TUNISNEWS
8 ème année,N° 3110 du 27.11.2008
archives : www.tunisnews.net
AFP: Torture: le président tunisien cité comme témoin dans un procès en France
Réaction presse de Cécile Duflot après sa visite à Gafsa 27 novembre 2008
AP: Conférence de Tunis: « reformuler le discours religieux adressé aux jeunes »
AFP: L’avenir de l’Union pour la Méditerranée (UPM) au centre d’un forum à Tanger
XINHUA: Le secteur financier tunisien n’est pas directement affecté par la crise financière
Abdel Wahab Hani: L’éloge à la Liberté d’expression de Raouf Ben Yaghlane à Paris
Jeune Afrique: Ni laïcité ni intégrisme
Le Temps : Echanges maghrébins – Bientôt un accord commercial préférentiel tuniso-algérien
Le Temps : Eloge de la marge : Nouveaux territoires du documentaire en Tunisie (2/3)
Reuters: Le parlement irakien approuve le pacte avec Washington
Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com
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AFP, le 26 novembre 2006 à 19h13 Torture: le président tunisien cité comme témoin dans un procès en France STRASBOURG (France) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali est cité à comparaître comme témoin au procès en France d’un ancien diplomate de son pays accusé de torture, a indiqué mercredi l’avocat de la victime, Me Eric Plouvier. « Nous avons décidé de citer à comparaître comme témoins le président de la République tunisienne, son excellence Zine El Abidine Ben Ali (…), Mohamed Raouf Najar, ambassadeur de la République tunisienne en France, et Zouhaier Gombri, consul de Tunisie à Strasbourg », a affirmé à l’AFP Me Plouvier. Khaled Ben Saïd, ancien vice-consul à Strasbourg et ex-commissaire de police en Tunisie, sera jugé le 15 décembre devant la cour d’assises de cette ville de l’est de la France sous l’accusation de « torture ou acte de barbarie par une personne dépositaire de l’autorité publique » pour des faits commis en 1996 dans son pays. Il est accusé, alors qu’il était commissaire de police à Jendouba (nord-ouest de la Tunisie) d’avoir torturé pendant près de 24 heures une mère de famille dans les locaux de la police afin de lui extorquer des renseignements sur son mari, soupçonné d’activités hostiles au chef d’Etat. L’accusé n’a jamais répondu aux convocations du juge d’instruction et on ne sait pas s’il va se présenter au procès. La victime présumée, Zoulaikha Gharbi, qui vit depuis plusieurs années en France avec sa famille, a porté plainte contre M. Ben Saïd alors que ce dernier était en poste à Strasbourg en 2001 en tant que vice-consul. Les autorités tunisiennes ont réfuté mardi les faits reprochés à l’ex-diplomate tunisien. « Ces accusations sont totalement infondées et visent à induire l’opinion publique en erreur », a indiqué à l’AFP une source officielle à Tunis. « Les allégations selon lesquelles Zoulaikha Mahjoubi (épouse Gharbi) aurait subi des +actes de torture+ en 1996 lors d’un interrogatoire au poste de police (…) au sujet de son mari Mouldi Gharbi sont tout à fait imaginaires et ne reposent sur aucune preuve matérielle », a ajouté cette source. La même source a mis en doute la compétence de la justice française à statuer sur la plainte: « Il est loin d’être établi que les juridictions françaises soient compétentes pour examiner la plainte déposée contre M. Khaled Ben Said », selon elle. Pour l’avocat de Mme Gharbi au contraire, de nombreux éléments prouvent l’implication de l’ancien vice-consul, et tout d’abord « sa fuite ». La citation du président Ben Ali et des deux diplomates tunisiens « permettra aux autorités tunisiennes de venir s’expliquer, si elles le veulent », lors du procès, selon Me Plouvier. En portant plainte, Mme Gharbi a invoqué le code de procédure pénale qui prévoit que toute personne qui s’est rendue coupable de la violation de l’article premier de la Convention des Nations unies contre la torture peut être poursuivie et jugée en France, si elle se trouve en territoire français. (©AFP / 26 novembre 2008 19h05)
Réaction presse de Cécile Duflot après sa visite à Gafsa 27 novembre 2008
Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts s’est rendue hier et aujourd’hui en Tunisie, dans le cadre d’une délégation conduite par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT). La journée hier a notamment été marquée par de nombreuses rencontres avec la société civile tunisienne et l’opposition à la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme. Cécile Duflot à notamment pu rencontrer Abdelkader Zitouni et le bureau politique de « Tunisie Verte », parti frère des Verts français, qui n’est toujours pas légalisé, bien qu’il ait rempli toutes les conditions légales. Nous ne pouvons que saluer le courage de tous ses militants qui luttent malgré les multiples pressions dont ils font l’objet. Une partie de la délégation, dont Cécile Duflot, a pu ensuite se rendre hier dans le sud-ouest du pays à Gafsa, ville où les journalistes étrangers sont normalement interdits. Gafsa est depuis le début de l’année le théâtre d’un vaste mouvement de grève et de manifestations pacifiques contre leurs conditions de vie, la corruption et le chômage. Selon Cécile Duflot, la situation à Gafsa est extrêmement préoccupante. Des milliers de policiers ont été envoyés à Gafsa pour y faire régner l’ordre. Trois manifestants ont été tués. Une centaine de personnes sont toujours incarcérées. Des dizaines de personnes ont été déjà condamnées, parfois lourdement, lors de procès iniques. Les familles de détenus font état de fortes pressions. Le procès doit avoir lieu mercredi. Les Verts souhaitent la présence d’observateurs internationaux lors de ce procès et la relaxe de l’ensemble des personnes mises en cause. Le lourd silence qui entoure les révoltés de Gafsa et la dictature tunisienne doit absolument cesser. Contrairement à ce qu’avance Nicolas Sarkozy, l’état des libertés ne progresse pas en Tunisie. Pourtant, seuls des conditions de vie décentes, une démocratie ouverte et le respect des droits politiques, sociaux et environnementaux fondamentaux, permettront à la société tunisienne de se construire un avenir durable. Les Verts sont notamment très attachés à ce que les militants puissent exercer leur rôle sans pression et en tout indépendance. Cécile Duflot devrait participer à une conférence de presse au siège de la FIDH demain à 16h30. Les Verts participeront à une réunion publique sur la répression dans le bassin minier de Gafsa à Nantes, le 9 décembre prochain.
(Source: Le site des Verts (France ) le 27 novembre 2008)
Conférence de Tunis: « reformuler le discours religieux adressé aux jeunes »
Associated Press, le 26 novembre 2006 à 16h53 TUNIS (AP)- La conférence internationale de Tunis consacrée notamment à la radicalisation de la jeunesse dans le monde musulman s’est achevée mercredi par un « pacte » dans lequel les participants appellent à « reformuler le discours religieux adressé aux jeunes pour le rendre plus proche de leurs attentes, idées, comportement et culture ». La conférence de trois jours est une initiative de l’Organisation islamique de l’éducation, des sciences et de la culture (ISESCO) et du gouvernement tunisien. Le « pacte de Tunis » vise à « protéger » les jeunes, « à travers des programmes éducatifs, contre les idées reçues véhiculées par les moyens de communication tels l’Internet et les chaînes satelitaires ». « Nous devons miser sur une jeunesse qui soit imprégnée des valeurs de tolérance, de modération, armée des sciences et des technologies et attachée à son identité tout en étant ouverte sur le monde extérieur », a lancé le premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, en clôturant les assises. Dénonçant par ailleurs « les tentatives visant à associer le terrorisme à l’islam », les participants réunis à Tunis préconisent la tenue d’une conférence internationale, sous l’égide des Nations unies, pour conjuguer les efforts dans la lutte contre ce « fléau qui n’a ni religion ni partie » et « établir une définition claire » du terrorisme. Il est nécessaire de faire « une distinction nette entre le terrorisme et le droit des peuples à l’autodétermination et à la défense de leurs patries contre l’occupation » qui est « la forme la plus ignoble de l’asservissement », soulignent-ils. La conférence internationale de Tunis a réuni des représentants de 25 organisations régionales et internationales, des parlementaires et des experts, penseurs et chercheurs venus d’une trentaine de pays islamiques et européens, dont la France. AP
L’avenir de l’Union pour la Méditerranée (UPM) au centre d’un forum à Tanger
TANGER (Maroc) – L’avenir de l’Union pour la Méditerranée (UPM), lancée le 13 juillet à Paris, a dominé l’ouverture de la première édition d’un forum pour le dialogue inter-méditerranéen, mercredi soir à Tanger (nord). « Avec le sommet de Paris et la réunion de Marseille, nous sommes en condition de mettre l’UPM en marche », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos. Baptisé MEDays, ce forum de Tanger, dont c’est la première édition, vise à débattre des processus politiques et économiques en cours dans la région méditerranéenne, selon ses organisateurs regroupés dans l’institut Amadeus présidé par Brahim Fassi-Fihri, le fils du ministre des Affaires étrangères marocain. « N’attendons pas demain, on est déjà en retard. On va le faire, on va réussir », a ajouté M. Moratinos, évoquant la nécessité de l’intégration maghrébine « mais aussi ce Proche-Orient qui nous interpelle et doit aboutir à une paix définitive ». « L’UPM est en marche et plus rien ne l’arrêtera », a affirmé le chef de la diplomatie marocaine Taïeb Fassi-Fihri, lançant un « appel pressant aux maghrébins, aux hommes politiques, aux spécialistes de l’économie pour voir l’Union du Maghreb arabe se réaliser, avancer et progresser ». « Sans cela l’UPM restera handicapée par cette absence et cette division symbolisée par une frontière fermée entre deux pays frères », a-t-il ajouté en allusion à la frontière algéro-marocaine fermée depuis 1994. « Le +non-Maghreb+ a un coût, c’est une opportunité ratée pour le développement des cinq pays de la région, et c’est un gâchis pour l’UPM », a encore souligné M. Fassi-Fihri. Le secrétaire d’Etat français à la Prospective économique Eric Besson a pour sa part affirmé qu’il y avait entre les deux rives de la Méditerranée « le plus grand écart de revenus dans le monde ». « Les défis qui pèsent sur le développement économique (dans cette région) sont immenses », a-t-il dit. Au nom de l’Egypte, qui co-préside l’UPM avec la France, Kamal Nasser, l’ambassadeur égyptien à Paris, a déploré que l’UE consacre seulement 2% de ses investissements à son voisinage méditerranéen contre 20% consacrés par les Etats-Unis à leurs voisins. Tanger est la ville où, le 23 octobre 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé son initiative de l’Union pour la Méditerranée. L’UPM comprend les 27 pays de l’Union européenne et douze partenaires du sud méditerranéen : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Autorité palestinienne, Tunisie, Turquie et Libye en qualité d’observateur, ainsi que cinq Etats riverains du nord de la Méditerranée: Albanie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Monaco. (©AFP / 27 novembre 2008 11h58)
Le secteur financier tunisien n’est pas directement affecté par la crise financière |
TUNISIE – 26 novembre 2008 – XINHUA |
Le conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a affirmé que le secteur financier tunisien n’a pas été directement affecté par les retombées de la crise financière mondiale. Apres avoir passé en revue les principaux indicateurs de la conjoncture économique et financier au double plan national et international, le conseil de la BCT a insisté dans un communiqué rendu public, sur la poursuite du suivi des évolutions de la conjoncture mondiale et de ses retombées éventuelles sur l’économie tunisienne, en particulier dans le cadre des travaux de la commission nationale créée à cet effet. Toutefois, la BCT a souligné que « s’agissant de la sphère réelle de l’économie et même si les effets de la crise sur les différentes activités demeurent limités jusqu’à présent, certains secteurs nécessitent l’encadrement et le suivi à l’instar du textile, des industries mécaniques et électriques et du tourisme ». Les données disponibles au terme du 20 novembre 2008 montrent la poursuite de la progression de la production manufacturière, quoique à un rythme moins rapide qu’une année auparavant (4.6 % contre 8.6 %), et la croissance du secteur des services, notamment le tourisme et les communications. Par ailleurs, la BCT a indiqué que la situation monétaire se caractérise par une augmentation de la masse monétaire et des concours à l’économie, au cours des dix premier mois de 2008, de 13.7% et 11.3%, respectivement, en comparaison avec la fin du mois de décembre 2007. Selon la BCT, l’excédent de liquidité bancaire, enregistré à partir du mois de mars dernier, s’est poursuivi durant le mois de novembre courant, ce qui a nécessité l’intervention de la banque centrale pour éponger une enveloppe moyenne de 185 millions de dinars (138 millions de dollars) jusqu’à la date du 20 du même mois. Concernant, le taux d’intérêt au jour le jour sur le marché monétaire, il a fluctué entre 5.10% et 5.25% depuis le début du mois en cours.
L’éloge à la Liberté d’expression de Raouf Ben Yaghlane à Paris« نعبَّر وإلاَّ ما نعبَّرش.. استنَّا شويَّا » (Je m’exprime ou je ne m’exprime pas… attends un peu) Paris, Théatre de la main d’or, 24 et 25 janvier 2009 Abdel Wahab Hani Notre ami et grand homme du théatre libre tunisien se produira au Théatre de la main d’or à Paris, les 24 et 25 janvier 2009, pour inaugurer la nouvelle année administrative avec son éloge à la Liberté: « نعبَّر وإلاَّ ما نعبَّرش.. استنَّا شويَّا » (Je m’exprime ou je ne m’exprime pas… attends un peu). Avec un air moqueur, Raouf reprend pour slogan de son spectacle la devise: « Transparence: La crise économique chez nous n’existe pas ». Le spectacle de Raouf n’est pas une simple critique nonchalante ou de la dérision gratuite, mais une invitation philosophique qui renoue avec les origines du théatre et qui incite à la réflexion et à la responsablité de tout un chacun: « La liberté d’expression ne suffit pas. Il ne suffit pas d’être libre, il faut être libéré » Raouf se présente lui même comme un exilé culturel victime des officines du contrôle de la création artistique et des effets dévastateurs que l’interférence politique étatique a eu sur la liberté d’expression dans notre pays. Les artistes tunisiens commencent à faire entendre une voix dissidente après des années de marginalisation voir même de collaborationnisme minable pour certains. En témoigne les appels courageux et incessants de notre père Mohamed Laroussi Hani à lever la censure qui frappe son livre, le courage de plus en plus frappant de nos journalistes y compri dans les sacro saints lieux de la presse et des médias étatiques, les récentes révélations artistiques prometteuses du festival de Carthage et la résistance exemplaire qui s’est consolidée au fil des ans face à la médiocraté drainée par la valeur de l’argent-roi de Routana des roitelets et émirs du glofe et leurs pétro-dollars. Les appels à lever la censure et à libérer la parole se multiplient dans tous les secteurs de la société, y compris ses franges les plus conservatrices. Ce qui nous rassure sur l’avenir de la Nation, une foi débarrassée de la peur. Artsites, cinéastes, hommes et femmes de lettres et de théatre, écrivains, poètes, journalistes, défenseurs, militants associatifs, politiques et sportifs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes… multiplient les signaux d’un éveil national se fixant la Liberté comme objectif et comme bien commun à réaliser et à protéger. Notre père n’a-t-il pas inscrit dans ses articles la devise: « حرية الرأي والتعبير هي الرئة التي يتنفس بها المواطن والمجتمع » (La liberté d’opinion et d’expression est le poumon par lequel respire le citoyen et la société). L’une des jeunes chanteuses évoluant dans la diaspora et qui représente l’espoir de la chanson tunisienne n’a-t-elle pas inscrit la devise: « Je veux m’exprimer » sur sa guitarre.. Raouf Ben Yaghlane est l’un des symboles de cet éveil artistique national. Il faut venir le soutenir à la Main d’or et lui proposer de se produire près de chez vous, d’autant plus que son spectacle est un régal et qu’il est parfaitement audible autant par un public tunisien, qu’arabe que francophone. Venez donc nombreux au Théatre de la main d’or pour tendre une chaude main patriotique à celui qui tend une précieuse main d’or à la Liberté.. Abdel Wahab Hani Genève / Ferney Voltaire, le 27 novembre 2008 awhani@yahoo.fr PSs: -Adresse: Théâtre de la main d’or (250 places), les 24 et 25 janvier 2009 15 passage de la main d’or, à deux pas de la Fédération internationale des droits de l’homme FIDH Paris 11e, Métro: Ledru Rollin (8) ou Bastille (1, 5 et 8) ou Faidherbe Chaligny (8) -Affiche: http://benyaglane.googlepages.com/teste -Site web: www.benyaglane.net
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TUNISIE
La solution nucléaire se précise
L’ambassade de France à Tunis animera les 26 et 27 novembre un séminaire de présentation de la technologie civile française de production d’électricité d’origine nucléaire, donc de l’offre d’Areva. Depuis novembre 2006, et la décision présidentielle tunisienne d’équiper le pays d’une centrale électrique nucléaire, le projet avance. Deux sites, au nord et au sud du littoral tunisien, sont pour l’instant retenus. La centrale devrait développer une capacité comprise entre 700 et 1 000 mégawatts. Des techniciens tunisiens seraient par ailleurs en formation chez Areva, alors que le choix de la technologie par les Tunisiens ne se fera qu’en 2011. Mais les Français ne veulent pas se laisser distancer par les Sud-Africains et les Canadiens, qui ont déjà réalisé ce type de rencontres à Tunis.
(Source : « Jeune Afrique» (Magazine hebdomadaire – France), N° 2498 du 23 au 29 novembre 2008)
Ni laïcité ni intégrisme
TUNISIE – 23 novembre 2008 – par ABDELAZIZ BARROUHI, À TUNIS Derrière un raidissement apparent de la pratique se cache surtout la volonté de vivre différemment. En rupture avec le passé pour se construire une identité propre. Cheikh Mohamed Machfar, l’imam de la mosquée El Moez d’El Menzah 1, fait salle comble pour la prière du vendredi. D’habitude, ses ouailles sont les membres de la classe moyenne de ce quartier résidentiel dans le nord-ouest de Tunis. Mais, depuis quelques semaines, on vient de loin pour écouter son prêche. L’affluence est telle qu’une bonne partie des fidèles n’a d’autre choix que de prier sur le trottoir ou la chaussée. Animateur vedette de Radio Zitouna, lancée en septembre 2007 par l’homme d’affaires Sakhr el-Materi (beau-fils du président Zine el-Abidine Ben Ali), sa notoriété est montée en flèche pendant le dernier ramadan. Chaque soir à l’heure de la rupture du jeûne, Machfar, 46 ans, en costume-cravate ou en djellaba, faisait irruption sur le petit écran de la chaîne nationale Tunis 7 pour tenir une causerie-spectacle sur le thème de la morale. Volubile, il s’exprime en arabe dialectal et a recours aux formules non conformistes des titis de son quartier populaire natal de Halfaouine-Bab Souika, au cœur de la médina de Tunis. Il se fait parfois un tantinet bouffon et parle du Prophète Mohammed comme d’un pote (« Si tu suis le Prophète, tu fais une bonne affaire »), et de la prière comme d’un « sport ». Prenant à témoin les téléspectateurs, il ponctue chaque leçon par un populaire Bjah Rabbi ! (« Par Dieu ! »). Si certains, au sein de l’intelligentsia, se désolent devant ce populisme, l’homme de la rue le considère comme la première idole religieuse télévisuelle en Tunisie et certains le voient comme un « Mahdi » sauveur de l’islam local. D’autres le comparent au prédicateur superstar égyptien Amr Khaled, qui, à l’instar des télé-évangélistes américains, tient le haut du pavé sur les programmes de chaînes moyen-orientales (voir encadré). Ce succès de Machfar et de Zitouna, qui aurait un projet de télévision religieuse, conjugué avec le nombre de mosquées, le niveau d’affluence des fidèles et le phénomène du voile, permet-il de parler d’un regain de religiosité, voire même d’un raidissement dans la manière de vivre la foi ? Dans le cas de la Tunisie, le seul indicateur disponible pour mesurer la pratique religieuse est celui du nombre de mosquées, passé de 2 390 en 1987 à 4 483 en 2008. Malgré cette progression significative encouragée par l’État, qui nomme les imams, et d’après les statistiques compulsées par Jeune Afrique, la Tunisie demeure toutefois le pays maghrébin qui a le plus d’habitants (2 230) par lieu de culte comparativement au Maroc (800 habitants) et à l’Algérie (615 habitants avant la fermeture d’environ 40 000 lieux de prière dans les années 1990 pour raisons de sécurité). Cette densité de population par mosquée est également supérieure à la France laïque, qui compte 1 315 habitants par église. Il n’existe par ailleurs pas d’enquêtes sérieuses permettant de soutenir les hypothèses de « regain » de la religiosité et de « raidissement » de l’islam. « On répète cela depuis trois ou quatre décennies, et notamment depuis la révolution iranienne, note Mohamed Kerrou, sociologue spécialiste de l’islam. Il n’y a pas de retour du religieux. Ce sont plutôt les spécialistes qui font un “retour” pour mieux comprendre le phénomène et découvrent, en l’observant avec les instruments des sciences sociales, que ce n’est plus le même religieux. Dominent désormais le ritualisme et l’ostentation. Au fond, les gens ne sont pas plus pratiquants et sont plus préoccupés par la cherté de la vie que par l’angoisse métaphysique. Ils empruntent le langage religieux pour exprimer leur malaise social. » Par quoi donc sont motivés les Tunisiens pratiquants ? « Par l’individualisme et par une régénération du mythe communautaire, répond Kerrou. Les individus bricolent des façons d’être, de vivre, radicalement différentes des cultures traditionnelles, qu’elles soient chrétiennes, juives ou musulmanes. Tout au plus peut-on parler, à ce propos, de syncrétisme religieux relié à un imaginaire individuel et communautaire de type nouveau, même s’il emprunte pêle-mêle au passé. » L’exemple typique est le « voile islamique », apparu dans les années 1970 dans la foulée de la révolution iranienne. Les intégristes tunisiens avaient alors exploité le phénomène à des fins politiques, et le voile « militant » s’était répandu, avant de reculer au fil des ans jusqu’à sa quasi-disparition. « Aujourd’hui, on n’est plus en présence du même voile, soutient Kerrou. Traditionnellement, il est censé dérober le visage et le corps au regard. Or on a actuellement des “couvre-chefs” de couleurs variées, portés avec des jeans, des robes, et, même… des strings. Ils montrent plus qu’ils ne cachent. Ils dessinent le visage sur un mode photographique identitaire. » On n’est donc pas en présence d’un regain de religiosité ? « À mon avis, non. Dans le bricolage, il y a certes une réinvention de la symbolique religieuse. Mais ce n’est pas un retour ni un regain. C’est un acte mondain. Plus pratiques pour travailler et conduire, les “nouveaux voiles” correspondent à l’émergence d’identités culturelles individuelles qui se développent à la faveur de l’émancipation féminine, de la scolarisation, de la professionnalisation, de la mondialisation, de l’évolution de la mode, et de “l’islam de marché”. Paradoxalement, ils permettent à la femme d’investir davantage l’espace public. C’est aussi un passeport pour se déplacer librement et se prémunir contre la violence verbale ou visuelle masculine. Je ne dis pas que le voile permet l’émancipation de la femme d’une manière générale. Il n’est pas la solution car il singularise la musulmane par rapport aux autres dans un monde de plus en plus globalisé. Mais il est révélateur de mutations sociales, et d’identités fragiles ou incertaines qui s’imposent du fait qu’on n’a plus de repères. Les valeurs de la société ont éclaté, et la religion investit le domaine public au moment où elle est perçue par ses adeptes comme une religion mondialement assiégée. Les “nouveaux voiles” et le pèlerinage – notamment le petit pèlerinage, dit omra, qui tient du tourisme plus que de la religiosité – participent ainsi de la sécularisation des sociétés musulmanes, parce que dans ce bricolage-là c’est le profane et non le sacré qui l’emporte. » Cette religiosité-là constitue-t-elle une menace pour la laïcité en Tunisie ? « C’est de l’alarmisme déplacé, répond Kerrou. D’abord, la Tunisie n’a jamais été un pays laïc. Contrairement à ce qu’on écrit ici ou là, Habib Bourguiba était un musulman moderniste. Et le président Ben Ali puise dans l’héritage bourguibien en tenant compte de la tradition historique du pays. N’oubliez pas que l’État tunisien moderne n’a jamais été gouverné par des religieux, mais par des civils qui n’ont pas de conflit avec la religion du pays. C’est cela, la sécularisation au sens anglo-saxon du terme. Elle est tout simplement plus avancée ici qu’ailleurs dans la région. »
(Source : « Jeune Afrique» (Magazine hebdomadaire – France), N° 2498 du 23 au 29 novembre 2008)
Un phénomène identitaire
par ABDELMAJID CHARFI UNIVERSITAIRE ET ESSAYISTE TUNISIEN « En Tunisie, la crispation sur les questions religieuses provient à la fois d’une situation de blocage politique et de l’influence des chaînes satellitaires diffusant un islam aussi rigoriste que ritualiste. Cette crispation, qui se traduit par le port du voile ou une fréquentation en hausse des mosquées le vendredi, est d’abord culturelle et sociétale. L’élément spirituel y est marginal : c’est un phénomène identitaire qui touche l’ensemble de la société et qui est instrumentalisé par l’opposition islamiste mais aussi par le pouvoir. Je ne pense pas que l’établissement d’une stricte laïcité permette de régler le problème. Il faut inventer, grâce à un débat public, une nouvelle distinction entre la pratique religieuse d’ordre privé et les valeurs islamiques de l’État. » (Source : « Jeune Afrique» (Magazine hebdomadaire – France), N° 2498 du 23 au 29 novembre 2008)Budgets des ministères de la Justice et des Droits de l’Homme, des Affaires religieuses, des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières.
Mise à jour de la cartographie judiciaire, régularisation des contentieux immobiliers, gestion des terres à propriété collective, développement du langage religieux et la crise de la Ligue des Droits de l’Homme Les débats budgétaires se sont poursuivis avec le rapport de la 2ème commission qui a trait aux ministères de la Justice et des Droits de l’Homme, des Affaires religieuses, des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières. Les députés se sont intéressés à des questions diverses et, notamment la cartographie judiciaire, régularisation des contentieux immobiliers, gestion des terres communes, développement du langage religieux et la crise de la Ligue des Droits de l’Homme Le volet de la justice Les députés ont posé des questions sur l’amendement de certains codes, dont notamment, le code pénal ainsi que la dynamisation du rôle du nouvel Institut Supérieur des Avocats dans le domaine de la formation et de l’organisation de rencontres au profit des professionnels du secteur. Evoquant la question des stupéfiants et des produits toxiques, les députés ont, notamment, appelé à la promotion de la législation tunisienne dans ce domaine. Deux députés se sont interrogés sur la situation actuelle de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme et ont recommandé de résoudre sa crise pour qu’elle parvienne à jouer son rôle dans le tissu associatif. D’autres intervenants ont appelé à promouvoir le cadre juridique régissant la fonction d’expert judiciaire. Concernant la fonction rééducative qu’assument les établissements pénitentiaires, depuis le changement, un député s’est interrogé sur la stratégie du ministère visant à lutter contre la récidive et à réinsérer les anciens détenus dans la vie publique. Un autre député s’est interrogé sur la date d’ouverture d’un nouveau tribunal de première instance à Tunis. D’autres députés ont évoqué la question de mise à jour de la cartographie juridique ainsi que sur régularisation des contentieux immobiliers et la gestion des terres communes Le volet des affaires religieuses Les députés se sont interrogés sur les orientations du ministère des Affaires religieuses dans le domaine de la promotion des cadres religieux, notamment les imams, pour les aider à accomplir leur mission de la meilleure manière qui soit. Ils ont demandé des éclaircissements sur l’évaluation par le ministère de l’expérience des guides-femmes et des accompagnatrices des femmes accomplissant le pèlerinage, expérience qui a démarré, il y a trois ans. Ils ont, en outre, appelé à une diffusion plus large de la pensée islamique éclairée, notamment à travers la création de clubs de récitation du Coran, dans les écoles et les lycées. Ils ont aussi appelé à parfaire l’initiation des jeunes récitateurs de Coran. Certains députés ont appelé à assurer un meilleur encadrement des jeunes, pilier de la nation, grâce à la diffusion d’un discours religieux modéré, loin de toutes formes de dogmatisme ou d’interprétation erronée de la religion islamique. Le volet des domaines de l’Etat Les députés se sont interrogés sur la régularisation de quelques situations foncières, l’exploitation des terres agricoles domaniales et le rapprochement des services du citoyen. Les intervenants ont, en outre, demandé des éclaircissements sur le plan national pour la restructuration des terres agricoles et les solutions adoptées pourarrêter l’usure des terres domaniales et leur exploitation irrationnelle. Plusieurs députés ont appelé à la nécessité de régler les situations foncières, à réviser la législation à ce sujet, devenue obsolète, et à réaliser une étude sur la situation foncière des bâtiments construits sur des terres domaniales, à délimiter les propriétés de l’Etat dans les régions et à régler la situation des terres collectives. Dans le cadre de la restructuration des terres domaniales et de l’actualisation de la carte agricole, un député a appelé à la révision de la taxe locative des parcelles agricoles. Synthèse de Mourad SELLAMI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 27 novembre 2008)
Echanges maghrébins Bientôt un accord commercial préférentiel tuniso-algérien
Longtemps attendu par les milieux d’affaires en Tunisie et en Algérie, un accord commercial préférentiel sur l’échange de marchandises est en négociation entre les responsables des deux pays. Selon des sources au ministère du Commerce, l’accord, qui sera finalisé d’ici la fin de l’année 2008, vise à développer les échanges commerciaux, promouvoir les relations économiques et booster les investissements industriels mixtes entre la Tunisie et l’Algérie. Cet accord, le premier du genre entre ces deux pays voisins du Maghreb, sera soumis à la 17 ème réunion de la grande commission mixte de coopération tuniso-algérienne, prévue début décembre prochain à Tunis. Il prévoit l’instauration progressive de tarifs préférentiels pour certains produits à l’image des avantages tarifaires accordés par les deux pays à leurs partenaires européens. Il porte, également, sur la mise en place dans les meilleurs délais d’une zone de libre-échange entre les deux pays membres de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). L’accord préférentiel encadrera les relations commerciales entre les deux pays et englobera des listes de produits sur lesquelles les deux parties se sont accordées et qui bénéficieront des mêmes avantages tarifaires accordés par les deux pays au partenaire européen dans le cadre de leurs accords d’association. Il s’insère dans le cadre des objectifs tracés lors de la 16 ème réunion de la commission mixte tuniso-algérienne, tenue à Alger en août 2007et aux recommandations de la 12 ème session du comité de suivi de la grande commission mixte, tenue en janvier 2008 à Alger. Instruments techniques d’accompagnement En vue de réunir toutes conditions favorables pour la mise en œuvre de cet accord et assurer son apport, des instruments techniques d’accompagnement seront mis en place tels que des structures de contrôle de la qualité et de la lutte contre la fraude et par la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité susceptibles de garantir les conditions de réussite et de viabilité des relations commerciales et économiques tuniso-algériennes et d’envisager son évolution sur la voie de la création d’une zone de libre échange. Il est aussi question d’évaluer le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, de réviser le protocole d’accord des règles d’origine entre la Tunisie et l’Algérie, d’identifier les moyens de sensibiliser les milieux des affaires (promoteurs, industriels, investisseurs, commerçants,…) sur le contenu de l’accord une fois finalisé et adopté, l’ultime but étant de consolider la coopération et le partenariat et de tirer profit de la libéralisation des marchés et du démantèlement douanier. Le volume des échanges bilatéraux a quasiment doublé au cours des dix premiers mois de 2008 par rapport à la même période des années précédentes, dépassant un milliard de dinars. Les importations et exportations algériennes de et vers la Tunisie sont évaluées à 120 et 86 millions de dollars en 2006, année durant laquelle l’Algérie avait enregistré des volumes globaux respectifs de 20 et 48 milliards de dollars. Ce qui veut dire que les relations économiques algéro-tunisiennes sont, à la lecture de ces chiffres, « encore loin du compte ». L’Algérie est le deuxième partenaire économique de la Tunisie sur les plans maghrébin et africain, après la Libye. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont avoisiné les 200 millions de dollars en 2006. Le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays n’a cessé d’évoluer ces dernières années, pour passer de 330 millions de dinars tunisiens en 2004 à 413 MD en 2006. Ces volumes ont quasiment évolué de près de 80% de 2001 à 2006. Outre les échanges commerciaux, la Tunisie reçoit quelque 800.000 touristes algériens par an. Ce chiffre devrait passer à un million fin 2008, selon les projections de l’Office tunisien du tourisme. S.E.M (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 26 novembre 2008)
Eloge de la marge : Nouveaux territoires du documentaire en Tunisie (2/3)
Esther-Hèdia, Mohamed- David: Tourments identitaires Avec » Mémoire d’une femme « , Lassaad Oueslati s’attaque à la question de la tolérance religieuse en Tunisie à travers le portrait d’Esther Hédia Sonino, née juive Livournaise, convertie à l’islam et de son fils Mohamed David Sonino écartelé entre ses racines juives et sa foi musulmane. Une femme indépendante et haute en couleurs dont la trajectoire épouse en partie celle de la période la plus effervescente du mouvement de libération nationale allant de l’après guerre à l’assassinat de Ben Youssef en Août 1961. Sa conversion intervient très tôt,à son adolescence et dans le secret, elle épouse très jeune, un tunisois de la famille Ben Mustpha qui lui fera trois enfants, Chedly, Zneikha et le petit dernier Mohamed David. Hédia a aujourd’hui 78ans , elle a été amputée de ses deux jambes et est totalement dépendante de son fils Mohamed dont la vie est entièrement dédiée à sa mère. Ironie de l’histoire cette femme qui a consacré sa vie au transport des malades et des blessés (elle a été la première femme ambulancière de Tunisie) se retrouve impotente à sa vieillesse et n’eut été le dévouement de son cadet, elle vivrait dans l’abandon et l’oubli. Mais elle n’a rien perdu de sa verve, et ne regrette rien de ses choix (sauf peut être celui d’avoir quitté son mari). Sa vie est une succession de ruptures, avec sa religion d’origine dés son jeune âge, avec sa famille par le biais d’un mariage avec un musulman, avec son mari qui était à ses dires » beldi et élégant » mais très autoritaire » Yasser Gestapo « , puis avec la famille de ses parents (lorsqu’à un certain moment de sa vie elle décide de s’installer en France) qui refuse son fils parce qu’il est musulman, rupture aussi avec ses deux premiers enfants qui ont pris le parti de leur père et ne lui ont jamais pardonné sa froideur à leur égard, froideur qu’elle met sur le compte de son jeune âge à l’époque( elle s’est mariée à Quatorze ans). Cette femme aujourd’hui cassée par la vieillesse reste forte et martyrise quelque peu son fils qui constitue pour elle le dernier lien avec le monde extérieur. Ses blessures transparaissent malgré tout en ces moments où elle avoue à demi mots sa difficulté à faire accepter sa conversion par un entourage qui lui a toujours demandé de prouver la réalité de sa foi. Avec Mohamed David, le film explore cette thématique de l’intolérance, implicite dans les propos de sa mère. Ce gros bébé de vingt cinq à trente ans trouve les mots justes pour stigmatiser une société où il se sent étranger et qui lui nie le droit de se revendiquer à la fois comme juif et musulman. Il arrive à trouver les mots justes pour dire son malaise, sans détour il accuse sa mère qui l’a surprotégé, privé de la double nationalité, acculé à rester à ses côtés et de l’avoir affublé de cette double identité alors qu’elle semble en ce qui la concerne totalement assumer sa conversion. En léguant à son fils son nom de jeune fille ( Sonino) et un deuxième prénom juif , Esther-Hédia l’a lesté à son insu d’une double identité problématique et aujourd’hui perçue comme équivoque. Et c’est à ce niveau qu’il semble avoir le plus mal. Si Hédia a pu définitivement supplanter Esther-Hédia (elle fait ses cinq prières quotidiennes depuis qu’elle est allée en pèlerinage à la Mecque), ce n’est qu’au prix de la transmission de cette part irrésolue de son identité à Mohamed David à qui incombe la responsabilité d’en faire une synthèse. Synthèse impossible par les temps qui courent. Le film est touchant sans tomber dans le pathos, Lassaad Oueslati a su garder une bonne distance par rapport à Hédia dont la force de caractère aurait pu entraîner le documentaire dans la voie du portrait complaisant ou du documentaire œcuménique sur le dialogue des religions. L’intrusion de Mohamed David permet au documentaire de s’arrimer au présent et d’examiner la question de la tolérance religieuse à travers le point de vue d’un tunisien arabe, musulman et juif et d’éviter la sanctification de Hédia Esther qui nous paraît du coup on ne peut plus humaine. Le film gagnerait en puissance s’il arrivait à se passer de ce commentaire qui ne fait que synthétiser les propos de la mère et du fils, en en atténuant la vigueur et la frontalité. (A suivre) Ikbal Zalila (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 27 novembre 2008)
Le parlement irakien approuve le pacte avec Washington
Reuters, le 27 novembre 2008 à 16h35
par Ahmed Rachid BAGDAD, 27 novembre (Reuters) – Le parlement irakien a entériné jeudi l’accord de sécurité conclu entre Bagdad et les Etats-Unis, qui prévoit que les troupes américaines devront se retirer d’Irak d’ici la fin 2011. Le pacte a été adopté à l’issue d’un vote par 149 des 198 députés présents, sur un total de 275, a annoncé le président du parlement, Mahmoud al Machhadani. Quelques heures plus tôt, des tractations avaient permis de rallier le soutien de deux factions sunnites encore très réticentes à cet accord. Les deux groupes refusaient de voter sans la promesse de réformes politiques et de la tenue d’un référendum l’an prochain dans le pays, qu’ils ont obtenue. L’ayatollah Ali Sistani, le principal dignitaire chiite d’Irak, avait souhaité un vote massif en faveur du texte. L’approbation du pacte est une victoire pour le Premier ministre chiite Nouri Maliki, qui pourra continuer de demander aux forces américaines de combattre la violence tout en s’adjugeant le mérite de leur retrait. L’Irak et les Etats-Unis ont conclu leur « accord sur le retrait des forces américaines d’Irak et leurs activités durant leur présence temporaire » il y a dix jours après dix mois d’âpres négociations. En vertu de ce texte, les forces américaines d’Irak devront avoir entièrement quitté le pays avant le 31 décembre 2011. TRIBUNAUX IRAKIENS L’accord prévoit qu’à partir de la mi-2009, les troupes américaines ne patrouilleront plus dans les rues des villes et villages d’Irak. Les forces américaines restitueront leurs bases à l’Etat irakien dans le courant de 2009 et ne pourront plus décider elles-mêmes de mener des raids contre des habitations sans en avoir reçu l’ordre d’un magistrat irakien ou sans avoir obtenu l’autorisation du gouvernement. Les soldats ainsi que les employés civils du département de la Défense resteront soumis au droit militaire américain, mais pourront être jugés par des tribunaux irakiens en cas de crime grave et prémédité commis hors de leur base ou en permission. Les « contractors », les employés de sociétés privées travaillant comme sous-traitants du Pentagone, seront en revanche soumis à la loi irakienne. Les Américains, qui détiennent quelque 17.000 prisonniers en Irak, n’auront plus la possibilité de prolonger indéfiniment leur détention sans inculpation. Enfin, tous les bâtiments fixes utilisés par l’armée américaine deviennent la propriété de l’Etat irakien. « Nous saluons l’approbation aujourd’hui par le conseil des représentants irakiens du cadre stratégique et de l’accord de sécurité. Nous attendons avec impatience la ratification de ce vote par le conseil de la présidence », a déclaré un porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis.