relativiser les critiques sombres à l’endroit de la Tunisie, en matière de Libertés religieuses islamiques.

Au sein de la communauté musulmane en Europe et au-delà, il est connu aussi pour être le père de l’aventure Macca Cola, boisson communautaire qui a introduit le concept marketing de « Consommer Engagés », avant de se faire rouler par un associé ayant mené le projet à la faillite.

De l’adhésion au MTI à la démission du mouvement Ennahdha :

Formé très jeune à l’école de la vie, Âïd / Retornado Lotfi a adhéré , comme beaucoup de jeunes gens de sa génération au mouvement politico-religieux du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI, devenu Ennahdha sous la pression d’une conformité purement formaliste et toute superficielle avec la Loi électorale de 1989), avant de prendre ses distances progressivement et de devenir totalement autonome et indépendant de toute attache partisane en 2003. Date à laquelle il a mesuré l’incapacité de la direction de son ex-mouvement à chercher uns sortie de crise honorable qui mette fin aux souffrances de milliers de concitoyens et qui permette à la Nation de tourner une page douloureuse de son histoire.

Deux faits majeurs ont conduit à cette rupture, aujourd’hui consommée :

-La pétition des 876 en 2003:

Ayant l’esprit pratique, il s’était fait remarqué en 2003 par une remarquable pétition réunissant les signatures de près de 876 exilés appelant à une solution honorable et digne du problème des prisonniers politiques et des exilés, mais un travail de sape méthodique, pratiqué par les bénéficiaires de la crise, a fait échouer la tentative de sortie de crise. Cette pétition a eu un écho médiatique important, notamment sur la Chaîne Dubaï TV

-La rencontre fortuite avec F. Moubazzaa & T. Haddad en 2004:

Ouvert et sociable, il se trouve par le pure hasard de son travail, de transport public de personnes, en compagnie de Si Foued Mebazzaa et Si Tijani Haddad, alors Président de la Chambre des Députés et Ministre du Tourisme, respectivement. Il eut alors l’idée de bon sens d’informer la direction de son ex-mouvement de sa disposition à transmettre un message de détente à l’adresse des autorités. En l’absence du Chef politico-spirituel, c’est son ‘Aide de camp’ faisant office de Chef de son ‘Secrétariat particulier’ qui réceptionne la demande de Âïd / Retornado Lotfi pour lui notifier une fin de non recevoir. La conversation fut immortalisée, par haut parleur, en présence du Âïd / Retornado Hassan Farsadou, pour ceux qui veulent re-visiter l’Histoire. Pire, c’est l’embrouille avec ledit Aide de camp, un « élément médiocre à l’esprit politique étroit et limité», pour reprendre le qualificatif combien juste utilisé tout récemment par notre ami, journaliste, écrivain, et Grand militant de la cause des Droits Humains Si Slaheddine Jourchi. Une grave campagne indigne de diffamation, de ragots et de mensonges s’en était suivie, accusant Âïd / Retornado Lotfi de « collision avec l’ennemi » ( !!!), de « flicage » et de « traîtrise » ( !!!) … rien que cela. Parce que pour « les éléments médiocres et à l’esprit étroit et limité», rencontrer un responsable du gouvernement de son pays ou le Maire de sa ville est un crime extrême nécessitant le pire des châtiments…

Ces deux incidents en disent long sur les relations tendues qu’entretient notre Âïd / Retornado avec l’establishment de son ancien mouvement, avec la rupture est consommée définitivement depuis 2003.

Mais, éduqué Metrobbi, fils de famille Oueld Âïlah Oueld Familiah, bien que Oueld Errbat, Âïd / Retornado Lotfi n’a jamais chercher le conflit avec ses anciens compagnons avec qui il a partagé l’eau et le sel, les laissant devant leurs contradictions, mais surtout au jugement de l’Histoire, avec un Grand H et non les petites histoires collectés et collectionnées par « les éléments médiocres et à l’esprit étroit et limité » qui pourrissent la vie de leurs propres mouvements et bloquent leur évolution, avant de pourrir l’espace public.

Des projets au service de la Communauté :

Un autre point force le respect chez notre Âïd / Retornado, sa capacité à rebondir, après toute épreuve, c’est ainsi qu’il se faisait une belle carrière de restaurateur, lauréat du Trophée et du titre du « Roi du Coquillage » en 1994-1995, à la cité touristique de Saint-Jean-De-Luz, fief de l’actuelle Garde des sceaux du gouvernement de la république française, Mme Michelle Alliot Marie (MAM), avec qui il s’est lié d’amitié, pendant sa traversée du désert, sans aucune pensée clientéliste. Cette relation amicale, et d’autres avec des politiciens de droite comme de gauche, a été d’une grande utilité pour normaliser les relations entre les Communautés musulmanes et la classe politique française.

Son dernier projet en date, en compagnie d’autres acteurs de la communauté tunisienne leaders des communautés musulmanes en Europe, organiser le Petit-Pèlerinage de la Omra au mois de Ramadan cette année, en incluant Al-Quds Al-Charif aux cotés des deux premiers liens saints de l’Islam, Makkah Al-Moukarramah et Al-Madinah Al-Mounawwarah. Et c’est une première permettant aux communautés musulmanes, vivant en Occident notamment, de marquer une solidarité active avec les Maqdisiens en particuliers et les palestiniens en général, face aux politiques sionistes d’épuration ethno-religieuse et de ‘judéïsation’ de la 3e ville sainte de l’Islam

Un lourd tribu d’Exil et le souhait le plus cher d’embrasser une maman affaiblie par l’âge et par l’épreuve de l’éloignement de son fils ainé:

Notre Âïd / Retornado Lotfi Tounsi paye un lourd tribu d’exil et d’errance depuis sa condamnation dans les procès du mouvement Ennahdha, bien qu’il s’en soit progressivement éloigné. Il souffre de l’inscription de son nom sur les fiches de signalisation publique par les autorités tunisiennes auprès d’Interpol, alors que les principaux dirigeants dudit mouvement ont eu leurs noms dé-listés desdites fiches.

Confiant dans l’avenir, Âïd / Retornado Lotfi Tounsi attend, avec grande impatience, la délivrance de son passeport national tunisien.

Comme tout enfant de famille et bon musulman, il souhaite revoir sa maman, aujourd’hui presque octogénaire, et lui remplacer les deux décennies lourdement payées des plus belles années de sa vie.

Nos souhaits les plus sincères pour un prompt établissement de son passeport tunisien, ainsi qu’à tous les Âïdoun / Retornados qui en ont fait la demande auprès de l’Administration dans nos Ambassades et Consulats à travers le monde, tout comme tous nos concitoyens de l’intérieur du pays qui ont en fait la demande, en accédant à notre Appel pour le Retour des Exilés tunisiens et en application des déclarations du Gouvernement, en conformité avec les dispositions de la Constitution et des Lois de la République, garantissant le droit d’entrée et de sortie du territoire national à tout citoyen tunisien.

La vie serait trop étroite s’il n’y avait l’espace de l’espoir مَا أَضْيَقَ العَيْشَ لَوْلاَ فُسْحَةُ الأَمَلِ :

Pourrais-je effleurer l’espoir d’un 25 juillet, consacrant les valeurs de la République Une et Unie, accélérateur du retour de tous les Âïdoun / Retornados qui le souhaitent, Illa Man Abaa, Waman Abaa Fala Hojata Lah (إلاَّ من أبى، ومَن أبى فلا حُجَّة له)..

Pourrais-je effleurer l’espoir de voir tous les Âïdoun / Retornados embarquant les premiers vols et les premières traversées de l’aube..Wama Dhalika Âla Allahi Bi’âziz (وما ذلك على الله بعزيز)..

Pourrais-je effleurer l’espoir de voir tous les enfants de la Tunisie embarqués dans leur Loyauté, leur Dévouement et leur Amour au Service de la Patrie..

Paris, le 17 juillet 2010

Âïd / Retornado, Bi Idhni Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun

Abdel Wahab Hani

العائِد بإذن الله تعالى، أحبَّ المُحِبُّون وكَرِهَ الكارِهون

عبد الوهَّاب الهاني

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